L'Aquitaine, quelle économie pour demain ?

Page 1

Document de travail 5 mai 2011



Sommaire

SOMMAIRE .................................................................................................................................. 3

SYNTHESE .................................................................................................................................... 5

INTRODUCTION ............................................................................................................................ 7

LES CARACTERISTIQUES INTRINSEQUES DE L’AQUITAINE ............................................................... 9 LES ATOUTS PLURIELS DE L’ AQUITAINE ............................................................................... 11 LES POINTS FAIBLES DU TERRITOIRE ET DES ENTREPRISES .................................................... 20

L’ AQUITAINE AU CŒUR DE L’ECONOMIE MONDIALE .................................................................. 31 DES OPPORTUNITÉS À SAISIR … ........................................................................................... 33 … DANS UN CONTEXTE MONDIAL MENAÇANT ..................................................................... 42

LES DEFIS ET LES ENJEUX DE LA REGION AQUITAINE POUR 2011 – 2016 ....................................... 55

ANNEXES.................................................................................................................................... 67

3

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Source : INSEE 2011, Tableaux économiques de l’Aquitaine

4

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Synthèse Ce document présente un diagnostic interne et externe de l’Aquitaine et dégage les grands enjeux stratégiques de la région pour les cinq prochaines années. Il a été élaboré à partir :  des Carnets de notes de l’économie aquitaine, élaborés par la CCIR Aquitaine (voir page 9),  des analyses menées par les directeurs généraux des CCI et de la CCIR Aquitaine, mettant en évidence les fondamentaux de la région1.

 Le diagnostic interne fait ressortir les caractéristiques intrinsèques de l’Aquitaine à travers ses forces et ses faiblesses structurelles. Quatre forces et cinq faiblesses ont été retenues : Forces

   

Faiblesses

Attractivité du territoire Ressources naturelles Diversification sectorielle Grands pôles de compétence

    

Déséquilibre démographique Qualification insuffisante Infrastructure de transport Taille des entreprises Diversification des exports

 Le diagnostic externe met en exergue les opportunités et les menaces liées aux évolutions prévisibles de l’environnement économique global lors des cinq prochaines années. Ce diagnostic part du constat que l’ensemble du tissu économique aquitain est soumis aux fluctuations socio-économiques tant nationales qu’européennes ou internationales. Les opportunités sont potentiellement porteuses de croissance pour l’Aquitaine tandis que les menaces de l’environnement pourraient freiner son développement. Trois grandes opportunités et quatre menaces sont retenues : Opportunités

  

Menaces

Economie de la connaissance Economie verte Croissance des pays émergents

   

Concurrence des pays émergents Crise non terminée en Europe Hausse des prix du secteur primaire Contraction des finances publiques

 Le croisement des caractéristiques propres au territoire aquitain (forces / faiblesses) avec les évolutions prévisibles de l’environnement économique global (opportunités / menaces) permet de dégager quatre mots clefs qui définissent et synthétisent les grands enjeux stratégiques auxquels l’Aquitaine va être confrontée dans les prochaines années : ATTRACTIVITE

COMPETENCES

DIVERSIFICATION

ADAPTATION

1

Neuf fondamentaux ont été définis : le taux d’emploi, la croissance des entreprises, le développement du secteur industrie et du secteur high-tech, l’attraction d’entreprises et la promotion des activités en région, l’internationalisation, le tourisme, l’économie de la connaissance, le développement durable, les infrastructures.

5

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


L’attractivité de l’Aquitaine représente son principal moteur de croissance actuel et à venir. L’attractivité naturelle de la région en termes démographique et touristique joue un rôle important dans la croissance du secteur tertiaire (commerce, habitat, etc.). Les ressources naturelles et le potentiel de développement durable de l’Aquitaine, ainsi que les grandes compétences régionales favorisent l’attraction des entreprises et des capitaux étrangers et renforcent le dynamisme du tissu économique local. La croissance externe fondée sur l’attractivité pourrait être cependant plus forte si les compétences étaient plus importantes. Un des freins à la croissance vient, en effet, d’une qualification insuffisante de la main d’œuvre et de la taille limitée des entreprises (vecteur de lacunes dans les compétences liées à l’innovation, à l’international et à l’ensemble des activités nécessitant d’atteindre une taille critique). L’inégale répartition des compétences rend cette problématique particulièrement sensible dans certaines parties rurales du territoire aquitain. L’adaptation de l’économie aquitaine à la nouvelle donne mondiale passe en partie par la résolution de ces carences de compétences, mais aussi par l’accroissement de la taille des PME-PMI, synonyme de recapitalisation et de plus grande capacité à financer l’innovation et le développement international. La structure du commerce aquitain tourné vers les pays européens à faible croissance et situation de crise latente est en effet dangereuse. Un redéploiement vers les pays émergents en forte croissance s’avère nécessaire. Une telle adaptation réclame néanmoins un effort dans les infrastructures de transport afin d’assurer une meilleure compétitivité au tissu économique aquitain, notamment dans l’industrie. Cette adaptation du tissu économique aquitain doit se faire dans le respect de la diversification des activités régionales. L’Aquitaine possède en effet un équilibre appréciable entre les activités primaire, secondaire et tertiaire et entre des secteurs de pointe et des secteurs plus traditionnels. Il convient alors de gérer les conflits d’usage de l’espace afin de conserver cet équilibre source de protection face aux aléas de la conjoncture économique. Rappelons que seuls les territoires (ou les pays) les mieux diversifiés ont résisté à la crise économique.

6

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Introduction Les CCI sont des établissements publics dont la mission principale est le développement économique du territoire où elles sont situées. La loi du 23 juillet 2010, et son décret d'application du 1er décembre 2010, imposent aux chambres de commerce et d'industrie de région :  d'élaborer une stratégie régionale applicable à l'ensemble de leur circonscription,  de contribuer aux politiques régionales de développement économique menées par l’Etat et les collectivités territoriales. L’objectif de ce document est de définir les enjeux et les défis de l'économie de l'Aquitaine de demain. Il est fondé sur un diagnostic, le plus précis possible, de la situation économique de l’Aquitaine, établi à partir d'un outil créé par la CCIR Aquitaine, appelé Carnet de notes de l’Economie Aquitaine2. Le Carnet de notes de l’économie Aquitaine répond à un double objectif :  identifier des points forts et des points faibles pour le territoire et pour les entreprises au niveau régional ;  définir des « fondamentaux économiques communs » à toutes les circonscriptions consulaires et devant être améliorés. En effet, l’identification des forces et des faiblesses de l’économie régionale, confrontée aux opportunités et menaces de l’environnement national, européen et mondial va permettre de mesurer le potentiel de l’Aquitaine à faire face aux mutations socio-économiques des cinq prochaines années. Ce potentiel régional permet de faire apparaître à la fois les axes forts sur lesquels la région peut consolider sa croissance économique, ainsi que ses fragilités à court et moyen terme. Cette analyse devra aboutir à la définition d’une stratégie applicable à l’ensemble de l’Aquitaine et des actions à mettre en œuvre pour les cinq prochaines années (2011-2016). Le programme d’actions qui en découlera permettra d’accroître les forces de l’économie aquitaine et d’atténuer les faiblesses identifiées.

2

Le Carnet de notes de l’économie Aquitaine propose des indicateurs répartis  en 9 catégories différentes : démographie, emplois, niveau de vie, entreprises, compétitivité, internationalisation, attractivité, économie de la connaissance, développement durable ;  avec 5 niveaux géographiques de comparaison :  Aquitaine-France métropolitaine / Aquitaine-France (hors Île-de-France),  Aquitaine et ses départements,  Aquitaine et trois régions françaises de référence (Midi-Pyrénées, Pays-de-la-Loire et RhôneAlpes),  Aquitaine et trois régions en Europe (Darmstadt (Land de Hesse), Pais Vasco, Emilia Romagna),  Aquitaine et deux Etats européens (Finlande et Irlande).

7

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


8

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Les caractéristiques intrinsèques de l’Aquitaine

9

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


10

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


LES ATOUTS PLURIELS DE L’ AQUITAINE Un territoire attractif pour les populations et les entreprises UN SOLDE MIGRATOIRE POSITIF DANS L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE 6e région française avec plus de 3 millions d'habitants Aquitaine 3,2 millions d’habitants France métropolitaine 62,5 millions d'habitants Source : INSEE-Population au 01/01/2009

L’Aquitaine connaît une croissance démographique qui ne se dément pas depuis 1999 : gain de 25 092 habitants entre 2008 et 2009 soit un taux de croissance de 0,8 %, largement supérieur à la moyenne nationale (+ 0,5 %). Les nouvelles populations s’installent principalement sur le littoral (dans les Landes en particulier) mais également dans les départements les plus ruraux (Dordogne, Lot-et-Garonne). Cet accroissement est dû à un fort excédent migratoire : il compte pour 90 % de la croissance de la population aquitaine, tandis qu’au plan national, celle-ci dépend majoritairement de l’accroissement naturel. Une région très attractive Aquitaine (en %) Taux de variation annuel de la population entre 1999 et 2010 : dû au mouvement naturel dû au mouvement migratoire Source : INSEE

France (en %)

Rang de l’Aquitaine en France métropolitaine e

+1

0,6

4

+ 0,1 + 0,9

0,4 0,2

15 e 4

e

Une densité de population en deçà de la moyenne nationale Aquitaine France

77,5 hab. / km² 114,9 hab. / km² -

Source : INSEE Estimations localisées de population – 2009

11

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


A L’HORIZON 2040 : DES TERRITOIRES AQUITAINS TOUS ATTRACTIFS Selon les projections de population réalisées récemment par l’INSEE3, la population de tous les départements aquitains sera en hausse entre 2007 et 2040. La croissance de la population sera plus élevée dans les départements qui étaient jusque là moins dynamiques : la Dordogne et le Lot-et-Garonne, surtout grâce à un solde migratoire positif et élevé. La croissance démographique se maintiendra dans les trois autres départements de la région, mais de manière plus modérée.

UNE REGION QUI ATTIRE LES INVESTISSEURS ETRANGERS 31 projets d’investissements étrangers ont été menés en Aquitaine en 2010, soit 10 projets supplémentaires par rapport à 2009. En nombre de projets, l’Aquitaine est la 7e région française et totalise une part de 4 % du total des projets français. Le nombre de projets n’est relativement pas très important en Aquitaine, mais leurs retombées en termes de développement économique sont importantes : 1 350 emplois ont été créés ou maintenus dans la région grâce à ces projets. La dynamique de l’investissement étranger est intéressante pour l’Aquitaine car depuis 2003, elle fait partie des premières régions françaises pour la progression du nombre de projets étrangers accueillis.

Concernant la qualification des projets aquitains en 2010, la majorité d’entre eux a concerné la fonction de production. 7 projets ont été menés par des entreprises étrangères du secteur de l’énergie et du recyclage et 3 par des entreprises d’équipements médicaux.

3

INSEE Aquitaine, n°192, décembre 2010, « Aquitaine 2040 : vers les 4 millions d’habitants »

12

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Source : AFII, Bilan 2010 des investissements étrangers en France, 2011

Cependant, les investissements étrangers, s’ils sont un atout stratégique et économique majeur pour une région, constituent également un risque de dilution des prises de décisions et des avantages technologiques des entreprises. Plus de 350 entreprises aquitaines accueillent en 2010 une participation étrangère. Pour 65 % d’entre elles, la participation étrangère se monte à 70 % du capital ou plus. (Source : Répertoire des entreprises à capitaux étrangers en Aquitaine, juin 2010, CCIR Aquitaine).

13

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Des ressources naturelles importantes à exploiter durablement L’ESPACE AQUITAIN Avec un territoire de 41 300 km2, l'Aquitaine est la 3e région de France par la superficie et la 18e au sein de l'Union Européenne (271 régions).

LA FORET  Une filière majeure dans l’économie et l’aménagement du territoire aquitain :4   

1 800 000 hectares (43 % du territoire aquitain), 34 000 emplois, 2,6 milliards euros de chiffre d’affaires.

 Un rôle majeur en matière de développement durable : la forêt permet de stocker du CO2 (15 millions de tonnes par an), de réguler les éléments naturels tels que le climat et l’hydrologie.

 Une forêt de qualité Plus de la moitié de la surface forestière de l'Aquitaine est certifiée (PEFC–Programme de Reconnaissance de Certification Forestière). Cela concerne plus de 10 000 propriétaires forestiers et plus de 1 000 entreprises. L’Aquitaine est de fait la 1ère région française de forêts certifiées.

LA BIODIVERSITE Près de 20 % du territoire aquitain sont soumis à un ou plusieurs inventaires (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique–ZNIEFF ; NATURA 2000 ; Zone d'Intérêt Communautaire pour les Oiseaux–ZICO). Deux parcs naturels régionaux occupent 10,27 % du territoire aquitain.

LES RESSOURCES ET CONSOMMATIONS EN EAU 1,2 milliard de mètres cubes d'eau sont prélevés en Aquitaine pour tout type d'usage (agriculture, industrie, consommation humaine). Au cours des dix dernières années, l'industrie a réduit d’un tiers ses prélèvements d'eau.

4

Source : Plan climat aquitain, 2007

14

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


LES CONFLITS D'USAGE DE L'ESPACE Au cours des dix dernières années, il faut noter en Aquitaine une disparition des terres agricoles à un rythme plus important que l'accroissement de sa population. L’Aquitaine est une région traditionnellement orientée vers les activités primaires et elle est la région française dans laquelle la disparition des terres agricoles est la plus forte. La population implantée sur le littoral aquitain s'est accrue deux fois plus vite que la population de l'ensemble de l'Aquitaine au cours des trente dernières années. Les principaux conflits d'usage (touristique, industriel, agricole, ostréicol, etc.) se concentrent sur deux zones : le Bassin d'Arcachon et la côte Sud Landes basque.

15

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Une diversification sectorielle riche UNE ACTIVITE INDUSTRIELLE DANS DES SECTEURS DE POINTE Il s’agit notamment de :

 l’aéronautique, spatial, défense, avec la spécificité régionale de la complémentarité entre les aspects civils et militaires ;

 le laser, avec la construction d’un centre d’intérêt mondial, le Laser Megajoule, en Gironde (le Barp) ;

 la chimie-santé-pharmacie élargie à des domaines à forte intensité technologique (nutrition, cosmétiques) ;

 la filière géoscience et l’industrie pétrolière ;  le secteur forêt-bois-papier même s’il connaît des difficultés structurelles mais également conjoncturelles (crise à l’international, tempêtes successives) ;

 les filières en émergence qui bénéficient du potentiel de développement durable de l’Aquitaine (la glisse, l’habitat durable, le tourisme). Cette diversification est source de croissance car l’offre de produits est potentiellement importante et attractive dans les secteurs existants. La structuration de ces secteurs et leur degré d’intégration au sein d’une même filière peuvent être considérés comme des sources de compétitivité. La présence sur le territoire de grands donneurs d’ordres publics/privés permet l’organisation efficace des sous-traitants de rangs différents de la filière aéronautique, spatial, défense dans la région, même si cela pose aussi quelques limites.

