société écologie
De l’écologie, ou principe de précaution Pietrantoni Par Éric-Olivier PietrantoniPar Eric-Olivier Par Eric-Olivier Pietrantoni Indépendamment des convictions politiques de chacun, l’écologie est devenue une préoccupation majeure de notre époque : la nécessité de préserver l’environnement est désormais une évidence. Alors qu’il avait longtemps été la chasse gardée de quelques activistes ou militants dont les actions paraissaient bien extrêmes au regard des enjeux perçus, le thème de l’écologie est aujourd’hui prégnant. Et jusqu'à maintenant, ce sont apparemment les échecs et les déceptions qui persistent. Le sommet de Copenhague d’abord présenté comme l’acte fondateur d’une nouvelle ère s’est finalement soldé par un cuisant échec, au grand désarroi de nombreuses parties prenantes. Chez nous, un Grenelle III est souhaité afin d'accélérer les décisions qui visent à mettre en place la France du XXIème siècle. Plus inquiétant, tant que le développement des grandes puissances économiques comme l’Europe ou les Etats-Unis ou celui, galopant, des puissances émergentes comme le Brésil, l'Inde ou la Chine ne seront pas maîtrisés, ils continuent à alourdir considérablement la « facture écologique »…
Vu par Franck Bougnaire Rédacteur
Un siècle éclairé…
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Dans les médias, au cinéma ou dans la publicité, la question environnementale est omniprésente. C’est presque devenu un lieu commun : environnement, développement durable, réchauffement climatique, préservation, pollution… le champ lexical de l’écologie a envahi notre quotidien. On ne peut que se réjouir de cette prise de conscience et du fait que l’environnement soit désormais intégré dans les problématiques de développement économique, mais la cacophonie actuelle liée à la multiplication des sources d’informations et la vulgarisation abusive de certaines problématiques brouillent les pistes. Certains débats purement scientifiques deviennent des polémiques médiatico politiques. Entre les rapports contradictoires, les confusions et les amalgames de certains médias ou les dérives du marketing et des communicants, l’opinion pu-
blique ne sait plus s’il faut s’inquiéter, qui croire, ni sur quel pied danser. Si les problématiques étaient exposées de façon plus honnête dans les médias les idées fortes sembleraient plus simples. Le medium est le message... Si le terme « écolo » pouvait être considéré comme péjoratif il y a une dizaine d’années, il a depuis objectivement retrouvé ses lettres de noblesse. Le retour en force de l’écologie est avant tout une histoire de volonté. L’histoire d’hommes et de femmes désireux de sensibiliser l’opinion, de l’alerter sur les dérives de notre société de consommation. Pollution, épuisement des ressources, dangers sanitaires, maladies liées à des facteurs environnementaux : nombreuses sont les menaces que les différentes formes de négligence font peser sur notre environnement, et sur notre espèce. Et si les attentes de certains sont déçues, c’est qu’elles sont très ambitieuses. C’est comme si on demandait à un vieux fumeur de courir un marathon… Ce n’est pas en quelques années que l’homme parviendra à faire oublier plusieurs siècles de négligence aux dépens de l’environnement. Mais maintenant nous sommes prévenus, et c’est à nous d’agir. On peut d'ailleurs commencer à observer les prémices d’une « responsabilité environnementale ». Nous sommes de plus en plus informés, et de moins en moins indifférents. Aujourd’hui grâce aux nouvelles technologies de l’information, les nouvelles circulent vite, et cela devient difficile de ne rien voir, de ne rien dire, de ne rien faire… Alertée, l’opinion publique se manifeste et exige des réponses, des actions de la part des responsables et décideurs politiques ou des entreprises. Les scandales énervent et l’inertie n’est plus de mise. Du côté des entreprises, les processus de production doivent être réajustés aux normes des nouvelles réglementations environnementales et les communiqués se multiplient. La nouvelle de la catastrophe pétrolière en Louisiane a été immédiatement relayée à travers le monde, et le président des Etats-Unis Barack Obama a dû réagir et condamner les responsables dans les plus brefs délais.
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Vigilance et réactions
ramineux sont engagés. Au Canada, la géothermie se développe à grands pas, et de plus en plus de foyers s'équipent. Dans les Antilles et à La Réunion, une grande quantité de l’électricité consommée est produite à partir de la bagasse, le résidu fibreux de la canne à sucre une fois qu’on en a extrait le suc. Le solaire apparaît particulièrement prometteur et pourrait couvrir un quart des besoins en électricité d'ici 2050 grâce notamment à l'amélioration des rendements. Le sud de l’Europe s’équipe alors que l’Allemagne, le Japon et les Etats-Unis représentent à eux seuls 81% de la puissance installée dans le monde. Un effet marginal mais très positif permet à de petits villages reculés dans les pays en voie de développement d'assurer leur autonomie énergétique grâce à quelques panneaux solaires.
