2 minute read
Biennale de Saint-Étienne, préparer l’avenir
Lamyne M ©
Advertisement
↑ Avec Marabout 3.0, Lamyne M réfléchit à la religion africaine et à l’immigration dans une série de «gris-gris» créés en collaboration avec des marabouts. ← Le pavillon Fouta Bougou, du nom d’un royaume historique situé dans la vallée du fleuve Sénégal, est une création originale de l’architecte et designer Cheick Diallo.
Bifurquer et choisir l’essentiel
La biennale de design de saint-Étienne a ouvert ses portes début avril. Elle présente différentes manières de changer de paradigme pour faire face aux enjeux écologiques.
Entre l’édition 2019, centrée sur le participatif, et l’actuelle Biennale internationale Design Saint-Étienne qui a pour titre «Bifurcations, choisir l’essentiel», une pandémie sans commune mesure est passée par là. Alors que, face à l’urgence d’infléchir l’impact désastreux de l’activité humaine sur l’environnement, un profond désir de changement de société animait déjà la scène du design, la crise sanitaire a encore accéléré la nécessité d’un rapide et radical changement de voie. Suite à l’expérience des restrictions et confinements, vécus simultanément partout dans le monde, penser les bifurcations devient un enjeu qui mobilise le monde du design pour ouvrir un débat culturel incontournable au cœur de notre société techno-industrielle. Que fait déjà le design? Que peut-il faire de plus? Comment peut-il faire autrement? Jusqu’au 31 juillet, sept expositions présentées à la Cité du design explorent ces questions et montrent les enjeux du design dans les grands domaines suivants : les espaces domestiques, l’automobile, le corps, les façons d’apprendre, les modes de consommation et de production. Focus sur trois d’entre elles.
L’exposition «At Home» permet aux visiteurs de réfléchir au sens de se loger autrefois, aujourd’hui et dans un avenir post-Covid, et à la manière dont les architectes et designers y travaillent. Elle aborde ce scénario d’un point de vue critique à travers cinq thèmes: Les visions utopiques de la maison, L’abri, Identités, Bien-être et La maison connectée.
L’Afrique, continent au cœur des enjeux écologiques et politiques contemporains, est l’invitée d’honneur de cette édition à travers l’exposition «Singulier Plurielles». Elle invite à découvrir et apprendre des pratiques de design déployées dans des territoires urbains et ruraux de l’Afrique contemporaine. Les démarches présentées ont en commun de se projeter hors des voies établies, entre tactique d’adaptation et stratégie de transformation plus globale des territoires.
«Maison soustraire, 8 semaines pour retirer ⅔ de la matière des 112 objets d’un habitat» est une exposition issue du projet de recherche éponyme que mène Mathilde Pellé. À la fois travail de formation, de déformation et de composition, cette expérience radicale a conduit la designer à appliquer des soustractions sur un ensemble d’objets domestiques et à «défaire» un modèle admis. Elle invite aussi à observer les absences, les ruines et les restes produits comme des prototypes de quotidiens différents à envisager. ED / biennale-design.com
Ville de Saint-Étienne, Pierre Grasset ©
Kris Graves © Estelle Daval ©
Seghir Zouaoui ©
↖ Exposition Le jardin jet d’eau d’Emmanuel Louisgrand. ↑↑ Vue de l’exposition At home,
Panorama de nos vies domestiques. ↑ Exposition du projet de recherche Maison soustraire mené par Mathilde Pellé. ← The Living Hy-Fi, une tour circulaire en briques biotech fabriquée à base de champignons.