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Michel Farin, s.j.
Michel Farin, s.j.
En quête d’identité En ce début de XXIe siècle, on n’a jamais tant parlé de crise identitaire : celle de l’individu dans une société de consommation poussée à l’extrême qui l’empêche de devenir « quelqu’un » ; celle de la famille, désintégrée ou recomposée ; celle d’une nation, confrontée à l’accueil des immigrés… Elle a pour conséquences angoisse, dépression, violences et conflits… Le désir d’identité, inscrit au cœur de l’homme, renvoie à la recherche de son origine, mais aussi à la relation à autrui et au monde. S’appuyant sur les textes bibliques et à l’aide d’illustrations pertinentes tirées de films, Michel Farin interprète très finement la crise identitaire actuelle. Pour satisfaire sa recherche fondamentale d’identité, l’Homme doit avant tout s’ouvrir à l’autre et le reconnaître unique comme lui. Il doit aussi refuser de s’anéantir dans l’idolâtrie envers le pouvoir, l’argent, le travail, la science ou la violence. La réponse se joue finalement dans une Alliance qui est toujours nouvelle, dont Jésus est le modèle.
En quête d’identité
En quête d’identité
Michel Farin, s.j.
Mission dans le monde et l’Eglise
Une profonde réflexion sur l’origine du pouvoir (« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ») complète enfin cette analyse.
viechretienne.fr ISBN 978-2-918975-45-8
9 782918 975458
12,00 € © Éditions Vie chrétienne, 2016 47 rue de la Roquette 75011 Paris, France Code article 572 Photo de couverture : © Maciej Noskowski / istock.com
Vie chrétienne 572
Jésuite et réalisateur, Michel Farin a travaillé durant trente-cinq ans pour l’émission le Jour du Seigneur, avec le projet de diffuser la Parole de Dieu à travers les moyens offerts par l’audiovisuel : interviews, documentaires, fictions, effets spéciaux. Il est aussi un fin connaisseur du monde cinématographique.
Éditions Vie chrétienne
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En quête d’identité
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Du même auteur aux Editions Vie chrétienne Le combat du roi, 1987, no 306 (épuisé). Résistance et pardon, 1999, no 442 (épuisé).
Chez d’autres éditeurs La Colombe et le Serpent. Une lecture des tapisseries de la Chaise-Dieu, Cerf, 1999. Le secret messianique, CLD, 2008. En enfer, il n’y a personne. Parole anonyme et parole biblique, Lessius, 2011. De Père en Fils. Dieu donne à l’humanité son nom, Médiaspaul, 2015.
ISBN 978-2-918975-45-8 Code article 572 © Éditions Vie chrétienne, 2016 47, rue de la Roquette, 75011 Paris, France www.viechretienne.fr Photo de couverture : © Maciej Noskowski / istock.com.
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Michel Farin, s.j.
En quête d’identité suivi de
Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu
Vie chrétienne 47, rue de la Roquette 75011 Paris
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SOMMAIRE CRISE IDENTITAIRE ........................................................................7 L’INTERPRÉTATION D’UN ARTISTE ................................................9 LA RECONNAISSANCE DE L’AUTRE ..............................................15 L’UNIQUE ......................................................................................19 UNE AUTRE INTERPRÉTATION D’ARTISTE....................................23 LA QUESTION DE L’ORIGINE ..........................................................31 LA VEUVE, L’ORPHELIN ET L’ÉTRANGER ......................................39 LA PERTE DE L’IDENTITÉ HUMAINE DANS L’IDOLÂTRIE ..............49 INCENDIES ....................................................................................58 L’IDOLÂTRIE DU TRAVAIL. LA PRODUCTION PRISE POUR LA CRÉATION ................................................................................64 L’IDOLÂTRIE SCIENTIFIQUE D’UNE NATURE NON SIGNÉE ..........70 QUAND L’IDENTITÉ HUMAINE SOUFFRE VIOLENCE ....................76 L’IDENTITÉ RETROUVÉE................................................................82 LE FILS DE L’AUTRE ......................................................................84 L’IDENTITÉ MESSIANIQUE ............................................................87 Complément RENDEZ À CÉSAR CE QUI EST À CÉSAR, ET À DIEU CE QUI EST À DIEU..................................................103
