BCI| Rapport d'activités 2020

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Rapport d’activités 2020 Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI)



Table des matières

5 Message de la déléguée 6 Faits & chiffres 2020 8 Organisation 10 Moments forts en 2020 13 Liste des organismes soutenus en 2020 14 Témoignages 18 Dans le rétroviseur… et vers l’avenir

BCI

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Message de la déléguée Difficile de jeter un regard sur l’année 2020 sans que le Covid ne s’invite, quel que soit l’angle sous lequel s’effectue cette rétrospective. C’était pourtant une année qui avait commencé comme tant d’autres, un calendrier d’ores et déjà bien chargé, avec ses rendez-vous annuels habituels, son lot de séances professionnelles, d’interventions de toutes sortes, ses évènements particuliers : réception d’une délégation du Kosovo, promotion de l’exposition Miroir, miroirs ! pour les 10 ans du BCI, préparation d’une rencontre régionale pour plus d’une centaine de partenaires, mise sur pied de la Semaine d’actions contre le racisme etc.. Un rythme un peu effréné, il faut bien le dire….,jusqu’au 13 mars, qui a marqué le coup d’arrêt de nombre d’activités. Le BCI, comme bien d’autres, a dû trouver rapidement son positionnement pour accompagner au mieux ses partenaires. En effet, et comme souligné à maintes reprises, le terrain a fait preuve d’une admirable réactivité. Face à cette implication, il était du devoir de l’Etat de soutenir et d’accompagner au mieux cet effort. Cela s’est traduit par différentes actions : transmission rapide des informations quant aux mesures prises par les autorités tant fédérales que cantonales, clarification pour leur mise en œuvre par les partenaires, communication de tout document pouvant améliorer l’accessibilité de l’information pour le public migrant, disponibilité de l’équipe du BCI pour répondre aux questions, recueil des besoins et fourniture de réponses. En parallèle à cet accompagnement, le BCI a fourni un effort particulier pour maintenir un équilibre entre les annulations, les adaptations, les développements et le maintien de la vie courante dans ce contexte particulier. C’est ainsi que la campagne STOP -RACISME sur les réseaux sociaux a tenté de diffuser un message de prévention des discours haineux, qu’une nouvelle permanence Info-Conseil Migration a vu le jour à Nyon et que la préparation des élections communales a pu s’effectuer par le biais d’une campagne de sensibilisation à l’exercice du droit de vote à l’adresse du public migrant. Il n’est pas raisonnable, tant dans la vie ordinaire qu’en matière de politique publique, de soupirer après un retour à la vie d’avant. Il est au contraire indispensable de tirer les enseignements de l’expérience que nous vivons encore, à la fois pour renforcer notre vigilance sur les aspects encore trop fragiles de notre société, particulièrement en termes de vulnérabilité, prendre acte de ce ralentissement subi pour prioriser et rationaliser notre temps et notre travail, analyser l’accélération des changements sociétaux pour mieux en faire bénéficier les citoyennes et les citoyens. Si nous ne sommes pas encore sortis de la zone de turbulences pour retrouver notre confort de projection et de contrôle des choses, il est réjouissant de constater que les perspectives sont là et que le Covid n’a pas freiné la motivation du terrain, au contraire. Cette motivation ne peut que nous porter, nous, institutions de l’Etat, pour poursuivre, plus que jamais, notre effort et notre implication pour une politique d’intégration qui se veut toujours plus ambitieuse.

