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focus Vu par : Elsa Tanugi Rédactrice & Pascal Kobeh et Myriam Viennet Photographes (48)
Mayotte
perle de l’océan Indien Par Eric-Olivier Pietrantoni
Seule île de l’archipel des Comores à avoir choisi de rester française, Mayotte est un des joyaux de l’océan Indien, le 101ème département français. L’île est située à l’extrême nord du canal du Mozambique. L’identité mahoraise est fortement imprégnée de ses racines africaines. Elle bénéficie d’un environnement naturel exceptionnel, possédant le plus grand et l’un des plus beaux lagons du monde. Mayotte a su préserver ses patrimoines naturel et culturel des effets de l’évolution du monde moderne. Plonger dans l’univers mahorais est une promesse de découvertes authentiques et uniques.
océan Indien
océan Indien Située à 1 500 km de la Réunion entre l’Équateur et le Tropique du Capricorne, Mayotte se compose de deux îles : Petite Terre et Grande Terre. Elle est née voilà 8 millions d’années sous la pression d’un point chaud ayant percé le plancher sous-marin. Depuis les volcans se sont tus. Avec l’érosion liée au vent et à l’océan, ils se sont affaissés et forment désormais un lagon ceinturé de corail. Un site unique au monde d’une beauté étincelante. Ce lagon présente la particularité rare d’être une double barrière récifale longue de près de 160 kilomètres. Il est devenu cette année le deuxième parc marin de France. De l’avis de tous, Mayotte est l’un des temples mondiaux de la plongée sous-marine. Son lagon est l’exemple parfait d’une biodiversité conservée. Au large, la barrière de corail offre un spectacle hors du commun et protège une vie sousmarine abondante. Car Mayotte est un véritable aquarium naturel où se côtoient des poissons récifaux multicolores, des tortues et des grands pélagiques. De juillet à octobre, les eaux mahoraises sont le théâtre de la migration des baleines megaptera appelées également baleines à bosse. Depuis l’Antarctique, elles remontent vers les eaux chaudes de l’océan Indien. Pendant près de 4 mois, elles sont visibles au large de Mayotte et leur rencontre est toujours un moment inoubliable. Surtout quand on sait que les baleines mettent bas dans ces eaux chaudes où elles sont protégées par le récif et peuvent ainsi préparer leur baleineau à la migration retour vers les eaux polaires du Sud. L’île de Mayotte est un sanctuaire de la vie sousmarine. D’une richesse exceptionnelle, la faune aquatique fait le bonheur des biologistes du monde entier. On y plonge avec une douzaine d’espèces de dauphins différentes, on peut y croiser le très rare poisson coffre broutant le corail, on peut enfin s’initier à la pêche au gros.
L’écotourisme terrestre y est également à l’honneur. Au départ de Mamoudzou, faire le tour de l’île s’organise en une dizaine d’étapes. 150 kilomètres de sentiers de grande randonnée offrent une végétation exotique et des paysages de brousse. Le point le plus haut de l’île est le mont Bénara qui culmine à 660 mètres. Il témoigne du passé volcanique de l’île. En vous promenant, vous croiserez des cocotiers, des manguiers, des badamiers, des flamboyants, du bambou géant et surtout des baobabs. À 30 minutes en voiture de Mamoudzou, à mi-chemin entre Bendrélé et Chirongui, partez découvrir le plus majestueux baobab de l’île qui règne sur « Musicale plage ». On évalue son âge à plus de 500 ans et son tronc mesure 28 mètres de diamètre. Autre emblème de la nature mahoraise : l’ylangylang. À la nuit tombée, cet arbre aux courbes indolentes exhale une senteur enivrante. La fleur qu’il produit se distille et l’huile essentielle qu’on obtient rentre dans la composition de nombreuses fragrances qui trônent dans votre salle de bain. Car l’ylang-ylang est unique : avec ses 120 capacités olfactives, de nombreux parfumeurs en font l’un des ingrédients in-contournables de leurs compositions. Plus d’une centaine de distilleries artisanales existent sur Mayotte. Enfin, l’île possède une faune endémique. L’un de ses plus illustres représentant est le Maki de Mayotte appelé comba par les Mahorais. Ce lointain cousin des lémuriens fauves malgaches a été étudié pour la première fois à la fin des années 70. Parfois sauvage, il peut se révéler très sociable. Mesurant de 50 cm à un mètre, cet omnivore peut atteindre 4 kg. Ses deux grands yeux cernés au regard doré en font un animal pour lequel on est immédiatement pris d’affection.
