«L’architecture naît à partir d’un dialogue permanent entre la forme et l’usage, entre la matiere et l’esprit.» Giancarlo de Carlo
RAPPORT D ETUDES DESGREES DU LOU Erwan
RAPPORT D’ETUDES 2014
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SOMMAIRE
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SOMMAIRE 9. Introduction 15. Le détail au services des usages
21. Entre public et bâti
29. Des limites ouvertes
39. Bibliographie
35. Conclusion
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INTRODUCTION
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L’architecture n’est pas qu’un simple agencement d’espace dans lequel on vit. C’est une oeuvre inter-scalaire. Il faut savoir travailler les différentes échelles pour créé des lieux de vie aboutis amenant de la qualité à la vie des usagers. Ce travail de l’échelle doit agir sur le contexte, l’usage, le détail pour endiguer l’enclavement de certains espaces par des liens forts. Ces éléments doivent ré-injecter de la vie dans l’espace urbain. Ces différents points sont les bases de mon parcours dans ce vaste domaine qu’est l’architecture. Comme dans tout apprentissage ces thèmes sont soumis à une évolution prochaine qui ont débutés lors de mes premières créations. Cependant cette évolution doit avoir un certain but, qui doit évoluer au fil du temps, mais définir un projet d’aboutissement. Le mien est d’injecter des espaces sensible, des atmosphères dans un espace urbain parfois trop centré sur lui même et pas assez connecté a ses alentours. J’aimerai donner à nos villes un caractère plus humain, et permettre à notre société des espace de repos et de ressourcement, dans une ville rythmé par le célèbre « métro-boulot-dodo » . L’intérêt que je porte à l’architecture est né dune attirance de l’art sous toutes ses formes, c’est pourquoi l’envie d’entreprendre des études d’architecture m’est apparu comme un excellent moyen de l’utiliser à des fins bénéfiques au quotidien pour la société.
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Cependant pour être sur de ce choix, j’ai commencé par apprendre à créer dans une échelle plus réduite par un BTS design d’espace qui a conforté mon envie de création pour l’homme. Le BTS et l’école d’architecture m’ont permis de travailler deux aspect de l’architecture qui m’apparaissent comme le base de la création. Un aspect sensible, avec une architecture du détail et de l’usage, ainsi qu’un autre avec un travail topographique,lié plus fortement au site, un travail de connexion. Mes différents stages m’ont permis de voir ce travail, et orientent petit à petit mon projet futur. Ce que je souhaiterais développer c’est le lien entre forme, parcours et connexion. Pour moi l’architecture est une enveloppe formelle structurant un espace sensible connecté a son site. Mon parcours m’a permis de découvrir différents architectes, différents travaux, et donc différentes manières de penser. Certains, comme Peter Zumthor et Aires Mateus, accentue mon envie de travailler sur l’émotion par une architecture sensible, un soin du détail. Dans un second temps, l’idées de lien fort au site et d’architecture topographique, comme à pu le faire Carvalho Araujo me pousse à travailler le rapport site-architecture. D’autre part, dans la société actuelle, un travail de connexion m’attire, pour répondre au problématiques actuelles. C’est ici que les travaux de Christian de Portzamparc me paraissent importants pour faire revivre des espaces aux qualités désuètes. Pour parler de ma vision de l’architecture, je vais d’abord traiter de l’échelle fine, qui va m’amener à parler de la liaison entre bâti et espace public, pour terminer sur les liens urbains à approfondir pour ressourcer notre société. Ce sont ces trois points qui articule ma vision de l’architecture avec pour fil conducteur l’ambiance, qui se traite depuis le détail constructif jusqu’a l’inclusion dans le grand territoire.
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1. LE DETAIL AU SERVICE DE L’USAGE 15 15
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Après avoir decouvert les travaux de peter Zumthor plus en profondeur lors de la rédaction d’un article sur son travail de la lumière, j’ai appris comment utiliser cette matière dans un projet. L’appel lumineux comme lien entre les espaces, un point, un fil d’arianne qui permet d’unifier un parcours par le détail. J’ai pu réinvestir cette idée dans un projet de Chai ou le parcours etait l’une de mes idées fortes. C’est la lumière qui guide le visiteur entre les blocs bâti et la roche apparente. La lumière artificielle qui s’associe a des reflets naturels tels que la roche, un concept que j’ai appris de Souto de Moura avec la villa moledo.
