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Pedro Arrupe, s.j.
Pedro Arrupe, s.j.
Promouvoir la justice Le combat nécessaire du chrétien pour la justice est le fil conducteur des trois écrits de Pedro Arrupe repris dans cette réédition du livre paru en 1977. Près de quarante ans plus tard, ses appels à lutter contre les inégalités au nom de notre foi demeurent — hélas — toujours d’actualité. Certes le monde a changé depuis le choc pétrolier des années 1970, mais la pauvreté, la faim, le dénuement sévissent et se sont même aggravés pour une part de la population mondiale toujours trop grande, et pas seulement dans les pays dits aujourd’hui « émergents ». Les convictions du P. Arrupe s’ancrent dans la doctrine sociale de l’Eglise, mais surtout dans la prise au sérieux des implications du sacrement de l’Eucharistie. Participer à la mission de justice de l’Eglise ne se conçoit pas sans une conversion personnelle radicale de notre façon de surconsommer ou de regarder le SDF dans la rue. Le P. Arrupe n’impose pas de marche à suivre ; à chacun d’entre nous de discerner, dans la prière, son propre chemin pour faire de la justice une priorité dans son existence et ainsi servir le Christ.
Promouvoir la justice
Promouvoir la justice
Pedro Arrupe, s.j.
Mission dans le monde et dans l’Eglise
Pedro Arrupe, s.j. (1907–1991), supérieur général de la Compagnie de Jésus, a profondément marqué l’ordre des jésuites après le concile Vatican II. Son dynamisme spirituel, son tempérament mystique et sa grande bonté ont exercé un rayonnement sur beaucoup dans l’Eglise. Il a participé aux grandes assemblées de l’Eglise et œuvré de toutes ses forces pour faire comprendre aux jésuites leur mission comme un service de la foi qui implique un combat pour la justice. Ses incessants voyages lui ont permis de réaliser qu’une part au moins de l’incroyance contemporaine s’explique par le scandale de l’injustice sociale. Paul Legavre, s.j.
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ISBN 978-2-918975-33-5
ISBN 978-2-87356-624-1
9 782918 975335
9 782873 566241
10,90 € © Éditions Vie chrétienne, 2014 47 rue de la Roquette 75011 Paris, France Publié pour la première fois en 1977 comme supplément à la revue Vie chrétienne no 200. Photo de couverture : © RusN - Istockphoto.com
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Promouvoir la justice
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ISBN 978-2-918975-33-5 Code article 200 © Éditions Vie chrétienne, 2014 47 rue de la Roquette 75011 Paris, France viechretienne.fr
ISBN 978-2-87356-624-1 Dépôt légal belge : D.2014, 4323-23 © Éditions Fidélité, 2014 7 rue Blondeau 5000 Namur, Belgique fidelite.be
Publié pour la première fois en 1977 comme supplément à la revue Vie chrétienne no 200. Photo de couverture : © RusN - Istockphoto.com
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Pedro Arrupe, s.j.
Promouvoir la justice Le combat pour la justice et la participation à la transformation du monde nous apparaissent pleinement comme une dimension constitutive de la prédication de l’Evangile. Synode des Evêques, 1971
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SOMMAIRE Préface, par Jean François ..............................................................5 Présentation ....................................................................................9 I. Promouvoir la justice ..................................................................11 Introduction ....................................................................................13 1. La justice ....................................................................................19 Point de départ ....................................................................................19 Réconcilier les thèses qu’on oppose ..................................................22 L’harmonisation des thèses complémentaires ..................................24 2. L’homme pour les autres ..........................................................37 Signification ........................................................................................38 Promoteurs du changement ..............................................................43 L’homme « spirituel »..........................................................................48 II. La faim de pain et d’évangélisation ..........................................55 Un nouvel ordre international........................................................57 Donner à manger à ceux qui ont faim ................................................57 Désordre mondial................................................................................58 Les structures et les gens ..................................................................61 2. La communauté eucharistique ..................................................63 La communauté apostolique ..............................................................63 Le partage fraternel ............................................................................65 La dimension sociale de l’Eucharistie ................................................66 3. La conversion radicale ..............................................................69 Changement dans nos attitudes ........................................................69 Un nouveau genre de vie ....................................................................71 Que faire ?............................................................................................73 Conclusion......................................................................................77 III. Pauvres avec le Christ, pour un meilleur service ....................83 L’identification avec le Christ pauvre ............................................83 La participation à la mission de l’Eglise ......................................84
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PRÉFACE Jean François Les trois textes consacrés à la justice, de Pedro Arrupe, publiés dans ce livre des éditions Vie chrétienne datent du milieu des années 1970. Dans le monde de cette époque, l’injustice n’a pas le même visage qu’aujourd’hui. L’affrontement des deux grandes puissances et des deux grandes idéologies ne se contente pas, alors, d’user de tous les arbitraires. Il masque et aggrave l’abandon d’un immense continent, au mieux végétant, au pire agonisant : le Tiers Monde. Au moment où ces réflexions du P. Arrupe (qui évoquent explicitement cette réalité) surgissent, un fait majeur vient de se produire : le choc pétrolier dérègle l’idéologie de la consommation — sans interrompre la sclérose communiste — et inaugure une montée vertigineuse des inégalités. Près de quarante ans plus tard, celles-ci n’ont pas faibli, mais pays pauvres (et surtout émergents) semblent connaître un renouveau.