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Mayotte, c’est 376 km2 que couvrent les deux îles principales
Les femmes sont d’une coquetterie sans limite
Une population de 200 000 habitants y réside, possède des traditions séculaires et pratique l’islam. Peuple métissé issu d’Afrique, d’Orient, d’Europe et de la péninsule arabique, la tradition orale perpétue des coutumes ancestrales. L’élevage ou la culture nécessitent des techniques que les anciens transmettent aux plus jeunes au travers de différents rites initiatiques. Parmi ceux-là, celui qui consiste à faire construire à un jeune adolescent aidé de ses amis son banga, un petit édifice d’une pièce fait généralement de bambou et de torchis. Censé représenter la personnalité de son propriétaire, le banga symbolise l’émancipation de la jeune génération et sert aussi de lieu de rencontre. Peuple insulaire, les Mahorais sont d’excellents pêcheurs et de fins navigateurs. Pour s’en convaincre, laissez-vous embarquer à bord d’une pirogue à balancier. D’une excellente stabilité, la pirogue mahoraise mesure près de 5 m de long. En bois de manguier ou de tulipier du Gabon, elles servent très largement à la pêche et font la fierté des Mahorais qui ne l’ont pas encore troquée contre des barques à moteur des espèces de claves plates. Elles produisent un son tout à fait particulier qui constitue l’âme mahoraise.
Lorsqu’on arpente les rues des villes et villages, il n’est pas rare de croiser d’élégantes silhouettes féminines. À Mayotte, les femmes sont d’une coquetterie sans limite. À l’occasion de célébrations dans les villages, elles se parent de leurs plus belles tenues. Broche de jasmin frais, henné, salouva et surtout le mtsinzano avec lequel elle se dessine des motifs sur le visage allant parfois jusqu’à le recouvrir entièrement. Le mtsinzano est une mixture qui s’obtient en frottant de la poudre de bois de santal sur du corail. Les femmes se l’appliquent quotidiennement. Outre le souci d’esthétisme, cette préparation possède des vertus médicinales et protège le visage des agressions du soleil et des insectes. Cette crème parfumée incarne à elle seule l’identité de la femme mahoraise.
De nombreuses festivités et coutumes traditionnelles sont liées à l’islam qui rythme
la vie culturelle de l’île. Pour bien s’imprégner de la culture locale, rien de mieux que de participer à un voulé, sorte de barbecue qui s’organise à chaque fin de semaine. C’est le moment de découvrir les danses mahoraises qui s’exécutent au son des mbiwis. Ces petits bâtons de bambou sont des espèces de claves plates. Elles produisent un son tout à fait particulier qui constitue l’âme mahoraise.
