Muriel

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Q JEUDI 26 AVRIL 2018

strasbourg

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STRASBOURG A l’Esplanade et dans toute la région

VITE DIT CINÉMA

La stratégie du bridge

Avant-première de « Mémoires d’une rive à l’autre » L’association PasSages (Bischheim) et la société de production Ana Films (Strasbourg) organisent ce jeudi une avant-première du film Mémoires d’une rive à l’autre, en présence de son réalisateur Jean-Marie Fawer, à 18 h au cinéma l’Odyssée, 3 rue des Francs-Bourgeois à Strasbourg. L’événement s’inscrit dans le cadre du partenariat entre les villes de Strasbourg et d’Oran et du projet Dialogue entre les deux rives, avec le soutien de la Ville de Strasbourg et de la région Grand Est. Entrée libre. Le même jour, André Dahan qui témoigne dans le film - recevra la médaille d’honneur de la Ville pour son action en tant qu’architecte en chef à la communauté urbaine.

ISLAM

« Le salafisme, du retour aux fondamentaux à la dérive fondamentaliste » L’association EECAM (Espace européen des cultures arabo-musulmanes) organise un cycle de conférences sous le thème « Ces mots qui nous font tant de maux ». La prochaine conférence de ce cycle aura lieu ce vendredi 27 avril à 19 h au CIARUS, 7, rue Finkmatt : « Le salafisme, du retour aux fondamentaux à la dérive fondamentaliste ». Ce cycle est animé par Ghaleb Bencheick, un physicien, philosophe et théologien français, connu pour être l’animateur de l’émission Islam le dimanche matin sur France 2 et de l’émission Questions d’islam 3 sur France Culture. Président de la Conférence mondiale des religions pour la paix, il est présenté comme un islamologue érudit

Il n’y a pas d’âge pour se mettre au bridge : on peut commencer dès le collège et récemment, le comité d’Alsace comptait encore une centenaire parmi ses quelque 1 500 licenciés. Rencontre avec son président, Guy Berenguer, dans les locaux récemment agrandis de la Maison du bridge à l’Esplanade.

A

utour des tables carrées, toutes habillées du même tapis vert, les paires s’affrontent dans un quasi-silence en ce premier lundi de vacances scolaires. Les jeunes joueurs sont en stage. Le temps d’une matinée, des collégiens (pour la plupart) perfectionnent leur technique avec des instructeurs de choix. Parmi eux, Arlette Frey, membre du Club universitaire de bridge, 17e joueuse française, distille de précieux conseils à des jeunes filles tout ouïe dont certaines joueront, le 16 mai, la finale régionale de bridge scolaire. Un lundi comme les autres ou presque à la Maison du bridge, dans le quartier de l’Esplanade, où du matin au soir, des joueurs de tout âge – mais surtout des jeunes et des retraités – pratiquent leur passion dans le calme. C’est que le bridge exige stratégie et concentration… « D’ailleurs, remarque le président du comité d’Alsace, Guy Berenguer, on a coutume de dire que le bridge n’est pas un jeu de cartes, mais un jeu de stratégie qui se joue avec des cartes. »

Plus de 200 jeunes Sur les quelque 1 500 licenciés du comité, on compte actuellement un peu plus de 200 jeunes, issus d’une quinzaine d’établissements de la région – « et cela peut monter

Arlette Frey, 17e joueuse française, faisait partie des animateurs du stage « jeunes », proposé lundi matin à la Maison du bridge. PHOTO DNA – MICHEL FRISON à 300 certaines années », précise le président. Initiés dès la sixième par des joueurs plus expérimentés, certains scolaires y prennent goût et, au bout de deux ans, passent « cadets » (jusqu’à l’âge de 18 ans). Dans certains établissements, le bridge est même utilisé pour apprivoiser les maths. Également au nombre des instructeurs ce lundi matin, Philippe Chapus, enseignant et joueur de première série,

a déjà formé plusieurs dizaines d’enseignants avec son collègue Alain Glasser. « Au bridge, c’est le raisonnement qui fait la différence et cela peut permettre à certains élèves qui ont un passif avec les maths de leur remettre le pied à l’étrier ! » « En jouant, on fait du calcul mental, on apprend à réfléchir, à élaborer une stratégie, un plan de jeu, à faire confiance à son partenaire aussi… Autant de choses qui sont très utiles au-delà du

bridge », insiste Guy Berenguer. Sans compter que les joueurs viennent de tous types de lycées, des collèges des quartiers prioritaires jusqu’aux établissements privés les plus huppés. Plus tard, la pratique du bridge participe à entretenir la mémoire et constitue « un formidable vecteur de lien social », remarque Arlette Frey, qui joue depuis plus de 30 ans et rappelle que le bridge est aussi et d’abord « une activité in-

tellectuelle ». Malgré toutes ces vertus, on s’interroge : de 18 à 70 ans, où passent les joueurs ? Guy Berenguer reconnaît qu’ils ne sont pas assez nombreux… Et tente, avec son comité, de les attirer. Avec les beaux résultats du club – la paire Éveline Degermann-Madeleine Fuchs est récemment devenue championne de France. Avec aussi, depuis l’an dernier – et à nouveau à compter de la rentrée prochaine – des initiations gratuites proposées en soirée. Sans oublier le partenariat avec l’Université populaire européenne qui propose des cours bien fréquentés. « Nous aimerions aussi intervenir dans les lycées et les universités, mais ce n’est pas évident », explique le président. Pour améliorer le confort des joueurs, le comité d’Alsace de bridge a également acquis et équipé en début d’année une nouvelle salle de 150 m2 dans l’immeuble du 6, passage de Londres où elle est installée. « Avec elle, on augmente la surface de 25 %, mais les possibilités de jeu de près de 50 % », insiste Guy Bérenguer. Il serait dommage de ne pas en profiter ! VALÉRIE WALCH