Ainsi, l’humain semble enfin faire preuve d'un minimum de vigilance vis-à-vis de son environnement, cela au moins est très positif. Les initiatives se multiplient, à petite comme à grande échelle. Un événement international comme Earth Hour, qui consiste à faire éteindre les lumières pendant une heure partout à travers le monde peut paraître vain en termes purement écologiques, mais il a le mérite d’éduquer, de sensibiliser l’opinion – au moins dans les sociétés occidentales. L’individu est ainsi amené à prendre conscience de sa responsabilité propre. L’éducation, la mobilisation de l’opinion commence à porter ses fruits. Le Canadien Marshall Mac Luhan, philosophe et théoricien visionnaire, l’avait annoncé dès 1965 : « Il n’y a pas de passagers à bord du Vaisseau Terre. Nous faisons tous partie de l’équipage. » (« There are no passengers on La capacité Spaceship Earth. We are all crew »).
Des solutions prometteuses sont liées aux mouvements des océans qui sont potentiellement des réservoirs inépuisables d'énergie. Les recherches ont développé deux orientad’innovation A cet égard, le secteur du tourisme est tions principales : amarrées au fond de l’humain intéressant. En termes économiques, des océans, les turbines hydroliennes la nature est un atout indéniable génèrent de l'électricité grâce à la apparaît comme pour les pays qui ont su la préserver, puissance constante et prévisible des une source l’exemple du Costa Rica, pionnier de courants marins. Des prototypes sont l'écotourisme est révélateur. Ce pays en phase de test en Floride, Norvège d’espoir infinie a très tôt investi dans la préservation et bientôt au large de la Bretagne qui de son milieu naturel et en récolte abritait déjà l’usine marémotrice de la aujourd'hui les bénéfices sous forme Rance. Une autre idée qui commence d'une manne touristique maîtrisée et à être exploitée sous la forme d’un respectueuse de l'environnement, qui apprécie de pou- serpent articulé : Pelamis (750 tonnes et 120 mètres de voir observer la nature dans son état quasi originel. Si long) génère de l'électricité houlomotrice grâce aux oncertaines dérives peuvent être dénoncées, l'écotourisme dulations des vagues et de la houle avec des rendements reste dans sa grande majorité un excellent outil de pré- proches de 80 % ! La capacité d’innovation de l’humain servation et de mise en valeur du patrimoine naturel des apparaît comme une source d’espoir infinie… régions concernées. La notion même de patrimoine na- Les catastrophes naturelles sont sans aucun doute auturel devient fondamentale. jourd’hui la principale menace à l’échelle de la planète. Comme le prouvent les tsunamis, les inondations ou plus L’augmentation considérable des efforts de recherche récemment l’éruption du volcan islandais, nous sommes scientifique envers des solutions alternatives pour bien vulnérables... Alors que nous consacrons de plus la gestion du développement urbain, le recyclage ou en plus d’efforts et de moyens à préserver la Nature, elle l’énergie est un fait. Révélatrices, les avancées dans le est parfois responsable de grandes catastrophes. Rapdomaine de la production d’énergie au cours des der- pelons nous que les glaciations paléoclimatiques furent nières années sont impressionnantes. Photovoltaïque, provoquées par des oscillations périodiques de l’orbite géothermie, biomasse, hydraulique, les options ne de la Terre. D’ici là, prenons en soin. Le XXIème siècle ne manquent pas. Au Brésil, des projets hydrauliques fa- commence pas si mal.
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There are no passengers on Spaceship Earth, we are all crew It seems ecology got its shine back. It is no longer considered as a sanctuary for activists or hippies whose actions might have seemed quite extreme given the issues perceived. Over the last ten years, environmental concern has spread everywhere in the media, movies, advertising or politics... Thanks to information technologies we are now quickly informed, making it difficult to see nothing or to say nothing. Public opinion is now quite sensitive to those environmental subjects and doing nothing is not an option anymore. The news of the oil spill in Florida has spread worldwide in a few hours, and Barack Obama had no choice but to react quickly and firmly. Given the numerous threats related to environmental matters, one could just wish for better information. Contradictory reports, confusion from some media, or abusive vulgarization of scientifical issues have made it quite confusing for us to know who we should believe or what we should actually do. Looking on the bright side, the new developments from the renewable energy field are impressive and quite reassuring: solar, hydro, geothermal, biomass etc. Human's power of innovation is undoubtedly a source of infinite hope. Ironically, the greatest threat to humanity is probably Nature itself. Tsunamis, volcanoes or earthquakes remind us every now and then how vulnerable Humans actually are. As we try and spend more and more means to protect it, Nature is probably going to kill us all in the end. Until then, take care!
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