Play Tennis FR

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LE MAGAZINE DU GENTLEMAN TENNISMAN

ROGER FEDERER

39e ANNÉE N°369 • 4,50 e • PRINTEMPS/ÉTÉ 2018  • BUREAU DE DÉPÔT • BRUXELLES X P405246

The Artist !

ROLAND GARROS Premières victoires

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La belle histoire belge...


© Mireille Roobaert

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Sommaire ÉDITO Intemporel 5

EXPLOITS Roger Federer, l’homme qui a banalisé l’exceptionnel

18

Elise Mertens, une ascension prodigieuse

32

ROLAND GARROS Bjorn Borg, l’avènement d’une rock star

40

Chris Evert, la reine de la terre battue

44

Steffi Graf ‘‘déboulonne’’ Navratilova

48

Justine Henin fait la fierté de la Belgique

52

Rafael Nadal rêvait d’une victoire… à Wimbledon !

56

40 32

SAISON D’ÉTÉ BNP Paribas Fortis Champions célèbre les anciens au David Lloyd

64

Del Potro un trouble-fête en embuscade

66

Rising Star Tennis Tour, le tournoi qui permet aux jeunes de décoller

70

MYTHIQUES Rod Laver Arena – Australian Open

74

Court Philippe Chatrier – Roland Garros

80

Center Court – Wimbledon

86

Arthur Ashe Stadium – US Open

92

CHAMPIONS Best of the Best !

100

Ladies first...

106

C’EST DU BELGE La Coupe Davis en noir, jaune, rouge !

116

Le Léopold Club fête ses 125 ans d’existence

128

106

100

Team Editeurs Responsables Edition Ventures Bernard de Wasseige & François Didisheim 431 D Ch. de Louvain 1380 Lasne Tél. : 02/379 29 90 Fax : 02/379 29 99

Direction Générale Bernard de Wasseige François Didisheim

Rédacteurs Filip Dewulf Paul Grojean

Coordination Sabrina Rœrsch sro@ventures.be & Thierry Milan thierry.milan@ventures.be

Photographes Reporters Philippe Buissin Shutterstock

Graphisme et layout Pascale Zidelmal Marielle Bauters

Impression Corelio Printing

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Thierry Milan - 0474/29 12 88 thierry.milan@ventures.be Élodie Andriveau - 0475/29 57 96 ean@editionsventures.be

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Édito

Intemporel

À

tout seigneur tout honneur, on vous raconte la fabuleuse épopée du plus grand joueur de l’histoire, Roger Federer, sa transformation de chien fou aux cheveux longs qui cassait des raquettes en génial maestro à l’élégance intouchable sur le court et en dehors, vingt ans de carrière et de vie, vingt titres majeurs, “vingt d’honneur” comme a titré le journal L’Equipe. A tout seigneur tout honneur toujours, puisque Roland Garros est à la mode, on vous propose cinq dates, celles du premier triomphe parisien des champion(ne)s qui ont marqué l’histoire du tournoi et comptabilisent ensemble près de 35 titres, depuis les glorieuses seventies de Borg/Evert jusqu’au règne de Rafael Nadal, en passant par la domination de Steffi Graf ou la supériorité dont y a fait preuve Justine Henin. En 2003 c’était fête nationale Porte d’Auteuil, quinze ans déjà, on n’a pas oublié.

Le numéro de Play Tennis que vous tenez entre les mains ne colle pas nécessairement à l’actualité immédiate. A l’intention des passionnés dans les clubs, ou des plus jeunes qui découvrent la belle histoire de ce sport, il a plutôt choisi de revisiter des trajectoires tennistiques parmi les plus signifiantes, du début des années pros à nos jours. Une forme de tour d’horizon de la planète tennis, qui réveille quelques souvenirs essentiels, parfois méconnus ou oubliés, et rappelle par exemple que Björn Borg a révolutionné l’enseignement du tennis en imposant durant six saisons inoubliables un revers à deux mains honni jusque-là, que Chris Evert possède sur terre battue un palmarès comparable à celui de Rafael Nadal, ou que Steffi Graf a réussi l’exploit unique de remporter la même année les quatre Grands Chelems et l’or olympique.

Ce numéro fait également la part belle aux grands stades, de Paris à Londres, de New York à Melbourne, où chaque fan de tennis rêve de s’asseoir un jour. Il revient sur les inoubliables moments que nous avons vécus en Coupe Davis à l’heure où la vénérable et prestigieuse compétition a toutes les chances de disparaître dans sa configuration actuelle. Il mise sur l’été de l’attachant colosse aux poignets de cristal, Juan Martin Del Potro, dont il décrit l’interminable calvaire après un formidable US Open 2009 qui le promettait déjà au niveau du Big Four. Et surtout il explique dans le détail l’exceptionnelle métamorphose de la comète Elise Mertens en à peine plus d’un an, de l’anonyme Limbourgeoise 120e mondiale à la Top 20 demi-finaliste de Grand Chelem. Une nouvelle belle aventure pour le tennis belge qui n’en finit pas de susciter l’admiration à l’étranger. Cette jeune fille simple et souriante n’est ni Kim, ni Justine, elle n’en a que plus de mérite. Bonne lecture !


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Exploits

PLAY TENNIS 17


L’homme par qui l’exceptionnel       Durant quatre saisons, depuis Wimbledon 2012, il n’a plus remporté le moindre Grand Chelem. Malgré l’admiration que l’on vouait au “champion des champions” et le fol espoir de le voir encore réussir un “gros coup” à 35 ans, il ne se trouvait plus personne, début 2017, pour miser sa cagnotte sur un succès majeur de Roger Federer. Résultat : en un an, jour pour jour, le Suisse a accroché trois nouvelles couronnes sur les quatre Grands Chelems qu’il a disputés, arrondissant son mirifique total à vingt.

Roger Federer 18 PLAY TENNIS


Exploits

devient banal !

C

’est exceptionnel, renversant, un peu insensé, quasi irréel, et pourtant il n’a fallu que quelques mois pour que l’on ne s’en étonne de nouveau plus. On s’habitue à tout. Ici, n’a-t-on pas fini par trouver normal que deux filles belges collectionnent les titres en Grand Chelem et les places de numéro une mondiale alors que rien ne l’est moins ? Avec Roger Federer, c’est la même chose, puissance deux ou trois. Déjà considéré par beaucoup comme le meilleur joueur ayant jamais fou-

lé un court de tennis, comme l’artiste ultime de la raquette, il a ajouté une dimension supplémentaire à la légende qu’il n’a pas fini d’écrire, et c’est probablement la plus impressionnante. En vingt ans de carrière, au cours desquels il a pratiquement battu presque tous les records qu’il y avait à battre, il avait pourtant placé la barre haut. En commençant, on l’a oublié aujourd’hui, par la plus invraisemblable série de l’histoire du tennis : 24 victoires d’affilée en finale ATP et Grand Chelem entre juillet 2003 et novembre 2005 !


À court de superlatifs C’est que son année 2017/début 2018 se situe sur un autre plan, celui de l’âge, de la longévité. Personne ne sait ce qui nous attend, même pas lui, et cette normalité un peu folle qui banalise l’exceptionnel, dans laquelle on s’est remis à vivre durant au moins douze mois, ne peut durer éternellement, il y aura progressivement, ou subitement, une fin, c’est inéluctable, “on attend sûrement trop à chaque fois d’un mythe” a écrit un journaliste après Indian Wells. Le Suisse lui-même a déclaré après l’Open d’Australie où il a conquis son vingtièmme titre majeur : “Je pensais qu’un joueur prendrait feu et que je ne serais pas capable de l’arrêter.” En 2017, il avait survolé les deux Masters 1000 américains du printemps, cette année il est passé à la trappe après avoir aligné dix-sept victoires d’affilée depuis le début d’année. “Time waits for no one”, chantaient les Rolling Stones, le temps n’attend personne, même pas Roger Federer ou Serena Williams. Néanmoins, le fait est là. Dans l’histoire du tennis moderne, en dehors de “Rodgeur”, une seule personne a remporté un Grand Chelem en simple à 35 ans, Serena justement. Pas même Martina Navratilova. Federer, lui, en a gagné trois, alors que - ce n’est pas faire injure au tennis féminin actuel que de le constater - le niveau général du circuit ATP est autrement relevé. Du coup, il a également porté très haut l’âge que

année l’Australian Open, on l’a découvert en larmes, submergé par l’émotion, comme il ne l’avait plus été depuis son premier grand triomphe, à Wimbledon en 2003. On a pu en être surpris dans la mesure où l’onde de choc sur le monde du tennis avait été d’un tout autre calibre douze mois plus tôt lorsqu’il avait émergé à Melbourne à la surprise générale. Cette année, on s’y attendait, on s’était (ré)habitué, lui apparemment pas. “Je me sens un peu perdu... ce chiffre... vingt... c’est beaucoup... difficile à croire”, a-t-il lâché, “après toutes ces années le refaire encore... je crois que je vais penser à ce titre durant un moment... sans doute cette victoire-là va-t-elle me poursuivre un peu plus longtemps que d’autres.” “Gagner juste un Grand Chelem est un rêve qui peut devenir réalité, mais le faire à vingt reprises est quelque chose que nous ne reverrons peut-être pas”, a salué Alexander Zverev qui a pourtant un bel avenir devant lui.

L’impression qu’il ne “force” jamais

Bien sûr, on dira que le retour du maestro en tête d’affiche correspond au moment où le sommet du tennis mondial a été en partie décapité lorsque Novak Djokovic et Andy Murray, la moitié du Big Four, ont étonnament disparu des radars, sombrant à la surprise générale au niveau physique et/ou mental. Ce n’est évidemment pas faux... et même d’autant plus vrai que durant ses quatre années de “vaches maigres” (2013/2016) Federer a disputé trois fois une “On a parfois l’impression qu’il “danse” sur un court. finale en Grand Chelem, deux Justement, quand vous regardez un ballet, vous ne voyez fois à Wimbledon, une à l’US pas l’effort physique, mais il y a un incroyable entraîne- Open, et qu’il s’est à chaque incliné devant un Djokovic ment derrière. Si Roger arrive à faire en sorte qu’on ou- fois d’une autre planète. En même blie l’effort, cela prouve à quel point il a transpiré avant.” temps, ce n’est pas la faute du (Pierre Paganini, préparateur physique) Bâlois si certains de ses rivaux, pour en arriver à un tel niveau de performance, sont allés au l’on peut atteindre en tant que numéro un mondial. delà de leurs limites physiologiques et psychiques, C’est immense. À court de superlatifs, le journal si la carrosserie écossaise a lâché lorsqu’Andy a atL’Équipe a titré “La légende du siècle” et convoqué teint la première place mondiale et si quelque chose joliment un “Vingt d’honneur” à l’occasion de ses s’est cassé chez le Serbe quand il a gagné Roland deux dizaines de titres collectés en trente finale de Garros. Surtout qu’au delà d’une maîtrise technique Grand Chelem. jamais atteinte, c’est justement là un des secrets de longévité de l’athlète Federer et un des piliers de son jeu, une exceptionnelle coordination, une gestuelle fluide et relâchée induisant l’impression singulière qu’il ne “force” jamais. En dehors d’une Ce chapitre, le plus inattendu de sa sublime carrière, mononucléose en 2008, il a fallu attendre 2016 situe en tout cas, et plus que jamais, Federer parmi pour qu’il connaisse de vrais soucis physiques, au les “monuments” du sport mondial, sur cette sorte de genou, au dos, gérés avec la sagesse nécessaire. On Mont Rushmore symbolique où se côtoient déjà, fi- peut ajouter que le Nadal qu’il a battu quatre fois en gures immortelles, les Michael Jordan, Mohamed Ali 2017, surtout celui de Melbourne, était tout sauf un ou Michael Schumacher. Lorsqu’il a remporté cette Rafa au rabais.

Comme Jordan ou Mohamed Ali

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Exploits

L’une des personnes les plus influentes au monde Comme chaque année, Time Magazine a dévoilé son classement des 100 personnalités les plus influentes de l’année écoulée. Roger Federer en fait partie et a même été choisi pour faire l’une des six couvertures du prestigieux magazine. Il était déjà présent dans ce classement en 2007 et 2010. Récompensé de ses victoires en Grands Chelems, il l’est également pour le travail avec sa fondation pour l’éducation des enfants dans le monde. C’est Bill Gates, le fondateur de Microsoft, qui s’est chargé de faire son éloge. “J’ai eu deux fois le plaisir d’être son partenaire de double pour l’aider à récolter des fonds pour sa fondation, et nous sommes devenus amis”, raconte-t-il. “J’ai appris à quel point Roger et son équipe travaillaient sincèrement à améliorer les perspectives de vie des enfants pauvres - une mission qui découle de ses visites durant son enfance dans le pays d’origine de sa mère, l’Afrique du Sud, où il a pu voir de ses propres yeux l’extrême pauvreté”.

L’une des personnes les plus influentes au monde Comme chaque année, Time Magazine a dévoilé son classement des 100 personnalités les plus influentes de l’année écoulée. Roger Federer en fait partie et a même été choisi pour faire l’une des six couvertures du prestigieux magazine. Il était déjà présent dans ce classement en 2007 et 2010. Récompensé de ses victoires en Grands Chelems, il l’est également pour le travail avec sa fondation pour l’éducation des enfants dans le monde. C’est Bill Gates, le fondateur de Microsoft, qui s’est chargé de faire son éloge. “J’ai eu deux fois le plaisir d’être son partenaire de double pour l’aider à récolter des fonds pour sa fondation, et nous sommes devenus amis”, raconte-t-il. “J’ai appris à quel point Roger et son équipe travaillaient sincèrement à améliorer les perspectives de vie des enfants pauvres - une mission qui découle de ses visites durant son enfance dans le pays d’origine de sa mère, l’Afrique du Sud, où il a pu voir de ses propres yeux l’extrême pauvreté”.


À la recherche du tennis parfait Tout, ou presque, dans la trajectoire de ce champion unique est fascinant et exemplaire. On ne sait plus aujourd’hui qu’après le premier tournoi ATP qu’il avait disputé, chez lui à Gstaad en 1998 à l’âge de 17 ans, il s’est petit à petit coltiné, cinq saisons durant, la réputation de “meilleur joueur sur le circuit n’ayant jamais remporté un Grand Chelem”. On a oublié aussi que, diamant brut, dans l’ombre helvète de Marc Rosset et Martina Hingis, il a assez vite maîtrisé tous les aspects du jeu, mais pas son comportement. Bête de compétition dès son plus jeune âge, jouant “deux fois mieux en match qu’à l’entraînement” selon ses dires de l’époque, il a certes toujours considéré ses adversaires plus comme des collègues poursuivant le même but que lui que comme des “ennemis”, un aspect social et plaisant de sa personnalité qui lui a valu sa bonne réputation dans le vestiaire. Mais c’est son attitude sur le court par rapport à son propre tennis qui posait problème, pour ne pas dire qu’elle me22 PLAY TENNIS

naçait de le détruire. Difficile à croire quand on le voit à l’œuvre depuis quinze ans, mais c’était une “tête brûlée” à la Xavier Malisse, explosant les raquettes, se traitant de tous les noms à la moindre faute, se critiquant même s’il avait acquis le point quand la manière ne le satisfaisait pas. À la recherche non pas du temps perdu mais du tennis parfait.

Le psychologue providentiel Le plus remarquable est peut-être qu’une fois sorti d’un tel chaudron émotionnel sur le court, ce passionné de la raquette pouvait déjà, dès qu’il prenait un peu de recul, mettre le doigt avec lucidité sur ce qu’il devait améliorer s’il voulait concrétiser sa quête de perfection, pas seulement devenir riche et célèbre, pas seulement gagner des matches et des trophées, mais y arriver en montrant tout ce qu’il était capable de faire avec la balle. “Je suis conscient que je ne peux pas


Exploits

Ils en parlent... • “Roger Federer est le joueur le plus doué que j’aie jamais vu, et j’en ai vus, les Laver, Sampras, Becker, Connors, Borg... c’est probablement le plus grand tennisman qui ait vécu, et certainement le plus beau à voir jouer.” (John McEnrœ)

• “J’aimerais être dans ses baskets juste une journée pour savoir ce que ça fait de jouer au tennis comme ça.” (Mats Wilander)

• “Il réussit des coups que personne d’autre n’est capable de réussir, parfois vous avez envie de sauter le filet et de lui taper un high five, mais c’est impossible, vous êtes là pour le battre, en même temps c’est si fun de le regarder jouer.” (Andy Murray)

• “Ce n’est ni un mystère, ni une énigme, c’est une personne normale qui, en dehors du court, ne cherche pas à être quelqu’un. Si vous le rencontrez chez McDonald’s sans savoir qui c’est, vous n’imaginerez jamais qu’il est un des plus grands champions de l’histoire.” (Andy Roddick)

• “J’ai lu qu’il avait joué 54 quarts de finale en Grand Chelem, ce qui représente treize années de suite, j’ai trouvé ça complètement hallucinant, c’est un privilège d’avoir pu jouer à la même époque que lui.” (Nicolas Mahut)

toujours me plaindre et crier, ça me fait mal et mon jeu s’en Marcolli, qui œuvrait entre autres en Suisse pour une équipe ressent, je me pardonne difficilement mes erreurs même s’il de hockey sur glace. Cela n’est pas allé de soi, et a même est normal d’en faire”, disait-il, avant d’ajouter comme pour parfois produit l’effet inverse (“j’étais devenu trop calme sur lui-même: “Il doit être possible de jouer un match parfait.” le court, je m’y ennuyais presque”), mais le Suisse a reconPlus tard, Andy Roddick allait en quelque sorte lui donner nu par la suite que sa plus grande progression s’est bien raison en demandant : comment située sur le plan mental. Au point peut-on battre un joueur qui n’a pas d’afficher durant deux semaines la “Je me pardonne difficilement de faiblesse ? “Cette impatience juvétranquillité apparente et l’attitude nile, ce conflit intérieur entre ses plus impassible d’un joueur de poker lors mes erreurs, même hautes attentes et la réalité du mode sa première victoire majeure à si il est normal d’en faire.” ment, il n’est pas parvenu à en venir à Wimbledon 2003, avant de craquer (Roger Federer) bout tout seul. Ce Federer-là - entre 18 et de laisser voir toute son émotion lors de la remise du trophée. Quelle et 22 ans, à une époque où l’on perçait plus vite qu’aujourd’hui -, celui qui a été battu en Coupe transformation ! Il n’en revenait pas lui-même. “Quand le Davis par Malisse et Van Garsse au Primerose en 1999, qui coach me disait de me calmer, cela me semblait impossible, atteignit au mieux deux quarts de finale en Grand Chelem je devais me débarrasser de cette tension, de ces démons avant 2003 (éliminé même six fois au premier tour), a eu dans ma tête, cela devait venir de moi, pas des autres”, recours durant des mois à un psychologue du sport, Chris reconnaissait-il.


En remportant l’Open d’Australie pour la 6e fois de sa carrière, le Suisse renforce sa légende en totalisant désormais 20 titres du Grand Chelem.

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Exploits


Le maestro et Paganini

L’âge athlétique et l’âge biologique

Bien sûr béni des dieux, Roger Federer a donc surtout construit année après année l’énorme champion qu’il est devenu. On l’y a aidé, il a su s’entourer des bonnes personnes et du bon matériel aux différents moments de sa carrière, mais aussi rester fidèle à certains piliers de son team. Le puzzle mental/tactique/athlétique/esthétique a mis du temps à se mettre en place, et le maestro a heureusement pu compter sur son Paganini pour compléter la partition. Lui qui, teenager, préférait les matches aux entraînements a senti dès vingt ans que son talent sans effort pourrait peut-être en faire un Top 10 mondial mais sûrement pas un numéro un. Il a alors commencé à (re)travailler avec le discret Pierre Paganini, qu’il avait déjà connu adolescent et qui est devenu son préparateur physique attitré depuis l’an 2000. Un plan de trois ans destiné à maximiser sa performance physique, son endurance, et par corollaire son niveau de confiance, a été mis en place. Ce qui déboucha sur son premier titre de Grand Chelem en 2003, le reste fait partie de l’histoire. “J’ai une méthode que je développe sans cesse depuis 35 ans”, explique Paganini, “je peux entraîner quelqu’un pour qu’il soit endurant, résistant ou qu’il saute haut, mais cela ne veut pas dire qu’il utilisera ces qualités de la bonne manière pour le tennis si je ne fais pas le lien avec la personne, sa personnalité, ses points forts, ses filières de jeu. “Rodger” a un potentiel énorme, une coordination d’athlète phénoménale, mais cela ne veut pas dire qu’il a moins besoin de travailler. On a parfois l’impression qu’il “danse” sur un court ? Justement, quand vous allez voir un ballet, vous ne voyez pas l’effort physique, mais il y a un incroyable entraînement derrière. Donc, s’il arrive à faire en sorte qu’on oublie l’effort, cela prouve à quel point il a transpiré avant, il bosse à fond depuis 17/18 ans mais cela ne se voit pas.”

Même s’il est aussi l’incarnation d’une des plus redoutables “business machine” sportive du siècle – son côté banquier suisse, 2 millions pour une exhibition, on parle de 500 millions de gains au cumul de tout ! –, Roger Federer véhicule l’image du gentleman champion par excellence, bien dans ses tennis, dans sa tête, papa poule par dessus le marché. Et elle est méritée, sinon les échos unanimes en provenance des vestiaires, grouillant pourtant d’egos surdimensionnés, ne seraient pas ce qu’ils sont. Mais il ne faut pas s’y tromper, au delà de la posture élégante ou de la passion du tennis érigée en philosophie de vie, il y a surtout chez lui une culture innée de la gagne, une faim de victoires dont il ne semble jamais rassasié. C’est son moteur. S’il n’y avait pas ça, il aurait sûrement déjà raccroché. Si relax en dehors du terrain, il peut avoir vraiment le masque quand il joue, parfois en mode survie, on l’a même vu “allumer” Del Potro estomaqué sur une volée en finale à Indian Wells. “Je me dis que je peux encore gagner l’année prochaine... même si je ne gagnerai sans doute pas”, a-t-il lancé après l’Australian Open. “Mon âge, mon expérience, me servent beaucoup pour avoir la bonne attitude.” “Plus fort, moins fort ? Pour moi, Roger Federer, c’est Roger Federer, point”, insistait Paganini dans une interview à la Tribune de Genève. “Il était tout aussi fort quand certaines personnes voulaient l’enterrer parce qu’il disputait des finales de Grand Chelem sans les gagner. Ce qu’on peut voir, dans sa carrière, passée et présente, c’est qu’il arrive à trouver des solutions, à appréhender les situations, à dominer les problèmes. Sa manière de s’entraîner a changé au fil des années, il a su gérer sa longévité, progresser encore dans sa créativité, sa forme physique est toujours là, son état d’esprit est celui d’un joueur qui débute.” Et de conclure : “Son âge biologique c’est 36 ans, mais, pour moi, son âge athlétique est plus jeune que ça, et il possède la maturité d’un gars de 40 ans, c’est un équilibre. À vingt ans déjà, il avait dans la tête de faire une longue carrière.”

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Mirka, la “moitié” qui compte Roger Federer, seul top sportif à se balader aux quatre coins de la planète avec jumelles (8 ans) et jumeaux (3 ans) dans ses bagages, a toujours dit qu’il n’aurait jamais réussi une carrière pareille sans une épouse comme la sienne. “Je ne jouerais plus depuis plusieurs années”, assure-t-il. Compagne discrète mais maîtresse femme, Mirka Wavrinec “tient la baraque” comme aurait dit Raymond Gœthals. Un roc. “Quand je l’ai rencontrée j’avais zéro titre”, sourit “Rodger”. Cette joueuse de tennis d’origine slovaque, arrivée en Suisse avec sa famille fuyant le communisme, lui a permis de conserver un souvenir inoubliable de sa première expérience olympique, à Sydney 2000, où il connut pourtant l’une des plus cruelles déceptions de sa carrière, privé de la médaille de bronze par Arnaud Di Pasquale.

Déjà à ses côtés en 2003 lors de sa victoire à Wimbledon, Mirka est toujours là... Comme lors de sa dernière victoire à l’Australian Open.