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Q Maison du bridge et comité

d’Alsace de bridge 6, passage de Londres à Strasbourg. Pour tout renseignement, contacter le président du comité, Guy Berenguer, au ✆06 11 27 74 90. comite.alsace.bridge.free.fr comité.alsace@free.fr

CONSOMMATION

Strasbourg, ville engagée contre le gaspillage alimentaire Depuis son lancement à Strasbourg en septembre 2016, Too Good To Go met en relation les commerçants de quartier avec les habitants qui récupèrent à petits prix leurs invendus à la fermeture. Il y a un an et demi, ils étaient 10, ce sont maintenant 60 commerçants qui ont rejoint l’application pour réduire leurs déchets alimentaires et ont « permis de sauver 40 000 repas de la poubelle grâce à une communauté de 8 000 utilisateurs », se félicite la start-up qui poursuit : « 40 000 repas, c’est 20 allers-retours Paris New-York en avion, économisés grâce à la collaboration et l’engagement de tous ! »

RADIO

Alain Jund à Circuits courts Alain Jund, adjoint à l’urbanisme et vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge de la transition énergétique, sera l’invité ce vendredi de l’émission Circuits courts d’Europe 1. Pour l’occasion, la radio nationale délocalise son plateau à Strasbourg. L’équipe, constituée des animateurs Maxime Switek et Anne Le Gall, accompagnés de la chroniqueuse Cyrielle Hariel, prendra ses quartiers à la médiathèque Malraux pour une émission en direct et en public de 13 h à 14h. Aux côtés d’Alain Jund se tiendra Thierry Bièvre, PDG de la société Elithis, dont la première tour de logements à énergie positive, récemment achevée, accueille aujourd’hui ses premiers habitants.

ESCHAU Portrait d’une jeune femme chez les Compagnons du Devoir

De la mode à l’industrie Muriel Estevez réalise son Tour de France de compagnonnage. Elle est la seule aspirante en chaudronnerie chez les Compagnons du Devoir à Strasbourg cette année et la seule femme à exercer ce métier dans la société la Techni-Soudure à Eschau. « LE MÉTAL est une matière qui

me plaît beaucoup. Pour la façon de le travailler, les mathématiques qui y sont associées… ». L orsque Muriel Estevez parle de son métier, c’est avec passion. La jeune femme de 23 ans est depuis juillet 2017 en contrat de professionnalisation à La Technisoudure, entreprise de chaud r o n n e r i e i n d u s t r i e ll e à Eschau. Un contrat d’un an qu’elle effectue dans le cadre de

son tour de France de compagnonnage, et qui lui permettra d’obtenir son CQPM (certificat de qualification paritaire de la métallurgie) en tuyauterie industrielle.

La voie de l’industrie Au collège, la jeune femme est démotivée par ses études. C’est alors que sa CPE (conseillère principale d’éducation) lui propose d’intégrer un lycée professionnel. Elle obtiendra deux CAP (certificat d’aptitude professionnelle) : le premier en tailleur dame, le second en chapellerie modiste. Mais elle peine à s’épanouir dans le monde de la mode. « Je ne suis pas du genre à aimer les paillettes », raconte-t-elle. « Je n’étais pas forcément fière de ce que je fabriquais, même si je faisais de belles pièces. J’avais envie de créer quelque chose d’utile plu-

L’INDUSTRIE, UN SECTEUR QUI PEINE À SE FÉMINISER « Il y a de manière générale une féminisation des métiers chez les Compagnons du Devoir », explique Jason Pouly, le prévôt (responsable) de la maison des Compagnons du Devoir de Strasbourg. « En revanche, les métiers de l’industrie restent les moins impactés. Il y a une seule fille en formation de chaudronnerie cette année, et une seule autre l’année dernière en formation de métallerie, sur un total de 15 % de filles présentent dans la maison des compagnons de Strasbourg ». L’association des Compagnons du Devoir et du Tour de France, fondée en 1941, formait d’ailleurs uniquement des jeunes hommes jusqu’en 2004.

Muriel en pleine conception d’une niche pour un laboratoire pharmaceutique. PHOTO DNA – LAURENT RÉA

tôt que des objets liés à l’apparence. »

Une année à l’étranger Muriel se tourne alors vers la mission locale de Paris, sa ville de résidence de l’époque, qui lui propose une série de tests et de stages. Elle découvre une autre palette de métiers tournés vers l’industrie, et s’oriente vers la chaudronnerie. « Ce qui m’a attirée dans ce métier, c’est le travail de la matière. Ce que l’on est capable de faire avec une tôle de métal, c’est fabuleux ! » Être aspirant des Compagnons

du Devoir lui demande une grande implication personnelle. En plus de l’apprentissage en entreprise, les élèves suivent des cours tous les jours en semaine de 20 h à 22 h, et le samedi en journée. Un rythme qui laisse peu de place au temps libre, mais qui apporte une véritable plus-value professionnelle et personnelle : « Cette expérience permet de développer une vraie résistance physique et psychologique », philosophe Muriel. « Ça renforce notre caractère. ». Du caractère, la jeune femme n’en manque pas. Elle

se projette aisément en chef d’équipe d’ici quelques années, dans un univers qui reste très masculin. Dans le cadre de son cursus, Muriel va passer une année à l’étranger. Elle a choisi de se rendre en Argentine, où résident son père et une partie de sa famille. Une aventure pour retrouver ses racines, mais aussi l’opportunité pour elle d’allier ses deux passions : les voyages et son métier. CAMILLE BATTINGER

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Q Voir la vidéo sur dna.f F12-LST 07


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