energymag the energy manager magazine
Bimestriel d’information | Edition française | mars - avril 2006 | n° 1 | www.energymag.be
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COVER STORY
L’ASZ Alost réduit de 30,6% ses consommations René Jungbluth (SBT) “Un cas exemplaire d’une régulation optimisée énergie” MARCHE Fusion Suez-GDF: bonne ou mauvaise chose ? Achat des énergies: un nouveau métier DOSSIER BATIMENT Construire et rénover à l’énergie: Quelle rentabilité pour vos investissements URE? Construction neuve: une économie d'énergie de 30% est un objectif minimum Rénovation: quelques euros de plus permettent de gagner beaucoup MANAGEMENT Gestion des énergies: passez aux Energy Management Systems Machines tournantes: pensez variation électronique de vitesse
CosmoPolis, pour un environnement urbain plus lumineux Lampe CosmoPolis & luminaire Mini Milewide : une véritable révolution technologique en matière d’éclairage urbain pour réduire de manière significative la consommation d’énergie et l’émission de CO2 tout en créant un environnement urbain agréable la nuit.
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TECHNOLOGIES Cogénération: panorama des solutions pour l’industrie Eclairage: les technologies Philips en éclairage urbain Protection solaire: moins 5°C grâce aux films luxafoils RENEWABLE Solaire: focus sur la filière
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éedito
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in s it e
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Flambée des énergies: subir ou agir? Ces derniers mois, de nombreuses organisations ont vu leurs coûts des énergies et production de fluides dépasser la masse salariale. Dans l’industrie, les dépenses énergétiques représentent ainsi entre 15 et 50% des coûts de production. Et cela ne cesse de grimper. On aurait pu croire que la dérégulation du marché de l’électricité et du gaz conduirait à une baisse des prix. Il n’en est rien. La vérité, c’est que le marché énergétique est devenu mondial et fortement dépendant de l’équilibre entre l’offre et la demande. Or, dans un contexte de faible excédent de production (3 à 4%) et d’une demande mondiale en forte croissance (2 à 3%), le déséquilibre se creuse. Dans ce créneau ténu, toute incertitude (un hiver plus rude en Russie, par exemple), a un effet immédiat sur les marchés. En clair, ceux qui parient sur une baisse des prix vont déchanter. Sur les 15 dernières années, la hausse des prix des énergies a été supérieure à l’inflation dans notre pays. Et tout porte à croire que cela va s’accentuer. A l’évidence, l’ère de l’énergie bon marché est révolue pour longtemps. Ce qui nous amène au propos de ce nouveau magazine que vous tenez en main: il faut la gérer! A tous les niveaux. Force est de reconnaître qu’il y a beaucoup à faire. Car c’est une particularité de l’énergie, elle est partout à la fois. Dans le processus industriel, dans le confort thermique, sur les routes, dans sa production. Les termes qui vont revenir le plus souvent dans les mois à venir seront efficacité et performance. Il s’agira de mieux produire et de mieux utiliser l’énergie, mais aussi de diminuer les rejets CO2 liés à l’énergie. Car, c’est la deuxième contrainte à laquelle nous devons tous faire face: réduire l’impact de nos activités sur l’environnement. Fort heureusement, le marché porte en lui-même les remèdes de ses excès. L’offre sur le marché pour une meilleure efficacité et performance énergétique va grandissante. De nouvelles technologies plus efficaces apparaissent. Les services énergétiques se développent. Avec, en point de mire, un facteur déterminant: l’efficacité énergétique est devenue un marché porteur. Plus les prix des énergies ira croissant, plus la diversité et la rentabilité de ces offres suivra le mouvement. C’est de tout cela que vous parlera Energymag.
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> 20 DOSSIER BATIMENT Construire et rénover à l’énergie. Quelle rentabilité pour vos investissements URE? A l’heure de l’entrée en vigueur de la directive sur la performance énergétique des bâtiments, une étude fouillée de l’IBGE évalue la rentabilité de toutes les mesures possibles pour construire et rénover à l’énergie.
SOMMAIRE MARKET
EFFICIENCY
6 TEMPS FORT
28 HEALTH SECTOR
Fusion Suez-GDF: bonne ou mauvaise chose?
ASZ Alost: un gain de 30,6% grâce à la régulation
7 ACTEURS
33 OFFICES
8 EUROPE
Cours Saint Michel: ING, la banque cotée deux étoiles éco-dynamiques
10 BELGIQUE
> 18 Jusqu’à 50% d’économies par machine grâce à la vitesse variable > 33 ING : deux étoiles au label éco-dynamiques
Portrait VITO: solutions originales TECHNOLOGY MARKET
36 COGENERATION
12 TRENDS
Production combinée: à chaque application industrielle sa technologie
Energy markets: tous les 2 mois, l’évolution des marchés
39 SOLARFILMS
14 FOCUS
Luxafoil: lutter contre l’effet de serre
Achat & gestion d’énergie: un métier qui se développe et se complexifie
40 LIGHTING
MANAGEMENT
43 NEW PRODUCTS
Eclairage urbain: les économies sont dans la rue
16 ENERGY MONITORING
Gestion des énergies: passez à la vitesse supérieure!
RENEWABLE
18 PROCESS
Filière solaire: un soleil si généreux
Régulation des pompes, ventilateurs ou compresseurs: pensez VEV et gagnez en moyenne 25% de rendement
44 SOLAR
USEFUL 46 SUBSIDIES
20 DOSSIER BATIMENT > Construire et rénover à l’énergie: quelle rentabilité pour vos investissements URE? > Construction neuve: une économie d'énergie de 30% est un objectif minimum > Rénovation: quelques euros de plus permettent de gagner beaucoup
Performance énergétique: des primes existent à Bruxelles
> 40 Eclairage urbain: les économies sont dans la rue
49 AGENDA 50 ENERGY PARTNERS
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TEMPS FORT
Fusion Suez-GDF:
bonne ou mauvaise chose? À l’heure où nous écrivons ces lignes, nul ne sait ce qu’il adviendra du projet de fusion Suez-Gaz de France. Une chose est sûre, c’est que la mécanique concoctée en février dans les salons parisiens connaîtra sans doute quelques ratés dans les semaines à venir. La semaine prochaine s’annonce cruciale pour GDF, Suez et l’électricien italien Enel. Les trois groupes énergétiques doivent en effet rencontrer Neelie Kroes, la commissaire européenne à la concurrence, au sujet du mariage controversé de Suez et GDF. La décision d’Enel de lancer ou non une OPA sur Suez pourrait en dépendre. Tout comme le sens final de la fusion, si elle a lieu.
d’entendre Jean-François Cirelli, PDG de GDF, affirmer que la fusion stimulera la concurrence. À l’échelle française et européenne, sans doute, mais à l’échelle belgo-belge, c’est une autre histoire. Avec 90% du marché belge du gaz et de l’électricité détenu par les deux groupes, il n’y a qu’un mot qui vient aux lèvres: monopole.
Cessions en vue Concurrence faussée Suez et GDF vont devoir en effet se justifier auprès de la Commission. Enjeu: montrer que ce mariage ne faussera pas la concurrence. Suez est, à ce jour, le cinquième producteur européen d’électricité. Dans le secteur du gaz, il est au sixième rang mondial, alors que GDF occupe la troisième position. Leur union permettra de créer le numéro un mondial du secteur et de renforcer la place de Suez dans le gaz naturel liquéfié, tout en dotant le nouveau groupe d’une solide position dans l’électricité. Personne ne contestera l’intérêt de cette fusion sur le plan industriel. Aux yeux de nombre d’observateurs, celle-ci a du sens et permettra aux deux acteurs de se renforcer face aux évolutions du marché énergétique qui tend à l’intégration des activités gaz et électricité. Mais qu’en est-il du marché, et singulièrement du marché belge? Etienne Davignon a beau assurer que la fusion est bonne pour Electrabel et pour le pays, il est surprenant
Il est étonnant pourtant que cette question se pose à l’occasion de ce projet de fusion. Car à l’évidence, avec ses participations majoritaires dans Electrabel (91% de la production et 67,76% de la distribution d’électricité), Distrigaz (80% du marché du gaz), Elia et Fluxys (respectivement gestionnaires des réseaux de distribution haute tension et gaz), Suez détenait déjà les clés énergétiques du pays, signe par ailleurs que la libéralisation du marché est loin d’être achevée. La fusion telle que proposée consacrerait définitivement la perte du contrôle de l’approvisionnement énergétique, qui passerait de facto sous la tutelle du gouvernement français, actionnaire majoritaire de GDF. Et la fin de toute concurrence en Belgique. Dans un premier temps, le gouvernement laissait entendre qu’il se contenterait d’une cession des 25,1% que détient GDF dans la société liégeoise SPE (10% de la production et 20% de la distribution d’électricité), seul véritable concurrent d’Electrabel dans notre pays. Il a fallu attendre le rapport de la commis-
sion de régulation de l’électricité et du gaz (CREG) pour entendre un discours plus musclé. Aux ”menues rectifications de frontières” suggérées par Gérard Mestrallet suite à sa réunion au 16 rue de la Loi, le régulateur belge oppose un régime pour le moins drastique. Outre la revente de SPE par GDF, elle recommande ni plus ni moins la cession par Suez de ses participations dans Distrigaz, Fluxys et Elia, ainsi qu’une partie des actifs nucléaires d’Electrabel. Incongru? Pas vraiment. Le rapport semble-t-il a fait mouche et depuis, la position du gouvernement belge se veut plus radicale.
Gazprom en Belgique? ”Si nous obtenons de la Commission que SPE soit cédé, ce ne sera que le minimum”, affirmait ainsi le Ministre de l’Energie Marc Verwilghen, à l’issue d’une réunion avec la commissaire européenne Neelie Kroes. Et Guy Verhofstadt d’enfoncer le clou en exigeant, d’ici au verdict des autorités européennes sur la fusion attendue fin juin, des concessions claires de Suez sur le marché belge qui doit compter ”au moins trois compétiteurs de taille”. Qui voit-on poindre parmi ces trois compétiteurs? Le géant russe Gazprom, qui serait intéressé par le marché belge, notamment ”l’approvisionnement, le stockage en gaz naturel liquide et le hub de Zeebrugge”, soit en d’autres termes Distrigaz et Fluxys. Or, la fusion Suez-GDF, si elle a lieu, s’effectuera entre deux entreprises qui veulent donner une plus grande place au gaz naturel liquéfié et à la combinaison électricité/gaz. Amputer le nouveau groupe de centrales nucléaires, d’Elia, de Distrigaz et plus singulièrement de Fluxys, ce serait réduire l’intérêt de la fusion. Bref, la partie est loin d’être jouée pour SuezGDF. La Belgique jouant les troubles fête à raison et l’UE voyant dans le cas d’espèce l’occasion de marquer le coup sur le volet libéralisation du marché. Reste la dernière question: que va faire Enel? pJean-François Marchand
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© Alain PIEROT
ACTEURS
La centrale BASF inaugurée ce 21 avril La centrale électrique à cycle combiné gaz/vapeur (400 MW) construite par Siemens Power Generation sur le site de BASF à Anvers sera inaugurée officiellement ce 21 avril prochain. L’aboutissement d’un projet phare (230 millions €) pour Siemens qui a livré la centrale clé en main dans les temps impartis. ”Nous sommes fiers d’avoir accompli ce projet. Construire et intégrer une centrale électrique complexe dans une unité de production chimique existante, sans interrompre le processus de production, est un véritable défi qui impose des exigences très strictes à tous les intervenants”, a déclaré Ingo Paul, Directeur des ventes PG pour l’Europe. Le client est la société Zandvliet Power, une joint venture de RWE Power, Essen et d’Electrabel.
JOHNSON CONTROLS REPREND YORK
MACHIELS IMPORTE DES CERTIFICATS VERTS
York International Corporation, fournisseur d’appareillages et services HVAC&R dont le chiffre d’affaires annuel est de presque 5 milliards de dollars, fera désormais partie de Controls Group, la division de Johnson Controls avec un chiffre d’affaires de presque 6 milliards de dollars. Grâce à cette reprise, Johnson Controls va renforcer sa position internationale et devenir ainsi le leader mondial des services de gestion d’immeubles.
Installée en Flandre, le Groupe Machiels est l’une des premières sociétés belges à participer au mécanisme de développement propre (MDP) dans le cadre du Protocole du Kyoto. L’entreprise vient de recevoir le feu vert des Nations unies pour la réalisation de deux projets d’investissement propre au Chili.
UMICORE & SOLVAY EN JOINT VENTURE
Carrefour et Schneider Electric ont signé un contrat de performance énergétique, accord inédit en France. L’objectif est de réduire de 10 à 15 % les consommations d’énergie des magasins. Schneider Electric garantit l’objectif d’économies. Carrefour de son côté s’engage à réaliser les investissements nécessaires, à s’équiper en matériel, à réaliser les travaux et à accompagner la mise en place de ces bonnes pratiques dans les magasins. L’ensemble du parc des hypermarchés représenterait une économie d’énergie potentielle de 113 GWh soit plus du quart de la consommation d’électricité de la ville de Paris.
Umicore et Solvay mettent ensemble leur know how pour créer SolviCore, une société de développement, production et commercialisation de technologies destinées aux piles à combustibles. Les deux groupes européens ambitionnent de jouer un rôle majeur sur le marché de la pile à combustible en développant en commun des assemblages membranes-électrodes, le réacteur dans lequel l’hydrogène réagit avec l’oxygène pour produire de l’électricité. Basée à Hanau, sur le principal site R&D d’Umicore en Allemagne, la société débutera ses activités dès ce 1er juillet.
L’allemand RWE vend de l’électricité sur le net Une première en Europe: RWE a mis aux enchères fin janvier sur l’Internet 300 mégawatts achetables en ”paquets” d’au moins 10 MW. Un total de 200 MW (49,4 millions €) a trouvé preneur auprès de clients professionnels (régies locales, industriels, négociants en énergie…). Ces derniers pourront utiliser l’électricité au moment de leur choix, entre 2007 et 2009, ”comme s’ils détenaient eux-mêmes une centrale électrique”, note RWE dans son communiqué. L’électricité de cette centrale virtuelle proviendra dans les faits d’un site quelconque du groupe. Même si les acheteurs ont boudé une deuxième tranche de 100 MW à consommer entre 2010 et 2012, cette ”expérimentation” prouve que l’inquiétude grandit parmi les consommateurs professionnels quant à l’assurance d’un approvisionnement à plus moyen terme.
CARREFOUR ET SCHNEIDER EN CONTRAT
CEGELEC CÉDÉ?
DALKIA CHAUFFE LES DÉPUTÉS Filiale de services énergétiques de Veolia Environnement, Dalkia vient de se voir renouveler le contrat de gestion technique du parc immobilier du Parlement européen, lequel s’étend sur 400.000 m2 et comprend notamment les bureaux des 732 députés européens. Le contrat, d’une durée de 5 ans, représente un chiffre d’affaires de 25 millions €.
Les négociations exclusives menées avec LBO France pour le rachat du groupe Cegelec devraient être arrivées à leur terme au moment où vous lirez ces lignes. Selon l’AFP, qui cite une source ”proche du dossier”, LBO France aurait offert 1,1 milliard d’€ aux actionnaires actuels, les sociétés d’investissements britannique Charterhouse Development Capital et française CDC Entreprises Capital (à hauteur de 45% chacune). Cette somme comprendrait la dette contractée par Cegelec pour financer le premier LBO.
FUSION DE COMPÉTENCES Group Air Cooling Services NV (Wilrijk) a procédé à l’acquisition de 49% d’Egemin ECS NV et Egemin ECS BV. Depuis un certain nombre d’années, avec son activité ECS (Electrical Contrasting Services), Egemin a choisi des projets où la connaissance en basse et haute tension, la domotique, les réseaux informatiques, l’automatisation des bâtiments et la sécurité peuvent fournir une valeur ajoutée optimale. La combinaison de ses compétences avec celle en HVAC de Group Air Cooling Services va permettre d’aborder des projets résidentiels, tertiaires et industriels et ce, tant au niveau des concepts, que des projets, du service et de la gestion des locaux.
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en bref [ EOLIEN ]
Une éolienne sur un HLM Pour la première fois en France, une éolienne horizontale a été installée sur le toit d’un immeuble HLM d’Equihen-Plage, près de Calais. Ce système de production d’énergie, appelé ”éolien urbain” devrait connaître un certain succès. Fabriquée par la société néerlandaise Windwall, l’éolienne, qui est composée de deux rotors courbés de 5 m de long anime une génératrice asynchrone de 6 kW dont la production annuelle est estimée dans une fourchette de 8 à 10.000 kWh. Seul inconvénient du système, l’absence d’orientation par rapport au vent qui peut provoquer une baisse de l’énergie produite allant de 20 à 50% selon les sites. Précisons qu’il n’existe à ce jour qu’une cinquantaine d’éoliennes dites urbaines dans le monde. Ce peuvent être des éoliennes de type classique, mais aussi des éoliennes à axe vertical qui sont plus résistantes aux variations, sans exiger de dispositif d’orientation.
[ COGÉNÉRATION ]
Herbe d’éléphant Dans le Staffordshire, au centre de l’Angleterre, une centrale électrique fonctionnant à l’herbe devrait bientôt voir le jour pour un coût de 9,425 millions €. Ce sont environ 170 agriculteurs qui alimenteront cette centrale, d’une puissance de 2 MW et fournissant l’électricité à 2000 foyers. Le combustible employé sera de l’herbe à éléphant ou Napier, céréale originaire d’Afrique. De par ses qualités, ce combustible peut alimenter une petite unité de cogénération et donc produire de la chaleur, ainsi que de l’électricité. La centrale fonctionnera 8 000 heures par an, et économisera une tonne de CO2 par heure. La Grande-Bretagne, qui émet 3% des GES pour seulement 1% de la population mondiale, a entrepris de baisser ses émissions de 60% à l’horizon 2050.
[ R&D ]
Révolution dans la technique du froid Dans le cadre du Swiss Technology Award, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a décerné cette année le prix spécial Energie à l’Ecole d’ingénieurs du Canton de Vaud pour son réfrigérateur magnétique utilisable à température ambiante. Cette innovation suisse présente un potentiel important et pourrait révolutionner la technique du froid dans les prochaines années. L’effet ”magnétocalorique” ou réfrigération magnétique, démontré en 1881, est utilisé en physique des basses températures depuis les années 30. Grâce aux nouveaux développements en science des matériaux, il est aujourd’hui possible d’exploiter cette technologie à température ambiante. L’innovation majeure du concept primé consiste à remplacer les fluides frigorigènes chlorés par l’eau ou l’air. Cette technologie renonce entièrement à l’utilisation de fluides frigorigènes artificiels, responsables de la disparition de la couche d’ozone, et utilise un système nettement plus simple qui génère des coûts de production moindres. Le réfrigérateur mis au point par les Vaudois pourrait fort bien remplacer les systèmes conventionnels que l’on trouve aujourd’hui dans les réfrigérateurs, les climatiseurs pour bâtiments ou véhicules, les installations frigorifiques industrielles et les pompes à chaleur.
[ ENERGIE PRIMAIRE ]
Retour au charbon Selon une information du Financial Times, des projections réalisées par Alstom, Siemens et General Electric indiquent que le charbon redeviendra, dans les prochaines années, le combustible le plus prisé des producteurs de courant. Plusieurs facteurs expliquent ce regain. D’après Jean-Pascal Bouillon, porte-parole d’Electrabel, ”le prix du charbon reste plus stable que celui du gaz. Même si à un moment il a grimpé de 50 %, le cours du charbon est actuellement revenu au même niveau qu’il y a deux ans. Le gaz a, quant à lui, doublé durant la même période”. Ce retour au charbon pourrait également être motivé par la crainte du risque lié à une dépendance énergétique trop importante vis-à-vis des pays producteurs de gaz, comme le récent conflit entre la Russie et l’Ukraine l’a encore démontré. Le plus gros inconvénient reste les 50 % d’émissions de C02 supplémentaires par MW qu’implique la charbon, même si, évolution technologique aidant, le rendement thermique du charbon et l’efficacité environnementale se sont nettement améliorés au fil des années.
Le plastique, source d’économie? L’association des producteurs de matière plastique européens, PlasticsEurope, a apporté son soutien à l’appel de la Commission Européenne pour un renforcement de ses efforts en matière d’efficacité énergétique. L’optimisation énergétique est également au centre des préoccupations de PlasticsEurope. Dans l’automobile et dans l’emballage, par exemple, les plastiques permettent d’économiser du carburant grâce à leur légèreté et dans les BTP, ils diminuent considérablement les dépenses de chauffage grâce à l’isolation. PlasticsEurope souligne que l’utilisation de plastique permet de considérables économies d’énergie. Ainsi, 100kg de plastique dans l’automobile diminuent la consommation d’essence européenne d’environ 12 millions de tonnes par an et les émissions de CO2 d’environ 30 millions de tonnes. Les plastiques participent également à l’économie d’énergie et aux emissions de CO2 induites dans l’habitat: ils peuvent faire descendre la consommation de fuel domestique de 20 à 3 litres par m2 et par an. L’association ajoute que, de surcroît, les déchets plastiques non recyclables ont un role important à jouer comme source d’énergie renouvelable alternative. Leur valeur calorifère est au moins égale à celle du charbon et dégage moins d’émissions polluantes.
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EUROPE
La commission a publié son nouveau livre vert qui ouvre le débat sur un approvisionnement énergétique ”durable, compétitif et sûr” en Europe. L’objectif: diminuer la dépendance énergétique de l’UE dont les importations atteindront 70% d’ici 20 à 30 ans si rien n’est fait. Six domaines prioritaires sont identifiés, à commencer par la mise en œuvre d’une politique européenne commune visant à assurer la sécurité des approvisionnements. L’UE entend également achever l’intégration du marché intérieur d’ici 2007 et assurer sa compétitivité par la création d’un réseau d’interconnexion à l’échelle européenne régulé par un opérateur européen. La voie de l’efficacité énergétique est, sans surprise, réaffirmée avec un objectif de 20% de réduction des consommations d’ici à 2020. L’UE entend aussi hisser l’Europe au premier rang mondial du secteur des technologies et des procédés à haut rendement énergétique et faible taux d’émission de CO2. Enfin, le texte appelle à diversifier les ressources énergétiques primaires et stimuler les énergies renouvelables qui doivent atteindre 21% en 2010.
© EC/ Georges Boulougouris
Un nouveau Livre vert sur l’énergie
RETOUR DU NUCLÉAIRE? Selon le Président de la Commision européenne, José Manuel Durao Barroso, l’Union européenne doit développer des alternatives aux énergies fossiles, sans exclure le nucléaire, pour faire face à ses besoins. ”L’Union européenne”, dit-il, ”a besoin d’une politique énergétique plus coordonnée reposant sur la diversification des sources, la sécurité et le long terme. Nous pensons que la réponse passera par une utilisation plus efficace et le développement d’alternatives qui respectent l’environnement (…) Aucune option ne doit être exclue, pas même le nucléaire, a-t-il ajouté. Peu avant, le Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, avait également estimé qu’il serait ”suicidaire” de ne pas envisager la relance du nucléaire, étant donnée la dépendance énergétique de l’Union européenne.
