EDOUARD
SABY
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AU .DELA .
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DU -MONDE VISIBLE -'
TRAITË PRATIQUE
DES SCIENCES
PSYCHIQ U E S EXPËRIMENTALES
IDITIONS DE L'ICOLE ADDIISTE 10, RUE HENRI-OUCHÈNE. 10
-
PARIS (XV")
AU DELA DU MONDE VISIBLE
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Ouvrages de M. Edouard SABY En vente
aux
ËOITIONS de J'ËCOLE AOOÉISTE
10, Rue Henri-Duch�ne. PARIS (Ise)
1
i =
L ' ASCENSION HU MAINE 100 Era (Poate, recommandé: 120 Era)
LE TYRAN NAZI ET LES FORCES OCCULTES 60 Era (Poste, recommandé: 80 Era)
LE DESTIN DU MONDE SELON LES PROPHETIES 80 Era (Poste, recommandé: 100 Era)
LA LUMIÈRE SUR L'ARCHE 70 Era (Poste, recommandé : 90 Era) BROCHURES
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LA
RECHER CHE
D E DIEU
25 Era (Poste, recommandé: 35 Ers)
COMMENT
DEVENIR Mt;:DIUM
30 Ers (Poste, recommandé: 40 Era) A PARAITRE
FIN ET RËSURRECTION D'UN MONDE §
�5
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SUR
LE
SENTIER
DE
L'INITIATION
(Illustrations de MARC-LAMBERT)
Toat moadat doit ltre libellé çamm. oait: M. Edouard SARY, 10, Ra. HoariDach�ao, Paris·lS'. CHEQUE POSTAL: CI, coaraat N' 615-04, bareau d. Pario. Il n'e.t pa. fait d'envoi contTd rembour.ement.
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EDOUARD
SABY
AU DELA DU MONDE VISIBLE PLANCHE INÉDITE DE
MARC-LAMBERT cc Les Sciences psychiques, qui ont eu en quelque fa�on, la magie et la sorcel. lerle pour berceau, mériteront de plus en plus, la qualification de sciences effectives et positives, grâce cl l'emploi persévé rant de la méthode expérimentale ».
(Camille FLAMMARION)
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1"APPARœTœON
IIIIIUIiIIIIIIIIIIIIII!.:
L�GENDE DE L'ILLUSTRATION (p. 96) Un homme vient de mourir. « change de plan ». Tandis
Selon l'initiation
repose, Inerte, sur la couche funéraire, délà, le
MOI
(le « double ,éthérique
Il
que le corps physique
»)
VRAI
se !dégage lentement
(Ici, par le plexlls�solalre). La matière !ectoplasmlque, libérée,
dégage
une
«force» qui fait onduler
les
rideaux. Le « fantôme» délà est matérialisé, si l'Oh en luge
à
la main tendue en geste de protection vers
la
femme, surprise et ravie, qui contew.ple l'Apparition •••
alllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllilluni11i11I11111I11I111I11I111I1I111'
Tous droits de traduction, reproduction et d'adaptation réservés pour tous Pays COPYRIGHT BY EDOUARD SABY
-
191.7
dérivent des Sciences Psychiques » Occultes » : mais tandis que ces étaient le privilège de quel ques rares « initiés », l'Expérimentation mo derne, à la fols plus audacieuse et plus ferme, a mis au grand jour Ides vérités jus qu'alors dissimulées sous le:voile de l'allégorie ou du symbole. ES
«
Sciences L dernières «
Le vœu de notre grand Caminé Flammarion se trouve ains. réalisé: Grace à l'emploi per sévérant de la méthode expérimentale, les Sciences psychiques qui ont eu, en quelque façon, la magie et la sorcellerie pour berceau, méritent déjà, et mériteront de plus en plus, la qualification de Sciences effectives et positives
(1, 25)
1 C'est en nous inspirant de cet esprit que nous avons étudié les phénomènes dits « psychiques », depuis la Transmission de PeMée jusqu'aux Apparitions de Fant6mes.
(1) Signüication des CHIFFRES entre parenthè�es. Les premiers (chiffres romairu) renvoient, p. 131 au nom de l'auteur et au titre de l'ouvrage; las seconds (chiffres arabes), aux pages d'où ces citations sont extraites.
8
AU
DELA
DU
MONDE
VISIBLE
Le lecteur trouvera donc dans ce manuel un TRAITI PRATIQUE DES SCIENCES PSYCHIQUES EXPIRIMENTALES. Afin de dOtlner à cette Etude un caractère scientifique irrécusable, nous ne nous sommes pas seulement inspiré des travaux de savants et expérimentateurs les plus réputés ; mais, chaque fois que la chose nous a paru utile, nous avons reproduit le texte même de ces auteurs. 1 Disons encore un mot sur le plan de cet ou vrage. La première partie est consacrée aux FACUL Tls DIVINATOIRES. Nous abordons le problème par la pente la plus douce, en prouvant: a) Que le monde visillie n'est que le promontoire avancé d'un AUTRE MONDE, encore Inexploré; b) Que nous disposons tous d'un sens spécifique (le Sens Psychique), ou SIXIIlME SENS, qui nous permet de communiquer avec ce monde. Dans la deuxième partie (SPIRITISME ET ME TAPSYCHIE), ROUS pénétrons au cœur même du problème en abordant la partie expérimentale. Nous verrons, progressivement, apparaitre et se développer, lelt phénomènes merveilleux du Psychisme : de la Transmission de Pensée aux Apparitions de Fant6mes. Dans la troisième et dernière partie (LE MYS TI:RE DEVANT LA SCIENCE), nous tenterons une cc explication du Miracle y, ; nous essayerons de d'montrer que tous ces phénomènes sont d'o rigine PSYCHIQUE, qu'II s'agisse de faits spirites (1) Le lecteur aura ainsi, sous un format réduit, recueil des « Meilleures Pens'ées » des auteurs qui se sont distingués dans ces études. Il pourra aussi, $e référant à notre « Nomenclature» (p. 131), Sil constituer une bibliothèque qui lui permettra de s"éclairer sur ce passionnant sujet. un
ORIGINE
DES
SCIENCES
PSYCHIQUES
9
ou métapsychiques, puisque, dans les deux cas, ces phénomt)nes sont provoqués par une « force» DIRIGIE. En effet, qu'II s'agisse du « Subcons cient» d'un médium ou de l'Esprit d'un « D� SINCARN� » : la « Force» démontre une intelli gence lucide, consciente, PERSONNELlE. Et nous ent�ndons, par là, établir l'accord entre deux grandes Ecoles qu'un malentendu a pu momentanément séparer, mais que la bonne fol et la vérité doivent Invinciblement réunir. E. S. Paris
3 Mars 1947.
PREMI ËRE PARTI E
LES FACULTÉS DIVINATOIRES
1.
-
LE SENS PSYCHIQUE
OUS sommes étrangers au monde réel; nos sens ne perçoivent qu'une fraction in N fime de la réalité; nous vivons au milieu d'un monde inexploré, plus vaste, plus immense que le monde physique (II, 450), dans lequel des Forces inconnues (auxquelles nous donnerons le nom de Forces Psychiques) jouent un rôle encore très insuffisamment observé (II, 599). Notre ignorance à so n propos est formidable (l, 182). C ependant, ces Fo rces mériteraient d'entrer dans le cadre 00 l'analyse scientifique, puis qu'elles n'ont pas moins de réalité que les forces physiques, chimiques et mécaniq ues (II, 233). « Le Monde invisible, dira le savant, est aussi réel que le monde visible » (l, 274); « le monde inconnu est plus immense et plus im portant que le monde connu » (1, ,151). Mal heureusement, elles sont e ncore au temps de
16
AU
DELA
DU
MONDE
VISIBLE
Ptolémée, et n'ont pas encore trouvé leur Képler et leur Newton; mais elles s imposent à l'exa men (II, 602). Faisons donc confiance aux SCiENCES PSY CHIQUES qui étudient ces Forces; pas à pas, elles débroussaillent le terrain en friche de l'inconnu. Ne laissons pas dire qu'elles ont dit leur dern ier mot et qu'il n'y ait plus rien à en attendre (III, 319). Et ne nous laissons pas arrêter dans la pour suite de nos travaux par les sarcasmes des sots ou des ignoran ts : Aucune vérité nouvelle ne de vient évidente avant d'avoir été ridicule (IV, 23)... Quant à ceux qui prétendraient exciper du caractère « merveilleux » de ces phéno mènes pour leur refuser le crédit de leur rai son, nous leur rappellerons que, souvent, les choses qui nous sembl'ent extraordinaires ont une cause toute naturelle, et qu'elles ne nous paraissent telles que parce que cette cause nous échappe. Quand elle nous est connue, il n'y a plus rien pour nous que de naturel (V, 69). Enfin, nous rappe llero ns que l'inconnu d'hier doit devenir la vérité de demain (l, 437). '
§ 1.
-
Les Facultés Inconnues
Donc, ce Monde inconnu, nous devons l'étu d ier; mais, surtout, étudier l'inconnu que nous portons en nous, car nous sommes Join de connaître toutes nos facultés (l, 394). L'être
17
LE SENS PSYCHIQUE
humain est enoore un mystère inexploré (IV, 102). Il Y a en nous quelque chose d'indéfi nissable, que nous ne oonnaissons pas (IV, 352). Non seulement il y a des propriétés de la ma tière. qui nous restent complètement cachées; mais nous sommes nous-mêmes doués de fa cultés encore inconnues (IV, 180). Les facultés psychiques et physiques de l'âme humaine sont presque entièrement à découvrir (III, 345). Qu'il existe des moyens de perception diffé rents de nos cinq sens physiques, c'est ce qui est amplement démor.tré (l, 431). Notre in tellig,ence a des procédés de connaissance autres que les voies sensorielles ordinaires. La réalité nous arrive par les sens, c'est évident; mais outre les sens connus, il y a, chez quelques individus, perception de certaines vibrations ré v,élatrices de la vérité (VII, 9). En ce sens, la science des écoles a fait f:lusse route jus qu'ici, et celui qui cherche la vérité doit désor mais être convaincu qu'il existe des facultés de l'âme inconnues, les plus importantes à dé couvrir, à déterminer, à expliquer (IV, 102). Nous attachons trop d'importance au témoi gnage de nos sens physiques. Ce sont de bons ouvriers, sans doute, fidèles et laborieux; ce pendant, ce n'est point avec la réalité vivante qu'ils nous mettent en rapport, mais avec « le m'Onde deS Formes » , avec l'Apparen ce, non l'Essence... Ce qui est réel, ce qui est vrai arrive à notre inconscience (et par consé quent indirectement à notre conscience) par 2
18
AU
DELA
DU
MONDE
VISIBLE
des voies que
nous ignorons, fragmentairement, incomplètement, par lambeaux, pour ainsi dire. Mais cela arriv.e tout de même. Des bribes de vérité comme des écl:ürs fugitifs, sont révé lées aux Médiums, aux « Somnambules » . C'est là un fait d'expérience. Il y a dans l'homme des puissances extraordinaires et in connues, nulles ou à peu près, dans son état normal, mais qui peuvent se manifester dans certains états que nous appelons anormaux. Il y a en nous un moi inconnu qui perce du regard l'opacité d'un obstacle et recueille à tra vers l'espace la pensée inexprimée d'un autre moi (VIII, 24,. Ce phénomène psychique est connu sous le nom de « Lecture de pensée )} ou Télépathie. ,
§
2.
-
Le
Sixième
Sens
La Télépathie, qui est un fait démontré (nous en fournirons plus loin la preuve) n'est d'ail leurs qu'un cas particulier d'un phénomène plus général, beaucoup plus général, que le professeur Chades Richet a dénommé LA CRYPTESTHESIE, c'est-à-dire .une sensibilité aux
choses
réelles,
mais
cachées
à nos sens
(VII, 7). L'expérienœ prouve, en effet, que l'énergie cérébrale rayonne bien loin hors de son foyer. Le cerveau ne doit plus être considéré comme un organe clos, retiré dans une cavité dure,
LE SENS PSYCHIQU E
19
puis que dépassant infiniment l'organisme, il peut rayonner, palper, agir bien au dehors de ses limites. Il existe donc chez certains individus un sixième sens, LE SENS CRYPTESTHESIQUE : des choses, des réalités; sensi bilité à des vibrations que la conscience ne perÇ('>it pas (VII, 8). Mais le Sixième Sens ne donne pas se ule me nt le merveilleux pouvoir de communique r, sans le secours des cinq autres sens, de pensée à pensée, il vévèle jusqu'aux sentiments les p lus profo nds , les plus cachés; il peut même, dé ployant so n essor, faire une incursion hardie dans l'Avenir ! Il prend alors le nom de CLAIRVOYANCE. Connaissance
§ 3.
-
La. Clairvoya.nce
Dans cet état, le sujet prend connaissance di rectement de la r,éalité extérieure sans utiliser les voies nerveuses habituelles, c'est-à-dire sàns l'intermédiaire des organes des sens (IX, 5). Non s eulement les clairvoyants saisissent les pe nsées d'une autre personne; mais encore paraissent susceptibles de voyager dans le temps: certains d'entre eux voient des événe ments qui se produis ent au l oin, et aussi des événe ments passés ou fu/urs. C 'est ainsi qu'une faculté inconnue, repliée au fond de notre être
20
AU
DELA
DU
MONDE
VISIBLE
et généralement inactive, perçoit, à de rares moments, des événements qui n'ont pas encore eu lieu (IX, 63). Les caractères de l a clairvoyance ne sont pas encore susceptibles d'une étude exacte. Ce pendant, toutes ces données, quoique approxi matives, sont certain'es. L'existence de la clair voyance et d� la télépathie est une donnée im médiate de l'observation (IX, 63, 64, 77, 123, 145, 191, 319). Quan t aux faits de prédiction de l'avenir, qui nous mènent jusqu'au s,euil d'lIn mond� incon nu, ils indiquent indubitablement l'existence d'un principe psychique capable d'évoluer en dehors de s limites de notre corps (IX, 319). § 4.
-
La Médiumnité, faculté normale
de l'être humain
L'on a donc raison de dire que l'hommè ne connaît pas encore sa vraie nature, puisqu'il est doué de facultés à peine soupçonnées, mais que son :évolution graduellement développera (IV, 106). Si, de nos jours encore, la Médiumnité n'est exevdée que par des sujets psychiques particu lièpement doués, ce n'est point parce qu'elle est un don ou un privilège rare ; c'eSt, plus sim plement, paree qu'on néglige de la cultiver. En fait, ces facultés existent à l'état rudimentaire chez beaucoup ; elles constituent même une ac-
LE SENS PSYCHIQUE
21
tivité normale, quoique rare, de l'être humain (IX, 144- 145). On ne doit donc pas dire qu'elles sont « anor males )), puisqu'elle s sont en puissance dans chacun de nous, mais plutôt exceptionnelles, "omme le dit M. Richet (IX, 144-145), et en voie de déreloppement dans la race (II, 12 9) . On ne saurait nier, en effe t, qu'on se trouve ici en présence de facultés ou de sens au moins latents, mais universellement répandus qui font partie du patrimoine général et constant de l'humanHé ( IX, 308) . Aussi, les rares voyants de la génération actuelle deviendront-ils la mul titude dans les générations prochaines . L'in tel ligence normale future se développera et com plètera rapidement l'œuvre de l'intelligence nor m ale d'aujourd'hui ( IV, 24 6) ( 1) . Etudions donc les manifestations d e l'extraor dinaire et incontestable puissance Spirituelle qui se cache au fond de nous (III, 35) .
( 1) L'inconscient dépasse véritablement tout ce que produit la raison consciente, c'est ce que l'on peut non seulement attendre dès l'abord de la clair \'oyance de l'inconscient, mais nous voyons que cela se réalise dans toutes les natures heureuses, qui possèdent naturellement tout ce que d' autres doi vent acquérir avec peine (III, 16).
Il. - MODALlT' DU SENS PSYCHIQUE
1
LE PRESSENTIMENT
C'est là le premier en l igne. Tout le monde a vu s accomplir des pressen timents (XII, 25); ils revêtent to utes les for mes (II, 110) . Mais on peut les classer en deux grandes catégories: '
§ 1.
-
Cla.ssifica.tion des Pressentiments
10 Direct: Quand le sujet, préjugeant d'un évén ement le prévoit tel qu'il sera; 20 Indirect: Quand il jaillit brusquement dans la conscience, sans que rie n ne vie nne le justifier. Dans le premier cas, la .Toie et la Tristesse sont quelquefois liées, et plus souvent qu'on le ,
26
AU
DELA
DU
MONDE
VISIBLE
suppose, aux �Vénements que le cours de la vie prépare (oertains « tristes » ne seraient ils pas des sensitifs anxieux d'un avenir dou loureux? (XIV, 36) . Le sujet ayant un pres sentiment attend avec anxiété le télégramme an nonçant la mauvaise nouvelle (VII, 7). Dans le second cas, on peut avoir, sans rai son, l'impression d'un malheur imminent; ou bien celle de la joie, d'un bonheur inconnu (IX, 118 ) . Voici, à ce propos, ce qu'écrit le docteur Eugène Osty : « Une sorte de premier degré de la précon naissance de soi consiste dans le pressentiment fort et persistant de satisfaction ou d'anxiété qui parfois, dans un événement en cours d'ac tualisation, préjuge de sa suite contrairement à ce que la raison suppute. On est, par exem ple, joyeux d'un succès que la main touche, ce pendant que l-e champ de conscience s'imprè gne d'une tristesse gravitique, illogique, absur de. Un morceau de vie se déroule ct des cir constances malheu�euses surviennent en place de celles présumées » (XIV, 2 6 ) .
Exemple de pressentiment indirect: Au retour d'un voyage aux Pyrenées (en 1 84 3 ) , Victor Hugo passe par Auch, Agen, Pé rigueux, Saintes, et il visite l'île d'Oléron. Jus qu'à ce jour, ce voyage a été un enchantement; mais brusquement, ce soir-là » Le soir de mon arrivée à Oléron, écrit le poète, j'étais accablé . . .
