spécial / Nuits du monde Aubes malgaches
Nouvelle collection brochures AUTOMNE/HIVER 2010-2011
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Aubes malgaches En dehors des grandes agglomérations qui bénéficient d’éclairage public, la plupart des Malgaches vivent au rythme du soleil. C’est pourquoi l’aube concède une magie particulière au badaud qui a le courage d’arpenter les ruelles des villages ou les plages de la côte ouest pour s’imprégner de cette ambiance unique qui caractérise le début de la journée. De l’obscurité à la lumière, du silence absolu au bourdonnement de l’activité humaine, en moins d’une demi-heure, le paysage se transforme du tout au tout, l’aube est une explosion de couleurs où toute la palette du peintre défile en quelques minutes.
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spécial / Nuits du monde Aubes malgaches
Il est cinq heures,
Tana s’eveille
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Les taxis B sont surchargés. Les vasas sont fatigués, il est cinq heures, Tana s’éveille ! Dans la Capitale Malgache, Antananarivo, l’activité démarre dès quatre heures trente. Avant même le lever du jour, les chauffeurs astiquent leur taxi, les passagers boivent un premier café. Alors que la nuit se prolonge, les habitants de la capitale cultivent leur corps en faisant de l’exercice à la lumière des lampadaires. À chaque coin de rue, les joggeurs profitent de l’absence encore relative de circulation pour envahir le macadam. La grande ville se réveille tôt ! Lorsque les premières lueurs matinales inondent Tuléar, au sudouest de la grande île, les Vezo (habitants de cette région) s’animent doucement. Discrètement, les lumières s’allument dans les gargotes tandis que les conducteurs de pousse-pousse récurent et préparent leur attelage. Au quartier, le silence règne encore, mais derrière les concessions, les mamas sont déjà à leur foyer. Il faut préparer les moucars, petits pains ronds dont les Malgaches sont très friands. Les moucars sont livrés juste avant l’aube, pour le petit déjeuner des pêcheurs. Maurice est livreur de pain depuis 40 ans. Chaque matin, il doit se frayer un chemin dans les rues de Tulear entre les charrettes à zébus qui approvisionnent les commerçants et les pousse-pousse. Le ciel bleu profond commence à s’éclaircir, la gare routière est déjà une véritable fourmilière dans laquelle chacun essaye de se dégotter une bonne place dans un taxi brousse pour les longues heures de route qui les attendent. « Tana, Ifaty, Fianarantsoa, deux places pour Morombe ! » Thomas, chauffeur, cherche à remplir au plus vite son véhicule, les camions ne partiront qu’une fois pleins. Les voyageurs achètent quelques vivres pour la route, un marché aux poulets s’improvise au milieu des bus en partance. Régulièrement le départ est retardé de plusieurs heures, les enfants s’endorment alors sur un tas de bagages. La gare, c’est la première étape de la tournée de Maurice. Après celle-ci, le livreur passera dans toutes les petites boutiques du quartier avant de finir par le marché central. Là, il retrouve son cousin, Daniel, qui travaille aux abattoirs de la ville. Tous les jours, il transporte la viande fraîche au marché avec sa charrette.
" Il faut préparer les moucars, petits pains ronds dont les Malgaches sont très friands. Ils sont livrés juste avant l’aube, pour le petit déjeuner des pêcheurs "
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Pêcheurs de requins
Sur la plage, le soleil a rendez-vous avec la lune ! Pendant ce temps-là, au sud de la ville, sur la plage, les pirogues sont encore immobiles, alignées sur plusieurs kilomètres. Derrière le village de pêcheurs, la lune se couche sur les collines environnantes et passe le relais au soleil levant. Dès les premiers rayons, les berges s’animent, les pêcheurs sortent de leur maison et commencent à préparer les bateaux pour la pêche : filets, harpon, palmes et masques…. Chaque pirogue embarque un plongeur qui part chasser sur la barrière de corail. Le reste de l’équipage pose les filets. Alors que les hommes ravivent les foyers, les femmes profitent de l’obscurité encore profonde pour sortir en catimini faire leur toilette dans la mer. Six heures, les cloches des églises protestantes et catholiques rivalisent de carillons et sonnent le début de la journée. Une charrette à zébus traverse à toute vitesse le village encore plongé dans le noir : ce sont les livreurs de sel venus des salines à quelques kilomètres de là pour approvisionner les pêcheurs. Certains reviennent de mer tôt le matin après avoir (36)
relevé leurs filets. Pour ceux qui auront eu la chance de prendre quelques requins, le sel leur sera indispensable à sécher la chair. En mer, plus au large, quelques Goélettes sont déjà toutes voiles dehors et filent vers Morombe au nord. Les Naoudas (capitaines) profitent des vents de Sud qui se lèvent en général en fin de nuit, vers troisquatre heures du matin, pour lever l’ancre et quitter la baie dans laquelle ils s’étaient abrités pour la nuit. Ces marins d’un autre temps naviguent encore entièrement à la voile et grâce aux étoiles pour ravitailler tous les villages de la côte en produits de première nécessité. Bientôt, la chaleur monte et une certaine torpeur envahit les villages.