“Roger m’a rendu ma vie de tennis, quand il gagne c’est comme si je gagnais moi aussi.” (Mirka Wavrinec) C’est en effet dans le village olympique australien que la romance des deux tourtereaux (Mirka, 21 printemps à l’époque, est plus âgée que lui de trois ans) a commencé. “Il était plus marrant que je ne le pensais, mais il a quand même attendu le dernier jour pour m’embrasser”, sourit-elle. “Elle a toujours été plus mûre que moi”, rigole Federer, “quand je l’ai embrassée elle a dit : “tu es si jeune, un bébé !” À l’époque, elle s’entraînait 5 à 6 heures par jour, et je me disais que je ne pourrais jamais faire ça, j’en avais assez après une heure et demie, je m’ennuyais, et je me faisais sortir pour mauvais comportement.” La carrière de Mirka, qui fut 76e mondiale et dont le plus haut fait d’armes fut un troisième tour à l’US Open 2001 (éliminée par... Justine Henin), tourna court pour un problème de pied, et c’est Federer qui l’aida à sortir de sa dépression. “Roger m’a rendu ma vie de tennis, quand il gagne c’est comme si je gagnais moi aussi.”


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Vingt titres majeurs en chiffres A l’occasion de ses vingt victoires en Grand Chelem (série en cours), Roger Federer a : • disputé 138 matches, bénéficiant de 2 forfaits (Pavel/US Open 2004, Haas/Wimbledon 2007) et de deux abandons (Dolgopolov/Wimbledon 2017, Chung Hyeon/Australian Open 2018). • battu 7 fois Roddick, 6 fois Hewitt, 4 fois Djokovic, 3 fois Nadal et Murray. • dû vaincre une fois quatre Top 10 (en 7 matches) pour soulever le trophée, c’était lors de son fameux Australian Open 2017. • gagné son premier titre majeur à 21 ans et 11 mois contre Mark Philippoussis à Wimbledon, et le vingtième à 36 ans et 5 mois face à Marin Cilic à Melbourne. • remporté 10 % des tournois majeurs organisés depuis le début de l’ère Open en 1968. • disputé son match le plus long contre Andy Roddick, 4h16 en finale de Wimbledon 2009, et le plus court, 54 minutes face à Alejandro Falla au 2e tour de Wimbledon 2004. • passé en tout 284h14 sur le court, soit 11 jours, 20 heures et 14 minutes. Son tournoi le plus long : 18h35 pour son unique succès à Roland Garros. Le plus court  : 11h34 lors de Wimbledon 2017.


L’ascension prodigieuse... Si, à l’échelle mondiale, personne n’avait prévu le ”retour” triomphal de Roger Federer, au niveau belge le nombre de ceux qui se seraient avancés à prédire la progression de 120 places réalisée au classement WTA par Elise Mertens aurait été plus infime encore. Une ascension prodigieuse que cette jeune fille limbourgeoise, simple et attachante, doit à présent maîtriser. Quand on vient d’aussi loin à 22 ans, digérer une demi-finale à l’Australian Open et les attentes qui vont avec n’est pas si simple, mais on a bien compris que l’avenir lui appartient, qu’elle a la mentalité et les qualités qu’il faut.

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Elise Mertens C

omme elle, David Goffin a été remis en question à douze ans au centre de formation fédéral. Le Liégeois a finalement pu rester à Mons, alors qu’elle a dû quitter Wilrijk. Avant elle, David s’est trouvé confronté au syndrome Justine/Kim, l’injuste et intenable comparaison avec d’intouchables talents comme on en découvre une fois par siècle. Dans le cas d’Elise Mertens, cela va plus loin puisqu’elle s’entraîne chez Clijsters à Bree, est Limbourgeoise comme elle, et qu’on l’a dès lors carrément présentée ici ou là, notamment en Australie, comme “la nouvelle Kim”. Fort heureusement, David comme Elise ont la tête sur les épaules et la simplicité chevillée au corps. Le premier a su patiemment tracer sa propre voie et conquérir les gens à

sa manière, pour ce qu’il vaut. La seconde y réussira elle aussi. Au lendemain d’un début d’année tonitruant, qui l’a vue reconduire son titre à Hobart, une première pour le tournoi tasman, et atteindre les demi-finales à Melbourne, elle a fait connaissance avec l’autre côté de la médaille, elle a eu du mal à confirmer, à se montrer à la hauteur de sa nouvelle réputation, après avoir déboulé comme une comète, sans complexe, de la 124e à la 20e place mondiale en un peu plus de douze mois. On la regarde d’un autre œil, le public, les adversaires, ellemême... Le statut, la pression ne sont plus pareils, on ne doute pas qu’elle arrive à vivre avec, on l’a vu à Lugano puis à Rabat, et elle n’a que 22 ans. Il n’y a guère que deux ou trois joueuses plus jeunes qu’elle dans le gratin mondial.


“Sois seulement Elise Mertens” En un minimum de temps, elle a su étonnamment faire évoluer son jeu, plutôt attentiste, dans une approche plus agressive et offensive, avec une position de base plus proche de la ligne de fond, et elle doit encore insister dans cette voie. “Les quatre premiers échanges sont très importants, si vous êtes déjà sur la défensive à ce moment-là vous perdez généralement le point”, a-t-elle constaté. Personne ne nie la marge de progression qu’il lui reste à son âge, avec son intelligence de jeu et son goût de l’effort. Elle peut faire mieux avec sa deuxième balle, si son revers est son coup le plus naturel elle a déjà pas mal progressé en coup droit pour en faire une arme, elle ne sera jamais la plus explosive mais elle y travaille, physiquement elle ne craint pas les gros volumes d’entraînement et son jeu de jambes a changé

Son parcours ne ressemble en rien à une voie royale. de dimension. Elle a déjà montré que, mentalement, elle était capable de gagner des matches sans jouer son meilleur tennis, même s’il lui manque peut-être encore un brin de maturité et d’expérience pour maîtriser toutes les situations avec la même intensité/agressivité. Reste qu’il n’est pas ici question d’un exceptionnel don, inné, comme chez ses géniales devancières. “Tout ce qu’elles ont gagné, comme vous dites, ce n’est pas normal”, sourit Elise, “oubliez “la nouvelle Kim”, on en est loin, il n’y a pas si longtemps j’ai joué un petit match contre elle et pu voir ce dont elle est encore capable. Toujours ouverte et sympa avec moi, elle m’a dit : “Surtout soit Elise Mertens, reste toi-même.” C’est une idole. Je me levais la nuit pour la voir jouer. Pour voir Justine aussi. Que certains aient pu faire la même chose pour moi lors de l’Australian Open – c’est du moins ce qu’on m’a dit - me remplit de fierté.”

Wilrijk, Mouratoglou... et les deux perruches Elise Mertens a d’autant plus de mérite à en être là que son parcours ne ressembla en rien à une voie royale. À 12 ans, alors qu’elle avait abandonné la danse, les scouts et... la clarinette pour le tennis, elle intégra l’internat du centre de formation fédéral flamand à Wilrijk, mais n’y resta qu’un an. “On m’a dit que mes résultats n’étaient pas suffisamment bons. La plupart des jeunes qui ont été dans mon cas ont arrêté les frais après un moment, mais ma motivation n’a jamais faibli.” Elle trouva déjà refuge une saison à Bree, avant de tenter l’aventure Mouratoglou, dans la banlieue parisienne là où l’actuel coach attitré de Serena Williams avait, dans un premier temps, installé son académie. Une expérience de vie, pas un mot de néerlandais, un lit, une toilette et une douche dans un chalet en bois, internet mais pas la télé, et deux... perruches pour tenir compagnie à cette gamine fana des animaux depuis son plus jeune âge. “Heureusement, ma mère, qui a arrêté de donner des cours aux autres pour m’en donner à moi (sourire), s’arrangeait pour être assez souvent là, on a fêté mes 15 ans au sommet de la Tour Eiffel, Paris m’a aidé à sortir de ma coquille, le tennis peut parfois vous faire mûrir plus vite. C’était une étape importante pour mon développement, on a vu pas mal de bonnes joueuses passer par là.”

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Elles se voyaient comme les sœurs Williams • JUMELLE. Elise aurait dû avoir une sœur ou un frère jumeau, mais le deuxième enfant est décédé durant la grossesse, la joueuse elle-même est née prématurée à sept mois. “Son caractère de battante tient de là”, dit sa mère. • LAUREN. La grande sœur. Elle jouait également au tennis, c’est près d’elle qu’Elise a commencé à taper la balle, à 3,5 ans. Les deux filles sont très proches. “Elles disaient que plus tard elles joueraient en double comme les Williams”, se souvient leur maman. Mais Lauren a bifurqué vers l’aviation et a également réalisé son rêve, elle est devenue pilote et vole pour KLM. • WICKMAYER. Yanina a elle aussi atteint les demi-finales d’un Grand Chelem, lors de l’US Open 2009, devenant 12e mondiale, mais elle en est bien loin aujourd’hui. “Je ne crois pas que cela m’arrivera”, sourit Elise, “mais à ce niveau, quand on joue de plus gros tournois, on perd plus souvent qu’on ne gagne, il faut apprendre à vivre avec la défaite, ce qui dans le passé n’était pas mon fort.”


“On a tout payé nous-mêmes” Sans le soutien financier de Tennis Vlaanderen – “on a tout payé nous-mêmes”, souligne la maman d’Elise, Liliane Barbe –, il valait mieux bien peser le pour et le contre, avec un père qui fabrique des meubles pour des églises ou des chapelles, et une mère qui n’enseigne plus. “J’en ai toujours été consciente, je voulais travailler pour chaque euro dépensé, j’en faisais parfois trop”, dit Elise, “jamais je ne jetterai l’argent par les fenêtres, je sais trop ce qu’il en a coûté à mes parents.” Elle fut septième juniore au niveau mondial, mais combien ont excellé à ce niveau et dont on n’a plus entendu parler par la suite ? “Chez les pros, on repart de zéro”, continue-t-elle, “et je me suis effectivement demandé si j’y arriverais, si ça valait le prix à payer, en voyant des filles de mon âge atteindre le Top 100 alors que je stagnais entre la 120e et 150e place. Le niveau à l’entraînement était bon, pas toujours en match, à trop vouloir gagner peut-être. C’est à Hobart l’an dernier que s’est produit le déclic, j’ai sacrifié les qualifications de l’Open d’Australie, remporté le tournoi et réalisé qu’au plus je jouais libérée au mieux cela se passait. D’un coup, j’ai compris : “Bien sûr que je peux le faire !” Ce que mes parents m’avaient toujours répété.”

Une boule de Berlin en son honneur Très discrète dans la vie, Elise a vu débarquer les médias en masse au moment de son formidable parcours australien. Et, même si elle cultive son jardin secret, sa passion révélée pour “nos amies les bêtes” fut du pain bénit dans les colonnes people. La maison familiale de Hamont, petite localité située à quinze bornes à peine de Bree, est un vrai refuge pour chiens (“certains viennent d’un asile, elle estime qu’ils ont tous droit à une maison”, dit sa mère), mais pas seulement. “Je suis une fille simple et normale qui a toujours trouvé tranquillité et amour auprès des animaux de toutes sortes”, explique-t-elle comme une sorte de Brigitte Bardot de la campagne limbourgeoise. “Je n’aime pas les projecteurs, je ne cours pas après les belles autos ou les chaussures de luxe, quand j’ai gagné mon premier 10.000 dollars mon père m’a offert deux tortues, une promesse de longue date, et après ma première victoire à Hobart je me suis fait le cadeau de six perruches”. Elle insiste : “Je vois bien que les gens me regardent et me saluent autrement, il y a même une gourmandise qui a été créée en mon honneur, une sorte de 36 PLAY TENNIS

boule de Berlin, jaune comme une balle de tennis, avec un E dessus, c’est délicieux, mais je reste les pieds sur terre.” “S’il y a une chose dont je suis sûr c’est qu’elle sera toujours la Elise de Hamont, comme Kim est restée la fille de Bree”, assure Carl Maes, le directeur de la Clijsters Academy.

Un coach, un compagnon, un copain d’enfance Tout le monde a parlé de Kim, parce que c’est médiatique et “vendeur”, mais, outre Elise elle-même, la personne la plus importante dans l’avènement de la jeune Limbourgeoise en 2017/début 2018 fut sans nul doute son compagnon dans la vie, Robbe Ceyssens, pourtant à peine plus âgé qu’elle et sans expérience internationale. D’autant que les couples joueuse/coach à la ville et sur le court ne sont pas les plus simples à gérer et sont d’ailleurs rarissimes - il y eut un temps Serena/Mouratoglou, mais la relation ne s’est maintenue qu’au plan sportif. Certains se sont d’ailleurs demandé combien de temps cela pouvait durer... La réponse est tombée de manière un peu inattendue début avril, après le premier coup de mou dans les résultats de Mertens, sous la forme d’un remaniement interne au sein de l’académie Clijsters, immédiatement suivi d’effet puisqu’elle a renoué avec la victoire sur la terre battue pluvieuse de Lugano. Le Hollandais Rick Vleeschouwer – qui l’avait déjà coachée dans le passé – et Ceyssens ont en quelque sorte échangé leurs rôles. “Durant dix-huit mois, Robbe et moi avons obtenu de beaux résultats en essayant de séparer autant que possible vie privée et professionnelle”, dit la joueuse, “comme dans tout couple il peut y avoir des tensions, mais il ne fallait pas que cela influe sur la partie tennis. Notre relation en est encore sortie renforcée. Robbe et moi étions déjà proches à Hamont quand nous avions 8 et 10 ans, je connaissais ses parents et grands-parents. On s’est perdus de vue durant une dizaine d’années, puis on s’est revus fortuitement lors de rencontres de jeunes qu’il entraînait, et une chose en entraînant une autre... C’est un passionné, sans lui je ne serais pas où j’en suis... Il va continuer à me suivre et à m’assister, à l’académie et à la maison, mais le fait de revoir ainsi notre collaboration professionnelle, de retravailler avec Rick sur le circuit - en concertation avec Carl Maes - va nous permettre de profiter à nouveau davantage de moments privilégiés et de qualité dans notre vie de couple”, a-t-elle brièvement précisé.


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Roland Garross Même si les diverses surfaces en Grand Chelem se sont aujourd’hui quelque peu uniformisées, le gazon est moins rapide, la brique pilée moins lente, et si de plus en plus de champions sont désormais “tout terrain”, les Internationaux de France demeurent un monde à part, une terre sur laquelle certain(e)s se sentent plus à l’aise que d’autres, le palmarès ébouriffant de Rafael Nadal (série en cours) est là pour le confirmer.

D

ans les pages qui suivent, nous avons choisi d’évoquer les cinq principales figures qui ont marqué Roland Garros ces cinquante dernières années. Elles totalisent ensemble près de 35 titres sur la brique de la Porte d’Auteuil. Des années 70 de Borg/Evert, au règne de Rafael Nadal, en passant par la domination de Steffi Graf ou la supériorité dont y a fait preuve Justine Henin, on passe ici en revue quelques épisodes et destinées ayant forgé la légende du lieu. Avec le recul, leur première victoire à Roland Garros ne fut pas nécessairement celle qui a le plus marqué l’histoire (sauf pour Justine, voire Rafa), mais elle fut pour chacun(e) la première en Grand Chelem, point de départ d’une carrière exceptionnelle.

La quête ultime Ce n’est pas pour rien que les plus grands, parmi ceux qui n’arrivaient pas à s’imposer sur la terre parisienne, n’ont eu de cesse d’y parvenir. John McEnrœ n’y réussit jamais. L’Américain, qui avait remporté le tournoi chez les juniors, avoua plus tard avoir ruminé durant des semaines sa défaite de 1984 face à Ivan Lendl (qu’il exécrait) alors qu’il menait deux sets à zéro. Ce fut aussi la quête ultime de Novak Djokovic, alors ultra dominateur, dont la victoire tant attendue en 2016 face à Andy Murray – alors que Nadal avait abandonné avant son 3e tour pour un problème de poignet – donna le signal d’un coup de bambou aussi impressionnant qu’inattendu chez le Serbe. Comme si inconsciemment il considérait être allé au bout de sa quête. “Je n’ai même pas réalisé quand j’ai gagné combien d’énergie j’avais dépensé et à quel point, mentalement, j’étais à la fois satisfait et vidé”, a-t-il reconnu quelques mois plus tard.

Emotionnel Il faut bien sûr évoquer Roger Federer qui, comme Djoko, a dû attendre que Nadal se retrouve au tapis (via Robin Söderling que le Suisse domina ensuite en finale) pour accrocher en 2009 le seul Grand Chelem qui lui manquait. C’était à ce point émotionnel qu’il a confié après coup : “Je n’arrivais plus à réfléchir normalement. Le dernier jeu, j’ai presque été incapable de le jouer. J’espérais qu’il fasse quatre fautes. C’était terrible.” Que dire enfin d’Andre Agassi qui, dix ans plus tôt (1999), pensait qu’à 29 ans il tenait sans doute la dernière chance d’aligner les quatre Grands Chelems dans sa carrière, alors qu’il avait déjà

gâché deux occasions parisiennes au début des années 90 lors de sa période bad boy, perruque au vent, tenue rose et short cycliste. Il raconte dans son autobiographie que, cette année-là à Monte Carlo, il avait remonté le moral d’Andrei Medvedev qui “se sentait vieux à 24 ans et n’avait plus envie de jouer au tennis.” L’Ukrainien lui avait alors demandé quelques conseils d’expert, dont il avait manifestement tiré profit puisqu’il se mit à jouer le feu dans les semaines suivantes... pour se retrouver en finale de Roland Garros face au kid de Las Vegas.

Un autre Agassi “Je lui avais confié mes secrets, il savait tout de moi, il jouait cool, sans état d’âme, j’en ai avalé d’une traite la vodka du minibar, Brad (Gilbert son coach, ndlr) était choqué”, explique Agassi. Gilbert fulmina plus encore lorsqu’il vit son joueur, comme en état de choc, se prendre 6-1 dans le premier set, et repartir de même dans le deuxième (perdu 6-2) au cours duquel la chance vint à son secours sous la forme d’une averse providentielle. Interruption. Sermon de l’entraîneur dans le vestiaire. Portes qui claquent, sol qui tremble, et à la sortie un autre Agassi qui finit par renverser le match. Un Agassi qui, désormais, n’est plus l’ovni incontrôlable et provocateur catapulté sur le circuit de ses vingt ans, mais un champion en larmes, mis à nu, qui a vaincu ses errances, le premier à gagner les quatre Grands Chelems depuis Rod Laver, vainqueur dans la foulée de l’US Open la même année qu’il termine numéro un mondial. Il épousera Steffi Graf, qu’il adore, qui l’équilibre et qui a gagné le même Roland Garros millésimé mais chez les filles. Il remportera encore trois Australian Open, et finira honoré de tous en 2006 lors d’une de ces inoubliables soirées dont Flushing Meadows a le secret.


1974.

Bjorn Borg

Björn Borg a fêté ses 18 ans dans les premiers jours d'un French Open qu'il l’a fait entrer dans l'histoire du tennis. On ne se souvient pas que cette édition 1974 ait été spécialement inoubliable tennistiquement, mais le premier titre majeur qu'y a remporté le jeune héros fut le premier d'une chevauchée fantastique de sept ans, entre Paris et Londres, tellement ancrée dans la légende qu'on en a fait un film... mais c'est une autre histoire. 40 PLAY TENNIS


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L’avènement d’une rock star

A

vec le temps, la mémoire collective ne retient que les raclées infligées par Borg à ses adversaires Porte d’Auteuil. Ses démonstrations de 1978 (8 jeux perdus lors de ses trois premiers matches, 32 au total, 5 en finale contre Vilas) ou 1980 sans laisser le moindre set à la concurrence. Mais l’année de son émergence celui qui deviendra “Iceborg” n’a pas autant de cordes à son arc. En 1974, sa deuxième semaine de compétition a même tout du parcours du combattant. En 8e de finale déjà, il s’extirpe d’un match accroché en cinq sets (0-6, 6-3, 6-3, 5-7, 6-3) face à Erik Van Dillen. Le nom ne vous dit plus rien mais l’Américain pointait 41e mondial. Même combat en quart, où le Mexicain Raul Ramirez (21e) l’oblige encore à ferrailler 6-2, 5-7, 4-6, 6-2, 6-3. Et en finale, le 16 juin, rebelote face à Manuel Orantes (12e).

Orantes abasourdi L’Espagnol a six ans de plus, l’expérience pour lui. À la régularité déjà métronomique de Borg, il oppose un jeu élégant de gaucher, avec un toucher de balle qui fait mouche. Face à lui, l’adolescent, tout de jaune vêtu, n’est pas encore le monstre physique qu’il deviendra plus tard, il se retrouve mené 2-6, 6-7. Et c’est là que le match bascule totalement. Avec son lift révolutionnaire, Borg fait craquer Orantes qui, abasourdi, s’éteint complètement et ne prend plus que deux jeux.

Le début d’un règne On a conscience d’assister là au début d’un règne qui va changer l’histoire de ce sport. Et pas seulement sur les courts. Borg est le premier tennisman à déclencher l’hystérie chez les ados, ses posters décorent les chambres des minettes à la manière des stars du show bizz, avec ses longues jambes, le bandeau Fila qui retient sa crinière d’archange et son air de rock star impénétrable, on va jusqu’à le surnommer le cinquième Abba. Il est le chouchou des petites Anglaises, provoquant de mini-émeutes à Wimbledon lorsque les vénérables courts londoniens se trouvent envahis dès la balle de match par des hordes de lycéennes hurlantes. Mais c’est évidemment une raquette à la main que le prodige suédois, sourire minimaliste et penchant limité pour le bavardage et l’exubérance, impressionne le plus. Il remporte six Roland-Garros et cinq Wimbledon avec sa raquette en

bois Donnay et survole le tennis mondial de 1974 à 1981, au point de devenir, avec Mohamed Ali, le sportif le plus populaire dans le monde. Il est si concentré, se déplace si vite que le terrain semble moins large de son côté. Réglé comme du papier à musique, son tennis est tellement “parfait” qu’il en devient presque ennuyeux, en particulier sur la terre battue où il a été formé. Mais – et c’est là son tour de force –, travaillant dur avec son coach Lennart Bergelin, il arrive tel un caméléon à le transformer et à l’adapter à un gazon toujours ultra rapide à l’époque face aux meilleurs serveurs-volleyeurs US pour gagner à l’All England cinq fois d’affilée, de quoi laisser “baba” Rafael Nadal lui-même.

Révolution Les coups droits liftés, les passing-shots de Borg ont “détruit” une génération de tennismen, mais là où, avec Jimmy Connors et Chris Evert, il a “révolutionné” le tennis en 1974 c’est avec son revers lifté à deux mains. Rien de plus banal aujourd’hui, mais à l’époque la chose est radicalement nouvelle et perçue comme une hérésie barbare. Les profs de tennis font les gros yeux aux élèves qui mettent les deux mains sur le manche, et ne prescrivent que le gracieux revers à une main, il est vrai plus élégant. Et voilà que ces trois figures dominatrices changent radicalement la donne. Le mot circule : “Ils ont trouvé le truc.” Du jour au lendemain, le revers à deux mains est enseigné dans les écoles. Borg a pratiqué le hockey sur glace, il a empoigné la raquette comme une canne de hockey et n’en a pas démordu. “L’avantage c’est la puissance que tu donnes et le fait que l’adversaire peut moins deviner la trajectoire, l’inconvénient c’est que tu n’as pas la même amplitude, mais je compensais par ma rapidité de déplacement. Ce n’est pas mieux à deux mains, c’est juste qu’il faut laisser parler son tempérament.” Borg gagnant tout, on n’a plus pu empêcher les enfants de l’imiter. C’est le revers à deux mains qui règne dans le tennis physique d’aujourd’hui, mais celui à une main n’est pas pour autant “has been”, ceux de Federer, Henin, Mauresmo, Gasquet ou Wawrinka pourraient même figurer parmi les sept merveilles du monde.


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Fin de carrière à 25 ans Si le Suédois a gagné son premier Grand Chelem à 18 ans, la carrière de Björn Borg a réellement pris fin à l’été 1981 après sa défaite en finale de l’US Open contre John McEnrœ qui l’avait déjà battu à Wimbledon cette année-là. Il n’avait que 25 ans. “Ce jour-là, en quittant le court, je suis allé directement piquer une tête dans la piscine de la maison que je possédais alors à Long Island. Comme un vrai vacancier. J’ai réalisé que la motivation n’était plus là. J’avais été n°1, devenir n°2 ne m’intéressait pas.”