DES SECTEURS TRADITIONNELS POURVOYEURS D’EMPLOIS En termes de nombre d’emplois et de spécialisation, on observe quelques tendances lourdes en Aquitaine depuis 1999.  le maintien de la spécialisation dans certaines filières industrielles, notamment les industries agroalimentaires, du travail du bois, de la chimie, de la pharmacie, ainsi que la construction ;

 le renforcement de l’activité commerciale en Aquitaine qui a créé 17 659 emplois en neuf ans ;

 la croissance des activités liées aux services aux entreprises :

16

en amont, le nombre des emplois dans les activités scientifiques et techniques, les services administratifs et de soutien a progressé de 29 % en neuf ans,

en aval, le nombre de salariés des transports est supérieur à 55 000 depuis neuf ans,

et aux services à la personne, dans lequel le nombre d’emplois a augmenté de 16 % en neuf ans pour atteindre plus de 67 600 emplois en 2008.

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


LE PARC D’ENTREPRISES PAR MILLIERS D’HABITANTS : UNE FORCE AQUITAINE Nombre d’établissements industriels, commerciaux et de services* Nombre d’établissements Nombre d’établissements / milliers d’habitants Aquitaine 238 248 74,5 France 4 510 317 71,8 Source : INSEE – CLAP 2008.* y compris administrations- hors agriculture.

En termes de nombre d’établissements (hors agriculture), l’Aquitaine est la 3e région française après Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec 5,3 % du total national. Le nombre d’établissements rapporté à la population est performant en Aquitaine. Il s’établit à près de 75/1 000 habitants, alors qu’il n’est que de 72/1 000 habitants au niveau national.

UNE REGION DOTEE D’UN ESPRIT ENTREPRENEURIAL FORT

Le taux particulièrement élevé de création d’entreprise en Aquitaine est un facteur positif. Il est de 17,9 % en 2010 (la même part que pour la France hors Ile-de-France). Durant les six dernières années, la création d’entreprise a évolué de manière positive en Aquitaine (+ 133 %), suivant globalement le même rythme que la progression nationale (+ 145 %). Près de 32 400 entreprises nouvelles ont été créées en 2010 en Aquitaine, soit + 0,7 % par rapport à 2009. Cette évolution positive est due à la progression des créations d’entreprise sous le régime de l’auto-entrepreneur (+ 2 % en un an). Sans cette catégorie, le nombre de créations d’entreprise diminue en Aquitaine, avec – 1 % entre 2009 et 2010. 59 % des créations aquitaines ont été faites sous le régime de l’auto-entrepreneur en 2010, ce qui est stable par rapport à cette même proportion en 2009 (58 %). Ce sont les services en général qui ont le plus bénéficié de cette dynamique en 2010, comme cela était le cas en 2009. C’est particulièrement vrai pour le commerce et de l’hôtellerie-restauration : ce secteur a totalisé 28 % du total des créations. Le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques et de services administratifs que le nombre de créations a été le plus important (19 %). De fortes disparités départementales existent concernant la création d’entreprise en Aquitaine. En terme d’évolution (en prenant l’année 2000 comme référence base 100), les Landes et la Dordogne sont les départements dans lesquels le nombre de créations a augmenté le plus significativement entre 2000 et 2008. Depuis 2009, les taux de création les plus significatifs sont relevés dans les départements de la Gironde (20 %) et des Landes (19 %). La contribution de l’auto-entrepreneuriat à la croissance reste à confirmer. Ce régime encore récent est difficile à évaluer pour l’instant. Au plan national, plus d’un autoentrepreneur sur deux n’a pas déclaré de chiffre d’affaires en 2009. Il est possible qu’ils n’aient démarré leur activité qu’en 2010, mais les données ne sont pas encore disponibles.

17

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


De grands pôles de compétence adossés à l’enseignement supérieur POLES ET CLUSTERS L’Aquitaine est riche en dispositifs d’accompagnement des pouvoirs publics à la compétitivité et à l’innovation, comme le montre le nombre important de pôles de compétitivité, de clusters et de projets de regroupements en cours.

4 pôles de compétitivité reconnus au plan national voire international

7 grappes d’entreprises sélectionnées au plan national par la DATAR

L’Aquitaine compte 4 pôles de compétitivité :

(Données mars 2011)

 AEROSPACE

VALLEY, pôle mondial pour l’aéronautique, spatial, systèmes embarqués entre l’Aquitaine et Midi-Pyrénées ;

 ROUTE DES LASERS, orienté sur l’optique, lasers, photonique et applications, localisé au Barp ;

 XYLOFUTUR, orienté sur l’exploitation forestière, la transformation du bois ;  AVENIA, orienté vers l’énergie environnement, qui fait partie des six nouveaux pôles labellisés en mai 2010 en France dans le domaine des éco-technologies. L’Aquitaine compte également 7 grappes d’entreprises sélectionnées au plan national par la DATAR 5:

 ESKAL EUREKA, matériaux, maîtrise de l’énergie, chantier (Biarritz) ;  AQUI O THERMES, thermalisme, santé, tourisme (Dax) ;  EUROSIMA CLUSTER GLISSE, métiers des sports de glisse (Capbreton) ;  INNO’VIN, filière vitivinicole (Bordeaux) ;  TOPOS AQUITAINE, applications de navigation et positionnement par satellites (Bordeaux) ;  UZTARTU, cluster agroalimentaire du Pays Basque (Saint-Palais) ;  FRUITS ET LEGUMES, nutrition-santé (Agen). Constituées et dirigées principalement par des TPE-PME, les grappes d’entreprises ont un fort ancrage territorial et associent, selon les contextes, des grandes entreprises et des acteurs de la formation, de la recherche et de l’innovation. D’autres clusters ou regroupements d’entreprises existent en Aquitaine sur divers thèmes dont l’habitat durable, le tourisme, la santé et la nutrition, les TIC, les matériaux innovants, etc. L’Aquitaine compte 32 pôles d’excellence rurale (PER). Ceux-ci ont été labellisés sur deux générations. La première, en 2006, a mis en évidence 22 PER dans la région autour de quatre thématiques :  la promotion des richesses naturelles, culturelles et touristiques ;  la valorisation et la gestion des bio-ressources ;  l’offre de services et l’accueil de nouvelles populations ;  l’excellence pour les productions agricoles, industrielles, artisanales et de services localisés.

5

En France, 126 grappes d’entreprises ont été sélectionnées à l’issue des deux vagues de l’appel à projets (42 ère e au titre de la 1 vague en 2009 et 84 au titre de la 2 vague en 2010).

18

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


10 PER aquitains dit de 2e génération ont été labellisés en 2010. Ils répondent à deux types d’enjeux :  accroître la capacité économique des territoires ruraux ;  répondre aux besoins des populations dans le domaine des services au public en fonction des évolutions des territoires. Le plafond de l’enveloppe accordée à chaque PER, fixé à 1 million d’euros en 2006, a été relevé à 1,5 million d’euros en 2010.

UN ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REGIONAL RICHE ET VARIE  Aquitaine : 8e région française en termes de nombre d’inscrits dans l’enseignement supérieur, soit près de 5 % des inscriptions nationales avec environ 69 300 inscrits en 2008 ;

 Aquitaine : parmi les 10 régions françaises pour lesquelles le nombre d’inscrits dans l’enseignement supérieur a augmenté entre 2003 et 2008 (+ 3 %), en grande partie grâce au succès des écoles d’ingénieurs (+ 41 % d’inscriptions sur cette même période en Aquitaine contre seulement + 9 % au niveau national). Diplômes de l’enseignement supérieur : part de l’Aquitaine en France (2007) Diplômes d’ingénieur 2007

2002/2007 (%)

Master 2007

2002/2007 (%)

Aquitaine 3,2 + 44 5 France 27 520 +5 97 138 Source : données MESR-DGESIP/DGRI-SIES-C1, Rapport OST-2010

+ 12 + 38 traitements

Doctorat 2007

2002/2007 (%)

4,6 +1 11 036 + 28 MESR-DGESIP/DGRI-SIES-C1

et

OST .

Bon positionnement en termes d’efficacité du système d’enseignement supérieur :

 8e région française pour le nombre de diplômes d’ingénieur (3,2 % du total national) en 2007 ;

 5e région française pour le nombre de diplômes de master, à égalité avec Midi-Pyrénées (5 % du total national) en 2007 ;

 6e région française pour le nombre de diplômes de doctorat (4,6 % du total national) en 2007. Une initiative aquitaine : le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur de Bordeaux (PRES) Les universités d’Aquitaine ont créé le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur de Bordeaux (PRES), avec ses onze thèmes d’excellence bien définis6. 6 écoles d’ingénieurs universitaires de Bordeaux ont créé un Institut Polytechnique commun. Un plan campus a été défini (qui mobilise notamment le conseil régional). Une fondation a été créée et différents projets ont été déposés. Plusieurs centaines de millions d’euros supplémentaires vont donc être consacrés, en quelques années, à cet ensemble de projets.

6

Matériaux, optique/laser, technologies de l’information, sciences pour l’environnement, neurosciences, biotechnologies de la santé, santé publique, sciences archéologiques, sociétés et cultures des pays du Sud, sciences politiques et juridiques, économie et gestion.

19

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


LES POINTS FAIBLES DU TERRITOIRE ET DES ENTREPRISES Une répartition inégale des populations sur les territoires UN SOLDE DEMOGRAPHIQUE NATUREL DE L’AQUITAINE TRES BAS Avec un taux de variation annuel moyen de la population dû au solde naturel de + 0,1 % entre 1999 et 2010, 25 % des Aquitains ont l’Aquitaine se situe au 15e rang des régions françaises. Ce 60 ans ou plus taux est en deçà de la moyenne nationale qui s’établit à (22 % au niveau de la France) + 0,3 %. Il est négatif en Dordogne (- 0,3 %) et en Lot-et-Garonne (- 0,1 %). Il est de 0 % dans les Landes et en Pyrénées-Atlantiques. Il atteint + 0,3 % en Gironde. A l’horizon 2030, selon des projections de l’INSEE, l’âge moyen des Aquitains approcherait 45 ans (42,6 ans en France métropolitaine). 7 Le vieillissement de la population peut être un facteur de ralentissement de l’adaptation au changement. Une surreprésentation des plus de 60 ans (%) Aquitaine

France

Moins de 20 ans

22,6

24,9

20 à 59 ans

52,4

53,4

60 ans et plus

25,0

21,7

Source : INSEE – Population au 01/01/2008

UNE REPARTITION SPATIALE DIFFERENCIEE DES ACTIVITES Certains territoires plus ruraux sont à l’écart du phénomène de développement des centres urbains, économiques et technologiques aquitains. Leur développement penche plutôt du côté de la sphère tertiaire. Cette économie est certes porteuse d’emplois, notamment dans le secteur des services à la personne, mais ce sont des emplois à faible valeur ajoutée (peu de qualification, peu de compétences spécifiques). Le nombre d’emplois dans ce secteur a ainsi progressé de 16 % entre 1999 et 2008 pour atteindre plus de 67 600 emplois en 2008. Cependant, l’emploi généré par ces activités, de manière générale à faible valeur ajoutée, ne requiert pas un niveau élevé de qualification ni des compétences spécifiques. D’ici à 2020, 7 000 personnes pourraient potentiellement trouver un emploi dans ce secteur mais si l’on rapporte cela au faible temps de travail du secteur, cela correspond à 2 500 salariés en Equivalent Temps Plein. En outre la majorité de ces salariés serait employée par des particuliers.

7

-

Cf. les Seniors en Aquitaine » DRTEFP Aquitaine, janvier 2008

20

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


LA PREDOMINANCE DE LA SPHERE RESIDENTIELLE L’Aquitaine est une région où le premier pôle d’emploi est occupé par la sphère résidentielle, au détriment de la sphère productive. Cela peut s’expliquer notamment par le dynamisme démographique et le développement des activités liées au tourisme sur le territoire conjugués à un déclin de l’industrie constaté dans toutes les régions françaises. L’Aquitaine est la 18e région française selon l’importance de l’industrie dans l’emploi régional. En Aquitaine, l’emploi industriel représente 12,2 % de l’emploi régional. Cette proportion est en dessous de la moyenne nationale (13,9 %) et nettement plus faible que la moyenne des régions françaises hors Ile-de-France.

INEGALITES DES TERRITOIRES DEVANT L’EMPLOI L’enquête BMO (Besoins en Main-d’Oeuvre) réalisée par Pôle emploi fin 2010 souligne quelques faits marquants concernant l’Aquitaine en 2010 :

Plus de 104 000 projets de recrutements recensés, soit près de 22 % des entreprises aquitaines qui envisagent de recruter (contre 20 % au niveau national)

Deux bassins d’emploi moins dynamiques que le niveau régional : Bordeaux-Cubzacais (14,7 % d’entreprises envisageant de recruter) et Périgueux et le Nord-Est de la Dordogne (18,5 %)

Un bassin d’emploi très volontaire, la zone Bordeaux-Médoc, avec plus de 28 % des entreprises envisageant de recruter

Une proportion de recrutements jugés difficiles supérieure à la moyenne nationale : 42 % en Aquitaine contre 40 % au niveau national

Les difficultés de recrutement semblent plus marquées à l’intérieur de la région que sur le littoral

Trois bassins en situation critique dans lesquels plus de la moitié des projets de recrutement est jugé difficile par les employeurs : Bordeaux-Cubzacais, Libourne-Montpon-Sainte-Foy-la-Grande, Périgueux Nord-Est de la Dordogne

L’Aquitaine fait partie des régions françaises pour lesquelles le recrutement est fortement marqué par la saisonnalité, surtout pour les territoires à spécialisation touristique ou agricole

21

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Population active : une qualification insuffisante et une formation continue trop hésitante UN NIVEAU DE FORMATION DE LA POPULATION ACTIVE RELATIVEMENT FAIBLE Répartition de la population active selon le niveau de diplôme Nombre d’actifs Aucun diplôme

123 349

Diplôme de niveau CEP

36 613

Diplôme de niveau BEPC Diplôme de niveau CAP-BEP Diplôme de niveau bac général ou technique Diplôme universitaire 1er,

Part dans total régional (%) 12

2e

ou 3ème cycle, BTS-DUT

4

62 927

6

358 667

36

203 686

21

327 674

33

Source : Insee, Recensements de la population, données mises à jour en 2007

Le niveau de formation moyen des actifs aquitains est relativement faible :  plus d’un actif aquitain sur 10 n’a aucun diplôme ;  à peine plus de la moitié des actifs est d’une formation de niveau bac ou supérieur.

MOINS D’EMPLOIS SUPERIEURS EN AQUITAINE QUE DANS LA MOYENNE DES REGIONS FRANÇAISES

Répartition de la population active selon la catégorie socioprofessionnelle Aquitaine (%) Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants et chefs d'entreprise Cadres et professions intellectuelles supérieures Employés Ouvriers Professions intermédiaires Source : INSEE 2011, recensement de population 2006

Evolution 1999/2006

3,1 - 1 point 7,1 - 1 point 12,7 + 2 points 29,3 - 1 point 22,9 - 1 point 25,0 + 2 points

France (%) 2,0 5,9 16,0 27,9 22,6 25,7

Les cadres et professions intellectuelles supérieures constituent une catégorie sous-représentée en Aquitaine (13 % de la population active) par rapport au niveau national, bien qu’elle progresse au plan régional (+ 2 points entre 1999 et 2006).