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CRISE IDENTITAIRE L’écho de l’histoire de notre temps, à travers sa traduction dans les divers médias de communication, résonne en nous comme une cacophonie. Nous recevons chaque jour une succession d’informations qui semble n’avoir ni queue ni tête. En effet, y a-t-il un rapport entre la guerre civile qui déchire un pays, le meurtre de ses enfants par telle mère de famille, le chômage qui gagne une société développée dont le travail semblait le fondement, des voitures brûlées dans la périphérie d’une ville, un mariage sur deux qui aboutit à un divorce, des découvertes scientifiques ouvrant des perspectives vertigineuses en biologie comme en astronomie, une mondialisation des échanges avec une crise financière et des migrations incontrôlables… ? Personne ne semble plus en mesure d’apporter une interprétation qui permette d’entendre ces divers événements comme faisant partie d’une même histoire. En particulier, l’ensemble des hommes politiques, de gauche ou de droite, donnent le sentiment d’être perdus dans des débats sur le mariage, la filiation, l’homosexualité, l’immigration, la crise économique, l’antisémitisme, la sécurité et la violence, l’Islam, la laïcité, la bioéthique… tous sujets considérés comme n’ayant rien à voir les uns avec les autres, ne concernant pas, au fond, une même humanité. Ces sujets pourraient donc être traités séparément les uns des autres, par diverses administrations, selon des compétences techniques spécialisées. Toute pensée politique d’ensemble se retrouve ainsi à s’exercer dans le vide. Pour prendre une décision, un gouvernement n’a plus alors, à coté de l’avis des experts, que le résultat de sondages anonymes qui, n’engageant personne, ne peuvent proposer une pensée véritable. Il y a plusieurs années, j’interviewais, pour la télévision, un musulman de 25 ans qui avait été chef de bande dans une banlieue et qui s’occupait désormais de jeunes délinquants dans un foyer. Il m’a dit : « Je sais pourquoi ils brûlent des voitures, c’est parce qu’ils n’arrivent pas à quitter leurs parents. » Cette parole inattendue éclaire bien le fait que la question de la sécurité dans notre société ne peut être seulement traitée technique7
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En quête d’identité
ment à partir d’un bon fonctionnement de la police, au Ministère de l’Intérieur. Celui-ci est nécessaire, mais il n’est pas suffisant pour interpréter ce que signifient réellement les événements auxquels notre société doit faire face. Et les sondages sur cette question de la sécurité ne peuvent suppléer cette insuffisance. En effet, que voulait dire mon jeune interlocuteur en évoquant l’impossibilité à quitter ses parents comme pouvant être la source d’un comportement violent et absurde comme celui de brûler une voiture ? A travers sa propre expérience il me faisait entendre ce que nous savons tous : pour devenir quelqu’un et s’engager dans la vie en son nom, il est nécessaire de quitter son père et sa mère. Ce désir d’une identité nouvelle, qui soit reconnue comme unique, est tellement fondamental que tout ce qui peut l’empêcher de se réaliser provoque en nous la violence. Ce désir d’une identité nouvelle qui ne peut se satisfaire de l’identification à un passé ne travaillerait-il pas aussi le cœur d’une nation ? Cette question pourrait éclairer une expression que l’on entend souvent pour interpréter ce qui nous arrive en ce temps : nous serions confrontés à une crise identitaire fondamentale, consécutives aux bouleversements de tous ordres que connaissent nos sociétés occidentales depuis deux ou trois siècles. Cette question d’identité apparaît comme une question très sensible car elle touche l’inconscient individuel et collectif, et d’autant plus quand elle est posée sans être bien définie, à propos d’événements perçus seulement dans l’immédiateté d’une actualité toujours mouvante. Il n’est qu’à se rappeler les turbulences provoquées dans l’opinion à l’annonce de la création d’un Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale. La seule juxtaposition de ces deux mots a mis en effervescence un monde politique désorienté. Comme si cette question de l’identité nationale, évidemment en rapport avec celle de l’immigration étrangère, pouvait déclencher une réaction en chaîne incontrôlable dans une société désintégrée qui aurait perdu tout repère. Qui est français ? Qui est étranger ? Qui est maître ? Qui est esclave ? Qui est homme ? Qui est femme ? Qui est mon père ? Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? Qui suis-je ? L’angoisse que peut entraîner la peur d’une telle désintégration, qui ne serait pas seulement celle de l’atome, pourrait être sous-jacente à ce qui est désigné comme la perte de moral dans la société française. En 8
