même induite par la configuration du sol et l’ambiance vécue du paysage. En effet, les marches exploratoires ont révélé la prédominance de la dimension sonore dans la perception des paysages et des moments de convivialité et sociabilité. À contrario, les personnes plus âgées de notre groupe de marche ont régulièrement émis des sentiments et désirs d’être « au calme », « paisible » sans trop de monde. Du moins, elles ne s’arrêtent pas trop longtemps dans des lieux de fréquentation trop importante. Elles envisagent éventuellement d’y rester pour un moment bref à vivre seul. Ainsi une personne retraitée participant à la marche MEB2 se verrait plutôt prendre l’apéritif seul avec une bière ou un verre de vin sur les falaises plutôt que de faire un réel pique-nique. Aussi, les deux personnes retraitées participant à cette marche se connaissaient. Elles ont apprécié le format du groupe car il respectait une certaine intimité (faible nombre de participant) et une certaine familiarité. Enfin, à Saint-Jean-le-Vieux, les agriculteurs interrogés ne cheminent pas dans le but de trouver des moments de sociabilité. Bien que notre berger ait été ravies de nous accompagner et de nous transmettre son paysage lors de la marche MESJLV1, il préfère marcher seul. Alors la convivialité est une notion qui semble pouvoir se vivre seule à l’instar de ce berger qui apprécie les moments de points de vue même durant ses transhumances quotidiennes.
Le cheminement par le point d’arrêt comme volonté de s’établir dans son territoire La troisième hypothèse émise était que les perceptions sensorielles et mémorielles individuelles du paysage appelaient de nouvelles pratiques locales de sociabilité spontanées au niveau des points d’arrêts liés à des points de vue paysagers. L’étude s’est donc attachée à comprendre les liens entre expérience sensible individuelle du paysage et des formes de sociabilité qui s’établissaient pendant la marche mais également à ces points d’arrêts. Elle a également cherché à comprendre la relation au paysage que traduit ces pratiques sociales. Les entretiens à Bidart et Saint-Jean-le-Vieux ont révélé différents modes de cheminements dont ceux exercés dans le cadre d’une pratique quotidienne, régulière ou occasionnelle de loisirs. Ce type de pratique réside soit dans la pratique même de la marche soit à se rendre dans un lieu plus ou moins aménagé, théâtre de pratiques de sociabilités collectives. Cependant cette étude couplée aux marches exploratoires à Bidart a mis en lumière des volontés de pouvoir s’établir 289