Retour… non gagnant Il n’a jamais réussi à remporter l’US Open, malgré quatre finales disputées, ni l’Australian Open où il ne s’est déplacé qu’une fois, en 1974, à une époque où le tournoi n’avait pas la même importance qu’aujourd’hui et où il clôturait l’année au lieu de la commencer. En 1991, à 35 ans, deux ans après une présumée tentative de suicide aux somnifères qu’il nie, Borg a tenté un pathétique come-back avec sa vieille raquette en bois.

Filiation

Les années rock ! Aux côtés d’Adriano Panatta, Jimmy Connors et la femme d’Ilie Nastase, Dominique.

Si Borg semble avoir retrouvé son équilibre depuis dix ans, son après-carrière ne fut pas un long fleuve tranquille, faillite commerciale dans un premier temps, décision de vendre ses cinq trophées de Wimbledon avant de faire machine arrière devant le tollé provoqué, problèmes avec le fisc suédois, il s’est aussi marié trois fois et a deux enfants. Le plus jeune, Léo, qui interprétait son rôle jeune dans le film “Borg/ McEnrœ”, joue aussi au tennis, on l’a vu au prestigieux rendez-vous des Petits As à Tarbes.


1974.

Chris Evert

La blonde Chris Evert, 19 ans, incarnant l'image même de l'élégance traditionnelle sur un court de tennis, avait elle aussi entamé cette année-là, un jour plus tôt que Björn Borg, sa formidable épopée parisienne en Grand Chelem. Elle s'est imposée sept fois Porte d'Auteuil et dix fois sur terre battue puisqu'elle a aussi remporté trois fois l'US Open lorsqu'il se disputait sur la brique pilée américaine. "The clay queen", c'est elle !

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n ne va pas vous vendre ici 1974 comme un millésime magique, ou que les finales gagnées par Borg face à Orantes et surtout par Chris Evert contre la Russe Olga Morozova – qui ne fit que trois jeux et que l’Américaine allait encore battre au même stade à Wimbledon – sont entrées dans les annales. En revanche, c’est bien cette année-là que le tennis sur terre battue a entamé une nouvelle ère avec l’avène-

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ment de ces deux monstres sacrés dans le “sanctuaire” parisien. Alors que le parcours de Nadal sur la brique apparaît de plus en plus intouchable dans l’histoire du tennis au fur et à mesure que les années passent, vous risquez d’être étonné, en lisant les lignes suivantes, de voir à quel point Chris Evert - qui estime Rafa comme le meilleur de tous les temps sur la surface - n’est pas loin de mériter le même statut.


Grandes premières

La Reine de la terre battue Elle aurait pu (dû ?) en gagner dix

“Je n’ai jamais été Little Miss Perfect”

Bien sûr, on parle d’un autre temps, et d’un autre tennis, mais il n’est pas exagéré de dire qu’Evert fut aussi dominante dans les années 70/80 sur terre battue que Nadal aujourd’hui, et les sept titres qu’elle compte à son palmarès à Roland Garros, record féminin, ne livrent qu’un aperçu incomplet de son insolente supériorité. Comme dit plus haut, elle a également remporté trois années d’affilée l’US Open (en ne perdant qu’un set sur les trois !) quand il s’est disputé sur la brique pilée verte de Forest Hills, plus rapide, entre 1975 et 1977. C’est donc dix titres majeurs qu’il faut lui compter au total sur cette surface. On doit noter aussi qu’elle n’a pu participer à Roland Garros de 1976 à 78 parce qu’elle avait rejoint la ligue professionnelle WTT (World Team Tennis). On ne peut jamais savoir ce qu’elle y aurait réalisé durant cette période, mais compte tenu du fait qu’elle avait gagné Porte d’Auteuil en 1974 et 75, qu’elle l’a aussi emporté en 1979 et 80, que ces années-là le titre est allé à Sue Baker, Mima Jausovec (qu’elle a battue en finale 1983 6-1, 6-2) et Virginie Ruzici (qu’elle a défaite au même stade 6-0, 6-3 en 1980), on peut imaginer que la numéro une mondiale de l’époque avait toutes les chances d’aligner trois titres de plus, donc dix à Paris et treize au total.

Difficile de trouver deux chemins aussi diamétralement opposés que ceux empruntés par Evert et Navratilova pour en arriver à une égalité quasi parfaite à la sortie, dix-huit titres du Grand Chelem chacune, mais aussi soixante et un affrontements en finale sur le circuit, et là c’est Martina qui émerge de justesse (36/25). Quand elle est arrivée en provenance de Prague, poussée par l’invasion des chars russes, l’Amérique pour Navratilova, jeune fille de 16 ans isolée et mal dégrossie, c’est la modernité, le gigantisme, l’opulence, la junk food... et Chris Evert. “Elle était tout ce que je rêvais d’être, à ses yeux je devais incarner une paysanne de l’Est venue pour s’empiffrer.” Mignonne et policée, Miss Evert, petite bourgeoise catho de Fort Lauderdale, est effectivement considérée comme une providentielle anomalie dans un univers qui ne brille guère par sa féminité. Son idylle avec Jimmy Connors affole les gazettes. Et pourtant, l’histoire de ces deux dames, l’une qui va collectionner les aventures hétéros, l’autre qui va afficher son homosexualité, sera désormais intimement liée. À gauche, la brute de l’Est, activiste, les nerfs à vif et son jeu d’attaque agressif. À droite, la petite fiancée de l’Oncle Sam, ses robes croquignolettes, son mental de fer et son jeu de fond de court. Tour à tour rivales, complices, inséparables, en froid, formant un double qui tue, s’efforçant de se détester, se réconfortant... surtout quand Martina s’en prend “plein la tronche” – “difficile de jouer contre un homme”, a même déclaré Hana Mandlikova. Chris a été jusqu’à brouiller son image pour défendre sa copine : “Vous croyez que sur le court la dure c’est elle, mais c’est un chaton, elle est fragile, la dure c’est moi, et en dehors je n’ai jamais été Little Miss Perfect, j’ai connu pas mal de mecs, je suis capable de picoler, jurer, faire dans l’humour gras...”

94,55 % de victoires sur la brique Vous êtes impressionné ? Attendez, vous n'avez pas tout lu. Chris Evert a remporté 125 matches d'affilée sur terre battue entre 1973 et 79 - soit 44 de plus que la meilleure série de Rafa - au cours desquels elle a seulement perdu huit sets, et elle en a gagné plus d'un quart 6-0. Elle a remporté 94,55 % des rencontres qu'elle a disputées sur la surface, soit 382 victoires pour 22 défaites, c'est mieux que Nadal. Elle s'est imposée une dernière fois à Roland Garros en 1986, à 31 ans.

Chris Evert a remporté 125 matches d'affilée sur terre battue. À cet âge, le Majorquin joue toujours, et personne ne nie que la concurrence physico/tennistique soit particulièrement rude sur le circuit masculin actuel, qui plus est il a défait 26 fois sur 35 deux des plus grands tennismen de tous les temps, Roger Federer et Novak Djokovic. Mais il ne faut pas croire qu'à son époque Chris Evert n'ait pas eu à affronter d'autres légendes, Martina Navratilova, Margaret Court, Billie Jean King, Evonne Goolagong ont accroché au total 61 couronnes de Grand Chelem, et elle les a toutes dominées du fond du court. Il a fallu dix ans à Navratilova, la reine de Wimbledon (neuf victoires), pour battre Evert sur terre battue, et Martina a toujours considéré sa victoire 6-3, 6-1 en finale de Roland Garros 1984 comme la plus impressionnante de sa carrière. Les deux années suivantes, Chris a d'ailleurs remis les pendules à l'heure.

Elevée sur terre battue Le secret de Chris Evert ? Par rapport à la majorité des joueuses et joueurs américains, “j’ai été élevée sur la terre battue, j’ai commencé à jouer sur la brique quand j’avais six ans et mon style de jeu était basé sur la régularité, la solidité et la capacité à forcer l’adversaire à la faute. Je n’étais pas une joueuse puissante, j’étais davantage patiente et contreuse”, conclut-elle. “Je remercie le ciel chaque jour d’avoir émergé dans les années 1970, parce que c’était une époque plus ouverte pour le tennis. J’arrivais après Billie Jean King. Le tennis connaissait un pic de popularité, nous avions Björn Borg, Jimmy Connors, John McEnrœ… de grandes personnalités, de grands joueurs. Ça m’embête de dire ça, mais ces derniers temps le tennis masculin est plus excitant à regarder que le tennis féminin. Chez les hommes, il y a de fortes rivalités. Des matches de légende. On ne trouve plus trop ça chez les filles. Elles sont certes en meilleure condition physique, il y a bien plus de puissance dans le jeu, mais j’ai l’impression qu’il y a moins de stratégie et de finesse, en partie parce que tout le monde tape la balle si fort.”


Jamais loin de sa famille Quand on lui reparle des trois années manquées à Roland Garros (1975/77), Chris Evert ne regrette rien : “Je n'y pense pas du tout. J'avais choisi de jouer le World Team Tennis, les Grands Chelems n'avaient pas la même importance, on ne comptait pas les titres comme aujourd'hui. Même chose pour l'Australian Open, je ne l'ai pas disputé aussi souvent, parce qu'il fallait partir fin décembre et qu'il était hors de question que je quitte ma famille durant la période de Noël.”

Navratilova Son meilleur souvenir à Roland Garros n'est pas son titre de 1974, même s'il s'agissait de son premier en Grand Chelem, mais il est une fois de plus lié à sa “meilleure ennemie” : “Ce sont mes deux derniers succès en 1985 et 1986 qui me tiennent le plus à cœur, parce que je me suis imposée à Martina (Navratilova) en trois sets les deux fois. Personne ne s’attendait à ce que je batte encore celle qui était devenue la meilleure joueuse du monde.”

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1987.

Steffi Graf

Bien avant Justine Henin, Steffi Graf a tout connu à Roland Garros, de la victoire en finale la plus courte (34 minutes) en 1988 à la plus longue (3h04) en 1996. Plus jeune lauréate Porte d'Auteuil à quelques jours de son 18e anniversaire, elle a comptabilisé au total 6 sacres à Paris sur 22 victoires en Grand Chelem. Ce 6 juin 1987, elle a eu raison pour la première fois de Martina Navratilova, ouvrant une nouvelle ère à la WTA.

L

a légende du tennis mondial s'est nourrie de grands duels, de figures charismatiques, d'oppositions de style, de Borg/McEnrœ à Federer/Nadal en passant par Evert/Navratilova. Il en est pourtant un qui n'est pas passé à la postérité de la même manière, mais qui n'en fut pas moins acharné, pour ne pas dire féroce, celui opposant Steffi Graf à Martina Navratilova, peut-

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être est-ce dû au fait que ces grandes dames n'appartenaient pas à la même génération, douze ans séparant la jeune Allemande de l'expérimentée Américaine d'origine tchèque. Les deux joueuses ont pourtant dominé le circuit à leur époque comme peu d'autres l'ont fait, et elles se sont rencontrées à dix-huit reprises, soit quatre de plus que Björn Borg et John McEnrœ.


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Elle déboulonne Navratilova Une date clé

Doubles fautes

On peut même considérer le 6 juin 1987 comme une date clé pour le tennis féminin, jusque-là marqué de manière indélébile par la rivalité entre Chris Evert et Navratilova, deux championnes différentes s'il en est, qui se sont rencontrées à 80 reprises en 16 ans et sont devenues les meilleures amies du monde. Qu'une jeune ambitieuse vienne bousculer la routine et l'hégémonie ambiantes ne pouvait que réjouir sinon les intéressées, du moins le petit monde du tennis et le grand public. Graf et Navratilova s'étaient déjà rencontrées en demi-finale de l'US Open l'année précédente, le talent précoce de Steffi avait alors poussé son adversaire dans ses derniers retranchements - trois balles de match, dont une sur la bande du filet, défaite 10-8 au tie-break du troisième set. L'Allemande était bien là pour “déboulonner les statues" et n'allait pas tarder à le confirmer.

Entre le service/volée, proche du tennis masculin, pratiqué, même sur terre battue, par Navratilova, et le coup droit de contreuse en fond de court de Graf, l'enjeu était de savoir qui des services de gauchères de l'Américaine - appuyant sur le revers, point faible adverse - ou des passing-shots de l'Allemande auraient le dernier mot. Quand Martina mena 5-3, service à suivre, dans le troisième set, on crut là aussi avoir la réponse, mais, malgré toute son expérience, c'est alors que l'Américaine, nerveuse, coinça sur un de ses points forts en commettant deux doubles fautes à des moments cruciaux. Victorieuse 8-6, Steffi, qui remportait là son premier titre majeur, se déclara “à la fois heureuse et désolée, désolée parce que sans ces doubles fautes je ne crois pas que je l'aurais emporté."

Coach transgenre La situation au moment d'aborder Roland Garros 87 pouvait sembler paradoxale. Graf, qui avait fait l'impasse sur l'Australie, comptait déjà six titres WTA cette année-là, alors que la numéro un mondiale, pourtant forte de 13 couronnes en Grand Chelem (sur un total final de 18), n'en avait encore remporté aucun, ce qui l'avait d'ailleurs incitée à renouer avec l'un(e) de ses ancien(ne)s coaches, l'étonnant transgenre Renée Richards (née Richard Raskin), et à tester une nouvelle raquette. En la voyant éliminer en demi, sans ménagement (6-2, 6-2), la reine des lieux, Chris Evert (7 victoires), dont le jeu s'accommodait bien mieux à la brique parisienne et qui l'avait battue lors des deux précédentes finales Porte d'Auteuil, on a pu penser le pari gagné. Et le fait est qu'en finale, Steffi Graf, ellemême, concéda avec élégance que ce n'est peut-être pas elle qui aurait dû gagner.

Grand Chelem doré Navratilova avait déjà déclaré plus tôt dans l'année, après avoir été dominée par l'Allemande à Key Biscayne, que Graf était “la meilleure joueuse du monde... jusqu'à notre prochaine rencontre". Elle réagit plus revancharde que jamais après sa désillusion parisienne : “N'en concluez pas qu'elle m'a détrônée." Elle s'empressa d'ailleurs de passer de la parole aux actes sur ses terrains favoris en battant sa rivale aussi bien en finale de Wimbledon – où elle a gagné neuf fois ! – qu'à l'US Open. Mais elle ne faisait que retarder l'échéance, la machine germanique était bel et bien en marche. En 1986, Navratilova avait remporté 89 matches et en avait perdu 3, l'année suivante Graf en a remporté 75 et perdu 2, sa victoire à Roland étant la 39e d'affilée. Comme une passation de pouvoir. Celle qu'on avait baptisée “la comtesse", à l'image un peu froide malgré son élégance et son fair play, allait même réaliser dans la foulée – à même pas 20 ans – le Grand Chelem doré en 1988, soit remporter les quatre tournois majeurs et l'or olympique, exploit que personne n'a égalé, ni avant elle, ni depuis.


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1999, son meilleur souvenir Steffi Graf est aussi la seule joueuse à avoir gagné une finale de Roland Garros sur un double 6-0, infligé en 1988 à la jeune Russe Natalia Zvereva qui avait auparavant éliminé... Martina Navratilova. Mais de son propre aveu, son meilleur souvenir reste sa sixième victoire, celle de 1999 qu’elle n’attendait plus, où elle a pu maîtriser Martina Hingis, 18 ans, trop sûre d’elle puis complètement déboussolée, qui mena 6-4, 2-0 et servit pour le match à 5-4. “C’est la dernière fois que je viens jouer ici, ce souvenir doit rester intact”, a déclaré Steffi après avoir été baladée un set et demi par une Suissesse surdouée qui est parvenue à se mettre tout le Philippe Chatrier à dos. “Je me disais: “tu ne vas pas y arriver”, je n’ai jamais affronté quelqu’un qui ait un tel sens du jeu, c’est ma plus belle victoire.” Cette année-là, le bal des champions Porte d’Auteuil a dû avoir une saveur encore plus particulière pour elle puisque, dans le tournoi masculin, André Agassi y a remporté le seul grand titre manquant à son palmarès

Un regret nommé Seles Steffi Graf a raccroché quelques semaines plus tard, un mois après Boris Becker. Ses capacités athlétiques, notamment, lui ont permis de camper au-dessus de la mêlée durant de longues années. Certes, sans l'acte insensé d'un demeuré parmi ses supporters qui nous priva d'un autre grand duel en poignardant dans le dos Monica Seles un sombre après-midi d'avril 1993, les événements auraient pu prendre une autre tournure, mais on ne réécrit pas l'histoire. Le masque de la championne aux nerfs d'acier fut également fragilisé par les frasques d'un père envahissant et autoritaire, emprisonné trois ans à la suite d'une affaire de fraude fiscale aussi monumentale que la carrière de sa fille.


2003.

Justine Henin

Jamais un(e) représentant(e) belge n’avait remporté un Grand Chelem, et en ce 7 juin historique elles sont deux en finale du tournoi majeur le plus proche de notre pays en ébullition. Kim la Flamande et Justine la Wallonne prennent d’assaut le top du tennis féminin qui va vivre un âge d’or. Et c’est Justine qui décroche la première le Saint Graal, concrétisant la promesse d’enfant faite à sa maman décédée. Emotion à tous les étages.

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La fierté de la Belgique

I

l faut toujours raison garder, et remettre le sport à sa vraie place, mais la finale de Roland Garros 2003 fait partie de l’histoire de Belgique, au même titre que la première victoire d’Eddy Merckx dans le Tour de France, la demi-finale des Diables Rouges au Mexique, ou l’exposition universelle de 1958 sur le plateau du Heysel, le genre d’événement qui honore notre petit pays dans le monde entier, le montre sur son meilleur jour et le remplit de fierté. Il y a toujours beaucoup de Belges à Roland Garros, ils s’y sentent un peu chez eux à 300 bornes de Bruxelles, mais lors de ce samedi de juin 2003, en présence de membres de la famille royale dont le Roi Albert II et d’hommes politiques en pagaille, ils ont carrément annexé le Central Philippe Chatrier coloré de noir, jaune, rouge. La Belgique joyeuse – l’endroit le plus festif de l’expo 58 s’appelait comme ça – Porte d’Auteuil. Et on ne vous parle pas des écrans géants, des cafeteria diverses, de tous ceux qui n’avaient pu trouver un sésame in extremis à des conditions parfois prohibitives et qui vibraient devant leur télé sans trop savoir qui ils devaient encourager, ou de l’accueil monumental qui attendait la gagnante sur la Grand-Place...

Kim deux ans plus tôt En fait, tout avait commencé sur le même court deux ans plus tôt, avec la première demi-finale 100 % belge en Grand Chelem. Le tableau s'était judicieusement ouvert devant nos “gamines”, Henin 19 ans, Clijsters 18, pour qu'elles puissent se disputer la place en finale. À l'époque, les teenagers gagnaient des Grands Chelems et à 19 ans on n'était déjà plus un “espoir” – en quinze ans les temps ont changé. Un vent de folie commençait à souffler sur notre planète tennis, la pression était déjà énorme, et on se souvient qu'une super Justine donna l'impression de “voler” vers la victoire, 6-2, 4-2, trois balles de 5-2, avant de laisser filer le match au moment même où elle sentait qu'elle le tenait (5-7, 3-6). L'émotionnel joue un rôle tellement important dans le tennis féminin. “La chance est passée, je n'ai pas su la saisir, je n'avais peut-être pas l'expérience voulue, j'ai perdu pied et permis à Kim de me dépasser, c'était mon rêve, je l'ai laissé échapper.” La déception de Justine était grande, mais la Limbourgeoise, que l'on avait senti monter en puissance au fur et à mesure que sa rivale perdait de sa superbe, allait nous

gratifier, en parfaite outsider, d'une des plus fantastiques finales dames de l'histoire de Roland Garros, perdue face à Jennifer Capriati 12-10 au troisième set qui dura 1h17. On ne saura d'ailleurs jamais à quel point l'aventure belgo-belge aurait été différente si Kim avait été la première des deux à remporter un Grand Chelem, qui plus est sur terre battue.

La main de Dieu ? Après une année 2002 parisienne à oublier – Justine souffrante éliminée au premier tour, Kim au troisième –, 2003 est le millésime où tout commence vraiment, et où Henin prend (psychologiquement) le dessus, battant trois fois Clijsters en finale, à Roland Garros, à l’US Open, et à l’Australian Open 2004. Paradoxalement, cette année-là, ce sont surtout deux demi-finales de la Rochefortoise qui sont entrées dans la légende du tennis féminin, face à Serena Williams Porte d’Auteuil et Jennifer Capriati à Flushing Meadows. Serena, qui révolutionnait le circuit tout en puissance avec sa sœur, avait abordé le “French” en numéro un mondiale et restait invaincue depuis 33 matches en Grand Chelem. Malgré son gabarit de poche, Justine avait déjà battu l’impressionnante Américaine sur la terre US à Charleston, et son premier set à Roland fut carrément sublime (6-2). “Je n’ai pratiquement rien raté”. Lors du deuxième, elle passa à côté de sa chance et perdit le contrôle comme contre Kim deux ans plus tôt (4-6). C’est au troisième que l’explication prit une tournure épique dans une folle intensité. Alors que Williams avait poursuivi sur sa lancée, menant 4-2, 30-0, Henin leva la main comme pour indiquer qu’elle n’était pas prête alors que le service adverse était déjà parti... dans le filet. Serena réclama deux balles, l’arbitre refusa, Justine fit comme si de rien était. Le public avait pris fait et cause pour notre compatriote, au grand dam de la numéro une mondiale qui s’était arrêtée deux fois de jouer en criant “faute” sur des balles non signalées par les juges de ligne mais confirmées mauvaises par l’arbitre. Dans une ambiance électrique, “je suis passée par toutes les émotions sur le court, c’était un match démentiel”, dit Henin, “je suis repassée devant, Serena est devenue moins dominante, a moins bien servi, et la partie a tourné une dernière fois. Trois jeux plus tard je servais pour la finale à 5-4, très mauvais jeu, avec deux doubles fautes, je n’étais pas prête, à 6-5 par contre je l’étais.”


“Françoise n’était, hélas, plus là” Dans une atmosphère houleuse, la poignée de main fut glaciale. Justine Henin reconnut plus tard que si ce fut “un fantastique moment dans ma carrière et dans l’histoire de Roland Garros”, le coup de la main levée n’est pas le souvenir dont elle est la plus fière. “Il y avait beaucoup de tension, l’instinct prend parfois le dessus sur le reste, c’était sans doute aussi une façon de me faire respecter, l’attitude de Serena peut être limite, celle d’une “tueuse”, elle joue beaucoup à l’intimidation.” À la veille de la finale, forcément, la promesse d’enfant faite à sa maman Françoise perdue à douze ans a fait le tour du monde. “En 1992, Justine avait gagné deux places pour assister à la finale de Roland Garros entre Steffi Graf et Monica Seles”, a raconté son papa José, “et une fois sur place elle a dit à sa mère, en désignant la tribune où étaient installées les familles des deux championnes, “un jour, maman, toi aussi tu seras assise là-bas”, hélas quand c’est réellement arrivé Françoise n’était plus là pour la voir.”

“Je souhaite à tout le monde de vivre une expérience pareille.” (Justine Henin) On imagine la pression sur les deux joueuses ce samedi-là, et contrairement à ce que l’on aurait pu penser c’est sur les épaules de Kim qu’elle parut peser le plus. “Je la sentais un peu tétanisée, moins hargneuse et agressive que d’habitude, je ne lui ai pas donné non plus deux balles identiques”, expliqua Henin. Pourtant menée d’entrée 0-40, Justine a déroulé (6-0, 4-2) jusqu’à l’inévitable moment de panique en référence à la demi-finale de 2001. “Je suis sûre que Kim y a pensé, je suis sûre que plein de gens ont fait comme elle, mais je savais que j’étais plus forte que deux ans auparavant.”

“Des frissons partout” “Cela ne dure qu’une seconde, mais elle est exceptionnelle, je souhaite à tout le monde d’en vivre une pareille”. La balle de match gagnée la peur au ventre, tout s’arrête. “Elle touche la bande du filet, je me demande de quel côté elle va retomber, et puis c’est la jouissance totale, une décharge d’adrénaline, des frissons partout, impossible à décrire”, continuait Justine, “je pense instantanément à ma maman, je n’y crois pas, je me dis que c’est impossible, j’ai juste envie de lever les bras au ciel, je me cache le visage, des larmes dans les yeux. Je sais Kim terriblement déçue, mais je sens dans son accolade une réelle chaleur qui fait du bien, elle sait ce que c’est qu’une famille frappée par le cancer, et j’étais habitée d’une telle force intérieure qu’elle a dû en avoir conscience de l’autre côté du filet.”

