École Nationale Supérieure de Création Industrielle
Diplômés
Avec la responsabilité d’inventer ou de faciliter une « vie meilleure »… En ces temps marqués par des risques écologiques et énergétiques majeurs, par la complexité croissante des systèmes économiques, techniques, sociaux, où l’homme se trouve inséré, le design – tel que nous l’envisageons à l’ENSCI – Les Ateliers – prend une dimension politique et citoyenne. C’est un design responsable. Dans une société où l’allongement de la durée de la vie, la mobilité des gens, les nouvelles pratiques articulées autour de la « toile », les réseaux sociaux, mais aussi la montée des précarités et des exclusions, marquent profondément la vie des individus, des familles, des groupes, des organisations, des territoires, le design trouve de nouveaux espaces d’exploration et de création et se voit ainsi chargé de nouvelles responsabilités. Dans une économie mondiale globalisée, marquée par une concurrence accrue entre les entreprises mais aussi une compétition de plus en plus vive entre les territoires pour attirer compétences et capitaux, la création et le design deviennent des facteurs déterminants d’innovation et de compétitivité pour les entreprises mais également d’attractivité et de qualité de vie pour les territoires. Le design – vu par l’ENSCI – a vocation à inventer, créer, concevoir les « objets » répondant à ces défis contemporains. C’est le design du xxi siècle, ce n’est plus celui des années 80 ou 90. Ce n’est plus (ou plus seulement) un design d’édition, c’est avant tout un design d’engagement. Les « objets » conçus sont matériels et/ou immatériels, ils sont produits autant que services, ils sont ménagers ou professionnels, individuels ou collectifs, privés ou publics, ils utilisent des technologies traditionnelles, bois, métal, textile, plastiques,… souvent revisitées, et des technologies nouvelles, que ce soit les technologies numériques largement diffusantes, ou celles, encore à venir mais déjà présentes, qui naîtront de l’inéluctable convergence NBIC (*) et que le design a l’impérieuse responsabilité d’« humaniser ». C’est un design qui fait une grande place aux usages et aux usagers, encore consommateurs mais de plus en plus décideurs et acteurs de leur propre vie. C’est toute la richesse de l’ENSCI qui est révélée dans la profusion de concepts, souvent originaux, et de formes ayant de réelles qualités formelles et fonctionnelles, que vous découvrirez dans ce livre des diplômés de l’année universitaire 2010 – 2011 en Création industrielle et en Design textile. Dans la tradition et l’esprit des Ateliers, nous avons accompagné ces élèves tout au long de leurs cursus individualisés vers leurs destins professionnels. Aujourd’hui diplômés, les voici prêts à assumer leurs responsabilités éthiques de créateurs d’« objets » offrant, au-delà de leur valeur économique, fonctionnelle et esthétique, une réelle « valeur ajoutée sociale ». Alain CADIX Directeur de l’ENSCI – Les Ateliers
© ENSCI-Les Ateliers, 2011
(*) Les NBIC sont à la convergence de domaines en mouvement qui associent les nanotechnologies (N), les biotechnologies (B), l’informatique (I) et les sciences cognitives (C)
INTRODUCTION Créée en 1982, l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle (l’ENSCI– Les Ateliers) est la seule école nationale supérieure exclusivement consacrée à la création et au design industriels. Établissement public à caractère industriel et commercial, elle est placée sous la tutelle des ministères chargés de la Culture et de l’Industrie. Avec une philosophie humaniste et dans la logique d’un développement durable, l’ENSCI se met au service de la qualité de vie des personnes et de la compétitivité des entreprises françaises et européennes.
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La mission de l’ENSCI est de former des designers aptes à porter et à promouvoir la création dans l’industrie. Autrement dit, former pour l’industrie du 21ème siècle, autant immatérielle que matérielle, des concepteurs d’objets, avec leurs parts esthétique et fonctionnelle, et d’usages associés, créateurs de valeurs économiques et sociales. L’éco-conception y occupe une place centrale. Dans cette industrie en profonde mutation, les technologies dominantes sont celles qui mettent en œuvre de nouveaux matériaux (parfois des matériaux traditionnels revisités), des composites, des textiles fonctionnels, etc. Ce sont aussi des micro et des nanotechnologies, des technologies numériques de simulation ou de représentation associées à celles de la communication et de l’information, des technologies liées au monde du vivant, etc. Le design prospectif enseigné et pratiqué à l’ENSCI intègre ces avancées technologiques, avec le souci constant de leur « humanisation innovante » (selon la formule de I’ICSID). L’ENSCI est au cœur d’un « cluster » francilien d’établissements d’enseignement et de recherche dans les champs des arts et des lettres, de l’ingénierie, de l’architecture, de l’économie et du management, des sciences humaines et sociales. Des parcours de « dual diplôme » ingénieur + designer dans un sens et designer + master (d’ingénierie ou de management) dans l’autre sens, se mettent en place. L’ENSCI multiplie les partenariats avec des entreprises et des laboratoires de recherche où les élèves apprennent à répondre à des problématiques définies en concertation avec les partenaires de l’école. La résidence de l’ENSCI à Grenoble au sein de MINATEC, va dans ce sens. Une résidence similaire ouvrira, au sein du pôle de Saclay, en 2011. L’ENSCI délivre deux diplômes d’établissement en formation initiale : celui de « créateur industriel » et celui de « designer textile » (ex- ANAT), tous deux avec le grade de master. Par ailleurs, elle propose deux cursus,
en post-diplôme, qui débouchent sur un mastère spécialisé : « Création et technologie contemporaine » d’une part et « Innovation by design » d’autre part. Au sein de son laboratoire de recherche, le Paris Design Lab ®, l’ENSCI propose à de jeunes designers diplômés des parcours de post-diplôme en recherche dans ses D-Labs, équipes pluridisciplinaires de recherche, partenariale, industrielle, à durée déterminée (maximum de 36 mois). Des soutenances de thèse y sont possibles. L’ENSCI forme des designers aux profils très variés qui travaillent en indépendants, en agences, dans des entreprises, et dont beaucoup participent à la renommée de notre pays à l’étranger. L’établissement forme chaque année environ 260 étudiants de toutes nationalités et a diplômé, à ce jour, 600 créateurs industriels, formé plus de 200 designers textiles et a délivré 150 mastères spécialisés. Au cœur de Paris, à proximité de la place de la Bastille, l’ENSCI-Les Ateliers occupe un lieu chargé d’histoire : les anciens ateliers du décorateur Jansen qui, de 1922 à 1979, a employé jusqu’à 500 artisans d’art. Le ministère de la Culture a acquis le bâtiment pour y installer l’ENSCI et en a assuré la réhabilitation. L’école a gardé l’esprit de ces ateliers tout en s’ouvrant aux technologies contemporaines. Sous certaines conditions, les ateliers sont accessibles sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour permettre aux élèves d’y mener au mieux leurs projets.
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sommaire
CB
ME
SB
JMB
EC
EC
DC
Cécile Baltazart
Solène Borrat
Jean-Marc Bullet
Elodie Cardinaud
Edouard Chassaing
Dooyoung Choi
14-20
21-26
27-36
37-44
45-52
53-60
LG
EG
AG
AH
CJ
CL
PD
Philippine Dutto
61-68
LL
ADF
AE
Agathe Duval-Fournis
Aurélie Eckenschwiller
69-76
77-84
AM
FM
Marion Excoffon
Laure Garreau
Elodie Gobin
Adrien Guerin
Astrid Hauton
Caroline Journaux
Claire Lemarchand
Léa Longis
Alice Mareschal
Florence Massin
85-92
93-100
101-108
109-116
117-124
125-132
133-140
141-148
149-156
157-164
ST
Design textile 229-231
GM
6
Gaétan Mazaloubeaud
165-172
FA
Florie Andonimouttou
233-240
SB
BM Benjamin Mazoin
173-180
CC
FM
MM
François Morrier
Mehdi Moujane
181-188
189-196
LC
SH
Sybille Berger
Cécile Couarraz
Luce Couillet
Sophie Hykes
241-248
249-256
257-264
265-272
ABN
Alexandre-Benjamin Navet
197-204
CM
YO
AR
Yoan Ollivier
Aude Richard
Simon Tual
205-212
213-220
221-228
JM
CP
ER
Cécile Meuleau
Janaïna Milheiro
273-280
Charlotte Percheron
281-288
Emmeline Raphanaud
289-296
297-304
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Entretien Rencontres autour du diplôme De l’année de préparation jusqu’à la présentation publique du diplôme, le responsable de la phase diplôme et les deux présidents des jurys 2010 et 2011 échangent leurs impressions et commentent leur vécu. Gilles Belley, designer, est responsable de la phase diplôme depuis septembre 2010 ; Michel Cultru, conseil en stratégie d’entreprise, est président de jury depuis 2006; Jannick Thiroux, directeur conseil de l’agence Ptolémée, en charge de l’innovation, est président de jury depuis 2011. Comment voyez-vous votre rôle de président de jury ?
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MC- Je voudrais d’abord rendre hommage à la qualité intellectuelle des membres du jury et la stature des personnalités qui accompagnent les élèves, ce qui me rend un peu modeste ! Le diplôme est un événement très sérieux. Moi, qui ne suis pas vraiment dans le jeu intellectuel, mais dans l’action au quotidien, j’ai été très intéressé et passionné par la qualité du suivi, l’implication profonde des gens envers les élèves. L’adaptabilité du cursus par rapport au profil des élèves, l’absence de formatage ainsi que le temps accordé à la soutenance m’ont vraiment impressionné. Je suis quelqu’un de bienveillant. En tant que chef d’entreprise, j’ai souvent travaillé avec des collaborateurs plus jeunes que moi et j’ai toujours été très « participatif ». C’est pourquoi, en tant que président du jury de diplôme, j’ai surtout voulu être à l’écoute, jouer plutôt le rôle du « gentil » en intervenant assez discrètement. Le rôle du président, durant la soutenance, n’est pas obligatoirement de donner son point de vue mais, de mettre en valeur les propos des experts pour que l’ensemble de leurs interventions permette d’évaluer, sous tous ses aspects, la performance de l’élève et son potentiel. J’interviens de façon plus tranchée au niveau de la délibération pour synthétiser le message officiel de l’Ecole avant le départ du diplômé dans la vraie vie, ainsi qu’au moment de l’attribution des distinctions aux meilleures soutenances. JT- Accepter la charge de membre ou de président du jury demande concentration, écoute et disponibilité absolue. Chaque diplôme est en effet porté par une personnalité unique dont le parcours est marqué par un ensemble d’expériences, tant en France qu’à l’étranger. Celui-ci est enrichi de connaissances acquises au fil du cursus de chacun. Le travail du mémoire est une étape de synthèse, riche de doutes. Le candidat se présente, puis engage avec les membres du jury une joute oratoire faite de questions, d’interrogations et de tâtonnements. À l’issue de cette épreuve, l’élève deviendra un designer diplômé au service de la société. En tant que président, mon souhait le plus cher est de valoriser ce
changement d’état, de l’élève au professionnel, en donnant à entendre à chacun d’eux, à l’issue de leur soutenance, une synthèse de ce qui m’a paru essentiel pour eux. Cet exercice est l’occasion de se voir mettre à nu et de révéler les pépites qu’ils recèlent en eux. Le devoir du jury consiste à mettre en avant, à révéler parfois, une personnalité pleine de nuances et de ressources. L’objectif étant de lui donner les clés pour devenir un acteur de sa discipline, dans un monde économique en pleine mutation.
Qu’est-ce qui fait l’originalité de ce diplôme et comment les élèves se préparent-ils à ce « rite de passage » ? GB - Ce diplôme correspond bien à un rite de passage, concentré sur une demi-journée. C’est un diplôme assez singulier qui peut sembler complexe et long en apparence mais, qui permet à chacun, élève, jury et public, de vivre quelque chose de fort et de particulier. Grâce au « format » (la durée, le mode opératoire en 3 parties, le temps de préparation), la soutenance n’est pas expédiée. Bien au contraire, trois heures de présentation du travail d’une année , devant un jury qui peut aller jusqu’à une dizaine de personnes et une salle remplie d’un large public, c’est un moment où les idées ont le temps de s’énoncer, se développer, s’échanger, se transmettre. C’est un moment d’aboutissement et de transition entre ce qui s’est façonné dans l’école et ce qui s’exprimera au dehors, dans le monde professionnel. Les contraintes du diplôme demeurent pour autant assez souples. C’est un temps et un espace de liberté qui sont offerts à l’élève. Pendant l’année qui précède le diplôme, de l’entrée dans la « phase diplôme » jusqu’à la soutenance, la situation est assez inédite pour lui. C’est une période de confrontation avec son écriture, de choix, de parti pris, un temps où un peu à l’écart, seul mais entouré, il élabore, peaufine, et concrétise une pensée singulière. C’est la fin d’un parcours, au-dessus, ailleurs ou au-delà du reste du cursus. C’est également une réalisation personnelle. L’école offre une structure inédite dont les élèves s’emparent avec beaucoup d’envies et d’ambitions.
À votre avis, quel rôle joue le jury du diplôme dans sa globalité ? MC- La majorité des membres du jury ne connaissent pas les élèves avant la soutenance et donc ne savent pas comment ils ont travaillé, ni élaboré l’articulation entre leur mémoire et leur projet. Et même s’ils ont lu le mémoire au préalable, ils voient la globalité du parcours uniquement le jour du diplôme avec la présentation et la communication que l’élève en fait. C’est un gage d’impartialité, de rigueur et aussi de « fraîcheur » de vue, qui équilibre bien la vision de ceux qui les ont côtoyés lors de leur cursus.
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GB- Pour le jury la seule lecture du mémoire, avant la soutenance, donne une vision très partielle. La présentation du parcours, ce que l’élève a fait avant son année de diplôme, lui permet véritablement de rencontrer le candidat. Puis vient le temps de la présentation du projet de diplôme, aboutissement du tout. MC- Je crois fermement que le format et la durée de la soutenance permettent au jury de comprendre la personne qui est devant lui. GB- D’ailleurs le jury travaille également beaucoup pendant ces trois ou quatre heures. Il a un rôle à jouer en donnant un retour à l’élève sur le travail accompli. MC- Je ressens très profondément ce travail du jury. Il y a d’abord la lecture de chaque mémoire en amont. Et puis pendant la session, le jury reste concentré sur la présentation de l’élève. JT- L’étape du diplôme est l’occasion pour l’élève de se présenter au monde, de prendre la parole, de défendre son parcours, d’aborder la question du mémoire puis enfin du projet, autant de moments à partager avec l’assistance. À ce stade, le jury se doit de libérer les énergies pour faire corps avec l’élève et son auditoire. 10
GB- Cela nous permet également, à nous jury, de dépasser la notion du goût. Du "j’aime/j’aime pas". Avec cette concentration, on tente de dépasser les jugements un peu superficiels. Cela doit être intéressant pour l’élève. MC- Il faut savoir effectivement surmonter ses premières impressions. J’écoute alors beaucoup le designer invité en tant qu’expert dans le jury. Il critique assez justement ce qu’a fait l’élève. A partir de là, je me pose des questions sur mon propre jugement pour mieux apprécier la qualité du projet. De manière générale, la composition du jury est très importante. GB- Le designer invité et le rapporteur de mémoire sont effectivement là pour redéployer le diplôme. Ils apportent une puissance analytique forte.
Comment percevez-vous l’évolution des diverses thématiques choisies par les élèves ? MC- Au début j’étais particulièrement impressionné par les qualités plastiques de certains projets. Avec le temps, c’est aussi la qualité des mémoires qui s’est accrue. L’école y est pour beaucoup d’ailleurs. Elle offre une grande liberté dans le choix des thématiques et des approches, et accompagne mieux les élèves.
Après l’inflation de projets à base de nouvelles technologies, on a pu voir davantage de thèmes sur le développement durable, assez conceptuels… Aujourd’hui, les élèves ont intégré toutes ces dimensions à la qualité plastique. On a peut-être aussi mieux cerné la place du designer dans la société, même si les questions sont toujours présentes et c’est normal pour un designer. On a su trouver quelques réponses. L’apprenti designer se sent surtout curieux de la vie, avec le recul. GB- Dans les diplômes de cette année, les notions de numérique et de développement durable sont souvent directement intégrées aux projets. On sent des effets de génération, de cohérence, avec des questions communes. Il y a peut-être moins de dissociations. Les élèves appréhendent plus la société dans sa globalité et ils y trouvent peut-être ainsi plus facilement leur place. JT- Les élèves ont à cœur de chercher les solutions aux questions qu’ils se posent. Ils nourrissent leur projet d’une bonne connaissance des usages, des progrès techniques, de l’innovation, des matériaux, le tout avec généralement une bonne dose d’utopie. La question qu’ils se posent étant « quel est le rôle sociétal du designer ? » Tels des designers, architectes ou philosophes des années 70, les élèves d’aujourd’hui pensent le monde de façon altruiste. L’homme, la ville, les réseaux sont au cœur de leurs préoccupations. L’élève designer se heurte à l’architecture, à l’urbanisme, à l’art, à la musique, à la recherche scientifique, au numérique, au territoire du domestique, aux sciences de l’ingénieur tout en interrogeant son propre regard. Cette marque de fabrique propre à l’ENSCI permet une constante remise en cause de la praxis du designer à travers ses usages et ses limites.