Amina Benkais-Benbrahim Déléguée à l’intégration et cheffe du BCI BCI

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Faits & chiffres 2020 65 projets financés

759’611.–

Total des montants versés en CHF

53

porteuses et porteurs de projets

42

conventions de subventionnement pour un montant de CHF 4’480’190.–

6 % Primo-information & Conseil 8 % Protection contre la discrimination

6

lieux de consultation sur le canton de Vaud (hors Lausanne)

759 consultations collectives organisées sur ces sites

347

suivis personnalisés

804

bénéficiaires

6

Projets subventionnés par domaine d'intégration en 2020

15 % Employabilité

18 % Petite enfance

Permanences Info-Conseil Migration du Centre social protestant (CSP-Vaud)

28 % Langue & formation

25 % Vivre-ensemble

5 % Divers

3 % Services de l’Administration cantonale vaudoise

11 % Associations de migrants

11 % Commissions communales Suissesétrangers 14 % Administrations communales

Porteurs de projets en 2020

57 % Associations


Prestations Environ 27’523 personnes touchées (suisses et immigrées) par 965 activités d’intégration et de prévention du racisme, dont 620 cours de français

54 Autres

152 Socialisations

Langue & formation 503 cours de français 5’858 places 25’228 heures Coût : CHF 2’220’410.– (projets et conventions)

29 Evénements

Prestations par type d’activités (Mini-PIC inclus) en 2020

27

publications disponibles

Bon à savoir

Dans le canton de Vaud, la proportion de personnes étrangères équivaut à 33,0 % de la population totale, soit 271’478 personnes (31.12.2020) Source : StatVD

503 Cours de français

227 Formations / Informations

63 Nombre de cas recensés lors des consultations en racisme par le BCI

15

collaboratrices et collaborateurs

10.1

équivalents plein temps (EPT)

Au 31 décembre 2020, la population du canton de Vaud compte 815’300 habitant-e-s (+9212 personnes ; +1,1 % par rapport à 2019). Source  : StatVD 7


Organisation

Le Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI) du canton de Vaud a été fondé en 2011. La Loi sur l’intégration des étrangers et sur la prévention du racisme (LIEPR) du 23 janvier 2007 constitue la base légale de son activité. Le BCI déploie son activité dans différents domaines de l’intégration et de la prévention du racisme, selon les priorités définies par le Conseil d’Etat vaudois, tout en coordonnant son action avec la politique d’intégration fédérale. Dirigé par la déléguée à l’intégration, le BCI est le répondant cantonal pour toutes les questions liées à l’intégration des personnes étrangères dans le canton de Vaud. Sa mission consiste à piloter la politique d’intégration, ainsi qu’à mettre en œuvre des mesures concrètes visant à favoriser la coexistence des populations suisse et étrangère. Pour y répondre, le BCI offre trois types de prestations : conseils et sensibilisation, soutien aux projets, mise en réseau. Pour soutenir les associations et les communes, les antennes régionales représentent un maillon essentiel au fonctionnement du BCI. Cet ancrage local vise à faciliter le développement du réseau et à accompagner l’implantation de projets locaux.

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Une équipe engagée Rattaché au service de la population (SPOP) du canton de Vaud, le BCI travaille sous la responsabilité de la Déléguée cantonale à l’intégration. L’équipe se compose de chargé-e-s de projets thématiques, de responsables d’antennes régionales et d’un secrétariat.

Nom Prénom

Fonction

Taux de travail 70%

2

Abu El Hassan-Jorge Aurélie Cheffe de projet Primo-Information et Conseil Allenbach-Stevanato Tania Cheffe de projet Formation

3

Amaudruz Tatiana

Cheffe de projet Communication

70%

4

Benkais-Benbrahim Amina

Déléguée à l'intégration, cheffe du BCI

100%

5

Bourgnon Julien

Chef de projet Agenda Intégration Suisse

100%

6

Dessonnaz Prisca

Secrétaire de direction

50%

7

Exquis Céline

80%

8

Giacometti Katel

Cheffe de projet Langue et formation et Petite enfance Cheffe de projet Employabilité et Asile