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Née au tennis grâce à Steffi Graf Quand Justine a commencé à voyager sur le circuit, elle a côtoyé des légendes du tennis, celles qui lui ont donné envie d'en faire. “Je ne dirais pas que j'avais des idoles, mais j'étais très respectueuse des Graf, Evert, Navratilova, Seles ou Sanchez qui avaient marqué le tennis féminin, c'était grisant pour la fille de 15 ans que j'étais, je ne pouvais croire que je vivais dans leur monde, timide de nature j'en suffoquais presque. Je me souviens d'avoir croisé Pete Sampras dans l'escalier du centre d'entraînement de Wimbledon, je n'avais jamais été impressionnée comme ça de toute ma vie (sourire)”, disait-elle en savourant son premier triomphe en Grand Chelem. “Il a certainement fallu quelques mois avant que je ne commence à avoir des relations avec toutes ces grandes joueuses, la seule avec laquelle je n'ai jamais dialogué c'est Steffi Graf, et c'est peut-être mieux ainsi, son aura est restée intacte dans mon esprit. Parce que si j'en suis là aujourd'hui, c'est d'abord grâce à elle, c'était mon modèle, je suis née au tennis en la regardant à la télévision alors que j'avais six ans.” En 2007, au terme de la meilleure saison de sa carrière – victoires à Roland Garros, à l'US Open après avoir battu les sœurs Williams, et au Masters avec la finale monumentale face à Sharapova –, c'est en reine du tennis féminin qu'elle a enfin pu rencontrer l'Allemande lors d'une exhibition organisée “chez elle” à Mannheim, pour une œuvre caritative, avec son mari Andre Agassi et Goran Ivanisevic. “Quel honneur ! Je n'aurais raté ça pour rien au monde, je me suis sentie comme une petite fille, c'était du pur bonheur”, a-t-elle alors conclu.

Justine fête son retour au pays devant un parterre de 10.000  personnes venues l’acclamer sur la Grand-Place de Bruxelles.


2005.

Rafael Nadal

Il y a treize ans, alors qu’il venait de fêter son 19e anniversaire, Rafael Nadal explosait sur la scène mondiale en décrochant Porte d’Auteuil son premier titre en Grand Chelem, après avoir déjà remporté coup sur coup Monte Carlo, Barcelone et Rome. Depuis, Rafa a régné, et règne encore, sur la terre battue en monarque absolu. Son effarante série parisienne en cours n’est pas près d’être égalée.

S

i on demande au commun des mortels de citer le Grand Chelem préféré de Rafael Nadal, il répondra à coup sûr Roland Garros, tant l’Espagnol y a marqué l’histoire du tennis. Et pourtant, le rêve ultime du roi de la terre battue s’appelait Wimbledon. “Mon oncle Toni, le plus sévère et exigeant des coaches, m’avait martelé depuis mon plus jeune âge que c’était le tournoi suprême. À 14 ans, j’imaginais que

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j’y participais et que j’y gagnais. Le plus grand match de ma vie, c’est la finale de 2008 où j’ai battu Roger Federer sur le gazon londonien. En même temps, je savais depuis le début que la première montagne à escalader serait Roland Garros, que si je ne parvenais pas gagner en France, sur la surface où j’avais appris à jouer et que je maîtrisais le mieux, jamais je ne pourrais le faire en Angleterre.”


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Il rêvait d’une victoire… à Wimbledon ! 17 victoires d'affilée

“Pas un instant pour respirer”

Or donc, en 2005, Nadal se trouvait en pleine ascension. Numéro 5 mondial, qui n'avait encore participé qu'à deux tournois majeurs, Wimbledon et l'US Open, sans y atteindre les quarts de finale, il se trouvait d'emblée propulsé au rang de favori numéro un, arrivant Porte d'Auteuil fort de 17 victoires d'affilée sur terre battue. “Même si j'avais déjà gagné la Coupe Davis (en battant Andy Roddick, ndlr), j'avais toujours un doute quant à ma capacité à respirer à de telles altitudes”, soulignait Rafa, “d'autant que personne n'avait remporté le tournoi lors de sa première participation depuis Mats Wilander (1982) et que Federer était également au programme, il ne lui manquait déjà plus que ce tournoi-là pour accrocher les quatre Grands Chelems. Lors des premiers tours, je me suis d'ailleurs senti beaucoup plus nerveux et tendu que d'habitude.”

En regardant les vidéos de ces années-là, et même en sachant qu’il a toujours été le joueur indébordable par définition, ce qui frappe c’est le dynamisme débordant dont faisait alors preuve Rafael Nadal. “Je m’économise davantage aujourd’hui, j’ai développé mon jeu, amélioré mon service”, confirme-t-il. En finale contre le 37e mondial Mariano Puerta - qui, le soir même, allait être contrôlé positif à l’étiléfrine pour la seconde fois de sa carrière -, il est ainsi parvenu à battre l’Argentin à son propre jeu, grâce à une défense héroïque dont il a le secret dans les moments difficiles, comme lorsqu’il s’est retrouvé à une balle de concéder un cinquième set (5-4, 40-15). “Même si Toni, fidèle à lui-même, a dit que Puerta avait mieux joué que moi, ce qui n’était pas tout-à-fait faux, ce dont je me souviens, outre la tension émotionnelle, c’est de l’énergie folle dépensée, quand j’y repense j’ai l’impression que je n’ai pas pris un instant pour respirer. Je me battais et je courais comme si je pouvais me battre et courir sans m’arrêter pendant deux jours. Endurance était le maître mot de Toni. Il me l’a seriné toute ma vie, il ne m’accordait aucun répit, “tu as le choix entre souffrir et abandonner, tout est dans la tête, dans l’attitude de vouloir endurer davantage, et plus longtemps, que ton adversaire”, disait-il. J’étais si excité à l’idée de gagner que je n’ai éprouvé de fatigue à aucun moment, ce qui en retour a fini par épuiser Puerta.”

Un “mur” humain Pour la petite histoire, le jeune Majorquin s’était également découvert une passion pour... les croissants au chocolat des pâtisseries parisiennes, problème qui n’était pas passé inaperçu aux yeux de Toni, mais, comme toujours, l’oncle/entraîneur faisait confiance à sa propre méthode pour le régler. “Il disait à mon entourage : laissez-le manger ses viennoiseries, c’est ainsi qu’il va comprendre, quand il en aura une indigestion. Et, comme toujours, ça a marché. J’ai appris par l’expérience à éviter d’ingurgiter des nourritures indigestes pendant les compétitions”, sourit-il. Et c’est surtout en usant ses adversaires (Richard Gasquet, Sébastien Grosjean, David Ferrer) au mental, en renvoyant les balles tel un implacable et décourageant “mur” humain, qu’il est arrivé le jour de son 19e anniversaire en demi-finale face à Roger Federer, la première de leurs confrontations sur terre battue.

Federer n’avait pas les clés On ne savait pas encore à l’époque que le formidable gaucher majorquin, au bras de mutant, deviendrait le pire cauchemar du génie suisse sur cette surface - deux victoires en quinze matches. “Je pensais avoir les clés pour le battre”, disait Roger, “sauf que je n’ai pas joué mon meilleur tennis, je ne vais pas saccager le vestiaire pour autant, mais je veux toujours autant gagner ici.” Il allait devoir attendre un moment, et la première défaite (surprise) de Nadal face à Söderling, pour finalement y parvenir quatre ans plus tard. “Il a bruiné pendant un certain temps durant cette demi-finale”, se souvient Rafa, “Federer a tenté d’amener l’arbitre à interrompre le match, il disait qu’il était gêné par la pluie mais je savais que mon jeu aussi le gênait, le match n’a pas été arrêté et j’ai gagné.”

“On ne gagne jamais seul” Dans son autobiographie, Nadal dévoile les sensations inouïes que procure un tel accomplissement : “L’année précédente, j’avais connu un premier problème au pied, on avait cru me faire plaisir en m’invitant à Roland Garros, mais j’avais surtout été frustré de voir les autres jouer. Et là, en à peine six mois, j’avais grimpé trois sommets, la Coupe Davis, une première victoire ATP à Monte Carlo, et, surpassant les autres, un premier Grand Chelem, je venais d’y goûter, cela m’avait plu, j’en voulais davantage. Instantanément, j’ai également compris, en me tournant vers ma famille qui s’étreignait, s’embrassait, pleurait, perdait la boule dans la tribune, que malgré tous les efforts que l’on produit, la bulle dans laquelle on essaie de s’isoler, on ne gagne jamais seul, cette récompense était autant la mienne que celle de mes parents, de mes oncles, de ma marraine qui pleurait en repensant au petit garçon de sept ans que j’étais, de tous ceux qui m’avaient façonné au fil des années. La première chose à laquelle j’ai pensé après avoir serré la main de Puerta c’est à me ruer dans la foule, à me frayer un chemin pour les prendre dans mes bras.”


Le regard d’une mère… Le paradoxe Nadal, garçon d'une grande gentillesse, décrit par ses proches comme pétri d'inquiétudes, qui se transforme dans le vestiaire en implacable guerrier, c'est encore sa mère qui en parle le mieux : “Il est au sommet du tennis mondial, mais au fond c'est quelqu'un d'excessivement sensible, inquiet et prudent, rempli de scrupules et de peurs de toutes sortes – du noir, de l'orage, de la mer, de ce qui pourrait arriver à sa famille – que les gens auraient du mal à soupçonner. Je m'étonne toujours du contraste entre son incroyable courage sur le terrain et son extrême anxiété en dehors, vulnérable en privé, intimidant sur le court, comme s'il changeait de personnalité et allait chercher, par un effort de volonté, le gladiateur qui sommeille en lui.”

… et d’un coach Rafael Nadal a eu la chance de pouvoir compter sur un oncle qui, n'ayant pu réaliser ses propres ambitions tennistiques, s'est consacré à faire de lui un compétiteur de haut niveau. Mais, dès l'âge de 14 ans, il a également eu le privilège rarissime de jouer et s'entraîner à Majorque avec un véritable top mondial de dix ans son aîné, Carlos Moya, qui l'a pris sous son aile comme un grand frère, icône locale, mentor, confident et finalement coach. “C'est le mental de Rafa qui le différencie”, dit Moya, “revers, coup droit, d'autres ont les mêmes. Bien sûr, il a du talent, je ne suis d'ailleurs pas sûr qu'il ait toujours eu pleinement conscience de l'excellence de son niveau. Mais mentalement il est d'une autre planète, c'est un assassin d'une concentration absolue dans les moments cruciaux, son ambition est sans limite, il a besoin de gagner encore et toujours, il n'en aura jamais assez. Il joue dans l'esprit de Fort-Alamo, celui qui résiste et ne se rend pas, on peut voir en lui la passion de McEnrœ et la maîtrise de Borg, le tueur au sang froid, d'où son aura dans le monde entier.”

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Grandes premières

Après 3h24 d’un match où Puerta s’engage sans aucune retenue dans toutes les frappes, Nadal remporte à 19 ans et 2 jours, son premier titre du Grand Chelem.


Tennis World Tour & Roland Garros eSeries by BNP Paribas Enkele dagen voor de start van ‘Les Internationaux de France’ in Parijs komt Tennis World Tour, het nieuwe supergame van Bigben, op de markt. Een tennisspel dat zonder meer uitzonderlijk is, waarbij je alle vier de grandslamtornooien kan aandoen op de verschillende ondergronden en je kan meten met alle toppers, waaronder Roger Federer. Het is een ongelooflijk en levensecht game dat zelfs rekening houdt met de belangrijkste factoren tijdens zo’n grandslamtornooi: vermoeidheid of de duur van de matchen. Kortom, het is bijna alsof je zelf op de baan staat. En de timing voor de lancering is bovendien perfect daar ter gelegenheid van Roland Garros 2018 de Franse Tennisfederatie en BNP Paribas samen de ‘Roland Garros eSeries by BNP Paribas’ organiseren. Dat wordt een eGaming-tornooi over de hele wereld waarbij de competitie zich vanzelfsprekend op de Tennis World Tour afspeelt. In acht landen, waaronder België en Frankrijk, zullen er kwalificaties georganiseerd worden. De winnaars van elk tornooi krijgen de eer om zich met elkaar te meten in het stadion van Roland Garros op vrijdag 25 mei. De gravelbaan in Tennis World Tour is natuurlijk in de kleuren van Roland Garros gemaakt en onder de spelers kan je ook Gaël Monfils, peter van het spel, terugvinden. Het game zal vanaf 22 mei verkrijgbaar zijn voor PlayStation®4, Xbox One, Nintendo Switch™ en PC. “De Franse Tennisfederatie is blij om samen met BNP Paribas, trouwe partner van Roland Garros, te kunnen investeren in het universum van de e-sport. Dit initiatief bevestigt dat het Parijse grandslamtornooi ook in deze groeiende sector voet aan de grond wil krijgen. Dit tornooi laat ons alvast toe om zowel de gepassioneerde tennisspelers als de gamers te verzamelen.”, legde Stéphane Morel, adjunct-directeur-generaal van de pool Strategie en Ontwikkeling van de FFT, uit.

Roland Garros onderscheidt zich hiermee als eerste grandslamtornooi dat dit soort competitie organiseert. Van zijn kant herbevestigt ook BNP Paribas We Are Tennis zijn engagement in deze sector. Reeds in 2005 creëerde BNP Paribas met PlayStation de Roland Garros Virtual Tour, het eerste virtueel tennistornooi voor spelers van twaalf tot 25 jaar. We kunnen alvast beamen dat Bigben met deze Tennis World Tour de bal niet heeft misgeslagen en heel waarschijnlijk miljoenen fans warm gaat maken voor de sport.

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DISPONIBLE MAINTENANT

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Saison d’été

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Saison d’été

Olé Del Potro! Un trouble-fête en embuscade Son courage et sa ténacité dans l'adversité lui ont valu la bienveillance et l'admiration de l'ensemble de la planète tennis, sans exception. On l'a (et il s'est) cru perdu pour la haute compétition, mais aujourd'hui que Juan Martin Del Potro a retrouvé le niveau pour gagner Indian Wells au nez et à la barbe de Roger Federer, la rivalité reprend le dessus, on s'en méfie, à commencer par le Suisse en personne, et il a bien raison.

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l faut le dire comme c'est, la brusque et surprenante défaillance physico-mentale des deux premiers mondiaux, Andy Murray et Novak Djokovic, au début 2017, mais aussi de Stan Wawrinka entre autres, a fait perdre quelques degrés d'intensité à la lutte au sommet sur le circuit masculin, d'autant que, si la relève pointe depuis quelques temps déjà, au moment d'écrire ces lignes elle se fait toujours attendre, en tout cas en Grand Chelem. Il a fallu que Roger Federer comme Rafael Nadal réussissent des choses hors normes pour que cela ne se voit pas trop. Et bien sûr, sauf problème physique, le vide créé autour de lui sur terre battue par le Majorquin, dont le jeu éreintant semble briser toute résistance, ne stimule pas non plus le suspense. Aura-t-on quand même un été show ? Début juillet, Federer sera de retour dans son vert royaume londonien (8 victoires), puis il y aura l'Amérique et l'US Open que Nadal avait dominé l'an dernier ne l'oublions pas. La surprise n'étant plus aussi exceptionnelle qu'au temps du Big Four – on l'a vu avec Isner à Miami – qui prendra feu dans la chaleur estivale ?

de l’US Open l’an dernier, la finale new yorkaise de 2009, ou les deux victoires... à Bâle (2012/2013) quasiment devant sa maison de famille.

Poignet de cristal Juan Martin Del Potro a déjà atteint les demi-finales en Grand Chelem à Paris, Londres et New York, mais c’est sans doute à l’US Open qu’il a ressenti les meilleures sensations et d’ailleurs accroché sa seule couronne majeure (trois quarts de finale, une demi, une victoire). Après un printemps US marqué par une série de quinze matches victorieux d’affilée, l’été américain portera-t-il également sa griffe ? 3107 jours, soit huit ans, six mois et quatre jours exactement, séparent les deux finales où l’Argentin a dompté Federer sur le dur d’Outre Atlantique.

Federer frustré

“Je dois prendre soin de ce poignet comme si c'était ma raquette. Aujourd'hui, je profite de tout, j'ai été si près d'abandonner.”

S’il ne faut citer qu’un seul trouble-fête capable d’empêcher les deux monarques retrouvés de rééditer le coup de 2017, c’est probablement Juan Martin Del Potro, le géant argentin, revenu d’entre les morts (sportifs s’entend). Sa volonté, sa persévérance et son abnégation face à l’accumulation des coups du sort ont été salués par tous, sans la moindre fausse note. Mais aujourd’hui que ce personnage affable et sympathique est redevenu capable de remporter Indian Wells, lors d’une finale piquante et magnifique face à un Roger Federer frustré qui restait sur dix-sept matches victorieux et a eu trois balles de match, on le regarde à nouveau plus comme un grand concurrent. Celui que l’on sait capable – s’il arrive à multiplier les efforts sans trop les payer – de battre tout le monde. Si l’Argentin ne l’a vaincu que sept fois en vingt-cinq confrontations, le Suisse n’oublie pas qu’outre Indian Wells ce sont souvent des défaites qui lui ont fait mal, comme le quart de finale

Le 14 septembre 2009, quand il a mis fin à cinq années de règne new yorkais de Federer, beaucoup d’observateurs étaient convaincus que le sacre de ce grand gaillard qui n’avait pas encore 21 ans ne serait pas sans lendemain. Parce qu’au-delà d’un jeu dévastateur par bien des aspects transpirait le caractère de champion qui séparent les très bons des très grands. La conviction s’est ensuite étiolée au gré des blessures et de ses passages sur le billard. Le colosse était fait d’argile, son poignet de cristal. Non seulement Del Potro n’a plus gagné de Grand Chelem, mais jusqu’à cette année il n’avait même jamais remporté un Masters 1000. Personne ne peut prétendre savoir quelle tournure aurait pris sa carrière s’il n’avait connu autant de coups d’arrêt à répétition – quatre opérations en cinq ans, une au poignet droit en 2010, trois au gauche entre mars 2014 et juin 2015 – mais en sept ans il a manqué quatorze tournois du Grand Chelem et quarante Masters 1000, cela n’aide pas à se construire un palmarès.


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Saison d’été

Vidéo déchirante “Je crois que les gens apprécient la valeur des efforts que j'ai fournis pour revenir. Ils me disent que ça les a touchés”, explique Del Potro, “malgré tous les sales trucs qui me sont arrivés, malgré les opérations et les moments de dépression, je n'ai jamais baissé les bras.” Le chirurgien Richard Berger qui lui a finalement permis de revenir sur les courts dit même que tous les gamins devraient afficher son poster dans leur chambre à titre d'exemple. Petit résumé des épisodes précédents. En 2005, il était le plus jeune joueur à finir l’année dans le top 200, à 17 ans. En 2006, le plus jeune dans le top 100, à 18 ans. En 2007, le plus jeune dans le top 50, à 19 ans. En 2008, le plus jeune dans le top 10, à 20 ans. Et en 2009, il touchait le graal à l’US Open en déboulonnant Federer, quintuple tenant du titre, au terme d’une finale phénoménale. Le Big Four n'avait plus qu'à bien se tenir. Quelques mois plus tard, une vilaine tendinite au poignet droit le conduisait à une saison quasi-blanche après avoir subi une opération à la clinique Mayo de Rochester, aux États-Unis. Richard Berger le “retapait” parfaitement. Come back de l'année pour l'ATP en 2011, il décrochait le bronze l'année suivante à Pékin. En 2013, il était de retour dans le Top 5, avec une finale à Indian Wells après avoir éliminé Murray et Djokovic, puis une demi-finale à Wimbledon. Il luttait pourtant contre une nouvelle douleur naissante au poignet, gauche cette fois. Les infiltrations ne faisaient pas effet, et deux opérations n'y changeaient rien. Mi-juin 2015, il postait une vidéo déchirante sur les réseaux sociaux : “Je ne mérite pas de rentrer sur un court en ayant aussi mal, je ne veux plus souffrir, je ne veux pas me mettre à détester ce sport.”

Un coiffeur bolivien La première pensée qui venait à l'esprit est que l'Argentin faisait là une croix sur sa carrière. Il confirme : “Je me disais que c'était peut-être la fin, je n'en pouvais plus de ces nuits à pleurer, de ces journées sans avoir la force d'avancer, je me disais que la vie devait continuer malgré ça. Mais j'étais si jeune, 27 ans, que j'ai fini par déclarer à mes proches dubitatifs que j'allais essayer une fois de plus, j'ai appelé les États-Unis pour

annoncer que je voulais tenter une troisième opération. On l'a fait, et voilà, je suis là”, a-t-il raconté à l'Équipe Magazine. “Avant d'y aller, j'étais mort de trouille. C'est la vidéo d'un... coiffeur bolivien qui m'a remonté le moral et donné plus de force pour affronter l'opération. Après un accident, il avait perdu plusieurs doigts. La passion de sa vie, c’était la coiffure, comme moi le tennis, et il voulait absolument continuer à exercer son métier. Il montrait comment il avait adapté sa façon de coiffer, en travaillant avec les doigts qui lui restaient. J’ai trouvé ça tellement fort !” L'Argentin a dû lui aussi adapter sa technique, son jeu, en revers notamment, “trois opérations ça laisse des traces, je continue d'avoir des douleurs, je dois vivre avec, c'est beaucoup de travail, tous les jours”, dit-il, “je dois prendre soin de ce poignet comme si c'était ma raquette. Mais ce sont aussi des choses que l'on m'a inculquées depuis tout jeune, mon premier coach n'avait qu'un leitmotiv : travailler très dur ! Il martelait que si on veut vraiment obtenir quelque chose, il faut faire des sacrifices et des efforts. Aujourd’hui, je profite de tout, j’ai été si près d’abandonner.”

Une bénédiction Depuis, il s'est offert une médaille d'argent aux Jeux de Rio, battu par Murray après avoir éliminé Djokovic et Nadal. Il a gagné une Coupe Davis, la première pour son pays, face aux Croates à Zagreb. Il a retrouvé le dernier carré en Grand Chelem, repris place parmi les meilleurs au ranking mondial et remporté un Masters 1000. Indian Wells est donc tout sauf un miracle, cela faisait plusieurs mois qu'il réalisait de bons résultats. Avant le retour de Nadal sur “sa” terre battue, seul Roger Federer avait inscrit davantage de points que lui au classement sur la même période. En février 2014, au point culminant de son précédent comeback, il s'était hissé à la 4e place mondiale. Il pourrait aller plus haut cette fois. Le rêve absolu serait de soulever à nouveau un trophée en Grand Chelem. La dimension physique s'avèrera peut-être problématique, mais il continue de faire évoluer son jeu, qu'il s'agisse de son revers à deux mains ou de son retour, bien plus agressif qu'auparavant, et sa confiance semble plus haute que jamais. Dans l'univers chaotique inattendu qui est celui du tennis masculin depuis début 2017, on peut en tout cas considérer son retour comme une bénédiction. Dès lors, les temps étant compliqués pour tant de ténors, pourquoi 2018 ne pourrait-elle pas aussi être l'année Del Potro ?


Gloire à eux !

“Je voyage à travers le monde afin de promouvoir notre sport et pour montrer aux fans des quatre coins de la planète que les vieux briscards savent toujours jouer au tennis.” (John McEnrœ) 68 PLAY TENNIS


Saison d’été

BNP Paribas Fortis Champions C’est dans le cadre prestigieux du David Lloyd Bruxelles qu’est organisée l’étape belge de l’ATP Champions Tour. Un circuit qui fait le tour de la planète et réunit les anciens meilleurs joueurs de l’histoire du tennis. Cela signifie que les spectateurs du BNP Paribas Fortis Champions assisteront donc à du grand tennis avec un parfum de nostalgie et une bonne dose de divertissement.

