Babacar GUEYE

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ***** ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES

ANNEE : 2018

N° 06

FREQUENCE DES PATHOLOGIES OVINES EN ZONE URBAINE ET PERIURBAINE DE DAKAR THESE Présentée et soutenue publiquement le 30 juillet 2018 à 16 heures devant la faculté de Médecine, de pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le Grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Babacar GUEYE

Né le 06 octobre 1988 à Ndéme (Sénégal) Jury Présidente :

Madame Sylvie Audrey DIOP NYAFOUNA Maitre de conférences Agrégé à l’UFR santé, Université de Thiès

Directeur et rapporteur de thèse :

Madame Mireille Catherine KADJA WONOU Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar

Membre :

Monsieur Khalifa Ababacar SYLLA Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION

LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Mireille Catherine KADJA WONOU Coordonnateur des études et de la vie estudiantine Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2017 – 2018

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DEDICACES A ALLAH LE TOUT PUISSANT, créateur du ciel et de la terre, le tout miséricordieux qui m’a donné la vie et la santé afin de suivre mes études jusqu’au bout et son prophète Mouhameth (PSL). A MA MERE FATIM KA, Femme d’honneur et de dignité. Maman, tes efforts inlassables méritent aujourd’hui d’être salués. Vous m’avez toujours accordé votre amour, votre confiance et votre soutien en dépit de nombreux obstacles. Vous avez été une combattante exemplaire et passionnante. Trouve, en ce modeste travail ma profonde reconnaissance et toute mon affection, Que le TOUT PUISSANT veille sur vous et vous accorde santé et longue vie. A MON PERE ALY GUEYE, Ce travail est le fruit de plusieurs années de sacrifices. Vous m’avez permis de croire à mes ambitions et me donner les moyens de réaliser mes rêves. Aucun mot ne saurait exprimer ma reconnaissance, l'amour et le respect que j'ai pour vous. Que le TOUT PUISSANT veille sur vous et vous accorde santé et longue vie. A MA TANTE YACINE GUEYE, merci pour les années pendant lesquelles vous avez veillé sur moi et pour avoir fortement contribué à mon éducation et à ma formation. Que le tout puissant vous prête une longue vie afin que nous restions unis pour toujours. A MES FRERES, Ibrahima GUEYE, Mouhameth GUEYE, Omar GUEYE, Imame Assane GUEYE. Alsane GUEYE, Cheikh GUEYE, Samba GUEYE, Sidy GUEYE, Mouhameth GUEYE (Baye mbeugue), c’est une vraie chance de vous avoir. Puisse DIEU nous garde unis et complice. A MES SŒURS, Aminata GUEYE, Fatou GUEYE, Fatou Kiné GUEYE, Diaguou GUEYE, MIgnelle GUEYE, Ndeye Anta GUEYE, Ndeye Maty GUEYE, Mame Diaguou GUEYE, Maréme GUEYE, Yacine GUEYE, Fatou GUEYE (Dioufa GUEYE) Fatou GUEYE (Gnagame GUEYE), je vous dédie ce travail et qu’il vous inspire et vous galvanise à faire mieux.

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A MES DOCTEURS ENCADREURS, Docteurs Khady Senghor GOUDIABY, Nafissatou Ndiaye TRAORE, Anna DIOP, Ibrahima WADE, Sara NDAO, Ibrahima NIANG, Fallou NDAIYE, Maguette COULIBALY, Fatou Diop FALL, Abdoulaye SOW et l’ensemble de vos différents personnels, merci pour les bons moments que nous avons passés ensemble. A feu grand-père Abdoulaye DIA, c’était un rêve de t’avoir à mes côtés lors de ma soutenance! Malheureusement le tout puissant en a décidé autrement. Je ne saurais te remercier assez pour tout ce que tu as fait pour mon éducation. Trouve dans ce travail, une totale satisfaction et surtout que Dieu le tout puissant t’accorde sa miséricorde. Paix a ton âme. A feu Cheikh Sadibou FALL, en témoignage de ma profonde affection. Jamais, je ne vous oublierai. Puisse Dieu vous accueillir au paradis. Je n’ai pas les mots pour vous remercier et toute votre famille. A MES AMIS, Babacar GUEYE, El hadji TOURE, Birane TOURE, Mbaye Ababacar SALL, Abdoulaye CAMARA, Cheikh KEITA, Ousmane KANE, Limamou KANE, Baye Ndiaga COLY, Mamadou DIOP, Babacar SALL, Pape Demba KANE, Ibrahima DIOP, Thierno DIATHIE, merci pour vos soutiens, vos conseils durant toutes ces années. Je ne trouverai jamais assez de mots pour exprimer ma reconnaissance, merci encore une fois. Mes amis « lou metyy yaguoul ». A MES Camarades de promotion, Dr Madondone DIOUF, Dr Moustapha DIONE, pape Mamadou DIAGNE, Dr Mame Awa GAYE, Dr Mamadou lamine GUEYE, Dr Idrissa LECOR, Dr Marie louise Sira SENGHOR, Dr Maimouna nguissaly NDIAYE. A la 44e PROMOTION de l’Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar (EISMV). A MES FILS Ameth DIALLO, Mame birame DIOUF et Sokhna BOYE A l’Amicale des Etudiant Vétérinaires Sénégalais (AEVS), ainsi qu’à l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD), grâce à qui les conditions de vie des étudiants ont connu une nette amélioration.

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REMERCIEMENTS Je rends grâce encore une fois à ALLAH LE TOUT PUISSANT de m’avoir permis de réaliser ce modeste travail. Je voudrais exprimer ma profonde gratitude à tous ceux qui ont œuvré par leurs conseils ou par leur soutien matériel à la réalisation de ce modeste travail. Nos sincères et chaleureux remerciements vont particulièrement : Au Sénégal, ma patrie pour m’avoir donné la chance de faire la médecine vétérinaire, A monsieur le Directeur Général de L’EISMV, Professeur Yalacé Yamba KABORET, A nos maitres de l’EISMV, pour la qualité des enseignements reçus, je ne vous remercierai jamais assez pour le savoir et le savoir-faire que vous avez su inculper en nous Au Docteur Fatou Fatim DIAGNE SYLLA, marraine de la 44e promotion de l’EISMV Au professeur Rianatou Bada ALAMBEDJI, notre Professeur accompagnateur, Au professeur Ayao MISSOHOU coordonateur du projet « mouton de case » Au Professeur Mireille Catherine KADJA WONOU, notre directeur et rapporteur de thèse. Merci d’avoir accepté de m’encadrer et de me guider pour la réalisation de document. Aux docteurs responsable de toutes les cliniques vétérinaires dans lesquelles nous avons effectué ce travail, à savoir : Docteurs Khady Senghor GOUDIABY, Nafissatou Ndiaye TRAORE, Anna DIOP, Ibrahima WADE, Sara NDAO, Ibrahima NIANG, Fallou NDAIYE, Maguette COULIBALY, Fatou Diop FALL, Abdoulaye SOW et l’ensemble de leurs personnels. A l’ensemble du personnel de l’EISMV, Grace à votre travail sans faille, vous avez fait de sorte que notre formation à l’EISMV se passe dans les meilleures conditions. Merci pour tout. v


A NOS MAÎTRES ET JUGES

A notre maitre et présidente de jury de thèse Madame Sylvie Audrey DIOP NYAFOUNA Maitre de conférences Agrégé à l’UFR santé, Université de Thiès, vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre jury de thèse. La spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous a beaucoup marqué. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde et sincère gratitude.

A notre maitre directeur et rapporteur de thèse, Madame Mireille KADJA WONOU, Professeur à l’EISMV de Dakar, malgré vos multiples occupations, vous avez initié et encadré avec rigueur ce travail de thèse. Cela ne surprend guère quand on connaît vos qualités humaines et scientifiques. Les moments passés ensemble nous ont permis de découvrir en vous l’exemple même de la simplicité, de la bienveillance et de l’amour du travail bien fait. Veuillez trouver ici l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre profonde admiration pour votre dévouement au travail. Hommages respectueux.

A notre maitre et juge, Monsieur, Khalifa Ababacar SYLLA Professeur à l’EISMV de Dakar, vous nous faites grand honneur en acceptant spontanément de juger ce modeste travail. Vos qualités scientifiques, votre simplicité et votre grande disponibilité nous ont profondément marqué. Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde et sincère gratitude.

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Par

délibération

la

Faculté

de

Médecine,

de

Pharmacie

et

d’Odontostomatologie et l’Ecole Inter-états des sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation ».

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LISTE DES ABREVIATIONS %

: Pourcentage

°

: Degré

°C

: Degré Celsius

AGV

: Acides gras volatils

al.,

: Collaborateurs

ANDS

: Agence nationale de la statistique et de la démographie

ANP

: Azote non protéique

ARN

: Acide ribonucléique

cm

: centimètre

cm²

: centimètre carré

DIREL

: Direction de L’Elevage

dl

: déci litre

EISMV

: Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires

FAO

: Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FVR

: Fièvre de la vallée du rift

g

: gramme

GMQ

: Gain moyen quotidien

I.G.N

: Institut Géographique National

IEMVT

: Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaires des Pays Tropicaux

ISRA

: Institut Sénégalais de Recherche Agricole

kg

: kilogramme

km

: kilomètre

km2

: kilomètre carré viii


l

: litre

m

: metre

mg

: milligramme

OIE

: Office Internationale des Epizooties

OMS

: Organisation Mondiale pour la Santé

OMVS

: Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal

OVF : Office Vétérinaire Fédérale pH

: Potentiel hydrogénique

PPR

: Peste des Petits Ruminants

RGPHAE : Recensement Général de la Population et de l’Habitat Sc

: Sous cutané

SNC

: Système nerveux central

SOGAS

: Société de Gestion des Abattoirs du Sénégal

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LISTE DES PHOTOS Photo 1 : Mouton Touabire ........................................................................................... 9 Photo 2 : Mouton Peulh-Peulh. ................................................................................... 10 Photo 3 : Mouton Djallonké avec deux petits ............................................................. 11 Photo 4 : Mouton Bali-Bali. ........................................................................................ 12 Photo 5 : Femelle Ladoum dans une bergerie .............................................................. 13 Photo 6 : Mouton race azawack ................................................................................... 13 Photo 7 : Mouton Waralé. ............................................................................................ 14 Photo 8 : Maïs .............................................................................................................. 58 Photo 9 : Aliment industriel ......................................................................................... 58 Photo 10 : Tourteau de coton ....................................................................................... 58 Photo 11 : Mélange mais et aliment industriel............................................................. 58 Photo 12 : Niébé ........................................................................................................... 58 Photo 13 : Fane d’arachide........................................................................................... 58 Photo 14 : Diarrhée chez une brebis ........................................................................... 63 Photo 15 : Diarrhée chez un bélier ............................................................................... 63 Photo 16 : Fracture chez un agneau ............................................................................. 65 Photo 17 : Fracture chez un bélier ............................................................................... 65 Photo 18 : Arthrite suppurée (abcès) chez un bélier ................................................... 65 Photo 19 : Déformation des membres .......................................................................... 65 Photo 20 : Adénocarcinome intra-nasale chez les brebis............................................. 67 Photo 21 : Avorton d’une brebis .................................................................................. 69 Photo 22 : Prolapsus utérin chez une brebis ................................................................ 69

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Photo 23 : Mammite gangreneuse ............................................................................... 69 Photo 24 : Balanopostite chez un bélier ...................................................................... 69 Photo 25 : Hernie inguinale chez un jeune male ......................................................... 69 Photo 26 : Dystocie chez une brebis ............................................................................ 69 Photo 27 : Malformation des agneaux ......................................................................... 70 Photo 28 : Tétanos chez des agneaux ......................................................................... 71 Photo 29 : Parésie chez une brebis .............................................................................. 71 Photo 30 : Ecthyma contagieuse chez une brebis ....................................................... 72 Photo 31 : Clavelée chez une brebis ........................................................................... 73 Photo 32 : Alopécie généralisée chez une brebis ........................................................ 73 Photo 33 : Plaie traumatique chez un bélier ................................................................ 73 Photo 34 : Plaie traumatique chez un bélier ................................................................ 73 Photo 35 : Plaie traumatique chez un bélier ................................................................ 73 Photo 36 : Présence d’anémie et de poux chez un agneau ........................................... 73 Photo 37 : Calcul urinaire chez un jeune bélier ........................................................... 74 Photo 38 : Kérato-conjonctivite chez une brebis ........................................................ 74

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LISTE DES FIGURES

Figure 1

: Carte du Sénégal ................................................................................... 5

Figure 2

: Carte de la région de Dakar ............................................................... 52

Figure 3

: Les types d’aliments des moutons ...................................................... 57

Figure 4

: Nombre de moutons consultés en fonction des cabinets .................... 59

Figure 5

: Nombre de moutons en fonction de la race des moutons ................... 60

Figure 6

: Nombre de moutons consultés en fonction du sexe ........................... 60

Figure 7

: Fréquence des moutons consultés en fonction de l’âge...................... 61

Figure 8

: Fréquence des pathologies digestives des ovins consultés ................. 62

Figure 9

: Fréquence des pathologies de l’appareil locomoteur chez les ovins consultés .................................................................................... 64

Figure 10

: Fréquence des pathologies de l’appareil respiratoire ......................... 67

Figure 11

: Fréquence des pathologies de l’appareil reproducteur chez les ovins consultés .................................................................................... 68

Figure 12

: Fréquence des pathologies du système nerveux chez les ovins consultés ............................................................................................. 70

Figure 13

: Fréquence des pathologies cutanées rencontrées chez les ovins consultés ............................................................................................. 72

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I

: Parasites gastro-intestinaux .................................................. 44

Tableau II

: Principaux médicaments utilisés pour le traitement des helminthoses ......................................................................... 45

Tableau III

: Différents agents de gale chez les ovins ............................... 48

Tableau IV

: Principaux acaricides ............................................................ 49

Tableau V

: Différents cabinets vétérinaires sélectionnés ........................ 54

Tableau VI

: Fréquences des cas cliniques en fonction de l’appareil atteint..................................................................................... 62

Tableau VII

: Fréquence des troubles digestifs majeurs en fonction de l’âge des moutons consulté ................................................... 63

Tableau VIII : Fréquence des pathologies respiratoires majeures en fonction de l’âge des moutons consultés .............................. 68

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SOMMAIRE

INTRODUCTION......................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE ................................................................................................... 3 CHAPITRE I : PRESENTATION DU SENEGAL ET GENERALITES SUR L’ELEVAGE OVIN ....................................................................................................... 4 I.1. Présentation du Sénégal ........................................................................................ 4 I.1.1. Données physiques ......................................................................................... 4 I.1.2. Donnés climatiques ......................................................................................... 4 I.1.3. Données hydrographiques............................................................................... 5 I.2. Généralités sur l’élevage ovin au Sénégal ............................................................ 6 I.2.1. Systèmes d’élevage ......................................................................................... 6 I.2.2. Cheptel ovin au Sénégal ................................................................................. 8 I.2.3. Importance du mouton au Sénégal ............................................................... 14 I.2.4. Contraintes de l’élevage ovin au Sénégal .................................................... 15 CHAPITRE II: PRINCIPALES PATHOLOGIES OVINES AU SENEGAL ............. 18 II.1. Pathologies d’origine métabolique .................................................................... 18 II.1.1. Acidose ruminale ......................................................................................... 18 II.1.2. Alcalose ruminale ........................................................................................ 20 II.1.3. Toxémie de gestation ................................................................................... 21 II.1.4. Hypocalcémie ............................................................................................. 23 II.2. Pathologies d’origine infectieuse ....................................................................... 25 II.2.1. Pathologies d’origine bactérienne ............................................................... 25 II.2.2. Pathologies d’origine virale ......................................................................... 36 II.3. Pathologies d’origine parasitaire ....................................................................... 43 II.3.1. Parasitoses internes ...................................................................................... 43 II.3.2. Parasitoses externes ..................................................................................... 48 DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE ......................................... 51 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES............................................................. 52

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I.1. Zone et période d’étude ....................................................................................... 52 I.1.1. Situation géographique et découpage administratif de la région de Dakar ........................................................................................................... 52 I.1.2. Situation démographique et économique de la région de Dakar .................. 53 I.1.3. Cabinets vétérinaires .................................................................................... 53 I.2. Matériel et méthodes ........................................................................................... 54 I.2.1. Matériel ......................................................................................................... 54 I.2.2. Méthodes d’étude .......................................................................................... 55 CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ............ 57 II.1. Résultats ............................................................................................................. 57 II.1.1. Données générales ....................................................................................... 57 II.1.2. Données recueillies lors des examens cliniques ......................................... 59 II.1.3. Prise en charge de quelques pathologies suspectées ................................... 74 II.2. Discussion .......................................................................................................... 78 II.2.1. Cadre de l’étude ........................................................................................... 78 II.2.2. Déroulement de l’enquête............................................................................ 78 II.2.3. Limite et contraintes ................................................................................... 78 II.2.4. Sur les résultats obtenus .............................................................................. 79 II.3. Recommandations .............................................................................................. 86 II.3.1. Autorités publiques ...................................................................................... 86 II.3.2. Aux vétérinaires........................................................................................... 87 II.3.3. Aux propriétaires d’animaux ....................................................................... 88 CONCLUSION ........................................................................................................... 89 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................... 92 WEBOGRAPHIE ....................................................................................................... 99 ANNEXES ................................................................................................................. 100

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INTRODUCTION L’élevage occupe une place très importante dans l’économie sénégalaise et contribue à une hauteur de 27,1% du secteur primaire (ANDS, 2018) et 4.6% du PIB (ANDS, 2018). En plus, il est un secteur stratégique qui occupe près de 60% des ménages agricoles du Sénégal (RGPHAE, 2013). Dans ce même secteur, la valeur ajoutée aux prix courants est évaluée à, elle est passée de 348 milliards FCFA en 2014 contre 372 milliards de FCFA en 2015, soit une hausse de 6,9%. Par ailleurs, en 2015, la production de viande et d'abats a connu une augmentation de 2,9%, elle est passée de 208 527 tonnes contre 214 263 tonnes un an auparavant (ANDS, 2018). Malgré l’évolution des productions animales, les sources en protéines d’origine animales demeurent encore insuffisantes face à la croissante démographique galopante. Pour y remédier, les politiques dans leur stratégie de développement accordent plus d’attention aux animaux à cycle court notamment les ovins. En effet au Sénégal, pays majoritairement musulman, l’élevage des petits ruminants est justifié par la demande sans cesse croissante de ces animaux pour les cérémonies religieuses, sociales (mariage, tabaski, baptêmes) et mystiques. Considéré comme une activité traditionnelle en zones rurales, l’élevage se développe de plus en plus en zone urbaine et périurbaine de Dakar (capitale du Sénégal). Ainsi au Sénégal, particulièrement dans la région de Dakar, le secteur de l’élevage est en train d’être modernisé pour augmenter la productivité avec le développement de l’élevage semi-intensif et intensif des moutons dits « mouton de case ». Cette intensification de l’ élevage des petits ruminants se heurte à de nombreuses contraintes parmi lesquelles figurent les pathologies animales comme les affections respiratoires, métaboliques, carentielles, les mammites, et les avortements (KABORET et al.,2003 ; KADJA et al.,2010; KADJA et al.,2013; KADJA et al.,2013b). Pour accroitre la productivité, assurer une sécurité alimentaire et lutter contre la pauvreté, il est important de bien connaitre les pathologies ovines rencontrées afin de mieux les contrôler.

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Ce travail a donc pour objectif général de contribuer à l’amélioration de la productivité par une meilleure connaissance des pathologies ovines. De façon spécifique, il faut déterminer :  La fréquence des cas cliniques en fonction des cabinets de vétérinaires praticiens. 

La fréquence des différentes pathologies suspectées en fonction de l’appareil atteint, l’âge, et de la race.

Ce travail comporte deux grandes parties :  La première partie qui est bibliographique, porte sur la

présentation du

Sénégal, les généralités sur l’élevage ovin et les principales pathologies ovines rencontrées au Sénégal.  La seconde partie comprend la méthodologie utilisée, les résultats obtenus, la discussion et enfin des recommandations.

