Camille Julia REINSBERGER

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ********* ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V.)

Année 2018

N° 8

LES MEDECINES NON CONVENTIONNELLES UTILISEES CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES DANS LA CLINIQUE VETERINAIRE DU MAIL (LONS, FRANCE)

THESE Présentée et soutenue publiquement le 20 juin 2018 à 15 heures devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par

Camille Julia REINSBERGER Née le 20 avril 1992 à Bar-Le-Duc (Grand-Est)

JURY Président :

M. Djibril FALL Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de Dakar

Directeur et rapporteur :

M. Yaghouba KANE Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar

Membre :

M. Rock Allister LAPO Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar

Co-directeur :

M. Yves JOLY Docteur vétérinaire praticien à Lons (France)


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2017 - 2018

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REMERCIEMENTS Je tiens à remercier vivement les personnes qui, de près ou de loin, m’ont permis de confectionner ce document et plus particulièrement : - Monsieur Yaghouba KANE, à l’écoute, vous avez consacré beaucoup de votre précieux temps pour m’accompagner et m’orienter dans ce travail. Merci.

- Monsieur Yves JOLY et Madame Pascale TOSON-JOLY, vous avez su me transmettre votre passion de guérir, par tous les moyens possibles. Vous avez su, avec quelques mots, me redonner courage. Vous avez été présents du début jusqu’à la fin et je vous remercie de tout mon cœur. Merci de m’avoir accueilli au sein de votre clinique pour réaliser mes travaux de thèse.

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DEDICACES A ma famille, pour m’avoir offert un cocon d’amour depuis toujours. Vous êtes mes premiers soutiens quelles que soient les épreuves et je vous en remercie du fond du cœur. A ma maman, Isabelle, mère poule tu as toujours su me rassurer, m’aider à avancer. Tu m’as couverte d’amour tout en m’apprenant à être libre et je crois que les fondements de ma vie sont maintenant bien ancrés. Je t’aime de tout mon cœur. A mon papa, Hervé, tu m’as transmis ta passion de la médecine et ton gout à rester curieux. Tu m’as toujours protégé et guidé dans ma vie. Je t’aime de tout mon cœur. A ma sœur, Lorraine, j’admire depuis toujours qui tu es, les choix que tu prends et ton courage. Tu es un véritable modèle pour moi et je te souhaite tout ce que la vie peut offrir de plus beau. Je t’aime à l’infini. A mon petit frère, Paul, tu as la vie devant toi et j’espère qu’elle sera la plus heureuse possible. Je t’aime. A mes grands-parents, Monique et Salvador. Mamy tu es celle qui m’a toujours écouté et consolé, tu m’as fait rire et tu m’as gâté, j’espère que nous allons encore vivre de grandes choses ensemble. Papy, je sais que du ciel tu veilles sur moi, tu as toujours cru en mes choix et mes capacités, tu me manques énormément. Je vous aime. A mes grands-parents, Thérèse et Roland. Nos derniers souvenirs ensemble étaient les plus beaux. Je vous aime. A ma tante, Valérie, et mes cousins, Hugo et Théo, vous m’avez toujours soutenu et je vous remercie pour tous les bons moments passés ensemble. Je vous aime. A Gilles et Sarah, pour votre soutien. A Samuel, j’ai tellement hâte de te rencontrer petit poussin.

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A mes amis d’enfance. Mathilde, tellement de souvenirs, tellement de joie. Thuy-anh, pour nos longues conversations, nos journées montagnes et nos cours de MPI. Sophie, pour nos rituels du mardi soir, nos soirées papotages. Hélène, pour me permettre de refaire le monde régulièrement à tes côtés. Emilie, pour nos coups de folie sur les bancs des près fleuris. Julia, pour être restée égale à toi même depuis déjà tellement longtemps. Hugo et Chloé (+Léo !) pour tous les bons souvenirs. Je suis fière d’être votre amie, vous m’êtes toutes et tous très précieux. A mes amis de Dakar. Rachel, pour tout ce que nous avons partagé, les bons moments de la vie mais aussi les difficiles, sans toi l’EISMV aurait été bien triste. Marilyne, pour toutes ces soirées de folie, merci de m’avoir prise sous ton aile. Leslie, pour ta motivation sans faille, merci pour ces moments d’amitié. Mylène, pour m’avoir emmené partout avec toi dans mes débuts au Sénégal, pour tous ces supers souvenirs. Alex, pour ton grand cœur à toute épreuve. Anouck, pour les sorties cheval avec toi, bol d’air salvateur dans les moments difficiles. Raphaël, pour ta gentillesse et ton humour. Thémo, pour tous tes récits d’aventures. Deki, pour ton éternel sourire. Noémie, pour ta simplicité. Merci infiniment pour tout. A mes nombreuses colloc’. Lydie, Marine, Brenda, Célia. Pour les merveilleux souvenirs du temps passé ensemble. A toute la communauté française pour chaque bon moment passé à vos côtés. A mes camarades de classe. Nana, Omar, Nda, Josiane, Reine, Ameth, Pacifique, Wahab et tous les autres. Nous avons parcouru un sacré bout de chemin ensemble et je vous souhaite beaucoup de bonheur. A nos fils du groupe D. Junior, Boris et Baye, je vous souhaite le meilleur.

A Pierre-François, quel beau hasard que de te croiser dans cette aventure sénégalaise. C’est la tête remplie de merveilleux souvenirs que nous construirons ensemble notre futur. Je t’aime, tout simplement.

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A NOS MAÎTRES ET JUGES A notre Maître et Président du jury, Monsieur Djibril FALL, Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de Dakar. Vous nous faites un immense honneur en acceptant la présidence de notre jury de thèse malgré vos occupations prenantes. Votre abord facile et la spontanéité avec laquelle vous avez réagi face à notre sollicitation nous ont profondément touchés. Soyez assuré de notre profonde reconnaissance et de nos hommages respectueux.

A notre Maître et Rapporteur de thèse, Monsieur Yaghouba KANE, Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar. Pour avoir accepté d’encadrer ce travail avec une efficacité hors du commun et pour avoir su nous guider et nous encourager. Pour votre fiabilité et votre disponibilité malgré vos nombreuses occupations, soyez assuré de notre respect et de notre profonde reconnaissance.

A notre Maître et Juge, Monsieur Rock Allister LAPO, Maître de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar. Pour nous avoir fait l’honneur de juger ce travail et accepté de siéger dans notre jury avec spontanéité et simplicité. Votre charisme et votre réussite suscite en nous beaucoup de respect et d’admiration, soyez assuré de notre profonde estime et de notre gratitude.

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« Par délibération, la faculté et l’école ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation. »

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LISTE DES ABREVIATIONS ET SYMBOLES #

: Différent

%

: Pourcent

=

: Egal

>

: Supérieur à

°

: degrés

AAFP

: American association for feline praticiens

AEENVN

: Association des Elèves de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes

ALAT

: Alanine aminotransférase

ATM

: Articulation Temporo Mandibulaire

ATP

: Adénosine triphosphate

AVC

: Accident cardio-vasculaire

C

: Vertèbre cervicale

CH

: Centimale Hahnemannienne

cm

: Centimètre

COX

: Cyclooxygénase

CVM

: Clinique Vétérinaire du Mail

DH

: Décimale Hahnemannienne

DHT

: Dihydrotestostérone

E

: Méridien estomac

EPS

: Extraits de Plantes Standardisés.

F

: Méridien Foie

FSH

: Hormone folliculo-stimulante

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GABA

: acide γ-aminobutyrique

GI

: Méridien gros intestin

HE

: Huile essentielle

IEC

: Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion

IG

: Méridien intestin grêle

J-C

: Jésus Christ

L

: Vertèbre lombaire

LED

: Light-emitting diode

LH

: Hormone Lutéinisante

MC

: Médecines conventionnelles

MC

: Méridien maître du cœur

MFR

: Myo Fascial Release

mm

: Millimètre

MNC

: Médecines non conventionnelles

MTC

: Médecine Traditionnelle Chinoise

MVTC

: Médecine Vétérinaire Traditionnelle Chinoise

NAC

: Nouveaux animaux de compagnie

ND

: Nom Déposé

NO

: Monoxyde d’azote

OMS

: Organisation Mondiale de la Santé

P

: Méridien Poumon

RDV

: Rendez-vous

RGO

: Reflux gastro œsophagien

Rte

: Méridien rate

Th

: Vertèbre thoracique

TR

: Méridien triple réchauffeur

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V

: Méridien vessie

VB

: Méridien vésicule biliaire

VC

: Méridien vaisseau conception

VG

: Méridien vaisseau gouverneur

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LISTE DES FIGURES Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4

: : : :

Figures 5 et 6

:

Figure 7

:

Figure 8

:

Figure 9

:

Figure 10

:

Figure 11 Figure 12 Figure 13

: : :

Figure 14

:

Figure 15 Figure 16 Figure 17 et 18 Figure 19 et 20

: : : :

Notion de barrières physiologiques et pathologiques....... 13 Méthode de dilution centésimale Hahnemannienne ........ 20 Yin et Yang (Représentation du Tai Ji) ............................... 31 Les principaux points d’acupuncture au niveau du tronc chez le chat ............................................................. 33 Représentation des trajets principaux externes des méridiens chez le chien. Vue latérale (à gauche) et ventrale (à droite) ............................................................ 36 Localisation des points moteurs au niveau du tronc chez le chien ..................................................................... 43 Schéma de la structure histologique d’un point d’acupuncture .................................................................. 44 Nerf cutané perforant le fascia Thoraco-lombaire et entrant dans le derme au niveau du point d’acupuncture .................................................................. 44 Zones à risque de formation de points de tension chez le chien ............................................................................. 45 Topographie de quelques Trigger points chez le chien ..... 46 Croix de Hering adaptée à l’animal ................................... 63 Localisation géographique du département des Pyrénées atlantiques en France ...................................... 111 Localisation géographique de la CVM au sein du département des Pyrénées atlantiques .......................... 112 Vue extérieure de la CVM ............................................... 113 Plan d’agencement de la clinique vétérinaire du Mail .... 113 Echographe (A) et appareil radiographique (B) .............. 115 Matériel d’analyses biochimiques (A) et microscope optique (B) ...................................................................... 115

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Figure 21 et 22 : Laser « Klaser » (A) et utilisation de l’appareil « Helight » (B) ................................................................. 116 Figure 23 : Utilisation de l’appareil « UltraVet » ............................... 116 Figure 24 : Formule de prescription courante .................................. 120 Figure 25 : Souches à nom commun pouvant servir à la réalisation de préparations magistrales ........................................... 121 Figure 26 et 27 : Atelier de préparation de gélules (A) et de mélange de teintures mères (B) ......................................................... 121 Figure 28 : Répartition des activités de la CVM durant la période d’étude. .......................................................................... 124 Figure 29 : Répartition des MNC réalisées au sein de la CVM durant la période de l’étude. .......................................... 125 Figure 30 : Répartition par tranche d’âge des patients en ostéopathie .................................................................... 127 Figure 31 : Répartition par tranche d’âge des patients en homéopathie .................................................................. 127 Figure 32 : Répartition des âges des patients en phytoaromathérapie ................................................................ 128 Figure 33 : Répartition des âges des patients en acupuncture ......... 129 Figure 34 : Répartition des principaux motifs de consultation selon les catégories des affections diagnostiquées ......... 129 Figure 35 : Répartitions des troubles rencontrés pour un soin ostéopathique ................................................................ 130 Figure 36 : Répartition des troubles rencontrés pour un soin homéopathique .............................................................. 130 Figure 37 : Répartition des motifs de consultation avant la mise en place d’un traitement en phyto-aromathérapie ........ 131 Figure 38 : Répartition des motifs de consultation pour un traitement en acupuncture ............................................. 132 Figure 39 : Répartition des examens complémentaires réalisés ....... 132 Figure 40 : Répartition des Examens complémentaires utilisés avant la mise en place d’un traitement ostéopathique. .. 133 Figure 41 : Radiographie de la portion lombaire de la colonne vertébrale d’un chien montrant des ostéophytes « becs de perroquets » ................................................... 133

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Figure 42

: Radiographie de membres avec mise en évidence de luxations rotuliennes chez un caniche Toy ...................... 134 Figure 43 : Echographie du rein gauche d’un vieux chien insuffisant rénal chronique, destruction de la structure du rein ............................................................................ 134 Figure 44 : Répartition des examens complémentaires réalisés sur des cas devant subir un traitement homéopathique ...... 135 Figure 45 : Echographie cardiaque avec mise en évidence d’une insuffisance mitrale modérée ......................................... 135 Figure 46 : Observation microscopique de bactéries et d’hématies dans un culot urinaire non coloré sur une lame .............. 136 Figure 47 : Répartition des examens complémentaires utilisés avant la mise en place d’un traitement par phytoaromathérapie. ............................................................... 136 Figure 48 : Radiographie abdominale d’un chat présentant une constipation .................................................................... 137 Figure 49 : Répartition des examens complémentaires utilisés avant la mise en place d’un traitement en acupuncture . 137 Figure 50 : Formation d’arthrose au niveau des articulations coxofémorales droite et gauche d’un caniche de 9 ans dysplasique ..................................................................... 138 Figure 51 : Proportion de soins associés et non associés au sein des cas étudiés ............................................................... 138 Figure 52 : Répartition des cas ayant reçu des traitements associés. ......................................................................... 139 Figure 53 : Autres MNC en association avec l’ostéopathie ............... 140 Figure 54 : Autres MNC en association avec l’homéopathie ............. 140 Figure 55 : Autres MNC en association avec la phytoaromathérapie ................................................................ 141 Figure 56 : Autres MNC en association avec l’acupuncture .............. 142 Figures 57 et 58 : Méthodes de traitement ostéopathiques utilisées lors de troubles locomoteurs (A) et fonctionnels (B) ............. 143 Figure 59 : Répartition des modes de prescriptions du traitement homéopathique .............................................................. 143

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Figure 60 Figure 61 Figure 62

Figure 63

Figure 64

Figure 65

: Répartition du nombre de rendez-vous pris pour un traitement NC ................................................................. 147 : Réaction des propriétaires vis à vis du traitement appliqué. ......................................................................... 149 : Evaluation finale des propriétaires par rapport à l’état de leur animal après un traitement utilisant l’ostéopathie................................................................... 149 : Evaluation finale des propriétaires par rapport à l’état de leur animal après un traitement utilisant l’homéopathie ................................................................ 149 : Evaluation finale des propriétaires par rapport à l’état de leur animal après un traitement utilisant la phytoaromathérapie. ............................................................... 150 : Evaluation finale des propriétaires par rapport à l’état de leur animal après un traitement utilisant l’acupuncture.................................................................. 150

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I

: Trajets et nombres de points d’acupuncture sur les branches externes des méridiens principaux ........................ 35

Tableau II

: Contre-indications à l’utilisation des HE chez les carnivores domestiques........................................................ 76

Tableau III

: Principes actifs des plantes médicinales et leurs propriétés ............................................................................. 77

Tableau IV

: Plantes et HE utilisées dans le traitement des parasitoses internes chez les carnivores domestiques ............................ 83

Tableau V

: Les 8 règles diagnostiques en MTC ....................................... 94

Tableau VI

: Récapitulatif des localisations des syndromes de MTC ......... 95

Tableau VII

: Modèle de fiche de recueil de données cliniques ............... 117

Tableau VIII

: Composition et effets escomptés du 2Linflam .................... 145

Tableau IX

: Points d’acupuncture ciblés en fonction du trouble ........... 146

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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION .............................................................................................................. 1 PARTIE 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................ 4 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES MEDECINES NON CONVENTIONNELLES ............ 5 1.1. Les médecines non conventionnelles ............................................................... 6 1.1.1. Définition .................................................................................................... 6 1.1.2. Origines ....................................................................................................... 7 1.1.3. Image positive et naturelle ......................................................................... 8 1.1.4. Une place centrale pour le patient ............................................................. 8 1.2. Les médecines non conventionnelles retenues pour l’étude ........................... 8 1.2.1. L’ostéopathie .............................................................................................. 8 1.2.1.1. Définition .............................................................................................. 8 1.2.1.2. Notions générales................................................................................. 9 1.2.1.3. Techniques de corrections ................................................................. 13 1.2.1.4. Avantages et inconvénients ............................................................... 15 1.2.2. L’homéopathie .......................................................................................... 16 1.2.2.1. Définition ............................................................................................ 16 1.2.2.2. Techniques d’utilisation ..................................................................... 18 1.2.2.3. Avantages et inconvénients ............................................................... 21 1.2.3. La phyto-aromathérapie ........................................................................... 21 1.2.3.1. La phytothérapie ................................................................................ 22 1.2.3.1.1. Définition ..................................................................................... 22 1.2.3.1.2. Les plantes dites médicinales ...................................................... 22 1.2.3.1.3. Techniques d’utilisation ............................................................... 23 1.2.3.1.4. Toxicité ......................................................................................... 24 1.2.3.2. L’Aromathérapie................................................................................. 25 1.2.3.2.1. Définition ..................................................................................... 25 1.2.3.2.2. Les huiles essentielles (HE) ......................................................... 25 1.2.3.2.3. Techniques d’utilisation ............................................................... 26 1.2.3.2.4. Toxicité ......................................................................................... 27 1.2.3.3. Avantages et inconvénients ............................................................... 27 1.2.4. L’Acupuncture ........................................................................................... 28

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1.2.4.1. Définition ............................................................................................ 28 1.2.4.2. Notions générales............................................................................... 29 1.2.4.3. Techniques d’utilisation (Molinier, 2002) .......................................... 36 1.2.4.4. Avantages et inconvénients ............................................................... 38 CHAPITRE II : DOMAINES D’APPLICATION DES MEDECINES NON CONVENTIONNELLES ETUDIEES CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES ................. 40 2.1. Ostéopathie ..................................................................................................... 41 2.1.1. Démarche diagnostique ............................................................................ 41 2.1.2. Examens complémentaires....................................................................... 46 2.1.3. Domaines d’application ............................................................................ 47 2.1.3.1. Troubles du membre thoracique ...................................................... 47 2.1.3.1.1. La ceinture scapulaire et l’épaule ................................................ 47 2.1.3.1.2. Le coude ....................................................................................... 48 2.1.3.1.3. Le carpe ........................................................................................ 49 2.1.3.1.4. Les doigts ..................................................................................... 50 2.1.3.2. Troubles du membre pelvien ............................................................ 50 2.1.3.2.1. La hanche ..................................................................................... 50 2.1.3.2.2. Le grasset ..................................................................................... 51 2.1.3.2.3. Le tarse ou jarret .......................................................................... 51 2.1.3.2.4. Les doigts ..................................................................................... 52 2.1.3.3. Troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) .................. 52 2.1.3.4. Troubles de la colonne vertébrale ..................................................... 52 2.1.3.4.1. La colonne cervicale .................................................................... 55 2.1.3.4.2. La colonne thoracique ................................................................. 58 2.1.3.4.3. La colonne lombaire .................................................................... 59 2.1.3.4.4. Les vertèbres caudales et le sacrum ............................................ 60 2.1.3.5. Les organes et viscères ...................................................................... 61 2.2. Homéopathie................................................................................................... 62 2.2.1. Démarche diagnostique ............................................................................ 62 2.2.2. Examens complémentaires....................................................................... 65 2.2.3. Domaines d’application ........................................................................... 65 2.2.3.1. Troubles de la sphère urinaire et génitale et les médicaments indiqués: .......................................................................................................... 66 2.2.3.2. Troubles de la sphère digestive :........................................................ 66 2.2.3.3. Troubles de la sphère cardio-respiratoire :........................................ 67 2.2.3.4. Troubles cutanés ................................................................................ 69 2.2.3.5. Troubles du comportement alimentaire :.......................................... 71 2.2.3.6. Troubles au niveau des yeux et des oreilles : .................................... 71

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2.2.3.7. Troubles au niveau de l’appareil locomoteur : .................................. 72 2.2.3.8. Troubles du comportement ............................................................... 73 2.3. Phyto-aromathérapie ...................................................................................... 74 2.3.1. Démarche diagnostique ............................................................................ 74 2.3.2. Les examens complémentaires ................................................................ 76 2.3.3. Domaines d’application ............................................................................ 77 2.3.3.1. Pathologies digestives ........................................................................ 79 2.3.3.2. Pathologies thyroïdiennes.................................................................. 82 2.3.3.3. Affections parasitaires et fongiques .................................................. 83 2.3.3.4. Troubles dermatologiques et cutanés ............................................... 85 2.3.3.5. Pathologies oculaires ......................................................................... 86 2.3.3.6. Pathologies respiratoires ................................................................... 86 2.3.3.7. Pathologie articulaire : Arthrose ........................................................ 87 2.3.3.8. Troubles cardiaques ........................................................................... 88 2.3.3.9. Troubles vasculaires ........................................................................... 89 2.3.3.10. Pathologies de la sphère urinaire et génitale .................................. 90 2.3.3.11. Troubles du comportement ............................................................. 92 2.4. Acupuncture .................................................................................................... 93 2.4.1. Démarche diagnostique ........................................................................... 93 2.4.2. Les examens complémentaires ................................................................ 99 2.4.3. Les domaines d’application ..................................................................... 99 2.4.3.1. Troubles locomoteurs ........................................................................ 99 2.4.3.2. Troubles neurologiques ................................................................... 102 2.4.3.3. Troubles urinaires............................................................................. 103 2.4.3.4. Troubles digestifs ............................................................................. 104 2.4.3.5. Troubles respiratoires ...................................................................... 106 2.4.3.6. Troubles liés au vieillissement ......................................................... 106 PARTIE 2 : ETUDE EXPERIMENTALE ........................................................................... 108 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ................................................................... 110 1.1. Zone d’étude ................................................................................................. 111 1.2. La clinique vétérinaire ................................................................................... 112 1.3. Le personnel de la clinique............................................................................ 113 1.4. L’équipement de la clinique .......................................................................... 114 1.5. Les animaux ................................................................................................... 116 1.6. Les fiches d’enquête...................................................................................... 117 1.7. Les méthodes ................................................................................................ 117 1.7.1. La consultation ........................................................................................ 117 1.7.2. Les examens complémentaires .............................................................. 118

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1.7.3. La mise en place d’un traitement non conventionnel ........................... 119 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION ............................................................... 123 2.1. Résultats ........................................................................................................ 124 2.1.1. Données cliniques et résultats d’examens complémentaires réalisés .. 125 2.1.2. Les médecines non conventionnelles appliquées .................................. 138 2.1.3. Suivi et évolution .................................................................................... 147 2.2. Discussion ...................................................................................................... 150 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .................................................................... 161 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................... 164 ANNEXES ..................................................................................................................... 165

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INTRODUCTION La médecine est définie comme « une science qui a pour objet la conservation et le rétablissement de la santé » (Petit Robert, 1992). La médecine conventionnelle (MC) est la médecine de référence dans de nombreux pays du globe. Le Larousse la définit comme « l’ensemble des connaissances scientifiques et des moyens de tous ordres mis en œuvre pour la prévention, la guérison ou le soulagement des maladies, blessures ou infirmités » (Larousse médicale, 2006). La MC permet donc, à partir de données scientifiques testées et vérifiées, de soigner une maladie en agissant sur la cause et/ou les symptômes au moyen de remèdes déterminés. Elle est à l’origine des traitements pharmacologiques puissants, de techniques chirurgicales de pointe et d’une compétence exceptionnelle dans les cas d’urgence. En dépit de ses bénéfices incontestables et ses progrès constants, la MC subit ces dernières années certains reproches parmi lesquels on retrouve la « déshumanisation » des soins (Derey, 2003), les nombreux effets indésirables (Huguen, 2013) et les conséquences néfastes des molécules pharmaceutiques retrouvées dans l’environnement. Ces différentes remarques formulées à l’encontre de la MC semblent expliquer l’engouement suscité par les médecines non conventionnelles (MNC), que celles-ci interviennent en complément de la MC, ou comme une alternative. Selon l’Organisation Mondiale pour la Santé, les MNC sont les pratiques de santé n’appartenant pas à la culture propre d’un pays et qui ne sont pas intégrées dans le système de santé dominant (Zhang X., 2000). Ces médecines sont actuellement souvent qualifiées de « complémentaires », car leur utilisation s’intègre en complément de la MC plutôt qu’en remplacement de celle-ci. Elles trouvent en général leurs fondements dans des pratiques ancestrales, mais depuis quelques années, on observe un regain d’intérêt pour ces médecines, tant dans le domaine humain que vétérinaire, grâce à leur aspect moins agressif et plus respectueux de la nature. De nombreuses pratiques peuvent être classées dans les médecines non conventionnelles. Les plus couramment pratiquées sont l’ostéopathie, l’homéopathie, la phyto-aromathérapie et l’acupuncture.

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L’utilisation de ces médecines non conventionnelles, dans le monde vétérinaire, connait deux origines majeures. D’une part, chez les animaux de rente ou de sport pour lesquels l’utilisation des médicaments conventionnels est très réglementée, le recours à d’autres médecines représente un atout majeur dans le suivi du troupeau et de ses performances. D’autre part, les propriétaires d’animaux de compagnie, souvent satisfaits par leurs propres expériences avec ces médecines alternatives, veulent l’appliquer à leur animal. En outre, ces médecines ont un grand avantage dans le soin des vieux animaux fragilisés et elles présenteraient, jusque-là, peu de résistance microbienne contrairement aux molécules employées dans la médecine classique. En tenant compte de cet intérêt croissant en pratique médicale vétérinaire, il serait donc intéressant de se pencher sur la pratique de ces MNC en médecine vétérinaire. C’est ce que propose cette étude à travers la prise en charge des cas cliniques par les quatre principales méthodes (ostéopathie, homéopathie, phyto-aromathérapie, acupuncture), chez des carnivores domestiques, dans une clinique vétérinaire avec comme objectif principal de faire l’état des lieux sur la mise en place de ces médecines au sein d’une clinique vétérinaire en France. Les objectifs spécifiques visés sont (i) évaluer les critères d’éligibilité à ces médecines (motifs de consultations, facteurs épidémiologiques, pathologies suspectées), (ii) décrire leurs méthodes d’emploi, (iii) apprécier les résultats de leur application, et (iv) recueillir la satisfaction des propriétaires suite à l’option pour ces méthodes. Cette étude est présentée en deux grandes parties. La première partie est consacrée à la revue bibliographique sur les quatre médecines non conventionnelles appliquées à la clinique vétérinaire ciblée. Cette partie comprend 2 chapitres dont l’un est consacré aux généralités sur ces MNC et l’autre sur les domaines d’application des MNC ciblées chez les carnivores domestiques. Elle est relativement plus longue que la deuxième partie en raison, d’une part, de la diversité et de la complexité des méthodes des médecines non conventionnelles abordées, et d’autre part, du souci d’approfondissement des techniques non communes pour une meilleure compréhension du sujet à traiter dans la seconde partie.

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La seconde partie porte sur une étude expérimentale relative à la prise en charge des carnivores domestiques malades avec deux chapitres également. Le 1er chapitre aborde le matériel et les méthodes employés et le 2ème est axé sur les résultats obtenus et leur discussion. A la fin, une conclusion et des recommandations sont formulées.

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PARTIE 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES MEDECINES NON CONVENTIONNELLES

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Par médecines non conventionnelles (MNC), il faut entendre toutes les techniques thérapeutiques autres que celles de la médecine conventionnelle (MC). Dans ce chapitre, ces médecines sont présentées dans leurs généralités en mettant l’accent surtout sur celles qui sont appliquées dans notre étude notamment l’ostéopathie, l’homéopathie, la phyto-aromathérapie et l’acupuncture. 1.1. Les médecines non conventionnelles 1.1.1. Définition Les médecines appelées non conventionnelles sont des « groupes de divers systèmes médicaux ou de soin de santé, de pratiques et de produits qui ne sont pas actuellement considérés comme faisant partie de la médecine conventionnelle » (De Gendt et al, 2011). La plupart de ces médecines se sont définies sur des termes apparus plus ou moins récemment, mais leurs fondements se retrouvent dans des cultures très lointaines. Pour certaines, on retrouve une littérature ancestrale basée sur des pratiques traditionnelles (phytothérapie, acupuncture, médecine ayurvédiques,…), et pour d’autres, les textes ont émergé aux environs du XIXème siècle (ostéopathie, homéopathie, hypnose). Plusieurs synonymes leur ont été attribués : médecines alternatives, traditionnelles, douces, parallèles, holistiques. De plus, on utilise le terme « médecines complémentaires » quand il y a association avec une méthode conventionnelle et celui de « médecine alternative » quand elle remplace totalement les méthodes conventionnelles. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « la médecine traditionnelle est la somme des connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé ainsi que pour prévenir, poser un diagnostic, traiter et guérir des maladies physiques et mentales. Elle est parfois qualifiée de médecine "parallèle ou "douce". Utilisée depuis des milliers d'années, ses praticiens ont beaucoup apporté à la santé humaine, surtout en tant que prestataires de soins de santé primaires au niveau communautaire. Elle reste très populaire dans le monde. Depuis 1990, 6


elle fait une apparition remarquée dans de nombreux pays développés et en développement » (OMS, 2013). 1.1.2. Origines Certaines médecines alternatives sont le fruit de connaissances ancestrales telle l’acupuncture ou la phytothérapie ; d’autres se sont développées plus récemment comme c’est le cas de l’homéopathie, l’ostéopathie et la mésothérapie. Certaines progressent avec les avancées de la science et les données techniques. Par exemple, la phytothérapie, basée sur des connaissances ancestrales, est complétée par les connaissances en chimie récente qui expliquent son mécanisme d’action. Historiquement, deux pays se sont toujours distingués par leur médecine primitive, prémices des MNC actuellement utilisées, l’Inde antique et la Chine. En Inde antique, l’Ayurveda est un système de médecine savante et ésotérique dont les fondements remontent à plus de deux mille ans. Il semble que les premiers fondements de l’Ayurveda ont été bâtis sur une synthèse entre différentes pratiques anciennes de phytothérapie datant du début du IIème millénaire av. J.-C, avec un apport massif de concepts plus théoriques et de nouvelles méthodes thérapeutiques datant d’environ 400 av. J.-C incluant des pensées Bouddhistes. En chine, la Médecine Traditionnelle Chinoise est généralement datée de 1250 ans av. J.-C, avec le « Huangdi Nei Jing », premier traité de médecine chinoise connu. Cette médecine cherche à comprendre les êtres vivants, aussi bien en bonne santé que malades, par une gestion de l’équilibre de l’énergie interne appelée « Qi ». La médecine traditionnelle chinoise se compose de 5 disciplines : la pharmacopée, le massage et les exercices énergétiques, la diététique, l’acupuncture et la moxibustion (Zeppa, 2013). En Afrique comme en Amérique du Sud, peu de traces écrites ont été retrouvées, mais on sait que la médecine traditionnelle et ses recettes se perpétuent sous forme de traditions orales au sein des ethnies depuis des millénaires, avec principalement l’utilisation de plantes médicinales et de matières organiques. C’est sur ces fondements de médecines traditionnelles et ancestrales que les médecines complémentaires actuelles se basent pour rétablir au mieux l’organisme vivant.

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1.1.3. Image positive et naturelle Bien qu’une grande partie de la pharmacopée en MC soit constituée de plantes, elle effraie parfois par son côté « chimique ». Les MNC, elles, dégagent une image de simplicité et de naturel. L’utilisation de plantes et de savoir-faire manuel représente un réel attrait dans notre ère où la population porte un regard plus attentif sur l’écologie. De nombreux scandales, concernant les résidus médicamenteux dans les nappes phréatiques, les océans ainsi que directement dans la chair animale, tirent la sonnette d’alarme quant au devenir de notre planète et l’évolution de la santé humaine et animale. L’utilisation des médecines douces connait alors un véritable essor en bénéficiant d’une image différente de la médecine conventionnelle, protectrice de l’organisme soigné et de l’environnement. 1.1.4. Une place centrale pour le patient Les MNC donnent au patient, qu’il soit humain ou animal, une place bien différente de la MC. En effet, dans les MNC, le malade joue un rôle à part entière dans la réalisation et l’aboutissement de son traitement. Le soignant réalise une analyse globale avec prise en compte du contexte de la maladie en plus de l’agent pathogène ou du trouble qui l’amène à consulter. 1.2. Les médecines non conventionnelles retenues pour l’étude Il existe plus de 400 types de médecines qui pourraient être dites « alternatives » ou « complémentaires ». Pour notre étude nous avons sélectionné quatre médecines, à savoir l’ostéopathie, l’homéopathie, la phytoaromathérapie et l’acupuncture, qui sont pratiquées par les vétérinaires de la clinique dans laquelle nous avons réalisé notre étude expérimentale. 1.2.1. L’ostéopathie 1.2.1.1. Définition L’ostéopathie est définie par la capacité à apprécier l’équilibre d’un individu et de diagnostiquer ses troubles. Elle a pour but d'estimer les pertes de mobilité des différents éléments de structure du patient, d’en déterminer l’origine, et de les résoudre manuellement (Still et Tricot, 1998). Les concepts ostéopathiques mettent en évidence les principes suivants : 8


 Le corps est une unité dynamique et fonctionnelle : chaque partie fonctionne par l’unité et pour l’unité, aussi bien dans la maladie qu’en pleine santé. L’homme est une entité anatomique grâce au tissu conjonctif qui entoure chacune des cellules et assure ainsi leur cohésion.  Le corps dispose de ses propres forces d’autorégulation et d’autoguérison : l’ostéopathe fait confiance aux forces naturelles du corps pour vaincre les maladies. Si l’organisme ne peut pas rétablir l’équilibre tout seul, il agit pour faire avancer le processus de guérison. Dans les cas graves, en association avec les traitements médicaux ou chirurgicaux, il aide l’organisme à intégrer la dysfonction au sein d’une unité fonctionnelle.  La structure et la fonction s’influencent mutuellement, ce qui les réunit est le mouvement. Une structure saine remplit toutes les fonctions pour lesquelles elle a été conçue. Les fonctions accomplies par un organisme ne seront correctes que si la structure se trouve dans un état correct. Un traitement rationnel est fondé sur cette philosophie et ses principes. Il favorise le concept structure-fonction dans son approche diagnostique et thérapeutique par des moyens manuels." Ainsi, l'ostéopathie apparaît comme une thérapie considérant le corps dans son ensemble et la continuité des structures entre elles. Les mains représentent l'outil précieux du thérapeute pour l’écoute, le diagnostic et le traitement. L’ostéopathe mobilise les articulations, les tissus mous, les fluides organiques, et l’énergie du patient. C’est pourquoi plusieurs techniques manuelles sont employées pouvant être soit fonctionnelles (tissus mous et neuromusculaires) soit structurelles (structures squelettiques). 1.2.1.2. Notions générales  Les principes de Still (Still et Tricot, 1998) Andrew Taylor Still, thérapeute américain né en 1828, est le fondateur du concept de l’ostéopathie. Il fonde en 1892 la première « American School of Osteopathy » dans le Missouri, qui sera à la fois un centre de soin et d’enseignement de l’ostéopathie. Il enseignait l’anatomie, la physiologie et ses méthodes manuelles sont basées sur cinq grands principes :

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Le principe de la globalité : Un individu doit être considéré dans son ensemble, son passé, son présent, sa structure, son émotionnel, dans un environnement social et avec ses activités. De plus, le corps est vu comme une unité fonctionnelle. Alors, lorsqu'une fonction est lésée, les autres fonctions de l'organisme sont modifiées de façon à compenser la première lésion. Ainsi, Still disait :"Si vous marchez sur la queue d’un chat, vous entendrez du bruit à l’autre bout du chat. " Le principe de l’interrelation structure/fonction : Chaque fonction dépend de structures et chaque structure dépend de fonctions. Le système musculosquelettique du corps (os, ligaments, muscles, fascias), forme une structure qui, quand elle est perturbée, peut déclencher la mise en jeu de toutes les autres parties du corps. Cet effet peut être créé à travers l’irrigation et les réponses anormales des nerfs, et dans l’apport du sang, dans les autres organes du corps. « Le mouvement est principe de toute vie» (Léonard de Vinci): Pour que les lois physiologiques puissent s’appliquer, dans toutes les structures du corps, il faut que ces dites structures puissent se mobiliser. Le principe de la loi de l’artère : La circulation du sang doit être libre et les influx nerveux doivent se transmettre sans contrainte. La règle de l’artère est absolue, universelle. L’artère ne doit pas être obstruée, sinon la maladie en résulte. Noter que tous les muscles dépendent du système artériel pour leurs qualités comme la sensation, la nutrition, le mouvement, et même que par la loi de réciprocité. Le pouvoir général et spécifique de tous les nerfs doit être libre d’aller partout dans le corps sans les obstructions causées par un os mal placé, un muscle rétracté, raccourci ou étiré, un nerf, une veine, ou une artère. Le principe de l’auto-guérison : Hors traumatismes importants (physiques ou émotionnels) et si l’hygiène de vie est correcte, le corps peut se maintenir en bonne santé sans aide extérieure. L’ostéopathie restaure la mobilité des divers segments affectés du corps et met alors le corps dans la situation optimale afin de favoriser l’auto-défense. Selon ce principe, l'homme avait été créé avec tous les fluides et tous les onguents lui permettant de s'auto-guérir.

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 La dysfonction ostéopathique La dysfonction ostéopathique ou dysfonction somatique est plus communément nommée « lésion ostéopathique ». Cependant, elle n’est pas nécessairement accompagnée, du moins dans un premier temps, d’altérations lésionnelles au sens anatomopathologique du terme ; elle est avant tout fonctionnelle. Pour éviter toute confusion, nous emploierons surtout le terme « dysfonction ostéopathique ». Selon Andrew Taylor STILL (Chêne, 2001), la dysfonction se définit comme le non-mouvement (moment où le mouvement s’arrête). Toutefois la fonction en terme ostéopathique est indissociable du mouvement. La dysfonction est alors une restriction de mobilité de deux structures entre elles. Cette restriction peut se traduire sous plusieurs formes : modification d’amplitude, de rythme, de fréquence, d’équilibre ou de symétrie du mouvement. Avant d’engendrer une douleur, de gêner la fonction d’organes, de s’étendre à d’autres zones, la dysfonction affecte toujours le mouvement. La dysfonction peut alors s’apparenter à une phase « asymptomatique » qui se poursuivra par une phase « clinique » détectable par le thérapeute par des méthodes biochimique et par l’imagerie médicale. Les dysfonctions les plus facilement concevables et représentatives concernent le système musculo-squelettique qui est en rapport direct avec la notion de mouvement. Toutefois, la plupart des structures de l’organisme décrivent des mouvements (poumons, cœur, estomac, vaisseaux …) ; c’est pourquoi la dysfonction peut se retrouver dans tout l’organisme. Les causes des dysfonctions sont variées. Une dysfonction articulaire peut aussi bien être causée par un traumatisme ou toute autre agression externe, que part un déséquilibre d’une fonction interne. Les traumatismes peuvent être uniques et intenses (chocs violents, chute) ou minimes et répétés (position asymétrique prolongée, stress chronique). Les fonctions internes tentent d’absorber les traumatismes externes, de permettre l’adaptation de l’organisme à son environnement. Les organes viscéraux luttent, intègrent, compensent et rejettent selon leur force, mais si l’un d’eux fatigue et se fait submerger, il créé un trouble de type fonction-structure qui signe l’apparition d’une dysfonction.

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L’organisme peut alors émettre trois types de réponses suite à une sollicitation exogène :  Une réponse réversible : la situation engendrée s’annule dès que la contrainte cesse (réponse physiologique).  Une réponse irréversible : le système structurel est détérioré et c’est la pathologie lésionnelle (fractures, luxations, arrachements musculaires ou ligamentaires …)  Une réponse persistante anormalement alors que la contrainte a cessé : c’est la pathologie fonctionnelle dans laquelle l’ostéopathie peut intervenir avec des techniques spécifiques de corrections.  Notions de barrière motrice physiologique et pathologique (figure 1)  La barrière motrice physiologique Toute articulation présente une zone d’amplitude articulaire physiologique à l’intérieur de laquelle se font les mouvements actifs et passifs. La barrière anatomique correspond à la limite maximale du mouvement permise par la morphologie des surfaces articulaires et la butée osseuse. La barrière motrice physiologique correspond à la limite maximale du mouvement permise par la mise en tension des composantes élastiques des structures péri-articulaires et des muscles.  La barrière motrice pathologique Au-delà de la barrière anatomique, la zone est dite pathologique et est située en dehors des limites de l’anatomie normale de l’articulation. L’intégrité de l’articulation n’est plus conservée. C’est le domaine de l’exagération du mouvement en rapport avec une élongation ou une rupture d’une des structures de maintien de l’articulation (entorse, luxation, fracture, … ). La barrière motrice pathologique correspond alors à la diminution de l’amplitude du mouvement articulaire en dessous des limites de la barrière motrice physiologique.

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Figure 1 : Notion de barrières physiologiques et pathologiques (source : Haussler, 1999) 1.2.1.3. Techniques de corrections L’ostéopathie est une méthode de soins ayant pour seul outil de pratique les mains de l’ostéopathe. Cette discipline possède différentes techniques selon le tissu et/ou la pathologie présente.  Techniques de tissus mous et neuromusculaires Traitement des tissus mous selon RAGEOT et LE CORRE : Par massage transversaux, effleurage, palper-rouler, cette technique permet de détendre et de préparer l’animal au traitement, par prise de confiance. Le palper-rouler permet de déceler des zones douloureuses.