Recueillis par Dominique Wagner
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CB
52“(2007)
Cécile Baltazart
Partenariat avec Leroy-Merlin Lampe d’appoint qui fonctionne uniquement par énergie mécanique. L’utilisateur tire sur l’anneau et la lampe éclaire le temps que la ficelle se rembobine complètement à l’intérieur. Un ressort spiral emmagasine et restitue l’énergie progressivement.
FinDT (2006)
Partenariat avec France Telecom R&D
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Dans le cadre d’une réflexion prospective sur les objets connectés dans l’habitat, le projet Findt s’intéresse à la possibilité de créer un réseau d’objets non-numériques. En utilisant les étiquettes Rfid dont sont déjà dotés la plupart des objets que l’on achète, Findt propose une application iPhone qui permet de retrouver nos objets dans la maison.
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Pellet (2007) Partenariat avec Leroy-Merlin
Un combustible fait à partir des déchets de scieries: il s’agit de sciures et copeaux de bois compressés en granulés. Cette forme de bois a le meilleur rendement mais la moins bonne visibilité sur le marché, puisque vendue en vrac et en gros. Le conditionnement de cette énergie, sous une forme plus accessible, permet à l’utilisateur de comprendre les avantages du pellet par rapport à la bûche: le berlingot proposé est égal à une bûche de 33 cm ou une heure et demie de chauffage.
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projet de diplôme
Paraboles Directrice de projet : Helen Evans*
* Designer
L’acte créatif permet de donner forme à une perception du monde pour pouvoir la partager et la discuter, mettant à jour des problématiques contemporaines. Le domaine de la vie privée est une problématique actuelle, non seulement dans le comportement des utilisateurs mais également dans les objets et interfaces qui sont leurs intermédiaires. Comment les objets nous permettent-ils de négocier avec la présence de la technologie dans la vie privée?
Comment les objets créent-ils de nouveaux usages et rituels dans les relations de personne à personne? Les objets proposés sont des Paraboles. À la fois récits et antennes, ils donnent, à travers des scénarios absurdes ou ambigus, plusieurs définitions possibles de la vie privée aujourd’hui. Kunée est un vase qui bloque la réception des ondes dans les lieux publics tels que les restaurants ou cafés.
Sibylle est un porte-manteau qui annonce les invités selon le dernier message posté sur leur mur facebook. Iris est une chevalière, clé d’accès aux données numériques personnelles, et peut être confiée à quelqu’un. Midas est un tatouage métallique qui permet de transformer n’importe quel objet en antenne, sur le principe de la cage de Faraday.
SB
20 mémoire
Projets non-réalisés Directrice de mémoire : Sarah Labelle *
Ce travail propose une définition des projets qui ne sont pas « réalisés » et n’ont pas d’usage immédiat.Quelles sont les différentes formes de ces «objets théoriques »? Projets manifestes, œuvres d’art, utopies, pourquoi sont-ils faits ? Comment existent-ils et à quoi servent-ils? À travers le prisme de ces projets non- réalisés, il s’agit également de soulever la question du rôle sociétal du designer. *Enseignante - chercheur en Sciences de l’Information et de la Communication - Paris 3
Solène Borrat Bollyd (2007) Ce deux-roues est conçu pour les pays en voie de développement et plus particulièrement pour l’Inde. Il est adapté à l’usage que font les Indiens d’un scooter : un véhicule à la fois familial et utilitaire, bricolé et exploité au maximum de ses capacités. Il est pensé comme un « squelette » fonctionnel, sa selle est rallongée, des espaces de chargement sont dégagés, son esthétique est laissée volontairement brute afin de laisser libre cours à toute customisation. Chargé, il se pare des volumes et des couleurs qu’il transporte.
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Noirnoire (2008)
Blop (2010)
Ce bijou oxymore associe la profondeur et la profusion de la fourrure à la brillance et la géométrie affirmée de la perle. Petit à petit la perle de Tahiti colonise la fourrure jusqu’à s’immiscer sous le poil et créer un reflet intrigant, voire inquiétant. Noirnoire est un sautoir gri-gri, objet à l’élégance mystérieuse.
Luminaire dont le corps généreux, terminé par une poignée moletée, repose sur une structure en fil d’acier soudé. Au-delà du jeu de contraste des volumes, l’association permet d’orienter le faisceau lumineux sans passer par un mécanisme superflu. La lampe peut aussi être détachée de son socle et nous accompagner à l’occasion.
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projet de diplôme
APPARTenance Directeur de projet : Philippe Comte*
* Designer
L’habitat de demain sera majoritairement urbain ; la ville est appelée à se densifier et l’espace de vie, individuel, à rétrécir. APPARTenance naît de la volonté d’équilibrer cette tendance et de mettre en place un outil de conception de l’extension du privé vers le collectif dans nos immeubles. En guise d’amorce de ce débordement, des espaces partagés sont implantés sur le seuil puis dans le couloir.
Un seuil de porte qui déborde sur l’espace collectif et évolue en vitrine. Chaque habitant met à disposition de ses voisins des biens personnels qu’il range à la frontière de son espace intime. Dans le couloir, un séchoir qui se déploie, signe que l’espace est un temps approprié. Il permet d’extérioriser une activité encombrante tout en préservant son intimité.
En rénovation, une intervention plus lourde mais plus complète. Un espace pour recevoir quelqu’un à dormir et la combinaison d’un espace de travail avec un autre pour laver et sécher son linge, à installer et agencer suivant les besoins des habitants et l’architecture de l’immeuble. Un système de licences communes, signes simples reproduits sur les équipements, explique aux habitants les modalités d’usage de ces derniers.
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JMB
mémoire
Le Corps du Texte, compositions d’expériences Directrice de mémoire : Sophie Coiffier*
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Quels sont les enjeux autour de la question « d’habiter » ? Habiter est-ce fixer ? Comment aménager ? Qu’est-ce qui est nécessaire ? Qu’est-ce qui est utopique ? Qu’habitons-nous ? L’écriture accompagne l’expérience et le mémoire se construit par les mots et par le vécu ; la forme permet de créer du sens. Quelles sont les expériences qui m’ont permis d’habiter et comment, par l’écriture, puis-je formuler des réponses ? À chaque fois, une interaction entre mon corps, ses sensations et une question. Parce que l’expérience physique prend une résonance par rapport à une question, elle permet de réinterroger le point de vue et d’opérer le déplacement intérieur. La question de « comment j’habite ? » s’en trouve déplacée et évolue à « comment je partage ? » ; l’expérience esthétique en serait une réponse... * Plasticienne, responsable de la coordination des mémoires à l’ENSCI
Le design et la solidarité (2010)
Jean-Marc Bullet
Partenariat avec le Secours Populaire.
Woody (2007) Fabriquer, tester, vérifier, modifier encore et aboutir au prototype fonctionnel d’un vélo (industriel ou artisanal) pour un usage urbain. Après avoir exposé la géographie technique du vélo et de ses composants, il est question d’utiliser le bois pour ses propriétés d’élasticité, apportant plus de confort de route. La structure du cadre, sur
la base d’une boîte fermée, limite les déformations de torsion, de tension et de compression. Les bois utilisés sont le contre-plaqué, pour son orientation de fibres dans deux sens perpendiculaires, et le sapin plus léger pour les pièces d’assemblages. La forme du guidon est une recherche formelle pour limiter la perte de contrôle de son véhicule et choisir la position où l’on se sent le plus à l’aise.
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Si le prix, les contraintes des matériaux et l’impact environnemental entrent aujourd’hui directement en ligne de compte dans la mission du designer, pourquoi la dimension sociale et solidaire n’en ferait-elle pas partie demain ? Quel est l’impact de son intervention dans la structure. Quel bénéfice celle-ci peut-elle en retirer ? Est-il financier ? Apporte t-il une meilleure visibilité à l’entreprise ? Ce qui a été mis en place ne correspond pas à des outils spécifiques pour cet univers mais est applicable pour toutes les entreprises qui veulent intégrer le design dans leur entreprise.
31 Tank you (2010)
Partenariat avec la National School of Singapore. Singapour, qui n’a aucune ressource naturelle en eau, est obligée d’acheter de l’eau au pays voisin la Malaisie. Depuis peu, le gouvernement décide de recycler ses eaux usées pour plus d’autonomie. Comment impliquer l’utilisateur dans la préservation de l’eau au moment du repas et rendre le consommateur, acteur dans le cycle de l’eau dans les foodcourt, espace de sociabilité à part entière ? En transformant l’eau grise, provenant des cuisines et des tables, collectée dans une carafe spécialement réservée à cet effet en eau potable. La filtration est assurée grâce aux processus de purification des plantes et des minéraux (des cailloux, du sable, du charbon actif, de la céramique). L’objet met en scène le processus permettant à l’utilisateur de comprendre chaque phase de purification.
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projet de diplôme
Design en territoire rhizomique Directeur de projet : Franck Houndégla *
*Designer
Trénelle est un quartier enclavé socialement, géographiquement et économiquement. Cette zone urbaine, très dense, bénéficie d’une vue imprenable sur le reste de la ville. Elle est aujourd’hui en pleine réhabilitation et désenclavement. Ce désenclavement, qui se traduit par la création de route ou l’arrivée de nouveaux moyens de communications, affecte le lien social. Comment maintenir le lien social malgré le désenclavement ?
Le projet s’oriente sur la thématique du jardin, objet symbolique, social, politique et culturel fort. Il est également associé à l’échange. Les trois dispositifs interviennent au sein du quartier de trois manières différentes : L’un s’adresse principalement aux habitants, l’autre aux associations du quartier, le dernier à la mairie.
Il s’agit donc de faire appel à différents acteurs en fonction du degré de complexité des projets à mettre en place, de la nécessité de les suivre dans le temps et de la maintenance du dispositif.
EC
mémoire
Territoire Bricolé Directeur de mémoire : Aurélien Lemonier *
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La Martinique est à la fois une île, un département français et un pays. Sa capitale est Fort de France. Dans les années 50, il y a eu un exode rural massif dû à la fermeture des usines de sucres. Plusieurs quartiers se sont formés autour de la ville, dont le quartier Trénelle. Il s’agit donc de démontrer comment la culture a créé cet espace ; comment les habitants sans architecte ni urbaniste ont construit le quartier ; que peut apporter le designer dans les problématiques urbaines, au même titre que l’urbaniste ou l’architecte ? * Architecte, intervenant à l’ENSCI
Elodie Cardinaud In situ, gamme d’équipement pour la randonnée (2008)
Partenariat avec NATENE, spécialisée dans les panneaux photovoltaïques Cette gamme d’équipement public pour les randonneurs offre un confort minimum lors des excursions dans des espaces isolés. Elle est composée d’un parasol éclairant à l’énergie solaire, d’une douche à pompe manuelle et de toilettes. Le propriétaire du terrain, ou la localité, investit dans ce dispositif pour développer le tourisme de la région. Le campeur garde la partie plaisir du camping sauvage, tandis que la localité peut limiter l’empreinte du passage.
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Expérience avec Imagine and Shape (2007) Partenariat avec Dassault Système
Ce logiciel de modélisation 3D, développé par Dassault système et qui fait partie de la panoplie de CATIA, est l’objet d’expérimentations diverses. Ce type de modélisation, par subdivision, reprend les principes utilisés en animation : on applique des forces et on ajoute des points de contrôle pour déformer la matière. L’outil technologique génère des formes qui possèdent des qualités mécaniques et plastiques. Ces échantillons, appartenant au registre formel propre au logiciel, deviennent des objets : une pince à linge et un sucrier. Les maquettes sont réalisées en frittage de poudre.
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Scénographie de l’exposition A fleur de peau (2007)
Partenariat avec le Musée d’Art Moderne de Troyes Cette exposition, réalisée pour le Musée d’Art Moderne de Troyes, retrace l’histoire du bas depuis 1850 jusqu’à nos jours, mise au regard de l’histoire de l’art.
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projet de diplôme
Des messages cyclables Directeur de projet : Romain Cuvellier *
* Designer,intervenant à l’ENSCI
Bande blanche, terre-plein, dénivelé, bordure de trottoir définissent la piste cyclable. Ces aménagements sont des adaptations des voiries piétonnes et automobiles. Pourtant, la piste cyclable est théoriquement dédiée à la pratique du vélo. La piste cyclable établit alors une relation entre le cycliste et son environnement. La signalétique au sol s’adresse au cycliste sous forme de message à caractère utilitaire,
sécuritaire et destiné à accroître le plaisir du cycliste. La piste devient un outil qui accompagne le cycliste lors de sa pratique. Les courses célèbres et emblématiques, dont Paris est le point de départ, ou les maillots qu’endossent les coureurs, lors du Tour de France, deviennent alors des référents géographiques. Un tempo s’inscrit sur la longueur de la piste sous la forme d’appliques au sol.
Ce motif, répété le long des voies, emmène le regard du cycliste au loin et se transforme au grès de la morphologie de la piste.
EC
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Des concepteurs assistés Directrice de mémoire : Marie-Haude Caraës*
L’outil de conception fait-il le concepteur ? Les outils technologiques de conception utilisés en design ressemblent à ceux manipulés en ingénierie. Le logiciel de modélisation 3D est un incontournable de l’activité de designer. Il est le reflet d’une certaine idée de l’activité de conception. En dépeignant le portrait de cette activité, on comprend le modèle de pensée que cet outil transmet aujourd’hui. Comment cet héritage influe-t-il sur la praxis du designer ? L’utilisation de ces outils technologiques est-elle subie, détournée ou provoquée ? Le point de mire de ce mémoire est la filiation entre designers et concepteurs d’outils et la modalité de leurs échanges. * Politologue, directrice de la Recherche, Cité du design, Saint-Étienne
Edouard Chassaing
Les jardins de la dalle d’Argenteuil (2008) Partenariat avec le GIP Argenteuil Projet réalisé avec Claire Tréfoux
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Chet & Fats (2009) Partenariat avec Air Sûr
Il ne fait aucun doute que la question de la qualité de l’air s’imposera comme un défi sanitaire et écologique majeur dans les prochaines années. Cet éveil des consciences induit un usage complètement nouveau : purifier l’air domestique ! Chet et Fats sont les prénoms de deux trompettistes de jazz, Chet Baker et Fats Navarro. Chet & Fats sont deux purificateurs photocatalytiques d’air destinés à l’habitat et l’habitacle. Ce projet a été exposé à la Biennale de Saint-Etienne en 2010.
Quel paysage pour ce grand objet urbain qu’est la dalle d’Argenteuil ? Voici un système d’objets qui se décline en quatre échelles : une serre monumentale installée sur la place centrale de la dalle. Un jardin des cimes ou ensemble de passerelles qui cheminent à travers les cimes des arbres plantés à la périphérie de la dalle et enfin des serres de culture qui permettent d’entretenir des jardinières privatives. Ce projet a fait l’objet d’une publication et d’une exposition au musée de la ville d’Argenteuil.
Seine Publique : l’eau urbaine (2009) Partenariat avec Les Ateliers de Création Urbaine et la Région Île de France. Réflexion globale sur l’espace public singulier qu’est la Seine. Les grands jardins parisiens sont reliés à la Seine par un système de pontons et de belvédères ; l’ensemble formant un immense territoire vert traversant Paris. Les pontons pour une vision au fil de l’eau et les belvédères, point d’arrêt de la promenade en bord de Seine. Ainsi ces lieux remarquables viennent relier le quai haut et le quai bas. Ce projet a fait l’objet d’une publication.
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projet de diplôme
Objets en Seine : écotone, lisse, trame Directeur de projet : Vincent Dupont-Rougié *
*Designer
Comment « rendre la Seine » aux piétons sans la supprimer aux automobilistes ? Les Objets en Seine sont un contre-projet à l’aménagement des voies rapides proposé par la Mairie de Paris, en 2009, qui envisage de fermer la voie express rive gauche et de transformer en boulevard à feux la voie rive droite. Or les voies sur berges sont des axes structurants et efficaces pour Paris. Le rôle du designer, dans ce contexte, est de re-qualifier cet espace, autrement dit le nommer pour qu’il devienne un lieu
habité : un écotone, lieu de transition écologique entre la ville et le fleuve, qui s’installe sur une géographie lacunaire, les espaces délaissés de cette autoroute urbaine. Une promenade urbaine et paysagère le long de la Seine est réalisable par le dessin et l’implantation d’un objet emblématique : la lisse continue qui devient une trame supportant des usages divers. L’objet industriel, dès lors qu’il s’établit
sur un programme, peut-il prétendre à produire l’espace de la ville ? Ce projet tente de mettre en pratique la méthodologie révélée par les Objetstrouvés et basée, non pas sur une logique de table rase mais, sur une superposition de calques et un travail de suture. La ville est justement ce terrain où cohabitent différentes échelles. Ce diplôme est l’occasion d’affirmer la spécificité du rôle du designer dans l’espace urbain.