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PREMIERE PARTIE CHAPITRE I : PRESENTATION DU SENEGAL ET GENERALITES SUR L’ELEVAGE OVIN CHAPITRE II: PRINCIPALES PATHOLOGIES OVINES AU SENEGAL

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CHAPITRE I : PRESENTATION DU SENEGAL ET GENERALITES SUR L’ELEVAGE OVIN I.1. Présentation du Sénégal I.1.1. Données physiques Le Sénégal est situé à l’extrême ouest de l’Afrique Occidentale avec une façade maritime de plus de 700 km sur l’océan atlantique. Le Sénégal s’étend en zone tropical approximativement entre les 13ème et 16ème degrés de latitude nord, et entre 12ème et 17ème degrés de longitude ouest. Le fuseau horaire est celui des Canaries, mais l’heure légale est celle de Greenwich. Il s’étend sur une superficie de 196 712 Km² et compte en 2013, une population de 13 508 715 habitants dont 6 773 294 femmes et 6 735 421 hommes. La densité de sa population est de 69 habitants/km². (ANSD. RGPHAE 2013) Le Sénégal est limité au nord par la Mauritanie, à l’est par le Mali et au sud par la Guinée et la Guinée Bissau (figure 1). La République de Gambie constitue une enclave de 25 km de large et près de 300 km de longueur à l’intérieur du territoire sénégalais (ANSD. RGPHAE 2013) I.1.2. Donnés climatiques Le Sénégal est un pays de l’Afrique subsaharienne avec un climat de type soudanosahélien. Le climat est tropical au sud et semi-désertique au nord et se caractérise par l’alternance d’une saison sèche de novembre à mi-juin et d’une saison humide et chaude de mi-juin à octobre. La pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient décroissant du sud au nord du pays. Elle passe de 1200 mm au sud à 300 mm au nord, avec des variations d’une année à l’autre (ANSD. RGPHAE 2013). Trois principales zones de pluviométrie correspondant à trois zones climatiques sont ainsi déterminées : une zone forestière au sud, une savane arborée au centre et une zone semi-désertique au nord.

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I.1.3. Données hydrographiques Outre l’Océan Atlantique qui le limite à l’ouest, les ressources en eaux de surface au Sénégal sont constituées par quatre fleuves : le fleuve Sénégal au nord, le fleuve Saloum, le fleuve Gambie au centre et le fleuve Casamance au sud. Des lacs et des rivières complètent le régime hydrologique. La réalisation des grands Barrages de Diama et de Manantali, en particulier, que le Sénégal partage avec le Mali et la Mauritanie à travers l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), contribue à la maîtrise des ressources hydrauliques et partant, au développement de l'agriculture, de l'élevage, de la navigation, de l'approvisionnement en eau potable et en énergie pour les populations (figure 3).

Figure 1 : Carte du Sénégal

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I.2. Généralités sur l’élevage ovin au Sénégal I.2.1. Systèmes d’élevage Le système d’élevage se définit comme l’ensemble des techniques et des pratiques mises en œuvre par une communauté pour faire exploiter dans un espace donné, des ressources végétales par des animaux en tenant compte des objectifs et des contraintes du milieu (LHOSTE, 1993). Au Sénégal, il existe deux modes d’élevage ovin : le système traditionnel et le système moderne. I.2.1.1. Systèmes traditionnels Les systèmes traditionnels sont définis par le degré de dépendance du ménage ou de l’unité de production vis-à-vis du bétail ou des produits de l’élevage, soit en tant que source de revenu, soit en tant que source d’aliments. Ils se distinguent en système pastoral et système agropastoral. I.2.1.1.1. Système pastoral ou extensif Il se pratique sur des zones ou la pression sur la terre est faible et où l’agriculture est presque absente en raison de la faiblesse des précipitations et de l’aptitude des sols (BOURZAT, 1989). Le système pastoral regroupe l’élevage nomade et transhumant. L’élevage nomade est un élevage basé sur un ensemble de déplacements anarchiques entrepris par certains pasteurs accompagnés de leurs troupeaux avec des effectifs variables. Ces déplacements sont dictés par la recherche des pâturages et des points d’eaux et quelque fois par des convenances personnelles. Il en ressort l'inconvénient lié au fait qu'il est impossible de tirer des enseignements des mouvements entrepris pour prévoir d'autres. (I.E.M.V.T., 1981) Pour ce qui est de l’élevage transhumant, il consiste en un déplacement coordonné et périodique des animaux vers les zones agricoles ou les prairies marécageuses des zones subhumides et humides. Il se passe suivant le sens nord-sud et vice versa. Pendant la saison des pluies, les éleveurs occupent les pâturages situés au nord du pays puis descendent progressivement au fur et à mesure que les mares se tarissent et l'herbe

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devient rare, pour se retrouver au sud du pays en saison sèche. Le mouvement se fait en sens inverse dès les premières pluies (KONGO, 1989). Ce système d'élevage comporte beaucoup d'inconvénients parmi lesquels on peut citer:  la facilité de transmission des maladies infectieuses liées aux regroupements des animaux ;  la difficulté de contrôler les programmes d'amélioration génétique du fait que l'accouplement se fait au hasard;  la dégradation des parcours naturels, la perte d’énergie et la diminution des performances individuelles des animaux liées au fait qu'une partie des nutriments est utilisée pour couvrir les déplacements. I.2.1.1.2. Système agropastoral ou semi intensif Les conditions climatiques dans les zones Sud et Nord soudaniennes font que l'agriculture occupe une place prépondérante dans ces régions chez les sédentaires. Le système agropastoral est un système où cohabitent l’agriculture et l’élevage sédentaire, deux activités qui pourtant semblent s'opposer techniquement. Le stade ultime dans lequel l’élevage sédentaire est associé à l’agriculture est celui où le fumier est utilisé pour accroître les rendements des cultures (PAGOT, 1985). Les éleveurs de moutons sont habituellement sédentaires mais des déplacements s’observent parfois et se font, en général, sur de courtes distances. Durant la saison de culture, le troupeau doit être tenu à l'écart. Les animaux sont conduits au pâturage sous la surveillance d'un berger et ne reviennent à la maison qu'à la tombée de la nuit. En saison sèche, les bêtes profitent des sous-produits agricoles laissés sur les zones cultivées. I.2.1.2. Système intensif ou moderne Les systèmes semi-intensif et intensif d’embouche ovine se développent surtout dans les grandes villes, dans la zone périurbaine de Dakar, dans le Bassin arachidier et dans la Vallée du fleuve Sénégal. Dans ces systèmes, les animaux sont souvent élevés dans les enclos avec un apport alimentaire journalier distribué par l’éleveur. La qualité des enclos et de l’alimentation est définie en fonction des revenus et capitaux de l’éleveur. 7


Les animaux peuvent être libérés aussi à un moment de la journée pour réduire le coût lié à l’achat de l’alimentation. I.2.2. Cheptel ovin au Sénégal I.2.2.1. Cheptel Le cheptel sénégalais est composé de bovins, ovins, caprins, équins, asins, porcins, volailles et camelins. Les effectifs exacts du cheptel sont difficiles à déterminer. En général, ils sont estimés soit à partir de l’effectif de départ estimé sur la base des effectifs vaccinés affectés d’un taux de correction, soit a partir d’un effectif de départ auquel on applique un taux de croissance annuelle. Le cheptel ovin sénégalais ne cesse de croître depuis un certain nombre d’années. En effet, il a été estimé en 2015 au près de 6 463 440 têtes (ANDS, 2018). Cet effectif est composé de plusieurs races. I.2.2.2. Principales races ovines exploitées au Sénégal Au Sénégal, les races ovines élevées sont : mouton du Sahel ou mouton à poils ras, mouton du Sud ou Djallonké, métisse ou waralé (DOUTRESSOULE, 1947). Cependant, d’autres races de grand format sont en train de se développer dans les grandes villes du pays comme les Bali-Bali, Ladoum, Azawack. I.2.2.2.1. Mouton Maure à poils ras ou Touabire Encore appelé mouton maure à poils ras, il a pour berceau la Mauritanie au niveau Hodh ou du La Dem (FALL, 2002). Au Sénégal, l’aire géographique est le nord du pays à partir du 15ème parallèle, mais actuellement il se retrouve vers le centre sud du pays (Bassin arachidier) où il est élevé comme mouton de case (THIOR, 2013). C’est un animal hypermétrique, convexiligne, longiligne dont la taille varie de 0,80 à 0,90m chez le mâle (certains atteignent parfois 1 mètre) et 0,65m chez la brebis avec un poids allant de 30 à 45 kg (DOUTRESSOULLE, 1947). Les cornes sont habituellement présentes chez les mâles et surtout de section triangulaire et courbées vers l’arrière puis vers l’avant. Elles sont habituellement

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absentes chez les femelles. On note la présence de pendeloques chez un petit pourcentage d’individus des deux sexes, habituellement longues et minces. La robe est blanche ou pie-noire, pie grise, voire pie- roux avec des poils ras et grossiers. Le rendement carcasse de la race atteint 40 à 45 % (Photo 1).

Photo 1 : Mouton Touabire (source : BAMAMBITA, 2009) I.2.2.2.2. Race peul-peul Elle appartient au groupe de mouton du Sahel occidental. Cette race a une aire de distribution qui est superposable à celle du zébu qui est la zone sylvo-pastorale et la vallée du fleuve Sénégal. C’est un mouton de taille moyenne, longiligne, hyper métrique et rectiligne. Les oreilles sont longues et tombantes (I.G.N., 1977). La robe est claire, tachetée de roux et de noir ou brune ou bicolore noir et blanc ou noir et roux parfois uniformément acajou (GUEYE, 1990). Le poil est ras et le cornage en spires lâches, horizontales et développées. Le mouton Peul peut atteindre un poids variant entre 30 à 50 Kg. C’est un animal convexiligne, longiligne et eumétrique (Photo 2).

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Photo 2 : Mouton Peulh-Peulh. (Source : Meyer C ,2017) I.2.2.2.3. Race Djallonké On l'appelle aussi mouton nain ou West Mrica Dwarf Sheep ou encore mouton du Fouta-Djallon d'où il est originaire (DOUTRESSOULE, 1947). Au Sénégal, cette race est trouvée principalement au sud du pays car, il est trypanotolérant. C’est un animal de format trapu sa taille est de 40 à 60 cm au garrot et le poids du mâle adulte se situe entre 20 et 30 kg. Le dimorphisme sexuel est très marqué chez ces animaux. La crinière très bien développée chez les béliers est une caractéristique de ce groupe. La robe dominante est blanche mais le plus souvent pie-noire ou pie-rousse, la couleur foncée couvrant généralement le train postérieur (Photo 3).

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Photo 3 : Mouton Djallonké avec deux petits (Source : Meyer, 2017) I.2.2.2.4. Race Bali-Bali Originaire du Mali et du Niger, Le mouton Bali-Bali ou Ouda du Niger est un animal de grande taille avec une hauteur du garrot qui varie entre 0,65 m à 0,85 m. Son poids pouvant atteindre, voire dépasser 100 kg à l’âge adulte dans certaines conditions d’alimentation. Il est élevé particulièrement par sa viande et par son rendement carcasse à l’abattage qui est de 50% (DECKA, 2003). Dans ses caractéristiques actuelles, le Bali-Bali est le fruit d'une sélection qui a considérablement amélioré les races dites Peul du bassin du Sénégal et du Niger (FALL, 2002). Son profil est convexe, les cornes sont développées et les oreilles sont longues et tombantes avec un bourrelet à la nuque. Le cou est développé mais ne possède ni crinière ni camail. La robe est blanche ou bicolore. (Photo 4)

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Photo 4 : Mouton Bali-Bali. (Photo. BAMAMBITA, 2009) I.2.2.2.5. Race Ladoum Le Ladoum appartient au groupe des moutons maures à poils ras dont le berceau se trouve en Mauritanie au niveau du Hodh ou du La Dem (FALL, 2002). Le terme Ladoum serait un emprunt à la langue peul où il signifierait la bête exceptionnelle. Le Ladoum est apparu dans la ville de Thiès au début des années soixante avant de se propager à Dakar au début des années quatre-vingt. Une étude sur la caractérisation génétique des races ovines sahéliennes confirme que le Ladoum est une sous-population de Touabire (SADIO, 2010), les différences phénotypiques observées et les liens de parenté semblent renseigner sur le fait que le Ladoum est la race sélectionnée. Le mouton Ladoum se caractérise par une bonne ossature, un bassin large et un chanfrein bien convexe. Les femelles présentent souvent des cornes et des mamelles fortes. Le Ladoum est hypermétrique et longiligne avec une hauteur au garrot moyenne de 105±3,56 cm chez le mâle et 88,8±6,11 cm chez la femelle. La longueur du corps est de 93,5±2,08 cm pour le mâle et de 83,2±8,07 cm pour la femelle. Le dimorphisme sexuel est très marqué. La robe dominante est la couleur noire et blanche (SADA, 2007) (Photo 5).

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Photo 5 : Femelle Ladoum dans une bergerie (Source : Photo, THIOR, 2012) I.2.2.2.6. Race Azawack

Il faut penser que le nom donné à ces sujets est une déformation du terme Azaouak servant à désigner une race de zébu dont l’aire géographique est la vallée du même nom au Niger (figure 6). Mais, il n’existe pas de race Azaouak chez les moutons. Cette espèce a été introduite au Sénégal après une prospection au Mali, en 1997 (FALL, 2002).

Photo 6 : Mouton race azawack

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I.2.2.2.7. Waralé ou métisse C’est une appellation locale du mouton obtenu à partir d’un croisement entre Touabire et peul-peul. Le Waralé présente une grande variabilité de format et de robe nuancée entre le blanc, le roux et le noir (GUEYE, 1992). Sa hauteur au garrot varie de 0,65 à 0,85 m. Le poids moyen se situe entre 40 et 50 Kg et le rendement carcasse est de 55%. Dans le croisement, les produits préférés par les éleveurs sont ceux qui ont une robe blanche et des tâches noires autour des yeux (DIA, 1979). Les éleveurs du Ferlo pensent que lorsque le mâle est peul-peul, les descendants des deux sexes sont armés de cornes et quand le mâle est Touabire, seuls les descendants mâles possèdent des cornes (DIA, 1979) (Photo 7).

Photo 7 : Mouton Waralé. (Source : BAMAMBITA, 2009) I.2.3. Importance du mouton au Sénégal I.2.3.1. Importance socio-économique Au Sénégal, une part importante des ovins exploités est commercialisée. La plupart des ventes se font à des moments où les offres sont importantes. Les produits vendus sont utilisés pour satisfaire les besoins de la famille. L’élevage est un secteur stratégique qui occupe près de 60% des ménages agricoles du Sénégal (RGPHAE 2013).

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En 2015, le cheptel ovin sénégalais représente 38,2%

du cheptel national (tout

confondu) et assure 14% de la couverture des besoins en viande et abats de la population. Il occupe aussi, en 2013, 23,7% de la production de cuirs et des peaux (ANDS, 2018). Ceci lui permet de jouer un rôle certain dans la réalisation de l'autosuffisance alimentaire en produits carnés. L'élevage des petits ruminants contribue de ce fait à la création d'emplois urbains. I.2.3.2. Importance culturelle et religieuse Au Sénégal pays majoritairement musulman, le bélier est un animal de sacrifice privilégié lors des cérémonies religieuses et socioculturelles. En effet, à l’occasion de la fête de TABASKI, la demande est très importante en raison de la forte représentation de la population musulmane et du fait que chaque responsable ou chef de famille immole un animal, de préférence un ovin, mâle entier de robe blanche ayant au moins deux dents d’adultes (environ 18 mois). Outre la Tabaski, le mouton est également impliqué dans d'autres événements religieux comme le baptême, le mariage et les décès. A cela, il faut ajouter les croyances religieuses et traditionnelles (protection contre le mauvais sort, par exemple) qui, souvent, motivent la pratique de cet élevage. I.2.4. Contraintes de l’élevage ovin au Sénégal I.2.4.1. Contraintes alimentaires Au Sénégal, l’alimentation constitue un frein

au développement de l’élevage en

général et particulièrement celui des ovins. Les jeunes en croissance, les animaux âgés et les femelles gestantes sont les plus vulnérables. En effet dans la plupart des zones d’élevages à l’exception des zones urbaines et périurbaines de certaines villes comme Dakar, les ovins reçoivent une ration de base constituée uniquement de pâturage. De plus, les fourrages cultivés ne sont pas très bien entretenus. Leur stade de fauchage est souvent dépassé et la technique d’ensilage pour les conserver en vue d’une utilisation en saison sèche n’est pas connue.

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I.2.4.2. Contraintes socioculturelles et religieuses Au Sénégal, les activités socioculturelles et religieuses constituent un véritable obstacle au développement de l’élevage. En effet plus de 500 000 moutons sont abattus pour le renouvellement annuel du sacrifice d'Abraham, lors de la fête musulmane dite Aïd El Kébir ou TABASKI. Outre l’Aïd El Kébir ou TABASKI, il y’a d’autres événements tels que les baptêmes, les mariages et décès qui nécessitent de sacrifier un animal de préférence un mouton. Certains aussi utilisent cet élevage pour des raisons de croyances religieuses ou traditionnelles où le mouton est considéré comme un animal de compagnie, ce qui explique la faiblesse de la taille des troupeaux (DIEDHIOU, 1996). I.2.4.3. Contraintes environnementales Au Sénégal, l’environnement pose un sérieux problème à la bonne conduite de l’élevage en général et particulièrement celui des ovins. En milieu rural, l’élevage ovin se confronte à un problème de confection des bergeries. Cette dernière constitue un frein au développement de l’élevage. En effet, les animaux (les ovins) sont rassemblés à l’intérieur d’une bergerie dans la cour des maisons et habituellement dans un endroit mal éclairé sans couverture, les animaux sont exposés au soleil et aux pluies. En zone urbaine et périurbaine, la forte urbanisation entraine une surpopulation des villes et leurs banlieues par conséquence l’espace constitue un facteur limitant de l’élevage surtout les moutons qui sont plus élevés

dans les zones urbaines et

périurbaines des grandes villes. En effet, les moutons sont souvent sur les terrasses parfois de haute altitude, dans des endroits étroits, éclairés ou non. Ces situations ne sont pas sans conséquence sur la santé des animaux et sur leurs performances.

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I.2.4.4. Contraintes sanitaires L’intensification de l’élevage des petits ruminants au Sénégal se heurte a de nombreuses contraintes parmi lesquelles figurent les pathologies animales comme les affections respiratoires, métaboliques, carentielles, les mammites et les avortements (KADJA et al., 2013) Ces généralités sur l’élevage et en particulier sur celui des moutons, nous permettent d’aborder dans notre deuxième chapitre les principales maladies des moutons.