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Crise identitaire
tout cas une telle inquiétude diffuse rend assez dérisoire des éditoriaux tels ceux que l’on a pu lire dans la presse, appelant par exemple à passer aux choses sérieuses comme la crise économique, au moment où le pays était agité par la question du mariage, jugée par ces auteurs totalement secondaire. Il est clair qu’une telle hiérarchisation des problèmes ne peut répondre à la profondeur d’une interrogation portant sur l’identité humaine de chacun en même temps que sur celle d’un peuple. Il faut entendre, par exemple, les confidences d’un couple de jeunes fiancés, tous deux cadres dans des sociétés de conseil financier, qui s’interrogent sur la possibilité de se marier, alors que dès maintenant ils s’aperçoivent qu’ils n’ont pratiquement plus le temps de se rencontrer, étant donné le rythme de travail imposé à chacun. Comment ne pas mettre en rapport la crise d’un système économique et financier, qui par ailleurs produit le chômage, avec la crise d’une institution comme le mariage ? En effet la gratuité du temps que celui-ci demande est déniée par un tel système. Il y a déjà longtemps, Jacques Ellul avait bien dit : « La communauté est l’ennemi du système technicien1. » Et peut-on parler d’identité humaine sans la gratuité d’une alliance fondant toute vraie communauté ? Pour travailler à une interprétation de cette crise identitaire, il nous faut retrouver le chemin d’une pensée qui distingue, certes, mais pour mettre en rapport ce qui est distingué, une pensée qui fasse corps et non une pensée qui seulement déconstruit.
1. Jacques Ellul, L’homme et l’argent, Presses bibliques universitaires, 1979. 9
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L’INTERPRÉTATION D’UN ARTISTE Sous le titre Les Damnés ou Le crépuscule des dieux, Luchino Visconti, en 1969, réalise un film qui évoque la montée irrésistible du nazisme en Allemagne. A partir de diverses compétences, bien des analyses ont été tentées de cet événement historique qui a comme sidéré une grande partie des peuples européens. Visconti n’est qu’un cinéaste, un artiste, mettant en scène une fiction, en collaboration avec d’autres artistes (scénariste, comédiens…). Mais il nous donne à vivre, à la faveur d’une projection, une histoire où se trouvent profondément mis en rapport la question de la maîtrise de la production d’acier dans les hauts fourneaux d’une grande entreprise, la mondanité d’une grande famille aristocratique, le culte d’un héros mort pour son pays, l’inceste, la pédophilie et le déploiement progressif, subtil et exponentiel, d’une violence familiale et sociale qui gagne en même temps tout un peuple. Comment interpréter ce récit qui nous conduit à vivre l’unité profonde d’une histoire apparemment si diverse ? Les premières images du film sont celles du feu des hauts fourneaux d’une aciérie. On les retrouvera à la fin, associées au visage d’un SS qui fait le salut hitlérien. Par ce geste en surimpression, il semble mettre la main sur le feu. Ces deux images forment l’inclusion qui condense tout le récit. Cette inclusion signifie ainsi le rêve prométhéen de l’humanité, celui de porter la main sur le feu divin pour en mettre la toute-puissance à son service. Cette humanité, pour arriver à ses fins, a revêtu ici l’uniforme SS. Ceci renvoie à la tentation hitlérienne d’entraîner tout un peuple dans ce fantasme de la toute-puissance. Mais de plus, ce SS est l’héritier d’une grande famille aristocratique possédant les aciéries dont le feu est convoité par le pouvoir nazi pour sa production d’armement. Ce feu, il n’a donc pas à se l’approprier, il est à lui, l’héritier. Il suffit qu’il le fasse servir à l’esprit qui désormais l’habite, signifié par son uniforme noir. On l’a simplement conduit à revêtir cet uniforme. Ainsi l’aventure du nazisme s’emparant d’un peuple pour entraîner le monde entier dans sa violence se trouve condensée dans cette image qui 11
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En quête d’identité