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Traitement des tissus mous selon LEWIT : Cette technique s’appuie entièrement sur la respiration. Sans tension, elle permet d’atteindre le point de dysfonction et de travailler jusqu’à son relâchement. Le stretching musculaire : Cette technique n’utilise pas de force créée par l’opérateur. Celui-ci va utiliser le poids de son propre corps. Traitement musculaire, par pression directe sur les cordons myalgiques (« Trigger Points ») : Cette technique nécessite une relaxation du patient au préalable. C’est une technique qui utilise la compression ischémique des cordons myalgiques sur un muscle détendu. L’appui est direct d’un pouce ou d’un doigt puissant sur le Trigger point, et la pression est soutenue et supportable. Puis, il y a augmentation progressive de la pression dès que la sensibilité diminue. Le maintien se fera pendant 1 minute puis il y aura relâchement lent (ischémie suivie d’une hyperémie locale). Méthode « Strain Counterstrain » (décrit par L.H. Jones en 1955) : C’est l’art de soulager les douleurs articulaires ou vertébrales en plaçant passivement l’articulation dans sa position de confort maximal, c’est à dire de tension myofasciale minimale. Cela va dissiper les douleurs en diminuant, puis en arrêtant, l’activité inadéquate des propriocepteurs. Ceci est accompli en raccourcissant le muscle qui contient le fuseau neuromusculaire irrité, par mise en tension myofasciale de ses antagonistes pendant environ 90 secondes. Le réflexe de tension myofasciale est inhibé, on ressentira un relâchement du point douloureux (appelé « Tender point »). Méthode « myofascial release » indirecte/directe (MFR) : Elle consiste à empiler les mouvements d’aise (technique indirecte) ou restreints (technique directe) des fascias, jusqu’à perception du démêlage. Technique d’exagération de lésion et d’induction de mouvement : On place l’articulation en position indirecte et on attend jusqu’à la fonte des tissus sous les doigts qui permet de gagner quelques degrés de mouvements.

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Technique du déroulement fascial : Il s’agit d’une réalisation lente d’une traction sur le membre ou le cou. Au moment du blocage, on force légèrement pour passer la barrière pathologique au moment où les tissus fondent sous les doigts.  Techniques structurelles Le thrust : C’est la correction par mobilisation sous haute vélocité et faible amplitude. Après mise en tension sur la barrière pathologique, une impulsion rapide et peu ample est appliquée. Le myotensif indirect par L.H. Jones : L’animal est positionné dans la position de dysfonction puis est relâché. On renouvelle cette oscillation entre position de dysfonction et position relâchée 2 à 3 fois. A chaque fois qu’on place l’animal en position de dysfonction, il va avoir tendance à revenir dans sa position d’aise, ce qui permet un étirement indirect. Le myotensif direct par L.H. Jones : C’est l’opérateur qui réalise sur l’animal les mouvements entre position de restriction et relâchement, jusqu’à relâchement et récupération de l’amplitude physiologique. Méthode par inversion de paramètre : On recherche le relâchement en jouant avec les différents paramètres de l’articulation : flexion/extension, latéroflexion et rotation homolatérales en convergence. 1.2.1.4. Avantages et inconvénients L’ostéopathie peut être utilisée pour traiter un large éventail de maladies et conditions, que ça soit au niveau du système musculo-squelettique qu’au niveau des tissus mous. Elle est particulièrement recommandée pour traiter les douleurs associées aux problèmes de colonne vertébrale. En plus d’être une pratique médicale multifonctionnelle, l’ostéopathie est également reconnue pour ses qualités préventives. En effet, des interventions ostéopathiques régulières peuvent aider à prévenir des maladies futures ou d’autres 15


modifications corporelles (dysfonctions débutantes avant complications). L’ostéopathie ne produit pas d’interactions négatives avec d’autres médicaments ; elle constitue alors un excellent traitement complémentaire. Toutefois, il faut pratiquer l’ostéopathie avec une grande prudence et après un diagnostic précis, car, parfois une manipulation ostéopathique peut, dans ce cas, aggraver l’état du patient (sensation d’effets secondaires : fatigue intense, douleur accentuée). Il faudra alors prévoir un temps de repos après les séances. A noter que les effets d’un traitement ostéopathique sont souvent visibles en un temps qui varie avec plusieurs facteurs tels que la méthode utilisée, l’âge du patient, l’état de santé global et la pathologie traitée. L’ostéopathie ne sera alors que rarement recommandée seule lors d’affections aiguës ou engageant le pronostic vital (Lizon, 1988). 1.2.2. L’homéopathie 1.2.2.1. Définition Dans « l’Organon de l’art de guérir », Samuel HAHNEMANN donne comme définition de l’homéopathie : « La méthode homéopathique est celle qui, calculant bien la dose, emploie contre l’ensemble de symptômes d’une maladie naturelle, un remède capable de provoquer chez l’Homme bien portant des symptômes aussi semblables que possible à ceux que l’on observe chez les malades ». L’homéopathie repose sur trois grands principes : « la similitude », « la globalité et l’individualisation » et « l’infinitésimalité ». Pour la préparation des remèdes homéopathiques, la matière première est coupée, puis mise en macération plusieurs jours dans une solution hydroalcoolique. La solution est ensuite filtrée, les principes actifs extraits par pression si la souche le permet afin d’obtenir la teinture mère homéopathique qui subit l’étape des dilutions dites Hahnemanniennes. Elles consistent à prélever un volume de teinture mère que l’on dilue dans 99 volumes de solvant, on dynamise la solution en la secouant au moins 100 fois. On obtient le remède dilué à 1 CH (=1 dilution Centésimale Hanemanienne). On prélève un volume de cette solution à 1 CH que l’on dilue dans 99 volumes de solvant, on dynamise à nouveau en secouant 100 fois au moins et on obtient alors une solution à 2CH. On peut répéter l’opération jusqu’à obtenir la dilution 30 CH. 16


 Le principe de globalité et d’individualisation Le soignant homéopathe prescrit un médicament (ou un ensemble de médicaments) d’après le plus grand nombre de symptômes observés, c’est la globalité. Toutefois, sa prescription se base aussi sur le patient dans son ensemble, avec ses caractéristiques et ses particularités, c’est l’individualisation. Toutes les informations seront ensuite classées et hiérarchisées en symptômes locaux caractéristiques et généraux (Broussalian, 1966). Il faut bien noter que les symptômes définis en homéopathie ne sont pas les mêmes qu’en MC. Tout acte, tout ressentiment, peut être perçu comme « symptôme » homéopathique. L’ensemble de ces renseignements conduit à la détermination d’un ou plusieurs remèdes trouvés dans les répertoires qui classent les symptômes en rubriques et font correspondre des remèdes susceptibles de les faire disparaître. Le choix du médicament homéopathique consiste donc, selon Lizon (1988), à faire coïncider un tableau clinique (symptômes du patient) avec la pathogénésie (symptômes de l’animal sain). Selon Hahnemann, plus le symptôme est étrange, curieux, extraordinaire, plus il est important à considérer.  Le principe d’infinitésimalité L’homéopathie est basée sur l’infinitésimalité des doses prescrites. La substance initiale (teinture mère) est diluée de façon répétée dans du solvant avec une succussion énergique, appelée dynamisation, entre chaque dilution. Le nombre de dilutions n’est pas fixe, mais il mène souvent à une préparation d’une concentration inférieure à 10-23, nombre d’Avogadro. Cela signifie que statistiquement, il y a moins d’une molécule de la teinture mère persistant dans la solution finale. Le principe de l’homéopathie appartient à la physique quantique qui s’intéresse à l’infiniment petit. En effet, en homéopathie, le principe actif utilisé est dilué un grand nombre de fois jusqu’à sa disparition au sens de la physique classique dite gravitationnelle. Samuel Hahnemann remarque qu’« une substance qui, administrée à forte dose à un organisme en bonne santé, déclenche une symptomatologie 17


caractéristique, peut faire disparaître après dilution ces même troubles chez l’organisme malade » (Hahnemann, 1832). L’utilisation de l’homéopathie, en médecine vétérinaire, vient de la supposition d’Hahnemann en 1796 : « si les lois de la médecine que je reconnais et proclame sont réelles, vraies, seules naturelles, elles devraient trouver leur applications chez les animaux aussi bien que chez les hommes ». 1.2.2.2. Techniques d’utilisation Lors d’une consultation, l’homéopathe doit respecter plusieurs règles afin de pouvoir prescrire un remède adapté. La difficulté en médecine vétérinaire réside dans le fait que l’animal n’exprime pas verbalement son ressenti.  L’homéopathe doit écouter le récit du propriétaire de l’animal sans l’interrompre et le laisser exposer les choses selon l’importance qu’il leur accorde ;  Une fois que le propriétaire a fini d’exposer le (ou les) problème(s) rencontrés par son animal, l’homéopathe doit revenir sur chaque point afin de les détailler au maximum, en veillant à ne pas poser de questions directives ;  Ne pas accepter la réponse « normale », toujours questionner sur la forme, la couleur, la consistance, la fréquence, etc. ;  Noter les renseignements au fur et à mesure afin de n’oublier aucun détail ;  Si une dominante pathologique est mise en évidence, elle peut mettre sur la voie d’un groupe de remèdes particuliers ou mettre en évidence le besoin d’une thérapie d’urgence non homéopathique ;  L’homéopathe doit porter une attention particulière aux modalités d’expression des symptômes. Il doit analyser l’animal dans sa globalité (sa sensibilité, son comportement, son aspect physique, sa posture, etc.). Après avoir recueilli l’ensemble des informations nécessaires, l’homéopathe doit se référer à une matière médicale, répertoriée et testée, sur des individus sains et les symptômes qu’ils ont engendrés, afin de trouver un remède adapté. Pour cette étape, deux méthodes sont alors conseillées :

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 Méthode par différentiation : les remèdes sont regroupés par pathologie dans un « répertoire pratique d’homéopathie ».  Méthode par répertorisation : elle se réalise à l’aide d’un « répertoire spécialisé ». On étudie les dix principaux symptômes et on note tous les remèdes qui y sont associés avec un degré de pertinence. Les remèdes associés à des symptômes rares et inhabituels sont préférentiellement valorisés. On relève ensuite les remèdes apparus le plus fréquemment avec de forts degrés. On les contrôle tous dans la Matière Médicale et on trouve celui qui convient le mieux au patient.  Le médicament homéopathique Selon l’article L.5121-1 du code de la santé publique, le médicament homéopathique est défini comme « tout médicament obtenu à partir de substances appelées souches homéopathiques, selon un procédé de fabrication homéopathique décrit par la pharmacopée européenne, la pharmacopée française ou, à défaut, par les pharmacopées utilisées de façon officielle dans un autre Etat membre de l’Union européenne. Un médicament homéopathique peut aussi contenir plusieurs principes ». La pharmacopée homéopathique compte plus de 3000 substances. 1400 souches sont d’origines végétales utilisées fraiches, 500 souches d’origines animales et 1100 souches d’origines minérales ou chimiques (Boiron, 2012). Lorsque la solution est au niveau de dilution souhaitée, elle est pulvérisée sur le support choisi. Dans le cas des granules, les billes de lactoses et de saccharoses sont imprégnées trois fois de la solution homéopathique. Les souches minérales, chimiques ou animales insolubles sont très finement broyées par trituration dans du lactose (Boiron, 2012). L’homéopathie fonctionne au moyen de dilutions dites Hahnemanniennes. Elles consistent à prélever un volume de teinture mère que l’on dilue dans 99 volumes de solvant ; on dynamise la solution en la secouant au moins 100 fois et on obtient le remède dilué à 1 CH (=1 dilution Centésimale Hanemanienne) (figure 2). On prélève un volume de cette solution à 1 CH que l’on dilue dans 99 volumes de solvant ; on dynamise à nouveau en secouant 100 fois au moins et on obtient alors une solution à 2CH. On peut répéter l’opération jusqu’à obtenir la dilution 30 CH. 19


Figure 2 : Méthode de dilution centésimale Hahnemannienne (source: Bihl, 2013) En médecine vétérinaire, homéopathiques :

on

retrouve

trois

types

de

spécialités

 les souches à nom commun : il s’agit de médicaments composés d’une seule souche diluée, préparée par les laboratoires. Plusieurs dilutions centésimales Hahnemanniennes sont disponibles sur le marché (exemple : Arnica Montana 4CH, Arnica Montana 9CH, etc.)  les formules de prescriptions courantes : il s’agit de médicaments composés d’une association de souches homéopathiques à une certaine dilution, préparés par les laboratoires. On l’appelle l’homéopathie complexiste.  les préparations magistrales homéopathiques : Il s’agit de médicaments préparés magistralement selon une prescription médicale, destinée à un animal déterminé, en l’absence de spécialité pharmaceutique disponible fabriquée en laboratoire. Les voies d’administration de l’homéopathie et leur galénique en médecine vétérinaire sont les mêmes qu’en médecine humaine. On trouve les sirops, les solutions injectables, les ampoules buvables, les collyres, les granules, les pommades, les poudres orales et les comprimés.  Modes de prescription de l’homéopathie  l’unicisme : l’homéopathe uniciste prescrit un seul remède homéopathique, le similimum, dont la pathogénésie est la plus proche des symptômes du malade, à prendre une seule fois. La dilution de ce remède est souvent très élevée. Cette technique cherche à mobiliser, 20


avec le remède, les forces réactionnelles de l’organisme qui éliminera ses symptômes lui-même.  le pluralisme : l’homéopathe pluraliste prescrit plusieurs remèdes unitaires à prendre ensemble ou en alternance. Il pense que le similimum seul peut rarement arriver à la guérison, et qu’il faut s’adapter à l’évolution de la maladie.  le complexisme : l’homéopathe complexiste prescrit plusieurs médicaments homéopathiques dans la même préparation à prendre plusieurs fois. Cette approche ne prend pas vraiment en compte l’individu et ne cherche pas le remède le plus semblable, mais propose un mélange de remèdes qui pourra combattre un symptôme. 1.2.2.3. Avantages et inconvénients En dépit de ses réussites largement reconnues, l’homéopathie ne saurait naturellement tout guérir. En effet, elle ne pourra traiter certaines pathologies ou affections aiguës mettant en jeu le pronostic vital, les accidents cardiaques, les troubles digestifs graves, les carences en un matériau ou encore certaines maladies microbiennes où l’usage des antibiotiques constitue parfois une arme irremplaçable. La chirurgie peut se révéler irremplaçable comme dans les cas d’absorption de corps étrangers, de torsion de l’estomac, d’hernies, de difficultés à la mise-bas, etc. De plus, lors d’infestations parasitaires, il semble préférable de se débarrasser du parasite à l’aide d’un traitement allopathique et ensuite stimuler les cellules du convalescent par un traitement homéopathique adapté au malade. L’homéopathie présente peu d’effets secondaires nuisibles et de contreindications ou de risques d’accoutumance à condition de ne pas être utilisée à tort. Elle se révèle être un atout majeur pour les patients ne supportant par les molécules allopathiques classiques et elle est un bon complément aux traitements allopathiques pour limiter les effets secondaires. En général, on peut dire que l’homéopathie présente peu d’efficacité sur le lésionnel mais une très bonne efficacité sur le fonctionnel. 1.2.3. La phyto-aromathérapie La phyto-aromathérapie est la contraction des termes « phytothérapie » et « aromathérapie », néologisme créé par le Docteur Jean Valnet, qui désigne 21


l’usage des différentes formes galéniques et dérivés des plantes médicinales, incluant les huiles essentielles, à des fins médicales. 1.2.3.1. La phytothérapie 1.2.3.1.1. Définition Le mot « phytothérapie » se compose étymologiquement de deux racines grecques : phuton et therapeia qui signifient respectivement « plante » et « traitement ». C’est une discipline allopathique destinée à prévenir et à traiter certains troubles fonctionnels et/ou certains états pathologiques au moyen de plantes, de parties de plantes ou de préparations à base de plantes (Wichtl et Anton, 2003). Les plantes médicinales sont des espèces végétales actives sur la santé, et présentent un risque toxique faible dans les conditions normales d’utilisation. Selon les phytothérapeutes, l’utilisation de plantes est souvent valorisée par rapport à l’utilisation d’un principe actif seul car les multiples composants des végétaux agissent en synergie. Il faut cependant vérifier que les plantes ne contiennent pas de principes toxiques, dans ce cas, une extraction du principe actif peut être envisagée (Schoen et Wynn, 1998). En phytothérapie, on retrouve les plantes sous différentes formes. Les principales sont les extraits (composants extraits par des teintures de glycérine, d’alcool ou d’eau), les comprimés et gélules (contenants la plante sous forme de poudre ou de teinture), les pommades, les teintures mères (macérât de la plante dans de l’alcool) et les plantes en vrac (séchées ou fraiches, entières ou non, hachées ou en poudre, etc.) 1.2.3.1.2. Les plantes dites médicinales La connaissance des plantes médicinales est très ancienne et repose sur la tradition orale. Ces plantes proviennent de tous les pays, selon le climat, le terrain, l’altitude, comme en Afrique du Sud (88 espèces végétales médicinales recensées dont 74 espèces indigènes et 14 exotiques (Van Wyck, 2008), en Italie centrale (80 espèces végétales médicinales dont 71 utilisées en médecines humaines et 29 en médecine vétérinaire (Van Wyck, 2008), et en Serbie (83 espèces végétales médicinales dont 10 espèces utilisées spécifiquement en médecine vétérinaire (Jaric et al, 2007). 22


Actuellement, l’obtention de plantes médicinales se fait principalement par culture. L’évaluation de la qualité du produit dépend de l’environnement de croissance de la plante, la partie de la plante utilisée, l’âge de la plante lors de la récolte et les traitements appliqués après la récolte (Cabaret, 1986). 1.2.3.1.3. Techniques d’utilisation La phytothérapie agit surtout en stimulant les fonctions biologiques (reprise du transit, augmentation de la filtration rénale, de la sécrétion biliaire, etc.). En médecine vétérinaire, elle trouve son utilité en prévention, en soutien et en convalescence, notamment lors de troubles subaigus ou chroniques. Elle peut parfois être utilisée en complément de la médecine conventionnelle en cas de déséquilibre grave et d’affection aiguë. Les plantes médicinales ont des propriétés spécifiques qui sont en général associées à un appareil (urinaire, cutané, respiratoire, digestif,…) sur lequel elles ont un effet particulier. Les plantes sont répertoriées dans des ouvrages selon leurs principaux composants ou directement associées à une pathologie. Le phytothérapeute doit avoir la connaissance des principaux composants d’une plante et de leurs effets sur l’organisme. Après un examen clinique de l’animal, associé ou non à des examens complémentaires, le phytothérapeute émet une orientation diagnostique précise qui oriente le choix du principe actif d’une plante (ou association) en relation avec l’appareil ou la fonction atteinte. Les formes galéniques de plantes, utilisées chez les animaux, sont les mêmes que chez les hommes. Cependant, certaines formes sont préférées chez les animaux pour leur facilité d’emploi (May, 2014) par plusieurs voies comme :  la voie orale : pour les tisanes (préparations aqueuses de drogues végétales convenablement divisées pour être facilement pénétrées par l’eau, à partir de plantes sèches). Ces tisanes sont préparées soit par infusion (on verse de l’eau bouillante sur la plante), soit par décoction (on maintien la plante avec de l’eau bouillante pendant plusieurs minutes), soit par macération (on laisse la plante en contact avec de l’eau à température ambiante pendant une à plusieurs heures) (LaurainMattar, 2014). Les autres formes, utilisées par voie orale, sont les poudres de plantes en 23


gélules, les nébulisats en gélules (extraits secs obtenus par évaporation du solvant utilisé pour l’extraction), les extraits fluides (préparations liquides obtenues par lixiviation du végétal séché), les extraits de plantes standardisés (obtenus par lixiviation à l’eau et à l’alcool de la plante séchée puis ajout de glycérine), les teintures mères (préparations liquides issues de l’action dissolvante d’un alcool sur des drogues végétales séchées) et les macérats de bourgeons concentrés (obtenus par macération des bourgeons dans un mélange successif d’alcool, d’eau et de glycérine). La voie orale comporte quelques désavantages comme une possible destruction par le pH stomacal faible.  la voie locale : pour les teintures mères sur la peau, en pansement occlusif avec souvent une compresse imbibée de teinture mère de calendula. Les extraits de plantes standardisés sont directement utilisés sur la peau, maintenus par une compresse. Les poudres de plantes ainsi que les tisanes peuvent être appliquées directement sur les plaies par friction. On retrouve enfin les cataplasmes qui sont des préparations pâteuses, des pommades ou encore des gels (May, 2014). La voie cutanée est favorisée par l’importance de l’appareil pilo-sébacé des animaux. Toutefois, la pénétration du produit est conditionnée par la solubilité des principes actifs dans l’excipient. Cette voie reste peu utilisée en phytothérapie mais valorisée en aromathérapie. 1.2.3.1.4. Toxicité Tout comme leur efficacité, la toxicité des plantes médicinales dépend de l’espèce à laquelle elles sont administrées, du dosage et de leur composition. Les plantes, utilisées en phytothérapie, sont traditionnellement reconnues pour leur absence de toxicité forte, bien que les véritables études toxicologiques ne sont que rarement réalisées (Labre, 2007). Les cas d’intoxication sont le plus souvent dus à des mésusages (mauvaise identification de la plante, surdosage, modification de la voie d’administration,…), à une concentration inhabituelle de principe toxique au sein de la plante (métaux lourds, toxines,…) ou encore à une interaction médicamenteuse (méconnaissance de tous les composés de la plante, banalisation de l’utilisation en automédication,…). Les plantes toxiques sont utilisées dans ce que l’on appelle « basses dilutions », elles sont difficiles à manipuler et c’est ici que se trouve la zone de transition entre la phytothérapie et l’homéopathie. 24


1.2.3.2. L’Aromathérapie 1.2.3.2.1. Définition L’aromathérapie est l’utilisation d’huiles essentielles végétales à des fins thérapeutiques. On peut dire qu’elle fait partie de la phytothérapie, car les produits utilisés sont à base de plantes, mais l’aromathérapie est presque toujours traitée à part, car, lors du traitement des plantes, on isole leurs substances particulières et on les concentre (Labre, 2007) 1.2.3.2.2. Les huiles essentielles (HE) Une huile essentielle est un produit odorant, volatile, non gras, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie (Laurain-Mattar, 2014) par distillation ou par expression à froid. La distillation consiste à faire passer de la vapeur à travers un matériel végétal aromatique ; ce qui entraine un éclatement des poches aromatiques, libérant les huiles essentielles qui passent dans la phase gazeuse entrainées par la vapeur d’eau, puis se condensent au contact du froid et sont récupérées à la sortie du système de distillation. L’expression à froid consiste à faire éclater les poches aromatiques et ainsi libérer les huiles essentielles. Elle est utilisée pour les zestes d’agrumes, c’est un procédé purement mécanique (Laurain-Mattar, 2014 ; Valnet, 1984). La qualité de l’huile essentielle utilisée est un critère qui se mesure à partir de plusieurs paramètres (Baudoux, Breda et Zhiri, 2009) :  caractéristique botaniquement et biochimique,  organe producteur de l’huile essentielle : en effet, l’huile essentielle n’aura pas les mêmes propriétés si elle provient par exemple des feuilles ou des fleurs,  le chémotype de l’huile essentielle (entité chimique au sein d’une même espèce) : en effet, selon les espèces, une huile essentielle ne renfermera pas les mêmes molécules en proportions égales,  le pays d’origine de la plante et le mode de culture et de récolte de la plante Ces différents critères permettent de garantir une huile essentielle 100% naturelle et 100% intégrale. 25


1.2.3.2.3. Techniques d’utilisation En aromathérapie, deux types d’approches sont connus :  l’approche holistique : le prescripteur examine l’animal mais ne porte pas attention à la pathologie et ne tente pas forcément d’établir un diagnostic. Son attention porte sur la physionomie de l’animal et sa réaction à la maladie. Le but du traitement est alors d’aider l’animal en tant que « terrain » et non de combattre directement la maladie.  l’approche pathologique : le prescripteur conseillera une huile essentielle selon ses propriétés allopathiques suite à une consultation avec un examen clinique de l’animal. Des examens complémentaires peuvent être réalisés (analyses de sang ou d’urine). Le diagnostic précis permet de choisir une ou plusieurs thérapeutiques en fonction de l’animal et de la pathologie. Lorsque le traitement aromathérapeutique est choisi, il est parfois indiqué de réaliser un examen particulier : l’aromatogramme. Cet examen de laboratoire s’envisage lorsque l’on a une affection bactérienne et sert à évaluer la sensibilité du germe présent aux huiles essentielles. A ce jour, il n’y a pas de résistance acquise des microorganismes pour les huiles essentielles. Le praticien pourra donc prescrire des huiles essentielles seules ou mélangées pour avoir des effets complémentaires. Les différentes essences seront mélangées à un corps gras (huile végétale, huile de foie de morue,…) qui est l’excipient de choix puisque la miscibilité y est totale et immédiate, et qui favorise l’absorption par voie digestive en diminuant l’irritation provoquée. Dans certains cas, l’utilisation d’émulsifiants sans alcool (Liposol ND ou Solubol ND) peut permettre de mélanger l’huile essentielle dans un milieu aqueux (bain, contenu de l’utérus ou de la mamelle) (Labre, 2007). L’administration se fait principalement par voie orale ou cutanée, voire intra mammaire, intra vaginale, intra utérine, rectale et respiratoire. Par voie orale, il est conseillé de diluer l’huile essentielle dans de l’huile alimentaire pour faciliter l’ingestion (goût fort et inappétent pour les animaux). Par voie cutanée, certaines huiles essentielles non caustiques peuvent être déposées pure en poor-on. Les huiles essentielles ont une bonne pénétration cutanée naturelle car elles sont lipophiles, mais le mélange avec une huile végétale notamment l’huile de noisette favorise leur pénétration. 26


Tout comme les plantes et extraits de plantes, les huiles essentielles possèdent des indications qui permettent de les classer dans des répertoires thérapeutiques qui servent de guides au praticien. 1.2.3.2.4. Toxicité La toxicité d’une huile essentielle est dictée par celle de ses composants. Il faut considérer les huiles essentielles comme des toxiques à utiliser de façon très rigoureuse en fonction de leurs propriétés. Selon Labre (2012) et Grosmond (2013), Les principales propriétés indésirables des HE rapportées en pratique vétérinaire sont les suivantes: - des irritations (huiles essentielles riches en phénols, aldéhydes, terpènes). Les huiles essentielles, comme Sarriette, cannelle, girofle, thym, …), sont irritantes pour la peau et il convient de les utiliser en petites quantités et de préférence diluées dans une huile végétale. - des troubles nerveux (huiles essentielles riches en cétones : menthe poivrée) tels que des convulsions avec des séquelles possibles (Bruneton, 1999). Ces huiles ne doivent pas être employées de façon massive et prolongée ou encore lors de la gestation. - une hépatotoxicité lors d’administrations prolongées. 1.2.3.3. Avantages et inconvénients Contrairement aux médicaments chimiques qui peuvent être très agressifs pour l’organisme, la phyto-aromathérapie, bien utilisée, n’engendre pratiquement aucun effet secondaire. L’utilisation de phyto-aromathérapie peut se faire sur un large spectre de maladies grâce aux principes actifs contenus dans les différentes parties des plantes. De plus, les traitements peuvent être présentés sous différentes formes adaptables au patient. Toutefois, les plantes ne sont pas exemptes de toxicité et leur utilisation doit répondre à des règles très strictes pour être efficace et sans danger. En effet, les plantes comportent des dizaines de molécules qui interagissent entre elles et elles sont parfois plus riches en principes actifs à une saison donnée ; ce qui oblige les laboratoires à effectuer des dosages réguliers afin d’adapter la prescription. De plus, les plantes perdent leur vertu lorsque la durée de stockage est longue ou que les conditions de stockage sont mauvaises.

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Compte tenu de la toxicité de certains principes actifs en cas de surdose, il y a lieu de prendre sérieusement en considération cet état afin d’éviter des accidents allant jusqu’à la mort. Globalement, les plantes ne sont pas conseillées pour traiter les pathologies graves comme les cancers ou les maladies cardio-vasculaires aiguës. Enfin, les plantes sont vues comme inoffensives ; ce qui incitent les gens à les utiliser en automédication en réalisant des mélanges souvent dangereux sans prendre l’avis d’un spécialiste, ce qui peut conduire à l’intoxication de l’animal. 1.2.4. L’Acupuncture 1.2.4.1. Définition L’acupuncture est l’une des cinq branches de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC). C’est une médecine qui s’est établie de façon empirique au fil des siècles et dont le principe fondateur est la circulation harmonieuse d’énergie (Qi) dans le corps. La MTC repose sur l’idée qu’on ne peut soigner efficacement qu’en abordant la pathologie et le patient de façon globale. La maladie est donc, selon les chinois, à la fois l’expression d’un problème mettant en cause l’organe auquel elle est liée, mais également le signe d’un déséquilibre plus général au sein de l’organisme (Xie et Preast, 2002). L’acupuncture constitue une médecine à part entière, et peut, à ce titre, être à propos dans presque toutes les situations. Cependant, il y a des situations où ses atouts thérapeutiques se distinguent plus comme en dermatologie, pathologie ostéo-articulaire, comportement, gériatrie, et en insuffisance organique. Dans cette discipline, deux conceptions différentes prévalent: la vision moderne et la vision traditionnelle. Les tenants de la première conception déclarent : « la base de l’acupuncture réside dans les points, tout le reste n’est que du folklore ». Ils affirment détenir, entre leurs mains, la clé d’une approche saine de la médecine chinoise, appuyée sur des concepts modernes issus de théories nerveuses ou neuro-humorales pouvant et devant expliquer le mécanisme de l’acupuncture. A l’opposé, c’est une approche beaucoup plus philosophique, traditionnelle, appliquant l’acupuncture à partir d’un raisonnement rigoureux établi sur les lois régissant l’organisme : - influence de l’organisme par l’ensemble des agents externes, 28


- fonctionnement des rouages de l’organisme selon une disposition incluant les lignes de force que sont les méridiens d’acupuncture - mécanismes des interrelations découlant de la confrontation des facteurs externes avec l’organisme. Cette deuxième conception est infiniment plus complexe que la première. Ces deux démarches « opposées » diffèrent par le raisonnement suivi, mais elles conduisent au même résultat (Zeppa, 2013). A signaler qu’il existe plus de 300 points d’acupuncture répertoriés chez les animaux. Comme moyens employés, il y a des aiguilles, la chaleur, des faisceaux laser, un courant électrique ou parfois des injections pour traiter l’animal. L’acupuncture permet aux mécanismes de guérison et de régénération du corps de fonctionner à leur plein potentiel. Elle permet aussi de stimuler certains réflexes nerveux qui vont à leur tour stimuler certains organes. Tout comme beaucoup de médecines alternatives, l’acupuncture propose une approche holistique sollicitant l’animal selon sa personnalité et son vécu. 1.2.4.2. Notions générales L’acupuncture est inséparable de la médecine traditionnelle chinoise. Pour la pratiquer en profitant pleinement de ses possibilités, il est donc indispensable de connaître quelques notions de cette médecine millénaire.  Le QI (Zeppa, 2013) Le mot chinois « Qi » est généralement traduit par « énergie » ou « souffle ». C’est une vision de l’énergie qui s’approche de celle de la physique quantique moderne pour laquelle il existe une continuité entre la matière et l’énergie. Pour distinguer les différentes fonctions du « Qi », il a été distingué plusieurs subdivisions :  le Qi universel : cette forme correspond à la vision occidentale de l’énergie au sens très large puisqu’elle intègre tous les aspects (mécanique, calorifique, électromagnétique, lumineuse, nucléaire …).  le Qi du corps : il traduit souvent l’« énergie qui anime la matière ». Il correspond au « Pneuma » (souffle vital) de la médecine grecque antique. Quand il quitte le corps, c’est la mort, car il n’y a plus de mouvement, plus de circulation, plus d’animation. 29


 le Qi originel : il représente un potentiel et contient l’ensemble des caractères héréditaires et congénitaux constituant l’individu. C’est lui qui définit la morphologie, la physiologie ou la longévité. Il contient 3 entités : le « Qi de l’espèce », le « Qi de la lignée » et le « Qi sexuel ».  le Qi acquis : c’est la somme de tous les apports du milieu extérieur qui sont ensuite transformés par l’organisme pour devenir sa propre matière et son énergie (aliments, boissons, air, chaleur, lumière …)  le Qi correct et le Qi pathogène : le Qi correct désigne le Qi non pathogène. Le Qi pathogène correspond à toutes agressions extérieures qu’un individu subit (facteurs climatiques ++). La maladie est souvent la résultante de ces deux Qi. Si le Qi pathogène est plus fort que le Qi correct, il en résulte la maladie.  le Qi des organes : c’est l’activité fonctionnelle de chaque organe. En sémiologie médicale chinoise, le Vide de Qi d’un organe signifie que cet organe n’assure plus, de façon correcte, une ou plusieurs de ses fonctions. La MTC retient 5 grandes fonctions pour définir le Qi :  l’impulsion : la première fonction du Qi est d’animer la matière. Il permet le mouvement qui est indispensable à la vie. Toutes les structures organiques et le corps, dans sa totalité, ne peuvent jouer leurs rôles sans l’impulsion. Par conséquent, le rétablissement du mouvement et la lutte contre la stagnation sont des points cruciaux du traitement par acupuncture.  le réchauffement : La chaleur est indispensable aux fonctions vitales. Par opposition, il y a le refroidissement. Le Qi réchauffe et refroidit, il y a des énergies chaudes et des énergies froides qui vont s’équilibrer. L’excès de l’une ou de l’autre est pathologique. Le chaud accélère le mouvement alors que le froid le ralentit, c’est là que se créer le lien entre réchauffement et impulsion. La différenciation entre situation de froid ou de chaud est un point important du diagnostic en MTC.  la transformation : C’est le grand principe de base de l’univers, tout se transforme toujours et rien n’est figé. On rejoint la loi de LAVOISIER, père de la chimie moderne « rien ne se créée, rien ne se perd, tout se transforme ». La substance des aliments et l’énergie de l’air fusionnent pour donner 30


l’énergie du corps. Les réactions chimiques modifient constamment les molécules que les organismes vivants renouvellent sans interruption. C’est un point essentiel en acupuncture car aucun traitement ne pourra être efficace si les fonctions de transformation ne sont pas efficientes.  la défense : Chaque individu reçoit de très nombreuses énergies de son environnement. Certaines sont bénéfiques et d’autres sont nocives. La fonction de défense du Qi permet de lutter contre les énergies nocives, de trier ce qui doit être assimilé de ce qui doit être rejeté. Chaque être différencie le bénéfique du nocif en fonction de ses capacités génétiques d’adaptation à certains biotopes ou à un régime alimentaire.  maintien ou homéostasie : Cette fonction permet au sang de rester dans les vaisseaux, aux organes de garder leur place avec une certaine plasticité et au corps de conserver sa forme même dans le mouvement. Même si l’eau est prépondérante dans l’organisme, le corps n’est pas liquide. C’est grâce à la capacité du Qi à maintenir qu’une structure corporelle existe.  Le Yin et le Yang (Macioca, 1989) Le Yin et le Yang n’ont pas d’existence réelle ; ils sont une modélisation des interactions universelles. La MTC tient nombre de ses principes dans l’analyse de ces interactions en vue d’un retour à l’équilibre, synonyme de guérison. Le Yin et le Yang s’analysent selon le célèbre dessin du Tai Ji qui matérialise les différentes interactions qui permettent le mouvement nécessaire à la vie (figure 3).

Figure 3 : Yin et Yang (Représentation du Tai Ji) (source : Zeppa, 2013)

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 l’opposition : sur le dessin (figure 3), on remarque que les deux formes sont en opposition (positionnement, couleur). Cette opposition créée une dynamique qui engendre le mouvement. En MTC, le Yin s’oppose au Yang comme le froid s’oppose à la chaleur, on utilisera alors des composés définis comme « chauds » pour lutter contre les maladies de refroidissement.  la complémentarité : sur le dessin, la forme noire et la forme blanche s’inscrivent dans le même cercle pour créer l’harmonie. Chaque forme séparée de l’autre devient orpheline et perd toute signification. En MTC, la complémentarité se manifeste entre la partie droite et la partie gauche du corps. Une technique d’acupuncture consiste à aller chercher le « Qi correct » sur un côté quand la maladie touche l’autre côté.  Les points d’acupuncture (Zeppa, 2013 et Macioca, 1989) Les points d’acupuncture sont des territoires ponctuels cutanés privilégiés, pourvus d’un rôle d’échange, d’interconnexion entre le système organique interne et le milieu extérieur. Les points d’acupuncture apparaissent comme des sortes de « fenêtres » ouvertes ou fermées selon l’heure, la saison, le climat, l’état du milieu extérieur et celui du milieu intérieur. Au-delà de cet aspect passif, ils possèdent un rôle actif de contrôle et de régulation des grandes fonctions de l’organisme par l’intermédiaire des méridiens, lignes de force connectées aux grandes fonctions et placées en correspondance avec le milieu extérieur par l’intermédiaire de ces points d’acupuncture. L’action d’une aiguille sur le point d’acupuncture est de stimuler une fonction défaillante par l’intermédiaire de son méridien (vision traditionnelle) ou de connexions neuro-humorales (vision moderne). Les points d’acupuncture sont très nombreux (figure 4), de l’ordre de plusieurs milliers, mais seule une partie d’entre eux s’utilise plus ou moins fréquemment ; ce qui conduit à la description de 300 à 400 points principaux. Parmi ceux-ci, une centaine environ sont employés plus couramment que les autres.

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Les points d’acupuncture se trouvent presque toujours situés au centre de dépressions palpables avec un peu d’habitude, dépressions d’autant plus larges et profondes que les points sont perturbés dans le sens « hypo », ou d’autant plus douloureuses à la pression que les points le sont dans le sens « hyper ». Les points sont le plus souvent logés dans des fossettes intermusculaires, intertendineuses ou interosseuses bien déterminées. La connaissance des vaisseaux et nerfs rencontrés dans ces espaces anatomiques permet souvent de comprendre les indications des points d’acupuncture. La connaissance des structures sous-jacentes à ces points permet aussi d’estimer la profondeur d’implantation des aiguilles en fonction du résultat souhaité, de déterminer la direction à suivre pour atteindre ou éviter ces structures, et de placer les régions à traiter dans une position telle que leur poncture s’en trouve facilitée (articulations fléchies, muscles et tendons relâchés, tégument soulevé,…)

Figure 4 : Les principaux points d’acupuncture au niveau du tronc chez le chat (source : Molinier, 2002)

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 Méridiens et structure du corps Les flux d’énergie suivent des lignes appelées « méridiens » autour desquelles la matière va s’organiser. La MTC reconnaît deux réseaux de méridiens : un réseau primaire constitué de 8 « méridiens extraordinaires » et un réseau secondaire constitué de 12 « méridiens principaux ». C’est à partir de ces méridiens que l’on déterminera les points d’acupuncture. Le réseau primaire, qui a pour origine un méridien appelé « porte de la vie » qui siège entre les deux reins, comprend :  les Méridiens extraordinaires permanents : le méridien « vaisseau conception » et le méridien « vaisseau gouverneur », définissent l’axe Terre-ciel de l’individu, permettant la différenciation de l’avant et de l’arrière.  le Vaisseau d’Assaut : Il permet le développement horizontal.  le Vaisseau de ceinture : Il limite l’expansion du Vaisseau d’Assaut et permet le développement vertical ce qui définit la structure du corps. Ces deux vaisseaux permettent la distinction du haut et du bas.  les méridiens extraordinaires « Qiao Mai » : Ils permettent la structuration des membres inférieurs et supérieurs. Ils permettent la distinction de la droite et de la gauche.  les méridiens extraordinaires « Wei Mai » : Ils contiennent l’expansion verticale et forment l’enveloppe protectrice du corps. Ils différencient l’interne de l’externe. Ce réseau primaire de Méridiens façonne le corps dans toutes les dimensions : haut-bas, droite-gauche, avant-arrière (trois dimensions classiques), interneexterne et matière-énergie (deux dimensions supplémentaires en MTC). Le réseau secondaire complète le réseau primaire pour donner sa forme définitive au corps. Les méridiens principaux sont au nombre de douze (tableau I). Chaque méridien est en relation avec un organe dont il porte le nom. Ces méridiens se représentent en couches qui vont se distribuer dans toutes les directions de l’espace, ce qui permettra aux aiguilles d’avoir une action. On distingue six grandes couches constituées chacune de deux méridiens principaux :  Tai Yang : Intestin grêle et Vessie 34


 Shao Yang : Système nerveux parasympathique et Vésicule biliaire  Yang Ming : Gros Intestin et Estomac  Tai Yin : Poumon et Rate  Jue Yin : Système nerveux orthosympathique et Foie  Shao Yin : Cœur et Rein Les six couches se répartissent de façon symétrique entre la gauche et la droite et de façon dissymétrique de l’avant vers l’arrière, du haut vers le bas et de l’externe vers l’interne, ce qui rend la représentation dans l’espace impossible. L’ensemble des trajets d’un méridien forme un réseau (figures 5 et 6). La connaissance des réseaux est utile pour comprendre les effets thérapeutiques des points d’acupuncture. La complexité de ces réseaux rend leur représentation difficile mais toutefois, nous allons décrire le trajet principal externe qui est souvent retrouvé sur les planches anatomiques avec localisation des points d’acupuncture. Tableau I : Trajets et nombres de points d’acupuncture sur les branches externes des méridiens principaux (Molinier, 2003) Méridiens

Zone Zone anatomique Nombre de anatomique de de fin de trajet points début de trajet d’acupuncture du méridien Poumon Thorax Main 11 Gros intestin Main Tête 20 Estomac Tête Pied 45 Rate Pied Thorax 21 Cœur Thorax Main 9 Intestin grêle Main Tête 19 Vessie Tête Pied 67 Rein Pied Thorax 21 Système nerveux Thorax Main 9 orthosympathique Système nerveux Main Tête 23 parasympathique Vésicule biliaire Tête Pied 44 Foie Pied Thorax 14

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Figures 5 et 6: Représentation des trajets principaux externes des méridiens chez le chien. Vue latérale (à gauche) et ventrale (à droite) (Molinier, 2002) 1.2.4.3. Techniques d’utilisation (Molinier, 2002) L’aiguille d’acupuncture est le principal outil de l’acupuncteur. Elle est constituée de trois parties : la tête, le manche, qui permet au praticien de tenir et de manipuler l’aiguille, il est constitué d’un fil métallique de cuivre ou d’argent enroulé autour d’une pointe, et la pointe qui est insérée dans le corps, elle est fabriquée dans un alliage métallique qui rassemble solidité, finesse et flexibilité. Il existe plusieurs diamètres de pointes (0,25 à 0,40 mm), et plusieurs longueurs (1,3 à 10 cm). Il existe aussi d’autres types d’aiguilles comme les aiguilles à saignée qui permettent de chasser quelques gouttes de sang d’un point d’acupuncture afin de rétablir la circulation dans un méridien. La tenue de l’aiguille dépend de l’endroit où se situe le point, la longueur de l’aiguille ainsi que les habitudes du thérapeute. Toutefois, l’objectif est de rendre la poncture la moins douloureuse possible. Si l’animal est particulièrement sensible à la poncture, il n’est souvent pas conseillé de réaliser le traitement car la douleur engendrée ira à l’encontre de l’effet thérapeutique souhaité. Une fois la barrière cutanée traversée, il faut orienter l’aiguille en fonction de 36


l’effet recherché. L’aiguille est enfoncée soit perpendiculairement à la peau, soit obliquement, soit tangentiellement en la glissant sous la peau. Chez l’animal, contrairement à l’Homme, une poncture très superficielle ne permet généralement pas à l’aiguille de rester en place car elle tombe rapidement au moindre mouvement. Plus la quantité de tissu est importante entre la peau et la structure osseuse ou l’organe sous-jacent, plus il est possible d’insérer l’aiguille profondément. Lors de la poncture au niveau d’un point d’acupuncture, le thérapeute cherche l’effet « saisie du Qi », qui se manifeste par une résistance quand on essaie de retirer l’aiguille. Pour favoriser la saisie du Qi, il est conseillé de tapoter ou de masser légèrement la peau pour « ouvrir » le point avant d’insérer l’aiguille. Ensuite, il faudra maitriser la bonne profondeur et la bonne manipulation de l’aiguille. Le but de la manipulation de l’aiguille est de renforcer l’effet de la pose de l’aiguille. Deux effets principaux sont recherchés lors de la manipulation :  la dispersion : action qui consiste à évacuer une accumulation de Qi, de Sang, de liquides organiques ou de mucosités sur le trajet d’un méridien.  la tonification : consiste à renforcer une fonction déficiente et à combler une insuffisance de Qi ou de sang. En médecine vétérinaire, la manipulation d’aiguille est loin d’être systématique du fait du mouvement de l’animal qui fait travailler les aiguilles et du ressenti de l’animal, plus fort que celui de l’Homme, car leur mental n’entrave pas le travail de l’aiguille. On retrouve des techniques autres que l’utilisation d’aiguilles pour stimuler les points d’acupuncture :  la Moxibustion qui consiste à chauffer des points d’acupuncture  la digipuncture qui consiste à stimuler les points d’acupuncture par des pressions digitées  les implants en or qui stimulent les points d’acupuncture en continu, comme si une aiguille était laissée définitivement en place  le laser qui permet un pouvoir pénétrant légèrement supérieur aux aiguilles.

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1.2.4.4. Avantages et inconvénients Les buts de la médecine occidentale et de la médecine chinoise sont les mêmes. Les deux veulent maintenir la santé et empêcher les maladies, mais en regardant le monde de deux points de vue différents. En effet, la médecine occidentale s’applique bien aussi aux maladies aiguës et dispose de techniques chirurgicales très avancées, alors que la médecine traditionnelle chinoise, dont l’acupuncture, peut aider lors de maladies chroniques, surtout celles non guérissables par la médecine occidentale. L’acupuncture permet de traiter en douceur et d’éviter des effets secondaires trop indésirables comme peuvent le provoquer une chirurgie ou un traitement allopathique. Elle s’avère très utile aussi pour les animaux vieillissants dont les conditions de santé ne permettent pas toujours de supporter un traitement allopathique, et leur permet de terminer leur vie en limitant les souffrances liées au manque d’énergie, aux douleurs articulaires ou aux raideurs. Toutefois, une mauvaise pratique de l’acupuncture peut avoir des effets nocifs, par exemple si les aiguilles ne sont pas stériles, inadaptées ou appliquées en zones sensibles. En effet, non stérilisées, elles peuvent transmettre des infections comme des hépatites. De plus, l’acupuncture peut provoquer des traumatismes d’organe profond et même neurologique dus à une mauvaise insertion des aiguilles. En outre, l’acupuncture, comme toute autre technique médicale, présente des limites. En effet, elle est peu efficace dans les cas de tumeurs (elle sera utilisée pour limiter les effets secondaires), de fractures, d’infarctus ou encore d’infections. Selon Filshie et White (1998), les effets négatifs les plus constatés en acupuncture sont l’oubli ou la perte d’aiguilles, l’hypotension, les brûlures (moxibustion), les ecchymoses, les microhémorragies, les nausées, les allergies aux aiguilles, une augmentation de la douleur initiale ou douleur dans la région piquée dû à une mauvaise manipulation, les dermatites ou encore la somnolence. Au vu de ce qui précède, les principales méthodes des MNC sont diverses et complexes, mais elles semblent de plus en plus bien employées grâce, d’une part, aux nombreux avantages qu’elles présentent et, d’autre part, à la prise de conscience sur les effets néfastes de la médecine moderne notamment les résidus et la résistance microbienne aux nombreuses molécules employées. Le 38


second chapitre est donc consacrĂŠ aux applications de ces MNC chez les carnivores domestiques.

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CHAPITRE II : DOMAINES D’APPLICATION DES MEDECINES NON CONVENTIONNELLES ETUDIEES CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES

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En pratique médicale chez des carnivores domestiques, il y a 4 principales MNC appliquées : l’ostéopathie, l’homéopathie, la phyto-aromathérapie et l’acupuncture. 2.1. Ostéopathie Le but de l’ostéopathie est de rechercher les dysfonctions aussi bien musculosquelettiques que viscérales afin de les rétablir pour assurer le fonctionnement optimal de l’organisme et la disparition de la douleur (Lizon, 1988). 2.1.1. Démarche diagnostique L’examen ostéopathique a pour objectif de rechercher les restrictions de mobilité ou de motilité, et de les définir spatialement de manière précise.  Anamnèse et commémoratifs En consultation ostéopathique, il existe deux points de vue. Certains praticiens préfèrent observer, écouter l’animal et confronter ensuite leurs résultats avec ce que décrit le propriétaire ; d’autres recueillent d’abord des commémoratifs détaillés avant de procéder à l’examen de l’animal (Evrard, 2005).  Examen clinique Un examen ostéopathique est toujours précédé d’un examen clinique général qui permettra d’éliminer les pathologies relevant de la médecine classique ou de la chirurgie. On procède d’abord à un examen à distance où l’on observe l’attitude de l’animal au repos et en mouvement pour mettre en évidence une musculature développée inégalement, une hanche plus basse que l’autre, une boiterie, etc… puis on examine l’animal de façon rapprochée. Pour pouvoir réaliser un ajustement ostéopathique, la localisation précise de la (ou des) dysfonction(s) est essentielle, d’où l’intérêt de l’examen ostéopathique rapproché. Les principales techniques utilisées par les praticiens ostéopathiques sont :  La palpation-pression En ostéopathie humaine, le praticien peut régulièrement avoir recours aux tests de palpation-pression forcée, de forte pression digitée ou encore de 41


pressions latérales sur les vertèbres. Ces techniques peuvent être utilisées chez les carnivores domestiques, mais elles sont contraignantes et douloureuses et elles peuvent rompre la confiance nécessaire entre l’animal et le praticien pour la bonne réussite du diagnostic ostéopathique. C’est pourquoi la recherche d’une dysfonction ostéopathique en médecine vétérinaire va passer par des palpation-pression plus douces (Chambon-Le Vaillant, 2012). La palpation permet de mettre en évidence des zones de modifications de température, de modification de texture, des zones douloureuses. Lors de l’examen par palpation-pression, il faut être vigilant face aux cas dits « asymptomatiques ». En effet, chez certains individus les modifications perceptibles vont être remarquables après une position prolongée, lors d’un temps froid et humide ou encore lors d’un stress. Il ne faut donc pas tirer de conclusion trop hâtive (Lizon, 1988).  Les points dits « sensibles » Le corps de l’animal est couvert de points d’intérêts diagnostic et thérapeutique pouvant être utiles pour le diagnostic. Quatre types de points sont intéressants à considérer : - les points moteurs : ils sont définis comme des points physiologiques correspondant, en électrophysiologie, à un point cutané pour lequel une stimulation électrique minimale produit la réponse musculaire la plus élevée. Il se trouve soit en regard du point de passage superficiel d’un nerf moteur, soit en regard de la zone de pénétration d’un nerf ou d’un rameaux nerveux dans le muscle. On distinguera la notion de points moteurs superficiels correspondant à des zones cutanées en regard du trajet superficiel d’un nerf moteur, et de points moteurs profonds correspondant à des zones cutanées situées en regard de la région musculaire la plus riche en jonctions neuromusculaires ou plaques motrices (Thomson, Bowen, 1971) (figure 7).

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Figure 7: Localisation des points moteurs au niveau du tronc chez le chien (Sawaya, 2002) -

Les points d’acupuncture : ils permettent d’accéder à une zone profonde du corps par un méridien à partir d’un point en superficie. Selon Demontoy (1986), le point d’acupuncture est « le lieu d’une ou de plusieurs projections douloureuses », il est associé à une structure anatomique somatique (muscle, tendon, ligament vaisseau) ou cutanée, desservie par un nerf, qui constitue le support du point. Les points d’acupuncture permettent de traiter des phénomènes de douleurs projetées (figures 8 et 9).

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Figure 8: Schéma de la structure

Figure 9: Nerf cutané perforant le fascia

histologique d’un point d’acupuncture (Hwang et Egerbacher, 1994)

Thoraco-lombaire et entrant dans le derme au niveau du point d’acupuncture (Hwang et Egerbacher, 1994)

- Les points de tension : ils sont définis comme des points pathologiques, absents chez un individu sain. Le point de tension est un microspasme, sans modification histopathologique du muscle lui-même, n’impliquant que quelques fibres sur l’ensemble du faisceau. Toutefois, il peut se transformer en une véritable crampe musculaire. Les points de tensions primaires sont à l’origine de contractures algiques. Ils surviennent après un surmenage ou une activité inhabituelle. Les points de tension secondaires sont à l’origine de contractures antalgiques. Ils correspondent à un mécanisme réflexe de compensation musculaire visant à éviter ou limiter le mouvement d’un segment ou d’une articulation douloureuse. Ces points de tensions secondaires sont souvent rencontrés lors de dysfonctions vertébrales. Tout point de tension peut compromettre la biomécanique de l’animal en interrompant les chaines de transmission du mouvement (figure 10) (Hourdebaigt et Seymour, 2000).

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Figure 10: Zones à risque de formation de points de tension chez le chien (Hourdebaigt et Seymour, 2000) - Les « Trigger Points » (ou points « gâchettes » en français): ce sont des zones senties à la palpation comme des nodules hypersensibles au sein d’un muscle, incapables de se décontracter spontanément. Ils se localisent essentiellement dans les muscles ou les fascias, plus rarement en région périoste ou sous-cutanée (figure 11). Lorsqu’ils sont localisés à la surface du corps, les Trigger Points peuvent facilement être palpés et sentis comme des nodules durs dans le muscle ou le fascia. Lorsqu’ils sont localisés dans le muscle, les Trigger points se trouvent dans une « bande tendue » de fibres musculaires. Cette bande est très difficile à palper chez les animaux. Les Trigger Points sont caractérisés par une hyperesthésie et le déclenchement d’une irradiation et d’une douleur référée dans d’autres parties du corps. Les Trigger Points peuvent révéler douleur vive (arthrose, traumatismes, stress, fatigue, maladies internes ou infections virales) (Janssens, 1994).

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Figure 11: Topographie de quelques Trigger points chez le chien (Janssens, 1994)  Les tests de mobilité Après avoir observé et palpé l’animal, l’ostéopathe réalise des tests articulaires destinés à mettre en évidence d’éventuelles restrictions de mobilité. Le praticien s’attarde à rechercher les restrictions de mobilité dans les mouvements dits « mineurs », c’est à dire en abduction-adduction, rotation interne-externe, et petits glissements latéraux ou caudo-crâniaux. Ce sont des mouvements de faible amplitude qui conditionnent le déroulement correct des mouvements dits « majeurs » en flexion extension et qui sont générateurs de l’essentiel des informations proprioceptives renseignant le cortex cérébral sur l’état de tension des structures capsulo-ligamentaires et de la position spatiale des surfaces articulaires (Chambon-Le Vaillant, 2012). Les tests articulaires sont réalisés en imprimant un mouvement lent, doux et de faible amplitude aux surfaces articulaires (Haussler, 1999). La représentation mentale des structures articulaires et de leur mouvement au cours du test permet de comprendre, objectiver et définir une éventuelle dysfonction. De plus, les tests de mobilité permettent d’apprécier la qualité du mouvement passif imposé et la qualité du retour des surfaces articulaires à leur position initiale. La mise en évidence d’une dysfonction locale n’est qu’une étape dans la recherche de l’origine de la perturbation. En effet, l’articulation est un maillon de jonction entre la chaine articulaire et les chaines myofasciales de l’animal. A travers la découverte d’une dysfonction articulaire, on pourra remonter à une lésion musculaire, fasciale ou d’enveloppe (Le Corre et Toffaloni, 1998). Le praticien ostéopathe peut aussi tester la mobilité des structures viscérales en testant la tension ligamentaire qui les maintient en place. Il est par ce biais possible de découvrir une dysfonction musculo-squelettique par l’intermédiaire d’un déplacement viscéral. En effet, il faut toujours garder à l’esprit l’unité que forment les différentes structures d’un organisme vivant entre elles. 2.1.2. Examens complémentaires

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Après l’examen clinique, pour trouver la cause réelle de la douleur ou du mal être de l’animal, plusieurs examens complémentaires peuvent être utiles, voire indispensables. La radiographie pourra être utilisée pour visualiser le squelette, un organe ou une partie du corps. Il sera possible d’utiliser des produits de contraste pour visualiser spécifiquement le tube digestif ou encore un organe richement vascularisé. L’échographie est utilisée pour rechercher une modification de structure d’un organe ou d’un vaisseau. Les tests biochimiques donnent des informations sur les dysfonctions d’organes et la présence d’une inflammation. Ces trois principaux examens complémentaires, mis en parallèle à l’examen clinique, permettront au praticien de réaliser un diagnostic précis du problème présenté par l’animal. 2.1.3. Domaines d’application 2.1.3.1. Troubles du membre thoracique (Chambon-Le Vaillant, 2012 ; Fosse, 1997 ; Gabarel et Roques, 1985 ; Colombo, 2006) 2.1.3.1.1. La ceinture scapulaire et l’épaule  Tests : Après l’examen clinique orthopédique, un certain nombre de pathologies de l’épaule peuvent entrainer des boiteries frustres dont la révélation précise nécessite le recours à des tests. Tests de l’articulation scapulo-thoracique Ces tests se concentrent sur les mouvements mineurs pouvant altérer les mouvements majeurs.  Test de l’extension : on amène l’épaule en extension par traction crâniale du membre. On évalue la mobilité ventro-caudale de la scapula. En cas de blocage on parle « d’épaule haute ».  Test de la flexion : on réalise une traction du membre caudalement, on évalue la mobilité dorso-crâniale de la scapula. En cas de blocage, on parle « d’épaule basse ». 47


 Test en abduction et en adduction : on tient le membre semi fléchi et on réalise une abduction, la scapula s’écarte, puis on réalise une adduction, la scapula se rapproche du thorax.

Tests de l’articulation scapulo-humérale  Test de la flexion-extension : on se place à côté du chien au niveau de la patte à tester. La main située à côté du chien se place sur l’articulation, l’index sur la tête humérale et le pouce sur l’acromion et l’autre main empoigne le membre antérieur à tester. On réalise une flexion (la tête glisse en avant) et une extension (la tête glisse en arrière). Une restriction en extension signe une lésion en flexion et inversement.  Test de l’abduction-adduction : La méthode est la même que pour la flexion-extension mais on réalise une abduction et une adduction avec la main mobilisatrice. Une restriction en abduction signe une lésion en adduction et inversement. A noter aussi il y a des techniques de normalisation comme des techniques fonctionnelles - le MyoFascialRelease (MFR) au niveau du détroit scapulo-thoracique supérieur et/ou de l’articulation scapulo-thoracique, - le counterstain avec une action sur les points gâchettes spécifiques ou encore les techniques générales ostéopathiques au niveau scapulothoracique et scapulo-humérale. - d’un point de vue structurel, on pourra amener l’épaule dans sa barrière pathologique et réaliser un thrust. 2.1.3.1.2. Le coude  Tests : L’après l’examen orthopédique, les tests réalisables sont : Tests en mouvements de flexion et extension  Test du coude en flexion-abduction : on se place à côté du chien, la main mobilisatrice empoigne le carpe et l’autre main encadre le 48


coude avec l’index sur l’ulna et le pouce sur la tête radiale. Evaluer la flexion-abduction. Test du coude en extension-adduction : de la même façon on évalue l’extension-adduction.

Tests des mouvements d’abduction et d’adduction On se place latéralement au coude à tester. Le pouce et l’index se placent à l’écoute sur les épicondyles. Pour tester l’abduction le pouce s’enfonce jusqu’à ce que l’index sente l’épicondyle médial sous son doigt. A l’inverse, c’est l’index qui s’enfoncera jusqu’à la sensation de l’épicondyle latéral sous le pouce pour tester l’adduction.  Exemples de techniques de normalisation Comme techniques de normalisation, il y a des fonctionnelles (massages, MFR ulno-radiale proximale Counterstrain) ou des techniques structurelles (Thrust ).

techniques et Strain

2.1.3.1.3. Le carpe  Tests : Test global et tests individuels : on évalue la mobilité globale du carpe en flexion, extension, abduction, adduction et circumduction. Test spécifique du pisiforme On le teste carpe fléchi à 90°. On évalue la mobilité résiduelle en translation puis sa mobilité en flexion-extension.  Exemples de techniques de normalisation : Comme techniques de normalisation, il y a des techniques fonctionnelles (régularisation de la lésion identifiée par massage en fermeture puis en ouverture, MFR globale avec démêlage myofascial ou encore Strain counterstrain, empilation des mouvements d’aise au niveau de l’os pisiforme (translation latérale, médiale, rotation).

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Techniques neuromusculaires ; le déroulement fascial permet de mobiliser en circumduction le carpe par l’intermédiaire de la main et permet de libérer une certaine tension tissulaire des petits os et améliorer la circulation vasculaire. 2.1.3.1.4. Les doigts On réalise un examen interdigité et interpalmaire pour vérifier l’absence de plaie, fistule, corps étranger. Puis on teste chaque doigt en flexion, extension, abduction, adduction et translation. La normalisation se fera principalement par technique fonctionnelle. Les mouvements d’aise seront empilés afin de les démêler. 2.1.3.2. Troubles du membre pelvien (Chambon-Le Vaillant, 2012 ; Fosse, 1997 ; Gabarel et Roques, 1985 ; Colombo, 2006) 2.1.3.2.1. La hanche  Tests :  Test en flexion-extension On mobilise l’articulation dans un mouvement de flexion puis extension. Le mouvement est produit plus par le poids du corps que par la force du bras. Il faut bien localiser le mouvement de la hanche, à ne pas confondre avec les mouvements des autres articulations. On comparera l’extension puis la flexion simultanée des deux hanches afin d’avoir un comparatif.  Test en abduction-adduction On engage le mouvement de la hanche dans un mouvement vers latéral et vers médial à l’aide de la force corporelle. Les tests sont réalisés membres en flexion puis en extension. Comme techniques de normalisation :  Techniques fonctionnelles - MFR de l’articulation de la hanche : placé derrière l’animal on réalise une légère extension abduction et rotation externe. On laisse le démêlage se faire en suivant les mouvements libres. On peut réaliser de légères tractions vers soi afin de forcer l’animal à s’y opposer. - Méthode de Counterstrain au niveau des Tender points correspondants.

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- Méthode de déroulement fascial : on couche l’animal sur le côté non douloureux et on réalise des mouvements lents dans toutes les directions où veut aller le membre afin de réaliser un démêlage progressif.  Techniques structurelles Amener l’articulation coxo-fémorale dans la lésion et réaliser un thrust (rare).

2.1.3.2.2. Le grasset  Tests :  Test de provocation des ménisques L’animal est placé debout, le membre en flexion rotation externe. On repère les structures ligamentaires coronaires, en cas de rupture de ceux-ci les ménisques se « détachent » et donnent un point douloureux.  Test de la rotule On mobilise la rotule entre deux doigts afin de vérifier sa mobilité. On mobilise ensuite le genou en flexion-extension pour ressentir la descente et remontée de la rotule.  Test du tiroir On teste le tiroir antérieur en poussant le tibia en avant, en arrière pour le tiroir postérieur. Cela permet d’évaluer l’intégrité des ligaments croisés. Comme techniques de normalisation, il y a :  Techniques fonctionnelles : MFR de la rotule, MFR de l’articulation fibulo-tibiale supérieure  Pour le ménisque : le genou est mis en flexion maximale, en rotation externe et abduction (pour le ménisque médial) et adduction (pour le ménisque latéral) pour faire bailler l’articulation. On revient ensuite doucement en position d’extension en poussant le ménisque en arrière. 2.1.3.2.3. Le tarse ou jarret  Tests : 51


Test de l’os IV : Fixé entre le pouce et l’index, on réalise avec l’autre main une flexion-extension du jarret pour évaluer la mobilité de l’os IV en rotation interne et externe. Les techniques de normalisation sont :  Techniques fonctionnelles : MFR de l’articulation fibulo-tibiale inférieure et MFR globale.  Techniques structurelles : Fixation de l’os IV en rotation interne ou externe en fonction de la lésion : Thrust ou myotensif indirect. 2.1.3.2.4. Les doigts La démarche est semblable. 2.1.3.3. Troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) (Lizon, 1989 ; Chambon-Le Vaillant, 2012) La pathologie de l’ATM est fréquente chez les carnivores domestiques, surtout de type arthrosique. C’est une articulation très emboîtante qui permet des mouvements amples de type verticaux. L’examen consiste en l’observation de la symétrie de la mâchoire et l’appréciation de la douleur.  Tests : - test de l’ouverture et fermeture de la bouche - test du glissement rostro-caudal : le maxillaire est fixé par une main et l’autre pousse la mandibule rostralement puis caudalement - test de latéralité Une dysfonction de l’ATM est en général associée à une hypersensibilisation de l’articulation mise en évidence par palpation-pression, des points de contracture et/ou l’activation de Trigger-point au niveau des muscles masséter, ptérygoïdiens médial ou latéral. Comme techniques de normalisation, il y a - Techniques structurelles: Thrust. - Techniques fonctionnelles : MFR, Myotensif de Jones. 2.1.3.4. Troubles de la colonne vertébrale

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Pour rappel, la colonne vertébrale est constituée des vertèbres, des disques intervertébraux, des méninges et de la moelle épinière. Cette dernière est recouverte par les méninges, et se situe dans le canal vertébral formé par l'alignement des vertèbres. Une vertèbre est constituée d’un corps vertébral, d’un arc vertébral et d’un nombre variable de processus. L’arc est formé par deux pédicules (gauche et droit) et de deux lames (gauche et droite). Les lames forment le toit du canal vertébral, tandis que les pédicules forment les parois latérales de ce canal. Les vertèbres s’articulent entre elles par l’intermédiaire des facettes articulaires intervertébrales (Barone, 1986). La colonne vertébrale est normalement rectiligne dans le plan horizontal chez les carnivores domestiques. Si ce n’est pas le cas, on parle de scoliose. En revanche, dans le plan sagittal, on observe une alternance de courbures physiologiques : la lordose cervicale (courbure de la colonne vertébrale, concave vers le bas chez les carnivores domestiques), la cyphose thoracique puis la lordose lombaire. La lordose et la cyphose peuvent être pathologiques si elles sont plus marquées que chez l’individu normal (Dickson, 2004 ; Krumeich, 2011). A notre connaissance, seule la race bouledogue français bénéficie de valeur seuil au-delà de laquelle on peut caractériser une angulation comme étant pathologique (Krumeich, 2011). Dès 1918, Fryette s’est penché sur les mécanismes du fonctionnement des vertèbres chez l'homme. Ses travaux ont surtout permis de préciser le sens et l'ordre d'apparition des mouvements associés de latéro-flexion et de rotation au cours de mouvements complexes combinant des mobilisations dans les différents plans de l'espace (Le Corre et Toffaloni, 1998 ; Chêne, 2001). Les mouvements des vertèbres sont conditionnés par la morphologie (orientation, axes, rayons de courbure) de leurs surfaces articulaires, notamment des facettes des processus articulaires, et leur état de pré-contrainte (en flexion, en extension). Ainsi 3 lois sont décrites, dites Lois de Fryette. a) Première loi : elle décrit une position de neutralité (N) dans laquelle les facettes des processus articulaires sont au repos, parallèles entre elles. Une rotation (R) vertébrale ne peut se faire que si elle est précédée d'une inclinaison (S) latérale du côté opposé à la rotation. Ainsi, inclinaison et rotation se font dans des sens conventionnellement 53


opposés. Cette loi concerne toujours un ensemble de vertèbres et le mouvement est nommé « NSR » (avec l’inclinaison « S » avant la rotation « R »). Toutefois, il faut prendre en compte que, du fait de la quadrupédie, même dans une posture théorique au repos "au carré", et parfaitement symétrique, le rachis du chien ou du chat se trouve toujours naturellement en précontrainte en flexion (région thoraco-lombaire) ou en extension (région cervicale basse). b) Deuxième loi : En flexion (F) ou en extension (E), la rotation précède l'inclinaison latérale. Dans ce cas, la rotation et l’inclinaison des corps vertébraux se font dans le même sens. Ces mouvements s’appellent « ERS » dans le cas de l’extension (avec la rotation « R » avant l’inclinaison « S ») et « FRS » dans le cas de la flexion. Cette règle ne concerne qu'une vertèbre. Le mouvement est monoarticulaire. c) Troisième loi : Dans l'ordre de mise en place des mouvements, l'amplitude de la neutralité précède l'amplitude de la rotation qui ellemême précède l'amplitude de l'inclinaison (N>R>S). Cette dernière loi, décrite chez l'homme, n'a pas été démontrée chez les animaux. Il est accepté que lorsqu'un mouvement est exécuté, il limite l'amplitude des suivants. Selon la biomécanique de la fonction vertébrale (Chêne, 2001), on peut distinguer deux grands types de dysfonctions suivant le mode d'apparition des lésions et selon la physiologie de départ. Tout mouvement sera défini comme un déplacement du segment vertébral crânial, par rapport au segment vertébral caudal, par exemple : C1/C2 ou Th13/L1.  Dysfonctions de type 1 : Ces dysfonctions sont induites par des tensions myofasciales asymétriques, sur au moins un groupe de trois vertèbres. Elles résultent souvent d'une lésion articulaire primaire située à un autre endroit ou d'une malformation congénitale ou accidentelle. Le premier paramètre lésé est l'inclinaison latérale (S), la rotation vient ensuite (dans le temps et surtout dans l'amplitude). Ces lésions ne sont pas ou peu douloureuses. Des contractures, des tensions peuvent les accompagner. 54


 Dysfonctions de type 2 : Elles sont plus fréquentes. Elles concernent deux vertèbres : la plus crâniale est en lésion sur la plus caudale. Le blocage se situe au niveau des facettes des processus articulaires. Si la lésion est en flexion, les facettes sont bloquées dans la convexité, le blocage à lieu du côté opposé à la rotation. Si la lésion est en extension, les facettes sont bloquées en concavité, le blocage est du même côté que la rotation. Le blocage correspond à la contracture des muscles profonds d’un côté. Dans ce type de dysfonction, ce sont en réalité trois vertèbres qui sont mises en jeu : la première est adaptative mais pas en lésion, la deuxième, centrale est bloquée sur la troisième, cette dernière servant de support. Cela constitue le début d’une réaction d’adaptation générale, qui, s’il n’y a pas de correction de la lésion primaire, va conduire à toute une série d’adaptations secondaires et compensations en cascade. Selon leur gravité, les dysfonctions sont classées en degré  Dysfonctions de premier degré : elles correspondent au blocage aigu et nécessitent une adaptation biomécanique antalgique. L’articulation est figée par des contractures musculaires de maintien.  Dysfonctions de second degré : elles font logiquement suite aux précédentes et sont dues à une position adaptative, la douleur primaire disparaît ou est atténuée. Elle est alors remplacée par une gêne locomotrice indirecte.  Dysfonction de troisième degré : elles ont lieu lorsque la barrière physiologique est dépassée ou approchée, suite à un nouveau traumatisme ou une décompensation. Les limites de l’ostéopathie peuvent être atteintes. Des tests sont réalisés pour déceler une dysfonction vertébrale avec la normalisation des lésions de la colonne vertébrale (Chambon-Le Vaillant, 2012 ; Colombo, 2006). En début de séance, des massages, des étirements et un stretching musculaire sont toujours intéressants pour gagner la confiance de l’animal et détendre la zone à traiter. 2.1.3.4.1. La colonne cervicale (Chambon-Le Vaillant, 2012 ; Fosse et Gimenez, 2008 ; Lajou, 1987 ; Bronfort et al, 2001) 55


 Examen spécifique : Occiput et Atlas : - Test de positionnement Par palpation, l'ostéopathe cherche d'abord la position des ailes de l'atlas par rapport aux apophyses jugulaires de l'occiput et par rapport au bord caudal de l'extrémité dorsale de la branche montante de la mandibule. Les lésions suivantes peuvent être suspectées : occiput en flexion (rapprochement bilatéral de la mandibule ou des apophyses jugulaires), occiput en extension (éloignement bilatéral de la mandibule ou des apophyses jugulaires), occiput en flexion d'un côté et atlas en rotation hétérolatérale (rapprochement unilatéral de la mandibule ou de l'apophyse jugulaire), occiput en extension d'un côté et atlas en rotation homolatérale (éloignement unilatéral de la mandibule ou de l'apophyse jugulaire). -

Test de flexion-extension

Une main à plat sur le chanfrein qui effectue une poussée douce dans le sens de la flexion atlanto-occipitale, tandis que l'autre main évalue la mobilité de l'occiput pendant la flexion. L'extension est évaluée par un mouvement de petite amplitude dans le sens inverse. Dans les deux cas, le mouvement doit se réaliser dans le plan sagittal. Si au cours du test la tête dévie vers la droite ou la gauche, c’est le signe d’une lésion associée en latéro-flexion. - Test en latéro-flexion Au maximum d’amplitude en latéroflexion, se rajoute une petite de rotation de la tête par rapport à l’atlas due à la butée et au glissement des surfaces articulaires. La mobilité en latéroflexion pure est testée au moyen de mouvements de faible amplitude. Une main posée sur le chanfrein imprime doucement un mouvement à la tête en direction latérale. La main opposée, fixe l’atlas, et évalue la convergence de l'aile de l'altlas et de l'apophyse jugulaire du côté de la latéroflexion. Une divergence entre les deux doit être ressentie du côté opposé. Atlas et axis : Les mouvements de flexion et extension et de latéroflexion sont minimes. Leur exagération, surtout en flexion, peut être le signe d’une instabilité (congénitale 56


ou traumatique) avec risques de lésion de la moelle par la saillie de la dent de l’axis dans le canal vertébral. Par palpation, le thérapeute évalue d'abord la distance entre le bord caudal de l'aile de l'atlas et le bord crânial de l'axis, la symétrie de la position des ailes de l’atlas. - Test de rotation Une main posée sur l’axis, l'ostéopathe imprime avec l’autre main posée sur le chanfrein un mouvement de rotation à l’ensemble tête-atlas. Cette manœuvre peut se faire aussi bien en direction de l’opérateur (en amenant vers soi la tête) que du côté opposé (en poussant en la tête direction opposée). L’aile de l’atlas se déplace dans le sens conventionnel de la rotation (rotation vers la gauche, l’aile gauche de l’atlas se dirige dorsalement). Souvent une dysfonction en rotation de C1 sur C2 est liée à un point de contracture très douloureux (plus exactement un trigger point) situé sur le muscle oblique caudal. Les dysfonctions de la nuque sont souvent associées à des contractures des muscles juxtavertébraux propres de la tête, l’origine peut être : locale, une conséquence de dysfonctions craniennes (ATM, sphéno-occipitale) ou de perturbation de l’axe crânio-sacré (dysfonctions du bassin), surtout en ce qui concerne C0-C1, des tensions myofasciales provenant du garrot ou du dos Autres vertèbres cervicales : La mobilité des autres vertèbres cervicales de C3 à C7 suit les lois de Fryette type 2 (sens Extension-rotation-inclinaison ou Flexion-rotation-inclinaison et avec la rotation dans le même sens que l’inclinaison). Le praticien étudie surtout le positionnement des processus transverses, la sensibilité des espaces intervertébraux, ainsi que les tensions des muscles paravertébraux, et du fascia cervical. Ensuite, l'ostéopathe teste la globalité de la mobilité en flexion et en extension, en emmenant passivement la tête de l’animal, ou en utilisant un aliment appétent une main posée sur la vertèbre à tester (c’est une information proprioceptive). Des tests de latéro-flexion et rotation sont effectués de la même manière. Les dernières vertèbres cervicales C6 et C7 sont cachées par la scapula. Il est possible d’apprécier leur mobilité latérale et rotatoire en passant une main à la face médiale de la scapula, le plus loin possible. Ceci ne doit pas se faire brutalement mais en engageant lentement le bout des doigts pour obtenir progressivement le relâchement des fascias de la région cervico-thoracique. Par la même occasion, l’ostéopathe apprécie la 57


tension et la densité tissulaire de ces fascias. Une impossibilité d’engager correctement la main dans cet espace à cause, d’une douleur, ou de perte d’élasticité avec augmentation de densité est certainement le signe d’une dysfonction dans cette zone. Une fois la main engagée, sa face dorsale se trouve au contact des processus transverses de C6 et de C7 et peut alors évaluer leur mobilité. Souvent, les lésions des vertèbres cervicales sont la compensation d’un blocage plus en arrière.

Pour les techniques de normalisation, il y a :  Techniques fonctionnelles - Relâchement post-isométrique: l’animal est placé en position de confort, dans le sens du mouvement libre. La position est fixée en rotation et le propriétaire se place de l’autre côté et appelle son animal. L’animal va de lui-même sortir de la position de confort en douceur. L’exercice doit être répété 3 fois. - Counterstrain : recherche de la position de confort et maintien pendant 90 secondes. Puis retour à la position normale.  Techniques structurelles - Thrust : en maintenant la vertèbre n+1 - Méthode par inversion de paramètre - Myotensif indirect et direct 2.1.3.4.2. La colonne thoracique (Chambon-Le Vaillant, 2012 ; Fosse et Gimenez, 2008 ; Lajou, 1987)  Examen spécifique : La colonne thoracique, articulée avec la cage thoracique, est limitée dans ses mouvements. Elle comprend 13 vertèbres, séparées par des disques sur lesquels viennent s’attacher 13 (chiens) ou 12 (chats) paires de côtes par l’intermédiaire d’une facette articulaire. La onzième dite anticlinale est plus courte que les autres et constitue un repère anatomique précieux. 58


Les points à vérifier sont l’aspect général de la colonne thoracique et la direction de sa rotation, l’alignement des processus épineux (recherche d’une rotation vertébrale isolée), le rapprochement ou l’écartement anormal des espaces intercostaux, de zones indurées, de contractures localisées paravertébrale ou de triggers points (douleur référée par palpation superficielle d’abord, puis par palpation plus profonde) (Richard, 1980). Cette palpation digitée pourra se faire plus précisément pour investiguer l’état de tension, d’élasticité ou de modification de densité du ligament supraépineux, pour vérifier l’existence éventuelle d’une lésion primaire ou secondaire, d’une lésion costo-vertébrale ou d’une lésion costale pure. En pratique, on palpe les tissus mous et on exerce des pressions sur les processus épineux. On observe ensuite l’animal s’il vousse ou cambre le dos. La normalisation passe par :  Techniques fonctionnelles - Traitement myofascial du thorax, technique d’étirement direct : mouvement de rotation, latéro-flexion et compression sur les tissus de la région concernée. - Traitement myofascial du thorax, technique d’étirement indirect : mise en tension de la zone à l’expiration de l’animal plusieurs fois jusqu’au démêlage.  Techniques structurelles -

Méthode par inversion de paramètre Thrust Myotensif indirect et direct Mobilisation active : la tête est mise en latéro-flexion du côté de la lésion et le sternum est stimulé pour engendre la flexion de l’animal.

2.1.3.4.3. La colonne lombaire (Chambon-Le Vaillant, 2012 ; Fosse et Gimenez, 2008 ; Cramer et al, 2000) Les 3, 4 premières vertèbres lombaires possèdent une crête ventrale qui disparait dans les suivantes. La longueur du corps augmente de la première à la sixième et la largeur croît jusqu’à la dernière. Quatre ligaments fibreux principaux assurent la contention des vertèbres lombaires et permettent leur 59


mobilité. Les mouvements majeurs sont la flexion-extension et les mouvements mineurs sont la latéro-flexion et la rotation combinés. L’examen portera sur l’alignement des processus épineux (recherche d’une rotation vertébrale isolée), la profondeur de chaque processus transverse (recherche d’une rotation vertébrale isolée), l’aspect général de la colonne lombaire et direction de sa rotation, des contractures et autres points de tension paravertébraux, le sens et l’état de tension des ligaments sur-épineux, ilio-lombaire, des muscles carrés des lombes et psoas, et sur l’existence éventuelle d’une lésion primaire ou secondaire (Richard, 1980). Pour cela, l’ostéopathe réalisera un test de flexion globale, d’extension et latéro-flexion de la même façon que pour la région thoracique avec une normalisation par :  Techniques fonctionnelles - MFR sur la charnière thoraco-lombaire : les mains posées à plat le long de la colonne, centrées au niveau de la charnière, la mise en tension est maintenue à chaque expiration. - MFR vertébral : mobilisation de la vertèbre lésée entre le pouce et l’index.  Techniques structurelles - Thrust - Myotensif direct et indirect

2.1.3.4.4. Les vertèbres caudales et le sacrum (Chambon-Le Vaillant, 2012 ; Fosse et Gimenez, 2008 ; Lajou, 1987) Les vertèbres caudales sont d’une importance capitale pour la mobilité de la queue et de la colonne vertébrale car elles jouent le rôle de gouvernail. On y retrouve souvent des lésions soit d’anciennes fractures, soit de restrictions de mobilité. On peut déceler des rotations ou des sub-luxations donnant à la queue un aspect bosselé. L’observation en examen clinique revêt une importance majeure car un port de queue anormal peut renseigner sur le type de lésion. Une queue anormalement redressée vers le dos signe un sacrum ventral, une queue entre 60


les fesses signe un sacrum dorsal, une queue déviée à droite signe une torsion de sacrum droite et une queue déviée à gauche signe une torsion du sacrum à gauche. La normalisation s’opère par : - décoaptation : traction physiologique puis, - thrust.

verticale

ventrale

jusqu’au

maximum

2.1.3.5. Les organes et viscères (Gaudron, 2006 ; Barral et Croibier, 2009) De nombreuses causes de dysfonctions viscérales abdominales et thoraciques sont possibles. Les adhérences faisant suite à des inflammations d'origine diverses se développent très rapidement. Pour tous les organes suspendus par des ligaments ou mésos, on comprend aisément qu'une dysfonction ostéoarticulaire peut être à l'origine d'une dysfonction d'un organe. L'ostéopathe peut réajuster les vertèbres mises en cause, ou bien vérifier la motilité des organes et suivre les tensions afin de les libérer les unes après les autres. Un déroulement fascial peut aussi être nécessaire car l’ensemble des tissus de l’organisme et notamment le tissu conjonctif semble posséder une mémoire. Chaque traumatisme physique et psychique s’y inscrit sous forme de tensions et de blocages énergétiques, un peu comme si les tissus retenaient l’énergie de l’impact. L'ostéopathe se laisse emmener par les différentes tensions de fascias, sans les amplifier ni les accélérer, en s’arrêtant successivement aux points d’équilibre (points neutres). Le praticien saisit les points distaux de la zone à rééquilibrer. Les mains sont amenées successivement dans des mouvements de sens opposés par rapport à des points de balance successifs jusqu’à ce que tout le segment soit ré-harmonisé. Dans cette approche, le poids du corps ou du segment traité est allégé et soutenu. L’opérateur doit être neutre et se contenter de servir de point fixe. Ce sont les fascias qui guident le mouvement qui va libérer les contraintes du segment à traiter. 61


2.2. Homéopathie L’homéopathie est une technique de traitement qui utilise des extraits de plantes très dilués. 2.2.1. Démarche diagnostique Le déroulement de la consultation du vétérinaire homéopathe est semblable, dans ses étapes, à la consultation menée en médecine classique ; le but étant de recueillir un maximum d’informations sur la maladie, son apparition et son développement, avec en homéopathie une attention toute particulière pour le tempérament de l’animal, son comportement au quotidien, et pour ses symptômes comportementaux (Vandewalle, 2003 ; Jacquot, 2005). L’approche homéopathique ne doit en aucun cas se substituer au diagnostic sémiologique classique qui est primordial. Le vétérinaire devra déterminer, avant toute chose, le caractère chronique ou aigu du trouble rencontré. La consultation homéopathique repose, en grande partie, sur l’observation des symptômes dressant un tableau clinique pour lequel il faut chercher le médicament capable de couvrir tous les symptômes observés.  Anamnèse et commémoratifs : C’est une étape cruciale dans la mise en place de la consultation homéopathique. En effet, cette médecine est portée sur la recherche des étiologies et des modalités de la maladie au sens homéopathique du terme. Au sein de cette médecine, le mot « étiologie » signifie « ce qui a déclenché l’apparition des symptômes de la maladie, au moins chronologiquement ». De même, les « modalités » en homéopathie sont « les circonstances d’amélioration ou d’aggravation d’un symptôme homéopathique » (Sauvan, 2015). Il est important de noter l’attitude de l’animal dans la salle d’attente et son rapport avec son propriétaire. Dans la salle de consultation, les renseignements suivants peuvent être recueillis: âge, sexe, espèce, race, motif de consultation, chronologie, hérédité, conditions de mise bas, éducation et jeunesse de l’animal, croissance et pathologies du développement éventuelles.