DC
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mémoire
Objets-trouvés Directeur de mémoire : Aurélien Lemonier *
Quelle est la relation entre la ville et le design ? Quel est le rôle du designer sur le territoire urbain ? Comment l’objet contribue-t-il à créer l’espace de la cité ? Objets-trouvés est une collection de points de vues qui donne une lecture du design compris comme discipline par le filtre de la ville. Le plus dur dans une collection c’est qu’il en manque toujours un…
Propositions : - un index aléatoire, promenade sans début ni fin dans laquelle il est possible d’entrer par le milieu, à travers une liste de notions qui qualifient la ville. - des perspectives croisées entre design et ville pour illustrer le regard d’un designer sur le territoire urbain : les grands ensembles par la voiture, Brasilia par l’avion, Paris par son mobilier urbain… - une forme d’expression de la pratique du design sur le territoire urbain, entre fonction, temporalité et représentation. Le design dans la ville se situe à l’interstice de sujets qu’il tente de relier. * Architecte, intervenant à l’ENSCI
Story Chair
Dooyoung Choi
Un lounge, deux fauteuils et un canapé. Ce projet a débuté au printemps dernier, suite à une envie suscitée par des images personnelles. Un travail intense et répétitif d’observation, d’élargissement et d’abstraction a été fait à partir de ces photos personnelles.
Panier Pique-nique fraîcheur. Après un passage au supermarché, on enfile les sacs plastiques sur cette poignée pour aller au parc, ou on y suspend une couverture.
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et son aboutissement dans l’objet, comme sa transcription, sa mise en volume, sa remise en question. projet de diplôme
Skin Directeur de projet : François Azambourg *
* Designer, directeur d’atelier de projet à l’ENSCI
Après six mois d’analyse et d’observation, pour le projet « Skin », il en est résulté un choix de trois typologies. Celles-ci ont émergé d’une recherche presque abstraite sur les couleurs, les transparences, les formes et les matières. Elles sont le résultat d’une première démarche plastique qui aboutit à la singularité d’un point de vue projeté sur des objets domestiques. Ce projet est un parcours non linéaire, un dialogue entre la recherche d’un projet
Transparences L’enveloppe du poireau surprend par la précision de sa composition et sa force graphique sur la boîte lumineuse, définissant un nouveau cadre, un nouvel espace dans la lumière. Lorsqu’on regarde un objet à travers une vitre transparente, on le voit tel qu’il est. Mais lorsqu’on le regarde au travers d’une surface striée, accidentée, l’objet est alors perçu de manière déformée, cryptée. Superpositions Directement posé sur le néon, l’abat-jour réchauffe la lumière blanche et transpose
cette source lumineuse de l’univers collectif vers l’espace domestique. Lorsqu’elle s’allume, la lumière permet la lecture de l’abat-jour. On comprend son volume, son motif. L’état de surface précédemment gaufré disparaît et devient lisse et intact. Surfaces Une palette blanche. La lumière vient glisser et rebondir sur les surfaces. L’intensité de cette réflexion dépend du traitement ces surfaces. Si elle est lisse, la lumière rebondit simplement ; quand elle est multi-surfacique, les rebonds sont plus nombreux et créent plus de nuances ; si, en plus, ces facettes sont sensiblement colorées, le spectre de la lumière sera alors micro-absorbé.
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Expression(s) Directeur de mémoire : Pierre-yves Chays *
La question posée est l’origine de l’expression singulière de chacun. Ce mémoire est un glanage, un parcours de va-et-vient entre personnalités et œuvres, entre histoire racontée et anecdote vécue, d’artistes rencontrés. La transcription de ces entretiens a permis un autre regard sur un certain nombre de caractéristiques dans les expressions de chacun, jusqu’à comprendre également que l’expression plastique et le langage pouvaient être très liés. S’est alors posée la question des rapports entre expression et œuvres produites, entre langage et compréhensions. * Linguiste et sémiologue
Philippine Dutto
Pfff(2004) Et pouf! Un lit. A l’image des vases communicants, passer d’un pouf à un matelas d’appoint d’un souffle, compressant l’un pour gonfler l’autre dans un dialogue de volumes d’air. Du vent dans un battement de cils.
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Fibule (2008)
Nacelle (2006)
Un pirate et son perroquet sur l’épaule. Une présence digne à l’épaule. Une épaulette amovible pour la prestance, des galons. L’origine n’en est elle pas la fibule romaine qui vient fixer toute la tenue? Nous disons donc une construction miniaturisée et habillée de passementerie fine d’or et céramique qui viendra en broche habiller l’épaule de madame.
Une chaise où l’on se balance, se dandine dans l’idée du hamac et de la balançoire tout en façonnant son confort. Un portique et une assise flottant suspendue par des câbles. Une terrasse de café où les gens se balancent ridiculement dans l’esprit de Jacques Tati.
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CABINET Directeurs de projet : Inga Sempé* et Gilles Belley**
* Designer, ** Designer, responsable de la phase diplôme à l’ENSCI
Décor pour le quotidien d’une pièce en un acte: l’étude. Quand on va au travail, on va au bureau certes, mais pour trouver son SECRETAIRE. Discret il aura su tenir sa langue et dissimuler l’état chaotique de la paperasse en retard. Dévoué il aura pris soin de prendre en son sein tout ce qu’il pouvait ranger, classer sans bouleverser les habitudes de Monsieur. Sauf que le maître n’aime pas la paperasse, il n’est pas administrateur et
aimerait laisser tout ça au subalterne qu’il s’est payé d’un chèque en bois. Il part donc se ressourcer à L’ÉTAGÈRE, il fallait bien que quelqu’un classe le gros œuvre. Servile et disposée, elle tend les bras pour ce qui est en cours et s’articule autours de ces données. La magazine pourra opter pour l’inclinaison tandis qu’un pan encore plié attendra d’être chargé. Enfin quand il n’y a rien en magasin on remballe tout et l’on se cale dans un coin. Sinon on met en place et on serre la vis. On fait ce qu’on veut et l’étagère s’y plie. Vient L’ARBITRE. Bel ami saisi, il est temps Maupassant de s’élever et d’en découdre
avec l’imaginaire, prendre du recul et de s’asseoir sur son point de vue. Ainsi extrait, le cabinet semble différent. Mirador ou niche, affalé ou bien assis, le veilleur ou l’endormi. En effet il fait presque nuit. Allumons L’ECLAIREUR qui, au gré de son poids, penche la tête pour servir son maitre tout en la gardant haute par derrière. Mais parfois la tête lui tourne, trop incliné, à assouvir les souhaits du patron. LA BALADEUSE, elle, toujours prête à éclairer quelque chose où qu’elle soit, suit le moindre déplacement de son maître, fidèle à l’appel de la lumière.
ADF mémoire
Antichambre Directrice de mémoire : Sophie Coiffier*
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Antichambre: pièce d’entrée, qui sert de salle d’attente dans un bureau. Temps où l’on échafaude des plans faits de toutes pièces, s’attarde sur des détails (les mots, le coin d’un tableau). Fiction dramatique d’un ensemble de pensées. Un drame bâti comme une maison, développé autour de l’objet et n’utilisant que les mots pour construire. Mise en scène d’une fiction aux accents théâtraux, aux airs de cinéma: mouvements de caméra et d’articulation de mots. Un film sur l’idée, une idée de film, un film d’idée. Celle-ci incarnée, interprétée par un acteur, pièce maîtresse qui fédère la matière et les autres acteurs. L’antichambre est une pièce à thème. Une pièce dédiée à une forme d’étude dans la songerie. * Plasticienne, responsable de la coordination
des mémoires à l’ENSCI
Agathe Duval-Fournis
Assises (2008)
Partenariat avec Dassault System
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Cette déclinaison d’assises a été conçue à partir d’un logiciel CATIA, Imagine and Shape, qui facilite spécifiquement la création de courbes, et plus particulièrement le passage d’un plan horizontal à un plan vertical.
Treille solaire (2008)
Partenariat avec Leroy Merlin
Four solaire (2008)
Partenariat avec Leroy Merlin Projet réalisé avec Azilis Jungst Ce four solaire fonctionne à l’aide d’un paraboloïde miroitant qui fait converger les rayons du soleil en un point situé sur le plan de travail. À cet endroit, un récipient noir capte les rayons et chauffe en 30min à 80°C, pour atteindre progressivement les 250°C. Malgré des contraintes techniques fortes, ce four offre un espace confortable pour cuisiner et dispose d’un bouton pour réguler la quantité de rayons captés.
Cette treille solaire permet, par un jeu de tressage, d’ombrager une large surface durant la journée. Sur le dessus de la treille, des panneaux solaires emmagasinent de l’énergie. L’électricité, stockée dans des batteries, se décharge le soir et la treille s’illumine progressivement à mesure que la nuit tombe.
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projet de diplôme
Trip-e Directeur de projet : Jean-Louis Frechin *
* Designer, directeur conseil en prospective et Innovation numérique, à l’ENSCI
Ce guide de voyage numérique facilite la préparation et la réalisation d’un itinéraire, en s’appuyant sur l’expérience d’autres voyageurs. Pour cela, une application, téléchargeable sur ordinateur, permet d’explorer sur la carte, les points d’intérêts correspondants à ses préférences. Des outils indiquent les trajets envisageables pour se rendre d’un endroit à un autre. L’utilisateur peut alors se constituer une feuille de route personnalisée qu’il peut embarquer avec
lui, en téléchargeant l’application sur son mobile. Sur place, l’application l’aide à s’orienter, à modifier son itinéraire, à rencontrer d’autres adhérents au service, à partager des informations avec la communauté et à constituer un carnet de voyage. De retour chez lui, il pourra imprimer le carnet et ainsi conserver une trace de son séjour.
AE
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Les interfaces graphiques Directeur de mémoire : Yves Rinato *
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Les interfaces graphiques sont aujourd’hui largement diffusées. En quoi ces multiples écrans, que nous côtoyons tous les jours, sont-ils des objets qui concernent le designer ? À travers l’écriture de ce mémoire, il s’agit de retracer l’émergence de l’image interactive, comportementale, de l’image-objet. De comprendre comment l’organisation de l’information, sa représentation et sa manipulation permettent de raconter - et non d’expliquer - un service. La création de services invite à de nouvelles formes d’échanges qui impactent la relation entre individus, mode de vie et usages. Le designer est donc impliqué pour représenter et mettre en scène les services numériques afin de favoriser des situations souhaitables. * Designer d’interaction
Aurélie Eckenschwiller
ISO, desserte isotherme (2008) Projet réalisé avec Laure Garreau
La propriété isolante du liège est due à sa structure faite d’alcôves qui emprisonnent de petites quantités d’air. En répliquant cette caractéristique à plus grande échelle, les alcôves deviennent des compartiments dans lesquels il est possible de conserver les plats à juste température de la cuisine vers la table.
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Blimp, robot domestique (2007) Source lumineuse indépendante et sensible à son environnement. C’est un robot d’éclairage qui se déplace dans l’habitat, à la recherche de ses occupants, pour leur proposer un complément lumineux. Grâce à lhypersensibilité de ses composants, cet objet peut être doté de comportements imprévisibles.
Montre directionnelle associant deux interfaces, l’une dédiée au temps et l’autre à l’espace. L’objet permet de pallier la perte de repères que connaissent les patients en début de maladie d’Alzheimer et favorise le maintient de leur autonomie. Ce projet a remporté le premier prix du concours «Amélioration de la vie à domicile des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ».
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projet de diplôme
Paysage Utile une exploration du lien homme - animal - sol Directeur de projet : Bruno Moretti *
* Designer
L’élevage a façonné le paysage rural français. Mais le modèle « hors-sol » qui s’est imposé dans les années 50 a rompu les liens entre l’éleveur, l’animal et le territoire. Le principal équipement de l’éleveur horssol est le bâtiment, dont l’organisation est inspirée de l’usine : les animaux y sont élevés par centaines, isolés du sol et soustraits au regard. Comment relier l’homme, l’animal et le sol dans le cadre d’une production alimentaire ?
L’élevage en plein air implique le respect des besoins de l’animal et des capacités du sol. Pourtant, les formes que prennent ces productions ne révèlent pas leur cohérence. Je propose de valoriser ces pratiques avec des équipements qui s’inscrivent dans les cycles de productions et qui s’intègrent au paysage. Il s’agit de recréer du lien entre une production et le lieu où elle prend place.
ME
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Homme - Animal Directrice de mémoire : Marie-Haude Caraës *
Les premières domestications inaugurent une relation nouvelle entre l’homme et certains animaux. Ensemble, ils façonnent le milieu naturel pour y fonder le territoire domestique. Cette portion de sol est le fondement de leurs échanges et d’une société. À chaque époque, le contexte religieux, social, culturel et technique a modifié les rapports entre l’homme et l’animal domestique. En retraçant l’histoire de cette relation, il s’agit de comprendre comment l’animal domestique a peu à peu été soumis aux procédés de transformation et de création. L’animal peut-il être compris comme un simple organisme ? * Politologue, directrice de la Recherche, Cité du design, Saint-Étienne
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Kathedra (2004) Le mot grec Kathedra à l’origine du mot chaise désignait également un banc. Inspiré de l’étymologie de ce mot, cet objet réuni les deux fonctions. La chaise se déploie en banc dans un geste d’invitation.
Albertoaster (2006)
Partenariat avec France télécom R&D Albertoaster est un grille-pain connecté. Il permet la réception de messages envoyés par le biais d’un téléphone, par email ou sur une interface web dédiée. Il grille des messages, des cartes postales, des dessins, des photos, ou encore des informations comme la météo ou des invitations à des évènements. Les mots et les images peuvent ensuite être recouverts de beurre et de confiture avant d’être dégustés.
Le Dada (2008) Cet objet est le résultat de la transformation et de l’adaptation du porte-bagages de vélo à son usage détourné : le transport de passagers. En plus de gagner en ergonomie et en résistance, le Dada rend cette pratique légale. Il s’adapte à un grand nombre de vélo en s’accrochant sur l’axe de la roue arrière.
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Le Swell Directeur de projet : Jean-Louis Fréchin*
* Designer, directeur conseil en prospective et innovation numérique à l’ENSCI
C’est un dériveur de loisir de 3.20 mètres de longueur, conçu pour facilité l’accès à la pratique de la voile. Cet objet tient dans un sac et est facilement transportable dans le coffre d’une voiture. Très léger, 30 kg, il est facile à manipuler et à mettre à l’eau. L’innovation réside dans sa coque en textile double paroi. Dégonflée, elle est roulée pour occuper un minimum d’espace. Au gonflage, cette matière auto-structurante prend forme et se rigidifie. Le montage et le démontage du Swell sont simples.
Ils nécessitent moins de 20 minutes chacun. Dans la pratique, l’aspect gonflable favorise le confort et la sécurité du navigateur. Le Swell est un dériveur très réactif pour un usage ludique et facile.
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L’évidence de l’irrationnel Directeur de mémoire : Cédric de Veigy*
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Une anguille sort d’un robinet pour manger de la pâte dentifrice à l’ananas. Celle-ci n’a, à priori, rien à faire ici et pourtant une fois le livre de L’Écume des jours de Boris Vian refermé, l’image persiste. Pourquoi ? Le sentiment d’irrationnel peut-il laisser place à un sentiment d’évidence ? Quels seraient les mécanismes d’un tel déplacement ? Existe-il de la même manière dans un énoncé ou dans un objet ? Comment le designer peut-il exploiter cette séquence de perception ? Ce mémoire invite à une déambulation parmi divers exemples, textes, images, objets, pour proposer des pistes de réponses. * Enseignant en histoire de la photographie et cinéma français
Raffle (2009)
Laure Garreau
Projet réalisé avec Aurélie Eckenschwiller, Luce Couillet, Emeline Raphaneaud, Florent Thurneyssen , Raphaëlle Tantot. Robot humanoïde dont le corps a été conçu comme un peau souple et plastique, allant à l’encontre des stéréotypes connus de la robotique faite de corps rigides et figés. Cette peau de robot, constituée de strates de feutre, devient alors un outil de recherche formelle pour les différents acteurs de l’industrie de la robotique. Les procédés de prototype rapide accompagnent la mise en oeuvre de cette peau de robot.
Objets de ciel (2008) La pluie et les rayons du soleil tombent du ciel. Les Objets de ciel accueillent et transforment ces énergies naturelles, les domestiquent à des fins d’usages liés à l’arrosage ou encore pour la cuisson d’aliments. Deux objets spécifiques : une cuiseur solaire et un collecteur d’eau de pluie, deux passeurs d’énergies, du ciel vers la main de l’usager.