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itué en lisière de la Forêt de Soignes à Bruxelles, le David Lloyd Club est le lieu idéal pour ce tournoi. Un village tennis installé autour des terrains en plein air accueillera tous les visiteurs et offrira aux entreprises d’excellentes conditions pour rencontrer leurs clients et relations d’affaires. Après deux ans d’absence, l’ATP Champions Tour revient en Belgique pour un tout nouveau tournoi qui aura lieu du 24 au 26 mai. Jusqu’à il y a deux ans, la manche belge de l’ATP Champions Tour, l’Optima Open se jouait à Knokke, mais après la faillite du sponsor principal (Optima) du tournoi, le projet avait été enterré ou envoyé aux oubliettes, provisoirement manifestement... Puisqu’en effet, cette année, BNP Paribas Fortis attirera quelques noms ronflants du monde du tennis en Belgique à l’occasion du BNP Paribas Fortis Champions. L’Américain John McEnrœ, qui participe au Champions Tour depuis plus de vingt ans, sera à coup sûr la figure de proue de l’événement. À ses côtés, d’anciennes gloires internationales et aussi… des Belges comme Malisse, Rochus, Clijsters, Monami et Appelmans ! Le principe du tournoi est simple : seuls les anciens joueurs ayant été numéro 1 mondial, ayant atteint une finale de Grand Chelem ou ayant remporté la Coupe Davis peuvent participer. En plus de Big Mac et d’Henri Leconte qu’on ne présente plus, les amateurs reconnaîtront Thomas Enqvist (19 titres ATP à son palmarès), Thomas Muster, vainqueur à Roland Garros en 1995, Mark Philippoussis, surnommé “The Scud” en raison de son service canon. S’il n’a jamais remporté de Grand Chelem, il a par contre remporté la Coupe Davis à deux reprises avec l’Australie (1999 et 2003) ainsi que 11 titres ATP, soit encore un joli palmarès. www.championsclassic.be

Jeudi 24 mai 14h30 : 17h00 :

Olivier Rochus contre Xavier Malisse Thomas Enqvist contre Henri Leconte

Vendredi 25 mai 14h30 : 17h00 :

Vainqueur de Rochus/ Malisse contre Thomas Muster Vainqueur de Enqvist/ Leconte contre Mark Philippoussis

Samedi 26 mai 14h30 : Finale ATP Champions Tour Suivie du match de double mixte : Kim Clijsters et John McEnrœ contre Dominique Monami et Henri Leconte


Rising Stars Tennis Tour

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abituellement associés à des tournois pour jeunes joueurs masculins pendant l’été sur la côte, le Rising Star Tennis Tour a évolué et adopté une formule qui associe à la fois des tournois en Flandre et en Wallonie aussi bien masculins que féminins. La formule 2018 commencera en effet à Havré en juin et se terminera à Damme début septembre. De belles rencontres en perspective et surtout la possibilité pour ces joueurs et joueuses de faire leurs armes sans quitter nos frontières. Il s’agit pour la plupart de tournois dotés de 15.000 dollars et même de 25.000 dollars plus hospitalité dans le cas du tournoi féminin de Coxyde et du masculin d’Arlon. Tom Guetens, le dynamique sponsoring and event manager de BNP Paribas Fortis nous explique comment est né ce tournoi : “C’est en 2010 qu’est apparu le concept. Sous l’impulsion de James Storme et de Kristof Verhaege un ensemble de tournois a alors été mis sur pied pour aider les jeunes joueurs belges à obtenir leurs premiers points ATP près de chez eux, leur évitant ainsi de longs déplacements à l’étranger. Knokke, Middelkerke et Duinbergen étaient les étapes à l’origine. La formule a alors pris de l’ampleur et les deux hommes ont contacté BNP Paribas Fortis pour obtenir du sponsoring. Cela tombait très bien puisque nous venions justement de commencer à investir plus dans le tennis au niveau local. C’est ainsi qu’est née notre collaboration. D’autres tournois se sont manifestés et ont pris le train en marche comme Damme, Le Coq ou Ostende. Ensuite, de ces tournois exclusivement masculins, on a décidé d’étendre le concept aux femmes. Nous insistons également sur le fait que les organisateurs sont des amateurs mais dans le sens noble du terme. Il s’agit de personnes passionnées, au grand cœur qui sont en général les propres gestionnaires

des clubs. Il faut saluer le travail de toutes ces personnes sans qui rien ne serait possible. Pour chacun de ces tournois, BNP Paribas Fortis prend en charge une grosse partie de la communication via Rising Stars Tennis Trophy. Nous annonçons à l’avance l’événement, publions des photos et vidéos et nous occupons également de la logistique. Aujourd’hui, nous nous attendons à un changement de situation. Comme vous le savez l’année prochaine verra apparaitre une réforme des compétitions de tennis et les valeurs des différents titres se verront diminuées de plusieurs points. Cela risque donc d’avoir un gros impact sur la motivation et l’intérêt des joueurs à participer à ce genre de tournois. La formule devra être revue, mais nous resterons à l’écoute de chacun des partenaires.” Rendez-vous donc sur les courts du pays cet été pour admirer les futurs cracks ! www.risingstars.be

LES DIX TOURNOIS RISING STARS 2018 Havré M Arlon M Knokke D Knokke M Duinbergen M Eupen M Coxyde M

Du 16 au 24 juin Du 23 juin au 1er juillet Du 7 au 15 juillet Du 14 au 22 juillet Du 21 au 29 juillet Du 4 au 12 août Du 11 au 19 août

Coxyde Flanders Ladies Trophy D

Du 4 au 12 août

Baulet Ladies open D

Du 18 au 26 août

Damme/ Sijsele M

Du 25 août au 2 septembre


Avec Longines et Play Tennis

Gagnez votre montre

« CONQUEST V.H.P. »

Partenaire et chronométreur officiel des internationaux de France Roland Garros depuis 2007, Longines invite pour la huitième année consécutive de jeunes talents du tennis âgés de moins de 13 ans à se mesurer dans un tournoi digne des plus grands joueurs professionnels : les Longines Future Tennis Aces. Lancée sous l’égide des deux ambassadeurs de la marque, Andre Agassi et Stefanie Graf, la compétition verra s’affronter 20 jeunes joueurs sur un court en terre battue installé au coeur de Paris, sous la Tour Eiffel. Dans le même esprit de soutien aux jeunes talents sportifs, Longines s’associe à l’événement «Rendez-vous à Roland Garros», qui a pour objectif de promouvoir la terre battue en Chine, au Brésil et en Inde. Le gagnant et la gagnante de ce tournoi international recevront tous les deux une Wild Card qui leur permettra de se mesurer aux meilleurs joueurs mondiaux du tournoi Junior de Roland-Garros. Alors ne manquez pas l’occasion de venir encourager la relève du tennis mondial !

CONCOURS Pour gagner votre montre, il vous suffit de répondre aux trois questions suivantes : 1ère question : en quelle année, Andre Agassi a-t-il remporté son 1er Roland Garros ? 2ème question : en quelle année, Stefanie Graf a-telle remporté son 1er Roland Garros ? 3ème question : combien de bonnes réponses recevrons-nous à la date du 10 juin ? Réponse à envoyer avant le 15 juin sur sro@ventures.be en mentionnant vos coordonnées complètes. Le gagnant sera averti par mail.

« CONQUEST V.H.P. » La marque horlogère suisse Longines, partenaire de RolandGarros depuis 2007, met à l’honneur les amateurs de tennis avec la montre Conquest V.H.P., qui constitue un nouvel aboutissement dans le domaine du quartz, en combinant ultraprécision, haute technicité et caractère sportif, sous le sceau de l’élégance propre à la marque. Avec la Conquest V.H.P. (Very High Precision), elle signe un retour vers une technologie dont elle a su se faire pionnière et experte, en particulier par ses activités de chronométrage.


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Mythiques

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Malgré l’émergence de quelques stades de tennis monumentaux en Chine, entre autres à Pékin et Shanghai, les ‘arenas’ liées aux plus grands tournois du monde restent incontournables dans le sport mondial, quelle que soit d’ailleurs la discipline. La Rod Laver Arena à Melbourne, le court Philippe Chatrier à Paris, le Court Central à Londres et le Stade Arthur Ashe à New York sont les hôtes des rendez-vous les plus importants de la saison. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur ces stades, vous allez le découvrir dans les prochaines pages.

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Mythiques

Rod Laver Arena Australian Open

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rente ans après son inauguration, le stade est de nouveau en phase. Dès sa création en 1988, la fédération de tennis australienne y voyait déjà son grand potentiel, appelé à devenir de plus en plus important en terme événementiel. Voilà pourquoi la Rod Laver Arena s’est dotée du 1er toit amovible, ensuite copié par ses consœurs du tennis mondial. Aujourd’hui, la Rod Laver Arena est quasiment devenue un stade multifonctions dans le cœur de Melbourne que l’Open d’Australie a mis sur la carte avec succès. Démodé, dépassé, capacité insuffisante en termes de développement… fin des années 80, Kooyong, le club légendaire doté de courts en gazon où l’Open d’Australie avait initialement pris place, se voyait confronté à ses limites. À ce moment, le 1er tournoi du Grand Chelem de l’année avait perdu de sa superbe : trop loin, trop peu lucratif, trop de travaux sur les terrains secs et une température trop élevée durant l’été Australien. Les décideurs comprennent alors vite qu’il est temps de changer leur fusil d’épaule. C’est alors que naquit le Centre National de Tennis à Flinders Park. À un jet de pierres du cœur de Melbourne émerge en effet un tout nouveau complexe, avec des terrains de tennis en suffisance et surtout un stade de 14.820 places assises et… un toit amovible. Si en 1996, l’arena porte le nom “Centre Court”, 4 ans plus tard, elle devient la “Rod Laver Arena”, en référence au légendaire joueur de tennis australien, auteur de 2 Grands Chelem.

Un site multifonctions De par la mobilité de son toit, de l’énorme espace disponible et du fait que l’Australian Open n’occupe le site que trois semaines sur l’année, la Rod Laver Arena est également souvent l’hôte d’autres compétitions sportives. Des rencontres de basket ball (en 1990 eut lieu notamment, le match entre les Australian Boomers et les All Stars américains devant un parterre de… 15.000 personnes !), mais aussi des combats de lutte, des compétitions de motocross, de gymnastique ou encore de natation. À l’occasion des championnats du monde de natation en avril 2007, le stade a été transformé


en piscine géante dans laquelle se sont illustrés Laure Manaudou et Pieter Van den Hoogenband, à la place même où Roger Federer remportait son 3ème Open Australien quelques mois plus tôt… Douze ans plus tôt, l’Arena avait d’ailleurs déjà pris l’apparence d’une piscine, mais pour raisons naturelles. En effet, juste après la ½ finale entre Andre Agassi et Aaron Krickstein, une panne de courant provoque la défaillance du système de drainage du toit, alors que des trombes d’eau tombent sur le court central qui se transforme vite en véritable lac. Heureusement pour le tournoi, le problème fut rapidement solutionné et le lendemain, le programme normal pouvait reprendre comme prévu initialement. En dehors du sport, il y eut aussi de nombreux autres spectacles dans le stade, plus précisément des concerts musicaux, mais aussi des ballets. Le célèbre groupe de hard rock australien AC/DC a d’ailleurs eu l’honneur d’inaugurer l’Arena en février 1988, alors que Justin Timberlake y jouait en 2007 devant 16.183 fans, détenant encore à ce jour le record du nombre de spectateurs. On retiendra aussi l’hiver 2013, où la chanteuse Pink y donnera une suite de 18 concerts, un record également !

Initialement appelée Center Court, l'Arena fut rebaptisée en 2000 en l'honneur de Rod Laver, le plus grand joueur australien de l'histoire et unique sportif à avoir remporté à deux reprises les quatre prestigieux tournois durant la même année. L’Arena allait aussi inévitablement être le théâtre d’une finale de Coupe Davis, puisqu’ en 2001, l’Australie recevait la France. La compétition se soldera par la victoire de la France 3-2, sur gazon à Melbourne Park. Ce même gazon qui allait être réutilisé deux ans plus tard au même endroit pour le sacre de l’Australie (3-1) contre l’Espagne. Comme quoi la Rod Laver Arena a aussi connu quelques surfaces de jeu différentes. Pour rappel, Flinders Park était initialement doté d’une surface synthétique en dur rapide, le Rebound Ace. En 2008, la Rod Laver Arena adopte une nouvelle surface, le Plexicushion, plus absorbante aux chocs, lui offrant du même coup un nouveau look, passant du vert au bleu dans une transition plus que réussie.

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Mythiques


Épicentre Mais l’épicentre de l’Arena est sans contestation le restaurant des joueurs qui, au fil des années, a évolué en fonction des besoins des participants. Cet endroit stratégique et incontournable est situé entre les vestiaires et les casiers des joueurs, où se réservent notamment les terrains d’entraînements. Tout est mis en œuvre pour leur offrir un confort maximal, grâce entre autre aux différents écrans de télévision qui leur permettent de suivre les différentes rencontres afin d’anticiper leur propre match. Le coût global du complexe avait atteint les 58,5 millions d’euros auxquels se sont ajoutées 14,5 millions de rénovations en 1996. Depuis 2010, 227 millions supplémentaires ont été investi dans l’infrastructure, comprenant les récentes adaptations, dont une nouvelle entrée pour l’Arena.Grâce à ces différents investissements, il faut bien reconnaître que l’Australian Open fait aujourd’hui partie des plus grands tournois du Grand Chelem au monde. Tournoi qui reste en outre l’un des préférés de la plupart des joueurs du circuit. Le fait qu’il s’agisse du 1er grand événement de l’année apporte encore plus de motivation à tous les participants, qui arrivent à Melbourne en parfaite forme physique, début de saison oblige.

En 2013, la chanteuse Pink a donné une suite de... 18 concerts dans l'Arena !

Faits marquants Lorsqu’on évoque l’Australian Open, de grandes images nous reviennent en mémoire. En 1997, le stade devient le théâtre d’un moment historique, quand Martina Hingis du haut de ses 16 ans devient la plus jeune joueuse à gagner un tournoi du Grand Chelem en parvenant à se défaire de Mary Pierce en finale (6/2, 6/2). La finale, quatre ans plus tard entre Hingis et Capriati, fait également partie des anales, puisque le thermomètre flirtait avec les 40 degrés, température qui ne faisait pas abdiquer les deux jeunes femmes. Finalement, l’Américaine gagna sa première couronne en Grand Chelem à Melbourne en deux sets. En 2011, Francesca Schiavone et Svetlana Kuznetsova y ont quant à elles démontré que le tennis féminin avait terriblement évolué sur le plan physique, jouant un match de 4 heures devant un public enthousiaste. On ne peut pas oublier non plus la finale de 2012 entre Nadal Lorsqu’on évoque l’Australian Open, et Djokovic, où ce duel de titans a de grandes images nous reviennent duré près de 6 heures (5 heures et 53 minutes) pour une victoire de en mémoire. Djokovic en 5 sets. Que dire aussi des duels entre Federer et Nadal ? En 2009, l’Espagnol s’imposait en 5 sets en finale pour ainsi remporter son 6ème tournoi du Grand Chelem, alors que le Suisse prenait une éclatante revanche sur son meilleur ennemi en janvier 2017 avec son 18ème Grand Chelem. Mais le moment le plus mémorable de l’histoire de la Rod Lever Arena date peut-être de 1995 et d’un quart de finale… où Jim Courier vit Pete Sampras éclater en sanglots après qu’un supporter lui ai demandé de se battre pour son coach Tim Gullikson rentré à la maison suite à une tumeur cérébrale. Sampras remporta finalement le match, mais perdit la finale quelques jours plus tard contre son rival Andre Agassi.

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Content... vous avez dit content ! Il faut dire qu'après 6h de jeu contre un Nadal déchaîné, Djokovic ne peut bouder sa victoire...

1997 : Hingis devient la plus jeune joueuse à gagner un tournoi du Grand Chelem.

La Rod Laver Arena a connu plusieurs looks différents, passant en 2008 de l'historique surface verte à la bleue que l'on connait aujourd'hui.


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Court Philippe Chatrier Roland Garros

Enfin… Depuis le temps qu’on en parlait, les rénovations et travaux d’agrandissements à Roland Garros sont enfin en cours. Ce projet pharaonique, qui englobera bien évidemment un sérieux lifting du légendaire ‘Court Central’, n’ôtera pas à ce stade vieux de 90 ans le souvenir des moments héroïques qui s’y sont joués.

O

n dira qu’il était temps, car il faut bien se rendre compte qu’actuellement, le site de la Porte d’Auteuil à Paris est deux fois plus petit que les sites de Wimbledon ou de l’Australian Open. Les spectateurs sont placés les uns sur les autres dans des petites tribunes et allées autour des terrains. Par temps de pluie, peu de solutions d’abris sont proposées par les organisateurs aux spectateurs quasiment obligés de rester dans le froid. Les aménagements et agrandissements étaient donc vraiment nécessaires, mais le monde politique local ne facilitait pas les choses, jusqu’à ce qu’arrive enfin l’ultime accord du comité de la ville. C’est finalement en 2017 que les signaux sont passés au vert et qu’il a été décidé d’annexer les Serres d’Auteuil (lieu architectural et botanique remontant à Louis XV) pour y construire un stade avec toit amovible et tous les espaces nécessaires pour répondre aux besoins d’un événement tel qu’un tournoi du Grand Chelem. Cela fait déjà 10 ans que des discussions étaient en cours pour envisager le déménagement de l’unique tournoi du Grand Chelem sur terre battue en dehors de Paris. Versailles avait été évoqué, ainsi que les environs d’Eurodisney, soit des environnements avec tout l’espace nécessaire, mais où tout devait être construit à partir de 0. Après une petite enquête interne au sein de la Fédération Française de tennis, il avait été décidé de le laisser à l’endroit initial, proche du périphérique et pas trop loin du Bois de Boulogne et d’œuvrer pour un renouveau et un agrandissement via les jardins adjacents.


En 1928, le Stade Français cède à la Fédération un terrain de trois hectares situé près de la Porte d’Auteuil, pour que soit construit un stade flambant neuf. Seule condition : que l’enceinte porte le nom de l’un de ses membres, décédé dix ans plus tôt, un certain Roland Garros, pionnier de l’aviation.

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Voler Pour la petite histoire, il faut savoir que le succès du tennis français a commencé dans les années 20, grâce à l’épopée de l’équipe de France de Coupe Davis composée des 4 mousquetaires (Brugnon, Borotra, Lacoste et Cochet) aussi surnommés “le Kwartet”. En 1927, ils battent l’Amérique en finale, mais pour défendre de la meilleure manière leur trophée l’année suivante, il fallait un stade adéquat. C’est le terrain du club omnisport du Stade Français (bien connu via son équipe de rugby) qui fut choisi. Dans l’opération, le président du club demanda que le stade porte le nom de son vieil ami Roland Garros, qui était d’ailleurs membre du club. Progressivement, le site fut agrandi et vit apparaitre dans les années 70 le court central et neuf autres courts de tennis.

Le Roi Philippe, la Reine Mathilde (Prince et Princesse à l'époque) en compagnie du Prince Albert de Monaco.

Où sont les VIPS ? Fin des années 90, le court central passe d’une capacité de 15.000 à 16.500 places grâce, entre autre, à la rénovation complète des tribunes A et D. À ces travaux s’en sont rajoutés d’autres : plus grands vestiaires, salle de presse adaptée et nouveaux locaux destinés aux zones VIP de la fédération Française. Cette nouvelle configuration du stade, avec les zones VIP situées dans les premières rangées autour des terrains ne font pas toujours bon ménage avec la culture française. En effet, les rencontres de fin de matinée se jouent régulièrement devant des boxes VIP quasiment vides… Les invités préférant profiter de l’accueil de l’avant-midi suivi d’un bon lunch en loges, avant d’aller suivre le spectacle l’après-midi. Mais tant pour les spectateurs sur place que pour les retransmissions télévisées, voir un VIP est toujours un Must... Trois ans plus tard, en 2004, c’est au tour de la tribune C (inchangée depuis 1928) et des autres installations vétustes de faire peau neuve. Coût des travaux : 180 millions d’euros . Si le court Philippe Chatrier n’est que le 11ème plus grand au monde (avec 14.911 places), l’intimité relative de ses tribunes apporte une ambiance particulière et unique en son genre. Le salon des joueurs et son magnifique restaurant, situés en-dessous du stade et les vestiaires mythiques tout de bois vêtus complètent le tableau. Ajoutez à cela un Panama (chapeau), offert avec la place, et vous comprendrez pourquoi ce tournoi offre au visiteur une saveur inégalée…

Le Roi Felipe d’Espagne et son père Juan-Carlos.

Le Prince Laurent et la Princesse Claire.


Clijsters, Henin et les autres Le tennis sur terre battue est depuis longtemps le garant de matches héroïques riches en spectacle et, ne dérogeant pas à la règle, Roland Garros a été le théâtre de quelques grands moments de l’histoire du tennis. On songe évidemment au jour où, en 1983, Yannick Noah remporte la ‘Coupe des Mousquetaires’, s’imposant ainsi comme le dernier Français victorieux à ce jour. Mais également du service à la cuillère de Chang contre Lendl en 1/8èmes de finale de l’édition 1989. Cette année-là, l’Américain de 17 ans deviendra le plus jeune vainqueur à Roland Garros, battant Stefan Edberg en finale. On se souvient aussi de la finale Dames de 2001 entre Kim Clijsters et Jennifer Capriati qui se conclua par un 3ème set passionnant remporté 12-10 par l’Américaine. Mais le tennis féminin allait entrer dans une ère nouvelle grâce à la domination de notre compatriote Justine Henin, peut-être la meilleure joueuse sur terre battue. Tout le monde a encore en tête l’incident qui secoua la ½ finale disputée entre Henin et Serena Williams en 2003. Williams sert à 4-2 et 30-0 dans le 3ème set du match. Henin signale à l’arbitre qu’elle n’est pas prête, Williams qui dit n’avoir rien vu, perd les 4 points suivants et puis le match, pour ensuite accuser Henin de menteuse. Arrivée en finale, Henin ne fera pas de sentiments contre Kim Clijsters et s’imposera assez facilement 6-0, 6-4. Malgré sa pause carrière, Henin remportera à quatre reprises la Coupe Suzanne Lenglen à Paris.

Nadal, la domination Ces dernières années, le tennis masculin à Paris est dominé par Rafael Nadal. l’Espagnol en est déjà à 10 victoires à Paris. Sa domination est tellement invraisemblable, que le moment le plus mémorable restera finalement sa défaite en 2009 contre Robin Söderling. Le Suédois qui sera ensuite battu en finale par Federer, la seule victoire du Suisse à Paris. Six ans plus tard, Nadal perdait aussi en ¼ de finale contre Djokovic, mais son nombre de victoires (il en est à 79 et cela devrait encore augmenter) sera sans aucun doute un record qui restera longtemps imbattable.

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Center court Wimbledon

Temple, cathédrale, sanctuaire. On ne compte plus les superlatifs concernant le Centre Court de Wimbledon tellement ce stade du Sud-Ouest de Londres inspire le respect depuis déjà plus de cent ans. Avec l’élégance du All England Lawn and Croquet Club comme décor, ce club sur lequel tous les yeux du tennis mondial sont rivés les deux premières semaines de juillet, représente tout le chic à l’anglaise.


1980, Borg remporte la finale, depuis lors devenue légendaire, face à John McEnrœ.

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out habillé de vert, le stade le plus important du All England Club incarne l’élégance et la tradition. Souvent critiqué pour son arrogance, notamment de faire jouer les élites sur gazon, The Championships revendique son statut de rareté sur le circuit professionnel. Il suffit de jeter un coup d’œil à la visibilité (et à l’apport financier) limitée des sponsors, pour se rendre compte que son modèle économique est loin de ceux de ses confrères au statut de ‘tournoi premium’. Pourtant, chaque année, c’est pas moins de 470.000 spectateurs qui franchissent les portes du New England Club, rapportant un montant de 36 millions d’euros de gains annuels. Somme qui se partage entre la promotion du tennis anglais et les frais liés à l’infrastructure du stade, faisant en sorte de rester en phase avec le 21e siècle. Sont-ce ces minuscules détails qui font la différence ? Tel le fait que les caméras utilisées pour le système Hawk Eye sont peintes aux couleurs du terrain ? Il faut croire…

La Princesse Diana et sa mère.