Le village d’Andavadoaka dort encore. Sur la plage, les pêcheurs de requin sont les premiers à s’animer, faisant glisser nuitamment leurs pirogues sur le sable encore humide. Le requin est de loin l’espèce la plus prisée des pêcheurs Vézo. Alors que le salaire moyen est de l’ordre de 300 000 Ariari (100 €), un pêcheur peut doubler cette somme en quelques jours avec la vente d’ailerons. Très convoité par les asiatiques et plus particulièrement par les commerçants chinois, l’aileron de requin est utilisé pour la préparation de plats haut de gamme dans la cuisine chinoise. Ce commerce entraîne une très forte diminution des populations de requins marteau dans la région. Tôt le matin, vers quatre heures, les pêcheurs profitent du vent et de la fraîcheur matinale pour partir en mer. Deux techniques sont utilisées par les Vezo pour la capture des requins. Le Zarifa, filet à grandes mailles plongé entre 50 et 200 mètres de fond, destiné à intercepter les requins de passage dans les profondeurs du canal du Mozambique, est utilisé depuis une dizaine d’années. Plus traditionnelle, la palangre est une longue ligne sur laquelle sont fixés de gros hameçons tous les cinq mètres. Pour la pêche à la palangre, les pêcheurs doivent au préalable prendre quelques poissons au fusil sous-marin. Ils les enduisent de fanafoude, un appât préparé à base de menthe et d’herbes.
En haut à gauche : Les vézo, continuent de pêcher de manière traditionelle à bord de fines pirogues à balancier Ci-contre : Sur la côte ouest de Madagascar, dans le canal du mozambique, tous le commerce de fret se fait toujours entièrement à la voile à bord de boutre et de goéllette Ci-dessous : Les bateaux appareillent en général en fin de nuit, dès que le vent se lève
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Dawn in Madagascar Following the moistness of the night, Malagasy dawns are a rare moment where you can witness a country waking up. The activity is quickly launched. At daybreak, Africa is always a wonder to discover. In Antananarivo, you might want to head to the several markets that are in town. From dusk to dawn, people from Madagascar go crazy for moucars, the national bread. One of the best places to enjoy daybreak is the neighbourhood of Analakely, right next to the train station. Textile, food, souvenirs, everything is being sold from early in the day. To get the best moucars in town, you must find the store of Marie. The best breads in town. A new day begins! In Toliara, dawn is a great opportunity to get to the fish market and buy some fresh fish. Sailors and fishermen are just waiting for some business and you can’t miss it. The surroundings of the city are simply amazing and Toliara has several beauty points that have to be discovered during dawn.
GUIDE PRATIQUE ANTANANARIVO : Se loger : Hôtel Niaouly Lot VE49 AMBATOVINAKY 101 Antananarivo Tél. : 00 (261) 20 22 627 65 Découvrir : Les pavillons d’Analakely Afin de prendre le pouls d’une ville au réveil, il est toujours intéressant de se rendre sur ses marchés au petit jour. Produits frais, tumultes de l’activité de la ville qui s’éveille, c’est toujours un moment de découverte intense. Pour déguster les meilleurs moucars de Tana, arpentez les pavillons d’Analakely. Si le haut de ce marché est consacré au textile, en descendant vers la gare, les boutiques alimentaires se multiplient. De nombreux stands proposent le pain national. Cherchez l’échoppe de Marie, on dit qu’elle fait les meilleurs pains de la ville. Mais il faut se lever tôt car il n’y en a jamais assez pour tout le monde! TULÉAR : Se Loger : Hôtel Victory Andabizy (entree de la Ville par RN 7) Tél. : 00 (261) 209 44 40 64 / 324 28 20 87 Pour réserver : hotelvictory.tulear@gmail.com Découvrir : Le marché aux poissons le long du port Au petit matin, marchez le long des quais du port de la ville. Dans cet endroit qui frétille d’activité, assistez au retour des pêcheurs et choisissez leurs prises les plus belles. Fraîcheur garantie pour cette escale gourmande. Évidemment, le port se découvre à l’aube où les meilleures pièces s’échangent très tôt le matin.
Comment s'y rendre : Par Corsairfly : Vol au départ d’Orly Sud vers Tananarive le mercredi, samedi et dimanche. Renseignements et réservations au 0820 042 042 ou sur www.corsairfly.com ou dans votre agence la plus proche.
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