UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ************* ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (EISMV) DE DAKAR
ANNEE : 2017
N° 16
ETUDE DES MOTIFS DE SAISIE DES CARCASSES ET ABATS DE BOVINS AUX ABATTOIRS FRIGORIFIQUES DE BAMAKO ET DE SABALIBOUGOU DU DISTRICT DE BAMAKO (MALI) : FREQUENCE DES LESIONS ET PERTES ECONOMIQUES DE 2012 A 2015 THESE Présentée et soutenue publiquement le 08 Juillet 2017 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de DOCTEUR VETERINAIRE (Diplôme d’Etat) Par : Mamadou SIMAGA Né le 27 juillet 1993 à Bamako (MALI)
Jury Présidente :
Mme. Anta Tal DIA Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Rapporteur et directeur de thèse :
M. Khalifa Serigne Babacar SYLLA Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Membre :
M. Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Co-directeur de thèse :
Dr Drissa COULIBALY, Chef de Division Inspection et Sante Publique Vétérinaire de la DNSV
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tél : (00221) 33 865 10 Télécopie (00221) 825 42 83 COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou Bada ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année universitaire 2016-2017
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT
DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département : M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé
ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. SahidiAdamou Docteur Vétérinaire vacataire
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département : M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRESZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU,Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. YalacéYamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire vacataire
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département : Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif
DEDICACES Ce travail est dédié, A Allah, le Tout Puissant et Miséricordieux. A mon Père, Mountaga SIMAGA Pour m’avoir soutenu malgré la distance ; pour tous vos sacrifices depuis mon enfance jusqu’à ce jour. Puisse Allah vous préserver le plus longtemps possible afin que vous jouissiez pleinement avec nous du fruit de tant de dévouement parental. Que ce travail vous soit le fruit modeste de l’immensité de vos peines et sacrifices. Je vous aime ! A Mère Kadidia SACKO : les mots ne suffiront pas pour te dire merci Je ne trouverai jamais assez de mots pour exprimer ma profonde reconnaissance et ma gratitude envers toi. Tu as toujours été pour moi la meilleure maman. Même en cas de difficulté, tu souriais pour nous remonter le moral. Tes conseils qui s’accentuaient toujours sur le respect, la sincérité et le travail m’ont amené à ce stade de réussite. Que Dieu te donne une santé et une longue vie à toi Maman chérie. Je vous adore ! A mes Grandes mères, merci pour tous ceux que vous aviez fait pour moi. A mes Tantes et mes Oncles : Haoua Cissé, Basirou, Madou, Fousseyni, Lassana, Saran, Nana, Mamousso, Alima, Samba, Fatim, Kara, Safi : Merci pour vos conseils et vos prières. A mes Frères et Sœurs : Harouna, Balla, Boubacar, Kandia, Waly et Aminata Votre fraternel attachement, et le lien de sang qui nous unit, sont pour nous un réconfort. Je vous souhaite beaucoup de chance dans cette vie.
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A mes Cousins et Cousines : Amady, Mami, Sira, Aguibou. A mes Ainés : Dr TOURE, Dr Moussa DOLO, Dr Oumarou DOLO, Dr COULIBALY, Dr Ibrahim KONE, Dr Kassambara, Dr Broulaye KONE, Dr Moussa COULIBALY, Dr SOW, Dr KEMENANY, Dr BAGAYOKO, Dr NIARE, Dr TRAORE, Dr M. TRAORE, Dr COULIBALY, Dr SANOGO A mes Promotionnaires maliens : Awa YENA, Alou DOLO, Maboi KONE,
Souleymane
TRAORE,
Elisabeth
DEMBELE,
Aissatou
COULIBALY, Abdoul Kader BOUARE, Téninba DIALLO, Hamadoun dit Douadji KOITA, Oumarou SANGARE, Ouassa COULIBALY, Boulkassoum TOURE. A mes cadets et cadette : Malick TIGANA, Cheick DOUCOURE, Mariam TRAORE. A mes amis et compagnons : Soul, Bah, Massaran, Safi, Papi, Vieux, Masan, Yassa, Sylla, Dra, Bele, Ibra, Bruno, Nadège, Balkissa, Aida, Leila, Yempabou, Kabore, Brice, Djettine, Maria, Boris, Louise, Savadogo, Haroun , Barmini Vous êtes plus que des amis pour moi. Les moments passés ensemble resterons des taches indélébiles dans ma vie. Nous avons parcouru un long chemin avec beaucoup de difficultés ; mais Dieu merci on est à peine arriver. Que le tout puissant nous protège. A Toi S, tu m’as appris par ta tendresse et ton respect ce qu'est une relation amoureuse. Notre couple vit une belle histoire d'amour qui me nourrit chaque jour. Je t'adore ma chérie. A la 44ème promotion « Dr Fatima DIAGNE SYLLA » A mon pays le Mali A mon pays d’accueil le Sénégal A vous tous que je n’ai pu citer, sachez que ce travail est aussi le vôtre.
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REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements et notre profonde gratitude : Au Ministère du développement rural à travers le Programme Appui à la Productivité Agricole au Mali (PAPAM), de m’avoir accordé cette bourse d’étude; Au Professeur Accompagnateur de la 44ème promotion : Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI ; A la Direction ainsi qu’à tous les enseignants de l’EISMV qui ont contribué à ma formation ; Au Professeur Khalifa Babacar SYLLA pour avoir accepté d’encadrer ce travail malgré votre emploi du temps très chargé ; A la Directrice de la DNSV, pour votre accompagnement et votre disponibilité ; A mon Co Directeur, Dr Drissa COULIBALY ; merci pour votre soutien ; A Dr Bakary KONE, ainsi qu’à tout le personnel de l’AFB pour le soutien et les contributions dans la réalisation de ce travail ; Au Directeur de L’AFS, Dr Mamadou OUATTARA ainsi qu’à tout le personnel de la AFS pour le soutien et les contributions dans la réalisation de ce travail ;
Dr CISSE, Dr NIARE, pour votre soutien et encouragement ;
l’AEVMD, pour votre soutien morale et assistance ; A l’AEVD et à la Communauté des Etudiants Musulmans Vétérinaires de Dakar ;
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A l’Association des Elèves, Etudiants et Stagiaires Maliens au Sénégal pour leur soutien et leur collaboration ; Je m’excuse de n’avoir que ces quelques lignes en témoignage de mes sincères remerciements ; que tous ceux qui de près ou de loin ont apporté leur précieux soutien à l’élaboration de ce document trouvez ici l’expression de ma profonde gratitude.
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A NOS MAITRES ET JUGES
A notre Maître et Présidente de Jury, Madame Anta Tal DIA, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Nous sommes très touchés par l’honneur que vous nous faites en acceptant de présider ce jury de thèse. Puissiez-vous trouver ici l’expression de nos remerciements les plus sincères. Hommage respectueux !
A notre Maître, Directeur et Rapporteur de thèse, Monsieur Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar. Vous avez accepté d’encadrer ce travail avec rigueur scientifique, malgré vos multiples occupations. Votre sens de responsabilité, vos sens aigu des relations humaines et votre amour du travail bien fait forcent admiration et respect. Veuillez accepter nos sincères remerciements.
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A notre Maître et Co-directeur de thèse, Dr Drissa COULIBALY. Chef de Division Inspection et Sante Publique Vétérinaire de la DNSV. Vous avez assisté de près ce travail avec rigueur scientifique. Vous nous avez inspiré, aidé et encouragé dans notre travail. Les moments passés ensemble nous ont permis de découvrir en vous l’exemple de la bienveillance , de la simplicité, la sympathie et de l’amour du travail bien fait. Vos conseils continueront de nous servir. Veuillez trouver ici l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre profonde admiration.
A notre Maître et Juge, Monsieur Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar. Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant spontanément de juger ce travail. Votre dynamisme et votre amour du travail bien fait forcent admiration et respect. C’est l’occasion pour nous de vous exprimer toute notre reconnaissance, pour le savoir reçu de vous. Veuillez accepter nos sincères remerciements.
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«Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter- Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propre à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation»
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LISTE DES ABREVIATIONS %
:
Pourcentage
AFB
:
Abattoir Frigorifique de Bamako
AFS
:
Abattoir Frigorifique de Sabalibougou
BPCO
:
Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive
CEDEAO :
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
DAOA
Denrées Alimentaires d’Origine Animale
:
DNPIA
:
Direction Nationale des Productions et des Industries Animales
DNSV
:
Direction Nationale des Services Vétérinaires
FAO
:
Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture)
FCFA
:
Franc de la Communauté Financière Africaine
FED
:
Fonds Européen de Développement
Kg
:
Kilogramme
Km
:
Kilomètre
MRNE
:
Ministère des Ressources Naturelles et de l’Elevage
MSPAS
:
Ministère de la Santé Publique et des Affaires Sociales
Nbre
:
Nombre
OIE
:
Organisation Internationale de la Santé Animale
PAPAM
:
Programme d’Appui à la Productivité Agricole au Mali
PDS
:
Poids
PIB
:
Produit Intérieur Brut
PPCB
:
Péripneumonie Contagieuse Bovine
TB
:
Tuberculose Bovine
UEMOA
:
Union Economique et Monétaire Ouest Africain
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LISTE DES FIGURES
Figure 1
: Carte administrative du Mali ....................................................... 6
Figure 2
: Diagramme de la 1ère
transformation des animaux de
boucherie ..................................................................................... 18 Figure 3
: Schéma de la présentation de la carcasse des animaux de boucherie ..................................................................................... 25
Figure 4
: Nœuds lymphatiques de la face externe de la demicarcasse de Zébu ......................................................................... 27
Figure 5
: Nœuds lymphatiques de la face interne de la demicarcasse de Zébu ......................................................................... 28
Figure 6
: Carte du district de Bamako....................................................... 36
Figure 7
: Evolution annuelle des abattages. .............................................. 41
Figure 8
: Evolution mensuelle des abattages de bovins de 2012 en 2015............................................................................................. 42
Figure 9
: Répartition des saisies partielles d’abats rouges par motif de saisies de 2012 à 2015 ............................................................ 43
Figure 10 : Répartition des saisies partielles par organe en 2012 ................ 45 Figure 11 : Répartition des saisies partielles par motifs en 2012 ................. 45 ix
Figure 12 : Répartition des saisies par organe en 2013 ................................ 46 Figure 13 : Répartition des saisies partielles par motif en 2013 .................. 47 Figure 14 : Répartition des saisies partielles par organe en 2014 ................ 48 Figure 15 : Répartition des saisies partielles par motif en 2014 .................. 48 Figure 16 : Répartition des saisies partielles par organe en 2015 ................ 49 Figure 17 : Répartition des saisies partielles par motif en 2015 .................. 50 Figure 18 : Répartition des saisies totales par motif de saisies entre 2012 et 2015 ................................................................................ 51 Figure 19 : Emphysème pulmonaires sur les poumons d’un bovin ............. 54 Figure 20 : Abcès sur le foie d’un bovin ...................................................... 54 Figure 21 : Fasciolose du foie d’un bovin .................................................... 55 Figure 22 : Télangiectasie Maculeuse du foie d’un bovin ........................... 55 Figure 23 : Lésions de tuberculose caséeuse sur
carcasse et abats
d’un Bovin................................................................................... 56
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I
: Bilan globale des abattages de 2012 à 2015 .......................... 40
Tableau II
: Etat statistique des abattages de 2012 à 2015 par abattoirs ................................................................................... 40
Tableau III
: Bilan des saisies partielles d’organes de bovins opérées aux abattoirs frigorifiques du district de Bamako de 2012 à 2015 ............................................................................. 43
Tableau IV
: Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako de 2012 à2015........................................................... 51
Tableau V
: Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako en 2012 ..................................................................... 52
Tableau VI
: Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako en 2013 ..................................................................... 52
Tableau VII : Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako en 2014 ..................................................................... 53 Tableau VIII : Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako en 2015 ..................................................................... 53 Tableau IX
: Nombre d’abats saisis de 2012 à 2015 .................................. 57
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Tableau X
: Nombre de carcasses de bovins saisis de 2012 à 2015 .......... 57
Tableau XI
: Prix moyens indicatifs des abats rouges en FCFA. ............... 58
Tableau XII : Pertes engendrées par les saisies d’abats rouges en 2012 dans les abattoirs du district de Bamako................................. 58 Tableau XIII : Pertes engendrées par les saisies d’abats rouges en 2013 dans les abattoirs du district de Bamako en FCFA................. 58 Tableau XIV : Pertes engendrées par les saisies d’abats rouges en 2014 dans les abattoirs du district de Bamako en FCFA................. 59 Tableau XV : Pertes engendrées par les saisies d’abats rouges en 2015 dans les abattoirs du district de Bamako................................. 59 Tableau XVI : Pertes engendrées par les saisies totales de 2012 à 2015 dans les abattoirs du district de Bamako................................. 60
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SOMMAIRE INTRODUCTION ............................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ........................ 4 CHAPITRE I : ELEVAGE AU MALI.............................................................. 5 I.1. Présentation du Mali .................................................................................... 5 I.1.1. Population .............................................................................................. 5 I.1.2. Relief ...................................................................................................... 6 I.1.3. Ressources naturelles, végétation et faune ............................................ 7 I.1.4. Climat..................................................................................................... 8 I.1.5. Hydrographie ......................................................................................... 8 I.2. Elevage au Mali ........................................................................................... 9 I.2.1. Mode d'élevage ...................................................................................... 9 I.2.1.1. Elevage traditionnel ......................................................................... 9 I.2.1.2. Elevage encadré ............................................................................... 9 I.2.1.3. Elevage moderne ............................................................................. 9 I.2.2. Systèmes d’élevage................................................................................ 9 I.2.2.1. Système pastoral .............................................................................. 9 I.2.2.2. Système agro pastoral ................................................................... 10 I.2.2.3. Système intensif............................................................................. 10 I.2.3. Races animales bovines rencontrées au Mali ...................................... 10 I.2.3.1. Zébus ............................................................................................. 11 I.2.3.2. Taurins ........................................................................................... 11 I.2.4. Contraintes de l'élevage ....................................................................... 11 I.2.4.1. Contraintes zootechniques et nutritionnelles................................. 11 xiii