22

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


LA FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE TROP PEU DEVELOPPEE Aquitaine : évolution du taux de participation des employeurs* (%) 2006 2007 2008 Aquitaine 2,32 2,38 2,5 France 2,88 2,94 2,92 *Le taux de participation est égal aux dépenses consenties rapportées à la masse salariale pour les entreprises de 10 salariés et plus. Source : Céreq, déclarations fiscales 2483.

En Aquitaine, les dépenses consenties par les chefs d’entreprise pour la formation continue de leurs salariés sont inférieures à la moyenne nationale. De fortes inégalités :

 les entreprises les plus importantes en nombre de salariés sont les plus enclines à former leur personnel (4,3 % de taux de participation pour les entreprises de plus de 2 000 salariés en 2008) ;

 les entreprises de 10 à 19 salariés ont un taux de participation de seulement 1,3 % en 2008, alors que la moyenne régionale est à 2,5 % pour l’ensemble des entreprises aquitaines et que le taux minimal légal national est fixé à 1,5 ) ;

 les hommes bénéficient de davantage de formations que les femmes, avec une proportion de 60 % contre 40 % en 200) ;

 les employés représentent, en nombre, la catégorie la plus formée en 2008, avec 26 % du total des effectif) ;

 les ingénieurs et cadres aquitains bénéficient davantage que les autres de formation continue, ils représentent 13 % de la population active mais constituent 20 % des effectifs formés au titre de la formation continue en 2008. L’Aquitaine est une région mieux dotée que la moyenne nationale pour les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) avec 3,2 centres pour 100 000 habitants en 2009.

23

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Des infrastructures de transport insuffisantes malgré de grands projets en cours Région située à la périphérie du cœur économique de l’Europe, dont le centre de gravité se déplace vers l’Est, l’Aquitaine accuse un important retard en matière d’infrastructures de transport modernes et efficaces, condition nécessaire à son attractivité et son accessibilité. Principales infrastructures de transport en Aquitaine

UNE DORSALE NORD-SUD EQUIPEE MAIS SATUREE L’Aquitaine a la particularité de concentrer les flux de transport, de voyageurs comme de marchandises sur la dorsale littorale Nord-Sud. Cet axe cumule un trafic de transit international en provenance de la Péninsule Ibérique et un trafic local lié à l’attractivité démographique du littoral et à la connexion entre les deux ensembles urbains les plus dynamiques : l’espace Bordeaux-Arcachon et la conurbation Bayonne-Anglet-Biarritz. L’ensemble des territoires de cet axe Nord-Sud subit des nuisances en termes de congestion, bruits, et pollution, sans contrepartie positive.

24

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Les travaux menés par la CERTA (Cellule Economique Régionale des Transports d’Aquitaine) montrent que « même dans le cas où tous les projets d’infrastructures de transport terrestre en Aquitaine sont réalisés conformément aux décisions du CIADT (Comité Interministériel de l’Aménagement et Développement du Territoire) du 18 décembre 2003, les hypothèses de croissance de trafic fondées sur les prévisions de développement économique démontrent que le réseau routier commence à manifester des signes d’insuffisance à l’horizon 2025 et le réseau ferroviaire ne pourra absorber plus de 7 % de la demande totale d’acheminement des marchandises.»

UNE ZONE INTERIEURE PARTICULIEREMENT ENCLAVEE Le devenir des territoires ruraux aquitains est affecté par la combinaison de la polarisation métropolitaine et de la littoralisation accélérée du territoire. La partie Est de l’Aquitaine souffre d’un sous-équipement et d’une mauvaise accessibilité qui pénalisent le développement économique et l’attractivité de ses territoires. Le défaut d’infrastructures locales et de connexion aux grands équipements régionaux (gares TGV, aéroports majeurs) compromet les perspectives de développement de ces territoires. Des projets d’infrastructures sont restés bloqués (mise à 2x2 voies sous forme d’autoroute concédée de la RN21 de Limoges aux Pyrénées), ou ont été abandonnés (contournement de Bordeaux). Le territoire aquitain possède un équipement en TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) sous-dimensionné (ex : cœur des villes) ou absent (Pyrénées, Dordogne, Landes, etc).

DES FORCES AQUITAINES  Des projets d’infrastructure ont enregistré des avancées indéniables :  

la mise en service de l’A65 Bordeaux -Mont de Marsan-Pau ; la LGV Sud Europe Atlantique, et ses prolongements vers le sud (Bordeaux-Espagne, Bordeaux-Toulouse, Poitiers-Limoges, desserte du Béarn et de la Bigorre à l’horizon 2020). Aujourd’hui, l’Aquitaine est tournée vers Paris ; demain, avec l’arrivée de la LGV, son hinterland s’élargira à l’Espagne et toute la Méditerranée. C’est un désenclavement que vont vivre Bordeaux et l’Aquitaine, les mettant à des rythmes quotidiens de villes comme Toulouse (1 h), Bilbao (1 h 30), Madrid (3 h 30) et Barcelone (2 h 30) ;

la grande vitesse ferroviaire, ce n’est plus seulement les LGV. Ce sont également les nouveaux services régionaux à grande vitesse (SRGV), futurs leviers de l’aménagement du territoire ;

la mise à 2X3 voies de l’A63 Salles-Saint-Geours-de-Maremne.

 Des équipements aéroportuaires, participant à l’ouverture de la région, à son rayonnement international et à son développement économique et touristique : Bordeaux-Mérignac, Biarritz-Anglet-Bayonne, Pau-Pyrénées, Bergerac-Dordogne-Périgord, Agen-la-Garenne et Périgueux-Bassillac.

 2 ports : le Grand Port Maritime de Bordeaux (7e port) et le port de Bayonne (9e port), aux potentialités importantes en termes de report modal des trafics de marchandises routiers.

25

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Une taille insuffisante des entreprises pour un développement efficace à l’international, vers l’innovation UN TISSU ECONOMIQUE DOMINE PAR LES TPE La taille relativement modeste de beaucoup d’entreprises aquitaines peut constituer un frein au développement de leur compétitivité. Seulement 8 % des établissements aquitains emploient plus de 10 salariés. Cette proportion est inférieure à la moyenne nationale (10 %), elle-même faible par rapport à d’autres pays européens plus industrialisés comme l’Allemagne, par exemple. Répartition des établissements aquitains par taille Nombre d’établissements 0 salarié 1 à 9 salariés 10 à 499 salariés 500 salariés et plus TOTAL

140 760 78 647 18 730 111 238 248

Part dans le total des établissements (%)

Aquitaine / France (%)

59,10 33,00 7,85 0,05 100

5,3 5,3 5,0 3,3 5,3

Source : INSEE – CLAP 2008

Cette limite de la taille critique des entreprises peut constituer un frein dans de nombreux domaines de développement pour :    

innover, se développer à l’international, participer à des appels d’offres et aux pôles de compétitivité, développer la formation continue des salariés, etc.

TAILLE CRITIQUE INSUFFISANTE POUR L’INTERNATIONAL

L’Aquitaine fait partie des régions dans lesquelles le tissu d’entreprises exportatrices est moyennement compétitif, avec des résultats nuancés selon les indicateurs. En 2010, 6 209 entreprises exportatrices, dont 11 % exportent pour la première fois (primoexportateurs). Avec 1 à 2 millions d’euros par entreprise exportatrice en moyenne, l’Aquitaine fait partie des 10 dernières régions françaises. Pour ce ratio, les petites et moyennes entreprises obtiennent cependant de meilleurs résultats que les entreprises de taille intermédiaire. En ce qui concerne le taux d’entreprises exportatrices, l’Aquitaine se situe dans le niveau médian, avec un taux compris entre 2,6 et 3,2 (8 régions se situent en-dessous de cette fourchette et 8 autres régions au-dessus).

26

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Répartition des entreprises exportatrices aquitaines par taille et part des exportations

Petites et moyennes entreprises Entreprises de taille intermédiaire

Part des exportations (%) 38 34

Nombre sociétés 5 369 435

Grandes entreprises

25

38

Taille non disponible

3

367

Source : Les chiffres du commerce extérieur, année 2010, Douanes

Il existe un déséquilibre flagrant entre les plus petites entreprises et les autres (taille intermédiaire ou grandes).

 86 % des entreprises allant à l’international sont petites ou moyennes et réalisent seulement 38 % des exportations ;

 les grandes entreprises ne représentent que 0,6 % des entreprises et totalisent le quart des exportations de la région.

27

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Des exportations très concentrées

UNE ECONOMIE REGIONALE MOINS OUVERTE VERS L’EXTERIEUR QUE LA MOYENNE FRANÇAISE

En Aquitaine, les exportations représentent 14 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2009. Cette proportion a diminué de deux points depuis 2008 et demeure en dessous du niveau national où les exportations représentent 17,7 % du PIB.

REPARTITION SECTORIELLE : QUELQUES SECTEURS LEADERS Les 15 premiers produits exportés par l’Aquitaine en 2010 (millions d’euros)

Produits de la construction aéronautique et spatiale

2010 2 497

Boissons

1 667

Produits pharmaceutiques

1 437

Produits chimiques de base

949

Produits de la culture et de l’élevage

855

Pâte à papier, papier et carton

689

Équipements pour automobiles

475

Produits sidérurgiques

425

Articles d'habillement

353

Instruments à usage médical, optique et dentaire

327

Bois, articles en bois

250

Produits chimiques divers

238

Viande et produits à base de viande

211

Produits à base de fruits et légumes Déchets industriels Source : Douanes

210 204

Quatre secteurs représentent une spécificité aquitaine :

 la construction aéronautique qui totalise près de 20 % des exportations régionales (environ 12 % pour la France) ;  les vins qui totalisent 13 % des exportations régionales (environ 4 % pour la France) ;  les produits pharmaceutiques qui totalisent 8 % des exportations régionales (environ 8 %) ;  les produits agricoles qui totalisent 7 % des exportations régionales (environ 4 % pour la France).

28

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Contribution des premiers produits aux exportations aquitaines en 2010

3%

3%

2% Produits aéronautiques

18 %

4% Boissons (essentiellement vins)

5%

Produits pharmaceutiques Produits chimiques

7%

Agroalimentaire (hors boissons) Papiers cartons 13 % 9%

Automobile 11 %

Source : Douanes

 les exportations de l’Aquitaine s’appuient fortement sur les produits du secteur primaire et leur transformation, comme en témoigne la forte représentation des secteurs agricole et agroalimentaire (24 % du total régional) et bois-papier (7 % du total régional) dans les premiers produits exportés. Les exportations reflètent également la compétence industrielle et technologique de l’Aquitaine, en pointe sur les secteurs aéronautique et spatial (19 % des exportations aquitaines) et chimiesanté-pharmacie (24 % des exportations aquitaines) notamment ;

 pour les secteurs de la chimie-santé-pharmacie et de l’agroalimentaire, il est intéressant de constater la présence de nombreux sous-secteurs dans les produits exportés. Ceci témoigne de l’existence en région des différents stades de la production/transformation des produits considérés, et de la présence d’une filière organisée sur le territoire.

29

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


30

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


L’ Aquitaine au cœur de l’économie mondiale

31

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


32

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


DES OPPORTUNITÉS À SAISIR … Une économie de la connaissance source de compétitivité UNE ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE INSUFFISANTE MAIS EN DEVELOPPEMENT Demandes de brevet européen en Aquitaine Nombre 2008

Densité technologique par rapport à la population active

Part France (%)

Aquitaine

France

2003

2008

2003/2008 (%)

2003

2008

2003/2008 (%)

150

8 236

1,7

1,8

+5

34

37

+8

Source : données OEB (Pa²tstat), OCDE (Regpat), Eurostat, traitements OCDE et OST rapport OST-2010

En 2008, l’Aquitaine est au 13e rang des régions françaises pour le nombre de brevets déposés. En revanche, elle fait partie des 12 régions qui connaissent une progression positive du nombre de demandes entre 2003 et 2008 (+ 5%), progression égale par exemple à celle de la région RhôneAlpes, dynamique en la matière. La densité technologique d’une région est calculée en divisant le nombre de ses demandes de brevet par sa population active (elle est normalisée à 100 pour la France) 8. L’indicateur de densité technologique est très significatif du retard de l’Aquitaine en la matière puisque la région est à l’avant-dernier rang en France en 2008 devant le Nord-Pas-de-Calais. Dépenses intérieures de R&D civile (DIRD civile) en 2007 Volume (millions d’€) 1 026

Part France (%) 2,7

Evol 2002/2007 (%) Volume Part France -7 -19

DIRD civile/PIB (%) 1,21

Aquitaine dont secteur 367 2,7 +11 -5 4,31 public civil dont secteur 659 2,7 -15 -25 7,8 privé France 38 167 +14 2,01 Sources : données MESR-DGESIP/DGRI-SIES-C1 et Eurostat, traitements OST rapport OST-2010 le total des dépenses ne prend pas en compte 1 137 M€ de dépenses non régionalisées, incluant 885 M€ de dépenses de R&D de défense

L’intensité des dépenses régionales de R&D est le ratio entre la valeur de la Dépense Intérieure en Recherche et Développement régionale (DIRD) et celle du PIB régional : en 2007, l’Aquitaine était au 12e rang des régions françaises selon cet indicateur.

8

Les chiffres de dépôts de brevets sont à interpréter avec certaines précautions car les dépôts de brevets des grands groupes sont souvent effectués par le siège et ne sont donc pas forcément comptabilisés en région. Certaines entreprises font également le choix de ne pas déposer en Aquitaine.

33

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Entre 2002 et 2007, les dépenses civiles de R&D de la France ont augmenté en volume de 14 % (DIRD 2002 de 33,3 G€). Mais toutes les régions n’ont pas bénéficié de cette dynamique, l’Aquitaine fait partie des régions qui ont régressé sur cette période. La R&D privée souffre en Aquitaine depuis quelques années d’une diminution des moyens investis. Entre 2002 et 2007, les investissements réalisés dans la R&D publique ont augmenté alors que ceux réalisés par les entreprises ont fortement diminué (- 15 %). Les entreprises qui investissent dans la R&D en Aquitaine sont les très grandes entreprises : 58 % de ces investissements sont réalisés par des entreprises de plus de 2 000 salariés.

 La dynamique assez moyenne des entreprises en sciences et techniques est à noter. Elle pourrait être liée à l’attractivité du marché du travail et sur la capacité d’insertion des ressources humaines en science et technique au sein du tissu industriel aquitain.

LES FILIERES DE DEMAIN EN AQUITAINE Malgré certaines faiblesses, l’Aquitaine recèle un important potentiel scientifique et technologique. Un certain nombre de domaines sont destinés à devenir des secteurs majeurs dans l’économie mondiale de demain et à représenter des relais de croissance importants.

 MATERIAUX LASER SYSTEMES COMPLEXES

5 projets aquitains ont été retenus dans le cadre du programme national Investissements d’avenir (janvier 2011) pour le premier appel à projets. 1 milliard d’euros au niveau national est prévu pour le développement d’équipements scientifiques français de qualité.

