Vincent Albouy
Les auxiliaires au jardin
Mini-Maxi
Une solution alternative aux pesticides
Les auxiliaires, comment ça marche ?
Un jardin accueillant pour les auxiliaires
Prédateurs et parasites. . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Auxiliaires généralistes et spécialistes . . . . 6 Qu’est-ce que le seuil de tolérance ?. . . . . . 8 Auxiliaires de protection et de nettoyage. 10 Pesticides et auxiliaires ne font pas bon ménage. . . . . . . . . . . . . . . 12 Introduire des auxiliaires au jardin. . . . . . 14 Les points faibles des auxiliaires. . . . . . . . 16
Haie et bande en herbe. . . . . . . . . . . . . . . . 20 Des fleurs au potager. . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Micromilieux favorables aux auxiliaires . 24 Abris à insectes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Nichoirs à insectes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Nichoirs à vertébrés. . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Les principaux auxiliaires du jardinier Araignées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Perce-oreille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Punaises prédatrices. . . . . . . . . . . . . . . . . . Carabes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Staphylins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Coccinelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chrysopes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Guêpes parasites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Guêpes prédatrices. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Syrphes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tachinaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Crapaud. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mésanges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hérisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chauve-souris. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Sommaire Sommaire
Les auxiliaires, comment ça marche ? La nature est ainsi faite que la plupart des problèmes de ravageurs que tout jardinier rencontre peuvent trouver une solution basée sur l’action de leurs prédateurs et parasites. En effet, aucune espèce vivante n’est indemne d’ennemis se nourrissant à ses dépens et qui contribuent à maintenir ses populations à un niveau raisonnable.
v Carabe violet
L e s aux il i a ire s , comm e n t ç a m a rc h e ?
Prédateurs et parasites Seules certaines bactéries et les plantes vertes sont capables de se nourrir uniquement d’eau, de gaz carbonique et de sels minéraux. La plupart des êtres vivants se nourrissent de matière organique vivante ou morte : le principal ennemi d’un animal est souvent un autre animal.
QUI MANGE QUI ? La vie se nourrit de la vie en créant des chaînes alimentaires très complexes : plantes mangées par les végétariens, eux-mêmes dévorés par des prédateurs, sans oublier les prédateurs des prédateurs, les parasites, les mangeurs de matière organique morte. Au jardin, les végétariens
s’attaquant aux plantes cultivées apparaissent comme des ravageurs indésirables. Les ennemis de nos ennemis étant nos amis, leurs prédateurs et parasites sont donc nos auxiliaires. Prédateurs et parasites ont pour rôle d’empêcher qu’un animal, végétarien ou carnivore, ne domine
sur les autres. Favoriser la biodiversité dans son jardin permet de profiter des services gratuits des auxiliaires potentiels qui limitent les populations des végétariens s’attaquant à nos cultures. C’est une alternative à la lutte chimique employée habituellement.
La mante religieuse est l’exemple type du prédateur vorace. Elle n’est malheureusement pas assez fréquente dans les jardins pour compter parmi les auxiliaires vraiment efficaces.
Cette araignée chassant sur la végétation a capturé une chenille. Elle lui a injecté de la salive et elle absorbe les sucs prédigérés par ses deux crochets creux.
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Une guêpe parasite femelle de la famille des ichneumons, reconnaissable au long organe de ponte à l’arrière de son corps.
Larves de guêpe parasite sortant du corps d’une chenille.
LES PRÉDATEURS
LES PARASITES
Ils s’attaquent à des proies de leur taille ou à peu près et les tuent pour les manger. Leurs stratégies de chasse sont très diverses : à la course, en vol, à l’affût, à l’aide de pièges, le jour, la nuit. L’appétit pour les proies,
donc l’efficacité des auxiliaires, varie au cours de leur cycle de développement. Les larves et les jeunes ont besoin de beaucoup de protéines pour grandir. Les adultes ont un appétit plus modéré, ou bien se contentent d’un régime végétarien.
