Coques et resilles

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4 FIBRES 6 EAU Méandre 9

La construction d’un paysage Un don du fleuve De la nature à l’industrie

25 Azote

Ultime traitement des eaux usées Un processus complexe d’assainissement L’unité complémentaire de post-dénitrification

45 Unité

Une architecture entre nécessité et créativité Concevoir pour l’eau Urbaniser l’usine

63 Matière

Béton de fibres Des composants microscopiques Une expression renouvelée

79 Enveloppe

Couvrir et découvrir Au rythme des coques La vibration des résilles Le grand retournement À poursuivre

109 CRÉDITS


4 FIBRES 6 WATER Meander 9

Building a landscape A gift of the river From nature to industry

25 Nitrogen

The final treatment of the wastewater A complex wastewater treatment process The complementary post-denitrification unit

45 Unit

Architecture that combines necessity and creativity Designing for water Urbanising the plant

63 Material

Fibre-reinforced concrete Microscopic constituents A renewed form of expression

79 Envelope

Covering and uncovering The rhythmic pattern of the shells Shimmering screens Pivoting To be pursued

109 CREDITS




eau

COQUES ET RÉSILLEs Shells and screens

EAU WATER

6—7

water

Jusqu’où l’architecture a-t-elle un rôle à jouer ? Faut-il un architecte pour tout ? La question se pose plus aiguë qu’ailleurs pour l’unité de post-dénitrification des eaux de l’usine Seine-Aval, en Île-de-France. Le secteur industriel s’est rarement montré friand d’architecture, surcoût jugé inutile dans un appareil productif, voire incongruité dans un monde du travail souvent associé à la pénibilité. En outre, traiter les eaux usées de près de neuf millions d’habitants est une réalité que l’on n’aime pas forcément regarder en face. Tout concourait donc à dresser les murs de la nouvelle unité de la façon la plus réductrice qui soit, c’est-à-dire à mettre en espace l’organigramme d’un process, au risque de créer un objet illisible. Pourtant, le maître d’ouvrage et l’architecte n’ont pas estimé que l’unité à construire devait rester en deçà de la limite qui sépare les bâtiments des machines. Elle fut l’occasion de prolonger le travail exploratoire entamé sur d’autres édifices du site. Contre toute attente, le traitement des eaux est un domaine propice à l’expérimentation architecturale. L’ajout d’une étape au cycle de purification des eaux permit de tester à grande échelle le potentiel technique et esthétique des bétons fibrés. Mis au point dans les années 1990, le matériau reste nouveau, tant le champ de ses possibles est à peine ouvert. L’architecture de la nouvelle unité met face à face un béton fluide et une eau en transformation retournant progressivement à l’état liquide après avoir été débarrassée des matières qui la rendaient épaisse. Entre les parois des bassins, ce n’est pas un simple lessivage qui s’opère, mais la part essentielle d’un cycle restituant au fleuve l’un de nos plus précieux éléments, celui qui distingue la terre parmi toutes les planètes du système solaire et reste la source de toute vie. Emblématiques de l’unité, les coques et les résilles nous rappellent la valeur du traitement de l’eau, et le besoin de sens qui devrait traverser toutes les créations humaines.


To what extent does architecture have a role to play? Is an architect required for everything? The question is particularly pertinent in the case of the post-denitrification unit in the Seine-Aval wastewater treatment plant in the Ile-de-France. The industrial sector has rarely exhibited a fondness for architecture, deemed an unnecessary overhead in a production tool or even an incongruity in a world of work often associated with drudgery. Moreover, the treatment of the wastewater of almost nine million residents is a fact of life that one does not necessarily like to face. Everything therefore contributed to the erection of the walls of the new unit in the most simplistic manner, in other words embodying the flowchart of a process, at the risk of creating an unreadable object. However, the contracting authority and the architect did not consider that the unit to be built should remain below the threshold that separates buildings from machines. It was the opportunity to extend the exploratory work commenced on other buildings from the site. Against all expectations, water treatment is a field that is conducive to architectural experimentation. The addition of a stage to the water purification cycle enables large-scale testing of the technical and aesthetic potential of fibrereinforced concretes. Developed in the 1990s, the material remains new, inasmuch as the extent of its potential has scarcely been explored. The architecture of the new unit brings together flowing concrete and water undergoing transformation, gradually returning to the liquid state after being cleansed of the materials that rendered it turbid. Between the tank walls, it is not a simple cleansing operation that takes place, but the essential element of a cycle restoring to the river one of our most precious elements, which distinguishes the earth among all the planets of the solar system and remains the source of all life. Emblematic of the unit, the shells and screens remind us of the value of water treatment and the requirement for meaning that should imbue all human creations.




Located in the communes of Achères and SaintGermain-en-Laye, the Seine-Aval plant is a true wastewater treatment complex that is littleknown to residents of the Ile-de-France. Its establishment on a former royal forest dates back to 1899. The elevation of the site, lower than that of Paris, made it possible to transport the effluent to it by means of gravity.

below

Située sur les communes d’Achères et de SaintGermain-en-laye, l’usine Seine-Aval constitue une véritable cité de l’épuration des eaux méconnue des Franciliens. Son implantation sur une ancienne forêt royale remonte à 1899. L’altitude du site, inférieure à celle de Paris, permettait d’y conduire les effluents par gravitation.

ci-dessous

Extract from Voyage de Paris au Havre sur la Seine par un Rouennais, anonymus work attributed to Morlent, Édouard Frère Libraire, 1839.

1 Extrait de Voyage de Paris au Havre sur la Seine par un Rouennais, ouvrage anonyme attribué à Morlent Édouard Frère Libraire, 1839.

COQUES ET RÉSILLEs Shells and screens

10 — 11

Etymologists say that this river takes its name from the multiple meanders of its course. They believe that they see the origin of this name in two Celtic words: seach, winding, and an, water; from which came Sequana, the Latin name for the Seine.1

Méandre Meander

Les étymologistes prétendent que ce fleuve tire son nom des sinuosités multipliées de son cours. Ils croient voir l’origine de ce nom dans deux mots celtiques : seach, qui dévie, et an, eau ; d’où l’on aurait fait Sequana nom latin de la Seine. 1



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