Les nanosciences : elles visent à étudier l’infiniment petit dans des domaines très divers (informatique et télécommunications, médecine et biologie, physique et chimie, énergie et environnement). En Aquitaine, plus de 15 laboratoires associés au CNRS font partie du C’Nano Grand Sud-Ouest et travaillent sur les matériaux innovants tels les nanomatériaux organiques et inorganiques. Ils mènent notamment des études de spectroscopie variées et sur le suivi de molécules uniques. L’un de leurs objectifs majeurs est d’assurer une stratégie de développement sur la maîtrise de nanomatériaux, des structures confinées et des processus aux interfaces.

Avec le Laser Mégajoule, le projet de laser le plus Projet PETAL + : créer un centre de recherche d’excellence en Aquitaine sur les lasers de puissance et l’interaction laserplasma.

Projet aquitain ELORPrintTec (électronique) : conception et intégration de nouveaux matériaux dans les composants et systèmes électroniques, avec de nombreux marchés potentiels : éclairage, santé, photovoltaïque, etc.

34

énergétique au monde, l’Aquitaine disposera prochainement d’un exceptionnel équipement de recherche. Le pôle de compétitivité « ALPhA Route des Lasers » réunit industriels, chercheurs et enseignants, spécialistes de la photonique et des lasers, avec l’ambition de devenir un leader mondial en la matière.

La

recherche scientifique et technologique est particulièrement performante en Aquitaine sur les technologies de l’information : systèmes embarqués, modèles de calculs, image, visualisation, imagerie et réalité virtuelle.

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


 BIOLOGIE-SANTE, NEUROSCIENCES, BIODIVERSITE C'est en médecine que la révolution technologique est la plus rapide. Elle concerne notamment les domaines suivants : les greffes de nombreux organes (rein, cœur, poumon, foie, etc.), la bioélectronique et les prothèses pilotées par ordinateur, ainsi que la voie de la médecine bionique.

Opportunités pour l’Aquitaine qui détient un leadership dans certains domaines de la santé : 

la fabrication de produits pharmaceutiques ;

la fabrication d’instruments médicaux et de précisios ;

la présence d’un pôle majeur sur l’informatique de santé, en lien avec les problématiques de télésanté et de télémédecins ;

une recherche scientifique très active sur les neurosciences (neurobiologie, synapses, plasticité neuronale, nano-imagerie, Alzheimer, cognition).

Projet aquitain Phénovirt (santé) : travaille sur les capacités de la réalité virtuelle à faire comprendre les problèmes de comportement ou de perception.

Projet aquitain Optopath (santé) : développer des outils de compréhension des mécanismes neurobiologiques des comportements pathologiques et de leurs modèles.

 ENVIRONNEMENT, ENERGIE, SCIENCES DE L’UNIVERS

Présence

de compétences scientifiques fortes dans les sciences pour l’environnement, l’aménagement et développement durable : écologie fonctionnelle, protéomique-génomique, performance environnementale, géochimie.

Force Projet aquitain Xyloforest (sylviculture et filière bois) : constituer une plate-forme d’innovation pour la chaîne de valeur sylviculture-filière bois.

35

de la ressource naturelle de la forêt aquitaine et de l’industrie du bois qui en découle. L’activité scientifique et technique autour de cet enjeu est dynamique : étude sur la biodiversité, sur la valorisation de la ressource, sur les marchés nouveaux (construction bois, etc.).

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


L’économie durable : un potentiel d’avenir L’Etat a défini un cadre national en identifiant 18 filières vertes en mars 2010 : Biomasse énergie

Logistique et gestion de flux

Biocarburants

Les réseaux énergétiques intelligents (smart grids)

Energies marines

Stockage de l’énergie / batteries

Eolien

Recyclage des déchets / chimie verte

Photovoltaïque

Biomasse / matériaux

Géothermie

Eau et assainissement

Captage, stockage et valorisation du CO2

Métrologie / instrumentation

Bâtiments à faible impact environnemental

Optimisation des procédés

Véhicule décarboné

 Au niveau de l’Aquitaine, certaines de ces filières ou de leurs déclinaisons sont particulièrement importantes, déjà actuellement ou en devenir.

LES FILIERES STRATEGIQUES DE L’ECONOMIE VERTE EN AQUITAINE

Secteurs

Potentiel de développement du marché

Atouts naturels et industriels de la France

Position de l’Aquitaine

Entreprises leaders / atouts*

Véhicule utilitaire électrique

Grand

Majeurs

En cours

Goupil

Biocarburants 3G

Grand

Majeurs

En cours

Ferment’Alg

Energies marines et éolien offshore

Grand

Majeurs

A créer

Co-entreprise EADS-Astrium pour fabriquer des pales d’éoliennes de grande dimension Littoral aquitain : 250 km de côtes

Filière captage, stockage et valorisation du CO2

Grand

Intermédiaire

Affirmé

Site de Lacq

Chimie verte

Grand

Intermédiaire

Affirmé

Action Pin, Phyto-actif

Stockage de l’énergie, batteries

Grand

Intermédiaire

Affirmé

SAFT

Biomasse énergie (hors biocarburants)

Moyen

Intermédiaire

A créer

Patrimoine forestier

Bâtiment à faible impact environnemental

Grand

Majeurs

En cours

Filière construction bois

Source : Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer, les filières industrielles stratégiques de l’économie verte, mars 2010

* Liste non exhaustive

36

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


LA PRISE EN COMPTE DU DEVELOPPEMENT DURABLE PAR LES SECTEURS AQUITAINS Dans la sphère résidentielle, diverses initiatives ont pu être recensées en Aquitaine dans les activités suivantes : le mobilier, l’alimentation (produits biologiques), le textile, l’action sociale, les hôtels et campings (ecolabels, etc), activités financières et d’assurance (épargne citoyenne, étiquette climat).

Dans la sphère productive :

 l’aéronautique spatial défense (initiatives pour réduire l’impact environnemental des activités) ;

 l’agrolimentaire (labels et certifications dans le vin, le foie gras, etc.) ;  les fruits et légumes (productions bio et respectueuses de l’environnement) ;  la filière géoscience et l’industrie pétrolière avec le pôle AVENIA labellisé en 2010 pour accompagner la transition du bassin industriel de Lacq vers l’expertise dans les énergies nouvelles dans un cadre de développement durable ;

 l’industrie de la glisse (EuroSIMA Cluster propose aux entreprises aquitaines la possibilité d’une labellisation développement durable « Ecoride »). Dans la sphère publique : des initiatives encore dispersées ont été lancées en Aquitaine sur les axes de l’aménagement du territoire (zones d’activités durables), de transports (mobilité durable). Un secteur transversal : les technologies de l’information et de la communication Il existe un lien très fort entre les TIC et le développement durable, dans le sens où l’impact environnemental de ces activités est de plus en plus déterminant. Elles représentent à la fois :  un secteur d’activité énergivore qui nécessite une consommation électrique de plus en plus soutenue et produit en masse des déchets dont la récupération et le traitement sont encore loin d’être optimum ;  une opportunité de réduire les émissions de gaz à effets de serre par des pratiques et des outils adaptés, dont le potentiel n’est pas bien défini à ce jour (échanges électroniques, télétravail, gestion intelligente des bâtiments, etc.). (Voir à ce sujet le rapport TIC et Développement Durable, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire, décembre 2008)

La structuration de ces activités est encore naissante et les obstacles potentiels sont nombreux :

 conflits d’usage fréquents entre activités productives et résidentielles, avec des arbitrages à opérer au sujet de l’utilisation de la ressource, qui se pose notamment pour les friches industrielles, les espaces pouvant être exploités pour les infrastructures (autoroutes, LGV), les espaces boisés, la production d’énergie, etc. ;

 risque de concentration sur une activité porteuse mais qui peut être trop dépendante de la conjoncture et de la concurrence internationale (cas du photovoltaïque, actuellement « en attente » de décisions nationales, voire internationales) ;

 interrogations sur le solaire au travers de la politique de la France stop and go qui a décidé un moratoire sur tous les projets solaires en décembre 2010 et de nouvelles mesures réglementaires début mars 2011.

37

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Les pays émergents : de nouveaux marchés à saisir ? Par pays émergents, on entend ici principalement :  les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) ;  les autres pays émergents déjà clients de l’Aquitaine avec lesquels les opportunités d’augmenter les liens sont nombreuses (Pologne, Turquie, Hongrie).

UN CONTEXTE MONDIAL MOUVANT  Evolutions mondiales :  basculement marqué de la croissance vers les pays émergents ;  monde multipolaire et équilibre des blocs régionaux avec notamment la montée en puissance du bloc Asie de l’Est ;  évolution du modèle économique autour du développement durable.

 Evolutions européennes :  restrictions budgétaires (dont réforme de la PAC en 2013) et croissance faible (syndrome japonais) ;  possibilité de crise financière et économique chez certains partenaires : Portugal, Irlande, Grèce et Espagne (PIGS) (Spain en anglais).

UNE PRESENCE MODESTE DE L’AQUITAINE DANS LES PAYS EMERGENTS Trois secteurs clés comptent dans les exportations aquitaines vers les émergents à ce jour :

 la chimie-pharmacie, qui fait partie des premiers produits exportés vers les 7 pays ;

Exportations aquitaines 2010 vers les 7 émergents listés : plus d’un milliard d’euros, soit 8 % des exportations régionales.

 l’agroalimentaire, avec deux catégories, les exportations de vins vers les pays comprenant une classe de population à fort pouvoir d’achat en train de se renforcer (Chine, Russie et Brésil), et les exportations de produits plus « classiques » vers les pays dans lesquels la consommation de produits alimentaires étrangers se développe (Pologne, Russie et Hongrie). La région est très bien positionnée au Japon, en Chine et à Hong-Kong grâce à ses exportations de vins dans ces pays. Hong-Kong est en fait une place de ré-exportation vers les autres pays asiatiques.

 les produits de la construction aéronautique et spatiale, qui constituent une grande partie des exportations aquitaines vers la Turquie, l’Inde et la Russie (en tout 193 millions d’euros, soit 8 % du total régional pour ce secteur).

38

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


La Pologne est un partenaire intéressant pour lequel il convient de noter que l’Aquitaine est relativement plus présente que la France. La région y exporte principalement des biens de consommation : chimiques et pharmaceutiques (plus de 113 millions d’euros), produits électroniques et produits de la culture et de l’élevage. Poids comparé des exportations aquitaines et françaises vers les principaux émergents en 2010 Hongrie Inde Brésil Russie Turquie

France

Japon

Aquitaine

Pologne Hong-Kong Chine

% 0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

Source : Douanes

L’établissement de liens commerciaux avec ces pays n’est pas exempt de risques, en particulier liés aux problèmes de propriété intellectuelle et à la fragilité politique des pays émergents (climat social en Chine, par exemple).

QUELS MARCHES DANS LES PAYS EMERGENTS ? 9  ENERGIE ENVIRONNEMENT Cette question inclut les besoins énergétiques mais également la gestion de l’eau et des déchets et leur valorisation : elle concerne tous les pays émergents. La Chine va ainsi allouer un énorme budget à la R&D sur les énergies terrestres profondes et sousmarines (10 milliards de dollars). Sa deuxième priorité est le développement du nucléaire, pour laquelle des achats de technologies à la France sont prévues (recherches sur le retraitement et les réacteurs à neutrons rapides) (source : Ministère des Sciences et de la Technologies chinois).

Opportunité pour l’Aquitaine : ses actions/savoir-faire en matière de chimie fine, de chimie verte et d’énergie. Pôle majeur de Lacq, avec des projets leaders en Europe : bioéthanol à base de maïs, enfouissement de CO2, recherche sur biocarburants de 2e génération, etc.).

9

Voir annexe 1 : Tableau croisé des partenaires stratégiques de l’Aquitaine

39

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


 ELECTRONIQUE ET TIC Cela recouvre aussi bien les besoins en infrastructures et réseaux, qu’en équipements pour les entreprises et les ménages (concerne tous les pays hormis la Chine),

LE CHIFFRE Estimation des dépenses Chine, Inde, Brésil dans les TIC en 2014 : 1 000 milliards de dollars

Inde : Actuellement, les projets liés aux TIC en Inde sont nombreux en ce qui concerne la gestion de la relation client, la gestion intégrée et les systèmes intelligents ainsi que les technologies plus respectueuses de l’environnement. Le cabinet d’études Gartner estime que les dépenses du secteur vont augmenter de manière continue jusqu’en 2014 au moins (plus de 10 % par an).

Opportunités pour l’Aquitaine : ce marché est ouvert aux entreprises étrangères pouvant apporter une forte valeur ajoutée technologique, via des partenariats public-privés qui sont nombreux notamment. C’est le cas pour le vaste projet d’identification biométrique (« Aadhaar ») lancé en septembre 2010, dont un partenaire français est Safran (société Morpho).

 SANTE–CHIMIE–PHARMACIE Les besoins en matière de santé sont très importants dans les pays émergents, notamment sur des produits fortement innovants et répondant à une demande en hausse (vieillissement de la population, progrès de la médecine, changement des modes de vie entraînant la multiplication des maladies « de pays développés » telles que cancers, diabète, etc.).

LE CHIFFRE Valeur estimée du secteur pharmaceutique mondial en 2011 : 890 milliards de dollars (Source : IMS Health – 2010)

La problématique des médicaments génériques entrera fortement en ligne de compte pour le développement du secteur puisque la plupart des brevets des grandes firmes pharmaceutiques vont tomber dans le domaine public dans les années à venir.

 Opportunités aquitaines : l’industrie chimique et pharmaceutique aquitaine peut se trouver des débouchés sur ces marchés. C’est le cas notamment pour les exportations de produits pharmaceutiques et des instruments à usage médical, qui se maintiennent bien depuis plusieurs années. Sur des marchés plus restreints, les ingrédients naturels (issus de la R&D sur des matières agricoles ou sylvicoles), les aliments santé et les cosmétiques aquitains peuvent trouver de bons débouchés dans les pays émergents. Le secteur chinois des cosmétiques devrait bénéficier d’une croissance annuelle de près de 13 % jusqu’en 2013 (source : cabinet RNCOS, 4e trimestre 2010).

 AGRICULTURE-IAA LE CHIFFRE Les besoins alimentaires dans le monde vont augmenter de 50 % d’ici 2030 (Source : FAO)

40

Les populations des économies émergentes sont en pleine mutation, avec un régime alimentaire qui se modifie sous l’influence du monde occidental. Les besoins en céréales transformées et en viandes sont ainsi amenés à augmenter, ainsi que les demandes envers l’industrie agrochimiques pour la protection et l’amélioration des cultures.

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Tout cela devra se faire avec la contrainte essentielle des impacts sanitaires et environnementaux. L’arrivée de ces nouveaux consommateurs entraîne également une montée en puissance des problématiques de sécurité alimentaire, de qualité nutritionnelle, d’amélioration des produits et des emballages, de valeur ajoutée (labels, certification, bio, etc.).

Pays

Situation

Opportunités aquitaines

Inde

Fortes importations agricoles qui vont continuer à augmenter. Secteur agricole local encore relativement traditionnel.

Pologne

Mode de vie et alimentation de la population qui s’occidentalise.

