Extrait Dingue de Plantes - Éditions ULMER

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didier willery

Mes plantes préférées Mes mariages les plus réussis Mes astuces pour intégrer les comestibles Mon jardin au fil des saisons


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Difficile de désigner une plante favorite parmi toutes celles du jardin, accumulées depuis une trentaine d’années ; et puis nous ne sommes pas à la télé… En général, j’élude cette question favorite de mes collègues journalistes, en parlant de mes « plantes fétiches », des espèces ou des variétés qui poussent très bien chez moi, qui ne sont pas toujours très faciles à trouver, ou pour lesquelles je pense avoir trouvé une utilisation inédite ou originale (seulement durant mes quarts d’heures de vanité !). Pour commencer cet ouvrage, j’ai donc pensé vous présenter mes amies plantes en les regroupant en plusieurs catégories qui correspondent à certaines de mes « obsessions » récurrentes. L’esprit « collectionneur » amène souvent à amasser toutes les plantes d’un genre ou toutes les variétés d’une espèce, mais je préfère collecter des plantes qui répondent à une envie, un besoin, une situation. Cela me semble plus pratique, et surtout me préserve de la déception de ne jamais tout avoir… Comme les peintres ou les sculpteurs (en toute modestie…), le jardinier traverse différentes périodes au cours de son existence. Beaucoup commencent avec une période « annuelles », « plantes de rocaille », « potager », puis passent aux « vivaces », aux « graminées, etc., en phase ou non avec les grandes modes du moment. J’ai eu ma période « Variegata » (pour les non-initiés, il s’agit des plantes à feuilles panachées, c’est-à-dire de plusieurs couleurs autres que le vert), qui n’est pas finie, ma période « plantes sauvages », ma période « jardin blanc », et bien d’autres. Toutes m’ont permis d’explorer des gammes de plantes intéressantes pour elles-mêmes, puis à rechercher ce qu’elles pouvaient bien apporter au jardin, et surtout comment les intégrer aux autres plantes déjà présentes. Bien évidemment, je n’ai pas su conserver toutes celles que j’ai pu acquérir (n’est pas bon jardinier qui veut !), mais celles qui restent donnent à mon jardin tout son caractère… 5


Les fleurs albinos J’aime beaucoup les variétés blanches (« albinos ») des fleurs que l’on cultive normalement dans une autre couleur). Le blanc, c’est élégant, ça va avec tout ! Mais les fleurs blanches que je trouve particulièrement fascinantes sont celles qui normalement… ne sont pas blanches ! Ainsi, beaucoup de plantes à fleurs naturellement bleues produisent à l’occasion une mutation blanche qui est perpétuée dans les jardins parfois depuis plusieurs siècles. J’adore particulièrement les cultivars blancs de plantes vraiment très connues dans leur couleur d’origine car beaucoup peinent à les reconnaître ! C’est incroyable de ne pas reconnaître un bleuet simplement parce qu’il est blanc ! On peut évidemment disséminer les fleurs blanches un peu partout dans le jardin car elle y joue différents rôles, atténuant les teintes trop vives ou au contraire, valorisant les teintes trop pâles. C’est ce que j’ai fait principalement jusqu’il y a quelques années quand mon épouse a eu l’idée de faire un « jardin blanc », dans une cour ombragée et entourée de bâtiments blancs. L’ombre abondante m’empêche de copier le fameux jardin de Sissinghurst et réduit l’usage des feuillages gris choisis habituellement pour les accompagner. Mais c’est une occasion idéale pour utiliser les feuillages panachés de blanc qui donnent le meilleur d’eux-mêmes dans cette situation. C’est IDéAL ! Outre la sécurité absolue que procure ce genre d’associations, l’ensemble est très lumineux, clean et chic en toute saison…

Le groseillier sanguin (Ribes sanguineum, normalement rose ou rouge), ici, à fleurs blanche : la variété White Icicle ‘Ubric’.

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Plantes préférées  Fleurs albinos

Centaurée blanche Centaurea montana ‘Alba’ Quelle luminosité ! Les têtes ébouriffées simples de loin et sophistiquées de près ont une incroyable faculté à jouer avec la lumière, là où les bleues se montrent souvent ternes et sans esprit. C’est une plante volontaire à condition de lui trouver le bon endroit : une terre franche, un peu calcaire lui convient bien, drainée, mais pas trop sèche. Un peu de mi-ombre est parfait : en plein soleil, la moindre journée un peu chaude lui donne un aspect défraîchi. Mais en quelques jours, il n’y paraît plus, surtout si on prend soin d’enlever les têtes fanées.

Les bulbes albinos Parmi les petits bulbes printaniers, beaucoup ont une couleur naturelle bleue et ont décliné au moins une variété à fleurs blanches. Tous ces albinos sont magnifiques, aussi florifères que leurs comparses, et donnent un effet spectaculaire avec de jeunes feuillages panachés de blanc.

Anémone blanda blanche Anemone blanda ‘White Splendour’ Curieusement plus vigoureuse que l’espèce à fleurs bleues, les corolles s’ouvrent sur au moins 4 cm au soleil de la mi-journée. On plante les petits cormes en automne à deux ou trois par trou et elle forme vite de petites touffes qui s’étendent

année après année jusqu’à former un tapis. Fin mai, toute la végétation est fanée. Scille blanc Scilla sibirica ‘Alba’ Si son comparse bleu gentiane est magnifique, la version blanche est un peu plus discrète, mais très belle.