APPROBATION DE LA DIRECTIVE EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE Carburants alternatifs pour les transports Afin d’améliorer la sécurité de l’approvisionnement énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’UE s’est fixée elle-même l’objectif de remplacer 20% des carburants traditionnels (essence et diesel) dans le secteur des transports routiers par des carburants alternatifs d’ici 2020. Trois solutions sont considérées comme prometteuses: les biocarburants, le gaz naturel et l’hydrogène.
La directive relative à l’efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques a été adoptée en décembre 2005. Celle-ci exige des Etats membres de définir des plans d’action nationaux afin de réaliser une économie de 1% par an de la consommation d’énergie finale au cours des neuf prochaines années. Les économies devront être réalisées aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public par un ensemble de mesures visant à accroître l’utilisation de services énergétiques à haute efficacité énergétique pour l’éclairage, le chauffage, la production d’eau chaude, la ventilation et les transports. Elles devraient renforcer la pénétration sur le marché de technologies à haute efficacité énergétique et d’intégrer des critères d’efficacité énergétique dans les pratiques de passation des marchés publics. Le texte prévoit de nouveaux systèmes de certification pour les fournisseurs de services énergétiques, une meilleure information du consommateur et une amélioration des relevés et de la facturation.
RECHERCHE DANS LE RENOUVELABLE: ENCORE UN EFFORT Dans un rapport intitulé ”Energies renouvelables: les priorités de recherche et développement”, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) préconise d’augmenter les dépenses de recherche et développement concernant les énergies renouvelables. Aux dires de Claude Mandil, directeur exécutif de l’AIE, les efforts consentis par les pays membres dans l’éolien, le solaire, la géothermie ou encore l’hydroélectricité représentent moins de 8% de leur budget total de recherche dans le secteur de l’énergie. Selon le rapport, ils auraient augmenté leurs dépenses de recherche dans les énergies renouvelables juste après le premier choc pétrolier dans les années 70. Toutefois, après un sommet atteint en 1980, ces dernières auraient décliné des deux tiers jusqu’en 1987 par rapport à leur niveau de 1980 et sont depuis restées stables.
NOUVELLE DIRECTIVE POUR LES BALLASTS L’Europe s’impose de réduire sa consommation d’énergie et c’est dans cette optique que la directive 2000/55/CE élimine progressivement du marché les ballasts pour lampes fluorescentes les plus ”énergivores” et les luminaires dans lesquels ils sont installés. Ainsi, après l’exclusion en 2001 des produits les plus ”énergivores”, de classe énergétique ”D”, il est interdit depuis le 21 novembre dernier de vendre les ballasts ferromagnétiques marqués ”C” et, bien sûr, les luminaires qui en sont équipés (Cf. articles 2, 3 et 5 du décret n° 2001/1131 du 28 novembre 2001), afin de laisser la place à des produits de meilleure efficacité énergétique. Les ballasts qui restent autorisés sont identifiables par leur marquage selon 5 classes de consommation: B2, B1, A3, A2, A1.
Soulignons que les possibilités d’économies d’énergie vont jusqu’à 60% par rapport à la consommation d’énergie d’un ballast ferromagnétique.
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en bref [ BIOMASSE ]
Electrawinds, construit la première centrale biomasse en Flandre Electrawinds, le plus gros producteur d’énergie verte en Flandre vient de recevoir le permis d’urbanisme pour la construction d’une centrale biomasse près d’Ostende où près de 200.000 tonnes de déchets serviront à la production d’électricité. En collaboration avec l’entreprise Vyncke, Electrawinds construira trois centrales qui seront raccordées les unes aux autres. L’investissement prévu est de 50 à 60 millions Ð et créera une cinquantaine d’emplois.
[ EOLIEN ]
Deux éoliennes à Puurs Voici quelques semaines, Aspiravi vient d’achever à Puurs, le long de l’autoroute A12, l’installation de ses 46e et 47e turbines éoliennes. Assises sur un socle de 70 tonnes de béton, pointant à 140 mètres de hauteur et offrant chacune une capacité de 2 MW, ces deux éoliennes devraient permettre d’assurer la consommation en électricité de quelque 2.250 familles, soit environ 7.200.000 kWh par an. L’investissement total du projet s’est élevé 5 millions €.
[ COGÉNÉRATION ]
Une centrale à bois à Gedinne La commune de Gedinne va bientôt se doter d’une centrale de cogénération. En effet, les entreprises adjudicataires viennent d’être désignées par le conseil communal. La centrale sera constituée de quatre modules: le silo de stockage du bois, le gazogène, le laveur de gaz et le groupe électrogène de cogénération. Son fonctionnement à pleine puissance durant 4500 heures par an permettra de produire 1350 MWh d’électricité, soit la consommation de 450 ménages. La chaleur dégagée sera équivalente à celle dégagée par la combustion de 275 000 litres de mazout. La consommation de bois, quant à elle, sera de l’ordre de 1100 tonnes de bois sec chaque année.
PORTRAIT
VITO: solutions originales Spécialiste des produits et techniques originales de gestion de l’énergie, Vito les met en application sur le terrain, en ayant toujours à l’esprit la préservation de l’environnement, dans une optique de développement durable. Rencontre. Vous cherchez un organisme indépendant de recherche actif, entre autres, dans les domaines de l’énergie. Les quelque 500 collaborateurs de Vito vous fourniront des avis et des solutions pratiques aux entreprises privées comme aux pouvoirs publics régionaux, fédéral et européen. Dans le secteur de l’énergie, ses principaux domaines d’activité sont l’utilisation de l’hydrogène et des piles à combustible, le stockage souterrain du froid et de la chaleur, ainsi que les économies sur les flottes de véhicules.
Fer de lance L’hydrogène et les piles à combustible constituent l’un des fers de lance de Vito. L’hydrogène produit à l’aide des sources d’énergie renouvelable (le vent, le soleil, l’eau, la biomasse), peut être converti en électricité grâce aux piles à combustible, et cela sans émissions nuisibles ou bruit excessif. Vito collabore avec les fabricants pour optimiser leurs produits, essentiellement dans le but de réduire les coûts de production. Mieux, avec des partenaires industriels, il développe des systèmes intégrant des piles à combustible et invente de nouveaux composants et processus. Ses chercheurs ont ainsi mis au point CelSense, un système de mesure bon marché et efficace de la tension dans les piles à combustible. En associant un savoir-faire interne et les équipements les plus modernes, cet organisme peut tester la mise en application de ses idées originales.
Mélodie en sous-sol Le stockage sous-terrain du froid et de la chaleur constitue une technique énergétique durable qui trouve à s’appliquer, entre autres,
dans le secteur de la construction. En été, la chaleur excédentaire est enfouie dans le sol (refroidissement), pour être ensuite récupérée pendant les périodes froides comme soutien au chauffage du bâtiment. Vito coordonne et dirige des projets en étroite collaboration avec des bureaux d’étude, de l’analyse de faisabilité jusqu’à la réalisation et au suivi du projet. Pour évaluer la dimension appropriée de pareilles installations, Vito dispose d’un véhicule de mesure unique qui sonde les caractéristiques locales du sol. Pour l’instant, ces technologies énergétiques sont utilisées dans le secteur des soins de santé.
Avis énergétiques Des mesures fiables permettent de se faire une idée précise et de décider en connaissance de cause. Vito a acquis une grande expérience dans le domaine. Pour déterminer si une solution est réalisable économiquement et techniquement, des tests orientés et des simulations peuvent être réalisés dans son laboratoire thermotechnique.
Gestion de flotte Mais ce n’est pas tout. Vito analyse également les performances environnementales des flottes de véhicules, propose des améliorations et apporte son soutien à leur mise en oeuvre. Son savoir-faire porte essentiellement sur les systèmes de stockage de l’énergie, les moteurs hybrides et la communication de données. La ville de Gand vient ainsi de réaliser une substantielle économie sur le coût de fonctionnement de son charroi. Vito ne se borne pas à intervenir sur la gestion, elle a accumulé une appréciable expérience qui peut être appliquée aux bus, aux camions, ainsi qu’aux véhicules tout-terrains. Vito a, par exemple, plaidé pour que Luxbus, la société de transport Luxembourgeoise, se dote de nouveaux des autobus hybrides. Étude, analyse, conseil et mise en application… À chaque étape d’un processus visant à mieux gérer l’énergie, l’expérience de Vito peut se révéler précieuse pour qui cherche un organisme indépendant.
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BELGIQUE
Selon l’étude du potentiel de la cogénération en Région Wallonne et BruxellesCapitale réalisée par l’ICEDD, il serait économiquement ”rentable” de doubler la puissance électrique installée actuellement, soit l’équivalent de 430 MWé (dont 110 MWé pour la Région bruxelloise). Par rentable, il faut entendre des unités de cogénération ayant un temps de retour inférieur à 3 ans dans l’industrie et inférieur à 5 ans dans le tertiaire. Ainsi, sur tous les établissements dont l’ICEDD connaît la consommation énergétique, près de 1350 peuvent encore installer une cogénération rentable et ce sont généralement les plus gros consommateurs d’énergie. Si la concrétisation de ce programme implique un investissement initial de quelque 300 millions €, elle permettrait aux établissements concernés de réaliser un gain annuel net total de 150 millions € et - si toutes les installations fonctionnent au gaz naturel - d’éviter, rien que pour la Wallonie, l’émission de 414 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 0,75% des émissions de 1990.
Le chiffre du mois
7% ergie
d’én en moins
7% d’énergie en moins par hectolitre de bière Dans son dernier rapport environnemental, le brasseur Inbev note qu’en trois ans, il a réduit de 7% l’énergie consommée par hectolitre de bière produite. L’un des plus grands consommateurs du pays montre ainsi son engagement dans l’efficacité énergétique, axe essentiel pour réduire aussi les coûts. Inbev est ainsi passée à 74,7 millions de Gigajoules en 2004 contre 75,3 millions en 2002. L’approvisionnement en énergie est principalement l’électricité du réseau et dans une moindre mesure vapeur et chaleur. L’entreprise produit aussi électricité, chaleur et vapeur dans ses propres installations au départ essentiellement du gaz naturel. De plus en plus, Inbev développe également la part des énergies renouvelables, y compris le biogaz et le biofuel, même si celle-ci est encore mineure.
VOLVO GAND PASSE À L’ÉLECTRICITÉ VERTE
UN NOUVEAU FOURNISSEUR D’ÉLECTRICITÉ EN FLANDRE
La direction de Volvo à décidé de faire de son usine gantoise Volvo Europa Truck la première entreprise sans rejets CO2 en Belgique. Volvo a ainsi annoncé son intention de passer intégralement à l’énergie verte en produisant 50% de ses besoins via trois turbines éoliennes, le solde étant fournit par Electrabel via une centrale biomasse. Une annonce que le gouvernement flamand voit comme une approbation de sa politique énergétique. Cette décision faisant suite à une visite du Ministre-Président Yves Leterme au siège de la firme en septembre dernier.
La VREG, l’instance de régulation de la Région Flamande, a délivré le 17 janvier dernier une autorisation de livraison d’électricité via le réseau de distribution flamand à Echte Energie België, qui a son siège social installé à Ostende. Echte Energie devient ainsi le vingtième fournisseur d’électricité en Flandre. Le fournisseur livrera principalement de l’électricité verte.
5 MILLIONS € POUR L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS
© Photographer lars ardarve
Cogénération: aller de l’avant
ACCORDS DE BRANCHE: PREMIER BILAN Ces dernières années, plusieurs accords de branche ont été conclus entre le Gouvernement wallon et les principaux secteurs industriels pour améliorer l’efficience énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le bilan jusqu’en 2004 montre que les objectifs sont en bonne voie d’être réalisés. En effet, pour l’ensemble des secteurs concernés, l’indice d’efficience énergétique s’est amélioré de 8,25% par rapport à l’année de référence (1999-2000), résultat à comparer avec l’objectif d’amélioration à l’horizon 2010-2012 qui est de 11,1%. L’indice d’émission des gaz à effet de serre s’est, pour sa part, amélioré de 9,5% (objectif fixé: 11,7%).
7 MILLIONS € POUR LA PLATEFORME MIP Les ministres Moerman et Peeters ont donné le départ de la Plateforme d’innovation des technologies énergétiques et environnementales (MIP). Cette plateforme est destinée à stimuler en Flandre le développement des technologies à haute efficacité énergétique et environnementale, secteur qui est appelé à jouer un rôle moteur dans le développement économique en Europe mais également sur la scène mondiale. Le gouvernement Flamand à prévu un budget de 7 millions € pour la période 2006-2009.
Le ministre wallon de l’Energie a décidé de consacrer le premier programme mobilisateur en R&D Energie du Plan Marshall au thème de l’efficacité énergétique des bâtiments. Dans l’esprit du plan Marshall pour la Wallonie, la priorité de ce programme sera donnée aux projets de recherche, de développement et même de démonstration, qui sont les plus proches du marché et reposent sur des partenariats entre universités, hautes écoles, centres collectifs de recherche et entreprises.
PLUS DE 700 INSTALLATIONS PV ACCRÉDITÉES Le nombre d’installations photovoltaïques en Flandre entrant en ligne de compte pour l’obtention de certificats verts a dépassé la barre des 700. La plupart de ces installations ont une capacité de production de 1 à 2 kW pour une surface de 10 à 20m2. La mise en oeuvre début de cette année du nouveau mécanisme de soutien à l’électricité produite à base de solaire photovoltaïque (une réduction des subsides compensée par une hausse de la valeur des certificats verts à 450 €) devrait conduire à une petite croissance des installations. La taille des unités devrait en revanche s’accroître. © S.O.L.I.D. / ESTIF
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energy markets
MARKET | TRENDS
Overview january 2005 - february 2006. Outlook for march 2006. Pétrole Évolution des marchés du pétrole: Sur les 14 derniers mois, la forte demande en provenance des pays en voie de développement (Chine et Inde) a fait croître les prix de toutes les matières premières. Ajoutons que la production de pétrole en Irak est loin en dessous des niveaux d’avant-guerre et que le pays est toujours en proie à l’instabilité. D’autres problèmes géopolitiques ont contribué à maintenir les prix élevés: attaques incessantes des rebelles au Nigeria et conflit sur le nucléaire iranien. Perspectives sur les marchés du pétrole: Spot prices for Brent oil, 2005-2006 Les prix du pétrole peuvent continuer à baisser grâce à la hausse des inventaires U.S. qui tempèrent les craintes concernant le malaise au Nigeria et une possible rupture des exportations iraniennes. Le marché est cependant attentiste. L’Iran semble avoir conclut un accord avec la Russie sur l’enrichissement d’uranium, tandis que l’IAEA se réunissait ce 6 mars pour décider d’éventuelles sanctions envers l’Iran.
Gaz Évolution des marchés du gaz: Le gaz est un produit de substitut du fioul lourd pour la production de l’électricité, dès lors les prix du gaz sont fortement liés au pétrole. Les prix du gaz européens sont de plus fortement volatils depuis qu’ils dépendent du prix anglais (UK). Ce dernier peut grimper lorsque les températures sont inférieures à la moyenne saisonnière. En outre, à la fin 2005 et début 2006, la Russie qui fournit 40% du gaz européen a rencontré des difficultés de livraison. Une fois le problème résolu en février, les prix à nouveau ont baissés.
Gas prices at Zeebrugge, 2005-2006: one month,
one year ahead Perspectives sur les marchés du gaz: Traditionnellement, les prix chutent au printemps. S’il n’y a pas de vagues de froid au Royaume-Uni ou en Russie (le plus grand consommateur et exportateur), la tendance à la baisse devrait être confirmée.
Electricité Évolution des marchés de l’électricité: Depuis l’été 2005, la volatilité accrue sur les marchés de pétrole et du gaz a tiré à la hausse tous les contrats. La plupart des contrats d’électricité sont basées sur le prix du Brent, et augmentent donc avec lui. Perspectives sur les marchés de l’électricité: On s’attend à ce que des prix conservent ces niveaux, selon la volatilité du Brent et les prix du gaz Belgian electricity prices 2005-2006: one month ahead, one year ahead
Carbone Évolution des marchés de carbone: Le marché a officiellement commencé le 1er janvier 2005. En raison du manque de liquidité et de l’entrée de nouveaux participants (beaucoup d’entreprises ont obtenu les certificats gratuitement du gouvernement), les prix les premiers mois ne sont pas significatifs. Une période de sécheresse dans le sud de l’Europe pendant l’été 2005 et les prix croissants du gaz depuis l’automne, ont contribué à une augmentation de plus de 300%. Les prix sont très dépendants de la différence entre les cours du charbon et du gaz et très sensibles à tout changement des règlements communautaires (EU) en la matière, qui sont toujours en cours de développement.
Carbon prices March 2005-February 2006 for Q2 2006
Perspectives sur des marchés du carbone: Les prix sont principalement déterminés par le prix du gaz au Royaume-Uni et le prix de l’électricité en Allemagne, qui utilise majoritairement le charbon pour la produire. Tout changement législatif au niveau européen (EU) est en outre susceptible d’accroître la volatilité du marché.
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TRENDS | MARKET
Market focus La libéralisation du marché est-elle la raison d’une tendance à la hausse des prix de l’électricité partout en Europe? Les prix de l’électricité ont augmenté dans toute l’Europe sur ces 14 derniers mois. Entre janvier 2005 et février 2006, ils ont ainsi pratiquement doublé.
Spot prices for Brent oil, February 2006
Prices at Zeebrugge, February 2006: one month, one year ahead
Belgian Electricity prices Jan-February 2006: March 06 Call-07, Call-08
Le principal facteur qui influence les prix de l’électricité est le cours du Brent, qui a lui aussi plus que doublé sur la même période, passant de 30 $/baril à 60-65 $/baril. Le Brent serait donc la cause de la hausse des prix. À voir! Le pétrole contribue de manière marginale à la production de l’électricité dans les 4 pays d’intérêts. Hormis aux Pays-bas, où la production d’électricité est basée presque à 100% sur le gaz naturel (dont le prix est directement lié à celui du pétrole), la Belgique produit 60% de son électricité par le nucléaire, la France 85% et l’Allemagne 35% (le solde étant produit principalement au départ du charbon dont le prix est resté constant autour des 60 $/tonne). Les prix du carburant nucléaire ont certes doublé (l’U308 est passé de 21 à 38 $), mais celui-ci n’entraîne qu’un accroissement des coûts de production de maximum 3 à 4% (!): dans une centrale nucléaire, les coûts viennent essentiellement de l’investissement initial, de l’entretien et de la gestion des déchets nucléaires. Or, on assiste à une convergence des prix de l’électricité (voir le graphique en bas), mais à la hausse: les prix français ont rejoint ceux du marché belge et se reflètent maintenant l’un l’autre.
Electricity prices in Europe, 2005-2006: Belgium, The Netherlands, France, Germany
Que faut-il retenir de tout cela? Que les managers financiers ne peuvent plus regarder leur facture Electricity prices in Europe, February 2006: énergétique, en particuBelgium, The Netherlands, France, Germany lier l’électricité, comme un coût fixe. Les risques énergétiques doivent être aujourd’hui gérés de façon dynamique, comme le sont les risques de change depuis très longtemps. Malheureusement, une telle tâche est beaucoup plus compliquée et ne peut être prise en charge par une banque. Comment faire alors? A court terme, il est crucial de décider quel(s) contrat(s) d’électricité acheter et quand les acheter. A moyen terme, l’entreprise a tout intérêt à adopter une stratégie d’achat et d’approvisionnement qui peut être définie en 6 points: 1) définir un profil de risque; 2) fixer les returns escomptés en fonction du profil de risque; 3) établir une limite de risque et les procédures qui l’accompagne; 4) gérer activement son portefeuille énergétique; 5) intégrer le back-office et le contrôle des risques; 6) faire évoluer son portfolio. Sur le long terme, changer la façon de produire de l’électricité (par exemple, passer du gaz pétrolier au gaz naturel) pourra s’avérer nécessaire.
Carbon prices February 2006 for Q2 2006
Ces pages indicateurs et leurs commentaires ont été réalisés avec le concours de GfE Energy Management.
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MARKET | FOCUS
Achat & gestion d’énergie
Un métier qui se développe et se complexifie Quelques décennies de monopole absolu ont eu tendance à nous le faire oublier: le prix de l’énergie ça se négocie comme n’importe quelle marchandise. Sauf que c’est devenu un métier en soi, qui s’est développé avec la libéralisation: consultant en achat et gestion d’énergie.
A force d’entendre que ce sont les coûts de personnel qui plombent les finances d’une entreprise, les patrons ont longtemps eu tendance à oublier qu’ils peuvent réaliser de substantielles économies sur d’autres postes, notamment sur les prix des énergies, essentiellement le gaz et l’électricité. La maîtrise des coûts énergétiques est un élément de compétitivité. Hausse des prix L’objectif de toute libéralisation d’un marché, au sens de mise en concurrence réelle de différents opérateurs,
est de faire baisser les prix du produit ou du service. Avec l’énergie, le moins que l’on puisse écrire est que le but n’est pas atteint. Au début, certains ont pu profiter des conditions exceptionnelles - mais temporaires que les nouveaux fournisseurs ont dû concéder pour se faire une place sur le marché belge. Puis, pour des raisons conjoncturelles et structurelles, en un peu plus d’un an, les prix de l’électricité ont sensiblement augmenté, tandis que ceux du gaz restaient plus stables (voir notre rubrique Indicateurs). Chaque acteur a pris sa marge béné-
ficiaire, la sécheresse a diminué le rendement de la production hydroélectrique, les pouvoirs politiques ne disent pas clairement s’ils vont continuer sur la voie de l’abandon des centrales nucléaires… Bref, beaucoup de facteurs ont concouru à malmener le marché de l’électricité, et rien ne permet de penser qu’il en sera autrement à l’avenir. Quant au gaz, bien des patrons s’inquiètent à présent des effets que la fusion SuezGaz de France pourra entraîner sur les prix dans les mois à venir. Raison de plus pour négocier fermement, non seulement le prix de l’électricité et du gaz, mais aussi les services annexes proposés par les opérateurs. Marché financier Comment s’y retrouver sur ce nouveau marché se sont demandé la plupart des clients professionnels “éligibles”, lorsqu’ils ont reçu la lettre les informant que dorénavant ils pouvaient choisir entre plusieurs fournisseurs? En comparant les offres de prix? C’est une vision à court terme. Dans un premier temps, la plupart des entreprises sont d’ailleurs restées chez leur fournisseur par défaut, découragées par la complexité des tarifs qui leurs étaient promis. Le marché de l’énergie étant devenu un marché essentiellement financier, on peut acheter aujourd’hui de l’électricité qui ne sera fournie que dans deux ans pour profiter d’une occasion ou anticiper ses besoins. Bref, il faut disposer de compétences pointues pour savoir acheter au bon moment chez le bon fournisseur. Des entreprises s’en sont fait une spécialité, même le fournisseur historique Electrabel a développé une activité de trading pour proposer à ses clients de l’énergie aux meilleurs prix. Un marché financier étant par définition volatile et instable, un gros consommateur a tout intérêt à relativiser les risques en se faisant livrer de l’énergie par plusieurs opérateurs et en achetant à différents moments, selon différents critères de couverture et de sécurité d’approvisionnement.
