Joe Sacco, The fixer

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The fixer


Titre : The fixer. Titre original : The Fixer. Textes et dessins : Joe Sacco. Traduction : Sidonie Van den Dries. ISBN : 2-87827-085-1 Dépôt légal : premier trimestre 2005. © 2005 Joe Sacco. Tous droits réservés. © 2005 Rackham pour l’édition française. Rackham 5, rue Hoche 93100 Montreuil info@editions-rackham.com www.editions-rackham.com Achévé d’imprimer en février 2005 sur les presses de Grafiche Milani à Segrate (Italie).


JOE SACCO

THE FIXER

UNE HISTOIRE DE SARAJEVO

RACKHAM



Échecs en pleinair !

J’aime ces anciens et leurs stratégies publiques, leur lustre et leur bêtise déployés pour leurs potes, qui les applaudissent ou les raillent.

Un sport passionnant à regarder!

Je te le conseille !

Les échecs, c’est tout simple, contrairement au crétin pédant du Conseil des Citoyens Serbes, qui a préféré pontifier, ou au héros militaire qui a fait dériver la conversation sur l’escalade en montagne.

Surtout si, comme moi, t perds to u n temps.

Surtout après que le journaliste de renom – un alcoolo, soit dit en passant – s’est réveillé tard et t’a lâché.


nnaît On cos les tou des règleescs… éch

jevo À Sara les aussi, nt o pièces ur le is r p e r Même place… a ni s’il n’y ni travail … argent

le end i pr o r Le

Les trams roulent…

! ion p ! ! le pion at nd r! le e d m iquie pr t pren l’éch r e n e s o i u rras lace c Le p to déba s en p he On La pièce s le Éc met On re !

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Les magas sin sont s. rt ouve

Les ca f accueilés lent lesoisifs vomiss et un Eurent beat imoplacab le…

ues s quelq Tous le Eurobeat n u , pas ble en implacavre un u o c e r us mais to autre ; robeats les Eu bles ne implaca étouft peuven ence, qui il fer le s chose la est la lacable de p plus imoutes. t


herMes rec t n o s s e h c au pointtte mort. Ce e ville pein er à me parlsude mon lus jet, et pà encore ume murm rer ses terribles. secrets

, Le soir je me ue gare r a, ij d u r e F s où me s chance me sem s le blent es. r meilleu

L’huiss tribunaier du se de m l refurencon e procur trer, le en vacaeur est la femmnces, les par e dont ont étéents assass annule inés rendez notre à la der-vous minute nière .

Si je pouvaistrouver Neven.

Je scrute la foule qui ruisselle dans les deux sens.

Aucun signe de lui.

, Parfois n’e j , é it ag ns la tre da ion. s s e proc


Je perds encore Je n’ai ni mon vu ni pa temps. avec N rlé even depuis cinq ou six ans.

En fait, un journaliste qu i connaît un photographe qu i connaît Neven me dit qu’il a dû quitter le pays, comme il avait prévu de le faire.

Quand la colonne atteint le haut de la rue, elle tourne et me ramène, d’Eurobeat en Eurobeat, jusqu’au café que j’ai quitté.

Neven parlerait.

Neven aimait parler.

Il va peutêtre passer devant.


Il s’appelle Neven, et mets-toi à la place de Neven.

re La guer s’estom. pe vite L’action n’est plus ce qu’elle était.

urLes jo es nalist ivi ont suules mo , ches . s ailleur Assis dans le hall, t atten u quelqu ds ’un.