9

Gutmann Marina

10

Kajtazi Migjen

11

Laroche-Neji Sarah

1

Pousin Camille

Responsable antennes Jura-Nord vaudois, Gros-de-Vaud, Broye-Vully, Lavaux-Oron et pôle Genre et migration Responsable antennes Nyon, Morges, Ouest lausannois et responsable des consultations pour les victimes de discriminations Responsable antennes Chablais, Riviera, Pays d'Enhaut et répondante pour la Chambre cantonale consultative des immigrés (CCCI) Cheffe de projet Communication et Protection contre les discriminations

10%

100% 70%-80%

100%

70%

80%

Jusqu’au 30.04

12

Rouiller Leïla Spichiger Fanny

Cheffe de projet Protection contre les discriminations et Vivre-ensemble Adjointe à la Déléguée à l'intégration

13

60% 80%

Techer Maryline

Secrétaire

40%

Jusqu’au 15.04

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Vincent Marie-José

Secrétaire

40%

Dès le 01.09.2020

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BCI

Dans le cadre de leur cursus de formation, deux apprenti-e-s ont passé respectivement six mois au BCI sous la responsabilité du secrétariat. En outre, le BCI encadre également chaque année deux stagiaires universitaires.

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Moments forts en 2020 Cette rubrique offre un tour d’horizon de quelques activités représentatives de l’année écoulée qui illustrent l’expertise du BCI en matière de politique d’intégration et de lutte contre les discriminations.

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Une année marquée par le Covid-19

Ouverture d’une permanence Info-Conseil Migration sur la Côte

Sans nul doute, l’année 2020 sera une année particulière pour toutes et tous. Le contexte pandémique lié au Covid-19 a fortement perturbé le déroulement de nombreuses activités et manifestations publiques en lien avec l’intégration et la prévention du racisme. Malgré la situation s a n i t a i re i n é d i te , l e s p a r te n a i r e s d u BCI ont su faire preuve d’une immense flexibilité et d’une capacité d’adaptation hors norme pour permettre de maintenir leurs prestations, ainsi que le lien avec les bénéficiaires. Dans le chapitre « Témoignages », nous vous proposons de découvrir comment trois de nos partenaires ont vécu cette période et quelles ont été les bonnes pratiques adoptées à cet égard.

Une nouvelle permanence Info-Conseil Migration a ouvert ses portes à Nyon en septembre 2020, en partenariat avec le Centre social protestant Vaud (CSP Vaud) et la ville de Nyon. Elle s’adresse aussi bien aux personnes nouvellement arrivées sur le territoire qu’à celles qui y sont déjà installées. Elle permet aux habitant-e-s de la région de trouver des informations notamment en lien avec la migration, le logement ou encore les assurances sociales. Cette nouvelle adresse vient compléter le dispositif déjà existant de permanences sur le territoire vaudois (Lausanne, Renens, Orbe, Payerne et Clarens). Par ce biais, le BCI vise à consolider l’accès à une information personnalisée en développant des lieux d’accueil adaptés aux besoins des nouvelles et nouveaux arrivant-e-s de la région.

Séance régionale d’informations à Montreux

Consultations pour victimes d’acte(s) raciste(s)

Le 11 mars 2020, le BCI a organisé une séance régionale à Montreux destinée aux partenaires ainsi qu’à d’autres personnes intéressées des districts d’Aigle, Riviera-Pays-d’Enhaut et Lavaux-Oron. Plus de soixante personnes ont répondu présentes à cette rencontre intitulée « Questions de migration dans ma région ». Elles ont pu participer à des ateliers thématiques, suivre une conférence de Tania Ogay, professeure d’anthropologie de l’éducation et de la formation à l’université de Fribourg ou encore profiter de moments d’échanges et de réseautage. Ces moments de rencontres sont indispensables, puisqu’ils favorisent non seulement le partage d’expériences autour des pratiques, mais permettent aussi de mieux cerner les enjeux et besoins émanant du terrain.

