Devoir de mémoire à l’occasion du centenaire de la naissance d’ambroise Brugière
de Enrique Ramírez
Photographie et conception graphique : Enrique Ramírez Ce livre est produit dans le cadre de la résidence “DEVOIR DE MEMOIRE / Ambroise BRUGIERE” et accompagne l`œuvre “Devoir de Memoire / Ambroise BRUGIERE”, réalisée par Enrique Ramírez pour le lycée Ambroise BRUGIERE à Clermont-Ferrand. Proviseur du Lycée Ambroise Brugière : Christian Puechbroussou Production : Gabriel Soucheyre / VIDEOFORMES Asistants de production : Bertrand Rouchit, Virginie Sallard Construction des pièces en verre et bois (Chili): Daniel Baez, Multisellos, Salustiano. Enrique RAMÍREZ remercie tous ceux qui ont accepté de prendre part et d’apporter leur concours à ce projet : Martine Brugière, Françoise Alibert, Manfred Schöttke, Gabriel Soucheyre, Justine Emard, Georgette Morel, Bernadette Le Mouël, Eliane Constanty, Gérard Constanty, Bernard Gounel, Catherine Landivier, Patrick Gay-Bellile, Pierre Dauphin. Élèves ayant participé au tournage : Eléonore LLINARES, Corentin AURIEL, Jordy BADIABIOKO, Tommy LY, Thibault DACHICOURT, Mohamed TOUMI, Muriel REBOULLET, Ghislain IRANYUMVA, Bilal OUNCHIOUNE, Nerimen HENNEBIQUE, Coralie VIVIER, Océane FRADET, Diego VANHOOREBEKE, Chloé BESSE, Léa GOBBO, Katty MARTINS, Charlène MARCHAND, Eva MARQUES, Léa DESCOURS, Marjolaine BESSON, Arnaud SEMONSUT, Eva VIAL, Valentine BARDY, Philippine VIGNAUD, PaulineTAVARES, Julie AVRELKIN, Angélique FEYDEL, Lou DURELL, Jean-Philippe TRINH, Katleen BONNET, Léa COGNET, Seyfullah OCAL, Adeline DA SILVA, Tiffany JACQUES, Aline POUGET, Chloé FOURNELY, Emilie BABA, Elsa DAVID, Marieke DESPALLES, Pauline COUTURIER, Emilie FERREIRA, Alexandre MIDON, Romane EDINGER, Amélie DELOBEL, Emma ROUGEYRON, Aurélie TEIXEIRA, Ludovic RUZ, Marylène LOUIS, Samahe BOUARIS, Sanae JABOUKI, Félix ADAM, Coraline BENAVIDES, Louis TOSONI, Roxane ISSIA, Sophie LOUBES, Théo DURIN, Claire HAMONET, Elodie HAMONET, Romane ESTACHI, Swann FOURNIAL, Orane DE FREITAS, Adrien CHOUZET, Aurélien BOSSY, Léa CHOTEAU, Gaëtan QUERIAUX, Maxime ROCHAIX, Marlène LAVET, Joël RIVET, Gilles SESSAD, Laetitia JOUBERT, Magali LAGRANGE, Chloé LAURADOUX, Jean-Baptiste LAVAL, Aurore LEHUGEUR, Lisa MEUNIER, Manon NOIR, Marine PULET, Samantha PERNIN, Cyril PETIT, Maryse PICHAUD, Mélanie PONTOIX, Jérémie RODRIGUEZ, Quentin RONFET, Soumaya SADOK, Florent SUC, Ferhat YILMAZ, Alexis GONCALVES, Stéphanie DA SILVA, Adeline CHARRET, Yoann LOUBIER, Clémence RIMAIZE, David ORTIZ-GARCIA, David BERNT, Thomas CADOT, Morgane BRUGIERE, Aurélie FRUGIERE, Laura BENOUKACI Professeurs : Anne Roascio, Sondès El Hafidi, Olivier Bonnenfant, Claudine Panont, Nathalie Cheix. Avril 2013, Clermont-Ferrand, France
Le projet “DEVOIR DE MEMOIRE / Ambroise BRUGIERE” a été mené dans le cadre singulier d’une résidence d’artiste au sein d’un établissement scolaire : Principe de la résidence : Les résidences d’artistes dans les lycées visent à amener les jeunes à questionner leur rapport au monde, en mettant en perspective les propositions artistiques porteuses de sens, avec les enjeux de l’époque contemporaine. En s’appuyant sur sa démarche de création et les ateliers de pratique qu’il animera dans le temps scolaire ou périscolaire, l’artiste en résidence sensibilisera ainsi les jeunes, et plus largement les publics concernés sur le territoire, au fait artistique et à ses prolongements. Il mènera une démarche de création avec obligation de résultat, et d’éducation artistique en direction de publics scolaires ou de publics ciblés sur le territoire d’implantation du lycée. La résidence se déroulera sur une durée de huit semaines. La répartition de ces semaines durant l’année scolaire 2012-2013 pourra être modulée en fonction du projet pédagogique de l’établissement scolaire ou des nécessités liées au champ de création de l’artiste.
