Photo page 2 : Scène de topiaires avec des buis, du troène et de l’if dans le jardin des Pépinières du Pays d’Auge.
SOMMAIRE INTRODUCTION ................................. 6 L’HISTOIRE DU BUIS Dans l’Antiquité.. ...................................... 10 Au Moyen Âge........................................... 10 À la Renaissance...................................... 12 Au Grand siècle.. ....................................... 14 À l’époque contemporaine................. 17
LES ESPÈCES ET VARIÉTÉS
© 2008, 2014 Les Éditions Eugen Ulmer 8 rue Blanche 75 009 Paris Tél. : 01 48 05 03 03 Fax : 01 48 05 02 04 www.editions-ulmer.fr Responsable éditorial : Didier Willery Conception graphique : Guillaume Duprat Réalisation : Julia Verneau Collaboration scientifique (maladies et ravageurs, actualisation mars 2014) : Jérôme Jullien Impression : Printer, Trento ISBN : 978-2-84 138-687-1 No d’édition : 687-1
Dépôt légal : mars 2014 Printed in Italy
Les espèces rustiques........................... 22 Les variétés traditionnelles, dites « de châteaux »............................. 23 Les variétés courantes . . ....................... 28 Autres espèces et variétés « de collection ». . .............. 32 Récapitulatif des variétés recommandées par utilisation .. ....... 41
BIEN CULTIVER LE BUIS La culture en pleine terre.................... 46 La culture en pot..................................... 56 La multiplication.. .................................... 62 Les maladies et ravageurs.................. 66
Les autres formes.. .................................. 95 Tailler une bordure................................. 96 Tailler une haie......................................... 98
LE BUIS AU JARDIN Quelle forme pour quelle utilisation ?. . ............................................ 102 Le buis en boule.. .............................. 103 Le cube. . ................................................. 105 Le cône. . ................................................. 106 Les contreforts.. ................................. 107 La pyramide, l’obélisque.............. 109 La spirale. . ............................................. 110 Les nuages........................................... 112 Les moutonnements...................... 114 La table de buis. . ............................... 116 Autres sculptures figuratives...... 118 Bordures, parterres et broderies.... 121 Le dessin...............................................123 La préparation du sol......................123 La taille..................................................125
LES AUTRES ARBUSTES UTILISABLES EN TOPIAIRES
SAVOIR TAILLER LE BUIS
Les « faux buis ». . .................................. 130 Les autres arbustes à topiaires..... 133
La bonne période.................................... 84 Les bons outils. . ........................................ 85 Tailler une boule...................................... 86 Tailler un cône.......................................... 90 Tailler un cube.......................................... 92
CARNET D’ADRESSES .............. 142 INDEX ................................................ 143 BIBLIOGRAPHIE .......................... 144
6|
INTRODUCTION
A
près une longue période d’oubli, le buis revient en force dans nos jardins. Ce n’est que justice car c’est un arbuste très résistant, toujours vert, et qui s’adapte aussi bien aux jardins classiques qu’aux utilisations les plus contemporaines. Pourquoi un livre sur les buis alors ? Parce que des buis simplement abandonnés à eux-mêmes ne peuvent donner de bons résultats : ils s’amaigrissent, perdent des branches, et n’ont plus un bel aspect. Les buis ne sont pas exigeants mais si on ne satisfait pas leurs modestes besoins élémentaires, ils ne peuvent pas donner tout ce que l’on attend d’eux. Et comme les beaux buis coûtent cher, mieux vaut tout faire pour les conserver en bonne santé le plus longtemps possible. Avec les conseils de culture qui vous permettront de les cultiver au mieux en toutes situations, en pleine terre comme en pot, vous parviendrez à vous organiser pour soigner vos buis, juste comme il faut. Avec le guide des maladies, vous saurez identifier facilement les petits problèmes culturaux et les traiter à leur juste mesure. Mais j’ai voulu aussi ce livre pour vous faire découvrir la large palette des buis car il existe de nombreuses variétés méconnues qui changent un peu l’aspect du buis traditionnel et mériteraient d’être un peu plus répandues. Une des parties de ce livre est également consacrée aux idées les plus diverses pour mieux utiliser les buis dans votre jardin, choisir une forme particulière et l’entretenir ou sculpter vous-même des topiaires tout droit sorties de votre imaginaire. Des topiaires il en sera largement question aussi à la fin de cet ouvrage où nous passerons en revue tout une série d’arbustes capables de remplacer les buis en topiaires, simplement pour changer ou parce qu’ils sont mieux adaptés à des situations particulières.