Membre du réseau national de consultations pour victimes d’acte(s) raciste(s), le BCI offre une prestation de conseil, d’orientation et de suivi individuel pour toute personne résidant dans le canton de Vaud. À noter que le BCI subventionne le Bureau lausannois pour les immigrés (BLI) pour ses propres consultations. Pour les incidents qui ont eu lieu dans le canton de Vaud (hors région lausannoise), le BCI a été sollicité pour 63 cas en 2020, soit une augmentation de plus de 20 % par rapport à 2019. Les plaintes rapportées concernent principalement des actes à caractère raciste dans le domaine du travail, dans le cadre des administrations cantonale et communales, des questions de voisinage ou en lien avec les réseaux sociaux.

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Plateforme cours de français

Campagne Stop-racisme

La plateforme des cours de français s’est réunie en octobre 2020, dans un format particulier, alliant présentations en plenum et travail en ateliers. Elle a rassemblé 25 personnes dont des formatrices et formateurs, ainsi que des responsables pédagogiques.

La plupart des événements de la Semaine d’actions contre le racisme n’ont pas pu se dérouler en raison de la situation sanitaire, une campagne de sensibilisation à la haine sur les réseaux sociaux a été diffusée en été 2020. Intitulée « Stop-racisme », elle a été créée en collaboration avec la Chambre cantonale consultative des immigrés (CCCI) et les villes de Lausanne, Nyon, Renens, Vevey et Yverdon-les-Bains. Cette campagne avait pour objectif de sensibiliser le public, en particulier jeune (16-25 ans) à la diffusion de messages haineux sur le web, tout en lui donnant des outils pour développer un esprit critique et déceler plus aisément les tentatives de manipulation. A cet égard, deux vidéos ont circulé sur Facebook, Instagram et Snapchat interpellant l’internaute sur l’impact de messages douteux propagés sur la toile par le biais du slogan « Le cyber-racisme, ça fait mal ! ». Une page internet dédiée à la campagne a été créée sur le site du canton : vd.ch/ stop-racisme.

Les ateliers avaient pour finalités de : • récolter les besoins des prestataires de cours de langue et compétences de base, selon certains publics cibles (ex : personnes en situation d’illettrisme, personnes analphabètes) ; • permettre aux formatrices et formateurs de cours de français, aux associations et communes organisant des cours de disposer de réponses et d’outils adéquats pour l’apprentissage mobile. Dans ce contexte de pandémie, les objectifs consistaient d’une part à revenir sur la période écoulée (celle du confinement) en discutant de ce qui avait été mis en place, des bonnes pratiques, des difficultés rencontrées ; et d’autre part, à lister les pratiques actuelles, ainsi qu’à récolter les besoins, notamment en termes d’outils et de mesures spécifiques (comme l’alternance cours en présentielcours à distance) pour répondre également aux enjeux de la digitalisation.

BCI

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Nouvelle revue : (dé)construire l’asile Le BCI s’engage à informer la population suisse et étrangère sur les thématiques en lien avec les migrations. En avril 2020 est donc paru le premier numéro de la revue (dé) construire, publication éditée par le BCI dont l’objectif vise à prendre le temps d’explorer et d’approfondir une thématique spécifique en lien avec l’intégration des étrangers et la prévention du racisme, notamment sous son éclairage vaudois. Pour cette première édition, le choix s’est porté sur le thème de l’asile, car ce sujet occupe une place centrale depuis quelques années dans le débat public et a fait l’objet de nombreuses modifications législatives, jusqu’à la dernière révision de la loi sur l’asile (en mars 2019). De l’histoire de l’asile en Suisse et dans le canton de Vaud au cadre légal, en passant par les parcours migratoires, cette revue souhaite briser certaines idées reçues sur la « vague migratoire » qui toucherait l’Europe et la Suisse. Une fois ce cadre posé, la parole est donnée aux différents organismes associatifs et aux bénévoles qui s’engagent pour les migrant-e-s.