LE PI,ŒSSENTIMENT
27
de tristesse... J'avais la mort dans l'âme... Ce soir-là, tout était pour moi funèbre et mélanco lique. Il me semblait que cette ile était un grand cercueil couché dans la mer et que cette lune en était le flambeau )} (XV). Cette île lui parut à ce point funèbre qu'il la quitta sur une impression pénible, et plein d'il ne savait quels noirs pressentiments. Le lendemain, il était à R ochefort. En attendant le départ de la dili gence, il entre dans un café. Ses yeux tombent sur un journal... Tout à coup, un témoin le voit pâlir, porter la main à son cœur « comme pour l 'empêcher d'éclater ), se lever, sortir de la ville et marcher comme Un fou le long des remparts. Ce journal relatait la catastrophe de Villequiers. Cinq jours auparavant (le 4 Sep tembre 1843), sa fille Léopoldine avait péri dans une promenade sur la Seine...
§ 2. -
Pressentiments provoqués
pa.r un éta.t organique
Mais ce ne sont pas les seuls sentiments (L'Emotion) qui provoquent le Pressentiment; celui-ci peut être aussi (comme dans certains :rêves) produit par un état organique ( 1). ( 1) « Dan s l e sommeil les impressions cénesthé siques peuvent provoquer et diriger les rêves, ce quI a donné l'idée de rechercher dans l'affabulation des rêves la révélation des états somatiques obs-
28
AU DELA DU
MONDE
VISIBLE
« L'état de nos systèmes organiques, écrit le docteur Alexis Carrel, agit obscurément sur la oonscience. Parfois, un organe donne, de cette façon, l'avertissement du danger » (IX, 118) . En effet, une sorte de Sens Vital, de Sens Intérieur (oénesthésie) nous permet de res sentir les altérations profondes qui troublent notre équilibre physiologique. Confuses à l'état de veille, parfois même inanalysables, ces sensa tions acquièrent une plus grande acuité dans le Sommeil, qu'il soit naturel (ce sont alors les rêves ) ou artificiel (l'Hypnose): Ha llu c ina tions, c'est-à-dire la transformation en sensa tions visuelles d'impl"lessions tactiles, qui dans l'état ordinaire n'ont pas la force de provoquer des états de conscience et de se traduire en connaissance (XIV, 25). C'est pourquoi il n'est pas rare de voir cer tains sujets, hantés par l'idée de leur fin, mourir oomme ils le pressentaient. « L'expérience m'a tôt appris, dit un praticien, que des malades peuvent se sentir frappés à mort, alors que rien n'apparaît cliniquement de leur cas au moment où ils le pronostiquent » (XIV, 25).
cnrs, et particulièrement de déceler l'existence du travail pathologique latent du début des maladies». (XIV, 20). Ce sont eux que nous avons classés dans la catégorie « physico-psychlque » (Cf. NOS RE VES. Chaque rêve parle le langage de sa catégorie; comment les reconnaître pour les interpréter).
LE PRESSENTIMENT
§ 3. -
29
Avertissements donnés
par les Pressentiments
OBSERVATION IMPORTANTE. Le Pressentiment n'informe pas seulement de malheurs inévitables; il peut aussi avertir d'un danger. Il s'apparente alors aux · Rêves d'A.vertissement . .. Exemple. - Un soir, avant de se coucher, Emmanuel Bochm (Professeur de Mathémati ques à Maburg), se sent saisi par un indéfinis sable malaise; il éprouve le pressentiment d'un malheur; et le besoin éclate en lui, irrésistible, de changer son lit de place. Il tente d'abord de resister à ce qu'il considère comme une su perstition, une stupide manie. Cependant, son angoisse est si vive qu'il y cède. Or, cette même nuit, il est réveillé par un terrible fracas: une grosse poutre était tombée entraînant une partie du plafond, et gisait à l'endroit que son lit avait occupé (XVI, 239).
§ 4.
-
Pressentiments chez les Anciens
Les Anciens, qui attachaient ·une grande im portance aux Sciences divinatoires, n'avaient pas manqué d'être frappés du contenu des Pres sentiments. :
30
AU DELA DU !\WNDE VISIBLE
Pressentant sa mort violente, Jules César hé sita longtemps avant de se rendre au Sénat, où il devait être assassiné. Titus reçut le même avertissement. On rap porte que, comme il voyageait en litière, tirant les rideaux qu i la oouvrai,ent, il regarda le ciel et lui veprœha de lui envoyer une mo rt qu'il n'avait pas méritée. Un soir, Domitien se fit apporter des dou ceurs, qu'il fit garder pour le lendemain, ajou tant: « Si j'y suis ! ». Puis, se tournant vers ses courtisans, il leur dit: « Demain, la lune sera ensanglantée par le signe du Verseau ». Il périt le lendemain sous le poi gn ard de Sté phanus, intendant de Domitilla. Notons, enfin, que le pressentiment peut être aussi un rêve prémonitoire oublié (IV, 35 2).
II
L'INTUITION
Nous ne parlerons que pour mémoire de l'In tuition, qui peut être considérée comme une forme de pressentiment: « Tous les grands hommes sont doués d'intui tion, déclare un éminent savant. Il est certain que les grandes découvertes scientifiques ne sont pas l'œuvre de l'intelligence seule. Les sa vants de génie, outre le pouvoir d'observer et de comprendre, possèdent d'autres qualités, l'in tuition, l'imagination créatrice. Par l'intuition, ils saisissent œ qui est caché aux autres hom mes » (IX, 143).
Mais ce n'est pas seulement dans des circons tances extraordinaires que se. manifeste cette faculté; dans la vie ordinaire, comme dans la science, l'intuition est un moyen de connais sance puissant ( IX, 143).
32
AU
DELA DU
MONDE
VISIBLE
Que sont les Intuitifs, sinon des êtres qui possèdent au plus haut degré l'usage du sens psychique?
Rangeons-nous donc à cet
aveu
de Camille
F.lammarion : « Nos secrètes intuitions ont souvent leur rai son d'être, et l'on a tort de les dédaigner, sans rechercher leur cause » (IV, 352).
III
LA VOYANCE SPONTANÉE
Un degré de plus, et au lieu d'inspirer une sensation confuse, Le Sens Psychique se pro nonce avec autorité. Dans cet état, n'importe qui est apte, spontanément, à Ja voyance. Ce phéno mène prend le nom de VOYANCE SPON TANEE. Voici ce qu'en dit le docteur E. Osty, qui donne à cet etat le nom de « Hallucinations mo trices verbales d'articulation )}: « Les repré sentations motrices verbales d'articulation dé terminent, par leur objectivation, la parole in volontaire, IMPULSIVE. Les sujets parlent com me mus par une foroe intérieure incontrôlable, et ne prennent oonscience de la connaissance supranormale qu'après l'avoir exprimée par les mots » (XIV, 252). 3
34
AU
DU
DELA
MONDE
VIS IBLE
D ites - moi q u and j e mourrai ? demande ( en 1904), en mani ère de plaisanterie, le doc teur N. Vaschide.
L'impruden t� qus tion déclenche ponse: e
- Vous
mou rre z à
cette
ré
33 ans, de pneumonie .
Le 13 octobre 1907, le docteur Vaschide, âgé de 33 ans , mourait d'une pneumonie .
Voyance (que le docteur Osty à l'influence du Subconscient) était connue de s andens, ainsi qu'il appert des exem Cette
forme de
a t tri bu e
ples suivants: Sur l'ordre de C a ius, qui prétend punir Ves pasien (il é tait alors <édile) de la n é g ligen ce des e mployés de la vo irie, un so ld at le (',ou vra it de boue, quand un passant brusquemen t s'arrête et lui dit : « Un jour, la R é p ublique foulé� aux pieds et trou blée p ar des guerr es civiles se réfugiera dans son sein comme dans un asile as suré » . Un autre jour, un p risonnier j uif que l'on m e t t ai t in j ustement dans les fers se contenta de murmurer : « Bientôt, je serai délivré par Vespasien, et par Vespasien empe reur » . Mais le p ère de Néron devai t dire à ceux qui le félicitaient de la naissance de son fils: « D Agri p p i ne et de moi, il ne peut naître qu'un monstre, un fléau de l'hum anité ». '
IV
L'HALLUCINATION
Elevé à sa Dlus haute puissance le Sens Psy c hique provoque LA VISION. Il pren d alors, pour les hommes de science, le nom d'Ilalluci nation. ,
§ 1.
-
Classification
des Hallucinations
Les hallucinations peuvent être de dres:
Irois
or
10 Télépathiques, qu and elles sont produites par l'action d'un vivant; 2° Cryptesthésiques, quand�lles proviennent
du
«
l'vroi-Intérieur
)}
(ou
Subconscient);
30 Sp irites, q u an d elles sont provoquées par l'action d'un « Invisible )} .
36
AU
DELA
DU
MONDE
VISIBLE
L'Image hallucinatoire est-elle une réalité ? Certes . (1) Mais une réalité psychique, au mê me titre que les rêves. Nous ne séparerons p as d'ailleurs, le rêve de l'hallucination (VII, 210 ) (2 ) . Il Y a des rapports intimes évidents entre les hallucinations visuelles de ceux-ci et celles qui 'Ont lieu à l'état de veille ( XVII, 223). Dans le sommeil, on voit l'IMAGE qui nous impressionne; à l'état de veille, cette même image apparaît devant nos yeux comme une véalité ( 3). Dans le somm eil, l'impvession éprouvée reste interne, c':est le rêve . A l'état de veille, cette « impression interne )} est extériorisée: c'est l'hallucination ( VI I , 69). ( 1 ) « L'Hallucination est pour le sujet identique ou presque identique aux perceptions normales » (VII, 69 ). (2 ) C'est pourquoi « la théorie de la perception du rêve sera -éclairée par une étude approfondie de l'hallucination » (XVIII, 46-47 ). Ces deux: phé nomènes se combinent d 'ailleurs selon le même processus : dans le rêve, c'est l'imagination passive qui repl'ésente les symboles divinatoires (Cf. «Nos Rêves " déjà cité) ; dans l'hallucination : « L'at tention se détend, la volonté s'immobilise . C 'est donc finalement l'automa tisme qui enfante les ima ges » (XIX, 97). ( 3) L'Hallucination est une image, agrandie et exagérée ; mais une image J (XIX, 88). « Les ap paritions sont des hallucinations ; on doit les con sidérer comme des images projetées au d ehors par le cerveau du sujet, images 'lui se lransforment pour lui en des objets réels » (XIX, 208).
LES
HALLUCINATIONS
37
Le p hénom ène est donc subjectif, interne, psy chique (1). De ces hallucinations, les unes sont les rêves, les autres ont été éprouvées dans un état in termédiaire entre l a veille et le sommeil (VII, 69 ). Des hallucinations qui précèdent le sommeil, les mieux oonnues ont reçu le nom d'halluci nations hypnagogiques. Elles ont été soi g n eu sement décrites par Muller, Alfred M aury , etc . . . , qui les ont observées sur eux··mêmes . Les hal l ucinations qui se produisent au réveil peuvent être aussi la conséquenoe d un rêve qui se pro longe pendant la V'eille (VII, 216) . '
(1) En voici la preuve: • Les hallucinations de la vue peuvent se produire chez des sujets dont les nerfs optiques n'existent plus. C'est donc bien une modification interne, centrale, qui constitue le phé
nomène; et ceci es t tout à fait d'accord avec les lhéories les mieux accréditées s ur l'action et le rôle d oS nerfs, s imples conducteurs d'impres s ions , sim plc5. intermédiaires entre les agents extérieurs et les centres cérébraux (XIX, 9 3 ) . ...Sans doute, la question s? pose-t-elle: est-ce l'âme qui se déplace et se transporte? Est-ce une action s ur le cerveau produisant une hallucination vraie ? (IV , 151). Pourquoi l'âme se " déplacerait-elle », puisqu'elle peu� agir à distance ? (nous le verrons dans un ins tant...). Quant à la prétendue dualité entre l'lime et le Cerveau, ce ne peut être qu'une pétition de principe... Le cerveau e s t le laboratoire où s'ef fectue la chimie psychique; mais l'agent, c'est l'âme. C'es t l'âme, et non le cerveau, qui représente, s o lidifie et projette l'ima,ge.
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DU
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VIS IBLE
L'Hallucination n'est donc bien qu'un rêve éveillé. « Les apparitions sont des rêves de la veille » écrira Podmore (XII, 197); et le doc teur Pierre Janet: « L'Hallucination n'est qu'un fragment de rêve » (XX, 15).
§ 2.
-
Exemples d'Ha.llucin.a.tion.s Visuelles et Auditives
a) HALLUCINATION VISUELLE. Mme Too. engage sa fille, Mme Boo. à cher cher des champignons. En temps ordinaire, c'est une fête pour celle-ci; pourtant, ce jour là, eUe hésite, comme avertie par un obscur pressentiment. Mais comme sa mère insiste, elle lui obéit. Les voici dans le bois. Mme Too. se dirige vers un ravin tapissé d'une herbe haute et épaisse, quand sa fille l'arrête par ces mots: « Je n'ai pas envie de chercher là-dedans: il y a des serpents ». « C'est de l'obsession! » répond Mme Too. qui s'engage résolument dans le ravin. Elle ajoute: « Le temps ne s'y prête guère ». Mais à peine a-t-elle frôlé le fond que l'herbe s'agHe: une couleuvre. Mme Boo., qui avait suivi sa mère, sort du ravin en crIant. Cene-ci, qui ne craint pas ces reptiles, s'appro che avec un bâton. A ce moment, Mme Boo. s'écrie: « Fais attention! Il Y en a une autre: JE LA VOIS. Tu vas mettre le pied dessus » .
LES
HALLUCINAT IONS
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En effet, à peine a-t-elle dit, qu'une autre se dresse ' e n sifflant. Mise en garde, Mme T . . . avait eu le temps de se garer; aussi échappa-t-elle de justesse à la morsure (Ce cas doit être classé dans la catégorie des hallucinations cryp testlzésiques [Dossier personnel]) ( 1).
b) HALLUCINATIONS AUDITIVES .
Un correspondant de Camille Flammarion
(IX) lui écrit: «
Mon enfant venait à peine de partir pour
jouer, selon son habitude, dans le « .Tardin du chemin de fer » ( c'est le nom qu'elle donnait à une ét roite bande de terrain qui reliait notre jardin au remblai du chemin de fer), quand j'entendis distinctement une voix intérieure me dire: « En vo ie vers elle immédiatement, où il lui arrivera quelque chose d'épouvantable }). Je négligeais cet {( avertissement », que j'at tribuais à une sorte d'auto-suggestion; mais
( 1 ) Cette « Vision directe dans le Temps » sc produit également dans le rêve. Ainsi, ce même sujel (Mme 13 ... ) voil un rôdeur pénétrer dans la cour de sa maison, s'approcher d'un petit abri où elle remise sa bicycle tte, s'emparer de celle-ci et s'enfuir. Le lendemain matin, encore sous l'im pression de ce rêve; toute inqui"ète, Mme B... se lève, s'habille, descend à la remise... ct ne trouve plus sa bicyclette. Elle avait rêvé le uol au moment même où il se produisait.
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la même voix se fit· entendre pour répéter les mêmes paroles . A lo rs, saisi de frayeur, j'envoyai chercher l'enfant. A p eine était-elle près de moi qu'un bruit terrifiant se fit entendre : une looomolive et un tender venaient de dérailler, et, rompant les parapets, �lllaient se briser con tre ces mêmes rocs où l'enfant avait l'habitude d ' a ll e r s ' asseoir }}. ( Ce cas ne pourrait-il être classé dans la catégorie des Hallucinations spi rites ? Ne serait-ce pas un « invisible )} qui aurait p rodigué ce salutaire aV1ertissement ? N'oublions pas, cependant, · la voix « intérieu re � et rappelons les facultés psychiques du Subconscient ! ) Mais en voici un qui pourr ait bien avoir pour origine une pareille influence (à cau s e du phé nomène d'audition qui paraît se produire, lui, en dehors du su}et) : Lady Eardleyconte oeci à Myers : « A lors qu 'elle se prépar àit à prendre un bain et qu'elle avait, par mesure de sécurité, fermé à clé la porte de sa salle de bain, elle entendit une voix inconnue lui crier : « Ouvre la porte! » . Saisie d e frayeur , et se croyant l a proie d 'une hallucination, elle ne bouge point; mais la même voix se fait entendre de nouveau, et, p ar trois fois : « Ouvre la porte ! )}. Alors, comme un automate, Lady Eardley va dégager la ser rure; puis elle entre dans sa baignoire . A peine y est-eUe qu'elle s'évanouit; pourtant, se sentant défaillir, elle ava it eu le temps de
LES
HALLUCINATIONS
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saisir la sonnette . La femme de chambre arrive et trouve sa maîtresse la tête sous l'eau. Si la porte avait été ferm ée le secours fut arrivé trop tard ». ,
Rappelons, en fin, que 'les hallucinations ne son t pas seulement auditives et visuelles; elles peuvent être aussi tactiles et olfactives .. . Dans l'hallucination tous les sens sont impression nés par la Vision intérieure.
v
HALLUCINATIONS
SPIRITES
Les Hallucinations Spirites nous paraissent aussi probantes que les autres; et nous avons d'exceUentes raisons (non seulement philoso phiques, mais scientifiques) pour croire à la survivance de l'être humain (1). Or, uniquement au point de vue télépathi que, deux preuves (et lesquelles!) sont four nies par des multitudes de cas: L'Apparition du « double » des Vivants (le corps spirituel qui survit au corps physique), et l'Apparition des Morls eux-mêmes. Voici quelques exemples ... ( 1) N ons avons exposé ces raisons dans cension Humaine » (1938).