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L’architecture ne se résume pas à un addition brute d’espaces différents, elle comporte différentes échelles de travail. L’espace doit se lier par un travail sur le détail pour créer une architecture plus sensible. De plus l’usage du bâti doit être pris en compte pour affiner ces détails et donner vie à l’architecture. Le détail n’est pas une fioritures d’ornementation mais un procédé pour affiner le projet. Usage et détail se lient pour faire avancer une architecture. Ce travail prend en compte l’enseignement de la politique de la ville que C. Bonicco à pu nous délivrer. Les pensées de Heidegger sur l’habiter m’ont aider à approfondir des espaces et à créer une morphologie du projet à une échelle plus juste. L’athmosphère créée permet de differencier donc les espaces liés dans leur continuité. Les thermes de Vals de Peter Zumthor et le musée juif de Berlin de Daniel Liebeskind sont pour moi une grande source d’inspiration au niveau de l’athmoshpère. Le détail ne doit pas être une ornementation mais un point départ du sensible qui doit cependant être au service de l’usage pour donner de la vie à l’architecture. L’architecture est habitée, au sens large, par les Hommes. Ils sont les usagers de ces créations architecturales. Il est important de comprendre leurs attentes et leurs besoins, adapter des usages ou en créer de nouveaux afin d’apporter des espaces fonctionnels et agréables à vivre. Une fois encore il est nécessaire d’analyser les possibilités d’usages attendues et de concevoir à partir de celles-ci un projet. Cependant, il est impossible d’anticiper tout les comportements des utilisateurs. Ainsi, une architecture ne doit imposer aucun usage mais les suggérés de manière suffisamment forte pour que son utilisation soit celle prévue et pas une autre, tout en laissant la possibilité de s’adapter et évoluer à travers le temps.
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L’usage doit être moteur de l’architecture.
Ce travail à petite échelle vient s’élargir pour épouser le tissus urbain et ne peut créer une accumulation de bâtiment mais bel et bien un grand espace lié, une homogénéité. C’est avec AM Bardagot que j’ai pu accroitre mes connaissances dans ce domaine, avec les GPV. Apprendre à lier usage et espace urbain est une chose que j’ai pu aborder avec G Depollier lors du réinvestissement d’une parecelle dans le centre de grenoble pour y créér des logements et des équipement pulics en cherchant à lier les espaces par l’usage. Ce travail comportait une partie à grande échelle et une liaison avec avec un travail plus fin de logements. Le passage du public au privé par l’usage de certains espace a permis de faire avancer ce projet.
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2. ESPACE PUBLIC ET BATI 21 21
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Le bâti qui comporte la majorité du travail de l’échelle fine doit admettre une liaison avec l’espace public. Que ce soit par un parcours dynamisant l’espace, ou par des lieux de repos, places, parvis, le lien doit fédérer les éléments et amener une unité du travail urbain. On utilise une plus grande échelle sans pour autant perdre la finesse du détail pour amener une atmosphère a l’espace public qui ainsi permet un lien entre espace privé, espace collectif et espace public, en sortant des villes a caractère de cité dortoir.
Une passerelle prenant place dans un grand espace comprenant seulement quatre murs et un toit, voilà comment Tetsuo Kondo arrive à redonner vie à un espace mort. L’attitude parait simple, le résultat est pourtant extrêmement fort. Un élément qui traverse, et sculpte l’espace donne vie a l’architecture par son cheminement. Le parcours permet de donner un souffle aux espaces, qu’il soit clos, ou ouvert. Le travail de l’architecture de mouvement sur tout les espaces de circulation et d’attente, tel que les aéroports, les gares, contrôlent les flux pour amener une atmosphère énergique à ces lieux ou le mouvement est roi.
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Entre les différents point qui sculpte un espace urbain, le parcours se doit de venir créer, comme des artères, une énergie donnant vie a nos villes. Cependant le parcours doit être cadré pour ne pas partir dans un chaos. Le parcours doit être canalisé et offrir des espaces de repos, des lieux pour souffler. Le parcours est un thème que j’ai pu expérimenter lors de ma deuxième année, sur la demande de création d’un complexe restaurant, club de surf sur les berges de l’Isère. Je me suis permis de sortir du programme pour amener un plus au site. J’ai travailler sur la promenade des berges et non sur un point bâti non relié au reste du site. Cela m’a permis d’amener une dynamique sur ce site actuellement délaissé ou seul quelques sportifs s’aventurent.