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Elections communales 2021 L’année 2020 a été marquée par la campagne de communication des élections communales de mars 2021. Le BCI, la Direction des affaires communales et droits politiques (DGAIC), ainsi que la Chambre cantonale consultative des immigrés (CCCI) se sont engagés dans une campagne commune de sensibilisation, afin d’inciter les électrices et électeurs d’origine étrangère à participer à la vie démocratique du canton. Un nouveau dépliant avec le slogan « 1 voix, 1 choix » a été réalisé et envoyé à plus de 90’000 personnes d’origine étrangère qui disposaient des droits politiques sur le plan communal. Ce dernier comporte toutes les informations utiles destinées à faciliter leur accès au scrutin. Ce dépliant était accompagné d’un courrier informatif signé par les conseillers d’Etat Philippe Leuba et Christelle Luisier Brodard, afin d’encourager la population étrangère à participer à la vie politique de leur commune. Une page internet spéciale sur le sujet a été réalisée : www. vd.ch/vote-etrangers. Les actions du BCI ont bénéficié d’un relais de la DGAIC, dans le cadre d’une campagne intitulée « Pour ma commune » diffusée à large échelle pour inciter l’ensemble de la population à aller voter.


Liste des organismes soutenus en 2020 Les appels aux projets du BCI ont pour vocation de soutenir différentes initiatives visant à favoriser la cohésion sociale, l’intégration des personnes étrangères et la prévention du racisme. En 2020, 86 organismes ont été soutenus par le BCI. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

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Appartenances Association AMIS Association ARC-Echange Association BienVenue Association découvrir Association du SemoNord Association Ebene Suisse Association Entrelaçar Association Fleur de Pavé Association GAMvj Association Le Sextant Association Mots en Partage Association Nela Association Nouvelles Perspectives Association Osons les livres Association PAIRES Association Palabres Association PanMilar Association pour le Français à Clarens Association Pouvoir d’Agir Association SPES-Lavaux Association Verso Caritas Vaud Centre Culturel du Kurdistan Centre de Formation et de Ressources pour l’Intégration (CEFORI) Centre de ressources en éducation de l’enfance (CREDE) Centre Social Protestant Vaud (CSP Vaud) Centre socioculturel Pôle Sud Commission Communale Suissesimmigrés de Payerne Commission consultative d’intégration Suisses-étrangers (COCISE) Commission d’intégration échange Suisses-étrangers d’Écublens (CIESEE)

• Commission d’intégration Roche (CIRoche) • Commission d’Intégration Suisses-immigrés de Prilly (CISIP) • Commission d’intégration Villeneuve (CIV) • Commission intercommunale d’intégration Suisses-étrangers et de prévention du Racisme OrbeChavornay (CISEROC) • Commune de Bex • Commune de Château-d’Œx • Commune de Chavannes-prèsRenens, Service de la cohésion sociale • Commune de Cossonay • Commune de Montreux • Commune de Nyon • Commune de Payerne • Commune de Renens • Commune de St-Sulpice • Commune de Vallorbe • Commune d’Ollon • Conseil & Accompagnement professionnel (CAP) • Coopérative L’autre temps • Corref • Croix-Rouge vaudoise • Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP) • ECAP Vaud • École de la transition (EDT) • Église catholique, Vicariat • Entraide Protestante Suisse (EPER) • Établissement primaire de Vevey • Établissement primaire et secondaire de Villeneuve Haut-Lac • Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) • Fédération vaudoise de