«
L'As
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AU
§ 1. -
DELA
DU MONDE
Apparition du
({
VISIBLE
double » d'un vivant.
Sa signification
W. M. W. Dutton se promène en ple in j our quand il rencontre un de ses amis très chers qu'il savait malade . Comme il va au -devant de lui pour lui serrer la main, il e n te nd : ({ J ' avais tant besoin de vous voir, et vous ne s e riez pas venu... » Pu is la visio n (car c'étai t une vision) dispara ît. Très ému, M. DuUo n se précipite au domicHe de son ami. Il le croit mort! ... Il le trouve vivant. Et les premières paroles qu'il en ten d sont : ({ J 'avais tant besoin de vous voir! ... » ( Cette hallucination. qui est à la fois visuelle et auditive, doit être classée dans la catégorie des Hallucinations . Télépathiques).
REMARQUE IMPORTANTE. L'apparition du ({ double » ou corps psychi que coïnci derai t presque touj ours avec un très mauvais état de santé ; il �nnoncerait alors u ne maladi e g rave, pa rfo is même la mort.
Voici q ue lques exemples: A l' i ss ue d'une séance s pirite , le médium du docteur Chazarain, M m e V. F. vo i t le double fluidi qu e de C h arlotte , fille du docte ur , lui ap paraître vêtu de bl anc, mais en lui laissant
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DÉDOUBLEMENT
une telle impression de tristesse qu'elle en au gure la mort prochaine de l'en fant Ge qui eut lieu peu après ( XXI, 8 8 ) . .
Q u i ne se rappelle l e cas tragique d e Guy de Maupassant. . . « E tan t à sa table de travail dans son cabinet où son dom estique avait ordre de ne j amais pénétr er, il lui sembla entendre la por te s'ou vrir. Il se r e tourn a et ne fut pas peu s u rpris de voir entr-er sa propre personne qui vint s'ass eoir en face de lui et se mit à d!cter tout ce qu'il écrivait. Quand il eut fini, il se leva, l'hallucination disparu t » ( XIII ) . Guy de Maup ass ant avait eu cette hallucina tion un ap r ès - midi de 1 8 8 9, c'es t-à-dire au moment o ù il entrait dans la paralysie géné rale.
Nous pourrions aussi citer le cas ( relaté par Guerney [X] ) de Mme Sophie Chapronière qui vit le « double » de sa femme de chambre, Mme Gvégory. Or, celle-ci, qui était alors en bonne santé, tomba soudain malade" et bien que le médecin eut seul ement diagnostiqué une légère indisposition, Mme GI"Iégory su ccomba qu e lques jours plus tard, à la même heflre o ù son double était apparu à Mme Chapronière une semaine auparavant. Que penser de ce phénomène, sinon qu'à l'é tat n ormal, étroitement soudés, le corps phy., sique et le corps psychique ne font qu'un ; _
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DELA
DU
MON D E
VISIBLE
en eas de maladie, il se produit une « disso ci ation » momentanée, qui deviendra d'aut ant plus m arquée que la malad1e sera plus grave et que la mort œndra définitive '?
§ 2.
-
Apparitions de Morts
Le baron de Markourt écrivait à Camille Flammarion que le Père N . . . , curé d'O . . . (en Mo ravie), avait dit en p laisant a n t, lors d'un adieu à sa nièc e qu'il chérissait parti culière ment: « Tu sais, si tu m eurs avaut moi, fais le moi savoir » . Or, peu a p rè s son dép art , le Père N " ' , parfaitement éveillé, vit apparaître sa nièce qui lui dit ce seul mot : « Adieu ! » . Quelques jours plus tard, il recevait confirma tion de cette mort, qui a vait coïncidé avec le jour e t l'heure de l'apparition. Du docteur L . Arnoux à C amille Flamma rion : « J'étais éveillé depuis quelques instants déj à et je fumais une cigarette, quand, à mon profond é tonnemen t, je vis apparaître ma fe m me (morte depuis de nombreuses années ) qui traversa la c h ambre et alla s':u�enouiller de vant une petite chapelle placée à l'un des coins de la pièce. Profondément ému, je me levai et tentai de l'approcher; m ais elle m'évita, et s implemen t me dit : « Paix, Fernand » . Puis elle disparut » ( IV) .
IIALÜJCINATIONS
S P IRITES
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L e docteur Georges Dwelshauvers, à qui nous devons une pénétrante étude sur « L' I ncons cient » , relate ce témoi gn age ém ouvant :
'
« Je puis citer un cas qui m'a été raconté p ar ma femme, Mme Stéphanie Chandler Dwelshauvers, qu i a va i t é p ous é en premières noc es un Anglais, dont le frère était capitaine de vaisseau . Une nuit, étant parfaitement éveil lée et tout à f ait consciente de ce qui sc passait autour d'elle, elle vit la fenêtre s 'ouvrir ; le ca p i taine de vaisseau apparut, ruisselan t, e t dit à so n frère qu'il lui fa i sai t ses adieux . L a chose fut constatée tout dé s uit e par son m ari qui crut d'abord à un rêve . Q u el ques se m ai nes a p r è s , on a pp r enait que ce ca p itai n e avait trou vé la mort dans un n aufrage sur la côte de Chine » . « On a cité, p o u rs uit l'auteur, d'autres cas de p erso n nes traversant une crise grave ou se trouvant au moment de la mort, qui appa r ais s aient à leurs amis ou se f a i s a i e nt en tendre d'eux par des s i gn es r é p ét és » ( XX I I , 1 7 1 ) . ,
§ 3.
L'Hallucination est elle imputa.ble à. un désordre de l'intelligsnce ?
-
-
Enfin, a jou tons ceci : Le f ai l de l'hallucina tion n'implique à l ui seul aucune a nom al i e psy chique, aucun désordre de l'intellige nce ( XI X , 90) . L'e sp rit n'est pas nécessairement troublé
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DU
lfIONDE
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et dérangé par le seul fait que les sens sont hallucinés ( XIX, 8 9 ) ; sinon, il faudrait consi dérer comme fous les plus beaux et les plus sains génies dont puisse s'honorer l'Humanité (Les Saints, Socrate, Jeanne d'Arc, Pascal, etc ) « L'enquête que j 'ai faite, dira un éminent praticien, me permet d'affirmer que dans la très grande majorité des cas ces hallucinations ne sont liées à aucun état morb ide » . Et, d'a près le même auteur : « Contrairemeùt à l'o pinion commune, les hallucinations des sujets normaux ont très rarement pour cause une di gestion difficile, une g rande fatigue, ou une surexcitation maladive » ( VII, 1 6 5- 1 66) . . . .
Autre rem ar que à faire : Chez les sujets nor maux, l'hallucination est un phénomène rare. Il est très exceptionnel qu'une même personne éprouve dans toute sa vie plus d'une ou de deux hallucinations ( VII, 1 6 6) .
VI
LES SONGES- EVEILLÉS
Tels sont quel ques -u ns des phénomèn es pro voqués par LE SENS PSYCHIQUE à ['état de veille ( ce ne sont pas les seuls, mais les plus communs . Nous reviendrons sur les autres dans un prochain ouvrage ) ; m ais L e Sens Psychique ne nous quitte pas p�rœ que nous entrons dans le Sommeil . Bien au contraire, c'est sur tout dans cet état qu 'il s'e�erce le p lus . Ce que nous appelons « pressentiments » à l\état de veille, c'est la p erce p tio n par notre sens psy chique, de certains événements à venir. Ce sont ces mêmes événements, perçus par notre âme, que nous allons voir dans le rêve ( et non plus seul e ment « pressentir » ) . . Il suffit d ' aill eurs que nous soyons somno lents, « dégag'és du réel » , et déj à engagés sur la voie du So mm eil , pour voir apparaître 4
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DU
MONDE
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( avant même d'être endormis ) , les « images du rêve : LES SONGES EVEILLES .
»
Les « Songes-Eveillés » ne sont, eux aussi, que des « images subconscientes » ; m ais notre état de dédoublement est tel, qu'à défaut de trouver notre sens médiumnique dans la pro fondeur du sommeil, nous l'exerçons par notre somnolence ( par laqu,elle, rappelons-le, se ma nifeste le phénomène de l'Inconscient) : et une image symbolique ( image que nous aurions vue app araître dans le rêve) : « Une image tout à coup se présente, un ser pent, par exemple . Ne croyez pas à une vaine apparition, c'est déj à du songe éveillé » ( XXIII ) .
Voici quelques exe mples personvels : a ) Dans le cours de l'après -midi. L'après midi est tiède. Dans oet état mixte qui n'est plus l'état de Vieille, mais qui n'est pas encore le sommeil, je vois un paysage aux couleurs vives : un bois de palmiers, des dunes de sa ble, un long défilé de chameaux. Près de la Palmeraie, où il dessine un estuaire, un fleuve coule paresseusement;. d'un bleu intense . Des jonques légères circulent, nonchalantes, sur le flo t clair . J'ai l'impression d'un p aysage du Nil (Dimanche 5 mai) . b) A vant le sommeil. C'est l a nuit . Je cherche le sommeil . Alors, . dans l'état mixte, mais p rès de descendre la ligne verticale du sommeil, j'ai cette vision : A travers une échancrure de ' ro-
LES SONGES-ÉVEIL LÉS
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chers, qui affecte la forme d'une porte harbare taillée dans le roc, je vois la mer. Et, soudain, vision de hlancheur, sur la ligne tremblante et lointaine de l'eau, aérien, un voilier passe ( Sa medi 4 mai, 22 heures) . c) Après le sommeil. Déj à, je suis sensible aux bruits d],! dehors � mi-éveillé, je vais ou vrir les yeux. A cet instant, j e vois une terre vallonnée, grasse, recouverte d'un ép 3.is tapis de verdure . Soudain, tout se oouvre de fleurs . . . (Jeudi 5 septembre, au matin) . , d) Au moment du réveil. .Te me sens attiré dans les profondeurs de mon être ; et brusque ment, je me trouve en séance . Les auditeurs af fluent. J'entre alors dans une autre salle, vide ; et je m'en étonne, car, selon moi, c'est celle-là qu'il aurait d'abord fallu emplir. D ans ce but, je vais à la porte p(;mr l'ouvrir. Cette porte est de dimension gigantesque, verrouillée et ou vragée oomme un portail de cathédrale ; ce pendant, j e l'ouvre ( en dedans ) et j e suis brus quement inondé de lumière : dehors, dans un silence divin, apparaît une place toute blanche de soleil ( Vendredi 6 septembre, au matin ) .
Que sont ces « images » ? Ont-elles un sens ? Ne sont-eUes que de vagues rêveries ? Elles ont un sens. Quand l�OUS traiterons de l'Interprétation des rêves ( 1 ) , nous indiqllerons ( 1 ) Dans un prochain ouvrage :
à Tous
» .
<
L'A venir révélé
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le procédé qui permet de p ercer ces énigmes j disons simplement ici le sens de ces « Son ges Eveillés » : Le premier ( PAYSAGE EXOTlQUE ) était l'illustration d'une lectuœ que j avais faite la veille (rêve physique) . '
Le deu xi è me (LES FLEURS) , une amère dé ception (rêve psychique) . Le troisième (LA PLACE DE LUMIERE ) , une « l'Iéprimande » : j, e faisais dans mon tra vail une tro p large part au « p rofane » , alors que j 'aurais dû, d'abord, emplir la sall'e qui était le plus près de Dieu [rêve psychique d'A vertissement]) .
J engage donc chacun à faire le plus grand crédit à ces « Vis io ns en Somnolence » . Le m o ins qu'on pui.sse dire, c"est que, « en général, elles signifient le songeur lui-même, ou son état, ses aspirations, ses réal isatio ns » ( XXIII ) . '
C'est ainsi que l'image du VOILIER est de ven ue le sy m bo le de ma situation j et cette si tu ation se modifie selon la di me ns i o n du voi lie r , l a posit ion de ses voiles ( tendues sous le vent, ou plates ) , l'atmosphèœ dans laquelle il évolue (oouleur du ciel, éta t de l a mer) , sa oourse sur l océan , et sa posi tion .par rapport au riva ge : Plus i l es t rap ide, plus le suœès est grand j plus il vogue près du rivage, plus ,
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LES SONGES-ÉVEILLÉS
proche est la réussite ( 1 ) . Donc, qu'il s'agisse de Pressentiments, de Vi si(ms, de Songes-Eveillés ou de Rêves, c'est tou jours LE SENS PSYCHIQUE qui fo nction n e , et il fonctionne en tous, comme nos autres sens. Ce qui prouve que ['.état de médiumnité n'est pas un privilège accordé à q uel ques uns ; il e s t en chacun de nous à l'état latent ; mais pour qu'il s"élève à l'état de puissance, il faut ap prendre à l'exercer ( 2) . -
( 1 ) Ainsi, un dimanche, au moment du réveil, en état de somnolence, je revis mon bateau . Le ciel était d 'or, la mer bleue, étale ; et sur elle mon voilier doucement se balançait, près du rivage, (Jam me au repos, toutes voiles carguées ( 23 juin ) . Or, diverses ciroonstances m'interdisaient d'envisager le -repos que je prends d'ordinaire l'été ; mais le rêve en savait plus que moi sur ces choses, et contre toute prévision j 'eus de longues et fructueuses va cances : ce dont le songe m'avait prévenu . ( 2 ) Le lecteur qui désirerait exercer son Sens Psych iqlle aurait intérêt à consulter notre manuel : COMMENT DEVENIR MEDIUM. Il Y trouvera des Exercices pratiques qui conviennent au développe ment de la Médiumnité.
DEUXIËME PARTIE
SPIRITISME ET MÉTAPSYCHIE
E
L
« Sens Psychique » ou Sixième Sens est donc une réalité ; et les Expériences Supranormales, qui sont un nouvel aspect (con sidérablement agraùdi ) des facultés psychiques de l'être humain, sont une réalité non moins évidente: puisqu'dIes s'offrent à qui veut les étudier . . . Extrêmement variées dans leur protocole, leur oérémonial et leurs résultats, elles tendent, en effet, à établir trois grandes catégories de faits, d'ailleurs essentiellement inséparables de leur interprétation:
1° Les faits de Cryptesthés ie. Ces faits con sistent en ce que certains individus, au moins dans des conditions spéc iales , parvi'e nnent à la connaissance d'événements échappant aux au tres hommes et même aux lois spatiales et temporeUes: événements lointains, morts, etc .. . (Monitions) ; 20 Les faits de télékinésié. Mouvements à distance (déplacements lointains d'objets sans contact, etc ... ) ;
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DELA DU MONDE VISIBLE
3° Les faits d'ecloplasmie. Création d'objets ou de formes humaines, se matérialisant (par exemple dans un nuage ) et prenant les appa rences de la vie (XI, 1 8 3 ) . Certains auteurs ont cru pouvoir ramener cette cl assification en deux GI10upes essentiels: 10 LA TELEDYNAMIE (Magnétisme) ou Transport de f'Ürce vitale ( Nous y reviendrons plus loin ) ; 2° LA TELEPSYCHIE, qui comprend non seulement l'Ectoplasmie, ou Transpo rts d'ima ges avec m atériaux plastiques ; mais e ncore LA TELEPATHIE, ou Transport d'images mo trices ( I V, 62) . C'est par eUe que n'Üus allons com mencer. Nous avons déjà esquissé son élude, mais il convient d'y rev1enir.
1
LA TELEPATHIE
Comme le docteur Osty l'a excellemment re marqué, les Manifestations intellectuelles supra normales ne se manifestent pas seulement dans la connaissance paranormale des éuénemcnts dans l'espace et le temps, mais aussi dans la connaissance directe entre psychismes (XIV ) . Cette p ossibilité a été longtemps contestée : « L ire dans la pensée, disait le professeur R ichet, c'est supposer qu'il y a des vibrations synchrones dans deux cerveaux humains ; c'est admettre tout un monde d'hypothèses. Quoi ! Les mouvements ultra-microscopiques de nos cellules nerveuses iraient provoquer une con naissance dans un autre cel'veau humain ! )} (VII, 7) .
Et, plus récemment, le docteur Alexis Carrel :
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DU MONDE
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« Si on découvre un jour que la pensée se propage dans l'espace comme la lumière, nos idées au sujet de la constitution de l'Univers devront être modifiées » (IX, 3 1 5) .
Elles doivent l'être, alors, car l'existence de la Télépathie est maintenant démontrée ( XII, 6 7) ; elle n e l'est pas à de rares occasions et dans les seules expériences de laboratoire, mais chaque jour, et de la façon la plus simple. En fait, elle es� « une donnée immédiate de l'observation » ( IX, 3 1 5). Que l'on renoontve assez souvent, en appa rence par hasard, une personne à laquelle l'on pense, le fait est co n nu de tout le monde » ( I V, 1 70)'. Et rien n'est plus commun que d'entendre parler des liens de sympathie qui unissent si étroitement les membres d'une même famille qu'au même moment une m ême remarque vient aux lèvres de plusieurs personnes ( XII, 70). La Transmission de pensée est donc un fait aujourd'hui démontr,é ( XII, 39 1 ) (1). On sait en quoi elle consiste : Au cours des phénomènes télépathiques, l'homme projeite instantanément au loin une partie de lui-même, une sorte d'émanation, qui va rejoindre un parent, ou un ami. Il s'étend ( 1 ) Rappelons les expériences du Commandant Darget qui réussit à fixer les images de la pensée sur une plaque photographique.