À SAVOIR Un peu de vocabulaire Un prédateur est un animal qui tue un autre animal pour s’en nourrir. On distingue classiquement le prédateur, qui tue immédiatement sa proie, du parasite qui la tue plus ou moins lentement. Cette distinction est commode mais fausse, car ce sont tous les deux des prédateurs. Le parasite vrai, comme la puce, vit aux dépens de son hôte sans jamais le tuer. Les scientifiques, pour qualifier les prédateurs parasites, utilisent le mot « parasitoïdes », c’est-à-dire « presque parasites ». Pour la clarté du propos, le terme classique de parasite sera utilisé dans la suite du texte.
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Contrairement aux prédateurs, ils ne tuent pas immédiatement leur proie, commençant par se développer aux dépens des tissus de réserve. Mais l’animal attaqué perd l’appétit, n’est presque plus actif et meurt rapidement. Le taux de parasitisme d’une population de ravageurs est très variable. Mais il peut dépasser 99 %, c’est-à-dire que sur 100 individus, un seul au plus survivra pour se reproduire, réglant le problème d’une pullulation en quelques semaines ou quelques jours. Les parasites sont les plus efficaces des auxiliaires du jardinier.
Prédateurs et parasites
U n ja rdin accu eill a n t p o u r l e s aux il i a ire s
Haie et bande en herbe Le travail du sol, fréquent dans les planches cultivées, est néfaste pour de nombreux auxiliaires. D’où l’importance d’aménager au jardin des zones de végétation permanente, leur procurant à la fois abri, nourriture et voie de circulation.
L’INTÉRÊT DE LA HAIE La haie qui clôture le jardin, par un choix judicieux des espèces plantées, peut fournir des ressources alimentaires complémentaires très attractives pour les auxiliaires sans servir de relais pour des ravageurs potentiellement gênants. Par exemple, le sureau
abrite des pucerons très appréciés des coccinelles, mais qui ne passent jamais sur les plantes cultivées. En facilitant le maintien d’auxiliaires à proximité immédiate des plantes à protéger, la haie permet leur intervention rapide quand un ravageur commence à se multiplier.
LA BANDE EN HERBE Au pied de la haie, une zone de transition en herbe peut être aménagée. Tondue en réglant la hauteur de coupe au maximum ou fauchée une fois par an, elle constitue un ourlet de végétation basse très favorable aux auxiliaires attirés par la haie, ainsi qu’aux espèces vivant sur le sol. Dans un grand jardin, il peut être utile de créer d’autres bandes en herbe, servant de chemin d’accès aux planches et connectées avec la haie et son ourlet. Elles faciliteront les déplacements de toutes les espèces circulant sur le sol depuis la haie.
Une haie variée clôturant le jardin d’un pavillon : elle occulte la vue tout en offrant un refuge précieux pour les auxiliaires.
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Ici, une bande d’herbe haute a été respectée lors du passage de la débroussailleuse à fil.
L’UTILITÉ DES MAUVAISES HERBES Diverses plantes sauvages pourront s’implanter spontanément dans les bandes en herbe, qui favorisent la biodiversité. L’ortie, par exemple, nourrit des pucerons qui ne passent pas sur les cultures, qui eux-mêmes attirent coccinelles, chrysopes, punaises prédatrices. De plus, elle sert de base à des préparations naturelles pour soigner les cultures. Le pissenlit, par son abondante floraison
Plantation sur paille d’une haie variée. La plantation sur film plastique est déconseillée car les auxiliaires ne peuvent pas s’enfoncer dans le sol pour s’abriter.
en début de saison, représente une ressource alimentaire précieuse pour les coccinelles sortant d’hivernation.
QUELQUES ESPÈCES RECOMMANDÉES Les jardins modernes étant de surface modeste et les cultures demandant un bon ensoleillement, voici un choix d’essences locales au port assez bas ou tolérant bien à la taille et le recépage. u Buis, précieux par son épais feuillage
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persistant pour abriter les coccinelles u Cornouiller sanguin u Fusain d’Europe u Laurier-tin, qui peut remplacer le buis pour abriter les coccinelles u Lierre grimpant, à la floraison automnal et abri recherché u Noisetier u Saule blanc, à la floraison précoce u Sureau noir u Viorne lantane, pour sols secs u Viorne obier, pour sols frais à humides.
