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WHAT REMAINS IS AN INTERMEDIARY THING, REPEATED

CHRISTIAN ASCHMAN & LAURIANNE BIXHAIN

Pour l’accrochage à la Galerie Reuter Bausch, Christian

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Aschman revoit son projet sur Tokyo réalisé en 2014 dont les images ont été publiées d’abord dans The Space in between, livre d’artiste publié en 2015 et édité par Théophile’s Papers *.

Variant la façon d’exposer ses images – il lui arrive de les coller sur des affiches en des lieux publics dans les rues de Paris ou de les exposer déconstruites – il a choisi cette fois-ci de proposer des images dans leur intégralité. Neuf ans après leur date de prise de vue, ces photographies aux formes simples constituent un corpus d’images qui peuvent être mises en espace de façon aléatoire. En perpétuelle mutation dans le temps et dans l’espace, ces images et séquences d’images révèlent les interstices, les infimes hésitations, la présence et l’absence, l’attente, le mouvement des corps, les tremblements, le positionnement, l’incertitude, le choix ou le non-choix. Dans une conversation avec Christian Aschman, le critique Stéphane Léger s’exprime ainsi : « Lorsque je regarde ta production photographique dans les métropoles et capitales du monde sur près de vingt ans, je ne peux pas la qualifier de photographie d’architecture, même si cette dernière en constitue la substance ou la matière.

J’ai le sentiment aussi que ces formes simples que tu photographies depuis longtemps ne peuvent pas s’épuiser, que dans leur simplicité elles ouvrent une multiplicité de regards dans un continuum temporel.

Quant à Laurianne Bixhain, l’artiste a choisi - sur le mode d’un dialogue avec ses photographies - un texte de Chloe Chignell.

«Je suis préoccupée par les affects ordinaires. Je ne m’intéresse pas aux profondeurs de ma propre expérience. Je travaille dur pour rester à la surface, pour garder la tête hors de l’eau, pour respirer, comme on dit. Cela demande de l’entraînement. Je répète les gestes encore et encore, pour comprendre leur banalité. Au cas où un geste susciterait un affect supérieur ou inférieur à l’ordinaire, je le ralentis ou l’accélère pour en vider sa charge. Il est réconfortant de savoir qu’un cri peut être représenté par une une répétition de a. Il ne reste qu’une chose partielle, le souvenir. Mon visage émerge de quelque chose d’épais, de quelque chose de lumineux. Je donne presque un profil, mais je ne me permets pas l’angle complet. Je ne tournerai pas mon regard. Je n’ éclaircirai pas mon visage. Je n’ aiguiserai pas mes contours. Je ne serai ni votre sujet, ni votre premier plan. Je serai une éternelle intermédiaire. Mes mouvements : une dérive immuable. Je tends à devenir une ambiguïté parfaitement orchestrée, comme le rideau qui tombe derrière et pourtant couvre encore. Il ne reste qu’une chose floue, brillante.»

The Space in between a été publié avec le support de la Bourse CNA-Aide à la création et à la diffusion en photographie (CNA-Centre national de l’audiovisuel) et le Fonds culturel national du Luxembourg. Stéphane Léger est critique d’art et chercheur indépendant.

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