5 minute read

VISIONS PLURIELLES

DES BALADES PARISIENNES DE MARCEL PROUST RACONTÉES AU MUSÉE CARNAVALET AUX BALLADES SENTIMENTALES DE QUATORZE PHOTOGRAPHES CONTEMPORAINS PRÉSENTÉS À LA MEP, DE LA DÉMOCRATISATION DU DESIGN PAR PRISUNIC À L’INVITATION DU MAC VAL DE SE RÉINVENTER FACE AUX DÉTERMINISMES SOCIAUX, LES EXPOSITIONS QUESTIONNENT LES RAPPORTS HUMAINS ET LES ESPACES DE LIBERTÉ. PAR Virginie Bertrand

instant. N°1 Sentiment amoureux Naissant, évanescent, foudroyant, ambivalent… Les plus grands photographes des XXe et XXIe siècles font œuvre de leur intimité, explorant les relations amoureuses. S’inspirant de la ballade de Nan Goldin (The ballade of sensual dependency), l’exposition est conçue « comme une compilation musicale que l’on offrirait à un amant ». Quatorze séries d’images, souvent inédites, du Voyage Sentimental d’Araki en passant par les déclarations de René Groebli, qu’il compare à des poèmes, aux personal letters de RongRong & Inri, aux dérives adolescentes de Larry Clark ou l’érotisme revendiqué de Lin Zhipeng. « Love songs », du 30 mars au 21 août, MEP. 5/7, rue de Fourcy, 75004. Tél. 01 44 78 75 00 et mep-fr.org

Advertisement

1. René Groebli, photo de la série L’œil de l’amour , 1952, tirage gélatino-argentique. Le photographe suisse réalise cette série lors de sa lune de miel en France. Il en fait en 1954 un essai narratif.

instant. N°2 Archiconnectés Interconnexions, interdépendances, réel, virtuel, superposition des mondes… Le département « Mutations/ Créations » du Centre Pompidou porte un regard transversal, historique et prospectif, sur la notion de réseaux, en commençant par celui du corps et du vivant jusqu’aux réseaux mécaniques, technologiques puis informatiques et immatériels de la société Internet. Artistes, ingénieurs, philosophes, chercheurs questionnent leurs enjeux et leurs impacts dans la création. « Réseaux-mondes », du 23 février au 25 avril. Centre Pompidou. Place Georges Pompidou, 75004. Tél. 01 44 78 12 33 et centrepompidou.fr

instant. N°3 Attraction tellurique Le sculpteur milanais Gianluca Pacchioni subjugue avec ses pièces, guéridons ou tables, de bronze coulé ou d’acier martelé sertissant des pierres rares, de taille et qualité exceptionnelles, fruits de longues quêtes. Un travail de joaillier aux dimensions monumentales. Il réalise des fossiles de bronze à la dimension d’immenses panneaux, immortalisant les végétaux. « Baroque/Minimal », jusqu’au 18 mars. Galerie Negropontes. 14, rue Jean-Jacques Rousseau, 75001. Tél. 01 71 18 19 51 et negropontes-galerie.com

instant. N°4 Jeux picturaux Entre structures géométriques aux tons vifs et surfaces en différents matériaux se dissimulent des fragments photographiques, l’artiste américain, James Hyde, interpelle. Il trouble doublement le visiteur en collaborant avec Nathan Hauenstein dans la création d’une sculpture dansante en réalité augmentée faisant apparaître et disparaître les éléments colorés des peintures. « Going Public Sculpture », jusqu’au 26 février. Galerie Les Filles du Calvaire. 17, rue des Filles-duCalvaire, 75003. Tél. 01 42 74 47 05 et galeriefillesducalvaire.com