LA TÉLÉPATHIE
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ainsi à d e longues distances, franchit l'océan. des continents entiers, en un espace de temps trop p etit pour être apprécié. Il est capable de rencontrer au milieu d'une foule celui au qu el il doit s'adresser. Il lui fait certaines re commandations. Il lui arrive aussi de découvrir, dans l'immensité et le tumulte d'une ville mo derne, la maison, la chambre de celui qu'il cherche, bien qu'il n'ait aucune connaissance ni d'elle, ni de lui (XXIV) . Les vibrations de notre pensée, proj etées avec intensité de volonté, se propagent au loin et peuvent influencer des organismes en affinité avec le nôtre, puis, suscitant une sorte de choc en retçur, revenir à leur point d'émission. Ainsi, deux âmes reliées par les ondulations d'un même rythme psychique, peuvent sentir et vibrer à l'unisson. Parfois, un dialogue s'en gage de près ou de loin ; des pensées trop subtiles pour être , e xprimées en paroles, s'é changent ; des images, des messages, des ap p els flottent ou volent dans l'atmosphère flui dique entre ces âmes qui, malgré la distance, se sentent unies, pénélrées d'un m ême senti ment et font rayonner, de l'une à l'autre, les effluves de leur personnalité psychique . Ceux qui s'aiment correspondent ainsi ; ils échangent leurs j oies et leurs tristesses . Le cœur a ses secrets qu'il ne livre pas volon tiers : une mère entend à travers l'espace les appels de son fils malheul.'eux ( I V , 194). La transmission de la pensée est aussi cer-
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DELA
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taine que la transmission de la chaleur, de la lumière, de l'électricité, du magnétisme solaire (XXV). C'est à cette hypothèse que se rangent les savants qui ont étudié la télépathie ; et toutes leurs théories peuvent se réduire à l'ex plication de Sir William Crookes, selon lequel ce phénomène serait dû à des ondes é thérées qui posséderaient une amplitude plus petite et une fréquence plus grande que celles qui transmettent les rayons X. « C es ondes, écrit littéralement le savant, se propageraient d'un cerveau à l'autre en pro duisant, dans celui-ci, une excitation ou en y faisant surgir une image analogue à l'excita110n ou à l'image qui leur a donné naissance }) (XXV). L'Expérimentateur est alors comparable à un émetteur actif de pensée, et le sujet à un ré cepteur passif. « On dirait, insiste Alexis Car rel, que la pensée se transmet d'un point à l'autre de l'espace comme des ondes électro magnétiques }) ( IX, 31 5) ; et R. Warcollier de oonclure : « La transmission télépathique se produit comme la lumière, l a chaleur, les ondes hertziennes ou le son (VII, 39) (1).
( 1) Quelle est la vitesse de cette « transmission», et sa puissance ? « Certains fai ts sp ontanés mon treraien t qu'elle est p arfois très courte et proba blement ins tantanée » (VI I , 3 0 1 ) ; quant à sa « puissance », MM. Usher et Burt déclarent: « le l'ésultat n'est pas influencé p ar la distance; il n 'y
LA TÉLÉPATHIE
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La cause est donc jugée : L'expérience prouve que la télépathie, c'est à-dire la transmission des pensées ct des sen timents d'un esprit à un autre sans l'intermé diaire des sens, est un fait (1) . Le témoignage prouve que des personnes qui traversent quelque crise grave ou qui vont mou rir apparaissent à l,em"s amis et à leurs parents, ou se fon t enf;endre par eux avec une fréquence telle que le hasard seul ne peut expliquer les faits ( 2) . a pas de différence entre Bristol-Londres ou Pra gue-Londres ». J 'ai réussi des expériences à quelques mètres et à 800 mètres », confirme R. Warcollier (VII, 302). En fait, la puissance des ondes télépathiques dépasse la portée de nos pos sibilités expérimentales, puisqu'elles peuvent attein dre 15. 000 km. en ligne droite . . . (1) « Les Arabes, écrit le marquis de Morès, ne communiquent pas au moyen de gestes : on les verrait; ils ne communiquent pas au moyen de cds: on les entendrait. Les nouvelles se trans mettent mentalement par l'intermédiaire de vieux marabouts, espèces d'ascètes qui, de longue date, par des pratiques inconnues, s'entrainent à projeter au loin leurs pensées ». (2) Camille Flammarion cite ce cas : « Mme A . . . , mère de la personne qui m'a rapporté ceci, avait eu, pendant des ar,n ées, à son service une domestique à laquelle elle était très attachée. Ce tte femme se maria et alla habiter une ferme assez éloignée de la p etite ville où habitait Mme A . . . Une n uit, elle se réveilla en .sursaut et dit à son mari : « Entends tu, entends-tu? Madame m'appelle ». Mais tout était calme et silencieux, et son mari chercha à la _
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DELA DU MONDE
VISIBLE
Ces app aritions sont des exemples de l'action d'un esprit sur un autre (XII, 112). On peut définir la T.élépathie : la transmis sion de sensatio ns, d'idées, de pensées, d'émo tions, d'événements récents ou même futurs, par d'autres voies que les voies sensorielles ordi n air es, soit par le sens cryptesthésique, ou per ception, par q uelques personnes, de vibrations oérébrales ( 1) . Il va sans dire que, pour que cette transmission de ce rveau à cerveau pu isse supra-sensible
tranquilliser. Au bout de quelques minutes , la pau vre femme, de plus en plus agitée, dit: « II faut que j'aille chez Madame, ell e m'appelle, je suis certaine que j e dois y aller ». Son mari, conti nuant à la croire sous l'empire d'un mauvàis rêve, se moque d'elle, et au bout de quelque temps elle finit p ar se calmer. Le lendemain, cet homme, al lan t à la ville, apprit que Madame A ... , prise la veille au soir, d'une indisposition subite, était morte dans la nuit et n'avait cessé, en mourant, d'appeler son ancienne bonne au moment même où celle-ci entendait la voix de sa maîtresse » (XXVI). Rêve, hallucination à l'état de veille? L'un ou l'au tre, et l'un et l'autre peut-être. Car, ne l ' oublions pas : « Ces vues à distance, ces impressions télépathiques s'observent également en dehors des rêves, ou du moins en des sortes d'assoupissement " (IV, 1 84). ( 1) Rappelons en quels termes le professeur Char les Richet définit la « Cryptesthésie », mot de son invention : « La Télépathie est un fait. démontré, un cas particulier . d'un phénomène plus général, beaucoup plus général, que j'appelle la Cryptesthésie, c'est-à-dire : une sensibilité aux choses réelles, lllJ1is cachées
»
(VII, 7).
65
LA TÉLÉPATHIE
se réaliser, plusieurs conditions sont absolu tuent indispensaMes, notamment certaines sym pathies <entre le sujet percipient et le sujet transmetteur ( VII ) . Spécifions, enfin, que s i l a télé path ie est un fait réel, comme des centaines d'exemples le p rouvent, ce fait réel est un m ystère profond, tout aussi mystérieux que la lucidité (ou ({ dou ble-vue )}), avec laquelle il ne doit pas être oonfondu. En effet, la télép athie exige deux cerveaux qui semblent se co mmun i quer même à de grandes distances sans l'intermédiaire de notre sensorium habituel, tandis que dans la clairvoyance, un seul cerveau entre en action ( VII ) . C epe ndant, on n'a p u manquer d e r a ppro cher de ce fait l'activité singulière de certains mé diums qui, non seulement peuvent se mettre en communication avec dès personnes, mais en core extériorisent le mouvement et font bouger des objets sa ns les toucher , comme dans les expérien ces réalisées par l'illustre phys icien Crookes et fréquemment répétées depuis ( XXII, 1 72) .
5
II
TELEKINESIE
Il faut entendre par ce terme: B ruits frap pés, lévitations, mouvements spontanés d'o bj ets sans contact. Les savants qui ont étudié ces phénomènes les attribuent à l'action subconsciente du «mé dium » ou des assistants. Ils revêtent toutes les formes, depuis le simple grattement dans le bois jusqu'à des bris de meubles ou des dé placements sans contact d'objets très lourds. Camille Flammarion a vu des rideaux se gonfleroomme agités par un v,ent de tempête (1); il a assisté à la lévitation d'un guéridon ( 2), au déplacement d'un fauteuil (1) ; il a (1) Séance du 12 Novembre 1898. (2) Séances du 29 Mars, 5 Avril, 30 Mai et 7 Juin 1906.
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AU
DELA
DU MONDE
VISIBLE
un enorme divan s'avancer (1) , une lourde table de salle à manger se lever en l'air ( 2 ) . VU
Les expérienees de table ne se comptent plus . . . Non seulement le même auteur a observé des soulèvements (sur trois pieds) de lourdes tables ; mais il en a vu qui, quittant Lout à fait le sol, semblaient planer dans l'air, les unes à 15 cm . environ (II, 1 2 5 ) ; d'autres à 50 cm . ( 1 ) . Et il ne saurait s'agir ici de phénomènes « imaginaires )} : Camille Flammarion prendra la photographie d'une table alors qu'elle est élevée au-dessus de 25 cm . ! (II, 114-496) . Le professeur Lombroso et le professeur Char les Richet obtiendront également la photogra phie instantanée du soulèvement complet d'une table à 70 cm . . . (II, 210). ({ L'expérience est à la portée de qui veut la tenter sérieusement dans les conditions requi ses, écrira l'un de nos plus authentiques pen seurs (Maurice Maeterlinck ) ; elle est aussi incontestable que la polarisation de la lumière ou la cristallisation par les couleurs électri ques » (III, 8).
La « force » qui soulève les tables ne p araît pas être gênée par le poids : ( 1) Ce phénomène a été obtenu avec Eusapia Paladino, à la séance du 27 Juillet 1897 ( II, 9 8 ) . ( 2 ) C e s photographies figurent d ans II, 114 et 496.
TÉLÉKINÉSIE
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Gasparin a vu des tables se soulever, l'une portant un baquet de sable et de pierres de 75 k ilogs (1), l'autre un homme de 87 kg. ( 2 ) . Et que dire de cette perl\ormance: le soulève ment d'un p iano d'un poids supérieur à 300 kilogs ! (XXVII). Le lecteur objecte: Ne serait-ce pas la force irradiée de toutes les mains a pp uyées à l a table qui provoquerait ce p hénomène ? ... Il resterait alors à déterminer la qualité de cette force et son mode d'opération. Ce qui n'a pas enoore été fait! Et ce qui, en tout cas, ne ré soudrait pas cet autre irritant problème: Tables oû objets divers ·s e déplaçant sans coniact. On rapp ellera que Camille Flammarion a as sisté, à diverses rep ris e s , au déplacement, sans contact, d'un guéridon ( 3) . Le docteur L. - T. Chazarain verra une taMe à j eu se mettre en marche sans contact (XXI, 6). D'autres fois, c'est une guitare qui se d ép l ace oomme planant au-dessus des assistants (4); une boîte à musi que qui joue des airs (5), et tout cela s ans contact (6). ( 1 ) Séance du 21 Novembre 1853. (2) Séance du 20 Septembre 1853 . ( 3) Phénomène observé avec Eusapia Paladino ( Séance du 27 Juillet 189 7 [II, 98]) . (4) Séance du 27 Juillet 1897 (II, 1 02). (5) Séance du 27 Juillet 18.97 (II, 1 00) . (6) Le do cteur L. T. Chazarain a relaté les Séan ces organisées ,chez le docteur Puel, directeur de La Revue des Sciences Psychiques, où furent ob-
70
AU DELA D U MONDE VISIBLE
Qu'est-ce qui peut faire obstacle à cette for ce? Non setüement elle meut, élève, déplace de lourds objets, m ais encore les peut agiter au point de les briser : Camille Flammarion a vu une grande porte à plusieurs reprises secouée très violemment, tan dis que d'énormes c o ups étaient frappés sur elle ( 1 ) . Au lieu d'être appliqués à l a surface, les coups p araissent parfois provenir du dedans: il se produit même un travail intérieur si violent qu'une lourde table sera fendue dans toute sa longueur (II, 9. VIII, 1 55) . C'est l'ensemble de ces phénomènes qui a permis à l'illustre astronome d'affirmer : «( Pour moi, la lévitation des objets n"est p as plus dou teuse que celle d'une paire de ciseaux soulevés à l'aide d'un aimant » (II, 20). -
Et de conclure : « J e crois de façon absolue à l'existence cer taine de forces inconnues capables de mouvoir la matière et de contrebalancer l'action de la pesanteur » (II, 113).
Cette conclusion devait être reprise, de nos jours mêmes, p ar le docteur Osty qui observa ces mêmes phénomènes (Mouvements imprimés servés les phénomènes de déplacement d'obj ets sans contact ( XXIX, 6). ( 1) Séance du 7 Juin 1906, avec Eusapia Pa ladino.
TÉLÉKINÉSIE
71
à des rideaux [certains, légers comme une ondu lation; d'autres si violents qu'ils renversaient la table]; craquement dans le plateau d'une ta ble; imitation de bruits de grelots; déplace ment d'une table [une vingtaine de centimè tres (1)J )... et 'enregistra des phénomènes nou veaux d'un exceptionnel intérêt: entre autres le contrôle électrique des déplacements d'ob jets et leur photographie (2) . . Ces phénomènes ne sont plus à discuter ... Ceux qui nous restent à citer ne sont pas moins étonnants, et ils sont aussi réels. Mais là encore, comb�en les nient, qui n'ont pas eu le courage de les étudier...
( 1) XXX ( 1931) , No 6, p. 406. (2) Aux radiations infra-rouges fut confié le rôle de garoien de l'obj et à déplacer ; aux radiations ultra-violettes, celui de photographier (XIV, 4-6) . _
III
EMPREINTES DE
FANTOMES
A qui, à quoi, faut-il attribuer les ({ E mp rein tes » de mains ou d� visages obtenues dans des séan ces psychiques? - A l 'Es prit du mort, disent les uns . - Au Subconscient du médium, disent les autres. La question est en litige entre Métap sychistes et Spirites . Nous croyons, pour no tre p art, que ces deux hypothèses ne s'excluent pas; mais comme nous n'avons pas ici à nous étendre sur le ({ s p iritis me » (1), n ous nous contenterons de faire remarquer que ces deux hypothèses con firment la to ute-p uissanoe que nous attribuons (1) Nous avons traité ce passionnant sujet dans L'Ascension Humaine » (1938). Troisième partie: Devant la Mort, 101-131. «
74
AU
DELA DU MONDE VISIBLE
à la Pensée Subconsciente, qu'il s'agisse de l' « Esprit » d'un mort, ou de celui d'un vivant. On sait en quoi consiste le phénomène : Tan tôt, c'est le moule en creux d'une main dans la paraffine (1) ; d'autres fois, l'empreinte d'u ne tête dans du mastic ( 2) . Le docteur Geley a donné le nom d'idéoplas tie à cette qualité de la pensée qui peut, à dis tance, reconstituer des formes et des visages (3). Mais l'action de la Pensée Subconsciente ne s'arrête pas là ; c'est .enrore à elle que l'on doit les phénomènes dits de « Hantise », qu'ils soient provoqués par des morts ou par des vi vants.
( 1 ) XXI, 1 7, 65 et 75 (Séance du 13 Octobre 1 883 et du 12 Mars 1 8 8 4 ) . ( 2 ) XXI, 5 7 (Séance d u 3 0 Octobre 1 8 83). II, 41 (Séance du 27 Juillet 1 8 9 7). Voir dans le même volume les « photographies » d'Empreintes produites par un esprit (planches VII, p. 18 1 ) . (3) Chez Franeck Klus ki, il y avait par ecto plasme, formation de têtes diverses, d'animaux mê me; chez Eva Carrière, de visages plats et sans relief... Sait-on comment a été obtenu l'empreinte faite à distance par Eusapia Paladino (Séance du 27 Juillet 1 8 9 7 ) et dont on a fait un moulage en plâtre ? Voici : Un sceptique violent, M . Assevedo, fit avec Eusapia l'expérience de demander une em preinte à 2 mètres de distance, sur tille assiette en terre glaise recouverte d'un mouchoir, et déclare qu'elle a réussi au delà de tout doute possible • (II, 110) . Consulter aussi XXXI, 406.
IV
MAISONS HANTÉES
Ces phénomènes, observés dans tous les temps, et dans tous les pays, ont été étudiés, de nos jours mêmes, par des philosophes et des sa vants dignes de toute notre cré ance : il s'agit de bruits divers, lévitations de m eubles ou d'ob jets, jets de pierre ... Ces phénomènes peuvent être produits par deux facteurs ( 1 ) , tous les deux issus de la ( 1 ) Nous n ' entendons p:lrler ici que des phéno mènes réels. Phénomènes indiscutables, comme le prouvent les témoignages des savants qui les ont étudiés . Malheureusement, il en existe d'autres... Mais ceux-d ne doivent pas nous rebuter dans notre étude. L'imitation n'a j amais nui à l'original... Que prouvent les faussaires, sinon qu'il existe de la bonne monnaie? C'est pourquoi nous, devons, sans faiblesse comme sans découragement, démasquer les simulateurs et ·étudier les phénomènes réels.
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AU
DELA
DU
MONDE VISIBLE
même source : l'un matériel la Force élec tro-magnétique du « médium » ( théorie Méta psychique) ; l'autre, p sych ique : la même torce, non plus exercée p ar un médium « vivant », mais par l' « Esprit » d'un mort (théorie Spi rite). C'est ce que devait écrire, sous une forme un peu plus voilée, CamiUe Flammarion : =
« Il y a tout d'abord ici deux éléments en présence : des facultés humaines à analyse r à déterminer, et un élément psychique invisible ext,érieur à nous » (l, 393). Les « facultés humaines » sont métapsychi ques ; l' « élément p sy chi que » est spirite. ,
Voici, rapidement esquissés, qu elques u ns de -
ces p hénom ènes :
§ 1.
-
Bruits divers
Ces bruits peuV'ent être nocturnes ou diurnes; on a cru ce pen dant remarquer qu'ils se fai saient surtout entendre la nuit. . . Ils affectent toutes les lêormes et tous les degrés de puis sance : ce ne sont parfois que des grattements ( 1), des ,effl:euremen ts légers sur des portes et dans des rideaux ( 2) ; puis vie n nen t, plus ( 1 ) Phénomène ohservé à Windsor, sur la Tamise ( 1 904) . ( 2) Phén . ohs . dans un château du Calvados ( 1 8 75) , l, 1 893, p. 65.