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FOCUS | MARKET Profil de consommation Le coût de l’énergie se compose du prix du produit (électricité ou gaz), du prix du transport, du prix de la distribution et des taxes régionales et fédérales. Seul le premier de ces quatre postes est complètement libéralisé et par conséquent négociable, soit de 30 à 40 % du prix total. Le prix final payé par le consommateur dans un marché libéralisé est conditionné par différents paramètres. Il y a le volume, bien sûr, le profil (heures creuse/heures pleines, régularité des prélèvements, pics de consommation par quart d’heure…), mais aussi le moment de l’achat et la localisation. Un client situé à Anvers ne paie pas le même prix qu’un autre établi à Liège. Négocier le prix n’a constitué qu’un premier pas. Les consultants en énergie proposent de passer au peigne fin chaque facture pour vérifier si les termes du contrat sont respectés, si le coût du transport est correctement répercuté, si les taxes sont calculées correctement… Les erreurs ne sont pas rares. Audit énergétique Une bonne négociation commence par une analyse précise de la consomma-
tion de l’entreprise, afin de mettre le doigt sur tous les facteurs qui font monter la facture et de négocier le contrat de fourniture en conséquence. Obtenir un bon prix révèle la capacité
Energy pooling
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du service achats ou du consultant à négocier habilement. Il ne faut pas pour autant en oublier que le meilleur prix, c’est celui qu’on ne paie pas en économisant l’énergie. p Didier Seghin
L’union fait la force d’achat
L’un des arguments les plus efficaces pour négocier un prix avantageux consiste à jouer sur le volume. Plus on achète, plus la réduction est importante. Voilà qui handicape les PME qui ne jouent pas dans la catégorie supérieure. D’où l’idée de constituer des groupements d’achat réunissant plusieurs PME et PMI, de plusieurs secteurs d’activité, qui se présentent en front uni face aux fournisseurs. La Chambre de Commerce et d’Industrie de Liège et de Verviers en Wallonie fut la première à susciter la création d’un pareil groupement d’achat et affirme avoir obtenu des économies de 7,8 % pour l’électricité et de 10 % pour le gaz en faveur des entreprises de la région qui s’y sont ralliées. Le choix de l’expert mandaté pour négocier s’est porté sur une société de Thimister: Siemat Energy. Le système n’est rentable qu’à partir d’un seuil de consommation - qui en l’occurrence avait été fixé à 150 MWh/an pour l’électricité et 600 Mwh/an pour le gaz - suffisant pour amortir le coût des services de l’expert. Au terme de la négociation, chaque entreprise signe un contrat individuel avec le fournisseur et bénéficie d’une part de la ristourne proportionnelle à son contrat. Autre avantage, le patron d’une PME n’a pas toujours ni l’envie ni le temps de s’occuper de ce genre de négociation peut se reposer sur un expert mandaté qui, en tant qu’interlocuteur unique, est capable de prendre des décisions d’achat d’énergie rapidement.
(chargé de mission Energy Pooling) “L’originalité du concept “Energy Pooling” est de viser une diminution des coûts énergétiques pour les entreprises en agissant simultanément sur le prix de la fourniture et la consommation d’énergie. Le projet, initié à la CCI de Liège - Verviers, est maintenant étendu à l’ensemble des Chambres de Commerce wallonnes.”
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MANAGEMENT | ENERGY MONITORING
Gestion des énergies
Passez à la vitesse supérieure! Il n’y a pas si longtemps, une entreprise comme Belgacom tenait encore sa comptabilité énergétique sur un simple tableur Excel. Avec une facture énergie avoisinant les 25 millions € par an, cela peut paraître futile. Pas de haro sur le baudet pour autant. Bien des entreprises et organisations en sont encore à ce stade, ou n’y sont pas tout court.
Vous voulez réduire votre facture énergétique vite
Mesurer pour optimiser De fait, rares sont les entreprises qui ont mis en place une gestion globale et automatisée des énergies. Pourtant, la facture énergétique peut être réduite de 5 à 15% simplement en tenant une comptabilité des énergies et fluides. La surveillance des consommations réelles, et en même temps la définition des niveaux d’utilisation, sont en effet les clefs pour abaisser les coûts. Savoir où, quand, comment et combien d’énergie est consommée permet d’agir pour optimiser. D’autre part, la libéralisation du marché a ajouté une nouvelle dimension: pour négocier le meilleur prix avec un fournisseur d’énergie, vous devez connaître et maîtriser votre profil de consommation. Une maîtrise qui nécessite des données précises et récurrentes. Mais aussi de pouvoir agir en temps réel sur les baisses et hausses de consommation. Les EMS, solutions de gestion des énergies et fluides répondent à ce double besoin. Et il existe maintenant des offres économiques et évolutives, adaptées au
rentables. Focus sur les enjeux et les acteurs du
et bien? Alors, remisez votre tableur et passez aux EMS (Energy Management Systems). Ces solutions de gestion des énergies sont aujourd’hui aussi abordables qu’efficaces. Et surtout, rapidement
marché. budget des entreprises même les plus modestes et qui seront de surcroît très vite amorties par les économies réalisées. Energy Management Systems Schématiquement, un EMS fait appel à des appareillages numériques d’acquisition des comptages (un compteur divisionnaire intelligent par exemple) présents ou installés pour l’occasion sur les sites de consommation, dont les données sont transmises à un logiciel chargé de les traiter. Selon le niveau d’équipement ou d’automatisation d’un site, ce type de solution peut se nourrir des informations présentes dans les superviseurs ou la GTC (Gestion Technique Centralisée). Dans le cas contraire, le système est capable de récupérer directement les informations des compteurs ou sous comp-
À retenir v La mise en place d’un EMS (Energy Management System) permet d’atteindre entre 5 et 15% d’économies. v Le choix d’une solution dépend de plusieurs critères: gestion mono ou multiénergies/fluides, mono ou multi-sites, à vocation tertiaire ou industrielle? Mais aussi de votre niveau d’expertise interne. L’option location/service peut s’avérer plus appropriée. v Des subsides à concurrence de 50% sont octroyés par les trois régions pour la mise en place de tels outils (comptabilité énergétique). Deux conditions: satisfaire à un cahier des charges et recourir à un EMS (le seul fait de compiler des données de consommation d’énergie ne constitue pas en-soi une comptabilité énergétique subsidiable).
teurs par télémétrie. Le déploiement de systèmes d’acquisition autonome permet également de récupérer les comptages, les mesures (températures, débits, etc.) et les états de fonctionnement des machines (marche/arrêt), y compris sur des sites isolés. On obtient alors une base de données dynamique qui sera exploitée pour établir statistiques, rapports et bilans nécessaires aux prises de décisions et actions correctives. Pour cela, les systèmes de gestion disposent de fonctions d’analyses spécifiques, comprenant la gestion des contrats et des factures, la visualisation des comptages, sous forme de courbe, moyenne glissante, etc. Les analyses croisées et comparatives, le calcul des ratios de consommation par rapport aux facteurs d’influence (surface, volume, nombre d’employés, d’usagers, quantités produites, etc.) en font partie. Des rapports réguliers sont disponibles via des portails Web permettant une distribution sélective des informations. Des alertes sur dérives sont diffusables par email, par messagerie vocale ou par sms. Des vues d’analyses peuvent être préconfigurées ou crées en ligne pour une analyse ponctuelle. Bref, les fonctions sont nombreuses. Le propos n’est pas d’en dresser une liste exhaustive, mais de souligner l’importance de l’outil pour les responsables chargés d’optimiser les consommations ou les experts appelés à conseiller l’entreprise.
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ENERGY MONITORING | MANAGEMENT
© Aldo Laufer
Acheter ou louer un système de gestion des énergies? “Tout va dépendre de vos ressources internes”, explique Tanguy Detroz de Dapesco. Si vous avez du mal à cerner les possibilités d’optimiser vos achats d’énergies, de maîtriser vos consommations ou de les réduire, il est préférable d’opter pour l’offre locative. La plupart des acteurs sur le marché proposent en effet une formule de service sous forme d’abonnement mensuel. Elles permettent de bénéficier à un prix attractif d’un système de gestion des énergies et des services qui l’accompagnent. Dans ce cas, le prestataire héberge le système sur un portail Web sécurisé et s’occupe de tout: de la collecte des comptages et sous comptages d’un site ou d’un groupe de sites, de l’analyse par des experts chevronnés des données de chaque point de comptage, de l’édition des rapports détaillés accompagnés de conseils d’optimisation. L’avantage: vous maîtrisez le coût et votre contrat est limité dans le temps avec la possibilité de le résilier. “Cette option correspond à l’attente de nombreux clients, qui n’ont pas les compétences et ressources nécessaires à la mise en œuvre d’un plan de gestion des énergies. Elle offre aussi l’avantage de ne pas nécessiter d’investissement lourd et n’entraîne aucun coût de maintenance”, explique Tanguy Detroz. En revanche, vous pouvez opter pour l’achat si vous disposez d’installations déjà numérisées et des compétences appropriées. Vous maîtriserez alors votre système tout en gardant la possibilité de faire appel à des expertises externes ponctuelles.
Les gains attendus lité de l’énergie (notamment les harmoniCar le but est bien là: réaliser des gains ques, particulièrement les sous-tensions) (directs et indirects) et procéder à une afin d’améliorer l’efficience et la fiabilité gestion analytique des consommations de l’équipement à l’échelle de l’usine”, (refacturation, répartition par centre de explique Jan Van de Bergh, Energy Macoûts). Les gisements d’économies sont nager chez Inbev. Résultat? En optimisant de différentes ses processus, “En deux ans, natures: dimenle brasseur a sionner corDelhaize Le Lion a réduit réduit de 7% en rectement les trois ans l’énerde 6% le volume de installations en gie nécessaire fonction du pro- ses consommations (KWh) à la production fil de consom- grâce à un monitoring actif d’un hectolitre mation, optimibière. Autre de ses points de vente.” de ser les contrats exemple: le de fourniture, la production des fluides ou groupe Delhaize. Entre 1996 et 2003, la leur consommation, améliorer l’efficacité croissance des consommations énergétiénergétique des installations, centraliser ques (kWh) variait à la hausse de 3 à 5% la gestion des énergies, etc. L’intérêt d’un par an. En 2004, elles se sont stabilisées EMS est de pouvoir identifier et quantifier au niveau de 2003. Et en 2005, elles ont ces gisements. Et suivre ensuite la mise été réduites de 3%. Une baisse de pratien oeuvre des actions correctrices. Et les quement 6% en trois ans, alors même que résultats paient! Pour sa brasserie de Loule parc de supermarchés en activité s’est vain, Inbev Belgium a choisi le système ION accru sur la même période. À l’origine de du leader mondial Power Measurement. ce résultat: l’implémentation de la solution “Grâce au réseau ION, nous pouvons EMIS de Dapesco. comparer les coûts, surveiller les dépenses par division et vérifier la facturation de Les acteurs du marché? nos fournisseurs d’énergie. Nous pouvons Plusieurs systèmes et formules coexistent. créer des profils de charge pour chaque Dans le bâtiment, la plupart des grands acteurs de l’automatisation proposent division afin de comparer l’utilisation d’un des applicatifs propres. Ils se nomment mois à l’autre et gérer la consommation EMC (Energy Monitoring & Controlling) d’énergie afin de contrôler la demande. chez Siemens, Energy Manager chez Parallèlement, le réseau contrôle la qua-
Honeywell, Power Logic chez Schneider et depuis peu ION suite au rachat l’an dernier de Power Measurement. Ils sont interfaçables avec la GTC et disponibles pour certains en version locative ASP (voir notre encadré). Des acteurs locaux et spécialisés sont également actifs sur ce marché. À commencer par l’entreprise courtraisienne Energy ICT qui, avec son offre EIS, est sans doute la plus avancée dans ce domaine. Plus récente sur le marché, l’entreprise louvaniste Dapesco connaît également un succès notable avec son offre EMIS orientée multi-sites et des clients prestigieux comme Delhaize ou le Groupe Accor. Pour le secteur industriel, on trouve également EPS Coach d’Econotec & Knowlt, dont la Région Wallonne a acquit les droits pour le mettre à disposition des industriels locaux. D’autres acteurs sont enfin présents sur ce marché, comme les prestataires multi-techniques et multiservices. Mentionnons Axima Services, actionnaire à part égale avec le groupe TPF dans ABES Engineering. Ce dernier, spécialiste en télémétrie énergétique utilise le logiciel d’ICT Energy et fournit une offre de service complète, comprenant installation, suivi, expertise et serveur sécurisé. L’entreprise compte actuellement une centaine de clients permanents. p Jean-François Marchand
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MANAGEMENT | PROCESS
Régulation des pompes, ventilateurs ou compresseurs
Pensez VEV et gagnez en moyenne 25% de rendement Pour réguler vos pompes, ventilateurs ou compresseurs, faites le bon choix: oubliez les vannes de régulation et les lignes de recirculation, pensez VEV (Variation Electronique de Vitesse), une solution efficace et éprouvée qui vous permettra de réduire votre consommation électrique de façon notable avec des retours sur investissement souvent inférieurs à deux ans. © Fabricom GTI 2006
À retenir De technologies différentes en fonction des types de moteurs électriques auxquels ils sont associés, les variateurs électroniques de vitesse (VEV) permettent de contrôler et de piloter ces moteurs en vitesse ou en couple, quelle que soit la charge. Le logiciel Sinasave de Siemens vous permet d’évaluer en quelques clics le potentiel d’économie ainsi que le retour sur investissement qu’offre la variation de vitesse dans l’industrie du process (voir notre article en page 42). Ils permettent, en plus d’autres avantages, des gains énergétiques importants et sont très souples d’utilisation.
“Etes-vous du genre à freiner tout en gardant l’accélérateur à fond?”Sous cette boutade de Pierre Fabeck, Commercial Manager chez Fabricom GTI se cache une réalité: dans l’industrie, la plupart des installations de transfert de fluide nécessitant un ajustement du débit sont encore régulées suivant le principe du vannage, par des systèmes hydrauliques ou électromécaniques générant une perte de pression ajustable, alors que les machines qui les alimentent (pompes, ventilateurs, compresseurs) sont entraînées par des moteurs électriques qui tournent à vitesse constante et produisent un excès de débit ou de pression par rapport à ce qui est réellement nécessaire. Autrement dit, on vanne pour réduire le débit tout en gardant le moteur à pleine vitesse. Il faut garder à l’esprit que toute perte de pression dans un circuit hydraulique où circule un fluide génère une dissipation de puissance proportionnelle au produit du débit par la chute de pression. On imagine aisément le gaspillage d’énergie électrique que cela engendre. Or de 15 à 20% de la puissance électrique consommée dans l’industrie seraient imputables aux
machines tournantes (compresseurs, pompes, soufflantes, ventilateurs, etc). L’optimisation de ce poste mérite donc qu’on s’y attarde. Variation électronique de la vitesse Ce gaspillage peut être évité en alimentant le moteur par un variateur électronique de vitesse (VEV) qui permet d’ajuster à tout moment sa vitesse
en fonction du point de fonctionnement souhaité (débit-pression). La puissance requise pour entraîner une pompe ou un ventilateur étant proportionnelle au cube (puissance 3) de la vitesse, toute réduction de celle-ci se traduit de facto par une baisse importante de la consommation électrique. Ainsi une réduction de 20% de la vitesse de fonctionnement permet de réduire de
80% de gains sur une ligne de refroidissement Dans une usine de production de tubes PVC (Kabelwerk Eupen), un système de pompes et détendeur alimente une ligne de refroidissement des tubes après moulage de ceux-ci dans une extrudeuse. La consommation de l’installation avoisine les 422.000 kWh/an. La fluctuation considérable de la demande en débit d’eau de refroidissement permet d’envisager d’importantes économies d’énergie. La régulation du refroidissement est en effet assurée par une vanne trois voies permettant d’adapter aux besoins le débit d’arrivée d’eau froide. Le détendeur est également responsable de pertes importantes. L’adaptation du débit des pompes via l’utilisation de variateurs de fréquence permet de supprimer ces deux éléments énergivores. L’audit mené montre que la puissance des pompes peut également être adaptée à la baisse. Suivant la variation du profil de charge et les courbes caractéristiques des nouvelles pompes proposées, un gain de l’ordre de 350.000 kWh/an est réalisable. Soit plus de 80 % d’économie pour un investissement total présentant un temps de retour d’à peine plus d’un an! Même si une partie des économies réalisées sont dues au redimensionnement des pompes, la régulation de celles-ci par l’adaptation de leurs vitesses de fonctionnement permet des économies d’énergie justifiant à elles seules l’investissement. (Audit énergétique réalisé par Denorme Energy System, Source: Le Réactif)
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Varier la frÊquence fait varier la vitesse En pratique, le VEV fait varier la frÊquence de l’Ênergie Êlectrique fournie à un moteur à courant alternatif. La vitesse du moteur Êtant liÊe à la frÊquence de l’Ênergie Êlectrique fournie, la variation de frÊquence se traduit directement en une variation proportionnelle de la vitesse du moteur. Le VEV permet donc de contrôler avec prÊcision la puissance fournie à un procÊdÊ et remplace les rÊgulations mÊcaniques ou hydrauliques qui sont normalement utilisÊs pour dissiper les surplus d’Ênergie. Équiper une pompe, un ventilateur, un compresseur de ce dispositif est donc une mÊthode idÊale pour modifier les caractÊristiques dÊbit-pression
[ L’avis de l’expert ] Les gains peuvent atteindre jusqu’à 50% par machine. “La vitesse variable est, avec l’optimisation de l’Êclairage et la cogĂŠnĂŠration (production combinĂŠe de chaleur et d’ÊlectricitĂŠ), l’un des domaines oĂš se situent les gains d’Ênergie potentiels les plus importants du secteur industrielâ€?, afďŹ rme Pierre Fabeck, Commercial Manager BU Industry de Fabricom GTI. Depuis peu, cette ďŹ liale du Groupe Suez a dĂŠveloppĂŠ une offre spĂŠciďŹ que pour le secteur industriel permettant notamment de rĂŠduire de manière signiďŹ cative l’Ênergie consommĂŠe par les machines tournantes, en particulier par l’expertise dĂŠveloppĂŠe en matière d’entraĂŽnements Ă vitesse variable. “Une maintenance intĂŠgrĂŠe associĂŠe Ă l’introduction de la vitesse variable Š Fabricom GTI 2006 permet d’atteindre jusqu’à 50% d’Êconomies sur le coĂťt total d’exploitation de certaines marchinesâ€?, avance Pierre Fabeck. “Lorsque l’on sait que le parc machines consomme en moyenne entre 10 Ă 20% de l’ÊlectricitĂŠ totale des sites, l’on prend conscience du potentiel que reprĂŠsente ce marchĂŠâ€?. Pierre Fabeck, Commercial Manager BU Industry de Fabricom GTI
Se faire conseiller Reste que ce n’est pas si simple. Les difficultÊs rencontrÊes pour adapter un VEV à une machine existante montrent que l’opÊration nÊcessite une bonne dose d’expertise. Les moteurs et les systèmes d’entraÎnement à vitesse variable doivent être compatibles. Et les process de rÊgulation adaptÊs. Une Êvaluation dÊtaillÊe du type de charge entraÎnÊe (profil de charge dans le temps) et des besoins rÊels de puissance par un spÊcialiste du procÊdÊ entraÎnÊ (pompage, ventilation, etc.) est Êgalement indispensable. Les moteurs installÊs à l’origine sont en effet souvent surdimensionnÊs. De plus, si le procÊdÊ a ÊvoluÊ, il est possible que la puissance requise ait diminuÊ. Autant d’ÊlÊments à faire entrer en ligne de compte, d’autant que les coÝts de mise en oeuvre peuvent varier considÊrablement d’un cas à l’autre. p Alfons Vanbergen
Les ďŹ gures ci-dessous montrent les ĂŠconomies d’Ênergie qu’il est possible de rĂŠaliser en passant d’un rĂŠglage mĂŠcanique du dĂŠbit Ă un rĂŠglage ĂŠlectronique par variation de la vitesse. La ďŹ gure du bas prend en compte les pertes de charge et les frictions qu’il faut vaincre et qui rĂŠduisent l’efďŹ cacitĂŠ ĂŠnergĂŠtique totale.
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tout en conservant un bon rendement dans la quasi-totalitÊ de la plage de fonctionnement de la machine entraÎnÊe, les performances des machines ÊquipÊes de variateurs permettant en effet de s’adapter de manière optimale aux conditions d’exploitation imposÊes par le process. C’est d’ailleurs souvent l’objectif principal recherchÊ par les industriels qui voient là un moyen pour fiabiliser le contrôle du process et diminuer le nombre de pannes (moins de maintenance sur les organes mÊcaniques). De fait, les systèmes d’entraÎnement à vitesse variable peuvent accroÎtre la productivitÊ, amÊliorer la qualitÊ du produit et le contrôle du processus, tout en rÊduisant l’entretien et le temps d’indisponibilitÊ
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49% la puissance consommÊe. Bref, les gains peuvent être considÊrables (voir tableaux). Les pompes centrifuges, les ventilateurs et les soufflantes entraÎnÊs par un moteur Êlectrique sont les exemples les plus courants d’Êconomies possibles. La plupart de ces machines fonctionnent pendant des pÊriodes prolongÊes à une charge rÊduite par rapport à leur point de fonctionnement nominal, à un dÊbit restreint ou rÊduit par Êtranglement. Les Êconomies rÊalisables sont simples à calculer, mais demandent une bonne connaissance du procÊdÊ visÊ et des profils d’utilisation actuelle et projetÊe, c’est-à -dire le nombre d’heures d’opÊration et les diffÊrents degrÊs de charge du moteur concernÊ. Selon les spÊcialistes, le gain se situe entre 10 et 50% de la consommation d’ÊlectricitÊ, avec une valeur moyenne estimÊe à 25%. Ce qui est loin d’être nÊgligeable. Outre l’Êconomie d’Ênergie obtenue par la suppression des pertes dues aux organes de vannage et d’Êtranglement, l’utilisation de la vitesse variable permet Êgalement de mieux sÊlectionner les machines, avec un point de fonctionnement proche de leur point de rendement maximum (Best Efficiency Point). Les machines fonctionnent ainsi avec un meilleur rendement intrinsèque, ce qui permet de dire qu’avec la VEV, on gagne deux fois! Si l’on considère Êgalement les autres gains potentiels comme la rÊduction des coÝts de maintenance, l’accroissement de la durÊe de vie des moteurs, l’optimisation des contrats de fourniture d’Ênergie ou l’amÊlioration de la qualitÊ de la rÊgulation, les temps de retour sur investissement sont très souvent infÊrieurs à 2 ou 3 ans.
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Construire et rénover à l’énergie
© photo M. Thonon, avec l’autorisation de l’architecte s.a. Berlaymont 2000
Quelle rentabilité pour
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vos investissements URE? Construire un nouveau bâtiment 30% plus performant sur le plan énergétique coûte moins cher et est plus rentable qu’une solution classique actuellement en vigueur. Le même taux de performance énergétique peut être atteint pour la rénovation d’un bâtiment existant moyennant des investissements supplémentaires relativement faibles. C’est ce qui ressort d’une vaste étude technico-économique menée par la KUL et le bureau d’études 3E pour le compte de l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement (IBGE). À l’heure de l’entrée en vigueur de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments, cette étude éclaire d’un œil nouveau et fouillé tout le potentiel à s’engager dans la voie de la performance. Une mine d’enseignements pour tous ceux qui sont appelés à construire ou à rénover leurs bâtiments en Région Bruxelloise comme ailleurs. Et satisfaire aux exigences des nouvelles normes imposées par la directive. En Europe, nous consommons 40% de l’énergie dont nous avons besoin dans les bâtiments: plus que pour l’industrie ou pour les transports. C’est beaucoup. C’est trop! Un grand potentiel d’économies d’énergie existe dans ce secteur, souvent pour un faible coût. En effet, les progrès technologiques couplés à des mesures relativement simples permettraient de réaliser jusqu’à 20% d’économie d’énergie pour l’ensemble de l’Union Européenne. Ce constat a conduit à l’élaboration de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments en application depuis le 1er janvier de cette année.