2. EcologicStudio, GAN-Physarum, 2021. Les architectes Claudia Pasquero et Marco Poletto travaillent à partir du Physarum polycephalum, un organisme vivant unicellulaire étudié pour ses capacités d’apprentissage et de communication. 3. Gianluca Pacchioni, Pupil rose, miroir, 2017, laiton et aluminium satiné, pièce unique. 4. James Hyde, Hermes (Public Sculpture), 2021, dispersion de pigments acrylique, acrylique, impression jet d’encre (sur papier Archival) et vernis uréthane sur panneau d’affichage en vinyle.

instant. N°5 Objets d’affection « Le beau au prix du laid », le slogan signé Denise Fayolle, directrice du bureau du style Prisunic de 1957 à 1967, marque l’avènement du design pour tous et de l’utopie du tout plastique. Scénographiée par l’architecte et designer India Mahdavi, l’exposition exulte l’optimisme des années 1960 et met en lumière les premières créations de Terence Conran, Claude Courtecuisse, Marc Held… Suivent les années Monoprix dans le même esprit de démocratisation avec des créateurs invités, Marion Lesage, Paola Navone, Ionna Vautrin, Constance Guisset… « De Prisunic à Monoprix, une aventure française », jusqu’au 2 mai. MAD. 107-111, rue de Rivoli, 75001. mad.com

instant. N°6 Le Paris de Proust Une traversée de la capitale de 1871, année de naissance de Marcel Proust, à sa mort en 1922, d’un Paris meurtri par la défaite contre la Prusse à un Paris des Années folles. En plus de 280 documents, photographies, peintures, affiches, mobilier, accessoires de mode, on suit l’auteur, de ses appartements toujours sur la rive droite et sa chambre tapissée de liège en dîners mondains auxquels il participait comme chroniqueur, entre Cocteau et Colette. « Marcel Proust, un roman parisien », jusqu’au 10 avril. Musée Carnavalet. 23, rue de Sévigné, 75003. Tél. 01 44 59 58 58 et carnavalet.paris.fr instant. N°7 Portraits de famille L’artiste française, américaine, mexicaine Alicia Paz peint sur toile, reprenant les codes décoratifs des azulejos ou encore des assiettes de Delft, sa tribu de femmes célèbres (Nina Simone, Virginia Woolf, Marie Curie, Sonia Delaunay, Rosa Luxemburg…) ou anonymes. Elle rassemble les géographies, les temporalités, les expériences et les luttes des protagonistes représentées. Ici, les femmes s’expriment activement et revendiquent une histoire partagée.« Juntas » (Ensemble) jusqu’au 31 mars. Maison de l’Amérique Latine. 217, bd Saint Germain, 75006. Tél. 01 49 57 75 00 et mal217.org instant. N°8 Le corps à nu Il est question de réinvention de soi contre la réalité, la fatalité ou les déterminismes sociaux. La fiction, le récit, la mise en scène, le travestissement sont autant de stratégies mises en œuvre par les artistes pour initier ce futur qu’il appartient à chacun de créer… Ce que l’on adresse à l’autre, à son regard, à son corps est au cœur des œuvres de Jean-Luc Blanc, Nina Childress, Annette Messager, Françoise Pétrovitch, Jean-Luc Verna… à travers la fabrication de sa propre image. « À mains nues », jusqu’au 30 avril. Mac Val. Place de la Libération, 94400 Vitry-sur-Seine. Tél. 01 43 91 64 20 et macval.fr

5. Jean-Pierre Garrault, canapé « Module », 1971, et à droite, Section enfance, Prisunic et Monoprix, avec table basse et lit à roulettes de Marc Held, étagères « Kangourou » et jouets de plage Prisunic. 6. Jacques-Émile Blanche, Portrait de Marcel Proust, 1892. Prêt du musée d’Orsay. 7. Alicia Paz, Ana Mendieta, 2021, technique mixte sur toile, 40.5 x 30.5 cm. 8. Nina Childress, 1048 – Bush, bottes rouges, 2020, acrylique phosphorescente, huile sur toile, 250 x 180 cm. En cours d’acquisition.

This article is from: