Extrait Des récoltes abondantes dans un petit jardin - Éditions Ulmer

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Fabrice Chollet

DES RÉCOLTES A BONDANTES

N I D R A J T I T E P DANS UN



Fabrice Chollet

DES RÉCOLTES A BONDANTES

N I D R A J T I T E P DANS UN


SOMMAIRE Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 L’ÉTAT DES LIEUX. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Repérer les zones d’ombre. . . . . . . . . . . . . . . 10 Le vent…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Notre sol… et ses surprises. . . . . . . . . . . . . 13 La pente et ses atouts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 ORGANISER LE JARDIN.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Où planter et comment ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 La solution des pots et des sacs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 OPTIMISER L’ESPACE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Exploiter la dimension verticale. . . . . . 24 Détourner l’espace.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 CRÉER UN SOL FERTILE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 La lasagne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 La butte de culture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 LE COMPOST, LEVAIN DU JARDINIER.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Mode d’emploi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Le vermicompostage.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 PRÉPARER LE SOL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 GÉRER L’EAU. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Définir les besoins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Récupérer les eaux de pluie et utiliser les eaux grises.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 Conserver l’humidité du sol. . . . . . . . . . . . . . 46 Arroser. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 LES BONNES TECHNIQUES. . . . . . . . . . . . . . . 50 Bien utiliser les engrais verts. . . . . . . . . . . 50 Le non-travail du sol. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

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Faire ses semis et produire ses plants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 La technique du faux semis. . . . . . . . . . . . . . 56 Le compagnonnage et la rotation des cultures. . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Purins, décoctions et infusions. . . . . . . . 62 Accueillir la faune auxiliaire. . . . . . . . . . . . . . 64 PRODUIRE SES GRAINES. . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Comment faire ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 ACCROÎTRE LA PÉRIODE DE CULTURE.. . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Les cloches. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Le double tunnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Le châssis.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 La couche chaude. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 CONSERVER ET TRANSFORMER. . . . . . . 76 La lactofermentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 La déshydratation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 LES CULTURES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 les arbres fruitiers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 les petits fruits. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 plantes aromatiques, médicinales et condimentaires.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 les légumes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 Annexes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 Calendrier des semis, des plantations et des récoltes. . . . . . 154 La succession des cultures selon les principes du potager en carré. . . 156 Où trouver graines, fruitiers et petits fruits. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159


INTRODUCTION

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ourquoi en banlieue parisienne vouloir absolument cultiver des fruits et des légumes dans un jardin de 200 m 2 , alors qu’on souhaite conserver une zone d’agrément et une zone de jeux pour les enfants ? Bref quand on n’a pas vraiment la place pour un potager traditionnel ? Tout est parti d’un constat. Avec la densification du tissu urbain, nous nous éloignons de plus en plus de notre environnement originel. Les exploitations paysannes sont repoussées toujours plus loin, sectionnant le dernier lien que nous entretenions encore avec la nature à travers nos aliments. Le citadin devient un déraciné au sens propre du terme, il ne touche plus la terre, ne la voit plus, ne se nourrit plus de ses fruits, mais de ceux de la grande distribution, qu’il « récolte » sur des rayonnages standardisés. En se plaçant au-dessus de tout le reste, l’homme se déconnecte de son environnement, oubliant que ce reste est un tout dont il fait partie. Cette prise de conscience n’a fait que croître avec les années, et avec elle le besoin de reprendre contact avec la terre, de me reconnecter avec la nature, de retrouver le cycle des saisons et le rythme des récoltes… Dans ce contexte, un jardin potager en zone urbaine était devenu à mon sens essentiel pour retisser ce lien perdu et l’offrir à mes enfants. Je trouvais nécessaire de relocaliser en ville, au travers de ce projet, une petite part de tradition paysanne pouvant participer à son échelle aux besoins et au bien-être de ma famille. À ceci s’est ajoutée une dimension économique, en ces temps de crise, où la possibilité de cultiver un espace, aussi petit soit-il, apporte une contribution