De nouvelles normes La pièce maîtresse de cette directive est l’instauration de nouvelles normes d’exigence en matière de performance énergétique des bâtiments. Toute nouvelle construction devra dorénavant satisfaire à un degré de performance minimum. Quant aux rénovations de bâtiments de plus de 1000m2, elles devront faire l’objet de travaux globaux d’économies d’énergie. Ces normes viennent renforcer ou remplacer les réglementations techniques déjà existantes en matière d’isolation thermique. À ceci près qu’elles ont une portée plus globale. En effet, elles prennent
en compte non seulement l’isolation thermique du bâtiment, mais aussi l’ensemble des autres paramètres liés à leur consommation énergétique et à leur climat intérieur: qualité de l’implantation, performance du système de ventilation, rendement des installations, recours à des sources d’énergie renouvelable, etc. Rappelons que deux autres obligations sont également prévues: la délivrance d’un certificat de performance énergétique pour toute cession ou location d’un bâtiment (dès juillet 2006, pour les cessions, 2007 pour ceux mis en location) ainsi que l’inspection régulière des chaudières et systèmes de climatisation. Un niveau E à respecter En Belgique, les Régions, compétentes en matière d’énergie, doivent donc traduire les exigences de la directive dans leur législation. À ce jour, seule la Flandre a transposé celles-ci dans son droit régional. Le nouveau décret flamand sur la performance énergétique des bâtiments et le climat intérieur du 7 mai 2004, complété par l’arrêté du Gouvernement flamand du 11 mars 2005, crée le cadre légal pour la mise en œuvre de la directive. Ces deux textes renforcent les exigences en termes d’isolation thermique et imposent l’utilisation d’un nouveau paramètre de performance énergétique: le niveau E. Celui-ci tient compte du degré d’isolation, des gains solaires ou internes et de la performance des installations (chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation, refroidissement, éclairage, …). En Wallonie et Région Bruxelles-Capitale, la transposition de la directive se met également en place. À l’instar de la Région flamande, il faut s’attendre à un renforcement des exigences en matière d’isolation thermique ainsi qu’à l’instauration d’un niveau minimal de performance énergétique (niveau E).
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Les priorités selon l’étude IBGE Par ordre croissant \ \ \ Éclairage / / / Faites installer un éclairage de haut niveau (armatures, lampes et ballasts à haut rendement) couplé à une commande en fonction de la lumière du jour et à des détecteurs de présence. La consommation de l’éclairage (et d’autres appareils électriques dans le bâtiment) est souvent comptée deux fois, car les gains calorifiques doivent être refroidis en été.
\ \ \ Isolation / / / Prévoyez un niveau d’isolation suffisamment bas et choisissez le vitrage adéquat. Un vitrage superisolant et réfléchissant le soleil est souvent l’unique bon choix. Dans le cas des nouvelles constructions, il convient de tendre vers un degré d’isolation de K30 à K40, pour la rénovation, les valeurs optimales sont 10 à 20 points plus élevées.
©
\ \ \ Chauffage / / / Une bonne étanchéité à l’air et une chaudière performante, avec des pompes à commande fréquentielle et une régulation de la température via une courbe de chauffe. La cogénération peut être envisagée si le client utilise lui-même l’électricité produite, mais cette solution n’est défendable d’un point de vue environnemental que si la cogénération est de qualité.
L’outil pour évaluer les investissements Construire et rénover devra donc dorénavant inclure la dimension énergétique globale du bâtiment. La question qui se pose à présent à tout maître d’œuvre, c’est quel type d’investissement consacrer pour atteindre les niveaux d’exigence requis. Quels sont les meilleures options, leur coût, leur rentabilité et temps de retour? L’instrument qui faisait défaut pour évaluer cela est à présent disponible. Et il est remarquable. En effet, à la demande de la Région BruxellesCapitale et de l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement, la KUL et le bureau d’études 3E ont réalisé une
\ \ \ Ventilation / / / En cas de placement d’une ventilation mécanique (pulsion et extraction), il est préférable d’opter pour une récupération de chaleur à haut rendement et des ventilateurs à commande fréquentielle. Une ventilation ou une extraction naturelle bien réalisée permet toutefois souvent de se rapprocher de l’optimum économique.
vaste étude technico-économique dans laquelle des milliers de mesures d’économies d’énergie ont été analysées et simulées dans le secteur des bâtiments de service (bureaux, hôpitaux, écoles et magasins) en Région Bruxelloise. L’objectif: évaluer tant pour la construction neuve que pour la rénovation les combinaisons de mesures générant les meilleures économies d’énergie, aux meilleurs coûts/rentabilité, l’ordre dans lequel il est préférable de mettre les investissements en œuvre, l’ampleur de l’investissement total et le moment auquel cet investissement est récupéré.
Pour en savoir plus L’étude “Analyse technico-économique de la rentabilité des investissements dans des mesures d’économie d’énergie” (septembre 2005) a été réalisée par 3E et le département Physique de la construction de la KUL sur mandat d’Évelyne Huytebroeck, Ministre bruxelloise de l’Environnement, de l’Énergie et de la Politique de l’eau, et son administration, l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement. Vous retrouverez tous les renseignements souhaités sur cette étude en consultant le site Internet: www.ibgebim.be.
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De quelles mesures parle-t-on? Tout d’abord, les mesures liées à l’enveloppe du bâtiment, dirigées principalement vers des interventions d’isolation de la toiture, des façades, des sols et des fenêtres. Celles, ensuite, liées aux installations techniques, soit les différents systèmes de chauffage, de refroidissement, de production d’eau chaude sanitaire, de ventilation et de traitement de l’air, de cogénération et de production d’énergie au moyen de cellules photovoltaïques. Les chercheurs sont partis des techniques et des matériaux disponibles actuellement (ainsi que de leur prix coûtant). Sur base de critères économiques, énergétiques et écologiques, ils ont simulé des dizaines de milliers de combinaisons de mesures différentes. Et les ont appliquées à quatre situations réelles représentatives du parc immobilier de bureaux bruxellois: la construction d’un petit et d’un grand immeuble de bureaux, ainsi que la rénovation d’un petit et d’un grand immeuble de bureaux. Pour chaque
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et d’un hôpital, ainsi que pour la rénovation d’un magasin, d’une école et d’une maison de retraite
\ \ \ Refroidissement / / / Pour les bâtiments équipés d’un système de refroidissement, des pompes à chaleur réversibles constituent fréquemment une solution appropriée, pour laquelle les eaux souterraines seront de préférence utilisées comme source de chaleur.
\ \ \ Solaire / / / Les capteurs solaires, les cellules photovoltaïques et l’isolation plus poussée sont autant de mesures destinées à faire diminuer la consommation sous l’optimum économique. Sans mesures de soutien financier, le temps de retour de ces investissements excède souvent la durée d’usage du bâtiment.
bâtiment de référence, les combinaisons qui permettent de réaliser les plus grandes économies d’énergie ont ainsi été identifiées, en incluant également leur surcoût et leur rentabilité économique. Cette dernière a été mesurée en partant des indicateurs classiques: investissements supplémentaires, temps de retour dynamique sur investissement, valeur actualisée nette et taux de rentabilité interne. Trois scénarios (statu quo, croissance moyenne, croissance forte) simulant l’évolution des prix de l’énergie ont été utilisés pour réaliser les calculs (voir notre encadré). Il est à noter que ceux-ci ont été volontairement fixés de façon conservatrice. Enfin, pour être complet, signalons que si l’étude s’est penchée essentiellement sur les immeubles de bureaux (les plus gros consommateurs du secteur tertiaire), les autres catégories de bâtiments de service ont également été étudiées, de façon adaptée. Une analyse limitée a ainsi été effectuée pour la construction neuve d’un magasin, d’une école
Conclusions sans appel Les conclusions? Elles sont sans appel! L’étude démontre en effet que la consommation d’énergie dans un bâtiment de bureaux peut être diminuée de 30%, sans le moindre surcoût dans le cas de projets de nouvelle construction! Moyennant des investissements supplémentaires relativement faibles, le même taux de performance est facilement atteignable dans le cas d’une rénovation. Si l’on tient compte qu’en 2005, les prix de l’énergie ont déjà largement dépassé le scénario le plus pessimiste de cette étude (augmentation du prix de l’énergie de 3,2% et 4,3% par an), la rentabilité économique réelle est encore plus élevée! Il va sans dire que tout maître d’œuvre ou promoteur qui doit répondre aux exigences de la directive sur la performance énergétique a tout intérêt à analyser en détail les résultats de cette étude. Ses analyses sont en effet transposables à l’ensemble du parc d’immeubles de service en Région Bruxelles-Capitale et au-delà. En dépit du fait que chaque bâtiment ait ses propres caractéristiques, l’étude fait ressortir un nombre d’enseignements fondamentaux susceptibles de déterminer en grande partie la rentabilité économique d’un projet de construction ou de rénovation. Fixer ses objectifs et éviter les erreurs Enfin, l’étude présente un autre avantage: la possibilité de fixer le niveau de performances que l’on souhaite atteindre et en déduire les mesures les plus appropriées à mettre en œuvre, les surinvestissements requis et leur rentabilité. Dernier intérêt et non des moindres: la mise en perspective des mauvais choix en matière d’investissement énergétique. En effet, les simulations démontrent que certaines combinaisons d’investissements ont des temps de retour largement supérieurs à 100 ans et pour lesquelles les économies d’énergie sont inférieures aux meilleurs optimums. En clair, un choix erroné (ce qui n’est pas rare) peut avoir des conséquences catastrophiques sur la rentabilité économique du projet. Mieux vaut le savoir et s’en prémunir. p Alfons Vanbergen
QUEL INDICE POUR ÉVALUER LES INVESTISSEMENTS? Le temps de retour simple est peu significatif pour les investissements importants. L’hypothèse sous-jacente est que le prix de l’énergie augmente au même rythme que l’inflation. Il est préférable d’utiliser les coûts totaux actualisés ou le taux de rentabilité interne (TRI). Ils tiennent compte des scénarios d’augmentation des prix à l’énergie. Ce sont les indicateurs recommandés. Ci-dessous, quelques explications sur les différents indices utilisés dans l’étude IBGE. Temps de retour dynamique sur investissement (TRI): A un temps de retour simple, l’étude oppose le temps de retour dynamique: toutes les dépenses et les rentrées provenant d’économies sont recalculées en fonction du moment où intervient l’investissement. On utilise, pour ce faire, le “taux d’actualisation”. De façon simplifiée, on peut dire que celui-ci correspond au revenu net souhaité d’un capital investi (en %) Taux de rentabilité interne (IRR): l’IRR est le taux d’actualisation auquel l’investissement est tout juste rentable. Plus l’IRR est haut, plus l’investissement est rentable. Lorsque l’IRR d’un investissement dans des mesures d’économie d’énergie est plus élevé que le taux d’intérêt d’un placement à long terme, par exemple, alors il est plus rentable d’investir. Valeur actualisée nette (VAN): la VAN est la somme des investissements et des coûts de l’énergie pendant la période au cours de laquelle le bâtiment est utilisé. Dans l’étude, les chercheurs ont opté pour une période de 40 ans. Il s’agit de la durée moyenne entre deux adaptations radicales du bâtiment (ex.: nouvelle construction et rénovation). Le CTA (coût total actualisé) tient compte des réinvestissements, de l’inflation, des augmentations éventuelles du prix de l’énergie et de l’actualisation des dépenses futures. Coûts totaux actualisés (CTA) Le coût total actualisé (CTA) est un indice comparable à la VAN, mais qui est calculé sur base des coûts annuels totaux au lieu du montant de l’investissement supplémentaire et des économies. C’est l’indicateur le plus recommandé pour évaluer entre elles les différentes options d’investissements.
Scénario des prix de l’énergie Base: Scénario: Peu élevé: Moyen: Élevé:
prix de 2004 pétrole, gaz/électricité +0% +0% + 1,9 % + 2,1 % + 3,2 % + 4,3 %
v Tendances: augmentation du prix du composant énergétique par an. Le “composant énergétique” est le tarif applicable sans tenir compte des frais de raccordement et d’abonnement, des coûts de transport et de distribution, des taxes et des primes.
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Construction neuve
Une économie d'énergie de 30% est un objectif minimum Peut-on construire moins cher et plus économe sur le plan énergétique par rapport aux standards actuels? Oui, confirme l'étude de l'IBGE. Dans le cas d'immeubles de bureaux, le coût total actualisé le plus bas est atteint pour une combinaison d'investissements engendrant une économie énergétique de 30%. Prenez deux immeubles de référence: à droite, un petit immeuble de bureau (4 étages - 2000 m2) sans air conditionné, à gauche un grand immeuble (8 étages - 15.000 m2) équipé d'un conditionnement d'air. Ces deux bâtiments offrent un niveau d'isolation respectivement de K55 et K40, soit des normes tout à fait conformes aux exigences d'isolation actuelles imposées aux nouveaux bâti-
ments. A priori, rien à redire! Sur base de pareils projets, maîtres d'œuvre et architectes ont l'assurance de bâtir un ouvrage dont la performance énergétique est optimale. Rien n'est moins vrai! Faire mieux n'est pas difficile! À l'analyse des milliers de combinaisons de mesures architectoniques et techniques visant à économiser l'éner-
Les résultats de l’analyse pour les deux bâtiments de référence
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40%
60%
70%
1400 1300 1200 1100 1000 900 800 700 600
Surinvestissement [€/m2]
Référence (E103)
Référence (E123)
Bon éclairage (E95)
Chaudière à condensation (E81)
1700 1600 1500
Bon éclairage (E98)
Radiateurs à basses T° (E73)
Régulation de l'éclairage (E75)
Niveau d'isolatio K 42 ou PAC (E69)
Niveau d'isolation K 37 + rad basses T° (E61)
50%
Chaudière à condensation (E93)
20%
Rég de l'éclairage (E84)
40%
Rég par courbe de chauffe (E87)
60%
1900 1800
Niveau d'isolation K 30 (E80)
80%
PAC eau/eau (E67)
100%
Protections solaires ext. manuelles (E50) Ventilation avec récup de chaleur HR (E52)
120%
Niveau d'isolation K 29 + photovoltaïque (E49) Ventilation avec récup de chaleur HR (E51)
Coûts totaux actualisés
140%
Aquifère + plafonds froids (E61) Protections solaires ext fixes (E64)
160%
Photovoltaïque (E41)
Niveau d'isolation K 30 (E36)
180%
2000
PAC eau/eau (E38)
200%
500 400 300 200 100 0 -100
80%
90%
100%
110%
Consommation totale d'énergie primaire Bureau 2
Référence
Bureau 1
Bureau 2
Bureau 1
Les courbes de coûts totaux et des surinvestissements en fonction des mesures d’investissement cumulatives. Ces dernières sont reprises dans l’ordre exact et indiquent avec précision les investissements complémentaires et économies y afférentes. Ces résultats peuvent être généralisés au parc de bureaux bruxellois dans son intégralité. Néanmoins, pour chaque projet de construction, il faut toujours analyser les mesures les plus opportunes dans ce cas déterminé.
gie modélisées par la KUL et 3E, il ressort clairement de l'étude IBGE qu'une plage de gains énergétiques très large peut être réalisée dans les deux bâtiments de référence: jusqu'à 60% de réduction des consommations totales d'énergie primaire. Rien d'étonnant: on imagine aisément qu'une meilleure isolation et l'utilisation de technologies plus efficaces sur le plan énergétique permettent d'accroître les performances. Ce qui est moins évident, c'est que de nombreuses variantes de ces combinaisons plus performantes sur le plan énergétique conduisent aussi à un coût total actualisé nettement moins élevé comme le montre le graphique cicontre. En d'autres termes, le bâtiment consomme non seulement moins, mais coûte aussi moins cher à l'exploitation et ce malgré les surinvestissements nécessaires. Et de multiples choix d'investissements permettent d'y parvenir. Mieux: dans le cas du plus grand complexe de bureaux, plusieurs combinaisons de mesures garantissent à la fois une meilleure performance énergétique et un coût total actualisé moins élevé, le tout pour un investissement initial lui aussi moindre que les options classiques mises en œuvre. Bref, on peut faire mieux et moins cher tant à l'usage qu'à l'investissement initial. Priorité à l'éclairage et au chauffage L'éclairage et le chauffage sont les deux mesures clés pour réaliser un bâtiment neuf économe en énergie, tout en assurant une rentabilité économique élevée. Un éclairage plus efficace au plan énergétique avec détecteur de présence permet ainsi de réduire la consommation d'électricité de manière directe et indirecte (réduction du besoin d'air conditionné). Dans le grand immeuble, cette intervention permet de prévoir un plus petit système de conditionnement d'air, ce qui réduit ainsi l'investissement de construction final. Côté chauffage, pour
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Petit bureau sans air conditionné Le Coût Total Actualisé (CTA) minimum est réalisé pour une économie en énergie de +/- 30% par rapport à la référence. Il est réalisé avec un K37 et un E64, un vitrage réfléchissant, une protection solaire intérieure, une ventilation naturelle, une chaudière à condensation avec radiateurs (surdimensionnés) moyennant un réglage optimal et un éclairage économe en énergie avec détecteur de présences (et éventuellement régulation en fonction de la lumière du jour). L'investissement complémentaire pour ce CTA est d'environ 37 ¤ par m2 de superficie au sol chauffé. L'économie maximale est d'environ 60%.
un petit immeuble de bureaux, une chaudière (au gaz ou au mazout) à condensation couplée à des radiateurs (et combinée avec un thermostat avec horloge, à des vannes thermostatiques, à des circulateurs à variateur de fréquence et à un système de régulation du chauffage en fonction de la température extérieure) suffit amplement. Pour le grand complexe de bureaux, une chaudière (au gaz ou au mazout) à condensation couplée à des ventilo-convecteurs (pour le conditionnement d'air et le chauffage) sera le meilleur choix. Dans le cas du petit immeuble, une combinaison de ces deux mesures permet déjà de réaliser rapidement une économie d'énergie de 20%. Ces interventions s'assortissent certes d'un coût supplémentaire de 11 €/ m2 de surface de sol chauffée, mais cet investissement supplémentaire est déjà récupéré après cinq ans (voir encadré)! Dans le cas du grand complexe de bureaux, ces deux mesures engendrent une réduction d'énergie de 30% pour un investissement par m2 de surface de sol chauffée de 21 € moins élevé. Le propriétaire enregistre donc déjà un bénéfice avant même la mise en service de son immeuble! Aller au-delà Il est encore possible de faire mieux! En effet, le degré d'isolation de l'immeuble peut être amélioré de façon méthodique. Ainsi les bureaux de référence peuvent être équipés d'un vitrage non seulement réfléchissant mais aussi superisolant. C'est d'ailleurs souvent le meilleur choix énergétique, surtout lorsque le pourcentage de surface vitrée est très grand. Toujours pour nos bâtiments de référence, il subsiste aussi des possibilités d'amélioration au niveau des parties non vitrées de la façade, ainsi que dans la toiture et dans le sol qui peuvent être mieux isolés. En règle générale, s'il s'agit d'une nouvelle construction, il convient de tendre vers
un degré d'isolation allant de K30 à K40 pour atteindre les meilleurs optimums économiques. À partir d'un niveau E inférieur à E65, une protection extérieure contre le soleil s'impose, même si un vitrage réfléchissant est déjà installé! Le niveau E, quant à lui, peut encore être abaissé de façon notable. L'installation d'un refroidissement alimenté par eau souterraine et combiné à des plafonds réfrigérants ainsi qu'un chauffage au moyen de radiateurs surdimensionnés réglés de façon optimale ou d'un autre système à basse température est une combinaison de premier choix. Si la ventilation est de type mécanique, il est essentiel d'installer un système de récupération de chaleur, de préférence couplé à un échangeur thermique à haut rendement. Dès lors qu'une ventilation mécanique ne s'impose pas, une ventilation naturelle bien étudiée permet d'atteindre un faible niveau énergétique (K29-E57). Un niveau E50 accessible La consommation d'énergie la plus basse (variant autour de l'E50) est enregistrée dans des immeubles bien isolés (K30) où la récupération de chaleur est combinée à toutes les interventions susmentionnées. Pour de tels immeubles, la production d'énergie avec des cellules photovoltaïques entre aussi en ligne de compte. Notons toutefois que ces variantes les plus économes en énergie ont des temps de retour nettement supérieurs à 30 ans, sur base des prix de l'énergie pris en considération dans l'étude. Reste que ce temps peut être réduit dans la plupart des cas par les diverses primes offertes pour les technologies respectueuses de l'environnement. Sans compter une croissance des prix de l'énergie probablement (certainement?) plus élevée que le scénario le plus pessimiste adopté par cette étude. p Alfons Vanbergen
Bâtiment de référence: bureau 1 » Superficie: 2 000 m2 - 4 étages » Isolation: K55 (toit plat, murs creux et sol isolés) » Double vitrage classique avec châssis en aluminium à coupure thermique - Protection contre le soleil à l'intérieur » Chaudière HR+ au gaz avec radiateurs » Pas de conditionnement d'air » Ventilation naturelle » Éclairage: 15% de lampes halogène et 85% de lampes à fluorescence » Niveau E: 105 Résultats économiques* Consom. énergie
Coût supp. (¤/m2)
TRI (an)
IRR (%)
VNA (%)
100% -10% -20% -30% -40% -50%
Référence 8 11 30 50 95
5 5 10 15 +20
22 27 13 9 5
100 95 90 90 90 95
* Scénario de prix élevés pour l’énergie
Grand bureau avec air conditionné Le Coût Total Actualisé (CTA) minimum est réalisé pour une économie en énergie de +/- 34% par rapport à la référence. Il est réalisé avec un K35 et un E81, un vitrage réfléchissant, une protection solaire intérieure, une ventilation mécanique par extraction, une chaudière à condensation avec réglage par courbe de chauffe, une machine de refroidissement à compression et des ventilo-convecteurs pour le chauffage et le refroidissement, un éclairage économe en énergie avec détecteur de présences (et éventuellement réglable en fonction de l'éclairage du jour). L'investissement complémentaire pour ce CTA est négatif par rapport à la référence (-13 ¤ par m2 de superficie au sol chauffée). L'économie maximale est d'environ 57%. Bâtiment de référence: bureau 2 » Superficie: 15 000 m2 - 8 étages » Isolation: K40 (toit plat, murs creux et sol isolés) » Double vitrage classique avec châssis en aluminium à coupure thermique - Protection contre le soleil à l'intérieur » Chaudière HR+ au gaz + ventilo-convecteurs » Compresseur (pour les ventilo-convecteurs) » Ventilation: extraction mécanique » Éclairage: 15% de lampes halogène et 85% de lampes à fluorescence » Niveau E: 123 Résultats économiques* Consom. énergie
Coût supp. (¤/m2)
TRI (an)
IRR (%)
VNA (%)
100% -10% -20% -30% -40% -50%
Référence -12 -21 -17 -2 100
+20
6
100 97 86 82 81 95
* Scénario de prix élevés pour l’énergie
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DOSSIER | BUILDING
Petit bureau sans air conditionné Le Coût Total Actualisé (CTA) minimum est réalisé pour une économie d’énergie de +/-55% par rapport à la référence (rénovation). Le CTA minimum est réalisé avec un K41 et un E72, un vitrage réfléchissant, une ventilation naturelle, une chaudière à condensation avec radiateurs surdimensionnés moyennant un réglage optimal et un éclairage économe en énergie avec détecteur de présence (et éventuellement une régulation en fonction de la lumière du jour). L’investissement complémentaire pour ce CTA optimal est d’environ 104 ¤ par m2 de superficie au sol chauffée. L’économie maximale est d’environ 70%. Bâtiment de référence: bureau 3 » Superficie: 3 500 m2 - 5 étages » Isolation: K83 (toit en pente, sols et murs pleins non isolés) » Simple vitrage avec châssis en bois - Pas de protection solaire » Pas de conditionnement d’air ou de ventilation » Ancienne chaudière au gaz et radiateurs » Éclairage: 15% de lampes halogène, 85% de lampes fluorescentes » Niveau E: 190 Résultats économiques* Consom. énergie
Coût supp. (¤/m2)
TRI (an)
IRR (%)
VNA (%)
100% -10% -20% -30% -40% -50%
Référence 57 65 73 85 95
+20 +20 +20 +20 +20
0 0 5 6 7
100 112 106 98 92 87
* Scénario de prix élevés pour l’énergie
Grand bureau avec air conditionné Le Coût Total Actualisé (CTA) minimum est réalisé pour une économie d’énergie de +/- 54% par rapport à la référence (rénovation). Le CTA minimum est réalisé avec un K59 et un E92, un vitrage réfléchissant, une ventilation mécanique par extraction, une chaudière à condensation avec réglage par courbe de chauffe, une machine de refroidissement à compression et des ventilo-convecteurs pour le chauffage et le refroidissement, un éclairage économe en énergie avec détecteur de présences et régulation en fonction de la lumière du jour. L’investissement complémentaire pour ce CTA est d’environ 200 ¤ par m2 de superficie au sol chauffée. L’économie maximale est d’environ 72%. Bâtiment de référence: bureau 4 » Superficie: 20 000 m2 - 11 étages » Isolation: K79 (toit plat, sols et panneaux de façade à peine ou pas isolés) » Double vitrage classique avec châssis en aluminium sans coupure thermique. Protection contre le soleil existante. » Ancienne chaudière au gaz - Chauffage de l’air » Ancienne ventilation mécanique, conditionnement d’air » Éclairage: 15% de lampes halogène et 85% de lampes fluorescentes » Niveau E: 206 Résultats économiques* Consom. énergie
Coût supp. (¤/m2)
TRI (an)
IRR (%)
VNA (%)
100% -10% -20% -30% -40% -50%
Référence 150 160 170 174 190
+20 +20 +20 +20 +20
0 0 0 0 0
100 135 125 120 110 107
* Scénario de prix élevés pour l’énergie
Rénovation
Quelques € de plus permettent de gagner beaucoup Intégrer la dimension énergétique lors d’une rénovation programmée d’un bâtiment permet d’atteindre des économies d’énergie de l’ordre de 55% pour un surinvestissement raisonnable par rapport au coût d’une rénovation de base. Le cas de la rénovation est plus particulier. Il est rare en effet que les immeubles de bureaux soient rénovés de façon globale dans le seul but de la performance énergétique. Une telle rénovation est d’ailleurs rarement rentable dès lors que le bâtiment ne nécessite pas de gros travaux de rénovation liés à son cycle de vie. A l’inverse, lorsque ceux-ci s’imposent (désamiantage, changement d’affectation, remplacement d’installations usées, etc.), le maître d’ouvrage a tout intérêt à intégrer les mesures d’économies d’énergie les plus judicieuses et les plus rentables pour économiser l’énergie. Le potentiel grimpe à 55% de réduction comme le démontre l’étude IBGE.
