Numéro 40
ELCS.FR
ELCS Infos ENSEMBLE LUTTONS CONTRE LE SIDA
POUR UNE ÎLE-DE-FRANCE SANS SIDA Après Paris, c'est la Région Ile-de-France, qui repart dans le combat pour une région sans sida
DURBAN 2016 Retour sur la conférence en Afrique du Sud en juillet 2016
ANRS / ETUDE LE VIH EN FRANCE Mieux comprendre le VIH/Sida en France
PrEP : Focus en Europe
Pour une Ilede-France sans sida Plus que jamais les collectivités s’engagent de manière visible et déterminée dans la lutte contre le sida. Une mobilisation bienvenue alors que l’arrivée d’outils innovants en matière de prévention et de dépistage laisse à penser - à espérer - que la fin du sida n’est plus une utopie mais un objectif atteignable.
Plus que jamais les collectivités s’engagent de manière visible et déterminée dans la lutte contre le sida. Une mobilisation bienvenue alors que l’arrivée d’outils innovants en matière de prévention et de dépistage laisse à penser - à espérer - que la fin du sida n’est plus une utopie mais un objectif atteignable. Après « Vers Paris sans sida » voulu par la Maire de Paris, Anne Hidalgo, c’est le conseil départemental de Seine-Saint-Denis présidé par Stéphane Troussel et la région Île-de-France présidée par Valérie Pécresse qui ont décidé de lancer un plan spécifique de lutte contre le sida, avec comme objectifs annoncés les 3x90 de l’Onusida. Un objectif ambitieux auquel s’ajoutera assurément, de matière transversale, un objectif sociétal de lutte contre la sérophobie, condition sine qua non de l’efficacité de toute politique de prévention. Si, bien sûr, ces plans devront être mis en cohérence pour éviter toute perte d’efficacité ou doublon, il n’en reste pas moins que ces initiatives pourraient et pourront faire école pour d’autres collectivités en France, notamment dans des zones particulièrement touchées, que ce soit en outre-mer ou en France métropolitaine. ELCS aura à cœur de pousser en ce sens, d’autant que le président Jean-Luc Romero a été choisi (avec l'élu Jean Spiri) par le conseil régional Île-de-France comme ambassadeur du dispositif « Pour une Île-deFrance sans sida ». D’ores et déjà, dans le cadre de cette mission, le président d’ELCS a décidé d’appuyer sur trois axes en particulier : la prévention en direction des populations clés, la lutte contre la sérophobie, le maintien / augmentation des financements aux associations franciliennes de lutte contre le sida.
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Chiffres IDF 36
1898 personnes ont été infectées au VIH en 2013, en Île-de-France.
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Paris concentre 41% des découvertes de séropositivité en Île-de-France en 2013. Et la Seine-Saint-Denis, : 15% des découvertes. Un tiers sont des femmes, dont la moitié est originaire d’Afrique subsaharienne et deux tiers ont été infectées par voie hétérosexuelle. Parmi les hommes qui ont découvert leur séropositivité VIH en 2013, deux sur cinq ont été infectés par voie homosexuelle.
42%
C'est le pourcentage de nouvelles infections aux VIH en Île-de-France Le temps médian entre l’infection et son diagnostic en Ile-de-France est compris entre 3 ans et 3 ans et demi.
ELCS Infos est publié par l'Association ELCS - 84, rue Quincampoix, Paris 3e. www.elcs.fr Directeur de la publication : Jean-Luc Romero-Michel - Responsable éditorial : Philippe Lohéac Rédacteurs : Bastien Vibert et Christophe Michel avec l'aide des bénévoles d'ELCS Crédits photos : Mathieu Delmestre / Canva / DR ELCS
Sur les 24.800 personnes qui composent l'épidémie cachée en France, 10.300, soit 42 %, vivent en Ile-de-France. PAGE 2
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DURBAN 2016 : LE RENDEZ-VOUS DE LA LUTTE
En juillet 2016, Durban a accueilli la Conférence mondiale sur le sida. Déjà, en 2000, la première conférence mondiale sur le sida sur le continent africain y était organisée, un évènement qui avait permis une prise de conscience mondiale alors que le taux de prévalence du virus parmi la population sud-africaine était de 24,5%, un niveau dramatiquement élevé conséquence des errements criminels de ses dirigeants. Revenons sur quelques temps marquants de cette conférence à laquelle le président d’ELCS participait.
Une épidémie qui ne recule plus au niveau international Un travail statistique réalisé par le Global Burden of diseases a permis d’appréhender de manière plus fine les chiffres de l’épidémie au niveau mondial, des chiffres qui sont encore plus alarmants que ceux fournis par l’ONUSIDA. Ainsi, ce sont 2,4 millions de nouvelles infections qui sont relevées contre 2,1 millions pour l’ONUSIDA. La tendance globale est fortement inquiétante puisque le nombre de nouvelles infections ne décroît que très lentement depuis 2005 et 74 pays ont connu des augmentations des nouvelles infections entre 2005 et 2015. Ces chiffres sont à mettre en parallèle du discours sur la fin du sida, un discours certes réaliste mais qui nécessite un engagement extrêmement fort du politique. Et aujourd’hui, le compte n’y est pas : les financements de donateurs internationaux ont atteints le seuil le plus bas depuis 2010 !
