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BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU LUXEMBOURG

l’imagination dialogique radicale en tant que rituel collectif de célébration et de désobéissance civile. Au-delà des frontières géographiques et avec un esprit poétique, c’est une cérémonie de formes de liberté et d’utopie au croisement de notre cosmopolitisme.

Sleeping With Books prend racine dans l’espace métaphysique de l’imaginaire, en tant que lieu de résistance, de relation et d’opacité, initiant un Tout-Monde de futurs partagés. Chacun devient son propre agent dans l’appropriation d’idées, d’expériences, de perceptions, de passions, de concepts et d’imaginaires inspirés par ces livres qui constituent des archives et des capsules espace-temps d’un vivier de possibilités et de révoltes en devenir. Embrassant des installations cinématographiques immersives, des sculptures, des “Scores drawings” de grande taille, des photographies ainsi que des performances, le processus conceptuel et collaboratif de Caecilia Tripp est lié à l’espace de

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Migration à travers des contextes historiques changeants, son oeuvre déterre les éc(h)ologies des cultures décoloniales hybrides, l’anthropocène Black, les espaces sonores, les codes culturels, les sphères cosmiques et l’imaginaire social comme un «devenir» continu d’une «identité fluide» vers un avenir partagé. Une poétique de la relation, comme l’appelle Edouard Glissant.

L’acte collectif de dormir avec l’Angelus Novus de Klee vu par Walter Benjamin, l’anarchisme, John Cage et James Baldwin parmi beaucoup d’autres, s’accorde ainsi avec la partition d’un paysage de rêve partagé où les identités se fluidifient.

Les œuvres de Caecilia Tripp ont été présentées à l’échelle internationale dans des galeries et des musées tels que la résidence PS1/MOMA à New York (États-Unis), le Musée d’art moderne de Paris (France), le Centre d’art contemporain de la Nouvelle-Orléans (États-Unis), la 7e Biennale de Gwangju (Corée du Sud), la Clark House Initiative, Bombay (Inde), Brooklyn Museum New York, Bronx Museum, New York (USA), le Centre d’Art Contemporain d’Ivry, Le CREDAC, Paris (France), Steirischer Herbst/Graz (Autriche),

Sharjah Biennale 14, (Émirats Unis), Toronto Biennial & AGYU Toronto (Canada) comprenant une publication majeure. Son exposition solo Liquid Earth, présentée à la Konschthal Esch (Luxembourg), dans le cadre du Mois Européen de la Photographie, est présentée - en collaboration avec ZOME AR (Augmented Reality) et son fondateur Theodore Wohng – dans de multiples lieux fusionnant l’aspect cosmopolite avec le métavers et les récifs coralliens.

Lu S De Cam Es

ALMA PINTADA: PAULO LOBO

Depuis près de vingt ans, je photographie les Portugais du Luxembourg dans l’espace public. Comme ça, en passant, de façon plus ou moins nonchalante, j’observe avec un œil amusé et complice les individus et les groupes dans le cadre de fêtes populaires, d’ambiances de cafés ou de moments plus intimistes de la vie quotidienne.

J’ai essayé de mettre l’accent essentiellement sur les êtres humains, leurs instants de grâce, d’humour ou de gravité. En même temps, j’ai toujours été conscient d’une certaine ambiguïté dans ma démarche, car, de fait, mes images jouent beaucoup sur les stéréotypes et les clichés associés à la communauté lusophone.

J’ai toujours été fasciné par la question de la mise en scène, de la représentation de soi. Comment se donne-t-on à voir aux autres, quel rôle jouet-on, quel costume endosse-t-on, quel maquillage applique-t-on et quel sourire arbore-t-on ? Pourquoi des individus affichent-ils une telle adhésion à des traditions de leur terre d’origine, pour se donner en spectacle dans les rues de leur pays d’accueil ? Comment distinguer entre l’apparence et la vérité des êtres ? Et que voit-on quand on laisse tomber le masque ? Je me borne à poser les questions, ces images étant au cœur d’une réflexion sur moimême en tant que fils d’immigrés et sur les autres Lusitaniens au Luxembourg.

Enfin, au-delà de cette quête existentielle sur des éléments de mon identité, mes photographies témoignent aussi d’un corps humain collectif qui marque de son empreinte la société luxembourgeoise dans tous ses devenirs.

Paulo Lobo

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