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Iso (2007)
Projet réalisé avec Aurélie Eckenschwiller Set de deux dessertes isothermiques permettant le transport et la conservation des aliments à juste température. L’usage du liège conditionne leur caractère isolant. Les dessertes sont destinées à deux temps d’usages : la plus grande, élégante, sert les repas en groupe - la petite, flottante, sert des instants de grignotage.
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Cultures d’eau Directeur de projet : Jun Yasumoto *
* Designer
Peut-on imaginer vivre dans un habitat associé au cycle naturel de l’eau ? Cultures d’eau, cycle de l’eau domestique, est un principe de culture et de récolte de l’eau de pluie (drainage de terrain et gouttières) mettant en bouture des objets d’eau à l’intérieur de l’habitat par le biais du sol. Ces objets sont d’autres expériences de l’eau autour de trois usages du quotidien : se chauffer, se laver et boire. La source est une élévation en terre qui reçoit et filtre les
eaux récoltées par la toiture et par le terrain (grâce à un réseau souterrain de drains de terrain). Elle est un point de distribution d’eau pour des usages en extérieur. Le plancher flottant est composé de lattes de terre cuite qui poursuit l’espace du ponton vers l’intérieur de l’habitat. Sous ce plancher, une natte de tuyaux dans laquelle circule l’eau. Elle permet de diffuser de la chaleur en hiver, de la fraîcheur en été. Brume est un dispositif qui combine douche et vapeur.
Elle s’élève depuis le sol et forme un rideau définissant un nouvel espace d’hygiène corporelle. L’évier tempéré propose une nouvelle approche de l’usage de l’eau potable dans la cuisine. Une vasque ajourée sert de surface de rinçage ou d’égouttage, elle recueille également une eau non polluée qui sera acheminée vers la jarre.
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De la motricité du dessin Directeur de mémoire : Cédric de Veigy *
« Pourquoi faire un mémoire dessiné ? Je ne m’étais jamais posée la question de savoir ce que le dessin pouvait être, ni celle de la relation que je pouvais entretenir avec l’acte de dessiner. Et moins encore de savoir dans quelle mesure l’acte de dessiner tisse une relation entre les hommes, entre ce qu’ils dessinent et ceux à qui ils le destinent. Dans ce mémoire je suis partie en quête, avec pour outil premier non plus de quoi tracer, mais un instrument que j’avais bien moins usé et retaillé que mes crayons : mon oeil. » * Enseignant en histoire de la photographie et cinéma français
Elodie Gobin
Sac Cathr’in (2006) Bollyd (2007) Projet réalisé avec Solenne Borrat
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C’est un 2 roues dont la conception s’appuie sur les exigences et les contraintes très spécifiques des Indiens en zone urbaine. Ce véhicule privilégie l’efficacité du déplacement avec un minimum de pollution et peut d’adapter aussi bien aux besoins d’une famille qu’à ceux d’un marchand ambulant grâce à sa structure ouverte.
Partenariat avec la Maison Hermès Lors de déplacements en ville, le corps est soumis à de nombreux changements de postures. Ce sac gravite autour du corps et propose la polyvalence d’un sac à main couplé à un sac à dos et un sac en bandoulière. La sangle périphérique permet au volume de s’orienter rapidement selon les contraintes de gestes et de préhension.
Bijou de porcelaine (2007) Ce bijou de porcelaine est l’hybridation de deux types de parures : le peigne à cheveux et le bijou d’oreille. Sa localisation spécifique appelle à un imaginaire précis flirtant avec les coquillages et autres cavités sous marines.
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Semelle à 4 temps Directrice de projet : Katie Cotellon *
* Designer
À défaut d’œuvrer pour satisfaire certains enjeux économiques, ce projet questionne les actions à mener pour réduire le gaspillage de matière. Pour parvenir à cette économie de ressources, les actions sont faites en faveur de l’allongement de la durée de vie de l’objet. Ce projet s’inscrit dans un contexte réel et contraint puisqu’il a été mené en partenariat avec FYE. Cette entreprise utilise des matières valorisées pour la conception de
ses modèles. Ces petites chaussures en toile, vendues bon marché, sont réalisées à partir de chaussures broyées et de bouteille d’eau. FYE apporte un début de solution dans cette filière en utilisant une matière morte mais peut porter encore plus loin ses ambitions. Voici donc une série de propositions prospectives à partir d’un travail global sur le cycle de vie du produit. Questionner le cycle de vie actuel amène à reconsidérer le rôle des acteurs qui
le compose. Par ce biais, différents niveaux d’actions sont possibles : la consigne, la réparation professionnelle et personnelle et la chaussure FYE augmentée ! En modifiant le modèle initial, il s’agit d’interroger les caractéristiques structurelles et fonctionnelles de l’objet permettant d’allonger la durée de vie. En outre, ce projet pérennise l’image de la chaussure par un travail sur la couleur, éphémère et renouvelable.
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Polychromies appliquées Directrice de mémoire : Cloé Fontaine *
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La perception de la couleur est individuelle. Chaque système oculaire a sa propre carte génétique de la couleur. Chaque individu interprète ce qu’il voit selon son propre mode de vie et son environnement. Que se passe-t-il alors lorsque deux individus observent la même scène, les mêmes objets ? Malgré ces différences de perceptions, la couleur réussit à remplir son rôle : elle est toujours porteuse de sens et de message important pour l’objet. La couleur recouvre tout. Elle est réelle grâce à la matière, à la surface. Elle fait donc partie intégrante de l’objet. Pourtant, c’est une problématique que le designer délaisse souvent. En pratique, le designer et le coloriste collaborent peu. Est ce un enjeu de processus industriel ? En effet, la couleur n’interroge pas directement des enjeux de mécanique mais bien de sens, d’identité, et ces aspects peuvent apparaître parfois comme secondaires. * Architecte, conservatrice au Centre Pompidou
Adrien Guérin
Fragment (2006)
2ème lauréat du concours Steiner Si le canapé est synonyme de détente et de confort, une autre dimension est intéressante : celle de l’échange et de la convivialité suscitée par sa surface étendue. Ce canapé est comme un espace convivial, généreux et enveloppant, qui offre la possibilité de se détendre à plusieurs. En dissociant les deux éléments, on obtient une configuration plus standard, avec un canapé-méridienne et une table repose pieds.
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Home Sound Lifestyle (2005)
Partenariat avec Kenwood Design Japan Ce système de montrebracelet permet de reprendre le contrôle pour désactiver, filtrer et organiser les émissions sonores de l’habitat. Grâce à ce « media center personnel » ainsi qu’à une série de haut-parleurs disposés dans chacune des pièces de l’habitat, chaque personne est localisée et peut recevoir les informations sonores où elle le souhaite, sans importuner les autres habitants.
Murs Sains (2007) Projet réalisé avec Clément Tissandier et Mathieu Bourel
Comment repenser la stratification de l’épaisse peau de l’habitat, dans un souci d’économie de matière et d’énergie ? Ce principe est constructif, basé sur un semi-produit au motif quadrillé qui accueille le réseau électrique de la maison et quatre revêtements (acoustique, thermique, respirant et hygrométrique) amovibles et fonctionnels pour assainir l’habitat. Ce dispositif propose des produits adaptés aux besoins spécifiques des différentes pièces de l’habitat et offre un système de construction rapide et évolutif.
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Photographie Autodidactique, Recherche sur la maîtrise de la complexité Directeur de projet : Gilles Belley *
* Designer, responsable de la phase diplôme à l’ENSCI
La complexité, tout comme la simplicité, peuvent être sources de frustration pour les utilisateurs ; la première nous perd, la seconde nous bride. Ce projet s’inscrit dans le domaine de la photographie numérique car, contrairement à l’argentique, il offre de nombreuses possibilités encore inexploitées pour accroître l’expérienceutilisateur. Voici donc une nouvelle typologie d’appareil photo numérique qui simplifie l’accès à la complexité et qui exploite sa richesse à travers trois axes.
- L’usage, lors de la prise de vue : il ne s’agit plus de comprendre le mécanisme du boitier et de ses répercussions sur l’image pour faire une belle photographie. Pour une approche sensible de l’image, les composantes esthétiques du cliché, sont ici matérialisées par le biais de bagues de réglage texturées, ce qui permet une liberté d’action accrue.
- L’organisation, par une interface personnelle : elle permet de partager ses photos en temps réel pour éviter leur accumulation. - L’imperceptible, par un service de réseau social via la réalité augmentée : il révèle les flux photographiques existants autour de soi, afin d’enrichir son expérience grâce à celle d’utilisateurs plus avisés.
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La juste implication du design, Pour des usages libres et durables Directeur de mémoire : Jacques-Francois Marchandise*
Les incertitudes sur la préservation de nos libertés et de nos conditions de vie dans un avenir proche doivent conduire les designers à repenser les objets et leurs interactions dans un système allant bien au-delà de la simple éco-conception. L’impact écologique d’un produit n’est pas seulement lié à son mode de production ou de fin de vie, mais, est de plus en plus à son usage. C’est pourquoi, de nombreux objets « responsabilisés » et « moralisateurs » tentent de nous contraindre préalablement contre tout débordement irresponsable, au détriment de notre libre arbitre.
Comment le designer peut-il redonner le pouvoir aux hommes afin qu’ils puissent librement et consciemment devenir responsables de leurs actes en faisant bon usage des objets ? L’objet peut-il avoir un rôle bénéfique et redonner main aux hommes face à leur emprise et leur addiction sur les objets ? Par quels moyens le designer peut-il y parvenir ? * Philosophe, directeur du développement de la FING.
Astrid Hauton Would You Like a Page of Tea? (2006)
Partenariat avec lipton
Au fil et à mesure (2008)
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Comment le fil, materiau souple, peut-il devenir élément formel et structurant d’un objet ? Une approche expérimentale de cette question a mené à un principe de cadres maintenus en suspension l’un dans l’autre grâce à la tension des fils qui les relient. Ces cadres permettent de positionner des points d’accroche dans l’espace qui, reliés les uns aux autres selon un protocole de tissage en 3 dimensions, définissent la structure et les contours d’un fauteuil et d’une lampe. D’abord support de tissage, les cadres deviennent partie intégrante de l’objet lors de sa phase de confection.
Boire du thé est un instant, une pause souvent consacrée à la lecture. Imaginant une forme de thé imprimé, ce projet introduit cette boisson dans la presse. Selon la fréquence de parution (quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle) du support de lecture dans lequel se glisse cette page, elle propose différents rituels de consommation de cette forme de thé imprimé.
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Arouj (2007) Comment aborder la structure d’un cadre de vélo différement. Cette géométrie atypique prend en considération les rapports physiques, et non d’usage, entretenus entre l’homme et la machine. Arouj est un de ces vélos à pignon fixe dont la pratique dépasse les acceptions de moyen de transport ou de confort. Peu importe la destination, il s’agit d’abord de rouler.
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Machinerie de la machinerie de la machine Directeur de projet : Rodolphe Dogniaux *
* Designer
Ce projet aborde l’objet machine à laver le linge selon deux approches parallèles et complémentaires, l’une questionne l’usage des mécanismes, l’autre les mécanismes de l’usage. L’usage des mécanismes Une machine à laver est une machine à produire en série du linge propre à partir de linge sale. Mais que peut-elle produire à partir d’autres matériaux ? À la suite de différentes expérimentations, voici un
procédé de production de papier-peint qui, malgré son caractère à priori aléatoire, génère un résultat constant à l’échelle macroscopique et donc reproductible. Il est paramètrable selon le nombre de feutres utilisés, leur gamme colorée et le programme choisi. La circonférence et la profondeur du tambour employé définissent le format d’une laie. Les mécanismes de l’usage Allant à l’encontre de l’idéal actuel du confort, ne pas posséder une machine à laver constitue une autre forme de liberté. Ainsi, ce projet valorise l’espace-temps en libre-service que nous offrent les machines des lavomatics, en reconfigurant les interfaces hommes-machines.
Les actions de l’usager se concentrent au niveau d’un anneau qui encercle le hublot. On y introduit la carte de paiement et peut on peut choisir un programme en le tournant. Il est également bouton déclencheur : on démarre la machine en l’enfonçant dans la paroi. Cet élément induit une gestuelle dont l’ampleur est à l’échelle des mécanismes fondamentaux de l’appareil. La machine prend alors le relais de l’usager à qui elle met à disposition une surface d’assise. De cette façon, elle revendique ce temps d’attente comme un service et non une fatalité. Lorsqu’il est encastré, l’anneau devient alors un minuteur qui indique le temps écoulé sous une représentation autre qu’un décompte de chiffres.
CJ
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mémoire
Miscellanées de la machinerie Directeur de mémoire : Cédric de Veigy*
Ah, les machines, ces appareils censés nous rendre la vie plus commode ! On les aime et on les déteste à la fois ! En décortiquant les relations, pour le moins alambiquées, que nous entretenons avec elles, c’est le design tel qu’il est vécu au quotidien par chacun d’entre-nous, designers et/ou usagers, qui est abordé dans ce mémoire. Un designer conçoit puis confie aux mains des usagers des objets investis de ses intentions. Mais qu’advient-il de celles-ci lorsque, sous la forme d’une machine ou d’un programme, elles se retrouvent à la merci du libre-arbitre et de l’imaginaire de tout un chacun ? Pour retranscrire ce dialecte issu de l’usage, il s’agit de générer du sens en manipulant
les mécanismes du langage. Et si ces divagations rigoureuses font parfois sourire, c’est qu’elles ne tiennent pas uniquement du jeu de mots, elles viennent surligner, dans nos rapports aux machines, des formes d’évidence qui peuvent nous échapper car nous les avons assimilées. Tout comme elles, ces miscellanées se suivent mais s’articulent de a à z selon une logique prédéterminée. Sous la forme d’un abécédaire, elles forment un système, libre d’être reconfiguré à loisir par le lecteur. * Enseignant en histoire de la photographie et cinéma français
Caroline Journaux
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Gekkoo (2006)
Naccara (2007)
Gamme de luminaires réalisée à partir de l’expérimentation de modules composés de sandwiches de textile et de papier. Mise en volume des écailles par un principe d’agencement. Grâce à un jeu d’épaisseur, d’opacité, de texture et de teinte des matériaux, on arrive à des qualités de lumière différentes. Après assemblage des éléments, on obtient des luminaires de plus en plus complexes. Ce sont trois modèles dont le principe est décliné selon différentes échelles.
C’est une bague, une structure, insérée à l’intérieur de l’huître perlière selon les techniques de perliculture. Le mollusque va peu à peu sublimer et recouvrir la structure vierge de nacre. Naccara est un bijou chimérique, symbiose entre objet manufacturé par l’homme et matière naturelle, où le géométrique contraste et dialogue avec l’organique.
TopUp (2008)
Partenariat avec DoYouVélo ? Projet réalisé en collaboration avec Adrien Guérin Seuls 6% des cyclistes urbains portent un casque. L’allure parfois trop sportive et l’encombrement, une fois redevenus piétons, ne les incitent peut-être pas à le faire. TopUp est une protection pour « vélibistes » à l’esthétique proche du prêt-à-porter, avec un encombrement réduit, une légèreté et une résistance nécessaires, grâce à un travail de structure alvéolaire. Ce casque est une nouvelle typologie de protection de tête pour chutes légères.
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Projet réalisé en collaboration avec Giovanni Occhipinti, géophysicien à l’Institut du Globe de Paris. Service social, non institutionnel et radical, d’alerte au tsunami. Application téléphonique intégrant l’utilisateur dans le programme de recherche pour la détection de tsunamis et permettant de bénéficier d’un système d’alerte (itinéraire d’évacuation, sauvetage…).
Phase de recherche théorique sur les relations de travail possibles entre designers et chercheurs.
projet de diplôme
Designer versus scientifique, Vers une tentative de mode d’emploi designer/scientifique Directeur de projet : Rodolphe Dogniaux
* Designer
Démarche sociologique et exploratoire sur la nature et la complexité des relations entre designers et chercheurs. Sur la base de cette réflexion théorique et pratique, quelles peuvent-être les relations possibles entre les deux communautés ? Mise en place d’une méthodologie (définition de postures, proposition de protocoles et création d’outils - interfaces) afin de réunir designer et scientifique autour d’une problématique établie conjointement.
Mise en évidence des ouvertures, mais aussi des points de résistance parmi les territoires et les interventions possibles du designer dans la sphère scientifique. Expérience collaborative avec des chercheurs, un ethnologue, un anthropozoologue et un géophysicien.
Visualisation d’un phénomène invisible et complexe (signature d’un tsunami dans l’ionosphère), grâce à une modélisation 3D et un prototypage rapide.