Des « hommes pour les autres » L’injustice, elle, n’a pas reculé et l’exhortation du P. Arrupe à « Promouvoir la justice » (premier texte) n’a rien perdu de son actualité. En premier lieu parce qu’elle vise la justice en tant qu’adéquation intérieure à la Parole du Christ. Cette déclaration prononcée en août 1973, à Valence lors du congrès international des anciens élèves des collèges jésuites, expose des thèmes chers au « supérieur général des Jésuites » qu’il est depuis 1965, à commencer par la nécessité d’une « éducation pour la justice ». Le constat de départ est d’une brutale sincérité : « Est-ce que nous vous avons éduqués pour la justice ? Il me semble que nous, Jésuites, devons répondre en toute humilité que non. » Il faut donc dépasser ce stade et parvenir à une « formation permanente » à la justice. Sortant du rôle d’éducateur, il endosse alors celui d’accompagnateur et formule des propositions pour « aider à écouter Dieu ». Il s’agit, par ce moyen, de
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devenir des « hommes pour les autres ». Des hommes pour la justice et le service du prochain. Le deuxième écrit est un discours prononcé en août 1976 au Congrès eucharistique international de Philadelphie. Intitulé « La faim de pain et d’évangélisation », ce texte s’ancre dans la dimension sociale de l’Evangile. Comment faire justice sans commencer par s’attaquer au plus grand scandale de notre époque : la mort par famine et sous-alimentation de millions d’êtres humains ? Et comment un chrétien peut-il dissocier ce combat de l’institution du partage du pain léguée par le Christ ? « Si la faim existe quelque part dans le monde, notre célébration de l’Eucharistie est alors, en quelque sorte, incomplète, partout… » L’Eucharistie n’instaure pas seulement une unité spirituelle entre ses membres, elle fonde une communauté fraternelle et apostolique à l’image des premières communautés chrétiennes. Le partage du pain et de la Parole est aussi le départ d’une mission : « A ce monde épris de liberté mais qui opprime, [il] vient apporter libération et justice ».
Un « renversement intérieur » Rédigé à la même époque (été 1976), le message adressé au Congrès mondial des Communautés de vie chrétienne (aux Philippines), « Pauvres avec le Christ pour un meilleur service », relaie cette exigence de mission. En invitant ses lecteurs à une « identification avec le Christ pauvre », la lettre propose de faire nôtre la vie même du Christ qui « s’est totalement vidé de lui-même et qui, en devenant pauvre par amour pour nous, a vécu et est mort dans la pauvreté et dans la solidarité avec les pauvres ». L’« option préférentielle pour les pauvres », chère à la Communauté de vie chrétienne comme moyen privilégié pour une pratique concrète de la justice, est ici évoquée et approfondie. A travers ces trois approches différentes, c’est bien de la même finalité qu’il s’agit : faire de la justice une priorité dans nos existences. Or ni l’éducation (y compris religieuse) reçue, ni la pratique spirituelle et sacramentelle, même sincère et assidue, ne sont assurées de suffire à ce que le P. Arrupe présente comme une révolution intérieure. Changer les structures sociales, politiques, économiques injustes ne peut s’entreprendre sans opérer un changement majeur en soi même. L’ambition légitime d’un « Nouvel ordre international » appelle en chacun de nous un « nouvel ordre spirituel ». Nous sommes invités à une metanoia, autrement dit une
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Préface
« conversion radicale », un « renversement intérieur ». Artisans de justice, nous sommes aussi appelés à en témoigner, à l’annoncer en nous appuyant sur l’Evangile. Autant qu’un but concret, elle est une espérance. Conditions nécessaires et non suffisantes, l’adoption d’un style de vie simple, l’écoute approfondie de la parole et la pratique ignacienne du discernement de vie sont des fondements de cette conversion.
