Le f il Vert La lettre d’info des éluEs Europe Ecologie - Les Verts de Lyon // n°14 Aujourd’hui, demain et après-demain? Le mot de l’invité
L’édito Solidarités territoriales
Pierre Hémon Président de groupe
Maguite Chichereau Co-présidente
Stéphane Gatignon La Ville de Lyon peut s’enorgueillir d’une bonne gestion et d’une capacité de désendettement qui n’atteint pas les 4 ans. Cette gestion économe n’interdit pas des projets importants pour nos concitoyens, malgré des baisses de recettes liées à la crise économique. Malheureusement, il n’en est pas de même pour des Lyonnais d’une part et pour certaines villes d’autre part. Le nombre de Lyonnais qui souffrent des effets de la baisse d’activité ne cesse d’augmenter. Les chiffres que nous donne notre Centre Communal d’Action Sociale et les associations, sont très parlant : > forte augmentation des demandes d’aides pour des impayés de loyers et de facture d’électricité, gaz et chauffage : la précarité énergétique n’est pas un vain mot ! > forte augmentation des appels d’urgence ; > plus de mille repas chaque midi, servis par différents restaurants sociaux. Celui du CCAS est aujourd’hui contraint de faire dix services consécutifs ! > manque de places dans les centres d’hébergement d’urgence. Voilà des conditions de vie et d’accueil qui n’ont rien de bon pour la dignité des personnes, ni pour les conditions de travail des agents de nos services.
Pour d’autres villes la situation est grave, car en plus des difficultés de leurs habitants, les finances même de la cité sont en péril. La crise entraîne ces communes dans une spirale d’endettement et de baisse des ressources. Le risque est d’entraîner des fermetures de PME et de condamner au chômage nombre de salariés. C’est pour protester contre cette situation que Stéphane Gatignon, le maire écologiste de Sevran, une des 100 villes les plus pauvres de France, a fait une grève de la faim de plusieurs jours devant l’Assemblée nationale en novembre dernier. L’Assemblée Nationale a voté la hausse de nombreuses dotations : développement urbain, solidarité urbaine, solidarité rurale et Fonds national de péréquation. Le gouvernement a décidé de dédier l’augmentation de la Dotation de Solidarité Urbaine de 120 millions d’euros prioritairement aux villes les plus pauvres. Si la question de la péréquation (répartition de l’argent entre les communes riches et pauvres) reste ouverte, c’est principalement parce que des villes riches, comme certaines de l’Ouest lyonnais par exemple, ne participent pas assez à l’effort collectif. Nous formulons donc le vœu que la solidarité soit au cœur de l’année 2013 !
Maire Europe Ecologie de Sevran Conseiller régional Ile de France
Il aura fallu six jours de grève de la faim, six jours à vivre dans la rue et à dormir sous la tente à deux pas de l’Assemblée nationale pour enfin pouvoir me faire entendre. J’ai conscience que, même au nom des cent communes les plus pauvres de France : « c’est fou de devoir en arriver là ! » comme l’a dit François Hollande. Oui ! C’est fou de devoir faire la grève de la faim pour consolider les comptes d’une commune comme Sevran pour accéder au crédit bancaire. Les Sevranaises et les Sevranais travaillent, ils participent toutes et tous à la création de richesses de notre région et de notre pays. C’est une question d’équité. Les 5 millions d’euros de ressources structurelles auxquels ils ont droit sont loin des 30 millions d’euros qui manquent chaque année à Sevran par rapport à la moyenne des villes de 51 000 habitants. Ces 5 millions sont le minimum pour débloquer les prêts nécessaires qui permettront de financer les projets au bénéfice de tous. De plus, l’Etat veut que nous construisions plus de six milles logements en dix ans. Cela ferait passer Sevran de 51 000 à près de 70 000 habitants. Impensable! Où trouverons-nous les moyens sans lesquels ces 70 000 habitants seraient parqués dans des ghettos? La ville productiviste et mono fonctionnelle tue la vie sociale.