Fournitures de produits bruts ou transformés. Apport de technologies, de semences, d’engrais et pesticides, de machines et équipements et sur les techniques d’entreposage et de conservation des aliments. Fournir des compétences / nouer des partenariats internationaux dans le domaine de la géotechnologie (valorisation des forêts, de la ressource environnementale, de la biotechnologie et de l’agriculture). Fourniture de produits bruts : céréales (principalement blé dur, orge et maïs), fourrage pour animaux, porc et volaille (y compris abats), poisson et fruits de mer, huiles, fruits et noix. Aliments ethniques, surgelés et plats cuisinés, produits de poissons et de fruits de mer et les aliments et ingrédients santé.

Agriculture relativement performante Produits à valeur ajoutée (bio), légumineuses, fruits et légumes, Hongrie aliments santé. Mode de vie et alimentation de la population qui s’occidentalise. e 2 marché mondial d'importation de produits alimentaires transformés, derrière la Chine. Produits haut de gamme aquitains : vins fins, productions du terroir Présence d’une classe fortunée Russie prêtes à acheter des produits haut (caviar, filière gras, labels, etc.). de gamme Perception très positive des produits de marque internationale. Hausse du revenu par habitant, Fourniture de céréales, coton, huiles animales et végétales, tabac, Turquie nombre croissant de jeunes, légumes alimentaires, cacao, fruits et noix. urbanisation, tourisme florissant. Source : Missions Economiques, traitement CCIR Aquitaine

41

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


… DANS UN CONTEXTE MONDIAL MENAÇANT Les pays émergents : futures puissances économiques en essor En 2005, Goldman Sachs a introduit une autre expression, « Next Eleven » (ou « N-11 »), pour désigner onze ème pays qui selon elle ont le potentiel de devenir de nouveaux pays développés au 21 siècle : le Bangladesh, l’Égypte, l’Indonésie, l’Iran, le Mexique, le Nigeria, le Pakistan, les Philippines, la Corée du Sud, la Turquie et le Vietnam. Toutes les économies émergentes jouent, ou pourraient jouer dans les années à venir, un rôle sur la scène économique internationale. En plus de représenter de nouveaux marchés attractifs pour les entreprises françaises et aquitaines, les économies émergentes sont aussi, de potentiels concurrents pour demain.

LES SECTEURS DE LA CONCURRENCE  IAA : PRESENCE MASSIVE DES PAYS SUD AMERICAINS ET ASIATIQUES A titre d’exemple : deux leaders mondiaux : le Brésil et l’Argentine Principales forces Poids économique

Principales productions

Brésil Plus de 6 % du PIB brésilien (2009).

9,2 % du PIB total argentin (2008).

20 % de la population active brésilienne. Café, soja, blé, riz, maïs, canne à sucre, cacao, agrumes. Bœuf. e

Leadership mondiaux

Argentine

Graines de tournesol, citron, soja, raisin, maïs, tabac, arachide, thé, blé, bétail.

4 producteur agricole et agroalimentaire mondial.

Un des principaux producteurs mondiaux de soja et de céréales.

Produit 40 % du volume de sucre mondial (dont 60 % servent à produire du bioéthanol).

1 exportateur mondial de bœuf.

e

3 producteur mondial de maïs.

er

Important producteur de produits biologiques, dont 90 % destinés à l’export, à l'Union européenne et aux Etats-Unis.

Source : Ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire canadien, janvier 2011

En contrepartie, certaines pratiques sont discutables dans cette recherche d’une agriculture extensive jusqu’à l’outrance. Par exemple, la déforestation et la pression sur les terres exercées au Brésil pour produire toujours plus de canne à sucre, de soja pour l’alimentation animale ou encore l’utilisation massive d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) dans les cultures argentines (70 % du soja est OGM, 33 % du maïs est OGM). Le cas particulier des vins Le marché mondial des vins est soumis aux fluctuations constantes de la demande mondiale, qui se diversifie au fur et à mesure que le vin devient un produit de « consommation courante » dans les économies émergentes (Chine, Japon, pays asiatiques, etc). Mais la France et l’Aquitaine voient globalement leurs parts de marché mondiales dans les vins et alcools diminuer, au profit d’autres pays de l’UE (Allemagne, Autriche, Italie, Espagne) et des pays tiers, notamment d’Amérique (Mexique, Argentine, Chili), l’Australie, etc.

42

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


 TIC : DES INDUSTRIES EN CROISSANCE La Russie va créer une "Silicon Valley russe" près de Moscou. Un financement de près de 3 milliards de dollars a été annoncé début 2011 pour financer son installation. Les recherches devraient porter notamment sur l'énergie, l'informatique, les télécommunications et les technologies biomédicales et nucléaires. L’Inde possède déjà deux pôles reconnus au niveau mondial sur les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), l’un situé à Bangalore et l’autre dans la dynamique ville de Hyderâbâd.

 ENERGIE ET ELECTRICITE / ENVIRONNEMENT : DES BESOINS MAIS SURTOUT DES POTENTIELS L’Inde effectue des investissements massifs dans sa production énergétique. Le 12e plan quinquennal (2012-2017) vise à accroître ses capacités de production de 100 000 mégawatts. Elle souhaite par ailleurs investir dans les énergies renouvelables : elle est à ce jour la 4e industrie mondiale dans l’énergie éolienne et veut produire 20 000 mégawatts d’énergie solaire d’ici à 2022. La Russie a, par ailleurs, annoncé le développement programmé des Cleantech sur son territoire. Le Brésil cherche quant à lui à conserver son leadership sur les biocarburants. Même si certaines pratiques restent peu respectueuses de l’environnement (déforestation, construction de barrages gigantesques), pratiquement la moitié de son énergie provient de sources renouvelables.

 CHIMIE SANTE PHARMACIE La zone Asie : de sérieux concurrents Les fournisseurs de la zone Asie (Hong-Kong, Japon, Corée, Taiwan et Chine) sont de plus en plus compétitifs sur le marché mondial. Initialement perçus comme des fournisseurs de produits à bas prix et bas de gamme, ils ont aujourd’hui atteint un niveau de technologie et d’innovation qui leur permet de devenir partenaires des leaders mondiaux des cosmétiques.

LE CHIFFRE Asie : 1 zone de production chimique dans le monde depuis 2005 ère

(Source : UIC, 2010)

Les pays de l’Est : problème de la contrefaçon de médicaments

LE CHIFFRE Marché de la contrefaçon de médicaments en Europe de l’Est : près de 54 milliards d’euros en 2010

Les pays d’Europe de l’Est sont de gros fournisseurs de produits pharmaceutiques, avec un problème de taille : la contrefaçon de médicaments. La Roumanie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et l'Ukraine réfléchissent actuellement aux moyens d’enrayer ce problème.

L’Inde est un concurrent en croissance sur la recherche et l’ingénierie médicale. L’Inde est aujourd’hui de plus en plus performante en matière de R&D dans certains domaines scientifiques dont celui de la santé (santé oculaire, microbiologie). Elle possède notamment un pôle d’influence mondiale situé à Hyderâbâd dans le domaine des biotechnologies (la Genome Valley).

43

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


 AERONAUTIQUE, SPATIAL, DEFENSE Dans ce secteur, les pays industrialisés, qui doivent déjà composer avec les entreprises brésiliennes, devront faire face à une concurrence chinoise beaucoup plus forte à partir de 2020. L’Inde est également spécialisée en R&D aérospatiale et défense (région de Andhra Pradesh). De manière générale tous les pays émergents sont de potentiels concurrents pour les sous-traitants de l’aéronautique, notamment ceux à coûts de main-d’œuvre bas et situés en zone dollar.

 BOIS ET PRODUITS DERIVES La Chine possède un marché intérieur énorme, ce qui en fait l’un des plus gros importateurs mondiaux de grumes. Elle est en même temps l’un des plus gros exportateurs mondiaux de meubles. En matière de bois tropical, l'Asie est la principale zone productrice mondiale : Brésil, Inde, Indonésie, Malaisie et Chine.

LE CHIFFRE Sur les marchés des Etats-Unis et d'Europe, les importations de produits en bois transformé en Chine ont augmenté de 700 % à 900 % entre 1997 et 2005

Le Brésil, le Chili et la Nouvelle-Zélande, exportent de grandes quantités de bois, notamment des matières premières bois, de la pâte à papier, mais aussi des sciages. Cependant l’exploitation intensive et parfois illégale dans certains pays réduit progressivement les capacités d'exportation, en particulier au Brésil, en Malaisie, en Indonésie et en Birmanie. Le Brésil est devenu un leader mondial de la pâte à papier grâce à une politique de plantation intensive de variétés génétiquement modifiées, associée à une usine de pâte à papier d’envergure mondiale. Cette pâte est aujourd’hui l’une des moins coûteuses du marché.

LE CHIFFRE La Russie possède 22 % de la surface des forêts mondiales

La Russie exporte aujourd'hui relativement peu de bois mais pourrait à terme surpasser tous ses concurrents.

 LA CONCURRENCE DE L’IMMATERIEL : ATTIRER LES « CERVEAUX » Les émergents ont la volonté d’attirer des chercheurs étrangers dans leurs laboratoires et d’ouvrir des centres conjoints avec les grandes universités internationales (ex. : le CNRS en Chine). L’Académie des Sciences de Chine vient de lancer deux programmes conséquents de recherche destinés à des chercheurs et des doctorants. Objectif : 200 recrutements par an pour des durées de 6 mois à 2 ans. Des clusters technologiques vont être implantés dans les universités. 500 000 étudiants étrangers sont attendus d’ici à 2020 en Chine. Le Brésil, l’Inde et la Russie suivent la même voie. Jusqu’à ce jour, les étudiants attirés vers ces pays sont pour la majorité issus des pays limitrophes, mais la tendance pourrait s’inverser dans les années qui viennent (Source : EGIDE, Centre français pour l’accueil et les échanges internationaux, avril 2009).

44

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


COMMENT OPTIMISER LES ATOUTS AQUITAINS SUR LE MARCHE INTERNATIONAL ? 

LA QUALITE ET L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES

L’Aquitaine a tout intérêt à valoriser la qualité de ses produits. C’est le cas notamment pour les secteurs à haute valeur ajoutée, dans l’agroalimentaire par exemple, avec la filière gras, les huîtres, le caviar d’Aquitaine, etc. La demande en hausse dans les émergents favorise également le développement de l’industrie agroalimentaire biologique et plus largement des produits placés sous le signe du naturel et de la santé.

AQUITAINE  

1ère région française en superficie plantée en vignes AOC ; 1ère région française pour le nombre de productions labellisées : près de la moitié des exploitations agricoles bénéficient d’une AOC ; 14 % de ses produits sous signes de qualité ou d’origine.

Les produits aquitains profiteront pleinement de la politique d’influence menée actuellement par la France pour afficher/imposer une marque « sans OGM ». La définition européenne de la notion étant encore trop floue, la France est en train de réfléchir à sa propre définition. La Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a produit début 2011 un projet de texte législatif en cours de validation.

 LA TECHNOLOGIE, L’INNOVATION La présence de leadership technologiques et de grands donneurs d’ordres d’envergure internationale sont autant d’atouts à exploiter pour l’Aquitaine. L’objectif est d’attirer les entreprises à fort potentiel, en mettant en avant les atouts naturels de la région.

 RENFORCER LES POSITIONS A L’INTERNATIONAL L’Aquitaine devra défendre ses positions de leadership à l’export, comme le vin ou les produits pharmaceutiques, tout en se diversifiant afin de ne plus dépendre en grande partie de l’Europe (Espagne) et des Etats-Unis.

45

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


La crise affecte encore les pays européens, principaux partenaires de l’Aquitaine UNE GEO-SPECIALISATION TROP EUROPEENNE EST POTENTIELLEMENT DANGEREUSE 5%

2 % 0,4 %

8%

Union européenne

10 %

Amérique Asie Europe hors UE Afrique

Proche et Moyen-Orient Divers

19 % 57 %

Source : Douanes

L’Europe est une zone majeure pour le commerce international de l’Aquitaine, à l’export comme à l’import. L’Espagne est ainsi le premier client de l’Aquitaine avec 15 % des exportations suivi de l’Allemagne avec 10 % des exportations. Cette dépendance est risquée, surtout dans le contexte de crise économique encore non terminée. Les prévisions de l’OCDE font ainsi état pour 2011 d’un ralentissement de la croissance mondiale sous l’effet du tassement des pays développés, mais aussi des pays émergents. Premiers pays clients de l’Aquitaine en 2010 (millions d’euros) 2010

Part dans le total régional (%)

2009/2010 (%)

Espagne

2 036

15

+8

Etats-Unis

1 897

14

-9

Allemagne

1 289

10

+ 13

Italie

1 066

8

+ 28

Royaume-Uni

1 008

8

+8

Suisse

601

5

+1

Belgique

528

4

-6

Chine

295

2

+ 69

Pays-Bas

280

2

- 34

Hong-Kong

268

2

+ 113

Pologne

209

2

+ 33

Source : Douanes

46

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Deux pays clients de l’Aquitaine constituent une spécificité par rapport à la moyenne française :

 les Etats-Unis qui sont un client majeur pour les vins aquitains (les exportations aquitaines vers ce pays représentent près de 9 % des exportations totales de la France) ;

 l’Espagne, partenaire majeur de l’Aquitaine sur divers secteurs (les exportations aquitaines vers ce pays représentent plus de 7 % des exportations totales de la France) ; Depuis de nombreuses années, le commerce extérieur de l’Aquitaine est marqué par deux caractéristiques géographiques :

 plus de la moitié des exportations aquitaines trouvent leurs débouchés dans les pays de l’Union Européenne, dont 16 % en Espagne pour 2009 ;

 les Etats-Unis figurent toujours parmi les trois premiers pays clients de l’Aquitaine quelles que soient les années, en grande partie grâce aux exportations de vins aquitains vers cette destination ;

 la région est donc positionnée sur des marchés pour la plupart matures dans lesquels la croissance n’est pas la plus dynamique.

LE CAS DE L’ESPAGNE, PREMIER PARTENAIRE DE LA REGION Présentée comme un modèle de développement économique depuis quelques années, l’Espagne est aujourd’hui au cœur d’une grave crise économique et financière. La principale cause de ces difficultés est liée à sa spécialisation dans un secteur ultra-dominant dans son économie : la construction et l’immobilier. Ce choix de développement a permis de relancer l’emploi, la croissance, mais était fondé sur l’endettement fort, voire excessif des ménages espagnols. Une fois prise dans la crise mondiale, l’Espagne et sa population ont donc dû faire face à une chute brutale des prix de l’immobilier, à la chute de la croissance et donc à l’incapacité des ménages à faire face à leurs emprunts. Les conséquences pour les opérateurs d’Aquitaine travaillant avec les Espagnols sont :

 des difficultés à maintenir les débouchés commerciaux en Espagne ;  la mise en difficultés des entreprises ayant des relations avec les entreprises espagnoles, sur la question des délais de paiement notamment.