ainsi que le remplacement de l’éclairage TL par des TL5 équipés de ballasts électroniques. L’ajout d’un vitrage superisolant et le remplacement de l’éclairage halogène par des lampes fluorescentes compactes permet encore d’accroître ce résultat. L’économie d’énergie est alors de 55% pour un coût certes de 95 € par m2 chauffé, mais l’investissement supplémentaire, par rapport à une rénovation qui ne tient pas compte de l’économie d’énergie, se limite à moins de 40 €/m2. Soit un surcoût tout à fait acceptable lorsque l’on sait que les coûts totaux actualisés sont alors moins élevés qu’avec le paquet de mesures qui permet d’obtenir une économie de 30%.
Petits surcoûts, grandes économies Celle-ci compare à nouveau deux bâtiments de taille différente: un petit immeuble (3500 m2 - 5 étages) sans conditionnement d’air et un plus grand (20.000 m2 - 11 étages) équipé d’air conditionné. Pour le petit immeuble de bureau, une combinaison de mesures permet d’atteindre rapidement une réduction de 30% des consommations totales d’énergie primaire pour un coût d’investissement de 16 €/m2. Ce résultat est atteint grâce à une meilleure isolation (niveau K72), la pose d’une chaudière à condensation (+vannes thermostatiques + commande par fréquence et régulation de la conduite de chauffage), une amélioration de l’étanchéité à l’air et l’aménagement d’une ventilation naturelle
54% d’économies pour 50 €/m2 chauffé Pour le grand complexe de bureaux, une série de mesures (voir notre encadré) permet d’atteindre l’optimum économique (Coût Total Actualisé le plus bas) avec une réduction de 54% des consommations énergétiques. Cet ensemble de mesures nécessite un investissement de 200 €/m2 de surface de sol chauffée, mais ici aussi, l’investissement supplémentaire par rapport à une rénovation qui ne tient pas compte de l’énergie est toutefois limité et se réduit à environ 50 €/m2. Conclusion: quel que soit le bâtiment, une rénovation orientée énergie est rentable sur le plan économique et permet d’atteindre des scores de performance énergétique très élevés. p Alfons Vanbergen
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EFFICIENCY | HEALTH SECTOR
ASZ Alost
© Aldo Laufer
Un gain de 30,6% grâce à la régulation
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HEALTH SECTOR | EFFICIENCY
On l’oublie souvent, mais la régulation du bâtiment est le premier point d’action pour réduire sa consommation énergétique. Une option qui ne coûte rien ou presque. La preuve avec l’ASZ Alost dont l’optimisation de la régulation a permis d’atteindre un premier seuil de 30,6% d’économies. La régulation a une grande influence sur la consommation énergétique d’un bâtiment. Sur les factures annuelles de combustible, on peut voir jusqu’à 25% de différence entre une installation bien ou mal régulée. L’origine de ces écarts? Souvent le manque d’équipements de régulation performants, mais pas seulement. Le bâtiment, un organisme vivant L’exploitation d’un bâtiment évolue avec le temps. Entre la réception des équipements, leur mise en fonction et leur exploitation, bien des facteurs influencent les conditions d’exploitation et partant la performance de la régulation. Ainsi en va-t-il de l’ASZ Alost. Ces dernières années, l’activité de l’hôpital s’est fortement développée et les besoins d’énergie ont suivi la courbe de croissance. Pourtant, le m2 est stable. C’est donc moins dans l’extension des espaces que dans l’activité même de l’hôpital qu’il faut trouver la cause d’une augmentation des consommations. Tout simplement, l’informatique s’est introduite dans toutes les salles d’un hôpital et de nouvelles technologies médicales génératrices de chaleur sont apparues. En radiologie, il est aujourd’hui commun de trouver jusqu’à cinq stations de travail! Conséquence: non seulement la consommation électrique augmente, mais le besoin de régulation thermique aussi. “On a donc du installer un système de refroidissement pour assurer le confort thermique”, explique Pascal De Ras, responsable Maintenance de l’hôpital. Optimiser le chaud et le froid En parallèle, la complexité des installations s’est accrue avec le temps et leur exploitation exige plus d’expertise.
Optimiser la demande conjointe de chaleur et de froid dans un bâtiment n’est pas chose aisée, surtout pour des équipes restreintes.Le team de Pascal de Ras, par exemple, ne compte que 6 personnes pour assurer la maintenance et l’exploitation technique d’un bâtiment de 40.000 m2 tout de même. L’introduction de la GTC (gestion technique centralisée) dans les bâtiments a permis d’accroître fortement la maîtrise de l’exploitation tout en simplifiant les process. C’est le cas de l’ASZ Alost qui pilote ses installations sur le programme DESIGO de Siemens. Reste que même équipé d’une GTC évoluée, l’optimisation de la régulation est affaire de spécialistes. Certainement si l’on veut réduire ses coûts énergétiques. Une certitude qui a conduit Pascal De Ras à choisir Siemens Building Technologies pour réaliser un audit énergétique
de l’hôpital. Avec une vocation claire: mieux exploiter l’outil en place. “Beaucoup de sociétés d’audit remettent en question l’installation existante, ce qui est irréaliste alors que nous venons de la redimensionner”, regrette-t-il. Pour lui,w le choix de Siemens tient dans l’expertise de l’opérateur sur l’exploitation des systèmes de régulation qu’il conçoit, sous l’angle combiné confort thermique et performance énergétique. Mais aussi sur le fait que l’audit mené est directement lié aux possibilités techniques des équipements installés, “ce qui permet d’agir rapidement là où c’est le plus rentable”. Actions & return immédiats La méthodologie proposée par Siemens trouve son originalité dans une combinaison de services et technologies qui concourent toutes
Le potentiel d’économies à l’ASZ Alost Energie (kWh)
Gains
CO2 (tonnes)
255.000 760.000 33.000
22.000 56.000 2.000
166 340 16
Remplacement des châssis de fenêtres Isolation des conduites d’air (chauffage) par m/an Isolation des conduites d’air (airco) par m/an
1.330.000 1.150 560
58.520 50,6 50
400 0,35 0,42
ÉCONOMIES TOTALES (€)
2.379.710
138.620
923
À retenir v Une régulation optimisée améliore le confort thermique tout en réduisant la facture énergétique. Jusqu’à 30,6% dans cet exemple. v Pas de régulation performante sans une bonne GTC (Gestion technique centralisée) du bâtiment. v On ne peut réguler que ce que l’on mesure. Le contrôle et le monitoring énergétique est le complément indispensable. v La régulation du bâtiment est souvent le fait de la société de maintenance ou de l’installateur. Des clauses d’accompagnement devraient être inclues dans les contrats.
Mesures immédiates liées à la régulation Optimalisation de l’air conditionné Meilleur contrôle des températures - bâtiment principal Meilleur contrôle des températures - Polyclinique Autres mesures à terme
L’audit énergétique mené par Siemens a mis en évidence un gain potentiel de 8% sur la consommation énergétique du campus d’Alost par des mesures simples d’optimisation de la régulation qui ne remettent pas en question le dimensionnement énergétique du bâtiment. C’est une première phase pour l’hôpital avant d’autres investissements envisagés à l’avenir, comme l’implémentation d’une unité de cogénération. n°1 energymag | 29
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EFFICIENCY | HEALTH SECTOR au même but: optimiser le rapport coûts/confort. Ainsi, la mission (10 jours au total) englobe trois volets: l’audit proprement dit, le contrôle et monitoring des consommations énergétiques et l’assistance sur site. L’audit a été réalisé en décembre 2004. Un technicien en régulation et un énergéticien ont analysé les données issues de la GTC mais aussi le bâtiment et sa conception. L’objectif? Identifier les problèmes liés à la régulation. Au niveau physique, le principal problème est la vétusté des châssis de fenêtres du bâtiment principal, source de déperdition importante de chaleur. Siemens chiffre le gain potentiel du remplacement des châssis à 1.330.000 kWh/an. Une étape qui sera nécessaire à terme pour réduire la charge de chaleur du bâtiment. En attendant, l’audit identifie et chiffre plusieurs postes où la régulation peut être corrigée immédiatement. Un plan d’action détaillé est alors lié à la seconde phase: la mise en place du logiciel EMC, une plateforme Web de monitoring énergétique fonctionnant en ASP. Chacune des mesures est modélisée dans la GTC -c’est la phase d’assistance sur site- et directement
suivie quant à son impact sur la consommation via EMC. Suivant les possibilités techniques des installations, les meilleurs optimums sont recherchés jusqu’à obtenir le rendement global le plus élevé. Au final, les résultats sont sans appel: en sept mois de mise en oeuvre, un seuil de 30,6% de réductions des consommations est atteint pour la polyclinique. Qui dit mieux? pJean-François Marchand
Les résultats (Polyclinique ASZ Alost - période de mai-nov 2005) Mai-Novembre 2005
Economies réalisées
Cons. totale (kWh)
498 362
Cons. électrique (kWh)
341 962
Cons. thermique (kWh)
156 400
0
85 556
190 000
120 573
206 133
30,6%
26%
35,3%
380 000
570 000
760 000
La polyclinique a fait l’objet des premiers efforts d’optimisation. Le résultat parle de luimême: un gain de 30,6% sur la consommation énergétique! On voit ici tout l’intérêt d’une approche combinant confort thermique et performance énergétique de la régulation.
Les principales corrections opérées Air conditionné „ Gestion intelligente des pompes et des valves Compresseur „ Réglage du plus haut COP pour améliorer le rendement du compresseur d’air frais. Éclairage „ Contrôle de la charge de puissance des lampes dans certaines parties du bâtiment en fonction de l’intensité lumineuse. Ventilation „ Régulation du renouvellement d’air ventilé en fonction de son taux de CO2 dans les zones non cliniques (couloirs, salles de réunions, etc.) „ Ventilation de nuit dans les zones non cliniques Normalisation des températures „ Standardisation des températures de fonctionnement en fonction des usages constatés (baisser de 1° la température de fonctionnement génère jusqu’à 6% d’économies). Eau sanitaire
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„ Contrôle avancé de la pression de la pompe en fonction de la demande réelle.
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OFFICES | EFFICIENCY
Cours Saint Michel
ING, la banque cotée deux étoiles éco-dynamiques Siège de l’ING, le Cours Saint Michel est le bâtiment le plus imposant de la banque en Belgique. Fin 2004, celui-ci s’est vu attribuer sa deuxième étoile au label éco-dynamique décerné par l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement (IBGE). Une reconnaissance des
“Nous avons trois responsables environnement au sein du département Facility Management” débute d’emblée Jacques Lemmers, Directeur Real Estate Works & Maintenance. “Un par région, dont André Marie Belleflamme, pour la région Bruxelloise”. Ceci pour poser le débat. Oui, la banque est soucieuse de son impact sur l’environnement. Et oui, elle entend améliorer sa performance énergétique. Cost containment Depuis plusieurs années, le service Facility Management de IGN s’investit ainsi dans une démarche de contrôle des coûts énergétiques. Au plan local, audits et bilans thermiques des bâtiments et installations sont me-
nés régulièrement pour optimiser les équipements en place et cadrer les investissements de renouvellement. En parallèle, le service développe une comptabilité énergétique en vue d’agir de façon plus pointue là où les actions se révèlent les plus efficaces. Et opérer à terme un monitoring permanent de l’ensemble du parc immobilier qui totalise pas loin de 1160 bâtiments à l’échelle du pays. Au niveau international, Jacques Lemmers a piloté également un groupe de réflexion énergie réunissant dix pays. “À l’origine, l’intention était le cost containment. Le but était d’identifier par un benchmarking international du parc immobilier concerné les domaines où les potentiels d’économies étaient
efforts entrepris en matière environnementale et énergétique. Focus sur le programme mis en place par Jacques Lemmers et
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André-Marie Belleflamme.
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EFFICIENCY | OFFICES
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et dans les bureaux dont les postes de travail sont équipés d’écrans plats. “Les écrans et les luminaires en question dégageant moins de chaleur, une réduction des frais de climatisation vient s’ajouter aux économies directes de consommation électrique”, explique André-Marie Belleflamme. L’action s’inscrit dans le contexte du programme “Greenlight” de la Commission Européenne, auquel la banque s’est associée. “Sur un relighting efficace, les 50% de gains sont très facilement atteignables”, note André-Marie Belleflamme. Un taux de gain qui permet d’amortir rapidement l’investissement dont le niveau est en outre équivalent, sinon moindre, au remplacement à l’identique. “Si le prix est plus élevé à la pièce, la meilleure performance des luminaires basse consommation permet sur les grands plateaux de réduire le nombre de points d’éclairage pour une même qualité lumineuse, voire supérieure”. Dans le cas d’une rénovation programmée, le relighting prend donc tout son sens. C’est d’ailleurs aujourd’hui la politique systématique de l’ING pour l’ensemble de ses bâtiments. D’une manière plus générale, la banque tire parti des interventions qu’elle effectue sur ses installations électriques et sur ses ascenseurs, pour remplacer les équipements usagés par du matériel de la dernière génération, moins gourmands en énergie. Elle investit également chaque sont en grande partie annihilés par la année dans la modernisation des instalpression fiscale qui a accompagné la lations de climatisation, en particulier sur libéralisation du marché. Un constat ses deux sièges centraux (Cours Saint qui renforce la nécessaire réduction Michel et Marnix à Bruxelles) qui totalides consommations. sent à eux deux quasi 50% des consommations d’énergie de l’ensemble du parc Révolution de velours immobilier du groupe en Belgique. Toutes Sur ce plan, Jacques Lemmers ne s’en ces mesures, auxquelles s’ajoutent les cache pas, la banque n’envisage aucuinitiatives prises en matière de mobilité, ne révolution, mais une progression de traitement des déchets et de travaux constante des améliorations possibles, de décontamination (désamiantage) ont tenant compte des programmes de réété couronnées en octobre 2004 par novation et d’entretien à la fois des insl’obtention pour le CSM d’une seconde tallations et des étoile au bâtiments. Une “Parmi les sources d’énergies, label “écorévolution de vedynamique” on a relevé que l’électricité d é c e r n é lours donc, orientée sur des pro- représentait 78% des consom- par l’institut jets vendables mations, le gaz et le mazout bruxellois de ou s’intégrant l’environnedans le cadre des de 15 à 18%, les autres sour- ment. À noter rénovations préces étant marginales.(…)” que le site de vues. Au cours Marnix est des dernières années, la banque a ainsi assorti d’une étoile au même label. Ce poursuivi dans la ligne des grandes inilabel est octroyé pour une période de 3 tiatives qu’elle a lancées précédemment. ans, par un jury externe représentatif des À commencer par l’installation progrescomposantes socio-économiques de la sive de luminaires basse consommation Région de Bruxelles-Capitale.. à ballast électronique, sur les plateaux pJean-François Marchand
sont pas peu fiers de leurs deux étoiles au label “éco-dynamique” décerné au Cours Saint Michel (siège ING) par l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement (IBGE). Elles couronnent les efforts entrepris pas la banque pour une meilleure performance énergétique et environnementale du bâtiment. À noter que le second siège bruxellois de l’ING, le Marnix, s’est vu attribuer une étoile.
possibles et comment agir. La réalité cependant est que notre parc est trop diversifié d’un pays à l’autre et au sein des régions elles-mêmes. Il est donc peu réaliste de bâtir un plan global au niveau du groupe en matière de performance énergétique”. Les grandes tendances sont néanmoins identifiées. “Parmi les sources d’énergies, on a relevé que l’électricité représentait 78% des consommations, le gaz et le mazout de 15 à 18%, les autres sources étant marginales. Nous avons donc décidé d’agir en priorité sur l’électricité”. Agir comment? Sur le plan tarifaire, bien sûr. Et les consommations. En Belgique, le tour de table des fournisseurs d’électricité a permis, selon Jacques Lemmers, une réduction substantielle des conditions tarifaires. La banque a maintenu l’essentiel de son portefeuille chez Electrabel au prix d’une négociation serrée. Sans perdre de vue la criticité de garantie de livraison. Normal pour une banque. Plus encore pour le Cours Saint Michel qui abrite le deuxième centre informatique européen du groupe. Reste que les rabais obtenus 34 | energymag n°1
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OFFICES | EFFICIENCY
Trois domaines d’interventions pour une meilleure performance énergétique
La situation Le bâtiment du CSM (Cours Saint Michel) a été construit en 1977. Les appareils d’éclairage étaient encore ceux installés lors de la construction. Essentiellement des luminaires TL’D de 58W associés à des ballasts ferromagnétiques conventionnels (15W) pour une puissance totale de 73W et un niveau d’éclairage de 500 Lux. Aucun équipement de contrôle de charge n’était installé. L’éclairage est l’un des postes de consommation le plus important.
Les solutions mises en place • Lampes basses consommations dans les zones de services et de circulation. 1300 luminaires remplacés. Réduction de 80% de la puissance consommée. • Relighting (luminaires, optiques et bal-
lasts) de différentes zones (plateaux, bureaux, parkings). Remplacement de 2563 TL’D de 73W (58W de puissance d’éclairage et 15W de ballast magnétique) par 1863 TL5 de 54W (49W de puissance d’éclairage et 5W de ballasts électronique). Réduction de 50% de la puissance consommée. • Équipement des tableaux électriques d’automates programmables pour la régulation automatique de l’éclairage des plateaux (3 modes 5%, 50% et 100% en fonction des plages horaires). Gestion des puissances & temps d’éclairage du parking via la GTC. • Dimmage partiel par capteur de luminosité (plateaux et bureaux individuels). Asservissement de l’éclairage par détecteurs de présence (sanitaires, bureaux individuels et salles de réunion).
© L. van Steensel
Éclairage Lampes basses consommations, relighting et asservissement Les gains constatés • Réduction de 62% de la puissance d’éclairage (266 KW à 101 KW). Pour le seul 6e étage, les gains sont estimés à 214.000 kWh/an dont 154.000 kWh sur l’éclairage et 60.000 kWh/an sur la production de froid (moins de chaleur produite, on climatise moins). Au niveau des parkings, l’économie estimée est de 48.672 kWh/an (-29%). • Le relighting n’entraîne aucun surcoût d’investissement! Il est même 5% moins élevé que le remplacement à l’identique (moins de luminaires requis pour un niveau Lux équivalent). • Aucune perte de confort lumineux. Au contraire, il est jugé renforcé, l’éclairage étant plus uniforme et moins éblouissant.
HVAC Plus de souplesse pour optimiser la régulation du bâtiment La situation
• Variateurs de fréquence sur les ventila-
Le Cours Saint Michel est un bâtiment unique en son genre: son isolation thermique est telle qu’aucun chauffage n’est requis, hormis des convecteurs eau chaude le long des fenêtres (couper les fronts froids),. En revanche, il dispose de groupes de ventilation de taille impressionnante (760.000 m3/h au total), dont le plus gros du pays, le KO4 (520.000 m3/h). La production de froid et la ventilation totalisent près de 46% de la consommation électrique du bâtiment.
teurs pour une régulation contrôlée du débit des groupes de pulsion. • Remplacement des boîtes de détentes pneumatiques par des boîtes à commande électrique pour diminuer les pertes de charge. • Installation de pompes à chaleur qui récupèrent la chaleur produite au niveau des groupes frigorifiques pour l’alimentation des convecteurs eau chaude et le préchauffage des groupes de traitement de l’air. • Installation de ventilo-convecteurs dans les salles de formation pilotés par la GTC en fonction de la demande. • Pilotage de la climatisation des plateaux via la GTC. Arrêt automatique à 17h30.
