Mémoire de Damien Arlettaz
Le flou transforme la perception. Empêchant jusqu'à la reconnaissance, il est vecteur de la mise en mouvement du corps et de la pensée. Il nous fait deviner qu'il existe plus que ce que l'on voit, poussant ainsi à la découverte de ce que l'on ne connaît pas.
Le flou habite toute l'histoire de la photographie. Il passe progressivement du statut de surprise à celui d'erreur. Le flou photographique marque donc l'attention du photographe et déplace celle du regardeur. Cette particularité photographique trouve progressivement une place dans un processus volontaire d'expression et devient un parti pris esthétique. Il donne une véritable profondeur à l'image en créant un nouveau temps : celui de l'échange, du va-et-vient incessant entre le regard et la photographie.