SENIORS
NIVEAU 4
Stendhal
Fabrice Del Dongo, second fils d’une riche famille d’aristocrates milanais, est élevé par sa tante dans le culte de Napoléon. Rappelé au domaine familial par son père qui ne partage pas les idées révolutionnaires de sa sœur, il assiste la mort dans l’âme à la chute de l’Empire et à l’exil de l’empereur à l’île d’Elbe. Un an plus tard, Napoléon débarque en France et s’apprête à livrer une grande bataille en Belgique. Fabrice quitte alors précipitamment le château de son père, traverse la France et participe tant bien que mal à la bataille de Waterloo. La défaite de la Grande Armée marque la fin de ses illusions. Proscrit à Milan où les Autrichiens ont repris leurs quartiers et traquent désormais les bonapartistes, il trouve refuge à Parme grâce à sa tante Gina, secrètement éprise de son neveu.
STENDHAL LA CHARTREUSE DE PARME
LA CHARTREUSE DE PARME
La Chartreuse de Parme
STENDHAL
Les lectures ELI sont une collection de récits gradués superbement illustrés où les adaptations des grands classiques de la littérature française voisinent avec des créations originales, spécialement écrites pour les apprenants de Français Langue Étrangère.
NIVEAU 4
LECTURES
Dans cet ouvrage : - Une biographie de l’auteur - Deux dossiers d’approfondissement - Un glossaire des mots et expressions difficiles - Des activités DELF - Des exercices de compréhension et de réemploi Thèmes Le héros romantique
l’Italie avant et après 1815
600 mots
A1
NIVEAU 2
800 mots
A2
NIVEAU 3
1000 mots
B1
NIVEAU 4
1800 mots
B2
NIVEAU 5
2500 mots
C1
NIVEAU 6
texte intégral
C2
Classique de la littérature française
I
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FLE B 2
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CD audio + lecture intégrale version MP3 téléchargeable
le pouvoir
LECTURES ELI SENIORS
NIVEAU 1
la passion
FLE B2
LECTURES
SENIORS
LES PERSONNAGES PRINCIPAUX
Gina Pietranera
Fabrice del Dongo
6
Le comte Mosca Le prince Ernest IV ClĂŠlia
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Chapitre 1
1800-1814 Les Français à Milan 2 Pendant que Napoléon était en Égypte, les Autrichiens, à la tête*
d’une nouvelle coalition, attaquèrent l’armée française inférieure en nombre et l’obligèrent à se retirer en Suisse. Milan redevint, après deux ans d’occupation française, une capitale autrichienne. Mais ce succès fut de courte durée ; à peine rentré d’Égypte, Napoléon forma une armée à Dijon, franchit* le col du Saint-Bernard, écrasa* les Autrichiens à Marengo et entra triomphalement dans Milan. L’ivresse des Milanais fut au comble ; mais, cette fois, elle était mélangée d’idées de vengeance : on avait appris la haine à ce bon peuple. Le retour des Français fut le signal du départ pour les familles les plus compromises. Chef de file du parti de l’épuration, le marquis del Dongo fut parmi les premiers à rejoindre son château de Grianta, sur les bords du lac de Côme. Peu de jours après la victoire, le lieutenant Robert, devenu entretemps général, reprit ses quartiers* chez la comtesse del Dongo, laquelle avait de son côté donné naissance à son second fils, Fabrice Valserra, marchesino del Dongo, comme on dit à Milan. Sauf que* le marquis, réfractaire à toute idée nouvelle en matière de partage, avait déjà décrété que toute la fortune de la maison serait réservée à son fils aîné, Ascagne del Dongo, le digne portrait de son père, faux à la tête de à la direction de franchit passa écrasa leur infligea une lourde défaite
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reprit ses quartiers habita une nouvelle fois (en parlant d’un militaire) sauf que mais, si ce n’est que
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ACTIVITÉ DE POST-LECTURE
Phonétique et orthographe 1
Le rendez-vous. Le prince arriva au palais Sanseverina tout tremblant et fort malheureux à dix heures moins trois minutes, vit les bagages alignés dans l’antichambre et ne put contenir son émotion.
a Sépare correctement les mots du paragraphe.