MAISONS HANTÉES
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francs, les coups frappés ( 1): ceux-ci contre les portes, ceux-là oontre des planches (2) ; les uns, isolés, incertains et comme timides ; les autres, hardis et sonores (par exemple, une série de petits ooups sur les murs d'une cham bre) ( 3) . Ils peuvent aussi emprunter des bruits plus caractéristiques, tels, par exemple, que celui de cailloux jetés contre les vitres d'une fenê tre (4) ; de pav,és roulant sur le parquet d'une chambre ( 5 ) ; de barres de fer tombant brus quement sur le sol (6) ; de marteaux qui s'a battent en mesure sur un fer crépitant (7) ; de bois que l'on fend (8) ; de planches non rabo tées froitées rudement ; de lourds marteaux frappant le parquet sous le lit (9) ... D'autres fois encoœ, ces bruits ressemblent il des grondements de tonnerre lointains (l, 205-207) , à des détonations d'armes à feu (10).. ( 1 ) Phén . obs . à Winds or (déjà cité ) . ( 2) Phén . obs . à Ni ederl o f, près de Stans, can tOll d'UlIterwalden (Suisse) , 1 862. (3) Phén. obs . dans un château du Calvados (déjà cité).
(4) Phén . obs . à Poitiers ( 1 899) l, 333. ( 5 ) PMn . obs . à Mo ntélim ar ( 1 894) l, 339. (6) Phén. obs . dans un presbytère d'Angleterre (VI, vol. n, p. 144) . (7) P hén. obs . Ct Mesnes, près d'Ambroise (lndre ei-Loire), 1 865, l, 305. ( 8) P Mn . obs. à Fougères-sur-Bièvre (près de B lois ) , 1 9 1 3 . ( 9) PMn . o b s . au Port de Glasgow, e n Angle terre (1 864) l, 1 12. ( 1 0) PMn . obs. en Languedoc et à Poitiers
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AU DELA DU MONDE VISIBLE
à une marche militai�e (1) . . . Parfois, enfin, tant de bruits se trouvent indistinctement mêlés qu'on ne peut rien distinguer qu'un épouvan table tapage (2). Ces bruits peu\èent revêtir de formidables proportions (3) ; craquements terribles dans le mur (3) ; coup isolé, très violent, sui vi de plusieurs gros coups sourds ; mur qui s'é croule (4) , bombes éclatant (5). Le bruit est tel que les spectateurs effrayés sortent de la « maison han�ée » en oourant, craignant de voir l'immeuble s'effondrer sur eux (6) . . . Mais ce n e sont pas seulement des bruits qui se font entendre, les meubles eux-mêmes par ticipent à la sarabande !
§ 2. -
Mouvements d'objets sans contact
Sur le carrelage d'une véranda, une chaise se met à tourner sur un pied (l, 264) ; un balai ( 1864 ) . Le phénomène n'est pas seulement auditif, il peut être olfactif aussi: l'on sent alors l'odeur de la poudre (l, 205-207) . ( 1 ) PMn. obs. dans le village de Quercy (Re laté par Mme Crow: « Les Côtés Obscurs de la Nature » ) . (2) PMu. obs. en Languedoc. (3) Phénomène observé à Cherbourg. ( 4 ) Phén. obs. dans un château du Calvados ( déjà dté ) . ( 5) Pltén . ob s . à Poitiers ( 1864 ) . (6) Phén . ails. à Niederlorf (déjà cité).
MAISONS HANTÉES
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se promène dans un rorridor (1); deS bou teilles se cassent sans cause apparente (2) ; d'énormes planches sont, à plusieurs reprises, transportées, ainsi qu'un tonneau, d'un bout à l'autre d'une cave ( 3) . Dans une cuisine , un p anie r plein de oopeaux de hois est renve rsé ; les morceaux volent en tous sens dans l'appar tement (l, 1 5 3- 1 64) ; pelles et pincettes tom bent sur le pavé ( 1 ) . Un calendrier placé au dessus d'une cheminée saute et tourbillonne en l'air ; des souliers déposés à terre sautent aussi et retombent la s e m e lle en haut (l, 108- 10 9). Le oouverde d'une soupière placée devant la cheminée est projeté avec v iole n c e au milieu de la pièce ( 4) . Des assiettes re m u e nt dans l'évier, des cuillères sautent dans un tiroir, des chaises dansent ( 5) . Tables, chais es, vaisselles sont renversées, tantôt avec bruit, tantôt sans bruit (6) . Bols, assiettes, verres, plats, sont ar raché,s des étagères par d'invisibles mains et lancés sur le sol où ils se brisent . Une bou teille eU bois qui se trouve sur une étagère se lance avec une violence inouie aux pieds de
(1) Phén . obs. dans un château du Cal vados (déjà cité) . (2) PMn . ob s . à T u rin ( 1 900 ) , I, 266 . ( 3) Phén. obs . à Valence-en-Brie (1896). ( 4) PMn . obs. à « La Constantine » (Corrèze). (5) PMn . obs . à Labastide-Paumès ( Hau.t e- Ga r on ue ) . (6) Phén . obs. à Niederlorf (déjà cité) .
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AU
DELA
DU MONDE
VISIBLE
l'habitant effaI1é ( 1) . Le charivari devient ter rible : les balances oscillent, les casseroles re muent sur le fourneau tandis que le tiroir à charbon, plein de 50 kilogs, se déplace sur ses I10uleUes ( 2) . Tout cela n'est pas mal, mais il y a mieux encore ! Il y a, venus du dehors ou tombant du dedans, sans cause apparente, des « Jets de pierœ » Les voici : • • •
§ 3.
-
Jets de pierres
En Février 1894, rue des Grès (voisine de la Sorbonne), une maison fut particulièrement éprouvée . Voici ce que relate un journal de l 'époque : « Cette maison, située à quelque distance de l a rue et séparée des maisons en démolition par de larges excavations, a été assaillie, cha que soir et durant toutes les nuits, par une grêle de pro}ectiles qui, en raison de leur vo lume let de la violence avec laquelle ils sont projetés, a causé de tels dégâts que la maison en question a été percée à jour, les portes et les f,enêtl'es réduites en miette s, comme si cette
(1) Phén. obs. à « La Constantine » (Corrèze [déjà cité]). (2) PMn. obs. à Montmorency (1912).
MAISONS
81
HANTÉE8
maison avait soutenu u n siège e t l es efforts d'une catapulte )} . . . (1) Un phénomène identique a été observé, en 1922, à Saint-Michel de Chabrillanoux (Ar dèche ) . Ces jets de pierres ne sont pas sans danger : à Fives, près de Lille ( 18 6 5 ) , une grêle de pro jectiles brisent les vitres, atteignent les habi tants . Deux locataires, qui craignent d'être as sommés, garantissent leurs fenêtres d'un treillis CI, 108- 109 ) . Mais toutes ces précautions s'a vèrent inutiles . . . quand, par exemple, les pier res sont lancées au milieu de personnes veil lant au coin du feu . . . ( 2) Ce ne sont pas seulement des pierres qui sont projetées : morceaux de briques, charbon de terre tombent drus (l, 108- 109) ; un énorme morceau de charbon, lancé avec une force ex traordinaire, entre par la fenêtre et va fra pper la muraille en se réduisant en poudre ... D'autres fois, c e sont des pommes qui frap pent le contrevent fermé d'une fenêtre ; des \ grains de seigle, de sarrazin, sont semés en plein jour sur la tête des p assants ébahis ( 1 ) . ( 1 ) C e s projecLiles devaient provenir des maisons voisines en démolition . . . Mais aucune main « hu maine » n'aurait pu les lancer avec ce t te force, étant donné la distance d'où ils provenaient et leurs poids ( p avé, fragments de murs, même moellons en entier... ) (2) PMn. obs. à Saint-Michel de Chabrillanoux (déjà cité ) . 6
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DELA
DU
MONDE VISIBLE
Un chat qu i somnole au soleil est brusquement arraché à sa béatitude et j eté en l'air... (l, 1 5 31 64) .
La « Force » qui provoque ces phénomènes est donc considérable, qu'il s' agisse de son ac tion sur la maison elle- même, ou sur le s jets de p i erres qu'elle propulse . A Beuvry , près Béthune ( en 1907) , les té moins oculaires déclarent que les murs de la maison dansent une sarabande insensée ( 1). Parfois, encore, la « Maison hantée » est se couée de haut en bas : les cloisons vibrent avec intens ité , les portes et les fenêtres claquent avec une violen� s in gulière (l, 2 57- 2 62). Les j ets de pierres ne sont pas moins vio lents: il n'est pas rare de relever d e s verres bris,és en mille morceaux , réduits p r e sque en po u ssière ( 2) ; les carreaux d'une m aison volent en ,éclats (en plein j our , à quatre heures de l'après-midi . . . [1, 308]) ; un choc terrible en fonce une porte, la fait rebondir contre le mur avec une telle force que les s pe ctateu rs épou vantés la voient encore toute pantelan te sur ses gonds . . . (3)
(1) Relaté par Camille Flammarion, 1 (Février 1907). (2) Phén. OBS. à Ooty (I nd e ), en 1897. (3) Phén. obs. à Strasbourg (rue du Sanglier),
en F,évrier
1855.
MAISONS
§ 4.
HANTÉES
Intelligence
de la.
83
Force
Enfin, remarque capitale, cette Force n'est pas aveugle. Elle n'agit pas comme une ca tapulte . Un « Esprit » est là, qui pense ( ce qui confirme notre hypothèse de l'action subconsciente à distance de la pensée [qu'elle émane d'un mort ou d'un vivant] sur la ma tière . . . ) Prenons, par e�emple, les « .J ets de pierres)}. Ecoutez ce que relate Camille Flammarion, qui s'était déplacé pour recueillir le témoigna ge de témoins oculaires : « Un détail bien curieux ·est celui qu'il nous fit admirer : cette chambre était remplie de pierres et de fragments de tuiles longs et plats ; cette forme nous frappa. Par quel hasard ? lui dîmes-nous . . . « Voilà, Monsieur, c'est que j 'avais fermé mon volet. Eh bien! Monsieur, à partir du moment o ù yeus fermé mon volet, toutes arrivèrent p ar cette fente, qui a à peu près leur largeur ! » Nous restâmes confon dus devant l'adl'esse des jongleurs qui visaient aussi juste et d'une aussi grande distance . . . »
( 1).
Ce n'est d'aiUeurs pas dans les seuls j ets de pierres que se manifeste cette « intel(1) Phén. 94-95).
obs.
rue des Noyers (déjà cité) I,
84
AU
DELA
DU MONDE VISIBLE
ligence »; dès que l'on étudie d'un peu près ce phénomène, on la voit apparaître dans les cir constances les plus variées : Une bibliothèque est renversée et ses livres sont projetés à l'autre bout de la chambre, non pas pèle-mèle, comme sortant d'un meuble qui tombe, m ais p ar files régulièl'es, tels qu'ils étaient sur les taMettes (l, 128 et 1 52) . Une carafe tombe par terre sans se briser, mais replacée, l'eprend le même chemin, et cette fois se brise ( 1 ) . D es p ierl'es, des fruits, des habits, e tc . . . , sont jetés de tous côtés et cachés dans des endroits sombres, malgré serrures et verrous (1, 384) . A quoi serviraient-ils, d'ailleurs, devant cette Force toute-puissante ? Un verrou est tiré ; une porte fermée à clef s'ouvre ( 2) ; une clef cachée dans un tiroir disparaît ; une cloche sonne sans que personne l'ait agitée . . . ( 3) . Un soufflet ,est donné en pleine figur,e à un témoin irrévérencieux! (4)
(1 ) cité) . ( 2)
Phén.
(déjà
obs. à Beuvry, près Béthune "
Phén .
ob.,.
dans un château du
Calvados
(déjà cité ) ( 3) Phéfi. obs. dans le village de Vodabl e ( dé jà .
cité) .
( 4) Phén. obs.
cité).
dans le village de Quercey (déjà
U'EST-CE
Q
qui provoque ces phénomè nes ? Les Métapsychistes diront: « Il y a, soit dans la « Maison Hantée » elle-même, soit à proximité, tel suj�t doué de la faculté singulière d'agir inoonsciemment, et à distance, sur la m atière » . A cette explic ation, les Spirites opposeront la leur : « Ces phénomènes sont dus à l'inter vention des morts » . De ces deux hypothèses, l aquelle doit empor ter notre suffrage ? Ni l'une ni l'autre, ou toutes les deux, car - selon nous ces phénomènes de hantise peuvent être provoqués : a ) Par des suj ets vi vants pourvus d'un fort « m agnétisme ». Ils pourraient, dans ce cas, être comparés à des piles électriques à très haut voltage . . . Or, les phénomènes qu'ils obtiennent s'apparentent, ef fectivement, à des phénom ènes électriques . Cette théorie a été confirmée par l'expüieuce, quand s'inspirant d'elle et procédant par élimination, on découvrit . parmi les familiers demeurant -
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AU DELA D U MONDE VISIBLE
dans les Maisons hantées , le ooupable (incons cient) de ces phénomènes. Dès que cette per sonne quittait l a maison, les phénomènes de hantise la quittaient avec elle. Mais la Théorie Spirite ([b] Interven tion des morts ) est non moins valable, ,et i)rouvée, elle aussi, irréfutablement, par l'expérience . Les Fantômes ,existent, en effeL Nous les avons vus apparaître dans les phénomènes de hantise ( p. 67) ; nous savons que l'on p eut les palper ( p . 7 3 ) ; mou}er en plâtre leurs em_ preintes (p. 68) , les photo graphier ( p . 68) . . . O n peut aussi entendre l e bruit de leurs pas : Ces bruits sont de tous g,enres : lourds ou lé gers, lents ou rapides ( 1 ) ; ils vont et vien nent, s'approchent ou s'éloignent tour à tour ( 1 ) ; ils imitent le bruit de gros souliers qui descendent lentement ou lourdement (2) , ou donnent l'impression, en sautant de marche en marche, d'une grosse boule pesante qui dévale l'escalier (2) . Et n'a-t-on pas vu, dans un j ardin, des s abots laissés à l'entrée par la servante bondir en ca dence, comme s'ils avaient été aux p ieds d'une personne dansant ? (l, 108- 109) . Quand nous aurons rappelé (p. 83) ['intel ligen ce dont fait pœuve cette Force dans ses
( 1 ) XXXII (1907) , pp. 2 1 1 et 55 1. (2) Phén. obs. dans un château du
(déjà cité).
Calvados
ORIGINE DES PHÉNOMÈNES
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manifestations, c'est un nouvel avantage que nous reconnaîtrons à la thèse Spirite : œs ma nifestations ne sont pas seulement brutales com me une explosion volcanique, elles sont aussi dirig�es, donc pens ées . O r, il n'y a pas de pen sée sans E SPRIT. Provoqués p ar la seule force brute, ces phé nomènes peuwmt être métapsychiques ( action subconsciente de la Pensée d'un vivant sur la matière ) ; quand on décèle dans cette action des traces de volonté l'Iéfléchie, de prémédita tion ou l'application d'un dessein, la seule ex plication des pouvoirs prodigieux du Subcons cient ne peut suffire ; l'intervention d'un « dis paru » (invisible, m ais présent) s'impose in vinciblement. Comme on le voit, den de surnaturel dans ces phénomènes, pour extraordinaires qu'ils soient. Leur origine est connue : ils provien nent des . facultés de l'être humain, facultés psy ch iq ues plus que physiques, puisqu'elles sont une des manif'estations du Sixième Sens : fa culté psychique de l'AME . Et c"est ce qui explique p ourquoi le Vivant peut les provoquer ( qu'est-ce que l'être humain, sinon une âme dans un corps ? ) et le Mort encore plus ( puis que l'âme, immortelle, survit à la destruction du corps) . Mais, de même que « n'importe qui » n'est pas apte, spontan,ément, à produire de pareils phénomènes : des sujets p articulièrement doués :
88
AU DELA D U MONDE VISIBLE
(dénommés médiums ) sont nécessaires à ces manifestations, les Phénomènes de Hantis e ne se produisent pas « n'importe comment }) et avec « n'importe qui }) : ils ont, eux aussi, leurs « médiums » invisibles : LES FANTO MES . En fait, ces phénomènes sont réversibles . Le Visible et l 'Invisibl'e ne sont que l'endroit et l'envers de la même realité : le monde de l'au delà pénètre l,e nôtre : Phénomènes dits « su pranormaux » provoqués par les Esprits, ces médiums désincarnés ; notre monde soulève le Voile de l'Inconnu et fait irruption dans l'au delà : Phénomènes dits « supranormaux » pro voq ués par les médiums, ces {( esprits » in carnés . L 'origine de ces phénomènes est la même dans les deux cas : L'AME, et ses prodigieuses facultés . La réversibilité de ce Phénomène est démon trée par les Expériences dites « Supranorm ales }) ou psychiques, où les médiums obtiennent, suc cessivement, et parfois même simultanément, des manifestations spirites ( interven tion d'un mort) et métapsychiques ( intervention du Sub conscient) . Car ce n'est pas seulement dans les « Maisons Hantées }) que l'on observe des faits aussi extraordinaires que les « jets de pierres )) (p. 80) et « le passage d'un corps opaque à travers la matière )) (p. 92) : ces
ORIGINE ilES PHÉNOMÈNES
89
mêmes phénomènes sont obtenus, sous u n con trôle sévère, par des médiums, à l'issue de séances psychiques, comme nous allons le dé montrer.
v
PHENOMENES SPIRITES ET METAPSYCHIQUES
§ 1. Les «
j ets de
«
Maisons
nants ;
-
Apports spirites
p ierres
Hantées
»
»
observés dans
les
sont certes impression
ils ne l e sont p as plus, tou tefois, que
phénomènes d'app ort obtenus avec le con cours de médiums à matérialisation, quand, dans des pièces hermétiquement closes, on voit a p p araître, apportés par des « Esprits » : des fleurs, des fruits, p arfois m ême des obj ets ! ( 1) les
( 1 ) Des apports de fleurs et de Iruits dans des closes ont été obtenus à la Société dia lectique de Londres ( 1 869) ; par le do cteur 1. . E� Chazarain ( XXI, 3 7, 42, 5 1 , 54, 96 , 97 , 1 0 1 , 1 05, et II ) ; par Victorien Joncières, Inspecteur chambres
92
A U DELA D U MONDE VISIBLE
Et que dire du « passage d'un corps opaque à travers la m atière », quand ce phénomène se reaHse exactement comme « l'Esprit » l'a annonoé ? § 2.