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Il est crucial d’écouter attentivement le propriétaire pour comprendre au mieux la nature de ses rapports avec son animal (rapports plus ou moins fusionnels, anthropomorphisme), et qui sont des facteurs importants en ce sens que si le propriétaire projette ses propres souffrances ou pathologies sur son animal. Il sera bon de prescrire un placebo plutôt que de traiter l’animal pour une pathologie qu’il n’a pas. De même, pour un animal vivant dehors et peu observé par son propriétaire, il est probable que l’on n’aura pas tous les éléments cliniques que l’on pourrait souhaiter. Durant cette phase de recueil d’informations, il faut être attentif à tous les éléments que peut fournir le propriétaire sur l’animal et il faut éviter d’orienter sa parole. Des questions ouvertes, multiples et évasives peuvent être posées pour ne pas influencer la réponse.  Examen clinique (Sauvan, 2015 ; Andriot, 2005 ; Hayt et Genouel, 1995) Il est indispensable de réaliser un examen clinique complet appareil par appareil, en notant au passage les réactions de l’animal à la manipulation. Il faut chercher à savoir s’il est plutôt soumis ou dominant, calme ou stressé, etc. Pour visualiser clairement les modalités d’une situation clinique, les médecins homéopathes utilisent souvent le schéma de la « croix de Hering » adaptée à l’animal (figure 12).

Figure 12: Croix de Hering adaptée à l’animal (Sauvan, 2015) 63


Présentation des différentes cases de cette croix de Hering : - « Quoi ? » : c’est la raison de la présence à la consultation. Il faut noter le motif avec un maximum de précisions. - « Depuis quand » : préciser si un évènement particulier précède le symptôme. - « Qui ? » : ensemble de caractéristiques physiques et comportementales du patient permettant de distinguer son état « normal » et son état « malade ». - « Comment » : les signes d’expression du symptôme. - « Avec quoi » : si il y a présence d’autres signes systématiques accompagnants le motif. - « Où » : la ou les partie(s) du corps concernée(s) par le trouble. A ce point de l’examen on décide de la pertinence d’un traitement homéopathique par rapport à un traitement allopathique.  Synthèse clinique et anamnestique : valorisation et hiérarchisation des données Valorisation : en homéopathie, selon Hahnemann (Hahnemann, 1832), ce sont surtout les symptômes frappants, singuliers, extraordinaires et caractéristiques qui comptent le plus. Les symptômes doivent être nets, constants et personnels, et correspondre à une modification survenue depuis le début de l’évolution de la maladie. On retient les symptômes subjectifs en gardant une vision objective de leur fiabilité. Hiérarchisation : les symptômes valorisés sont ensuite classés en fonction de leur importance. Par ordre décroissant, les symptômes les plus importants seront : - les symptômes mentaux : provenant de l’inconscient (rêves, sensations), de souffrance psychique (peurs et anxiétés, faiblesse), d’absence ou de défense - les symptômes étiologiques : suite de courant d’air, traumatisme - les symptômes de valeur diagnostique : symptômes physiques rares, locaux voire régionaux, bien élaborés, voire généraux, alimentaires (désirs et aversions), du sommeil (agitation par exemple), du

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comportement sexuel et génital (irrégularité du cycle, lactation de pseudo-gestation, …) - les symptômes ayant une valeur confirmative du médicament : symptômes clés ne correspondant à aucun diagnostic clinique, écoulements, excrétions et sécrétions, symptômes pathognomoniques de la maladie, symptômes anciens qui réapparaissent. Les 4 symptômes principaux seront retenus lors de la hiérarchisation. Cependant, selon la théorie du « Trépied de Hering », une prescription homéopathique ne nécessite que 3 symptômes périphériques au motif principal (pour une maladie aiguë ou subaiguë) si ces trois symptômes sont de valeur maximale. Cela se traduit par un signe mental au moins associé à un signe local et général (De Wailly P., 1985). En homéopathie vétérinaire, la difficulté principale réside dans le fait que la part d’inconscient de l’animal est inaccessible au vétérinaire, alors que les symptômes mentaux sont particulièrement importants, surtout pour les affections chroniques. L’ensemble de ces informations permettra de trouver le médicament homéopathique le plus adapté à la pathologie et à l’animal (recherche du « simillimum »). Cette recherche se fera à l’aide de manuels appelés Matières Médicales. 2.2.2. Examens complémentaires Comme en médecine conventionnelle, tous les examens complémentaires nécessaires au diagnostic peuvent être réalisés, car tout clinicien rigoureux est un bon homéopathe. 2.2.3. Domaines d’application (Sauvan, 2015 ; De Wailly, 2002 ; Hayt et Genouel, 1995 ; Milleman, 1999) Dans les répertoires homéopathiques, on retrouve des médicaments pour toutes sortes de troubles pouvant être rencontrées chez l’Homme et chez l’animal. Nous ne pourrons pas citer l’intégralité des troubles pouvant être traités par l’homéopathie au risque de recopier les répertoires existants ; c’est pourquoi nous nous focaliserons sur des pathologies fréquemment rencontrées chez les carnivores domestiques pour lesquelles il y a des indications 65


thérapeutiques homéopathiques. Les traitements homéopathiques viendront souvent compléter un traitement allopathique d’urgence et une alimentation diététique. 2.2.3.1. Troubles de la sphère urinaire et génitale et les médicaments indiqués:  Cystites : - Si le besoin d’uriner est fréquent avec douleur à l’émission, urine fétide et écoulement urétral épais : Dulcamara 4CH. - Si l’urine est foncée et peu abondante : Nitricum acidum 4CH - Si une affection de la prostate est associée avec besoin d’uriner fréquemment, miction douloureuse et en faible quantité avec odeur d’ammoniaque : Pareira brava 4CH - Si sensibilité de la région rénale, besoin d’uriner fréquemment, hématurie rouge vif : Populus 3CH ou Cuprum metallicum 4CH - Pour le drainage rénal : Berberis vulgaris 3CH. Chez les chattes : Eupatrium 4CH.  Calculs, lithiase : Dès le début des symptomes : Calcarea carbonica 9CH, Calcarea phosphorica 9CH avec Ammonium phosphoricum 4CH.  Anurie : Traiter avec Apis mellifica 9CH, Uva ursi 4CH.  Métrite : - Dès le début, donner Pyrogenium 4CH et Helonias 3CH - Lorsque les cornes ne sont pas trop dilatées par le pus : Hydrastis 3CH et Sepia 3CH - En cas d’écoulement irritant, pour le drainage : Kreosotum 4CH - En cas d’écoulement verdâtre et abondant, pour le drainage : Mercurius corrosivus 4CH 2.2.3.2. Troubles de la sphère digestive :  Diarrhée : - Chez le chiot, odeur fétide et couleur jaunâtre, en jet, avec vomissements et soif intense : Podophyllum 4CH 66


- Selles verdâtres, liquides et écumeuses, ventre flasque : Calcarea phosphorica 4CH - Sujet épuisé, refroidi, pris de vomissements : Veratrum album 4CH - Diarrhée hémorragique, sang noir non coagulé, nauséabonde : Argentum sulfuricum 4CH  Gastro-entérite : - Vomissements, selles fréquentes, langue recouverte d’un enduit épais : Antimonium crudum 4CH - Coliques violentes et crampes, vomissements, soif intense, sensibilité de la région abdominale : Antimonium crudum 4CH - Vomissements après les repas, diarrhée, soif fréquente avec petite quantité d’eau, alternance agitation et prostration : Arsenicum album 4CH - Selles en jet, liquides, suivant le repas, amaigrissement, éruptions cutanées : Croton tiglium 4CH - Ventre ballonné, pesant et chaud, selles incontrôlées : Aloe 4CH - Selles liquides, verdâtres, langue enflée et bouche humide : Mercurius solubilis 4CH - Selles couleur goudron : Leptandra 4CH  Constipation : - Animal atonique et sans besoins, déprimé, amorphe, très assoiffé et aux muqueuses sèches : Opium 5 et 7CH - Sujet gras, selles grosses et sèches : Graphites 5CH - Difficulté d’émission de selles, selles aplaties : Nux vomica 5CH - Pour aider à libérer l’intestin : Taraxacum 3CH - Pour les selles muqueuses : Hydrastis 3CH - Aider à l’expulsion de selles molles : Alumina 5CH - Alternance de constipation et de diarrhée : Antimonium crudum 4CH 2.2.3.3. Troubles de la sphère cardio-respiratoire :  Asthme : - Lorsque l’animal chercher l’air, dyspnée, essoufflement, toux incessante surtout le matin tôt et la nuit, faiblesse cardiaque : Ammonium carbonicum 4CH

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- Pour les cas à bronchites fréquentes, toux sèche, pénible, spasmodique, suffocante, expectoration difficile et effort de vomissement : Kalium carbonicum 5CH - Troubles respiratoires d’origine cardiaque avec encombrements bronchique, dyspnée, suffocation avec râles humides, expectoration difficile : Grindelia robusta 4CH - Crise de dyspnée avec râles humides et intolérance à la fumée du tabac : Lobelia inflata 4CH - Si la crise n’est pas trop forte et l’asthme sèche : Ipeca 4CH, Cuprum metallicum 4CH, Spongia 4CH, Sambucus 4CH - Si la crise n’est pas trop forte mais l’asthme humide : Blatta orientalis 4CH, Santa herba 4CH - En cas de crise grave : Ammonium carbonicum 4CH, Kalium nitricum 4CH - Alternance de syndromes asthmatiques et d’eczéma suintant à fort prurit : Kalium arsenicum 9CH - Asthme aggravé par un froid humide : Dulcamara 5CH  Broncho-pneumonie : - Pour diminuer la congestion aiguë des poumons et ralentir les crises de suffocation, renfort du tonus musculaire, épuration hépathique. Lorsque l’animal est agité avec un jetage muco-purulent strié de sang : Phosphorus 4CH - Lors d’inflammation catarrhale de toutes les muqueuses avec mucosité importante remplissant les bronches, toux grasse, hépatisation pulmonaire, respiration bruyante : Antimonium tartaricum 4CH - En cas de congestion des poumons secondaire à une affection cardiaque, surtout s’il y a dyspnée : Cactus grandiflorus 3CH - En cas d’inflammation aiguë avec sécheresse des muqueuses, toux douloureuse, sèche, quinteuse, aggravée par le moindre mouvement de l’animal : Bryonia 4CH - En cas d’excrétions purulentes, jaune, épaisse : Calcarea sulfurica 4CH  Arythmie cardiaque : - Dans tous les cas : Lycopus virginus 4CH, Naja 4CH et Bothrops 4CH - En cas d’arythmie avec douleur et anxiété : Cactus grandiflorus 5 et 15CH - En cas d’arythmie avec douleurs aiguë et refus d’avancer : Strophantus 5CH 68


 Coryza : Aigu : - Après changement brutal de température vers le froid : Camphora 4CH - Animal agité, fiévreux, débutant soudainement : Aconitum 4CH - Eternuements fréquents le matin, atténuation des écoulements à l’air froid : Nux vomica 4CH - Eternuements, larmoiement, surtout du côté droit : Euphrasia 4CH - Ecoulement purulent jaunâtre chez un sujet qui ne boit pas : Pulsatilla 4CH Chronique : - Mucus jaune à verdâtre, épais, avec douleur : Kalium bichromicum 5CH - Jetage épais visqueux, jaunâtre, langue épaisse et jaune, écoulement purulent de l’oreille : Hydrastis 5CH - Sinusite avec jetage blanchâtre, chronique : Silicea 4CH 2.2.3.4. Troubles cutanés  Alopécie : - Chute des poils chez un sujet épuisé, qui somnole souvent, apathique : Selenium 5CH - Poils ternes, fendillés, cassants, tombants. Excitation suivi d’indifférence : Fluoricum acidum 5CH - Sécheresse de la peau sujette à des éruptions croûteuses, chute des poils, fragilité des ongles et constipation : Alumina 5CH - Perte de poils chez un animal obèse, irritable, constipé, avec des rhumatismes et une toux sèche saccadée : Ammonium muriaticum 4CH - Poils secs cassants, verrues prurigineuses, peau sales, épaisse, rugueuse et malodorante. Diarrhée matinale avec beaucoup de gaz : Thuya 5CH - Peau grasse huileuse, chute de poils avec asthénie : Selenium 5CH, Thallium sulfuricum 5CH  Brûlures : - En cas d’œdème : Apis mellifica 4 et 9CH - En cas de cloques et de pustules rouges : Rhus toxicodendron 4CH - En cas de cloques très importantes : Cantharis 4CH  Dermatite atopique : 69


- Dès l’apparition des signes : Histaminum 4CH - Allergie provoquée par les acariens : Dermatophagoïdes pteronyssimus 5CH - Allergie provoquée par la poussière : Pothos foetida 5CH  Eczéma : - En cas de prurit résistant à tous les traitements : essayer Tarentula hispanica 4CH et Dolichos 4CH - Dans tous les cas :Sulfur iodatum 4CH - Si la peau dégage une odeur « d’œuf pourri» et que l’animal fuit la chaleur : Staphysagria 9CH et Hepar sulfur 9CH - Si la peau dégage une odeur de « poisson » et que l’animal fuit le froid : Sepia 4CH - En cas d’éruptions pustuleuses et croûteuses à tendance suppurative, provoquant des démangeaisons aggravées par la chaleur accompagné de flatulences et borborygmes : Carbonicum sulfuratum 4 et 7CH - En cas de croûtes, de vésicules sèches et prurigineuses, chute de poils : Selenium 4 et 5CH - Eczéma suintant avec petites vésicules rapidement recouvertes d’une croute épaisse : Mezereum 4CH - Eczéma suintant avec épaississement de la peau, le sujet est glouton et digère mal et langue recouverte d’un enduit jaunâtre : Antimonium crudum 4CH - Eczéma sec chez un sujet anxieux, agité, anémique, qui boit souvent mais en petite quantité. Croûtes sur la tête et périodiquement sur tout le corps : Arsenicum album 4CH - Eczéma suppuré avec desquamations et lichenification : Arsenicum iodatum 5CH  Abcès : - Dès l’apparition : Staphylotoxinum 9CH, Pyrogenium 9CH à alterner avec Belladona 4CH ou Mercurius solubilis 4CH - Pour faire avorter une suppuration débutante : Hepar sulfur 9CH - Si l’abcès est multiple : Arsenicum album 9CH avec Anthracinum 7CH le lendemain - Pour déterger les abcès en formation et hâter la suppuration et faire ouvrir l’abcès : Myristica sebirefa 4 et 5CH 70


- Pour les suppurations cutanées graves et fétides avec répercussion sur l’état général : Echinacea 3CH - Pour les abcès de cavité fermée : Siegesbeckia 5CH  Blessures : - Pour lutter contre une infection : Carbonicum acidum 4CH - Contre l’hémorragie : China 4CH et Arnica 4CH - Pour favoriser la cicatrisation : Staphysagria 4CH 2.2.3.5. Troubles du comportement alimentaire :  -

Anorexie : Dans tous les cas : Ignatia 7CH Pour une chienne triste et solitaire : Sepia 4 et 5CH Pour une chienne aux problèmes hépatique, vite rassasiée : Lycopodium 4 et 5CH - Pour le chiot : Ferrum metallicum 4CH, Nux vomica 7CH et Calcarea phosphorica 4CH  Boulimie : Chez un chien glouton, bourru et paresseux, avec une peau suintante : Antimonium crudum 9CH  Pica : - Si l’animal lèche les murs, mange de la craie ou de la terre : Calcarea carbonica 4 ou 7CH - S’il se jette sur de la pomme de terre crue : Cicuta virosa 4CH - S’il est constipé et manifeste des envie de pain, de riz et de bois : Alumina 4CH 2.2.3.6. Troubles au niveau des yeux et des oreilles :  Blépharite : - En cas d’écoulement irritant avec pus : Mercurius corrosivus 4CH et Graphites 4CH - Paupières collées le matin : Agaricus muscarius 9CH  Conjonctivite : - En lavage externe : Calendula 3CH et Euphrasia 3CH - Après un coup de froid : Aconitum 9CH puis Belladona 4CH - En cas d’œdème des paupières : Apis mellifica 4CH 71


- En cas d’irritation : Pulsatilla 4CH, Mercurius corrosivus 4CH et Euphrasia 4CH  Cataracte : - En cas de dégénérescence organique (foie et pancréas) avec début de cataracte et atrophie du nerf optique : Phosphorus 5CH - Pour lutter contre la sclérose des artères rétiniennes et la sclérose du cristallin : Baryta carbonica 9CH - Pour réhydrater le cristallin : Natrum muriaticum 4CH  Otites : Selon sa nature : Aiguë : - Oreille chaude, rouge et douloureuse : Belladona 5CH et Capsicum annuum 5CH Purulente : - Sécrétions blanchâtres : Kalium muriaticum 5CH - Odeur nauséabonde : Hepar sulfur 3 à 15CH puis Pyrogenium 4CH - Avec amélioration par un bain froid : Ledum palustre 4CH A répétition : - Chez un animal affaibli, maigre, sensible au froid, nerveux : Tuberculinum residuum 15CH - Pour drainer l’oreille : Aethios antimonicalis 4CH - Vieilles suppurations résistantes à tous les traitements : essayer Fluoricum acidum 7CH 2.2.3.7. Troubles au niveau de l’appareil locomoteur :  Boiteries : Pour les petites boiteries : Symphytum 4CH, Ruta 4CH, Ledum palustre 4CH, Kalmia 4CH, Phosphorus 4CH et Calcarea phosphorica 4CH  Rhumatismes : - En cas de douleurs intenses, d’extrême faiblesse, de parésie de l’antérieur droit ou des deux : Tuberculinum residuum 9CH et Pulsatilla 9CH 72


- En cas d’hypersensibilité à la douleur et à la pression : Plumbum metallicum 4CH - En cas de douleurs cervicales : Lachesis 4CH, Kalmia 4CH et Angustura 4CH  Spondylarthrose du chat : Donner Vitamine A 7CH avec Rhus toxicodendron 4CH et Bryonia 4CH  Arthrite : - En cas de douleur brutale : Aconitum 4CH puis Belladona 4CH - Chez les chiens ralentis, frileux dont l’état s’aggrave avec la chaleur, poil terne et odorant : Sulfur 7CH - Chez les chiens ankylosés, amaigris et frileux : Silicea 9CH - Pour les arthropathies chroniques, spondylarthrite ankylosante, lombarthrose : Alloxane 3CH - Pour les douleurs rhumatismales localisées aux pattes : Ledum palustre 3CH - Inflammation douloureuse des articulations, des muscles, du périoste, aggravée par le mouvement et atténuée par la chaleur : Colchicum autumnale 5CH. 2.2.3.8. Troubles du comportement  Agressivité anormale : Les dilutions utilisées sont souvent plus élevée (7, 9, 15 ou 30CH). -

Pour contrer les effets du vaccin antirabique : Thuya 9CH puis Silicea 9CH Pour les chiens hargneux : Sulfur 9 à 30CH Pour les animaux bagarreurs : Veratrum viride 15CH Pour les surexcités et délirants et très peureux: Belladona 15CH Pour le boudeur, intouchable, hargneux : Hepar sulfur 15CH Pour le mâle méfiant, fugueur, jaloux : Stramonium 15 ou 30 CH Pour l’animal qui grogne à la vue de quelqu’un et qui se cache après : Lycopodium 9CH  Peur : - Chez les sujets craignant le changement d’environnement : Silicea 9 et 15CH

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- Pour la peur des transports, des bruits sourds et forts : Theridion 4 et 7CH - Pour la peur de la solitude : Arsenicum album 4 et 7CH - Pour la peur d’être en contact : Arnica 9CH - Pour contrer les tremblements de peur : Gelsenium 9CH Les domaines d’application en homéopathie sont très vastes, mais tous les traitements ne sont pas utilisés en unique solution. En effet, un grand nombre va être associé à un traitement allopathique et va servir de support au traitement pour assurer au mieux la guérison. Les présentations, les doses et la durée du traitement dépendront du signalement de l’animal, des commémoratifs recueillis et du diagnostic posé. 2.3. Phyto-aromathérapie La phytothérapie utilise les plantes médicinales et l’aromathérapie les huiles essentielles pour le traitement de troubles divers. Elles peuvent se substituer aux médicaments classiques ou être utilisées en association avec ceux-ci. Il existe plusieurs présentations de ces plantes qui permettent de faciliter leur administration aux animaux. Elles ne sont pas sans danger (surtout en aromathérapie) et il faut respecter rigoureusement les contres indications. 2.3.1. Démarche diagnostique La consultation en phyto-aromathérapie s’organise de la même façon qu’une consultation en médecine classique. Le vétérinaire recueillera l’anamnèse et les commémoratifs par le biais du propriétaire de l’animal malade avant de réaliser l’examen clinique complet de celui-ci. En phytothérapie, on retrouve peu de contre-indication ; donc une fois le diagnostic classique posé, le choix d’un traitement en phytothérapie se mettra en place à condition que : - la pathologie ne soit pas en phase aiguë qui nécessite un traitement allopathique d’urgence ou une chirurgie - la pathologie soit en stade aiguë mais que l’animal (souvent chez les vieux) n’a pas les capacités physiologiques pour supporter un traitement classique (insuffisance hépatique et rénale le plus souvent) 74


- l’animal reçoive déjà un traitement allopathique lourd et qu’il nécessite un soutien pour apaiser ses douleurs et protéger ses organes - le propriétaire soit d’accord avec cette technique médicale Il est nécessaire de cibler la pathologie en utilisant des plantes associant des principes actifs différents, en associant des plantes ayant des effets complémentaires, ou en utilisant des plantes cumulant plusieurs actions favorables. On peut également ajouter un excipient, en cas de taux alcoolique élevé, pour améliorer l’appétence ou si la quantité est trop faible. Il faut enfin s’assurer que le traitement phytothérapique soit adapté seule ou en complément d’un autre traitement (Fougère et Wynn, 2007). En aromathérapie spécifiquement, l’utilisation des huiles essentielles (HE) n’est pas sans risque, c’est pourquoi le recueil du maximum d’informations concernant l’animal est indispensable. Les doses et dilutions sont variables selon la voie d’administration, la sensibilité de l’animal, son espèce, son état physiologique comme par exemple la gestation, son âge (Labre, 2012 et Dudok van Heel, 2001). L’utilisation des HE se fera en connaissance de leur toxicité et sera adaptée à la physiologie de l’animal. En effet, les principales toxicités des HE sont: -

la neurotoxicité des HE à cétones, lactones, l’hépatotoxicité des HE à phénols, à doses fortes et prolongées, la photosensibilisation des HE à coumarines la dermocausticité des HE à phénols, à cinnamaldéhyde, et à certains terpènes (Valnet, 1984).

Pendant la gestation, les HE utilisées, par voie interne, doivent être administrées avec la plus grande précaution, notamment les HE riches en cétone, oestrogéniques et à action ocytocique. Certaines HE sont contreindiquées pendant la gestation et la lactation (Baudoux et al, 2004) et ces contre-indications sont mentionnées dans le (tableau II). En ce qui concerne l’usage externe, les HE sont, dans la plupart des cas, diluées, le cas échéant il convient de rester particulièrement vigilant et de respecter strictement les posologies. L’utilisation d’HE pure sur les muqueuses telles les narines, lèvres, museau, oreilles, zones ano-génitales, est contre-indiquée (May, 2014). Tout contact 75


avec les yeux de l’animal est à proscrire. En outre, l’utilisation des HE par voie intraveineuse ou intramusculaire est contre-indiquée (Baudoux et Debauche, 2012). Tableau II : Contre-indications à l’utilisation des HE chez les carnivores domestiques (Sauvan, 2015) Contreindications Gestation Lactation Voie interne Pures peau

sur

Huile essentielle armoise, chénopode, santoline, tanaisie, sauge sclarée et officinale sauge officinale, menthe poivrée, camphre, ail thuya, genévrier, sabine, armoise, absinthe, sauge officinale la HE à phénols majoritaires, cannelle, ail, HE à terpènes

L’utilisation des HE, chez le chat, doit se faire avec une grande prudence, car à la différence de l’Homme et du chien, le chat ne possède pas de glucuronyltransférase et ne peut donc pas éliminer les charges de terpènes aromatiques aussi vite. Le chat métabolise beaucoup moins bien les HE que l’Homme et le chien ; ce qui peut entrainer des effets indésirables toxiques, notamment hépatiques et nerveux. De ce fait, l’administration d’HE par voie orale, chez le chat, est fortement déconseillée (Baudoux et Debauche, 2012 ; May, 2014). Une autre particularité est son hypersensibilité aux odeurs. En effet, sa muqueuse olfactive a une surface cinq fois supérieure à celle de l’Homme, et l’organe de Jacobson (organe voméronasal), qui a un rôle beaucoup plus important chez le chat que chez l’Homme permet une fine détection des molécules volatiles, donc des HE (Kainer et McCracken, 2010). L’administration d’HE par voie orale chez le chat peut donc entrainer une extrême perturbation et déclencher une véritable crise d’hypersensibilité qui se manifeste par une prostration ou une fuite lointaine. De plus, la puissance olfactive des HE peut masquer complètement les autres odeurs grâce auxquelles le chat se repère facilement dans son environnement (Baudoux et Debauche, 2012). 2.3.2. Les examens complémentaires

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Comme en médecine conventionnelle, tous les examens complémentaires nécessaires au diagnostic et au bilan de santé globale de l’animal peuvent être réalisés. 2.3.3. Domaines d’application Les principales actions des plantes médicinales utilisées chez les animaux de compagnie sont (Labre, 2012) : -

drainage des résidus du métabolisme et des toxines soutien des fonctions organiques et métaboliques action physico-chimique sur les troubles du transit effets structurels informationnels : par analogie des structures chimiques animales et végétales (hormone-like par exemple) régulation ou stimulation des mécanismes physiologiques perturbés : spasmes, travail de l’accouchement etc. effets cardiaques, circulatoires, décongestionnants effets anti-infectieux et immunostimulants protection des épidermes et des muqueuses effets catalytiques : apport d’éléments minéraux ou de vitamines, effets nerveux : action calmante, antistress effets sur le tonus général, physique, sexuel.

Les principes actifs et leurs propriétés sont présentés dans le tableau III. Dans les monographies concernant les plantes médicinales, on regroupe leur principe actif avec leur mode d’action et leurs indications principales. Ce sont des bons supports d’utilisation rapide au sein d’une clinique vétérinaire (Annexe I). Tableau III : Principes actifs des plantes médicinales et leurs propriétés (Sauvan, 2015) Principe actif Mucilages

Tanins Alcaloïdes

Propriétés Protection des muqueuses, calmant pour l’inflammation par protection mécanique, adoucissantes Antiseptique, astringente, antihémorragique, cicatrisante Stimulation des sécrétions digestives 77


et de l’appétit Flavonoïdes et anthocyanes Antispasmodique, vitaminique P Coumarines Protection vasculaire Lactones sesquiterpéniques Bactéricide, antifongique, anthelminthique Saponosides Augmentent la pénétration cutanée des autres composés, vasoconstrictrice, anti-inflammatoire Vitamines, minéraux, acides gras Reminéralisante, antioxydante, insaturés maintien et soutien des fonctions métaboliques Les HE possèdent une action antibactérienne puissante en exerçant des lésions irréversibles sur la paroi des bactéries ; ce qui entraine une perte de cytoplasme, de sels (entrainant un éclatement des cellules), de substrats énergétiques (glucose, ATP), et elles inhibent la production et l’action de toxines (Carson et al, 1999 ; Friedman et al, 2002). Le pouvoir antibactérien des HE peut être déterminé par un aromatogramme qui est le pendant d’un antibiogramme. Les HE exercent également une action antifongique en établissant un gradient de pH et en bloquant la production d’énergie des champignons (Kalemba et Kunicka, 2003). De plus, on leur reconnait une action antivirale par fixation à la membrane externe du virus puis par destruction de cette membrane ; ce qui provoque la mise à nu des particules virales devenant alors détectables et détruites par les défenses immunitaires de l’hôte (Carson et al, 1999). Une autre grande propriété des HE est leur pouvoir antiparasitaire, très intéressant pour les animaux, souvent hôtes de nombreux parasites. Cette activité s’exerce sur les parasites externes en détruisant leur système respiratoire ou en entrainant leur paralysie, et sur les parasites internes (Kalemba et Kunicka, 2003). Leur action insecticide et insectifuge rend leur utilisation particulièrement intéressante en médecine vétérinaire (Bernadet, 2007 ; Baudoux et al, 2004). En ce qui concerne le système immunitaire, les HE ont une activité immunostimulante et anti-inflammatoire, soit par élimination de l’agent infectieux, soit en agissant sur les foyers inflammatoires par transfert de 78


charges électroniques, soit par échauffement local ; ce qui accélère le recrutement de globules blancs. Les HE possèdent également des propriétés antalgique, antispasmodique, digestive, décontracturante grâce à une action musculotrope et neurotrope directe en interagissant au niveau de la transduction du message nerveux et en bloquant sa propagation en inhibant les courants d’ions sodium (Baudoux et Debauche, 2012). Au niveau du système nerveux central, les HE ont une action calmante et sédative. En ce qui concerne la sphère respiratoire, elles exercent une activité mucolytique, bronchodilatatrice et expectorante (Bayer et Staub, 2013). Enfin, on peut noter une activité hormonale et cicatrisante (Labre, 2012). Dans les monographies concernant les principales huiles essentielles, utilisées en médecine vétérinaire, on regroupe leur principe actif avec leur mode d’action et leurs indications principales. Ce sont des bons supports d’utilisation rapide au sein d’une clinique vétérinaire (Annexe II). Ainsi, les HE sont indiquées dans de nombreuses affections de divers appareils et systèmes de l’organisme. 2.3.3.1. Pathologies digestives Certaines plantes ont une influence dans de nombreuses fonctions digestives, comme l’appétit, la digestion, la régulation du transit, le soutien du foie (élimination de la bile, métabolisme hépatique). Les plantes utilisées dans les troubles digestifs sont des plantes dites « digestives ». En effet, elles permettent de réguler ou d’activer le processus de digestion en augmentant les sécrétions enzymatiques et en facilitant la motricité gastro-intestinale. Ce sont essentiellement des plantes amères qui stimulent l’appétit et la sécrétion de sucs digestifs, ainsi que des plantes aromatiques (Labre, 2012 ; Delbecque et Heitz, 2007). Les HE sont intéressantes dans les pathologies digestives aigües en raison de leur action plus rapide. Pour les pathologies non urgentes, les plantes sont plus appropriées, car elles renferment moins de principes actifs, et les tisanes apportent un volume d’eau important.  Troubles de l’appétit : 79


- Manque d’appétit : la gentiane jaune est incontournable pour son action orexigène et tonique amère, c’est-à-dire qu’elle augmente les sécrétions des glandes salivaires. Elle est employée en extrait de plantes standardisé(EPS) ou nébulisat (gélules) (Chouard, 1927). - Régimes amaigrissants : c’est surtout le cas pour les chiens et les chats stérilisés et sédentaires qui ont tendance à prendre du poids rapidement. Le caralluma est utile en complément de ces régimes, car il a un effet coupe-faim, satiétogène, hypoglycémiant, anti-inflammatoire ; ce qui est intéressant pour les animaux obèses. Le guarana est également employé car il contient de la caféine, augmentant ainsi la lipolyse, la glycolyse et ralentit le transit intestinal ce qui procure une sensation de satiété (May, 2014).  Diarrhée : Les causes de diarrhées sont multiples. Une diarrhée peut être due à une infection, une infestation, une alimentation inadéquate ou déséquilibrée, un transit trop rapide, un stress ou une intoxication. Si la diarrhée est grave et aigüe avec une déshydratation, la phytothérapie seule ne suffit pas, mais s’avère être un excellent adjuvant aux traitements chimiques. Les HE sont particulièrement intéressantes dans les diarrhées d’origine infectieuse grâce à leur pouvoir antimicrobien puissant et leur action plus rapide. Leur dilution dans de l’huile de paraffine permet un transport digestif plus poussé (Baudoux et Debauche, 2012). Les plantes, utilisées dans le traitement des diarrhées, sont des plantes astringentes et à tanins, comme l’alchémille et le noyer à l’action antidiarrhéique puissante comme le thym, la reine des prés, la myrtille, la consoude. Pour les entérites chroniques, la sauge officinale, l’ortie et le thym sont particulièrement adaptées (May, 2014). En complément, il est utile d’associer la propolis pour apporter des vitamines et des sels minéraux, et du charbon actif qui permet de fixer les gaz et de diminuer ainsi les ballonnements (Galibert, 2014). En aromathérapie, l’action anti-diarrhéique des HE est due une désinfection intestinale et un effet antispasmodique. L’HE d’origan est un anti-infectieux puissant et réduit la perméabilité des membranes intestinales, mais son goût est difficile à supporter chez l’animal. C’est pourquoi on utilise des capsules qui 80


contiennent de l’HE d’origan, mais il est recommandé de ne pas l’utiliser chez les jeunes animaux et chez le chat. L’HE de cannelle de Chine est employée dans le traitement des diarrhées, gastro-entérites et fermentations intestinales pour son action anti-infectieuse et immunostimulante. Les HE de laurier noble, de giroflier, de thym à thymol, de tea-tree, de sarriette, de basilic exotique, antispasmodique et antimicrobien, s’utilisent en complément (May, 2014 ; Dudok van Heel, 2001).  Constipation : Il faut tout d’abord s’assurer que la cause de la constipation ne soit pas une déshydratation, ingestion de corps étranger, intoxication ou une péritonite. Les plantes laxatives utilisées sont le lin, l’artichaut, la menthe poivrée, le romarin, le pissenlit. Les HE de carvi, de menthe poivrée, de gingembre et de basilic ont également une action laxative (Torres, 2005).  Reflux gastro-oesophagien : Cette pathologie est plus fréquente en postopératoire, chez les chiens de grande race, qui refusent de manger ou qui vomissent souvent (Boussarie et al, 2010). La mélisse est utilisée pour traiter le RGO grâce à son action antispasmodique, anti-nauséeuse et sédative, ainsi que le plantain lancéolé qui possède une action anti-ulcéreuse et adoucissante pour la muqueuse gastrique (May, 2014).  Gastrite : Elle se caractérise par des vomissements et concerne surtout le chat. La présence d’Helicobacter pylori chez le chat ou du Parvovirus chez le chien est souvent associée (Boussarie et al, 2010). La réglisse est indiquée pour son action antivirale, antibactérienne et anti-inflammatoire, la canneberge pour ses propriétés antiadhésives sur les bactéries. Les HE employées sont les HE de basilic exotique, antispasmodique et antimicrobien, et l’HE de citron, antiseptique, anti-inflammatoire et calmante (May, 2014).  Affections pancréatiques : L’une de des affections les plus fréquentes chez les animaux de compagnie est le diabète sucré. L’olivier est la plante incontournable dans le traitement de cette maladie, car il est hypoglycémiant, hypolipémiant, il favorise l’utilisation périphérique de glucose, augmente la libération d’insuline et diminue 81


l’insulinorésistance (May, 2014 ; Scheffler et al, 2008). D’autres plantes ont un effet hypoglycémiant : l’éleuthérocoque, le ginseng, la bardane, le fenugrec ou encore la myrtille. Il est utile d’associer le chardon-marie ou le desmodium pour soutenir l’action hépatique (May, 2014). Une autre affection, souvent diagnostiquée chez le chien et le chat, est la pancréatite, souvent d’origine virale ou bactérienne, et associée aussi à une obésité ou une hyperlipidémie. Les chiens sont plus sujets aux pancréatites aigües, et les chats aux pancréatites chroniques. Elle est caractérisée par une douleur abdominale, des diarrhées, des vomissements, une hyperthermie (Freiche et Levieuge, 2013). Les plantes, utilisées en complément d’un traitement médicamenteux, sont le réglisse, le curcuma, le cyprès ou l’échinacée pour leur action antivirale, antibactérienne et anti-inflammatoire (May, 2014).  Troubles hépato-biliaires : Les troubles hépatobiliaires peuvent se présenter sous diverses formes. Il peut s’agir d’hépatites d’origines infectieuses hépatiques (piroplasmose, leishmaniose, borréliose (maladie de Lyme), onchocercose, viroses), toxique ou métabolique (alimentaire, médicamenteuse, surcharge métabolique, stéatose, une sédentarité, stress). L’animal peut également présenter des coliques et des dyskinésies biliaires dues à une dyspepsie, un manque d’appétit, une diarrhée, une constipation ou des vomissements (May, 2014 ; Boussarie et al, 2010). Les plantes utilisées dans ces troubles ont une action cholagogue, cholérétique et hépatoprotectrice. On peut citer l’artichaut qui régénère les hépatocytes, le desmodium, le radis noir à l’action détoxifiante, la fumeterre qui régule le flux biliaire, le chardon-marie, le pissenlit, le tilleul (aubier), la chrysantelle, le curcuma, ou encore l’épinette-vinette (Fougère et Wynn, 2007). Les préparations à base de bourgeons de romarin ou de cyprès sont également efficaces dans le traitement d’affections hépatiques (May, 2014). En complément, les HE d’achillée, de citron, de menthe poivrée et de romarin peuvent être administrées. Elles ont également une action cholérétique et cholagogue mais cette action est moins importante que les plantes (Baudoux, 2008). 2.3.3.2. Pathologies thyroïdiennes 82


Il peut s’agir, d’une part, d’hypothyroïdie, caractérisée par une prise de poids, une léthargie, une perte de poils, et une pyodermite. L’animal est frileux et bradycardique. Les plantes employées, pour traiter l’hypothyroïdie, sont l’avoine (grains) pour son action reminéralisante, tonique et régulatrice, et le fucus vésiculeux riche en iodures. D’autre part, il peut s’agir d’hyperthyroïdie qui touche régulièrement le chat et, dans de très rares cas le chien. Les plantes employées sont le gattilier et le lycope (AEENVN, 2013 ; May, 2014). 2.3.3.3. Affections parasitaires et fongiques L’aromathérapie est plus intéressante dans le traitement des affections parasitaires, car les HE sont plus concentrées que les plantes, plus fiables et vont donc être particulièrement employées en traitement curatif. De plus, elles possèdent une action antiseptique intestinale, antispasmodique, tonique et stimulante. En revanche, les plantes seront plutôt utilisées en traitement préventif pour augmenter la résistance contre les parasites (Bernadet, 2007 ; Delbecque et Heitz, 2007). Le but de ces traitements curatifs et préventifs est de limiter le plus possible l’invasion parasitaire et d’aider l’animal à se défendre lui-même. Les HE, utilisées lors des parasitoses internes, sont des HE phénoliques et cétoniques. Elles sont présentées dans le tableau IV (Delbecque et Heitz, 2007 ; Valnet, 1984).