CL
mémoire 132
Design & Science, De l’image à l’expérience Directeur de mémoire : Thierry de Beaumont *
Design & Science… La réunion de ces deux univers ne semble pas tout à fait évidente. Entre contradictions et ressemblances, l’attraction se fait néanmoins plus forte. Des rapprochements significatifs s’opèrent… De quelle nature sont les projets qui mêlent Design et Science et quels sont les rapports entretenus entre ces sphères et leurs représentants respectifs ? De l’image - séduction à la réalité de la collaboration, qu’en est-il vraiment de cette union ? * Journaliste
Claire Lemarchand
Floatable (2006) Ce projet renouvelle la relation entre un plan de travail et des tréteaux.
Dandy Horse (2008)
Concours Emile Hermès réalisé en collaboration avec Jean-Marc Chaineaux.
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La pratique du vélo en milieu urbain ne cesse de se développer. Elle s’accompagne de rituels comme enlever la selle de son vélo pour la protéger des agressions du dehors. Si jusqu’alors le cycliste n’avait pas d’autre choix que d’emporter avec lui la structure complète - selle et tube de selle -, Dandy horse permet à son propriétaire de n’emporter avec lui que l’essentiel : la peau de cuir débarrassée de tout élément technique.
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Réseau de pluie (2009)
Stage au sein de EDF R&D sous la direction de Gilles Rougon Étude prospective sur le potentiel énergétique de l’eau de pluie. Elle met à jour les enjeux de la récupération des eaux pluviales pour EDF et donne forme à des dispositifs innovants couplant l’usage de l’eau et de l’électricité.
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Unités d’élevage de grillon intégrées aux lampadaires urbains
Vue depuis l’intérieur d’une unité d’élevage de grillons
Au regard du contexte problématique de la production et de la consommation mondiale de viande, l’alimentation occidentale serait contrainte, dans les décennies à venir, de compenser une part réduite en protéines animales. Les insectes, qui présentent un rendement nettement supérieur à l’élevage bovin, pourraient ainsi progressivement intégrer notre régime alimentaire. Principal lieu de consommation alimentaire, la ville s’est développée et continue de se développer en éloignant progressivement
ses lieux de production : elle consomme ainsi une grande partie de son énergie à faire revenir les denrées alimentaires. Cette donnée prend toute son importance alors que la population urbaine est en pleine expansion et les villes contraintes de résoudre une équation majeure, celle de concilier densité et durabilité ? Le projet pose l’hypothèse suivante : l’échelle des insectes, en tant que micro-bétail, apporterait une réponse aux enjeux de la ville de demain.
projet de diplôme
Le grillon qui se fait plus gros que le bœuf. Vers une introduction de dispositifs d’élevage d’insectes comestibles en milieu urbain Directeur de projet : Philippe Comte.*
* Designer
Ces élevages contribueraient à fournir une denrée alimentaire de proximité, tout en offrant d’autres usages bénéfiques pour la ville et ses habitants.
Unité d’élevage de vers de farine intégrée à un broyeur à papier au sein des immeubles de bureaux
Vue depuis l’intérieur de l’unité d’élevage de vers de farine
LL
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Vous avez dit recherche en design ? Directrice de mémoire Marie-Haude Caraës *
La recherche en design, entendue au sens strictement scientifique du terme fait l’objet d’un vif débat et se heurte, en France du moins, à de multiples barrières sémantique, académique, idéologique - qui freinent sa quête de légitimité. Quelle est l’origine du débat qui entoure la recherche en design ? Comment la définir ? Qu’implique-t-elle pour la discipline du design ? Quelles nécessités pèsent sur l’émergence de ce champ de recherche ? * Politologue, directrice de la Recherche, Cité du design, Saint-Étienne
Léa Longis Hélio / Sunny Memories (2009) Partenariat avec l’EPFL+Ecal Lab
Radio numérique utilisant des cellules solaires de Grätzel, qui ont la particularité de fonctionner en captant la lumière à l’intérieur de l’habitat. A l’heure où les objets électroniques se perdent dans la miniaturisation, Hélio affirme sa présence et redonne à la radio son rôle captivant d’autrefois. En s’inspirant de l’esthétique des amplis à tube, l’appareil se pare d’un jeu de cellules dont l’orientation et la couleur se complètent pour capter la quasi totalité du spectre lumineux.
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Pyrex (2007) À la base de ce projet, l’étude d’une gestuelle quotidienne et spontanée. On effectue des combinaisons entre différents plats pour répondre à des situations précises : conservation au réfrigérateur, conserver la chaleur, éviter les projection au micro-onde, etc. Les deux gammes développées sont conçues de manière à faciliter et stabiliser ces associations.
Véloce (2009)
Partenariat avec le CEA Projet réalisé avec Romain Jung Le projet Véloce avait pour objectif d’intégrer des technologies, développées au CEA, à un vélo prospectif pour la ville. L’idée : accentuer la visibilité du vélo pour diminuer le rapport de force entre cyclistes et automobilistes. Une toile technologique recouvre l’ensemble de la structure du vélo. Elle intègre une multitude de capteurs et de Leds pour afficher de multiples signaux qui s’adaptent à la configuration de la circulation urbaine.
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projet de diplôme
Boîte(s) Directeur de projet : Jean-François Dingjian *
* Designer, directeur d’atelier de projet à l’ENSCI
Dans quelle mesure peut-on faire la relecture de nos objets du quotidien de façon à ce qu’ils manifestent une réelle avancée et s’intègrent, de manière durable, à notre environnement ? Trois projets sont nés de cette réflexion à travers une typologie choisie : la boîte Polar est une gamme de lampes d’intérieur utilisant des Leds et un film technologique le film polarisant. Selon leur angle de superposition, deux surfaces de film
polarisant laissent passer plus ou moins de lumière. Utilisées ici sur le dessus des lampes, elles modulent la lumière - une manipulation qui n’altère pas la durée de vie des Leds, contrairement à une variation directe de l’intensité du courant. Watson est un système d’archivage papier dont la configuration s’inspire de la maniabilité de l’archivage informatique. Un service numérique permettant de lier des données numériques à des données tangibles s’ajoute au dispositif, il fonctionne grâce à une webcam et à un code présent au dos de chaque onglet.
Bois densifié , (en partenariat avec l’EPFL+Ecal Lab à partir d’un projet de recherche sur ce matériau émergent ) Une série d’expérimentations a été menée afin d’étudier la capacité du bois à être densifié et à se déformer en trois dimensions par des traitements hydrothermiques et mécaniques. Un objet fonctionnel synthétise l’état des recherches : une boîte mettant en avant les caractéristiques mécaniques et esthétiques du bois densifié.
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mémoire
Singulier(s) Directeur de mémoire : Eric Aupol*
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À travers l’expérience du mémoire, c’est une interrogation sur la relation si particulière que l’on peut entretenir avec des objets. Au regard d’une pratique de collectionneuse et de designer, il sagit de questionner le rapport des collectionneurs aux objets et à la collection. Pour s’immerger totalement dans cette expérience il fallait, traiter cette histoire de collection(s) par la collection en rencontrant de multiples personnages. Avec un dictaphone et un appareil photo, l’aventure a pu commencer. Après une multitude de rencontres, huit portraits ont été sélectionnés et synthétisés dans des livrets où photographies se mêlent aux propos des collectionneurs afin de rendre les systèmes de collection perceptibles. Singulier(s) s’est révélé être une expérience humaine extraordinaire, qui, à travers son contenu, interroge le lien immuable entre l’homme et l’objet. * Photographe et enseignant
Toile horaire (2008)
Alice Mareschal Ecosystème énergétique (2008) Partenariat avec EDF
Une gamme de petits objets mobiles qui se déplacent dans la maison pour récupérer des pertes d’énergie lumineuse et s’en resservir en émettant à nouveau une lumière d’appoint. Ces objets expriment les transferts d’énergie dans leur matière même, au moyen d’un tissage en alliage à mémoire de forme. Ils fonctionnent ainsi comme un baromètre de l’état de consommation énergétique dans la maison.
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Projet réalisé en collaboration avec Adélie Prin (dpt Design textile de l’ENSCI)
Avec la miniaturisation des technologies informatiques, la frontière entre le vêtement et l’objet électronique s’amenuise. Ce projet est une expérimentation sur l’hybridation textile électronique au niveau des composants, de la connectique, de la mise en forme, du tissage, etc.
Méridienne (2007) Assises intermédiaires. Le textile est ici utilisé comme élément constitutif et structurant de l’assise et non comme élément de finition. Un volume en textile technique vient se tendre sur une structure métallique. Ce principe génère un confort suspendu, comme dans un hamac.
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projet de diplôme
Vers une urbanité hybride Les conditions d’existence du cluster-campus de Paris-Saclay Directeur de projet : Jean-Louis Fréchin *
* Designer, directeur conseil en prospective et innovation numérique à l’ENSCI
Le plateau de Saclay, dans le sud de la région Ile-de-France, a été choisi pour accueillir un cluster-campus dédié à la science. Ce plateau est aujourd’hui une zone immense, essentiellement agricole et très fragmentée. Dans un tel contexte, comment favoriser l’émergence d’une pratique collective, transversale de la pensée scientifique, une dynamique du «faireensemble» ? Comment créer de l’urbanité sans urbaniser ?
Il s’agit d’aborder ces enjeux avec un système qui articule des éléments physiques et numériques pour générer une dynamique de liens, de relations entre les gens et les choses. Mailler le territoire avec des balises, à la fois signes et symboles du territoire, des lieux dédiés au « faire-ensemble », et des condensateurs de l’activité numérique locale. Ce maillage est flexible, évolutif, et à échelle humaine.
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mémoire
Objets analogiques Directeur de mémoire : Michel Letté *
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Les technologies de l’information et de la communication ont bouleversé les objets et, avec eux, la relation que tisse l’être humain avec son environnement. Ces objets se dotent de virtualités, deviennent communicants, voire s’opacifient. Or ces mutations s’accompagnent d’une prolifération d’analogies. Le «bureau de l’ordinateur», le «livre électronique»... L’analogie semble se poser comme une évidence. Mais qu’en est-il réellement ? L’analogie constitue-t-elle un véritable outil d’appropriation pour tout un chacun, ou se pose-t-elle comme un outil de persuasion industriel ? C’est ce qui est interrogé dans ce mémoire. * Ecrivain
Florence Massin
Conten’air (2008) Base de vie pour quatre scientifiques en mission mobile en Antarctique. C’est un micro espace déployable, enveloppé d’une structure gonflable,pour espace de vie collectif respectant les caractéristiques du milieu et le domaine intime de chacun.
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Dortard (2009) Partenariat avec Matelsom
Projet de lits superposés pour dortoirs d’auberge de jeunesse. Le décalage entre le lit du haut et celui du bas, les toiles tendues sur une structure d’acier, les espaces de rangements sont les caractéristiques de ce lit. Elles permettent de rendre l’espace de vie en commun plus adapté au confort du sommeil, à l’intimité mais aussi plus propice à la discussion et à la rencontre d’autres voyageurs.
Pigeonnier urbain (2008) Partenariat avec Dum’s (architecte), Lacroix signalisation (rotomoulage)
Cette forme de microarchitecture pour pigeon permet de contrôler les naissances, regrouper les nuisances et sert d’outil pédagogique pour parler de la faune en milieu urbain. Formellement, ce pigeonnier exprime le biotope originel de l’animal (les falaises) avec des cavités, des perchoirs, une texture de roche. Il est le résultat d’un empilement de disques rotomoulés superposables. Sa taille finale est donc modulable selon le besoin de chaque commune.
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Arpente 128 Projet réalisé avec Anne Goasguen Directeur de projet : Bernard Moïse*
* Designer, directeur d’atelier de projet à l’ENSCI jusqu’en 2010
Réflexion sur une pratique ordinaire : la marche. Le plaisir de la marche passe par celui de s’élever. En ville, monter en haut des monuments n’est pas la seule façon de porter un nouveau regard sur la cité, le relief naturel permet aussi l’accès à des points de vues dégagés. Il s’agit de mettre en valeur le relief naturel progressivement gommé par l’urbanisation, et favoriser la marche sur ce terrain en pente.
Une carte-plan Il s’agit de ré-interroger les codes de représentation propres au contexte urbain en proposant un nouveau découpage et de nouveaux repères liés au relief. Cette représentation de la ville s’incarne dans un objet à mi-chemin entre la carte et le plan. Il offre une vision d’ensemble qui permet au marcheur de vivre une expérience directe avec le terrain. Une base de données interactive alimentée par le marcheur Via la carte-plan, le marcheur est incité à concentrer son regard sur des aspects oubliés, camouflés de la ville. En activant l’application Arpente 128 sur son smartphone, il peut collecter des données sur l’environnement, cartographier
le territoire et enrichir une base de données interactives qui peut intéresser des marcheurs amateurs, des chercheurs ou des associations naturalistes. Une fois l’application activée, le marcheur n’est plus joignable, il devient entièrement disponible à la marche. Un signe sur le terrain Il s’ancre dans le sol et re-situe le marcheur dans le relief général de la ville. Il est placé sur les trottoirs en bas de chaque pente. Le nombre inférieur indique l’altitude au point donné. Le nombre supérieur indique l’altitude atteinte en haut de la pente, il pointe le sommet de la rue et incite le marcheur à déployer son corps et à lever les yeux pour regarder au loin ou en aval le chemin parcouru.
GM
mémoire
Plier bagage Directrice de mémoire : Cloé Fontaine *
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Ce mémoire est un portrait du camping sur terrain aménagé, vu à travers le regard d’une campeuse sauvage. Il s’est écrit au contact des campeurs pour mieux comprendre leur façon de pratiquer le camping, la manière dont ils se recréent leur univers : dans quel espace, avec quel matériel, quel niveau de confort, pour combien de temps. Il tente de décrypter la relation entretenue entre les campeurs et leur environnement, leurs voisins, les espaces communs et le territoire. Il montre les possibles et la richesse de ce mode de vie, de cette non-architecture et ce de paysage. Ce portrait se dessine progressivement à travers une cartographie historique, un carnet de camping, une réflexion sur les opérations et les gestuelles caractéristiques (partir, retisser des liens, plier/déplier, suspendre, concentrer) ainsi qu’une carte de projection sur ce que pourrait devenir le camping demain, compte tenu de l’évolution de la société et des nouvelles pratiques touristiques et urbaines. * Architecte, conservatrice au Centre Pompidou
Gaétan Mazaloubeaud
développement durable (2009) Présentoir à vin (2008)
Partenariat avec Grande Epicerie de Paris Ce présentoir à vin composé de tasseaux de pin brut démontre qu’élégance et sobriété ne sont pas antithétiques. Matériaux renouvelables (bois, liège, papier), assemblages réversibles : le dispositif est écoconçu afin de limiter au maximum son impact environnemental.
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Rallye récup’ Des modules de récupération qui encouragent la réutilisation des chutes de matière et permettent de réduire à la fois le gaspillage de matière et l’encombrement des espaces de travail de l’ENSCI. Cantine durable Un vaisselier et des balluchons personnalisables pour permettre aux étudiants et personnels de l’ENSCI d’utiliser leur propre vaisselle.
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Terro (2008) Service de valorisation des déchets fermentescibles en milieu urbain. Il est relayé par un collecteur domestique et des points d’apport volontaires. Ceux-ci qui sensibilisent les citadins à la valeur de la matière organique et au cycle naturel qui lie directement cette matière au sol et à la vie.
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projet de diplôme
CoHabiter Directeur de projet : Yannick LeGuiner*
* Designer
Après avoir été délaissés durant la seconde moitié du xxe siècle, les territoires ruraux français sont aujourd’hui réinvestis par de nouvelles populations souhaitant inventer et expérimenter des modes de vie respectueux des hommes et de leur environnement. Afin de faciliter l’intégration de ces nouvelles populations et de ne pas reproduire les erreurs urbanistiques du siècle dernier, il est plus que jamais nécessaire de favoriser l’émergence des logiques participatives et collectives.
CoHabiter est donc un service d’accompagnement à la maîtrise d’ouvrage adapté aux besoins des projets participatifs dans le domaine de l’habitat. À l’aide de plusieurs outils, un animateur invite les différentes parties prenantes du projet (élus, habitants, architectes, experts, etc.) d’abord à se réunir autour de la table, puis à élaborer un programme, et enfin à projeter ensemble des propositions concrètes.