figure à la fois l’humanité de toujours, prise dans le délire prométhéen, un peuple, le peuple allemand des années trente, et un fils, Martin, l’héritier du baron von Essenbeck, enfant d’une famille qui l’a conduit jusque là. La critique littéraire anglo-saxonne désigne une telle figure comme étant celle d’une corporate personnality, une figure personnelle dans laquelle peut s’identifier un peuple, c’est-à-dire personnellement chacun des membres de ce peuple. Alors le récit de ce qui arrive à cette personne peut apporter une interprétation de ce qui arrive en même temps à un peuple comme à chacun des membres de ce peuple, et par là une interprétation de ce qui arrive à l’humanité. Le récit proposé par Visconti commence par la mise en scène de l’anniversaire du baron Joachim von Essenbeck, en son château. On le voit en train de se préparer à la fête où il sera le patriarche célébré par toute la famille. Il embrasse alors longuement la photo d’un aviateur, son fils, mort en héros à la dernière guerre et dont il maintient le culte dans la famille. Au cours de cette fête chacun propose un petit numéro de son cru, sur une scène de théâtre. Apparaît alors Martin, petit fils du baron, le fils du héros mort. Sous les regards horrifiés de son grand-père, il interprète, en travesti, l’Ange Bleu, célèbre chanteuse de cabaret de l’époque, sous le regard amoureux de sa mère, Sophie, la veuve de l’aviateur, qui le dirige en coulisse. Ainsi d’emblée, Visconti met en scène la source de la violence qui va emporter à la fois une famille et un peuple. Elle est dans l’adoration, c’està-dire dans l’idolâtrie d’un héros, un fils, un époux et un père mort, qui conduit à la relation incestueuse entre une veuve et son fils, une nouvelle idolâtrie. L’identité de Martin, seul héritier du nom et de la fortune des Essenbeck, se trouve réduite à rien. N’ayant plus d’autre parole que celle de sa mère, il est toujours considéré comme un enfant par le reste de la famille, et exclu de toute décision dans la marche des affaires familiales. On va le retrouver tout de suite, jouant à cache-cache avec ses petites nièces et développant avec l’une d’elles une relation, elle aussi, incestueuse. La parole n’a jamais été donnée à ce fils. Cette famille, porteuse d’une identité fondée sur la tradition de repères mondains apparemment très forts, n’a pourtant engendré, en son héritier, qu’une humanité sans identité propre. Avec cet enfant perdu et sa mère, autour du patriarche, toute la famille est réunie, avec deux hommes arrivés au cours de la fête, un cousin, 12
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L’interprétation d’un artiste
Aschenback, et un étranger à la famille, l’ingénieur Frederik, chargé de la gestion technique des aciéries. Tous sont impliqués dans les affaires de la famille, à l’exception d’Aschenback qui va se révéler le grand manipulateur de l’ensemble. Celui-ci, en effet, fait partie de la Schutzstaffel (SS) et a déjà laissé entendre à Frederick que le pouvoir national socialiste envisage de contrôler, à travers lui, la gestion des aciéries. Au cours du dîner, le baron fait part de sa décision de nommer Constantin, un neveu, par ailleurs mem bre des SA, à la direction du groupe industriel. Il justifie cette décision comme constituant un compromis nécessaire avec le pouvoir pour protéger ses affaires. Herbert, époux d’Elisabeth, une nièce, l’un des directeurs du groupe, proteste, donne sa démission et quitte la table en dénonçant l’illusion d’un tel compromis avec le système pervers du nazisme. Il s’élève contre un discours mondain et aristocratique qui fait semblant de venir d’une volonté encore souveraine alors qu’il n’exprime en vérité qu’une soumission. Herbert sera, dans le récit, la seule figure d’une humanité qui garde la parole au risque de sa vie. Il témoignera jusqu’au bout d’une vérité que ne pourra faire taire la toute-puissance imaginaire du national socialisme, dont le mensonge incestueux se joue de la mondanité d’une famille soumise à son image aristocratique. Dans la nuit qui suit, Herbert, menacé, s’enfuit. Frederick, que son ambition met entièrement sous la coupe d’Aschenback, va, sur son ordre, tuer le baron von Essenbeck, avec le revolver d’Herbert. A la mort de son grand-père, le pouvoir revient donc à Martin, seul héritier en ligne directe. Celui-ci, dans les bras de sa mère, décide de nommer à la tête de l’entreprise Frederick, le technicien, étranger à la famille mais l’amant de sa mère. Il déclenche ainsi la fureur de son oncle Constantin, préalablement désigné par le grand-père. Aussi la violence incestueuse qui est au cœur de la volonté de toute-puissance et commande le jeu complexe de ces relations inhumaines ne peut 13