Des chemins à inventer La lecture de ces textes laisse cependant des incertitudes quant aux voies à emprunter. Un point notamment reste en suspens : comment identifier l’injustice ? La question peut paraître étonnante, et pourtant elle met en jeu des appréciations susceptibles de différer profondément. On ne prendra pour exemple que la question des inégalités, plusieurs fois évoquée par le P. Arrupe. Pour certains, toute inégalité est ferment d’injustice et en tolérer l’essor revient à pactiser avec le mal. Pour d’autres, l’inégalité est le prix à payer de tout développement économique et social. Le cas récent de la Chine en est, selon eux, l’illustration. En se gardant d’imposer une marche à suivre, le P. Arrupe laisse toute sa place au discernement et à la prière, éclairés par la Parole. A ce titre, devenir plus juste, indique-t-il, relève d’une démarche personnelle. Mais nourrie de la contemplation et de la rencontre de l’autre, notamment du plus pauvre. « On ne peut distinguer l’homme juste de l’homme qui aime » et plus, « personne ne peut être juste s’il n’aime de cet amour, qui est don de Dieu ». Un don qui, incarné en Christ, nous appelle sans cesse à « un plus grand don de nous-mêmes aux autres et à la cause de la justice. » Février 2014 Jean François est journaliste et collabore à la Nouvelle revue Vie chrétienne.
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PRÉSENTATION
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La portée des trois documents présentés dans cette brochure dépasse de beaucoup les circonstances de leur rédaction. Ayant pris une part active au concile Vatican II ainsi qu’aux synodes des évêques, le Père Arrupe est particulièrement sensible à la nouvelle conscience que l’Eglise prend de sa mission dans le monde : une mission d’évangélisation où l’annonce de la foi est intimement liée à la promotion de la justice. Depuis plusieurs siècles, les chrétiens ont souffert du divorce qui a disjoint ces deux aspects indissociables de l’Evangile. Ils sont en train de comprendre que ce divorce est l’une des causes majeures de l’athéisme et du sous-développement. Aussi le témoignage actif pour la justice, dans un monde où les inégalités sont devenues si graves qu’elles écartèlent le Corps du Christ, est aujourd’hui pour chacun d’eux la première exigence de la Charité : « Veux-tu honorer le Corps du Christ ? disait déjà saint Jean Chrysostome. Ne commence pas par le mépriser quand il est nu. Ne l’honore pas ici avec des étoffes de soie, pour le négliger dehors où il souffre… Car celui qui a dit : “Ceci est mon corps” est le même qui a dit : “Vous m’avez affamé et vous ne m’avez pas nourri.” » L’auteur des messages qui suivent s’inspire directement de la déclaration du troisième synode des évêques intitulée : « La justice dans le monde ». Ce synode s’est appuyé sur l’enseignement que donnent en matière sociale le concile Vatican II, l’Encyclique Populorum Progressio et la Lettre de Paul VI au cardinal Roy sur la responsabilité politique des chrétiens. Sa déclaration n’est pas théorique : c’est un appel à l’action. Lors du Xe Congrès international des anciens élèves des collèges jésuites, en août 1973 à Valencia (Espagne), le P. Arrupe développa le thème de la formation pour la justice : la promotion de la justice suppose une solide formation qui unisse la conversion personnelle et la réforme des structures. Son intervention frappa l’opinion par son appel au change1.
Avant-propos figurant dans la première édition de cet ouvrage (1977). 9
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ment. On l’a qualifiée de radicale. Le mot est juste si on lui donne le sens d’aller « jusqu’à la racine » du mal social. Au cours du Congrès eucharistique international qui se déroula à Philadelphie (Etats-Unis) en août 1976, l’allocution du P. Arrupe : « La faim de pain et d’évangélisation », manifesta la portée sociale de l’Eucharistie : l’Eglise est une communauté qui ne peut dissocier la fraction du pain et le partage des biens à travers le monde. En soulignant les implications pratiques de ce lien, son discours fit sensation dans la presse internationale. Il a une valeur toute particulière pour ceux qui veulent situer leur effort pour la justice dans la ligne sacramentelle de l’Incarnation. A