BM
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Des pieds & des mains : vers une sobriété désirable Directeur de mémoire : Jacques-François Marchandise *
La civilisation du développement est comme un arbre qui aurait déployé toute son énergie vers le ciel : pour avoir plus de lumière et voir toujours plus loin, il s’est élevé plus vite et plus haut que tous les autres. Mais à vouloir ainsi dominer, l’arbre fou a négligé ses racines et rompu l’équilibre essentiel entre ciel et terre. Il est aujourd’hui si grand qu’il ne voit ni n’entend plus la souffrance des autres, toujours plus nombreux à péricliter dans son ombre. Et alors que le vent se lève, il se sent trembler : ses racines atrophiées n’ont plus la force de le soutenir. Pour nous, qui sommes enivrés par l’altitude et aveuglés par la lumière, il est temps de mettre pied à terre et de nous donner la main pour répondre, Ensemble, au mythe du développement par une sobriété désirable et désireuse. * Philosophe, directeur du devéloppement de la FING
Benjamin Mazouin
Switch (2009)
Partenariat avec EDF Projet réalisé en collaboration avec Stanislas Rak Ce dispositif est constitué d’un visualisateur d’énergie consommée et d’interrupteurs mobiles programmables. Il propose d’observer sa consommation électrique comme un stock en diminution, en la comparant avec un objectif fixé au préalable. Les interrupteurs mobiles permettent de créer son propre réseau électrique. Ils agissent à distance sur les objets électriques de la maison, afin que l’utilisateur puisse gérer sa consommation en fonction de ses habitudes, ce qui permet d’éviter des consommations inutiles.
Pantice (2007)
Partenariat avec Minatec Ideas Lab
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ImaginariO (2008)
Projet réalisé avec Elodie Suaudeau, éducatrice pour jeunes enfants Outil/jeu de création d’histoires à plusieurs, stimulant l’imagination, la mémoire et l’expression orale. Le plateau supporte douze images que les joueurs placent, à tour de rôle, en imaginant au fur et à mesure une histoire illustrant les dessins. Lorsque l’histoire est terminée, le plateau bascule et se transforme en projecteur pour faire défiler les images. La projection permet une dématérialisation de l’objet et un changement d’échelle propice à d’autres activités comme le conte ou le théâtre. Certaines pièces sont vierges pour que l’enfant puisse dessiner son univers avec ses propres personnages et ses propres décors.
Proposition d’intégration de Technologies d’Informations et de Communications pour l’Education (TICE) dans une classe, élaborée à partir de principes de pédagogie active. Pantice est composé d’un ordinateur inséré à l’intérieur d’une table et d’objets permettant des interactions gestuelles plus instinctives calquées sur des objets familiers.
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projet de diplôme
Objectomie Directeur de projet : Philippe Comte*
* Designer
Depuis la personnalisation jusqu’aux objets réinventés à Cuba, en passant par le DIY (Do It Yourself), il existe un grand nombre de pratiques visant à ouvrir le domaine des objets. Certaines questionnent une logique alternative de production et de consommation. On les appellera Objectomie, un mot qui permet de faire une analogie entre corps et objets. On ne jette pas le corps lorsqu’il est déficient, on le répare. Peut-on envisager des objets qui auraient une plus grande espérance de vie ?
Quels changements cela impliquerait-il dans nos rapports avec ces objets ? Et pour les fabricants ? Totem est un système d’électroménager décomposé en organes fonctionnels. Par cette dissociation, il devient plus facile d’identifier une panne et d’isoler la partie déficiente pour la réparer ou la changer. En fonction des organes greffés, la bouilloire devient cafetière, chauffe-biberon, mixer, pierrade… Certaines parties, touchées par l’obsolescence programmée, ou comportant des éléments toxiques et nécessitant un traitement particulier, peuvent être consignées.
Pour assurer la pérennité des organes, on dispose d’une plateforme de suivi sous la forme d’un site internet. À la manière d’un carnet de santé, il affiche l’historique des réparations, des combinaisons, et met en lien les utilisateurs avec les fabricants. Ceux-ci peuvent à leur tour alimenter la plateforme qui ne s’adresse d’ailleurs pas uniquement à la gamme Totem mais à tout système d’objets ouverts.
FM
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Cancreries Directeur de Mémoire : Cédric de Veigy *
«… — Salut ! — Salut, répondit-il en regardant avec insistance mon bonnet. — Quoi ?! Qu’est ce qu’il y a ? — C’est mardi gras, ou quoi ? dit-il en souriant, tout en fixant mon accoutrement. — Non…non… C’est juste mon bonnet. — Ah ? Et… pourquoi tu portes ça ? — Euh… eh bien… parce que je suis puni… — Ah ouais ? De quoi ? — Bin… » C’est ainsi que, ce lundi matin, Bryan rencontra La Cancrerie et, accompagné de Khoumba, ils déambulèrent ensemble sur les traces des cancres. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Y’en a-t-il encore, hors des fables et des contes ? Quels regards certains pédagogues ont-ils posé sur eux ? Et que devient la cancrerie hors des murs de l’école ? Autant de questions rencontrées sur le chemin des écoliers. * Enseignant en histoire de la photographie et cinéma français
François Morrier
Hennessy (2005) Coffret dont la cinématique d’ouverture vient magnifier la bouteille. Celle-ci apparaît en « s’élevant » progressivement du coffret. On crée l’illusion de l’élévation par un mouvement circulaire entre deux parties du coffret. La gestuelle d’ouverture consiste alors à faire rouler le coffret sur lui-même.
Napo, Natural Power (2009) )
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Partenariat avec la NUS (National University of Singapore)
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Ce workshop nous invite réfléchir sur la question de l’eau comme source d’innovation. Ce projet concentre trois types d’énergies naturelles combinées : hydraulique, solaire et éolienne. Le concept final est un micro-système climatique intégrant des collecteurs de ces trois types d’énergies afin d’en capter, par tous les temps, et ainsi fournir l’énergie nécessaire à l’éclairage des parties communes.
Le Jardin de l’Apothicaire (2010)
Concours réalisé en collaboration avec Jean-Marc Bullet Une réflexion basée sur : d’une part, la relation que nous entretenons avec les médicaments et la santé et de l’autre, notre rapport aux plantes et à la nature dans des villes. Le projet vise à replacer les plantes, et plus particulièrement leur aspect médicinal, dans un environnement urbain en proposant un « jardin pharmaceutique ».
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projet de diplôme
In vitro : home farming Directeur de projet : Christophe Gaubert*
* Designer, directeur de projet à l’ENSCI
Internet, et les nouvelles technologies de façon plus générale, sont source de nombreuses créations destructrices pour reprendre les termes de J.Schumpeter. La musique en est un très bon exemple. Si « l’Internet de la musique » a participé et participe actuellement à redéfinir une industrie, qu’en serait-il de « l’Internet de l’alimentation ? ». Cette démarche vise à questionner le sens et l’usage des technologies dans notre quotidien et dans l’instauration de nouvelles relations
à la nourriture, à l’échelle micro et macroscopique... Ce dispositif permet de composer mais aussi de faire pousser, de produire sa propre matière première à partir de cellules. Le plat, la recette, n’est plus manipulation d’ingrédients déjà constitués, si ce n’est à l’échelle de la cellule.
MM
mémoire
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La musique enregistrée, du disque au service numérique Directrice de mémoire : Anne-Sophie Breitwiller *
La musique enregistrée a connu de profonds bouleversements tout au long du xx ème siècle, de l’invention du phonographe jusqu’au développement d’Internet et du numérique. Toute une industrie bâtie autour du disque et des majors compagnies s’est alors vue remise en cause. Volatilité de la musique, partage, nouveaux services, nouveaux usages : la musique comme objet d’étude permet de questionner de façon plus générale la place et le rôle des utilisateurs dans les nouvelles pratiques émergées avec Internet et le numérique. * Enseignante - chercheur
Mehdi Moujane
M. Le présentateur (2007)
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Kit de canevas pour broder l’image de son présentateur préféré. À travers ce tissage de pixels,il s’agit d’interroger la place du présentateur télé dans notre quotidien. C’est une exploration dans la matière visuelle, un travail sur le médium même qui fait passer la dimension domestique de l’image du journal télévisé au canevas. D’une image rapidement consommée à une image à broder.
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Misses Freeze (2009)
Partenariat avec le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal Projet réalisé avec Laureline Galliot D’une boule en fusion aveuglante et uniforme, la matière, refroidie, révèle ses strates de couleurs entremêlées. .
J’irai dormir au bois du Four (2008) Des bûches du Morvan coupées en tranches ont la particularité de se déformer de manière conique. Ces fins profils filtrent la lumière de manière douce. En s’assemblant, ils créent une courbe propice a l’assise. La variété de leurs diamètres dessine un motif dans le collier. Assemblés en certains points, ils créent une certaine souplesse, une armure des bois.
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projet de diplôme
De réflexion en réfraction Directeur de projet : Marc Dutoit *
Sans lumière, pas de vision. Les formes et les couleurs ne sont visibles que si celles-ci émettent ou réfléchissent de la lumière. Nous la percevons lorsqu’elle parvient jusqu’à l’oeil où elle imprime une image sur la rétine. Réflexion : capturer la lumière en la concentrant dans un volume fermé pour pouvoir la libérer ensuite de manière maîtrisée.
* Designer, agence JM. Wilmotte
Réfraction : ramène une attention sur les détails qui nous ont poussés à collectionner et exposer certains objets. À partir de lois physiques normées, en s’appropriant des phénomènes optiques, on peut développer deux typologies d’objet qui exploitent le potentiel de réflexion et
de réfraction de la lumière dans un contexte domestique. Le regard sur la lumière est sollicité à travers ces objets mobiles. Ceux-ci sollicitent notre regard et questionnent notre relation à la lumière et au reflet.
ABN
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mémoire
Mythe Ondulatoire Directeurs de mémoire: Sophie Coiffier* et Julien Gourbeix**
À partir du mythe de Narcisse, il s’agit d’ interroger le regard fabriqué par l’esthétique des images contemporaines : du télescope spatial au microscope, l’œil avide se projette au loin, comme il sait se concentrer sur le plus petit tout indivisible. C’est le même regard qui, voulant s’ouvrir sur l’infini, en vient à se regarder luimême ; ainsi, la noyade de Narcisse est sans suffocation, il s’observe pour toujours disparaître dans une hypervisibilité. * Plasticienne, responsable de la coordination des mémoires de l’ENSCI, * *Réalisateur, responsable du studio de création vidéo de l’ENSCI jusqu’en Juin 2011
Alexandre Benjamin Navet
Le Corps sophistiqué ( 2009/2010)
Partenariat avec MINATEC /CEA – IDEA’S LAB / Renault / EDF / Bouygues Cette gamme de microobjets s’appuie sur les nano-technologies, tout en offrant une vision artistique d’un corps producteur d’électricité pour les objets qui nous entourent.
Patch, don’t worry, be happy 2015 ( 2005/2006)
Partenariat avec Kenwood Japon
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Ce projet s’articule autour de l’étude des fonctions et actions sur le son. En déterminant les éléments essentiels d’une chaine hifi, Patch propose une hiérarchisation des actions de contrôle du son, classées en catégories : le cœur (disque dur et lecteur cd), les fonctions (actions sur le son) et les diffuseurs (hauts parleurs). Pour une meilleure liberté de disposition de ces éléments dans l’habitat, les objets interagissent entre eux, via un réseau de communication sans fil.
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Objet urbain, objets d’orientation (2007/2008) Le lieu : les « îlots », terre-pleins en béton situés au centre des boulevards pour traverser en deux temps lorsque le passage est trop grand. Cette borne propose des actions telles que se repérer / s’orienter / chercher un itinéraire / se perdre / flâner, par le biais d’une interface numérique. L’objet est une balise dotée d’un écran tactile qui diffuse des informations. L’intégration du numérique dans l’objet permet de créer de véritables liaisons entre les îlots et peut s’étendre au-delà de l’échelle du quartier, c’està-dire à la ville.
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Receptacle Directeur de projet : Patrick de Glo de Besses *
* Designer, enseignant à l’ENSCI
Un réceptacle peut être un lieu, un emplacement, un contenant qui reçoit son contenu de diverses provenances. Ce projet réceptacle est un prolongement de socle, cimaise, piédestal, dédié à l’espace et aux objets domestiques. Les éléments sont neutres et déspécialisés pour mettre en présence des objets du quotidien. Ils permettent selon leurs manipulations de cloisonner, souligner, accumuler, encadrer, glorifier, séparer, recadrer,
détourer, magnifier, regrouper, cacher ou révéler. Ce projet propose l’observation et la désignation d’un nouveau champ « d’objetsréceptacles » dont une gamme de sept éléments constitue une première réponse.
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Exibition : exposer l’objet Directrice de mémoire: Cloé Fontaine *
Les relations entre objet de design et objet d’art sont issues de réflexions souvent communes et qui posent, à l’heure actuelle, un certain nombre de questions : comment le designer crée-t-il son propre espace de liberté, grâce à la galerie ? De quelle manière use-t-il des ressorts de l’espace artistique pour proposer de nouveaux objets de créations ? À quel moment l’objet passe-t-il d’un espace à un autre, ou bien au contraire, saute-t-il le pas du virtuel pour se débarrasser de sa matérialité ? L’approche de ce mémoire est sociologique : il s’articule autour d’interviews d’acteurs de l’exposition et de la création d’objets. * Architecte, Conservatrice au Centre Pompidou
Yoan Ollivier CTYN (2008) Comment traiter de l’usage de la citoyenneté par le design ? Cette gamme d’outils numériques vise à aider l’action citoyenne. Destinés aux bénévoles comme aux associations, CTYN accompagne la collaboration, clarifie l’investissement de chacun, s’informe sur la «chose publique».
DO YOU VELO ? (2008-2009)
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Projet réalisé avec Fanette Pesch, Benjamin Salabay & Clément Tissandier, dans le cadre d’un stage et d’une expérience entreprenariale Un groupe d’entrepreneurs propose de l’accompagner dans la conception d’une marque de vêtements de visibilité pour cyclistes urbains.
Pendant plus de deux ans, il a fallu monter la structure, développer le concept général et accompagner le développement de la gamme complète des produits de la marque DO YOU VELO ? aujourd’hui rachetée par Go Sport.
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Piéton / Transport Commun (2007) La marche est le lien des transports urbains. Que l’on soit automobiliste, que l’on prenne le métro, le vélo ou le bus, le piéton est l’état fédérateur, le "Transport Commun" à tous les autres. Dès lors comment lui donner forme, comment outiller la marche urbaine pour souligner son importance dans l’espace publique? Piéton / Transport commun est une signalétique dédiée aux marcheurs, à leurs modes d’orientation tant physiques que culturels.
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projet de diplôme
Entresalles / Entrefilms / Entreavis Directeur de projet : Christophe Gaubert *
* Designer, directeur d’atelier de projet à l’ENSCI
Ces trois projets sont de nouveaux services à destination des usagers des salles de cinéma. Chacun d’entre eux s’appuie sur des pratiques sensibles et sociétales de ces espaces culturels.
Entrefilms est un ticket de cinéma augmenté. Cette application Mobile propose un double numérique des tickets de cinéma à partir desquels il est possible d’avoir accès à des bonus dès la sortie de la salle.
Entresalles est un moteur de recommandation de films. Le choix est étayé par les programmations des salles et les opinions nuancées des spectateurs.
Entreavis est un site de critique de cinéma rédigé par les spectateurs. Il propose de représenter, pour chaque film, la cartographie des controverses qui sont issues des débats.
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mémoire
Please Form The Service Before Using It Directeur de mémoire : Jacques-François Marchandise *
Les services nous peuplent notre économie et nos quotidiens. Leurs fonctionnements restent bien souvent opaques à leurs usagers. Les motifs de leurs appréciations sensibles sont encore plus mystérieux. Comment mettre des mots sur l’appréciation formelle d’un service ? Quels sont les registres esthétiques dont les services relèvent ? De façon plus générale, quelle est la forme d’un service ? À travers l’analyse de quatre exemples de services très différents AppStore, StreetCar, ActivMbos et ClubMed - on cherche à identifier les moments ou les situations dans lesquels les services nous révèlent leur forme. * Philosophe, directeur du développement de la FING
Aude Richard
Dédale (2006) Cette lampe programmable offre à l’utilisateur le contrôle de l’état de la lumière. À la manière d’un lecteur MP3, celui-ci connecte la lampe à son ordinateur et peut, via une interface dédiée, modifier la programmation de la carte Wiring implantée dans l’objet pour choisir le nombre de LEDs allumées, l’intensité et la vitesse de déplacement de la lumière
nAutreVille (2008) Ce programme urbain favorise la communication et les échanges entre les citadins par le biais de trois dispositifs numériques :
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nAutreLieu, sorte de panneau Decaux interactif et tactile, raconte la vie du quartier.
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nAutreBoite, forme de boîte aux lettres numérique publique, dans laquelle les utilisateurs peuvent poster ou piocher des fichiers numériques. nAutreLien, dispositif embarqué au sein des bus, fonctionne sur le même principe que nautreboîte.
Le Livre Magique (2005) Ce livre de contes audio, à destination des enfants non-voyants ou malvoyants, vise à encourager leur mobilité. Il est composé d’un ensemble d’objets émetteurs-récepteurs à l’effigie des personnages et lieux importants de l’histoire. Répartis dans l’espace, ceux-ci « racontent » à tour de rôle, invitant ainsi l’enfant à se déplacer au fil de l’histoire.