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©CTM
Le Jardin Maoré Sur Mayotte, peu d’établissements hôteliers incarnent aussi bien l’âme de l’île que Le Jardin Maoré. Véritable paradis sur terre, l’hôtel revendique un positionnement résolument écologique. Derrière un faré au bout d’un ponton, la plage de N’Gouja est l’une des zones de quiétude les plus fréquentées par les tortues marines. Ce site exceptionnel permet d’observer des tortues par moins d’un mètre d’eau de profondeur ! Des scientifiques de Khelonia, la DAF ou l’IFREMER étudient leur comportement toute l’année. L’association MEGAPTERA, qui milite pour la connaissance et l’observation des mammifères marins de l’océan Indien, est également partenaire de cet hôtel pas comme les autres. Situé derrière la plage de N’Gouja, au milieu d’un magnifique jardin arboré, l’établissement compte 18 bungalows tous construits dans le respect de l’environnement. Il se raconte même que le nombre des tortues marines a augmenté depuis la création de l’hôtel. À l’ombre de son faré ouvert sur la plage, le restaurant Les Baobabs propose une cuisine riche et agrémentée de produits locaux. Le Jardin Maoré démontre que l’on peut allier tourisme et protection de l’environnement. L’écoresponsabilité et la passion de la direction permet cet équilibre qui fait de cet endroit un lieu unique au monde. Hôtel-Restaurant Le Jardin Maoré Plage de N'Gouja Kani-Kéli BP 636 - 97620 Chirongui - Mayotte Tél. : (0269) 60 14 19 Fax : (0269) 60 15 19 www.hotel-jardin-maore.com
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Avec Nouvelles Frontières,
séjour au Jardin Maoré à partir de 1 215 € au départ de Paris, 7 nuits en hébergement seul vols et transferts inclus.
Nuits supplémentaires possibles. Le supplément demi-pension est recommandé à 46 € pour les adultes et 23 € pour les enfants de 2 à 12 ans. (52)
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GUIDE PRATIQUE
HÔTEL : Le Jardin Maoré Cf p52
Le Voulé Tél. : (0269) 61 46 52 tibere.germain@wanadoo.fr
RESTAURANTS : À Mamoudzou : Le Maoua Tél. : (0269) 61 00 53 Residence.le.maoua@wanadoo.fr
À Dzaoudzi : L’auberge de l’île Tél. : (0269) 60 14 57 aubergedelile.mayotte@ wanadoo.fr
Le Manguier Tél. : (0269) 61 11 90 le.manguier@orange.fr
À Bendrélé : O’Lolo snack Tél. : (0269) 61 49 46 nb.co@wanadoo.fr
Mayotte , a pearl in the Indian Ocean Mayotte is a place that has managed to safeguard its natural and cultural heritage from the impact of developments in the modern world. Located at the far north of the Mozambique Channel, between the Equator and the Tropic of Capricorn, Mayotte is the only island of the Comoros archipelago to choose to remain French. It is one of the most precious jewel of the Indian Ocean. A bit more than 200,000 inhabitants populate the 376m2 covered by the two main islands – Grande Terre
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POUR DÉCOUVRIR LA FAUNE SOUS-MARINE : À Dzaoudzi : Lagon Aventure Tél. : (0269) 60 18 92 denis-fabre1@hotmail.fr
À Mamoudzou : Sea Blue Safari Tél. : 06 39 69 13 87 www.seabluesafari.com
Comment s'y rendre : Par Corsairfly : Vol hebdomadaire direct au départ de Paris Orly Sud à destination de Dzaoudzi, le samedi. À compter du mois de juin 2010, Corsairfly, met en place 2 vols supplémentaires directs le mercredi et le dimanche. Renseignements et réservations au 0820 042 042 ou sur www.corsairfly.com
and Petite Terre. Wether African, Persian, Eastern, Malagasy, European or Arabic, the diversity born of this melting pot of cultures has made its mark on Mahorais society. Mayotte’s agrarian culture and traditions tend to revolve around festivals which bring together all of the inhabitants from one or several villages. Meetings between villagers provide the occasion for the women to don their prized outfits. Jewels, fresh jasmine brooches, henna, salouva or mtsinzano… nothing is left to chance. What Mayotte is also so famous for is its lagoon. One of the largest and most beautiful in the world, Mayotte’s lagoon is real natural aquarium where reef fishes, turtles and large pelagic fishes swim fin-to-fin. The most famous sea mammals in this amazing biological diversity are without any doubt the Humpback whales. The megaptera come to Mayotte where they give birth and prepare their young for the journey before the austral summer sets in : the wonderful migration to the icy waters of the Antarctic. You can watch their loving and highly demonstrative displays of courtship on a daily basis. It is often punctuated by huge leaps out of the ocean. Mayotte is the entirely humble promise of new horizons !