I.2.4.2. Contraintes sanitaires et pathologiques ......................................... 12 CHAPITRE II : PREPARATION DES VIANDES DE BOUCHERIE AUX ABATTOIRS ............................................................................................ 13 II.1. Stabulation ................................................................................................ 13 II.2. Amenée et contention ............................................................................... 13 II.3. Etourdissement ......................................................................................... 13 II.4. Saignée...................................................................................................... 14 II.5. Pré-dépouillement et dépouillement ......................................................... 15 II.6. Eviscération .............................................................................................. 16 II.7. Fente médiale de la carcasse .................................................................... 16 II.8. Nettoyage ou douchage ............................................................................ 16 II.9. Ressuage réfrigéré .................................................................................... 17 CHAPITRE III : INSPECTION SANITAIRE DES VIANDES DE BOUCHERIE AU MALI .................................................................................. 19 III.1. Bases règlementaires de l’inspection ...................................................... 19 III.2. Abattoirs du Mali .................................................................................... 19 III.3. Contrôle sanitaire .................................................................................... 20 III.3.1. Qualités d’un agent d’inspection ...................................................... 20 III.3.1.1. Esprit de décision ........................................................................ 21 III.3.1.2. Autorité ....................................................................................... 21 III.3.1.3. Aptitudes physiques .................................................................... 21 III.3.2. Techniques d’inspection ................................................................... 22 III.3.2.1. Surveillance des conditions de transport des animaux de boucherie ......................................................................................... 22 III.3.2.2. Inspection ante mortem............................................................... 22 III.3.2.2.1. Buts de l’inspection .............................................................. 22
xiv
III.3.2.2.2. Modalités de l’inspection...................................................... 23 III.3.2.2.3. Conduite à tenir à l’issue de l’inspection sur pied................ 24 III.3.2.3. Inspection post mortem............................................................... 24 III.3.2.3.1. Présentation des viandes ....................................................... 25 III.3.2.3.2. Modalités de l’inspection post mortem ................................ 26 III.3.2.3.3. Conduite à tenir à l’issue de l’inspection post mortem ........ 30 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ................................. 34 CHAPITRE I : METHODOLOGIE ............................................................... 35 I.1. Zone d’étude .............................................................................................. 35 I.2. Milieu d’étude ............................................................................................ 35 I.2.1. Abattoir Frigorifique de Bamako(AFB) .............................................. 35 I.2.2. Abattoir Frigorifique de Sabalibougou (AFS)..................................... 36 I.3. Matériel ...................................................................................................... 37 I.3.1. Matériel Biologique ............................................................................. 37 I.3.2. Matériel d’inspection ........................................................................... 37 I.3.3. Matériel d’enquête ............................................................................... 38 I.4. Méthodes .................................................................................................... 38 CHAPITRE II : RESULTATS......................................................................... 40 II.1. Bilan global des abattages de 2012 à 2015 .............................................. 40 II.2. Etats statistiques des abattages contrôles de bovins par année ................ 40 II.3. Evolution des abattages dans les abattoirs du district de Bamako ........... 41 II.3.1. Evolution mensuelle des abattages de 2012 à 2015 ........................... 42 II.4. Résultats des Saisies dans les abattoirs du District de Bamako ............... 42 II.4.1. Prévalence des saisies partielles selon les motifs de saisies de 2012 à 2015 ........................................................................................... 42 II.4.2. Répartition des saisies partielles des abats rouge par Année ............. 44 xv
II.4.2.1. Répartition des saisies partielles au cours de l’année 2012 ......... 45 II.4.2.2. Répartition des saisies partielles au cours de l’année 2013 ......... 46 II.4.2.3. Répartition des saisies partielles au cours de l’année 2014 ......... 48 II.4.2.4. Répartition des saisies partielles au cours de l’année 2015 ......... 49 II.4.3. Résultats des Saisies totales ............................................................... 51 II.4.3.1. Prévalence des saisies totales selon les motifs de 2012à 2015 ................................................................................................. 51 II.4.3.2. Evolution des saisies totales par année ........................................ 52 II.5. Estimation des pertes économiques dues aux saisies ............................... 57 II.5.1. Evolution annuelle des pertes d’abats rouges de bovins ................... 57 II.5.2. Evolution annuelle des pertes de carcasses ........................................ 57 II.5.3. Estimation du coût des pertes d’abats de bovins................................ 58 II.5.4. Estimation du coût des pertes dues aux saisies de viandes ................ 60 CHAPITRE III: DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS..................... 61 III.1. Discussion ............................................................................................... 61 III.1.1. Limites de l’étude.............................................................................. 61 III.1.2. Evolution des abattages..................................................................... 61 III.1.3. Saisies réalisées dans les abattoirs du district de Bamako................ 61 III.1.4. Pertes dues à l’inspection des viandes et abats ................................. 63 III.2. Recommandations ................................................................................... 64 CONCLUSION .................................................................................................. 66 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................ 70 WEBOGRAPHIE .............................................................................................. 74 ANNEXE ............................................................................................................ 75
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INTRODUCTION Le Mali est un pays à vocation agro-pastorale, où l’élevage occupe une place prépondérante dans l'économie nationale, puisqu'il représente 30% de la contribution du secteur primaire au Produit Intérieur Brut (PIB) et 9% du PIB national (Samaké et al. 2008). Le Mali est ainsi l’un des principaux pays d’élevage d’Afrique de l’Ouest, puisqu’il occupe la 1ère place en terme de têtes de bétail dans l’espace UEMOA, avec un effectif de bovins estimés à 10.622.750 bovins, 15.143.415 ovins, 21.087.300 caprins, 538.500 asins, 1.008.540 camelins et 82.425 porcins (DNSV,2015) . Fort de ce premier rang, le Mali ne dispose pas à nos jours de politique d’élevage axée spécifiquement sur les bovins : ces derniers sont considérés comme partie intégrante de la filière bétail. De façon historique, les politiques gouvernementales en faveur de la filière bétail étaient principalement axées autour de la santé animale. Le gouvernement a ainsi mis en place plusieurs projets de vaccination (en particulier contre la peste bovine) dans les années 1960, avec l’appui du Fonds européen de développement (DEMBELE et al 2014). Depuis 1965, le Mali a entrepris la réalisation d’infrastructures de transformation du bétail et de la viande. En 2006, on dénombrai deux (2) abattoirs frigorifiques à Bamako, cinq (5) abattoirs de type sous régional (Kayes, Koutiala, Mopti-Sévaré, Ségou et Sikasso), un (1) abattoir communal à Bougouni, vingt-huit (28) aires d’abattage améliorées et cent quarante-six (146) aires d’abattages simples répartis sur tout le territoire. Les abattoirs sont la plupart dans un état de vétusté avancée. Ils sont installés dans les grands centres urbains et répondent à une demande urbaine (ANSSA ,2007). On estime la quantité de viande produite par les abattoirs à 85.000 tonnes, dont 165.897 tonnes de viande de bovins par année.
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Bien que disposant de ce potentiel en infrastructure, il n’existe pratiquement plus d’exportations de viande. Parmi les principales causes, il est cité : une surface financière insuffisante pour financer les campagnes de marketing, le coût élevé du transport aérien, l’absence d’infrastructures adéquates, en particulier un abattoir répondant aux normes d’hygiène, mais surtout les obstacles posés par certaines pays à l’exportation de la viande sur leurs territoires. Concernant les perspectives pour l’exportation de la viande, des questions sur la qualité sanitaire de la viande rouge se posent. Les associations de consommateurs et médias ont souvent déploré les mauvaises conditions d’hygiène prévalant au niveau des abattoirs, du transport et des points de vente. L’abattoir constitue l’un des points critiques majeur de l’hygiène des viandes et est considéré comme l’étape où les plus grandes opportunités de contamination existent. Au Mali, la qualité sanitaire des viandes est habituellement appréciée par un jugement visuel au cours de l’inspection sanitaire. A ce niveau, les carcasses porteuses de lésions pathologiques importantes sont fréquemment saisies et interdites à la consommation. Par ailleurs, peu d’études scientifiques ont été consacrées sur les carcasses et les abats aux niveaux des abattoirs frigorifiques du district de Bamako. Nous avons donc entrepris ce travail en nous fixant comme objectif général, d’évaluer la fréquence des motifs de saisie rencontrés sur les carcasses et les abats de bovins au niveau des abattoirs frigorifiques du district de Bamako (MALI) et leur pertes économiques. Pour atteindre cet objectif général, nous avons effectué trois mois d’activités à savoir deux (2) mois de pratique de l’inspection au niveau des abattoirs frigorifiques de Bamako (AFB et AFS). Ensuite, l’exploitation des rapports mensuels d’activités au niveau des abattoirs, de la DNSV et de la DNPIA ; s’est déroulée sur une période d’un (1) mois.
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Les objectifs spécifiques assignés sont : faire l’état des lieux des abattages contrôlés au niveau des abattoirs frigorifiques du District de Bamako ; recenser les principaux motifs de saisie rencontrés sur les carcasses et les abats de bovin au niveau des abattoirs frigorifiques du District de Bamako ; analyser l’impact économique de ces principaux motifs de saisie rencontrés sur les carcasses et les abats de bovin au niveau des abattoirs frigorifiques du District de Bamako. Notre travail est présenté en deux parties. La première partie consacrée à la synthèse bibliographie, porte sur : l’élevage des Bovins au Mali la préparation des viandes à l’abattoir l’inspection des viandes au Mali La deuxième partie est consacrée à : l’approche méthodologique les résultats obtenus et la discussion les recommandations qui en découlent et la conclusion.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : ELEVAGE AU MALI I.1. Présentation du Mali I.1.1. Population La République du Mali, est un pays d'Afrique de l'Ouest, frontalier de la Mauritanie et de l'Algérie au nord, du Niger à l'est, du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire au sud, de la Guinée au sud-ouest et du Sénégal à l'ouest. Avec 16 744 000 habitants en 2013 (INSAT RGPH, 2013), la population malienne est constituée de différentes ethnies, reparties en fonction des zones géographiques du pays (figure 1). Les principales ethnies sont les Bambaras, les Bobos, les Bozos, les Dogons, les Khassonkés, les Malinkés, les Miniankas, les Peuls, les Sénoufos, les Soninkés ou Sarakolés, les Sonrhaïs, les Touaregs, les Toucouleurs. Le français est la langue officielle, mais la population parle majoritairement les langues nationales, le bambara étant la plus utilisée et servant, parallèlement au français, de langue vernaculaire (Wikipédia).
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Figure 1 : Carte administrative du Mali I.1.2. Relief Le Mali offre d’impressionnants reliefs : au sud-ouest, le plateau manding (400 à 800 m) qui se termine à l’ouest par la falaise de Tambaoura au relief accidenté et nous y trouvons également les étendues de plaines de la Falémé et du Diourou se prolongeant au nord par le Kaarta. A l’est les entailles sont plus incisées, les escarpements bien marqués. Bordé par les falaises de Bandiagara, le plateau dogon s’élève chaotiquement depuis les basses-terres du Macina jusqu’à Hombori ou se dressent des buttes gigantesques (atteignant 1 155m) qui donnent la plaine du Gourma de plusieurs centaines de mètres. Au nord et au nord-ouest de la boucle du Niger, de grands ergs couvrent bas plateaux et plaines. A l’extrémité nord du pays, la succession des plateaux et des plaines s’efface momentanément au profil d’un manteau de sable dans l’Adrar Des Iforas (massif cristallin du Hoggar) où les dunes se succèdent. Les plaines et plateaux occupent le reste du 6
pays avec le bassin du Macina, plaines du Gourma et de Azaouad. La zone soudanienne au sud correspond à une mosaïque de savanes et de forêts claires, de galeries forestières (AU CŒUR DU MALI, 2009). I.1.3. Ressources naturelles, végétation et faune Le sous-sol malien est très riche en ressources à savoir : l’or, le phosphate, le kaolin, le sel, l’uranium, la bauxite, le fer, le manganèse, l’étain. Les dépôts de cuivre sont connus mais non exploités. La végétation très variée s’alterne essentiellement de steppes et de savanes : au sud : la zone soudano-guinéenne se présente sous forme mosaïque de savanes et forets, renferme la plus grande quantité de bois de construction : lingue, soven, sana. La zone soudanienne conserve encore de hautes herbes typiques et des arbres dits nationaux : le karité (de sa noix est extrait le beurre pour la cuisine et la crème de beauté), le néré (de son fruit, on tire un condiment), le balazan, le tamarinier et le palmier rônier. le Sahel se compose de steppe arbustive, arborée : baobab, acacia Sénégal (gommier) et palmier. On y trouve également le cram-cram (graminée épineuse) qui nourrit les troupeaux en période de sècheresse. le Nord : domaine sahélien, ou les oasis du Sahara méridional et la steppe des épineux cèdent la place progressivement aux dunes de sable. le désert abrite une faune particulièrement adaptée : gazelles dorcas, dama, addax, fennec, chacals, licaron, autriche, outarde, alouette, traquet, couleuvre, vipère à cornes, varan. Le parc national de la boucle du Baoulé sur 170.000 ha, les réserves du Finna, du Bandingo et celle de Wattagouna abritent de gros herbivores. Il s’agit d’éléphants, de buffles, l’antilope, de phacochères, d’élans de Derbi, de girafes. De grands fauves : lion, panthère, hyènes, guépards. Autour des fleuves Niger et Sénégal, riches en poisson, on rencontre fréquemment les crocodiles, les lamantins, les
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hippopotames et des nombreuses espèces d’oiseaux. (AU CŒUR DU MALI, 2009). I.1.4. Climat Le climat malien se caractérise par trois saisons tout au long de l’année : une saison sèche dont la durée varie du nord au sud, de mars à juin ; une saison pluvieuse (hivernage) de juin à septembre ; une intersaison caractérisée par sa fraicheur, d’octobre à février. Une influence saharienne se manifeste par une invasion de masse d’air sec le fameux harmattan. L’amplitude thermique annuelle varie d’environ 24°C au mois de janvier et environ 35°C au mois de mai. Sur 300 km de long et 200 km de large, le delta intérieur possède une originalité climatique et les inondations exercent un effet modérateur sur la température (AU CŒUR DU MALI, 2009). I.1.5. Hydrographie Le Mali est arrosée par deux grands fleuves qui prennent leur source dans le Fouta-Djalon en Guinée. Le fleuve Sénégal entravé dans sa course par les chutes de Gouina et du Félou reçoit la Falémé à sa rive droite. Le fleuve Niger long de 4 700 km, dont 1 700 au Mali offre plusieurs opportunités d’excursion, comme l’étendue d’eau de Sélingué. Le Niger est navigable sur 1 308 km se divise en plusieurs bras, le delta intérieur dans le Macina est inondé de septembre à décembre 20 000 km2 de plaine, à la décrue le Delta devient une immense prairie parsemée de lacs (lac Débo, lac Koriente, lac Galado). Le plus grand est le lac Faguibine à 150 km de Tombouctou s’étend sur 650 km et est très poissonneux (AU CŒUR DU MALI, 2009).