la même date se tenait, aux Philippines, le Congrès mondial des Communautés de vie chrétienne sur le thème : « Pauvres avec le Christ pour un meilleur service ». C’est par le message qu’il leur envoya que nous concluons cet ouvrage. La participation à la mission actuelle de l’Eglise ne se conçoit pas sans un désir d’identification personnelle avec le Christ pauvre et de déplacement vers les lieux où il souffre de l’injustice du monde. Rien là de révolutionnaire, sinon la prise au sérieux des implications modernes de l’Evangile. La nouvelle conscience que l’Eglise en prend se situe dans l’axe de sa Tradition la plus ancienne : « Et toi, continuait saint Jean Chrysostome, tu honores l’autel qui reçoit le Corps du Christ et tu mépriserais celui qui est le Corps du Christ ? Cet autel-là, partout il t’est possible de le contempler dans la rue et sur les places ; et à toute heure tu peux y célébrer la liturgie. »
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INTRODUCTION L’éducation pour la justice
Le thème de « l’éducation pour la justice » est devenu, ces dernières années, l’une des grandes préoccupations de l’Eglise. Le Synode des évêques, en 1971, s’en est occupé d’une façon très particulière, en abordant le thème de « La justice dans le monde ». L’Eglise a repris conscience que l’action en faveur de la justice et de la libération de toute situation oppressive, et par suite la participation à la transformation de ce monde dès aujourd’hui, font partie intégrante de la mission que le Seigneur Jésus lui a confiée 2. C’est ce qui la pousse à s’éduquer (ou mieux, se rééduquer) elle-même, ses fils, et tous les hommes, dans un esprit qui nous enseigne à « orienter notre vie dans sa totalité selon les principes évangéliques de la morale personnelle et sociale, exprimée dans un témoignage chrétien vital ». L’homme pour les autres
Notre projet éducatif est de former des hommes qui ne vivent pas pour eux-mêmes, mais pour Dieu et son Christ, pour Celui qui est mort et ressuscité pour nous ; des hommes pour les autres, c’est-à-dire qui ne conçoivent pas l’amour de Dieu sans l’amour de l’homme ; un amour efficace dont le premier postulat soit la justice. Cet amour est, en outre, l’unique garantie que notre amour de Dieu n’est pas une comédie ou un masque pharisien qui cache notre égoïsme. Toute l’Ecriture nous avertit de cette union entre l’amour de Dieu et l’amour efficace du frère. Relisons seulement ces lignes de saint Jean : « Si quelqu’un dit : “J’aime Dieu” et qu’il déteste son frère, c’est un menteur ; celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne saurait aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20). « Si quelqu’un, jouissant des richesses de ce monde, voit son frère dans la 2.
Synode des évêques, 1971, nos 6 et 37.
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nÊcessitÊ et lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? Petits enfants, n’aimons ni de mots ni de langue, mais en actes vÊritablement  (1 Jn 3, 17-18). Une Êducation contrariÊe
A l’encontre de ce projet ĂŠducatif de former des hommes qui vivent eďŹƒcacement pour les autres, se lèvent des obstacles formidables. Le mĂŞme Synode nous en prĂŠvient et nous avertit que, dans la majeure partie du monde, l’orientation du système d’Êducation en vigueur (dans l’Êcole comme dans les moyens de communication sociale) fonctionne prĂŠcisĂŠment dans le sens contraire. Au lieu de former des hommes qui aient le sens social, ÂŤ il favorise un individualisme ĂŠtroit Âť. Au lieu de concevoir la formation comme l’acquisition d’une aptitude au service, il favorise ÂŤ une mentalitĂŠ qui bĂŠatifie la possession Âť et qui dĂŠgrade l’Êcole, le collège ou l’universitĂŠ en un lieu d’apprentissage de techniques pour gravir des situations, gagner de l’argent ou se placer — parfois en les exploitant — au-dessus des autres. En fin de compte, et c’est peut-ĂŞtre le plus grave, l’ordre (ou le dĂŠsordre) ĂŠtabli exerce une telle influence sur les institutions ĂŠducatives et les moyens de communication sociale, qu’au lieu de former ÂŤ un homme nouveau Âť, ils ne font qu’engendrer des reproductions de ÂŤ l’homme tel qu’il est Âť, de ÂŤ l’homme que cet ordre requiert, un homme Ă son image Âť, incapable d’aucune transformation vraiment novatrice 3.