– Pourquoi | refusez-vous, | Madame,lacouronnedeParmequeje vousoffreavecmavie,luidit-ilenentrantdansl’appartementdelad uchesse;etmieuxquelacouronne,carvousnauriezpointétéunepri ncessevulgaire,épouséeparpolitique,etqu’onnaimepoint;monc œuresttoutàvous,etvousauriezétéàjamaislamaîtresseabsolue demesactionscommedemongouvernement.
– Oui, mais la princesse votre mère aurait eu le droit de me mépriser comme une vile intrigante.
– Eh bien! Je l’aurais exilée avec une pension.
b Rétablis l’orthographe de la transcription phonétique du paragraphe.
iliySkCYkDlkBYeplikRsiziv.lBpYRs,kiavDlAmdelikat,nBpuvDsBYezudYn iayzedBsTdYwa,nialDsepaYtiYladyGDs.ilatSdiSsilSs.TlPiavDdikapYDlB pYBmjemomSCbtBny,nRpCYtBkCmS,lefamYBvjDn.ilnatSdipalTtS,lady GDsetSpYDsedSfiniY.adizZYedBmiDlkitDpaYmpuYnBFamDziYBmDtYBlepje.
Grammaire du texte 2
Le mariage et l’exil. Mets le paragraphe au passé en respectant la concordance des temps.
Huit jours après, le mariage de la duchesse Sanseverina et du comte Mosca della Rovere se célèbre (1) ____________ à Pérouse dans une église où les ancêtres du comte ont (2) ____________ leurs tombeaux.
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Le prince est (3) ____________ au désespoir. La duchesse a reçu (4) ____________ de lui trois ou quatre courriers, et n’a pas manqué (5) ____________ de lui renvoyer sous enveloppes ses lettres non décachetées. Ernest V a fait (6) ____________ un traitement magnifique au comte, et donné le grand cordon de son ordre à Fabrice. – C’est là surtout ce qui me plaît (7) ____________ de ses adieux. Nous nous séparons (8) ____________ , dit (9) ____________ le comte à la nouvelle comtesse Mosca della Rovere, les meilleurs amis du monde ; il me donne (10) ____________ un grand cordon espagnol, et des diamants qui valent (11) ____________ bien le grand cordon. Il me dit (12) ____________ qu’il me fera (13) ____________ duc, si vous daignez (14) ____________ revenir à Parme.
Production écrite 3
Le nouveau gouvernement de Parme. Lis attentivement le texte puis réponds à la question.
Le comte avait prié son neveu de l’informer avec exactitude de ce qui se passait à la cour, et Fabrice, qui commençait à comprendre tout ce qu’il lui devait, s’était promis de remplir cette mission en honnête homme.
Ainsi que la ville et la cour, Fabrice ne doutait pas que son ami n’ait le projet de revenir au ministère, et avec plus de pouvoir qu’il n’en avait jamais eu. Les prévisions du comte qui se savait irremplaçable, ne tardèrent pas à se vérifier : moins de six semaines après son départ, Rassi était premier ministre ; Fabio Conti, ministre de la guerre, et les prisons, que le comte avait presque vidées, se remplissaient de nouveau. Le prince, en appelant ces gens-là au pouvoir, crut se venger de la duchesse ; il était fou d’amour et haïssait surtout le comte Mosca comme un rival. En revanche, il traitait Fabrice avec une distinction qui le plaçait au premier rang à la cour.