Origine du projet “DEVOIR DE MEMOIRE / Ambroise BRUGIERE” : - Il s’agit de commémorer, à l’occasion du centenaire de sa naissance (1911) et du cinquantenaire de son décès (1963), la personnalité d’Ambroise Brugière, qui a marqué la vie clermontoise. - Il conviendra de rechercher une formalisation artistique contemporaine “parlant” à la jeunesse en particulier, par une approche plastique originale qui mettra en avant les valeurs qui définissent le parcours engagé d’Ambroise Brugière : - Sportif : international de rugby universitaire, dirigeant dévoué (une coupe lui rendait hommage et récompensait annuellement un(e) jeune menant de front sport et études de haut niveau). - Médecin très compétent, installé à Montferrand, sachant exprimer son idéal de solidarité au profit des plus démunis. - Actif dans la résistance. - Défenseur au sein de la municipalité de la cause du sport et de l’enseignement pour tous. - Carrière politique mise au service d’un idéal social fort, autant dans son rôle de conseiller municipal, général, que de parlementaire.
Devoir de mĂŠmoire guide de voyage
Il est généralement difficile d’évoquer quelqu’un que nous ne connaissons pas, il est difficile aussi de chercher dans le regard de quelqu’un que l’on n’a jamais regardé dans les yeux, et il est difficile aussi de réaliser une œuvre pour quelqu’un qui fut tant aimé, tout simplement parce que cet amour qu’on lui a voué représente déjà son œuvre. Et cette œuvre on ne la remplacera jamais. Parfois la nature nous envoie des petits signaux. Parfois elle nous offre des images ou bien encore elle nous envoie des personnes qui marqueront à jamais notre esprit. Et pourtant, quelquefois la nature nous oblige à oublier…ce temps qui est devant nous, le temps des images, un espace de liberté dans notre imagination. Mais c’est aussi le temps qu’une personne a consacré aux autres avec tant de conviction éthique, pluraliste mais aussi de générosité. Cette œuvre en résidence et ces pages sont dédicacées à un homme qui destina sa vie au service des autres. Mon cadeau pour lui est une œuvre simple, honnête, intime et petite, comme je pense que cela doit être pour un grand homme qui jamais ne pourra être remplacé par une œuvre autre que celle qui reste dans le simple souvenir de chacun de ceux qui l’ont connu de près, ou de loin comme moi, à une autre époque, et au travers d’innombrables évocations. Monsieur Ambroise Brugière, si un jour vous lisiez ces mots, sachez que je vous remercie d’avoir croisé mon chemin.
Enrique Ramírez
Avril 2013, France.
étape nº1
pour qu`il serve la mémoire
Devoir de mémoire de
Enrique Ramírez
à l’occasion du centenaire de la n
artiste en résidence au Lycée Ambroise Brugière
Que demanderais-
naissance d’Ambroise Brugière
-tu à la mémoire ?
Avec le soutien financier de :
Arnaud SEMONSUT, 1째L
étape nº2
autour de la mémoire
de mĂŠmoire
nom féminin Sens 1: Aptitude à conserver et à restituer des choses passées. Représentation du passé sous une forme mentale. Exemple: Il n’a pas de mémoire. Sens 2: Souvenir laissé par quelqu’un ou quelque chose. Synonyme : souvenir. Anglais : memory. Sens 3: Dispositif permettant de stocker des informations [Informatique].