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*Qu’est-ce que la permaculture ? Inventée dans les années 1970 par les Australiens David Holmgren et Bill Mollison, le terme « permaculture » est issu de la contraction des mots Permanent et Agriculture. Concept allant bien au-delà d’une simple méthode de jardinage, la permaculture est une approche holistique, qui consiste à mettre en place pour l’homme des habitats résilients, lui permettant de vivre en harmonie avec son biotope, en prenant la nature pour modèle. Le but étant d’obtenir un ensemble autosuffisant à fort rendement et ayant un très faible impact sur l’environnement. Au potager, cela se traduit par l’abandon du travail du sol pour en protéger l’écosystème, entretenir sa fertilité en le gardant couvert toute l’année, tirer profit des microclimats du jardin et utiliser les interactions bénéfiques existantes entre les arbres, les plantes, les champignons, les micro-organismes. Le tout, cela va de soi, sans utiliser de produits chimiques.

Sedum ‘Herbstfreude’, hôte de nos auxiliaires les plus précieuses, les abeilles. ↓

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non négligeable au budget familial. Il ne s’agit pas de prétendre à l’autosuffisance, mais d’enrichir le quotidien de récoltes variées. La solution pour concilier ces objectifs apparemment contradictoires dans un tout petit jardin (un potager et de l’espace pour les enfants et la famille), c’est de cultiver partout où la place est disponible ! Sur les bordures, dans les coins, en hauteur… Et d’utiliser toutes les techniques actuelles, inspirées de la permaculture* et des anciens maraîchers parisiens**, pour exploiter les microbiotopes du jardin, améliorer le sol, prolonger les cultures : cultures sur butte, en lasagnes, en carré, verticales, sur couches chaudes… Je voudrais ici partager mon expérience et présenter l’ensemble des moyens et techniques utilisés pour exploiter au maximum la surface disponible et la rentabiliser au mieux, sans toutefois y consacrer tout mon temps ni y engloutir toutes nos économies.


↑ Le jardin, lieu propice aux moments de complicité.

**Les techniques des anciens maraîchers Au xixe siècle, les maraîchers de la banlieue parisienne nourrissaient Paris toute l’année avec une importante variété de fruits et légumes produits dans des jardins d’une surface moyenne allant de 4 000 à 8 000 m2. Ils avaient élaboré une technique de plantation intensive leur permettant d’obtenir 4 à 8 récoltes annuelles sur la même parcelle. Pour produire très tôt dans la saison, ils utilisaient les couches chaudes à base de fumier de cheval, les châssis et les cloches en verre, le tout suivant un plan de production précis où chaque légume est planté et récolté au meilleur moment.

introduction

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L’ÉTAT DES LIEUX de gauche à droite, la situation à notre arrivée : l’angle nord-ouest et ses thuyas, l’absence de plantation le long du mur de clôture est et le cerisier, éphémère élément dominant du jardin, mort d’apoplexie peu après notre emménagement. ↓ ↘ →

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À notre arrivée, le terrain était pratiquement nu, mis à part un endroit un peu fouillis avec un lilas, une vigne vierge habillant une palissade nous séparant des voisins, des thuyas le long du mur de clôture ouest et un cerisier au centre du terrain. Tout était donc à créer et ce n’est pas la situation la plus confortable, car bien que laissant beaucoup de liberté, elle nécessite une faculté à se projeter dans le temps afin d’imaginer ce que sera le jardin à « l’âge adulte ». Après un état des lieux nécessaire, tout s’est donc organisé autour du seul arbre fruitier présent sur la parcelle, le cerisier au minimum trentenaire, qui s’est avéré malade et qui a très vite dû être abattu. Nous nous sommes alors retrouvés avec un jardin immature qui devait être repensé et réorganisé, l’élément dominant ayant disparu. L’ensemble des aménagements du jardin, potager, zone de repos, de jeux, etc. ont été redéployés sur l’ensemble de la parcelle.