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CHAPITRE II: PRINCIPALES PATHOLOGIES OVINES AU SENEGAL II.1. Pathologies d’origine métabolique Ces maladies métaboliques ont le plus souvent une origine alimentaire, soit par carence soit par excès. Le besoin spécifique pour chaque élément nutritif varie en fonction de l'âge, du poids de l'animal et de son stade physiologique (MARX, 2002). II.1.1. Acidose ruminale II.1.1.1. Définition L'acidose du rumen est une perturbation de la digestion ruminale se traduisant par une baisse du pH ruminal en dessous de 5 (pH normal 6,0-6,8) et dans les cas extrêmes en dessous de 4 suite à une production rapide des acides gras volatils (AGV) avec une augmentation du taux d’acide lactique (DIRKSEN 1976). II.1.1.2. Étiologie et pathogénie La cause primaire de l’acidose ruminale reste toujours d’origine alimentaire (MARX, 2002). Elle s'observe dans deux circonstances principales : un excès brutal d'aliments riches en amidon ou en sucre facilement fermentescible et un aliment pauvre en fibres cellulose. En effet, une ration alimentaire très riche en sucre facilement fermentescible ou pauvre en fibre cellulose conduit à une surproduction des acides gras volatils (AGV) qui a son tour par défaut d’absorption entraine une augmentation de l’acide lactique par l’intermédiaire des bactéries amylolytiques. Lorsque les hydrates de carbone sont en excès brutalement dans le rumen, le pH de ce dernier chute. Ce phénomène est à l’origine la modification de la microflore bactérienne du rumen. En effet, la microflore bactérienne du rumen est constituée de deux groupes de bactéries qui sont les bactéries cellulotytiques qui attaquent les fibres celluloses et les bactéries amylolytiques. L’acidité du milieu ruminal s’accompagne avec une élimination des bactéries cellulotytiques au profit des bactéries amylolytiques. La microflore bactérienne change avec l’apparition rapide des streptocoques produisant de l'acide lactique et les

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protozoaires disparaissent et avec eux leur fonction de stockage intermédiaire de l'amidon. Les bactéries amylolytiques produisent des acides gras volatils (AGV) comprenant environ 60% d’acide acétique (C2), 20% d’acide propionique (C3) et 10% acide butyrique (C4). La sécrétion salivaire diminue de sorte que la substance tampon ne pourra plus neutraliser l’acide lactique. Par conséquent, il aura une augmentation de la pression osmotique suit d’une accumulation importante d’acide dans le rumen. Le contenu du rumen devient liquide, gris laiteux et l’odeur aigrelette. L'acidose ruminale survient après une prise importante et inhabituelle de glucides facilement fermentescibles d’origine accidentelle ou erreur d'élevage. II.1.1.3. Caractéristique clinique Elle peut se manifester sous trois formes : une forme suraiguë, aiguë et une forme chronique. Dans la forme suraiguë et aiguë, les symptômes sont essentiellement digestifs et nerveux. On note une adynamie et une apathie brutale. L’animal est couché en décubitus latéral, la tête sur le sol ou self auscultation. Un arrêt de la motricité ruminale est observé, l’abdomen présente l'aspect d'un ventre de batracien. Un épisode de diarrhée profuse est noté. Une polypnée et tachycardie sont notées ainsi qu’un état de déshydratation qui peut atteindre 10% à 12%. Elle évolue rapidement vers la mort par faiblesse cardiaque et la paralysie des centres respiratoires. Les symptômes d'une acidose chronique sont beaucoup moins visibles et les ovins présentent une baisse de l'appétit, sont tristes et bouffus, la tête est portée basse. Il faut noter les diarrhées ou les bouses molles, ainsi que la fréquence importante de problèmes de boiterie à cause des fourbures (BRUGERE-PICOUX et al., 1987). II.1.1.4. traitement Le traitement de l’acidose ruminale est en fonction de la quantité de glucides ingérée et du temps écoulé depuis l'ingestion.

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Le traitement de l'acidose suraiguë et aiguë est difficile, voire illusoire, sur le terrain (LE GUILLOU et al., 1993). Dans les formes aiguës, le pronostic est très réservé. Il faut faire une perfusion par voie intraveineuse de 0,5 litre d'une solution de bicarbonate de sodium à 5 % ou de 2.3 litres de sodium isotonique (300 ml/heure pendant 24 à 48 heures) (BRAUN et al., 1992). Une ruminotomie avec vidange du contenu ruminal est envisageable mais de manière précoce. Pour l’acidose chronique, l'administration intra-ruminale de substances tampons permet de pallier une insuffisance de production naturelle de tampons salivaires. En effet, on peut utiliser du bicarbonate de sodium, du phosphate de sodium ou du carbonate de potassium, l'oxyde de magnésium. Il faut arrêter toute l'alimentation glucidique et la remplacer par une ration riche en fibres jusqu'à guérison complète. II.1.2. Alcalose ruminale II.1.2.1. Définition L’alcalose ruminale est une indigestion d’origine métabolique due à une surproduction d’ammoniac au niveau du rumen entrainant une augmentation de pH ruminal (ESPINASSE, 1984). Elle est souvent mortelle. II.1.2.2. Étiologie et pathogénie L’alcalose ruminale reste toujours une pathologie d’origine alimentaire. Plusieurs causes, agissant seules ou associées selon les circonstances, sont responsables de cette intoxication ammoniacale : consommation d’aliments trop riches en azote protéique ou excès d’apport d’azote non protéique (ANP), alimentation avec une ration mal équilibrée, l’herbe jeune surtout après une fertilisation azotée, existence d’une tare hépatique et une anorexie continue en ingérant la salive riche en bicarbonates. L’augmentation brusque de l’ammoniac dans le rumen conduit à une élévation du pH ruminal d’environ 7,5 à 8. Des modifications peuvent être observées au niveau du rumen comme au niveau du sang, une perturbation de la flore ruminale, une diminution des bactéries cellulotytiques

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et une augmentation des bactéries


protéolytiques, des troubles nerveux entrainant un arrêt de la motricité ruminale et puis une météorisation. Au niveau du sang, l’ammoniac ruminal passe rapidement dans ce dernier et conduit à une hyperammoniémie (1,5 à 2,5 mg/dl) qui, a son tour, provoque des altérations fonctionnelles et organiques au niveau du système nerveux central. II.1.2.3. Caractéristique clinique Cliniquement, une alcalose ruminale se traduit par une hypersalivation, une apathie profonde, des coliques douloureuses, des grincements de dents, du météorisme, des tremblements musculaires et puis de l’incoordination motrice. En phase terminale, l’animal est en décubitus latéral et l’évolution clinique se termine par le coma et puis la mort en moins de quatre heures si la quantité d’ANP ingérée est trop importante. II.1.2.4. Traitement Le traitement d’urgence consiste à arrêter la production et l’absorption de l’ammoniac dans le sang en administrant du vinaigre (0,5 à 0,75 ul) mélangé avec de l’eau très froide (2,5 l) pour stopper l’action de l’uréase, l’administration de ferments lactiques pour restaurer rapidement la flore digestive, l’injection parentérale de protecteurs hépatiques. La ruminotomie avec vidange du contenu ruminal est une alternative au traitement médical avant l’apparition des symptômes d’hyperammoniémie (MARX, 2002). II.1.3. Toxémie de gestation II.1.3.1. Définition C’est une pathologie métabolique d’origine alimentaire très fréquente chez les brebis qui apparait en fin de gestation ou en début de lactation suite à un mauvais rationnement alimentaire. II.1.3.2. Etiologie et pathogénie La toxémie de gestation reste toujours une pathologie d’origine métabolique. Plusieurs causes peuvent être responsables de l’apparition de cette pathologie parmi lesquelles

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figurent l’alimentation (excès d’énergie ou une sous-nutrition) et certaines pathologies comme une atteinte hépatique. En effet, chez la brebis gestante, les 80% de la croissance fœtale se produisent pendant les dernières semaines de la gestation d’où l’augmentation de ses besoins énergétiques (30 à 40%) (LINDSAY et al., 1985). Une ration alimentaire adéquate à l’état physiologique de l’animal peut diminuer les risques prédisposant à la survenue de cette pathologie. Une alimentation très riche et mal contrôlée peut conduire à une augmentation des matières grasses internes de l’animal. L’animal peut avoir une acidose ruminale et donc une anorexie puis un état de cétose. Un déficit énergétique dû soit à une réduction du volume ruminal (augmentation de volume utérin ou baisse de la capacité d’ingestion durant la gestation), soit à une pathologie ou syndrome ( atteinte hépatique) conduit à une lipomobilisation et une perturbation de recyclage des corps cétoniques dans le cycle de Krebs, ce qui entraine leur accumulation dans l’organisme, un état d’acidose ruminale puis un état de cétose. II.1.3.3. Caractéristiques cliniques Les signes cliniques de la toxémie de gestation commencent à être perceptibles durant les six dernières semaines de gestation. Ils débutent par un isolement de l’animal et le reste du troupeau, un refus de la nourriture et une odeur de pomme, des symptômes qui passent inaperçus. La situation peut encore s’aggraver par un décubitus sternal de l’animal puis latéral, un grincement des dents puis un état de déshydratation importante suivi d’un état comateux avant une évolution vers la mort. La température reste le plus souvent normale et la mise bas est souvent difficile (dystocie et non dilatation du col). II.1.3.4. Traitement Le traitement de la toxémie de gestation a pour but de rétablir l'équilibre énergétique. En théorie, il vise à corriger l’hypoglycémie de deux façons, séparées ou associées : en augmentant les apports de glucose et en réduisant les exportations fœtales. Une correction de

l’hypoglycémie avec une fluidothérapie par voie intraveineuse de 22


solutés hypertoniques et de lactate peut donner de bons résultats. Elle permet également de corriger l’acidose et la déshydratation associée (soluté glucosé hypertonique à 30 % ou à 50 % de glucose, des solutés de calcium et de méthionine et du bicarbonate de sodium) et avec l'apport d'un aliment énergétique (fourrage de qualité et appétant) et la guérison. Il faut aussi activer la néoglucogenèse en apportant par voie orale des précurseurs de glucose. La réduction des exportations fœtales avec la dexaméthasone est un traitement de la toxémie de gestation le plus intéressant, car elle accroit fortement la néoglucogenèse à partir des substrats externes (acide proprionique, acide lactique) et en même temps, et induit la parturition salvatrice pour la mère, en supprimant les soustractions fœtales. Une guérison spectaculaire peut se produire après l’agnelage (BEHRENS, 1987, BEHRENS et al., 1979 ; HUNT,

1976). Cependant les agneaux meurent souvent. La césarienne reste sans aucun doute le meilleur traitement si l’animal est à terme. II.1.4. Hypocalcémie II.1.4.1. Définition L’hypocalcémie est une pathologie métabolique très fréquente chez les moutons particulièrement chez les femelles. Elle est rencontrée à la fin de la gestation ou en début de lactation. Elle est caractérisée par une baisse de la calcémie. II.1.4.2. Etiologie et pathogénie La principale cause de l’hypocalcémie est une baisse brutale du taux de calcium sanguin. L’apparition de cette parésie est liée à des facteurs intrinsèques et à des facteurs extrinsèques. Les facteurs intrinsèques sont liés l’animal. En effet, l’absorption intestinale des minéraux et des vitamines diminue nettement avec l’âge des animaux. Les observations expérimentales ont montré que le taux de calcium sanguin est déjà plus faible chez les brebis portant plusieurs fœtus par rapport à celles n’ayant qu’un seul fœtus (DEDIE et al., 1985). La note d’état corporelle de la brebis est aussi un facteur de risque. En effet, les animaux trop gras présentent une diminution importante des hydroxylations hépatiques et rénales de la vitamine D (BRUGERE-PICOUX 1994). 23


Les facteurs extrinsèques, sont liés à l’alimentation. Ils peuvent augmenter l’incidence de cette pathologie au niveau du troupeau. En effet, la distribution des aliments très riches en calcium pendant les semaines qui précèdent la parturition peut entrainer une hypocalcémie en bloquant les mécanismes de régulation de l’homéostasie calcique. Par contre, une sous-nutrition en calcium pendant toute la durée de la gestation n’a pas de répercussion significative sur cette maladie (JONSON G et al., 1971). Une ration riche en phosphates peut augmenter le risque d’hypocalcémie en inhibant la synthèse de 1.25 dihydroxycholécalciférol dans le rein. Une concentration trop forte en magnésium aussi. Le dernier tiers de la gestation peut s’accompagner d’une brusque augmentation des besoins en calcium, qui peut conduire une chute du taux de calcium dans l’organisme. Ceci conduit à une stimulation des mécanismes de l’homéostase calcique pour une compensation. Au bout de 48h, si la réponse n’est pas favorable, une hypocalcémie peut apparaître cliniquement. Les effets de l’hypocalcémie concernent la contraction musculaire à différents niveaux : -

Sur les membranes des nerfs périphériques entrainant une tétanie discrète et une hyperesthésie.

-

Sur la libération de l’acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire conduisant à un blocage de la transmission des impulsions nerveuses vers les fibres musculaires.

-

Interactions actine-myosine-Ca dépendantes entraine une paralysie musculaire touchant les muscles squelettiques, mais d’autres muscles comme les muscles lisses du tube digestif et le muscle cardiaque peuvent aussi être atteint. La diminution de la contractilité cardiaque peut provoquer une réduction de 50 % de la pression artérielle. La diminution de la perfusion tissulaire et le réchauffement par une activité musculaire provoque une hypothermie. La stase gastro-intestinale

peut

encore

aggraver

l’absorption intestinale du calcium.

24

l’hypocalcémie

en

réduisant


II.1.4.3. Caractéristiques cliniques Les premiers symptômes passent inaperçus et ne durent qu’une heure et trois signes sont dominants : excitabilité, hyperesthésie (fasciculations musculaires) et tétanie. L’examen clinique permet de noter une tachycardie discrète et une légère hyperthermie liée à l’augmentation de l’activité musculaire. Au bout de quelques temps, on observe un décubitus sterno-abdominal, voire latéral. Une baisse de la pression artérielle entraine une hypothermie (36 à 37°C) et un refroidissement des extrémités. Une augmentation de

la fréquence cardiaque est notée pour pallier

l’hypotension. Une météorisation sévère due une atonie ruminale, une perte de conscience et une évolution vers le coma peuvent être notés. L’animal tombe dans le coma et meurt si aucun traitement n’est mis en œuvre. II.1.4.4. Traitement Le traitement aura pour but de rétablir l’équilibre calcique par l’apport de borogluconate de calcium. Le traitement de choix est l'injection intraveineuse de 100 ml de borogluconate de Ca++ à 20 %. La perfusion doit être lente et la solution tiédie. II.2. Pathologies d’origine infectieuse II.2.1. Pathologies d’origine bactérienne II.2.1.1. Brucellose II.2.1.1.1. Définition La brucellose est une pathologie infectieuse et contagieuse transmissible à l’homme et à de nombreuses espèces animales en général et particulièrement les ovins. Elle est d’origine bactérienne du genre brucella. La brucellose se traduit cliniquement par des avortements chez la brebis et par des orchites ou des épididymites chez les béliers. II.2.1.1.2. Etiologie et transmission L’agent causal de la brucellose est une coccobacille, une bactérie du genre brucella. Il existe plusieurs genres dont les plus fréquents sont B. abortus, B. melitenis, B. ovis et B. suis. Mais chez les ovins, B. melitenis est le principal agent causal de la maladie et parfois B. ovis. 25


Les sources de contamination sont le placenta, le fœtus, les membranes fœtales, les écoulements vaginaux. Ces éléments contiennent une grande quantité de l’agent pathogène. La transmission se fait principalement par voie respiratoire et digestive mais aussi par voie oculaire, transcutanée et par voie sexuelle entre le bélier et la brebis. II.2.1.1.3. Caractéristique clinique Les manifestations cliniques peuvent apparaitre rapidement après une durée d’incubation de 6 à 8 semaines. L’infection intéresse au premier chef les organes reproducteurs. Chez la brebis, la maladie se traduit par des avortements à tous les stades de la gestation mais le plus souvent pendant le troisième et quatrième mois de gestation. Des cas de mammites et métrites sont souvent constatés chez les jeunes. Les femelles infectées restent porteuses du germe. Chez les béliers, elle se traduit par une orchite, épididymites suppuratives et parfois des boiteries (hygroma). Il est constaté une diminution de la fertilité chez les animaux atteints II.2.1.1.4. Traitement et mesure de lutte Les infections brucelliques sont le plus souvent persistantes, par conséquent aucun traitement n’est tenté dans la mesure où il n’est ni facile de mettre en œuvre ni économiquement rentable. Etant donné qu’aucun traitement ne peut être entrepris, les mesures de lutte reposent sur une prophylaxie sanitaire, et médicale. Pour la prophylaxie sanitaire il suffit d’abattre tous les animaux infectés après diagnostic au laboratoire et aussi incinérer tout matériel contaminé, le fœtus avorté et les membranes fœtales. La prophylaxie médicale consiste à vacciner les agnelles et les jeunes mâles entre deux à neufs mois avec une souche vivante de B. melitenis. II.2.1.2. Charbon bactéridien II.2.1.2.1. Définition Le charbon bactéridien est une maladie infectieuse et contagieuse transmissible à l’homme (zoonose mortelle) et à tous les animaux à sang chaud. Elle est souvent aiguë

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et fébrile. La fièvre charbonneuse se traduit par une septicémie rapidement mortelle. C’est une maladie particulièrement grave en santé animale et en santé publique. Elle est réputée légalement contagieuse et soumise à une déclaration obligatoire. II.2.1.2.2. Etiologie et transmission L’anthrax est dû par une bactérie nommée Bacillus anthracis qui forme des spores dans des conditions non favorables. Les sources de contamination sont multiples parmi lesquelles

les

cadavres, les

excréments et les excrétions des animaux malades. Ces derniers peuvent constituer une source de contamination du sol. Une fois exposée dans l’environnement, les bacilles vont rapidement sporuler. Ces spores vont contaminer les parcours « champs maudits », les cours d’eaux et les aliments. Ils peuvent y résister pendants plusieurs décennies. II.2.1.2.3. Caractéristiques cliniques Après une durée d’incubation de 1 à 15 jours, le bacille se multiplie activement dans les tissus (nœuds lymphatiques, rate et le sang…ect.). La maladie peut présenter une forme d’évolution suraiguë, aiguë ou subaiguë. La forme suraiguë se traduit par des morts subites. L’évolution de la maladie dure de quelques minutes à quelques heures avec une brève fièvre et des difficultés respiratoires. Les animaux atteints sont généralement retrouvés morts. Après la mort, on constate une putréfaction rapide, un écoulement de sang épais de teint foncé dans les voies naturelles (la bouche, les naseaux, l’anus et la vulve). Dans la forme aigüe et subaigüe, la maladie dure 2 à 3 jours, l’animal présente brutalement une hyperthermie jusqu’à 41.50o C et apathique. Les muqueuses sont congestionnées et hémorragiques notamment celles des yeux et des gencives. On note aussi des difficultés respiratoire et cardiaque et des œdèmes. II.2.1.2.4. Traitement et mesure de lutte Le charbon bactéridien peut être traité avec succès à l’aide des antibiotiques (beta lactamines, tétracyclines) pendant 4 à 5 jours. Mais le traitement doit être précoce dès

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l’observation des hyperthermies dans le troupeau étant donné que la durée de la maladie est courte. Après la mort de l’animal, les agents pathogènes peuvent être détruits par la putréfaction, leur exposition à l’air libre stimulant au contraire leur sporulation. Par conséquent, les cadavres doivent être mais éliminés par incinération ou bien enterrés afin d’éviter la contamination de l’environnement (champs maudits) et la désamination. Les litières, les locaux et les aliments contaminés sont détruits ou désinfectés. Dans les zones ou les animaux sont exposés et ou les conditions sont favorables à la sporulation des bactéries, les animaux doivent être vaccinés chaque année. II.2.1.3. Paratuberculose ou maladie de Johne II.2.1.3.1. Définition La Paratuberculose est une maladie bactérienne infectieuse et contagieuse chronique de l’intestin. Cette pathologie touche principalement les ovins, les bovins (plus fréquemment les vaches laitières), les caprins et d’autres espèces de ruminants. La Paratuberculose se caractérise par une cachexie d’évolution lente et par une diarrhée qui devient de plus en plus sévère. Elle entraine des conséquences économiques généralement chroniques et difficiles à estimer. II.2.1.3.2. Cause et transmission La paratuberculose est présente dans toutes les régions du monde. Elle est due à une mycobactérie proche de celle responsable de la tuberculose aviaire d’où sa dénomination Mycobacterium avium subspecies paratuberculosis responsable de la maladie résistant à la chaleur, au froid et à la sécheresse, elle peut survivre pendant des périodes prolongées dans le sol (plus d’un an), voire plus longtemps encore dans l’eau. Les Mycobactéries sont détruites rapidement par les rayons du soleil. La contamination survient généralement à la suite de l’ingestion des aliments, d’eau ou de laits contaminés ou in utero chez les brebis gestantes très atteintes et les animaux porteurs sont aussi une source de contamination d’importante. Les jeunes surtout de moins d’un mois sont plus sensibles.