coopération (FEDEVACO) • Français en jeu • Globlivres • Groupe Suisses-étrangers de Moudon et région • Horizon Parrhésia • Insertion Vaud • Institut suisse d’études albanaises (ISEAL) • Institut suisse Jeunesse et Médias (ISJM) • International Foundation for Population Development (IFPD) • La Bourse à travail • Le Relais, centre de formation continue (CEFIL) • Ligue des enseignants et parents albanais d’Yverdon • Lire et Écrire • Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) • Ostara • Partenaire Enfance & Pédagogie (PEP) • Rainbow Spot • Refugee Voices • Sésame, centre socioculturel de l’arrondissement scolaire de Rolle • Solidarité Afrique Farafina • Spes-lavaux • Syndicat Unia • UNIA • Ville de Gland • Ville de Lausanne, Bureau lausannois pour les immigrés (BLI) • Ville de Morges, Service cohésion sociale et logement • Ville de Vevey, Direction des Affaires sociales, du logement et intégration • Ville d’Yverdon-les-Bains, Service jeunesse et cohésion sociale 13


Témoignages

Le BCI interagit au quotidien avec de nombreux partenaires en soutenant des projets portés par les milieux associatifs. Durant la crise sanitaire, les partenaires ont fait preuve d’une adaptabilité, permettant ainsi de garantir des prestations de qualité et de développer de bonnes pratiques en faveur de l’intégration et de la prévention du racisme, et ce, malgré une situation complexe. Retrouvez les témoignages de trois organisations qui partagent leur expérience, les défis rencontrés et les bonnes pratiques issues de ce contexte inédit.

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Lire et Ecrire Vaud

L’association Lire et Ecrire favorise l’accès des adultes à l’écrit, pour leur permettre de gagner en autonomie au quotidien et de participer pleinement aux différents aspects de la vie en société. Organisée en 4 régions, Lire et Ecrire Vaud est présente dans 17 localités et propose 90 cours pour des adultes qui parlent le français (B1 à l’oral), mais qui sont en difficulté avec l’écrit. De l’alphabétisation à l’entrée en formation qualifiante, les cours s’adaptent aux projets et aux rythmes des participant-e-s. Sabina Gani, directrice

Qu’avez-vous mis en place pour continuer votre activité durant la première et/ou la deuxième vague de la pandémie ? L’ensemble des équipes s’est mobilisé très vite avec un énorme engagement pour maintenir le plus possible d’apprenant-e-s en formation. L’association a pu réagir rapidement et mettre en place des solutions adaptées à un très grand nombre de situations (90% des prestations ont ainsi été maintenues à distance lors de la première vague) grâce à un personnel formé et engagé, à une pédagogie centrée sur l’individu et à la confiance des principaux financeurs. Quels défis et/ou quelles difficultés avez-vous identifié-e-s ? Le public faiblement qualifié qui participe aux cours de Lire et Ecrire a été particulièrement en difficulté dans la maîtrise des outils numériques, mais aussi dans la compréhension et le traitement des nombreuses informations émanant des autorités publiques, et ensuite dans la gestion de l’école à la maison. De grands progrès dans le domaine numérique doivent toutefois être soulignés. L’anticipation de la deuxième vague a permis d’équiper les apprenant-e-s en outils informatiques. Y a-t-il une bonne pratique que vous allez pérenniser au sein de votre organisation ? Premièrement, la place du numérique dans les cours va être maintenue et développée grâce à une stratégie (2020-2024) qui vise à accompagner les personnes faiblement qualifiées dans le virage numérique. Deuxièmement, des pistes sont actuellement explorées pour proposer des cours à distance à des apprenant-e-s qui ont des horaires de travail irréguliers. Enfin, plusieurs autorités publiques ont pris conscience, pendant la crise, de l’importance de communiquer en français facile à lire et à comprendre (FALC) et/ou en langage simplifié. Lire et Ecrire poursuivra et développera son activité dans la simplification des documents.

BCI

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Association Palabres

A travers une approche communautaire et participative, l’association Palabres a pour mission principale de favoriser les liens entre la société d’accueil et les personnes migrantes pour aller vers un mieux vivre-ensemble et de nouvelles formes de solidarités. Palabres a développé différentes activités visant la promotion des liens sociaux : espace d’accueil, ateliers de français orientés vers les besoins de la vie quotidienne, espaces de parole, orientation et information, encadrement pour des projets collectifs, ciné́ -club, activités sportives et ludiques à visée socialisante. Camilla Alberti, Valentine Archinard, Sophie Grangier, Carole Guignet, responsables

Qu’avez-vous mis en place pour continuer votre activité durant la première et/ou la deuxième vague de la pandémie ? Dès la première vague, nous avons rapidement adapté nos activités pour qu’elles puissent se réaliser le plus régulièrement possible, notamment des cours de français par visioconférence. Afin de maintenir le lien lors des périodes de confinement, nous avons également augmenté les moments d’échanges (virtuels) en organisant des espaces de parole hebdomadaires. Des échanges de pratiques entre les bénévolesformatrices et formateurs ont également rencontré beaucoup de succès. Grâce au soutien de nombreuses et nombreux bénévoles et à leur flexibilité, certaines activités

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ont été maintenues. Les activités proposées ont également permis de créer et de maintenir des liens privilégiés entre bénévoles et participant-e-s.

Quels défis et/ou quelles difficultés avez-vous identifié-e-s ? Cette période a notamment nécessité un travail de coordination plus important. L’organisation des activités à distance a fait surgir plusieurs défis, tant pour les formatrices et formateurs, les bénévoles, les participant-e-s, que pour les coordinatrices et coordinateurs. Outres les aspects techniques, les difficultés pouvaient être de différentes natures : trouver un espace de tranquillité pour l’apprentissage du côté des participant-e-s, gérer le temps passé devant un écran ou encore assurer le suivi pour les formatrices, formateurs et bénévoles. De manière générale, nous avons également constaté une baisse générale des participations aux espaces de parole en ligne. Y a-t-il une bonne pratique que vous allez pérenniser au sein de votre organisation ? Les contacts réguliers tant avec les bénévoles que les participant-e-s vont être maintenus pour garder le lien que ce soit en présentiel ou en ligne. Il est pour l’instant difficile de savoir comment se passera l’après-pandémie. Est-ce que tous les participant-e-s vont revenir ? Avec quelle aisance ? Pour certain-e-s participant-e-s vulnérables, il est possible que les cours de français en ligne soient maintenus, les demandes seront traitées au cas par cas.


Commission Intercommunale d’intégration Suisses Etrangers et de prévention du Racisme Orbe-Chavornay (CISEROC), Café Contact d’Orbe

La mission du Café Contact est l’accueil des nouvelles et nouveaux habitant-e-s, ainsi que des Urbigènes suisses étrangères et étrangers. Pour tous les âges, des bébés aux personnes âgées. Beaucoup de femmes, de jeunes et des hommes également. L’intégration est l’objectif principal. Le Café Contact se tient les jeudis et les mardis matin et propose des activités comme le CREA (ateliers créatifs), le chant, la danse, la couture, un free shop. Une offre existe également pour les recherches d’emploi. Des cours de français et la permanence du Centre social protestant (CSP-Vaud) ont également lieu dans les mêmes locaux. Regula De Souza, responsable et Nicole Grivat-Urfer, bénévole

BCI

Qu’avez-vous mis en place pour continuer votre activité durant la première et/ou la deuxième vague de la pandémie ? Des masques ont été confectionnés et offerts aux participant-e-s. Des téléphones individuels distribués pour prendre des nouvelles. Des contacts par whatsApp. Des selfies de chacune et de chacun buvant son café à la maison aboutissant à des photomontages sur les vitres du local. Des poèmes et des dessins. Lors du second confinement, le CREA a dessiné sur les grands-pères ou grands-mères depuis la maison. Quels défis et/ou quelles difficultés avez-vous identifié-e-s ? Une certaine crainte surtout chez les personnes âgées. Une perte assez rapide du français pour les personnes étrangères. De la peur et de la confusion devant la maladie et les informations, du stress à la fermeture de l’école. Certains n’osaient plus sortir avec les enfants (« Restez à la maison ! »). Le défi était de garder le lien malgré tout. Après la seconde vague et la réouverture, la plupart sont revenus progressivement. Y a-t-il une bonne pratique que vous allez pérenniser au sein de votre organisation ? Rester très actifs et créatifs même à distance, en gardant le lien si les gens le souhaitaient. Que personne ne se sente oublié, tout en étant libre. Rester très disponibles, prudents mais sans peur. Ouvrir dès que ça a été possible tout en respectant les consignes. Montrer qu’on peut vivre comme un grand corps où chaque organe a sa place. Dépasser l’égoïsme et la crainte et inventer constamment.