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I.2. Elevage au Mali I.2.1. Mode d'élevage II existe principalement au Mali trois modes d'élevage à savoir : l’élevage traditionnel, l’élevage encadré et l’élevage moderne. I.2.1.1. Elevage traditionnel C'est surtout un élevage de type extensif et les animaux parcourent des milliers de kilomètres à la recherche de pâturage et d’eau. Ainsi, nous avons la transhumance qui consiste en un déplacement cyclique des animaux. Ce mouvement commence par le départ des animaux du nord vers le sud du pays à la recherche de pâturages et de résidus de cultures pendant la saison sèche, le retour en début d’hivernage aux différents terroirs. Le nomadisme par contre est un mouvement des pasteurs dans leur terroir à la recherche d'eau et de pâturage. I.2.1.2. Elevage encadré Ce type d'élevage utilise la complémentation alimentaire des animaux, et le croisement. I.2.1.3. Elevage moderne C'est un élevage spécialisé qui est mené autour des grands centres urbains. L'utilisation des races exotiques performantes et le paquet technologique sont de mise. I.2.2. Systèmes d’élevage Il existe trois systèmes de production principaux au Mali en ce qui concerne le bétail (CILSS, 2010). I.2.2.1. Système pastoral Le système pastoral est dominant le long de la bande sahélienne avec des troupeaux relativement importants de bovins et de petits ruminants. Il est basé sur 9
l’exploitation extensive des ressources naturelles sans recours aux intrants zootechniques à l’exception des années avec déficit fourrager critique. Ce système se retrouve surtout dans le nord du Mali avec 56 % d’éleveurs nomades se trouvant dans les régions de Gao, Tombouctou et Mopti. Ce type d’élevage repose sur la mobilité ou transhumance des éleveurs avec leurs troupeaux à la recherche de l’eau, des pâturages (pendant la longue période de saison sèche, 8 à 10 mois) et les zones de cures salées (CILSS, 2010). I.2.2.2. Système agro pastoral C’est un mode sédentaire basé sur une exploitation extensive des ressources fourragères avec des troupeaux de bovins et d’ovins de plus petite taille qui bénéficient pour certains d’une alimentation complémentaire, prédominant dans le sud du pays avec 65,70 % d’éleveurs sédentaires dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou (CILSS, 2010). I.2.2.3. Système intensif Le système intensif tourne principalement au tour de l’embouche bovine. Ces systèmes se retrouvent surtout en périphérie des centres urbains, mais malgré leur constante augmentation ne contribuent qu’à hauteur de 20 % de l’offre totale de produits animaux et de bétail sur le marché (CILSS, 2010). I.2.3. Races animales bovines rencontrées au Mali Les bovins ont une importance notable dans l'économie du Mali. Ils fournissent à l‘alimentation humaine du lait et de la viande, à l‘agriculture de la force de travail et la fumure organique. Le cheptel à une structure très hétérogène. Nous y trouverons diverses races appartenant à diverses zones géographiques du pays, dont les zébus au nord et au sud les taurins.
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I.2.3.1. Zébus Ce sont les zébus à courtes cornes et les zébus à longues cornes. Ils ' appartiennent à l’espèce Bos Indicus. Le zébu maure est répandu dans la zone sahélienne jusqu'au Macina et au nord de la boucle du Niger. Le poids adulte est de 300-600 kg pour le mâle et 250-350 kg pour les femelles. Le rendement d'abattage est de 45 %. Le zébu touareg se rencontre dans la boucle du Niger et au nord du delta central, avec un poids adulte de 400 kg. Le zébu peulh malien a une aire de répartition qui correspond à l’habitat des populations Peuhls qui élèvent. Le poids moyen est de 300 - 350 kg pour le bœuf qui est un bon animal de boucherie, avec un rendement carcasse de 46 % en élevage extensif et de 50-58 % en engraissement (Samaké et al. 2008). I.2.3.2. Taurins Les taurins sont des bovins sans bosse appartenant à l'espèce Bos Taurus. Ils sont représentés par le taurin Ndama, reconnu pour sa trypanotolérance. Le poids adulte est compris entre 250-300kg. Mais le faible rendement en viande s’explique par certains nombres de contraintes (Samaké et al. 2008). I.2.4. Contraintes de l'élevage A l'heure actuelle, le développement de l'élevage est confronté à un certain nombre de contraintes majeures à savoir : les contraintes zootechniques et nutritionnelles ; les contraintes sanitaires et pathologiques. I.2.4.1. Contraintes zootechniques et nutritionnelles L'élevage au Mali est caractérisé par le faible niveau de productivité en viande, en lait et le faible potentiel génétique des races. Une alimentation insuffisante est due à une diminution des pâturages naturels, à une forte concurrence pour la gestion
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de l'espace agro-sylvo-pastoral et à des points d'eau semi-permanents. A cela s'ajoute l'absence de code pastoral pour la gestion de ces ressources, le manque de formation et de professionnalisation des éleveurs et de nombreux problèmes liés aux infrastructures et équipements. I.2.4.2. Contraintes sanitaires et pathologiques Les problèmes pathologiques constituent sans doute l'un des fléaux les plus importants qui pèsent sur l'élevage au Mali. Les maladies animales entraînent des pertes de bétail, une diminution de la qualité des peaux et cuirs, une baisse de la production et une diminution du revenu des éleveurs. Les principales pathologies rencontrées au Mali sont d’origines parasitaires, virales et bactériennes (STANLEY et KOUYATE, 1998). Comme maladies parasitaires, on peut citer les parasitoses gastro-intestinales fréquentes représentées par les nématodoses, les trématodoses et les coccidioses. Les hémoparasitoses avec la trypanosomose et les ectoparasites caractérisés par les tiques, les teignes et les gales. Comme maladies virales et bactériennes, nous pouvons citer la fièvre aphteuse, la dermatose nodulaire, la maladie des muqueuses, la blue-tongue, l'ecthyma contagieux, la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), le charbon bactéridien, le charbon symptomatique, la pasteurellose, la brucellose et la tuberculose.
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CHAPITRE II : PREPARATION DES VIANDES DE BOUCHERIE AUX ABATTOIRS La préparation des viandes à l’abattoir ou première transformation des viandes est l’ensemble des étapes successives qui, à partir d’animaux de boucherie, conduisent à l’obtention de la carcasse et du cinquième quartier. Elle se fait en neuf (09) grandes étapes à savoir la stabulation, l’amenée et la contention, l’étourdissement, la saignée, le dépouillement, l’éviscération, la fente, le douchage et le ressuage réfrigéré. II.1. Stabulation Elle débute par la réception des animaux à proximité de l’abattoir où ils sont mis dans un parc d’attente (parc de stabulation) pendant 24 heures. Les animaux observent une diète hydrique (FROUIN et DANIEL, 1982). II.2. Amenée et contention Il s’agit du transfert des animaux du parc de stabulation à la salle d’abattage ou de saignée, en passant par le couloir d’amenée. La conception du couloir d’amenée dérive directement du choix des moyens d’étourdissement et de contention adoptés par l’abattoir. II.3. Etourdissement C’est une insensibilisation temporaire de l’animal par sa mise en état d’inconscience totale, juste avant la mise à mort afin : de lui éviter des souffrances inutiles (bien-être animal); de protéger les ouvriers lors de la contention ; d’augmenter le rendement de la chaîne d’abattage ;
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L’étourdissement des animaux de boucherie utilise essentiellement des méthodes traumatiques. Les instruments utilisés sont : la masse (ou assommoir, ou maillet pour les petits animaux) : un coup violant est appliqué sur la tête de l’animal ; le merlin anglais (ensemble assommoir et trépan) : c’est une sorte de pioche avec l’une de ses extrémités en forme de masse et l’autre effilée. L’opérateur dans un premier temps assomme l’animal, et dans un deuxième temps retourne l’outil et trépane ; ensuite, nous passons par l’orifice de trépanation une tige flexible appelée « jonc » qui détruit les centres bulbaires ; le pistolet percuteur : c’est un pistolet à cheville percutante en acier qui comporte une tige mobile en emporte-pièce, propulsée par la combustion d’une cartouche que l’on introduit dans le corps de l’appareil ; la tige trépane l’animal. Très employée en France, ce procédé est plus rapide et plus commode que les précédents. Les avantages de cet appareil justifient amplement la dépense initiale. L’étourdissement est provoqué par une cheville percutante en acier qui perce le crâne et atteint le cerveau. L’opération est sans danger, rapide et efficace, même lorsqu’elle est effectuée par une personne inexpérimentée ; les pistolets : parmi lesquels on a les pistolets à air comprimé ou pneumatique et les pistolets à masse pneumatique qui fonctionnent sous une pression de 5 à 12 bars. II.4. Saignée C’est la mise à mort de l’animal par extravasation sanguine. Elle doit immédiatement faire suite à l’étourdissement pour que les activités cardiaques et respiratoires subsistent et aident à éjecter le sang.
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Plus la saignée est rapide et complète, meilleure sera la qualité de la viande (BOCCARD et al, 1982). Elle peut se faire de deux (02) manières : o la saignée sans étourdissement (saignée horizontale) : elle est encore appelée abattage ou sacrifice rituel musulman (Halal), ou abattage Kosher ou Casher chez les Juifs; en bref c’est l’égorgement. Il y a section transverse de la gorge (veines jugulaires+trachée+œsophage), l’animal couché est dirigé vers le Kaaba ; o la saignée avec étourdissement (saignée verticale) : elle se fait en position suspendue. Elle est plus complète et plus rapide. La saignée se fait par section de la veine jugulaire, ce qui déprécie un peu le cuir. La plaie de saignée y est relativement petite. L’animal est alors amené au-dessus d’un bac de saignée en acier inoxydable, à travers lequel le sang coule dans un conduit vers un tank de récupération. On peut également utiliser le trocart relié au bac à sang par un tuyau collecteur souple. II.5. Pré-dépouillement et dépouillement A partir de cette étape, le travail doit être effectué loin du sol (rails, plates-formes, berces, plaques tournantes) pour éviter la contamination de la viande et les positions incommodes qu’adoptent les ouvriers. Entre la saignée et l’habillage, prennent place diverses opérations dont l’ordre varie selon les abattoirs (DIEYE,2011). Ces opérations dites de prédépouillement préparent le dépouillement. Il s’agit de : la section des pattes antérieures et postérieures ; le transfert du convoyeur de saignée au convoyeur de chaîne ; l’ablation de la mamelle ou de la verge ; l’ablation de la tête.
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Ensuite commence le dépouillement ou dépeçage ou arrachage du cuir. Elle a pour but l’enlèvement du cuir des animaux dans les meilleures conditions pour une bonne présentation et une bonne conservation des carcasses. Elle vise également à la récupération du cuir dans les conditions favorables à la conservation de sa qualité. II.6. Eviscération C’est l’ablation de tous les viscères thoraciques et abdominaux de l’animal (sauf les reins). Elle doit se faire sur les animaux suspendus. Elle doit être rapide et complète c'est-à- dire trente minutes au plus tard après la saignée pour éviter la souillure de la carcasse par le contenu du tube digestif. II.7. Fente médiale de la carcasse C’est une incision longitudinale de la carcasse par section de la colonne vertébrale. Elle aboutit à l’obtention de deux demi-carcasses. Son intérêt est double : sur le plan technique : elle facilite la manutention et la commercialisation de la carcasse, permet la détermination de l’âge de l’animal ; sur le plan hygiénique : elle facilite l’inspection des corps vertébraux et des articulations intervertébrales où nous pouvons découvrir des lésions diverses (abcès tuberculeux, ostéites et ostéomyélites). Après la fente, il n’est pas rare d’assister à l’émoussage de la carcasse. C’est l’opération de finition qui consiste à enlever une partie de la graisse apparente sur la carcasse dépouillée. La présentation est ainsi améliorée, ce qui en facilite la vente. II.8. Nettoyage ou douchage Il s’agit d’éliminer les souillures de la carcasse comme les excréments, les esquilles, d’os, la pâte de la fente, le lait de la mamelle, le sang, les souillures lors 16
du travail. Elle est réalisée avec de l’eau potable sous pression (éviter l’essuyage avec le linge). Son but est à la fois esthétique (amélioration de la présentation de la carcasse), hygiénique (amélioration de la conservation) et technique (amélioration du rendement après réfrigération, par diminution de l’évaporation). II.9. Ressuage réfrigéré A cette étape, la viande est soumise à des températures très basses (mais supérieure au point de congélation) en vue d’assurer sa conservation à court terme et son évolution vers la maturation. Sa réalisation se fait en deux (02) étapes : le refroidissement ou réfrigération proprement dite, encore appelée ressuage, est réalisée selon deux techniques. soit par l’utilisation d’une chambre froide classique (Température : 0°C, humidité relative de 90 à 95 % et vitesse de l’air de 0,5 à 1 m/s). Au bout de 24 heures, la température à cœur de la carcasse doit être inférieure ou égale à + 10°C. soit par l’utilisation d’un tunnel (cellules de refroidissement rapide) : ici, le refroidissement se fait en deux temps. Le premier temps (bref) se fait à une température de -2 à -4°C, une humidité relative de 90 % et une vitesse relative de l’air de 0,5 à 2-3 m/s ce qui permet d’abaisser la température de la carcasse à 20°C à cœur en 8 heures. Le second temps, plus modéré, se réalise à une température voisine de 0°C, une humidité relative de 80 à 85 %, un coefficient de brassage de 80 à 100 en vue d’atteindre une température de + 5°C au cœur de la carcasse en 24 heures ; le maintien du refroidissement ou stockage : il a lieu dans des chambres différentes des précédentes. La température de la salle est de 0 à + 2°C, la vitesse de l’air 0,5 m / s et l’humidité relative est de 75 à 80 %.