Tableau IV : Plantes et HE utilisées dans le traitement des parasitoses internes chez les carnivores domestiques (Delbecque et Heitz, 2007). Plante/HE HE de giroflier HE de cannelle Ceylan HE de thym HE d’origan et

Indications Coccidiose, cryptosporidiose, strongylose, oxyurose, ascaridose, distomatose de En complément d’autres HE pour son action antiseptique, antispasmodique, immunostimulante Téniasis, ascaridose, strongylsose, oxyurose de Vers intestinaux, parasites unicellulaires, en 83


sariette

complément (antiseptique, immunostimulant) HE de tanaisie Toute verminose intestinale HE de santoline, de Vers ronds chénopode qui contient de l’ascaridiol HE d’ail Coccidiose, cryptosporidiose, strongylose, oxyurose Citrouille dont les Téniasis, oxyurose graines contiennent de la cucurbitine Fougère mâle dont le Téniasis, distomatose rhizome contient de la filicine Absinthe Helminthoses

tonique,

ascaridiose,

Pour la lutte contre les parasites externes, l’utilisation de fleurs de pyrèthre est préconisée, car ces fleurs contiennent des pyréthrines, molécules insecticides proches des molécules chimiques (perméthrine, pyréthrinoïdes). Elles s’utilisent en poudre ou en extrait (Delbecque et Heitz, 2007 ; Renaud, 2004). Cependant, il est fortement déconseillé de l’utiliser chez le chat en raison de sa forte toxicité chez cet animal. Les HE employées contre les parasites externes sont les HE de thym, de cannelle de Ceylan, de citronnelle, de giroflier, de lavande aspic, de menthe poivrée, de litsée citronnée, de tea tree et de baume du Pérou. Il convient de les associer afin d’obtenir un effet synergique. Les HE s’utilisent pures en spoton ou diluées en mélange à pulvériser sur l’animal avant la période à risque ou une fois par semaine (May, 2014). Le mélange doit être réalisé à des concentrations de 10 à 20% dans un excipient huileux, ou à une concentration de 5% dans de l’eau. Il convient de renouveler régulièrement les applications (Grosjean, 1993). Les HE utilisées comme répulsifs ou insecticides sont les HE de citronnelle, d’eucalyptus citronné, de géranium rosat, de lavande, de cannelle de Ceylan et de giroflier (Grosjean, 1993).

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De nombreuses HE présentent une activité antifongique. C’est le cas de l’HE d’origan, de thym à thymol, de cannelle de Ceylan, de giroflier, de sarriette, de serpolet, de palmarosa, de géranium rosat, de lavande aspic, d’eucalyptus globuleux ou encore de baume du Pérou (Dudok van Heel, 2001 ; Kalemba et Kunicka, 2003). Ces HE s’utilisent en usage local, diluées dans de l’huile d’olive ou d’amande douce. Le traitement est de plusieurs semaines. En adjuvant de l’aromathérapie, un traitement oral par de la bardane, de l’échinacée, antimycosiques, de la propolis et de la spiruline qui sont riches en vitamines et oligoéléments, peut s’avérer utile (May, 2014). 2.3.3.4. Troubles dermatologiques et cutanés Les traitements se font soit par voie générale, soit par voie locale. Par voie générale : Par cette voie, on utilise : - la bardane employée pour ses propriétés antiprurigineuses, antiinflammatoires, antiseptiques et séborégulatrices, - la pensée sauvage, une plante émolliente, qui contient des dérivés salicylés anti-inflammatoires, des tanins antiviraux et astringents, des flavonoïdes draineurs cutanés, - la fumeterre utilisée pour son action anti-prurigineuse, antihistaminique, anti-infectieuse, aspect important du fait que les animaux ont souvent tendance à se gratter ce qui peut entrainer une infection, - les plantains utilisés pour leurs activités antihistaminiques, antibactériennes, antivirales, anti-inflammatoires et cicatrisante, - l’ortie est utilisée pour ses vertus cicatrisants, anti-inflammatoires, antalgiques et anti-allergiques (Bernadet, 2007 ; May, 2014). Par voie locale : On peut citer : - le souci des jardins, très fréquemment utilisé, en raison de ses activités cicatrisantes, antiprurigineuses, décongestionnantes, anti-

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inflammatoires. Il est employé seul en TM alcoolique, ou en huile pour véhiculer les HE., - les autres plantes utilisées sont l’hydrocotyle (cicatrisant), l’hamamélis (hémostatique et cicatrisant), la propolis (cicatrisante, désinfectante et antalgique), et l’aloès (cicatrisant et hydratant) (Bernadet, 2007 ; May, 2014). Concernant l’utilisation des HE, elles seront toujours associées à des huiles végétales car elles sont dermocaustiques. L’HE de lavande aspic est cicatrisante, antalgique, antimicrobienne, et s’utilise sur toutes les peaux, même brulées et/ou irritées. L’HE de laurier noble est indiquée dans le traitement des plaies gangréneuses et les nécroses en raison de son action anti-infectieuse. L’HE de géranium rosat est utilisée pour ses propriétés anti-infectieuses, antifongiques, antalgiques, astringentes, calmantes et répulsives contre les insectes. L’HE de palmarosa est également un excellent répulsif, mais elle est aussi anti-infectieuse et décongestionnante ; ce qui fait qu’elle est indiquée dans le traitement des otites à Malassezia. Les autres HE, utilisées dans les affections cutanées, sont les HE d’hélichryse italienne, anti-inflammatoire, antalgique et cicatrisante, de menthe poivrée, de romarin, de sauge officinale, de baume du Pérou (May, 2014). 2.3.3.5. Pathologies oculaires Dans un premier temps, le traitement consiste à un nettoyage des yeux avec une compresse imbibée d’infusion de souci, d’euphraise, de bleuet, de plantain (majeur et lancéolé) ou de mélilot. Ces plantes possèdent des propriétés cicatrisantes, anti-inflammatoires, améliorent la vision et accélèrent la régénération cellulaire. Puis, dans un deuxième temps, on instille un collyre avec une TM diluée au 1/100ème d’une de ces plantes (Fougère et Wynn, 2007).

2.3.3.6. Pathologies respiratoires Dans le traitement d’infections respiratoires aigües, on utilisera plutôt des HE anti-infectieuses, expectorantes et fluidifiantes si l’animal présente une toux 86


grasse, plutôt des HE antitussives et antispasmodiques si l’animal présente une toux sèche. Dans le traitement d’infections respiratoires chroniques, les HE employées sont des HE, à visée désinfectante et stimulante immunitaire, qui sont souvent utilisées en inhalation dans un espace clos (Labre, 2012).  Toux aiguë et chronique Les plantes expectorantes, antitussives et anti-inflammatoires seront principalement utilisées. C’est le cas de la réglisse qui a un effet cortisone-like, immunomodulatrice, antibactérienne et antivirale (Delbecque et Heitz, 2007). On utilise également le pin sylvestre. Le plantain lancéolé est lui surtout utilisé dans les allergies pour son action émolliente, antihistaminique et antispasmodique, notamment dans le traitement des rhinites allergiques, du coryza et de la bronchiolite allergique (May, 2014). En aromathérapie, les HE employées sont les HE d’eucalyptus radié (antitussive, anticatarrhale et anti-infectieuse), d’hysope officinale couchée (toux asthmatiforme, spasmes bronchiques), d’inule odorante (mucolytique et fluidifiant respiratoire majeur), de niaouli (expectorant, antiviral, immunostimulant) et de pin sylvestre (décongestionnant, anti-inflammatoire).  Spasmes bronchiques et emphysème Les plantes employées sont le tussilage, le lierre terrestre, le plantain lancéolé, l’aunée ou encore l’hysope. En aromathérapie, on utilise l’estragon, le romarin, le thym à thymol, le serpolet et l’eucalyptus globuleux (Dudok van Heel, 2001). 2.3.3.7. Pathologie articulaire : Arthrose L’arthrose est un phénomène dégénératif et inflammatoire qui touche les articulations. Cette affection est particulièrement invalidante et douloureuse. Elle touche surtout les animaux âgés, obèses, les chiens sportifs, les chevaux de compétition et peut survenir après un accident. L’animal a du mal à se lever, à se déplacer, à grimper (chat) et elle peut conduire à des boiteries. La plante comme l’harpagophyton a des propriétés anti-inflammatoires type anti-COX2 (cyclooxygénase 2), inhibant ainsi la libération d’interleukines proinflammatoires et la sécrétion de prostaglandines et de monoxyde d’azote (NO). On utilise également le cassis, ayant aussi un effet inhibiteur des COX, anti-élastase, anti-hyaluronidase, anti-collagénase et chondroprotecteur (Galibert, 2014). 87


D’autres plantes possèdent des propriétés antalgiques sur l’articulation douloureuse. La reine des prés et le saule contiennent du salicoside, métabolisé par la suite en acide salicylique, « aspirine naturelle » avec beaucoup moins d’effets indésirables que l’aspirine d’origine chimique. Par contre, elles sont contre-indiquées en cas de troubles de la coagulation. Le curcuma est doué de propriétés anti-inflammatoire, antalgique par inhibition des cytokines proinflammatoire et une action anti-COX, et chondroprotecteur (Bernadet, 2007 ; May, 2014). Par ailleurs, les plantes dites réparatrices sont incontournables dans le traitement de l’arthrose. En effet, elles régénèrent le cartilage, et elles sont sources du silicium qui permet de reconstruire le collagène via la membrane extracellulaire au niveau de l’os et du cartilage. C’est le cas de la prêle des champs riche en silice, de l’ortie dont les parties aériennes sont riches en minéraux et en vitamines, et de la padine, algue brune, qui augmente la synthèse du collagène, des glycosaminoglycanes de l’os, du cartilage et du tissu conjonctif (Fleurentin, Hayon et Pelt, 2008). En outre, les plantes à effets métaboliques et endocriniens peuvent être associées dans le traitement de l’arthrose (olivier, sauge sclarée, houblon, ginseng), tout comme les plantes d’effets anti-inflammatoires (marronnier d’Inde, ail, petit houx, chrysanthelle) (May, 2014). En ce qui concerne l’aromathérapie, on emploiera des HE aux propriétés antiinflammatoires comme l’HE d’eucalyptus citronné, de gaulthérie couchée, de lavande, de genévrier, et des HE antalgiques comme l’HE de menthe poivrée en massage local, de laurier noble et de giroflier. Ces HE s’utilisent en mélange à proportions égales, idéalement dans de l’huile végétale de millepertuis possèdant une action anti-inflammatoire et calmante (Baudoux et Debauche, 2012 ; May, 2014).

2.3.3.8. Troubles cardiaques L’aubépine est utilisée sous forme de macérat ou d’extrait de sommités fleuries pour stimuler un cœur fatigué en raison de ses effets inotrope positif et chronotrope négatif. L’utilisation de bourgeons permet une action plus 88


puissante, anticoagulante et antisclérosante (Institut européen des Substances Végétales, 2004-2013). L’olivier est l’ « inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) des plantes ». Il module l’enzyme de conversion et permet d’agir sur la tension artérielle, la vasodilatation et les thromboses. De plus, il améliore la glycolyse et la sensibilité à l’insuline ; ce qui s’avère très intéressant pour les animaux présentant également un diabète insulinodépendant (May, 2014). En association avec les deux plantes précédentes, le curcuma est employé pour ses propriétés antioxydantes et vasoprotectrices ainsi que l’orthosiphon pour son action diurétique. En aromathérapie, l’HE de camphrier est indiquée dans la défaillance cardiaque et la syncope, en massage ou par voie orale. En complément de la phytothérapie, les HE de lavande officinale, d’ylang-ylang ou de marjolaine sont employées pour leurs effets sédatifs et sympatholytiques (May, 2014). 2.3.3.9. Troubles vasculaires Les principales affections vasculaires vétérinaires sont les mêmes que chez les hommes : hypertension artérielle, déficits cérébraux, AVC, infarctus du myocarde… (AEENVN, 2013) Dans les traitements, le ginkgo possède une action vasodilatatrice, antiinflammatoire, anti-agrégante par inhibition des « platelet activating factor » et antisclérosante. Il est indiqué dans les déficits cérébraux, la perte de cognition, d’audition, du flair, de la vision, chez les animaux dépressifs. Il est contreindiqué en cas d’hémophilie ou avant une intervention chirurgicale. La petite pervenche est utilisée dans les troubles circulatoires cérébraux et l’hypertension en raison de son action anti-hypertensive cérébrale par inhibition des récepteurs α-adrénergiques (Institut européen des Substances Végétales, 2004-2013 ; May, 2014) Le petit houx, l’hamamélis, la vigne rouge, les HE de cyprès et de citron sont indiquées pour leurs propriétés vitaminiques P et veinotonique. En présence d’œdèmes postopératoires et des membres, on peut ajouter des plantes aux propriétés diurétiques comme le pissenlit, l’orthosiphon ou la piloselle, du mélilot, anti-œdémateux. Le marronnier d’Inde est surtout employé pour traiter les hémorroïdes de par son action veinotonique et anti-inflammatoire, 89


et la grande camomille pour traiter les migraines d’origine vasculaire en association avec le ginkgo et la petite pervenche (May, 2014). 2.3.3.10. Pathologies de la sphère urinaire et génitale  Affections des reins et de la vessie Ces affections se traduisent par des cystites, des calculs rénaux notamment à struvites chez le chien et le chat, une insuffisance rénale aigüe ou chronique, une néphrite. Lors de ces affections, il faut toujours vérifier que l’animal s’hydrate de manière suffisante (AEENVN, 2013). Parmi les plantes qui agissent au niveau de la sphère urinaire, il y a les plantes diurétiques comme l’orthosiphon qui est un diurétique puissant, avec une activité proche du furosémide mais sans effet sur le métabolisme du potassium ; ce qui présente un intérêt non négligeable chez les animaux âgés. Le desmodium y est souvent associé pour une action synergique et pour sa propriété à protéger le parenchyme rénal. Le tribulus est surtout employé en cas de lithiases urinaires, car il est diurétique et très riche en minéraux. Les autres plantes utilisées sont le ginkgo (effet proche des IEC), la reine des prés, le bouleau, le frêne et le pissenlit. L’HE de genévrier est employée en massage sur la vessie ou en EPS pour son action anti-lithiasique (Dudok van Heel, 2001 ; May, 2014). En cas de cystites, la phytothérapie est utile en adjuvant aux antibiotiques, pour une action plus puissante et plus complète, après examen bactériologique et antibiogramme. La canneberge est indiquée dans le traitement des cystites pour son effet anti-biofilm qui permet de décoller les bactéries de la paroi de la vessie, antioxydant et acidifiant urinaire. La piloselle et la busserole sont également indiquées pour leur action antiseptique urinaire et diurétique (Carson, Hammer et Riley, 1999 ; May, 2014).

 Affections de la prostate Ces affections sont rares chez le chat, mais beaucoup plus fréquentes chez le chien. La plus fréquente est l’hyperplasie bénigne de la prostate, due à des facteurs hormonaux comme la dihydrotestostérone (DHT), et des facteurs de 90


croissance. Elle se traduit par des difficultés de déféquer chez le chien, souvent associée à une hématurie (AEENVN, 2013). La racine de grande ortie est indiquée pour son action antiproliférative, antiinflammatoire, décongestionnante et immunomodulatrice, et le gattilier pour son activité anti-prolactine, antiFSH, anti-LH et anti-DHT. Le houblon et l’huile de pépins de courge sont intéressants en raison de leur action anti-androgène par inhibition de la 5α-réductase. Enfin, l’HE de cyprès peut aussi être indiquée car elle possède une activité œstrogénique (May, 2014).  Endométrites Les plantes utilisées dans le traitement des endométrites (inflammations de l’endomètre) sont le calendula, l’alchémille, l’achillée millefeuille et l’aunée, en complément des HE qui sont beaucoup plus efficaces. Les HE de palmarosa et de thym sautéroïde ont une action anti-infectieuse et utérotonique, l’HE de sauge sclarée stimule la sécrétion d’œstrogènes, et les HE à cétones (armoise, romarin) et à verbénone ont des propriétés mucolytiques (Fougère et Wynn, 2007).  Troubles de la lactation et des mammites Pour stimuler la lactation, les plantes indiquées sont l’anis vert, le cumin, le fenouil, le houblon, le lamier blanc ou encore l’ortie. Pour l’inhiber, on utilise l’artichaut, le cerfeuil, la menthe poivrée ou la pimprenelle (Delbecque et Heitz, 2007). Pour les mammites (inflammations de glande mammaire), l’emploi d’HE est justifié en raison de leur action anti-infectieuse importante. La phytothérapie représente un complément intéressant notamment pour le drainage de l’organisme. Les HE utilisées sont les HE à phénols majoritaires (giroflier, origan, thym à thymol, sarriette, ajowan, cannellier de Ceylan), mais des précautions sont nécessaires pour leur emploi en raison de leur toxicité cutanée, les HE à alcools (action antivirale) qui sont mieux tolérées (tea-tree, palmarosa, thym à géraniol), les HE anti-inflammatoires et antalgiques (eucalyptus citronné, citronnelle), les HE décongestionnantes (cyprès, pin sylvestre) et les HE qui stimulent les fonctions immunitaires (HE à phénols et à alcools) (Dudok van Heel, 2001). 91


Ces HE sont administrées par massage ou par voie orale s’il y a des signes généraux associés.  Troubles de l’appareil génital mâle Chez les mâles ayant une libido trop importante (satyriasis, fréquent chez le chien), on utilise des plantes androgéno-frénatrices telles gattilier, houblon, ortie, palmier de Floride, huile de pépins de courge (May, 2014). A l’inverse, chez les mâles sujets à une baisse de libido, on utilise des plantes androgénomimétiques pour stimuler leur instinct sexuel. Le tribulus est indiqué comme stimulant sexuel, en cas d’oligospermie ou comme stimulant musculaire chez un animal sportif. Le ginseng est employé comme stimulant général, antiasthénique, le maca comme tonifiant, anabolisant musculaire et aphrodisiaque (Labre, 2007). 2.3.3.11. Troubles du comportement Les chats et les chiens peuvent se montrer anxieux, stressés, voire déprimés, suite à un évènement particulier comme le changement de maison, de propriétaire, un transport, suite à une hospitalisation, à un décès ou lors de la puberté (Dramard, 2007). Les plantes utilisées en cas d’anxiété, lorsque l’animal est craintif ou au contraire trop agité, sont des plantes aux propriétés sédatives et anxiolytiques. L’aubépine est surtout utilisée chez le jeune animal encore instable, pendant le dressage, et souvent en association avec la mélisse qui possède, en plus, la propriété d’améliorer les performances physiques, non négligeable avant une compétition chez les animaux sportifs. La passiflore est très utile pour la récupération sportive. Elle possède en effet une action myorelaxante et antispasmodique. Les autres plantes indiquées dans l’anxiété sont l’eschscholtzia et la valériane. Chez les animaux dépressifs, on utilisera plutôt le griffonia qui contient des précurseurs de la sérotonine et le millepertuis qui a un effet GABAergique, inhibiteur des monoamines et inhibiteur de la monoamine oxydase. En cas de stress, il faut bien distinguer s’il s’agit d’un stress normal ou d’un stress pathologique qui dure, s’installe et induit une anxiété permanente. Le ginseng comme le rhodiola sont très utiles en cas de stress et stimulent les 92


capacités physiques et intellectuelles. La réglisse augmente la sécrétion de cortisol et le cassis module la sécrétion des corticosurrénales (Schwartz, 2005 ; May, 2014). 2.4. Acupuncture En acupuncture, le thérapeute doit connaitre les points clefs et leurs indications afin de libérer les stockages énergétiques engendrant le trouble rencontré par l’animal. Il utilisera pour cela des aiguilles de plusieurs tailles, adaptées à la pratique de l’acupuncture. 2.4.1. Démarche diagnostique (Zeppa, 2013) Le diagnostic en médecine traditionnelle chinoise (MTC) suit des règles précises et chaque étape doit être respectée pour aboutir au traitement. Le praticien doit d’abord examiner rigoureusement le patient puis analyser les signes et les symptômes qu’il a observé, le diagnostic étant la synthèse de l’examen et de l’analyse. Une fois le syndrome pathologique défini, la méthode et la technique de traitement peuvent être choisies. Les étapes du diagnostic et du traitement sont les suivantes : - Les 4 temps de l’examen clinique - Les 8 règles diagnostiques - Les 7 méthodes diagnostiques - Le diagnostic étiologique - Le principe de traitement - Les 8 méthodes de traitement - Le traitement  Les 4 temps de l’examen clinique :  Observation et inspection : Le praticien s’intéresse à l’allure, au comportement et aux mouvements du patient. Le corps est considéré dans sa globalité aussi bien que dans le moindre détail. Les yeux, les muqueuses, le pelage, les phanères, etc. seront observés.

 Palpation :

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C’est une étape fondamentale de l’examen clinique. On apprécie la température, la consistance et le degré d’humidité des différentes parties du corps. Il existe de nombreux points en relation directe avec les organes internes. Une grande particularité en MTC est la palpation des « pouls » qui renseignent sur la force, la vitesse, le rythme, la tension, l’amplitude, la profondeur et la texture. Ces pouls se prennent au niveau de l’artère fémorale bilatérale avec 3 doigts sur chaque artère (gauche et droite). La perception de toutes ces nuances demande beaucoup de pratique et d’apprentissage.  Audition et olfaction : L’odeur renseigne énormément sur l’état interne de l’animal. De plus, l’écoute des bruits à l’intérieur du corps donne aussi des informations très importantes.  Interrogatoire : C’est l’équivalent de l’anamnèse en médecine moderne mais en plus détaillé, principalement en ce qui concerne les modalités d’apparition, d’amélioration et d’aggravation des symptômes. Les réponses obtenues durant l’interrogatoire sont souvent subjectives et le praticien doit se fonder sur la compréhension qu’il a du discours du propriétaire.  Les 8 règles diagnostiques (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2003) Cette étape permet de définir si les symptômes observés pendant les 4 temps sont de type « yin » ou de type « yang ». Il s’agit d’une classification des symptômes pour faciliter le raisonnement. On va ainsi définir la localisation, la nature et l’état du syndrome (tableau V). Tableau V : Les 8 règles diagnostiques en MTC (Zeppa, 2013) Type Localisation Nature Etat

Yin Interne Froid Vide

Yang Externe Chaleur Plénitude

La localisation (Interne-Externe) : 94


Le déséquilibre énergétique peut avoir 3 localisations : l’externe, l’interne et les méridiens. Le tableau VI regroupe les informations caractéristiques à prendre en compte pour interpréter le déséquilibre. Tableau VI : Récapitulatif des localisations des syndromes de MTC (Zeppa, 2013) Localisation

Etiologie

Symptômes

Externe Peau, tissu conjonctif sous cutané, muscles Facteur pathogène, extérieur

Méridiens Méridiens, articulations

Interne Organes, os

Obstruction

Surmenage, aggravation d’un agent externe, pénétration directe d’un agent externe, atteinte directe d’un viscère, causes émotionnelles Fièvre, évolution En fonction Fièvre variable, apparition rapide du ou des ancienne, évolution lente méridiens atteints

La Nature (Froid-Chaleur) : Les principaux signes pour différencier la nature du syndrome sont : -

Crainte du froid ou de la chaleur Sensation de froid ou de chaleur Envie de boisson froide ou chaude ainsi que l’intensité de la soif Langue rouge = chaleur, langue bleutée = froid

La chaleur se manifeste par la rougeur, la chaleur et l’agitation. Le froid se manifeste par la pâleur, le froid et le ralentissement. L’Etat (Vide-Plénitude) : La plénitude est la conséquence d’une attaque de Qi pathogène externe, d’une stagnation ou d’une exacerbation d’une Energie interne anormale.

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Le vide est la conséquence d’une atteinte du Qi correct. Cette atteinte peut être innée ou acquise. Il concerne le Qi, le sang, les liquides organiques, le Yin ou le Yang. Le « Vide de Qi » se traduit par de la fatigue, un pouls faible, une pâleur des muqueuses et les principaux organes concernés sont le rein, le poumon et la rate. Lors du « Vide de Sang » les muqueuses seront encore plus pâles avec une sécheresse intense de celle-ci et de la peau qui est sensible avec du prurit. On remarque une agitation, des spasmes, des crampes et des tremblements. Les organes concernés sont le foie, la rate et le cœur. Lors du « Vide des Liquides Organiques » : on remarque une sécheresse et une envie de boire. Il peut faire suite à un manque d’eau ou à une perte anormale de liquides organiques (vomissement, diarrhée). Enfin le « Vide de Yin » et le « Vide de Yang » correspondent souvent à des pathologies lourdes. Dans le « Vide de Yin », on retrouve les signes du « Vide de Sang » et du « Vide des Liquides Organiques » avec aggravation et association des symptômes de Chaleur. Dans le « Vide de Yang », on retrouve les signes du « Vide de Qi » avec aggravation et association des symptômes de Froid. Le Yin et le Yang : Ils synthétisent les autres notions vues précédemment. Le Yin représente aussi l’immobilité, le calme, la descente et la matière ; alors que le Yang c’est le mouvement, l’agitation, la montée et la fonction. A la fin de l’étape des 8 règles, on peut déterminer si il y a du Vide ou de la Plénitude, si il y de la Chaleur ou du Froid, etc. Mais on ne peut pas encore définir quels organes, quelles couches ou encore quels méridiens sont atteints (étape suivante).  Les 7 méthodes diagnostiques (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2003) Par ces méthodes, le diagnostic est affiné pour aboutir au syndrome. Le syndrome étant la synthèse pathologique des signes et symptômes selon la nature, l’état du vital et l’état du facteur pathogène, la localisation et l’étiologie à un moment donné. Ces méthodes exigent de longs développements afin de pouvoir suivre le raisonnement. Nous simplifierons en donnant les points que ces méthodes cherchent à préciser. 96


- S’il y a pénétration d’un facteur pathogène externe (Vent, Froid, Chaleur, Humidité, Sécheresse) il s’agit d’une situation de Plénitude. - Si un état d’insuffisance (Vide) est en cause, le Vide concerne le Qi, le Sang, le Yang ou le Yin. - Si un état de stagnation est présent, cette stagnation va concerner le Qi, le Sang ou les Mucosités. - Si un ou des organe(s) sont atteints, on rencontrera une altération des fonctions assurées par ces organes. - Si un ou des méridien(s) sont affectés, il y aura une atteinte lésionnelle ou fonctionnelle des structures parcourues par ces méridiens  Diagnostic étiologique (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2003) Pour permettre la guérison complète et prévenir les récidives, il est important d’identifier les causes des syndromes afin de les éliminer si possible. La MTC classe ces causes en 3 grandes familles. Causes externes : Il s’agit de facteurs climatiques, au nombre de 6 : Vent, Froid, Chaleur, Feu, Humidité et Sécheresse. Ces facteurs peuvent se combiner, en particulier le Vent qui est souvent un vecteur des autres. Causes internes : Elles correspondent aux émotions, au nombre de 7 : colère, joie, soucis, mélancolie, tristesse, peur et frayeur. Cette classification est difficilement applicable à l’animal, mais certains troubles du comportement peuvent être reliés à un organe et si cet organe est traité, le trouble disparaîtra. Causes ni interne, ni externe : Cette appellation regroupe de nombreuses étiologies très différentes : alimentation, traumatismes, surmenage, parasitoses, intoxications, facteurs héréditaires, etc.  Principe de traitement : Le principe de traitement découle directement du diagnostic. On va chercher à rafraîchir la Chaleur, on fait circuler ce qui stagne, on chasse les agressions externes, on calme l’Esprit, on tonifie le Vide, etc. Ce principe de traitement va permettre de choisir précisément la méthode qui va être utilisée. 97


 Les 8 méthodes de traitement Les 3 méthodes de tonification - « Tonification » : cette technique est adaptée pour rétablir l’énergie vitale déficiente. Cette déficience doit souvent être corrigée car elle est à l’origine de la plupart des maladies. Des techniques de manipulation d’aiguille sont spécifiquement adaptées pour cela. - « Calorification » : Elle permet de restaurer le Yang, de chasser le Froid et l’Humidité. En acupuncture elle consiste à chauffer les points soit directement, soit par l’intermédiaire des aiguilles sur lesquelles on dispose un moxa. - « Harmonisation » : Certaines pathologies sont la conséquence d’un dysfonctionnement entre différents composants de l’organisme. Le traitement consiste alors à rétablir cette harmonie. Les 5 méthodes de dispersion : - « Dispersion » : on cherche à expulser un facteur pathogène comme: l’énergie climatique, la stagnation, la production pathogène interne. - « Réfrigération » : Elle permet d’éliminer un excès de Chaleur d’origine externe (énergie climatique) ou interne (émotion, stagnation). La réfrigération peut être obtenue par des manipulations particulières d’aiguilles qui sont souvent difficiles à appliquer chez l’animal car elles entrainent des sensations désagréables. - « Sudorification » : Elle est utilisée pour expulser une énergie externe agressive comme le Froid, le Vent ou la Chaleur. - « Purgation » : Elle sert à éliminer de la Chaleur, du Froid ou des liquides bloqués à l’intérieur du corps, surtout lorsqu’ils sont localisés dans les intestins. C’est une méthode peu utilisée en médecine vétérinaire. - « Vomification » : elle est très peu utilisée du fait de son caractère très désagréable. Elle permet toutefois de se libérer des accumulations de nourriture dans l’estomac ou de mucosités.  Le traitement : La poncture ou la moxibustion de certains points du corps permet une réaction qui mène à la guérison. Ce sont les étapes précédentes de la démarche diagnostique et thérapeutique qui permettent de choisir les points et la façon de les solliciter. La dextérité de l’acupuncteur est un facteur important de la 98


réussite du traitement. L’acupuncture peut être accompagnée d’autres méthodes de la MTC comme les massages, la diététique ou la pharmacopée chinoise ou d’autres méthodes de la MC. 2.4.2. Les examens complémentaires Dans la MTC pure, il n’y a pas de recours aux examens complémentaires. En effet, le praticien doit travailler son ressenti pour pouvoir émettre un diagnostic en s’appuyant sur les pouls, les chaleurs, les odeurs, etc. Toutefois, au sein de l’application actuelle de la MTC dans la plupart des structures, les examens complémentaires sont très souvent utilisés. La radiographie, l’échographie, les examens biochimiques vont permettre d’infirmer ou de confirmer la suspicion diagnostic avant la mise en place d’un protocole thérapeutique adapté. 2.4.3. Les domaines d’application (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2003) Dans le premier livre connu traitant de l’acupuncture, « l’Axe Spirituel » (le « Ling Shu »), datant de plus de deux mille ans, il y est dit que l’acupuncture peut tout soigner, tout dépend de la compétence de l’acupuncteur. Il est donc impossible d’être exhaustif et il semble plus judicieux de donner des exemples de traitements par acupuncture dans différents grands domaines, en essayant de décrire les modes de raisonnements, le diagnostic posé en MTC et le choix des points. 2.4.3.1. Troubles locomoteurs Au sein de ces troubles, la logique du choix des points d’acupuncture est assez simple ; il existe même des « recettes » que la pratique ancestrale a validées depuis des siècles et qui donnent de très bons résultats. C’est un domaine dans lequel les pratiques d’acupuncture sont bien développées, car les troubles locomoteurs représentent le motif de consultation principal dans cette médecine (De Ponnat, 2002)  Les Syndromes BI = « obstruction douloureuse » (Zeppa, 2013) Ce sont les troubles locomoteurs les plus fréquents. Ils concernent pratiquement toutes les affections locomotrices dont l’origine n’est pas neurologique, c’est-à-dire les lésions traumatiques, l’arthrose, l’arthrite, les tendinites, etc. Ces syndromes font intervenir plusieurs étiologies propres à la 99


MTC. La conjonction de facteurs externes, facteurs internes et leurs actions sur les méridiens se rencontre dans de nombreuses pathologies. Le syndrome BI signifie que la circulation dans un ou des méridiens est entravée. Le blocage de la circulation de l’Energie ou du Sang est la cause de la douleur. Dans un méridien, la stagnation peut être la conséquence de l’obstruction par un obstacle ou d’une insuffisance du flux d’Energie. Les obstacles sont de trois natures : - Un facteur pathogène externe qui pénètre dans un méridien - Un dépôt de mucosités - Une accumulation d’Energie ou de Sang (un hématome par exemple) suite à un traumatisme. Ces trois situations correspondent à des pathologies de Plénitude qu’il faut traiter par la dispersion. La deuxième cause de stagnation est l’insuffisance du flux d’Energie (Vide de Qi) ou de Sang (Vide de Sang) dans le méridien. L’origine de cette insuffisance est un dysfonctionnement d’un organe interne. Le foie et le rein sont les plus souvent incriminés dans les troubles locomoteurs car le premier est en relation avec les tendons et la contraction musculaire et le second avec les os. Dans ces situations, il faut tonifier le Qi ou le Sang et les organes en déficience. Le syndrome BI est souvent la résultante des deux composantes, une plénitude externe et un vide interne. C’est le Vide interne qui permet à un facteur pathogène externe de pénétrer dans un méridien ou aux mucosités de se déposer. Le traitement doit considérer plusieurs aspects : - Le traitement de la douleur par des points généraux, régionaux et locaux - Le traitement du syndrome interne - L’élimination des facteurs pathogènes externes. Pour le traitement de la douleur (Zeppa, 2013 ; De Ponnat, 2002) Certains points permettent de faire circuler le Qi et le Sang dans tout le corps ou dans une grande partie du corps. L’association GI 4 – F3 est très efficace dans tous les phénomènes douloureux, IG3-V62 permet de libérer l’ensemble du rachis. 100


Certains points vont traiter plus particulièrement une partie du corps. Par exemple, V40 cible les lombaires, VB21 les membres antérieurs ou encore IG3 l’encolure dans sa partie dorsale. Pour le traitement des syndromes internes (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2013) Le traitement de la stagnation de Qi ou de Sang est le même que le traitement de la douleur car la douleur est l’expression de cette stagnation. Pour traiter le Vide de Qi et de Sang, Est36-Rte6 renforce le couple RateEstomac, VC12 qui stimule le couple Rate-Estomac qui sont les principaux organes de production du Qi et du Sang et enfin, V15-V17-V18-V20-V23 association qui est un puissant stimulant du Sang. Pour lutter contre le dépôt de mucosités au niveau du méridien on ciblera Est40 qui est le point principal d’élimination des mucosités, VC12 qui stimule les fonctions de la rate et de l’estomac (la déficience de ces deux organes est la principale cause de formation de mucosités) et Rte 9 qui est le grand point de gestion de l’Humidité qui est à l’origine de la formation de mucosités. Pour traiter le Vide du foie et du rein, VG4 mobilise l’Energie et renforce le rein et V18 qui tonifie le foie. Pour l’élimination des facteurs pathogènes externes (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2013) VG14, GI11 et GI4 sont les points incontournables, car ils permettent au Qi et au Sang de mieux circuler et protègent la peau et les muqueuses de l’attaque des pathogènes.  La dysplasie coxo-fémorale : L’acupuncture permet d’obtenir de très bons résultats dans le traitement de la douleur consécutive à la dysplasie coxo-fémorale, quel que soit son stade et quel que soit le degré d’évolution. Le diagnostic en MTC est tel que l’origine de cette pathologie serait la résultante de tensions tendino-musculaire qui conduirait à la déformation osseuse. Dans les points conseillés pour cette pathologie, il y a des points distaux, GI4 et F3, un point régional VG2 bis et des points locaux, VB29, VB30 et Est 31. Il faut généralement 3 à 4 séances pour obtenir un résultat très satisfaisant et durable. 101


 La dysplasie du coude : Il faut suivre le même protocole que la dysplasie coxo-fémorale mais en utilisant les points locaux GI 11, TR10 et MC3. 2.4.3.2. Troubles neurologiques (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2013 ; Maccioca, 1989; Demontoy, 1986) Il sera abordé ici l’intérêt de la prise en charge en acupuncture dans deux pathologies courantes.  La hernie discale : L’indication de l’acupuncture dans cette pathologie dépend de son stade. - Stade 1 : refus de sauter et de monter, baisse d’activité, douleur locale - Stade 2 : démarche anormale, déficit proprioceptif, parésie - Stade 3 : paralysie, impossibilité de se lever, conservation de la sensibilité à la douleur - Stade 4 : paralysie flasque, perte de la sensibilité à la douleur. Les stades 3 et 4 relève plus du traitement chirurgical que de l’acupuncture qui aura un intérêt dans la phase post-chirurgicale. Toutefois, il est possible de tenter si l’animal ne peut subir d’intervention chirurgicale (âge, état de santé, moyens financiers, etc.). L’acupuncture reste plus efficace en stade 1 et 2. Les points suivants seront ciblés (n’utiliser qu’un point lorsque deux ont la même indication): - IG3 et V62 : ils « ouvrent » le rachis et préparent le travail des autres points - VG2bis et VG14 : ils potentialisent l’effet des deux premiers - V23 et R3 : la cause des hernies discale est souvent un Vide de Rein, ces points seront utiles pour rétablir l’équilibre du rein. Ils sont utilisés pour éviter les récidives. - V40 et V60 : actions anti-inflammatoire - VC4 et VC6 : avec moxibustion, ils tonifient le Qi  Crises convulsives : C’est dans le cas de l’épilepsie que l’acupuncture a le plus fait ses preuves au sein des crises convulsives. Cela permet de réduire la fréquence des crises et

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parfois d’obtenir une rémission totale. En diagnostic de MTC, les crises convulsives sont dues à du Vent dans l’organisme. Les points choisis ont une utilité dans la lutte contre ce Vent : -

F3 en transfixion : faire circuler le Qi du Foie et apaiser le Vent du foie VG20 : il calme l’Esprit pour calmer la crise en cours GI4 : rétablir la circulation du Qi et du Sang Est 40 : lutter contre les mucosités si elles sont la cause de ses crises.

2.4.3.3. Troubles urinaires (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2013 ; Maccioca, 1989 ; Demontoy, 1986) Deux pathologies courantes seront concernées ; toutefois l’acupuncture seule ne suffit pas toujours à obtenir la guérison.  Maladies du bas appareil urinaire : En MTC, elles sont appelées « syndrome Lin » (= syndrome de miction douloureuse). Il faut d’abord trouver la cause de l’apparition de ce syndrome. La MTC lui trouve principalement 3 étiologies : - La chaleur : surtout responsable des maladies du bas appareil urinaire félin. Les symptômes apparaissent suite à la Chaleur dans la vessie et donne les caractéristiques suivantes ; urines foncées et odorantes, hématurie et Pollakiurie. - L’Humidité : les symptômes sont souvent plus discret, urines troubles, urolithiases, pollakiurie et stangurie, mais le traitement est souvent plus long - Le Vide : il est souvent sous-jacent à de nombreuses pathologies de l’organisme ou d’un organe. Ces diverses étiologies peuvent s’associer et se préciser ; ce qui donne de multiples combinaisons possibles de l’origine réelle du syndrome. Les points classiquement utilisés sont : -

V28 et VC3 : pour restaurer la fonction d’un organe V22 : pour rétablir la circulation des fluides V28 et VC3 : en cas d’affection de la vessie, pour apaiser la Chaleur V40 : clarifie la chaleur au niveau de la vessie Rte 9 : pour éliminer l’humidité 103


- Rte6 : pour rétablir une rate possiblement défectueuse qui entraine un excès d’humidité - Rte6-Est36 : pour tonifier le Qi  Incontinence urinaire : La principale cause est le Vide de Qi du rein et une perte de tonus vésical. Les organes à tonifier sont donc le rein, la vessie et la rate qui est génératrice de Qi. - V28 et VC3 : points de stimulation de la vessie - VG2bis : utilisé en point local il a une action sur le renforcement des sphincters - V23 et R3 : pour tonifier le rein - VC6 : pour stimuler la production de Qi 2.4.3.4. Troubles digestifs (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2013 ; Maccioca, 1989 ; Demontoy, 1986) Les troubles digestifs concernent le transit intestinal avec les mouvements de Qi dans le tube digestif et la fonction digestive avec la transformation et l’assimilation des aliments.  Diarrhée : - Les diarrhées aiguës : En MTC, il s’agit de l’agression de l’intestin grêle par deux facteurs pathogènes externes : l’Humidité et la Chaleur. GI4 et GI11 : pour expulser les agents pathogènes externes, surtout la Chaleur Est25 : il aide dans les diarrhées par la tonification du gros intestin Est37 : il régule les mouvements de l’organe Est44 : il rafraîchit la Chaleur de l’estomac et de l’intestin Rte 9 : principal point pour éliminer l’Humidité - Diarrhées chroniques : Elles peuvent avoir 4 origines : une Chaleur Humide dans les intestins (selles liquides avec une forte odeur), un Vide de Qi de la rate (qui ne transforme alors plus les aliments, les selles sont alors molles mais pas liquides), une dysharmonie entre le foie et la rate (qui est agressée par une stagnation du Qi

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du foie, la diarrhée peut alors alterner avec la constipation) ou un Vide de Yang du rein (diarrhées peu odorantes). On va chercher à renforcer le couple Rate-Estomac et restaurer les mouvements du Gros Intestin, quelle que soit l’étiologie. - Est36 et Rte6 : pour tonifier la rate et l’estomac - V25, Est25 et Est37 : pour arrêter la diarrhée - V23 et VC6 : en cas de Vide de Yang du rein - GI4 : pour expulser une chaleur pathogène  Constipation : L’acupuncture se révèle d’un grand intérêt dans les constipations opiniâtres fonctionnelles. Plusieurs étiologies sont citées : - Vide de Qi du gros intestin qui résulte d’un Vide de Qi de la rate (selles d’aspect normal mais leur expulsion est difficile) - Chaleur dans le gros intestin (selles dures et sèches) - Stagnation du Qi du foie qui entrave le mouvement des autres organes (selles petites et moulées comme celles du mouton) Le traitement vise à rétablir le mouvement du gros intestin et traiter l’étiologie. -

Est25 : restaurer le transit intestinal Rte15 : aide à évacuer les selles Est36 : tonifie la rate et l’estomac GI4 et GI11 : tonification du gros intestin et induisent un mouvement de descente et expulse la chaleur - F3 et V18 : pour rétablir la circulation du Qi du foie  Vomissements : Les étiologies sont nombreuses, et il y a une inversion du sens de circulation du Qi de l’Estomac. Les principaux points pour rétablir cette circulation sont : - MC6 : capacité à faire descendre le Qi puissante - VC12 : stimulation des fonctions de l’estomac et participe au rétablissement de la circulation du Qi - Est36 : pour tonifier le Qi.