Attitude initiale Après ce prÊambule, on comprendra qu’il n’est guère facile au supÊrieur gÊnÊral de la Compagnie de JÊsus de parler‌ à ceux qui ont ÊtÊ ÊduquÊs par nous. Comme je le dirai par la suite, j’aborde le sujet avec grande confiance et optimisme. Je crois que l’atmosphère de famille qui nous entoure permettra entre nous une comprÊhension profonde, et aussi une grande sincÊritÊ. HumilitÊ : nous sommes mal formÊs
En m’appuyant sur cette confiance et en usant de cette sincÊritÊ, je vais rÊpondre à une question qui flotte dans l’air depuis quelque temps et que plus d’un d’entre vous se sera dÊjà posÊe : Est-ce que nous vous avons Êdu3. Ibid., no 51 14
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Introduction
qués pour la justice ? Etes-vous formés pour la justice ? Je réponds : Si nous donnons au terme de « justice » et à l’expression « éducation pour la justice » toute la profondeur que lui a donnée aujourd’hui l’Eglise, il me semble que nous, Jésuites, devons répondre en toute humilité que non. Nous ne vous avons pas éduqués pour la justice de la façon qu’aujourd’hui Dieu l’exige de nous. Et je crois que je puis aussi vous demander l’humilité de répondre également que non. Que vous n’êtes pas formés pour la justice et que vous devez compléter l’éducation reçue. Voici un aspect profond de la formation permanente. Bien plus, je ne me risquerai pas même à dire — bien que sur ce point on ait beaucoup progressé en quelques régions — qu’aujourd’hui… dans toute notre activité apostolique, nous soyons formateurs pour la justice. Néanmoins, je crois pouvoir vous assurer que depuis quelque temps il y a une grande préoccupation à ce sujet dans la Compagnie. Plus encore, que cette préoccupation a déjà porté en partie ses fruits, parmi lesquels de nombreuses incompréhensions et plus d’une persécution dont nous avons déjà été l’objet. Confiance : un esprit de recherche
La reconnaissance de nos limites passées et actuelles ne nous empêche pas, comme je le disais, d’aborder le sujet devant vous avec confiance et optimisme. Confiance et optimisme qui s’appuient sur le fait que, malgré nos limites et déficiences historiques…, vous conservez et la Compagnie de Jésus conserve toujours ce qui constitue l’essence même de l’esprit ignatien et nous rend capables de nous renouveler continuellement : à savoir, un esprit de recherche continuelle de la volonté de Dieu, une sensibilité spirituelle apte à saisir les nuances selon lesquelles Dieu invite à vivre le christianisme dans les diverses étapes de son histoire. On a dit avec vérité… que la spiritualité des Exercices ne propose presque aucun trait concret qui puisse définir l’homme qu’ils forment et permettre de fixer pour toujours son image. Je ne veux pas dire par là que celui qui est formé par les Exercices est un homme amorphe, sans couleur ni relief. C’est tout le contraire. Les Exercices sont une méthode pour prendre des décisions très concrètes selon la volonté de Dieu, pour choisir entre plusieurs alternatives. Ce qui se passe, c’est que les Exercices ne nous fixent ni ne nous confinent en aucune d’entre elles, mais qu’ils nous ouvrent largement l’horizon sur tout le possible, pour que Dieu seul, avec son extraordinaire originalité, nous montre le chemin.
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Promouvoir la justice
Un exemple pris de l’histoire de la Compagnie de Jésus aidera à comprendre ce que je veux dire. La Compagnie naquit avant le Concile de Trente, et avant que s’affirme la réaction catholique devant la réforme protestante. Elle naquit ouverte et disponible à tout. En dehors de cette disponibilité, elle vint au monde sans être définie par un objectif concret, en attitude de recherche de la volonté de Dieu en cette période déterminée de l’histoire. Elle chercha cette volonté dans les trois lieux où elle se manifeste : dans l’Evangile, dans la vie concrète de l’Eglise sous l’autorité du pape, et dans ce que nous appelons aujourd’hui « les signes des temps ». En écoutant et discernant la voix de l’Esprit qui se manifeste par ces trois canaux, la Compagnie trouva peu à peu sa voie et acquit ses traits, sa couleur et sa physionomie. Elle n’a pas été un ordre religieux amorphe. Elle a fait des options qui l’ont définie très concrètement, au point d’être considérée par la majorité des historiens comme l’ordre type de Trente et de la période post-tridentine. Son pluralisme de départ, que nous pourrions appeler « son pluralisme potentiel », qui la garde en principe ouverte à presque tout, ne l’a pas conduite à demeurer dans une indétermination stérile, mais lui a servi de fondement sur lequel elle a pris des options très nettes au fil des exigences historiques. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, alors que l’Eglise sort de la période post-tridentine et que de nouveaux « signes des temps » émergent à l’horizon de l’histoire, la Compagnie se voit obligée à s’interroger sur son chemin, à se mettre à chercher sa nouvelle expression historique à partir de son pluralisme potentiel de base. L’originalité de la Compagnie n’est pas l’esprit de Trente, mais la fidélité à l’appel historique de Dieu qui, à une époque déterminée, lui demanda d’adopter cet esprit de Trente, et aujourd’hui lui demande d’insuffler en sa vie et en ses choix l’esprit de Vatican II. Si elle veut être fidèle à elle-même, si elle ne veut pas changer et trahir le trait le plus profond de son esprit, elle doit de façon paradoxale modifier profondément la plus grande part de ses expressions passées. Revenons au thème de la justice. Si nous n’avons pas foncièrement échoué dans notre formation, c’est que nous pensons avoir partagé avec vous cet esprit de disponibilité et de changement, ou, selon le langage biblique, cette capacité de pénitence et de conversion. Je crois que nous vous avons appris à écouter le Dieu vivant ; à lire l’Evangile de sorte qu’à 16
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Introduction
sa lumière nous soyons capables de dÊcouvrir de nouveaux aspects dans l’Evangile ; à sentir avec l’Eglise, en laquelle rÊsonne, toujours ancienne et toujours nouvelle, la Parole de Dieu, avec l’accent particulier que demande chaque Êpoque. Voilà l’essentiel, et c’est en cela que repose uniquement notre confiance‌
Propositions Mes paroles ne prÊtendent à rien d’autre qu’à vous aider à Êcouter Dieu ; à ouvrir un dialogue dans lequel nous souhaitons votre participation, afin que nous parvenions tous ensemble à voir quelles sont les exigences que l’Esprit inspire aujourd’hui à son Eglise au sujet de la justice et de la formation pour la justice. Je me limiterai à deux sÊries de considÊrations. Dans la première, je voudrais approfondir, à partir des enseignements du dernier Synode, l’idÊe même de justice, telle qu’elle se profile avec toujours plus de clartÊ à la lumière conjuguÊe de l’Evangile et des  signes des temps . La seconde tournera autour du type d’homme qu’il nous faut former, vers lequel nous devons nous tourner, si nous voulons servir cet idÊal ÊvangÊlique de justice : l’homme pour les autres, l’homme nouveau, spirituel, c’est-à -dire conduit par l’Esprit qui transforme la face de la terre.