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II.2.1.3.3. Caractéristiques cliniques Après une longue période d’incubation qui permet

aux mycobacterium de se

multiplier progressivement dans les muqueuses intestinales de l’animal. Elles provoquent ainsi un épaississement et une inflammation de la paroi intestinale. La maladie est caractérisée par une évolution lente et par une diarrhée chronique par malabsorption, d’abord intermittente puis incoercible et cachectisante, un poil sec et décoloré, avec une perte de souplesse de la peau,

aboutissant à la mort. Il est

important de noter que la température corporelle et l’appétit restent intacts mais l’animal devient de plus en plus apathique et déprimé. II.2.1.3.4. Traitement et mesures de lutte Le traitement de la maladie de Johne est parfois déconseillé en cas d’infection. En effet, un traitement antibiotique est théoriquement possible mais économiquement peu rentable en plus les mycobacterium sont généralement résistantes aux antibiotiques utilisées. Lutter contre la paratuberculose est très difficile pour ne pas dire impossible. En effet, les animaux infectés peuvent porter la bactérie et la rejeter dans l’environnement pendant des années tout en étant cliniquement normaux. pathogènes sont très résistants

En outre,

les agents

et capables de vivre des années dans le milieu

extérieur. En cas de paratuberculose, des mesures sanitaires doivent être appliquées afin de limiter la contamination de l’environnement et la propagation de la maladie. Des prélèvements des fèces doivent être effectués et envoyés au laboratoire. Tout résultat positif doit donner lieu à l’abatage de l’animal concerné. La prophylaxie médicale peut être envisagée aussi en vaccinant les jeunes animaux avec un vaccin vivant ou inactivé qui peut être également un moyen de prévenir la paratuberculose (HOSTE et al., 2009). II.2.1.4. Piétin II.2.1.4.1. Définition Le piétin est une maladie infectieuse des pieds et plus particulièrement de la partie de la peau qui assure la jonction entre les deux onglons des ovins et parfois des caprins. 29


Elle est causée par deux bactéries anaérobies entrainant une inflammation de l’espèce interdigitée. La maladie se caractérise par une douleur intense et de la boiterie. Elle est transmise par les pâtures ou les litières contaminées. II.2.1.4.2. Causes et transmission Le piétin est dû à l’action synergique de deux bactéries anaérobies Dichelobacter nodosus et Fusobacterium necrophorum. D’autre germes, agissant en synergie ou comme facteurs de complication : Archanobacterium pyogenes, Spirocheta penortha, C. perfringens. Fusobacterium necrophorum est une bactérie normale du tractus gastro-intestinal, il est très résistant dans le milieu extérieur en raison de son origine fécal. Par contre, Dichelobacter nodosus est peu résistant ; il ne survient que quelques jours dans le milieu extérieur environ 10 jours. La présence des deux bactéries est nécessaire pour que la maladie se déclare. Fusobacterium necrophorum est responsable et entraine les lésions primitifs du piétin c’est à dire une inflammation de l’espace interdigitée créant une porte d’entrée pour la seconde bactérie qui est le seul germe capable de déterminer les lésions typiques du piétin. Dichelobacter nodosus possède des protéases pouvant agir sur la kératine constituante majeure de la corne de l’ongle et l’élastine. II.2.1.4.3. Caractéristique clinique Le piétin est une pathologie caractérisée par une douleur intense entrainant la boiterie observée chez l’animal. Il y’a une nécrose des tissus constitutifs de la corne (les cellules kératogénes) provoquant un suintement purulent à odeur caractéristique et de couleur grisâtre, engendre le décollement, voire la chute de la corne de l’onglon. Les animaux atteints hésitent à se déplacer et préfèrent se coucher ou brouter à genoux. II.2.1.4.4. Traitement Le traitement du piétin est possible mais doit être précoce et efficace pour limiter les risques de contagion au sein du troupeau. Il existe plusieurs méthodes thérapeutiques mais souvent au moins deux ou trois sont associées pour obtenir de bons résultats.

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Tout d’abord, il faut faire un parage qui permettra de délimiter la corne atteinte et exposer en l’air les tissus atteints. Ensuite, il faut un traitement local avec des désinfectants et tremper les pieds infectés dans une solution bactéricide comme sulfates de zinc 10%, un bain de formol de 5%, ou une solution de sulfate de cuivre de 5%. Enfin, il faut un traitement systémique par injection d’antibiotique approprié. La pénicilline combinée à la streptomycine est probablement le traitement le plus efficace. II.2.1.5. Mammites II.2.1.5.1. Définition Les mammites ou mastites sont des maladies infectieuses d’origine bactérienne caractérisées par une inflammation du tissu conjonctif de la glande mammaire souvent provoquée par la présence et l’action d’un ou de plusieurs micro-organismes. Les mammites sont des pathologies pénalisantes, en raison d'une part de leurs conséquences économiques : reformes anticipés, mortalité et baisse de croissance des agneaux. L’apparition des mammites est favorisée par différents facteurs tels que la traite, les traumatismes, les blessures, le stress, l’inconfort et la malpropreté du bâtiment. II.2.1.5.2. Cause et transmission Les mammites sont des pathologies d’origine bactérienne causées par plusieurs types de bactéries parmi lesquelles :

Staphylococcus aureus, Staphylocoques coagulase

négative sont responsables de la majorité des mammites chez les petits ruminants , les streptococcus (agalactiae et dysgalactiae), Mycoplasma agalactie Corynebacterium pyogens, E .coli, Klebsiella sont aussi parfois isolés dans certains cas de mammites. La contamination se fait souvent à partir d’un animal malade ou bien de l’environnement. A l’exception des infections générales à tropisme mammaire, la pénétration des germes a lieu par le canal du trayon. Le principal facteur de dissémination des germes constitue la traite surtout chez les brebis laitières.

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II.2.1.5.3. Caractéristique clinique La mammite est un état inflammatoire de la glande mammaire, soit par suite d’un désordre physiologique ou de traumatismes locaux, soit sous l’influence de la multiplication dans la glande de microbes variés. Les publications de la Fédération Internationale de Laiterie rapportées permettent de classer les mammites en deux catégories selon leur gravité : les mammites cliniques et les mammites subcliniques. (POUTREL, 1985)  Les mammites cliniques Les mammites sont dites cliniques lorsque l’atteinte mammaire se traduit par des symptômes locaux et généraux. Elles peuvent être aiguës, suraiguës, gangreneuses ou chroniques. Dans tous les cas, les mammites cliniques se signalent par une altération de la mamelle au niveau du quartier atteint qui devient chaud et douloureux voir extrêmement douloureux dans les cas sévères et changement d’aspect du lait. Il est en partie coagulé, il contient des “flocons” ou des caillots, du sang et parfois dans les cas graves du pus, des abcès ou des gangrènes peuvent apparaitre. Les tissus concernés deviennent fibreuses, ce qui se traduit par l’apparition de secteurs indurés. Elles peuvent être accompagnées de symptômes généraux : fièvre, apathie et

perte

d’appétit. Dans la région (VIBAN, 2007) avait une prévalence de 4,92% pur les mammites aiguës et 95,08 % pour les mammites chroniques. D’après BERGONIER et al. (2003), l’incidence annuelle des mammites cliniques, chez les petits ruminants en France, est habituellement inférieure à 5%.  Les mammites subcliniques Les mammites subcliniques sont pratiquement invisibles donc très difficiles à détecter. Elles sont beaucoup plus fréquentes que les mammites cliniques. L’animal apparaît en bonne santé; le pis et le lait apparaissent normaux. Seul l’examen du lait permet de détecter les mammites subcliniques par une modification chimique du lait (baisse du taux de caséine et de lactose, augmentation du taux de chlorure), une augmentation des cellules somatiques du lait ou isolement des germes responsables.

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II.2.1.5.4. Traitement Le traitement des mammites se fait par l’utilisation des antibiotiques. La règle d’or en antibiothérapie est de frapper vite, fort et longtemps dans le souci d’anéantir les germes et d’éviter une antibiorésistance. L’administration des antibiotiques peut se faire par voie galactophore ou par voie générale.  Traitement par voie galactophore Au début de l’infection, les germes responsables de la mammite se trouvent en général dans les canaux excréteurs de la mamelle. L’introduction donc des antibiotiques par voie galactophore semble être la plus justifiée lorsque l’infection a lieu par voie ascendante (DUREL et al., 2003) car voie permet de mettre rapidement en contact les microorganismes et les anti-infectieux. Cependant, il est nécessaire de respecter certaines conditions d’hygiène lors de la mise en œuvre des traitements intra mammaires : traite complète du quartier atteint, désinfection soignée de l’extrémité du trayon, injection atraumatique du contenu d’une seringue par quartier, antisepsie finale du trayon par trempage ou pulvérisation. Sur le terrain, les antibiotiques les plus utilisés en traitement local appartiennent à la famille des Béta-lactamines (Ampicilline, Amoxicilline, Cloxacilline). Ces antibiotiques sont disponibles sur le marché sénégalais sous deux présentations : pommade et injection intramammaire (VIBAN BANAH, 2007).  Traitement par voie générale Le traitement par voie générale se fait généralement s’il s’agit d’une mammite aiguë ou suraiguë pour lesquelles la septicémie est à craindre. Rappelons que le transfert d’un antibiotique du sang vers le lait n’est optimal que s’il est de PM<1000, liposoluble et basique. Administrés par voie générale, certains médicaments (sulfonamides, pénicillines, aminoglycosides et céphalosporines) ne pénètrent pas facilement dans la glande mammaire contrairement à d’autres (érythromycine, triméthoprime, tétracyclines et fluoroquinolones) (HANZEN, 2006) cité par SHYAKA (2007).

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On associe souvent au traitement à base d’antibiotiques, un traitement local et une corticothérapie pour réduire l’inflammation (DUREL et al., 2003). II.2.1.6. Pasteurellose II.2.1.6.1. Définition La pasteurellose est une maladie infectieuse d’origine bactérienne commune aux animaux domestiques, sauvages et particulièrement chez les ovins. C’est une pathologie transmissible à l’homme (zoonose mineure). C’est une maladie qui se traduit cliniquement par des troubles respiratoires chez les adultes et un syndrome septicémique chez les jeunes. Leur impact économique est très important. Chez les petits ruminants, la pneumonie enzootique peut se traduire par des taux élevés de mortalité (prés de 20 % et 35 à 40 % en atelier d'engraissement) et de morbidité (>50%). Les animaux malades subissent des retards de croissance (CASAMITJANA, 1996) II.2.1.6.2. Cause et transmission La pasteurellose est une pathologie d’origine bactérienne due au genre Pasteurella. Il existe plusieurs espèces responsables de cette entité nosologique : Pasteurella hémolytica, Pasteurella trehalosi et Pasteurella multocida. Les germes sont présents de manière normale dans les voies respiratoires supérieures. A un moment donné, ils envahissent les poumons ou l’organisme entrainant les troubles respiratoires ou généraux observés. Les facteurs prédisposants sont mal connus ; ils correspondent généralement à un stress, à des maladies notamment virales. II.2.1.6.3. Caractéristique clinique Les signes cliniques de la pasteurellose varient considérablement en fonction de l’âge. Les symptômes de pasteurellose chez les ruminants existent sous 2 formes cliniques principales : la forme suraiguë septicémique chez les jeunes, et la forme aiguë pulmonaire touchant les adultes.

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 la forme suraiguë septicémique Les animaux cliniquement atteints présentent une hyperthermie au voisinage de 41o C., des symptômes respiratoires plus ou moins nets: une forte douleur thoracique, une dyspnée, un jetage spumeux sanguinolent par les nasaux et la bouche. Ils présentent un état d’épuisement extrême suivi d’une hypothermie qui généralement aboutit à la mort dans un délai de 12 heures au maximum, parfois moins. .  la forme aiguë pulmonaire Après une durée d’incubation de 1 à 2 semaines, les animaux atteints présentent les symptômes suivants : abattement, hyperthermie de 40 -41.5°C, anorexie, dyspnée avec un jetage muco-purulent souvent strié du sang, de la toux, à l’auscultation des râles humides bronchiques sont aperçus en région crânio-ventrale, congestion des muqueuses, amaigrissement. L’évolution se fait en général vers la mort en 2 à 3 jours. II.2.1.6.4.Traitement Le traitement doit être précoce par antibiothérapie qui est efficace. Il peut se faire avec l’oxytetracycline, la pénicilline, la sulfamérazine, la tylosine mais longue action pour éviter le stress qui est un facteur favorisant. Cette antibiothérapie doit être assortie d’un traitement hygiénique convenable (alimentation) et symptomatique pour rétablir rapidement la ventilation pulmonaire déficiente et ce par l’utilisation d’antiseptiques cardio-respiratoires. Il faut faire la vaccination du cheptel pour prévenir la maladie. II.2.1.7. Tétanos II.2.1.7.1. Définition Le tétanos est une toxi-infection non contagieuse et inoculable, due à la production d’une neurotoxine par Clostridium tetani dans les tissus nécrosés. Ce n’est pas une zoonose mais c’est une maladie qui est commune presque à tous les animaux domestiques et l’homme. Clostridium tetani est un germe tellurique anaérobie, la maladie se traduit par une contracture musculaire très douloureuse.

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II.2.1.7.2. Cause et pathogénie Le tétanos est dû à une bactérie ubiquitaire, bacille gram positif sporulant anaérobie strict. Il est largement présent dans l’environnement sous la forme de spores, en particulier dans la terre. Ces spores sont très résistantes aux conditions climatiques. La contamination se fait le plus souvent via une plaie. Il est très fréquent chez les agneaux, c’est le tétanos néonatal dû le plus souvent à l’infection de l’ombilic du nouveau-né. II.2.1.7.3. Caractéristiques cliniques Après une durée d’incubation variable qui dépend du site d’inoculation (10 jours en moyenne). Elle est d'autant plus courte que le site d'inoculation est proche du SNC. La maladie se caractérise par des contractures très douloureuses incontrôlables des muscles squelettiques conduisant à la mort par arrêt respiratoire, elle débute par un trismus et gène à la mastication. Quelques jours après survient la généralisation des contractures qui deviennent permanentes, invincibles et douloureuses. Les animaux sont en décubitus, les membres raides et difficilement mobilisables. Ces contractures sont par ailleurs susceptibles de compromettre la respiration (arrêt des mouvements respiratoires) et la fonction cardiaque (arrêt cardiaque) conduisant à la mort de l’animal. Le taux de mortalité peut aller jusqu’à 80%. II.2.1.7.4. Traitement Le traitement est décevant chez les petits ruminants, mais il peut se faire avec une antibiothérapie à base de pénicilline et du sérum antitétanique. La prévention basée sur la vaccination constitue la meilleure façon de lutter contre cette maladie (tetanos). II.2.2. Pathologies d’origine virale II.2.2.1. Peste des petits ruminants II.2.2.1.1. Définition et cause La PPR est une maladie infectieuse virulente, très contagieuse et affectant essentiellement les chèvres et les moutons et les petits ruminants sauvages. Elle est provoquée par un virus appartenant à la famille des Paramyxoviridae proche sur le

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plan antigénique et structurel du virus de la peste bovine. Elle se caractérise sur le plan clinique par une forte hyperthermie, une stomatite nécrosante et une pneumopathie aiguë évoluant le plus souvent vers la mort. La peste des petits ruminants a été identifiée au Sénégal pour la première fois dans la région de Casamance (MORNET et al., 1955). Elle fût ensuite signalée dans la région de Kaolack en 1956 par SAMBA COR cité par TOGBE (1984). Une épizootie qui s'est manifestée dans les élevages périurbains de Dakar en 1996 avec une surinfection bactérienne à Escherichia coli, une perte de quinze millions de francs CFA a été estimée sur une période de trois (3) mois (AKAKPO et al., 1996). II.2.2.1.2. Caractéristiques cliniques La peste des petits ruminants se manifeste cliniquement sous quatre formes : suraiguë aiguë subaiguë ou chronique et une forme inapparente. En général, la PPR se traduit par une forte hyperthermie pouvant aller jusqu’au 41.5o C, suivie d’un larmoiement et du jetage mucco-purulent et épais. On observe aussi une stomatite

nécrosante

accompagnée

d’une

gastro-entérite,

une

anorexie

et

amaigrissement de l’animal. L’animal peut aussi présenter une difficulté respiratoire par une obstruction des narines. A ce stade, la broncho-pneumonie domine et la maladie peut être confondue à la pasteurellose. La mort de l’animal survient au bout de dix (10) jours en moyenne après le début de l'hyperthermie (taux de mortalité élevé 50 à 90%). II.2.2.1.3. Traitement et mesure de lutte Comme toute maladie virale, aucun traitement spécifique n'existe contre la peste des petits ruminants mais on peut faire recours au traitement symptomatique. Les mesures de lutte contre la Peste des petits ruminants reposent essentiellement sur la prophylaxie sanitaire et médicale. Le respect des conditions de la prophylaxie sanitaire s'avère le plus souvent difficile dans le contexte africain, par conséquent l'une des mesures à appliquer lors d'une première apparition de la maladie est l'abattage systématique des malades, des infectés et des contaminés. 37


La prophylaxie médicale est indiquée en zone d'enzootie. Le vaccin utilisé est le TISSU PESTND qui est le vaccin vivant atténué par passage sur culture cellulaire. II.2.2.2. Fièvre aphteuse II.2.2.2.1. Définition La fièvre aphteuse est une maladie virale,

hautement contagieuse, virulente et

inoculable. La fièvre aphteuse est une malade commune entre l’homme et les animaux donc c’est une zoonose mineure. Elle affecte généralement tous les mammifères ongulés sauvages et domestiques. C’est une maladie transmissible à l'homme. La fièvre aphteuse se caractérise par un état fébrile intense suivi d’une formation des aphtes principalement au niveau de la muqueuse buccale et sur la peau (espaces interdigités, mamelles). Sur le plan lésionnel, la fièvre aphteuse se caractérise par une stomatite et une dermatite érosive voire ulcéreuse et par une dégénérescence du myocarde en particulier chez les jeunes. II.2.2.2.2. Cause et transmission La fièvre aphteuse est due à un virus appartenant à la famille des Picornaviridae et du genre Aphtovirus. Le virus comporte 7 sérotypes différents dans le monde (O, A, C, Asia1, SAT1, SAT2, SAT3). La contagion peut être directe d'animaux malades à animaux sains ou indirecte. Le virus est éliminé en grande quantité dans le lait qui contamine le jeune à la mamelle et dans la salive qui contamine l'environnement. La pénétration du virus dans l’organisme se fait généralement par voie respiratoire. II.2.2.2.3. Caractéristiques cliniques La fièvre aphteuse est une maladie caractérisée par des aphtes localisée sur les muqueuses buccales, pédales ainsi qu’aux mamelles, parfois au niveau du cœur. Une inappétence et une apathie peuvent aussi être observées. L’hypersalivation et les aphtes gênent la mastication. Les lésions des onglons entraînent des boiteries aiguës et un trottinement ou forcent l'animal à rester couché de manière prolongée. L’évolution est souvent favorable. Les vésicules (aphtes) éclatent au bout d'un à trois

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jours puis guérissent rapidement. Si aucune complication n'intervient, les animaux guérissent assez rapidement. II.2.2.2.4. Traitement et mesure de lutte Comme toute maladie virale, il n’existe pas un traitement spécifique, cependant une antibiothérapie et un traitement local peuvent êtres envisagés (bleue de méthylène) pour diminuer les risques de complication ou de surinfection. La vaccination est interdite dans plusieurs pays du monde puisque elle entraine la présence d’anticorps viraux non différentiables des anticorps post-infectieux. En outre, les animaux vaccinés sont susceptibles d’héberger de manière inapparente le virus aphteux et représentent donc un risque important pour les cheptels non vaccinés. II.2.2.3. Fièvre catarrhale ovine La fièvre catarrhale ovine ou maladie de la langue bleue du mouton (« bluetongue » en anglais) est une maladie infectieuse non contagieuse et à transmission vectorielle des ruminants et essentiellement des ovins. Elle n’a aucune incidence pour la santé humaine. Le virus responsable de la maladie fait partie de la famille des Reoviridae et au genre Orbivirus. L’infection se transmet par de petits insectes piqueurs appartenant à certaines espèces du genre Culicoides. La maladie de la langue bleue du mouton est une maladie répertoriée dans la liste des maladies du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et doit à ce titre faire l’objet d’une notification obligatoire auprès de l’OIE. La maladie fièvre catarrhale ovine a une période d’incubation qui varie entre de 6 à 8 jours en moyenne, elle se manifeste cliniquement par une fièvre, une hypersalivation, gonflement des lèvres, de la langue et de la région maxillaire, inflammation du bourrelet podal, perte de poids, diarrhées profuses, chute de la production de laine et mortalité importante.