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La figure 2 ci-dessous présente le diagramme de différentes opérations et produits obtenus de la 1ère transformation des viandes de Boucherie
Cuir
2 demi-carcasses ou 4 quartiers
Figure 2 : Diagramme de la 1ère transformation des animaux de boucherie
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CHAPITRE
III :
INSPECTION
SANITAIRE
DES
VIANDES
DE
BOUCHERIE AU MALI III.1. Bases règlementaires de l’inspection Au Mali, le texte réglementaire qui régit l’inspection sanitaire et de salubrité des denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) est l’Arrêté Interministériel N° 7028 / MRNE – MSPAS du 22 décembre 1987 portant réglementation de l’inspection sanitaire et de salubrité des produits d’origine animale destinés à l’alimentation humaine au Mali (DNSV). III.2. Abattoirs du Mali Depuis 1965, le Mali a entrepris la réalisation d’infrastructures d’abattage des animaux de boucherie, dans le but d’améliorer les conditions sanitaires de production et les recettes d’exportation. A partir de 1980, au constat des mauvaises performances de la filière dans l’économie nationale, un programme de réhabilitation et de construction d’infrastructures fut entrepris. Les nouvelles constructions ont concerné 05 abattoirs de type régional auxquels il a été ajouté des étals de boucherie modernes et des camions isothermes de transport pour assurer une bonne hygiène de la distribution. Le Mali dispose actuellement de : o 02 Abattoirs Frigorifiques à Bamako ; o 05 abattoirs de type régional (Kayes, Koutiala, Mopti-Sévaré, Ségou et Sikasso) ; o 28 aires abattage améliorées ; o 146 aires d’abattage simples. Ces infrastructures d’abattage produisent près de 85.000 tonnes sur une production totale de 165.897 tonnes de viandes par an. La consommation de viande est de 14,3 kg /personne/an (ANSSA, 2007).
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III.3. Contrôle sanitaire Le contrôle sanitaire, encore appelé l’inspection sanitaire et de salubrité des denrées animales ou d’origine animale est dévolue aux services vétérinaires. Il vise trois objectifs (LECLERQ ,1973) : protéger la santé publique par le retrait de la consommation des produits dangereux ; protéger la santé du bétail grâce au dépistage des maladies contagieuses qui sévissent dans les régions d’origine des animaux examinés ; assurer la loyauté du commerce en retirant de la vente les produits qui sans être dangereux, ont une valeur nutritive tellement faible qu’ils ne correspondent plus à la définition d’aliment, ni par conséquent à leur prix de vente. Ce contrôle est réalisé par les agents des services vétérinaires qui doivent avoir une expérience professionnelle à laquelle, il faut ajouter de bonnes aptitudes physiques et surtout des capacités psychologiques leur permettant d’assurer au mieux leur mission III.3.1. Qualités d’un agent d’inspection L’agent d’inspection assure une exécution permanente de l’inspection des viandes et abats issus de l’abattoir dans le but : de les livrer à la consommation s’ils sont reconnus sains ; ou d’en empêcher la circulation s’ils sont reconnus malsains ou suspects et cela jusqu’à la décision de l’inspecteur. Pour cela, l’agent vétérinaire doit avoir des aptitudes physiques irréprochables, un esprit de décision et faire preuve d’autorité. (LECLERQ ,1973).
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III.3.1.1. Esprit de décision Il intervient de façon permanente, car tout examen est immédiatement suivi de la décision de libérer, de consigner ou de saisir le ou les produits inspectés. Les tâtonnements, les hésitations, les révisions de jugement constituent un lourd handicap pour l’agent que les professionnels (bouchers surtout) ont vite fait d’exploiter à leur profit pour mettre en doute ses capacités de jugement. III.3.1.2. Autorité Elle permet à l’agent de se faire respecter du personnel placé sous ses ordres et surtout des professionnels qu’il devra connaître aussi bien que possible tout en n’ayant aucune obligation d’aucune sorte envers eux. Il y a là une certaine attitude à adopter afin de créer un cadre de travail agréable sans toutefois perdre de vue la rigueur et la responsabilité professionnelle de l’agent (chose parfois difficile dans la pratique de tous les jours). III.3.1.3. Aptitudes physiques Elles sont conditionnées par le fait que l’agent utilise un certain nombre de ses sens pour remplir sa mission. Il s’agit notamment de : la vue qui lui permet de se faire une opinion sur l’aspect, la couleur, et les anomalies ; l’odorat pour déceler les odeurs anormales ; le toucher pour apprécier la consistance, la texture d’un produit, la friabilité d’un organe (foie, rate). De plus, l’agent d’inspection devra être en parfaite santé et reconnu indemne de maladie contagieuse (de tuberculose en particulier) pour éviter de contaminer les DAOA.
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III.3.2. Techniques d’inspection L’inspection sanitaire et de salubrité réalisée aux abattoirs selon une technique bien précise, impose à l’inspecteur vétérinaire des règles importantes à suivre. Le non-respect par ce dernier des dites obligations peut entraine des conséquences préjudiciables à la santé du consommateur (JOURDAIN, 1965). III.3.2.1. Surveillance des conditions de transport des animaux de boucherie Cette étape revêt une importance particulière. En effet, divers moyens de transport sont utilisés pour le convoyage des animaux : le train, le camion et la marche. La surveillance des conditions de transport permet de s’assurer, que durant toute la durée de son convoie l’animal a été bien nourri, bien abreuvé et bien traité. Elle vise également à éviter la fatigue et l’épuisement des animaux. III.3.2.2. Inspection ante mortem L’inspection ante mortem ou inspection des animaux sur pied s’effectue avant l’abattage et s’avère de première importance, car les viandes reconnues dangereuses pour les consommateurs proviennent généralement d’animaux auparavant malades. Certaines de ces maladies ne présentent pas de lésions caractéristiques sur la viande ; c’est le cas du tétanos qu’on ne peut déceler que du vivant de l’animal (LECLERQ ,1973). III.3.2.2.1. Buts de l’inspection Elle vise cinq (05) buts (DIARRASOUBA, 2011) : le contrôle du respect des mesures règlementaires d’interdiction d’abattage : mesures prises pour la préservation ou la reconstitution du cheptel ; le contrôle de l’origine des animaux : lutte contre l’abattage des animaux volés ;
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le contrôle de l’origine des animaux : afin de détecter les animaux présentant des états anormaux ; l’appréciation commerciale : elle n’est pas pratiquée systématiquement. Elle consiste à une classification des animaux en vue de l’établissement du prix du bétail vif ; la prévention des mauvais traitements : éviter que les animaux subissent de mauvais traitements avant leur abattage (respect du bien-être animal). III.3.2.2.2. Modalités de l’inspection L’animal de boucherie doit présenter tous les aspects de bonne santé. Dès qu’il présente un signe quelconque de maladie, l’attention de l’agent inspecteur est mise en veille et son examen est particulièrement approfondi. Cette inspection est réalisée généralement dans un parc d’attente à l’abattoir, la veille du jour de l’abattage. Le décompte des animaux à abattre est fait afin d’éviter des fraudes (LECLERQ ,1973). La technique porte d’une façon générale sur : l’aspect général (signalement succinct de chaque animal), l’attitude et le comportement des animaux ; le rythme respiratoire ; l’état d’humidité du mufle (bœuf) ; l’orifice buccal (ptyalisme) ; l’aspect de l’œil (larmoiement) ; la souillure du train postérieur traduisant des troubles digestifs (diarrhée) ; l’écoulement vaginal (métrites) ; les articulations surtout chez les jeunes (arthrites) ; exploration des ganglions ou nœuds lymphatiques superficiels (sous maxillaire, préscapulaire, retro mammaire, et préfémoral ou précrural) afin d’apprécier leur volume. Ces ganglions sont d’autant plus perceptibles que l’animal est maigre (figures 4 et 5). 23
III.3.2.2.3. Conduite à tenir à l’issue de l’inspection sur pied L’inspection sur pied permet de constater l’existence des cas suivants en dehors des animaux reconnus en bonne santé : cas des animaux blessés ou accidentés : ils sont abattus en urgence. Ils présentent le plus souvent des fractures ou des hémorragies suite au débarquement. Ils sont inspectés généralement avec beaucoup d’attention par les agents d’inspection ; cas des animaux fatigués : généralement suite à un long voyage dans des véhicules surchargés. Dans ce cas, il est préférable de les laisser se reposer deux (02) jours avec un bon abreuvement avant de les abattre pour en obtenir une viande de meilleure qualité. La dérogation à cette règle conduit à des viandes surmenées et hydrohémiques; cas des animaux douteux : les animaux suspects d’être en incubation d’une affection, mais pour lesquels on ne peut établir un diagnostic précis seront isolés au lazaret. Ensuite, l’animal suspect est observé sur une certaine période au bout de laquelle deux éventualités sont à envisager. Soit l’animal se rétabli, auquel cas il est mis à la disposition de son propriétaire. Soit l’animal présente des symptômes plus caractéristiques pathologie,
auquel
cas
il
est
abattu
en
urgence
et
d’une inspecté
minutieusement (LECLERQ ,1973).. Il faut néanmoins signaler que cette inspection ante mortem ne garantit pas que les animaux qui en sont issus soient indemnes de toute pathologie ; ce qui donne à l’inspection post mortem une importance particulière. III.3.2.3. Inspection post mortem Les viandes sont inspectées dans la salle d’abattage après la fente et avant le douchage et le ressuage.
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III.3.2.3.1. Présentation des viandes On distingue en inspection des viandes cinq (05) quartiers répartis de la façon suivante : d’une part la carcasse : elle comprend quatre (04) quartiers. L’animal suspendu par les membres postérieurs est sectionné dans le sens de la longueur en deux demi-carcasses. Chacune de ces deux (02) demi-carcasses est sectionnée transversalement en deux quartiers : un quartier avant et un
¼ Carcasse ou quartier
½ Carcasse
quartier arrière (figure 3).
(Source : RENNER, 1976)
Figure 3 : Schéma de la présentation de la carcasse des animaux de boucherie
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d’autre part le cinquième quartier : il s’agit de la langue, de la tête, des viscères abdominaux et thoraciques, du cuir, des cornes, des onglons, du sang, de la vessie. Nous les distinguons en abats (éléments du cinquième quartier qui sont consommables) et en issues (ceux qui ne le sont pas). III.3.2.3.2. Modalités de l’inspection post mortem L’inspection post mortem des animaux de boucherie est un examen anatomopathologique qui respecte les quatre temps suivants : l’examen visuel qui a pour but d’une part de faire la diagnose et d’autre part d’apprécier les anomalies de forme, de couleur et de taille ; la palpation et pression qui permet de déceler les modifications au niveau de parenchyme ; les incisons règlementaires dans le cadre de la rechercher des maladies spécifiques chez les animaux ; l’exploration des nœuds lymphatiques. La technique d’inspection post mortem comporte deux phases : l’examen à distance : cet examen se fait systématiquement sur toutes les carcasses. Il débute par un coup d’œil général, donné à distance sur la carcasse, qui renseigne l’agent sur son aspect (état d’embonpoint, couleur de la graisse, aspect de la viande, etc.). La carcasse est examinée de haut en bas d’abord sur la face externe puis sur la face interne, c'est-à-dire les cavités abdominale (péritoine) et thoracique (plèvre), le collier et la totalité de la section de la colonne vertébrale afin de déceler les lésions osseuses ; l’examen rapproché : il débute par la palpation de la graisse et du muscle afin d’en apprécier la consistance, l’onctuosité (graisse), l’humidité de la carcasse (carcasse hydrohémique). L’inspection se poursuit par la réalisation des incisions réglementaires tant au niveau ganglionnaire qu’au niveau musculaire (LECLERQ ,1973). 26
les incisions ganglionnaires : les nœuds lymphatiques retromammaires et préscapulaires sont les premiers incisés et cela du fait de leur accessibilité. Mais il faut également signaler qu’ils renseignent respectivement sur l’état sanitaire des parties postérieure et antérieure de la carcasse. Toute anomalie constatée au niveau de l’un ou l’autre de ces nœuds lymphatiques entraîne l’inspection systématique des ganglions voisins (précruraux, iliaques médiaux et iléo-fémoraux, lombo-aortiques pour l’arrière et de l’entrée de la poitrine, thoraco-aortiques pour l’avant) et cela en vue de localiser avec précision l’origine de la lésion (figures 4 et 5).
(Source : RENNER, 1976)
Figure 4 : Nœuds lymphatiques de la face externe de la demi-carcasse de Zébu
27
(Source : RENNER, 1976)
Figure 5 : Nœuds lymphatiques de la face interne de la demi-carcasse de Zébu les incisions musculaires : on réalise une incision au niveau des muscles de l’épaule notamment au niveau du muscle triceps brachial dans le but de mettre en évidence la présence de cysticerques.