Haie et bande en herbe
L e s pr in c ipaux aux il i a ire s du ja rdinie r
Araignées Toutes les araignées sont prédatrices. Elles ne s’attaquent qu’à des proies vivantes, leur venin foudroyant leur permettant de maîtriser des proies plus grosses qu’elles, insectes et autres invertébrés.
REPRODUCTION
Une araignée sauteuse, qui chasse ses proies en arpentant le feuillage, les troncs, les murs.
BIOLOGIE Les mœurs des araignées sont très variées mais toutes sont carnivores. Il existe plusieurs centaines d’espèces dans nos régions. Certaines espèces, se laissant emporter par le vent au bout d’un fil de soie, ont
une capacité de dispersion et de colonisation de nouveaux milieux très importante et sont parmi les plus fréquentes au jardin. Si leur aspect et leurs morsures font peur, il n’y a aucun risque tant qu’on ne cherche pas à les saisir entre les doigts.
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Les araignées sont des fileuses de soie, pour construire toiles et abris mais surtout pour fabriquer un cocon qui protège leurs œufs. Ce cocon est souvent veillé par la femelle, qui peut chez certaines espèces le transporter partout avec elle. Les jeunes araignées restent groupées au début de leur vie, dans le cocon, dans une toile pouponnière comme chez l’épeire diadème ou sur le dos de leur mère comme chez les araignées loups. Plus âgées, elles doivent se disperser car elles deviennent cannibales.
HABITAT Les araignées se trouvent partout au jardin : au sol, dans le feuillage et dans les fleurs des plantes basses, des buissons et des arbres, et jusque dans les bâtiments.
Une araignée-crabe ; qui se tient à l’affût dans la végétation, souvent au cœur des fleurs, pour capturer par surprise ses proies, ici une mouche.
FAVORISER LEUR PRÉSENCE Une haie, une bordure de buissons et d’herbe haute, autant d’endroits favorables à l’installation des toiles pièges. Les tapis de mousse, de feuilles mortes
L’épeire diadème, la plus commune des araignées tissant une toile orbitèle dans les jardins. Elle s’est installée dans une haie de thuya.
et autres débris végétaux facilitent le déplacement des espèces qui marchent au sol. Des touffes de graminées, des pierres, du bois mort à l’écorce décollée, des tiges desséchées et creuses,
des plantes à feuillage persistant comme le lierre ou le buis constituent autant de refuge pour la journée, la nuit ou la mauvaise saison.
AU MENU Des techniques variées Les araignées chassent à courre comme les araignées-loups ou les opilions, à l’affût comme les araignées sauteuses ou les araignées crabes, avec des pièges en fils de soie pour la plupart des espèces. Les pièges les plus élaborés sont les toiles en spirale dont certains fils sont englués afin de retenir les proies qui s’y empêtrent. Construites parfois horizontalement en nappe, plus souvent verticalement, elles interceptent les insectes volants ou sauteurs. Les araignées sont d’excellents auxiliaires de protection. Une haie garnie de nombreuses toiles d’araignées fait office de filtre ralentissant l’arrivée des ravageurs depuis l’extérieur.
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La haie comme filtre anti-ravageurs : une tipule engluée dans une toile tissée dans un noisetier.
Araignées
Luttez naturellement contre les ravageurs du jardin grâce aux auxiliaires ! u Les connaître : araignées, perce-oreilles, coccinelles, chrysopes, syrphes, punaises prédatrices, crapauds, mésanges, chauves-souris, etc.
u Comprendre leur rôle et comment les utiliser u Favoriser leur présence au jardin pour protéger vos cultures : haies, micro-milieux, fleurs, abris à insectes, nichoirs…
ISBN : 978-2-84138-947-6
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PRIX TTC FRANCE
8,50 €