- -
Passage d'un c orps opaque
à. travers
la matière
Ce phénomène, qui p araît s'opposer à toutes les lois de la Physique, est réel pour tant et a é té observé par des Expérimentateurs dignes de foi : C'est une fleur qui se détache elle-même d'un bouquet et pass, e à travers une table ; une son ne tte qui traV'erse une muraille ( 1 ) ; un livre qui traverse un rideau ( II, 1 75) . D'autres fois, ce sont des bracelets retirés des poignets du médium ,et mis à ceux d'un assis tant ( 2 ) ; ou enoore le p assage d'un bras de chaise à travers le bras d'un assistant . . . ( 3) général d u Ministère des Beaux-Arts ( et compo siteur bien ' c onnu de « Dimitri » ) ; et par PetroYo-Solo vovo ( 1 902) , qui observa, en outre, l'apport d'une pomme de cèdre, d'une vieille monnaie en cuivre ( une monnaie persane de 1 723) et d'un portrait photo graphique. ( 1 ) Ce phénomène a été observé p ar le grand savant William Crookes . ( 2 ) Expériences faites chez M . P etrovo-Sol�vovo ( XXXII, 1 902) . ( 3 ) Ce phénomène a été ob servé par le docteur L Th. Chazarain ( XXIX, 127 ) , à la Séance du
APPORTS SPIRITES
93
O ù s'arrêtent les possibilités de cette Force ? Elle paraît être sans l imite, comme le prouve le p hénomène stupéfiant observé à Comeada Coimbre ( Portugal ) , en 1 9 1 9 : un enfant trans porté d'un étage à l'au tre, sans qu'on puisse comprendre comment il avait traversé l'esca lier . . . ou les murs ! ( XXXIII ) . D evant un tel prodige, l'esprit reste hésitant, saisi de vertige. . . Et l'on serait tenté de le nier, si ce phénomène n'avait été étudié par des expérimentateurs aussi lucides et des savants universellement réputés . . . - C'est impossible ! p ensez-vous . Mais sait-on ce qui est possible, et ce qui ne l'est pas ? Qui donc aurait cru possible, à l'époque des diligences, un déplacement fulgurant avec un avion bolide ? II convient d'être très prudent dans l'emploi de ce mot. . . II conv�ent aussi de se défier de ses étonnements ! On est étonné parce IJu'on ne voit pas les choses sous leur véritable aspect ; on n'est pas loin d0 diœ alors qu'elles n'exis tent pas . La nuit n'est pas s'eulement l'absence du jour. La Lumière aussi aveugle. Dans ce sens, être étonné participe d'un état voisin de l'éblouissement . 27
Octobre
1 8 90.
Le
docteur
écrit
à ce propos :
J' ai tenu deux fois la main du médium ( Mm e Rosine · Bonheur) en a ttendant la reprod uction de cc phénomène » ( Passage d'un anneau métallique à trav ers la main du médium) . «
94
AU
DELA D U MONDE VISIBLE
Cet état convient tout particulièrement à notre position devant ce phénomène que nous qua lifions de « stupéfiant » . Il ne nous stupéfie que parce que nous ne savons pas le voir . En fait, i l n e s'agit pas, tant dans les phénomè nes d'apports, que dans le passage d'un corps opaque à travers la matière, d'un objet matériel traversant un autre objet matériel : ce qui est (là on peut le dire) pratiquement impossible, MAI S DU PASSAGE DE LA MATIE RE A TRA VERS LA MATIERE, c'est-à-dire de la « dé matérialisation d'un objet suivie instantanément de sa rematérialisation » ( XXI, 1 3 6 ) . « C'est la matière traversant la matière, dira Camille Flammarion, à la suite d'une transformation de son état physique » ( II , 1 7 7) . . .
Nourrissez-vous des doutes sur cette asser tion ? Alors passez au chapitre suivant. . .
TR O ISIËME PARTIE
LE MYSTÈRE DEVANT LA SCIENCE
I nous sommes comme aveugles dans l'Univers, c'est noUs exerçons seule S men t nos sens p h s i es, ('eux qui nous des
que y qu
.
maintiennent d ans l"erreur cn entre tenant nos illus i o ns Et c'est ainsi que nous prenons l 'e n ve rs pour l'endroit, l'ombre pour le corps, l'erreur pour la vérité, l'illusion pour la réalité ! Rien n'échappe, hélas ! à octte règle de fer, avec l a quelle n'Ous mesurons toutes choses . . . Et d'abord L A MATIERE . . . E n apparence, ricn de plus m atériel, sans d'O ute . . . Mais dans la réalité, vous verrez ce tte matière, étroitement serrée par l'analyse, échap per à toutes les théories matérialistes et finir par se réfugier dans l'Atome intangible, invi sible, imp'Ondérable, et, en q u e l que sorte, imma tériel ! (II, 570) ( 1 ) . .
( 1 ) Ailleurs ( I I , 568 ) , le même auteur écrira : L'An alyse nous montre que la matière n ' est qu ' une forme de l'énergie » . «
7
98
AU DELA DU MONDE VISIBLE
En fait, comme la lumière, la chaleur et l'é le ctricit� (auxquelles elle s apparente le plus ! ) la matière est constituée par une espèce de '
mou vement (II, 589) . Elle est un mode de mou vement ( II , 569) qui met en action des éléments invisibles et impondérables ( II, 42) . Elle est l e xpression de l a Force (II, 4 2 ) , une manifes tation de l'énergie (I, 4 33) (1) , l'Energie mê me ( I I, 42) . L'Univers éntier n'est qu'un dyna misme ( II , 42) . M atiè re, force, vie, pansée, ne sont qu'un ( II, 572) . '
Alors rout s'éclaire ! Voici, expliqués p ar la Scienoe, les p hénom è nes les plus s urprenants du Psychisme.
( 1) L' A uteur attache une telle importance à cette défmition qu'il l a reproduira, textuellement, dans un autre ouvrage (l, 433) .
1
LES PHÉNOMÈNES PSYCHIQUES ET LEUR EXPLICATION SCIENTIFIQUE
§ 1.
-
Transmission de Pensée ou Télépathie
La physique moderne a d é mo n t r é que nos organes, com me les autres corps bruts, sont constitués par des tourbillo ns de force réagissant les uns sur les autres . L'esprit est plus à l'ais e au milieu de ces systèmes solaires infimes for més d'ions et d'électrons que dans les morceaux sanguinolen,is que constitue le cerveau humain p01�r le s'ens de la vue ! Quand on envisage la question sous cet angle, on conçoit parfaitement comment les vibrations des centres nerveux peuvent se p roduire, com ment elles peuvent amener les vibrations des corps extérieurs, par les nerfs sensitifs, jus-
100
AU DELA DU MOND E VISIBLE
qu'au centre de la conscience, com ment celle-ci peut trans mettre par les nerfs moteurs des or dres aux muscles, comment les idées peuvent s'associer avec ou sans fibres d'association, dé passer la boUe crânienne et influencer par in duction d'autres centres nerveux ( VII, 3 1 0) . Le ({ fluide }) ne serait, en somme, qu'une fa çon mys Lérieuse de nommer, p a r pé ri phrase, LA PENSEE . Ce qui le prouv,e, c'est le rapp ort parfait qui existe ,entre celui-ci et celle-là . . . a ) ORIGINE D E L A FORCE PSYCHIQUE . Au début, on croyait que cette Forœ éma nait (dans les phénomènes de Télékinésie LEtat brut] ) des objets eux-mêmes . Une étude plus attentive démontra qu'il n'en était rien . De toute évidence, nous agissons là par une force invisible qui émane de nous ( I I , 350) . Et la Science de conclure : « le fluide est d a ns les pe rsonnes et non dans les meubles ( XXXII I ) . . . )) ({ Cette torce, dira Ochorowicz, ém ane de l'esprit du médium )} . b) LIEU D'EMISSION DE LA FORCE PSy CHIQUE . Il faut l e chercher au lieu même d'où i rradie LA PENSEE . Ce tte recherche sera relative ment f a cile, grâce à la Radiesthésie, puisqu'il est mainten an t prouvé que la ({ ra diatio n ner veuse )} émise par œ Système est une onde
TÉLÉPATHIE
101
électro - magnétique ( XXXVI ) . De fait, l'ingénieur Voillaume a observé une émission assez puis sante émise au niveau des deux yeux et qui semblerait pro\"enir de s nerfs op tiques, du chias ma optique ou d'une région tr ès voi sine ( X X XV I .
1 9) .
c) ACTION A DISTANCE D E LA PENSEE Il est p rou vé que l 'énergie cérébrale rayonne bien loin hors de son foy,er. Le cerveau n'ap paraît plus comme un organe clos retiré dans une cavi té du re ; il peut dép asser infiniment l'organisme, rayonner, palper, agir bien en de hors de ses limites ( XXXVI ) ( 1 ) . Sous l'influence du travail du cerveau, la pensée peut émettre des rayons allant re j o in dre l'obj et pensé ( XXXVI, 80) ( 2 ) . Enfin, les expédences de l'ingénieu r Voillau me prouvent que l'onde mentale e s t é me ttri ce e t réce ptrice ( XXXVI, 50) : Elle reçoit ( et c'est, à J '.é tat de veine, les phénomènes de t él épa thie et de pressentiment ; dans le sommeil, les rêNous avons donné à cette « Energie Céré » , quand elle s'exerce avec intelligence, le nom d e Pensée Subconsciente . C ette même pensée constitue ce que le do cteur O s ty nomme L'ETAT SUPRA-NORMA L . Cet éta t , d i r a - t - i l , exerce une ac tion sur la matière sans r e co u rir au moins cons cie m m ent, à l'intermédiaire de l ' o rgani s m e (XXXV) . ( 2) Le fait de p enser r elie l'opérateur à l'objet de sa pensée ( XXXVIII) , et cela explique les phé nomènes ' télép athi ques . ( 1)
b r al e
1 02
AU DELA DU MONDE VISIBLE
ves ; elle émet (et c'est, à l'état de veille, les phénomènes de télépathie, la suggestion à dis tance, la combinaison de certains « présages » . 'En somme, to us les phénomènes observés dans les Expériences Psychiques peuvent être expliqués par l'action tou te puissante de la pen sée sur la m atière : Lorsque la pensée s'exerce avec force sur un objet précis, l a porLée du - ou des rayons in téressés est immense et nous paraît presque illimitée ( XXX VI ) . . . . Cependant, serait-elle assez puissante pour exercer une action sur la Matière ? Sans aucun doute . . . Et voici, d'abord, l'explication qu'en donne la Scienoe :
§ 2.
-
La Ma.tière mue ou Télékinésie
Dans chaqu e série du tableau de .�fendeleef, quand le poids atomique dépasse 200, la s truc tu re atomi que se désagrège en atome d'un poids pJ us bas en émettant des radiations . Il est ' possible qu'en chimie organique il en soit de même ; quand la molécule protéique arrive au degré de oomplicaUon qui existe dans notre cerveau, les électrons dont sont faits les ato mes ql1i le constitl1ent se libèrent d'eux-mêmes, prodl1isant des radiations . très rapides, c'est-à dire très pénétrantes ( VII, 308) . . . . C'est alors que se produisent les phénomè-
1 03
TÉLÉKINÉSIE
nes les p lus
extraordinaires des
({
Présages » ( 1 ) ,
e t ceux qu i sont observés dans les exp ériences psych iques : tes,
avec
d'obj e ts sans
soulèvements
en
p es ante u r ;
la
contact,
bruits
o pp o s itio n
déplacements
inexpliqués , mai
h antées , etc . . . , etc. . .
sons
I l ne La
P hén om ènes des Tables tou rna n
mou va n t es ; les lois de
suffit do n c pas de dire :
rotation
d'une
tai>le,
son soulèvement, sa meuble, le gon
lévitation, l e dép l ace ment d'un
flement d'un rideau, les bruits entendus sont causés par une force
émanant du médium (l,
395) . Il faut préciser que œtte ({ force » e s t diri gée par la Pens ée Subconsciente, et qu'elle est rée l lemen t ({ toute puissante » ! Co m bie n pu issante, en effet, p uisqu ' ell e passe à t ra ve rs la m atière, la désagrège et la re constitue !
( III, 3 5 ) .
Ce l a s ' e xplique si l'on se sou vie n t que la pen sée est analogue aux ondes et
électro-magnétiques
que Les
priété
ondes de cette n ature jou i ss ent de la pro d'activer,
lors qu'elles
rencontrent
un
vi bra tio n s des atomes de ce dernier, de recevoir, comme une onde po r teus e , les
. corps, les et
ondes
ainsi
activées
( XXXVI ,
1 2) .
(1) Nous reviendrons sur ce sujet dans prochain ouvrage « L ' Avenir révélé à Tous » .
un
104
AU DELA DU MONDE VISIBLE
Et cela donne l'explication scientifique de certains presages ( 1 ) . Telle ,est la force de la pensée. Il n'en est pas de p lus puissantes . L'explication de ce phénomène doit donc être cherchée simplement dans le système nerveux : ce sont là des transformations de forces . Il se dégage de l'organisme humain une force com p ar able au m agnétisme de l'aimant, pouvant agi r sur le bois, sur la matière, un peu comme l'aimant agit sur le fer (II, 1 1 1 ) . Magnétisme » . . . le mot est prononcé ! Il p as ne p as l'être. . . Fluide, Magné tisme, c'es t tout u n . «
ne p o u va it
§ 3. -
Le Magnétisme
nom que les Expérimenta donné à cette « force » : Fluide ( Gasparin ) ; Psy chode ( Professeur Thury) ; Force Psych ique ( Sir William Crookes, Camille Flammarion ) ; Magn étis m e (Ecole Occultiste) ; D o u ble Fluidique ( E co le Sp i r i te ) . . . Ces n oms différents désignent tous la même En
effet, q uel que
teurs aient
( 1 ) La Pensée Subconsciente imprime à la ma tière la forme de son message prophétique. Mais comme lc phénomène est réversible, agiss ant sur la pensée, la matière provoquera, à l'état de veille, des Hallucinations ; et, d:1.ns le Sommeil, les rêves Physiques et physico-psychiques .
MAGNÉTISME
chose : LA PENSEE double état :
SUBC O NSCIENTE
Statique Magnétisme ; Dynamique Facultés
105
et son
=
=
Médiumniques.
Les Initiés connaisse nt d'ailleurs ces ressour ces extraordinaires de la Pensée, et le Maître Occultiste, F. Jollivet- Castelot en donne une synthèse remarquable dans une de ses pages les plus brillantes . Ecoutons-le : « Le magnétisme <est une torce de l a Nature, un mode de transformation du mouvement ou de l'énergie que l'on retrouve en tout et par tout. . . C'est ce magnétisme qui, par ses champs d'orientation, génère les mondes, les amas de nébuleuses, les planètes, les espèces et les races, les genres et les familles, C'est lui qui pro voqlle les sympathies et les antipathies, les amours et les haines, le déterminisme des actes, les appa rents caprices du désir, la tyranni<e des pas sions . . . «
Les facultés de l'âme sont sous la dépen
dance du magnétisme humain et l'on sait que
certains individus sont particulièrement doués de pouvoirs occultes, redoutables et véritable m ent magiques, et capables d'influencer au gré de leur volonté ceux qui sont m agnétiquement plus faibles, et ces hommes p'rivilégiés peuvent utiliser p'Ou:r le bien ou p'Our le mal le do n qu'ils ont reçu ; leur seule présence suffit à
106
AU DELA D U MONDE VISIBLE
modifier le milieu dans lequel ils se trouvent et ils renforcent cette action par le regard, ]e geste, la parole . . . ( 1 ) « Le magnétisme correspond à ce milieu uni versel que les hermétistes nommaient matière astrale, qui renfermerait en s'On sein toutes les virtualités, t'Ous les dynamismes et que le vou l'Oir parvenait à manier, aLors que l'aveugle dé sir des êtres sc con tente de s'y perdre ou de le refléter. Le sage fait de l'illusi'On des choses la réalité forte quli! modèle sur une idée précise . . . )) ( XXXIV) .
On trouve dans cette page tout ce qu'il con vient de savoir : La Force brute (magnétisme) ; La Pensée Subconsciente (phénomènes mé diumni'Iues) ; L'Action de la Pensée Consciente sur la Ma tière et le Destin ( Magie ) . Tous ces phénomènes doiven t donc être c'On sidérés comme une transformation de forces sous l'action de LA PENSEE . Mais la Pens ée, qui désintègre la matière, est aussi capable de la reconstituer ; e t c'est ce qui ( 1 ) « Il existe des cas où des personnes, qui s emblaient être dans un état parfaitement normal, on l ,été contraintes p ar la volonté d'un autre à des actions qu'elles ne voulaient pas faire . Il semble qu'on ait toujours affaire , dans ce cas, à un expé rim entateur doué d'un très grand pouvoir magné tique > ( XXII, 33) .