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II.2.2.4. Rage du mouton II.2.2.4.1. Définition La rage est une maladie infectieuse, virulente, neurologique, inoculable. C’est une maladie que l'on trouve chez les animaux domestiques et sauvages à sang chaud. Elle se transmet à d'autres animaux ou à l'être humain par la salive d’un animal enragé (exemple par morsures, griffures, léchage sur une excoriation cutanée ou muqueuse). La rage est due à un Rhabdovirus neurotrope (MANGUÉMANGUÉ ,2010). Le virus rabique qui présente un tropisme important pour les cellules nerveuses et que l’on retrouve dans le système nerveux, les glandes salivaires, la salive. La diffusion du virus dans l’organisme s’effectue par voie neurotrope à partir du point d’inoculation. Les animaux infectés sont les seuls sources de contamination car l’agent pathogène de la rage est un virus fragile, sensible à la lumière, la chaleur, l’oxygène de l’air... Les contaminations indirectes par objet souillé sont très rares, puisque le virus est rapidement inactivé. La rage est caractérisée par une période d’incubation qui dure en moyenne 15 à 60 jours, mais peut atteindre parfois plusieurs années. Cependant, une fois que les symptômes de la maladie sont apparus, l'issue est fatale chez l'animal comme chez l'homme. Cliniquement, la rage est caractérisée par l'apparition d'un tableau clinique d'encéphalite dont les symptômes sont très variables selon les individus et les espèces considérées. La rage est une maladie qui constitue un problème de santé publique, ce qui fait de la rage une maladie à déclaration obligatoire. II.2.2.4.2. Caractéristiques cliniques La rage se caractérise sur le plan clinique après une longue période d’incubation sous deux formes : forme furieuse et forme paralytique. De manière générale, elle se traduit par un changement de comportement, une hyperesthésie, une hypersalivation et une encéphalomyélite mortelle, accompagnés le plus souvent de signes d’excitation, d’agressivité ou de paralysie (MIGAN, 2010). Jusqu'à nos jours, aucun traitement n’est mis en œuvre lorsque la rage est déclarée, la mort étant la seule issue, d’où la nécessité de mettre l’accent sur la prophylaxie.

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II.2.2.5. Variole du mouton La clavelée est une maladie infectieuse, hautement contagieuse et très meurtrière, virulente et inoculable. Elle affecte les moutons, les chèvres et l’homme (rares cas). L’agent pathogène responsable de la maladie est un ultravirus très résistant appartenant à la famille des Poxviridae et au genre Capripoxvirus. Après une durée d’incubation variable, environ deux à trois semaines, la maladie se caractérise cliniquement par une éruption papuleuse sur la peau, circulaire et douloureuse au toucher. Elle débute par un état fébrile, il peut y avoir également un larmoiement et un jetage nasal séreux qui peut devenir muccopurulent. Les vésicules qui se développent contiennent un exsudat séro-hémorragique qui humecte les poils entourant les lésions (qui sont prurigineuses). Il n’existe pas de traitement spécifique. On peut cependant conseiller un traitement symptomatique comme les troubles respiratoires, digestifs. Dans les zones d’endémie, il faut une prévention qui repose essentiellement sur la vaccination. II.2.2.6. Fièvre de la Vallée du Rift II.2.2.6.1. Définition et causes La Fièvre de la Vallée du Rift est une maladie infectieuse virale, inoculable. L’agent responsable est un virus appartenant à la

famille des Bunyaviridae et au genre

Phlebovirus. Cette maladie est commune à l’homme (zoonose majeure) et à la plupart des mammifères. Elle est décrite pour la première fois en 1912 dans la Vallée du Rift au Kenya par STORDY cité par MARNIQUET (1972) et WITMAN W (1971). En 1976 et 1983 dans la région de Kédougou au Sénégal quatre souches de virus one été isolées d'Aèdes dazieli

(FONTENILLE et al., 1998). De même, en octobre -

décembre 1987, une épizootie très meurtrière éclate dans la basse vallée du Sénégal, à la frontière sénégalo-mauritanienne. La FVR est une maladie vectorielle, elle est transmise par des arthropodes. Les sources de contagion sont les animaux malades et les porteurs sains et les matières virulentes (chez le cadavre, les produits d'origine animale). Il existe deux modes de

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contamination, directe et indirecte. Le premier est plus fréquent chez l'homme, le deuxième chez les animaux après un repas sanguin d’un insecte infecté par le virus. II.2.2.6.2. Caractéristiques cliniques Après une période d’incubation relativement brève, quelques jours chez les adultes et quelques heures chez les jeunes, la FVR se manifeste par une fièvre intense avec une hyperthermie allant de 40-42C. Un écoulement nasal muccopurulent, une diarrhée sanguinolente, une douleur abdominale intense et un tremblement peuvent être observés chez l’animal. La maladie évolue souvent vers la mort. Chez les jeunes, le taux de mortalité peut alors atteindre 90 à 100 %, chez les adultes la mortalité est plus faible (20 à 30 %). Cependant chez les femelles atteintes, on note un fort taux d'avortement. Sur le plan lésionnel, on note des foyers de nécrose du foie. II.2.2.7. Adénocarcinome intra-nasale des ovins. L’adénocarcinome intra-nasale ovine encore appelée tumeurs intra-nasale ou de la muqueuse pituitaire est une maladie infectieuse, contagieuse et tumorale des voies respiratoires des moutons. C’est une pathologie qui affecte principalement les adultes. En 2003, dans la région de Dakar, trois foyers ont été notés, deux (2) dans le département de Pikine et un (1) dans le département de Dakar (Ouakam) au sein des troupeaux ovins de race Touabire et « Ladoum » avec une prévalence de 12,9% (8/62) (KADJA et al., 2003). Les diagnostics nécropsique, histopathologique et biomoléculaire (PCR) de moutons malades, morts ou sacrifiés au sein ces troupeaux, ont permis de confirmer pour la première fois l’existence de l’adénocarcinome intranasal des petits ruminants au Sénégal. L’agent responsable est un rétrovirus proche de l’ENTV-1 (Enzootic Nasal. Tumor Virus Type 1 (KADJA et al., 2004). Apres une longue période d’incubation, elle se manifeste cliniquement par des troubles respiratoires. Les symptômes débutent par une tachypnée (accélération des fréquences respiratoires), une toux peut être notée. A un stade avancé, on observe un amaigrissement avec jetage séro-muqueuse et rarement séro-hémorragique. Le jetage est souvent unilatéral, mais il peut être

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bilatéral. La narine dilatée, un ramollissement de l’os frontal avec déformation. La mort est souvent accélérée en cas de complication par une pneumonie bactérienne. La maladie est toujours mortelle et peut évoluer sur une période allant de 3 à 4 mois. Seul l’autopsie ou une enquête à l’abattoir permette de confirmer la suspicion de cette maladie. Par ailleurs, L’examen nécrosique et histo-pathologique effectué au niveau du laboratoire histologie et patho-médicale de l’EISMV a permis de mettre en évidence un liquide séro-muqueux abondant obstruant les cavités nasales et remplissant les cornets nasaux et sinus frontaux, et une masse tissulaire proliférative, blanchâtre, de consistance molle localisée dans la zone ethmoïdale (KADJA et al., 2005). Actuellement, il n’existe ni

traitement ni

vaccin permettant de lutter contre

Adénocarcinome nasale des ovins. Seule une prophylaxie sanitaire peut être un moyen de prévention. Cependant, les investigations doivent se poursuivre pour la mise en place des tests de diagnostic précoce. II.3. Pathologies d’origine parasitaire II.3.1. Parasitoses internes II.3.1.1. Parasitoses gastro-intestinales et pulmonaires des ovins II.3.1.1.1. Helminthoses II.3.1.1.1.1. Définition Les helminthes sont des métazoaires triploblastiques dépourvus de membres articulés et sans coelum véritable. Ils sont subdivisés en embranchements : les Plathelminthes (les Cestodes et les Trématodes)

et Némathelminthes (les Nématodes) et les

acanthocéphales. Les plathelminthes et les némathelminthes sont les principaux parasites gastro-intestinaux et pulmonaires des ovins. Ces parasites entrainent des pertes économiques très importantes (des saisies à l’abattoir, baisse de la productivité, infécondité et baisse du GMQ). Le tableau I présente certains parasites gastro-intestinaux et pulmonaires des ovins.

43


Tableau I : Les parasites gastro-intestinaux Parasites Muellerius Oesophagostomum venolosum Chabertia ovina Strongyloïdes Tricostrongylus colubriformis Telaorsagia circumcincta Haemonchus contortus Tricostrongylus axei Dicrocoelium hospes Fasciola gigantica Paramphistomum daubneyi Paramphistomum cervi Monieza expansa Stilésia globipunctata Avitellina centripunctata Taenia hydatigena Bunostomum trigonocephalum

Poumon Gros intestin Gros intestin Intestin grêle Intestin grêle Caillette Caillette Caillette Foie Foie rumen et réseau rumen et réseau l’intestin grêle l’intestin grêle l’intestin grêle l’intestin grêle Intestin grêle

Source : MARCK, 2008

II.3.1.1.1.2. Pathogénie La pathogénie est axée sur plusieurs actions :  Action spoliatrice, le parasite vivant aux dépens de son hôte est spoliateur par définition. En effet, ils détournent à leur profit certaines substances nutritives de l’organisme.  Action toxique, due à l’émission d’excrétion/sécrétion toxiques ou de produits métabolisés par le parasite et qui auront des actions allergisantes voir anaphylactiques, histolytique  Action bactérifère, tout parasite perforant une muqueuse ou le revêtement cutané peut constituer une porte d’entrée microbienne par conséquent une surinfection.  Action mécanique et traumatique, en

effet, ces actions sont dues

éventuellement par la migration des parasites au niveau organisme et de perforation des organes ou les tissus de l’organisme.

44


II.3.1.1.1.3. Caractéristique clinique Les parasitoses sont des pathologies qui se traduisent le plus souvent par une perte d’appétit, une entérite catarrhale avec diarrhée importante, nauséabonde et rebelle, parfois hémorragique, une anémie (muqueuses pâles) due à l’action spoliatrice des parasites, poil piqué et retard de croissance, une rumination irrégulière avec soif intense (déshydratation)

et de l’amaigrissement, parfois de l’œdème déclive, en

général chronique, une dyspnée, un jetage abondant et une suffocation marquée et de la toux pour les parasites pulmonaires. La maladie peut aboutir à la cachexie et à la mort. II.3.1.1.1.4. Traitement Le traitement des parasitoses gastro-intestinales et pulmonaires des ovins repose sur l’utilisation des anthelminthiques. De nos jours, il existe plusieurs types d’anthelminthiques disponibles sur le marché (Tableau II). Ce traitement étiologique doit être associé à un traitement symptomatique. Tableau II : Principaux médicaments utilisés pour le traitement des helminthoses Famille

Principe actif

Mode d’administration

Benzémidazoles- Probenzémidazoles

Oxfendazole

Orale

Benzémidazoles- Probenzémidazoles

Fenbendazole

Orale

Benzémidazoles- Probenzémidazoles

Albendazole

Orale

Avermectine

Ivermectine

Sous cutané

Avermectine

Doramectine

Sous cutané

Avermectine

Moxidectine

Sous cutané

Source : MARCK, 2008

45


II.3.1.1.2. Coccidiose La coccidiose est une parasitose due à des protozoaires du genre Eimeria. Les coccidies se développent et se multiplient dans les muqueuses intestinales et conduisent à leur destruction. C’est une pathologie qui affecte plusieurs espèces animales dont les ovins. C’est l’une des pathologies ovines les plus importantes sur le plan économique. La contamination se fait suite à l’ingestion des oocystes infectants qui sont dans l’environnement. Il existe plusieurs espèces connues mais les trois espèces sont très pathogènes : Eimeria ovinoïdalis (qui est situé dans l’iléon, le caecum et le colon), Eimeria crandallis (situé dans l’iléon), Eimeria ovis (MARCK, 2008). L’Eimeriose se caractérise par une destruction des cellules épithéliales de l’intestin et souvent du tissu conjonctif sous-jacent. Ce processus est accompagné d’une hyperthermie (fièvre), d’un amaigrissement, d’une hémorragie dans la lumière intestinale, d’une inflammation catarrhale, d’une diarrhée nauséabonde noirâtre (contenant du sang ou du mucus). En l’absence de traitement, la maladie évolue généralement vers la mort. Les animaux atteints doivent être traités le plus précocement possible, pendant 5 jours minimum. Il fait appel à des anticoccidiens : sulfamidine 0,1 g/kg ; sulfadimerazine 200 mg/kg ; sulfaquinoxaline 50 mg/kg ; amprolium 10 mg/kg ; chloroquine 15 mg/kg. Un traitement symptomatique antidiarrhéique, antianémique et antihémorragique est associé .Il faut veiller à l’hygiène, à la propreté du logement, et à une alimentation appropriée (MARCK, 2008). II.3.1.1.3. Oestrose C’est une maladie parasitaire des moutons due à la présence et au développement des larves d’œstrus ovis dans les voies respiratoires supérieures, dont les adultes mènent une vie libre. Cliniquement, elle se traduit par des éternuements, un jetage abondant séreux puis séro-purulent parfois sanguinolent. Cette pathologie affecte près de 90% des ovins au Sénégal et peut être à l’origine des complications graves au niveau des voies respiratoires profondes.

46


II.3.1.2. Hémo-parasites des ovins II.3.1.2.1. Trypanosomose La trypanosomose est une maladie parasitaire vectorielle due à la présence et au développement de protozoaires du genre Trypanosoma dans les globules rouges. Plusieurs espèces sont responsables de cette maladie et elles affectent tous les mammifères domestiques et sauvages : T. congolense, T. vivax, T. brucei. La transmission est faite par des mouches appelées mouche tsé-tsé ou glossines. C’est une maladie de la liste B de l’OIE chez les bovins (MARCK, 2008). Après une durée d’incubation d’une à quatre semaines, la maladie se traduit cliniquement par une forte fièvre intermittente (hyperthermie), une anémie, des papules prurigineuses, un amaigrissement et une cachexie progressifs et une baisse des productions. En absence de traitement, la maladie évolue rapidement vers la mort. Cette pathologie peut être traitée par l’utilisation des trypanocides qui sont les dérivés de la phénatridine et les diamidines. Il faut un traitement symptomatique ou de soutien. La prophylaxie fait appel à l’élevage d’animaux trypanotolérant et à la lutte contre les glossines par piégeage ou écran, par la technique du mâle stérile. II.3.1.2.2. Babésiose ovine La Babésiose est une maladie parasitaire vectorielle et non contagieuse, due à la présence et au développement des protozoaires du genre babesia (B. ovis) dans les globules rouges. C’est une maladie qui touche tous les mammifères domestiques et sauvages et parfois l’homme. Elle est transmise toujours par des tiques Haemaphysalis sp. ou Rhippicephalus sp. pour les ovins. Cliniquement, la maladie se traduit par deux formes : une forme aiguë caractérisée par une fièvre qui persiste, une inappétence, une polypnée, un tremblement musculaire, une anémie, un ictère, une hémoglobinurie (urines roses puis foncées, et mousseuses) et un amaigrissement, la forme chronique, inapparente, caractérisée par une baisse de production. En absence de traitement, la maladie évolue vers la mort. Le traitement doit être précoce à base de plusieurs spécialités sont disponibles sur le marché : le sulfate de quinuronium, le diminazène, d’imidocarbe ou de phénamidine. 47


II.3.2. Parasitoses externes II.3.2.1. Gales des ovins Les gales sont des affections cutanées prurigineuses, contagieuses, dues à

des

acaridiés vivant dans l’épaisseur ou à la surface de l’épiderme. Les agents des gales sont des parasites obligatoires dont le cycle évolutif ne se réalise que sur l’hôte. L’infestation se fait directement par contact entre l’animal malade et l’animal sain. L’infestation est favorisée par une mauvaise hygiène d’élevage et aussi par des carences alimentaires, surtout en éléments minéraux et en vitamines A et B. Elles se traduisent sur le plan clinique par un prurit intense et sur le plan lésionnel par une alopécie et une desquamation de la peau pouvant aller jusqu’à l’hyperkératose. Elle s’accompagne d’amaigrissement, de cachexie, d’adénite superficielle et des fois d’anémie. Il existe plusieurs types de gale en fonction de l’agent responsable (Tableau III). Tableau III : Les différents agents de gale chez les ovins Types de gale

Agent pathogène

Gale sarcoptique

Sarcoptes scabiei var ovis

Gale chorioptique

Chorioptes bovis var ovis

Gale psoroptique

Psoroptes equi var ovis

Gale du conduit auditif

Psoroptes ovis Source : MARCK, 2008

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Le traitement et le contrôle des gales se basent sur l'administration du produit acaricide par injection ou en percutanée (Tableau IV). Tableau IV : Les principaux acaricides Familles

Principe actif

Mode d’administration

Peritrynoïde

Deltaméthrine

pulvérisation

Peritrynoïde

Deltaméthrine

« pour-on »

Avermectine

Ivermectine

Sous cutané

Avermectine

Doramectine

Sous cutané

Avermectine

Moxidectine

Sous cutané

Peritrynoïde

Cyperméthrine

« pour-on »

Organochloré

Amitraz

« pour-on »

II.3.2.2. Phtiriose ovine Phtiriose ovine est une maladie parasitaire due à des insectes phtiraptères (plats et sans ails) ou poux, qui sont des ectoparasites obligatoires des animaux particulièrement les moutons. Les poux vivent dans le micro-environnement fourni par la peau et les poils. La transmission se fait principalement par contact direct entre un animal sain et un animal infesté mais elle peut aussi être indirecte par les locaux. On connaît deux sousordres : les poux piqueurs ou Anoploures et les poux broyeurs ou Mallophages. Chez les moutons, les espèces responsables sont Bovicola ovis (Mallophages), Linognathus ovillus, Linognathus pedalis

et le pou bleu africain Linognathus africanus

(Anoploures). Les Anoploures se nourrissent de sang (plusieurs repas quotidiens). Ils ont une phototaxie négative et recherchent une chaleur douce, la lumière directe et la chaleur solaire ou artificielle leur étant néfastes (GRASS, 1951)). Les Mallophages rongent les productions épidermiques, les squames, les fibres des plumes, les poils, les productions sébacées et la crasse ; parfois même ils s'attaquent à l'épiderme sain.

49


Cliniquement, la phtiriose, se traduit par un prurit, une irritation déterminée par les piqûres ou bien par les mouvements des mandibules qui attaquent l’épiderme. L’intensité du prurit dépend de l'importance de l'infestation et de sa nature qui provoquent des grattages, frottements, des dépilations irrégulières, des squames, la formation de croûtes brunes, des chutes de laine et des mordillements de la région infestée. Un état apathique, une anémie très marquée, une retards de croissance un pelage rêche et baisse de la production chez les animaux de rente sont fréquents. Le traitement et la lutte contre les poux nécessite habituellement l’utilisation des insecticides ou un médicament efficaces comme : Les insecticides de contact : le lindane, les organophosphorés, les carbamates, les pyréthroïdes de synthèse et les avermectines sont efficaces aussi bien sur les anoploures que sur les mallophages. Les insecticides systémiques : les avermectines administrées par voie sous-cutanée sont très efficaces sur les poux piqueurs. II.3.2.3. Teigne ovine ou la dermatophytie La dermatophytie est une infection mycosique du tissu kératinisé par des champignons appelés dermatophytes. C’est une maladie parasitaire commune à l’homme et aux animaux domestiques et sauvages. Chez les petits ruminants, les espèces responsables de cette parasitose sont Microsporum canis, Microsporum gypseum, et Trichophyton verrucosum. Elle se manifeste cliniquement par une alopécie focale, une desquamation et des croutes, des nodules cutanés ulcérés. Le traitement est basé sur l’utilisation des antifongiques comme les solutions d’hypochlorite de sodium ou d’énilconazole.