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2.4.3.5. Troubles respiratoires (Zeppa, 2013 ; Molinier, 2013 ; Maccioca, 1989 ; Demontoy, 1986) Le traitement de pathologies respiratoires est complexe, car il existe un grand nombre de syndromes de la MTC en relation avec ces affections. Par exemple, pour calmer la toux, les points d’acupunctures souvent utilisés sont les suivants : -

VC22 : point local de la gorge P7 : il restaure les mouvements du poumon P9 : tonification du poumon V13 : indiqué dans toutes les pathologies du poumon

Il faudra tout de même veiller à traiter la cause de la toux au niveau du poumon afin d’obtenir un résultat durable. 2.4.3.6. Troubles liés au vieillissement (Zeppa, 2013) Lorsque l’animal vieillit, en MTC on remarque plusieurs modifications : - Epuisement de l’énergie du rein, ce qui entraine une mauvaise gestion de l’eau, des dystrophies osseuses, une perte de contrôle des sphincters, une baisse de l’audition et de la cataracte. - Epuisement de l’énergie de la rate ce qui entraine de la fatigue, un amaigrissement et des saignements. - Une attaque pathogène externe par l’Humidité - La présence de glaires et de mucosités - Une accumulation de Sang - La présence de toxines Le traitement, mis en place chez un vieil animal subissant ces troubles, visera à tonifier le rein, la rate, dissoudre les mucosités, faire circuler le Sang et éliminer les toxines. Pour tonifier le rein : -

V23 : donne accès aux fonctions de l’organe R3 : rétablit les fonctions de l’organe VG4 : pour mobiliser l’Energie présente dans le rein VC6 : ce point mobilise toutes les Energies acquises ou innées.

Pour tonifier la rate : 106


- Est36 : il permet de rétablir le transport et la transformation des aliments en agissant sur la rate et sur l’estomac. Il mobilise l’Energie acquise pour élever le niveau d’énergie de l’individu. - Rte6 : action sur le foie, la rate et le rein, il permet d’agie sur l’Energie, le Sang et l’Eau. - V20 : donne accès aux fonctions de la rate - VC6 : mobilise l’Energie de la rate et du rein Dissoudre les mucosités : - Est40 : action sur les mucosités - Est36, Rte6 et VC12 : tonifie la transformation des aliments et favorise la dissolution des mucosités en actionnant la rate, l’estomac et les viscères digestifs. Faire circuler le Sang : - V17 : rétablir la circulation du Sang et « casser » les stases - Rte10 : fait circuler le Sang mais plus dans la partie basse du corps. Eliminer les toxines : - GI4 : il fait circuler l’Energie et le Sang et favorise l’élimination des facteurs pathogènes par la peau et les muqueuses digestives. Il est aussi utiliser pour calmer les douleurs. - VG14 : il renforce la superficie du corps et empêche les facteurs pathogènes externes de rentrer - GI11 : effet dispersant des facteurs pathogènes par les voies digestives. Dans ce chapitre, nous avons fait un tour des MNC appliquées selon les pathologies fréquemment rencontrées chez les carnivores domestiques. De nombreuses autres pathologies trouvent une solution au sein de ces médecines et la présentation faite n’est pas exhaustive. Il reste à savoir ce qu’il en est dans la clinique où notre travail proprement dit a été réalisé. C’est à quoi sera consacré la deuxième partie de ce document.

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PARTIE 2 : ETUDE EXPERIMENTALE

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Cette partie se propose de présenter plusieurs cas cliniques pris en charge lors des consultations à la Clinique Vétérinaire du Mail (CVM) pendant la période du 01/08/2017 au 01/11/2017. Ces cas ont été traités par des médecines non conventionnelles (MNC) après une démarche de diagnostic clinique classique avec le recueil des commémoratifs, l’examen clinique général, et les examens complémentaires régulièrement utilisés. Dans un premier chapitre, il sera décrit le cadre dans lequel les cas ont été traités et la méthode utilisée. Un second chapitre sera dédié à la présentation des résultats qui seront ensuite discutés.

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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES

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1.1. Zone d’étude La clinique vétérinaire du Mail (CVM), au sein de laquelle les cas cliniques ont été pris en charge, se situe sur la commune de Lons, dans le département des Pyrénées Atlantiques et dans la région Nouvelle Aquitaine en France (figures 13 et 14).

Département des Pyrénées atlantiques

Figure 13: Localisation géographique du département des Pyrénées atlantiques en France (source : Google map)

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Figure 14: Localisation géographique de la CVM au sein du département des Pyrénées atlantiques (source : Google map) Les alentours de la commune de Lons sont plutôt citadins ; c’est pourquoi l’activité principale de la clinique vétérinaire du Mail est la médecine des carnivores domestiques et des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC). 1.2. La clinique vétérinaire Les différents espaces de la clinique sont dédiés à différentes activités (figures 15 et 16). La clinique dispose tout d’abord d’un espace réservé à l’accueil, composé d’une salle d’attente, d’un comptoir d’accueil et d’un espace diététique. L’espace médical est composé de 2 salles de consultations, d’une salle de préparation, d’une salle de chirurgie, d’un chenil, d’une salle de réveil ainsi qu’une pharmacie. La clinique possède également un espace dédié aux examens complémentaires, comprenant une salle de radiologie et d’échographie ainsi qu’un laboratoire d’analyses médicales. Enfin, l’étage de la clinique est réservé à la préparation des médicaments de phytothérapie, aromathérapie et homéopathie avec un coin réservé à la bibliothèque et aux archives.

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Figure 15: Vue extérieure de la CVM (source : Reinsberger, 2017)

Figure 16: Plan d’agencement de la clinique vétérinaire du Mail (source : Reinsberger, 2017) 1.3. Le personnel de la clinique L’équipe de la CVM se constitue de 6 personnes au total : 2 docteurs vétérinaires associés, 2 docteurs vétérinaires employés et 2 assistantes vétérinaires. 113


Les Docteurs sont de différentes spécialités (médecine et chirurgie générale, chirurgie orthopédique, parasitologie, immunologie, ostéopathie et acupuncture, phyto-aromathérapie et homéopathie). Un des docteurs vétérinaires employés est spécialisé dans les nouveaux animaux de compagnie (NAC). 1.4. L’équipement de la clinique La CVM utilise le logiciel « Bourgelat version 10 » pour la gestion des dossiers de la clientèle. Ce logiciel permet d’enregistrer chaque acte effectué au sein de la clinique. Ce qui permet d’assurer un suivi fiable de chaque patient, mais aussi d’avoir un aperçu à tout moment de l’activité de la clinique. Dans le logiciel, chaque tarif, acte, produit, commande, est enregistré. C’est grâce à cette banque de données que nous avons eu accès aux chiffres concernant les divers volets de l’activité de la clinique durant la période d’étude du 01 août 2017 au 01 novembre 2017. De plus, pour compléter le diagnostic clinique, avant la mise en place d’un traitement allopathique ou non conventionnel, les suspicions cliniques sont associées aux examens complémentaires qui nécessitent un équipement spécifique. Ainsi, la clinique dispose d’un dispositif d’imagerie médicale constitué d’un échographe « esaote My Lab 40 » (figure 17), d’un endoscope « Fujinon BroYP2 » et d’un appareil à radiographie « Acoma Portable Super 80 Xray unit » (figure 18). La CVM est aussi équipée d’un analyseur de biochimie sanguine « Samsung PT 10V », d’un compteur cellulaire « Scil Vet abc Plus », d’un analyseur T4-Cortisol « Eurolyser solo » (figure 19) ainsi qu’une loupe binoculaire, d’un microscope (figure 20) pour la recherche de germes et des parasites et d’un électrocardiographe « Fukuda Denshi Cardimax Fx-2201 ».

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B

A

Figure 17 et 18: Echographe (A) et appareil radiographique (B) (source : Reinsberger, 2017)

B

A

Figure 19 et 20: Matériel d’analyses biochimiques (A) et microscope optique (B) (source : Reinsberger, 2017) De plus, la CVM possède un équipement utile dans le traitement de certaines pathologies comme le laser focal « Klaser » (figure 21) utile dans la cicatrisation et le soulagement de douleurs inflammatoires, le « Helight » (figure 22) 115


régulant le métabolisme des cellules par les LED rouges, les sondes à ultrasons « UltraVet » (figure 23) lors d’affections au stade subaigu et chronique. A B

Figure 21 et 22: Laser « Klaser » (A) et utilisation de l’appareil « Helight » (B) (source : Reinsberger, 2017)

Figure 23: Utilisation de l’appareil « UltraVet » (source : Reinsberger, 2017) 1.5. Les animaux Les cas cliniques considérés, dans notre étude, sont les carnivores domestiques (félins, canins) d’âge et de races divers, venus consulter à la CVM du 1er août au 1er novembre 2017, soit 41 cas traités par des MNC soit seules, soit comme complément de traitement.

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1.6. Les fiches d’enquête Des fiches de recueil des données ont été élaborées et utilisées afin de collecter les données caractéristiques de chaque patient traité. Ces fiches ont été (tableau VII). Tableau VII : Modèle de fiche de recueil de données cliniques Cas numéro : 1ère visite suivi. Motif consultation. Symptômes Diagnostic

Nom de l’animal : Espèce :

Race :

Sexe :

Age :

ou de

Méthode(s) de diagnostic complémentaire(s) utilisée(s) Traitements Suivi Remarques vétérinaire Remarques propriétaire

du du

D’autres fiches plus détaillées ont été réservé au traitement ostéopathique. 1.7. Les méthodes 1.7.1. La consultation La consultation de l’animal est réalisée de manière classique. Le praticien collecte l’anamnèse et les commémoratifs auprès du propriétaire de l’animal et consulte son dossier médical. Ensuite l’animal est observé à distance pour juger ses attitudes et allures et son comportement. Enfin, le praticien réalise un examen rapproché de l’animal en suivant les temps de la propédeutique vétérinaire avec prise de température, auscultation et palpation. 117


Généralement, l’examen clinique de l’animal donne une première idée de la pathologie ou du trouble rencontré chez celui-ci mais souvent, un ou plusieurs examens complémentaires sont réalisés pour confirmer ou infirmer la suspicion clinique. 1.7.2. Les examens complémentaires Les examens complémentaires sont réalisés pour avoir plus d’informations sur le trouble rencontré chez l’animal. De nombreux examens complémentaires ont été réalisés directement sur place comme: -

des tests biochimiques sanguins des examens urinaires des coprologies des numérations de formule sanguine des dosages hormonaux la cytologie l’imagerie médicale (radiographie, échographie, endoscopie) l’électrocardiogramme

D’autres examens complémentaires nécessitant des équipements particuliers sont effectués par des laboratoires spécialisés qui requièrent parfois le déplacement de l’animal (cas de scanners). Souvent, lors de troubles locomoteurs, le recours à l’imagerie médicale est nécessaire avant la mise en place d’un traitement ostéopathique associé ou non à un traitement allopathique. En effet, la radiographie donne de bonnes informations quant à l’intégrité articulaire et permet au praticien d’adapter sa méthode thérapeutique. Lors de troubles fonctionnels, la réalisation d’examens sanguins et urinaires peut être optée ainsi qu’une échographie afin de cibler au mieux le trouble. Selon l’organe atteint, le praticien pourra déterminer le traitement à mettre en place que ce soit en médecine allopathique, phyto-aromathérapie, homéopathie ou encore ostéopathie.

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1.7.3. La mise en place d’un traitement non conventionnel Une fois le diagnostic de la pathologie posé par le praticien, se pose la question du traitement à suivre afin d’assurer la guérison du patient. Il faudra prendre en compte les caractéristiques de l’animal et la volonté du propriétaire afin d’obtenir un résultat optimal. En cas d’affection aiguë, si les caractéristiques de l’animal le permettent, un traitement allopathique sera mis en place pour diminuer la douleur et limiter la propagation du phénomène. De plus, si une intervention chirurgicale est nécessaire, l’animal sera mis dans les conditions d’opération le plus rapidement possible. En cas d’affections en phase chronique ou subaigüe, si le propriétaire est ouvert à cette possibilité, la mise en place d’une MNC peut être réalisée. Pour l’ostéopathie, une fois le diagnostic posé, si la pathologie est indiquée pour l’ostéopathie, le praticien doit s’assurer de plusieurs points.  recueillir l’accord du propriétaire vis à vis de cette méthode et le prévenir du coût  évaluer le caractère de l’animal et, si possible, mettre une muselière aux chiens difficiles  prévenir le propriétaire des effets de cette méthode : souvent lourde, fatigue pendant 1 à 2 jours, et la nécessité de plusieurs séances pour solutionner le problème  souvent, utilisation en parallèle d’une ou plusieurs autre(s) méthode(s) : acupuncture, homéopathie, phyto-aromathérapie, mésothérapie, laser et/ou allopathie. Une fois ces différentes précautions prises, le vétérinaire peut alors commencer. En fonction du gabarit de l’animal, il le place sur la table de consultation ou le laisse au sol. Il apaise l’animal en le caressant pour limiter le stress. Grâce à la palpation, il sent la dysfonction (détaillée par l’image médicale) et va tenter de la replacer en position physiologique par l’utilisation de plusieurs gestes ostéopathiques, en prenant soin de respecter les structures alentours comme les muscles, les fascias, les nerfs ou encore les vaisseaux. Au fur et à mesure, plusieurs tests sont effectués pour vérifier la sensibilité de l’animal au fil de la séance. Cela permet d’évaluer le bénéfice de la technique 119


utilisée. Quand un animal présente plusieurs troubles, les séances sont espacées pour ne pas le « lasser » et trop fatiguer son organisme. Certains critères sont retenus : - l’animal doit pouvoir être manipulé sans trop de stress - l’animal doit être calme - l’animal doit être en conditions physiologiques acceptables pour pouvoir gérer la phase de récupération - le propriétaire doit être disponible pour pouvoir ramener l’animal si besoin et surveiller son activité En homéopathie, deux techniques ont été utilisées. La première est utilisée pour des problèmes comme le stress, les affections cutanées suppuratives, les douleurs de l’appareil locomoteur et le traitement s’est fait à l’aide de formules de prescriptions courantes (figures 24). La deuxième est réservée aux problèmes spécifiques qui nécessitent un entretien plus poussé afin de préparer une dilution personnalisée. La solution sera alors préparée à l’aide de produits préalablement dilués par des laboratoires (figure 25) ou dilués directement à la clinique dans le cas d’allergie à une matière spécifique. Le traitement est souvent prescrit pour une durée de 10 jours au bout de laquelle un nouveau rendez-vous est donné pour un suivi. Si une amélioration est notée, le traitement sera arrêté ou exceptionnellement poursuivi dans les cas de douleurs de l’appareil locomoteur dû au vieillissement par exemple. Mais si l’état de l’animal est resté sans amélioration, une autre méthode de traitement sera appliquée.

Figure 24: Formule de prescription courante (source : laboratoire Boiron®)

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Figure 25: Souches à nom commun pouvant servir à la réalisation de préparations magistrales (source : Reinsberger, 2017) En phytothérapie, la CVM dispose de plusieurs flacons de teintures mères pures (figure 27). En fonction de la pathologie diagnostiquée chez l’animal, une préparation personnalisée lui sera préparée. Cette préparation peut être constituée d’une seule teinture mère adaptée à la pathologie et à l’animal mais souvent, un mélange de teintures est réalisé afin d’optimiser le résultat. En fonction du cas traité, la préparation s’appliquera localement ou se fera par voie orale. Les plantes sont aussi reçues sous forme de poudres (figure 26) qui permettront la confection de gélules à prendre par voie orale. A

B

Figure 26 et 27: Atelier de préparation de gélules (A) et de mélange de teintures mères (B) (source : Reinsberger, 2017) Critères retenus : - Pouvoir administrer une solution par voie orale ou locale. - Animal manipulable pouvant accepter le gout brut des produits phytopharmaceutiques. En aromathérapie, le processus est le même que pour la phytothérapie, mais elle se fait avec l’utilisation d’huiles essentielles à la place des teintures mères. Les huiles essentielles présentent un plus fort de taux de toxicité que les 121


teintures mères ; il faudra alors respecter rigoureusement la voie d’administration et les recommandations de doses prescrites par le vétérinaire. De l’huile végétale est souvent rajoutée aux préparations (noisette, millepertuis, olive) afin de favoriser la pénétration locale. Les préparations sont majoritairement destinées à la voie cutanée ou respiratoire. Il faut noter l’association courante de ces deux thérapies avec des préparations alliant les teintures mères et les huiles essentielles. Critères retenus : Animal manipulable. Pour l’acupuncture, au sein de la CVM, la méthode est utilisée en complément d’une autre technique, souvent associée à l’ostéopathie. Après la pose du diagnostic, le praticien se réfère à des manuels d’acupuncture vétérinaires afin de déterminer les points d’acupuncture essentiels à cibler pour atténuer les symptômes. Par une pratique régulière, le vétérinaire cherche à sentir les flux énergétiques du corps à l’aide des « pouls énergétiques » ; ce qui lui permet d’ajuster et d’affiner son traitement. Il utilise des aiguilles d’acupuncture de taille adaptée aux points à atteindre afin de libérer les points de blocage énergétique. Critères retenus : - Animal calme, non stressé - Propriétaires pouvant rester le temps du travail des aiguilles.

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CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION

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2.1. Résultats Les résultats globaux seront présentés, et au sein desquels, les activités spécifiques des traitements par MNC seront mises en exergue. Ainsi, les activités réalisées comprennent trois volets :  Les vaccinations : elles font suite à un examen clinique favorable et ne peuvent être substituées par une autre technique. Elles sont basées sur les recommandations sanitaires de la législation française.  Les « ventes comptoir » : elles concernent les ventes directes auprès des assistantes vétérinaires et sont représentées majoritairement par les aliments, les produits antiparasitaires, les produits d’hygiène des oreilles, des yeux et du pelage et tous les produits touchant au bien être de l’animal (jeux, phéromones, harnais de promenade…)  Les soins : ils englobent toutes les prises en charge de l’animal par le vétérinaire, hors vaccinations. Durant la période de l’étude, il y a eu 1940 actes effectués (figure 28).

Figure 28: Répartition des activités de la CVM durant la période d’étude. Au cours de notre étude, les MNC ont représenté 9% des activités de la clinique et 16% des activités de soin que la CVM réalise. Le diagramme de la figure 29 indique comment ces MNC se répartissent.

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Figure 29: Répartition des MNC réalisées au sein de la CVM durant la période de l’étude. Sur les 1066 cas venus consulter pour soins hors vaccination, il y a eu 41 cas suivis dans l’étude qui ont été traité par les MNC sélectionnées, soit une proportion de 3,8% des cas. Au sein des cas traités par les MNC, les proportions ont été variables. Ainsi, par rapport à l’ostéopathie et l’homéopathie, il y a eu 14 cas traités par chacune des méthodes, soit 34,14 % des cas traités par les MNC. Concernant la phytoaromathérapie, il y a eu 19 cas traités, soit 46,34%. Par l’acupuncture, 9 cas ont été traités, soit 22% des cas. Pour la suite, dans un premier temps, les résultats seront présentés sur l’ensemble des 41 cas étudiés. Puis, dans un deuxième temps, ces résultats seront détaillés de manière spécifique à chaque MNC. Le détail des 41 cas étudiés a été rapporté en détail dans un tableau en annexe III. 2.1.1. Données cliniques et résultats d’examens complémentaires réalisés  Données épidémiologiques L’espèce et la race : Sur les 41 animaux ayant reçu un traitement constitué d’une MNC, les chiens sont majoritairement représentés. En effet sur les 41 cas, 30 sont des chiens (73%) et 11 sont des chats (27%). La prédisposition d’espèce est surtout visible 125


lors de la mise en place d’un traitement ostéopathique, car tous les 14 cas sont des chiens. L’espèce canine reste toutefois majoritaire dans la mise en place des autres MNC avec, en phyto-aromathérapie, 10 chiens (55%) pour 8 chats (44%). Chez les chiens, sur 30 cas, 19 races canines sont représentées dont 2 cas de races croisées. Parmi les races les plus fréquemment répertoriées pour l’ensemble des MNC appliquées, il y a le Golden Retriever (4 cas), le Chinois nu (3 cas) et le Bulldog Français (3 cas). En traitement ostéopathique, le Golden Retriever et le Chinois nu sont les plus représentés avec 3 cas chacun sur les 14. En acupuncture, le Bulldog Français est le plus représenté avec 2 cas sur 7. En phyto-aromathérapie et en homéopathie, aucune race ne se démarque. Quant aux chats ayant reçu un traitement en MNC, 10 sont de race croisée et 1 est de race Persane. Le sexe : Globalement, les mâles sont majoritaires au sein de cette étude. On retrouve 24 cas de mâles, soit 59%, contre 17 cas de femelles, soit 41%. Le sexe ratio (nombre de mâles rapporté au nombre de femelles) est donc de 1,4. L’âge : L’âge moyen des animaux de notre étude est de 7,1 ans, chats et chiens confondus, avec un minimum de 2 mois et un maximum de 15 ans. L’espérance de vie n’étant pas la même chez le chat et le chien, nous avons aussi calculé les moyennes d’âge spécifiques d’espèce. Ce qui a donné pour les chiens une moyenne d’âge de 7,6 ans avec un minimum de 5 mois et un maximum de 15 ans. Chez le chat, la moyenne d’âge est de 6,1 ans avec un minimum de 2 mois et un maximum de 16 ans. De manière spécifique, en ostéopathie, sur les 14 cas traités, les caractéristiques épidémiologiques sont les suivantes :  100% des cas sont des chiens avec 8 races canines différentes dont deux cas de race croisée. Au sein de ces 8 races, 5 sont des races de grands chiens représentées majoritairement par le Golden Retriever (3 cas) et les Croisés (2 cas), et 3 sont des races de petits chiens représentées majoritairement par le Chinois Nu (3 cas) et le Bulldog Français (2 cas).  Concernant le sexe, le sexe ratio est de 1 avec 7 femelles et 7 mâles. 126


 Par rapport à l’âge, il y a 4 cas (28%) d’âge inférieur ou égal à 1 an (chiot), 5 cas (36%) d’âge compris entre 1 an et 8 ans (adulte) et 5 cas (36%) d’âge supérieur ou égal à 8 ans (senior). La moyenne d’âge est de 5,2 ans (Figure 30).

Figure 30: Répartition par tranche d’âge des patients en ostéopathie Pour les 14 cas ayant reçu un traitement en homéopathie, les caractéristiques épidémiologiques sont les suivantes :  10 cas (71%) sont des chiens et 4 cas (29%) sont des chats.  Il y a 9 races canines différentes dont un cas de race croisée. Au sein de ces 9 races, 6 sont des races de grands chiens, 1 est de race de moyens chiens et 2 sont des races de petits chiens.  Concernant le sexe, il y a 9 mâles et 5 femelles avec un sexe ratio de 1,8.  Par rapport à l’âge, il y a eu 1 cas (7%) d’âge inférieur ou égal à 1 an (junior), 5 cas (36%) d’âge compris entre 1 an et 8 ans (adulte) et 8 cas (57%) d’âge supérieur ou égal à 8 ans (senior). La moyenne d’âge, chiens et chats confondus, est de 7,5 ans. (Figure 31).

Figure 31: Répartition par tranche d’âge des patients en homéopathie 127


En phyto-aromathérapie, les caractéristiques épidémiologiques des 19 cas traités sont les suivantes :  11 cas (58%) sont des chiens et 8 cas (42%) sont des chats.  Il y a 9 races canines différentes. Au sein de ces 9 races, 3 sont des races de grands chiens, 3 sont des races de moyens chiens et 3 sont des races de petits chiens.  Concernant le sexe, il y a 11 mâles et 8 femelles, soit un sexe ratio de 1,4.  Par rapport à l’âge, il y a 1 cas (5%) d’âge inférieur ou égal à 1 an (junior), 4 cas (21%) d’âge compris entre 1 an et 8 ans (adulte) et 14 cas (74%) d’âge supérieur ou égal à 8 ans (senior). La moyenne d’âge, chiens et chats confondus, est de 9,3 ans. (Figure 32)

Figure 32: Répartition des âges des patients en phyto-aromathérapie En acupuncture, 9 cas ont épidémiologiques suivantes :

été

traités

avec

les

caractéristiques

 7 cas (78%) sont des chiens et 2 cas (22%) sont des chats.  On distingue 6 races canines différentes. Au sein de ces 6 races, 3 sont des races de grands chiens et 3 sont des races de petits chiens où on compte 2 cas de Bulldog français.  Concernant le sexe, nous recensons 1 femelle et 8 mâles.  Pour l’âge, il y a 2 cas (22%) d’âge compris entre 1 an et 8 ans (adulte) et 7 cas (78%) d’âge supérieur ou égal à 8 ans (senior). La moyenne d’âge, chiens et chats confondus, est de 10,2 ans. (Figure 33)

128


Figure 33: Répartition des âges des patients en acupuncture  Motif de consultation Nous avons regroupé grossièrement les pathologies rencontrées en trois grands groupes :  Les problèmes liés au fonctionnement des organes internes ou viscères : « catégorie 1 »  Les problèmes liés à l’appareil locomoteur : « catégorie 2 »  Les problèmes « locaux » (types plaies, kystes cutanés, verrues, dermatite, otite, …) : « catégorie 3 » Il y a eu 17 cas venant consulter pour des problèmes de « catégorie 1 », 9 cas pour des problèmes de « catégorie 2 », 13 cas pour des problèmes de « catégorie 3 » et 2 cas rencontrant des problèmes de « catégorie 1 et 2 » associés. (Figure 34)

Figure 34: Répartition des principaux motifs de consultation selon les catégories des affections diagnostiquées

129


De façon spécifique, en ostéopathie, il y a trois types de problèmes majeurs :  les troubles fonctionnels ou du comportement : 5 cas (36%)  les troubles de l’appareil locomoteur : 7 cas (50%)  Association des deux troubles précédents : 2 cas (14%) (Figure 35)

Figure 35: Répartition des troubles rencontrés pour un soin ostéopathique Chez les animaux atteints de troubles de l’appareil locomoteur, il a été noté une modification de la démarche dans la majorité des cas (75% des cas), mis en évidence par une boiterie ou une perte de mobilité. D’autres symptômes, moins fréquents mais évocateurs, ont été décrits, tel que la douleur au toucher (55%), la prostration (44%) et la perte d’appétit (33%). Chez les animaux atteints de troubles fonctionnels, les principaux signes sont la perte de tonus (57%) et d’appétit (43%). En homéopathie, il y a eu deux types de problèmes majeurs :  les troubles « généraux », dysfonctionnement fonctionnel : 9 cas (64%)  les troubles « locaux » (plaies, otite, verrues, …) : 5 cas (36%) (Figure 36)

Figure 36: Répartition des troubles rencontrés pour un soin homéopathique

130


Chez les animaux atteints de troubles locaux, les symptômes sont surtout visibles par l’apparition de plaies, de kystes ou d’écoulement purulent. L’animal ressent une douleur au toucher. Pour les cas atteints de troubles « généraux », le principal symptôme noté est la difficulté respiratoire (33%). Il a été observé quelquefois, le stress, les convulsions et la difficulté d’évacuation placentaire après la mise-bas. En phyto-aromathérapie, il y a été noté deux types de problèmes majeurs :  les troubles « généraux », dysfonctionnement fonctionnel : 11 cas (58%)  les troubles « locaux » (plaies, otite, verrues, …) : 8 cas (42%) (Figure 37)

Figure 37: Répartition des motifs de consultation avant la mise en place d’un traitement en phyto-aromathérapie Chez les animaux présentant des troubles locaux, les symptômes sont les mêmes qu’en homéopathie avec des plaies visibles, l’apparition de verrues ou des écoulements purulents. Pour les cas présentant des troubles « généraux », le symptôme majoritairement représenté est la difficulté respiratoire (55%). On retrouve de symptômes de raideur articulaire (18%), une baisse de l’état général (18%), de la constipation, des convulsions et de la douleur post chirurgicale. Quant à l’acupuncture, il a été distingué trois types de problèmes majeurs :  les troubles fonctionnel ou du comportement : 3 cas (33%)  les troubles de l’appareil locomoteur : 4 cas (44%)  Association des deux troubles précédents : 2 cas (22%) (Figure 38)

131


Figure 38: Répartition des motifs de consultation pour un traitement en acupuncture Pour les animaux présentant des troubles de l’appareil locomoteur, on retrouve majoritairement une perte de mobilité du train arrière (43%), et du train avant (14%) et des raideurs articulaires (43%). Pour les cas consultants pour problèmes fonctionnels, on ne distingue pas de symptôme majeur. A pourcentage égal, on retrouve des douleurs urinaires, des tremblements, des difficultés respiratoires, une constipation et une baisse de l’état général.  Les examens complémentaires Dans notre étude, le diagnostic de 15 cas (37%) a été posé directement après le recueil des commémoratifs et l’examen clinique des animaux. Pour les 26 autres cas (63%), il y a eu recours aux examens complémentaires. Parmi ces méthodes, la radiographie a été la plus réalisée avec 16 cas, suivi par les analyses biochimiques de sang et d’urine avec 9 cas, puis l’échographie avec 7 cas et enfin les autres méthodes (microscopie, tests allergiques et loupes binoculaires) utilisées dans 3 cas (Figure 39).

Figure 39: Répartition des examens complémentaires réalisés 132


En ostéopathie, 10 cas (71%) ont nécessité des examens complémentaires avec en premier lieu la radiographie (8 cas) puis les bilans biochimiques (4 cas) et enfin l’échographie (2 cas) (Figure 40)

Figure 40: Répartition des Examens complémentaires utilisés avant la mise en place d’un traitement ostéopathique. Dans les cas de troubles locomoteurs, le cliché radiographique a permis de mettre en exergue plusieurs anomalies telles qu’un pincement sciatique, les résidus arthrosiques, les anomalies du squelette, la présence d’ostéophytes (figure 41), et la luxation de rotule (figure 42). Ostéophytes

Figure 41: Radiographie de la portion lombaire de la colonne vertébrale d’un chien montrant des ostéophytes « becs de perroquets » (source : CVM)

133


Luxation de la rotule droite

Luxation légère de la rotule gauche

Figure 42: Radiographie de membres avec mise en évidence de luxations rotuliennes chez un caniche Toy (source : CVM) Pour les troubles fonctionnels, les examens de biochimie sanguine ont permis de révéler des disfonctionnements hépatiques (diminution de l’albuminémie, des phosphatases alcalines et une augmentation des ALAT) et rénaux (augmentation des taux d’urée et de créatinine). L’échographie a été utilisée pour observer l’état des organes tels que le foie, les reins (figure 43) et l’estomac.

Structure désorganisée du rein

Figure 43: Echographie du rein gauche d’un vieux chien insuffisant rénal chronique, destruction de la structure du rein (source : CVM) En homéopathie, 8 cas (57%) ont subi des examens complémentaires notamment l’échographie (4 cas), les bilans biochimiques (4 cas), la 134


radiographie (3 cas) et enfin les « autres méthodes » (recherche d’allergies ici) (1 cas) (Figure 44).

Figure 44: Répartition des examens complémentaires réalisés sur des cas devant subir un traitement homéopathique L’utilisation de l’échographie a permis d’identifier une insuffisance mitrale modérée à l’origine du trouble cardiaque (figure 45). Les bilans biochimiques ont permis de confirmer une insuffisance hépatique chronique par la diminution des phosphatases alcalines et l’augmentation des ALAT. La radiographie a permis d’identifier un lymphome pulmonaire. Les tests allergiques « allergovet » ont permis d’identifier l’herbe comme allergène causant le prurit, et la microscopie a révélé la présence de bactéries, de globules blancs et des hématies dans le culot urinaire d’un animal souffrant d’une cystite (figure 46).

Ventricule Gauche Valvule Mitrale Reflux de sang Atrium Gauche

Figure 45: Echographie cardiaque avec mise en évidence d’une insuffisance mitrale modérée (source : CVM)

135


Bactéries Hématies G

Figure 46: Observation microscopique de bactéries et d’hématies dans un culot urinaire non coloré sur une lame (source : CVM) Dans le cadre de la phyto-aromathérapie, les examens complémentaires ont été utilisés pour 12 cas, soit 63% avec la radiographie (6 cas), les bilans biochimiques (4 cas), l’échographie (4 cas) et d’autres méthodes comme la microscopie (1 cas). (Figure 47)

Figure 47: Répartition des examens complémentaires utilisés avant la mise en place d’un traitement par phyto-aromathérapie. Les examens complémentaires sont, comme dans le cas de l’homéopathie, majoritairement utilisés lors de troubles fonctionnels. Le microscope est utilisé dans un cas afin d’infirmer la présence de Sarcoptes spp, Trichophyton spp ou Microsporum spp après raclage cutané. La radiographie a révélé un emphysème et un lymphome dans les poumons. Par ailleurs, elle a permis aussi de détecter un processus arthrosique sur les articulations et une stase fécale lors d’une constipation (figure 48). L’échographie a mis en évidence une évolution avancée de l’insuffisance cardiaque. De plus, elle a permis de contrôler l’état du foie chez un animal insuffisant hépatique chronique. Les bilans sanguins ont été utilisés pour vérifier le fonctionnement du foie et pour chercher les marqueurs de l’inflammation chez un animal douloureux à la palpation abdominale. 136


Accumulation de matières fécales dans les intestins traduisant une constipation

Figure 48: Radiographie abdominale d’un chat présentant une constipation (source : CVM) Concernant l’acupuncture, 9 cas ont subi des examens complémentaires. Par ailleurs, la radiographie a été employée pour 6 cas et les bilans biochimiques pour 4 cas (Figure 49).

Figure 49: Répartition des examens complémentaires utilisés avant la mise en place d’un traitement en acupuncture Chez 83% des animaux présentant des troubles locomoteurs, la radiographie a révélé des troubles divers comme l’arthrose post-chirurgicale suite à une dysplasie coxo-fémorale (figure 50), une déviation axiale de C3 à C7 provoquant une cervicalgie et un pincement sciatique.

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Images d’arthrose

Figure 50: Formation d’arthrose au niveau des articulations coxo-fémorales droite et gauche d’un caniche de 9 ans dysplasique (source : CVM) Pour les animaux présentant un trouble fonctionnel, la radiographie a permis de révéler une stase fécale d’un cas de constipation et la présence de tumeurs pulmonaires. De plus, les bilans sanguins ont mis en évidence deux insuffisances rénales, une inflammation du pancréas et une baisse générale du fonctionnement des organes (reins et foie) due au vieillissement. 2.1.2. Les médecines non conventionnelles appliquées  Association des médecines De manière globale, parmi les 41 cas étudiés, 26 (63,4%) ont reçu un traitement alliant plusieurs pratiques de la médecine vétérinaire (Figure 51).

Figure 51: Proportion de soins associés et non associés au sein des cas étudiés Les associations sont de deux types. En effet, 6 cas ont reçu un traitement associant plusieurs MNC sans allopathie et les 20 autres cas ont reçu des traitements composés soit d’une MNC et de l’allopathie (11 cas) ; soit plusieurs MNC et de l’allopathie (9 cas) (Figure 52)

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Figure 52: Répartition des cas ayant reçu des traitements associés. L’association du traitement allopathique à d’autres traitements visait à obtenir un effet antalgique (38% des cas), un effet complémentaire dans le traitement de la cause (27% des cas), et enfin le cumul des deux effets précédents (35% des cas). De manière spécifique, dans les cas traités par ostéopathie, 11 cas ont reçu un traitement associé à d’autres MNC et/ou à l’allopathie. Parmi ces 11 cas, 9 (82%) ont reçu de l’allopathie en plus et 7 (64%) ont reçu une ou plusieurs MNC en plus. Ces cas se répartissent en 3 catégories :  Ostéopathie + allopathie (4 cas)  Ostéopathie + autre(s) MNC (2 cas)  Ostéopathie + allopathie + autre(s) MNC (5 cas) Les autres MNC en association avec l’ostéopathie au sein de ces 7 cas se répartissent comme suit : 5 cas ont reçu l’acupuncture en plus, 4 cas reçoivent de l’homéopathie en plus et 1 cas reçoit d’autres MNC (Klaser et mésothérapie) (figure 53).

139


Figure 53: Autres MNC en association avec l’ostéopathie En traitement homéopathique, parmi les 14 cas ayant reçu de l’homéopathie, 9 cas ont reçu ce traitement associé à d’autres MNC et/ou à l’allopathie. Parmi ces 9 cas, 5 (56%) ont reçu de l’allopathie en plus et 8 (89%) ont reçu une ou plusieurs MNC en plus. Ces cas se répartissent en 3 catégories :  Homéopathie + allopathie (1 cas)  Homéopathie + autre(s) MNC (4 cas)  Homéopathie + allopathie + autre(s) MNC (4 cas) Les autres MNC en association avec l’homéopathie au sein de ces 8 cas se répartissent telles que : 4 cas reçoivent de l’acupuncture en plus, 4 cas reçoivent de la phyto-aromathérapie en plus et 4 cas reçoivent de l’ostéopathie en plus (figure 54).

Figure 54: Autres MNC en association avec l’homéopathie Par rapport à la phyto-aromathérapie, parmi les 19 cas ayant reçu de la phytoaromathérapie, 7 cas ont reçu un traitement phyto-aromathérapeutique pur et 12 cas ont reçu un traitement associé à d’autres MNC et/ou à l’allopathie. Parmi ces 12 cas ayant reçu un traitement associé, 10 (83%) ont reçu de

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l’allopathie en plus et 7 (58%) ont reçu une ou plusieurs MNC en plus. Ces cas se répartissent en 3 catégories :  Phyto-aromathérapie + allopathie (5 cas)  Phyto-aromathérapie + autre(s) MNC (2 cas)  Phyto-aromathérapie + allopathie + autre(s) MNC (5 cas) Les autres MNC en association avec la phyto-aromathérapie au sein de ces 7 cas se répartissent telles que : 3 cas reçoivent de l’acupuncture en plus, 4 cas reçoivent de l’homéopathie en plus et 1cas reçoit une MNC non étudiée (Klaser) (figure 55).

Figure 55: Autres MNC en association avec la phyto-aromathérapie En acupuncture, afin d’apporter une solution la plus adaptée possible aux troubles diagnostiqués, tous les 9 cas ont reçu une association de plusieurs techniques médicales de traitement. Parmi ces 9 cas, 7 cas (78%) ont reçu de l’allopathie en plus et 8 cas (89%) ont reçu une ou plusieurs MNC en plus. Ces cas se répartissent en 3 catégories :  Acupuncture + allopathie (1 cas)  Acupuncture + autre(s) MNC (2 cas)  Acupuncture + allopathie + autre(s) MNC (6 cas) Les autres MNC en association avec l’acupuncture au sein de ces 8 cas se répartissent telles que : 4 cas reçoivent de l’ostéopathie en plus, 3 cas reçoivent de l’homéopathie en plus, 3 cas reçoivent de la phyto-aromathérapie en plus et 1 cas reçoit des MNC non étudiées (Klaser, mésothérapie) en plus (figure 56).