IDÉOPLASTIE
107
explique, scientifiquement, les formations d'ec toplasme, les apparitions de fantômes matéria lisés, les empl'ein tes et p hotographies spirites, les maisons hantées . . . A u bref, tous les phénomènes se classant dans la catégorie dite des « Effets physiques » , et qui ne peuvent être provoqués que p ar une ac tion analogue, c'est-à-dil'e physique. En effet, la Pensée Su bconsciente ne se oon tente pas d'émettre des radiations, elle crée aussi sa « Substance Plastique » , qui va lui per mettre de réaliser ses étranges phénomènes . § 4.
-
I déoplastie
a) SUBSTANCE D E LA FORCE PSYCHI QUE . Cette Force n'est pas immatérielle (ce qui l'est, c'est la Pens ée Subconsciente) . Elle pour rait être (elle l'est, effectivé ment : les expé riences du docteur Osty l'ont péremptoirement démontré) une s u bstance, un agent éme ttant des radiaticons de longu e urs d'ondes inaccessi bles à notre rétine, et néanmoins très puissan tes ( II, 1 1 2 ) . Or, en de rares occasions, elle peut se matérialiser et devenir visible à notre l'étine elle-même . Voici le texte littéral d'une observation de ce genl'C : , « Le Docteur Osty, et 1t!S deux oontrôleurs, bien placés pour voir l'espace entre les rideaux
108
A U DELA D U MONDE VISIBLE
et la table, ,"oi,ent sortir de dessous le rideau de droite, donc /Jenant d'une direction opposée nu sujet ( 1 ) , un brouillard épais, grisâtre , nappe d'au moins 0 m . 30 de l arge ( 2 ) , qui s'avance sans hâte, vers le bord supérieur de la table, laquelle, dès qu'il l'a atteinte, se met à glisser de plus de 0 m . 20 dans la direction des as sistants. . . » Et l'on ne peul faire intervenir la réponse banale « imagination ! » , puisque ce phéno mène sera ,e nregistré par des appareils élec triques ! ( O ccultation de l'infra-rouge) ( 3) .
Si
( 1 ) Notons i ci nn p oint à l'avan tage des S pirit e s : ( théorie mét ap sychiqu e ) c'est la Pensée Sub
consciente du médium qui agit à distan c e , pOllrqlloi n'agit- elle pas en ligne droite ? Ce tte {( s ub st a nce }) n e ser a it - el le pas apportée par des En tités invisi hlef. qui se serviraient de la force m édiu mni q u e ( l e Fl uide ) du suj e t? S elon nous , dans c e s sortes d e p hénomènes, les deux hyp oth è se s s e combinen t h eu reusement . . . e t p euvent être tour à tour, et parfois altern ativement, produits par les deux sortes de phénomènes . Mais , dans les deux cas, la P ensée Subcon sciente du médium sert de p oint d'appui à ces phénomènes . ( 2 ) ( XXIX, 407) . A no ter que dans l es com p t e s rendus des séances faites par le do cteur Schrenck Notzing avec Willy S ch n eider ( frère aîn é de Rudi , et méd i u m aussi. . . ) , et par M . Harry Priee avec Rudi S chneider, on trouve la relativement fréqu ent e cons ta tation de télé kinésie -c ons écu tive à la sor tie d'une sorte de nuage , plus ou moins dense et de forme diverse, du cabinet noir . e 3) Nous ne saurions n o u s étendre ici sur les
mÉOPLASTIE
109
b) FORME DE LA FORCE PSYCHIQUE .
Cette « forme » , nous la . connaissons telle que nous le décrit I,e docteur Ost y ; mais ce n'est là (de son propre aveu ) qu'une phase de ses propriétés . Nous avons vu, dans les phé nomènes de · « matérialisations » qu'elle peut revêtir les aspects les plus variés, allant de la reproduction de corps humains jusqu'à celle d'obj ets inanimés . . . moyens scientifiques employés pour le contrôle de ces expériences ; le lecteur les trouvera tians « La Revue Métapsychique ». M ais nous croyons indis pensable d'attirer son atten tion sur l es conséquen ces de ce phénomène, provoqué par !"énergie mé diumnique condens ée . . . « La signification philosophi que d'une oocultation de l'infra-rouge ou d'un dé placement d'obj et à distance par un suj et de mé diumnité mineure est la même que celle des maté rialisations de formes humaines attrib uées à Eu sapia Paladino , Gusik Kluski. . . » écrira le docteur Osty ( XIV, 2 2 ) . Et, quelques pages plus haut : « Ce que nous avons ,étudié, en effet, a été l'énergie médiumnique assez condensée pour être parti elle ment visible. Or, il est bien probable qu ' il ne s ' agit là que d'une phase que nous avons eu la chan,ce d'� déceler . Une fois, il m'est arrivé, dans l'une de nos premières s,é ances avec Rudi Schneider, de voir, en bonne lumière rouge et de très près, une sorte de brouillard -épais se diriger vers une table, laquelle se déplaça sous les yeux de tous les assis tants dès que le brouillard fut �1rrivé à elle . Très vraisemblablement, œtte phase visible et la phase de su bstance invisible, mais révélable par l ' infra rouge, ont des étap es de condensation que doivent pré c éder d'autres étapes » ( XIV, 1 6- 1 7) .
AU DELA DU MONDE VISIBLE
1 10
Action toute-puissante, comme on le voit ! Cependant, pour extraordinaire qu'elle soit, cette action de la pensée sur la matière ne sau rait nous surprendre, puisque nous le sa vons maintenant , l'idée crée la ma tière o u l'organ isme (X, 1 7 4) ; puisque la matièœ est subordonnée à l'idée et le physiologique au psychique ( 1 ) . . Si bien que, en dernière ana lyse, ce n'·est p as la matière qui régit le monde, c'est un élément dynamiqlle et psychique (II, 599. I , 433) . -
-
.
-
Il reste alors à répondre à cette importante question : Q uell e est cette FORCE qui déter mine de pareils phén o mèn es ? . . . Une .force physique émanée de nous-mêmes et qui agit sur la m atière à la façon de l'oxyde de fer sur le fer ct divers autres métaux ? . . . Une ,émanation physico-psychique, comme la chaleur que dégage un corps en combustion ? Elle est cela, sans doute, dans la limite de ses effets physiques (et, à ce point de vue, bien autre chose encore ! ) ; mais si on la juge à ses effets psychiques, on doit lui reconnaître L'INTELLIGENCE ! En fait, elle est l'un et l'autre à la l'état que l'on étudie :
fois,
selon
( 1 ) En effet, « L'Idée ou l'Image . crée la fonc tion et la fonction crée l'Organe » ( X, 174) .
111
lDÉOPLASTIE à ['état brut, la
«
Force
»
prend
le
nom
de
MAGNETISME ; dirigée par la
vient
Pensoo Subconsciente, elle de
PHENOMENE MEDIUMNIQUE .
Disons enoore
un mot
sur ces
phénomènes .
II
LE.S FACULTES SUPRANORMALES DES MEDIUMS
En étudiant ceux-ci, en effet, on remarque combien les Expérimentateurs avaient raison, qui attribuaient à une faculté humaine incon nue les phénomènes que l'on avait ten té d'abord d'expliquer par la seule action électrique de la matière ( 1 ) . Du moins, des m édiums réputés ont obtenu tous les phénomènes que nous avons analysés jusqu'id. En voici quelques exemples : ( 1 ) Théorie de Rochas : « Un médium, dont les organes se trouvent contraints à l'immobilil'é par un contrôle rigoureux, peut, en certaines condi tions, proj e ter en dehors de lui-même, et à la distance de quelques mètres, une force suffisante pour pro duire certains phénomènes de mouvements sur les corps inanimés
» . 8
114
A U DELA D U MONDE VISIBLE
Nous ne prendrons que deux cas (un plus grand nombre ne oonstituerait que des redi tes ) : Eusapia Paladino et Rudi Schneider, tous les deux médium de grande classe, mais dont la valeur ne se soutenait pas toujours, comme il est naturel dans des expériences aussi extra ordinaires, et qui réclament de la part du mé dium nne fatigue exagérée : {( Attachée sur un siège ou ténue fortement par les mains, Eusapia Paladino attire les meu bles qui l'en tourent, les soulève, les tient élevés en l'air . . . , et les fait redescendre avec des mou vem ents ondulatoires, comme s'ils obéissaient à une volonté ,étrangère ; elle augmente leur poids ou les rend plus légers ; elle frappe, mar tèle les murs , le plafond, le plancher avec ryth me et cadence, en répondant aux demandes des assistants ; des lueurs semblables à celles de l'électricité jaillissent de son corps, l'envelop pent ou entourent les assistants de ces scènes merveilleuses ; elle dessine tout ce qu'on veut sur des cartes qu'on lui présente, chiffres, si gnatures, nombres, phrases, en étendant seule ment la main vers un endroit indiqué ; si l'on place dans un coin de la chambve un vase avec une couche d'argile molle, on trouve, après quelques instants, l'empreinte d'une petite ou d'une grande main, celle d'un visage, vu de face ou de profil, de laquelle on peut ensuite tirer un mas que en plâtre ; on a conservé de cette façon les portraits d'un visage vu en diffé-
LES MÉDIUMS
115
rentes situations, et ceux qui le désirent peuvent ainsi faire de sérieuses et importantes études . « Cette femme s'élève en l'air, quels que soient les liens qui la retiennent ; elle reste ainsi, paraissant couchée dans le vide, contrai n'ment à toutes les lois de la gravitation : elle fait résonner des instruments de musique : or gues, cloches, tambours, comme s'ils étaient tou chés par des mains ou agités par le souffle de gnomes ' invisibles. {( Cette femme, en certaines occasions, peut grandir de plus de dix centimètres ; elle est comme une poupée de gutta-percha, comme un automate d'un nouveau genre ; elle prend des formes bizarres ; oomb1en de j ambes et de bras a-t-elle ? Nous n',en savons rien . « Tandis que ses membres sont retenus par les assistants les plus incrédules, nous en voyons p araître d'autres, sans savoir d'où ils sortent. Les chaussures sont trop p etites pour renfermer ses pie ds ensorcel,és, et cette circonstance par ticulière laisse soupçonner l'intervention d'un pouvoir mystérieux » ( 1) . . .
Rudi Schneider ( 2 ) ne produira sans doute pas des phénom �nes aussi complets (bien qu'il ( 1 ) Professeur Chiai a, de Naples ( Lettre adressée au professeur Lombroso, le 9 Août 1 8 88 ) . ( 2 ) Rudi Schneider, d'origine autrichienne, don na des preuves de ses remarquables dons devant des personnalités scientifiques allemandes, puis au « National LaboratDry of Psychical Research » ,
116
A U DELA D U MONDE VISIBLE
ait eu, lui aussi, la faculté de déplacer des ob jets sans contact, par l'effet que le docteur Ost y a nommé « le Psychisme Humain à distance » : c'est ainsi que ce médium imprima des mouve ments à des rideaux [certains, légers comme une ondulation ; d'autres si violents qu'ils ren versèren t une table . . . ] ; déplaça une table [d'u ne vingta ine de cen timètres], produisit des cra quements dans le plateau d'une table, fit tin ter . des grelots . . . ) ; m ais la Science doit à ce mé dium un phénomène unique, réellement extra ordinai re : le dépLacement d'un mouchoir de place, et ceci en pleine lumière rouge ( 1 ) . Ajoutons, enfin, pour être impartial et com plet, la théorie du « double fluidi que », soute nue par l'Ecole Spirite. Selon cette école, les phénomènes de télékinésie seraient produits par le « double fluidique » des médiums . Albert de Rochas p artage cette opinion, quand il définit ces phénomènes une ( extériorisation de la Motricité » , les considérant comme produits par le double fluidique (le corps astral ) du médium , f)uide nerveux pouvant agir et sentir à distance . Les p artisans les plus hardis de cette hypothèse vont j usqu'à accepter l a création de Londres, sous le contrôle de M. Harry Priee . Mais son expérience la plus sensationnelle fut don née à l'issue des 13 séances qu'il réserva ( en Oc tobre 1 930) à l'Institut Métapsychique de Paris, sous le contrôle du docteur Eugène Osty . ( 1 ) XXIX ( 1 93 1 ) , No 6, p. 406.
LES MÉDIUMS
117
éphémère de membres pseudo humains, de bras, de jambes, de têtes » ( II, 242) . L'on ' oomprend l'indignation des p sychistes devant l'incrédulîté ( quand ce n'est p as la né gaUon brutale et systématique) de certains « es prits forts » ; plutôt que de nier, pourquoi ne cherchent-ils pas à s'instruire ? Ils s'y refusent au nom de la Science ! Prou vant par là non seulement qu'ils ne connais sent pas les sujets qu'ils critiquent, mais encore qu'ils ignorent même que ces phénomènes sont étudiés par des savants !
III
PREUVES EXPÉRIMENTALES DE L'AME
L'action de la pensée sur la matière n'est donc plus à prouver (nous croyons l 'avoir dé montrée dans les pages - trop nombreuses qui précèdent. . . ) ; par cela même, sont prou vées, de façon irrécusable, les facultés insoup çonnées de l'AME humaine. Les contempteurs de nos Sciences, adversaires irréductibles des théories spiritualistes, ne peu vent plus, pour échàpper aux conséquences de cette sublime vérité ( l'Ame, scientifiquement prouvée ; la Survie, expérimentalement démon-
120
AU DELA DU MONDE VISIBLE
trée : Dieu emplit brusqu,ement tout le p aysage, et LA VIE MORALE devien t contraignante . . . ) , ils ne peuvent plus alléguer que ces phénomènes sont seulement produits p ar une force maté rielle (Le Magnétisme ) , puisqu'il est main te nant prouvé que ce n"est là que le « matériel » électro-magnétique dont s,e sert LA PENSEE SUB C O N S C I E NTE ( L'Esprit, l'Ame . . . ) pour l'éaliser ses fins . Rappelons quel ques preuves :
a) LA
ACTION DE L'E SP RI T SUB STANCE
DU MEDIUM SUR PSYCHIQ UE.
« Ce qui nous étonna, écrit le docteur o sty, dans la succession des expériences, ce fut l a oommande mentale d e la s ubstance invis ible par le suj et. Incessante fut la constatation du puuvoir dirigeant de sa pensée sur les ,énergies mises p ar lui en action }) ( XIV, 1 5) .
En voici quelques cas : Le médium dirige cette Force comme il le ferait 'de sa p ensée : « L a Force va sur la table » , dira le médium, et la Gonnerie centrale se fait entendre . Pour s'assurer que le fait est en rapport avec l,e sujet, le docteur Osty de mande à Rudi Schneider que la Force se retire immédiatement. L a sonnerie, aussitôt, s'arrête . . . Deux secondes après, le docteur Osty demande de nouveau : « Que la force revienne encore » .
PREUVES DE L'AME
121
Auss i tôt , l a so nne rie se fait r:éentendre . . . ( 1 ) D ans le premier cas, l 'on pourrait dire : le médium annonce le dé p lacement de la force, car il la voit . . . Soit. Mais qu and la fO l'ce o b éit au médium , il apparaît que c'est sa propre p ensée q u i la dirige. Alors, que l'on accep te
la
théorie spirite
ou la
théorie
métapsychique,
( 1) Pour le comte de Gasparin, ces mouvem ents in explicables sont produits par un fluide -émanant d <! nous sous l'action de notre volonté . ({ La vo lonté dirige le fluide » ; ({ La volonté fait mou voir les tables » . . . Les anciens étaient donc moins « superstitieux » que notre vanité nous pousse à le croire ; m'iis nous appelons « superstition » des coutumes dont nous avons perdu le sen s . En fait, ils avaient ob servé cette action du Magnétis me, qu'ils pouvaient peut-être même l'égler et diriger à leur gré ( rappelons les connaissances prodigieuses des Egyptiens en électricité ; et les formidables effets qu'en obtint Moise, qui avait -été à leur école . . . ) . Les anciens paraissent même avoir établi, de bonne heure, le rapport étroit qui existe entre le Magnétisme et la Pensée Subcons ciente : dirigeant le magnétisme, ils dirigeaient aussi la Pens-ée ( non active, la pensée est une énergie statique ; active, elle devient dynamique : ses on des, c'est le magn étisme ) ; de cette connaissance découlaient sans doute les méthodes divinatoires qui avaient pour but, en sollicitant la Pens'ée par des Ges tes-réflexes appropriés, de provoquer l'ex tériorisation du Subconscient ; c'est- à-dire, comme nous le verrons dans notr e prochain ouvrage ( << L'A venir révélé à Tous » ) , de révéler les images du destin . La Science des Ondes leur était donc con nue ; et c'est pourquoi ils pratiquaient aussi LA MAGIE . . .
122
AU DELA DU MONDE VISIBLE
l'une et l'autre à la fois, ce qui ne varie pas, c'est l'action vraiment toute puissa nte de la Pensée Subconsciente qui peut ne p as « pro dui re » la « matière in visi bl e » , mais qui la commande inévitablement. Et c'est ce èIue nous entendions démontrer . . . E t , parlant de Rudi Schneider , le docteur Osty écrit :
OU
« Il fut un formateur et un conducteur cons cient (je parle de cette conscience spéciale qui apparaît dans sa transe) de la subs tance invi sible, annonçant ses accroissements de quan t ité ou de densité, ses mouvements, ses actions, et souvent la faisan t agir dans l'infra-rouge à notre demande ; tous accidents que nos appa reils enregistraient. . . »
Il oonclura sous cette forme lapidaire : « L'E nergie médiumnique est issue du travail neuro m usculaire du .mjet » ( XIV, 1 9) .