Si donc vous avez déjà un ou quelques buis, ce guide vous aidera à les conserver longtemps pour les léguer à vos enfants et à découvrir d’autres aspects de ces arbustes merveilleux. Si vous n’en cultivez pas encore, j’espère qu’il vous encouragera à cultiver celui qui vit aux côtés des jardiniers depuis des dizaines de générations, et pour aussi longtemps encore. Je vous souhaite un bon voyage au pays du buis. Mark Jones Beausseré, le 1er mars 2007
rrLes topiaires reviennent dans nos jardins de manière moins conventionnelle qu’autrefois, comme dans les jardins de Maizicourt (80).
| 9
L’HISTOIRE DU BUIS
Le buis est une plante persistante, spontanée dans une partie des régions méditerranéennes. Elle est connue et utilisée dans les jardins depuis la plus haute Antiquité et a marqué les différentes époques de l’art des jardins.
rrDans les jardins de Marqueyssac, en
Dordogne, les très anciennes plantations de buis viennent d’être régénérées de manière très moderne, preuve que le buis peut traverser les siècles sans vieillir…
10 |
L’ h i s t o i r e d u b u i s
DANS L’ANTIQUITÉ Si le buis existe en Europe à l’état naturel, ce sont les Sumériens et la civilisation mésopotamienne qui vont l’intégrer dans l’art des jardins qui connaîtra son apogée avec les jardins de Babylone. L’émerveillement des troupes d‘Alexandre le grand lors de la prise de Babylone en – 331 av. J.-C. fut tel qu’il conduisit le grand empereur à diffuser le buis, et plus particulièrement sa taille à des fins topiaires, dans le monde méditerranéen. Ce savoir fut sans nul doute complété par la conquête de l‘Égypte qui recelait elle aussi un savoir ancien dans la culture du buis et l’art topiaire. Les échanges entre le monde grec et le Moyen-Orient amèneront cette nouvelle conception des jardins en Occident, réservant au buis une place importante. Ainsi dans sa lettre à Quintus, Cicéron (- 106- 43 av. J.-C.) illustre bien l’influence grecque à Rome. En effet, les « topiarii » qu’il évoque (souvent d‘origine grecque) vont contribuer à diffuser l‘utilisation des buis dans l’ensemble de la société romaine et son empire. D’autres auteurs romains, tel que Pline le jeune (62-113) dans la description de sa villa de Toscane, « Les Tusci », prodiguent des conseils de culture et d‘utilisation du buis.
AU MOYEN ÂGE
rrLes parterres de
la villa Camponi ont été remarquablement conservés dans leur dessin d’origine. Ils contiennent chacun une seule sorte de plante, généralement simple et modeste (ici, des myosotis).
La présence de buis dans le jardin des villas romaines va entraîner son utilisation dans le monde occidental. Aussi quand surgissent les envahisseurs barbares, le buis va trouver refuge dans les églises et les monastères chrétiens. Cependant, la forme en croix, dite de Saint André, si souvent reproduite avec des buis dans les jardins n’est pas l’apanage de la chrétienté, cette quadri partition étant probablement d’origine persane. Elle conviendra aussi à la mythologie coranique des quatre fleuves que l’on retrouve dans la cour des lions de l’Alhambra en Espagne. C’est Byzance qui, jouissant de rapports avec l’Orient, va alimenter les monastères avec des textes classiques, source d’inspiration pour le buis. Les croisés ont accompagné ce mouvement en renouant avec la présence de jardins au caractère religieux à proximité de leurs demeures.
| 11
12 |
L’ h i s t o i r e d u b u i s
| 13
À LA RENAISSANCE Les jardins de la Renaissance reprennent peu à peu le parcellaire des jardins antiques, et le buis y est de plus en plus utilisé pour entourer les « carrés » d’une verdure dense et nette toute l’année. L’un des plus beaux exemples de cette époque reste l’une des parcelles du jardin Camponi qui domine Florence. Ce jardin fut créé au tournant du xvie siècle et il reste merveilleusement conservé dans son esprit d’origine. Les bordures, larges, dessinent des figures géométriques ornées de boules à chaque angle. Elles renferment des cultures de fleurs simples et sauvageonnes, myosotis bleu ou silènes roses. Certains textes, comme le fameux Songe de Poliphile vont, par leurs riches descriptions, largement populariser l’utilisation du buis et l’art topiaire. D’autres arts, notamment celui des tapis va petit à petit profondément influencer les dessins des parterres. Les commanditaires de ces riches tapis étaient ceux-là mêmes qui aménageaient de grands jardins autour de leurs nouvelles demeures. Il y eut donc, à partir de cette époque, de plus en plus de ressemblance entre les tapis de laine disposés à l’intérieur et les tapis de buis et de fleurs qui ornaient les grands espaces plats extérieurs.
RRMotifs de parterres formels anglais, en buis, publiés en 1615.
rrParterres de la villa Camponi, au-dessus de Florence.