28
l’inspection des viscères et des organes : elle comprend les poumons : extraits de la cavité thoracique, les poumons sont présentés, la face dorsale tournée vers l’agent d’inspection. On examine l’aspect général de l’organe, son volume, sa couleur et sa consistance par palpation. On procède à une incision dans le parenchyme pulmonaire pour rechercher des abcès, des lésions d’œdème, de congestion, etc. On termine par un examen d’une importance primordiale, celui des nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques à travers leur incision; le cœur : le cœur est présenté attenant aux poumons. L’examen débute par celui du péricarde qui peut être épaissi, œdématié en cas de péricardite. Le péricarde peut également renfermer un volume anormal de liquide, ou un liquide d’aspect anormal (présence de sang, de pus, de filament de fibrine, etc.). Après quoi, on procède à l’incision du péricarde pour mettre à nu le cœur dont la surface est soigneusement inspectée pour déceler
les
hémorragiques
lésions
parasitaires
(cysticerques)
ou
des
lésions
(pétéchies). L’inspection se termine par l’examen du
muscle du myocarde et pour cela, on incise le cœur au niveau du ventricule gauche, parallèlement au sillon inter-ventriculaire ; la rate : de tous les organes abdominaux, la rate est celui qui présente le plus d’importance en inspection des viandes dans nos régions et cela en raison de la présence à l’état endémique du charbon bactéridien. L’organe est palpé après appréciation de sa forme, son volume et sa couleur puis une incision dans le sens de la longueur de l’organe permet d’apprécier la couleur, et la consistance du tissu splénique, qui en cas de charbon, est friable et laisse s’écouler une boue noirâtre ; le foie : l’examen du foie se fait sur une table, la face postérieure de l’organe tournée vers l’inspecteur. on l’examine d’abord dans son ensemble pour juger de sa forme, de sa couleur, de son volume
29
(hypertrophie, dégénérescence), de l’aspect de sa surface (tâches sanguines, abcès, kystes, adhérences). On procède enfin à l’incision du parenchyme hépatique dans le sens de la longueur de l’organe jusqu’à atteindre les canaux biliaires afin de déceler la présence éventuelle de douves ; la langue : son examen commence d’abord par l’appréciation de son aspect général (forme, couleur) puis une palpation de l’organe en insistant sur les faces latérales pour déceler d’éventuels abcès ou des cysticerques. On incise l’organe à sa base pour rechercher les cysticerques ; les reins : encore appelés rognons chez les bovins, leur examen débute par l’appréciation de leur volume et de leur forme. Les lésions les plus fréquemment rencontrées sont des kystes. On ne pratique des incisions qu’en cas de suspicion de lésion interne (abcès). L’incision se fait suivant un plan médian allant de la grande courbure du bord externe convexe jusqu’au hile et on ouvre les deux moitiés ainsi séparées (LECLERQ ,1973). Dans nos abattoirs, l’estomac, les intestins, les organes génitaux, la tête, les extrémités et le cuir (peau) ne sont inspectés que si des anomalies ou des lésions sont constatées sur la carcasse et les autres viscères. III.3.2.3.3. Conduite à tenir à l’issue de l’inspection post mortem (BORCHGRAVE, 1979) A l’issu de l’inspection, l’agent ou le vétérinaire doit prendre une décision vis-àvis de la carcasse ou de l’organe. Trois (03) cas sont à envisager : l’estampillage : cette mesure constitue la première conséquence de la décision d’autoriser la mise en vente d’un produit. L’estampillage permet de distinguer les produits propres à la consommation. Cette opération ne s’applique qu’aux carcasses d’animaux de boucherie, car il est pratiquement impossible de poser une estampille sur les abats ou d’autres produits 30
d’origine animale. Elle atteste que : le produit a été inspecté comme le prescrit la législation et surtout que la carcasse ne provient pas d’un abattage clandestin ; le produit a été reconnu propre à la consommation au moment de l’inspection. Cette garantie n’est donc pas absolue ni définitive, car une lésion particulièrement discrète (cysticerque par exemple) peut avoir échappé à l’agent d’inspection qui a pourtant bien rempli sa tâche. Le produit peut également s’altérer par la suite en raison de mauvaises manipulations qu’il a subies ou même de mauvaises conditions de transport ou de conservation. Le produit estampillé peut donc faire l’objet d’une inspection ultérieure sur les marchés entraînant éventuellement sa saisie en cas d’anomalies ou de lésions constatées. Cependant, le commerçant ne pourra pas être taxé d’avoir tenté de vendre frauduleusement un produit avarié. la consigne : d’une façon générale, consigner une marchandise c’est l’entreposer sous la surveillance d’une autorité dans un local (fermant à clé) où le propriétaire ne peut la sortir, en disposer, sans l’autorisation de cette autorité. La consigne s’applique dans plusieurs cas : en cas de suspicion d’altération sur la carcasse à la suite de l’inspection de routine. Dans ce cas, la carcasse est mise en chambre froide durant quelques heures afin d’apprécier l’évolution des lésions dans toute leur netteté ; en cas de saisie, l’agent vétérinaire ne disposant pas de ce pouvoir, procède à la
consigne de la carcasse en attendant de se référer à
l’inspecteur sous l’autorité de qui il exerce (Docteur Vétérinaire Inspecteur) la saisie : c’est l’opération par laquelle les produits alimentaires jugés impropres à la consommation sont soustraits du circuit de commercialisation
31
et confisqué par mesure administrative d’intérêt public. L’exécution d’une saisie comprend différentes étapes qui sont : le prononcé de la saisie : il doit respecter plusieurs impératifs, à savoir : o la saisie doit être prononcée en présence du propriétaire des produits qui a le droit d’être averti de la décision dès l’instant qu’elle est prise afin de sauvegarder son intérêt ; o la saisie se prononce avec précision, en délimitant l’importance des produits saisis (organes, parties de carcasse, etc.) et en précisant le motif en termes clairs, compréhensibles et suffisamment simples afin qu’ils soient accessibles au propriétaire ou à son représentant ; o la décision de saisie est irrévocable, par conséquent l’inspecteur ne doit pas la prononcer à la légère, mais après mûre réflexion. Il doit surtout s’appuyer sur la législation en vigueur tout en tenant compte du niveau de perte qu’il inflige au propriétaire, mais aussi et surtout sur le risque pour le consommateur qu’il doit protéger en priorité. Revenir sur une décision de saisie discrédite l’agent, surtout s’il cède aux sollicitations du propriétaire (tentative de corruption).
les types de saisies : deux (02) cas se présentent en ce qui concerne les viandes de boucherie, à savoir : les saisies partielles : elles portent sur une partie de la carcasse ou sur un ou plusieurs organes. Les parties restantes de l’animal de boucherie sont donc parfaitement consommables et ne doivent en conséquence subir aucun déclassement du fait de la saisie partielle. En cas de saisie partielle de la carcasse, l’agent d’inspection délimite avec précision, en présence du boucher ou de son aide, la partie à saisir à l’aide d’entailles faites au couteau. Cette partie sera immédiatement détachée par le boucher ou son aide. En cas de saisie partielle portant sur les abats, on procède le plus souvent à la saisie de la pièce entière, mais parfois, on 32
incise uniquement la région altérée si la lésion est localisée ; les saisies totales : elles portent sur la totalité des cinq (05) quartiers. Elles sont parfois difficiles à mettre en œuvre, car les bouchers ont tendance à mettre sur le marché certains viscères et abats bien avant que l’inspection soit réalisée (tête, estomac, intestin) ; parfois le boucher soustrait certains organes de l’inspection lorsqu’il y constate des lésions ou autre anomalie qui pourrait en entrainer la saisie. Les issues échappent presque toujours aux inspecteurs. la dénaturation et la destruction des produits saisies : les produits saisis doivent être immédiatement soustraits de la portée du propriétaire et détruit (incinération) ou dénaturés aussi vite que possible à l’aide d’un produit dénaturant (chaux vive, crésyl en solution ou acide sulfurique à 98 %) sous la supervision du vétérinaire inspecteur.
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DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
34
CHAPITRE I : METHODOLOGIE I.1. Zone d’étude Le District de Bamako est régi par la Loi 96.025 portant code des collectivités au Mali et qui lui confère un statut particulier. Cette loi stipule, en son article 1er que le District de Bamako est une collectivité territoriale décentralisée dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. La ville de Bamako est située sur le 7°59’ de la longitude et le 12°40’ de la latitude nord sur les deux rives du fleuve Niger, et le District de Bamako est composé de deux rives : o la rive nord construite entre le fleuve Niger et le Mont Manding dans la plaine alluviale de 15 km se réunissant aux extrémités Est-Ouest. o la rive sud occupe un site de plus de 12 000 ha de la zone aéroportuaire de Sénou et les reliefs de Tienkoulou jusqu’au fleuve Niger. I.2. Milieu d’étude Notre étude s’est déroulée dans les deux (02) abattoirs du District de Bamako à savoir : l’Abattoir Frigorifique de Bamako (AFB) et l’Abattoir Frigorifique de Sabalibougou (AFS). I.2.1. Abattoir Frigorifique de Bamako(AFB) L'Abattoir Frigorifique de Bamako (AFB), créé en 1965 par le Fonds Européen de Développement (F.E.D.), a longtemps été la propriété de l'Etat. Aujourd'hui, il est concédé au privé et fonctionne sous le régime de Société d'Economie Mixte depuis septembre 2002, avec 80 % d'actions pour le principal actionnaire privé, 5% pour les travailleurs, 10% pour les professionnels et 5% pour l'Etat. Il a une capacité théorique de 10 000 tonnes de viande par an équivalent à un abattage journalier moyen de 220 bovins, 250 ovins-caprins et 50 porcins. Il est situé dans la zone industrielle à l'Est de la ville de Bamako. 35
I.2.2. Abattoir Frigorifique de Sabalibougou (AFS) L’abattoir frigorifique de Sabalibougou a été construit en 2003 sur une subvention du Fonds japonais (KRII) d’un montant de 460 000 000 FCFA. Sa capacité est de 25 000 tonnes de viande par an correspondant à un abattage de 160 bovins et 200 ovins et caprins par jour. Depuis sa création, la gestion de l’abattoir de Sabalibougou a été concédée à la Société Djèkanu-Invest-SA qui devait réaliser des investissements complémentaires en améliorant sa capacité et son niveau d’équipement en vue de faire de l’exportation de la viande. L’AFS est sous la tutelle de l’Etat depuis juin 2012.
Figure 6 : Carte du district de Bamako
36
I.3. Matériel Notre matériel de travail se subdivise en matériel biologique, en matériel d’inspection et en matériel d’enquête. I.3.1. Matériel Biologique Il s’agit des bovins qu’on trouve au niveau des abattoirs, qui par la suite des étapes de la premier transformation des viandes, permettra obtenir les carcasses et les abats. I.3.2. Matériel d’inspection une tenue de protection individuelle : Avant de commencer le travail, l’agent revêt une tenue vestimentaire qui doit lui permettre de se distinguer, mais aussi et surtout de se protéger des souillures inévitables au cours de son travail. Ainsi, l’agent vétérinaire revêt : une blouse de couleur blanche ; une paire de botte en caoutchouc ; des gants en latex qui le protège lors de la manipulation de viandes présentant des lésions ; un couteau en inox pour l’inspection ; une balance pour peser les abats : qui a une portée maximale de 50 kilogrammes et une portée minimale de 20 grammes. Elle est utilisée pour peser le cœur, le foie, la rate et les poumons ; une balance pour peser les carcasses : est une balance aérienne manuelle dont la Portée maximale est de 500 kilogrammes, et la portée minimale de 50 grammes ; matériel d’estampillage : comprends une estampille à timbre sur laquelle est gravée le nom de l’abattoir et de l’encre qui sert à imprégner l’estampille est
37
de couleur bleue, adhésive, indélébile et dépourvue de toxicité. Elle comprend dans sa composition du bleu de méthylène, de l’alcool à 90°, de la glycérine et de l’eau. I.3.3. Matériel d’enquête Ceux sont les données statistiques qui ont été obtenues grâce aux différents rapports mensuels d’abattages et de saisies des deux abattoirs frigorifiques du district de Bamako. Tous ces rapports sont consignés dans les rapports annuels d’activité de la Direction Nationale des Services Vétérinaire (DNSV) et celle de la Direction Nationale des Productions et Industries Animales (DNPIA). I.4. Méthodes La présente étude a été réalisée en deux (02) phases à savoir : une phase d’enquête du 1er au 31 Août 2016 : il s’agit d’une enquête rétrospective portant sur les abattages et les saisies effectués dans les abattoirs frigorifiques du District de Bamako de 2012 à 2015 soit une période de quatre (04) ans. Elle s’appuie sur les différents rapports d’activités produits par les abattoirs et les rapports annuels de la DNSV et la DNPIA. une phase de pratique des inspections dans les deux (02) abattoirs frigorifiques de Bamako : elle s’est déroulée du 1er Septembre au 30 Octobre 2016 en raison de un (1) mois par abattoir. Dans chaque abattoir, il y a deux équipes de nuit composées de trois (3) à quatre agents (Ingénieurs et Techniciens d’élevage) qui sont sous la supervision d’un Docteur vétérinaire. Les abattages se font la nuit de 21 heures à 2 heures du matin.
38
En ce qui concerne les abattages, les différents rapports permettent de déterminer: le nombre de têtes abattues chaque année ; le nombre de têtes abattues chaque mois ; les proportions de taurins et de zébus traités mensuellement. En ce qui concerne les saisies, on distingue des données relatives aux saisies totales de carcasses et des données relatives aux saisies partielles de carcasses ou d'organes. Pour les saisies totales les rapports donnent : les principaux motifs de saisies ; le nombre et le pourcentage de carcasse saisie pour chaque motif ; le poids total des carcasses saisies pour chaque motif. Pour les saisies partielles les rapports donnent : les principaux motifs de saisies et leurs pourcentages respectifs ; les différents organes saisis ; le nombre de pièces saisies par organe et leurs pourcentages. De même, pour l'évaluation des pertes économiques dues aux saisies, les quantités observées sont rapportées au prix moyen de vente du kilogramme de viande ou au prix de la pièce saisie. Nous avons ensuite traité et analysé toutes les données collectées avec MICROSOFT OFFICE EXCEL 2013. Tous nos résultats sont rapportés dans le chapitre suivant.
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CHAPITRE II : RESULTATS II.1. Bilan global des abattages de 2012 à 2015 L’effectif de bovins qui a été abattus dans les abattoirs frigorifiques du district Bamako de 2012 à 2015 est 562.174 bovins correspondant à 71.309 tonnes la quantité de viande bovine traitée dans les abattoirs durant la période de notre étude. La répartition annuelle des abattages est la suivante : Tableau I : Bilan globale des abattages de 2012 à 2015 Année
Nombres têtes abattus
2012
145.821
2013
140.783
2014
135.481
2015
140.089
Total
562.174
II.2. Etats statistiques des abattages contrôles de bovins par année Le tableau II nous montre l’état statistique des abattages de bovins de 2012 à 2015 par abattoirs. Tableau II : Etat statistique des abattages de 2012 à 2015 par abattoirs Année
Centre AFB AFS AFB AFS AFB AFS AFB AFS
2012 2013 2014 2015 Total
40
Nombre 81110 64711 83228 57555 84432 51009 93914 46175
Pourcentage (0/0) 55,60 44,40 59 41 62,90 37,10 67 33
562.174
100
II.3. Evolution des abattages dans les abattoirs du district de Bamako La figure 7 montre l’évolution annuelle des abattages de bovins de 2012 à 2015 dans les abattoirs frigorifiques du district Bamako.
Evolution annuelle des abattages 150000 145000 140000 135000 130000 2012
2013
2014
2015
Figure 7 : Evolution annuelle des abattages. Nous notons une évolution décroissante des abattages de 2012 à 2014, qui augmente un peu de 2014 à 2015. Ainsi, le nombre d’abattage de bovins était de 145.821 en 2012 qui diminué de 5.038 bovins en 2013. Nous avons également observé en 2014 une diminution de 5.302 bovins par rapport au nombre d’abattage en 2013 et qui est passé en 2015 à 140.089 bovins soit une légère augmentation de 4.608 bovins.