Superficie accrue Le premier tournoi s’y joue en 1877, avec un nombre limité de 12 courts répartis sur 3 rangées de 4. 4 ans plus tard, deux nouveaux terrains voient le jour dont l’un qui deviendra le Court Central. En 1922, c’est tout le complexe, dont le Court Central qui déménage vers son site actuel sur Church Road. Initialement, ce terrain possède un toit, très vraisemblablement pour protéger les quelque 15.000 spectateurs du temps pluvieux ‘so british’. Pendant la 2ème guerre mondiale (octobre 1940), une partie du stade fut détruite par 3 bombes suite à une offensive aérienne. Et si le tournoi reprend en 1946, force est de constater qu’on y compte 1.200 places en moins. Il fallut attendre l’édition de 1949 pour que l’infrastructure soit complètement réparée et retrouve son allure initiale. Le toit au-dessus du stade fut réadapté en 1979 pour pouvoir récupérer un mètre en hauteur et ainsi ajouter 1.088 nouveaux sièges. En 1992, place à de nouvelles rénovations pour améliorer la visibilité sur le court de 3.601 spectateurs, l’emplacement des journalistes, le confort des sièges, la fonctionnalité des escaliers ou encore la performance des tableaux marquoirs.

Le Prince William et la Princesse Kate.

Même la Reine suit avec attention les allées et venues des joueurs sur gazon.


Bien couvert Mais le grand changement récent du Centre Court est forcément l’installation de son toit amovible. Dès le début de ce siècle, la direction du tournoi avait compris qu’il fallait réagir pour éviter les interruptions dues à la pluie, ce qui est récurent à Wimbledon. Depuis la finale légendaire de 1980 entre Borg et McEnrœ, les chaînes de télévisions sont de plus en plus nombreuses à vouloir retransmettre l’événement, mais les interruptions de retransmissions pour cause de pluie dérangent. Et puis les joueurs se plaignent de plus en plus des changements d’horaires de matches ou du non-respect de programme à cause de la pluie. Voilà pourquoi dès 2006 commencent les travaux de démolition du toit existant pour se terminer en mai 2009, lors de l’inauguration du stade et de son nouveau toit amovible devant un stade plein à craquer, pour un match de gala qui ne manquait pas d’élégance entre la paire Andre Agassi-Steffi Graf et Tim Henman-Kim Clijsters.

L’élite Pour vérifier le caractère élitiste du tournoi, il suffit de contempler la ‘Royal Box’, espace incontournable où se presse la haute noblesse britannique, mais aussi certaines stars du show-bizz ou du sport. Dans le passé, les joueurs devaient, deux par deux, saluer les invités royaux, tant lors de leur entrée, qu’à leur sortie du court. Cette tradition a été supprimée par le Duc de Kent en 2003, avec pour unique exception, la présence de la Reine ou du Prince Charles. L’élitisme ne se mesure pas que dans les gradins, puisque les têtes de séries ont à leur disposition un vestiaire personnel durant tout le tournoi.

Neuf fois Navratilova Le tennis sur herbe a toujours provoqué des rencontres spectaculaires et mémorables. Dans les années 90 déjà, le service avait un impact de plus en plus déterminant sur le jeu. Les duels entre Borg et McEnrœ parlent d’ailleurs d’eux-mêmes, comme la domination de Pete Sampras et l’hégémonie de Roger Federer. Mais c’est Martina Navratilova qui est, avec ses 9 titres, encore toujours la reine à Wimbledon. Ses duels avec Chris Evert resteront à jamais dans l’histoire du tennis, à l’image de son impressionnante victoire en 1983 (Navratilova gagna la finale en 54 minutes, sans perdre le moindre set sur le tournoi) qui lui offrait la suprématie sur le gazon londonien. Serena Williams remporta entretemps 7 titres au All England Club, et le Centre Court attend impatiemment son retour pour la 132ème édition de cet été…

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1978/79/82/83/84/85/86/87 et 90, tel est le palmarès de Martina Navratilova sur le gazon de Wimbledon.


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Arthur Ashe Stadium US Open

Le plus grand stade de tennis du monde a vu le jour il y a 21 ans seulement. Correspondant au “Way of Life américain” (toujours plus grand…), il est devenu le centre névralgique du quartier du Queens qui illumine New York début septembre. De la plus haute rangée du stade de 23.000 places, rien n’est comparable à cette formidable vue sur le ‘Skyline’ de Big Apple !

C

e projet gigantesque allait permettre au Stade Arthur Ashe de voir le jour (1997) dans l’enceinte du Billy Jean King National Tennis Center. Ayant coûté la bagatelle de plus de 250 millions de dollars à la Fédération de tennis Américaine, il peut accueillir 23.771 spectateurs pour un total de 22.547 sièges individuels et 90 loges. Cette immense infrastructure qui accueille le 4ème tournoi du Grand Chelem de l’année du calendrier tennistique, est située entre le Citi Field Stadium de l’équipe de Baseball des Mets de New York et Corona Park où avait été organisée l’exposition universelle en 1964…

Le plus vieux tournoi du monde L’US Open (rebaptisé alors que le tournoi était connu sous le nom de Flushing Meadows), est une version moderne du plus vieux tournoi de tennis du monde. C’est en effet en 1881 qu’a eu lieu pour la 1ère fois l’US National Championship organisé à l’époque sur herbe à Newport. En 1915, le tournoi déménageait à Forest Hills où, jusqu’en 1974, il se joue également sur gazon. Pour les 3 dernières éditions (soit jusque 1977), la surface change pour devenir de la terre battue américaine appelée HarTru. Dans les années 70, il y eut pas mal de nouveautés dans le tennis mondial, dont d’ailleurs le Tie Break qui a fait son apparition en 1970 à l’US Open. Autre anecdote amusante : la gagnante du tournoi remportait la même somme que le vainqueur ! En 1973, Margaret Court a donc reçu un chèque de25.000 dollars, tout comme le vain-


queur du simple ‘messieurs’, John Newcombe. Et puis en 1975, et ce pour la 1ère fois, on joue en nocturne… Ce qui fait encore aujourd’hui la particularité du tournoi puisqu’on y joue deux sessions par jour : la session de jour et la session de nuit (avec éclairage) où le tout Manhattan se déplace…

Guillermo Vilas est porté en triomphe après sa victoire face à Jimmy Connors en 1977.

En 1978, le West Side Tennis Club de Forest Hills était définitivement abandonné pour aller quelques kilomètres plus loin au USTA National Tennis Center où on allait opter pour des terrains en dur (hardcourt). Jimmy Connors (5 victoires à l’US Open) est d’ailleurs le seul joueur de tous les temps à avoir gagné l’US Open sur les 3 différentes surfaces. En 2006, le complexe reçut le nom Billy Jean King, non seulement en l’honneur de cette joueuse du top, mais également en reconnaissance du rôle important qu’elle a tenu pour les droits de la femme !

Travaux d’envergure En l’espace de 20 ans, beaucoup de travaux ont été accomplis dans et autour du stade Arthur Ashe. À commencer par la création d’un salon dédié aux joueurs et sis au 1er étage, juste au-dessus des vestiaires. Particulièrement bien équipé (fauteuils très confortables, télévisions,…), il est doté d’un petit jardin et d’un petit bar où l’atmosphère est bien agréable l’après-midi. L’ATP et la WTA y ont également un bureau et, au rez-de-chaussée (à côté du service de cordages), se trouve le bureau dédié à la réservation des terrains d’entraînements. C’est d’ailleurs l’endroit le plus fréquenté par les joueurs. Le restaurant du 1er étage a été, au fil des années, rénové et agrandi afin de mettre les joueurs dans les meilleures dispositions possibles. Les journalistes ont accès libre à la plupart des zones réservées exclusivement aux joueurs (il s’agit du seul tournoi du Grand Chelem où c’est accordé), ce qui donne une ambiance de travail plus qu’agréable. L’espace ‘presse’ est spacieux, mais mériterait probablement une retouche ou l’autre et le restaurant, sans doute un En 1975, on joue pour la première fois peu trop Américain, en nocturne, ce qui fait encore aujourd’hui est quant à lui tout à fait acceptable. la particularité du tournoi. Au début du 21ème siècle, la finale masculine a dû être reportée au lundi 5 années d’affilée à cause des mauvaises conditions climatiques. La Fédération de tennis Américaine a vite compris qu’il fallait réagir pour éviter des pertes d’argent importantes. Un toit au-dessus du gigantesque stade Arthur Ashe semblait trop coûteux et techniquement peu réalisable. C’est pourtant cette solution

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En 1979, le match entre Ilie Nastase et John McEnrœ est interrompu par un public qui devient de plus en plus menaçant... Au point que les forces de l'ordre doivent monter sur le terrain pour calmer les fans.

qui fut choisie puisqu’en 2016, était inauguré un toit rétractable au-dessus du stade pour un coût de 150 millions de dollars… Ce toit est perché à plus de 60 mètres de hauteur du terrain grâce à 8 piliers de plus de 60 mètres enfoncés dans le sol. Mais, même si la pluie ne pouvait plus interrompre les rencontres, à la grande satisfaction des spectateurs, une fois le toit fermé, ce sont les joueurs qui ont émis des plaintes. En effet, dans cette enceinte gigantesque, le bruit est beaucoup plus prononcé et la nuisance sonore est vite devenue un handicap pour les joueurs qui ont beaucoup de mal à entendre le bruit de la balle quand elle part de la raquette de l’adversaire. Mais une solution à ce problème semble difficilement envisageable…

Spectacle continu L’US Open n’a jamais évité la controverse. Les sessions nocturnes, sous les spotlights, ont toujours provoqué un ‘pic’ d’électricité dans le Queens. On pense à ce match légendaire de 1979 entre John McEnrœ et Ilie Nastase, où le public devenait menaçant pour les joueurs, au point de faire monter les forces de police sur le court pour calmer les fans. Dans

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le stade Arthur Ashe, tout est fait pour que le spectateur vive sa soirée à l’américaine, comme par exemple la disposition d’écrans géants où sont filmés les spectateurs en train de danser pendant les changements de côté, comme cela se passe dans la plupart des salles NBA. Il y a toujours quelque chose à vivre lors du tournoi de New York. On pense à l’invraisemblable prestation de Henin en ½ finale 2003 contre Capriati qui avait les 23.000 fans de son côté. Cris, hurlements… pour finalement que notre compatriote, victime de crampes, n’atteigne la victoire. Et, un jour plus tard, après avoir passé la nuit à l’hôpital pour déshydratation, la Wallonne venait à bout de Clijsters en finale (7-5, 6-1). Ce fut ensuite au tour de Clijsters de faire le spectacle en 2009 lors de sa ½ finale contre Serena Williams. l’Américaine menée 4-6, 5-6, 15/30 perd alors le point suivant sur une faute de pied discutable. Perdant son sang-froid, en allant menacer la juge de ligne (qui en a rendu compte à l’arbitre de chaise, lui infligeant un point de pénalité au passage), Serena Williams fut immédiatement éliminée sur le score de 4-6, 4-6. Clijsters s’imposera ensuite en finale contre Wozniacki, remportant du coup son 2ème Grand Chelem. Quand on vous dit qu’il se passe toujours quelque chose ici…


Conquest V.H.P.



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Ilie Nastase a été le premier Numéro Un de l'histoire du tennis !

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Champions

Best of the Best ! Difficile d’établir un classement objectif des meilleurs joueurs sur plusieurs époques à partir de l’apparition du tennis professionnel. Si ce n’est que la plupart des spécialistes s’accordent à dire que Roger Federer est le plus grand joueur de tennis de tous les temps. Bref, la question à se poser est de savoir quels sont les plus grands derrière le Suisse. Pour vous aider à vous forger votre palmarès, voici notre sélection des plus méritants depuis les années septante. À vous d’établir le ranking définitif…

L

’organisation des premiers tournois de tennis remonte à 1877. À cette époque, seuls les joueurs amateurs peuvent participer. Mais, au fil des ans, les champions passent professionnels afin de jouer des matches d’exhibition. Et dès 1931, tous les meilleurs se professionnalisent à un moment donné de leur carrière, de Bill Tilden à Rod Laver en passant par Henri Cochet, Fred Perry, Donald Budge, Bobby Riggs, Jack Kramer, Pancho Segura, Pancho Gonzales, Frank Sedgman, Tony Trabert, Ken Rosewall et Lew Hoad.

1968, débute ainsi à Bournemouth le premier tournoi “Open” de l’histoire du tennis. C’est donc en 1968, sous l’ère “Open”, que naît véritablement le tennis moderne et professionnel. À partir de cette année, tous les tournois du Grand Chelem, rendez-vous majeurs de la saison tennistique, abandonnent définitivement leur statut de tournoi réservé aux amateurs et s’ouvrent aux joueurs professionnels. En 1970, c’est l’apparition du tie-break. C’est aussi la naissance du Masters (dont Stan Smith est le premier lau-

En 1966, l’histoire Le premier tournoi Open, c’est-à -dire ouvert du tennis est en train de basculer. C’est à aux amateurs et aux professionnels, ce moment-là que les voit le jour en 1968. dirigeants du tournoi de Wimbledon entament des pourparlers avec Jack Kramer, alors au top réat). Et en 1972, c’est, non seuledes promoteurs du circuit profes- ment la fin du Challenge Round de la sionnel, afin d’organiser un tour- Coupe Davis, mais surtout la création noi pro à Londres l’année suivante. de l’ATP (Association des Tennismen Le tournoi, rassemblant 8 joueurs et Professionnels). Un an après, le 23 retransmis par la BBC, a lieu finale- août 1973, l’ATP met sur pied un clasment du 25 au 28 août 1967. Le succès, sement mondial (qui détermine les auprès des spectateurs et des téléspec- têtes de série des tournois). Le premier tateurs, est immédiat. D’où la décision numéro un de l’histoire du tennis du Président de l’All England Lawn est Ilie Nastase. À ce moment-là, les Tennis and Croquet Club de faire de grands joueurs sont les Australiens l’édition de 1968 un tournoi “Open”, Rod Laver (auteur du deuxième Grand c’est-à-dire ouvert à la fois aux ama- Chelem de sa carrière en 1969), Ken teurs et aux professionnels. Le 30 mars Rosewall et John Newcombe, les 1968, la Fédération Internationale Américains Stan Smith et Arthur Ashe de Tennis accepte qu’une dizaine de ainsi que le Roumain Ilie Nastase et le compétitions soient “Open”. Le 21 avril Tchécoslovaque Jan Kodes.


Un ovni allemand appellĂŠ Becker. Entre 1984 et 1999, il s'adjuge 49 titres en simple...

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De Connors à Lendl en passant par Borg et McEnrœ Mais le premier grand joueur de l’ère moderne est l’Américain Jimmy Connors qui réalise en 1974 un Petit Chelem en remportant l’Open d’Australie, Wimbledon et l’US Open. Il finira numéro un mondial cinq années de suite. Au total, il sera numéro un mondial pendant 268 semaines. Il remportera, tout au long d’une carrière exceptionnellement longue, huit tournois du Grand Chelem en simple dont 5 US Open et 2 Wimbledon. Entre 1972 et 1996, il comptabilisera 109 victoires en simple, ce qui est un record absolu, qui ne risque pas d’être battu. Ce gaucher au tempérament de feu fait partie des plus grands joueurs de l’histoire du tennis. En 1974, apparaît également Bjorn Borg qui remporte à 18 ans son premier Roland Garros. Le Suédois en gagnera au total 6 (jusqu’en 1981). À Wimbledon, il triomphera 5 fois d’affilée, entre 1976 et 1980. Son plus grand exploit est d’avoir réalisé trois fois de suite le doublé Roland Garros-Wimbledon durant la même saison (1978-19791980). Il sera également 4 fois finaliste de l’US Open sans jamais l’emporter. Au total, entre 1973 et 1983, il remportera 64 titres sur le circuit ATP. Il finira numéro 1 mondial deux années de suite (1979 et 1980). Il mettra fin à sa carrière à, seulement, 26 ans.

En 1980, le Tchèque Ivan Lendl se révèle au monde entier en gagnant la Coupe Davis. En 1981, il dispute la première de ses 11 finales perdues en Grand Chelem. Il s’incline à Roland Garros face à Bjorn Borg. Il en perdra encore trois avant de remporter son premier tournoi majeur, en 1984, à Roland Garros, contre McEnrœ. Au total, il gagnera 8 Grand Chelem (3 Roland Garros, 3 Flushing Meadows et 2 Australian Open). Il ne remportera jamais Wimbledon même s’il atteindra 2 fois la finale. Au total, entre 1978 et 1994, il récoltera 94 titres en simple (dont 5 masters). Il terminera quatre fois l’année à la place de numéro un mondial. Comme coach, il s’occupera surtout d’Andy Murray. Personnage peu sympathique, Ivan Lendl est surtout connu pour son hyper professionnalisme.

De Wilander à Becker en passant par Edberg

En 1982, le Suédois Mats Wilander remporte à Roland Garros le premier Grand Chelem de sa carrière face à Guillermo Vilas. Il gagnera encore 2 Roland Garros, 3 Australian Open et 1 US Open, soit 7 titres du Grand Chelem au total (auxquels s’ajoutent 4 finales perdues). 1988 sera l’année la plus prolifique avec 3 titres du Grand Chelem. Il termine cette année-là à la première place mondiale. Il gagnera aussi 3 fois le saladier d’argent. Entre 1981 et 1996, il empochera 33 titres en simple. En fait, il ne lui manque que des victoires à Wimbledon et aux Masters pour être définitivement dans le top. Il est membre du Tennis Hall En 1980, le Tchèque Ivan Lendl se révèle au monde. of Fame depuis 2002. En 1979, un OVNI traverse le ciel du tennis masculin. John Ensuite, le tennis moderne est marqué par la rivalité entre McEnrœ remporte le premier de ses 4 US Open. En 1980, Stefan Edberg et Boris Becker. Le Suédois gagne la médaille par contre, lors de la finale de Wimbledon, l’Américain perdra d’or en simple des JO de 1984 à Los Angeles. Il remporte 6 contre Bjorn Borg après un match d’anthologie. Un an plus tard, titres du Grand Chelem (2 Australian Open, 2 Wimbledon il prendra sa revanche à l’All England Club. Mais le sommet de et 2 Flushing Meadows). Il est également finaliste à Roland sa carrière se situera en 1984 lorsqu’il gagnera Wimbledon, Garros en 1989, année de sa victoire aux Masters. Il gagne Flushing Meadows et le Masters, sans oublier cette finale per- 4 fois la Coupe Davis. Au total, entre 1983 et 1996, il dédue contre Ivan Lendl à Roland Garros. Au total, entre 1977 et croche 41 titres en simple et il termine deux fois l’année 1992, il remportera 77 titres en simple dont 7 tournois majeurs. en tant que numéro un mondial. L’Allemand, quant à lui, Il terminera quatre fois d’affilée numéro un mondial. Et en remporte la médaille d’or en double (avec Stich) aux JO de double, il formera avec Peter Fleming une équipe redoutable (4 Barcelone en 1992. Comme Edberg, il décroche 6 titres en fois vainqueur à Wimbledon et 3 fois à Flushing Meadows). Il Grand Chelem (2 Australian Open, 3 Wimbledon, 1 US Open). gagnera également 5 fois la Coupe Davis. Joueur exceptionnel Il dispute 7 finales à Wimbledon et 8 finales des Masters (dont par son génie, sa technique et son tempérament, il reste un des 3 victoires). Il remporte à 2 reprises la Coupe Davis. Au total, entre 1984 et 1999, il s’adjuge 49 titres en simple. consultants très prisés par les télévisions.


Sampras ou Agassi ? En 1990, on assiste à l’éclosion de Pete Sampras avec sa première victoire en Grand Chelem à l’US Open. Au total, il remportera 14 titres en Grand Chelem (2 Australian Open, 7 Wimbledon, 5 US Open). Il décroche également 5 Masters. Il est le seul à terminer l’année 6 fois à la place de numéro un mondial (entre 93 et 98). Il remporte aussi 2 fois la Coupe Davis. Au total, entre 1988 et 2002, ce sont 64 titres en simple qui garnissent sa vitrine aux trophées. Avant l’envol de Roger Federer, beaucoup le considéraient comme le plus grand joueur de tous les temps. Le grand rival de Pete Sampras est André Agassi. Il se révèle en 1990 lorsqu’il atteint les finales de Roland Garros et de Flushing Meadows et qu’il remporte le Masters et la Coupe Davis. Au total, il gagnera tous les tournois du Grand Chelem (4 Australian Open, 1 Roland Garros, 1 Wimbledon et 2 US Open). À cela s’ajoutent un Masters, 3 saladiers d’argent et une médaille d’or en simple aux JO d’Atlanta (1996). Par son éclectisme, ce palmarès est unique dans l’histoire du tennis. Même le grand Federer ne peut s’extirper d’un tel spectre.

Jimmy Connors finira Numéro Un mondial cinq années de suite.

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Entre 1986 et 2006, ce sont finalement 60 titres en simple qui tombent dans son escarcelle. Aujourd’hui, André Agassi coule des jours heureux avec la plus grande championne de tennis de tous les temps…

De Federer à Djokovic en passant par Nadal Ensuite, en 2003, c’est le début de l’ère de Roger Federer avec sa première victoire à Wimbledon. Quinze ans après, à près de 37 ans, le Suisse est toujours là. Bref, son inégalable palmarès n’est pas clôturé. En ce mois de mai 2018, nous en sommes à 97 titres en simple qui comprennent, et c’est le record, 20 titres en Grand Chelem (6 Australian Open, 1 Roland Garros, 8 Wimbledon, 5 US Open). Jusqu’à présent, il a disputé 30 finales de Grand Chelem. Il a également remporté une Coupe Davis et 6 Masters. Il a passé, et c’est un autre record, 308 semaines à la première place mondiale. Il a terminé 5 fois l’année en tant que numéro un. Et le 19 février 2018, à 36 ans, il est devenu le plus vieux numéro un de l’histoire. Excusez du peu… Le plus grand champion de tennis de tous les temps a encore 3 lacunes à combler : réaliser un Grand Chelem pour rejoindre Laver, remporter


Champions 110 victoires en tournois pour dépasser Connors et décrocher la L’autre grand adversaire de Federer dans l’histoire du tennis est médaille d’or en simple aux JO pour imiter Agassi. Peut mieux Novak Djokovic. Depuis 2006, ils se sont affrontés à 45 reprises et faire… Le palmarès de Federer est d’autant plus exceptionnel qu’il le Serbe compte 23 victoires (contre 22 au Suisse). C’est en 2008 a à faire à d’autres super champions. À commencer par Rafael qu’il perce définitivement en remportant son premier tournoi Nadal (dont le premier duel avec le Bâlois remonte à mars 2004 majeur en Australie. Au total, il en est déjà à 12 titres du Grand et qui mène 23 à 15 au total des confrontations). Le Majorquin Chelem sur les 4 surfaces (6 Australian Open, 1 Roland Garros, est tout simplement le meilleur joueur sur terre battue de 3 Wimbledon, 2 US Open). 5 Masters et une victoire en Coupe l’histoire du tennis. Il totalise à ce jour plus de 50 victoires sur Davis complètent ce palmarès. Par contre, pas de médaille d’or en l’ocre (sur près de 80 titres). Jusqu’à simple aux JO. Fin avril 2018, il comptait ce mois de mai 2018, il a disputé 23 S’il nest pas aisé d’établir un podium 68 titres en simple. Il a fini l’année 4 fois finales de Grand Chelem dont 16 vic- de champions, nous mettrions dans à la première place. La question est de toires (1 Australian Open, 10 Roland l’ordre, Federer, Sampras et Borg. savoir s’il pourra revenir au top niveau en 2018. Garros, 2 Wimbledon, 3 US Open). Tout simplement car ils furent les Bref, il n’est pas aisé d’établir ce poIl fut finaliste du Masters à deux reprises (aucune victoire). Il a remporté dium des champions de l’ère moderne caids de leur époque. 4 fois la Coupe Davis (où sa dernière dans l’histoire du tennis. Néanmoins, défaite remonte à… septembre 2005 !). À cela s’ajoute une mé- derrière Federer, nous mettrons Sampras (silver) et Borg daille d’or en simple aux JO (Pékin 2008). Enfin, il a (bronze). Tout simplement parce qu’ils furent les caïds dans terminé 4 fois l’année à la première place du leurs époques respectives. En d’autres termes, de Borg à Federer classement ATP. Bref, à 32 ans, Nadal est en passant par Sampras, il y a une gradation dans la professionencore un cran en-dessous de Federer nalisation. Il faut en tenir compte pour décerner les médailles. À vous de juger… mais il n’est pas loin…