-Les places, élément fédérateur de l’espace public
Place, parvis, parc, … un vide qui créé l’espace et structure le paysage urbain. Dans la continuité des parcours, ces lieux amènent des espaces de respiration et fabriquent des liens, des noeuds, permettant a l’espace public de casser les barrières entre différents points. La place est depuis toujours un symbole de rassemblement et de puissance, surtout quand l’on regarde en arrière, avec par exemple les places des château et autres bâtiment de caractère. Ce point de rassemblement, est aussi un point de départ pour repartir vers une autre destination. C’est le lieu de rencontre par exemple, le coeur d’un territoire. Ces éléments fédérateurs permettent dans un second temps de lier l’espace public, et l’espace urbain. L’un des projets qui m’a le plus marqué dans ce travail, est le Seagram building de Mies Van Der Rohe et Philip Johnson. Le recul utilisé par le bâtiment vient ouvrir l’espace et offre un espace nouveau. Cet espace rentre dans le but de réinjecter une atmosphère dans des villes devenu trop monotone par la répétition des trames, et des espaces sans personnalité.
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L’etude du travail de James Stirling à Lima m’as apporté beaucoup sur l’échelle de la place, sa fonction, son caractère. En retravaillant le projet sur le site de champagnier à proximité de Grenoble, j’ai pu apprendre certaines dimensions, les découvrir, et surtout établir des hierarchies dans les espaces.
Etage
Le travail de CAB architectes répond a cette demande dans un contexte plus récent et permet une lecture continue entre les différents espace en créant de l’espace public dans ses projets. Entre les différents point qui sculpte un espace urbain, le parcours se doit de venir créer, comme des artères, une énergie donnant vie a nos villes. Cependant le parcours doit être cadré pour ne pas partir dans un chaos. Le parcours doit être canalisé et offrir des espaces de repos, des lieux pour souffler. Cette liaison, qui me parait fondamentale dans un espace, quartier, doit s’approfondir pour ressourcer les espaces en pertes de régime de la société actuelle. Il faut re-qualifier les lieux pour approfondir leurs connexions.
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3. DES LIMITES OUVERTES 29 29
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Le lien en architecture correspond à l’attache des éléments entre eux et permet leur cohérence. Il instaure un dialogue entre les objets existants et à venir. A partir de ces liens construits s’intègre le projet dans son site et son environnement proche ou lointain. Avec eux rentre en compte un questionnement sur les limites. La diversité des lieux et des paysages est une assez grande source d’inspiration pour chaque architecte. Il peut s’en imprégner et concevoir des volumes signifiants. Une multitude d’attitudes architecturales est alors possible. Le monde ouvert se distinguerait alors par sa diversité possible en termes d’architecture Le lien expliqué dans la partie doit s’approfondir pour offrir des qualités supplémentaire à notre société. La liaison espace public espace privé doit être de plus en plus forte mais sans perdre toutes ses limites. L’interaction créée peut naitre d’un fondu entre les espaces, et c’est ici que ressort l’échelle fine pour conserver le caractère privé de certains espaces. Le public ne doit pas prendre le pas sur le privé et inversement. Il faut crééer une porosité controlé avec justesse. La finesse du travail permet une utilisation des espaces plus justes.
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Que ce soit dans un espace urbain ou rural, les limites doivent s’ouvrir sur l’exterieur tout en conservant leur fonction primaire. Une limite n’est pas une barrière infranchissable. Il faut s’attacher au visuel, a l’environnement sonore, aux espaces. L’ouverture de ces frontières doit se faire suite a un choix fort en relation avec le programme du projet. L’etude de l’architecture topographique comme l’opéra d’oslo par Lundevall m’as permis de mettre en relation les cours de S Paviol et les textes de Vittorio Gregotti, avec la création d’un projet. Cela m’as offert un regard critique sur l’avancement du concept, ce qui as permis d’appréhender l’espace plus profondemment. Je me suis attaché a ce lien lors de la création d’un chai viticole dans la vallé du massif des bosges. J’ai travaillé l’espace intérieur comme une circulation continu avec l’exterieur en implatant le projet dans la topographie existante et le cheminement présent en amont.
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La vision du contexte est alors l’élément fédérateur du projet d’architecture. Il permet d’orienter le projet, de mieux l’encrer dans un tissu urbain ou péri-urbain et de créer une architecture respectueuse de l’environnement dans lequel elle s’inscrit. C’est d’abord par les ap- proches théoriques et les cours dispensés à l’école que nous pouvons découvrir toute l’étendue de ces contextes, ses multiplicités et ses richesses. Ensuite, il permet, à travers la discipline du projet, de créer des espaces tournés vers l’usager, lui donner des potentiels d’appropriation pour qu’il s’y sente libre et bien; de donner des qualités spatiales et ambiances particulières et réfléchies. L’analyse de la philosophie de la ville est importante pour comprendre comment elle est vécue et ce qu’elle dégage. Georg Simmel, philosophe de la ville nous dit que ce qui compte dans l’espace c’est la manière dont on le perçoit. La ville est un espace de sensations inédites, c’est l’usager qui fait la ville et qui se l’approprie. Ici, l’architecture joue un rôle important car elle vient structurer la ville et apporter des prises existentielles à l’usager. Il est donc important pour l’architecte dans ses conceptions de proposer des qualités spatiales à l’usager. L’auteur Richard Sennett nous parle de la perte de qualité de l’ambiance urbaine. Pour lui, la tendance actuelle est de proposer des non-lieux, des lieux sans vie qui n’ont pas de potentiels d’appropriation pour l’usager. Les espaces publics deviennent aseptisés et monofonctionnels. Les usages de ces lieux sont figés. «L’aspect des villes reflètent la grande peur cachée qu’on leurs habitants de s’exposer.» Ces espaces deviennent des lieux où l’on s’individualise plutôt que de se rassembler. Ils renforcent une tendance à l’entre soi. L’enjeux de ces espaces publics et alors de proposer plus d’usages pour créer du lien social dans des villes où la tendance est à l’intimité, au retour vers la sphère privé.