50


DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES CHAPITRE II: RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS

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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I.1. Zone et période d’étude L’étude s’est déroulée de février à août 2017 dans l’ensemble des départements de la région de Dakar (Sénégal). I.1.1. Situation géographique et découpage administratif de la région de Dakar La région de Dakar, est située dans la presqu’île du Cap Vert et s’étend sur une superficie de 550 km² et est comprise entre les 17° 10 et 17° 32 de longitude ouest et les 14° 53 et 14° 35 de latitude nord. C’est une région qui est limitée à l’est par celle de Thiès et par l’Océan Atlantique dans ses parties nord, ouest et sud. Depuis 2011, par le décret n° 2011 – 706 du 06 juin 2011, la région de Dakar compte sur le plan administratif : quatre (4) départements (Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque), dix arrondissements, quarante-trois (43) communes d’arrondissements, trois (03) communautés rurales, quatre (04) villes, sept (07) communes.

Figure 2 : Carte de la région de Dakar (SANE, 2013)

52


I.1.2. Situation démographique et économique de la région de Dakar D’après les données du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) en 2013, la population de Dakar est de 3 137 196 habitants, soit près du quart de la population du Sénégal (23,2%) qui se chiffre à 13 508 715 habitants. La densité de sa population est aussi la plus élevée avec 5 704 personnes/Km2. La région de Dakar est à la tête de toutes les autres régions du pays sur le plan économique. En effet, elle concentre la quasi-totalité des infrastructures. Par ailleurs, 75% des trajets intérieurs de marchandises ont pour origine ou pour destination Dakar. Ceci résulte du poids économique de la région. Elle est caractérisée par un climat Alizé maritime presque pendant toute l’année et un climat harmattan ou Alizé continental faiblement dans la saison sèche. La température varie entre 17 et 25° C (degrés Celsius) de décembre à avril et de 27 à 30 ° C de mai à novembre. La pluviométrie relativement courte de l’hivernage, varie entre trois et quatre mois (de juillet à octobre). I.1.3. Cabinets vétérinaires Notre étude a été réalisée dans neuf (9) cabinets vétérinaires (Tableau V) choisis dans les quatre départements de la région Dakar à savoir le département de Pikine Guédiawaye Rufisque et Dakar. En effet les cliniques vétérinaires ont été choisies sur la base de l’importance de leur clientèle ovine.

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Tableau V : Les différents cabinets vétérinaires sélectionnés

Numéro

NOM DU CABINET VETERINAIRE

LOCALISATION

1

cabinet vétérinaire de la Medina

Dakar

2

cabinet vétérinaire Vet-conseil

Dakar

3

cabinet vétérinaire Vet-services

Dakar

4

cabinet vétérinaire Sokhna Anta Fall

Pikine

5

cabinet vétérinaire Keur Massar

Pikine

6

cabinet vétérinaire société vétérinaire africaine

Pikine

7

cabinet vétérinaire marche foirail

Pikine

8

cabinet vétérinaire Medivet

9

cabinet vétérinaire de Rufisque

Guédiawaye Rufisque

I.2. Matériel et méthodes I.2.1. Matériel I.2.1.1. Ovins Le travail a porté exclusivement sur les moutons présentés en consultation dans les neuf (09) cabinets vétérinaires sélectionnés. Ce sont des moutons de toutes races composés de mâles et femelles, jeunes et adultes. Durant cette investigation, 340 ovins ont été enregistrés. I.2.1.2. Fiches d’examen clinique et fiches de prélèvement Pour mieux enregistrés les données obtenues sur le terrain, deux types de fiches ont été élaborés : une permettant d’enregistrer les pathologies rencontrées ainsi que

les

données cliniques au cours de l’examen clinique (Annexe I) de l’animal et une autre fiche pour les prélèvements (sang et fèces).

54


I.2.1.3. Matériel technique Ce sont des matériels qui ont servi à consulter, à effectuer des prélèvements sur les animaux et ainsi que les traitements:  Thermomètre ;  Stéthoscope ;  Seringues ;  Appareil photo ;  Tubes secs ;  Tubes EDTA ;  Glacière et Sac isotherme ;  Carboglaces ;  Gants  médicaments I.2.2. Méthodes d’étude I.2.2.1. Collecte des données sur le terrain La collecte des données sur le terrain s’est déroulée sous forme d’une enquête transversale et a intéressé les propriétaires de moutons de case situés dans la région de Dakar qui présentent leurs animaux dans les cabinets vétérinaires sélectionnées. Un calendrier de rotation a été établi et nous a permis de nous rendre dans les 9 cabinets, de recenser et de participer à l’examen clinique des cas ovins consultés. Ces cabinets vétérinaires sélectionnés ont été fréquentés chacun une fois par quinzaine. L’interrogation du propriétaire ou de la personne accompagnant l’animal a permis d’obtenir les informations sur l’anamnèse et les commémoratifs (le motif de consultation, les conditions d’levage, l’alimentation, les traitements antérieurs, les circonstances d’apparition des troubles observés…). I.2.2.2. Prises en charge des cas cliniques Pour la prise en charge, l’animal est consulté, examiné conformément aux principes de base de l’examen clinique : examen clinique général à distance et examen clinique

55


rapproché qui permet de faire un examen clinique systématique des appareils en commençant par l’appareil atteint.  examen clinique à distance, c’est un temps essentiel qui consiste à regarder l’animal de loin. Il nous permet d’étudier le comportement de l’animal, de voir les mouvements respiratoires, la locomotion et l’aptitude de l’animal.  Examen clinique rapproché ou examen clinique proprement dit, consiste à prendre les constantes de l’animal à savoir la température, le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire et aussi regarder les muqueuses. Il se base sur quatre principales techniques : inspection, palpation, percussion, auscultation. L’examen clinique et les motifs de consultation ont permis d’émettre des hypothèses diagnostiques. Des suspicions cliniques sont faites, un traitement est proposé et effectué. Des prélèvements de sang et de fèces ont été réalisés pour la confirmation d’éventuelles suspicions de parasitoses. I.2.3.3. Enregistrement et traitement des données Le traitement des données de nos travaux a été réalisé au moyen d’outils informatiques à savoir Word pour la saisie et l’enregistrement des données recueillies auprès des éleveurs. Et les données recueillies ont été analysées et traitées à l’aide d’Excel et des logiciels informatique : le logiciel Sphinx et Rcmder. A partir des données recueillies, des variables ont été créées, permettant les analyses statistiques descriptives qui ont ainsi permis d’obtenir les résultats présentés dans le chapitre suivant.

56


CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS II.1. Résultats II.1.1. Données générales II.1.1.1. Alimentation et abreuvement des animaux La ration alimentaire des moutons est très variée. Sur les 340 personnes enquêtées 96.47% distribuent l’aliment grossier comme aliment de base dont 98.5% de fane d’arachide (photo 13) et 1,5% de paille. Pour le complément alimentaire, 98.23% des éleveurs utilisent du concentré constitué de tourteau de coton (photo 13), d’aliment industriel, du mais, de niébé, du mil ou du mélange. 41,17% des éleveurs donnent des restes de cuisines, et 17,94 % éleveurs donnent à leurs animaux d’autres types d’aliments comme les cartons et du pain. Pour l’abreuvement, certains éleveurs ne donnent à boire aux animaux qu’une seule fois dans la journée, par contre d’autres donnent l’eau à volonté.

120

Fréquence en %

100 80 60 40 20 0 Aliment grossier Aliment concentré Reste de cuisine

Autres

Figure 3 : Les types d’aliments des moutons

57

Types d’aliments


Photo 8 : Maïs (source auteur)

Photo 9 : Aliment industriel (source auteur)

Photo 11 : Mélange mais et aliment industriel (source auteur)

Photo 10 : Tourteau de coton (source auteur)

Photo 13 : Fane d’arachide (source auteur)

Photo 12 : Niébé (source auteur)

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II.1.1.2. Passé médical des animaux et leur suivi sanitaire Du fait de l’inexistence d’un livret sanitaire, il nous a été très difficile d’avoir des informations sur le passé médical des animaux présentés en consultation. Les éleveurs ne se rappellent pas les traitements et ignorent les noms des médicaments. II.1.2. Données recueillies lors des examens cliniques II.1.2.1. Nombre de moutons consultés en fonction les cabinets La figure 4 montre le nombre de moutons consultés dans chaque clinique. Au cours de nos investigations, 340 moutons ont été consultés dans les neuf cabinets vétérinaires sélectionnés. Quatre (4) cabinets (CAVESAF, CVM, CVKM, SOVETA) ont présenté par ordre d’importance les plus grands nombres de cas consultés suivis dans une moindre mesure de VET- SERVICES, CVMF, CVR, MEDIVET ET VET-CONSEIL. Fréquences des cas en %

19,7

19,1 15

14,1 11,5 7,4

6,2 3,5

3,5

Différents cabinets

Figure 4 : Nombre de moutons consultés en fonction des cabinets II.1.2.2. Nombre de moutons consultés en fonction de la race Parmi les 340 moutons présentés en consultation dans les cliniques vétérinaires fréquentés, on y trouve majoritairement la race Touabire (54%), suivie de la race Ladoum (27%), la race peul-peul (10%), la race Bali-Bali (3%), les métisses (5%) et en fin de la race azawack (1%) (Figure 5).

59


1% 3%

0%

Touabire

5% Ladoum 10% Peul-peul Bali-bali 54% 27%

Metisse Azawck Djalonké

Figure 5 : Nombre de moutons en fonction de la race des moutons II.1.2.3. Nombre de moutons consultés en fonction du sexe Les mâles sont plus consultés que les femelles et représentent 59% des moutons consultés contre 41% de femelles (figure 6). Fréquences des cas en %

59

41

male

femelle

Sexe

Figure 6 : Nombre de moutons consultés en fonction du sexe II.1.2.4. Nombre de moutons consultés en fonction de l’âge Les moutons présentés en consultation appartiennent à toutes les tranches d’âge. Cependant, 50% des sujets consultés sont âgés de 3 à 18 mois, suivis de 22,1% des moutons âgés de 18 à 45 mois, 14,1% des moutons âgés de plus de 45 mois et enfin 13.8% des moutons sont âgés de 0 à 3 mois (figure 7).

60


0-3 mois 14%

plus 45 mois 14%

18-45 mois 22%

3-18 mois 50%

Figure 7 : Fréquence des moutons consultés en fonction de l’âge II.1.2.5. Fréquences globales des pathologies rencontrées Les entérites (diarrhées) sont plus rencontrées avec une fréquence de 20% suivies par ordre d’importance des broncho-pneumonies (7,06%), des trachéites (5%), de l’acidose ruminale (4,12%), des mammites (3,82%), des météorisations (3,82%), des fractures (2.94%), de la phtiriose (2,94%), de l’adénocarcinome (2,65%), de la nécrose du cortex cérébral (2,35%) et d’autres troubles de prévalences variables (Annexe I). II.1.2.6. Fréquence des cas cliniques en fonction de l’appareil atteint Le tableau VI présente la fréquence des cas cliniques en fonction de l’appareil atteint. Les pathologies de l’appareil digestif sont les plus rencontrées avec une fréquence 31,1%, suivies par ordre d’importance des pathologies de l’appareil respiratoire (15%), de l’appareil locomoteur (13,2%), de l’appareil reproducteur (12,7%) et des pathologies cutanées (12.4%). Par contre, des fréquence faibles ont été obtenues pour des troubles généraux (4,7%), les pathologies du système nerveux (3,5%), de l’appareil urinaire (0,9%), de l’appareil oculaire (0,6%) et de l’appareil auditif (0,3%).

61


Tableau VI : Fréquences des cas cliniques en fonction de l’appareil atteint APPAREIL ATTEINT

NOMBRE

Fréquence (%)

PATHOLOGIE DE L’APPAREIL DIGESTIF

106

31,1

PATHOLOGIE DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE

51

15

PATHOLOGIE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR

45

13,2

PATHOLOGIE DE L’APPAREIL REPRODUCTEUR PATHOLOGIE CUTANEE

43

12,7

42

12,4

CONSULTATION DE CONVENANCE

19

5,6

TROUBLE DE L’ETAT GENERAL

16

4,7

PATHOLOGIE DU SYSTEME NERVEUX

12

3,5

PATHOLOGIE DE L’APPAREIL URINAIRE

3

0,9

PATHOLOGIE L’APPAREIL OCULAIRE

2

0,6

PATHOLOGIE L’APPAREIL AUDITIF

1

0,3

340

100

TOTAL

II.1.2.6.1. Fréquence des pathologies digestives La figure 8 montre la fréquence des pathologies digestives suspectées. Sur les 106 cas rencontrés, trois (3) affections digestives prédominent à savoir : les entérites (diarrhée) (photos 14 et 15), l’acidose ruminale et la météorisation avec des fréquences respectives de 64%, 13% et 10%. 2%

3%

2% 2% 1% DIARRHEE ( ENTERITE)

3%

ACIDOSE RUMINALE METEORISATION

10%

INDIGESTION STOMATITE

13% 64%

ACTINOMYCOSE CORPS ETRANGER PICA ICTERE

Figure 8 : Fréquence des pathologies digestives des ovins consultés

62


Photo 15 : Diarrhée chez un bélier (source auteur)

Photo 14 : Diarrhée chez une brebis (source auteur)

II.1.2.6.2. Fréquence des dominantes pathologies digestives en fonction de l’âge Le tableau VII montre la fréquence des différentes dominantes pathologies digestives rencontrées en fonction de l’âge. Ces pathologies sont au nombre de trois (3) à savoir : la diarrhée, l’acidose ruminale et la météorisation. En effet, nous avons constaté que les ovins âgés de 3 à 18 mois ont été les plus exposés aux diarrhées et à l’acidose ruminale avec des fréquences respectives de 66,1% et 64,3%. Des fréquences non négligeables de diarrhée ont été aussi notées chez les jeunes ovins de 0-3 mois (20,5%) et d’acidose ruminale chez les ovins de 18-45 mois. Aucun cas de météorisation n’a été rencontré chez les ovins de moins de 18 mois. En effet, dix (10) des 11 cas de météorisation observés ont été rencontrées chez les ovins âgés de 18 à 45 mois. Tableau VII : Fréquence des troubles digestifs majeurs en fonction de l’âge des moutons consulté TROUBLES DIGESTIFS MAJEURS (%)

AGE DES MOUTONS 0-3 MOIS 3-18 MOIS 18-45 MOIS PLUS DE 45 MOIS

DIARRHEE (N=68) 20,5 (n=14)

ACIDOSE RUMINALE METEORISATION (N=14) (N=11)

66,1 (n=43) 14,7 (n=10) 1,47 (n=01)

64,3 (n=09) 21,4 (n=03) 14,3 (n=02)

63

90,9 (n=10) 09,1 (n=01)


II.1.2.6.3. Fréquence des pathologies de l’appareil locomoteur Sur le total des 340 cas cliniques consultés au cours de notre enquête, les pathologies de l’appareil locomoteur représentent 13,2%. La figure 9 illustre les différentes pathologies locomotrices rencontrées. Parmi ces dernières, les boiteries d’origine traumatique, la fracture (photos 16 et 17) et le piétin sont les plus rencontrées avec des prévalences respectives de 35%, 22% et 9%. Par contre, les myopathies, les défauts d’aplombs, les plaies (photo 36), les déformations des membres (photo 19), les lésions nerveuses et les abcès (Photo 18) sont moins rencontrées. En fonction de l’âge des ovins consultés, nous avons constaté que sur les 10 cas de fracture consultés, la moitié (50%) sont rencontrées chez les jeunes sujets âgés de 3 à 18 mois, suivis par ordre d’importance des sujets âgés de plus de 45 mois et ceux de 0 à 3 mois avec des proportions respectives 30% et 20%. 4% 2%

BOITERIE

2%

FACTURE

5%

MYOPATHIE

7%

33%

PIETIN DEBOITEMENT

7%

DEFAUT D'APLOMB DEFORMATION DES MEMBRES PLAIE

9% 9%

22%

LESIONS NERVEUSES ABCES

Figure 9 : Fréquence des pathologies de l’appareil locomoteur chez les ovins consultés

64


Photo 16 : Fracture chez un agneau (source auteur)

Photo 17 : Fracture chez un bélier (source auteur)

Photo 18 : Arthrite suppurée (abcès) chez un bélier (source auteur)

Photo 19 : Déformation des membres (source auteur)

II.1.2.6.4. Fréquence des pathologies de l’appareil respiratoire Les pathologies de l’appareil respiratoire suspectées sur le terrain sont présentées sur la figure 10. Il ressort de cette figure que les broncho-pneumonies, les trachéites et l’adénocarcinome (photo 20) sont les pathologies respiratoires prédominantes avec des prévalences respectives de 47%, 33%, et 18%.

65


2%

BRONCHOPNEUMONIE

18% TRACHEITE 47% ADENOCARCINOM E

33%

PASTEUROLOSE

Figure 10 : Fréquence des pathologies de l’appareil respiratoire

Photo 20 : Adénocarcinome intra-nasale chez les brebis (source auteur) II.1.2.6.5. Fréquence des dominantes pathologies de l’appareil respiratoire en fonction de l’âge des sujets consultés Les pathologies respiratoires constituent la deuxième pathologie la plus diagnostiquée au cours de notre étude. Parmi ces dernières, trois principales pathologies rencontrées sont la broncho-pneumonie, la trachéite et l’adénocarcinome (Tableau VIII). En fonction de l’âge, les deux premières pathologies sont les plus rencontrées, par ordre d’importance, chez les moutons âgés de 3 à 18 mois (52,6%) suivi de 0 à 3 mois (21%), et ceux de plus de 45 mois (15,8%). L’adénocarcinome intranasal, a été suspectée chez les sujets plus âgés avec des fréquences de 44,4% chez les sujets de plus de 45 mois suivi de ceux âgés de 3 à 18 mois (33,3%) et de 18 à mois (22,2%). Parmi les 9 cas d’adénocarcinome suspectés, 6 l’ont été chez les femelles. 67


Tableau VIII : Fréquence des pathologies respiratoires majeures en fonction de l’âge des moutons consultés Age des moutons

Nombre de cas (%)

0-3 mois 3-18 mois 18-45 mois plus de 45 mois

BRONCHO-PNEUMONIE N= 19

TRACHEITE N= 19

ADENOCARCINOME N= 09

21% (n=4) 52,6% (n =10) 10,5% (n =02) 15,8% (n =03)

21% (n =04) 52,6% (n =10) 10,5% (n =02) 15,8% (n =03)

33,3% (n =03) 22,2% (n =02) 44,5% (n =04)

II.1.2.6.6. Fréquence des pathologies de l’appareil reproducteur Parmi les pathologies de la reproduction observées, les mammites (photo 23), les hernies inguinales (photo 25), les prolapsus utérins (photo 22) et les dystocies (photo 26) sont par ordre d’importance les cas les plus rencontrés avec des prévalences respectives de 32%, 17%, 15%, et 10%. Par contre, les cas d’avortements (photo 21), de balanoposthite (photo 24), d’orchite, d’agalactie, de malformations (photos 28 et 29), de vulvo-vaginite et de déchirure vaginale étaient moins rencontrés (figure 11). 3%

Mammite

2%

Hernie

4% 5%

Prolapus 30%

5%

Dystocie

5%

Blanopostite

7%

Orchite Avortement 9%

16% 14%

Agalactie vulvo-vaginite

Figure 11 : Fréquence des pathologies de l’appareil reproducteur chez les ovins consultés

68


Photo 21 : Avorton d’une brebis (source auteur)

Photo 22 : Prolapsus utĂŠrin chez une brebis (source auteur)

Photo 23 : Mammite gangreneuse (source auteur)

Photo 24 : Balanopostite chez un bĂŠlier (source auteur)

Photo 25 : Hernie inguinale chez un jeune male (source auteur)

Photo 26 : Dystocie chez une brebis (source auteur)

69


A

B

Photo 27 : Malformation des agneaux (source auteur) II.1.2.6.7. Fréquence des pathologies du système nerveux Les pathologies du système nerveux représentent 3,2% des cas cliniques consultés. Parmi ces dernières, les cas de nécrose du cortex cérébral et du tétanos (photos 30 et 31) sont les plus fréquents avec des prévalences respectives de 67% et 17%, suivis dans une moindre mesure des cas de paralysie et de parésie (photo 32) qui représentent une fréquence de 8% chacun (figure 12). NCC

Tetanos

Paresie

Paralysie

8% 8%

17% 67%

Figure 12 : Fréquence des pathologies du système nerveux chez les ovins consultés

70


Photo 28 : Tétanos chez des agneaux (source auteur)

Photo 29 : Parésie chez une brebis (source auteur) II.1.2.6.8. Fréquence des pathologies métaboliques L’hypocalcémie et la toxémie de gestation sont les deux maladies métaboliques que nous avons diagnostiquées au cours de notre étude avec des prévalences de 0,88% chacune par rapport au nombre total de cas cliniques consultés. II.1.2.6.9. Fréquence des pathologies cutanées Les pathologies cutanées observées durant notre étude sont par ordre importance : les phtirioses (photo 38), les abcès, les alopécies (photo 32), les plaies (photos 33, 34 et 35) et la gale avec des prévalences respectives de 24%, 19% %, 14 et 10%. Par contre, les pathologies comme l’ecthyma contagieux (photo 30), la clavelée (photo 31) et la dermatose pustuleuse qui sont rencontrées à des fréquences plus faibles (figure 13).