Cette conclusion ne nous satisfai t pas . S'il est vrai que cette « substance invisible » ré side bien dans le médiu m ; s'il es t vrai qu'elle peut, dans certains cas, être le produit d'un travail neuro-musculaire. . . Il est utile de spé cifier que , clest seulement LA PENSEE SUB CONSCIENTE qui la dirige . L e « travail neu ro-musculaire » est donc effet et non ca us e ; l'origine du Phénomène n'est pas physique, m ais :pSYCHIQUE . Enfin, il n'est p as prouvé que cette « sub s tance invisible » soit seulement le p rodui t du
;
PREUVES DE L'AME
123
'médium (théorie métapsychique ) ; l a théorie spirite est vraisemblable aussi, selon laquelle cette substance serait apportée par des Entités de l'Invisible, ou combinée par eux avec les « fluides » du médium joints à ceux des as sistants (et peut-être m ême aux leurs pro pres . . . ) b) L'AME ET LE CORPS . C'est bien par le corps phys ique du médium que le phénomène se produit ; m ais il est dirigé par la p ensée subconsciente ( 1 ) . Voici donc prouvée, dans l'être humain, l'existence côte à côte, de deux individualités, l'une appa rente et artificielle (le moi conscient) ; l'autre, réelle et profonde, notre vrai moi, l'AME . c) INTELLIGENCE DE LA FORCE PSY CHIQUE . Les savants sont formels sur œ point : cette Force a quel que chose de vital, une sorte de mentalité (II, 5 9 9 ) ; l'Expérience le prouve : elle est INTELLIGENTE ( 2) . ( 1 ) C e fait, démontré par l'Expérimentation mo derne, était connu des occultistes ancien s . Van H el mont, grand méde cin du XVIIe siècle, écrivait : " Je différ ais j usqu'ici de d é v oi ler un grand mystère, c'est qu' il y a dans l'homme qne énergie telle que p ar sa seule volonté et par son imagination, il peut agIr hors de lui, imprimer u n e influence durable sur un obj et très éloigné » ( XXXIX, 731 ) . (2) Cette affirmation de Camille Flammarion
124
AU DELA D U MONDE YISIBLE
Nous avons fourni trop de preuves à ce pro pos pour fatiguer le lecteur par de nouveaux exem ples ;
il nous
suffira
de lui rap peler la
prodigieuse expérience faite avec Hudi Schnei der par le docteur
Ost y, le
23
février
1931.
D ans cette séance, non seulement le m édium obtiendra,
sans contael, l e déplacement d'une de 3 m . de la table sur laquelle
fleur ( à plus
elle était placée ) ,
mais
aussi le
déplacement
d'un m ouchoir . . .
qui retombera noué en forme de cravate ( dite « régate » ) auec la lettre ini tiale à son angle inférieur ! ( XXXIX ) . E t là,
les sp irites
paraissent rempor ter un
C ar, de tou te évidence, une seule force mécanique, ni même l'ac tion
indiscutable de
un
la
avantage.
pensée
pareil
évidence,
à distanc�, ne
p hénom ène
qui
saurait p roduire
réclame,
de t'0ùte
l'intervention minutieuse d'une en tité
invisibl e . d ) C O NCLUS I O N . D'0 n c, tous l e s phénomènes
psychiques, qu'il télékinés ie ( déplacements d'obj ets à distance ) , '0u de téléplastie ( m atérialisati'0n de formes ) : tout le problème est là : l'action de la Pens ée sur la matière. s'agisse de
( Séance du 7 Juin 1 9 0 6 [II, 35] ) , devait être reprise par le docteur Maxwell, qui .conclut que la plupart Ù0 ces phén omènes, « dont la réalité n'est pas dou teuse », sont produits par une force existant en
n ous, et que cette force est intelligente.
125
PREUVES DE L'AME
O r , qu'est-ce que la émanation de l'âme ?
«
pensée
»,
sinon une
L'A me statiq ue, la pensée en puissance ; L'Ame dynamique, la pensée en action .
Et l'âme passe d'un état à l'autre par l'inter médiaire d'une substanœ à la fois physique et psychique : LE FLUIDE ( 1 ) . ·Nous ferons donc nôtre, en remaniant légè rement la formul,e, · le mot célèbre de C amille Flammarion : Là est to ut le problème : l'action de l'âme s ur la matière ( II, 3 8 1 ) . Et nous ferons ainsi l'accord entre rationa l istes et mystiques, métapsychistes et spirites, car si l 'âme {( qui est douée de facultés encore inconnues de la S,cieIlCe, peut agir à distance, s ans l'intermédiaire des sens » ( XXXX) [phé nomènes métapsychiques] ) , rien ne s'oppose à ce qu'eUe continue à se manifester après la mort (phénomènes spirites ) , puisque, du vi vant même de l'homme, elle {( existe comme être r,éel, indépendant du corps » ( XXXX) . Ce n'est pas le corps qui fait la ré:tlité de l'âme ; c'est précisément le contraire . Le corps a besoin du milieu physique pour subsister ; il est, pour lui, une naissance et une mort ( l'usure de ses organes) . Mais l'âme, qui ( 1 ) Rappelons que pour le professeur Thury, ce fluide • qu'il dénomme Psychode est une sub stance qui reunirait l' âme au corp s . «
126
AU DELA D U MONDE VIS IBLE
est d'essence spirituelle, infinie "(lans ses res sources, sans commencement et sans fin, l'âme ne peut pas périr : éternelle comme Dieu, de qui elle tient son origine, elle est dans le corps comme l'homme dans le sommeil . Ce que nous dénommons Z' Elal de Veille, c'est le sommeil de notre âme . Notre Somno lence, c"est, dans le Sommeil ou l'Etat médium nique, nos rares éclairs de lucidité . Et c'est seulement par la mort que nous ren trons dans la vraie vie .
T
ELLES
sont les Sciences Psychiques, les importants sujets qu'elles traitent, les ré sultats merveilleux qu'elles obtiennent. . . Sans ees Sdences, le « monde extérieur » nous échappe, et le « monde intérieur » lui m ême nous reste fermé. . . Sourds et aveugles, en tièrement abandonnés à nos illusions, nous vivons avec un cadavre. Nier l'âme, ce n ' es t pas seulement combattre la « religion » , c est surtout étouffer la cons cience. Privés de cette sublime lumière, nous tom bons dans les pires dérèglements. Détendu, i.e sens moral est impuissant à nous retenir sur la pente fatale . . . E t l'une d es grandes causes (si ce n es t la seule . . . ) qui a provoqué la catastrophe cos mique dans laqu elle est encore plongé le monde est l'oubli de nos devoirs moraux : conséquences fatales de l'oubli de notre céleste origine . '
'
128
AU DELA DU MONDE VISIBLE
Pu issent les S ciences Psychiques, ces Filles du Ciel nous redon ner l'amour en nous rap prochant de no tre âme, et nous aider à retrou ver, par les voies de l a oonscienœ, l'Ere du bonheu r et le royaume de la Paix ! ,
PARIS 19 Août
1 940.
14 Juin 1 943.
N O M E N CLAT U R E
CITÉS
DA N S
D ES
O U V RAG ES,
CETTE ÉTU DE
9
N OM E N C LAT U R E
D ES O U V RAG ES
C I T ÉS DAN S C ETT E ÉTU D E
1. - LES MAISONS HANTEES ( 1 9 2 3 ) , Camille Flammarion . II. - LES FORCES NATURELLES INCON NUE':) ( 1 92 1 ) , Camille Flammarion . III . - L'HOTE INCONNU Maeterlinck .
( 1 928) ,
IV. - AVANT LA MOR T ( 1 920) , Flammarion.
Maurice Camille
v. - LA MAITRISE DE SOI, Emile Coué. VI .
- PROCEEDINGS . . . Guerney.
VII . - LA TELEPATHIE ( 1 92 1 ) , R . Warcol lier. VIII . - AUTO UR DE LA MORT ( 1 92 1 ) , Ca: mille Flammarion . IX. - L'HOMME, CET INCONNU ( 1 935) , Doc
teur Alexis Carrel . X. - LA METHODE COUÉ ( ou le Spiritualis
m e Expérimental [ 1 9 2 9] ) , Philippe Rémy.
XI. - LES PSYCHO SES ET LES FRONTIE RES DE LA FOLIE ( 1 924) , docteur A. Hesnard.
1 32
AU DELA DU MONDE VISIBLE
XII . - LES HALLUCINATIONS TELEPATHI QUES ( 1 9 1 4 ) , Gurney, Mye�s et Podmore . XIII. - LES NEVROSES ( 1 92 7 ) , docteur Pier re Janet . XIV XV.
.
.
- LA CONNAISSANCE SUPRANORMA LE ( 1 92 3 ) , docteur Eugène Osty .
-
ALPES ET PYRENE ES, Victor Hugo .
X VI . - LA MORT ET SON MYST ERE, Camille Flammarion . XVI I . - LE SOMMEIL ET LES RE V ES ( 1 92 6 ) , docteur R . Vaschide. XVI I I.
- ETUDES DE PSYCHANALYSE ( 1 922) , Charles Baudoin .
XIX . - L'IMAGINATIO N (Etude Psychologi que [ 1 8 8 3] ) , Henri Joly . XX. - LES NEVROSES ( 1 927) , docteur Pierre Janet [déj à cité]. XXI . - MATERIALISATIONS PEU CONNUES OB SERVEE S A PARIS ( 1 9 1 1 ) , docteur L . Th . Chazarain . XXI I . - L'INCONSCIENT Georges Dwelshauvers .
( 1916),
docteur
XXIII . - LA CLE D'OR DU SONGE ( 1 923) , Phaldor. XXIV. - L'INVISIBLE, SPIRITISME ET ME DIUMNITE, Léon D enis.
NOMENCLATURE
133
xxv. - EXPLICATION DES PHENOMENES
TELEPATHIQUES, Sir William kes.
Croo
XXVI . - L'INCONNU ET LES PROBLEMES PSYCHIQUES ( 1 9 1 1 ) , Camill e Flammarion . XXVII . - LES TABLES TOURNANTES CON SIDEREE S AU POINT D E VUE D E LA QUESTION PHYSIQUE GE N ERALE QUI S'Y RATTACHE ( 1 85 5 ) , Professeur Thu ry. XXVIII. - LES PREUVE S SCIENTIFIQUES DE LA SURVIVANCE DE L'AME ( 1 905 ) , docteur L . Th . Chazarain . XXIX . - R EVUE METAPSYCHIQ UE . XXX . - L'EXTERIO RISATION DE LA MO TRICITE ( 1 905) , A . de Rochas . XXXI . - ANNALES DES SCIEN C E S PSYCHI QUE S . XXXI I. - L E . PARC D U MYSTERE ( 1 923) , Homen Christo et Rachilde. XXXIII . - DES TABLES TOURNANTES, DU SURNATUREL E N GENERAL ET D E S ESPRITS ( 1 8 5 4 ) , Comte Agénor de Gas p arin . XXXIV. - ESSAI DE SYNTHE SE D E S SCIEN CES O CCULTE S, F . Jollivet-Castelot . XXXV. - LA REALITE D U MONDE SENSI BLE ( 1 902 ) , Jean Jaurès.
134
A U DELA D U MONDE VISIBLE
XXXVI . - E SSAI SUR LES RAYONNEMENTS D E L'HOMME ET DES ET RES VI VANTS ( 1 93 4 ) , C. Voillaume, Ingénieur. XXXVII. - L'HYPNOTISME THEORIQ UE ET PRATIQUE, docteur Paul Marin . XXXVIII . - O PERA OMNIA ( Francfort [ 1 682] ) , Van Helmont. XXXIX . - LES POUVOIRS INCO NNUS DE L'ESPRIT SUR LA MATIERE, E. Osty et Marcel Osty . XXXX . - L'INCONNU ET LES PROBLEMES PSYCHIQUES ( 1 9 1 1 ) , Camille Flamma rion .
TAB LE DES MATI ÈRES
TA B L E D E S MAT I È R E S Chapitres Les
« «
Pages
Sciences Psych iq ues » dérivent des Sciences Occultes » . . . . . . . . . . . .
7
PRE MIE RE PARTIE LES
1.
-
FACULTES
Drv�ATOLRES
LE SENS PSYCHIQUE
Nous sommes étrangers au monde réel
§ § § §
II.
-
1.
1. 2. 3. 4. male
-
-
-
Les Facu ltés Inconnues . . . Le Sixième S�ns . . . . . . . . . L a Clairvoyance . . . . . . . . . L a Médiumnité, faculté norde l'être humain . . . . . . . . . . . . .
15 16 18 19 20
MODALITE DU SENS PSYCHIQUE -
LE PRESSENTIMENT . . . . . . . . . . . .
§ 1. Classification des Pressentiments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . § 2. Pressentiments provoques par un état organique . . . . . . . . . .
25
-
.
25
-
.
.
27
138
AU DELA D U MONDE VISIBLE
Pages
Chapitres
§ 3. - Avertissements donnés par les Pressentiments . . . . . . . . . . . . . . § 4. - Pressentiments chez les Anciens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
II. - L'INTUITIO N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III. - LA VOYANCE SPONTANE E . . . IV. - L'HALLUCINATION . . . . . . . . . .
.
.
. .
29 29
31 33
35
§ 1 . - Classification des Hallucinations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . § 2. Exemples d'Hallucinations Visuelles et Auditives . . . . . . . . . . . a ) H allucination Visuelle . . . . . . b) H allucinations Auditives . . .
38 38 39
HALLUCINATIONS SPIRITES
43
.
. .
.
35
-
.
V.
§ 1 . - Apparition du « double ') d'un vivant. Sa signification . . . § 2 . - Apparition des Morts . . . . . § 3. - L'Hallucination est-eUe im putable à un désordre de l'intelligence ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
.
VI .
LES SONGES-EVEILLES
44 46
47 49
DEUXIEME PARTIE SPIRITISME ET METAPSYCHIE
Le
«
Sens Psychique » ou Sixième Sens est donc une réalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
57
TABLE
DES
139
MATIÈRES
Chapitres 1.
Pages
- LA TELEPATHIE
II . - TELEKINESIE
59
, . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . .
III . - EMPREINTES D E F ANTOMES IV. - MAISONS HANTEES
§ 1 . - Bruits d ivers § 2.
�
. . .
. .. . .
. . . . . . . . . . ..
.
67
'13
...
75
...
76
Mouvements d'objets sans
contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
78
§ 3 . - - Jets d e pierres . ...... § 4. - L'Intelligence de la Force
80
Qu'est-ce q u i provoque ces phénomènes ?
85
. . .
. .
83
V. - PHENOMENES SPIRITES ET METAPSYCHIQUES § 1 . - Apports S piri tes . . . . . . . . . . . § 2 . - Passage d'un cor ps opaque à travers la matière . . . . . . . . .
91 92
TROISIEME PARTIE LE MYSTERE DEVANT LA
SCIENCE
Si nous sommes comme des aveugles dans
['Univers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.
- LES PHENOMENES PSYCHI QUES ET LEUR EXPLICATION SCIENTIFIQUE .
37
1 40
AU DELA DU MONDE VISIBLE
• Chapitres
Pages
§ 1 . - Transmission de Pe ns ée o u Télépathie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 a ) Origine de la Force Psychique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 00 b) Lieu d'émission de la Force Psychique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 00 c) Action à d is t ance de la Pen10 1 sée . . . . . . . . . . . .
§ 2. - La Matière mue o u Télékinésie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 § 3.
..... ......
1 04
§ 4. - Idéoplastie. a ) Substance de la Force Psy chique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b) Forme de la For ce Psychique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
107
-
Le Magnétisme
.
109
II. - LES FACULTE S SUPRANOR MALES DES MEDIUMS . . . . . :. . . . . . . . . 1 1 3 III. - PREUVES E XPERIMENTALES DE L'AME . a) Action de l'esprit du médium sur la substance psychique . . . . . b) L'âme et le co rps . . . . . . . . . . . . . . . c) Intelligence de la Force Psychique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . d ) Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 20 123 123 123
'fABLE
DES
141
MA 'fIÈRES
Pages
Telles s ont les Sciences Psychiques
127
NOMENCLATURE DES OUVRAGES CITE S DANS CETTE ETU D E ... 131 . . . . . .
Fin de
la
Table des Matières de
A.u Dela du Monde Visible
rr====
Activité de l' ÉCOLE ADDÉISTE ===ïI •
L'École Addéiste, fondée par Edouard SABY
en 1 926, réunit les esprits libres dans la re cherche de la Vérité . Ses objets d'étude (diffu aés par la Conférence , le Journal et l'Edition) sont : Religion, Philosophie, Sociologie. CONF ÉRENCES. -- Chaque dimanche, à 1 5 heures, grande salle de la Société de Géo graphie , 1 84, Boulevard St-Germain, Paris (se). JOURNA UX. -- L 'Effort Spirituel (le nu méro spécimen : 1 0 francs) ; Le Front de l'Esprit (le numéro spécimen : 1 0 francs). ÉDI TIONS.
--
Voir pages 4 et 1 43 .
SPI RITUALI SME EXPÉRIMENTAL L'École Addéiste (qui étudie dans sa Sec tion RELI GION et PHILOSOPHIE, la Science Occulte� la Métapsychie et le Spiritisme ) organise pour ses Abonnés des Séances privées où sont étudiées les facultés supra-normales de l'être humain . . . •
LES
BUTS
DE
L'ÉCOLE
Concilier toutes les tendances spiritualistes en unissant ses Adhérents dans la recherche de la Vérité ; Les souder à leur patrie, qu'elle veut leur faire mieux comprendre ; Les rendre plus fl aternels par l'amour de la Justice ; Les aider à trouver Dieu. SA
DEVI SE
Mieux comprendre pour mieux aimer.
mllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllUlIIlIIlIIlIIlIIlIIllIIlIHlIIlIIlIIllIIlIIlIlIIlIIlIIllIIllIIl1!
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A PA RA I TRE EDOUARD SABY
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(en hors-texte, sur papier couché)
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EDOUARD
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MARC-LAMB ERT P R É S E NTÉ E S
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PAR SABY
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I M P R I M E R I E M.
1 2,
LABALLERY Rue
Porte-d'Auxerre
CLAM ECY (NI ÈVRE)
C.
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O. 3 1 .0 4 2 4 1 947
Trimestre
PRIX