141


Figure 56: Autres MNC en association avec l’acupuncture  Techniques utilisées au sein de chaque MNC étudiée En ostéopathie, souvent il y a une association de plusieurs techniques parmi lesquelles 7 sont très souvent retrouvées comme :  Le traitement des tissus mous selon RAGEOT et LE CORRE : utilisé sur tous les cas en préambule  Le traitement des tissus mous selon LEWIT : utilisé sur 3 cas  Le stretching musculaire : utilisé sur 6 cas  Le « Strain Counterstrain » de JONES : utilisé sur 2 cas  Le déroulement fascial : utilisé sur 11 cas  Le Thrust : utilisé sur 10 cas  Le Myotensif direct : utilisé sur 6 cas Parmi les 9 animaux consultés pour trouble de l’appareil locomoteur, 8 ont eu un thrust, 4 ont eu un stretching musculaire, 7 cas ont eu un déroulement fascial, 5 cas ont eu un myotensif direct et 2 cas ont eu un « strain counterstrain ». Concernant les animaux consultés pour troubles fonctionnels, 2 ont eu un thrust, 3 ont eu un streching musculaire, 4 ont eu un déroulement fascial, 1 cas a eu un myotensif direct et 3 cas ont eu un Lewit. (Figures 57, 58)

142


Figures 57 et 58: Méthodes de traitement ostéopathiques utilisées lors de troubles locomoteurs (A) et fonctionnels (B) En homéopathie, il y a eu les trois modes de prescription au sein des 14 cas étudiés :  l’unicisme : 3 cas (soit 21%) (2 souches à nom commun et 1 préparation magistrale homéopathique)  le pluralisme : 2 cas (soit 14%) (seulement des souches à nom commun)  le complexisme : 9 cas (soit 65%) (seulement des formules de prescription courante) (Figure 59)

Figure 59: Répartition des modes de prescriptions du traitement homéopathique Dans la méthode uniciste, on retrouvera la prescription de Belladonna 9CH et Grindelia robusta 4CH pour lutter respectivement contre les convulsions et la toux d’origine cardiaque ; et une préparation magistrale de dilution 143


homéopathique 3CH d’herbe de jardin pour contrer un phénomène allergique local. Dans la méthode pluraliste, le premier cas répertorié a reçu Lycopodium 5CH, Gentiana lutéa 3DH et Sulfur iodatum 4CH pour lutter respectivement contre la perte d’appétit, l’abbatement et la difficulté repiratoire. Le deuxième cas a reçu Strontium iodatum 4DH et Grindelia robusta 4CH pour lutter respectivement contre la congestion et la toux d’origine cardiaque. Dans la méthode complexiste, on retrouve 5 formules de prescription courante du laboratoire Boiron® : Pour les animaux présentant des troubles de l’anxiété, la preparation Nervosyl® (Belladonna 9 CH, Chamomilla 9 CH, Ignatia amara 9 CH, Theridion 9 CH, Passiflora 3 DH et Valeriana 3DH) a été administrée. Pour la chienne n’ayant pas expulsée le placenta en post mise bas par césarienne, la préparation Wombyl® (Cantharis 5 CH, Actaea racemosa 4 CH, Aletris farinosa 4 CH) a été prescrite. Après une ovario-hysterectomie chez une chatte, Traumasedyl ® (arnica montana 4CH, bellis perennis 4CH, hypericum perforatum 4CH, rhus toxicodendron 4CH, ruta gravealens 4 CH et ledum polustre 3DH) a été administrée afin de favoriser la cicatrisation tissulaire. Lors de plusieurs cas d’affections cutanées suppurées (plaies infectée ou abcès), Abcedyl ® (Belladonna 5 CH, Calcarea sulfurica 7 CH, Echinacea angustifolia 3 CH, Hepar sulfur 7 CH, Pyrogenium 5 CH, Myristica sebifera 3 CH, Silicea 7 CH) a été utilisée. De plus, Uricystyl® (Cantharis 5 CH, Serum d’anguille 5 CH, Apis mellifica 5 CH, Mercurius corrosivus 4 CH, Belladonna 5 CH, Terebinthina 5 CH, Berberis vulgaris 3CH, Solidago virga aurea 3 CH) a été prescrit pour un chat présentant une cystite avec absence de calcul vésicaux. Enfin, la prescription courante « 2Linflam » du laboratoire Labolife® qui utilise le principe de micro-immunothérapie (utilisation d’interleukines, cytokines et autres facteurs cellulaires ainsi que des oligonucléotides de synthèse) a été prescrite plusieurs fois à des chiens présentant des affections inflammatoires au niveau articulaire (Tableau VIII).

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Tableau VIII : Composition et effets escomptés du 2Linflam (Pollet, 2017)

En phyto-aromathérapie, parmi les 19 cas étudiés, 13 cas ont reçu un composé à prendre par voie orale, 7 cas ont reçu un composé à prendre par voie locale, et 1 cas a reçu un composé à prendre par voie respiratoire. Sur les 19 cas, 4 ont reçu un composé constitué d’un seul extrait de plantes comme la teinture mère de Juglans regia pour lutter contre la douleur, la poudre de Desmodium adscendens pour la protection du foie et l’HE de Cinnamomum zeylanitum pour sécher les verrues. Pour les 15 autres cas, le traitement est constitué de plusieurs extraits de plantes associées. Pour les problèmes fonctionnels et locaux, les produits employés figurent dans les tableaux en annexe IV et V. On retrouve au total l’utilisation de plusieurs types d’extraits de plantes. 7 cas ont reçu des huiles essentielles, 12 cas ont reçu des teintures mères et 2 cas ont reçu des poudres de plantes. En traitement par acupuncture, parmi les 9 cas pris en charge, il y a eu une association systématique de l’action de dispersion et de tonification. L’utilisation des aiguilles de diamètre 0,3 mm et de longueur 3 cm a été systématique et a pu être couplée à celles de 0,4 mm de diamètre et 7 cm de longueur. Pour deux cas, il a eu recours à la moxibustion. Le traitement a consisté en la ponction de points d’acupuncture ciblés et plusieurs points ont été sollicités pour chaque traitement, de 4 à 6 selon le cas, avec une moyenne de 4,7 points (tableau IX).

145


Tableau IX : Points d’acupuncture ciblés en fonction du trouble Localisation des troubles Points ciblés Voies urinaires Les points ont été choisis sur le méridien Vessie avec : V22 (rétablir circulation des fluides), V28 et VC3 (restauration de la fonction des organes), V63 (gestion de la douleur) et V40 (anti inflammatoire). Reins Les points sont sélectionnés sur plusieurs méridiens cibles : VB44 et MC5 (équilibrer le flux d’eau), V60 (calmer l’inflammation) et E36 (apaisement et production de Qi). Cardio-pulmonaires Les points sont sélectionnés sur plusieurs méridiens cibles : VB23 (éviter le phénomène congestif), IG3 (circulation du Qi au sein du méridien du cœur), P9 (tonifie le Qi du poumon), V13 (stimule les fluides dans le poumon) et E36 (booster la rate pour favoriser la production de sang et de Qi). Digestifs (type Les points sont choisis sur plusieurs méridiens cibles : constipation) V25 (régulation des fluides), E25 (stimuler le péristaltisme), Rte15 (favoriser l’évacuation des selles) et TR6 (apaisement et maximisation de l’effet escompté). Baisses d’état général Les points sont sélectionnés sur plusieurs méridiens dû au vieillissement cibles : E36 et Rte6 (tonifier), VG4 (renforcer le rein), GI4 et F3 (favoriser la circulation du Qi). Appareil locomoteur Les points sont sélectionnés sur plusieurs méridiens cibles : V60 et VG10 (libérer l’articulation de la hanche), GI4 et F3 (diminution de la douleur), IG3 (rétablir la circulation dans le méridien IG et ouvre le vaisseau gouverneur) avec V62 (rétablir la circulation du Qi dans toute la colonne), VB34 avec VB29 et VB30 (réduisent les tensions musculaires), TR5 (maximisation de l’effet des autres points) et E36 (rétablit la circulation du Qi).

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2.1.3. Suivi et évolution  Suivis des cas o De manière globale Au sein des 41 cas étudiés, 29 cas ont été consultés pour une première visite pour le trouble étudié contre 12 cas de suivi d’un trouble apparu avant le début de la période d’étude. Par rapport au nombre des rendez-vous pour les traitements donnés, la répartition est la suivante (figure 60) :       

1 seul rendez-vous : 7 cas 2 rendez-vous : 9 cas 3 rendez-vous : 13 cas 4 rendez-vous : 5 cas 5 rendez-vous : 2 cas 6 rendez-vous : 3 cas 7 rendez-vous : 1 cas

Figure 60: Répartition du nombre de rendez-vous pris pour un traitement NC La moyenne des rendez-vous pris pour l’ensemble d’un traitement NC est de 2,9 rendez-vous. o De manière spécifique En ostéopathie, pour les 14 cas ayant reçu un traitement ostéopathique, 2 (14%) étaient des suivis et 12 (86%) étaient consultés pour une première fois. Par rapport aux rendez-vous (1ere consultation + suivi), 4 cas ont eu 1 rendez147


vous, 1 cas a eu 2 rendez-vous, 5 cas ont eu 3 rendez-vous, 3 cas ont eu 4 rendez-vous et 1 cas a eu 7 rendez-vous, soit une moyenne de 2,9 rendez-vous. Quant à l’homéopathie, pour les 14 cas ayant reçu un traitement homéopathique, 4 (29%) étaient des suivis et 10 (71%) étaient consultés pour une première visite. Par rapport aux rendez-vous (1ere consultation + suivi): 4 cas ont eu 1 rendez-vous, 3 cas ont eu 2 rendez-vous, 4 cas ont eu 3 rendezvous, 1 cas a eu 4 rendez-vous, 1 cas a eu 5 rendez-vous et 1 cas a eu 6 rendezvous, soit une moyenne de 2,6 rendez-vous. Pour la phyto-aromathérapie, parmi les 19 cas traités par phytoaromathérapie, 9 cas (47%) étaient des suivis et 10 cas (53%) étaient pour une première visite. Les fréquences des rendez-vous (1er consultation + suivi) étaient 2 rendez-vous pour 8 cas, 3 rendez-vous pour 7 cas, 6 rendez-vous pour 2 cas, 4 rendez-vous pour 2 cas, soit une moyenne de 3 rendez-vous. En acupuncture, pour les 9 cas traités, 4 cas (44%) étaient des suivis et 5 cas (56%) étaient pour une première visite. La fréquence des rendez-vous (1ere consultation + suivi) a été de : 1 rendez-vous (1 cas), 3 rendez-vous (3 cas), 4 rendez-vous (2 cas), 5 rendez-vous (1 cas), 6 rendez-vous (1 cas) et 7 rendezvous (1 cas), soit une moyenne de 3,2 rendez-vous.  Evolution en fin de traitement Afin d’évaluer les effets des différents traitements, la satisfaction des propriétaires a été recueillie par rapport à l’état de leur animal ; ce qui a été résumé en trois catégories ci-dessous :  « Guérison » : une amélioration notée sur la période d’étude  « Stabilisation » : une stabilisation de l’état de l’animal, pas de guérison, mais arrêt du processus d’aggravation  « non satisfaisant » : (i) traitement arrêté en cours (méthode trop couteuse ou trop longue), (ii) option pour une autre méthode de traitement conventionnel, (iii) animal perdu au cours de la période de l’étude. De manière globale, il y a eu 27 « Guérison » (66%), 8 « Stabilisation » (20%) et 6 « non satisfaisants » (14%). (Figure 61)

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Figure 61: Réaction des propriétaires vis à vis du traitement appliqué. De manière spécifique (en rapport avec la méthode particulière), il a été noté ce qui suit : En ostéopathie, il y a eu 9 cas « guérison », 2 cas « stabilisé » et 3 cas « non satisfaisants ». Dans ces derniers cas, 2 cas ont fini par euthanasie du fait de leur âge et de leurs troubles et 1 cas n’est pas revenu du fait du coût jugé trop élevé. (Figure 62)

Figure 62: Evaluation finale des propriétaires par rapport à l’état de leur animal après un traitement utilisant l’ostéopathie Pour l’homéopathie, il a été noté 7 cas « guérison », 4 cas « stabilisés » et 3 cas « non satisfaisants ». Dans ces 3 cas, 1 cas a fini par euthanasie du fait de son âge et de ses troubles, 1 cas a dû avoir recours à la chirurgie et 1 cas n’est pas revenu du fait du coût jugé trop élevé (Figure 63).

Figure 63: Evaluation finale des propriétaires par rapport à l’état de leur animal après un traitement utilisant l’homéopathie

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En phyto-aromathérapie, il y a eu 12 cas « guérison », 5 cas « stabilisés » et 2 cas « non satisfaisants ». Ces 2 cas « non satisfaisants » sont revenus pour une chirurgie. (Figure 64)

Figure 64: Evaluation finale des propriétaires par rapport à l’état de leur animal après un traitement utilisant la phyto-aromathérapie. Par rapport à l’acupuncture, il a été noté 5 cas « guérison », 2 cas « stabilisés » et 2 cas « non satisfaisants ». Au sein de ces 2 cas « non satisfaisants », un est revenu pour une chirurgie et l’autre a été euthanasié à cause de l’aggravation des troubles. (Figure 65)

Figure 65: Evaluation finale des propriétaires par rapport à l’état de leur animal après un traitement utilisant l’acupuncture. 2.2. Discussion Les MNC s’étant développées, durant la dernière décennie, dans la pratique médicale vétérinaire sous leurs appellations actuelles, les références les concernant sont peu nombreuses. Le principal obstacle à la rédaction de rapports sur les MNC est la difficulté de concevoir des études fondées sur des traitements individuels (Hare, 1999). Toutefois, au vu des lacunes en termes d’efficacité de certains traitements conventionnels, il y a eu nécessité de recourir aux MNC en médecine vétérinaire (Fisher et al, 2004). 150


Dans notre étude, au plan épidémiologique, les chiens sont surreprésentés par rapport aux chats bien qu’il y ait plus de chats (13,5 millions) que de chiens (7,3 millions) en France, d’après une enquête menée par la société de fabrication d’aliments pour chats, chiens et oiseaux (FACCO) en 2016. Cette plus grande représentativité des chiens pourrait être liée au fait qu’ils sont plus considérés comme « membre de la famille » par 59,7% des détenteurs. Donc, leurs propriétaires portent d’avantage d’attention à leur chien étant simple compagnon ou ayant un rôle important (gardiennage, chasse, reproducteur, …) qu’à leur chat au caractère plus sauvage et plus indépendant (Buche 2001). Le fait que 100% des cas traités en ostéopathie soient des chiens peut s’expliquer par la facilité de contention et de manipulation de ceux-ci par rapport aux chats. Cette même cause peut justifier l’écrasante majorité de chiens par rapport aux chats en acupuncture où la patience de l’animal est mise à l’épreuve. Nous n’avons pas pu mettre en évidence de prédisposition raciale, car le nombre de cas cliniques étudiés était limité. Certaines races se démarquent toutefois comme le Golden Retriever qui arrive en 4ème position du classement du top 20 des chiens préférés des français par la Centrale Canine en 2016 (Buche, 2001) mais qui est aussi connu pour sa prédisposition vis-à-vis de certaines pathologies comme la dysplasie de hanches, les myopathies dystrophiques ou encore les affections dermatologiques. L’âge moyen des animaux consultés, dans notre étude, est de 6,1 ans pour les chats et de 7,6 ans pour les chiens. Selon l’Association Américaine des Vétérinaires Praticiens Félins (AAFP), la vieillesse d’un chat commence en moyenne vers 7 ans contre 8 ans (moyenne des petites, moyennes et grandes races) chez le chien (Mirat et Gaudron, 2016). Nos résultats montrent une certaines concordance, car c’est au moment de la vieillesse que, comme chez l’Homme, la santé devient plus fragile. De plus, en phyto-aromathérapie ainsi qu’en acupuncture, les moyennes d’âge, chiens et chats confondus, sont respectivement de 9,3 ans et 10,3 ans. En effet, la phyto-aromathérapie est fréquemment utilisée chez des vieux patients comme alternative à la MC souvent jugée trop invasive pour leur état de santé. En ce qui concerne l’acupuncture, elle est utilisée à la CVM systématiquement en complément d’une autre médecine comme effet soutien de celle-ci et sur des animaux très calmes, donc souvent des animaux âgés. 151


Dans notre étude, les mâles sont plus représentés que les femelles (sexe ratio de 1,4) ; ce qui est en accord avec les données comportementales concernant les carnivores domestiques. En effet, le caractère plus territorial des mâles les expose plus à des bagarres pouvant les blesser (Dramard, 2016). Par rapport aux motifs de consultation, les praticiens spécialistes en MNC s’accordent à dire qu’elles peuvent presque tout traiter dans la mesure où l’animal est en phase subaiguë ou chronique. Comme dans notre étude, 95% des cas ne sont pas des cas d’urgence et ne présentent pas de pathologie grave en phase aiguë. Les deux cas venus très douloureux pour un trouble locomoteur ont reçu un antalgique léger préalablement au traitement ostéopathique. Parmi les cas traités, nous retrouvons, en effet, un large panel de types pathologiques allant du trouble locomoteur à la plaie superficielle en passant par l’insuffisance rénale chronique et les troubles digestifs. Ce qui va dans le sens des traités de chaque MNC qui énoncent un large éventail de traitements pour tous types de pathologies. Selon Le Vaillant (2012), l’ostéopathie est d’abord préconisée pour traiter des problèmes d’ordre articulaire en majorité, mais elle s’applique aussi aux troubles fonctionnels si on possède un bon niveau de pratique. C’est ce qui se reflète dans nos résultats à travers la diversité des troubles traités. Si en homéopathie ou en phyto-aromathérapie, rien ne semble préconiser leur utilisation plus pour un trouble qu’un autre, dans notre étude, on retrouve toutefois une majorité de cas venus consulter pour un trouble d’origine fonctionnelle. Selon Maciocia (1989), en MTC, tous les troubles sont traitables par l’utilisation de l’acupuncture. Dans notre étude, on retrouve majoritairement son utilisation lors des troubles locomoteurs vus en ostéopathie traduisant ainsi leur association. Sur les examens complémentaires, ils ont été utilisés, dans la majorité des cas, comme dans le cadre de la consultation classique du patient en médecine vétérinaire qui profite des avancées en développement des outils de pointe permettant de réaliser un diagnostic de certitude. En effet, les examens complémentaires sont utilisés, de façon courante, au sein des cliniques vétérinaires, et ils peuvent parfois même être obligatoires (Arnaud, 2009) pour 152


déceler certaines pathologies. Les propriétaires de carnivores domestiques réclament de plus en plus un soin équivalent à la médecine humaine pour leur animal ; ce qui accroit l’utilisation des examens complémentaires. D’un point de vue juridique, ces techniques complémentaires permettent de laisser une trace visuelle du diagnostic établi par le vétérinaire. L’utilisation des MNC n’échappe pas à cette règle, car le diagnostic non conventionnel, c’est-à-dire le choix du remède homéopathique, ostéopathique, phytothérapique, … adapté au cas précis, ne peut se faire qu’après le diagnostic classique et peut venir le compléter par une approche thérapeutique alternative (Sauvan, 2015). De plus, comme le dit Hare (1999), la pratique de la médecine vétérinaire holistique implique des soins de santé au patient considéré comme un « tout » avec le recours à des techniques complémentaires et parallèles, ainsi qu’à des méthodes traditionnelle de diagnostic et de traitement. Les résultats de notre étude corroborent ces assertions avec l’utilisation des examens complémentaires dans 63% des cas. Le choix individuel de chaque examen se fait ensuite en fonction de la suspicion clinique établi après l’examen clinique. A noter que les traitements ont été divers et complémentaires. L’association des médecines est à mettre en relation avec la vision thérapeutique des vétérinaires exerçant à la CVM. En effet, ces vétérinaires ont opté l’appellation commune de « médecines », sans distinction de « conventionnelles » et « non conventionnelles ». Leurs activités quotidiennes, basées sur les différentes méthodes de soins, visent l’excellence thérapeutique, car ils cherchent à se munir d’un large panel thérapeutique possible pour pouvoir atteindre le but ultime de tout praticien, c’est-à-dire soigner correctement et au mieux le patient à travers l’ouverture d’esprit permettant l’utilisation de plusieurs médecines à des fins de guérison (Hare, 1999). Dans le soin apporté à l’animal, comme celui apporté à l’homme, deux buts majeurs sont recherchés : traiter la cause et soulager la douleur (Baralon, P. 2004). Les résultats de notre étude vont dans ce sens avec une majorité de cas traités (63%) par une association de différentes techniques médicales. L’association avec un traitement « classique » s’est faite dans 77% des cas traités avec plusieurs médecines et a rempli, en fonction du cas, le rôle d’appui pour la lutte contre la cause du trouble, le rôle antalgique ou l’association des deux. De plus, 153


cette association de médecines ne s’arrête pas à la MC et peut englober les autres MNC comme dans 37% des cas traités avec plusieurs médecines. Les MNC ne sont alors pas considérées comme étant les « nouvelles médecines » venues remplacer des méthodes modernes de soin, mais elles sont une possibilité en plus, remise à l’ordre du jour, pour proposer un traitement de pointe complet. En soins ostéopathiques, une association fréquente avec une autre MNC, dans notre étude, s’est faite avec l’acupuncture (36%). De plus, l’association avec un traitement conventionnel atteint un taux de 64% des sujets. Le but est d’atténuer la douleur post soin. Les points d’acupuncture ciblés sont recommandés pour l’apaisement et la production de Qi et la prescription d’antalgiques va soulager l’animal après un soin ostéopathique lourd qui peut l’abattre pendant plusieurs jours. En effet, les modifications structurelles apportées lors d’une consultation ostéopathique, dans le but de redonner une position physiologique aux structures du corps, perturbe l’adaptation, souvent douloureuse, de l’animal à la dysfonction (Fosse et Gimenez, 2008). Quand le soin sollicite la remise en place osseuse, il sollicite inévitablement, en même temps, les nerfs, les différents vaisseaux, les muscles et les fascias. Cette réadaptation du corps à ce changement peut engendrer une douleur à court terme et il est donc préférable d’apporter une solution antalgique au patient pour son bien-être (Huteau et Usureau, 2016). Parmi les cas traités, en homéopathie et en phyto-aromathérapie, il n’a pas été décelé de spécificité d’associations. En effet, lorsqu’un traitement en MC et un traitement en MNC (homéopathie ou phyto-aromathérapie) sont prescrits ensemble, ils n’ont souvent pas la même visée. Dans le cas de l’homéopathie, un traitement allopathique prescrit dans le même but pourrait rendre le composé homéopathique inutile, car il pourrait modifier le diagnostic homéopathique établit au départ. Toutefois, l’association d’homéopathie et de la médecine classique peut représenter un débouché intéressant à l’avenir (Rossi et al, 2008). Dans le cas de la phyto-aromathérapie, l’association avec un traitement conventionnel dans le même but est possible, mais il faut être très vigilant car cela pourrait entrainer un surdosage (Wagner, Ulrich-Merzenich, 2009).

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Actuellement, à propos de la MTVC, il est admis qu’il est possible de traiter tous les troubles du moment que le praticien sait examiner le patient dans son ensemble et au-delà de sa pathologie et maitrise ses techniques d’utilisation propres (Molinier, 2002). Dans notre étude, l’acupuncture est à 100% utilisée en association d’une autre médecine. Ceci se justifie par manque d’expérience du praticien conduisant à son utilisation seule moins souvent que les autres médecines. Le but recherché est l’effet catalyseur ou d’apaisement du patient afin que le traitement soit bénéfique au maximum. Par rapport aux différentes techniques utilisées au sein de chaque MNC étudiées, la situation a été variable. En ostéopathie, toutes les techniques sont reconnues pour avoir leur sens au sein du traitement et peuvent être utilisées de façon isolées ou associées. Certaines techniques ostéopathiques sont très douces, mais d’autres peuvent être très violentes, c’est pourquoi le praticien doit faire un bilan de l’état de santé de l’animal qui pourrait contre-indiquer certains traitement comme le « thrust » (Chambon-Le Vaillant 2012). Le « thrust » est, dans notre étude, le traitement le plus utilisé en ostéopathie avec 71% des cas. Or la moyenne d’âge des animaux en ostéopathie est la plus basse de l’étude avec 5,2 ans. La majorité des sujets étant jeunes, ils ont un état de santé satisfaisant au-delà de leur trouble. L’étude d’Alternavet (2016) évoque l’utilité de la mixité des techniques et des mouvements afin de traiter chacune des structures concernées et celles des alentours avec la sensibilité qui leur ait propre. Ainsi, la même technique ne peut pas toujours être adaptée à un os comme à un vaisseau (Denis Xavier et Chêne, 2015). Dans 100% des cas, plusieurs techniques ont été associées afin d’impliquer toutes les structures aux alentours de la dysfonction permettant de réaliser un traitement en profondeur. Lors des troubles fonctionnels, la prédominance des techniques plus douces (déroulement fascial, méthode de Lewit) semble être mieux indiquée (Chila, 2017). A l’inverse, les techniques à plus haute vélocité, comme le « thrust » ou le « myotensif direct », sont majoritairement retrouvées lors de troubles locomoteurs qui intéressent des articulations. En ce qui concerne l’homéopathie, il est prôné l’utilisation d’une méthode longue et complexe visant à reconnaitre tous les signes de l’état « maladie » chez un patient et de lui trouver un remède unique pouvant à haute dose 155


provoquer tous ses symptômes et à très faible dilution les lui retirer. La recherche de ce simillimum est la base de la méthode uniciste, que tout praticien homéopathe aimerait appliquer pour être au plus juste du traitement conduisant à la guérison. Les contraintes de cette technique (temps et objectivité de l’observation des propriétaires) la rendent difficilement applicable en clinique vétérinaire actuelle. L’idéal est de tellement bien individualiser le sujet qu’un seul médicament pourra couvrir tous les symptômes, aigus ou chroniques, physiques ou psychiques. Mais souvent, le réel est beaucoup plus complexe et le médecin homéopathe devra utiliser plusieurs médicaments (Gessant, 1988). C’est le constat que nous avons fait avec les cas pris en charge, car seulement 3 cas en ont bénéficié et tous possèdent des propriétaires très ouverts à cette technique acceptant les exercices d’observation et le temps de mise en place du traitement. Par manque de temps et en respectant les exigences budgétaires des propriétaires, qui ne sont pas toujours en mesure de subvenir au paiement de plusieurs rendez-vous, les praticiens homéopathes vétérinaires ont souvent recours aux préparations complexistes (Broussalian, 2014). C’est le cas avec nos résultats, car la majorité des cas (64%) ont reçu un traitement de la méthode complexiste qui mélange plus de trois souches homéopathiques dans une même préparation. Concernant les dilutions, le traitement d’un signe nerveux sera de dilution supérieure à un signe local (Long, 2004). Dans notre étude, les dilutions les plus fortes se retrouvent dans le produit « nervosyl® » de Boiron® ou encore dans le traitement des signes convulsifs (moyenne de 9CH) alors que les plus basses (3CH) se retrouvent dans les prescriptions concernant un trouble local comme « Abcédyl ®» ou « Traumasédyl ®» de Boiron® et dans la préparation magistrale pour lutter contre un phénomène allergique local ciblé. Selon Raynaud (2005), les causes de l’engouement pour la phytoaromathérapie proviennent de la peur des propriétaires et la méfiance de certains praticiens vétérinaires face aux effets secondaires parfois mal identifiés des médicaments utilisés en médecine classique. Ces effets secondaires peuvent, dans certains cas, être fatals sur des organismes faibles comme ceux des vieux animaux. Dans notre étude, la phyto-aromathérapie est la MNC la plus utilisée et touche particulièrement les vieux animaux avec une moyenne d’âge de 9,3 ans. La majorité de prescriptions est par voie orale, ce 156


qui concorde avec la majorité des troubles fonctionnels par rapport à ceux locaux. Plus de 410 plantes à vertus médicinales ont été recensées (Hamilton, 1852), il n’est donc pas étonnant de retrouver pas moins de 38 types différents d’extraits de plantes sur les 19 cas étudiés ayant reçu de la phytoaromathérapie. L’acupuncture, comme nous l’avons précédemment précisé, est utilisée systématiquement en complément pour renforcer le traitement mis en place ou pour apaiser et diminuer la douleur de l’animal. Au sein de nos cas, 16 points ont été ciblés, en lien avec la pathologie rencontrée, pour renforcer le traitement mis en place et 10 points pour provoquer l’apaisement et l’effet antalgique. Selon Maciocia (1989), il est important d’avoir une bonne circulation de Qi pour tonifier et soulager avant de s’attaquer à la pathologie en soi. Les 10 points ciblés pour l’apaisement sont répartis entre nos 9 cas traités en acupuncture ; ce qui permet d’établir un terrain favorable au traitement. Par rapport au suivi des cas, la moyenne du nombre de rendez-vous pris pour assurer le traitement des 41 cas étudiés est de 2,9. Or la moyenne de rendezvous pris pour un suivi en médecine vétérinaire conventionnelle est de 3 rendez-vous (Hill et al. 2012). En ostéopathie, le rythme de rendez-vous nécessaires au traitement de la dysfonction est variable en fonction du patient et de la pathologie ; il est évalué à la fin de chaque séance. Selon Debin (2014), une séance permet souvent de lever les principales dysfonctions, toutefois, pour un résultat plus durable, il est intéressant de revoir l’animal un mois après la première séance (au total 2 rendez-vous). Pour les cas plus aigus, il est nécessaire d’effectuer plusieurs séances (souvent 3) à quelques jours d’intervalle. Parmi les cas étudiés, nous avons eu des cas chroniques déjà sous traitement (2 cas), des cas chroniques jamais soignés (5 cas) et des cas aigus (7 cas). La moyenne des rendez-vous pris pour l’ensemble de leur traitement est de 2,9. Si on applique la théorie du Dr Debin, on aurait une moyenne de 2,5 rendez-vous. Ce qui est peu différent de ce qui est classiquement recommandé. En homéopathie, si le diagnostic, d’abord clinique puis homéopathique est correctement réalisé, le bon traitement peut être trouvé dès la première consultation (Witt et al., 2005). Toutefois, les vétérinaires voient souvent une deuxième fois les animaux entre 3 à 7 jours après (en fonction de la pathologie) 157


pour ajuster le traitement au fil de la progression de la maladie ou pour le modifier si les effets ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Une troisième consultation de contrôle est régulièrement préconisée pour s’assurer de la guérison du patient. Pour notre étude, les cas soignés en homéopathie ont reçu, en moyenne, 2,6 rendez-vous. Le suivi des cas en phyto-aromathérapie est comparable à celui en médecine conventionnelle. Le nombre de rendez-vous nécessaire chez le vétérinaire, selon Hill et al (2012), pour la guérison de l’animal dépend de façon évidente de la pathologie et du patient lui-même. Toutefois, le postulat posé d’une pathologie, en phase aigüe correctement diagnostiquée, dès la première consultation, et qui ne présente pas de complication en cours de traitement, nécessite en moyenne 3 rendez-vous. En effet, la première consultation sert à la mise en place d’un traitement adapté, la deuxième sert de contrôle en milieu de protocole (pour s’assurer que l’animal réagit bien au traitement ou si l’animal présente des caractéristiques particulières ou encore si le propriétaire est inquiet), et la troisième est effectuée en fin du protocole de soin afin de s’assurer de la guérison du patient. Nos résultats en phyto-aromathérapie sont de 3 rendez-vous en moyenne ; ce qui concorde avec la pratique courante. En acupuncture, selon Scott (2001), la fréquence des traitements varie en fonction du type de patient. Lors du premier rendez-vous, on détermine selon le cas, le nombre de séances nécessaires. Dans certains cas, une seule session suffit, mais la plupart des patients reçoivent toutefois un traitement d’une à deux fois par semaine pendant une période de 4 à 6 semaines. Dans notre étude, les patients en acupuncture ont reçu, en moyenne, 3,2 rendez-vous. Ce résultat est en deçà des moyennes décrites dans la littérature (Scott, 2001). Cette différence peut se justifier par l’utilisation de manière associée de cette technique par le praticien. En effet, il ne réalise pas de traitement en acupuncture pure et adapte donc son utilisation par rapport à la fréquence de rendez-vous qu’imposent les autres médecines utilisées. Concernant l’effet des traitements sur l’évolution des cas, sur l’ensemble des cas étudiés, toutes médecines confondues, les propriétaires disent être satisfaits du résultat de la méthode employée dans la majorité des cas (66% des patients). Ce résultat démontre la pertinence de l’utilisation des médecines alternatives au sein d’une clinique canine, associée ou non à d’autres méthodes 158


de soins. Ce qui corrobore l’enquête de Bihl (2013), auprès de 1462 vétérinaires exerçant en France, qui montre que plus de 50% de ces vétérinaires jugent efficace l’utilisation des médecines alternatives. Cependant, dans notre étude, 20% des cas (majorité de cas en stade sénior présentant une maladie chronique) ne sont pas guéris au sens médical du terme. Toutefois, le traitement apporté leur permet de garder un rythme de vie correct et prolonge leur durée de vie dans un état stable. Enfin, dans 14% des cas traités, la méthode utilisée n’a pas été jugée satisfaisante et les propriétaires ont dû, en fonction du cas, envisager une technique chirurgicale ou euthanasier l’animal du fait de son âge avancé entrainant des pathologies multiples. En ostéopathie, 65% des cas ont été jugé « guéris » par les propriétaires. Cette guérison passe principalement par le retour à une démarche normale de l’animal suite à un trouble locomoteur (Angue, 2006). Les 2 cas stabilisés n’ont pas retrouvé un état de santé « normal » après les traitements, mais les propriétaires ont perçu du mieux par rapport à l’état avant traitement. Enfin, les 2 cas non satisfaisants rentrent dans le pourcentage d’échec médical par rapport à une pathologie en stade trop avancée. Le dernier cas non satisfait par la prestation le justifie par un coût trop élevé du traitement à mettre en place pour entrainer la guérison de l’animal présentant plusieurs pathologies. En homéopathie, l’évaluation de l’état de guérison de l’animal par le propriétaire est à 50% positive. L’homéopathie est devenue un sujet d’intérêt croissant dans le domaine médical, qu’il soit humain ou animal. Toutefois, d’un point de vu de l’académie médicale, cette thérapie reste une MNC aux effets controversés (Hektoen, 2005). Dans notre étude, les cas stabilisés et non satisfaits sont cependant majoritairement des cas âgés ou avec des pathologies à évolution avancée. En général, le doute persiste quant à l’efficacité hors effet placebo de cette médecine. Comme l’énonce Morel (2008), le médicament phytothérapique est l’ancêtre du médicament classique. Dans notre étude, les cas de guérison observés (63%), présentaient préalablement une pathologie pouvant être traitée par une solution médicamenteuse. Les 2 cas non satisfaits ont eu recours à la chirurgie pour l’exérèse de verrues cutanées persistantes. Un traitement phytoaromathérapique pourrait alors, dans certains cas, se substituer à un 159


traitement allopathique, mais lorsque la chirurgie est nécessaire, il n’y a pas d’autres alternatives. L’acupuncture fait partie intégrante de la MTVC. Le haut niveau d’apprentissage que nécessite cette technique pour être appliquée correctement et toute la philosophie nécessaire au diagnostic, lui donne un côté contraignant qu’est le temps (Habacher, Pittler, Ernst, 2006). C’est pour ses raisons qu’au sein de la CVM, elle est utilisée en complément mais ne perd pas pour autant son degré d’efficacité car 56% des cas traités avec cette méthode déclarent une amélioration nette suite au traitement. A noter qu’un propriétaire a refusé cette technique par peur que les aiguilles fassent mal à l’animal comme cela a été rapporté par Filshie et White (1998).

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS L’ostéopathie, l’homéopathie, la phyto-aromathérapie et l’acupuncture sont parmi les médecines non conventionnelles les plus couramment employées dans la clinique vétérinaire où ce travail a été réalisé. Ces médecines sont très intéressantes par leur besoin en matériel très réduit, leur faible coût, ainsi que leur relative innocuité si elles sont pratiquées par des praticiens qualifiés. Ces quatre médecines non conventionnelles ont été employées, de façon empirique, depuis des temps immémoriaux. Ensuite, elles ont été mises, au fil des années, de côté au profit de la médecine moderne, fruit de technologie et de recherches avancées. Toutefois, depuis un peu plus d’une décennie, elles refont surface d’abord en médecine humaine et petit à petit en médecine vétérinaire. Pour la médecine des carnivores domestiques, lorsque la demande émane des propriétaires, elle correspond plus à une philosophie et à un mode de vie qu’à une demande reposant sur un besoin financier, réglementaire ou sur des connaissances scientifiques. Cette étude met en évidence les nombreux domaines d’application de ces quatre médecines comme lors des troubles cutanés, locomoteurs, comportementaux ou d’insuffisances fonctionnelles. En effet, 41 carnivores domestiques (30 chiens et 11 chats) ont bénéficié d’un traitement non conventionnel, dans la clinique vétérinaire du Mail au cours de la période allant 01 Août au 01 Novembre 2017. L’examen clinique approfondi suivi des examens complémentaires ont conduit à un diagnostic puis des indications thérapeutiques pour mettre en place des médecines non conventionnelles. Ainsi, en raison de leur manipulation plus facile, les chiens sont représentés à 100% en ostéopathie et 78% en acupuncture. Ces médecines sont de plus en plus préférées pour les animaux âgés, car elles ont moins d’effets secondaires comme c’est souvent le cas lors des traitements conventionnels. Quant aux motifs de consultation des cas étudiés, ils sont très variés, mais il y a quelques pathologies dominantes en fonction des médecines choisies. En effet, 161


les troubles de l’appareil locomoteur ont été traités à 50% et à 45% respectivement par l’ostéopathie et l’acupuncture. Dans le cadre de troubles fonctionnels, ce sont 64% et 58% des cas qui ont été traités respectivement par l’homéopathie et la phyto-aromathérapie. Il est ressorti d’une enquête de satisfaction, auprès des propriétaires des animaux traités, que 66% des propriétaires ont été satisfaits de la méthode de traitement qui a conduit à la guérison, contre 20% qui n’ont remarqué ni amélioration, ni dégradation de l’état de santé de leur animal et 14% qui n’ont pas été satisfaits. Par ailleurs, ces médecines ne sont pas en opposition avec la médecine conventionnelle. En effet, il y a eu 63% des cas soignés avec une association de médecines dont 77% avec une médecine conventionnelle. Cette association est en accord avec la philosophie des praticiens de la clinique vétérinaire du Mail qui ont une vision ouverte à toutes les médecines pourvu qu’ils arrivent à traiter et à soulager leurs patients. Comme toutes les médecines, les techniques de soins non conventionnelles présentent de nombreux avantages mais aussi des inconvénients. Cependant, ce travail a mis l’accent sur l’intérêt de disposer d’une diversité de cartes thérapeutiques afin de potentialiser les compétences des praticiens vétérinaires pour mieux répondre aux attentes de la clientèle du moment et du proche avenir. A noter que ces soins non conventionnels se développent déjà en Europe, dans le cadre de la prophylaxie au sein des élevages d’animaux dont la chair ou les produits sont destinés à la consommation humaine, car elles ne présentent pas de délai d’attente et sont compatibles avec le label « bio ». Ensuite, la mise en place d’un traitement non conventionnel, au sein d’une clinique, ne nécessite pas de changer son fonctionnement habituel de consultation ; ce qui permet une bonne intégration dans une clinique vétérinaire « classique ». Au vu de nos résultats et tenant compte du contexte, caractérisé par l’engouement pour les MNC et la prise de conscience sur les effets néfastes connus de la médecine conventionnelle, il nous paraît utile de formuler des recommandations pour, d’une part, encourager l’emploi des MNC en pratique 162


médicale vétérinaire, et d’autre part, pallier les effets néfastes engendrés par la médecine conventionnelle. Ces recommandations sont les suivantes :  Associer les connaissances fondamentales aux techniques employées comme l’anatomie et la physiologie en ostéopathie afin d’adapter les gestes au corps du patient,  Ne pas oublier que les plantes peuvent posséder un principe actif potentiellement toxique ; donc les propriétaires doivent éviter les automédications fondées sur le côté « naturel » des plantes conduisant à une utilisation excessive et non justifiée de celles-ci pouvant conduire à des intoxications,  En acupuncture, il est préférable de la réserver pour des animaux calmes, car sur un animal agité, cette technique pourra provoquer plus de stress que de soulagement. Dans la majorité des cas, il est plus productif de travailler avec des chiens adultes qu’avec des chats ou des jeunes animaux,  Approfondir les études sur les méthodes en cours et investir sur d’autres méthodes afin d’élargir la gamme des MNC auxquelles les praticiens peuvent recourir pour faire face à la demande croissante des clients et mieux soulager les patients confrontés actuellement à certaines affections sans remèdes efficients et durables.

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BIBLIOGRAPHIE 1.