Les solutions mises en place • Scission du groupe de pulsion KO4 en trois unités indépendantes pour une régulation plus sélective.
Les gains constatés • Gains non mesurables vu l’aspect très évolutif de l’activité de la banque. Le CSM est le 2e centre informatique européen du groupe. La salle informatique compte pour 50% des consommations en climatisation (24h/24). • Une rénovation globale de la climatisation du bâtiment est prévue. Objectif: assurer une meilleure performance (contrôle des vitesses de pulsion/extraction, diminution des pertes de charge, réduction de l’élévation de la température de l’air au niveau des des ventilateurs) et une plus grande souplesse de régulation.
Appareillage électrique Diminuer les consommations là où c’est possible La situation Avec l’éclairage, les installations électriques constituent le premier poste de consommation du bâtiment. Et donc le premier où agir après l’éclairage. Les efforts entrepris pour identifier les plus grosses consommations sont en cours, notamment en dédicaçant les tableaux électriques par fonction.
Solutions mises en place • Rénovation des ascenseurs. Pose de varia-
écrans remplacés (100% de la base installée).
teurs de fréquence sur les moteurs à courant alternatif et de convertisseurs de fréquence sur les machines à courant continu. Dix ascenseurs et monte-charges rénovés. • Remplacement des écrans informatiques par des écrans plats low energy. Au total, 4000
Les gains constatés Réduction de 25 à 30% de la consommation électrique des ascenseurs. L’investissement en écrans plats est directement rentabilisé par les gains globaux estimés à 90% (économie de 40 watts par écran et moindre apport calorifique). n°1 energymag | 35
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TECHNOLOGY | COGENERATION
Production combinée
À chaque application industrielle sa technologie Une facture énergétique à la hausse incite à trouver des solutions “rentables” pour utiliser rationnellement l’énergie ou pour la produire intelligemment via, par exemple, la cogénération. Nombreuses et diverses sont les applications industrielles. Variées et multiples sont les technologies de cogénération. Aperçu des possibilités.
Le moteur GAS (1 250 kWé) installé à Lutosa (Leuze-enHainaut) par Electrabel ne rejette que 7,5 % des émissions d’une installation classique. © COGENSUD.
Gains apportés par les certificats verts (selon les Régions)
Technologies
Région Flamande
Région Bruxelles Capitale
Région Wallonne
¤/MWh électricité
¤/MWh électricité
¤/MWh électricité
Moteur au mazout............................................................. 30 .................................. 0 ................................. 16 Moteur/turbine au gaz naturel ......................................... 33 ................................. 45 ................................ 26 Turbine vapeur ................................................................. 36 ................................. 50 ................................ 30 Cogénération biomasse (dual-fuel)................................. 126 ............................... 128 ............................... 92 Éolien/Hydro/Photovoltaïque.......................................... 113 ............................... 127 ............................... 92 Biomasse (biométhanisation/huile végétale) ............. 113/143 ........................ 184/183 .......................... 138 Biomasse (bois/gaz de décharge)................................ 122/146 ........................ 253/292 .......................... 184 L’énergie est devenue une compétence régionale, mais les tarifs et le transport d’électricité à haute tension relèvent de la compétence fédérale. La Belgique compte quatre ministres de l’Energie et donc quatre régulateurs du marché de l’énergie: l’Etat fédéral et les trois Régions. Chacun a mis en place un système de certificats verts et/ou de certificats pour la cogénération. Le niveau fédéral octroie des certificats verts uniquement pour les éoliennes en mer. Quant aux Régions, elles soutiennent plusieurs types de cogénération, mais de façon différente. Le tableau ci-dessus illustre le gain apporté par les certificats verts pour une même cogénération en Flandre, à Bruxelles-Capitale et en Wallonie.
De nombreux industriels achètent de l’électricité au réseau et produisent de la chaleur (eau chaude, vapeur ou air chaud) via une chaufferie. Il est pourtant plus intéressant, sur le plan énergétique, mais aussi économique, de produire simultanément électricité et chaleur. Concrètement, il s’agit de récupérer la chaleur perdue de technologies existantes de production d’électricité (groupes électrogènes et turbines à vapeur ou à gaz) grâce à deux échangeurs thermiques, l’un placé sur les gaz d’échappement, l’autre sur le refroidissement du bloc-moteur. Cette production combinée, appelée cogénération, se répand dans l’industrie. Doubler la capacité Les producteurs de sucre ont été les premiers, il y a plus de cent ans, à s’équiper d’unités de cogénération de type turbines à vapeur (essentiellement) ou de turbines à gaz. La Raffinerie Tirlemontoise s’inscrit dans la tradition: elle vient d’installer à Longchamps une turbine à gaz de 5 MWé. L’industrie du papier et de la pâte à papier n’est pas en reste. La cogénération assure près de la moitié des besoins mondiaux en chaleur et en électricité du secteur! La production par cogénération ne cesse d’augmenter. Citons les cogénérations des secteurs de la chimie et de la pétrochimie, de la sidérurgie, de l’agroalimentaire, de la transformation du bois… Avant l’octroi de certificats verts en 2002, tous les systèmes de cogénération qui pouvaient fonctionner de manière rentable étaient installés. Ils totalisaient une puissance d’environ 1.400 MWé pour la Belgique, produisant 5.450 GWh d’électricité, soit 7 % de la consommation électrique totale. Le mécanisme des certificats verts vise à doubler ce pourcentage en récompensant les producteurs d’électricité qui émettent peu de CO2 (un gain de 456 kg de CO2 équivaut à un certificat vert de 92 euros). Il a déjà permis d’étendre
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COGENERATION | TECHNOLOGY Quelles technologies pour quels rendements Trois technologies de cogénération peuvent se rencontrer: - Moteurs à combustion interne: petites et moyennes puissances - Turbine à gaz: moyenne à forte puissance - Chaudière à vapeur et turbine de contre-pression: moyenne à forte puissance Le tableau comparatif ci-dessous présente des ordres de grandeurs des performances techniques et environnementales de ces équipements ainsi qu’une évaluation du coût d’investissement.
le périmètre de rentabilité vers des cogénérations de plus petites tailles et vers des cogénérations alimentées en combustibles renouvelables. La biomasse en développement C’est ainsi que Lutosa, producteur de surgelés, possède depuis 2002 en partenariat avec Electrabel deux moteurs de 1 250 kWé au biogaz. Les eaux de fabrication et les boues sont transformées en biogaz à travers une unité de biométhanisation. Ce biogaz est ensuite injecté à 100 % dans un moteur produisant électricité, eau chaude (sur le refroidissement du bloc-moteur) et vapeur (sur les gaz d’échappement). Cette installation ne rejette que 64 kg de CO2 pour chaque MWhé produit, soit 7,5 % des 854 kg de CO2 émis par une centrale électrique par turbine gaz vapeur (TGV) et une chaudière à haut rendement! Autre technologie: la cogénération à partir du bois n’est plus réservée aux fortes puissances électriques comme celle de 30 MWé de Burgo Ardennes à Virton. Pour preuve, l’installation récente de Recybois à Virton dont la chaudière au bois et la turbine vapeur produisent 3 MWé et celle de Renogen à Amel qui vient de commander l’unité BIOpower de Wartsila (chaudière bois et turbine vapeur produisant 3.3 MWé). Petites puissances De plus petites technologies sont encore disponibles. Séco-bois à Mariembourg et Radermecker à Battice ont tous deux opté, en collaboration
Produire de la vapeur à partir d’un moteur de cogénération est possible, grâce aux gaz d’échappement à 500°C qui passent dans une chaudière Clayton (Lutosa - Electrabel).
MOTEURS
GAZ NATUREL
BIOGAZ
MAZOUT
Puissance électrique Rendement électrique Puissance thermique Rendement thermique NOx (mg/Nm3) CO (mg/Nm3) Encombrement (Lxlxh) Poids Investissement (¤/kWé)
5 à 6.900 kWé 23 à 46% 12 à 7.200 kWth 56 à 49% 75 à 650 150 à 650 1 x 0,7 x 1 à 12 x 3 x 4,6 m 0,5 à 105 t 400 à 2.600
14 à 6.900 kWé 26 à 46% 30 à 7.200 kWth 58 à 49% 150 à 500 300 à 1.000 1,5 x 1 x 1,5 à 12 x 3 x 4,6 m 0,8 à 105 t 450 à 2.900
5 à 5.100 kWé 30 à 46% 10 à 5.100 kWth 59 à 44% 250 à 500 300 à 650 1 x 0,7 x 1 à 11 x 2,6 x 4,2 m 0,5 à 87 t 250 à 2.400
TURBINES
GAZ NATUREL
VAPEUR
Puissance électrique Rendement électrique Puissance thermique Rendement thermique NOx CO Encombrement (Lxlxh)
30 à 44.000 kWé 26 à 42% 70 à 42.000 kWth 60 à 40% 5 ppm … 80 mg/Nm3 10 ppm … 50 mg/Nm3 1,5 x 0,8 x 2 à 20 x 15 x 11 m 0,4 à 235 t 500 à 2.300
200 à 50.000 kWé 10 à 37% 70 à 70.000 kWth 69 à 50%
Poids Investissement (¤/kWé)
}
En fonction du combustible, du type de chaudière vapeur,…
Les technologies à venir… D’autres technologies devraient séduire les industriels. Les micro-turbines de quelques dizaines de kWé (Capstone, Turbec, Elliott Bowman…) n’ont pas encore trouvé leur place en Belgique bien qu’elles soient déjà disponibles. La décharge des Isnes, gérée par la SPAQue (Société publique d’aide à la qualité de l’environnement) en possède deux de 30 kWé au biogaz. Leur avantage? Une plus grande fiabilité et une maintenance plus facile que celle des moteurs. Le cycle organique de Rankine (dit ORC), non dépourvu d’atouts, s’apprête à franchir nos portes. Utiliser un fluide organique plutôt que de l’eau permet de limiter la température de la source “chaude”. Et donc d’augmenter les rendements et de réduire les
sollicitations de la turbine (vitesse de rotation plus faible, par exemple). Turboden fournit ce type de technologie aux petites et moyennes puissances électriques. Il est déjà bien implanté en Italie. Le moteur Stirling ou à combustion externe pourrait encore s’imposer aux industries à faible puissance électrique (Solo 161 de 9 kWé). Un cycle d’Hélium à 150 bars est chauffé par une source chaude pour ensuite “pousser” un piston. La compression se fait dans le piston de compression suffisamment refroidi et la source froide peut être utilisée pour du chauffage de bâtiment. La combustion externe est silencieuse, parfaitement maîtrisée. Elle réduit sensiblement les émissions polluantes (NOx et CO). Quant à la pile à combustible, réservée aux faibles puissances électriques, elle devrait bientôt se frayer un chemin dans le dédale des technologies. Les recherches pour augmenter la fiabilité et la longévité des composants sensibles sont sur la bonne voie.
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TECHNOLOGY | COGENERATION
Le site de Longchamp de la Raffinerie Tirlemontoise
Une nouvelle turbine? “Pas vraiment”, dément Joseph Poiret, Ingénieur d’exploitation à la Rafinerie Tirlemontoise “ nous l’avons achetée d’occasion à Cristal Union qui l’avait installée en 1996 sur le site d’Eclaron en France.” En fait, cette turbine à gaz Solar Taurus 60 de 5 MWé a été entièrement remise à niveau par l’atelier Caterpillar de Gosselies “pour remettre le compteur à zéro et ainsi garantir une durée de fonctionnement de 30 000 heures”, explique l’ingénieur. Comme une période betteravière dure environ 95 jours par an (soit 2 280 heures), la turbine à gaz est garantie pour fonctionner encore treize ans! “Nous étions habitués à la turbine à vapeur et cette turbine à gaz est une première pour notre Groupe. Mais la cogénération, c’est l’avenir. Il faut aller dans ce sens”, lance Joseph Poiret. Le contexte actuel est en effet favorable au développement des alternatives énergétiques, notamment à la cogénération de chaleur et d’électricité: “Le secteur agroalimentaire a signé, en 2001, les accords de branche avec le Gouvernement wallon”, pointe-t-il. Ces accords prévoient que si les entreprises réalisent tous les projets, permettant de réduire la consommation énergétique et les émissions de CO2 et si le temps de retour est inférieur à 5 ans, le Gouvernement wallon s’engage à ne pas appliquer de nouvelles taxes sur l’énergie, à subventionner les audits énergétiques et à octroyer un nombre suffisant de quotas en CO2. “Sur le site de Longchamp, notre entreprise s’est engagée à réduire de 11 % la consommation en énergie et de 37 % l’émission de CO2 d’ici 2012”, prévient Joseph Poiret. Un objectif que la cogénération permet d’atteindre en partie tout en étant rentable.
Le gros atout de la cogénération est la production, sur place, de l’électricité nécessaire au bon fonctionnement de l’usine: “Nous sommes devenus autonomes par rapport au réseau électrique. Notre cogénération fonctionne en parallèle avec le réseau et nous modulons sa puissance électrique pour ne pas acheter de l’électricité. Il nous arrive même de vendre un surplus.” Si le réseau électrique tombe en panne, alors “la cogénération fonctionne en îlotage, de manière irréprochable, pour ensuite reprendre la parallèle dès que le réseau est rétabli”, rassure-t-il. Satisfait de son partenaire Turbomach tant pour l’installation que pour la maintenance de la turbine à gaz, le Groupe Raffinerie Tirlemontoise compte bientôt concrétiser d’autres projets de cogénération. Pour perpétuer la tradition, mais aussi pour se positionner dans le domaine des solutions énergétiques. Une façon de mieux faire face aux incertitudes de l’approvisionnement énergétique. “Mais”, lâche Joseph Poiret, “nous espérons que la fusion entre Gaz de France et le Groupe Suez ne provoquera pas une hausse du prix du gaz naturel!”
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“Nous n’avons pas reçu d’aides financières pour cet investissement qui nous a coûté 5 600 000 € tout compris. Mais ce projet est rentable grâce au coup de pouce financier
apporté par les certificats verts”, convainc-t-il. “Nous atteignons ainsi un temps de retour inférieur à 4 ans.” Cette première année de fonctionnement (2005) a été concluante, “même si nous avons été surpris par la variation de production d’électricité en fonction de la température extérieure”, nuance-t-il. “Avec un mois d’octobre, plus chaud que d’habitude, notre production d’électricité a été plus faible que prévue.” Une particularité des turbines à gaz… Une hausse de 10°C de la température de l’air extérieur implique un plus gros effort de compression avant la combustion et entraîne une chute de 7% de la puissance électrique produite.
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La nouvelle turbine à gaz de 5 MWé: une acquisition judicieuse
avec Electrabel, pour la gazéification du bois en gaz de synthèse qui est ensuite injecté dans deux moteurs Mercedes de 300 kWé chacun. La chaleur des moteurs est ensuite utilisée pour faire fonctionner des séchoirs à bois. Même le moteur à vapeur est de retour! Grâce au choix de l’Atelier protégé du Saupont. L’installation de 225 kWé, commandée en mars 2005, est en phase de démarrage. La chaudière est adaptée pour brûler un mélange de 60 % de plaquettes de bois, de 30 % de sciure et de 10 % d’écorce, ce qui correspond justement aux déchets de fabrication des palettes de transport du Saupont. La récupération de chaleur permettra dorénavant de sécher les palettes. Voilà qui répond à la nouvelle réglementation imposant le traitement thermique du bois. Au niveau des huiles végétales et des graisses animales, les certificats verts aidant, les applications se multiplient: la Margarinerie Aigremont aux Awirs a installé en 2004 un moteur de 750 kWé qui fonctionne exclusivement avec ce type de combustible vert (huile ou graisse), la chaleur servant à la fabrication du beurre et de la margarine. L’Abattoir Seva à Mouscron a construit une installation de cogénération qui utilise les graisses animales provenant de sa production. Une idée à creuser… Applications multiples Les applications de séchage direct (avec les gaz d’échappement de turbines ou de moteurs) commencent à éclore. Que ce soit pour sécher du plâtre, des pierres broyées (comme Victor Meyer à Malmédy) ou des phosphates. L’intérêt est de valoriser toute l’énergie contenue dans les gaz d’échappement tout en produisant l’électricité nécessaire au fonctionnement de l’usine sans avoir recours au brûleur classique. Même si le mazout émet plus de CO2 que le gaz naturel selon la CWaPE (Commission wallonne pour l’énergie), les certificats verts peuvent aussi être attribués pour la cogénération à partir de ce carburant. À condition de ne pas être raccordé au gaz naturel et d’avoir de très bons rendements énergétiques par cogénération. C’est le cas (unique) de l’abattoir Detry Frères à Aubel qui utilise des moteurs diesel Volvo. Les applications sont tellement diverses que les industriels trouveront souvent cogénération à leur pied. Ces technologies méritent d’être (ré)étudiées: elles s’inscrivent dans le droit fil de mesures enfin favorables aux alternatives énergétiques. p Ismaël Daoud Facilitateur en Cogénération de la Région Wallonne
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SOLARFILMS | TECHNOLOGY
Luxafoil
Lutter contre l’effet de serre Luxafoil Clear Vision, une nouvelle génération de films de protection solaire qui rejette 93% de l’énergie solaire et diminue les températures intérieures de 5 à 7°C en moyenne. Confort thermique et économies d’énergie à
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la clef! Été comme hiver.
Votre bâtiment est équipé du conditionnement d’air et pourtant il fait chaud en été. Trop chaud! Les plaintes s’accumulent et la facture énergétique s’emballe. C’est la mésaventure que connaissent bien des facility managers à l’image de Patrick Cornélis du Crédit Agricole. En cause, l’effet de serre dû au rayonnement solaire et à l’importance des surfaces vitrées. Effet de serre Inauguré en 1998, le nouveau siège du Crédit Agricole à Anderlecht (10.000 m2) fait un usage intensif de l’architecture verrière moderne avec près des 2/3 de sa façade composée de vitrage. Or, malgré l’évolution technique des vitrages, leur
pouvoir de réflexion solaire reste faible. Un vitrage normal rejette tout au plus 14% de l’énergie solaire. En outre, sous notre climat, la plupart des vitrages ont une fonction isolante, afin de conserver la chaleur à l’intérieur en hiver. L’inconvénient, c’est qu’en été, la chaleur solaire reste elle aussi à l’intérieur. Elle est absorbée par les murs, le sol et le mobilier. Une surchauffe qui entraîne un effet de serre faisant grimper les températures. Conséquence: en été le conditionnement d’air passe régulièrement la surmultipliée, “jusqu’à fonctionner nuit et jour”, concède Patrick Cornélis. “Ni les stores placés à l’intérieur des fenêtres, ni
les modifications apportées aux batteries de refroidissement des installations de ventilation n’ont donné un résultat satisfaisant”, ajoute-t-il. Le dernier cri technologique La solution? Réduire l’énergie solaire transmise par le vitrage avant qu’elle n’entre dans l’immeuble. C’est le propos des films de protection solaire. Et le Luxafoil Clear Vision se révèle l’un des plus performants du moment. Développé par une firme de Saint Nicolas, ce film métallisé est le dernier cri technologique. Il se compose de plusieurs couches de polyester laminées de haute qualité, fabriquées grâce à une technologie de pulvérisation ultra-moderne utilisant un mélange d’alliages de pointe (nickel, argent, titane...). Au final, il conjugue une grande transparence optique et une réflexion maximale de la chaleur solaire de 93%, ce qui rend ce produit unique sur le marché. Son concepteur, Luc Michiels, annonce une baisse de température de 5 à 7°C en moyenne et de 20 à 25% d’économies d’énergie
pour les bâtiments équipés d’un système de refroidissement. Et le prouve! Après l’installation de 2.200m2 de films Luxafoil au Crédit Agricole, la température du bâtiment a chuté de 5,6°C et les coûts énergétiques de 21% sur base annuelle. Le tout pour un investissement de 94.000 € (le prix oscille entre 45 et 50 €/m2 en fonction de la surface à couvrir et de son accessibilité) qui devrait être rentabilisé en moins de 3 ans. Été comme hiver L’utilisation de films solaires est aussi une alternative à l’installation d’un système de conditionnement d’air dans un bâtiment non équipé. Une solution de confort thermique adoptée par l’Ecole de Marine d’Anvers et qui devrait être privilégiée dès lors que le refroidissement n’est pas une nécessité asbolue ou approprié. L’autre intérêt est que le film accroît les propriétés isolantes du vitrage et réduit également les déperditions calorifiques en hiver. Ce qui fait baisser sensiblement les coûts de chauffage, jusqu’à 16% dans les meilleurs cas. p Jean-François Marchand
À retenir v En été: Les films solaires réduisent la température intérieure (de 5 à 7°C pour le Luxafoil Clear Vision) et permettent de substantielles économies au niveau de la production d’air conditionné. Dans certains cas, ils sont une alternative efficace à l’installation d’un conditionnement d’air. v En hiver: Ils renforcent l’isolation du vitrage et réduisent les pertes de chaleur générant en fonction de l’importance des surfaces vitrées de 8 à 16% d’économies en frais de chauffage.
Baisse de 22% des coûts énergétiques au Diamant Building Coûts (élec. + mazout)
2004 (mai-oct.)
Economies versus 2003
81 781 ¤ 27 149¤
2004 (12 mois)
33%
169 496 ¤
0¤
55 000 ¤
110 000 ¤
165 000 ¤
36 531¤
22%
220 000 ¤
Le film Luxafoil est efficace! En 2004, les coûts énergétiques du Diamond Building à Bruxelles, siège de la fédération Agoria, ont chuté de 22% par rapport à 2003. La baisse est encore plus spectaculaire (33%) si l’on considère uniquement les périodes les plus ensoleillées de mai à octobre. Il faudra moins de 3 ans pour rentabiliser l’investissement de 110.000¤ (3000 m2 de films posés). n°1 energymag | 39
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TECHNOLOGY | LIGHTING
Eclairage urbain:
les économies sont dans la rue Si l’on en croit certaines études, une modernisation de l’éclairage urbain en Europe pourrait se traduire par une diminution de 3,5 millions de tonnes de rejets de CO2 dans l’atmosphère et, conjointement, par une économie de près de 700 millions € pour les pouvoirs publics qui en ont la charge. Des chiffres qui méritent assurément qu’on s’y arrête.
/ / / / / / / / / / / Directive EUP
Les villes et les voies de circulation européennes sont encore, en grande majorité, éclairées par des infrastructures dont la conception technologique remonte aux années ‘60. Ainsi, un tiers des autoroutes qui couvrent le Vieux Continent est toujours bordé d’équipements incorporant des lampes à vapeur de mercure, certes bon marché, mais peu efficaces en termes de rendement lumineux et, de surcroît, assez énergétivores. Pour inciter au remplacement de ces quelque 35 millions de lampes, de grands fabricants, comme Philips Lighting, attirent aujourd’hui l’attention des pouvoirs locaux sur le potentiel, non seulement financier, mais également environnemental, que recèlent les nouvelles technologies d’éclairage urbain aujourd’hui présentes sur le marché.
(Energy Using Products)
Economies multiples Souvent peu ou mal considéré, l’éclairage public assume pourtant de multiples missions. Source de confort et de sécurité pour les usagers de la route, il apporte également une âme au paysage urbain où sa présence doit rassurer ceux qui parcourent les artères de nos villes, sans perturber les habitants qui vivent dans son voisinage immédiat. Pour concilier ces différents points, tout en respectant les nouvelles exigences en termes d’utilisation rationnelle de l’énergie, Philips Lighting a développé CosmoPolis, une nouvelle génération de lampes et ballasts électroniques mariant une grande efficacité énergétique et optique avec une miniaturisation des plus poussées.