Je ne suis pas rentrée dans cet immeuble depuis 50 ans. C’est maintenant une co-propriété habitée par diverses familles, la façade a été rénovée avec des couleurs plus jolies qu’autrefois, je suppose que les appartements ont été transformés. Ils n’étaient ni beaux ni modernes autrefois. On habitait au 1er étage (les pièces qui servaient d’appartement et de cabinet médical étaient louées auprès d’une propriétaire, à l’époque je crois que c’était la même dame qui possédait tout l’immeuble).
Georgette Morel
Pierre Dauphin
Bernadette Le MouĂŤl
Martine Brugière
Longtemps je me suis satisfaite de ne pas raviver de lointains souvenirs. Des circonstances ou des dates imposaient parfois ce que l’on peut nommer le devoir de mémoire ; ce fut le cas lors du centenaire de la naissance de mon père, lorsque des rencontres avec des personnes de sensibilité artistique firent apparaître la possibilité d’une commémoration « vivante ». En effet, si l’on devait parler d’un homme modeste mais jugé digne de donner son nom à un lycée tant il marqua sa cité et son époque, ce devait être pour lui rendre une certaine présence dans notre monde contemporain, notamment auprès des jeunes. Le temps pressait car avec lui les témoins d’une vie se dispersent et l’artiste à qui l’on confie le dessin d’une silhouette devait pouvoir les solliciter pour éclairer sa vision. Entre le centième anniversaire d’une naissance et le cinquantième anniversaire d’une mort, j’ai parcouru un chemin dans un tunnel - l’image m’est venue sans même penser à la mine proche du berceau de mon père ! Afin de passer outre les difficultés matérielles, il fallut souvent se retourner pour voir la lumière ancienne et scruter au loin la sortie, là où l’artiste et son art nous donnent rendez-vous. Dans cette marche obstinée, je ne pouvais avoir meilleurs compagnons de voyage. M.B.
GĂŠrard Constanty
Eliane Constanty
Bernard Gounel
étape nº3
une étoile de notre corps
Les espaces sont silencieux, les personnages qui ont existé sont aujourd’hui des lieux dans nos souvenirs...
Quand un homme traverse cette porte, quand un homme part, il n’aura jamais d’égal... Il n’y a pas d’aventure plus difficile, plus semée d’embûches mais c’est la plus belle et la plus profonde de toutes les expéditions.
Ceci est une étoile de notre corps, une galaxie qui se regarde de l’intérieur.
Ceci est la vraie mémoire Celle que nous ne pouvons pas voir Elle a des signes, des images Elle vit en chacun de nous accompagnant notre chemin.
le devoir
nom masculin Sens : Ce que l’on doit faire selon la loi, les convenances ou règles morales. Synonyme : charge Anglais : duty
« De garder les bons souvenirs et de les graver à jamais. De me soutenir dans les moments difficiles. » Les souvenirs sont créés à partir de moments marquants. Bons ou mauvais, ils restent ancrés dans la tête et resurgissent dans mes moments pensifs. Mémoire si tu m’entends, je veux que tu me jettes ces horribles pensées qui ont conduit mes larmes à couler. Garde près de toi la chaleur émise par les échos des rires que j’ai passés avec mes amis, avec ma famille. Ne les lâche pas, ne les oublie pas et je les chérirai du plus profond de mon cœur . Tu seras mon coffre aux trésors et non ma boîte de Pandore. Laisse moi t’utiliser pour sécher mes larmes et je saurai te nourrir à chaque instant de ma vie pour que, plus brillants , soient tes rayons.
Jean-Philippe TRINH, 1°S1
« L’enfance et l’insouciance ». « L’amour ensemble familial ». Je demande à la mémoire une chose que je n’ai jamais vécue, dans une famille unie et qui s’aime. L’enfance reste une période où même s’il n’y a pas d’amour dans la famille, les enfants ont une certaine insouciance et ne se rendent pas compte. En grandissant, l’insouciance s’en va, et il reste seulement les vérités en face de nous. Notre vie, passée, présente, à venir…
Lou DURELL, 1° ES2
La mémoire c’est pas forcément quelque chose de sympathique. A force de la triturer, la tirer dans tous les sens, la parasiter, la gratter, la retourner, creuser dedans pour les examens…., je suis sûre qu’on l’éloigne de sa première nature. Enfin première nature… ce que je voudrais qu’elle soit quoi. Oui avec toutes les choses contrariantes que l’on peut croiser dans la vie je pense que tout le monde aurait besoin d’une mémoire créée juste pour les bons souvenirs. On ne devrait pas mépriser les gens qui sont incapables de retenir des choses comme une liste de courses ou une leçon de maths. Parce que ces gens ont sûrement besoin de stocker dans leur mémoire un maximum de souvenirs agréables pour s’y réfugier quand ça ne va pas, du coup ils n’ont plus de place pour le reste. C’est logique . Si quelqu’un décide un jour d’inventer un truc génial, je lui propose d’inventer une sorte de machine sans conscience faite pour stocker les mauvais souvenirs et les trucs contraignants. Chacun en aurait une dans sa poche, vraiment au cas où et redonnerait à la mémoire son caractère noble. Celui de mondes tout en couleurs.