41
II.3.1. Evolution mensuelle des abattages de 2012 à 2015 Les tableaux 1 à 8 présentent l’évolution mensuelle des abattages contrôles dans les abattoirs du district de Bamako (voir Annexe). 18000 16000 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0
Année 2012
Année 2013
Année 2014
Année 2015
Figure 8 : Evolution mensuelle des abattages de bovins de 2012 en 2015 La figure 8 nous montre qu’en 2014 le niveau des abattages est très bas par rapport aux autres années. En 2014, du mois de février au mois de juin le nombre abattage n’a pas dépassé 10.500 bovins par rapport à celui de janvier qui était 13.906 bovins. Or contrairement aux autres années, c’est pendant cette période que les abattages sont élevés. Nous observons aussi que c’est au mois de janvier que le taux abattages est plus élevé pendant les quatre (04) années. II.4. Résultats des Saisies dans les abattoirs du District de Bamako II.4.1. Prévalence des saisies partielles selon les motifs de saisies de 2012 à 2015 Le tableau III présente le bilan des saisies partielles des organes de bovins traités aux abattoirs du district de Bamako de 2012 à 2015.
42
Tableau III : Bilan des saisies partielles d’organes de bovins opérées aux abattoirs frigorifiques du district de Bamako de 2012 à 2015 Organe
MUSCLE FOIE POUMON CŒUR REIN
RATE
Totaux /motifs
Motifs de saisies
Nbre
Nbre
Nbre
Nbre
Nbre
Nbre
Nbre
Abcès
154
1979
1176
112
314
59
3794
Cirrhose
870
Congestion
146
Fasciolose
5515
870 6120
6
6272 5515
5346
Emphysème
5346 666
Péricardite
666 1119
Néphrite
285
Splénomégalie Tuberculose
176
778
330
9.278
285 954
768
Télangiectasie maculeuse Total /organe
1119
768 13.420
778
1439
344
Figure 9 : Répartition des saisies partielles d’abats rouges par motif de saisies de 2012 à 2015 43
25.589
Les motifs de saisie les plus couramment rencontrés chez les bovins dans les abattoirs du district de Bamako sont : la congestion avec 24 %; la fasciolose avec 22 % ; l’emphysème pulmonaire avec 21 % ; l’abcès avec 15 % ; Ces quatre (04) pathologies représentent 82% de l’ensemble des saisies réalisées chez les bovins. Elles sont restées à un taux plus ou moins constant durant toute la période de l’étude. Après celles-ci, nous avons : la néphrite avec 4 % ; la tuberculose avec 4 % ; la cirrhose avec 3 % ; la télangiectasie maculeuse avec 3 % ; la péricardite avec 3 % ; la splénomégalie avec 1 %. II.4.2. Répartition des saisies partielles des abats rouge par Année Le récapitulatif des saisies totales réalisées de 2012 à 2015 est donné dans les tableaux ci-dessous (tableaux X au XIII).
44
II.4.2.1. Répartition des saisies partielles au cours de l’année 2012 Les figures 10 et 11 présentent la répartition des saisies partielles en fonction des organes saisies et les motifs réalisées au cours de l’année 2012.
CŒUR 2%
REIN 7%
RATE 1%
MUSCLE 2% FOIE 25%
POUMON 63% MUSCLE
FOIE
POUMON
CŒUR
REIN
RATE
Figure 10 : Répartition des saisies partielles par organe en 2012
Figure 11 : Répartition des saisies partielles par motifs en 2012
45
La figure 10 nous montre que les poumons sont les organes les plus saisis avec 63%. Le second organe le plus saisi est le foie avec 25% suivi des reins et du cœur avec respectivement 7 % et 2 %. L’analyse de ces motifs de saisies montre que la congestion et l’emphysème pulmonaire constituent les principaux motifs avec respectivement 28 % chacun. Après la congestion et l’emphysème, les motifs saisies réalisées par ordre d’importance sont la fasciolose avec 12 %, l’abcès avec 11 %, la tuberculose avec 7%, la néphrite avec 4 %, la péricardite avec 3 %, la télangiectasie maculeuse avec 2 %; la cirrhose avec 2 % et la splénomégalie (22 pièces saisies). II.4.2.2. Répartition des saisies partielles au cours de l’année 2013 Les figures 12 et 13 présentent la répartition des saisies partielles réalisées au cours de l’année 2013 en fonction des organes saisis et les motifs. REIN 6%
RATE 1%
MUSCLE 1%
CŒUR 3%
FOIE 30%
POUMON 59% MUSCLE
FOIE
POUMON
CŒUR
REIN
RATE
Figure 12 : Répartition des saisies par organe en 2013
46
Figure 13 : Répartition des saisies partielles par motif en 2013 La figure 12 nous montre que les poumons sont les organes les plus saisies avec 59 %. Le second organe le plus saisi est le foie avec 30 %, suivi du rein et du cœur avec respectivement 6 % et 3 %. L’analyse de ces motifs de saisies montre que l’emphysème pulmonaire et la congestion constituent les principaux motifs de saisies avec respectivement 26 % chacun. Après l’emphysème et la congestion, les saisies réalisées par ordre d’importance sont la fasciolose avec 14 %), la tuberculose avec 8 %, la néphrite avec 6 %), la télangiectasie maculeuse avec 6 % ; l’abcès avec 6 %; la cirrhose avec 4 %; la péricardite avec 3 %) et la splénomégalie avec 1 %.
47
II.4.2.3. Répartition des saisies partielles au cours de l’année 2014 Les figures 14 et 15 présentent la répartition des saisies partielles réalisées au cours de l’année 2014 en fonction des organes saisis et des motifs.
CŒUR 3%
REIN 6%
RATE 2%
MUSCLE 0%
FOIE 51% POUMON 38%
MUSCLE
FOIE
POUMON
CŒUR
REIN
RATE
Figure 14 : Répartition des saisies partielles par organe en 2014
Figure 15 : Répartition des saisies partielles par motif en 2014
48
La figure 14 nous montre que le foie est l’organe le plus saisi avec 51 % contrairement aux deux (2) autres années précédentes. Le second organe le plus saisi est le poumon avec 38 % suivi des reins et le cœur avec respectivement 6 % et 3 %. L’analyse de ces motifs de saisies montre que la fasciolose et la congestion constituent les principaux motifs de saisies avec respectivement 37 % et 21 % des pièces saisies. Après la fasciolose et la congestion, les saisies réalisées par ordre d’importance sont l’emphysème pulmonaire avec 14 %, l’abcès avec 12 %, la néphrite avec 6 %), la télangiectasie maculeuse avec 3 %, la péricardite avec 3 %, la cirrhose avec 3 %; la splénomégalie avec 1 % et la tuberculose (41pièces saisies). II.4.2.4. Répartition des saisies partielles au cours de l’année 2015 Les figures 16 et 17 présentent la répartition des saisies partielles réalisées au cours de l’année 2015 en fonction des organes saisies et les motifs.
CŒUR 3%
REIN 4%
RATE 2%
MUSCLE 2% FOIE 34%
POUMON 55%
MUSCLE
FOIE
POUMON
CŒUR
REIN
RATE
Figure 16 : Répartition des saisies partielles par organe en 2015
49
Figure 17 : Répartition des saisies partielles par motif en 2015 La figure 16 nous montre que les poumons sont les organes les plus saisis avec 55%. Le second organe le plus saisi est le foie avec 30 %, suivi des reins et le cœur avec respectivement 4 % et 3 %. L’analyse de ces motifs montre que la congestion et l’emphysème pulmonaire constituent les principaux motifs de saisies avec respectivement 27% et 21 %. Après la congestion et l’emphysème, les motifs de saisies réalisées par ordre d’importance sont la fasciolose avec 19 %, l’abcès avec 18%, la cirrhose avec 5%, la péricardite avec 3 %, la splénomégalie avec 2%, la néphrite avec 2%, la tuberculose avec2% et la télangiectasie maculeuse avec1%.
50
II.4.3. Résultats des Saisies totales II.4.3.1. Prévalence des saisies totales selon les motifs de 2012à 2015 Tableau IV : Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako de 2012 à2015 Année
2012
2013
2014
2015
Total
Tuberculose
62
32
28
33
155
Viande cachectique
7
Viande cadavérique
5
6
12
4
27
Total
74
38
40
37
189
Motifs de Saisie
70 60 50 40 30 20 10 0
7
62 32 7 5
2012 tuberculose
33
28 12
6
2013
2014
Viande cachectique
4
2015
Viande cadaverique
Figure 18 : Répartition des saisies totales par motif de saisies entre 2012 et 2015 Au cours de notre période d’étude, 189 animaux de boucherie ont été saisis sur un total de 562 174 abattus soit 0,033 %. La tuberculose est la principale cause motif de saisies totales dans les abattoirs frigorifiques du district de Bamako.
51
Les motifs les plus couramment mis en cause sont (tableau IV, figure 18) : tuberculose (155saisies), soit 82 % viande cadavérique (27saisies), soit environ 14 % ; viande cachectique (7 saisies), soit environ 4 %. II.4.3.2. Evolution des saisies totales par année Le récapitulatif des saisies totales réalisées de 2012 à 2015 est donné dans les tableaux ci-dessous (tableaux Vau VIII). Tableau V : Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako en 2012 Espèce Motifs
Bovine Nombre
Poids (kg)
Pourcentage (0/0)
Tuberculose
62
7 440
84
Viande cachectique
7
770
9
Viande cadavérique
5
645
7
Total
74
8 855
100
Tableau VI : Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako en 2013 Espèce Motifs
Bovine Nombre
Poids (kg)
Pourcentage (0/0)
Tuberculose
32
3 840
84
Viande cadavérique
6
720
16
Total
38
4 560
100
52
Tableau VII : Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako en 2014 Espèce Motifs
Bovine Nombre
Poids (kg)
Pourcentage (0/0)
Tuberculose
28
4 200
70
Viande cadavérique
12
1 500
30
Total
40
5 700
100
Tableau VIII : Saisies totales réalisées dans les abattoirs du district de Bamako en 2015 Espèce Motifs
Bovine Nombre
Poids (kg)
Pourcentage (0/0)
Tuberculose
33
3 159
89
Viande cadavérique
4
531
11
Total
37
3 690
100
53
Emphysème
Source : Auteur
Figure 19 : Emphysème pulmonaires sur les poumons d’un bovin
Abcès
Source : Auteur
Figure 20 : Abcès sur le foie d’un bovin
54
Fasciolose
Source : Auteur
Figure 21 : Fasciolose du foie d’un bovin
Télangiectasie maculeuse
Source : Auteur
Figure 22 : Télangiectasie Maculeuse du foie d’un bovin
55
Nodules
Source : Auteur
Figure 23 : Lésions de tuberculose caséeuse sur carcasse et abats d’un Bovin
56
II.5. Estimation des pertes économiques dues aux saisies II.5.1. Evolution annuelle des pertes d’abats rouges de bovins Le tableau IX nous montre qu’en quatre (4) ans, 24 508 abats rouges de bovins ont été saisies aux abattoirs frigorifiques du district Bamako, soit en moyenne 6 127 saisies par an représentant des pertes. Durant notre étude, nous avons observé que les pertes enregistrées sont très importantes sur le poumon suivi du foie. Tableau IX : Nombre d’abats saisis de 2012 à 2015 Année
Foie
Poumons
Cœur
Rein
Rate
Total
2012
1 297
3 329
355
149
33
5 163
2013
1 580
3 130
175
333
33
5 251
2014
3 623
2 647
187
411
129
6 997
2015
2 423
3 960
240
314
160
7 097
Total
8 923
13 066
957
1 207
355
24 508
II.5.2. Evolution annuelle des pertes de carcasses Le tableau X nous montre que de 2012 à 2015, 189 carcasses de bovins ont été saisies aux abattoirs frigorifiques du district de Bamako, soit en moyenne 47 carcasses par an représentant des pertes. Le principal motif de saisie est la tuberculose bovine. Tableau X : Nombre de carcasses de bovins saisis de 2012 à 2015 Année
Nombre de carcasse
Poids (kg)
2012
74
8855
2013
38
4560
2014
40
5700
2015
37
3690
Total
189
22805
57
II.5.3. Estimation du coût des pertes d’abats de bovins L’estimation du coût des pertes des abats saisis sera déterminée à partir des prix moyens indicatifs des abats et les poids des abats pesés lors de la saisie comme il est indiqué dans les tableaux XI au XV. Le foie et le cœur sont vendus au kilogramme ; les autres organes sont vendus par pièces. Tableau XI : Prix moyens indicatifs des abats rouges en FCFA. Organe Prix moyen
Foie (kg)
Poumons (unité)
Cœur (kg)
Rate (unité)
Rein (unité)
2 500
1 500
1 000
1 000
1 000
Tableau XII : Pertes engendrées par les saisies d’abats rouges en 2012 dans les abattoirs du district de Bamako Organes
Foie
Poumons
Cœur
Rein
Rate
Total
2012
6 485
8 814,6
251
90
27
15 667,6
Prix moyen
2 500
1 500
1 200
1 000
1000
Total FCFA
16.212.500
13.221.900
301.200
90.000
27.000
29.852.600
Tableau XIII : Pertes engendrées par les saisies d’abats rouges en 2013 dans les abattoirs du district de Bamako en FCFA. Organes
Foie
Poumons
Cœur
Rein
Rate
Total
2013
7909
7561
158
200
77
15905
Prix moyen
2500
1500
1200
1000
1000
Total FCFA
19.772.500
11.341.500
189.600
200.000
77.000
58
31.580.600
Tableau XIV : Pertes engendrées par les saisies d’abats rouges en 2014 dans les abattoirs du district de Bamako en FCFA. Organes
Foie
Poumons
Cœur
Rein
Rate
Total
2014
7397
5343
180
392
136
13448
Prix moyen
2500
1500
1200
1000
1000
Total FCFA
18.492.500
8.014.500
216.000
392.000
136.000
27.251.000
Tableau XV : Pertes engendrées par les saisies d’abats rouges en 2015 dans les abattoirs du district de Bamako Organes
Foie
Poumons
Cœur
Rein
Rate
Total
2015
11115
1247
374
130
122,2
12988,2
Prix moyen
2500
1500
1200
1000
1000
Total FCFA
27.787.500
1.870.500
448.800
130.000
122.200
30.359.000
Les pertes engendrées par les saisies d’abats rouges de bovins par année dans les abattoirs frigorifiques du district de Bamako se présentent comme suit :
29.852.600 FCFA en 2012 (tableau XII) ;
31.580.600 FCFA en 2013 (tableau XIII);
27.251.000 FCFA en 2014 (tableau XIV) ;
30.359.000 FCFA en 2015 (tableau XV).
Pendant les quatre années, les valeurs cumulées des pertes s’élèvent à 119.043.200 FCFA soit une moyenne de 29.760.800 FCFA par an.