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MULTI Directeur de projet : Jean-Louis Fréchin *
* Designer, directeur conseil en prospective et innovation numérique à l’ENSCI
Ce système d’information propose une nouvelle représentation du déplacement à Paris afin de simplifier l’accès à l’offre multimodale et favoriser l’intermodalité. MULTI se décline en trois dispositifs. Un panneau d’information interactif et collectif situé aux points d’accès des transports. Une carte augmentée y présente l’offre de transport en temps réel. Cette nouvelle représentation casse l’idée de réseau figé au profit de
celle de réseau « ad-hoc ». Les citadins créent donc leur propre réseau grâce au calculateur d’itinéraire intégré au dispositif. MULTI se fait également « relais » de la vie du territoire en offrant la possibilité de consulter de manière thématique « les activités» de la ville. Les citadins peuvent sauvegarder leur feuille de route ou résultat de recherche sur le second dispositif, MULTIpasse, qui est aussi un titre de transport multimodal ou sur
leur téléphone portable. Ainsi, au fur et à mesure de leur trajet, ils peuvent consulter leurs informations mises à jour à un autre dispositif. Enfin, une signalétique dans l’espace urbain favorise l’orientation des piétons et jalonne leur déplacement.
mémoire
Metrographie, du tracé des lignes aux traces des usagers Directrice de mémoire : Sarah Labelle *
Le métro, « objet » du quotidien… C’est bien là une pratique de designer que de s’interroger sur des objets du quotidien ! Même sur ceux qui sont devenus, comme le dit Georges Pérec, « infra-ordinaires ». Disséquer la machine métro en allant observer sur le terrain. Observer la pratique des autres, la manière dont ils se déplacent, ce qu’ils font pendant leurs trajets. Se plonger dans l’histoire du métro, apprendre comment il a été conçu et comment il a évolué pour cerner les décalages entre sa conception et son usage au quotidien.
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Deux méthodes croisées - l’observation participante et l’analyse historique - pour comprendre finalement que le métro est progressivement passé du statut de progrès technique à celui d’innovation sociale et voir que, malgré cela, il existe toujours des décalages entre la manière dont il est pensé par ceux qui en ont la charge et celle dont il est perçu et utilisé par les citadins. Comprendre ainsi que le métro est un terrain sur lequel la pratique du design est plus que légitime et même nécessaire. * Enseignante - chercheur en sciences de l’Information et de la communication - Paris 3III
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Simon Tual
Audioguide (2010) Cette installation est issue d’une réflexion sur la diffusion de contenus didactiques dans l’espace muséal. Equipé d’un capteur optique, l’agent audio autonome est une alternative à l’audioguide dont la manipulation ôte le plaisir de la contemplation, et à la sonorisation dont la répétition provoque une lassitude de la visite. Les phrases d’accroche et corps de texte sont lus suivant l’intérêt qu’ils semblent susciter, alors que les pistes de bruitages donnent vie aux collections.
Lit clos (2010) Partenariat avec Matelsom
Dans les logements actuels, les pièces de vie semblent prendre une importance prépondérante, au détriment les chambres dont la surface se réduit. Ce mobilier s’intègre aux exigences temporelles et spatiales d’un salon ou d’un séjour. Cette réinterprétation du lit clos possède des dimensions standard. Les vantaux s’ouvrent et se ferment selon les moments de la journée. Le couchage est dissimulé par des bandeaux de tissus.
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223 Affiche (2010) Cette affiche a été réalisée dans le cadre de « design et diversité », initiée par l’ENSCI dès 2008. L’intervention des étudiants de l’ENSCI, auprès d’élèves du collège Jean Lurçat de Sarcelles, se situe dans la création d’une affiche évoquant la solidarité intergénérationnelle dans l’usage des transports en commun. L’illustration est directement inspirée des dessins apportés par les enfants. L’affiche a été placée dans les bus de la RATP à l’occasion d’une rencontre de la citoyenneté.
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projet de diplôme
Le fil de l’information Directeur de projet : Jun Yasumoto *
* Designer
Assis près d’une fenêtre, debout face à la porte, des passagers d’un tramway se laissent absorber par la réitération d’un même motif ou la mobilité simultanée de plusieurs objets. Ces derniers passent par séquences courtes et longues, par événements réguliers et impromptus sans qu’il soit indispensable de les interpréter. Dans cette routine quotidienne se signale la vie des quartiers traversés. Le fil de l’information est un dispositif de médiation entre les usagers des transports en
commun et les entités structurant l’activité locale. Un dispositif placé dans les véhicules affiche, sous forme graphique, des messages délivrés au gré des quartiers traversés. Une application installée sur un terminal mobile s’ouvre sur une réplique du plafonnier avec laquelle l’usager peut interagir pour accéder à un contenu augmenté. La plateforme permet de consulter des messages mémorisés pendant un trajet ou d’en rechercher de nouveaux sur l’ensemble des lignes du réseau.
mémoire
Le fil de l’identité Directrice de mémoire : Marie Haude Caraës *
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Les imprévisibles facéties d’un audio guide, les larges ouvertures d’un lit clos ou les sympathiques personnages d’une affiche. Certains des projets, réalisés à l’ENSCI, envisagent les possibilités d’une relation intime à une personne ou à un objet. Même de manière sous-jacente, ils interrogent les relations amoureuses, recherchent une proximité ponctuelle, témoignent de charges affectives. Sur un domaine privé ou public d’ailleurs, puisque ces objets peuvent prendre place dans un bus, dans un musée ou dans un appartement. Du domaine intime au domaine politique, des relations amoureuses aux relations sociales, l’identité se façonne dans un rapport à soi et à l’autre. De la sociologie d’Anthony Giddens à la peinture de Pierre Bonnard, du cinéma de Gus Van Sant à la philosophie d’Axel Honneth, le fil de l’identité est composé de textes didactiques, qui évoquent des liens affectifs submergeant les terrains privés et publics sans distinction. * Politologue, directrice de la Recherche, Cité du design, Saint-Étienne
Design textile
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INTRODUCTION
Le département Design Textile de l’ENSCI propose une formation pluridisciplinaire qui prépare, en trois ans au diplôme de Designer textile.
Les programmes sont établis par semestre et sont suivis par l’ensemble des élèves d’une promotion. Le cursus applique le dispositif d’ECTS: une année totalise 60 crédits.
Le designer textile conçoit et finalise des textiles et des produits pour l’industrie, dans des domaines d’application les plus divers, de la haute couture au vêtement professionnel ou de sport, de l’environnement maison à l’architecture, aux transports, etc.
La troisième année est une année de synthèse qui comprend un stage de longue durée en entreprise et/ou un séjour dans une école étrangère et la préparation du projet de diplôme.
Porteur d’innovation, attentif aux nouveaux usages, le designer textile crée et développe des tissus, compose avec la matière, les couleurs et les graphismes, intervient sur la structure et la forme du produit textile, et en maîtrise les procédés de fabrication. 230
Les avancées technologiques, les nouvelles fibres offrent aujourd’hui au designer textile l’opportunité d’explorer de nouveaux territoires, représentant des enjeux majeurs pour la société (santé, sécurité, développement durable...). Face à un contexte européen en pleine mutation – concurrence, mondialisation des échanges - les secteurs traditionnels des textiles pour l’habillement et l’environnement se tournent aujourd’hui résolument vers des productions de qualité, à haute valeur ajoutée au niveau créatif et technique. Les deux premières années du cursus sont consacrées aux enseignements, aux habilitations et aux projets de design textile. La diversité des enseignements permet de couvrir tous les aspects de la création textile, de l’élaboration à la mise en fabrication du produit. La formation privilégie l’expérimentation et la recherche en atelier: chaque élève disposant d’outils performants et très diversifiés pour réaliser ses textiles. Les élèves de design textile travaillent également en deuxième année avec les élèves de création industrielle sur des projets qui intègrent une problématique textile.
Le sujet de diplôme découle des préoccupations sensibles de l’élève et témoigne de sa capacité à se projeter dans une problématique professionnelle. Il est le résultat d’un travail d’analyse, de réflexion autour d’une thématique, il prend en compte des besoins, propose de nouvelles valeurs d’usage, apporte une solution originale, innovante. Il est élaboré avec l’appui d’un directeur de projet et le soutien de l’équipe pédagogique. Il s’agit d’une réalisation concrète, d’une collection textile, d’une pièce unique ou d’un produit de série ; il peut être développé dans le cadre d’un partenariat avec un créateur de mode, un designer, un architecte, un industriel, un scénographe. Il s’accompagne d’un mémoire où l’élève explique son choix, son cahier des charges, justifie sa démarche, se positionne… Les designers diplômés intègrent des secteurs très variés de la filière textile : industries de fabrication de textiles pour l’habillement, l’ameublement l’automobile. Bureaux d’études et de création : haute couture, prêt-à-porter, style et tendances…
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UNE formation spécifique Pendant ses trois années et demie d’études, l’étudiant apprend à penser le matériau textile, dans son aspect, ses performances et ses usages, tout en développant une démarche créative et prospective qui prend en compte l’évolution des comportements et des technologies. Le textile est notre voie d’entrée dans le design : le designer textile, comme le designer industriel, conçoit des scénarios d’usage mais, il les concrétise dans un tissu, une collection ou un produit intégrant du textile. Le textile est protéiforme et omniprésent dans notre environnement. Chaque domaine d’application exige une expertise particulière que nos élèves pratiquent à travers les différents projets traités à l’école. Le développement d’une expression textile implique l’acquisition de savoirs théoriques et techniques complexes et sophistiqués. Le textile est riche de procédés ingénieux que nous explorons et transposons pour répondre à de nouvelles fonctions. Fabriquer un textile de haute qualité exige de prendre des décisions judicieuses, tout au long du processus d’élaboration : choix des matières premières, type des fils, des systèmes de construction… Les critères esthétiques sont également essentiels. Ainsi, pendant 232 leur formation, les élèves cultivent régulièrement leurs acquis artistiques en dessin (formes, graphisme, composition) et en couleur (harmonies et gammes). À l’issue de leur cursus, nos élèves deviennent des spécialistes capables d’apporter des solutions globales innovantes à des problématiques contemporaines pour des univers aussi divers que la mode, le sport, le vêtement professionnel, l’environnement maison, la collectivité, le transport, etc. C’est le juste équilibre entre formation artistique, connaissances techniques et sensibilité à l’objet textile qui fait l’originalité et la valeur de notre formation par ailleurs unique en France. Chantal Tournay Responsable du département Design Textile
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Florie Andonimouttou Hippodrome (2009) Tissus d’extérieur Collection pour l’hippodrome d’Auteuil
Comment habiller les fauteuils des tribunes de l’hippodrome d’Auteuil ? En proposant une gamme de tissus qui conserve l’image et les codes de l’hippodrome et tient compte des contraintes techniques liées à l’environnement extérieur. Grâce aux différentes techniques de tissage et mélange de matières, les tissus combinent ainsi esthétique et résistance.
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Vertigo ou sueurs froides (2008)
Textiles de mode – Collection Vertigo pour la femme Une collection mode pour la femme qui puise son inspiration dans le film Vertigo d’Hitchcock (1958) et reprend certains codes graphiques et symboles des années 50. À la fois chic et couture, vintage et sportswear, la collection est composée d’un manteau, un pull, une chemise, une cravate et un sous-vêtement.
projet de diplôme
Al Bino ou l’élégance automobile Directrice de projet : Véronique Lecrosnier* Les constructeurs automobiles présentent aujourd’hui plusieurs concepts pour personnaliser un véhicule. La marque Al Bino propose d’améliorer ces concepts en offrant la possibilité à l’acheteur d’accessoiriser son cabriolet à l’aide d’un kit fortement inspiré de l’esthétique des années 30 par ses formes, ses motifs Art Déco et ses coloris. C’est une expérience unique de voyage, grâce au contact physique avec les matières et les objets qui rappellent les sensations d’antan : olfactives avec le cuir, auditives avec les vibrations du moteur, le mécanisme du levier de vitesse, le souffle du vent..., visuelles par les associations d’aspects de matières et tactiles par la variété des touchers . * Designer textile
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Sybille Berger
Gants Ecorces d’orange (2009) Aeronefs (2008) Travail sur les aéronefs, cerfs-volants et parachutes, dans le cadre d’une collection mode. Ce sont des objets poétiques colorés, graphiques et très techniques. C’est une collection sportwear et féminine utilisant l’aspect toile de spy pour imaginer un kway, de la structure au motif comme un patron, de la structure gonflée ou empreinte de peau pour créer un tissu à facettes.
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Partenariat avec Sperian Projet réalisé avec Ung Don Kim et Hanhui Qing, élèves en Création Industrielle Aujourd’hui les gants sont souvent non recyclables et polluants. Comment réaliser un gant avec des matériaux naturels et les mêmes performances que les gants existants. Le projet s’appuie sur l’utilisation de l’écorce d’orange et la pomme de pin associée au textile de lin. Ces gants permettent différents et multiples usages au quotidien comme le bricolage, le jardinage, la manutention... Les gants écorces d’orange sont destinés à la protection contre les aiguilles et la lutte contre les mauvaises odeurs, délivrant un parfum agréable pendant plusieurs mois. Leur utilisation peut être envisagée par les éboueurs ou les poissonniers.
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Textiles D’extérieur (2009)
À l’occasion d’un workshop de vannerie animé par Lois Walpole À partir d’une technique de nœuds qui permet d’assembler des tiges rigides, comme le Bamboo avec des sangles souples, et après la réalisation d’une collection de sangles, il s’agit de la conception de tissus, revêtements de sièges, tapis, set de table et module pour cloisonnement souple. La gamme mélange couleurs naturelles des fibres techniques et couleurs vives par des fibres naturelles.
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Déchets Directrice de projet : Clémentine Chambon* (mot apparu au xvi e siècle, provient du verbe « déchoir » qui signifie « perdre sa valeur ») Aujourd’hui, on ne répare plus : on jette et on remplace. Les objets sont considérés comme obsolètes après une durée de vie limitée. Ils s’usent, se dégradent très rapidement tandis que les déchets demeurent. Chaque année, en France, 600 000 tonnes de textiles, chaussures et linge de maison sont jetés par les particuliers. Alors comment redonner de la valeur aux vêtements trop usagés pour être réutilisés ? Sur la base de vêtements collectés par le Relais (polaire, pull, t-shirt), il s’agit de déconstruire, découper, recoudre, expérimenter avec les différentes matières pour leur donner de nouvelles applications. Développer des échantillons grâce à des techniques de tissage et d’assemblage. En 245 fonction des matières et des techniques, on arrive à des usages différents dans l’habitat, comme des parois souples, des housses de chaises, des tapis, des revêtements muraux devenant isolants thermiques et acoustiques. Le déchet textile n’existe pas, seul existe notre regard sur les choses matérielles. Cette collection permet une autre approche de la matière, de limiter les pertes et d’envisager ainsi les déchets textiles comme vestiges et témoins du passé chargés de mémoire et de valeur culturelle. À travers cette démarche, il s’agit de démontrer qu’un geste environnemental découle du bon sens, c’est une dynamique. * Designer, enseignante à l’ENSCI
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Cécile Couarraze Les Puces de Clignancourt (2008)
Collection pour l’ameublement L’univers de cette collection textile emprunte le chemin d’un voyageur aux puces de Clignancourt. Les petites cabanes aux façades abimées renferment des objets anciens, des lettrines colorées, des mains de fer …
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Une péniche à Austerlitz (2009) Cette collection textile est dédiée à l’aménagement extérieur d’une péniche. Elle s’inspire de l’architecture de la grande verrière de la gare d’Austerlitz pour composer un Jacquard. Les matières jouent avec la lumière et les textiles alternent entre transparence et opacité. Des clichés photographiques de la dentelle de fer de la gare apparaissent à la surface du tissu tels des négatifs tissés dans un voile de brume ...
projet de diplôme
De trames en chemises Directeur de projet : Daniel Jasiak* Réflexion sur la matière et son application à une chemise. Il en résulte des combinaisons uniques de chemise. Chacune d’elles se compose de tissus d’une même qualité avec de fines variations de matières et de couleurs. Recherche d’effets de volume, de brillance, de transparence. Ces matières textiles donnent aux chemises ce supplément d’âme qui manquait à ce vêtement éternellement présent dans notre garde robe. Ces tissus sont destinés à une production en série et pensés pour un usage quotidien. * Directeur artistique
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Le Vertige du Temps (2009) Collection de textiles pour la mode
Cette collection est née d’une recherche d’objets anciens trouvés, exhumés du passé. Elle s’inspire de cette mémoire, des traces laissées, de fragments collectés. Les matières naturelles sont froissées, usées, plissées, et les matières nobles se déforment avec le métal. La silhouette est constituée d’une superposition de couches : la robe transparente, le plastron en Jacquard, la veste en lin et l’écharpe en écossais.
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Luce Couillet
Passages (2008) Une collection de mode sur le thème de l’estompe, de la transition et du contraste, ou comment passer d’une matière à l’autre, de la couleur au noir et blanc, du vêtement à la peau.
