« D'être seul. La nature, les oiseaux. Vous avez des truites qui gobent. On peut voir des animaux. C'est très intéressant, très intéressant. Non, non, la pêche est très, très intéressante. On voit toutes sortes de, toutes sortes de, la végétation change d'un mois à l'autre. C'est très joli. On voit la nature. » Interviewé SJLV7 – Extrait de narration lors de l’entretien Ces différentes attitudes de cheminement traduisent des modes de marche « de passage » où il s’agit de transiter d’un espace à un autre différents des modes de marche où le cheminement devient l’occasion d’éveil à son environnement par la pluralité des sens. Ces derniers préfigurent de réel instant d’introspection personnelle évoqués dans le chapitre 02.Le paysage éprouvé : le cheminement
comme vécu de paysages multisensorielles et affectifs ou moments de convivialité individuels ou collectifs que nous aborderons dans le chapitre 03.Le paysage
habité : le cheminement comme milieu où s’établir. Finalement par l’expérience qu’il permet le paysage cheminé génère une attitude vectrice de cheminement.
L’expérience du pas devient une motivation au cheminement L’occasion de cheminer dans des contextes de sol très différent devient une circonstance
motivante
et
déterminant
le
cheminement.
La
qualité
de
l’aménagement, la seule détermination au choix d’un parcours, l’expérience du pas, de la matérialité du sol dans sa réalité et de la sensorialité podotactile qu’il permet sont autant d’éléments qui déterminent la direction du cheminement. De prime abord, il semble évident que l’aménagement du sol conditionne notre attitude au paysage. Dans une acception classique de valoriser la perception des paysages, il s’agira d’envisager un aménagement permettant une foulée qualifiable d’ « agréable » favorisant ainsi un mode d’émerveillement sensoriel au paysage environnant. Cet émerveillement révèle tout de même d’une acception de la mise en scène du paysage « spectaculaire » ou « artialisé ». Cependant l’analyse de la perception des paysages par le cheminement a révélé que la sensorialité podotactile est aussi à l’origine des choix de cheminement. Alors de manière naturelle, là où la marche est perçue comme désagréable ou impraticable, le cheminement sera dévié pour appréhender des sols plus confortables ou accessibles au cheminement. Par exemple, pour reprendre le cas de notre assistante maternelle de Saint-Jean-le-Vieux, cette dernière sélectionnera certains parcours pour la qualité de sol propice à ce mode marche. 180