/////////////////////////// Dans les prochaines années, suivant la directive EUP, les produits visant une réduction des émissions de CO2 devront: > augmenter le volume de leurs ventes jusqu’à 200.000 unités par an dans l’UE > avoir un impact environnemental important au sein de l’UE > offrir des possibilités significatives pour la réduction de l’impact environnemental sans entraîner des coûts excessifs > être dotés d’une vaste gamme de prestations environnementales ainsi que d’une fonctionnalité équivalente
Les efforts de l’Union Européenne pour lutter contre le changement climatique se sont centrés sur l’amélioration du rendement énergétique, un domaine dont les avantages environnementaux pourraient également se traduire par des avantages économiques pour toute l’Europe. Ceci est notamment le cas de l’éclairage des rues, un secteur identifié par l’UE comme l’un des premiers objectifs dans le cadre de la nouvelle législation sur la conception écologique de produits consommateurs d’énergie (directive “cadre” connue sous le nom de Energy Using Products - EUP). Publiée en juillet 2005 et entrée en vigueur le 11 août de la même année, cette directive vise à régir la conception des produits qui consomment des quantités importantes d’énergie de façon à obtenir le meilleur rendement énergétique possible, indépendamment des autres exigences, comme l’impact environnemental. L’ensemble des 25 pays membres de l’UE auront un délai de deux ans, pour transposer cette directive dans leurs lois nationales.
En se basant sur ces critères, la Commission a déjà défini quatorze familles de produits consommateurs d’énergie dont l’éclairage urbain. La première démarche pour analyser la façon dont les produits seront régis par les mesures d’application de la directive EUP consiste à réaliser une étude préliminaire de chaque famille de produits de façon à visualiser les différentes méthodes possibles pour améliorer les prestations environnementales du produit. La Commission Européenne a lancé une invitation pour soumettre les études préliminaires et les gouvernements nationaux, également impliqués dans cette activité, doivent fournir à la Commission leurs recommandations spécifiques concernant les 14 catégories de produits prioritaires.
© Philips
L’analyse de l’éclairage public sera préparée par des experts en matière d’éclairage et d’environnement en collaboration avec des experts appartenant aux industries concernées. Les informations ainsi collationnées permettront à la Commission Européenne de préparer les étapes suivantes de la procédure de développement des mesures d’application jusqu’à la publication des mesures d’application. Tout ceci signifie qu’à l’approche de 2008, de nouvelles normes seront rendues obligatoires pour atteindre le rendement énergétique escompté et satisfaire à d’autres exigences. Par conséquent, les pouvoirs locaux devront en tenir compte au moment de porter leur choix à l’occasion du remplacement ou de l’achat de nouveaux systèmes d’éclairage public.
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LIGHTING | TECHNOLOGY
© Philips
mineux (lumen) et la CosmoGold 16.000 h et un maintien de 90%. Il est intéressant de signaler que, pour encore améliorer les économies escomptées, il est possible de coupler les systèmes CosmoPolis à un dispositif de dimmer assurant la diminution des émissions lumineuses jusqu’à 25% pour les lampes CosmoGold et 50% pour les CosmoPolis. Un choix d’équipements permettant d’ajuster très précisément la distribution de lumière avec les besoins horaires réels de chaque point du réseau urbain.
/
Avec CosmoGold, diffusant un éclairage jaune fonctionnel de 2.000°K en 65 ou 140 W et CosmoWhite, produisant une lumière blanche oscillant entre 2.600 et 2.850°K en 60 et 140 W (*), la gamme CosmoPolis permet de réaliser des économies d’énergie pouvant atteindre jusqu’à 10% par rapport aux lampes sodium haute pression (SON), 30% par rapport aux lampes Master Colour et, plus impressionnant encore, jusqu’à 150% si on la compare à des éclairages mercure haute pression (HPL). Ces chiffres, déjà très favorables, sont encore à majorer grâce à la conception optique des systèmes CosmoPolis. En effet, si le nouveau ballast électronique CosmoPolis procure
un accroissement du rendement général du système, qui passe ainsi de 83 à 92%, le positionnement optimisé du brûleur de chaque lampe, allié au nouveau système optique CosmoR, favorise une couverture nettement plus homogène de la zone éclairée. Ainsi, l’espacement entre les luminaires peut-être augmenté de 10% avec, pour conséquence immédiate, une possible diminution de leur nombre sur un tronçon donné, sans aucune diminution d’efficacité de l’éclairage.
Système intelligent Près de 65% plus compactes que leurs équivalents HPL et SON, les lampes ComoPolis jouissent en outre d’un excellent maintien de leurs Production de CO2 performances par an et par km d’éclairage de rue sur le long terme. Selon Espacement 25m (29 m pour CosmoWhite) 10000 im, 042 kg CO2 kw/h les mesures effectuées par Philips, CosMetal Halide moWhite se (CDO-TT) caractériserait High Pressure Sodium par une durée (SON) de vie de 3 ans Metal Halide ou 12.000 h (Cosmo White) avec, à terme Mercury Vapour un maintien à 80 % du flux lu-
Projet-pilote Convaincantes sur le papier, les lampes CosmoWhite et CosmoGold le sont également sur le terrain. Quelle ville, mieux que Turnhout, où est installé le siège de Philips Lighting, pouvait se prêter à un projet-pilote permettant de démontrer les qualités des systèmes CosmoPolis? Dans le cadre d’un programme d’embellissement, lancé voici 5 ans à son initiative, Philips Lighting a proposé un schéma directeur visant à introduire un nouvel éclairage qui permettrait de mettre en valeur les plus beaux monuments de la ville. C’est ainsi que le château de Turn© hout, hébergeant Ph ilip s Eclairage du futur? aujourd’hui un tribunal, a troqué son En décembre 2005, la ville d’Ede, au centre des éclairage environPays-Bas, a été la première au monde à opter nant, constitué de pour des mâts d’éclairage public faisant appel lampes à induction à la technologie LED. Riche de possibilités créatives, se caractérisant par une durée de QL 85W, contre des vie estimée à plus de 12 ans, soit 50.000 h CosmoWhite de d’éclairage et, donc, des coûts de maintenance 60W. L’installation réduits, la technologie LED, si elle est encore de ces dernières, relativement onéreuse à présent, pourrait fort n’ayant nécessité bien constituer l’alternative de demain pour qu’une petite mol’éclairage urbain. dification préalaAttentif aux changements de marchés, Phible des luminaires lips Lighting propose d’ores et déjà un large Schréder déjà portefeuille de produits LED, parmi lesquels en place, s’est Equinox, solution choisie par la ville d’Ede. donc traduit par une économie de consommation de 42% et, dans le même temps, par un sensible accroissement de rendement, les émissions lumineuses passant de 6.000 à 6.900 lumens. Il va de soi, que le prix à payer pour assurer la conversion vers ces nouveaux systèmes doit être pris en compte dans le calcul de rentabilité, mais, aux dires de Philips Lighting, un retour sur investissement est parfaitement envisageable en 8 ans. p Daniel Labours (*) Des lampes CosmoWhite et CosmoGold 90 W seront disponibles dans la seconde moitié de 2006, tandis que des CosmoWhite 35 W le seront fin 2006.
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TECHNOLOGY | NEW PRODUCTS
[ HVAC ]
Lauréat Interclima: le refroidisseur adiabatique DFCV-AD Le salon Interclima décernait récemment ses trophées innovations placés sous le signe de la performance énergétique. Dans la catégorie produit ou système à destination des bâtiments tertiaires, le lauréat est le refroidisseur adiabatique à haute sécurité sanitaire DFCV-AD de Balticare SAS. Ce refroidisseur est un Dry Cooler équipé de batteries en V et d’un équipement complémentaire de pré-refroidissement adiabatique. Ce pré-refroidissement se fait sans aucune formation d’aérosols et/ou de gouttelettes. En effet, l’air est préalablement refroidi d’une manière simplement adiabatique avant l’échange sur une batterie sèche. Dans les températures les plus extrêmes, une distribution d’eau est amenée depuis le sommet de l’appareil de manière gravitaire sans pompe complémentaire. Cette distribution d’air hors flux d’air permet ainsi un mouillage total du média d’humidification. L’air, guidé au travers du média, subit ainsi un phénomène d’humidification très important qui le ramène à un niveau de température simplement supérieur de 2 à 3°C à celui du bulbe. Cet abaissement très important de la température de l’air de refroidissement (jusqu’à 8°C dans les conditions normales de fonctionnement) entraîne un accroissement substantiel de la capacité de refroidissement à sec. En conséquence, la consommation énergétique nécessaire pour évacuer la chaleur est grandement réduite par rapport à un refroidissement à sec conventionnel. www.baltimoreaircoil.be
[ COMPRESSEURS ]
GA Plus: nouvelle série de compresseurs à vis lubrifiées haute performance. Atlas Copco poursuit le renouvellement de sa gamme de compresseurs à vis lubrifiés avec l’extension de sa gamme GA Plus qui propose aujourd’hui des puissances de 30 kW à 90 kW à vitesse fixe ou variable, pour une production d’air comprimé à 7, 8, 10 ou 13 bars. Ces nouveaux modèles cumulent un ensemble d’améliorations sur le plan énergétique, à commencer par des moteurs EFF1 à haut rendement. Un débit d’air plus élevé et une consommation d’énergie spécifique plus basse sont également obtenus par l’introduction d’un nouvel élément vis optimalisé. Un nouveau modèle de séparateur d’eau est intégré dans le refroidisseur final.
Muni en standard d’un purgeur électronique, il évite toute perte d’air comprimé lors de l’évacuation du condensa. La perte de charge à travers ce combiné est remarquablement basse comparée aux systèmes classiques, ce qui procure de nouveau un gain d’énergie. Enfin, la conception unique du carter d’engrenages simplifie le système d’entraînement et diminue la consommation énergétique. Tous les modèles peuvent supporter une température ambiante maximale de 46 °C et supportent donc des conditions extrêmes sans pertes de performance. www.atlascopco.be
[ HVAC ]
Le DVM Heat Recovery chauffe et refroidit en même temps Samsung lance un nouveau système de conditionnement d’air à récupération de chaleur pour les bâtiments moyens à grands. Le DVM HR (Heat Recovery), offre non seulement une flexibilité supérieure mais permet aussi de réduire jusqu’à 20 % la consommation d’énergie par rapport aux systèmes DVM existants. Avec le Heat Recovery, le client peut choisir entre refroidir et chauffer au niveau de chaque appareil intérieur. Le système récupère la chaleur des pièces refroidies et la redistribue dans les pièces qui demandent de la chaleur à ce moment. Résultat: un confort optimal bien sûr, mais aussi une économie d’énergie supplémentaire. Le Heat Recovery permet ainsi de réutiliser efficacement la chaleur du local des serveurs ou de la salle de réunion, qui serait sinon évacuée à l’extérieur, pour chauffer un bureau, par exemple. Un maximum de 14 appareils intérieurs peuvent être raccordés à une unité extérieure. Chaque unité intérieure détermine lui-même le niveau de refroidissement ou de chauffage nécessaire. L’appareil extérieur, qui affiche une puissance de 28 kW en refroidissement et de 31,5 kW en chauffage, s’adapte automatiquement au réglage et fournit avec précision la capacité requise. Les systèmes DVM de Samsung sont équipés en série d’une commande individuelle à infrarouge (IR) ou de type mural fixe, au choix. Il est également possible de prévoir un thermostat hebdomadaire individuel sur l’unité intérieure, tout comme des panneaux de commande centraux ou une commande par ordinateur. Enfin, les hôtels peuvent également coupler le système à une clé à carte électronique. www.samsung-airco.be
[ VARIATEUR DE VITESSE ]
Altivar 61, le dernier-né des variateurs de vitesse Télémécanique Dernier-né de l’offre de variateurs de vitesse Telemecanique, l’Altivar 61 est un convertisseur de fréquence pour moteurs asynchrones triphasés de 0,75 kW à 630 kW. II est dédié aux applications les plus courantes de la gestion des fluides dans les bâtiments industriels et les bâtiments du tertiaire (ventilation, climatisation et pompage). L’Altivar 61 permet de réduire les coûts d’exploitation des bâtiments en optimisant la consommation d’énergie tout en améliorant le confort de l’utilisateur. Simple à mettre en œuvre, il intègre toutes les exigences des climaticiens et des hydrauliciens (régulation, protections, communication, exploitation locale/distance,…). En particulier, des lois de commande du moteur permettent de réduire d’avantage encore la consommation d’énergie: lois quadratiques 2 ou 5 points, ou loi économie d’énergie ‘Nold’. Avec cette dernière, la commande en contrôle vectoriel ajuste le courant magnétisant en fonction de la charge de l’application (caractéristique de couple de type quadratique). Bien au-delà des économies d’énergie, le variateur de vitesse Altivar 61 a d’autres qualités qui contribuent aussi à la préservation de l’environnement: diminution des nuisances sonores (bruit aérolite, coups de bélier), traitement sélectif des déchets, bannissement des substances dangereuses. www.schneiderelectric.com
[ LIGHTING ]
e-box: jusqu’à 40% d’économie d’énergie SME Benelux, une jeune société active dans la distribution de produits éco-énergétiques lance l’e-box, un régulateur électrique qui permet de réduire jusqu’à 40% la consommation électrique et d’optimiser les coûts de maintenance dans le domaine de l’éclairage. Cette performance est obtenue grâce à une régulation de puissance réalisée par le système combinée à une réduction des harmoniques du réseau. La régulation de la puissance comporte en outre une réduction des températures de fonctionnement de l’entièreté du système d’éclairage, réduisant son usure et augmentant donc proportionnellement sa durée de vie. L’e-box agit aussi comme filtre contre les perturbations du réseau, réduisant la mortalité typique des lampes à décharge et
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NEW PRODUCTS | TECHNOLOGY
de leurs ballasts. Ce faisant, il réduit les coûts de maintenance ordinaire des installations ainsi que les coûts de recyclage jusqu’à 50%. Le système peut s’appliquer aux sources lumineuses à décharge telles que: fluorescent, vapeur de sodium, vapeur de mercure, iodures métalliques et halogène. Il permet une gestion d’installations d’éclairage intérieures et extérieures utilisant des courants allant de 3A jusqu’à 400 A. Il offre différents niveaux d’économie, afin de pouvoir s’adapter à tout type de besoin en terme de ratio économie/ performance, et ceci quel que soit le type de lumière concernée. Une fois installé, réglé pour être mis en service et testé, il ne requiert ensuite aucune intervention de maintenance. L’appareil a une durée de vie opérationnelle d’environ 25 ans ou 200.000 heures. L’e-box trouve à s’appliquer aussi bien dans l’éclairage urbain que tertiaire, soit partout où l’éclairage entraîne une consommation importante d’énergie.
[ ENTRAÎNEMENTS ÉLECTRIQUES ]
Calculez le potentiel d’économie d’énergie grâce à Sinasave Grâce au logiciel Sinasave de Siemens Automation and Drives, il est désormais simple comme bonjour de calculer le potentiel d’économie d’énergie que recèlent les entraînements électriques dans l’industrie des processus. Cet outil calcule les économies d’énergie que permettrait l’utilisation de convertisseurs de fréquence dans des systèmes régulés grâce à une vitesse variable ou de moteurs à haut rendement énergétique dans les applications à vitesse constante. Il analyse non seu-
nomies totales que cet investissement permet de réaliser. Celui-ci est souvent remboursé en quelques mois seulement. Le logiciel est téléchargeable gratuitement. www.siemens.de/energiesparprogramm
[ VAPEUR ] lement chaque entraînement individuel mais aussi l’intégralité du train d’entraînement. Pour les entraînements à vitesse constante, le programme calcule les économies d’énergie et l’amortissement qu’impliquerait la migration vers des moteurs à haut rendement énergétique de classe supérieure. En cas d’utilisation de convertisseurs de fréquence pour réguler, grâce à une vitesse variable, un système existant, il suffit d’introduire les données et paramètres caractéristiques de l’installation, par exemple le débit et la hauteur de refoulement des pompes ou encore, le débit massique et la différence de pression totale des ventilateurs. Grâce aux données sur les périodes de travail et durées de fonctionnement, et aux profils de débits quotidien et annuel, le programme peut calculer le potentiel d’économie d’énergie offert par un système d’entraînement adéquat. Outre les économies d’énergie proprement dites, Sinasave propose aussi d’autres possibilités de réduction de coûts par exemple en améliorant le facteur de puissance dans le fonctionnement en régulation de vitesse ou en supprimant le contrôle mécanique en boucle fermée. De plus, Sinasave détermine la durée d’amortissement de l’investissement. L’investissement global, comprenant le coût d’acquisition, le planning, l’ingénierie, l’intégration et le démarrage de l’installation, est évalué par rapport aux éco-
Steamstar: calculez en ligne vos pertes de vapeur Avec sa plate-forme Internet SteamStar, Armstrong International offre une solution innovante pour optimiser l’efficacité des installations vapeur et diminuer vos coûts. Cette plateforme permet d’opérer en ligne le calcul réel - grâce à une méthodologie approuvée par le Comité Technique de l’ONU - des pertes de vapeur, de combustibles et de CO2 de tous les types de purgeurs vapeur défectueux, indépendamment de leur marque. Grâce aux rapports et diagnostics détaillés fournis par cet outil d’analyse unique au monde, les utilisateurs peuvent aisément envisager les solutions à mettre en œuvre pour optimiser leur installation. Ainsi, non seulement, ils réduisent les coûts financiers liés à ces dysfonctionnements, mais également, dans un esprit de développement durable, ils diminuent significativement les effets néfastes de ces derniers sur l’environnement. Les frais d’inscription sont de 250 €. L’inscription se fait une seule fois. Le SteamStar peut ensuite être utilisé sans frais indéfiniment. www.steamstar.be
PRODUCT IN ACTION L’Atomium se pare (aussi) de vitrages à haute performance énergétique C’est couvert d’une nouvelle enveloppe étincelante d’acier inoxydable que l’Atomium a rouvert ses portes ce 14 février dernier, après plus de 20 mois de travaux. Une rénovation à l’image du monument: hors normes, audacieuse et novatrice. Parmi les acteurs de ce défi, le verrier Glaverbel qui a contribué à la rénovation de deux espaces de l’Atomium, en particulier la “galette”, pavillon encerclant la boule centrale inférieure qui soutient et sert d´accès à l´ensemble des 9 autres boules, et le “pavillon”, nouvel espace indépendant de billetterie prochainement situé aux abords du monument. Afin de répondre aux objectifs de rénovation privilégiant la brillance de l´inox (la nouvelle peau de l’Atomium est en acier inoxydable)
et le souci environnemental exprimé par l’asbl gérant le site, le bureau d´architecture Conix a opté dans la partie verticale de la galette pour le Thermobel Starlite N, un vitrage de haute performance énergétique. Celui-ci combine trois types de fonctions: l´isolation thermique pour plus d´économies d´énergie grâce à sa couche super isolante (valeur U = 1.3), l´anti-effraction grâce aux intercalaires en PVB, et l´esthétique transparente grâce à une transmission lumineuse élevée (73%) et à une réflexion très basse (12%). Pour la toiture, c’est le vitrage Sunergy en version feuilletée de sécurité qui a été sélectionné
pour sa transparence ainsi que pour son contrôle solaire de haute performance (51%). Cette nouvelle génération de vitrages isolants intègre un verre à couche qui permet de réduire jusqu’à cinq fois les pertes d’énergie d’un verre simple.
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RENEWABLE | SOLAR Les chiffres sont connus (même si ce sont surtout des ordres de grandeur). Au niveau mondial, on considère que l’énergie solaire - quasi inépuisable valorisable sur terre représente près de dix mille fois notre dépense énergétique actuelle dans le monde. Ramené à la seule Belgique, on évalue en général qu’une surface horizontale d’un mètre carré reçoit, par an, une quantité d’énergie de l’ordre de 1000 kWh - soit l’équivalent de 100 litres de fioul. Faites le compte: cela représente environ pour notre pays 2.600 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) gratuitement à disposition, soit près de cinquante fois notre consommation énergétique nationale (source: APERe). Cela dit, revenons sur terre, cette énergie, il faut la valoriser. Et c’est là que ça se complique et qu’on ne peut plus vraiment parler de gratuité.
Filière solaire
Un soleil si généreux Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, ce ne sont pas les régions les plus ensoleillées de la planète qui ont vu émerger les marchés les plus porteurs en matière d’énergie solaire. La logique industrielle (et politique) à aussi ses propres lois. Le Top 10 des fabricants PHOTOVOLTAÏQUE (monde) Firme
THERMIQUE (Europe) Part de marché
Firme
Production/vente m2
Sharp
27,1%
GREENoneTEC
242.000
Kyocera
8,8%
Viessmann
115.000*
BP Solar
7,1%
FOCO S.A.
110.000
Mitsubishi élec.
6,3
Sonnekraft
100.000
Q-Cells
6,3%
Buderus
95.000*
Shell Solar
6,0%
Sunstrip
85.000
Sanyo
5,4%
Wagner
85.000
Isofoton
4,4%
Thermomax
50.000*
RWE
3,7%
Ritter Solar
40.000
Deutsche Cell
2,3%
Clipsol
12.000
Source: EurObserve’ER
© Wagner & Co / ESTIF
La chaleur solaire rentable Deux modes de valorisation principaux s’offrent (façon de parler!) à nous: la chaleur (solaire thermique) et l’électricité (solaire photovoltaïque, PV). La formule qui domine jusqu’ici, parce que la plus simple et la plus rentable, c’est la transformation de l’énergie solaire en chaleur. Au niveau des bâtiments, elle passera d’abord par le solaire passif ou l’architecture climatique, c’est-à-dire par la valorisation des apports solaires naturels à travers une judicieuse orientation du bâtiment, une excellente isolation, une bonne étanchéité à l’air et une ventilation mécanique avec échangeur de chaleur air-air efficace. Ensuite, on pourra aller plus loin en installant un chauffe-eau solaire (capteur thermique) sur la toiture ou la façade. Actuellement, on peut considérer que ces équipements sont arrivés à maturité et qu’une installation standard permet de couvrir plus de 50% des besoins en eau chaude, plus le cas échéant un complément de chauffage. C’est ce qui a conduit les pouvoirs publics des trois régions, depuis quelques années, à proposer des aides conséquentes pour amener les particuliers et le tertiaire à s’équiper en capteurs solaires (voir encadré).