47

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


D’après une récente étude du cabinet Altares (Retards de paiement en Europe, Bilan 2010), l’Espagne est l’un des plus mauvais payeurs de la zone euro (avec le Portugal). La moyenne annuelle des pays européens en 2010 en matière de délais de paiement est de 14 jours de retard, et cette même moyenne est de 22 jours pour l’Espagne. Premiers produits aquitains exportés vers l’Espagne en 2010 Produits sidérurgiques

310 779

Produits de la culture et de l’élevage

267 040

Produits pharmaceutiques

219 332

Produits chimiques de base, azotés, plastiques

152 561

Déchets industriels

129 618

Pâte à papier, papier et carton

108 786

Source : Douanes

La proximité géographique et industrielle de l’Aquitaine avec l’Espagne a permis d’établir un ensemble d’échanges commerciaux sur le long terme autour des secteurs de l’agroalimentaire, la chimie-pharmacie et la forêt-bois-papier. Les exportations aquitaines de produits sidérurgiques sont en grande partie liées à l’activité transfrontalière du groupe d’origine espagnol CELSA, implanté sur le port de Bayonne (64). Cet industriel fabrique des composants en acier destinés principalement au marché de la construction, en difficultés sévères dans son pays d’origine, actuellement. Sur certains secteurs, les difficultés de l’Aquitaine se ressentent, avec une contraction de la compétitivité des produits agroalimentaires. La France, tout en restant le deuxième exportateur mondial de céréales après les États-Unis, cède depuis quelques années du terrain face aux pays émergents à bas coûts de production (Russie, Ukraine, Vietnam, Inde, Brésil).

48

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


La hausse des prix des matières premières grève la compétitivité des entreprises CAUSES PRINCIPALES LE CHIFFRE En France :  + 26 % entre 2010 et 2011 pour les prix des matières premières industrielles.  + 21 % pour les prix des matières alimentaires. (Source : OMC)

 forte croissance des pays émergents donc demande en forte hausse ;  risque géopolitique, au départ lié à la hausse forte des prix des matières premières dans certains pays en développement, combinée à une volonté d’émancipation et de démocratisation des peuples, dans le monde arabe notamment («printemps arabe») ;

 conditions climatiques combinées dans les pays producteurs mondiaux (Australie, Canada, Russie, Inde, Pakistan, etc.) qui ont entraîné des tensions sur les marchés ;

 conflits d’usage entre agroalimentaire et biocarburants, dans un contexte de hausse forte des prix du pétrole qui joue directement aussi sur les prix des biocarburants ;

 la faiblesse du dollar : la plupart des producteurs mondiaux de matières premières (pétrole, céréales, métaux précieux et industriels, etc.) sont sur les marchés en dollars, dont la faiblesse entraîne une baisse de leur pouvoir d’achat et donc une hausse de leurs prix de vente.

QUELLES CONSEQUENCES POUR LES ENTREPRISES ?

La hausse des prix des matières premières est un obstacle à la compétitivité de beaucoup d’entreprises industrielles puisqu’elle influe sur les prix de production. Un chiffre : la hausse des prix du pétrole pourrait grever de 4 % l’excédent brut d’exploitation (bénéfice avant impôt et frais financiers) des industries françaises en 2011 (source : Euler Hermes, Etude de conjoncture industrielle, mars 2011). Dans les biens d’équipements, la hausse des prix des matières premières et surtout des minerais (cuivre, fer, etc .) a des conséquences négatives pour les entreprises. Une nuance : la bonne tenue de l’euro contrebalance dans une certaine mesure cette situation, parce que les orientations françaises de biens d’équipements se font pour plus de la moitié en zone UE et que la hausse du cours de la monnaie euro a permis d’amortir la hausse des prix des matières premières. Dans les industries agroalimentaires, deux cas de figure se présentent : les céréaliers profitent de la hausse des prix des matières premières agricoles tandis que les éleveurs ont des dépenses plus élevées. Les groupes industriels connaissent quant à eux des problèmes sur leurs emballages, dont la plupart sont issus de dérivés de pétrole et dont les coûts augmentent aussi.

49

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Pour les biens de consommation en général, la hausse des prix sera répercutée sur les consommateurs. En ce qui concerne le prix du pétrole : la flambée des prix de cette matière première touche l’industrie pétrolière mais plus globalement de multiples industries qui utilisent comme entrants des produits dérivés du pétrole. C’est le cas du marché du caoutchouc par exemple, dont 60 % sont représentés par du caoutchouc synthétique. Entre 5 % et 10 % de hausse des matières premières plastiques. L’approvisionnement est de plus en plus tendu, ce qui renforce encore l’augmentation des coûts. Les relations entre la filière chimique, qui fournit les matières premières plastiques, et l’industrie de la plasturgie sont également difficiles. La filière textile connaît une des plus fortes hausses de ses matières premières : + 38 % pour le prix du coton en un an. Les stocks continuent par ailleurs à diminuer à grande vitesse. Quelles solutions ?

 favoriser l’approvisionnement local ;  développer l’organisation d’approvisionnements groupés ;  promouvoir les outils financiers de couverture contre les risques pour les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ;

 accroître la transparence des acteurs, surtout des fournisseurs pour éviter la spéculation ;  mettre en place dans les PME des systèmes de contrôle des risques liés aux matières premières. Solution de long terme : changer les mentalités et les pratiques en allant vers plus d’énergies alternatives et de technologies vertes (biocarburants). Impacts sur la mobilité : la hausse des prix du transport liée à celle des prix du pétrole risque de pénaliser les déplacements et les transports de biens et marchandises. Cela est d’autant plus vrai que cette problématique est en lien avec les inégalités démographiques et d’infrastructures, les zones les plus enclavées vont se retrouver encore plus écartées des flux économiques et sociaux.

DES OPPORTUNITES POUR L’AQUITAINE ?

 Pour les producteurs de matières premières agricoles, la hausse des prix peut être considérée aussi comme une aubaine, avec un pouvoir sur les marchés internationaux renforcé, surtout grâce à l’appréciation de l’euro.

La hausse globale du coût de l’énergie représente également une opportunité de plus pour la filière de la construction bois et plus globalement pour l’habitat durable. Ils sont le symbole d’un nouveau mode de vie, de travail et de consommation qui permet de dépasser les limites des matières premières non renouvelables et de s’affranchir de leurs coûts toujours en hausse, pour adopter un modèle viable économiquement et respectueux de l’environnement.

 Opportunité pour les énergies nouvelles, qui se développent en partie en Aquitaine (complexe de Lacq, recherches sur les biocarburants, etc.). 50

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


La contraction des finances publiques : un contexte d’austérité L’environnement économique et financier est actuellement marqué par l’austérité. Aux plans mondial et européen, les politiques monétaires et financières visent toutes à restaurer un minimum d’équilibre dans les finances publiques et donc à réduire les dépenses. Au plan national, l’Etat français s’est engagé depuis quelques années dans une politique globale de restriction des dépenses publiques : la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP).

UNE ENVELOPPE « FONDS EUROPEENS REGIONAUX » REDUITE La phase de programmation 2007-2013 des fonds européens a été élaborée à partir des priorités de la « Stratégie de Lisbonne renouvelée » et repose dorénavant sur trois piliers :

 deux piliers en faveur d'un renouveau économique et social, surtout destiné à l’innovation ;  un pilier environnemental. Elle est orientée vers la création d’emplois, le soutien de la croissance par l’innovation et la promotion du développement durable. Cette programmation a été synonyme pour les régions françaises d’une diminution des fonds accordés, priorité étant donnée aux régions les plus défavorisées, dont beaucoup sont situées dans les nouveaux pays entrants (voir détails et carte des crédits alloués en annexe n°2). Cette politique a entraîné la diminution de 21 % des crédits affectés en France entre 2000-2006 et 2007-2013. L’Aquitaine reste cependant parmi les régions les plus dotées (6e région hors DOM-TOM), avec 507,3 millions d’euros, soit une baisse de 23 % des crédits par rapport à la période 2000-2006. En outre, Bruxelles prépare déjà la future programmation 2013-2020 qui devrait renforcer encore la logique actuelle de priorité aux régions les plus nécessiteuses. Le Gouvernement français s’est quant à lui prononcé (rapport de février 2011) pour une diminution des recettes européennes accordées aux régions une fois atteint le niveau moyen européen.

APERÇU DES POLITIQUES DE RIGUEUR MENEES EN FRANCE  la réforme des collectivités territoriales (votée en décembre 2010) va modifier les rôles et missions des différents échelons des collectivités, qui ne recevront plus d’impôts mais des compensations en provenance de l’Etat. Cette réforme créé notamment le statut de « conseiller territorial », anticipe sur la future répartition des compétences et organise les différentes sources de financement pour éviter les croisements. Elle impacte tous les champs du développement économique qui relèvent du niveau régional, tels que l’aménagement du territoire et les infrastructures, la formation, le soutien au développement des entreprises.

51

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


 la réforme de la taxe professionnelle, devenue la Cotisation Economique Territoriale (CET), a bouleversé le financement des collectivités territoriales. Elle a été remplacée par deux cotisations : l’une territoriale (Cotisation Locale d’Activité) et l’autre sur la valeur ajoutée (la Cotisation Complémentaire) ;

 la Réforme Générale des Politiques Publiques (RGPP) a pour but de réduire les dépenses budgétaires de l’Etat. Schématiquement, on peut dire que cette réforme s’applique à deux niveaux : au niveau national, avec des démarches de mutualisation et d’économies d’échelles dans tous les services publics et ministères ; au niveau local, dans tous les services déconcentrés de l’Etat. D’après un bilan effectué début 2011, l’Etat estime à 7 milliards d’euros les économies déjà réalisées entre 2009 et 2011.

CONSEQUENCES POTENTIELLES POUR LES ACTEURS ECONOMIQUES AQUITAINS Globalement, on assiste à un changement de paradigme dans la distribution des financements publics à deux niveaux :  la logique de subvention et de fonctionnement qui prévalait est remplacée par une logique d’avances remboursables, de prêts, d’investissements ;  l’attribution des fonds est orientée vers des projets structurants pour les territoires et les entreprises, capables d’avoir un effet de levier sur leur développement, là où auparavant les pratiques de financement étaient ponctuelles et diverses (« saupoudrage »).

 pour les entreprises :   

?

Allègement global de la fiscalité des entreprises, qui profite surtout au secteur industriel (automobile et construction). Barème progressif de la cotisation sur la valeur ajoutée (augmente en fonction du chiffre d’affaires de 0 % à 1,5 %) favorise les PME. Fonds nationaux et européens de moins en moins disponibles et certainement de plus en plus difficiles à obtenir (critères renforcés sur les aspects écologiques, sociaux, etc). Miser sur une répartition des investissements au plus juste par exemple en priorisant les investissements sur le durable (pour devenir moins dépendants du pétrole, par exemple). Porteur d’incertitude car c’est un modèle encore en développement et les impacts économiques de l’investissement socialement et environnementalement responsables sont méconnus.

 pour les collectivités : ? 

Charges renforcées mais marges de manœuvre réduites = quel soutien en faveur des entreprises et des territoires ? L’application de la CET qui remplace la taxe professionnelle risque d’entraîner (ou renforcer) des déséquilibres entre territoires, ceux qui possèdent des entreprises tertiaires étant plus avantagés que ceux qui sont de nature industrielle (les industries bénéficient d’exonérations). CET : système de financement très complexe difficile à appréhender pour les acteurs économiques de tous types, surtout en termes : d’évolution, d’effet de levier pour financer les politiques publiques.

 pour les CCI : ?

52

Quel rôle à jouer, entre pourvoyeurs de fonds, collectivités et entreprises ?

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


UNE CHANCE A SAISIR : LES GRANDS PROJETS POUR L’AQUITAINE Malgré la raréfaction des finances publiques, les pouvoirs publics affichent une volonté de soutenir le développement de l’avenir, à travers :  le financement de grands projets,  la politique des «investissements d’avenir » (loi de finances rectificative votée en février 2010), Cette initiative représente une chance pour l’Aquitaine, en termes de financement, mais également de positionnement au cœur de la façade atlantique (avec pour lien essentiel la Ligne à Grande Vitesse traversant les régions Poitou-Charentes, Aquitaine et Midi-Pyrénées). En termes de montants investis, l’Aquitaine est à ce jour la 3e région française hors Ile-de-France.

De grands projets d’infrastructures et d’équipements sont prévus :  LGV-Sud Europe Atlantique et Grands Projets du Sud-Ouest, pour environ 14 milliards d’euros ;  A 63 Salles-Saint Geours de Maremnes, pour environ 1 milliard d’euros ;  desserte du Béarn (LGV), pour environ 1,4 milliard d’euros après 2020 ;  routes nationales et rocades d’agglomération, pour environ 350 millions d’euros d’ici 2014.

Concernant les « investissements d’avenir », des appels à projets nationaux ont été lancés et des investissements sont programmés dans plusieurs domaines économiques pour les années à venir (2011-2020), dont notamment en Aquitaine :

 pour le financement des entreprises, plus de 3 milliards d’euros au niveau national vont être dédiés au financement de projets d’entreprises pour les accompagner dans leur développement, vers l’innovation ou l’international. OSEO et la Caisse des Dépôts et Consignations sont les deux opérateurs majeurs chargés de la sélection et du suivi des projets d’entreprise dans les domaines suivants :

Source : Portail du gouvernement français, http://investissement-avenir.gouvernement.fr/content/action-projets/lesprogrammes/financements-des-entreprises-1

53

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Au 1er avril 2001, 20 dossiers aquitains ont déjà été déposés dans ce cadre.

 pour le volet scientifique, 5 projets ont été retenus dans l’appel « Équipements d’excellence (Equipex) » du Programme National (ils sont détaillés dans la partie de ce rapport « Une économie de la connaissance source de compétitivité ») ;

 les universités aquitaines sont aussi privilégiées : 

dans le cadre de l’appel Instituts hospitalo-universitaires (IHU), le projet bordelais LIRYC (L'Institut de RYthmologie et modélisation Cardiaque) est lauréat. Il est mené par l'Université de Bordeaux et sa fondation, en partenariat avec le CHU, l'INSERM, le CNRS, l'INRIA, la région Aquitaine et des industriels de santé, pour 45 millions d’euros ; dans le cadre de l’appel Initiatives d'excellence (IdEx), l'Université de Bordeaux fait partie du palmarès des sept sites retenus à l'issue de la première phase de présélection. La sélection finale interviendra à l’été 2011 ; dans le cadre de l’appel Laboratoires d'excellence (LabEx), l'Université de Bordeaux est lauréate avec cinq projets, parmi les huit déposés : AMADEus, BRAIN, COTE, LaScArBx et TRAIL. Elle est également partenaire de quatre autres LabEx lauréats ; autres projets ou partenariats en biotechnologies, infrastructures de recherche, etc.

Ces résultats sont encore partiels car de nouveaux appels d’offres pour les projets d’avenir seront lancés en 2011 puis 2012. Les entreprises devraient notamment bénéficier de retombées dans les activités de fournitures et de sous-traitance pour la réalisation de ces grands projets. A moyen terme, les avancées de la recherche représenteront également de potentiels produits et procédés à fabriquer et à vendre.