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GROS PLAN
Stendhal L’écrivain d’un bonheur à vivre « Si les écrivains du XIXe siècle broient du noir, Stendhal broie du rose. Le bonheur chez Stendhal n’est pas une idéologie, il est la vie même, ou plutôt ce que la vie devrait être. Le bonheur chez Stendhal est l’état idéal du petit nombre de papillons toujours attaqués par les bœufs pour leur délicatesse. » Charles Dantzig
Les premières années Né à Grenoble le 23 janvier 1783, Stendhal, de son vrai nom Henri Beyle, perd sa mère qu’il adorait à l’âge de sept ans. Peu sensible à la douleur de l’enfant, son père, avocat au Parlement, homme de pouvoir, avare et vaniteux, le confie alors à sa tante et à un précepteur contre lequel le petit Henri se révolte avant de se réfugier chez son grand-père maternel, médecin, et acquis aux idées révolutionnaires. À seize ans, après de bonnes études secondaires, le jeune homme part à Paris, d’où il rejoint l’Armée d’Italie d’abord (1800), puis sert dans l’Intendance à partir de 1806 en Allemagne et en Russie. La chute de l’Empereur en 1814 lui permet de se consacrer à son rêve d’adolescent toujours reporté : écrire.
Chérubin Beyle, le père de l’écrivain. Stendhal dira de lui et de son précepteur : « Ils ont emprisonné mon enfance dans toute l'énergie du mot emprisonner. Ils avaient des visages sévères et m'ont constamment empêché d'échanger un mot avec des enfants de mon âge.»
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Henri Gagnon, le grand-père maternel chez qui le petit Henri se réfugie après la mort de sa mère.
L'Italie, sa seconde patrie Installé à Milan pendant la Restauration, Stendhal fait paraître des ouvrages d’histoire de l’art et plusieurs biographies, de Haydn à Rossini en passant par Mozart et Métastase. C’est pendant son séjour à Milan qu’il tombe éperdument amoureux d’une patriote italienne, Matilde Viscontini-Dembowski , dont l’indifférence lui inspirera De l’Amour, journal de sa passion non partagée. Soupçonné par la police autrichienne de sympathies carbonaristes, Stendhal rentre à Paris en 1821, mène une vie mondaine et publie son premier roman,
Armance, en 1827. La Révolution de Juillet 1830 lui offre la possibilité de retrouver son pays d’adoption, l’Italie. Nommé consul de France à Trieste d’abord puis à Civitavecchia, où il écrira plusieurs livres qui resteront inachevés, dont le plus célèbre Lucien Leuwen en 1834, Stendhal obtient un congé et rentre à Paris où il publie La Chartreuse de Parme (1839). Obligé de reprendre son poste à Civitavecchia, il est victime d’une attaque cérébrale en 1841. Rapatrié précipitamment à Paris, il meurt un an plus tard, le 22 mars 1842 à l’âge de 59 ans.
Des héros modernes
Des romans d’amour aux accents autobiographiques
C’est juste avant de quitter la France pour rejoindre son poste en Italie que Stendhal termine son premier chefd’œuvre, Le Rouge et le Noir, roman d’apprentissage inspiré d’un fait divers lequel, publié l’année de la Révolution de Juillet, passe presque inaperçu. Violemment attaqué par la critique lors de la seconde édition en 1831, le roman est au contraire apprécié du public qui voit en son héros, Julien, un jeune homme moderne plus en phase avec son temps que ses alter ego romantiques à la sensibilité exacerbée. C’est que Julien, Lucien ou Fabrice s’ils sont épris d’absolu n’en sont pas moins capables de saisir les contradictions du contexte social dans lequel ils évoluent : contraints de vivre dans une société médiocre et hypocrite, ils refusent de se laisser conditionner, et revendiquent leur droit au bonheur, quitte à en payer les conséquences.
Placée sous le signe de l’amour, l’œuvre romanesque de Stendhal est profondément autobiographique. Outre les trois héros de ses romans principaux, Julien (Le Rouge et le Noir, 1830), Lucien (Lucien Leuwen, inachevé, 1834), et Fabrice (La Chartreuse de Parme, 1839), chez lesquels le romancier a projeté nombre de ses traits de caractère, les lieux, certaines situations, certains personnages renvoient à des personnes que l’auteur a connues en Italie ou en France. Ainsi Matilde Viscontini Dembowski se retrouve-t-elle avec sa beauté et toute la force de ses convictions sous les traits de Gina, la jeune tante de Fabrice.
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