71


PHTRIOSE

ABCES 5% 5% 24% 10%

PLAIE TRAUMATISME ALOPECIE

9% ECTYMA CONTAGIEUX 19% 14%

GALE

14%

CLAVELEE

DERMATOSE

Figure 13 : Fréquence des pathologies cutanées rencontrées chez les ovins consultés

Photo 30 : Ecthyma contagieuse chez une brebis (source auteur)

72


Photo 31 : Clavelée chez une brebis (source auteur)

Photo 32 : Alopécie généralisée chez une brebis (source auteur)

Photo 34 : Plaie traumatique chez un bélier (source auteur)

Photo 33 : Plaie traumatique chez un bélier (source auteur)

Photo 36 : Présence d’anémie et de poux chez un agneau (source auteur)

Photo 35 : Plaie traumatique chez un bélier (source auteur)

73


II.1.2.6.10.Autres pathologies rencontrées D’autres pathologies ont été rencontrées pendant nos investigations. Il s’agit des cas de kérato-conjonctivite (photo 38), de calculs urinaires (photo 47), des cas de septicémie, d’otites, de choc hypovolémique et d’œdème facial.

Photo 38 : Kérato-conjonctivite chez une brebis (source auteur)

Photo 37 : Calcul urinaire chez un jeune bélier (source auteur)

II.1.3. Prise en charge de quelques pathologies suspectées II.1.3.1. Diarrhée (Entérite) La plupart des animaux atteints d’entérite (diarrhée) présentent une hyperthermie, une déshydratation avec l’arrière train souillée par des fèces liquides ou pâteuses parfois sanguinolentes. Certains sont présentés en décubitus avec un pronostic sombre. Les traitements font appel en général à une antibiothérapie par voie générale basée souvent sur l’association de sulfamide et de triméthoprim (septotrylND, kombitrimND), un anti inflammatoire, un antispasmodique-analgésique (metamizole : calmagineND) et un hépatoprotecteur composé de ornithine, sorbitol et de bétaïne (ornipural

ND

).

Parfois, un apport de glucose est fait par voie intraveineuse (EnergidexND) pour les cas graves. La durée du traitement est souvent de 3 jours.

74


II.1.3.2. Météorisation Sur les 340 cas cliniques rencontrés sur le terrain, les cas de météorisation représentent 3,2% de l’ensemble cas cliniques consultés et 10% des pathologies de l’appareil digestif. Les animaux affectés présentaient comme symptômes : un ballonnement du flanc gauche, des difficultés respiratoires et parfois une hypersalivation. Les traitements ont été faits en fonction de la gravité des cas présentés : l’utilisation d’un trocard qui permet d’évacuer l’air du rumen ; l’huile de paraffine, en cas de météorisation spumeuse, permet de réduire la charge des mousses ; administration ou prescription de produits pour faciliter la digestion et rééquilibrer la flore ruminale (DigestonicND ou BovigastricND) et aussi un hepatoprotecteur (ornipural ND). II.1.3.3. Tétanos Les cas de tétanos rencontrés au cours de notre enquête représentent 0,6% de l’ensemble des cas cliniques enregistrés et 17% des pathologies du système nerveux. Les signes cliniques observés : l’hyperthermie environ 40 à 41,2° C, des contractions musculaires avec une raideur des membres, la tachycardie et les animaux sont en décubitus. Aucun traitement n’est généralement entrepris par le vétérinaire car le pronostic est souvent sombre. II.1.3.4. Piétin Les cas de piétin rencontrés sont caractérisés par une douleur, des boiteries, une dermatite interdigitée, une odeur nauséabonde putride du pied atteint et parfois une nécrose des onglons. Cette pathologie représente 1,2% de l’ensemble cas cliniques consultés et 9% des pathologies de l’appareil locomoteur. Les traitements entrepris par les vétérinaires praticiens consistent à nettoyer le ou les pieds atteints avec de l’eau oxygénée et de la bétadine pour enlever le tissu nécrosé suivi d’un parage des onglons et enfin la pulvérisation d’un antiseptique et ou d’un répulsif comme (Vetospray

ND

et Aluspray

ND

). Un traitement antibiotique et anti

inflammatoire par voie générale aussi est également instauré pendant 3 jours.

75


II.1.3.5. Fracture Les fractures représentent 2,9% de l’ensemble des cas cliniques enregistrés au cours de notre étude et 22% pour les pathologies de l’appareil locomoteur. Elles sont souvent dues à des traumatismes ou accidents. L’animal présente une hyperthermie, une boiterie et une douleur. Le traitement entrepris est basé sur le plâtrage du pied sans examen radiographique, l’administration d’un anti-inflammatoire (dexaméthasone), du calcium et de la vitamine AD3E. II.1.3.6. Prolapsus utérin Cette pathologie représente 1,76% de l’ensemble des cas cliniques consultés et 14% des pathologies de l’appareil reproducteur. Les brebis ne présentaient pas de signes cliniques graves. L’examen clinique à distance et rapproché ont permis de noter une extériorisation de l’utérus qui survenait souvent après la mise bas. Le traitement est basé d’une part, sur un nettoyage et la désinfection de l’utérus avec de la bétadine diluée et de l’eau oxygénée, la réduction du volume à l’aide d’un tissu et de la glace, d’autre part. Un traitement à base d’antibiotique et d’anti inflammatoire est instauré pendant 3 jours après la remise de l’utérus à sa place. II.1.3.7. Mammites Les cas de mammites enregistrés durant les enquêtes représentent 3,8% de l’ensemble des cas cliniques diagnostiqués et 30% des pathologies de l’appareil reproducteur. Les signes cliniques observés varient en fonction de la gravité de la maladie. La majorité des cas de mammites survenaient après la mise-bas. Les traitements effectués varient en fonction de la gravité des cas observés. En effet, une antibiothérapie est généralement instaurée par voie générale (Exemple : penistreptomycine), ou par voie locale (pommade intra mammaire) et d’anti inflammatoire (dexaméthasone ou phénylbutazone). Parfois, des mammectomies sont réalisées.

76


II.1.3.8. Broncho-pneumonie Les cas de broncho-pneumonie enregistré au cours de notre étude représentent 0,6% de cas cliniques observés et 47% des pathologies de l’appareil respiratoire. Les animaux atteints présentent les signes cliniques suivants : jetage, toux grasse, dyspnée, hyperthermie, et hypertrophie des ganglions pré scapulaires. Le traitement effectué est constitué d’une antibiothérapie (Tylosine, Amoxicilline ou Penistreptomycine), un traitement anti-inflammatoire et une vitaminothérapie pendant 3 jours. II.1.3.9. Balanoposthite Les cas de balanoposthite ont été rencontrés surtout chez les jeunes. Cette pathologie représente 0,9% des cas cliniques et 7% des pathologies de l’appareil reproducteur. Elle se manifeste par une extériorisation du gland et une congestion de la muqueuse. Aucun traitement spécifique n’est généralement entrepris par les praticiens. Par contre, un traitement local est effectué avec de la Bétadine suivi d’un traitement par voie générale à base d’antibiotique et d’anti-inflammatoire. II.1.3.10. Dystocie Quatre cas de dystocies ont été observés au cours de notre enquête. Les signes cliniques observés sont : une douleur, une tachypnée, une apathie, avec une extériorisation des membres ou de la tête du fœtus. La consultation tardive des cas par les propriétaires a souvent pour conséquence la mort du ou des fœtus. Le traitement était basé sur une manipulation obstétricale, un lavage vaginal avec de la bedaine diluée et une antibiothérapie par voie générale et parfois locale. II.1.3.11. Phtiriose L’infection par les poux représente 2,94% de la totalité des cas cliniques consultés dans les différentes cabinets vétérinaires et 24% des pathologies cutanées. On note la présence des poux piqueurs sur le corps des animaux, une hyperthermie avoisinant (41,5° C), accompagnés de signes cliniques comme une anémie très marquée, un œdème facial et un jetage nasal. 77


Le traitement était basé sur un déparasitage avec de la cyperméthrine et l’ivermectine (rappel 15 jours plus tard), suivi d’une administration de vitamine et de fer (FercobsangND) et un apport de glucose par voies intraveineuse (EnergidexND) pour les animaux très faibles. Un traitement de 3 jours à base d’inflammatoire par voie générale est fait pour lutter contre les œdèmes. II.2. Discussion II.2.1. Cadre de l’étude L’étude a été réalisée dans les quatre départements de la région de Dakar à savoir : Pikine, Rufisque, Guédiawaye et Dakar. Le choix de cette région se justifie du fait que : -

cette région héberge le quart de la population nationale, et reste par conséquent le plus grand centre de consommation de moutons ;

-

l’élevage de mouton est devenu une activité principale pour la plupart des habitants ;

-

les éleveurs de cette région sont de plus en plus habitués à faire consulter leur mouton par un vétérinaire. II.2.2. Déroulement de l’enquête

Les enquêtes se sont déroulées du 11 février au 11 août 2017 dans les neuf (9) cabinets vétérinaires praticiens sélectionnés dans le but d’obtenir les données authentiques sur les pathologies ovines sévissant dans la zone de Dakar. L’enquête s’est basée sur des entretiens auprès des propriétaires des animaux suivis d’examens cliniques. Cette méthode a été utilisée par certains auteurs pour étudier les dominantes pathologies des équidés et des ovins dans les zones de Dahra (DIOUF, 2016), de Dakar (DJIMADOU, 1994) et de Kolda (NDIAYE, 1996). II.2.3. Limite et contraintes Au cours de notre étude, il nous a été très difficile voire impossible d’avoir des informations sur le passé médical des animaux présentés en consultation. Plusieurs facteurs pourraient être à l’origine de ses difficultés, à savoir :

78


 L’automédication : en effet la majorité des éleveurs passent dans les cliniques vétérinaires pour acheter des médicaments afin de traiter leurs animaux.  Le manque de livret de suivi sanitaire pour les animaux (moutons)  Le manque de suivi des animaux par le propriétaire  La personne qui amène l’animal en consultation ignore certaines informations sur l’animal. Par ailleurs, le non recours aux examens complémentaires par la plupart des cabinets vétérinaires visités, ne permet pas de confirmer le diagnostic de suspicion faite sur le terrain II.2.4. Sur les résultats obtenus II.2.4.1. Nombre de moutons consultés en fonction de différents paramètres d’étude 

Nombre de moutons consultés en fonction les cabinets

La fréquence élevée de moutons consultés dans certains cabinets peut s’expliquer par le fait que ces derniers sont situés dans des zones à fort effectifs d’élevages, par le fait que selon le planning établi, nos jours de consultation diffèrent d’un cabinet à un autre. En effet, les cas cliniques consultés sont plus importants les samedis et les lundis. 

Nombre de moutons consultés en fonction de la race

Trois principales races sont reçues en consultation dans les cabinets au cours de notre étude. Il s’agit par ordre d’importance des races Touabire (54%), Ladoum (27%) et peul-peul (10%), suivies dans une moindre mesure des races Bali-Bali (3%), métisses (5%) et en fin de l’azawack (1%). Cette prévalence élevée de consultations des moutons Touabire et Ladoum en zone urbaine et périurbaine serait liée à la grande valeur marchande de ces animaux. Par ailleurs, les moutons touabires sont très recherchés pour la fête de tabaski de par leurs performances bouchères et le rapport qualité- prix par rapport autres races.

79


 Nombre de moutons consultés en fonction du sexe Les mâles sont plus consultés que les femelles (59% contre 41%). Cela pourrait se justifier par le fait que les éleveurs embouchent les mâles pour la vente ou l’autoconsommation lors des fêtes (religieuses, baptêmes, mariages, etc,..), d’où le nombre élevé de moutons mâles consultés.  Nombre de moutons consultés en fonction de l’âge Toutes les tranches d’âge de moutons sont consultées, néanmoins nous avons constaté que la moitié des sujets consultés étaient âgés de 3 à18 mois, suivis de 22,1% de moutons de 18 à 45 mois, 14,1% de moutons âgés de plus de 45 mois et enfin 13.8% de moutons âgés de 0 à 3 mois. Ceci pourrait être lié, d’une part, aux troubles digestifs causés par la mauvaise transition alimentaire, au mauvais rationnement alimentaire et, d’autre part par la forte sensibilité des jeunes aux infections néonatales lorsque les conditions d’hygiène sont mauvaises. II.2.4.2. Fréquences globales des pathologies rencontrées Les entérites (diarrhées) constituent la dominante pathologique rencontrée (20%) suivies des broncho-pneumonies (7,06%), trachéites (5%), acidose ruminale (4,12%), mammites (3,82%), météorisations (3,82%), fractures (2.94%), phtiriose (2,94%), adénocarcinome (2,65%), nécrose du cortex cérébral (2,35%). Nous avons observé une prédominance des troubles digestifs (diarrhée, acidose, météorisation)

et

des

troubles

respiratoires

(bronchopneumonie,

trachéites,

adénocarcinome). II.2.4.3. Fréquence des cas cliniques en fonction de l’appareil atteint et de l’âge des ovins Les principaux cas reçus concernent par ordre d’importance : les appareils digestif (31,1%), respiratoire (15%), locomoteur (13,2%), reproducteur (12,7%) et cutané (12.4%).

80


II.2.4.3.1. Pathologies digestives Les affections digestives constituent les pathologies les plus fréquemment rencontrées au cours de notre étude avec une prévalence 31,2%. Ces résultats sont supérieurs à ceux rapportés par certains auteurs (MANDAL et al., 2007, NASSIM, 2014) qui ont obtenu des prévalences respectives de 14.6% et 20% chez les ovins. Parmi les troubles digestifs (106 cas rencontrés), trois affections prédominent à savoir : les entérites (diarrhée), l’acidose ruminale et la météorisation avec des fréquences respectives de 64%, 13% et 10%. Ces troubles digestifs peuvent s’expliquer par plusieurs raisons à savoir le manque d’hygiène dans la bergerie, les carences alimentaires, la nature des aliments, le changement brutal de la ration alimentaire, la distribution de grande quantité de concentrés avec des risques élevés d’acidose ruminale. La prévalence de 64% de diarrhée obtenue est inférieure au 80% obtenue par (NDIAYE, 1996) dans la région de Kolda au Sénégal. Cette supériorité peut s’expliquer par le fait que sa zone d’étude a été plus grande que la nôtre avec une durée plus longue. En effet, la fréquence des diarrhées a été plus élevée (66,2%) chez les sujets âgés de 318 mois contre respectivement 20,5% et 14,7% pour les ovins de 0-3 mois et de 1845 mois. Les diarrhées peuvent avoir plusieurs origines : infectieuse (bactérienne, virale), parasitaires ou alimentaire. Selon les diagnostics de suspicions faites par les vétérinaires praticiens, les diarrhées d’origine alimentaire sont les plus fréquentes et sont liées au brusque changement de ration alimentaire sans transition, pouvant aussi être associé à une origine parasitaire chez les animaux nouvellement achetés. Notons, toutefois que les diarrhées néonatales sont aussi fréquentes et souvent liées au manque d’hygiène de mise bas et donc au microbisme élevé. Les cas d’acidose ont été plus fréquents chez les sujets âgés de 3- 18 mois (64,28%) tandis que la presque totalité des cas de météorisation (90,9%) ont été rencontrés chez les ovins âgés de 18-45 mois.

81


Pour le traitement des diarrhées, nous avons remarqué que les praticiens utilisent plus d’antibiotiques et l’usage de ces produits est justifié car les diarrhées sont d’origine infectieuse mais sont aussi sont provoquées par une acidose lactique du rumen, conséquence de l’utilisation massive des concentrés. Les Oxytétracyclines et Betalactamines sont alors un bon choix pour diminuer les bactéries lactiques (SNGTV. 2015). De plus, les Oxytétracyclines permettent la prévention d’une ruminite et d’abcès hépatiques qui constituent des complications de l’acidose lactique (BRUGERE-PICOUX, 2016). Face à la fréquence élevée des diarrhées obtenue chez les jeunes ovins, peu de dispositifs de réhydratation par l’apport d’électrolytes par voies orale et parentérale sont mis en place dans les cabinets visités. II.2.1.3.2. Pathologies respiratoires Au cours de notre étude, nous avons constaté que les pathologies respiratoires représentent 15% de l’ensemble des pathologies diagnostiquées dans les cabinets vétérinaires. Ce résultat montre que les maladies respiratoires sont très fréquentes chez les moutons et engendrent un retard de croissement, une morbidité et une mortalité élevées. En effet, la broncho-pneumonie et les trachéites ont été plus rencontrées (52,6%) chez les sujets âgés de 3-18 mois contre respectivement 21,% et 15,8% pour les ovins de 03 mois et plus de 45 mois. Les symptômes observés pour la plupart sont la toux avec râles, une hyperthermie, dyspnée dans les cas de bronchopneumonies, une toux forte et sèche dans les trachéites. Les pathologies respiratoires sont d’origines multifactorielles. A côté des causes déterminantes d’origine infectieuse (bactéries et virus), parasitaire et mycosique (champignons), les facteurs favorisants tels que les conditions d’ambiances dans les enclos (accumulations de gaz, de fumiers, le manque d’espace, le non-respect des normes de construction, l’exposition au vent ou le défaut d’aération, l’humidité) et les poussières parfois contenues dans la fane d’arachide, jouent un rôle très important.

82


Signalons, que face aux difficultés de diagnostics différentiel et complémentaire rencontrées en fonction des suspicions cliniques faites, absence de prélèvements appropriés et analyses de laboratoire : isolement, identification et antibiogramme, les vétérinaires

praticiens

rencontrés

ont

l’habitude

de

faire

des

traitements

symptomatiques basés pour la plupart sur l’utilisation des antibiotiques. Ce qui complique souvent le tableau clinique et créé des problèmes de résistance aux antibiotiques fréquemment utilisés, cela constitue de nos jours un réel problème de santé publique. De même, il a été observé, l’usage fréquent d’antiparasitaire à large spectre. En effet, bien que les résistances soient moins importantes que celles observées avec les antibiotiques, les résistances aux antiparasitaires existent aussi. Là encore, l’analyse coprologique a un rôle fondamental à jouer. Des investigations plus poussées

doivent

être

faites

(lavages

bronchiolo-alvéolaires,

autopsies

et

prélèvements) pour rechercher les principaux pathogenes (M. heamolityca, Pasteurella multocida, Parainfluenza-3 et les Mycoplasmes) associés aux infections respiratoires chez les ovins. II.2.1.3.3. Pathologies cutanées Au cours de notre étude, nous avons constaté que les pathologies de la peau représentaient 12,4% de l’ensemble des cas consultés, avec une prédominance de la phtiriose (24% des cas). Cette prévalence est quasi similaire à 23,5% obtenu par NDIAYE (1996) dans la région de Kolda au Sénégal. En effet, la fréquence de l’infestation par les poux a été plus élevée (70%) chez les ovins âgés de 3 à 18 mois, par contre, elle est moins fréquente chez les moutons âgés de 18 à 45 mois (20%) et ceux de plus de 45 moins (10%). Cette prévalence élevée peut être expliquée par plusieurs facteurs parmi lesquels nous avons les rations alimentaires déficientes et les carences nutritionnelles, une mauvaise conduite de l’élevage, le manque d’hygiène dans les enclos et l'état de la litière par l’absence régulier de désinfection qui conduisent à l’apparition et la multiplication des microorganismes, le manque d’espace qui entraine une surpopulation (grande densité), les contacts du troupeau avec des animaux parasités nouvellement introduits.