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155 348 350 442
Qui es tu Ignace de Loyola ? Ignace de Loyola (BD) Ignace de Loyola par lui-même Résistance et Pardon
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Pèlerin ! Marcher vers Compostelle Naître sous X… et inventer sa vie Le corps mal entendu Quand l’œil écoute Au fil des jours blessés Les Couleurs de Dieu Lumière au cœur de la nuit
C. Flipo, s.j. C. Flipo, s.j. Bethy Oudot D. Rimaud, s.j. D. Rimaud, s.j. M. Cl. Berthelin
RÉCITS ET TÉMOIGNAGES J-C. Dhôtel, s.j. E. Vandermeersch Illustré par Ch. Hénin M. Girtanner et M. Farin, s.j. M. Bureau, s.j. M.F. Bergerault M-H Boucand E. de Rosny, s.j. P.M. Hoog, s.j. Arcabas et M. Rondet, s.j. Alfred Delp, s.j.
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Éditions Vie chrétienne et éditions Fidélité
LA SPIRITUALITÉ d’IGNACE DE LOYOLA POUR TOUS Des livres pour prendre du recul et se former
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Éditions Vie chrétienne et éditions Fidélité
En vente dans les centres spirituels et les librairies religieuses de France et de Belgique. Vente également sur internet sur www.viechretienne.fr Vente par correspondance : livraison à réception de chèque adressé à SER-Vie chrétienne – 14, rue d’Assas – 75006 Paris 89
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ÉDITIONS VIE CHRÉTIENNE PUBLIE ÉGALEMENT :
Nouvelle revue
Vie chrétienne
La spiritualité d’Ignace de Loyola pour tous, au fil des jours
La revue n’est pas vendue.
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Tous les 2 mois, 40 pages en couleurs pour Trouver Dieu en toute chose et lire les signes des temps : un dossier avec témoignages, analyse psychologique, contrepoint biblique et repères ignatiens Se former, approfondir la spiritualité ignatienne : bible, école de prière, aide à la décision… Découvrir la vie de la Communauté Vie Chrétienne en France et dans le monde 91
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Editions Vie chrétienne
Alfred Delp, s.j.
Lumière au cœur de la nuit Un jésuite allemand dans les prisons nazies Présentation de Michel Rondet, s.j. « Mon crime est d’avoir refusé la religion de l’orgueil et de la violence, et de l’avoir fait comme catholique et comme jésuite. » Le 2 février 1945, Alfred Delp, jésuite allemand, est exécuté par le régime nazi, à l’âge de 37 ans, condamné après un simulacre de procès pour avoir participé avec des compatriotes à un cercle de réflexion préparant le relèvement de l’Allemagne après l’étau politique et moral du national-socialisme. Dans sa prison, affaibli par les tortures, les privations et l’isolement, il éprouve la tentation du désespoir, mais expérimente aussi paradoxalement la joie de la présence de Dieu au cœur de la nuit la plus totale. Il rédige lettres et méditations spirituelles avec lucidité, dans l’espoir que ses amis et les chrétiens allemands continuent le combat pour une Allemagne libre et une Église plus ouverte. Il nous livre aussi un itinéraire intérieur de discernement pour les détachements successifs qui lui sont demandés, nourri d’abandon à la confiance en Dieu. Au même titre que ceux de son voisin de cellule, le pasteur Dietrich Bonhoeffer, ses différents écrits, longtemps inconnus en France et rassemblés dans cet ouvrage, constituent un témoignage exceptionnel sur l’Amour ; l’Amour qui fait surgir le meilleur du pire qui peut nous affecter. Ils offrent au lecteur d’aujourd’hui une réflexion étonnamment actuelle sur la résistance spirituelle. Michel Rondet, jésuite depuis 1942, a été maître des novices, puis a enseigné la théologie à Aix-en-Provence. Auteur de très nombreux ouvrages de théologie très prisés des spécialistes comme du grand public, il a donné de très nombreuses retraites à quantité de laïcs, prêtres et religieuses, notamment à La Baume-les-Aix et Biviers.