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En quête d’identité
s’arrêter là. Pour elle, il n’y a pas d’Autre. Tant qu’il y a encore de l’Autre, si l’on peut dire, cette violence doit se déployer jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’enfin la domination sur le feu du ciel soit acquise à l’homme prométhéen revêtu de l’uniforme noir. On prête à Hitler cette parole quand il a remis le commandement de la sixième armée allemande à von Paulus : « Avec cette armée vous pouvez aller à l’assaut du ciel ! » Cette violence va se déployer d’abord dans le cadre intime de l’affectivité perturbée de Martin. Il se livre à la pédophilie avec une petite fille juive qui, sidérée, va se pendre. L’enquête de police remonte jusqu’à lui et va le remettre sous la dépendance totale de son oncle Constantin à qui les résultats de l’enquête sont communiqués. Ce dernier séquestre Martin dans les combles du château. Sous la menace d’un chantage, il obtient de lui la convocation du conseil d’administration de la firme pour lui accorder, aux dépens de Frederick, une délégation de pouvoir. Ceci lui permettrait de faire livrer toute la production d’armes aux SA. Mais Sophie retrouve son fils, l’arrache à la domination de Constantin en le reprenant sous sa coupe, et en appelle à Aschenback qui la reçoit au quartier général des SS. Nous assistons alors à une rencontre qui peut être considérée comme le cœur du récit. Elle se déroule dans les travées d’un immense fichier où sont rassemblées les informations concernant l’identité de toute la population. Aschenback dit à Sophie que l’on peut considérer ce fichier comme le signe du grand miracle du Troisième Reich, celui d’avoir su mobiliser la complicité de tout un peuple, complicité sans laquelle l’établissement d’un tel fichier serait impossible. Nous devenons alors témoins, sidérés, d’un dialogue qui pourrait être celui de deux amoureux, au cours duquel ne manque même pas tel geste de tendresse, à la différence près qu’il n’y a entre ces deux êtres aucune confiance, mais seulement la mise en jeu d’un rapport de force souterrain sous le couvert de l’expression d’une terrifiante complicité totalement mensongère. Aschenback confie à Sophie qu’il faut maintenant se débarrasser de Constantin, pour l’empêcher de livrer des armes aux SA. C’est en effet la condition mise par l’armée pour se mettre au service du pouvoir nazi, en vue de la conquête, non plus de l’Allemagne, mais du monde. Frederick sera chargé de cette tâche comme il en avait été prévenu. Sophie lui assure que Frederick, totalement sous sa coupe, lui obéira. Mais elle tente d’y mettre une condition : qu’Aschenback lui obtienne un décret accordant le 14
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OUVRAGES DANS LA MÊME COLLECTION AUX ÉDITIONS VIE CHRÉTIENNE En vente en librairies religieuses et centres spirituels et sur le site : www.viechretienne.fr
VIE SPIRITUELLE ET DISCERNEMENT 204 309 270 325 339 347 354 358 365 366 425 445 464 480 511 523 530 543 555 556 557 560 562 563 568 570
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RÉCITS ET TÉMOIGNAGES J-C. Dhôtel, s.j. E. Vandermeersch Illustré par Ch. Hénin M-F. Bergerault M-H. Boucand E. de Rosny, s.j. P-M. Hoog, s.j. Arcabas et M. Rondet, s.j. A. Delp, s.j. B. Pommereuil
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Michel Farin, s.j.
Michel Farin, s.j.
En quête d’identité En ce début de XXIe siècle, on n’a jamais tant parlé de crise identitaire : celle de l’individu dans une société de consommation poussée à l’extrême qui l’empêche de devenir « quelqu’un » ; celle de la famille, désintégrée ou recomposée ; celle d’une nation, confrontée à l’accueil des immigrés… Elle a pour conséquences angoisse, dépression, violences et conflits… Le désir d’identité, inscrit au cœur de l’homme, renvoie à la recherche de son origine, mais aussi à la relation à autrui et au monde. S’appuyant sur les textes bibliques et à l’aide d’illustrations pertinentes tirées de films, Michel Farin interprète très finement la crise identitaire actuelle. Pour satisfaire sa recherche fondamentale d’identité, l’Homme doit avant tout s’ouvrir à l’autre et le reconnaître unique comme lui. Il doit aussi refuser de s’anéantir dans l’idolâtrie envers le pouvoir, l’argent, le travail, la science ou la violence. La réponse se joue finalement dans une Alliance qui est toujours nouvelle, dont Jésus est le modèle.
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