83


II.2.1.5.4. Pathologies locomotrices Les pathologies de l’appareil locomoteur représentent 13,2% de la totalité des cas consultés sur le terrain. Elles constituent le troisième motif de consultation dans les cabinets vétérinaires à Dakar. Cette prévalence est largement supérieure à 4.2% obtenue par NASSIM (2014) chez les ovins en Algérie. La plupart des pathologies locomotrices observées sont d’origine traumatique ou infectieuse. Les fractures d’origine traumatique sont rencontrées chez les moutons de race Touabire et Ladoum et constituent les plus rencontrées au cours de nos investigations. Toutefois, la moitié des cas de fractures (50%) a été observée chez les jeunes sujets âgés de 3 à 18 mois, suivis par ordre d’importance des sujets âgés de plus de 45 mois et ceux de 0 à 3 mois avec des proportions respectives 30% et 20%. En effet, les problèmes locomoteurs d’origine traumatique sont favorisés par plusieurs facteurs de risque à savoir : le manque d’espace qui contraint à un élevage de moutons en hauteur (à l’étage), la surpopulation dans les bergeries (mélange de jeunes et adultes) et les carences en minéraux. Elles résultent le plus souvent des glissades et bousculades, voire de traumatismes dus aux piétinements par des congénères adultes ou par une carence alimentaire (vitamine D, calcium et phosphore) qui rend les animaux vulnérables et fragiles. Les problèmes de l’appareil locomoteur d’origine infectieuse aussi sont importants, c’est le cas du piétin ou dermatite interdigitée (9% des cas) due à l’action synergique de deux bactéries anaérobiques (Fusobacterium necrophorum et Dichelobacter nodosus) et à différents facteurs favorisants liés à l’animal, à

l’environnement (temps chaud et humide), aux mauvaises conditions

d’élevage avec une accumulation de fumier dans les bergeries, aux carences alimentaires (calcium, zinc, vitamines). En effet, l’état d’entretien, l’usure de la corne des pieds non corrigé par un parage permettant l’emprisonnement des particules de la terre, des fumiers sont à l’origine des irritations de l’espace interdigité. II.2.1.5.5. Pathologies de la reproduction Les pathologies de la reproduction représentent 12,7% des cas cliniques consultés durant notre période d’étude. Ce résultat est similaire à celui de NASSIM (2014) mais légèrement inférieur à ceux de BUSH et al. (2006) et BELANGER et al. (2001) qui 84


sont respectivement de 14,4% et 15,9%. Par ailleurs nous avons constaté que les pathologies de la reproduction sont dominées par les mammites qui ont une prévalence de 30%. Des pourcentages supérieurs aux nôtres (69,90%, 66%) ont été rapportés respectivement par VIBAN BANAH (2007) qui a travaillé sur le lait de chèvre et de brebis provenant de 7 sites dans la zone urbaine et périurbaine de Dakar et AMEH et TARI (2000) qui a aussi travaillé sur 300 chèvres dans quatre (4) endroits du conseil métropolitain de Maiduguri au Nigeria. Nous constatons aussi que la fréquence des mammites varie en fonction de l’âge des ovins consultés. En effet, les mammites sont plus observées par ordre d’importance chez les animaux âgés plus de 45 mois, de 18 à 45 mois et de 3 à 18 mois avec les fréquences respectives 61,5%, 23,1% et 1,54%. Les mammites sont le plus souvent d’origine infectieuse, les travaux effectués par (VIBAN BANAH, 2007) en zone urbaine et périurbaine de Dakar ont permis d’avoir une idée sur les germes responsables des mammites chez les petits ruminants. Les germes sont par ordre d’importance Staphylococcus aureus, staphylocoques à coagulase négative, Streptocoques, Bacillus cereus et Bacillus spp. II.2.1.5.6. Pathologies du système nerveux Les affections du système nerveux font partir des pathologies les moins fréquentes avec 3,5% de prévalence sur l’ensemble des cas cliniques consultés. Parmi ces pathologies du système nerveux, la nécrose du cortex cérébrale (NCC) et le tétanos sont plus représentés et les jeunes sont plus affectés avec des pourcentages respectifs 64% et 17%. En effet, la NCC est plus fréquente chez les jeunes ovins âgés de 0 à 3 mois suivis de ceux de 3 à 18 mois avec des fréquences respectives 62,5% et 37,5%. Ce résultat peut être expliqué par plusieurs facteurs favorisants : l’insuffisance de développement du système gastrique, entéropathies ou présence de thiaminases dans le rumen. La présence de cette dernière dans le rumen peut être du par une alimentation très riches en thiaminases ou synthétisée par les bactéries micro-organismes du rumen. En effet les es thiaminases détruisent la vitamine B1 synthétisée par la microflore du rumen ou apportée par la ration (MARX, 2002). Un déséquilibre minéral aussi entraine une déficite de thiamine dans l’organisme. En effet (GOONERATNE et al., 1989) ont montré qu’un excès de soufre associé à une carence en cuivre pouvait être

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responsable de la diminution du taux sanguin de la vitamine B1 entraînant alors la N.C.C. Les antibiotiques, administrés per os pendant une période trop longue, en particulier sur des agneaux peuvent effectivement diminuer la synthèse de vitamines par réductions de la flore microbienne du rumen (JEAN-BLAIN, 1995). Pour le tétanos, les facteurs favorisants sont très nombreux d’abord les conditions d’élevages manques d’hygiène dans les bergeries qui favorise la multiplication des spores du Clostridium tetani et en fin la majeur parti des éleveurs ne font pas le sérum antitétanique, faire les premiers soins de l’agneau comme lavé son cordon ombilical après la mise bas. II.3. Recommandations Partant de nos résultats et des recherches bibliographes effectuées, nous pouvons dire que les pathologies ovines constituent encore un obstacle à l’amélioration de l’élevage ovin et à l’exploitation de ses potentialités. C’est pourquoi une attention particulière doit être accordée à cet aspect pour pallier les effets néfastes, d’une part sur l’amélioration de cet élevage et d’autre part sur l’exploitation efficiente de ses potentialités. Pour cela, nous formulons un certain nombre de recommandations à l’endroit des différents acteurs de la filière ovine au Sénégal. II.3.1. Autorités publiques Du fait de l’importance du mouton dans la société sénégalaise, les autorités publiques particulièrement le Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA) doit favoriser le développement de cette filière en prenant en compte l’amélioration de la santé des animaux. Pour ce faire, il doit :  Renforcer le réseau d’épidémio surveillance en prenant en compte les principales pathologies ovines au Sénégal ;  Veiller à ce que l’appui aux éleveurs, dans le cadre de la vaccination systématique des petits ruminants contre les épizooties soit efficient ;  Appuyer l’installation de jeunes vétérinaires dans les zones stratégiques d’élevage ;

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 Favoriser la spécialisation des vétérinaires en matière de pathologies ovines pour mieux offrir des services sanitaires de qualités aux éleveurs et aux propriétaires ;  Renforcer les capacités de diagnostiques des laboratoires vétérinaires pour mieux faciliter le diagnostic étiologique de certaines pathologies ovines d’importance économiques et hygiénique ;  Promouvoir et appuyer les organisations professionnelles de la filière ovine et faciliter la formation et la sensibilisation de leurs membres. II.3.2. Aux vétérinaires Les vétérinaires aussi bien du secteur public que du secteur privé constituent un maillon important pour le développement de l’élevage en général et de l’élevage ovin en particulier. C’est pourquoi, ces derniers doivent :  Renforcer les capacités des propriétaires en matière d’élevage ;  Sensibiliser les éleveurs sur les pathologies qui peuvent compromettre le développement de l’élevage ovin ;  Sensibiliser les éleveurs sur les pathologies dont la vaccination est obligatoire ;  Archiver toutes les données épidémiologiques et cliniques des pathologies rencontrées à l’aide d’un registre ;  Déclarer auprès des services publiques les pathologies rencontrées ;  Mettre à la disposition des services publiques un rapport mensuel ou annuel ;  Promouvoir le recours aux laboratoires pour un diagnostic de certitude ou étiologique des pathologies suspectées ;  Œuvrer pour le renforcement des capacités des vétérinaires à travers des spécialisations et des formations continues  Favoriser les rencontres d’échange entre vétérinaires à travers des séminaires et ateliers sur les préoccupations sanitaires des moutons.  Mettre en place des carnets de santés pour les animaux qui viennent en consultation

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II.3.3. Aux propriétaires d’animaux Vu l’importance capitale que jouent les moutons dans certains ménages et dans l’économie nationale, les éleveurs doivent respecter un certain nombre de règles et conditions d’élevage qui sont :  Respecter les mesures d’hygiène et sanitaires des animaux ;  Respecter les programmes de déparasitage et de vaccination ;  Apporter une bonne alimentation équilibrée en qualité et en quantité  Abreuver suffisamment et régulièrement avec une eau de qualité

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CONCLUSION Le déficit alimentaire en général, et la pénurie de protéines d'origine animale en particulier compromettent sérieusement l’épanouissement physique et intellectuel des populations et par conséquent tout développement. L'amélioration des productions animales contribuerait dans une grande mesure à une couverture satisfaisante des besoins des populations en protéines d'origine animale. A ce titre, le mouton dont les avantages sont universellement reconnus, mérite qu'on lui porte une attention particulière. Il constitue un matériel efficace, capable d'augmenter le disponible en viande. En effet au Sénégal particulièrement dans les grandes villes, on assiste à une modernisation du secteur de l’élevage pour augmenter la productivité avec le développement de l’élevage semi-intensif et intensif des moutons dits « mouton de case » qui est un système de production ovine en milieu urbain et périurbain. Il connaît un accroissement très sensible dans la région de Dakar en raison de l'importance économique, sociale et mystico-religieuse du mouton. Cependant, les pathologies sont l’une des contraintes majeures en production ovine au Sénégal en général et particulièrement dans la région de Dakar. Elles sont à l’origine de sérieuses répercussions économiques et constituent un problème de santé publique par l’existence d’agents pathogènes pour l’homme. En effet, les moutons, à l’instar d’autres animaux domestiques, sont sensibles à des maladies d’étiologies et de natures variées (virales, bactériennes, parasitaires, alimentaires…etc.) dont les données épidémiologiques sont malheureusement peu documentées. C'est dans le but de contribuer à l’amélioration de la productivité par une meilleure connaissance des pathologies ovines que nous avons entrepris d’étudier la prévalence des pathologies ovines en zone urbain et périurbaine de Dakar. Notre travail s’est déroulé dans les quatre départements de Dakar à savoir Pikine, Rufisque, Dakar et Guédiawaye. Neuf cabinets ont été sélectionnés et un calendrier de rotation a été établi et nous a permis de nous rendre dans les 9 cabinets, de recenser et de participer à l’examen clinique des cas ovins consultés. Ces cabinets ont été fréquentés chacun une fois par quinzaine.

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Au cours de cette étude 340 ovins ont été consultés dans les différentes cliniques vétérinaires. Ces ovins sont repartis en cinq races locales : la race Touabire (54% des moutons étudiés), la race ladoum (27%), la race peul-peul (10), la race Bali-Bali (3%), la race azawack (1%) et des métisses (5%). Le traitement des données collectées, après examens cliniques des ovins, a donné les résultats suivants :  Les affections de l’appareil digestif ont représenté 31,2% des cas dont les entérites (diarrhées) sont plus fréquentes avec 64%, 13% pour l’acidose ruminale et 10% pour les météorisations.  Les affections de l’appareil respiratoire font 15% dont les plus rencontrées sont la broncho-pneumonie avec 47%, la trachéite avec 33, Adénocarcinome avec 18% et la pasteurellose avec 2%.  Les affections de l’appareil locomoteur occupent 13,2% dont les plus fréquentes sont la boiterie qui représente 33%, la fracture 22%, la myopathie 9% et le piétin 9%.  Les pathologies de l’appareil reproducteur représentent 12,7% dont les pathologies les plus fréquentes sont les mammites avec 30%, les hernies inguinales avec 16% des cas, les prolapsus avec 14%, les dystocies qui représentent 9%, les balanopostite chez les jeunes mâles avec 7% des cas et enfin les avortements et les orchites occupent chacun 5%.  Les pathologies cutanées ont une prévalence de 12,4% des cas obtenus dont la phtiriose représente 24%, les abcès avec 19%, les plaies traumatismes et les alopécies font chacune 14%, la gale représente les 10%, l’ecthyma contagieux est de 9%, la clavelée représente 5% des pathologies cutanées obtenues.  Les pathologies générales font 1,76% dont les pathologies les plus suspectées sont la toxémie de gestation, l’hypocalcémie, les septicémies font chacune 0,88%.  Les pathologies du système nerveux 3,5% qui sont constituées de la paralysie, la parésie, le tétanos et la nécrose du cortex cérébral qui est plus fréquente avec 65% des cas des pathologies du système nerveux.

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Au total, les entérites et les acidoses ruminales ont été les pathologies les plus dominantes parmi les pathologies digestives et les boiteries et les fractures dans les pathologies locomotrices. En ce qui concerne les pathologies respiratoires, la bronchopneumonie a été majoritaire et celles cutanées étaient dominées par la phtiriose. Enfin les pathologies de la reproduction et du système nerveux étaient respectivement dominées par les mammites et la nécrose du cortex cérébral. Ces résultats montrent ainsi que de nombreuses pathologies affectent encore les moutons dans la zone urbaine et périurbaine de la région de Dakar avec naturellement des conséquences négatives sur leurs performances. Ce qui a sans doute une répercussion néfaste sur les revenues des propriétaires. De l’analyse de nos résultats, il semble que des efforts restent encore à faire par les différents acteurs de la filière ovine pour un développement durable au Sénégal. C’est pourquoi nous formulons des recommandations à l’égard de ces acteurs :  Une collaboration étroite entres acteurs ;  Sensibiliser les propriétaires sur les maladies et leurs impacts ;  Promouvoir la spécialisation en matière de pathologies ovines ;  Renforcer le réseau national d’épidémiosurveillance des maladies animales en prenant en compte les principales pathologies ovines ;  Encourager les éleveurs à déclarer les cas de maladies aux vétérinaires dans leur zone ;  Appuyer les efforts des ONG impliquées dans la filière ovine pour un développement durable ;  Encourager la recherche dans le domaine de la filière ovine. C’est en prenant en compte ces recommandations d’une part et d’autre part avec une synergie des efforts de tous les acteurs de la filière, que nous pouvons espérer un développement durable de la filière ovine au Sénégal.

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ANNEXES

100


Annexe I: Le questionnaire d’enquêtes de terrain

101


102


103


Type de pathologie abcès actinomycose adenocarcinome

Nombres de cas 9 2

Prévalence da la pathologie 2,65 0,59

9

2,65

agalactie alopécie acidose ruminale avortement boiterie broncho-pneumonie balanopostite corps étranger clavelée constipation calcul urinaire Défaut d’aplomb Déboitement déchire vaginale déformation des membres Dermatose Dystocie Ecthyma contagieuse Fracture Gale Gastro-entérite Hépatite Hernie Hypocalcémie Kerato-conjonctivite Lésion nerveuse Mammite Mise bas Météorisation Myopathie Nécrose du cortex cérébral Neuropathie Œdème Orchite Otite Paralysie

2 6 14 2 15 24 3 2 2 3 3 3 3 1

0,59 1,76 4,12 0,59 4,41 7,06 0,88 0,59 0,59 0,88 0,88 0,88 0,88 0,29

2

0,59

2 4 4 10 4 68 1 7 3 2 1 13 1 11 4

0,59 1,18 1,18 2,94 1,18 20 0,29 2,06 0,88 0,59 0,29 3,82 0,29 3,23 1,18

8

2,35

1 1 2 1 1 1 10

0,29 0,29 0,58 0,29 0,29 0,29 2,94

pasteurellose

Phtiriose


Pica Piétin Plaie Prolapsus RAS Reptation placentaire Septicémie Stomatite Trouble de l’état général Tératogène Tétanos Toxémie de gestation Trachéite Vulvite Total général

2 4 8 6 18 1 3 3

0,59 1,18 2,35 1,76 5,29 0,29 0,88 0,88

6

1,76

1 2 3 17 1 340

0,29 0,59 0,88 5 0,29


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

**** «

Fidèlement

attaché

aux

directives

de

Claude

BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés: dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire;

correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays;

consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire;

générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure».


FREQUENCE DES PATHOLOGIES OVINES EN ZONE URBAINE ET PERIURBAINE DE DAKAR

RESUME Cette étude a été menée de Février à Août 2017 dans neuf cabinets vétérinaires choisis en zone urbaine et périurbaine de Dakar. L’objectif général de ce travail est de contribuer à l’amélioration de la productivité par une meilleure connaissance des pathologies ovines. De façon spécifique, cette étude a permis de déterminer d’une part, la fréquence des cas cliniques ovins en fonction des cabinets vétérinaires visités, de l’appareil atteint, de l’âge, et de la race ; et d’autre part la fréquence de certaines dominantes pathologiques suspectées en fonction de l’âge et de la race. L’enquête a concerné 340 ovins de races locales dont 54% pour la race touabire 27% pour la race ladoum, 10% pour la race peul-peul, 5% pour les métisses, 3% pour la race Bali-Bali, et 1% pour la race azawack.. La moitié (50%) des ovins consultés sont âgés de 3 à18 mois, suivis de 22,1% des moutons âgés de 18 à 45 mois, 14,1% des moutons âgés de plus de 45 mois et enfin 13.8% des moutons sont âgés de 0 à 3 mois. Cette enquête a montré une prédominance des affections de l’appareil digestif 31,2% des cas avec une fréquence élevée des entérites (64%), suivi 13% d’acidose ruminale. Parmi les affections de l’appareil respiratoire (15%), les broncho-pneumonies ont prédominées avec 47% ;suivies des trachéites (33%), les affections de l’appareil locomoteur occupent 13,2% dont les plus fréquentes sont la boiterie qui représente 33%, la fracture 22%, Les pathologies de l’appareil reproducteur représentent 12,7% dont les pathologies les plus fréquentes sont les mammites avec 30% ; les hernies inguinales avec 16% des cas, les pathologies cutanées ont une prévalence de 12,4% des cas obtenus dont la phtiriose représente 24%, les abcès avec 19%, les pathologies métaboliques font 1,76% dont les pathologies les plus suspectées sont la toxémie de gestation, l’hypocalcémie, les pathologies du système nerveux 3,5% qui sont constituées par ordre d’importance de la nécrose du cortex cérébral (65%), du tétanos (17%), des cas de paralysies (8%) et parésies (8%). Cette investigation a montré aussi que la ration alimentaire des ovins dans en zone urbaine et péri-urbaine de Dakar est très variée. En effet, elle est constituée de l’aliment grossier (fane d’arachide et paille), d’aliment concentré (aliment industriel, mais, niébé, mil ou du mélange), des restes de cuisines (riz, poisson, légumes : navets, carottes, choux, oignons) et d’autres types comme le carton et du pain. L’analyse des résultats nous a permis de formuler un certain nombre de recommandations à l’endroit des autorités publiques, des vétérinaires et des éleveurs pour un développement durable de la filière ovine au Sénégal, en particulier dans la zone de Dakar..

Mots-clés: Pathologies – Ovins - Dakar Babacar GUEYE Mail : gueyebazo@gmail.com Adresse: Parcelles Assainies Unité 25 V°407

Tél: 00 (221) 77 376 0763 / 70 516 5641


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