54

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Les défis et les enjeux de la région Aquitaine pour 2011 – 2016

55

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


56

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Avec ses forces mais aussi ses faiblesses, l’économie aquitaine va devoir s’insérer dans les cinq prochaines années dans un environnement national, européen et mondial très incertain. Pour mesurer le potentiel régional à faire face à ces mutations socio-économiques, une matrice SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) de l’Aquitaine a été utilisée. Cet outil d’analyse permet de faire apparaître à la fois les axes forts sur lesquels la région peut consolider sa croissance économique, ainsi que ses fragilités à court et moyen terme. La logique de la matrice repose sur le croisement des forces et faiblesses de l’Aquitaine avec les opportunités et les menaces de l’environnement économique global. Elle fait apparaître quatre zones distinguées par des couleurs (cf. matrice ci-dessous) et synthétisées par quatre mots clefs :

 la zone supérieure gauche (en vert : Attractivité) fait apparaître les axes forts à consolider ou développer pour profiter pleinement des opportunités offertes par l’environnement économique dans les prochaines années. Plus cette zone est vaste, plus le potentiel de développement économique de l’Aquitaine est important ;  la zone inférieure droite (en rouge : Adaptation) révèle les faiblesses structurelles qui exposent la région aux menaces de l’environnement. L’importance de cette zone renvoie à des risques économiques importants à court terme ;  les zones supérieure droite et inférieure gauche (en orange : Compétences et Diversification) s’avèrent moins stratégiques à court terme. La seconde de ces deux zones renvoie aux forces qui protègent en partie des menaces de l’environnement. La première renvoie aux freins qui ne permettent pas de pleinement saisir les opportunités de l’environnement. Ces deux zones ne constituent donc pas des enjeux de court terme, mais plutôt de moyen terme. L’analyse SWOT permet de dégager les enjeux stratégiques régionaux ainsi que leur degré d’urgence. Il s’agit d’une analyse préparatoire à la formulation concrète de la stratégie régionale.

57

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


L’Aquitaine au cœur de la croissance : une attractivité multiple L’attractivité de l’Aquitaine devrait lui permettre de surfer sur les opportunités de l’environnement économique global.

L’ATTRACTIVITE DES POPULATIONS

Deux types d’attractivité sont porteurs de croissance à ce niveau. La première renvoie au tourisme, la seconde à la fixation de populations en Aquitaine.

 Les forces du tourisme aquitain résident en partie sur ses ressources naturelles et son patrimoine, deux caractéristiques qui seront de plus en plus recherchées. Avec le développement durable les attentes des touristes évoluent. Le succès du tourisme vert et rural (taux de croissance supérieur à la moyenne selon l’Organisation mondiale du tourisme) doit profiter à l’Aquitaine, notamment aux territoires enclavés. Le tourisme de plus grande proximité (lié au développement durable) favorisera les flux touristiques du reste de la France et de l’Europe. D’ici deux décades, la pénurie d’énergie raréfiera les déplacements lointains, l’Aquitaine disposant de toutes les qualités pour devenir un lieu de destination domestique privilégié, renforcé par l’arrivée du TGV. Enfin, la croissance des marchés émergents et notamment de la Chine va conduire sur le marché touristique toute une nouvelle frange de la population mondiale. Ce mouvement qui débute à peine constitue un réservoir de croissance très important à terme pour l’Aquitaine, notamment car les Chinois sont fascinés par Bordeaux et l’univers du vin (les ventes de Bordeaux en Chine le prouvent).

 Le solde migratoire positif de l’Aquitaine répond à une logique similaire. La douceur de vivre est citée en premier lieu dans les motifs d’une installation dans la région (cf. sondage du journal Sud Ouest, avril 2011). Ici encore l’évolution lente vers une société plus sensible à la qualité de vie, devrait se confirmer.

 L’attractivité résidentielle et touristique sont de fait des facteurs majeurs pour la croissance du secteur tertiaire aquitain (commerce, habitat, services de proximité, etc.).

L’ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES

Elle dépend de nombreux facteurs qui diffèrent suivant le type d’entreprises. Les grandes industries sont dans l’ensemble relativement peu mobiles. En revanche l’Aquitaine peut largement profiter à plusieurs titres des opportunités de l’environnement global.

 Les entreprises dans l’économie de la connaissance recherchent avant tout des lieux mêlant qualité de vie (ex. de la Californie dans le secteur informatique ou de Nice-Sophia-Antipolis) et proximité de compétences (biotechnologie, TIC, etc.). Forte de ses pôles de compétences variés et de ses grands centres universitaires, la région a un potentiel d’attractivité très important pour des entreprises du tertiaire supérieur moins sensibles aux grandes infrastructures que les entreprises industrielles. En cela, le développement de l’économie de la connaissance peut être une chance pour l’Aquitaine qui la rendra compétitive pour des pays comme la Chine et l’Inde en recherche de ces compétences pointues.

58

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


 Avec une demande des consommateurs qui va continuer à s’orienter vers l’économie verte, les caractéristiques « durables » de la région (ex. de la forêt landaise qui constitue une formidable source d’énergie verte via la biomasse) pourront séduire nombre d’entreprises soucieuses de répondre à ces attentes et d’exploiter cette dimension du territoire. Outre son offre liée à la nature, l’image verte (premier plan climat de France en termes de budget) et les compétences vertes que développe peu à peu la région, pourront également à terme attirer des entreprises sensibles au développement durable. D’autant que des zones dédiées au développement durable émergent déjà.

 Enfin, l’Aquitaine possède un potentiel d’attractivité pour des capitaux venant des pays émergents. En particulier, la Chine est attirée par deux types de secteurs sur lesquels elle tente de sécuriser ses approvisionnements en investissant et en cherchant des partenariats. Le premier concerne le secteur primaire dans son ensemble (l’Aquitaine est particulièrement bien dotée grâce à son agriculture-agroalimentaire, son bois et ses vins notamment). Le second secteur concerne les hautes technologies. La Chine cherche des partenariats lui donnant accès aux technologies de pointe. Une politique d’attraction de projets émanant de pays émergents pourrait être payante au regard de la confrontation des demandes de ces pays et de l’offre disponible en aquitaine.

Synthèse des enjeux stratégiques dans l’analyse swot (zone verte porteuse de croissance à terme)

OPPORTUNITES

FORCES Attractivité du territoire

Ressources naturelles

Diversification sectorielle

Grands pôles de compétence

Economie de la connaissance

Migration d’entreprises à haute valeur ajoutée Migration de population active CSP+

Développement de savoir-faire spécifiques (viticulture, bois, etc.)

Diversité des compétences de pointe (médical, laser, high-tech, etc.)

Pôles et universités de pointe dans des secteurs porteurs clés

Economie verte

Migration d’entreprises vertes Tourisme

Potentiel DD du territoire (eau, biomasse, espace image, etc.)

Emergence de pépinières vertes (Bordeaux, Pau, etc.)

Pôles et laboratoires orientés DD (bois, etc.)

Croissance des pays émergents

Afflux d’IDE dans secteurs primaire et technologique Tourisme

Ressources fortement demandées dans les émergents

Palette large d’activités à proposer

Attractivité technologique et débouchés vers les émergents

Enjeux : consolider la valorisation du territoire à l’échelle tant nationale qu’internationale afin de profiter au mieux des opportunités de croissance

 renforcer l’attractivité auprès des populations actives de CSP supérieures et dans les secteurs porteurs (économie verte, économie de la connaissance) et attirer des retraités français et étrangers à pouvoir d’achat très élevé ;  renforcer les partenariats avec les pays émergents.

Mot clef : attractivité

(liée à la géographie–localisation et ressources ; liée à des secteurs d’excellence dans plusieurs domaines d’activité)

59

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


La persistance de freins à la croissance : des compétences insuffisantes et mal réparties Le territoire aquitain souffre de limites structurelles qui pourraient freiner son potentiel de croissance et sa capacité à pleinement profiter des opportunités de l’environnement global. Ces principaux freins tiennent à la structuration du territoire et au tissu économique.

REPARTITION TRES INEGALE DE LA POPULATION (ACTIVE NOTAMMENT)

 Certaines zones (rurales ou de villes moyennes) sont marquées par le déclin et le vieillissement de leur population. Il est clair qu’une population vieillissante est d’autant moins encline au changement et à l’adoption d’innovations. Surtout, elle ne sera pas une force motrice de ce changement. Les environnements plus jeunes et urbains sont de fait plus propices à l’adoption mais aussi à l’éclosion d’innovation. Dès lors, le risque est que les zones au potentiel de croissance via l’innovation et l’économie verte restent circonscrites aux grandes zones urbaines. Le potentiel global de l’Aquitaine s’en trouve limité et l’inégalité démographique sera auto-entretenue avec une concentration toujours plus grande de population dans les agglomérations et sur les littoraux qui ont leur attractivité propre.

 Ces inégalités démographiques sont d’autant plus difficiles à réduire qu’elles sont liées à des infrastructures de transport insuffisantes. Cet enclavement relatif joue aussi bien sur les populations d’individus, notamment les actifs et parmi eux les cadres et cadres supérieurs, que d’entreprises. Les infrastructures apparaissent dès lors comme un frein majeur à la mobilité et donc à l’attractivité.

 Enfin, la capacité à innover dans l’économie de la connaissance ou l’économie verte dépend largement des compétences disponibles sur le territoire. Malgré ses universités, le niveau moyen de qualification reste insuffisant au regard de ces secteurs. L’Aquitaine n’arrive pas à fixer les étudiants de haut niveau qu’elle forme et connaît une formation continue largement lacunaire. La qualification reste globalement insuffisante aussi pour faire face à une demande des pays émergents portée vers des biens à fort contenu en technologie et savoir-faire. Les compétences sont à ce jour concentrées dans un nombre trop restreint de domaines et sur des bassins d’emplois très limités. Une nette inégalité territoriale existe donc également à ce niveau.

TISSU ECONOMIQUE PRESENTANT DES FAILLES  La taille critique des entreprises aquitaines est insuffisante pour profiter des opportunités de croissance. L’engagement dans l’économie verte10 ou l’économie de l’innovation requiert à la fois des ressources et des compétences que l’on ne trouve généralement pas dans les TPE (l’essentiel du tissu économique aquitain). En effet, ces activités par nature nouvelles, réclament des investissements de R&D conséquents que ne peuvent se permettre des petites entreprises sous-capitalisées et avec une trésorerie limitée. Le retour sur investissement de la R&D étant long et incertain, un financement extérieur (banques) de cette activité est compliqué à négocier. 10

Par exemple pour la mise en place de systèmes de management environnementaux (SME) type AFAQ 1000NR ou ISO 14000.

60

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


 Cette problématique touche également la question de la conquête des marchés internationaux et plus particulièrement des marchés émergents. L’activité de prospection internationale est coûteuse, longue, exige des compétences particulières et son retour est incertain. Les TPE ne peuvent donc se le permettre et souvent se contentent de stratégies a minima vers les pays limitrophes. Or, la croissance se fait dans les pays lointains en émergence.

Synthèse des enjeux stratégiques dans l’analyse swot (zone orange : freins à la croissance) FAIBLESSES

OPPORTUNITES

Déséquilibre démographique

Qualification insuffisante

Economie de la connaissance

Vieillissement réduit la capacité d’adoption au changement

Bassin d’emplois qualifiés limité

Economie verte

Faible capacité à accueillir l’innovation dans certaines zones

Manque de capacité d’innovation verte Performance réduite dans les secteurs de pointe demandés par les BRIC

Croissance des pays émergents

Infrastructures de transport

Enclavement d’espaces qui resteront peu attractifs pour CSP+ Enclavement pour des activités industrielles

Difficultés logistiques

Taille des entreprises

Diversification des exports

Faible capacité à la R&D

Faible capacité à la R&D Capacité réduite à gérer les problèmes de propriété intellectuelle

Manque de ressourcescompétences pour l’internationalisation

Enjeux : accroître les ressources-compétences des entreprises sur l’ensemble du territoire aquitain

 en réduisant les obstacles à l’attractivité du territoire (levier de croissance externe) grâce à un effort sur les infrastructures et la hausse de la qualification dans le tissu économique (i.e. conserver les compétences en Aquitaine, en multipliant les partenariats universités-PME, par exemple ; levier de croissance interne) ;  en favorisant les ressources et la compétitivité des entreprises aquitaines à deux niveaux principaux :  accroissement du niveau de compétences à l’international pour les PME/PMI ;  favoriser une recapitalisation des entreprises aquitaines, permettant d’envisager une stratégie d’innovation et de conquête de marchés (émergents), à l’aide de partenariats avec des apporteurs de capitaux (cf. les liens des PME allemandes avec les caisses d’épargne régionales, ou les nombreuses sociétés de capital-risque aux Etats-Unis).

Mot clef : compétences

(frein à l’attractivité et donc à la croissance externe ; frein à la

compétitivité des entreprises aquitaines et donc à la croissance interne)

61

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Les dangers à court terme : une région inadaptée aux grandes menaces conjoncturelles L’Aquitaine est mal armée pour faire face à des menaces immédiates de l’environnement économique national et international. Le manque de compétitivité de ses entreprises (et de sa main d’œuvre), ainsi qu’une orientation vers des destinations déclinantes de ses exportations posent en effet problème.

UN MANQUE GLOBAL DE COMPETITIVITE DU A TROIS FAIBLESSES CLEFS  La compétitivité dépend soit des prix, soit de l’innovation. La faible taille, en moyenne, des entreprises aquitaines pose dès lors doublement problème : 

elles n’atteignent pas la taille critique qui leur permettrait d’exploiter des économies d’échelle suffisantes afin d’être compétitives en prix. Notamment par rapport à une concurrence agressive des pays émergents dans des secteurs clés pour l’Aquitaine ; elles sont sous-dimensionnées pour innover, avoir une politique performante de R&D et notamment sous-capitalisées pour avoir une capacité à prendre des risques. Ce dernier point limite des investissements importants dans une R&D au retour incertain et progressif. L’innovation est pourtant le meilleur moyen d’être compétitif à l’échelle internationale en gardant une longueur d’avance sur les concurrents émergents.

 Cette difficulté à innover est en outre accentuée par le niveau moyen insuffisant de qualification de la main d’œuvre locale. L’incapacité à conserver les jeunes diplômés sur le territoire est un problème circulaire : le manque d’entreprises innovatrices explique le départ de ses jeunes, mais leur départ explique aussi le manque d’entreprises innovatrices.

 Enfin, pour une partie importante du territoire aquitain, la situation d’enclavement est également un frein net à la compétitivité. Ce que ne va pas arranger les tendances lourdes à la hausse du prix des carburants et de l’énergie. Cette faible compétitivité est particulièrement inquiétante pour l’avenir du tissu économique aquitain car l’environnement global évolue vers une concurrence accrue sur les prix. La conjoncture économique maussade en Europe risque de réduire le pouvoir d’achat et de renforcer la concurrence en prix. Or l’Aquitaine n’est préparée ni pour le low-cost, ni pour une production de pointe, les deux secteurs qui devraient se développer à terme. La situation de croissance faible et d’endettement public très lourd, suite à la crise, hypothèque l’aptitude des pouvoirs publics à l’échelle tant européenne, que nationale ou locale, à aider sensiblement les entreprises à réaliser des gains de compétitivité.

62

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


ORIENTATION DANGEREUSE DES EXPORTATIONS Pour croître, les entreprises doivent se porter en priorité vers les marchés en forte croissance. Or la structure des exportations de la région montre une très nette orientation vers des pays à faible croissance et en situation latente de crise économique. En particulier, le premier pays vers lequel l’Aquitaine exporte est l’Espagne. Cette situation est bien peu propice à une croissance des entreprises de notre région. Certes il est naturel de faire du commerce avec son plus proche voisin, mais le risque de voir ce pays s’enfoncer dans une crise économique de grande ampleur est très élevé et pourrait être très coûteux pour la région.