Avant l’envol de Federer, beaucoup considéraient Pete Sampras comme le plus grand joueur de tous les temps


Billie Jean King, l'une des 9 joueuses a avoir accepté de participer au projet de Gladys Heldman de lancer un circuit professionnel exclusivement féminin. 106 PLAY TENNIS


Champions

Ladies first... En 2009, en lui remettant la plus haute distinction civile américaine, la Médaille de la Liberté, Barack Obama affirmait que Billie Jean King faisait partie des 7 femmes à avoir changé le monde (au même titre, notamment, qu’Anne Frank ou Simone de Beauvoir). Il faut dire que l’Américaine fut la chantre de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le tennis. C’est grâce à elle que s’instaura la parité des gains entre joueuses et joueurs. Difficile de retracer ces 50 années de tennis professionnel chez les femmes sans lui rendre hommage. Place maintenant à ces 12 championnes qui ont marqué le tennis depuis un demi-siècle… En 1968, c’est le début du tennis pro- entre Billie Jean King (29 ans) et fessionnel, tant chez les hommes que Bobby Riggs (55 ans), au cours de chez les femmes. Gladys Heldman, laquelle la championne américaine fondatrice et directrice du magazine humilie son arrogant adversaire. World Tennis décide alors de lancer, de À partir de là, le tennis féminin bémanière autonome, un circuit profes- néficiera de la même couverture sionnel, exclusivement féminin. Neuf médiatique que le tennis masculin. joueuses acceptent de la suivre dans ce Lors de la mytique projet : Billie Jean “Battle of the Sexes”, King, Rosie Casals, Nancy Richey, Kerry Billie Jean King humilie, à juste 20 ans, Melville, Peaches son arrogant adversaire Bartkowicz, Kristy Pigeon, Judy Dalton, Booby Riggs, 55 ans… Valerie Ziegenfuss et Julie Heldman. À part l’Australienne Kerry Melville, En 1974, la WTA signe son premier elles sont toutes américaines. Très contrat de retransmission télévisée vite, Gladys Heldman obtient l’ap- avec CBS. Durant cette période, ce pui financier du cigarettier Philip sont Margaret Court et Billie Jean Morris. Et le 25 septembre 1970, se King qui dominent alternativement tient à Houston le Virginia Slims le circuit féminin. Au total, d’abord International, doté de 7.500 dollars. en tant qu’amateur et ensuite en tant Le succès populaire est immédia- que professionnelle, l’Australienne tement au rendez-vous. En 1971, remporte 64 titres en Grand Chelem 19 tournois parrainés par Virginia dont 24 en simple, 19 en double et Slims sont programmés pour une 21 en double mixte. Elle fait le Grand dotation totale de 309.100 dollars. Chelem en 1970, performance que réC’est en 1973 que Billie Jean King alisa Maureen Connolly en 1953 et que crée la WTA (Women’s Tennis réalisera Steffi Graf en 1988. Elle gagne Association) en vue de défendre l’in- également 4 Fed Cup. L’Américaine, térêt des joueuses et d’organiser un quant à elle, sur ces deux périodes, maximum d’épreuves féminines au remporte 39 titres en Grand Chelem sein du même championnat. Toujours dont 12 en simple, 16 en double et 11 en la même année, a lieu à Houston double mixte. Elle s’ajuge aussi 7 Fed la fameuse “Battle of the Sexes”, Cup. Excusez du peu…


D’Evert à Navratilova en passant par Goolagong Chris Evert est sans doute la première championne de l’ère moderne. En effet, c’est elle qui se retrouve à la première place à l’issue de la première année du classement WTA en 1975. Au total, elle finira 5 fois l’année numéro un mondial. Elle remportera 154 titres en simple dont 18 en Grand Chelem sur toutes les surfaces (2 fois Australian Open, 7 fois Roland Garros, 3 fois Wimbledon et 6 fois US Open). À cela, s’ajoutent 8 Fed Cups et 4 Masters. Elle est considérée comme la plus grande joueuse sur terre battue de l’histoire du tennis. Au sommet de sa gloire, elle aligne 125 victoires consécutives sur cette surface. Elle est dans le Hall of Fame depuis 1995. Quand on pense à Chris Evert, on pense généralement à Martina Navratilova. C’est oublier un peu vite qu’avant la Tchécoslovaque, il y eut Evonne Goolagong. Fille d’un tondeur de moutons, la petite aborigène réalisa une carrière plus qu’honorable avec 69 titres en simple dont 7 en Grand Chelem (4 fois Australian Open, 1 fois Roland Garros et 2 fois Wimbledon). L’Australienne fut également 4 fois finaliste à l’US Open. Elle remporta aussi 3 Fed Cups et 2 Masters. Elle est dans le Hall of Fame depuis 1988. Il n’en demeure pas moins que la grande rivale de Chris Evert fut Martina Navratilova. Son palmarès est exceptionnel puisqu’il recense 168 titres en simple dont 18 en Grand Chelem sur toutes les surfaces (3 fois Australian Open, 2 fois Roland Garros, 9 fois Wimbledon et 4 fois US Open). Dans toutes les disciplines et sur toutes les surfaces, elle totalise 59 titres en Grand Chelem. Et n’oublions pas 4 Fed Cups et 8 Masters. Elle termine 7 fois l’année à la première place. Elle est dans le Hall of Fame depuis l’an 2000.

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Champions

De Graf à Seles en passant par Sanchez Qui dit tennis féminin pense à Steffi Graf. L’Allemande totalise 107 titres en simple dont 22 en Grand Chelem sur toutes les surfaces (4 fois Australian Open, 6 fois Roland Garros, 7 fois Wimbledon et 5 fois US Open). Son palmarès comprend également 2 Fed Cups et 5 Masters. En 1988, elle réalise le “Grand Chelem doré” c’est-àdire qu’elle remporte les 4 tournois majeurs de l’année ainsi que la médaille d’or en simple aux JO de Séoul. Elle réalise par ailleurs 4 fois le doublé Roland Garros/ Wimbledon dans la même année (1988, 1993, 1995, 1996). Elle termine l’année, et c’est un record, 8 fois en tant que numéro un. Elle est dans le Hall of Fame depuis 2004. Même si elle ne fait pas partie des meilleures joueuses de tous les temps, Arantxa Sanchez Vicario mérite le respect pour la qualité de sa carrière. Celle-ci recèle, tout de même, 29 titres en simple dont 4 en Grand Chelem (3 Roland Garros et 1 US Open). Elle fut également 2 fois finaliste à l’Australian Open et 2 fois finaliste à Wimbledon. Pas de Masters à signaler mais 5 victoires en Fed Cup. Elle est dans le Hall of Fame depuis 2007. En réalité, la grande rivale de Steffi Graf fut la Yougoslave Avant Roger Federer, Martina Hingis mit la Monica Seles. Sans l’agression dont elle fut Suisse au firmament du tennis. victime en 1993, elle aurait obtenu un palmarès encore plus énorme. Celui-ci comporte quand même 53 titres en simple dont 9 en Grand Chelem (4 fois Australian Open, 3 fois Roland Garros et 2 fois l’US Open). Signalons aussi 3 victoires en Fed Cup et 3 aux Masters. Elle finit 2 fois l’année à la première place. Naturalisée américaine, elle est dans le Hall of Fame depuis 2009.


Hingis ou Davenport ?

Justine versus Kim

Avant Roger Federer, Martina Hingis mit la Suisse au firmament du tennis. Cette championne d’origine slovaque fut, sous l’ère moderne, la plus jeune gagnante d’un titre du Grand Chelem et la plus jeune numéro un mondial. Elle glana 43 titres en simple dont 5 en Grand Chelem (3 fois Australian Open, 1 fois Wimbledon et 1 fois l’US Open) ainsi que 2 Masters. Par En 2003, contre, elle ne remporta jamais la Fed Cup Justine Henin remporte (dont elle atteignit la son premier titre en finale en 1998). Elle Grand Chelem face à figure dans le Hall of Kim Clijsters en présence Fame depuis 2013.

Et puis, il y eut l’âge d’or du tennis féminin en Belgique dont Sabine Appelmans et Dominique Monami furent les précurseurs. La meilleure joueuse belge de tous les temps est née à Liège le 1er juin 1982 et est maman de 2 enfants. Partenaire de Kim Clijsters lors de cette période unique de notre sport national, elle s’appelle Justine Henin. Son palmarès comprend 43 titres en simple dont 7 en Grand Chelem entre 2003 et 2007 (1 fois Australian Open, 4 fois Roland Garros et 2 fois US Open). Elle remporta son premier titre en Grand Chelem en 2003 à Roland Garros contre Kim Clijsters et en présence du Roi Albert II. Elle fut également 2 fois finaliste à Wimbledon, gagna 2 fois les Masters et une fois la Fed Cup (avec Kim Clijsters). Son plus bel exploit fut peut-être sa médialle d’or en simple aux JO d’Athènes en 2004. Elle finit 3 fois l’année à la première place. Selon John McEnrœ, elle possédait le meilleur revers du monde, hommes et femmes confondus. Elle fait partie du Hall of Fame depuis 2016.

S’il est une joueuse dont le palmarès vaut le détour, c’est bien Lindsay Davenport. Sa carrière est même assez originale. En effet, l’Américaine n’a gagné “que” 3 tournois du Grand Chelem (1 Australian Open, 1 Wimbledon et 1 US Open) mais cela ne l’empêcha pas de terminer l’année 4 fois à la première place. Elle remporta 3 fois la Fed Cup et 1 fois les Masters. Elle fut également médaille d’or en simple aux JO d’Atlanta (1996). Elle s’inscrit dans le Hall of Fame depuis 2014.

L’autre championne d’exception en Belgique fut Kim Clijsters. Elle est née le 8 juin 1983 et est mère de 3 enfants. Elle gagna 41 titres en simple dont 4 en Grand Chelem : Australian Open (2011) et US Open (2005, 2009, 2010). Sans compter ses 3 Masters et sa victoire en Fed Cup en 2001 (avec Justine Henin, Els Callens et Laurence Courtois). Elle perdit 3 fois en finale de Grand Chelem contre Justine Henin mais la battit 13 fois en compétition (contre 12 défaites). Leur dernière confrontation remonte à Wimbledon en 2010. Le 14 février 2011, elle devint la première mère numéro un mondial. Elle est présente dans le Hall of Fame depuis 2017.

du Roi Albert II.

Avec Justine, Kim a fait la fierté de toute la nation.

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Venus and Serena

Steffi ou Serena ?

L’histoire du tennis féminin est indissociable de celle de la Chez les hommes, il n’y a pas photo : le Suisse Roger famille Williams. L’aînée des deux sœurs Williams est Venus. Federer est bien le plus grand joueur de tennis de l’ère moL’Américaine est née le 17 juin 1980 à Lynwood. Sa carrière derne et, sans doute, de tous les temps. Chez les femmes, comptabilise 49 titres en simple dont 7 en Grand Chelem elles sont deux à se disputer le trophée : Steffi Graf et Serena (5 victoires à Wimbledon et 2 à l’US Open). Sans oublier un Williams. Parce qu’il faut bien les départager, nous metMasters et une Fed Cup. Elle a également remporté, avec sa trons l’Allemande à la première place. Certes, elle compte (aujourd’hui) une victoire de moins que l’Américaine en sœur Serena, 14 titres en double dans les tournois du Grand Grand Chelem (22 contre 23). Par contre, elle a réussi en Chelem. Elle fut médaille d’or en simple aux JO de Sydney 1988 le Grand Chelem (auquel elle ajouta des reflets doen l’an 2000. À cela rés) alors que l’Améris’ajoutent 3 médailles caine ne réalisa ce Grand d’or en double avec Chelem que sur deux qui vous savez. En années (2002 et 2003). 2001, à l’US Open, Elle a également réalipour la première fois, sé 4 fois le doublé dans une finale de Grand la même année Roland Chelem oppose deux Garros/Wimbledon pour sœurs. C’est Venus (seulement ?) deux fois à l’Américaine. Autre criqui l’emporte. En rétère important : le fait alité, elles s’affrontede terminer l’année à la ront en finale 4 fois de première place. Graf finit suite. Venus est tou8 fois au top, Williams jours en activité. Elle 5 fois. Enfin et surtout, pourrait donc dépasnous pensons que la ser Justine Henin au concurrence du temps nombre des victoires de Steffi Graf était plus en Grand Chelem. importante. L’Allemande Serena Williams est gagne son dernier Grand née le 26 septembre Chelem à 30 ans. Si 1981 à Saginaw aux l’Américaine remporte Etats-Unis. Comme encore un Grand Chelem sa personnalité et sa à 35 ans, c’est tout simplecarrure, sa carrière est ment parce que le niveau exceptionnelle. Elle du tennis féminin a baisest riche de 72 titres sé de plusieurs crans ces dernières années. Bref, en simple dont, expour nous, ce sera la mécusez du peu, 23 en daille d’or à Steffi Graf, la Grand Chelem (7 fois médaille d’argent à Serena Australian Open, 3 Williams et la médaille fois Roland Garros, 7 Venus et Serena Williams, de bronze à… Martina fois Wimbledon et 6 les sœurs qui ont marqué l’histoire du tennis mondial. Navratilova ! L’Américaine fois US Open). Pour (d’origine tchécoslovaque) a aussi marqué son époque. Elle mémoire, elle a remporté avec sa sœur également 14 titres a remporté 18 titres du Grand Chelem. De plus, elle détient en double en Grand Chelem. Puis, ce sont 5 victoires aux le record absolu de victoires en tournois (168 titres). Par ailMasters et une Fed Cup. Sans oublier sa médaille d’or en leurs, elle termina 7 fois l’année à la première place. Enfin, simple aux JO à Londres en 2012 et ses 3 médailles d’or en il nous semble qu’elle fut la première joueuse à adopter une double avec sa sœur. Elle a terminé 5 fois l’année à la pre- approche totalement professionnelle dans la gestion de sa mière place. Elle est toujours en activité. Tous les experts se carrière. Que ce soit dans sa préparation physique ou mendemandent maintenant si elle va retrouver le niveau de jeu tale, elle fut à la pointe de l’innovation. Bref, comme Graf qui fut le sien avant sa grossesse. En d’autres termes, pour- nous paraît supérieure à Williams, nous sommes d’avis que ra-t-elle égaler ou dépasser le record absolu de victoires en Navratilova surpasse Evert. À vous de confirmer ou d’infirGrand Chelem de Margaret Court ? That’s the question… mer ce classement virtuel…

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C’est du Belge !

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La Coupe Davis en noir, jaune, rouge !

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C’est du Belge

En 114 années de participation de la Belgique à la Coupe Davis, notre pays s’est hissé à quatre reprises en finale. La première en 1904 ne fut pas directement couronnée de succès puisque le défi du tournoi consistait à battre la France uniquement pour accéder à la finale contre les Îles britanniques. Les finales de 1957 (une nouvelle fois dans le cadre du “Challenge Round”), 2015 et 2017 ont bien entendu marqué l’histoire du tennis belge. Vous trouverez ci-dessous un récit détaillé de ces trois campagnes très médiatisées.

12-14 décembre 1957 Belgique vs Amérique : 2-3 Milton Courts, Brisbane, Australie L’âge d’or du tennis belge porté par les joueurs internationaux qu’étaient Philippe Washer et Jacky Brichant a connu quelques temps forts. Le très talentueux Washer a remporté les quarts de finale de Roland-Garros en 1957, tandis que Brichant a même fait partie à trois reprises des huit derniers à Paris et s’est hissé en demi-finale en 1958. Aussi, tous deux jouaient merveilleusement bien en double ensemble ; leurs succès en Coupe Davis ne furent dès lors pas une surprise. En 1953, ils étaient déjà parvenus en finale du tournoi – à cette époque, le vainqueur de la Coupe Davis attendait l’année suivante un challenger qui devait remporter un mini-tournoi – et ils ont réitéré cette prouesse quatre ans plus tard. Comme lors des fructueuses campagnes ultérieures, la Belgique a pu bénéficier de l’avantage du jeu à domicile ; en 1957, les quatre rencontres de la zone européenne se sont déroulées sur le sol belge.

Mexicains… européens ?

L’âge d’or du tennis belge a été porté par la paire mythique Washer-Brichant.

Le premier tour a été remporté à Bruxelles contre la Hongrie. Cela convenait à merveille à Washer et Brichant qui ont dû concéder une victoire aux Hongrois uniquement dans le double – c(e) (n)’est (pas) un hasard s’ils ont perdu après que Brichant ait disputé ce match avec Gino Mezzi. Au deuxième tour, le Mexique – ne demandez pas pourquoi le Mexique s’est retrouvé dans le tournoi européen – était attendu au Royal Léopold Club d’Uccle. Les Sud-Américains, en l’occurrence Francisco Contreras et Mario LLamas, étaient évidemment de talentueux joueurs de terre battue. Washer a pu en faire personnellement l’expérience puisqu’il a dû mordre la poussière après un match difficile en cinq sets. Heureusement, Brichant est ensuite parvenu à porter le marquoir à 1-1, même après cinq sets compliqués. Les Mexicains remportèrent le double en trois sets avec énormément d’aisance, mais donnaient l’impression d’avoir décoché là leurs meilleures flèches. Le dernier jour, tant Brichant que Washer ont gagné très facilement leur match, permettant ainsi à la Belgique d’accéder à la demi-finale européenne sur un score de 3-2.


À l’époque, la Coupe Davis était plus importante que les tournois du Grand Chelem.

Combativité

Tension dans l’air

Faisant partie du dernier carré, les redoutés Britanniques se déplaçaient dans notre capitale. Nul besoin d’expliquer que les insulaires perdaient une partie de leurs qualités une fois qu’ils traversaient la Manche. En Angleterre, ils jouaient essentiellement sur gazon et des surfaces plus rapides, de sorte qu’ils se retrouvaient régulièrement en difficulté sur terre battue.

Accueillant 8000 spectateurs début août, le Royal Léopold Club était plein à craquer. Éric Drossart notamment faisait partie des curieux. Ce talent âgé de dix-huit ans qui deviendra plus tard l’homme fort du bureau de gestion McCormack (IMG) et l’organisateur du Brussels Indoor Championship à Forest National venait d’emménager dans la capitale pour participer aux entraînements nationaux. Il jouera ensuite quelques années encore avec Jacky Brichant. L’Italie, comptant Nicola Pietrangeli dans ses rangs, avait fait le déplacement dans notre pays. Il était incontestablement l’un des meilleurs joueurs au monde – Brichant a pu en faire l’expérience lors du premier match de la rencontre. “L’ambiance était torride à Uccle ce week-end-là”, se souvient Drossart. “On ressentait aussi la tension dans l’air. Le court central était noir de monde, les gens grimpaient dans les arbres pour ne rien manquer des matchs. Les Belges se sont retrouvés menés 1-2 après le double, mais ils ont quand même réussi à revenir.”

Cependant, les Britanniques Mike Davies et Bobby Wilson prirent une avance à 2-1 après la défaite de Washer le premier jour et la perte du double également. Mais comme lors de la rencontre avec les Mexicains, les Belges redressèrent la barre de façon convaincante : Washer infligera un 6-0 à Wilson dans le quatrième set alors que Brichant se révèlera meilleur dans les cinq sets que Davies, et ce après avoir été mené deux sets à zéro ! La finale dans la zone européenne était une nouvelle fois une réalité.

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C’est du Belge

Aventure Les Belges ont su aussitôt qu’une tournée riche en aventures les attendait début décembre. “C’est difficile à comprendre aujourd’hui, mais à l’époque, la compétition était organisée de manière géographique essentiellement, sans promotions ni rétrogradations”, explique Drossart.“Les vainqueurs de chaque zone se rencontraient dans le pays du tenant du titre qui attendait le verdict de ces matchs pour affronter le vainqueur final. À cette époque, l’Australie dominait la compétition. Et par deux fois, les Belges ont perdu là-bas la demi-finale face à l’Amérique.” Il est clair que faire le voyage de Zaventem à Brisbane n’était pas une sinécure. “En 1957, ils ont scindé le voyage en deux parties”, indique Drossart. “D’abord un long voyage jusqu’à Los Angeles où ils se sont entraînés pendant un moment. S’acclimater n’était de toute façon pas simple. La chaleur les a quelque peu minés. En Australie, il faisait plus de 40 degrés à l’ombre.”

Insolation versus bombe La Reine Élisabeth et le Duc d’Edimburg devant le précieux sésame en 1954.

Les Belges sauvés par la tombée de la nuit “Brichant a commencé par l’emporter sur Merlo en cinq sets après un marathon de plus de cinq heures”, poursuit Drossart. “L’Italien souffrait de crampes à la fin. Les tiebreaks n’existaient pas en ce temps-là, et j’ai même encore connu une époque où aller s’asseoir lors des changements de côté n’était pas autorisé. Ensuite, le match entre Washer et Pietrangeli a dû être interrompu à cause de la tombée de la nuit à un moment où l’Italien menait deux sets à un. Le public a sans doute pris congé le lendemain parce que le court central était à nouveau plein le lundi. Washer s’est mis à mieux gérer la pression et à jouer au tennis comme s’il était sur un nuage ; porté par une ambiance électrique, il est parvenu à retourner la situation. C’était dingue. Certaines personnes se cachaient pour ne pas montrer leurs larmes de joie. À cette époque, le tennis était encore un sport d’amateurs pour les amateurs. La Coupe Davis était donc plus importante que les tournois du Grand Chelem.”

Néanmoins, nos compatriotes ont vendu chèrement leur peau (brûlée par le soleil). Lors du premier match, ce n’est qu’après cinq sets que Brichant a cédé face à Herbie Flam. “Puis quelque chose d’étrange s’est produit lors de ce match”, sourit Drossart, qui s’est souvenu que Brichant menait deux sets à un et 3-0 avant de s’effondrer complètement. “L’histoire raconte que Jacky a eu une insolation, mais aussi que l’Américain est sorti des vestiaires comme une bombe après la pause obligatoire suivant le troisième set. En ce temps-là, personne n’accompagnait les joueurs jusqu’au vestiaire pour voir ce qui s’y passait. Mais bon, je n’étais pas là. Nous avons finalement perdu 2-3. Mais si Jacky avait gagné son match, nous aurions gagné le Challenge Round.” En remportant assez facilement ses deux simples, le champion Victor Seixas était l’homme fort de l’équipe américaine. D’ailleurs, les Yankees ont finalement perdu la finale face à l’équipe australienne qui jouait à domicile sur le gazon de Kooyong.

Décès symbolique Jacky Brichant, qui changeait de discipline en hiver durant sa carrière tennistique et a même réussi à faire partie de l’équipe nationale de basket-ball, est décédé en 2011, juste avant son 81e anniversaire. Philippe Washer était quant à lui un sportif doué d’un talent supérieur qui excellait à la fois dans le tennis, le squash, le ski et le golf et qui est devenu champion de Belgique. Il s’est quelque peu isolé les dernières années de sa vie qu’il a vécues à Knokke. C’est à l’âge de 91 ans qu’il a rendu son dernier souffle, le 27 novembre 2015, premier jour de la finale de la Coupe Davis contre la Grande-Bretagne à Gand...


Devant 8 000 fans, Darcis a sorti ses griffes pour remporter son match contre Delboris en 4 sets.

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C’est du Belge

27-29 novembre 2015 Belgique – Grande-Bretagne 1-3 Flanders Expo, Gand, Belgique Citant Martin Luther King “I have a dream”, le capitaine Johan Van Herck martelait chaque année sa volonté de réaliser “son rêve”. Sur le lit de mort de sa mère, le Campinois avait fait part de quelques défis qu’il aimerait réaliser. Gagner la Coupe Davis en faisait partie. Au début, c’est avec un peu de pitié qu’on écoutait le discours enthousiaste de Johan Van Herck. Dans ses rangs, la Belgique comptait une vraie tête d’affiche en la personne de David Goffin et un pur guerrier de Coupe Davis, Steve Darcis. Mais les moyens étaient tout de même un peu insuffisants pour ambitionner décrocher le gros lot. Sauf si la chance nous y aidait un peu, évidemment.