Anémone blanda ‘White Splendour’ 7


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Traditionnellement, on regroupe les fruitiers ensemble dans un verger, concentrant les interventions, les récoltes, mais aussi… les maladies ! N’ayant pas la place pour cela, mais souhaitant quand même manger de bon fruits à pleine maturité (et qui n’ont jamais connu le frigo car j’ai horreur des fruits froids), j’ai installé mes premiers fruitiers en bordure des plates-bandes, mêlés aux autres plantes fleurs, légumes traditionnels et vivaces, roses, arbres et arbustes ornementaux. Et tout s’est très bien passé, je n’ai jamais eu à utiliser de pulvérisateur ni de produits chimiques ! Nous bénéficions année après année de récoltes exceptionnelles ou honorables. étant très gourmand de fruits mais ignorant les conseils des « traités » et autres « encyclopédies » d’arboriculture fruitière (j’en ai pourtant beaucoup dans ma bibliothèque !), j’ai testé toutes sortes de formes et de variétés sans à priori et sans références sur la manière de les planter ou de les mélanger aux autres plantes, puisque selon la tradition, cela ne se fait pas. Certaines observations ont été étonnantes comme le mélange aromatiques + pommiers bas ou celle de l’herbe laissée haute sous les pommiers tiges. Les résultats empiriques détaillés ci-après n’ont certes pas valeur de loi ni de principe, mais ils donneront peut-être à certains d’entre vous quelques idées pour mieux intégrer les fruitiers dans votre espace et bénéficier de leur générosité au long de l’année.

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Les pommiers en cordon Le cordon est une forme fruitière traditionnelle, moins connue que la palmette ou « l’espalier », mais qui me semble bien plus pratique et surtout bien plus facile à gérer. Une ou deux branches s’étalent à l’horizontale sur un tronc court (40 à 50 cm), ce qui place les feuilles, les fleurs et les fruits en pleine lumière… Enfin presque !

Les ‘Boskoop Rouge’ commencent à mûrir alors que le géranium Rozanne ‘Gerwat’® continue de fleurir. Ses fleurs nombreuses tout l’été attirent de nombreux insectes butineurs dont certains prédateurs des pucerons ou autres chenilles ravageuses des pommiers.

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Dès le début de ce jardin, j’ai souhaité planter ici des arbres fruitiers. Le manque de place m’a orienté vers les différentes formes fruitières traditionnelles, qu’il me fallait aussi tester et apprendre à tailler. J’ai donc planté plusieurs palmettes obliques, horizontales, U simples et U doubles, avec diverses variétés de pommiers et de poiriers, ainsi que ces cordons de pommiers. Seuls ces derniers ont survécu car je les ai trouvés vraiment simples à gérer. Les autres formes demandent des compétences pointues et du temps que je n’ai pas à leur accorder. Outre la taille récurrente des jeunes pousses, il faut gérer l’équilibre des vigueurs de leurs différents bras, et ça, c’est vraiment compliqué ! Il suffit de s’absenter deux semaines à la mauvaise période (l’été !) et tout se complique encore.


Comestibles  Pommiers en cordon

Pour les cordons, c’est simple : il suffit de laisser s’allonger le ou les « bras » et de réduire les jeunes pousses verticales durant l’été en les coupant au-dessus de leur première feuille dès qu’elles atteignent à peu près la grosseur d’un crayon de bois. À 4 ans, mon fils aîné savait les tailler (il était juste à la bonne hauteur), c’est dire si c’est simple (rassurez-vous, maintenant il ne le fait plus, c’est trop « ringard » !). Avec ce principe, les feuilles sont bien exposées et bien aérées, donc peu sujettes aux maladies. Mes cordons n’ont jamais reçu la moindre goutte de produit chimique et ils donnent bon an mal an chacun une à deux caisses de belles pommes (‘Reine des Reinettes’, ‘Reinette Grise’, ‘Transparente Blanche’, ‘Boskoop Rouge’ et ‘Akane’). Ils n’ont jamais eu d’engrais non plus… J’ai poussé le vice jusqu’à planter une clématite herbacée (C. integrifolia ‘Hendryetta’®) sous l’un des pommiers. Ses tiges s’allongent sur la branche principale horizontale et produisent alors des fleurs à la base de chaque feuille.

Les photos qui accompagnent ce texte vous montrent ces pommiers entourés d’une végétation luxuriante et variée. C’est là un point intéressant qui semble contredire ce que je viens d’écrire et s’oppose tout à fait à ce que l’on peut lire dans la plupart des « traités » d’arboriculture fruitière. J’ai écrit que les feuilles des pommiers bien dégagées étaient moins sujettes aux maladies : on peut facilement observer dans un arbre âgé que les feuilles

Du côté un peu moins ensoleillé, les calaments (Calamintha sylvatica) se sont abondamment ressemés. Leur odeur à la fois aromatiques et balsamique rappelle certaines sauges, et leur floraison bleu mauve s’étale de juillet aux gelées.

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55 Comestibles  Pommiers en cordon


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