59
II.5.4. Estimation du coût des pertes dues aux saisies de viandes Les pertes économiques liées aux saisies totales de viandes, ont été évaluées à partir du prix moyen de la viande en kilogramme sur les marchés du district de Bamako et les poids des carcasses pesées lors des saisies. Le prix moyen de la viande sur les marchés du district de Bamako est de 2.250 FCFA/kg. Tableau XVI : Pertes engendrées par les saisies totales de 2012 à 2015 dans les abattoirs du district de Bamako Année
2012
2013
2014
2015
Total
Poids (kg)
8 855
4 560
5 700
3 690
22 805
Prix moyen (FCFA)
2 500
2 500
2 500
2 500
22.137.500
11.400.000
14.250.000
9.225.000
Total FCFA
57.012.500
Les pertes engendrées par les saisies totales de carcasses de bovins par année dans les abattoirs frigorifiques du district de Bamako se présentent comme suit :
22.137.500 FCFA en 2012 ;
11.400.000 FCFA en 2013;
14.250.000 FCFA en 2014 ;
9.225.000 FCFA en 2015.
La valeur cumulée des pertes engendrées par les saisies totales pendant les quatre ans est de 57.012.500 FCFA soit une moyenne de 14.253.125 FCFA par an.
60
CHAPITRE III: DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS III.1. Discussion III.1.1. Limites de l’étude Des difficultés ont été rencontrées au cours de notre étude. La plupart de ces difficultés sont liées à la collecte des données parce qu’il n’y a pas une base de données statistique fiable et précise relative, aux abattages et aux saisies dans les abattoirs. III.1.2. Evolution des abattages Entre 2012 et 2014, nous avons observé une baisse des abattages qui reprend en 2015. Cette baisse pendant cette période pourrait s’expliquer par les problèmes d’insécurité au Nord du Mali, car la majorité du cheptel des bovins provient de ces régions, ce qui fait que moins de bovins étaient acheminés vers le district de Bamako. Nous avons observé également une augmentation des abattages du mois de novembre au mois de mars durant toute notre étude, cette augmentation s’expliquerait par le fait que durant cette période il y a moins de pâturage donc les éleveurs ont tendance à vendre une partie de leurs troupeaux qui va être destiné pour la plupart à la boucherie. III.1.3. Saisies réalisées dans les abattoirs du district de Bamako Durant la période qui a concerné notre étude les motifs de saisies les plus importants ont été la congestion (24 %), la fasciolose (22 %) et l’emphysème (21 %) pour les saisies partielles, la tuberculose (82 %), les viandes cadavériques (14 %) et les viandes cachectiques (4%) pour les saisies totales. Dans diverses régions d’Afrique, la tuberculose subsiste et l’Afrique sub-tropicale n’est pas en reste comme le montre les études réalisées au Cap-Vert (GUEYE, 1981), au Togo (ODOU, 1980), au Nigéria (ALONGE et FASANMI, 1979), au Cameroun (DJAO, 1983) et au Rwanda (MUSENGARURAMA, 1983).
61
Nos résultats, par l’importance de la tuberculose et de la fasciolose, sont conformes par ceux de MALLEY (2001) en Côte d’Ivoire, DJAO(1983) au Cameroun et KINANI SANGWA (2003) au Rwanda. Cette pathologie, ainsi que les lésions qui en découlent sont bien connues dans nos abattoirs. Le caractère endémique de la tuberculose dans les zones tropicales pourrait se justifier par la promiscuité entre les animaux et la malnutrition (RIBOT, 1974) mais aussi par la contamination croisée existante entre l’Homme et l’animal comme le rapporte DUBOIS (2002). On note l’absence de politique efficace de lutte contre la tuberculose animale. A cela s’ajoutent de nombreuses difficultés liées essentiellement au mode d’élevage (transhumance) et au manque de moyens financiers pour la mise en œuvre de la prophylaxie (dépistage et élimination des sujets atteints) comme le rapportait déjà SERE en (1966). L’abattoir est le principal lieu de sa mise en évidence en raison de son évolution chronique (lente et progressive) et asymptomatique, car en matière de tuberculose si l’infection est de règle, l’affection, elle reste exceptionnelle chez les animaux comme le rapporte RUZINDANA (1984). La congestion, principal motifs de saisies des abats rouges pourrait s’expliquer par les mauvaises conditions de transport des animaux, la surcharge des véhicules de transports des animaux au moment des festivités. Des travaux similaires ont été conduits par un certain nombre d’auteurs, c’est le cas de TCHOUTCHOU (2004) qui accorde à l’issue de ses travaux, que la congestion occupe une place importante dans les motifs de saisies aux abattoirs du Sénégal. La Fasciolose, quant à elle, occupe une place importante dans les saisies réalisées. Elle est le second motif de saisies partielles dans les abattoirs du district de Bamako. Elle apparait comme étant le premier motif de saisie des abats à l’abattoir de Yaoundé (DJAO, 1983) tandis qu’au Togo, elle se classe en troisième position après la tuberculose et la cysticercose (ODOU ,1980).
62
Nos résultats rejoignent également ceux de HAMAT MAL MAL (2002) et ZAGARE (1992) qui font état de l’importance épidémiologique des fascioloses dans les abattoirs du Sénégal et du Burkina Faso. Le mode d’élevage extensif, basé sur la mise au pâturage des animaux, la mauvaise gestion des points d’eaux et l’absence de programme de déparasitage systématique des animaux (CACOU, 1986 ; GADJI, 1987) sont autant de facteurs qui favorisent la persistance, dans le milieu de parasites tels que les n ; douves et les tænias chez nos ruminants domestiques (ANDRIAMANANTENA, 2005). En plus, l’expression généralement silencieuse et non spécifique de ces deux parasitoses justifient aisément que nous ne les détections que lors de l’inspection post mortem des viscères (foie, rein, poumons…). L’emphysème quant à elle, occupe la troisième place dans les saisies réalisées sur les abats au niveau des abattoirs frigorifiques du district de Bamako. Elle apparaît comme étant le cinquième motif de saisie des abats rouges aux abattoirs de Port Bouët (TOKPA, 2015) avec seulement 7 % des saisies enregistrés. III.1.4. Pertes dues à l’inspection des viandes et abats La valeur cumulée des pertes dues aux saisies lors de l’inspection sanitaire des viandes et abats dans les abattoirs durant la période qui a concerné notre étude, est estimée pour les 24 508 organes saisis à 119.043.200 FCFA et pour les 22 805 carcasses correspondent à 57.012.500 FCFA. Pour la population, cela constitue une perte énorme en protéine animale et provoque une inflation du prix de la viande sur le marché et pour les bouchers une perte importante en chiffre d’affaire.
63
III.2. Recommandations Nos recommandations s’adressent à l’ensemble des acteurs de la filière bétailviande, les services vétérinaires et les autorités administratives du district de Bamako dans le cadre d’une amélioration globale de la qualité des viandes et abats mis sur les marchés du district de Bamako. A l’endroit des services vétérinaires et à l’Etat : l’amélioration de la sante du bétail ; la réhabilitation des infrastructures d’abattage : A nos autorités administratives, il est urgent d’entamer des travaux de réhabilitation des abattoirs frigorifiques du district de Bamako afin qu’ils répondent aux exigences en la matière. Et cela passe dans un premier temps par la réfection du sol, des murs, des crochets, d’éclairage, approvisionnement en eau potable, installer un incinérateur pour une meilleure destruction des cas de saisies totales ou partielles et dans un second temps par la mise à la disposition aux directions des abattoirs, de moyens matériels adéquats et suffisants pour garantir sa mission de sécurisation des produits issus des abattoirs ; la mise en place une méthode de traçabilité des bovins de boucherie ; la mise en place d’une station d’épuration pour le traitement des eaux usées afin d’éviter de polluer le fleuve et l’environnement ; la lutte contre les zoonoses motifs de saisie : Les tuberculoses animales font partie des motifs de saisie les plus importants dans nos résultats. La lutte contre ces zoonoses se justifie donc. Mais les modalités pratiques de cette lutte restent à définir. Il est très important de pouvoir établir la provenance des animaux pour être en mesure de remonter la filière d’une zoonose à tout moment. Une fois la provenance des animaux connue, des cartes épidémiologiques seront établies par des études locales de prévalence et d’incidence menées conjointement par les structures de santé et les services vétérinaires. Cette collaboration nous semble nécessaire pour une efficacité
64
d’action dans l’éradication des grandes endémies humaines à caractère zoonotique. D’après TOMA (2003) 1% à 5% voire 10% des cas de tuberculose humaine sont dus à Mycobacterium bovis selon les pays. la valorisation des déchets solides (contenu de la panse) et liquides (sang) des abattoirs pour la production d’énergie renouvelable par le biogaz ; A l’endroit des directions des abattoirs : l’augmentation des personnels des abattoirs Il faut augmenter le nombre d’agents, car lorsqu’ils sont en sous-effectifs pour assurer l’inspection de tous les organes. Les abattoirs devront respecter les normes permettant l’hygiène et le bon déroulement des opérations de préparation et d’inspection ; le renforcement de la sensibilisation et la formation des acteurs de la filière, notamment la sensibilisation des bouchers sur l’hygiène ; la Mise en place d’une base de données statistique relative aux abattages et aux saisies ; la mise en place d’un système d’indemnisation des bouchers Ce système est chargé de couvrir une partie des pertes enregistrées par les saisies. Ces pertes pourraient être en partie financées par l’Etat, les bouchers, les clients et si possible un bailleur de fond (Banque). Par ailleurs comme cela se fait à Dakar, les professionnels du bétail et de la viande peuvent signer des contrats d’assurance pour se faire rembourse en cas de saisie de leurs produits.
65
CONCLUSION Le Mali est un pays sahélien à vocation essentiellement agro-pastorale. Le soussecteur élevage participe de façon importante entre 10 et 20 % de contribution au PIB et constitue le troisième produit d’exportation du pays, après l’or et le coton. L’effectif du cheptel bovin national est estimé à plus de 10 000 000 de bovins, premier dans l’espace UEMOA et deuxième des pays CEDEAO après le Nigéria. Cette importance numérique du cheptel bovin offre au Mali un profit favorable à l’exportation du bétail vers les pays de la sous-région. En dépit de ce potentiel fort intéressant, se pose au Mali la problématique de l’approvisionnement satisfaisant de la population, en viande rouge et ses produits dérivés. Le niveau de consommation de la viande rouge est estimé à 14,3 kg par personne par an, loin de la norme minimale de référence de la FAO (62 kg). Au Mali, la qualité des carcasses et de leurs viandes est habituellement appréciée par un jugement visuel au cours de l’inspection sanitaire. A ce niveau, les carcasses porteuses de lésions pathologiques importantes sont fréquemment saisies et interdites à la consommation. Celles qui ne sont pas saisies peuvent cependant faire l’objet d’une contamination ou d’une prolifération microbienne. C’est dans ce cadre que cette étude a été mise en place dans le but d’évaluer la fréquence des motifs de saisie rencontrés sur les carcasses et les abats de bovins aux niveaux des abattoirs frigorifiques du district de Bamako (MALI) et leur perte économique pour la population. De manière spécifique, il s’agirait : Faire l’état des lieux des abattages contrôlés au niveau des abattoirs frigorifiques du District de Bamako ; Recenser les principaux motifs de saisie rencontrés sur les carcasses et les abats de bovin au niveau des abattoirs frigorifiques du District de Bamako ;
66
Analyser l’impact économique de ces principaux motifs de saisie rencontrés sur les carcasses et les abats de bovin au niveau des abattoirs frigorifiques de Bamako. Pour atteindre ces objectifs, nous avons effectué trois mois d’activités à savoir deux (2) mois de pratique d’inspection au niveau des abattoirs frigorifiques de Bamako (AFB et AFS) et un (1) mois pour exploiter les rapports mensuels d’activités des abattoirs et les rapports annuels de la Direction Nationale des Services Vétérinaires (DNSV) et de la Direction Nationale des Productions et des Industries Animales (DNPIA) portant sur la période de 2012 à 2015, a permis de mettre en évidence ce qui suit : Pour les abattages, 562 174 bovins correspondant à 71 309 tonnes de viande bovine traitée dans les abattoirs durant la période de notre étude. La répartition annuelle de ses abattages relevée évolue dégressivement de 2012 à 2014 puis commencent à augmenter en 2015 : 145 821 abattages en 2012 ; 140 783 abattages en 2013 ; 135 481 abattages en 2014 ; 140 089abattages en 2015. Concernant les saisies abats rouges de 2012 à 2015 : sur les 562 174 bovins abattus et inspectés, 24 508 pièces ont été saisies. Le poumon et le foie sont les organes les plus saisis, les principaux motifs sont la congestion (24 %), la fasciolose (22 %) et l’emphysème (21 %). En ce qui concerne les saisies totales ,189 animaux de boucherie ont été saisies sur un total de 562 174 abattus. La tuberculose est le principal motif de saisie totale dans les abattoirs frigorifiques du district de Bamako.