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ANNEXES


ANNEXE I. Monographie des principales plantes utilisées chez les animaux Plantes Absinthe

Partie utilisée Sommités fleuries

Activités Tonique amer, cholérétique, résistance aux infections, antihelminthique, insectifuge, fébrifuge Antispasmodique, diurétique, dépurative, cicatrisante

Indications Inappétence, ballonnements, parasitisme (vers ronds, ténias), fièvre

Formes Infusion, TM, poudre externe (parasites)

Achillée millefeuille

Sommités fleuries

Troubles digestifs (spasmes, diarrhées), plaies, inflammations cutanées

Infusion, EF, TM, externe

Ail

Bulbe

Antimicrobienne, spasmolytique, vasculaire, bronchique

Parasites unicellulaires, vers intestinaux, troubles circulatoires, toux

Poudre, teinture, sirop, TM

Alchémille

Parties aériennes

Hémostatique, angioprotectrice, stimulant digestif, diurétique, cicatrisante

Diarrhées, plaies, métrorragies, diarrhée, otite, dermatite

Infusion, décoction, TM, EPS, externe (compresses)

Correctrices de carences, stimulant nutritif, des défenses, détoxifiant

Nutritionnelles, arthrose, fatigue

Poudre

Algue

Aloès Armoise

Gel Feuilles, sommites fleuries

Cicatrisant Stimulant digestif, appétit, sécrétion biliaire, anthelminthique

Plaies, ulcères gastriques Indigestion, manque d’appétit, vermifuge

Externe Infusion, TM

Arnica

Fleur

Antiseptique, antiinflammatoire, antalgique

Circulatoire, locomotrice, dermatologique, antalgique

Externe (TM, en friction, compresses, onguent)

Artichaut

Feuilles

Stimulant hépatique, biliaire, digestif, hépatoprotecteur

Digestive, hépatique, hépatique

drainage protection

Infusion, EPS, TM, poudre

Aubépine

Sommités fleuries

Tonicardiaque (inotrope +, chronotrope -), sédative, anxiolytique

Insuffisance cardiaque, HTA du chat, anxiété

Infusion, EPS, TM, macérat glycériné, poudre

Aunée

Racine

Manque parasites toux

d’appétit, intestinaux,

Décoction, EF, TM, compresses, onguent

Bardane (Grande)

Racine

Tonique amer, expectorante, diurétique, antihelminthique, cicatrisante Antibactérienne, antifongique, antiinflammatoire, séborégulateur

Tisane, EPS, TM, externe

Boldo

Feuilles

Dermatologique (dermatoses, furoncles, abcès, pyodermite, mycoses cutanées, teignes, dermatophilose), otites Insuffisance hépatique,

Hépatoprotectrice,

Infusion, EF, TM


cholérétique, cholagogue, antihelminthique

lenteur digestive, vers ronds

Bouillon blanc

Fleurs, feuilles

Calme la toux, diurétique, calmante

Bronchites, toux, abcès, ulcères

Busserole

Feuilles

Antiseptique diurétique

Infection urinaire, prostatite chronique

Camomille (Grande)

Capitule

Anti-sérotoninergique, antiagrégant plaquettaire

Troubles vasculaires

Eps, infusion

Canneberge

Fruit

Infections urinaires

Jus à mélanger (viande, pâté…), gélules, ampoules

Caralluma

Parties aériennes fleuries

Inhibe l’adhésion des bactéries, antimicrobienne, antioxydante Coupe-faim, brûle-graisse, hypoglycémiante

Régime amincissant, complément d’un traitement antidiabétique

EPS

Cassis

Feuilles

Anti-inflammatoire, antalgique, antidiarrhéique

Inflammations articulaires, diarrhées

Infusion, EPS, TM, macérat de bourgeons

Centaurée

Sommités fleuries, plante entière

Tonique amer, inflammatoire

Stimulation de l’appétit, asthénie

Infusion, EF, TM, externe

ChardonMarie

Fruits

Hépatoprotectrice, cholérétique, cholagogue

Soutien métabolique (lactation), intoxication, protection hépatiques

TM, EPS

Chêne

Ecorce

Astringent, hémostatique, antiseptique

Affections cutanées inflammatoires

Chiendent

Rhizome

Diurétique, cholagogue, antitussif, adoucissant

Œdèmes, intoxication hépatique, ictère, inflammations cutanées

Décoction, poudre, compresses Décoction, infusion, EF, TM, compresse

Chrysantelle

Plante entière

Hépatoprotectrice, antilithiasique, vitaminique P

Circulation des extrémités, fatigue hépatique, calculs

Infusion, EF, TM

Consoude (grande)

Racine, feuilles

Antidiarrhéique, cicatrisant, antiinflammatoire

Diarrhée, plaies, brûlures, douleurs articulaires, entorses

Décoction, externe (décoction, teinture, EF)

Curcuma

Rhizome

Hépatique antioxydante, digestive, antimicrobienne, antiinflammatoire

Dyspepsies, pancréatites, inflammations aigües et chroniques

EPS, gélules de poudre micronisée

Cyprès

Cônes

Antivirale, protection du tissu conjonctif

Infections digestives

EPS

urinaire,

anti-

virales et

Infusion, décoction, EF, TM, cataplasmes Infusion, EPS, TM

EF,


respiratoires, infections du tissu conjonctif Desmodium

Tiges, feuilles

Echinacée

fleurs,

Stimulation hépatique, immunostimulante

Maladies hépatiques (piroplasmose, intoxication), maladie virale aigüe, CI en cas de gestation

Nébulisat, décoction, EPS

Parties aériennes, racine

Immunostimulante, antiinfectieuse, antimycosique

Pathologies respiratoires bactériennes, infections cutanées, candidoses cutanées ; respecter une fenêtre thérapeutique

Eleuthéroco que

Racine

Adaptogène, antistress

Fatigue, convalescence

EPS, TM, compresses, Décoction (racine) ou infusion (parties aériennes) Poudre, décoction, EF, TM

Epinevinette

Ecorce racine

Eschscholtzi a

de

tonique,

stress,

Hépatique, apéritive, spasmolytique, diurétique, tonique

Manque d’appétit, élimination urinaire, rhumatismes

Infusion, EF, TM

Partie aérienne

Sédative, antalgique

anxiolytique,

Préparation au sommeil, hyperactivité, anxiété

EPS en mélange, infusion

Fenugrec

Semences

Stimule l’appétit, la prise de poids, émollient

Manque d’appétit, amaigrissement, abcès cutanés

Poudre, EF, TM, cataplasmes

Fougère mâle

Rhizome

Vermifuge (ténia, douve)

Vermifuge

Préparations commerciales

Frêne

Feuilles, écorce

Diurétique, dépuratif, anti-rhumatisme

Rétention d’eau, douleurs articulaires

Infusion, EF, TM, compresses

Fumeterre

Plante fleurie

Cholagogue, amphocholérétique, spasmolytique, sédative, antiprurigineuse

Eczéma, granulome de léchage, trouble hépatiques, douve, asthme anxieux

Infusion, TM, poudre micronisée, EPS

Gattilier

Sommités fleuries, fruits

Anti-œstrogènes, antiprolactine, antiandrogène, sédative

Lactation nerveuse, prostatite, métrorragie ; CI en cas de gestation/lactation

EPS, poudre de fruit

Gentiane

Racine

Cholérétique, cholagogue, tonique, hépatoprotectrice

Manque d’appétit, indigestion, fatigue, RGO ; CI en cas de lactation, d’ulcère gastrique

Poudre, EPS

Ginkgo

Feuille verte

Anti-inflammatoire, antispasmodique bronchique, vasodilatatrice

Troubles artériels, œdèmes

EPS

entière

cognitifs, bronchiques,


Ginseng

Racine

Adaptogène (antiasthénique, immunomodulatrice), antioxydante

Adaptation au stress

Poudre micronisée, EPS

Griffonia

Graine

Antidépressive, induction du sommeil, antalgique

Dépression, troubles du sommeil, du comportement alimentaire, myalgies

Gélules d’extrait sec, EPS

Guarana

Fruits, graines

Stimulant neuropsychique, physique, cardiaque, lipolytique

Préparation à l’effort, troubles cardiaques, régimes amaigrissants

EPS

Guimauve

Racine, feuilles, fleurs

Adoucissante, émolliente

Toux, inflammation bronchique, gastrique, cutanée

Poudre de racine, décoction, macération (externe)

Hamamélis

Feuilles

Astringente, cicatrisante, veinotonique, antiinflammatoire

Hématomes, cicatrisation, entorse

EPS, infusion, décoction

Harpagophy ton

Racine

Anti-inflammatoire, antalgique, hypolipémiante

Douleurs et inflammations articulaires, surpoids

Infusion, TM, EF, gel

Houblon

Cônes femelles

Oestrogénique, sédative

Hyper-androgénies, hypooestrogénies, anxiété ; CI en cas de gestation et chez le mâle

EPS, infusion

Hydrastis

Rhizome

Ocytocique, vasoconstrictrice, antimicrobienne

Utérotonique, insuffisance veineuse

Infusion, TM

Lierre terrestre

Parties aériennes

Expectorante, amère, diurétique, astringente

Inflammation respiratoire, diarrhée, appétit, plaies, abcès

Infusion, EF, TM, compresses

Lin

Graine

Laxative, adoucissante, AG insaturés oméga 3

Constipation, inflammation du TD, supplémentation oméga 3

Décoction, irrigations calmantes

Livèche

Racine, graine, feuilles

Antitoxiques, diurétique, antispasmodique, stimule l’appétit

Ballonnement, manque d’appétit, IH, toxémie digestive ou infectieuse

Infusion, EF, TM, HE

Marronnier d’Inde

Graine

Anti-inflammatoire, vitaminique P, astringent, veinotonique

Fragilité vasculaire, œdème, inflammation des glandes annales, prostatite

EPS, TM, usage local (mammite)

Marrube blanc

Feuilles, sommités

Expectorant, antitussif, diurétique, tonique amer,

Bronchites, manque

Infusion, EF, TM, compresses

asthme, d’appétit,


fleuries

cholérétique

antiseptique (plaies)

Matricaire

Capitule

Bactéricide, inflammatoire, spasmolytique

anti-

Infection bactérienne, troubles digestifs

Infusion, TM

Mélilot

Sommités fleuries

Fluidifiant sanguin, cicatrisante, régénération cellulaire, sédative

Insuffisance vasculaire, hématomes, mauvaise cicatrisation, anxiété ; à éviter avec les salicylés

EPS, infusion

Mélisse

Feuilles

Antispasmodique, sédative, antioxydante

Spasmes digestifs, urinaires, anxiété de séparation, de transport, troubles du sommeil

EPS, infusion

Menthe poivrée

Feuilles

Antispasmodique, analgésique, améliore les fonctions digestives

Indigestion, spasmes, ballonnements

Infusion, EF, TM, préparations externes

Millepertuis

Sommités fleuries

Calmante, antivirale, bactériostatique, antiinflammatoire, cicatrisante

Anxiété, agressivité, dépression, brûlures, gerçures, piqûres ; inducteur enzymatique (attention aux interactions)

Infusion, EF, TM, huile externe

Moutarde noire

Graines

Révulsive intense

Inflammations musculaires, articulaires, décongestionnant (bronchite)

Cataplasmes

Mucuna

Graine

Dopaminergique, hormonale (augmente la LH)

Hyperactivité (jeune animal adopté), perte de libido, pseudogestation ; à éviter pendant la gestation

EPS

Myrtille

Fruits

Astringent, antidiarrhéique, vitaminique P

Diarrhée, capillaire

Poudre (décoction), TM

Olivier

Feuille

Vasodilatatrice, antioxydante, hypoglycémiante

Insuffisance cardiaque, vieillissement vasculaire, diabète, régime amaigrissant

Infusion, macérat de bourgeons, EPS

Orthosiphon

Feuilles, sommités fleuries

Diurétique, cholagogue, antioxydante

Elimination de l’eau (IR, néphrite, cystite, lithiase vésicale), drainage toxinique

Infusion, EPS, TM

Ortie dioïque

Parties aériennes

Tonique, dépurative, reminéralisante, antiinflammatoire, hémostatique

Faiblesse, convalescence, préparation compétitions,

Infusion, EPS, TM, compresses (articulations)

fragilité

aux


rhumatismes, hémorragies, dermites allergiques, repousse des poils Passiflore

Parties aériennes

Sédative, anxiolytique, analgésique

Anxiété, stress, insomnie

EPS, infusion

Pensée sauvage

Parties aériennes fleuries

Anti-inflammatoire, émolliente, drainante, pectorale

Affections de la peau (eczéma, mycoses, séborrhées), pharyngite du chat, drainage de printemps

EPS, infusion

Pervenche de Madagascar

Racines

Hypertensive, anxiolytique, sanguin

Troubles circulatoires, anxiété, hypertension ; arrêter 3 jours avant toute intervention

EPS

Petit houx

Racine

Vitaminique P, antiinflammatoire, diurétique

Insuffisance œdèmes

Piloselle

Plante entière

Diurétique, antibactérienne (surtout urinaire), antidiarrhéique, hémostatique

Rétention d’eau, cystites, lithiases urinaires, diarrhées chroniques, épistaxis

Décoction, EF, TM, préparations externes Infusion, EPS, TM, macérat

Pin sylvestre

Bourgeons

Expectorante, mucolytique, antiseptique, anti-inflammatoire

Toux grasse

Pissenlit

Racine, feuilles

Cholérétique, dépurative, stimule l’appétit, diurétique

fluidifiant

veineuse,

EPS, macérat concentré, infusion Décoction, infusion, EPS, TM, poudre

Plantain lancéolé

Feuilles, tiges

Bronchodilatrice, antitussive, calmante, antimicrobienne, antihistaminique

Soutien de l’action hépatique, manque d’appétit, convalescence Inflammation des bronches, asthme, bronchite, toux sèche, urticaire, eczéma, DAPP

Plantain majeur

Feuilles

Anti-inflammatoire, cicatrisante

Plaies, blessures, inflammation cutanée

Jus ou teinture sur les plaies

Prêle des champs

Rameaux entiers stériles

Minéralisante, consolidation osseuse, anti-inflammatoire, cicatrisante

Décalcification, arthrose, fracture, chirurgie osseuse

Infusion, poudre, EPS, compresses

Radis noir

Racine

Détoxification hépatique, cholérétique, antiinfectieuse

Hépatites, gastrites, infections respiratoires chroniques

Jus de racine, nébulisat, TM, EPS

Réglisse

Racine, stolons

Anti-inflammatoire, antiulcéreuse,

Ulcères gastrites,

EPS, décoction (copeaux)

gastriques, infections

Infusion, TM, EPS


antimicrobienne, immunomodulatrice

respiratoires, cutanées, eczéma, dermatites allergiques

Sommités fleuries

Diurétique, antibactérienne, antiinflammatoire, immunomodulatrice, astringente, analgésique

Poussées inflammatoires et douloureuses de l’arthrose, myalgies, rétention d’eau ; CI chez le chat et en cas d’intervention chirurgicale

Infusion, gélules de poudre de plante, EPS, TM, compresses (articulations)

Rhodiola

Rhizome

Améliore les performances physiques, antioxydante, antidégénérative

Préparation à la compétition, maladies neurodégénératives

EPS, décoction, gélules

Saule

Ecorce

Anti-inflammatoire, antalgique, antipyrétique

Arthrose, arthrite, tendinite, myosite ; CI en cas d’opération (activité anticoagulante), à éviter chez le chat

EPS, décoction

Scrophulaire noueuse

Parties aériennes fleuries

Anti-inflammatoire puissante

Etats inflammatoires aigus et chroniques

EPS, décoction, infusion

Souci

Fleur

Antibactérienne, inflammatoire, cicatrisante

anti-

Nettoyage, désinfection des plaies

Compresses, pommade

Tribulus

Parties aériennes

Hormonale (augmente la sécrétion de GnRH, LH, FSH), anabolisante, antilithiasique

Déficit hormonal du mâle lié à une castration, déficit musculaire, lithiases urinaires chez le chat castré ; CI en cas de gestation et chez le jeune

EPS

Tussilage

Fleurs, feuilles

Rhizome, racine

Bronchite emphysémateuse, toux chronique sèche Nervosité, stress, anxiété, agitation

Infusion, EF, TM

Valériane

Calmante (toux), stimulante respiratoire et CV Sédative, antispasmodique, anxiolytique

Verge d’or

Sommités fleuries

Diurétique, astringente

Diurèse, toxinique, rhumatismes

Infusion, EF, TM

Vigne rouge

Feuille

Vitaminique P, inflammatoire, veinotonique, antioxydante

Reine prés

des

dépurative,

anti-

drainage eczéma,

Insuffisance veineuse, hypertension, pétéchies, ecchymoses, inflammation des glandes annales, hématomes

Gélule de poudre, décoction, EPS, TM

EPS, macérat de bourgeons, infusion



ANNEXE II. Monographie des principales huiles essentielles utilisées chez les animaux. HE

Partie utilisée

Actions

Indications

Mode d’emploi

Ajowan

Fruits

Anti-infectieuse, antivirale, antiparasitaire, antalgie

Infections, parasitisme (respiratoires, digestifs, cutanés), arthrites.

Voie interne, externe (usage local et général)

Basilic exotique

Sommités fleuries

Antispasmodique, tonique digestif, antiinflammatoire, antalgique, antiviral

Spasmes, coliques, diarrhées, arthrite, tendinite, anxiété

Voie interne, externe (usage local et général)

Baume

Antiseptique, antibactérien, antiparasitaire, cicatrisant

Dermatologique (blessures, plaies, escarres, brûlures)

Externe uniquement (usage local)

Cajeput

Feuilles

Anti-infectieuse, antivirale, expectorante, décongestionnant veineux

Affections respiratoires, troubles circulatoires, viroses cutanées

Voie interne externe

et

Camomille noble

Fleur

Antalgique, antispasmodique, sédative, inflammatoire

Voie interne externe

et

anti-

Sédation, spasmes digestifs, prurit, dystonies neurovégétatives

Baume Pérou

du

Camphrier

Bois, écorce

Stimulant respiratoire, cardiaque, nerveux, fébrifuge, expectorant, antalgique (voie externe)

Cardio-respiratoire (syncope, défaillance cardiaque), bronchite, arthrites, CI lors de la lactation

Surtout externe (action locale et générale)

Cannelier de Ceylan

Ecorce

Antibactérienne, antifongique, antiparasitaire, tonique

Infections parasitaires vectorielles (piroplasmose, leishmaniose, Lyme, rickettsiose), intestinales (strongles, Giardia, amibes) ; CI chez le chat et en usage pur

Voie interne (dermocaustique)

Chénopode anthelm

Herbe fleurie

Antihelminthique puissant (vers ronds)

Parasites gastro-intestinaux, CI lors de la gestation

Voie interne

Citron

Zeste

Anti-infectieuse, antibactérienne,

Problèmes

Voie interne (action générale), externe

circulatoires,


vitaminique P, tonique digestive, calmante

maladie respiratoire, stress

(action locale générale)

et

Cyprès

Rameaux feuillés

Décongestionnant veineux, anti-infectieuse, antitussive

Mauvaise circulation, œdèmes des membres, toux

Voie interne, externe (action locale et générale)

Estragon

Plante fleurie

Antispasmodique, digestive

Spasmes digestifs, urinaires, crampes, contractures, manque d’appétit

Voie interne, externe (action locale et générale)

Eucalyptus citronné

Feuilles

Anti-inflammatoire puissante, antiseptique, antalgique

Inflammation et douleurs articulaires, inflammations cutanées, en répulsif contre les insectes et acariens

Voie interne, externe (action locale et générale)

Eucalyptus globuleux

Feuilles

Expectorante, mucolytique, infectieuse

Pathologies bronchopulmonaires, mycoses et infections cutanées

Voie interne, externe (action locale et générale)

Eucalyptus radié

Feuilles

Anticatarrhale, expectorante, antiinfectieuse, antitussive

Pathologie pulmonaire avec défaillance immunitaire, toux du chenil, toux sèche, toux grasse

Voie externe générale)

interne, (action

Fenouil

Semences

Antispasmodique, stimulant digestif, cholérétique, expectorante, oestrogénique

Indigestion, spasmes digestifs, bronchite, stimulation des chaleurs

Voie externe générale)

interne, (action

Gaulthérie couchée

Feuilles

Anti-inflammatoire, antispasmodique, fébrifuge, vasodilatatrice

Inflammation articulaire, tendineuse, crampes, contractures, vasoconstrictions périphériques

Externe surtout (action locale)

Genévrier commun

Rameaux, baies

Diurétique, antiseptique urinaire, antispasmodique, antalgique, antiseptique, antiinflammatoire

Infections urinaire, diurèse, spasmes digestifs, colites, arthrites, tendinites, plaies, eczéma

Voie externe

Géranium rosat

Feuilles

Antispasmodique, antiinflammatoire, antimicrobienne, calmante, cicatrisante, antalgique, répulsive

Stress, anxiété, plaies, crevasses, répulsion des insectes, infections cutanées, mycoses, DAPP, dermites séborrhéiques

Voie externe locale)

anti-

interne, (action


Gingembre

Rhizome

Tonique digestive, expectorante, antalgique, aphrodisiaque

Manque d’appétit, stimulation des chaleurs, arthrites

Voie externe

Giroflier

Bouton floral

Antalgique, antimicrobienne, antiparasitaire, stimulant général

Infections buccales, dentaires, digestives, tiques, puces, misebas, asthénie ; CI chez le chat et en usage pur

Voie interne externe

Helichryse italienne

Sommités fleuries

Anticoagulante, antalgique, inflammatoire, cicatrisante

Hématome, phlébite, induration des tissus, fourbure, arthrite, tendinite, claquage

Voie externe

interne,

Inule odorante

Sommités fleuries

Mucolytique, antiinflammatoire, antitussive, antibactérienne, antivirale

Bronchite obstructive, emphysème, coryza du chat, toux du chenil, laryngite

Voie externe

interne,

Laurier noble

Feuilles

Expectorante, antiinfectieuse, antalgique, anti-nécrosante, antispasmodique, antiinflammatoire

Bronchite, stimulation digestive, arthrite, nécrose, gangrène, maladies infectieuses chroniques

Voie externe

interne,

Lavande aspic

Sommités fleuries

Bactéricide, fongicide, expectorante, cicatrisante, antiinflammatoire

Infections ORL, pyodermites, mycoses cutanées, envenimation par piqûre

Voie externe

interne,

Lavandin

Sommités fleuries

Antispasmodique, calmante, inflammatoire, cicatrisante

Nervosité, spasmes, crampes, dermatoses infectieuses, plaies

Voie externe

interne,

anti-

Litsée citronnée

Fruits

Anti-inflammatoire, antiparasitaire externe, calmante

Inflammations articulaires, traumatiques, ectoparasitoses, insectifuge, agitation, anxiété

Surtout voie externe (voie interne pour les pathologies nerveuses)

Marjolaine

Sommités

Antibactérienne, sédative, calmante,

Agitation, anxiété, agressivité, spasmes, infections

Voie orale, externe

anti-

interne,

et


fleuries

antalgique

respiratoires et digestives, névralgies, myalgies, arthralgies

Menthe poivrée

Parties aériennes

Anti-infectieuse, tonique digestive, cardiaque, antalgique, antiinflammatoire, stimulation des chaleurs

Indigestion, ballonnements, vomissements, fatigue cardiaque, arthrite, dermatite inflammatoire, chaleurs inapparentes ; CI chez le chat, en gestation, chez les jeunes de moins de 3 mois

Voie orale, externe (action locale et générale)

Niaouli

Feuilles

Antibactérienne, antimycosique, stimulation de l’immunité, expectorante, anticatarrhale, hormonelike, cicatrisante

Infection respiratoire, stimulation des chaleurs, plaies, escarres, mycoses cutanées, pyodermites, furoncles, coryza, herpèsviroses et caliciviroses chez le chat

Voie oral, externe (action locale et générale)

Origan compact

Sommités fleuries

Anti-infectieuse puissante, stimulation immunitaire

Infections sévères et résistantes (respiratoires, digestives, cutanées, cystites, maladies vectorielles), fatigue

Voie externe

Palmarosa

Herbe

Anti-infectieuse puissante, antiinflammatoire, immunostimulante, cicatrisante

Infections utérines, génitales, mammites, entérites, bronchites, infections cutanées (acné du chat, eczéma, pyodermite, mycose à Malassezia)

Voie orale, locale (usage interne et externe)

Pin maritime

Ecorce, aiguilles, résine

Antiseptique respiratoire, expectorante, rubéfiante (voie externe)

Pathologies respiratoires, rhumatismes, effet révulsif

Aérosol (aiguilles), frictions (résine)

Pin sylvestre

Aiguilles

Antiseptique respiratoire, expectorante, antitussive, tonique

Pathologies respiratoires, insuffisance sexuelle (mâle), antalgie et révulsion (voie externe), asthénie

Voie orale, externe

Ravintsara

Feuilles

Antivirale puissante, expectorante

Maladies respiratoires virales, viroses cutanées, grippe, parvovirose canine, herpès, calicivirus du chat

Voie interne (orale et locale), externe

Romarin

Sommités fleuries

Mucolytique, expectorante, régulation ovarienne, cicatrisante, régénération hépatique

Bronchites, toux grasses, hépatites, cycles irréguliers, plaies

Voie orale, externe (action locale et générale)

interne,


Sarriette des montagnes

Sommités fleuries

Antiseptique majeure, antalgique, antiinflammatoire, immunostimulante

Affections respiratoires, diarrhées infectieuses et parasitaires, affections dermatologiques bactériennes et mycosiques, verrues

Voie externe

Sauge officinale

Sommités fleuries

Mucolytique, oestrogénique, antilaiteuse, antivirale, tonique, cholérétique

Stimulation des chaleurs, endométrite (CI si lactation), dépurative, cicatrisation, éruption virale

Voie externe (action locale et générale)

Sauge sclarée

Sommités fleuries

Oestrogénique, antigalactogène, antispasmodique

Stimulation des chaleurs, incontinence urinaire liée à la stérilisation, lactation de pseudogestation, CI si gestation

Voie externe générale)

Tea-tree

Feuilles

Antibactérienne puissante, antivirale, antiparasitaire, antifongique, antiinflammatoire

Infections en général (respiratoires, digestives, génitales, dermatologiques)

Voie interne externe

et

Thym (vulgaire)

Sommités fleuries

Anti-infectieuse, stimulant immunitaire, tonique (thujanol), utérotonique (thym à géraniol), antiparasitaire (thym à linalol et à thymol)

Infections bactériennes et virales respiratoires, buccales, herpès, calicivirose (thujanol, thymol), diarrhées, parasitoses gastrointestinales (thymol, carvacrol), arthrites (thujanol), infection des plaies, parasitoses cutanées

Voie interne externe

et

Thym saturéoïde

Sommités fleuries

Anti-infectieuse, antiparasitaire, régulation immunitaire, tonique

Maladies infectieuses (surtout chroniques), mammites, asthénie, chaleurs silencieuses, infections cutanées

Voie interne externe

et

Ylang-ylang

Fleurs

Antistress, inflammatoire, antalgique

Dystonies neurovégétatives, stress, tachycardie, anxiété, algies

Voie interne externe

et

anti-

ANNEXE III. Récapitulatif des 41 cas étudiés

interne,

interne, (action


Syncope vagale, tension ligament triangulaire droit et coronaire de l’estomac

Radio, écho

Effondrement train arrière, « parésie »

Tension grand psoas, ilium en torsion gauche

Radio

Suivi

10 ans

« malaises vagaux », troubles du cpt alimentaire

Traitement

F

Exam complémentaire

5 moi s

Diagnostic

F

de Motif consultation

Croisée

Age

Golden retriever

Sexe

Canine

Race

Espèce Canine

MC : Phosphaluvet, Emeprid.

3 rdv

MNC : ostéo (Lewit, myotensif direct) MC : Méloxicam

4 rdv

MNC : ostéo (déroulement fascial, thrust iliaque) Acupuncture (V60 et VG10) Homéo (rhumatyl)

Canine

Chinois nu

F

8 moi s

Dos vouté, oreilles tombantes

Blocage vertébral

Radio

MNC : ostéo (déroulement fascial, thrust)

1 rdv

Canine

Chinois nu

M

8 moi s

Dos vouté

Blocage vertébral : dos voussé et queue décalée

Radio

MNC : ostéo (déroulement fascial, thrust, myotensif direct)

1 rdv

Canine

Golden retriever

M

12 ans

Queue bloquée, grosse boule patte ant G niveau coude

Blocage vertèbre sacrales. Biopsie « boule »

Radio et biopsie

MC : Méloxicam, pansement désinfectant.

4 rdv

Démarche inhabituelle, pattes avant qui se

Rotation vertèbre C6, cervicalgie

/

Canine

Bulldog

M

3 ans

MNC : ostéo (thrust), acu (VB23, IG3, P9, V13, E36) MC : Méloxicam. MNC :

ostéo

3 rdv


dérobent

Canine

Caniche

F

5 ans

Boiterie post D

(thrust, streching) Luxation rotule

Radio

MC : Méloxicam.

2 rdv

MNC : ostéo (thrust, myotensif direct et déroulement fascial) Canine

Chinois nu

F

7 moi s

Raideur au niveau du cou

Léger blocage C0C1 et T12T13

/

MNC : ostéo (thrust, déroulement fascial)

1 rdv

Canine

Golden retriever

F

8 ans

Boiteries, baisse de l’EG ++

Hernie discale avec infection du disque intervertébral

Radio

MC : corticoïdes, AINS et AB.

4 rdv

MNC : ostéo (déroulement fascial, thrust, strain counterstrain) Mésothérapie et Klaser.

Canine

Canine

Korthal

Croisée

M

M

14 ans

Tremblements , raideurs pattes arrières, pancréatites et insuf rénale

Pincements des nerfs au niveau des vertèbres

Biochimie

4 ans

Baisse EG, douleur abdominale

Tension rein G et inflammation caecale

Echo et biochimie

MC : AINS, AB. MNC : ostéo (déroulement fascial, streching, myotensif direct), acu (VB44, MC5, V60, E36) MC : Méloxicam, amoxicilline et Phosphaluvet.

7 rdv

3 rdv

MNC : ostéo (libé tensions reins gauche) Féline

Europée

M

16

Vieux insuf

chat rénal,

Insuf

rénale

Biochimie

MNC : acu (V22, V28, VC3,

2


n

ans

douleur à la miction

et cystite

V63 et V40), phyto (cassis, réglisse, cyprès, échinacée), homéo (uricystil)

rdv

Canine

Bulldog

M

11 ans

3 hernies discales, douleurs ++ et peu mobile

Hernies discale

(scanner réalisé au préalable)

MNC : acu (IG3, V62, V40 et VC4), mésothérapie et Klaser

6 rdv

Canine

Caniche

M

9 ans

Dysplasie de hanche, douloureux malgré chir

Dysplasie coxofémorale, arthrose

Radio

MC : Méloxicam.

5 rdv

Blocage de la tête avec crise de douleur quand on le touche

Cervicalgie

Radio

Canine

Bulldog

M

1,5 ans

MNC : acu (GI4, F3, E36, VB 29 et 30) MC : Méloxicam.

3 rdv

MNC : ostéo (thrust, déroulement fascial, streching), acu (IG3, V62, VB34, TR5)

Féline

Europée n

M

2 ans

Stress

/

/

MNC : homéo (nervosyl)

1 rdv

Canine

Teckel

F

15 ans

Tremble, tête de travers, « convulse » de la tête

AVC

/

MC : Oxygénateur cérébral, corticoïdes.

2 rdv

MNC : phyo (cassis, marron d’inde, aubepine, ginkopiloba) Canine

Yorkshire

F

8 ans

Pas de vidange utérine après mise bas par césarienne

Rétention des liquides utérins

Echo et biochimie

MNC : homéo (wombryl)

3 rdv


Féline

Europée n

M

12 ans

Difficultés respiratoires

Emphysème

Radio

MNC : phyto (réglisse, cyprès, pissenlit) aroma (HE pin sylvestre)

3 rdv

Canine

Labrador

F

10 ans

Se gratte les pattes au sang

Atopie, séborrhée grasse

Microscop e

MC : oclactinib, antiseptique.

4 rdv

MNC : phyto (réglisse, bardane, curcuma, plantain)

Canine

Cocker

F

12 ans

Boule sur le sommet du crâne

Verrue

/

MNC : aroma (HE cannelle, lavandula spica, millepertuis)

2 rdv

Féline

Europée n

M

2 moi s

Diarrhée ++

Fécalome

Radio

MC : chir, lavement.

6 rdv

MNC : (noyer) Klaser.

phyto et

Canine

Cocker

F

12 ans

Douleur et écoulement niveau oreilles

Ecoulement purulent des deux conduits auditifs

/

MNC : aroma (HE eucalyptus radié et citronné, tea tree).

3 rdv

Féline

Persan

M

6 moi s

Castration tatouage

/

/

MNC : homéo (traumasedyl, staphy sagria)

1 rdv

Féline

Europée n

M

9 ans

Ne mange plus et semble souffrir à l’ouverture de la bouche

Gingivite et stomatite (calicivirus)

/

MC : corticoïdes.

3 rdv

Coup l’oreille

Otématome

/

Canine

Malinois

M

15 moi s

et

à

MNC : phyto (réglisse, bardane, cyprès) MC : nettoyant auriculaire. MNC : homéo (traumasedyl)

1 rdv


Canine

Border colley

M

8 ans

Crise epileptiforme

Trouble niveau cervelet

/

MNC : ostéo (thrust), homéo (belladona)

3 rdv

Féline

Europée n

M

12 ans

Perte mobilité train arrière, difficultés respiratoires

Arthrose, asthme

Radio

MNC : phyto (reine des près, réglisse, curcuma), aroma (HE eucalyptus radié, pin sylvestre)

2 rdv

Canine

Rottweil er

M

8 ans

Difficultés respiratoires

Souffle cardiaque et arythmie

Radio echo

MC : pimobendane, amoxicilline, Versikor.

2 rdv

et

MNC : phyto (prêle, gui), homéo (strontium iodatum) Canine

Coton de tuléar

F

14 (ans

Perte appétit, essoufflée, abattue

Trouble hépatique

Echo et biochimie

MNC : homéo (gentiana lutéa, sulfur iodatum, lycopodium), phyto (croton lecheri, chardon marie)

3 rdv

Canine

Labrit

M

12 ans

Tousse

Insuffisance cardiaque

Echo

MC : flurozenal, pimobendane.

6 rdv

MNC : homéo (grindelia robusta), phyto (desmodium) Canine

Epagneul breton

F

9 ans

Raideur articulaire et problèmes digestifs

Arthrose, pancréatite

Radio et biochimie

MNC : phyto (croton lecheri, échinacée, canneberge, bardanne, reine des près, ortie)

4 rdv


Canine

Dog allemand

F

5 ans

Tension dos et boule dure au niveau de la masse commune

Granulome et tensions musculaire (stress)

/

MNC : ostéo (streching, Lewit, déroulement fascial), homéo (2Linflm), acu.

1 rdv

Féline

Europée n

M

5 ans

Ne s’alimente plus

Gingivite ulcères buccaux

Biochimie

MC : corticoïdes.

3 rdv

Féline

Europée n

M

3 ans

Boule qui coule à la base de la queue

te

Abcès

MNC : phyto (lière terrestre, marjolaine) /

MC : eau oxygénée, antiseptique, AB.

2 rdv

MNC : homéo (abcédyl) Canine

Golden retriever

F

5 ans

Se gratte, plaques rouges sur tout le corps

Séborrhée grasse, atopie

Test allergovet

MNC : homéo (dilution homéopathiqu e de l’allergène

5 rdv

Féline

Europée n

M

1,6 ans

Plaie l’épaule

Plaie

/

MNC : aroma (HE origan, thym, romarin, cyprès, géranium, lavande aspic, millepertuis)

2 rdv

Canine

Yorshire

F

1,5 ans

Se frotte les fesses sur le sol et douleur à la défécation

Verrue à l’intérieur de la muqueuse anale

/

MNC : aroma (HE cannelle de Ceylan)

2 rdv

Canine

Braque Hongrois

F

8 ans

Essoufflée l’effort

Insuffisance cardiaque

Echo

MC : pimobendane.

2 rdv

sur

à

MNC : phyto (curcuma, olivier, aubepine, orthosiphon) Féline

Europée n

M

6 ans

6 jours sans défécation

Constipation

Radio

MC : Savorial, huile de

3 rdv


paraffine. MNC : phyto (pensée, artichaut, radis noir), acu (V25, E25, TR6, R15) Canine

Teckel

M

13 ans

Baisse EG

Vieillissement , raideurs arthrosiques

Biochimie

MC : Vitamines.

3 rdv

MNC : phyto (ginkgo, ginseng, curcuma), aroma (HE eucalyptus citronné, menthe poivrée, genévrier, laurier noble, giroflier, millepertuis), acu (E36, R6, VG4, GI4, F3)

ANNEXE IV. Produits utilisés en phyto-aromathérapie en fonction du trouble fonctionnel rencontré


Troubles

Extraits de plantes utilisés

Insuffisance cardiaque

Olea europaea (vasodilatateur), Crataegus monogyna (inotrope et dromotrope positifs, chronotrope et bathmotrope négatifs) et en complément Orthosiphon stamineus (drainant) et Curcuma longa (soutient antioxydant).

Respiratoires

Cupressus sempervirens (antiviral), Glycyrrhiza glabra (anti inflammatoire), Taraxacum officinale, Spirea Ulmaria, Equisetum arvense (anti œdémateux) complétés par Curcuma longa (antioxydant). Les HE comme Eucalyptus citriodora, Eucalyptus radiata et Pinus sylvestris sont utilisées en inhalation.

Digestifs

Lors de diarrhées : Echinacea purpurea et Croton lechleri (propriétés immunostimulantes et anti infectieuses), Vaccinum macrocarpon et Arctium lappa (anti infectieux). Lors de constipations : Viola tricolor (drainante), Raphanus sativus (fluidifie la bile et augmente son débit, action stimulante du peristaltisme) et Cynara scolymus en hépato protecteur.

Tumeurs

Curcuma longa et Viscum album pour leurs propriétés antioxydantes

Raideurs articulaires

Croton lechleri, Urtica dioica et Spirea Ulmaria (anti inflammatoires)

Baisse de l’état général chez les vieux animaux

Ginkgo biloba (augmentation de la synthèse d’ATP, diminue l’hypoxie cellulaire, renforce la paroi des vaisseaux et actionne la sécrétion de sérotonine), Panax ginseng (immunomodulateur, stimulant cérébral et limite le stress) et Curcuma longa (anti oxydant), Ribes nigrum (drainante) et Silybum marianum (protecteur hépatique).

ANNEXE V. Produits utilisés en phyto-aromathérapie en fonction du trouble local rencontré


Troubles

Extraits de plantes utilisés

Plaies

Arctium lappa (anti infectieux), Glycyrrhiza glabra (anti inflammatoire) et Plantago lanceolata (antihistaminique). Les HE sont également utilisées comme Origanum compactum, Thymus vulgaris thujanoliferum ainsi que Lavandula latifolia spica (anti infectieux), Pelargonium asperum (anti inflammatoire) et Helichrysum italicum (cicatrisant et antihématome).

Gingivite, ulcérations buccales

Arctium lappa (anti infectieux), Glycyrrhiza glabra (anti inflammatoire), Origanum majorana (antalgique) et Glechoma hederacea (cicatrisant).

Otite

les HE sont utilisées pour leur forte pénétration et leur caractère visqueux, Eucalyptus radiata, Eucalyptus citriodora (anti inflammatoire) et Melaleuca alternifolia (anti infectieux).


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;  d’observer en toute circonstance les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »


RESUME La médecine est un large domaine regroupant plusieurs pratiques thérapeutiques en fonction des époques, des cultures et des civilisations. Datées d’époques ancestrales, plusieurs de ces médecines ont été délaissées au profit de la médecine moderne. Les progrès médicaux ont permis d’augmenter la longévité des patients et d’améliorer leur confort, mais il reste toujours de l’insatisfaction en raison de l’inefficacité de certains traitements modernes actuels et des effets néfastes qu’ils engendrent. De plus, la prise de conscience sur la nécessité de préserver l’environnement s’accroit d’avantage. La combinaison de tous ces facteurs a entrainé le retour de l’intérêt pour les médecines plus douces, plus naturelles, autrement dit les médecines non conventionnelles. Ces dernières s’appliquent, de jour en jour, en médecine vétérinaire, d’où l’intérêt de s’y pencher afin d’apprécier leurs apports dans la pratiques quotidienne des praticiens, d’où le but de cette étude réalisée chez 41 carnivores domestiques (30 chiens et 11 chats), dans une clinique vétérinaire en France du 01 aout au 01 novembre 2017. Ces patients étaient consultés pour divers troubles : dermatologiques, fonctionnels, locomoteurs, comportementaux ; et ont reçu des traitements par des médecines non conventionnelles (ostéopathie, homéopathie, phyto-aromathérapie et acupuncture) après un diagnostic clinique complété par des examens complémentaires (radiographie, tests biochimiques, échographie, scanner). De cette étude, il ressort que la demande pour des soins non conventionnels tient une réelle place au sein d’une clinique vétérinaire (9% des soins hors vaccinations). En ostéopathie, 64% des cas ont été guéris, en homéopathie 50% des cas guéris, en phytoaromathérapie, 63% des cas guéris et en acupuncture 56% de guérison. De plus, le recours à l’association de la médecine conventionnelle et non conventionnelle est fréquent (48,5% des cas) et cette association a donné de très bons résultats thérapeutiques, tant dans la régression du trouble que pour l’analgésie. Enfin, l’utilisation de ces médecines non conventionnelles est un réel atout dans la prise en charge des animaux âgés a la santé fragile et intolérants aux molécules trop agressives et aux nombreux effets indésirables. Au final, la maitrise de plusieurs techniques thérapeutiques, est un réel atout dans la démarche de soin d’un patient, humain ou animal. Mots clés : médecine non conventionnelles ; carnivores domestiques ; France. Auteur : Reinsberger Camille E mail : camille.reinsberger@hotmail.fr Tel : 778385141 / 0033674768087Adresse : immeuble 11 rue 38 point E, Dakar, Sénégal / 27 les près fleuris 64320 Idron France


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