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Matières ouvertes Directrice de projet: Audrey Ténaillon *
Mon poulailler (2009)
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Surfaces hybrides, mélanges de lin, de polyester et de métal pour ombrager des espaces extérieurs. Le cuivre est utilisé pour ses propriétés réfléchissantes, le polyester mono filament pour la transparence, et le lin pour créer un contraste avec les matériaux précédents.
Matière, matériau ou produit ? Bien que jamais totalement isolés, ces trois états n’impliquent pas la même intervention pour un designer. Ce projet est une matériauthèque textile expérimentale, répondant à des problématiques liées principalement à l’architecture, pour des utilisations intérieures et/ou extérieures. Cette étude est basée sur des thématiques techniques inhérentes à l’architecture : l’isolation thermique, l’isolation phonique et la filtration de la lumière. Cette palette est à lire comme une gamme d’intentions pratiques et sensibles, une affection personnelle et intuitive pour la force de la matière et son intégration dans notre espace. * Scénographe 261
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Sophie Hykes
Traffic (2008)
Circus (2008)
Sac de voyage inspiré de l’univers automobile Réactualisation du sac fourre-tout de Samsonite en l’associant à un mode de transport plus actuel.
Collection de tissus pour une chambre d’enfant. Avec Circus, les moments magiques du cirque reprennent vie dans la chambre de l’enfant. Artistes et animaux envahissent les murs et le lit dans une joyeuse farandole grâce au papier peint et aux draps imprimés, tandis que couvertures et sièges s’imprègnent des motifs bariolés du clown.
(De haut en bas) Tissu en polyester molletonné pour le corps du sac, tissus en polyamide transparent pour les côtés, modélisation du sac Traffic.
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Trans(t)ormation Directrice de projet: Marion Levy * Une collection de stores Trans(t)ormation apporte à un produit standard, le store à bandes verticales, un nouveau look, tout en préservant sa fonctionnalité. La collection de stores propose une large gamme de matériaux et de coloris inédits réalisés avec des procédés de tissage sophistiqué. Elle s’articule autour de deux univers, le premier, cassant la rigueur du store, répond à un style épuré où géométrie rime avec poésie, tandis que le deuxième, teinté d’humour et frôlant la frivolité, se veut à la fois sensuel et ludique. De nouveaux mécanismes de pivotement ont été créés. Le store californien ainsi transformé devient plus séduisant et élargit son registre d’utilisation à un usage domestique dans l’habitat contemporain. *Designer, directrice artistique
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Qantara (2009)
Collection de textiles pour un salon de thé franco-arabe en extérieur. L’Institut du Monde Arabe à Paris, un lieu de rencontre entre les cultures arabe et occidentale. Son esplanade, un espace laissé vide, est investi pour renforcer l’idée de passerelle, Qantara s’inscrit entre ces deux mondes. Dans un jeu de montré caché en écho aux moucharabiehs, un salon de thé se dessine. Dans les alcôves définies par les paravents ajourés, coussins, banquettes et tapis ornés de motifs géométriques se prêtent à différentes assises.
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Série « Rainbow » : bandes fantaisie tissées avec des techniques de passementerie. Store californien avec les bandes «Puffy». Le nouveau système de pivotement « Volte-face » pour les bandes « MarieAntoinette » offre une double lecture du store.
CM
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Le nouveau système de pivotement « Volute » pour les bandes « Optica ».
Cecile Meuleau
Collection 100 dessus-dessous (2008) Le principe de cette collection consiste à détourner les vêtements de leur usage classique. Les matières, réversibles, permettent de porter l’habit indifféremment dans les deux sens. C’est le cas notamment pour la robe-costume, mixte, elle se porte comme une robe sans manche dans un sens ou comme une veste de costume dans l’autre.
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Bagage (2008) À partir d’un bagage existant de la marque Bric’s, ce projet consiste à travailler sur un nouveau revêtement. Pour rendre le bagage plus accessible, en terme de prix, le cuir est remplacé par une matière synthétique résistante à l’abrasion. Une intervention avec des couleurs irisées pour sortir du caractère rigide de la gamme bicolore très contrastée pour une clientèle féminine plus jeune.
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projet de diplôme
Collection Lisière Directrice de projet: Dominique Piquier * Collection réalisée à partir de lisières textiles de production industrielle, de chutes de confection de cuir, et de rebuts de collections. Cette manière de fabriquer évite d’avoir recours à des matériaux vierges. On récupère, accumule, trie, répertorie, et sélectionne pour constituer une bibliothèque de matières qui seront ensuite découpées, colorées, assemblées, tissées, ligaturées et reteintes pour réaliser des métrages de tissus d’ameublement en série limitée. Réinvestir ces déchets comme matériau et forme vierge permet d’y puiser également des sources d’inspirations stimulantes, une esthétique de l’usure, un vocabulaire graphique pour concevoir le neuf autrement. * Designer textile 276
Textiles d’extérieurs (2009) Le Conteneur d’histoires est un nouveau lieu de projection cinématographique. Il propose des séances de cinéma en plein air, le samedi et le dimanche soir à partir du mois de juillet, dans l’espace de stockage de conteneurs de la zone industrielle du port du Havre. L’idée est d’investir cet espace pour lui donner une autre vie la nuit et ainsi profiter des immenses façades de conteneurs comme autant d’écrans de diffusion. Ce lieu est seulement accessible à pieds. Pour faciliter l’accès, une nouvelle signalétique sera mise en place : l’entrée sera indiquée par une enseigne lumineuse. Un marquage au sol est aussi prévu. Des couvertures, des coussins ainsi que des tapis de sol seront distribués pour profiter au mieux du film.
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Janaïna Milheiro
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Mal de mode (2008) La consommation de la mode génère une quantité vertigineuse d’objets papier et éphémères. Les magazines de mode se déclinent à l’infini, le nombre de tickets de caisse semés est monumental. Et les sacs, en papier ou en plastique, sont accumulés en quantités astronomiques. Ici, ces trois types d’objets ne sont plus seulement des symptômes ou des déchets d’un mal contemporain ils deviennent mode, vêtement. Le papier devient tissu, les lettres décor, les piles de revues sont des rayures. On se drape de pages de magazines démesurées et les rouleaux de papier des caisses sont autant de rubans...
Passementerie d’extérieur (2009) Les passementeries utilisées dans l’habillement inspirent ces rubans d’extérieurs. Elles sont ré-interprétées à une autre échelle, avec d’autres matériaux et pour une autre application. En plastique, métal, raffia ou papier, l’allure légère et raffinée des passementeries d’origine est préservée mais leur taille est multipliée par 30. Les galons métamorphosés serviront de cloison, de clôture ou de décor dans les jardins et les parcs.
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projet de diplôme
Le fil des plumes directeur de projet : Ollivier Henry*
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Les plumes ont disparu de notre quotidien. Celles qui subsistent dans nos logements sont cachées dans les traversins, les autres sont sous les feux de la rampe, exubérantes. Désormais, on peut dire de la plume qu’elle est un objet de singularité à l’image d’un ailleurs fantasmé. En liant les plumes à des textiles on fait jaillir les ressemblances et les différences qui les unissent et les séparent. On confère aussi aux plumes une certaine banalité, sans les extraire de leur singularité, on les rapproche de l’univers plus commun des étoffes pour l’habillement. En se basant sur des procédés de comparaison et de description, on peut faire l’expérience de la plume en dépassant son exotisme apparent. Mais cette démarche n’est pas à sens unique. Décrire les plumes dans un langage textile, c’est aussi enrichir le textile du langage de la plume. Il s’instaure donc un dialogue 285 permanent, un va et vient entre ces deux sphères et les tissus, perlages, sérigraphies ou dentelles qui en résultent. *Enseignant - Création broderie
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Charlotte Percheron
Talisman’s dress (2008) Inspirée de la mythologie grecque, cette étoffe incarne une vision fugitive et sereine d’un rêve universel : ressembler à un oiseau, voler et caresser les nuages, franchir l’éther impalpable, se volatiliser d’un coup d’aile. Tissée avec du fil d’organsin sur métier jacquard, le tissu semble patiné par le temps tout en gardant un esprit intemporel.
« Ô » objet des profondeurs marines (2009)
Projet réalisé avec Mehdi Moujane, élève en création industrielle
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Ce tissu a été imaginé à partir de notions de lévitation et de fluidité des animaux des fonds marins. L’idée s’est matérialisée sous la forme de «ô » un précieux écrin translucide. Le tissu emprisonne les fils colorés et brillants de la trame dans une double étoffe. La partie supérieure se rétracte sous l’effet de la chaleur, créant une zone enveloppante en forme de corolle, transformant ainsi le tissu en un animal mystérieux.
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projet de diplôme
Collection Hermitage Wood Directrice de projet : Marion Levy* « J’ai la nostalgie d’une de ces vieilles routes sinueuses et inhabitées qui mènent hors des villes… une route qui conduise aux confins de la terre…là où l’esprit est libre. » Walden ou la vie dans les bois, H.D.Thoreau.
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La mélodie des couleurs Reproduction de l’impression colorée et floue qui s’imprime sur la rétine lorsque l’on regarde le soleil. Une palette de couleurs se mélange par touches successives et se diffuse avec la lumière. Ce tapis de bouclettes fleuries, où la couleur joue une mélopée, aspire à faire voir l’éphémère, au moment où l’œil, fragilisé, perçoit la beauté du monde.
Pour séjourner dans une cabane, la collection Hermitage Wood, dans sa simplicité raffinée, apporte une touche de confort, de bien être et de détente. Les tissus illustrent l’échappée belle au fond des bois, favorisent un dépaysement de proximité, transportent les convives dans un ailleurs. Le textile devient un paysage qui encourage l’imaginaire ; il est métaphore et support de rêves. On plonge au cœur d’une nature à la fois luxuriante et sauvage, calme et bienveillante. Hermitage Wood est un kit textile composé d’une couverture, d’une housse de matelas, d’une serviette de toilette, d’une nappe, d’une assise pliante, et d’un voilage moustiquaire. Une sangle permet de regrouper les tissus, de les transporter ou de les suspendre dans la cabane. * Directrice Artistique
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Emmeline Raphanaud
Reflets (2009)
Collection de textiles d’extérieur Un lieu à investir : le canal Saint-Martin. Espace évolutif, rythmé par les caprices du temps et les ambiances lumineuses du jour et de la nuit. Les reflets y sont l’image immatérielle et mouvante de l’espace urbain et procurent un aspect cinétique au lieu. Voici une collection d’objets textiles nourrie de cette atmosphère et invitant chacun à investir les bords du canal. Poufs, galettes de sol et textiles membranes permettront de s’installer à sa guise.
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Vertige (2008/2009)
Collection de textiles pour le vêtement Le vertige : une perte générale de repères provoquée par un détail perturbant, un événement aléatoire dans un environnement codifié. Mettre en avant l’erreur, l’utiliser puis la détourner... Le flou lié à l’incertain est traduit par l’utilisation de matières dont je ne pouvais pas totalement maîtriser le rendu final. En résultent des textures chaotiques et accidentées, des volumes aléatoires, des rythmes saccadés et discontinus et des « erreurs » valorisées.
projet de diplôme
Lignes à plier. Points à lier Directrice de projet : Marie Labarelle* Collection de vêtements modulaires où chaque pièce est réalisée avec une ou deux bandes textiles terminées sur le métier. Chacune d’elle porte une notice de montage indiquant à l’utilisateur le moyen de l’assembler, à l’aide d’aimants et de boutons de manchettes. Contrairement à notre conception occidentale du vêtement coupé, la bande textile est utilisée dans son intégralité. La couture est remplacée par le pliage et les systèmes d’attache. Les plis génèrent alors le volume et la forme du vêtement. L’utilisateur manipule la matière pour faire naître la forme. Il plie, déplie, accroche, rassemble, aimante, et construit selon ses envies, à l’infini… * Styliste - modeliste
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Matières structurées (2009/2010) Expérimentations textiles La matière textile n’est plus simplement une surface en deux dimensions. Elle se déploie, se plie, se casse… Cuivre, triple étoffe ou origami invitent la surface à devenir volume.
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Directeurs d’ateliers de projets à l’ENSCI, ils ont encadré les projets des élèves (book), tout au long de leur scolarité. François Azambourg, directeur de l’atelier Formes et matières David Bihanic, directeur de l’atelier de Design numérique (ADN), Christophe Chedal Anglay, directeur de l’atelier des possibles (basé à Grenoble sur le plateau du CEA) Jean-François Dingjian, directeur de l’atelier Le sens des formes utiles Jean-Louis Fréchin, directeur de l’ADN, jusqu’en 2009, directeur conseil en prospective et innovation numérique 307
Christophe Gaubert, directeur de l’atelier Design fiction Laurent Massaloux, directeur de l’atelier Expérimentation domestiquée Bernard Moise, directeur de l’atelier 360° jusqu’en février 2011 Matt Sindall, directeur de l’atelier anglophone Mate (reality)
Index alphabétique des diplômés
Index alphabétique des diplômés
Diplômés Designers textiles
Diplômés Créateurs industriels
Andonimouttou Florie Berger Sybille Couarraz Cécile Couillet Luce Hykes Sophie Meuleau Cécile Milheiro Janaïna Percheron Charlotte Raphanaud Emmeline
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florie.andonimouttou@hotmail.fr berger.sybille@gmail.com cecile.couarraze@gmail.com luce.couillet@gmail.com sophie.stiquee@gmail.com meuleaucecile@yahoo.fr janainamilheiro@hotmail.com penelhop@yahoo.fr e.raphanaud@gmail.com
p. 233-240 p. 241-248 p. 249-256 p. 257-264 p. 265-272 p.273-280 p.281-288 p.289-296 p.297-305
L’ENSCI adresse un clin d’œil à tous les diplômés créateurs industriels, ou designers textiles, qui déjà partis parfois vers de lointaines contrées, lors de la conception de cet ouvrage, n’ont pu y participer. Diplômés textiles Mélina Munoz Diplômés création industrielle Mathieu Bassée Philippe Bajard Christophe Dubois Louis-Eric Maucout
Baltazart Cécile Borrat Solène Bullet Jean-Marc Cardinaud Elodie Chassaing Edouard Choi Dooyoung Dutto Philippine Duval-Fournis Agathe Eckenschwiller Aurélie Excoffon Marion Garreau Laure Gobin Elodie Guerin Adrien Hauton Astrid Journaux Caroline Lemarchand Claire Longis Léa Mareschal Alice Massin Florence Mazaloubeaud Gaétan Mazoin Benjamin Morrier François Moujane Mehdi Navet Alexandre-Benjamin Ollivier Yoan Richard Aude Tual Simon
cecile_baltazart@yahoo.fr solene_borrat@yahoo.fr jeanmarc.bullet@gmail.com champignon95@free.fr ech@edouardchassaing.com choidooyoung@naver.com qzdr153@yahoo.fr agathe.fournis@gmail.com aurelieeck@yahoo.fr marion.excoffon@gmail.com garreaulore@yahoo.fr elodiegobin@hotmail.com adrien.guerin@gmail.com ahauton@yahoo.fr caroline.journaux@wanadoo.fr clairenville@yahoo.fr lea.longis@gmail.com alice.mareschal@gmail.com florence.massin@wanadoo.fr gaetan.maza@wanadoo.fr bmazoin@hotmail.com fmorrier@gmail.com mehdi.moujane.1@gmail.com boite@alexandrebenjamin.navet.com yoan.ollivier@gmail.com aude.richard@orange.fr simontual@yahoo.fr
p. 13-20 p. 21-28 P. 29-36 P. 37-44 p. 45-52 p. 53-60 p. 61-68 p. 69-76 p. 77-84 p. 85-92 p. 93-100 p. 101-108 p. 109-116 p. 117-124 p. 125-132 p.133-140 p. 141-148 p. 149-156 p. 157-164 p. 165-172 p. 173-180 p. 181-188 p. 189-196 p. 197-204 p. 205-212 p. 213-220 p. 221-228
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Publication Directeur de la publication, directeur de l’ENSCI-Les Ateliers Alain Cadix Responsable de la publication Dominique Wagner Conception graphique c-album/Anna Radecka, Laurent Ungerer Coordination avec les élèves Veronica Rodriguez Phase diplôme (Créateur industriel) Gilles Belley Myriam Provoost Sophie Coiffier Phase diplôme (Designer textile) Chantal Tournay 310
Crédits photos (DR) Véronique Huyghe
Impression Maugein Imprimeurs N°393 4ème trimestre 2011 Pages intérieures certifiées PEFC
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Cet ouvrage a été réalisé avec le soutien de
« Avec plus de 170 000 personnes formées chaque année, l’AFPA (association nationale pour la formation professionnelle des adultes) est, depuis plus de 60 ans, la 1ère entreprise de formation des actifs en France. Elle propose une large gamme de formations adaptées aux besoins de tous les actifs. Acteur majeur de l’alternance, l’AFPA accompagne de la formation à l’emploi.