Synthèse des enjeux stratégiques dans l’analyse swot (zone rouge : dangers pour la croissance) FAIBLESSES Déséquilibre démographique

Danger pour l’industrie traditionnelle Difficulté à innover

Concurrence des pays émergents

MENACES

Qualification insuffisante

Infrastructures de transport Frein à compétitivitéprix de l’ensemble du territoire

Freins à l’investissement public

Crise non terminée en Europe

Hausse des prix secteur primaire

Tendance renforcée à la métropolisation / littoralisation (renforcement des inégalités de potentiel de croissance)

Réduction de la mobilité de la main d’oeuvre

Contraction des finances publiques

Réduction des ambitions en termes d’aménagement territorial

Réduction des budgets formation

Réduction des investissements publics

Taille des entreprises Economies d’échelle trop faibles pour la compétitivité-prix Capacité trop limitée à se différencier via l’innovation Manque de fonds propres des entreprises pour absorber une nouvelle crise

Diversification des exports Manque de diversification pour échapper à une concurrence agressive Forte exposition sur des pays à croissance faible ou en crise latente

Frein à la compétitivité-prix

Frein aux exportations lointaines

Difficulté accrue d’accéder à des soutiens locaux

Réduction de l’aide publique de soutien à l’international

Enjeux : résister à la concurrence des pays émergents dans les secteurs clefs (IAA, bois, pharmacie, etc.) et réorienter les exportations vers les zones en croissance soutenue.

 Par la formation professionnelle en entreprise pour accroître le niveau moyen de compétences dans les PME, en particulier dans l’appréhension des marchés internationaux.  En ciblant des actions vers les secteurs aquitains clefs soumis à la concurrence des pays émergents (accentuer le travail entamé dans le cadre des grands pôles).

Mot clef : adaptation (à la concurrence des pays émergents ; adaptation de la structure des exportations à l’évolution de la demande mondiale)

63

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Les facteurs de résistance aux menaces : une économie aquitaine qui reste diversifiée La diversification sectorielle de l’Aquitaine vient en partie tempérer les menaces à court terme énoncées plus haut. En effet, la diversification économique reste le principal rempart contre la crise et la concurrence des pays émergents.

LA DIVERSIFICATION : UN REMPART CONTRE LA CRISE L’observation des conséquences de la crise mondiale de 2008-2009 dans les principaux pays européens révèle clairement que les plus touchés furent ceux dont l’économie était basée sur un nombre très restreint de secteurs. Les exemples typiques étant ceux de l’Espagne, de l’Irlande, de l’Islande (duo construction/banque, dans les trois cas) ou encore de la Grèce (tourisme). En revanche, les pays les moins frappés furent ceux ayant un large portefeuille d’activités économiques (typiquement l’Allemagne, mais aussi la France). L’économie aquitaine s’inscrit dans cette logique d’activités variées avec un nombre élevé d’entreprises dans différents secteurs. Les points forts, illustrés par les grands pôles de compétences et les grappes d’entreprises montrent d’ailleurs cette variété avec une ventilation tant sur les secteurs primaire que secondaire et tertiaire. Il est rare que l’ensemble des activités économiques soient également touchées par les variations de la conjoncture. Dès lors, on peut anticiper, au moins à court terme, une certaine résilience de l’Aquitaine à cette crise (sans que cela n’exempte la région des adaptations nécessaires à moyen terme).

CONCURRENCE DES EMERGENTS ENCORE LIMITEE Ce n’est donc pas l’ensemble du tissu économique aquitain qui est soumis à cette pression concurrentielle. De nouveau la diversification apparaît comme une protection. C’est particulièrement évident lorsqu’on compare l’Aquitaine à des régions qui étaient très spécialisées sur des activités traditionnelles, comme le textile par exemple (cf. Nord de la France ou le territoire autour de Romans). La diversification sectorielle s’appuie également sur la présence de ressources naturelles variées. Notamment, une agriculture et un secteur agroalimentaire puissants, sont aussi des atouts face à un renchérissement du prix de l’énergie. Ils peuvent favoriser la réduction des circuits logistiques et une économie de la proximité profitable tant aux consommateurs qu’aux producteurs. De plus, la hausse du prix des ressources primaires et notamment agricoles profitera aux producteurs aquitains. De ce point de vue la multiplicité des grands pôles de compétence, qui découle de la diversité des ressources du territoire aquitain, représente une possibilité indiscutable pour résister aux évolutions prévisibles de l’environnement économique. Toutefois, cette protection ne sera solide à moyen et long terme que si les adaptations nécessaires sont entreprises pour accroître la compétitivité du tissu économique régional.

64

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Synthèse des enjeux stratégiques dans l’analyse swot (zone orange : facteurs de résistance) FORCES Attractivité du territoire

MENACES

Concurrence des pays émergents

Crise non terminée en Europe Hausse des prix du secteur primaire

Contraction des finances publiques

Favorise les circuits courts et la relocalisation d’activités ou les localisations de proximité

Ressources naturelles

Diversification sectorielle

Grands pôles de compétence

Ressources variées permettant la diversification sectorielle

Large portefeuille d’activités non toutes soumises à la concurrence des émergents

Emergence de secteurs à fort contenu technologique (avance sur les émergents)

Ressources variées permettant la diversification sectorielle

Diversification permettant une meilleure résistance à la crise

Secteurs phares pour consolider la reprise

Potentiel de ressources renouvelables de substitution Meilleure valorisation des ressources locales

Existence d’une économie de la proximité moins affectée, voire avantagée

Hausse des rentrées fiscales liées aux nouvelles installations (TLA, etc.)

Construction d’avantages concurrentiels dans les secteurs de substitution (bois, etc.) Secteurs prioritaires au plan national peu touchés par la dégradation des comptes publics

Enjeux : consolider la diversification des activités afin de résister aux fluctuations de l’environnement économique global.

 En approfondissant les logiques de grands pôles et de clusters déjà entamées dans des activités variées.  En soutenant la dynamique de création d’entreprise importante en Aquitaine.  En profitant des spécificités plurielles du territoire aquitain (richesse et diversité des différentes composantes du territoire).  En favorisant les circuits courts et une économie de la proximité.

Mot clef : diversification (des activités économiques dans la région)

65

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Synthèse finale de l’analyse swot : Les enjeux stratégiques issus du croisement des caractéristiques propres au territoire aquitain et des évolutions prévisibles de l’environnement économique global durant les cinq prochaines années peuvent être synthétisés à travers les quatre mots clefs précédemment mis en lumière.

 L’Aquitaine doit consolider l’attractivité de son territoire, facteur majeur de croissance, en haussant le niveau moyen de compétences de sa main d’œuvre et de ses entreprises. Dans ce dernier, les lacunes en matière de compétences sont intimement liées à la taille des entreprises et affectent très directement la compétitivité du tissu économique aquitain. Le manque global de compétences, s’il est un frein à la croissance régionale, pourrait à terme empêcher l’adaptation nécessaire de la région à la nouvelle donne de l’économie mondiale (déclins des marchés traditionnels, nouvelle concurrence, etc.). Car aujourd’hui, si l’économie aquitaine résiste à la conjoncture économique morose, elle le doit en grande partie à sa diversification sectorielle qui a joué un rôle de tampon dans la crise. La consolidation de cette diversification ne protègera cependant pas à long terme contre les menaces de l’environnement global.

 En définitive, l’ensemble des enjeux stratégiques s’articule autour du renforcement et de la création de compétences et d’infrastructures. Ces éléments sont en effet nécessaires :    

66

à l’approfondissement de l’attractivité dans les nouveaux secteurs (développement durable, économie de la connaissance, etc.) ; à l’accroissement de la compétitivité des entreprises ; à l’adaptation du tissu économique à la nouvelle donne de la concurrence mondiale ; au développement des différents secteurs d’activité dans une logique de diversification.

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


Annexes

67

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


68

L’Aquitaine : quelle économie pour demain ? – 5 mai 2011


ANNEXE 1 : Tableau croisé des partenaires stratégiques de l’Aquitaine

Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros) 2006

Espagne

Etats-Unis

2700

2278

Principaux produits exportés

Produits sidérurgiques IAA (Produits de la culture et de l’élevage, viandes, produits laitiers) 2 036 Chimie (Produits pharmaceutiques et chimie de base) Déchets industriels Filière bois (bois, papiers-cartons) Construction aéronautique et spatiale Équipements pour automobiles Instruments à usage médical, optique et dentaire 1 897 Chimie (produits pharmaceutiques et chimiques, chimie de base) Vins

Pâte à papier, papier et carton Chimie (Produits chimiques et chimie de base) 1271

Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

Perspectives conso. ménages 2011

2010

Filière bois (bois, papiers-cartons) Équipements pour automobiles

Allemagne

Secteurs porteurs

1 289

Construction aéronautique et spatiale IAA (Produits de la culture et de l’élevage, vins, produits laitiers) Instruments à usage médical, optique et dentaire Articles d'habillement

Risque pays (COFACE)

Note pays

Note environ. des affaires

Premiers pays clients de l’Aquitaine Sous-traitance : infrastructures, aménagement, bâtiment (même si crise) Traitement des eaux usées Equipements médicaux et hôteliers Energie TIC / Télécoms IAA Energie Transports, aéronautique

-0,1

0,5

0,7

A3

A1

2,8

2,7

2,9

A2

A1

3,7

2,4

1,6

A2

A1

IAA TIC Santé-biotechnologies Biens de consommation (luxe, cosmétiques) Biotechnologies Energies renouvelables (surtout éolien) Aéronautique et spatial Niches IAA (vins, aliments pour animaux) Mécanique Plasturgie Aéronautique et naval


Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros) 2006

Italie

RoyaumeUni

Suisse

Belgique

715

1148

414

545

Principaux produits exportés

Secteurs porteurs

Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

Perspectives conso. ménages 2011

2010 Construction aéronautique et spatiale Chimie (produits pharmaceutiques et chimiques, chimie de base, plastiques) Filière bois (bois, papiers-cartons) 1 066 IAA (produits de la culture et de l’élevage, viandes, produits laitiers, etc.)

IAA (produits de la culture et de l’élevage, vins, fruits et légumes transformés) Construction aéronautique et spatiale 1 008 Pâte à papier, papier et carton Biens de consommation (articles d'habillement, équipements de communication) Chimie (produits chimiques, chimie de base, plastiques, cosmétiques) Construction aéronautique et spatiale IAA (vins, viandes) 601 Produits chimiques de base Pâte à papier, papier et carton Articles d'habillement IAA (Produits de la culture et de l’élevage, vins, fruits et légumes transformés, viandes) Chimie (produits pharmaceutiques, 528 chimie de base) Papiers et cartons Téléphones et équipements de communication

Risque pays (COFACE)

Note pays

Note environ. des affaires

Aérospatial TIC Mécanique 1,1

1

0,6

A3

A2

1,7

1,3

0,3

A3

A1

2,9

1,8

1,2

A1

A1

2,1

1,7

1,5

A2

A1

Chimie Pharmacie-biotechnologiesnanotechnologies

Biotechnologies-pharmacie Produits alimentaires Aéronautique

TIC Environnement-énergie Biens d’équipements Instruments de précision Chimie –biotechnologies pharmacie IAA (plats préparés) Electronique (TIC) Construction

Chimie-biotechnologies Aéronautique-armement IAA


Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros) 2006

Chine

Pays-Bas

136

427

Principaux produits exportés

Pologne

Japon

51

124

223

Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

Perspectives conso. ménages 2011

2010

Vins 295 Produits chimiques de base Déchets industriels Machines et équipements industriels Produits chimiques de base Papiers et cartons 280 Matériaux de construction Bois, articles en bois Vins

Hong-Kong

Secteurs porteurs

268 Les autres produits sont exportés en quantité très modeste Chimie (produits pharmaceutiques, produits chimiques de base) Produits électroniques 209 Produits de la culture et de l'élevage

Vins Instruments à usage médical, optique 184 et dentaire Produits chimiques de base Matériaux de construction

Traitement des eaux et des déchets Infrastructures Equipements médicaux Hôtellerie-tourisme Biotechnologies Aéronautique et le spatial TIC Technologies de l'eau et des nouvelles énergies IAA haut de gamme Biens de consommation (luxe, cosmétiques) Sous-traitance mécanique Industrie du bois et du meuble Plasturgie-emballage IAA Electronique et TIC Pays clients émergents Biens de consommation (luxe, cosmétiques) IAA TIC (logiciels, jeux vidéos) Nano et biotechnologies Environnement

Risque pays (COFACE)

Note pays

Note environ. des affaires

A3

B

A2

A1

10

9,5

1,7

1,5

6,7

5,2

A1

A2

3,4

3,7

A3

A3

3,3

1,5

A1

A1

0,7


Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros) 2006

Principaux produits exportés

Russie

Brésil

85

115

59

Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

2010

Construction aéronautique et spatiale

Turquie

Secteurs porteurs

Produits pharmaceutiques 173 Papiers et cartons

Construction aéronautique et spatiale IAA (produits de la culture et de 137 l’élevage, vins) Produits pharmaceutiques Préparations pharmaceutiques Autres produits chimiques organiques Parties et accessoires pour véhicules automobiles 112 Vins Machines pour les industries textiles Produits pharmaceutiques

Architecture, génie civil et construction Biens de consommation (mode, matériel informatique, cosmétiques) Energie Environnement Télécoms et TIC Equipements médicaux Matériels agroalimentaires Métallurgie Transports TIC Energie IAA Energie-Environnement Machines et équipements industriels Santé-pharmacie TIC Aéronautique Construction

Perspectives conso. ménages 2011

Risque pays (COFACE)

Note pays

Note environ. des affaires

7

4,5

A4

A4

4

4

B

B

7,5

4,5

A3

A4


Pays

Valeur export Aquitaine (millions d’euros) 2006

Principaux produits exportés

Hongrie

Tx. croissance 2010 (estimé)

Tx. croissance 2011 (prévu)

2010 Construction aéronautique et spatiale Produits chimiques de base

Inde

Secteurs porteurs

50

93

67

Céréales (sauf riz), légumineuses et oléagineux Préparations pharmaceutiques 39 Produits électroniques grand public Autres produits chimiques inorganiques Pesticides et autres produits agrochimiques

Gestion de l'eau et des déchets Biotechnologies pharmacie IAA TIC Immobilier et BTP Machines et matériels de transports Electronique Energie

Pharmacie

Perspectives conso. ménages 2011

Risque pays (COFACE)

Note pays

Note environ. des affaires

6,7

5,2

A3

A4

1

2

A4

A2


ANNEXE 2-Programmation européenne 2007-2013 : carte des crédits alloués aux régions françaises

Source : Institut Supérieur des Métiers, Observatoire des aides aux petites entreprises et du développement économique, http://www.aides-entreprises.fr/bibliotheque_electronique/politiques_europeennes_pa2.html




Chambre de Commerce et d’Industrie de Région Aquitaine 185 Cours du Médoc – BP 143 33042 BORDEAUX CEDEX


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.