Fromage à trous Au premier tour, les joueurs du capitaine Van Herck ont été servis au doigt et à l’œil : la Suisse faisait le déplacement au Country Hall de Liège avec une équipe B. Pas de Roger Federer ou de Stan Wawrinka, au grand dam des véritables amateurs de tennis évidemment, mais l’équipe belge ne s’en souciait guère. Avec d’illustres inconnus comme Henri Laaksonen, Michael Lammer, Adrien Bossel et Yann Marti, le capitaine suisse Severin Lüthi n’avait pas directement une équipe à part entière à sa disposition. D’autant plus qu’à la conférence de presse dans la foulée du tirage au sort du jeudi, Monsieur Marti s’est considéré comme tellement important qu’il a non seulement vidé son sac en tenant des propos enflammés à propos de sa non-sélection, mais qu’il s’est aussi mis hors jeu. Cette Suisse était un fromage à trous pour lequel nous n’aurions même pas besoin de notre fer de lance Goffin, blessé à une côte. Ou pas ?

Dernière balle Le premier jour, Ruben Bemelmans s’est cependant fait battre en cinq sets par un solide Laaksonen. Ce dernier a une nouvelle fois fait une démonstration de ses capacités le dimanche – en août de l’année précédente, il se hisserait brièvement dans le top 100 – et a également vaincu un Darcis malade. Le score provisoire inattendu de 2-2 a contraint Van Herck à tout de même faire appel en toute hâte à Goffin, blessé, et à l’aligner. Le Liégeois est facilement parvenu à faire le boulot devant son public, mais la semaine et le week-end ont montré une fois de plus qu’il pouvait se passer tellement de choses en Coupe Davis et qu’un match n’était jamais joué d’avance. “Après tout ce qui s’est passé cette semaine, on attendait avec anxiété la dernière balle”, soupirait Van Herck à ce moment-là. “Les classements ne signifient rien en Coupe Davis. Nous avons connu beaucoup de problèmes, avec des blessures et des crampes. Lorsque nous sommes fatigués, nous cédons à la panique. Nous devons vraiment changer cela.”


Pour le première fois depuis 1999, la Belgique était de retour en demi-finale.

Demi-finale après seize ans

L’enfer de l’Arena

La chance qui souriait à notre pays cette année-là était heureusement encore de la partie. En quarts de finale, c’est une équipe canadienne mal en point qui a fait le déplacement à Middelkerke. Blessées, les figures de proue Milos Raonic et Vasek Pospisil sont restées en Amérique du Nord, de sorte que l’équipe belge faisait à nouveau office de grande favorite sur le court provisoire du parc sportif Krokodiel. Et cette fois, la Belgique a tenu ce rôle de favori sans trop de problèmes. Goffin et Darcis le premier jour ainsi que le duo de double Bemelmans-Coppejans – ce dernier a d’ailleurs livré un solide match à domicile – sont parvenus à inscrire le score aussi simple qu’insurmontable de 3-0 au marquoir le samedi. La plus grande victoire du week-end était peut-être la présence de quelque 4000 personnes le dimanche pour assurer une excellente ambiance sous un soleil radieux. Pour la première fois depuis 1999, la Belgique était de retour en demi-finale de la Coupe Davis.

Faisant partie du dernier carré, la Belgique retrouve l’avantage de jouer à domicile. Pour recevoir la solide équipe argentine, la fédération francophone de tennis choisit la mythique salle de Forest National pour arène. Un choix qui a plu à pratiquement tous les joueurs et qui allait également répondre aux attentes. Encore une fois de la partie, la chance a de nouveau choisi le camp belge. L’Argentine a débarqué à Bruxelles à la fin du mois de septembre sans Juan Martin Del Potro et Juan Monaco, tous deux blessés.

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Les gauchos présentaient malgré tout une équipe très homogène et bien équilibrée, mais ces deux battants auraient pu apporter un plus. Et donc, ce sont les joueurs et les supporters belges qui s’en sont chargés en faisant de Forest National un enfer déchaîné pendant trois jours. Le chant des supporters faisait plaisir à entendre.


C’est du Belge

Le sacre de l’Angleterre après sa victoire sur la Belgique ! Andy Murray fête son triomphe entouré de son équipe.

Le rideau tombe La fédération flamande Tennis Vlaanderen était chargée d’organiser la bataille finale contre la Grande-Bretagne, mais trouver une salle qui réponde à toutes les exigences de la Fédération internationale de tennis n’était pas une tâche aisée. Elle a accepté un certain nombre d’accommodations, et le choix s’est finalement porté sur le Flanders Expo de Gand. L’organisation aurait aisément pu vendre beaucoup plus que les 13 000 tickets disponibles pour chacune des journées, mais elle a choisi de miser sur l’avantage de jouer à domicile et de n’autoriser que le nombre imposé de supporters britanniques – eux-mêmes à la recherche d’un premier titre en Coupe Davis depuis 1936. Tout cela a en tout cas mis une ambiance de feu, accentuée par une entrée en matière empreinte d’émotion et d’une belle mise en scène, avec une tombée de rideaux autour du court et une présentation des équipes face à une foule en délire.

Poignet anesthésié

David Goffin s’est affiché en patron sur la surface relativement rapide du court indoor et a infligé quelques bonnes gifles aux Argentins en remportant ses deux simples avec professionnalisme et décontraction. L’homme de cette rencontre fut cependant Steve Darcis. Le premier jour, le Liégeois de 31 ans a perdu une guerre d’usure contre Leonardo Mayer. Également aligné en double aux côtés de Bemelmans, il a livré quatre sets disputés, mais a su se ressaisir pour remporter le cinquième set et engranger un point décisif. Dans une ambiance rarement vécue – quelque 8000 fans inconditionnels de tennis s’étaient rendus à Forest malgré le dimanche sans voiture dans la capitale –, il est allé jusqu’à l’extrême et au-delà pour venir à bout de Federico Delbonis en quatre sets. Le niveau des décibels était supérieur à celui d’un concert en semaine à Forest National, et l’équipe belge était proche du délire. “C’est un moment unique dans l’histoire du sport belge”, a déclaré le capitaine Van Herck, et il avait raison. Pour la première fois depuis 1904, notre pays était en (vraie) finale de la Coupe Davis.

Contrairement à leurs matchs précédents, les Belges avaient bel et bien un joueur de renom face à eux en la personne d’Andy Murray. Un joueur vedette qui était en outre très motivé à l’idée de ramener la coupe et qui a obtenu à cet effet l’aide d’un talent émergent (Kyle Edmund) et d’un spécialiste du double (son frère Jamie). De plus, la chance n’était pas dans le camp belge pour une fois. Darcis s’est fortement blessé au poignet à l’approche de la finale et a donc dû être épargné le premier jour – Bemelmans ne s’est pas mal débrouillé face à Murray – avant d’être finalement aligné sur le court. Darcis est entré en piste dans le double aux côtés de Goffin, et c’est là que les Belges ont brièvement tendu la main à la victoire finale : ils n’ont toutefois pas pu tenir le break d’avance dans le troisième set, après quoi le poignet anesthésié de Darcis n’a pas permis un meilleur résultat.

Toucher la coupe La décision finale revenait à un Andy Murray supérieur qui a assuré le point d’orgue britannique en pratiquant un tennis sans égal dans un cadre superbe et en ne laissant aucune chance à Goffin. L’équipe belge avait tout donné, était allée très loin (émotionnellement et physiquement) et avait versé des larmes sur les épaules du roi Philippe et de la reine Mathilde. Le public était fier de son équipe, mais le sacre lui échappait. “Notre rêve a été durement brisé”, explique Van Herck. “Nous avons presque pu toucher la coupe.” Personne ne croyait ou ne réalisait qu’ils auraient une nouvelle chance à peine deux ans plus tard.


24-26 novembre 2017 France – Belgique 3-2 Stade Pierre Mauroy, Lille, France De magnifiques coulisses, des fans frénétiques, une Belgique qui tend la main vers la victoire finale, un Steve Darcis qui ne disposait pas de toutes ses capacités et des scènes d’émotion au terme de la rencontre. La deuxième finale de notre pays en trois éditions fut à bien des égards une copie de la première. La Belgique a une nouvelle fois perdu de justesse face à un pays à la riche histoire tennistique et est passée une nouvelle fois à deux doigts de l’exploit. Le duel entre voisins dans le stade de football de Lille était indubitablement une grande fête du tennis et une promotion de la Coupe Davis.

Surhomme Une blessure au coude qui était intervenue quelques semaines plus tôt et qui s’est avérée ensuite grave au point de provoquer un éloignement des courts pendant une demi-saison a empêché le “Shark” Darcis de croquer cette finale à pleines dents. Cependant, Monsieur Coupe Davis a une fois de plus montré son patriotisme et son âme de guerrier en permettant pratiquement à lui seul – il faut dire : le soutien du duo de double Bemelmans-De Loore était incroyable ! – de passer le premier tour face à l’Allemagne. Avec des victoires sur Philippe Kohlschreiber et surtout sur le très talentueux Alexander “Sascha” Zverev, Darcis a une nouvelle fois confirmé qu’il était capable de se surpasser dans cette compétition inter-pays. Personne ne misait cependant sur les chances des Belges dans l’assez vétuste Fraport Arena à Francfort. Goffin a préféré penser un peu à lui-même et déclarer forfait pour ce déplacement difficile. Une victoire surprise contre les frères Zverev, Kohlschreiber et Jan-Lennard Struff semblait impossible. Mais dès le premier jour, Darcis déchaîne ses démons et engrange le premier point belge en remportant le cinquième set sur un résultat de 7-6. Le tandem de double réédite l’exploit le samedi en brisant les espoirs des frères Zverev en cinq sets. Et le dimanche, le doyen de l’équipe a montré qu’il avait non seulement de bonnes jambes, mais aussi une incroyable intelligence tennistique pour garder sous sa férule un Zverev relativement peu expérimenté, et ce en quatre sets palpitants. Une performance formidable et la preuve que le fonctionnement de l’équipe belge constitue une plus-value par rapport à la classe individuelle de l’adversaire. Car, qui a été finalement le premier à envoyer ses félicitations à Francfort ? David Goffin…

Demi-finale : une habitude Le champion wallon était de retour pour les quarts de finale contre l’Italie à Charleroi. De même pour les fans belges qui sentaient la victoire des garçons en Coupe Davis. Ils ont en tout cas assuré une belle ambiance méridionale dans le Spiroudôme. Un autre intervenant était à nouveau de la partie : le facteur chance. Car le numéro un italien Fabio Fognini a déclaré forfait pour cette rencontre, de sorte que l’équipe italienne se retrouvait quelque peu déforcée dès le départ. Avec Andreas Seppi, Paolo Lorenzi et Simone Bolelli, la squadra avait beaucoup d’expérience, mais manquait tout de même d’un peu de génie et de qualité. Ces deux éléments, Goffin s’est chargé de les amener tout seul et de porter le marquoir au score décisif de 3-1 le dimanche, et ce avec facilité et maturité. La Belgique faisait à nouveau partie du dernier carré de la Coupe Davis ; cela devenait presque une habitude. 124 PLAY TENNIS

Goffin à l’œuvre Le Palais 12 sur le plateau du Heysel était l’endroit idéal pour le combat de titans contre l’Australie. Les Aussies sont venus à Bruxelles avec une équipe très motivée, emmenée par leur capitaine et champion de Coupe Davis, Lleyton Hewitt. Il pouvait compter sur Nick Kyrgios qui s’était fixé comme objectif personnel de mener son pays au Saint-Graal. Étonnamment, Hewitt a préféré la fourmi ouvrière John Millman au talentueux Thanasi Kokkinakis dans l’équipe, mais ce dernier revenait aussi d’une longue période d’absence pour blessure. C’est aussi plus ou moins ce qui est arrivé à Goffin. Il avait œuvré tant bien que mal à sa remontée depuis sa blessure à la cheville à Roland-Garros, et ce doute transparaissait encore un peu le premier jour de la rencontre. Le numéro un belge a dû batailler d’arrache-pied pour venir à bout de Millman. Aidé par un excellent public – qui lui aussi a mis le paquet pour préserver l’ascendant face aux fans australiens ! –, il est tout de même parvenu à ses fins. Darcis s’est ensuite démené comme à son habitude, mais face à un Kyrgios déchaîné et à son phénoménal service, il n’y avait rien à faire dans les deux derniers sets de ce match en cinq sets.

Tac au tac Le capitaine Van Herck a sacrifié son double – Joris De Loore avait dû renoncer juste avant la rencontre à cause d’une blessure au ménisque et le duo Degreef-Bemelmans ne faisait pas le poids face aux spécialistes Peers-Thompson – pour avoir un tandem frais et dispos sur le court le


C’est du Belge

Après la défaite de 2017, les Belges n’ont pas d’autre choix que d’essayer à nouveau... dimanche. Cela a fonctionné à merveille. Goffin a tout d’abord joué un match sans précédent contre Kyrgios, après quoi Darcis a mis la cerise sur le gâteau en remportant une fois de plus le point décisif (contre Thompson). Le toit du Palais 12 tremblait, tellement l’ambiance était fantastique. “En tant que capitaine, je ne peux qu’être fier de ce que l’équipe et le public ont réalisé ici”, dit Van Herck exprimant ouvertement ses éloges. “Cette finale est aussi une belle réponse aux critiques qui disaient il y a deux ans que nous étions arrivés en finale par chance uniquement. Maintenant, nous allons en France pour gagner.”

Stade de football = arène de tennis Les Belges n’ont pas eu à voyager très loin pour assister à cette finale. La moitié du magnifique temple du football (OSC Lille) a été transformée en une fantastique arène de tennis dans laquelle 27 000 fans enthousiastes ont vécu un merveilleux week-end. Le public noir-jaune-rouge n’était pas en reste et s’est déplacé en masse dans la ville de Villeneuve d’Asq, dans le nord de la France. Le premier jour surtout, le match dans le match s’est conclu en faveur des supporters belges. À un point tel que le capitaine français Yannick Noah s’est fendu d’une remarque passablement cynique : “Nous avons obtenu ce à quoi nous nous attendions : 3500 Belges enthousiastes, 3500 fans français et 20 000 personnes venues voir du tennis.” Cette remarque allait inciter le public local à se faire davantage entendre les

deux jours restants du week-end et à encourager plus fort l’équipe locale vacillante. Avec le résultat que l’on connaît. Il faut dire que les amateurs de tennis ont vu deux matchs relativement unilatéraux le premier jour. Après sa finale aux Masters de Londres, et malgré la fatigue, Goffin a joué sur un nuage et n’a laissé aucune chance à son ami Lucas Pouille. Malheureusement, c’est aussi ce qu’a fait Jo-Wilfried Tsonga avec un Darcis désemparé. Les débats concernant la composition du duo belge – le duo habituel Bemelmans-De Loore – sont allés bon train avant, pendant et après le double, mais cette combinaison s’est finalement révélée la seule possible puisque Goffin voulait jouer avec Darcis uniquement, mais que ce dernier n’était pas capable de jouer trois matchs en un week-end. Si le Limbourgeois et le Flamand oriental avaient saisi leur chance – avec un set partout et une avance de 4-1, les Français désespérés (GasquetHerbert) semblaient au bord du gouffre –, on n’en aurait alors plus parlé par la suite. Après cette défaite en quatre sets en double, les Belges ont entamé la dernière journée sur un score à la traîne.

2015, 2017, 2019 ? On connaît l’histoire : Goffin s’est montré étonnamment fort contre Tsonga et Darcis incroyablement faible (à cause de ses capacités physiques réduites) contre Pouille. La France était en délire et a empoché son dixième titre de Coupe Davis. La Belgique n’a pas d’autre choix que d’essayer à nouveau. Rendez-vous l’année prochaine ?


Depuis près de quarante ans, Lesuco s’est imposé en leader de la construction et l’aménagement de terrains de tennis en Belgique. Une expérience qu’ils ont su développer en tant qu’entrepreneur général dans de nombreuses structures sportives présentes dans le royaume et qui les place désormais comme un acteur incontournable de ce secteur d’activité. Ce n’est pas moins qu’une équipe de 35 personnes qui est spécialement dédiée à ce type de réalisations. Nous vous proposons un coup de projecteur sur cette entreprise Belge implantée à Gembloux et Huldenberg. Par Jeff Ribas C’est en 1977 que l’aventure Lesuco a commencé. Spécialisés alors dans les terrains de tennis avec la particularité d’être les seuls entrepreneurs à pouvoir réaliser l’ensemble des surfaces en répondant le plus possible aux attentes des clubs de tennis, à ces membres ou aux particuliers en proposant : des revêtements de briques pilées, des gazons synthétiques et tous ses dérivés, les terrains

en caoutchouc plus souples pour les articulations, et tous les terrains en dur qui ont l’avantage de demander moins d’entretien et sont disponibles plus rapidement après la pluie. Lesuco est d’ailleurs le distributeur belge de la marque de résine Greenset, considérée comme la meilleure résine au monde. Elle est notamment utilisée pour tous les Masters, les tournois ATP les jeux olympiques ou bien encore les coupes Davis. Les terrains de l’AFT à Mons sont par exemple équipés avec ce revêtement. Dans la dernière famille de ces matériaux on retrouve pour les intérieurs, des solutions de tapis en velours qui connaît un fort développement actuellement. Tous ces projets sont gérés dans leur entièreté. En plus de l’aménagement des terrains, permanents et éphémères, Lesuco coordonne également l’éclairage, l’arrosage, les clôtures et les accessoires exogènes à ces structures. Leur savoir-faire s’est rapidement diversifié vers d’autres constructions sportives. Leurs secteurs d’aménagement est aujourd’hui présent dans la plupart des réalisations de terrains de sports tel que le football, synthétique et naturel, avec par


exemple le Football Belgian Center de Tubize, le lieu d'entraînement des Diables Rouges, le Hockey et le rugby, les pistes d’athlétisme (au stade roi Baudoin entre-autre) ou plus récemment le padel.

Le Padel, la nouvelle tendance Voilà un jeu qui a vu le jour en amérique centrale et qui après son arrivée en europe via l’Espagne, a vu son nombre d’adhérents supplanter ceux du tennis et se hisser en seconde position des sports pratiqués dans ce pays juste derrière le football. Il connaît un véritable essor et un engouement certain, notamment auprès des joueurs de tennis de par son approche et de son mix avec le squash. Bon nombre d’entre-eux ont sauté le pas vers cette nouvelle discipline qui ne cesse de se développer. Fort de son expérience d'entrepreneur averti et avisé, Lesuco a saisi la balle au bon très rapidement afin de se positionner comme un des principaux acteurs de la construction de ces terrains d’un nouveau genre. En effet, de par ses dimensions idéales de 20m sur 10m , un filet et deux carrés de service qui constituent le champ (pas de lignes de couloir, pas de lignes de fond de court), il était évident que le succès de ses structures ne se fassent pas attendre en Belgique. La plupart des clubs de tennis ont d’ailleurs très vite compris cette tendance en proposant cette activité qui permet une installation de trois terrains de jeu en lieu et place d’un seul terrain de tennis. Lesuco accompagne ses clients avec une formule clé en main qui va de la conception à la réalisation de ses terrains de Padel, et une étude poussée permettant une optimisation totale de ses espaces sportifs. Bien au delà du tennis et du Padel, Lesuco est désormais un entrepreneur général définitivement voué au sport dans son intégralité. Ses réalisations sont présentes sur tout le territoire, et ne cessent de s'accroître au fil des ans que ce soit sur des terrains multisports ou dédiés, mais encore sur des agencements sportifs en milieu urbains ou dans des parcs. Il ne fait aucun doute que vous avez déjà certainement bénéficié de leur savoir-faire à Bruxelles, Anvers, Mons, Louvain la Neuve pour ne citer qu’elles, sans forcément l’avoir su, c’est chose faîte ! www.lesuco.be

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La belle histoire du Léo

Quels sont les clubs qui peuvent se targuer d’être au top du sport belge depuis plus de cent ans ? Quels sont les clubs ayant marqué l’histoire du sport belge dans 3 disciplines différentes (football, tennis, hockey) ? À ma connaissance, il n’y en a pas beaucoup. C’est dire si le Royal Léopold Club peut fêter dignement son 125e anniversaire. Tournoi de bridge, dîner de gala, tournoi de tennis, tournoi de hockey, soirée de clôture, il y en a eu, il y en a et il y en aura, tout au long de 2018, pour tous les goûts des 3.000 membres. Rendons donc hommage à cette icône du sport belge. Le club ucclois, avec ses 5 hectares de verdure, reste un havre de paix unique à Bruxelles…

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C’est du Belge


Léopold Club, 125 ans déjà… En 1891, Albert de Bassompierre s’inscrit à la section de tennis du Brussels. Il y fait la connaissance de jeunes Anglais qui s’adonnent au football, ce sport d’élite venu d’Angleterre et qui balbutie en Belgique. Le jeu lui plaît et, deux ans plus tard, il propose à des amis, eux aussi séduits, de fonder un club. C’est ainsi que le 11 février 1893 se réunissent chez lui la crème de la jeune aristocratie belge. Sous la présidence du capitaine Reyntiens, officier d’ordonnance de Léopold II, les onze jeunes pousses donnent à leur cercle le nom du Roi Bâtisseur. Ils constituent alors l’association de fait fondatrice du Léopold Club, premier club de football à Bruxelles (mais pas en Belgique).

De la Place au Parc Brugmann

qui gagne la médaille de bronze aux JO de Paris en 1900. Il est vice-champion de Belgique en 1902. En mai 1953, le foot quitte le Royal Léopold Club. Pour ce qui est du tennis, rappelons brièvement quelques grands noms : Paul de Borman, 9 fois champion de Belgique, Jean Washer, 8 fois champion de Belgique et classé 9e joueur mondial, son fils, Philippe Washer, 9 fois champion de Belgique et Jacky Brichant, 8 fois. Les exploits de ceuxci en Coupe Davis dans les années 50 sont encore dans nos mémoires. Et puis, évidemment, il y a le hockey. Le Léo compta, et compte encore, de très grands joueurs internationaux de hockey. À ce sujet, il suffit de rappeler les 14 titres des Dames, les 26 des Messieurs dont 9 consécutifs de 1964 à 1973. Un record.

Club ou entreprise ?

Dans les années 80, une augmentation de capital, Le “Léo”, comme on le l’obtention de subsides et surnomme familièrement, l’avènement du sponsoring s’installe en 1893 à la plaine vont permettre l’installation Tenbosch, sur un terrain, de bulles de tennis, puis la loué au Baron Georges couverture synthétique des Brugmann, qui s’étend de terrains de hockey. Suit l’ère la Chaussée de Waterloo moderne et ses discussions jusqu’à, en gros, la Place au sein du Conseil d’AdmiBrugmann (laquelle n’existe nistration à propos des opPhilippe Verdussen & Bernard Lescot, pas encore). Rapidement, tions du futur. Deux concepla nouvelle paire gagnante du Léopod ! l’urbanisation du quartier tions se heurtent : d’une part, se développe. Heureusement, le Baron Frédéric Brugmann celle des actionnaires dits de référence qui soutiennent un de Walzin, qui vient d’hériter de son oncle Georges, possède projet financièrement rentable de type Aspria, un peu comme d’autres terres sur la belle commune d’Uccle. En 1901, le Léo à la Rasante, et, d’autre part, celle des petits porteurs, plus s’installe donc au Parc Brugmann. C’est toujours son empla- nombreux mais plus difficiles à réunir, qui, sous le vocable cement actuel, au bas de l’Avenue du Tennis, devenue l’Ave- “Les Amis du Léo”, se battent pour sauvegarder les traditions nue Dupuich. Les dirigeants procèdent aussitôt à d’impor- du club. Après une véritable passe d’armes, le projet des “Amis tantes plantations qui font du Léo l’un des plus beaux clubs du Léo” l’emporte. d’Europe. C’est ensuite – probablement en 1904 – que les installations accueilleront la section de hockey. Sous la houlette de Bernard Lescot, les travaux sont entamés début 2009 et le “Léo nouveau”, relooké, est inauguré à l’automne de la même année. À cette occasion, Philippe Verdussen – entretemps devenu Président du Conseil et qui, avec d’autres, avait porté le projet – rappelle que le Léo doit Le Léo est l’un des 10 clubs fondateurs de l’Union Belge (ma- “rester un club avec des membres et non devenir une entretricule 5). Il prend part en 1895 au premier championnat de prise avec des clients”. Tel est et doit demeurer, au-delà de la Belgique de football. Il est représenté dans l’équipe belge rentabilité de l’actionnariat, son objectif de toujours.

Du foot au hockey en passant par le tennis

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La banque d’un monde qui change 132 PLAY TENNIS


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