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Les motifs les plus couramment mis en cause sont : la tuberculose (155saisies) soit 82 % ; la viande cadavérique (27saisies) soit environ 14 % ; la viande cachectique (7 saisies) soit environ 4 %. pour le cout global des pertes : o Pour la saisie des abats, pendant les quatre (04) années qui concerné notre étude la valeur cumulée des pertes s’élèvent à 119.043.200 FCFA soit une moyenne de 29.760.800 FCFA par an ; o Pour les saisies totales, la valeur cumulée des pertes engendrées pendant les quatre ans est 57.012.500 FCFA soit en moyenne 14.253.125 FCFA par an. Ces résultats montrent qu’au Mali les bovins sont atteints aussi bien par les maladies infectieuses que par les maladies parasitaires avec principalement la tuberculose et la fasciolose. Ces pathologies contribuent, de façon endémique, à réduire la productivité du bétail du pays et sont responsables d’énormes pertes pour les bouchers aux abattoirs (saisies). Vu les pertes engendrées par ses motifs de saisies, il est donc urgent d’entreprendre des actions afin de lutter efficacement contre ces affections, mais aussi contre les autres facteurs de saisies des viandes aux abattoirs du district de Bamako. Pour cela, nos recommandations s’articulent autour d’un engagement et d’une franche collaboration entre les principaux acteurs de la filière bétail-viande au Mali.
68
Tout cela dans le but de : Respecter les mesures d’hygiène lors des différentes étapes de préparation et de manutention des viandes ; Mettre à niveau les agents des services vétérinaires du district de Bamako par l’instauration de formations continues (description des lésions et normes d’hygiène) ; Mettre en place une base de données statistiques fiable et précise relative, à la production, aux déplacements d’animaux, aux abattages et aux saisies ; Réhabiliter les locaux des abattoirs ou mieux encore, construire un abattoir frigorifique moderne digne du district de Bamako et de sa population pour répondre à toutes les normes pour l’exportation des viandes ; et faire prendre conscience aux consommateurs les dangers liés à la consommation de viandes de mauvaises qualités. Nous pensons réellement que la mise en application de ces mesures devrait permettre un meilleur contrôle de l’incidence et des conséquences des pathologies rencontrées dans nos élevages, réduire les saisies aux abattoirs et améliorer la qualité des viandes qui en sont issues. De plus, la mauvaise hygiène des locaux de nos abattoirs prédispose les viandes à un risque de contamination initiale très élevée, aussi, il serait judicieux de poursuivre l’évaluation de la qualité sanitaire des viandes et abats rouges issus des abattages contrôlés dans les abattoirs frigorifiques du district de Bamako.
69
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Mali. MINISTERE DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE, 2015. Rapport Annuel 2014.- Bamako : DNPIA.- 113 p.
22-
Mali. MINISTERE DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE, 2014. Rapport Annuel 2013.- Bamako : DNPIA.- 114 p.
23-
MALI. MINISTERE DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE, 2014. Rapport Annuel 2013.- Bamako : DNPIA.- 114 p.
24-
MALI. MINISTERE DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE, 2013. Rapport Annuel 2012.- Bamako : DNPIA.- 118 p.
25-
MUSENGARUREMA
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1983.-Les
dominantes
pathologiques
observées à l’abattoir de Kigali (Rwanda) : incidence économique et sociale Thèse: Méd. Vét. : Dakar ; 14 26-
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74
ANNEXE
75
Tableau 1: Etat mensuel des abattages contrôlés de bovins AFB 2012 Mois
Mâles entiers
Mâles castrés
Femelles
TOTAL
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Janvier
1821
218520
2007
240840
1723
206760
5551
666120
Février
2030
235640
2150
255008
1744
235000
5924
725648
Mars
2089
468145
2889
295375
2698
235487
7676
1002107
Avril
2363
295375
2080
260000
1922
240250
6365
795625
Mai
2302
287750
1910
238750
2120
265000
6332
791500
Juin
2210
276250
2191
273875
1640
205000
6041
755125
Juillet
2610
326250
2090
261250
1200
150000
5900
737500
Août
3410
426250
2054
256750
2650
331250
8114
1014250
Septembre
3080
385000
2200
275000
2410
301250
7690
961250
Octobre
2810
351250
2284
285500
2986
373250
8080
1010000
Novembre
2210
276250
1958
244750
2418
308250
6586
823250
Décembre
2385
298125
2010
251250
2456
307000
6851
856375
Totaux
29320 3844805
25823
3138348
25967
2887372 81.110 9.870.525
Source DRSV
Tableau 2: Etat mensuel des abattages contrôlés de bovins AFS2012 Mois
Mâles entiers
Mâles castrés
Femelles
TOTAL
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Janvier
2303
283875
1535
191875
6909
863625
10747
1339375
Février
2210
276250
1910
238750
2120
265000
6240
780000
Mars
1502
180240
1701
204120
1204
156480
4507
540840
Avril
1391
166920
1447
173640
778
93360
3616
433920
Mai
1525
183000
1588
190560
901
108120
4014
481680
Juin
1341
160920
1420
170400
1267
152040
4028
483360
Juillet
1294
155280
1369
164280
1217
146040
3880
465600
Août
1784
214080
2580
309600
2232
267840
6595
719520
Septembre
1522
182640
2317
278040
1970
236400
5809
697080
Octobre
2243
269160
2277
273240
2219
266280
6739
80680
Novembre
997
119640
1772
212640
1425
171000
4174
500880
Décembre
1254
157890
1894
235845
1214
145200
4362
538935
Total
19366 2349895
21810
2642990
23456
2871385 64.711 7.061.870
Tableau 3: Etat mensuel des abattages contrôlés de bovins AFB2013 Mois
Mâles entiers
Mâles castrés
Femelles
TOTAL
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Janvier
2089
295375
2080
238750
1922
240250
6091
774375
Février
2410
301250
2085
260625
2647
330875
7142
892750
Mars
2815
351250
2880
285600
2435
347800
8130
892750
Avril
2210
276250
1820
227500
2400
300000
6430
803750
Mai
2235
279375
1850
231250
2415
301875
6500
812500
Juin
2367
301874
2014
265400
2435
326470
6816
893744
Juillet
2515
314375
2225
278125
2910
363750
7650
956250
Août
3035
379375
1785
223125
2310
288750
7130
891250
Septembre
3125
390625
1840
230000
2618
327250
7583
947875
Octobre
2504
313000
1660
207500
2260
282500
6424
803000
Novembre
2475
309375
2105
263125
2059
257375
6639
829875
Décembre
2480
310000
2135
266875
2078
259750
6693
836625
Totaux
30260
3822124
24484
2977875
28489
3626645
83.228
10.426.644
Source DRSV
Tableau 4: Etat mensuel des abattages contrôlés de bovins AFS2013 Mois
Mâles entiers
Mâles castrés
Femelles
TOTAL
Janvier
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Janvier
2030
240230
2630
312870
1830
199417
6490
752517
Février
1800
227333
2890
302214
1674
198208
6364
727755
Mars
1626
214437
1861
307541
1253
197000
4740
718978
Avril
1450
207890
1487
214000
1209
189500
4146
611390
Mai
1504
211050
1647
278400
1028
182000
4179
671450
Juin
1455
210978
1371
203500
1732
195200
4558
609678
Juillet
1800
232250
2104
271584
1430
181500
5334
685334
Août
1748
230500
1904
268041
1495
178950
5147
677491
Septembre
1984
228750
2425
264500
1370
176425
5779
669675
Octobre
1400
200100
1395
210500
985
158500
3780
569100
Novembre
1315
196500
1364
207000
978
154250
3657
557750
Décembre
1216
187500
1341
201450
824
152000
3381
540950
Totaux
19328
2587518
22419
3041600
15809
Source DRSV.
2162950 57.555 7.792.068
Tableau 5 : Etat mensuel des abattages contrôlés de bovins AFB2014 Mois
Mâles entiers
Mâles castrés
Femelles
TOTAL
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Janvier
2625
328125
2470
308750
2175
271875
7270
908750
Février
2310
288750
2105
263125
1870
233750
6285
785625
Mars
2215
276875
2195
274375
2038
244850
6448
769100
Avril
2254
281750
2185
273125
2166
270750
6605
825625
Mai
2318
289750
2210
276250
2185
273125
6713
839125
Juin
2385
298125
2238
279750
2210
276250
6833
54125
Juillet
3245
405625
2750
343750
2569
321125
8564
1070500
Août
3045
380625
2320
290000
1902
237750
7267
908375
Septembre
3210
401250
2485
310625
1940
242500
7635
954375
Octobre
2540
317500
2110
263750
1860
232500
6510
813750
Novembre
2670
333750
2505
313125
1965
245625
7140
892500
Décembre
2675
334375
2515
314375
1972
246500
7162
246500
TOTAL
31492 3936500
28088
3511000
24852
3096600 84.432 10.544.100
Source DRSV
Tableau 6: Etat mensuel des abattages contrôlés de bovins AFS2014 Mois
Mâles entiers
Mâles castrés
Femelles
TOTAL
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Janvier
2211
265320
2625
315000
1800
216000
6636
796320
Février
1426
171120
1470
176400
1296
155520
4192
503040
Mars
1281
160125
1709
213625
854
106750
3844
479500
Avril
1199
149875
1599
199875
800
100000
3598
449750
Mai
1166
139920
1556
185520
788
94560
3510
420000
Juin
1150
143750
1533
191625
767
95875
3450
431250
Juillet
2327
279240
1745
209400
1163
139560
5235
625200
Août
1114
139250
1487
185875
742
92750
3343
417875
Septembre
2180
261600
1635
196200
1090
130800
4905
588600
Octobre
1293
161625
1724
215500
864
108000
3881
485125
Novembre
1495
179400
1992
239040
996
119520
4483
537960
Décembre
1324
165500
1765
220625
883
110375
3972
496500
Totaux
18166 2216725 20840 2548685 12043 1237400
51.049
6.002.810
Source DRSV
Tableau7: Etat mensuel des abattages contrôlés de bovins AFB2015 Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Totaux
Mâles entiers Nbre Pds 2717 340700 2801 338634 2634 339666 2685 335625 2736 342000 2810 351250 2725 340625 2865 358125 2905 363125 3012 376500 3421 386250 3450 387540 34761 4260040
Mâles castrés Nbre Pds 2769 347000 2485 309667 2626 328333 2570 321250 2677 334625 2755 344375 2671 333875 2775 346875 2821 352625 2875 359375 2889 361200 2864 369420 32777 4108620
Femelles Nbre Pds 2198 265750 2054 271400 2126 260100 1795 224375 2192 274000 2235 279375 2165 270625 2265 283125 2292 286500 2218 277250 2289 288775 2547 279800 26376 2977950
TOTAL Nbre Pds (kg) 7684 953450 7340 919701 7386 928099 7050 881250 7605 950625 7800 975000 7561 945125 7905 988125 8018 1002250 8105 1013125 8599 1036225 8861 1036760 93.914 11.346.610
Source DRSV
Tableau 8: Etat mensuel des abattages contrôlés de bovins AFS2015 Mois
Mâles entiers
Mâles castrés
Femelles
TOTAL
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Nbre
Pds (kg)
Janvier
1445
180625
1988
240333
581
73958
4014
494916
Février
1345
178900
1882
239421
603
84291
3830
502612
Mars
1545
182350
1898
241246
560
63626
4003
487222
Avril
1371
173175
1828
228500
914
114250
4113
514125
Mai
1400
175000
1866
233250
933
116625
4199
524875
Juin
1412
176500
1884
235500
942
117750
4238
529750
Juillet
1657
207125
2211
276375
1105
138125
4973
621625
Août
1579
197375
2106
263250
1053
131625
4738
592250
Septembre
782
97750
1044
130500
521
65125
2347
293375
Octobre
1382
172750
1744
218000
922
115250
4048
518500
Novembre
1234
154250
1646
205750
823
102875
3703
462875
Décembre
656
82000
875
109375
438
54750
1969
246125
15808
1977800
20972
5108375
9395
1178250
46.175
8.264.425
Totaux
Source DRSV
SERMENT DES VÉTÉRINAIRES DIPLÔMÉS DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés:
D’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;
D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays;
De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;
De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation.
Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »
ETUDES DES MOTIFS DE SAISIE DES CARCASSES ET ABATS DE BOVINS AUX ABATTOIRS FRIGORIFIQUES DE BAMAKO (AFB) ET DE SABALIBOUGOU(AFS) DU DISTRICT DE BAMAKO(MALI) : FREQUENCE DES LESIONS ET PERTES ECONOMIQUES DE 2012 A 2015
RESUME Ce travail vise à évaluer la fréquence des motifs de saisie rencontrés sur les carcasses et les abats de bovins au niveau des abattoirs frigorifiques de Bamako et de Sabalibougou du district de Bamako (MALI) et leurs pertes économiques pour la population. Elle s’est déroulée du 1er Août au 30 Octobre 2016.Au cours de cette étude, nous avons réalisé une enquête rétrospective portant sur les abattages et les saisies effectués dans les abattoirs frigorifiques du District Bamako. Celle-ci a porté sur l’exploitation des différents rapports d’activités produits par les abattoirs et les services officiels de contrôle (DNSV et DNPIA) de 2012 à 2015 et puis une phase de pratique des inspections a été menée dans les deux (02) abattoirs frigorifiques du District de Bamako. Les résultats de cette étude montrent que pendant la période de notre étude 562.174 bovins abattus et inspectés ,24.508 pièces abats ont été saisies, la valeur cumulée des pertes s’élève à 119.043.200 FCFA (cent dix-neuf millions quarante-trois mille deux cents Franc CFA). Le poumon et le foie sont les organes les plus saisis, les principaux motifs sont la congestion (24 %), la fasciolose (22 %) et l’emphysème (21 %). En ce qui concerne les saisies totales ,189 animaux de boucherie ont été saisis sur un total de 562 174 abattus, la valeur cumulée des pertes engendrées pendant les quatre ans est de 57.012.500 FCFA (cinquante-sept millions douze mille cinq cents Franc CFA). La tuberculose est le principal motif de saisie totale dans les abattoirs frigorifiques du district de Bamako Les motifs les plus couramment mis en cause sont : la tuberculose (155saisies) soit 82 %, la viande cadavérique (27saisies) soit environ 14 %, la viande cachectique (7 saisies) soit environ 4 %. Des recommandations ont été formulées sur la base des résultats obtenus afin d’interpeller tous les acteurs de la filière, mais aussi les autorités en charge de l’inspection sanitaire et de salubrité dans le cadre d’une amélioration globale de la qualité des viandes et abats mis sur les marchés du district de Bamako. Mots clés : Abattoir, Inspection, Motifs de saisie. Auteur : Mamadou SIMAGA Email : simaga2011@yahoo.fr Adresse : Bamako, MALI Téléphone : +221772856431 (Dakar, SENEGAL) / +22376584130 (Bamako, MALI)