l’état des lieux

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Avec du recul, cette nouvelle situation fut pour moi la principale difficulté et une source d’erreur. Le vide ne demandant qu’à être comblé, j’ai, dans un premier temps, installé des fruitiers et des lianes fruitières de manière un peu trop dense. Certains ont dû, par la suite, être déplacés afin que chacun ait la place nécessaire à son bon développement. Pour aménager son jardin, il faut rester à l’écoute de ses propres sensations, investir le jardin pour y trouver son propre équilibre et non en devenir esclave, sinon adieu plaisir et bien-être. Mieux vaut se lancer dans un petit projet qui pourra s’étoffer au fil du temps, que dans une réalisation énorme qui deviendra vite insurmontable. Il est bon de garder dans un coin de sa tête ce proverbe : « La lenteur arrive souvent au but, tandis que la précipitation s’empêtre en chemin ». Pour brosser un tableau d’ensemble de notre parcelle, elle est rectangulaire, orientée est-ouest dans sa dimension la plus grande et présente une légère déclivité est-ouest. La maison est construite le long de la face sud. En bref, ces conditions ne sont pas les meilleures. Au fur et à mesure de mes premières plantations, j’ai découvert un sol difficile, cachant quelques surprises. Du fait de la rénovation de l’habitation, j’ai eu 18 mois pour observer avant d’entamer sérieusement l’aménagement extérieur. Cette période d’observation est cruciale en ville pour bien repérer les microclimats du jardin.

Repérer les zones d’ombre Il est important de définir les zones d’ombre et les zones ensoleillées, car cela sera déterminant pour l’implantation des cultures. Des légumes tels que le concombre, l’aubergine, le melon nécessitent une période plus longue d’ensoleillement alors que d’autres supporteront la mi-ombre, surtout l’été. La maison est implantée le long de la face sud de la parcelle, et déploie une ombre importante qui évolue selon les saisons et dont il a fallu tenir compte.

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J’ai donc hiérarchisé les types d’ombres afin d’optimiser l’utilisation du terrain. Celles issues des constructions qui, selon les saisons et l’orientation, occulte le soleil une partie ou toute la journée. Celles issues des plantations, les nôtres et celles du voisinage, qui, selon les essences et les saisons, sont plus ou moins prononcées. Afin de compenser la présence de ces zones d’ombres et afin de pouvoir cultiver des « légumes du soleil » (melon, concombre, aubergine…), j’ai réalisé le long de la façade ouest une zone d’accumulation thermique et ainsi créé un microclimat favorable. Ce stratagème permet aux végétaux sensibles aux fortes variations de température de bénéficier d’une situation où la chaleur est régulée. L’énergie du soleil est absorbée par les murs la journée et diffusée la nuit.

En fin de saison, l’ombre portée de la maison recouvre en fin d’après-midi la presque totalité de la largeur de la parcelle. Cela a déterminé l’agencement du jardin et des zones de cultures.

l’état des lieux

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COMMENT AVOIR DES RÉCOLTES ABONDANTES ET VARIÉES DANS UN PETIT JARDIN QUAND ON N’A NI LA PLACE NI LE TEMPS POUR UN POTAGER TRADITIONNEL ? La solution trouvée par Fabrice Chollet, c’est de cultiver partout où la place est disponible : sur les bordures, dans les coins et en hauteur. Sans sacrifier la zone de jeux pour les enfants, ni le coin terrasse pour toute la famille, il y cultive un maximum de fruits, de plantes aromatiques et de légumes ! Et cela sans y passer trop de temps... Il nous révèle dans ce livre sa pratique et ses astuces. Diplômé de musicologie et administrateur d’une agence artistique, Fabrice Chollet est avant tout passionné de jardin. Témoin dans les années 70 des derniers vestiges de tradition maraîchère en banlieue est de Paris, il concilie aujourd’hui ses envies de jardin et sa vie de famille, en s’inspirant à la fois des techniques actuelles (permaculture, potager en carré...) et des techniques issues du maraîchage traditionnel.

ISBN  : 978-2-84138-751-6

,!7IC8E1-dihfbg! PRIX TTC FRANCE  : 16,90


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