La PrEP à l’honneur La dernière phase de l’essai ANRS IPERGAY dont les résultats ont été présentés durant la conférence confirme la très grande efficacité de la PrEP « à la demande » chez les HSH déclarant des comportements à haut risque. A partir de fin 2016, un grand programme de recherche, ANRS PREVENIR, évaluera la PrEP à grande échelle en Ile-de-France. Quoiqu’il en soit, le professeur Molina, responsable de l’étude ANRS Ipergay conclut, au regard des résultats, qu’ils « devraient favoriser une plus large utilisation de la PrEP dans les populations à risque, dans les pays où la situation de l'épidémie le justifie ».
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U n
c a r t o g r a p h i e r é g i o n a l e d u V I H e n F r a n c e
Une étude soutenue par l’ANRS et réalisée par l’Inserm et l’Invs « Mapping the HIV epidemic to improve prevention and care: the case of France » a permis d’estimer des données nationales et régionales et de construire une cartographie de l’épidémie de VIH en France. Cette cartographie démontre que le nombre de nouvelles infections ne diminue pas, avec plus de 7.000 par an en 2013 ; plus de 50% seraient survenues chez des personnes résidant dans trois régions : Ile-de-France (42%), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (7%) et Rhône-Alpes (6%). Le délai entre l’infection et le diagnostic demeure élevé : 3,3 ans en moyenne et l’épidémie cachée (les personnes séropositives qui ne connaissant pas leur statut sérologique) toujours importante : près de 25.000 personnes. Cette étude a permis également de préciser quelles sont les populations les plus touchées par le VIH dans chaque région française. De ce fait, pour les élus et les acteurs de la lutte contre le sida, cette cartographie constituera sûrement un outil de pilotage important pour cibler au mieux les actions de dépistage et les populations concernées.
EN
Dépistage
BREF PrEP L’autorisation de mise sur le marché du Truvada® en traitement préventif dans les 28 Etats membres de l’UE a été approuvée par la commission européenne. Concrètement, chaque état membre doit désormais en fixer le prix. Rappelons que la France a été le premier pays européen à autoriser le Truvada® en traitement préventif, dispositif remboursée à 100 % par l’Assurance maladie.
Mesure demandée dès leur lancement, au regard du prix unitaire trop important de cet outil innovant de prévention, les autotests seront mis à disposition de façon gratuite, pour les personnes fortement exposées au VIH, dans des structures associatives et médicales habilitées. C’est un arrêté du 21 août qui nous l’apprend et détaille le dispositif notamment les personnes cibles, c’est-à-dire les populations fortement exposées au risque de transmission du VIH et pour lesquelles des prises de risque à répétition sont identifiées, les personnes qui ne veulent pas entrer dans le système actuel de dépistage ou qui sont réticentes à effectuer un dépistage, les personnes pour lesquelles l'accès aux services de soins est rendu particulièrement difficile du fait de leur situation de précarité administrative, socioéconomique ou d'isolement géographique. Les autotests pourront être délivrés par les CeGIDD et les structures habilitées à réaliser des TROD.
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Le sida, une lutte politique ! Le thème de cette 21e conférence : « l'accès, l'équité et les droits, dès maintenant ! » laissait peu de doute sur la dimension politique de la conférence. Elle était organisée dans un contexte compliquée puisqu’en juin, la déclaration finale de la Réunion de Haut niveau sur le VIH/sida avait été légitimement critiquée du fait de la faible place (pour ne pas dire de l’absence totale) donnée aux populations clés dans la réponse à l’épidémie d’ici 2030. Une absence qui s’apparente à un déni de réalité : selon les estimations de l’ONUSIDA, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes ainsi que les personnes qui consomment des drogues ont 24 fois plus de risques d’être atteints par le VIH que la population générale, tandis que les professionnels du sexe dix fois plus de risques. Les personnes trans ont 49 fois plus de risques d’être contaminés et les prisonniers cinq fois, que la population générale. La place des droits humains aura été au cœur de toutes les sessions avec notamment ce cri du cœur de l’actrice Charlize Theron en ouverture : « Le VIH n'est pas juste transmis par le sexe ; il est transmis par le sexisme, le racisme, la pauvreté et l'homophobie ». Parallèlement, c’est également la question du financement de la lutte contre le sida qui a été largement abordée. La raison ? Alors que l’on peut concrètement envisager la fin du sida en 2030, les financements de donateurs internationaux ont atteint le seuil le plus bas depuis 2010, passant de 8,7 milliards d’euros en 2013 à 7,3 milliards d’euros) en 2015, soit une baisse de 17%.
XXI 21E ETATS GENERAUX
A VOS AGENDAS
DES ELUS LOCAUX CONTRE LE SIDA
MARDI 29 NOVEMBRE 2016
A suivre sur elcs.fr
MIEUX VOUS INFORMER C'EST AUSSI NOTRE MISSION
VIH/sida, IST, hépatites : et si ma collectivité s’engageait un peu plus ? », une question qui sera le thème central des XXIe Etats généraux d’Elus Locaux Contre le Sida qui se dérouleront le 29 novembre, à partir de 16h00, à l’Assemblée nationale. «
Alors que Paris a lancé son plan « Vers Paris sans sida » et que l’Île-de-France a, en juin dernier, voté un plan du même acabit « Pour une Île-de-France sans sida », nul doute que ces Etats généraux auront à cœur de remplacer le point d’interrogation du titre en un point d’exclamation avec la discussion de solutions prospectives et efficaces susceptibles de permettre d’envisager la fin du sida pour 2030
GUIDE API
La lutte contre le sida évolue vite, très vite et ce sur tous les plans : prévention, dépistage, soutien aux personnes, recherche… Retrouvez les principales données chiffrées et les enjeux actuels de la lutte contre sida dans le Guide API (Action - Prévention – Information) disponible sur le site d’ELCS.
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