12,90 € Code article 561 Publié pour la première fois en 2003 comme supplément à la revue Vie chrétienne no 489 sous le titre Dieu rend libre. Face à la barbarie nazie 144 pages
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Editions Vie chrétienne
Michel Rondet, s.j.
Résister et oser l’espérance Entretiens avec Yves de Gentil Baichis L’indignation est à la mode. Mais dans bien des domaines, s’indigner ne suffit pas. Comme autrefois face à la barbarie nazie, il faut résister. Résister ne consiste pas en un réflexe négatif qui s’enfermerait dans un refus obstiné de toute évolution qui paraîtrait menaçante. Attitude positive et lucide, la résistance aujourd’hui refuse la résignation et pousse à rester debout face aux pressions violentes ou sournoises qui cherchent à détruire l’humain. L’époque est certes bien différente du temps de l’oppression nazie. Cependant, les raisons de résister perdurent, les dérives sont multiformes et insidieuses : les tentatives pour nier Dieu, la toute-puissance financière, la dictature des médias, le repli sur soi, la banalisation de la violence… sont quelques-uns des domaines pour lesquels Michel Rondet et Yves de Gentil Baichis nous appellent à ne pas baisser les bras au nom de notre foi en Jésus Christ, qui doit nous pousser encore et toujours à rechercher une voie qui respecte et valorise ce qu’il y a de meilleur en l’homme. Sans doute y faut-il du courage. Mais plus encore, résister suppose de croire en la possibilité de quelque chose de meilleur pour l’humanité. Résister suppose d’espérer. Forts de cette conviction, Michel Rondet et Yves de Gentil Baichis montrent combien la résistance est un acte éminemment spirituel, qui puise dans l’espérance évangélique. Michel Rondet, jésuite depuis 1942, a été maître des novices, puis a enseigné la théologie à Aix-en-Provence. Mais il ne se veut pas un intellectuel en chambre ; il a donné de nombreuses retraites à quantité de laïcs, prêtres et religieuses, notamment à La Baume-les-Aix et à Biviers. Cela l’a aidé à voir concrètement comment nos contemporains sont attirés, bousculés et transformés par l’Evangile. Très lucide sur les difficultés de l’Eglise, il a une grande confiance en l’Esprit Saint qu’il sait présent dans les moments de crise. Yves de Gentil Baichis a été journaliste au quotidien La Croix où il a dirigé le service « Société », puis celui des « Informations religieuses » avant de créer le supplément « Parents et enfants ». Il a collaboré à la revue Vie chrétienne pendant treize années. Passionné par l’évolution du monde contemporain, il a publié plusieurs ouvrages sur les sujets de société et de religion.
10,00 € Code article 559 80 pages
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Editions Vie chrétienne
Jean Gouvernaire, s.j.
Mener sa vie selon l’Esprit Des mouvements divers, des états d’âme se succèdent en nous. Quelle importance ont-ils dans notre vie spirituelle et apostolique ? Leurs variations sont plus ou moins rapides et plus ou moins amples, selon les moments de la vie, les événements, le tempérament de chacun. Tantôt nous sommes portés à entreprendre, tantôt à nous renfermer. Comment, dans ce flux et ce reflux, reconnaître les courants qui nous portent vers Dieu, afin de les utiliser ; et ceux qui nous entraînent à la dérive, afin de nous en dégager ? Pour voir clair en nous-même, il s’agit alors de s’exercer au « discernement » des mouvements spirituels, non pas pour s’inquiéter dans un travail d’analyse psychologique, mais pour se soumettre avec confiance et intelligence à l’action de Dieu qui vient séparer en nous la lumière des ténèbres. Les différents chapitres de cet ouvrage commentent, pour le chrétien désireux de mener sa vie en cherchant la volonté de Dieu, les conseils les plus simples donnés par saint Ignace de Loyola dans le livret des Exercices spirituels. Jean Gouvernaire, jésuite décédé en 1998, a exercé son ministère pendant quarante ans au Centre spirituel de Manrèse, en région parisienne. L’essentiel de son activité apostolique a été consacré à l’accompagnement spirituel. On lui doit de très beaux textes publiés pour la plupart dans les revues Vie chrétienne et Christus.