Une semaine s’écoule, ou peut-être douze. Le cercle de tes créanciers se resserre sur toi. Tu n’as pas que ta passion du jeu à alimenter… i uss aa Il y vieille uta ave e é te tan allong i, gle, ez to fa. ch le so sur

orte N’impui. q

Tu attends.

elis Tu r arc tes de tes e, visit irs en souv ois de m emr bien t de e plis ées à n jour arks. 150 m


s. s carte ptes le m o c u T

tu Parfois, t e te lèves s re tu rent i. chez to

C’est là que j’entre.

une fois. Tu les tries encore

ues. Tu les distrib

Parfois tu allumese une autret cigarettends tu atte un encore peu.


trouver des putes. ça fait partie du programme. c’est tout à fait normal.

j’ai trouvé une douzaine de fois des pu-tes pour des journalistes.

une fois, j’ai branché une fille sur un groupe de sept journalistes. comme elle hésitait, je lui ai dit : « allez…


la chatte, c’est pas du savon.

ils payaient 2 000

j’en prenais 300.

après, elle avait envie de se tuer.

je lui ai dit : « avec 2 000 marks, t’as de quoi vivre pendant un an ! «

elle avait peur que son mec ou son frère l’apprenne. je lui ai dit : « ils l’apprendront si tu leur en parles…

moi, je ne dirai rien. «


conCetteation vers oûte me c arks ; 100 m omme une s oire dérisgard au re dette de mavers en

Mais pour le moment, il s’en contente.

Ou un 100 DM, c’est 100 mè paquets cub tre e et de Drinas. demi de Ou bois. 50 kilos de bananes.

s Mais le s, e banan se ça ne as. boit p

ch, Dut lio p le r, cie t veu une … e bièr

Et Senad, revenu du front sans une égratignure, réclame un toast…

Zivjeli !


Le b illa com- rd menc e et on , m’ou blie.

Neven contre Senad.

Neven contre

ties !

Cinq par

on était huit copains, avant la guerre.

Six !

on dînait ici et on décidait d’aller prendre notre petit dej’ à dubrovnik ou à venise.

on sautait dans une voiture et on allait en italie, juste pour s’acheter deux jeux de cartes. les douaniers devenaient dingues quand ils nous voyaient.

ils nous soupçonnaient de passer des trucs en fraude.

tu m’étonnes, qui irait à trieste ou à venise pour acheter deux jeux de cartes ?


d je Quannconl’ai re, il m’a tré que le dit ernegouv nt le me érait id cons me un com ent

tu t’imagines les films q pourrait fairu’on e s des salauds ur déchaînés c omme moi ?!!

« élém el et criminituant t cons isque «. un r

C’était d semaines eux pl tôt. J’ava us oublié que is mère m’avama interdit d it parler à d e es étrangers dans des halls d’hôt el.

Mais metstoi à ma place : iens Tu v te jus id’arrau ver d Grane… Sièg Tu

claques encore des dents après ta traversée du Mont Igman en convoi blindé…

Et quelqu’un t’a largué sur une route, au milieu d’un silence atroce…




Je veux vous parler.


vous êtes déjà venu à sarajevo ?

ça, c’est l’hôtel. et ça, c’est la ligne de front.

n’allez jamais ici.


laissezmoi vous offrir un cafĂŠ.


Attendre autant pour apprendre la triste vérité…

Pauvre Neven.

vu Que elleles ps de tée que fric alanje b is à ça ay d l’Holin… In

Où une is nuit coû- …je n’avam te l’équi- ni 150 odur valent d’un par rj ses ...ni même pou es… de cart an de la e servic solde d’un de visite soldat... pour sa collection...

Et l’expresso que je sirotais venait de lui coûter un mark .

ps ! cam Les O! ? Le HV O ro ! HV un p e l s i ! u , i s ié uo s je bl Mai tq u s quand e n o Je pre ds notes ! C’ i es d ’a e mêm J

cet homme veut te parler.

je traduirai.

c’est cadeau.

il dit qu’il était avec le HVO avant d’être capturé, l’été 93. et il a été dans trois camps.


maintenant, il t’appelle son frère.

il dit qu’il n’a pas assez d’argent pour nourrir sa famille.

c’est sa famille.

son père.

dis lui que je suis free lance. j’ai pas beaucoup de fric..

putain de péquenaud.

tu vois comment c’est, devenu ?

on avait pas de mendiants ici, avant qu’ils arrivent.

Avec les clopes, je coûte déjà 2 marks à Neven.

dire : Il devait se ence mal «. “ ça comm


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