Emilie BABA, 1°L
« Pouvoir trier les souvenirs que l’on veut garder ou oublier ». J’ai écrit cette phrase car dans la vie il y a toujours des mauvais souvenirs que l’on voudrait à tout prix oublier, des choses qui nous ont fait si mal, qui nous ont rendus si tristes qu’on aurait jamais voulu vivre. Valentine BARDY, 1°L
« De ne pas la perdre » Pourquoi ? Parce qu’il n’y a rien de plus horrible que de faire vivre à son entourage la perte de mémoire. Ne pas reconnaître ses enfants, ses petits-enfants, c’est horrible pour eux, pas pour celui qui perd la mémoire, car il ne se rend pas compte…. Léa DESCOURS, 1°L
« Le souvenir de l’histoire » Plus le temps passe, plus l’histoire de notre monde s’efface. Certains monuments sont matériellement présents, ce qui permet de se rappeler de certains évènements, mais l’histoire se retranscrit aussi de génération en génération . Et cette retranscription se fait de moins en moins, car les gens ne se rendent pas compte de la valeur de cette histoire, l’impact que ça a eu sur notre monde d’aujourd’hui. Je souhaiterais donc que cette histoire, si précieuse soit-elle, reste dans notre mémoire et continue à suivre la population dans les années à venir.
Charlène Marchand, 1°L
« Je lui demanderai de ne pas m’oublier ». Tout le monde a envie de ne pas être oublié. Nous voulons être aimés et importants. Je pense que beaucoup aimeraient pouvoir marquer les gens, changer le monde, faire de grandes choses et aider les autres. Quelle tristesse de devoir un jour disparaître sans que personne ne se souvienne de nous. Pourtant, même sans nous, le monde continuera à avancer. Nous serons alors oubliés comme tant d’autres le sont déjà. Pauline TAVARES, 1°L
etape nยบ4
les foies qui tomben du ciel
Que demanderais-tu à la mémoire ? “De remonter le temps” Une photo… Et pourtant…. Une photographie est un fragment de temps qui ne reviendra pas. Un souvenir…. Et pourtant…. Remonter le temps est un chemin difficile, semé d’embûches, qui n’a pas que des bons côtés. Le retour peut être douloureux. J’aimerais remonter le temps pour m’évader…. Mais…. Le temps est une propriété fondamentale de l’univers, une nature où les secondes s’écouleront pour l’ éternité . Et pourtant… Le temps est un éternel recommencement. Angélique FEYDEL, 1° ES2
« Il était une fois… » Je prévois de faire une production sur la narration, qui s’appuierait sur la proposition : « Raconte-moi une histoire… ». Je compte représenter une femme nue de dos, avec gravé, sur son dos, comme si c’était au couteau « Il était une fois », pour montrer qu’une histoire reste toujours en nous. Ainsi, je vais aussi travailler sur votre idée de mémoire : une histoire reste gravée dans notre mémoire, celle-ci étant représentée par le dos de la femme. En effet, la mémoire se sert beaucoup des histoires, des contes que l’on nous raconte. Et la phrase « Il était une fois » est très significative, elle reste gravée sur le dos à vie, comme une histoire reste dans nos mémoires. « Once upon a time » serait inscrit sur un livre où la femme serait assise. Le livre évoque les contes, l’universalité des histoires, la femme la beauté (les histoires dont on se souvient sont en général les plus belles). Le fait de graver les phrases fait appel à la mémoire inscrite, durable…
Sophie LOUBES, Terminale S1
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