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CONCLUSION
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Une architecture créée dans son ensemble reprend les différents outils de créations, de productions et d’informations. L’enjeux principale d’un projet cohérent est sa capacité à dialoguer entre l’échelle de l’Homme qui l’habite et celle du contexte et du territoire dans lequel il s’insère. Les enseignements que j’ai recu ont été riches et variés, et me permettent aujourd’hui d’avoir un regard critique sur les espaces, leurs fonctionnements et leurs dialogues. Voilà 6 années que j’étudie l’art et l’architecture, et ce chemin parcouru n’est qu’un prémisse de mon apprentissage. J’ai pu cependant déjà découvrir un nombre de choses incalculable que ce soit sur le plan architectural, culturel, et personnel. De part le corps professoral de mon cursus et les actions que j’ai pu mener à côté de mes études, l’envie de travailler dans le domaine de l’architecture a grandi et me conforte dans l’idée de concevoir mon avenir dans ce domaine. Echecs et réussite m’ont permis d’apprendre le dur métier d’architecte. Mes expériences extérieures telles que la position de responsable commande à la COOP m’ont permis d’apprendre sur le relationnel avec des entités extérieures, élément important de la profession qui n’est pas présent dans l’enseignement. L’apprentissage de l’architecture ne se fait pas qu’à l’école, les expériences réalisées autour ne peuvent être que bénéfique. Mon travail en tant que manoeuvre dans une filiale de Vinci, m’as également apporté beaucoup sur la vision de la relation maitre d’ouvrage, maitre d’oeuvre, et ouvrier. Ces années d’apprentissage m’ont apporté beaucoup mais ne sont qu’une infime partie de ce que je vais apprendre tout au long de ma vie.
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Dans un futur proche, un départ à Budapest s’annonce pour réaliser mon Master 1, mais surtout pour apprendre encore plus, et voir une architecture différente, car la culture architecturale ne s’apprends pas seulement dans les livres, il faut la voir, la découvrir, la vivre. Pour cela Budapest détient une place stratégique en Europe, c’est le noyau central de l’Europe pour les voix de communication. Je vais pouvoir voyager un maximum et apprendre sur cette partie de l’Europe qui m’est inconnue. Dans cette continuité et suite au retour que je viens de réaliser sur mes expériences, j’aimerai assouvir ma soif de connaissance dans le Master Architecture entre usage et paysage urbains d’Hania Prokop. Je souhaiterais pouvoir continuer a me questionner sur l’architecture, sa fonction, et son lien au paysage urbain. Comme je l’ai expliqué tout au long de ce retour sur mes études, j’aimerai approfondir l’architecture en tant que lien entre espaces et usages.
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BIBLIOGRAPHIE
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-Peter Zumthor Atmospheres, Birkhauser - Architecture contemporaine, Gilles de Bure, collection dirigée par Élisabeth Couturier, édition Flammarion - Atlas d’architecture écologique, édition place des victoires et collection architecture - Apprendre à voir l’architecture, Bruno Zevi, Les éditions de minuit, 2005 - Espèce d’espaces, Georges Perec, Galilée, 2000 - Histoire de l’architecture, de l’Antiquité à nos jours, Patrick Weber (2008) - L’enseignement de Las Vegas, Robert Venturi (1972) -L’invention du quotidien, tome 1 : Arts de faire, Michel de Certeau, Folio essai - Les Libres Jardins de Gilles Clément, Les belles reliures, 1999 - New York délire, Rem Koolhass (1978) -Penser l’architecture, Peter Zumthor, Birkhäuser, 2010 -Penser la ville par la lumière, Ariella Masboungi, Parenthè -Qu’est ce que la lumière pour les architectes, Archibooks --Vers une architecture, Le Corbusier, Editions Flammarion, 2008
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