* Données 2003
© Ritter Solar / ESTIF
© VELUX / ESTIF
© Conergy AG / ESTIF
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SOLAR | RENEWABLE L’électricité en quête de rendement Deuxième formule, la production d’électricité en exploitant l’effet photoélectrique et le caractère semiconducteur de certains matériaux, via la mise en batterie de cellules photovoltaïques intégrées dans des panneaux protecteurs bien orientés. Mais le rendement de conversion est ici trois fois moindre (de l’ordre de 16% maximum, mais on a atteint 36% en laboratoire) par rapport au solaire thermique. Pour faire court, on peut dire qu’avec 10 m2, on peut atteindre une puissance d’1,25 kW-crête* (production annuelle de l’ordre de 1000 kWh dans de bonnes conditions d’ensoleillement). Outre un rendement de conversion moindre, les deux obstacles principaux, ici, sont le prix et l’intermittence de la source d’énergie. Par rapport aux combustibles fossiles, l’énergie produite sera, toute intervention extérieure (fiscalité des entreprises, aides publiques, etc.) mise à part, quatre à dix (!) fois plus chère (dans l’état actuel des technologies). Ce qui explique - notamment - que la production d’énergie photovoltaïque n’a guère été encouragée jusqu’ici chez nous. Même si, pour certaines utilisations en entreprise, le solaire PV constitue désormais un investissement parfaitement rentable. Certificats verts à la rescousse Mais le vent tourne. Depuis ce 1er janvier en Flandre, outre les aides fédérales et régionales, pour chaque tranche de 1000 kWh photovoltaïque produit, vous recevrez un certificat vert d’une valeur de 450 € garantie pendant 20 ans! Grâce à quoi il se chuchote que bien des projets pourraient à présent voir le jour en Flandre, notamment dans le secteur logistique, qui compte quelques milliers d’hectares de toitures susceptibles d’être équipés en panneaux solaires. Comparé aux 150 € proposés en Wallonie pour les mêmes certificats, on change clairement de registre! Il est vrai que, contrairement à la Région wallonne où un producteur de panneaux PV
(Droben) vient tout juste de démarrer sa production, la Flandre dispose, depuis 2001, d’une unité de production de cellules et de panneaux PV, industriellement soutenue et en pleine phase de croissance, Photovoltech (join venture Total, Electrabel, Soltech et IMEC, le fleuron flamand de la recherche en matière de microélectronique). Politique… industrielle Une donnée de politique industrielle qui a évidemment son importance et qui justifie aussi pour une large part la position en pointe acquise dans le solaire par des pays relativement peu ensoleillés, comme le Japon (618 MWc produits en 2004), l’Allemagne (363 MWc) ou l’Autriche (1.679 MWth). Car, on l’aura compris, le taux d’ensoleillement du Japon n’a pas été pour beaucoup dans la décision du pays du Soleil Levant, dès les années 70, de soutenir fermement la filière photovoltaïque en finançant généreusement les programmes de R&D en la matière et en subventionnant largement le recours des particuliers à cette source d’énergie. De toute évidence l’engagement industriel nippon dans les marchés de l’électronique et des microprocesseurs, dont les déchets de silicium fournissent la principale matière première des fabricants de cellules PV, et la forte dépendance énergétique du pays y ont joué un rôle nettement plus décisif. Résultat: la moitié (48%) des modules solaires produits aujourd’hui dans le monde sont fabriqués au Japon. Cela dit, les jeux sont loin d’être faits. Car, dans le domaine des capteurs PV particulièrement, le potentiel à exploiter via de nouvelles technologies, qui restent largement à inventer et à développer, demeure énorme. Et il suffit de parcourir les noms des groupes industriels nationaux et mondiaux à la besogne sur ces pistes technologiques, pour comprendre que cela n’a pas échappé aux plus grands … p Jean Cech * Le Watt crête (Wc) est la puissance électrique d’un capteur solaire PV dans des conditions optimales (irradiation solaire de 1.000 W/m2, température de jonction de 25°C, charge optimale)
Pour aller plus loin A retenir tout particulièrement parmi les sources d’informations spécifiques à la Belgique: v www.apere.org pour les informations relatives aux technologies exploitées. v www.belsolar.org pour les renseignements relatifs aux acteurs actifs sur le marché belge. v www.emis.vito.be pour les informations plus spécifiques à la Région flamande v energie.wallonie.be pour la Région wallonne v www.ibgebim.be pour la Région de Bruxelles Capitale
Deux pistes technologiques, plusieurs filons industriels à explorer SOLAIRE THERMIQUE
Q Principe À l’échelle d’une habitation, le système est simple: un liquide caloriporteur réchauffé par le rayonnement solaire circule dans des capteurs vitrés installés en toiture ou en façade. Il transmet la chaleur à un chauffe-eau ou un plancher chauffant basse température. Éventuellement il peut apporter un complément d’eau chaude au chauffage, voire - piste prometteuse - assurer la production de froid pour la climatisation. Le système est parfaitement exploitable aussi pour certains bâtiments tertiaires grands consommateurs d’eau chaude sanitaire (homes, hôpitaux, piscines,…) ou de process (agroalimentaire).
Q Marché 1.693.004 m2 installées en Europe en 2004, soit l’équivalent de 1.185 MWth.
Q Équipement de base Capteur, circuit de transfert thermique, réservoir de stockage, régulation et couplage avec le système d’appoint.
Q Pistes de développement technologique Intégration architecturale, systèmes combinés chauffage-eau sanitaire, régulation et mesure, stockage thermique et chimique, combinaisons thermique-photovoltaïque, capteurs thermiques haute température (froid, désalinisation), réfrigération solaire.
Q Autres applications envisagées Centrales solaires thermodynamiques.
SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE
Q Principe L’effet photoélectrique produit un courrant continu de 0,6V. On utilise le plus souvent des semi-conducteurs à base de silicium récupéré dans l’industrie informatique pour limiter les coûts. Mais les recherches se multiplient dans le monde pour développer des technologies alternatives, notamment via les nanotechnologies, les biotechnologies et les technologies de couches minces. Jusqu’ici, le faible niveau de performance des cellules et les problèmes de stockage de l’électricité limitent encore le champ des applications notamment industrielles à de petits équipements (calculettes, ordinateurs portables, téléphones publics,….) et à certains usages domestiques.
Q Marché 410,5 MWc installés en 2004. Taux de croissance annuel mondial: 35,5% depuis dix ans!
Q Équipement de base Cellules PV mises en réseau, support de protection, onduleur, batteries.
Q Pistes de développement technologique Réduction du coût de fabrication et amélioration de rendement des cellules à silicium cristallin, technologie des couches minces, tuiles photovoltaïques, cellules sur substrat organique, intégration architecturale des capteurs, systèmes de conversion (onduleur) et de connexion au réseau, systèmes de stockage (batteries), systèmes hybrides avec d’autres ressources énergétiques.
Q Autres applications envisagées Centrales photovoltaïque, tours solaires, satellites capteurs solaires, production d’hydrogène,…
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USEFUL | SUBSIDIES
Performance énergétique:
des primes existent à Bruxelles A l’instar des deux autres régions, Bruxelles-Capitale a élaboré un programme de primes à l’énergie dont une mise à jour vient d’être opérée en février dernier. Rapide coup d’oeil
Pour les deux volets, les propriétaires des bâtiments bénéficiaires doivent bien entendu avoir leur siège d’exploitation, siège social, principal établissement ou siège de direction ou d’administration en Région de Bruxelles Capitale.
sur les aides les plus récentes visant à soutenir l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments bruxellois. En plus des aides fédérales et européennes, les régions proposent également des incitants financiers permettant de soutenir les efforts consentis pour tendre vers une utilisation plus rationnelle de l’énergie. Pour Bruxelles-Capitale, ce programme de primes, réalisé à l’initiative de la Ministre chargée de l’Environnement et de l’Energie, Evelyne Huytebroeck, se compose aujourd’hui de deux volets, l’un destiné au logement collectif, l’autre au secteur tertiaire et industriel. A la faveur d’un remaniement opéré en février dernier, le second volet de ce nouveau programme combine à présent les subventions régionales Brureba, mises sur pied en 2005, et les primes accordées dans le cadre des missions de service public URE de l’intercommunale Sibelga. Sont ainsi soutenues les démarches de conception alternative et innovante de nouveaux bâtiments, ainsi que les dé-
marches de bonne gestion de l’énergie dans les bâtiments existants: comptabilité, audit, analyse des consommations électriques, étude de faisabilité d’un investissement particulier, de même que divers types d’investissements favorisant la performance énergétique. Qui peut en profiter? Pour le secteur tertiaire et industriel ces primes sont ouvertes au secteur public bruxellois, aux organismes noncommerciaux, aux entreprises et indépendants, ainsi qu’aux fédérations représentatives d’un secteur d’activité. Pour le logement collectif, elles le sont notamment au bénéfice des sociétés immobilières du service public, aux régies foncières communales, aux CPAS, aux agences immobilières sociales, ainsi qu’aux copropriété d’immeubles, qu’elles aient ou non la personnalité juridique.
Facilitateurs Energie Pour aider les demandeurs dans leurs démarches, la Région de Bruxelles Capitale met gratuitement à leur disposition un facilitateur, expert indépendant qui répondra non seulement à toutes leurs questions en matière d’utilisation rationnelle de l’énergie, mais les guidera également dans l’identification, cas par cas, des mesures URE les plus rentables pour le ou les bâtiments concernés. › Logement collectif: Jonathan Fronhoffs Tél. 0800/85 775 - E-mail facilitateur.logement.collectif@ibgebim.be › Secteur tertiaire et industriel: Xavier Meersseman Tél. 0800/85.775 - E-mail facilitateur.tertiaire@ibgebim.be › Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement www.ibgebim.be - info@ibgebim.be
Comment obtenir ces primes? Selon le type de prime et en fonction de la vocation du bâtiment, différentes procédures sont d’application. Ainsi, le texte consacré au secteur tertiaire et industriel scinde l’introduction des demandes de primes entre les études ou les audits, d’une part, et les investissements (comptabilité énergétique, recours aux sources d’énergies renouvelables, cogénération ou travaux et investissements améliorant la performance énergétique) d’autre part. En ce qui concerne le logement collectif, une première procédure est valable pour les études et audits, les investissements de type chauffage performant au gaz, la régulation, les panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques, l’isolation du toit et les variateurs de fréquence. Une deuxième procédure est applicable à la comptabilité énergétique et à la co-génération. Il est à noter que toutes les demandes destinées au logement collectif doivent être introduites avant le 1er janvier 2007 pour des actes et travaux dont la date de facturation est postérieure au 31 décembre 2005. Pour le secteur tertiaire et industriel, la demande doit être introduite au plus tard dans les 6 mois qui suivent la réalisation de l’étude ou de l’audit et antérieure à la commande des travaux, ces derniers ne pouvant avoir lieu qu’après notification de la décision d’octroi de la prime demandée. Indépendamment du secteur dans lequel s’inscrit le bâtiment et quelle que soit la prime demandée, tous les dossiers de demandes doivent être introduits auprès de l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement, Département Energie, Gulledelle 100 à 1200 Bruxelles. p Daniel Labours
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SUBSIDIES | USEFUL
Secteur tertiaire et industriel INTERVENTION
EXIGENCES TECHNIQUES
HAUTEUR
LIMITATIONS
I- ETUDES Audit énergétique
› le bâtiment audité doit appartenir au demandeur › l’audit doit être réalisé par un auditeur indépendant › l’audit doit répondre à un cahier de charges spécifique
50%
› l’audit doit être conforme à un cahier de charge spécifique › l’audit doit comprendre différents éléments comme une description des installations existantes, un bilan de consommation, un rélévé d’anomalies, des propositions de mesures d’économie, des simulations de rendement, une évaluation du temps de retour des investissements...
50%
plafonné à 2.500 €
› l’audit doit être conforme à un cahier de charge spécifique › l’audit doit comprendre différents éléments comme une description des installations existantes, un bilan de consommation, un rélévé d’anomalies, des propositions de mesures d’économie, des simulations de rendement, une évaluation du temps de retour des investissements... › en intérieur, l’éclairage de secours est exclu, pour l’extérieur, seules les voies de circulation pour véhicules motorisés ne sont pas prises en compte
50%
plafonné à 1.500 € par bâtiment
Analyse des consommations électriques
› doit comprendre l’enregistrement des fournitures électriques pendant au moins 2 semaines, l’édition du rapport d’audit et l’indication des principales possibilités d’économie d’énergie › l’analyse doit être réalisée par un organisme indépendant
50%
plafonné à 1.000 €
Etude de faisabilité
› l’audit doit être réalisé par un auditeur indépendant › l’audit doit répondre à un cahier de charges spécifique › le bâtiment audité doit appartenir au demandeur
50%
› › › › ›
50%
Audit HVAC
Audit éclairage
Conception énergétique d’un nouveau bâtiment
le bâtiment doit être projeté par le demandeur l’étude doit être antérieure à la demande de permis de bâtir l’étude doit faire l’objet d’une mission à part entière l’étude doit être réalisée par un bureau indépendant l’étude doit répondre à un cahier de charges spécifique
II - INVESTISSEMENTS Comptabilité énergétique
Cogénération
Travaux d’investissements
Actions d’une fédération professionnelle en faveur de la performance énergétique
› le système doit être installé dans un bâtiment appartenant au demandeur › le système doit répondre à un cahier de charges spécifique › les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur enregistré › › › › › ›
le bâtiment bénéficiaire doit appartenir au demandeur l’investissement doit être éligible dans les termes de la prime une étude dimensionnement doit accompagner la demande la cogénération doit être de qualité (*) la pompe à chaleur doit autoriser une inversion du système pour climatisation le système de chauffage de l’eau par panneaux solaires doit comprendre un système de suivi des performances pendant au moins 2 ans › le montant d’investissement doit être au moins de 2.500 € TVAC › les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur enregistré › le bâtiment doit être construit depuis au moins 10 ans › le bâtiment doit être occupé par le demandeur sont acceptés: › l’installation d’un réseau de chaleur › l’isolation thermique des parois du bâtiment › le remplacement ou l’amélioration du chauffage › le remplacement ou l’amélioration de l’éclairage › l’optimisation du fonctionnement de l’éclairage › l’optimisation des équipements électriques rotatifs › l’optimisation des systèmes de ventilation ou de refroidissement
50% 20% pour une cogénération de qualité 30% pour le recours aux sources d’énergie renouvelables
20%
› dépôt d’un projet rencontrant les objectifs du mécanisme de subsides 100%
(*) permettant la production combinée de chaleur et d’électricité avec une économie de CO2 d’au moins 5% par rapport à une installation classique Les primes sont cumulables, mais leur montant total ne peut dépasser 100.000 € par bâtiment sur une période de 3 ans La liste des entrepreneurs enregistrés peut être obtenue ou consultée dans les bureaux des contributions directes ou de la TVA Une prime octroyée est cumulable avec toute autre subvention relative au même objet à concurrence de 100%
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USEFUL | SUBSIDIES
Logement collectif INTERVENTION
EXIGENCES TECHNIQUES
HAUTEUR
LIMITATIONS
I- ETUDES Audit énergétique
› l’audit doit porter sur l’entièreté de l’immeuble › l’audit doit être réalisé par un auditeur indépendant › l’audit doit répondre à un cahier de charges spécifique
50%
› l’audit doit être conforme à un cahier de charge spécifique › l’audit doit comprendre différents éléments comme une description des installations existantes, un bilan de consommation, un rélévé d’anomalies, des propositions de mesures d’économie, des simulations de rendement, une évaluation du temps de retour des investissements...
50%
Etude de faisabilité
› l’audit doit être réalisé par un auditeur indépendant › l’audit doit répondre à un cahier de charges spécifique
50%
Conception énergétique d’un nouveau bâtiment
› le bâtiment doit être projeté par le demandeur › l’étude doit être antérieure à la demande de permis de bâtir › l’étude doit faire l’objet d’une mission à part entière › l’étude doit être réalisée par un bureau indépendant › l’étude doit répondre à un cahier de charges spécifique
50%
› le système doit être installé dans un bâtiment appartenant au demandeur › le système doit répondre à un cahier de charges spécifique › les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur enregistré
50%
› le bâtiment bénéficiaire doit appartenir au demandeur › l’investissement doit être éligible dans les termes de la prime › une étude dimensionnement doit accompagner la demande › la cogénération doit être de qualité (*) › les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur enregistré
20%
Audit HVAC
plafonné à 2.500 €
II - INVESTISSEMENTS Comptabilité énergétique
Cogénération
Chauffe-eau solaire
Système photovoltaïque
› l’affectation unique à une piscine n’est pas prise en compte › les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur enregistré › les bénéficiaires des subsides doivent disposer d’un titre de propriété, d’un contrat de location enregistré, de l’usufruit, d’un droit de superficie ou d’un bail emphytéotique du bâtiment
minimum 35%
plafonné à 10.617 €
› modèles cristallins, norme IEC 61215, rendement minimal 12% › modèles fins, norme IEC 61646, rendement minimal 7% › rendement minimal pour les transformateurs de 88% pour les systèmes autonomes et 91% pour les systèmes reliés à un réseau › inclinaison entre 0 et 70° des capteurs fixes › le système doit être dimensionné par rapport aux besoins du bâtiment › les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur enregistré
30%
plafonné à 1.750 € par logement
Chauffage au gaz performant › la chaudière à condensation doit porter le label CE HR-Top › le chauffe-eau instantané au gaz ne doit pas avoir de veilleuse, disposer d’une flamme modulante et être à double flux (ventouse) › les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur enregistré
maximum 10.000 €
Régulation thermique du chauffage
› les travaux doivent porter sur l’ensemble du bâtiment › les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur enregistré
30%
Isolation du toit
› le coefficient de résistance thermique R de l’isolant dot être supérieur ou égal à 3 m2K/W › les logements doivent être raccordés au réseau de gaz naturel › les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur enregistré
50%
Variateur de fréquence sur compresseur, ventilation et pompe
› l’économie réalisée doit être au moins de 10% › la variateur de fréquence doit être marqué CE
50%
plafonné à 1.000 € par chaufferie
plafonné à 5.000 € par sous-station
(*) permettant la production combinée de chaleur et d’électricité avec une économie de CO2 d’au moins 5% par rapport à une installation classique Les primes sont cumulables, mais leur montant total ne peut dépasser 100.000 € par bâtiment sur une période de 3 ans La liste des entrepreneurs enregistrés peut être obtenue ou consultée dans les bureaux des contributions directes ou de la TVA
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AGENDA
AVRIL p APRIL
www.cefortec.be
u 6/4, Bruxelles Séminaire Les isolants minces réfléchissants
u 12/5, Bruxelles Séminaire URE en industries
www.atic.be
www.ageco-group.com
u 18/4, Boom Studiedag Magnetisch gelagerde centrifugaalcompressor
u 15/5, Gardsten (S) Séminaire Solar housing renovation project in Gardsten, Sweden
www.vik.be
www.bsch.org
u 18/4, Antwerpen Opleiding Elektriciteit in de automatisatie
u 18/5, Wommelgem Studiedag Zonneënergie
www.vik.be
www.vik.be
u 20/4, Mons Séminaire URE en industries
u 18/5, Mol Studiedag Stoom
www.ageco-group.com
www.energik.be
u 20/4, Oostende Opleiding Ventilatietechniek
u 24/5, Antwerpen Opleiding HVAC
www.syntrawest.be
www.vik.be
u 20/4, Wommelgem Studiedag Lampen, relighting, foutanalyse
u 25/5, Libramont Séminaire Comment faire baisser la facture énergétique de votre entreprise?
www.vik.be
u 21/4, Antwerpen Infodagen Klimatisatie van Gebouwen www.vik.be
u 24 - 28/4, Douai (F) et Courtrai Formation Cours de base cogénération (Français) www.cogenvlaanderen.be
u 25/4, Namur Séminaire URE en industries www.ageco-group.com
u 25 april, Antwerpen Opleiding Regenwater en zonne-energie www.vik.be
u 27/4, Liège Séminaire URE en industries www.ageco-group.com
www.ccilb.be
u 29/5, Bruxelles Séminaire La gestion rationnelle de l’énergie - une compétence du Responsable Energie
www.syntrawest.be
u 10, 17, 24 & 31/5, Liège Formation Utilisation rationnelle de l’Energie
www.fair-pr.com
u 24 - 25/4, Hannover (D) Fair Energy Technologies - Hannover Fair 2006 www.energy-hannover.com.
u 24 - 28/4, Hannover (D) Fair Factory Automation www.hannovermesse.de
u 27 april, Vicenza (I) Conference Solarexpo www.solarexpo.com
u 9 - 11/5, Brussels Conference European Energy and Fuels event of 2006 www.worldfuelsconferences. com/2005eventeu.html
http://hartenergyconferences.com
u 7/6, Crieff (S) Fair Hidroenergia 2006 www.esha.be
u 15 - 17/6, Paris (F) Fair Salon des Energies renouvelables www.energie-ren.com/2006/
19/8, Florence (I) Congress World Renewable Energy Congress IX and Exhibition http://www.wrenuk.co.uk
u 4 - 8/9, Dresde (D) Conference 21st European Photovoltaic Solar Energy Conference & Exhibition www.photovoltaic-conference.com/
u 12 - 14/9, Brussels Conference 2006 European Renewable Energy Policy Conference
www.otti.de
www.ifest.be
www.ccilb.be
www.march2006.com
u 30 & 31/5, Louvain-La-Neuve Table ronde Les biocarburants tracent leur chemin 2e table ronde
u 16 - 18/5, Lyon (F) Fair Lumiville (Public Lighting)
www.valbiom.be
JUIN p JUNI u 14/6, België Congres Energik-congres u 20/6, Libramont Séminaire La gestion du froid dans l’entreprise
u 10/5, Oostend Opleiding zonne-energieprojecten
u 24 - 28/4, Hannover (D) Fair Group Exhibit Hydrogen + Fuel Cells
u 30/5, Libramont Séminaire Installer une cogénération dans mon entreprise
www.ibgebim.be
u 05/5, Antwerpen Opleiding Aandrijvingen
www.vik.be
www.messefrankfurt.com
u 30/5 to 1/6, Brussels Conference 2006 Transport Energy & Fuels Conference
www.erec-renewables.org/
www.energik.be
u 8/5, Antwerpen Opleiding Werken met stoom
u 23 - 27/4, Francfurt (D) Fair Light+Building
u 11/5, Aix-en-Provence (F) Conference 3rd european PV-hybrid and minigrid conference
MAI p MEI
www.vik.be
Conferences, fairs, exhibitions
u 15 - 19/5, Birmingham (UK) Fair Automation & Robotics
www.equipville.com
u 16 - 19/5, Hamburg (D) Fair WindEnergy 2006 - International Trade Fair www.hamburg-messe.de/
u 16 - 19/5, Munchen (D) Fair Automatica
u 10 - 13/10, Gent Fair IFEST u 12 - 14/10, Liège Salon BEST www.bestenvironnement.be
u 18 - 20/10, Antwerpen Fair Pumps & Valves 2006 www.pumps-valves.com
u 23 - 24/11, Brussels Fair Brussels Innova www.cpexpo.com
u 5 - 8 /12, Paris (France) Fair SCS Automation & Control www.scs-automation.com
www.messe-muenchen.de
SEPTEMBRE p SEPTEMBER
u 31/5, Jönköping (S) Technology Transfer Day Bioenergy, Waste Management and Recycling 2006
u 4 - 8/9, Douai (F) et Courtrai Opleiding Basic course Cogeneration
NOVEMBRE p NOVEMBER
DECEMBRE p DECEMBER
u September, Brussel Studiedag WKK in vlaanderen
u 10/11, Elewijt Opleiding Subsidies en heffingen op milieuen energievlak
u 6 - 7/12, Charleroi Forum Energie et environnement
www.cogenvlaanderen.be
www.kluwer.be
www.ccilb.be
www.cogenvlaanderen.be
www.elmia.se
www.charleroiexpo.be
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Cachet de la société
Date et signature
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Info et partenariat : christian.miroir@bfm.be
A titre informatif.
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