11,90 € Code article 204 Publié pour la première fois en 1977 96 pages
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Editions Vie chrétienne
Jean Gouvernaire, s.j.
Mener sa vie selon l’Esprit Tome 2 : Un discernement plus subtil Présentation de Dominique Salin, s.j. Mener sa vie selon l’Esprit (voir ci-contre) ne cesse de connaître un grand succès depuis sa parution en 1977. Jean Gouvernaire nous y apprend comment discerner, parmi les « diverses motions qui se produisent dans l’âme », les courants qui nous mènent vers Dieu de ceux qui nous emportent à la dérive. Ce sont là finement expliquées les règles dites de première Semaine des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola. Le présent livre est le complément, le tome 2, que Jean Gouvernaire a écrit quelques années plus tard en 1990 : c’est le commentaire des règles de discernement dites de seconde Semaine des Exercices qu’Ignace propose pour un discernement plus subtil. En effet, même dans les courants porteurs peuvent se glisser un tourbillon trompeur ou un faux calme. Il s’agit alors d’affiner son discernement et d’aiguiser sa vie spirituelle, pour distinguer à coup sûr la brise de l’Esprit Saint. A l’aide d’explications claires et d’exemples choisis, Jean Gouvernaire nous conduit pas à pas dans l’exploration de notre ressenti spirituel pour une vie entièrement accordée à Dieu, que ce soit dans les grandes décisions comme dans la vie de tous les jours. Le propos est complété par la présentation de trois textes de grands spirituels, qui font écho, chacun à leur manière, aux intuitions ignatiennes décryptées par l’auteur. Avec la disponibilité retrouvée des deux tomes, on peut de nouveau aller jusqu’au bout du cheminement auquel nous invitent les observations profondes et délicates d’Ignace. Dominique Salin, jésuite né en 1943, enseigne la théologie et la littérature spirituelle à la Faculté jésuite de théologie de Paris (Centre Sèvres). Il est spécialiste de la spiritualité au XVIIe siècle (éditions de la Doctrine spirituelle de Louis Lallemant et de l’Abandon à la Providence divine jadis attribué à Caussade).
10,00 € Code article 339 Publié pour la première fois en 1990 comme supplément à la revue Vie chrétienne no 339. 80 pages
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AchevÊ d’imprimer
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Pedro Arrupe, s.j.
Pedro Arrupe, s.j.
Promouvoir la justice Le combat nécessaire du chrétien pour la justice est le fil conducteur des trois écrits de Pedro Arrupe repris dans cette réédition du livre paru en 1977. Près de quarante ans plus tard, ses appels à lutter contre les inégalités au nom de notre foi demeurent — hélas — toujours d’actualité. Certes le monde a changé depuis le choc pétrolier des années 1970, mais la pauvreté, la faim, le dénuement sévissent et se sont même aggravés pour une part de la population mondiale toujours trop grande, et pas seulement dans les pays dits aujourd’hui « émergents ». Les convictions du P. Arrupe s’ancrent dans la doctrine sociale de l’Eglise, mais surtout dans la prise au sérieux des implications du sacrement de l’Eucharistie. Participer à la mission de justice de l’Eglise ne se conçoit pas sans une conversion personnelle radicale de notre façon de surconsommer ou de regarder le SDF dans la rue. Le P. Arrupe n’impose pas de marche à suivre ; à chacun d’entre nous de discerner, dans la prière, son propre chemin pour faire de la justice une priorité dans son existence et ainsi servir le Christ.
Promouvoir la justice
Promouvoir la justice
Pedro Arrupe, s.j.
Mission dans le monde et dans l’Eglise
Pedro Arrupe, s.j. (1907–1991), supérieur général de la Compagnie de Jésus, a profondément marqué l’ordre des jésuites après le concile Vatican II. Son dynamisme spirituel, son tempérament mystique et sa grande bonté ont exercé un rayonnement sur beaucoup dans l’Eglise. Il a participé aux grandes assemblées de l’Eglise et œuvré de toutes ses forces pour faire comprendre aux jésuites leur mission comme un service de la foi qui implique un combat pour la justice. Ses incessants voyages lui ont permis de réaliser qu’une part au moins de l’incroyance contemporaine s’explique par le scandale de l’injustice sociale. Paul Legavre, s.j.
viechretienne.fr
fidelite.be
ISBN 978-2-918975-33-5
ISBN 978-2-87356-624-1
9 782918 975335
9 782873 566241
10,90 € © Éditions Vie chrétienne, 2014 47 rue de la Roquette 75011 Paris, France Publié pour la première fois en 1977 comme supplément à la revue Vie chrétienne no 200. Photo de couverture : © RusN - Istockphoto.com
Vie chrétienne 200
www.jesuites.com
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