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Dans le rétroviseur… et vers l’avenir Après plus de 11 années au BCI et plus encore dans le domaine de l’intégration, le temps est venu pour Fanny Spichiger, adjointe à la déléguée à l’intégration, de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle au sein de l’Administration cantonale vaudoise. Elle nous livre quelques impressions juste avant son départ. Me voici arrivée au terme de mon activité au BCI, à l’orée d’une nouvelle expérience professionnelle. A l’heure de faire mes cartons et de boucler les derniers dossiers, l’occasion m’est donnée de regarder en arrière et de livrer ici quelques mots. Au-delà de mon parcours personnel de près de 14 ans dans le milieu de l’intégration, c’est la politique en elle-même et ses évolutions que j’aimerais ici mettre en lumière. En effet, la politique d’intégration des étrangers et de prévention du racisme suisse et plus encore vaudoise, a énormément évolué depuis l’entrée en vigueur de la loi y relative en 2007. Dans le rétroviseur, je vois d’abord le monde associatif. Déjà terriblement actif à cette époque, porteur de valeurs fortes, déployant un important lobby politique et si inventif avec peu de moyens afin de répondre aux multiples besoins des personnes étrangères vivant dans ce canton et désirant s’y intégrer… C’est-à-dire participer à la vie locale, travailler, y élever leurs enfants et faire connaître la richesse de leurs origines et de leur parcours. Un monde associatif actif mais encore assez seul, si ce n’est dans les grandes communes vaudoises elles aussi précurseures. Et alors, petit à petit, à partir de 2008, l’Etat a pris un rôle plus grand, a assumé ses responsabilités dans ce contexte et a fait siens les enjeux de cohésion sociale que le processus d’intégration mettait en exergue. Le virage aurait pu s’avérer délicat mais la politique développée alors a su reconnaître la valeur de l’existant, le rôle moteur des associations et des communes et les renforcer. Des bases solides ont ainsi été posées.

Il était encore nécessaire, et ça l’est toujours, de convaincre les autres services de l’Etat, les autres communes, les autres actrices et acteurs institutionnel-le-s du rôle qu’ils avaient à endosser. De leur responsabilité centrale au sein du processus d’intégration qui se doit d’être réciproque et pas à la seule charge des personnes étrangères. Il reste bien sûr encore beaucoup à faire aujourd’hui et notamment pour lutter contre les discriminations, pour accompagner les personnes qui viennent s’installer dans le canton de Vaud dans un cadre légal toujours plus restrictif et exigeant et dans l’accès à une véritable égalité des chances. Mais le paysage de l’intégration n’est plus le même aujourd’hui qu’il y a 15 ans, il est plus riche, plus dense. Les politiques publiques sont aujourd’hui, certes encore ténues, mais portées et reconnues. Quand je regarde devant moi, je vois toujours les mêmes actrices et acteurs que dans mon rétroviseur : les associations, les communes, mais plus nombreuses, renforcées, en réseau, partenaires de l’Etat, toujours militantes, et rejointes par de nombreux autres actrices et acteurs institutionnel-le-s. Aucune ressource n’a été « perdue en route » et cela me réjouit ! Les défis restent immenses, mais les forces en présence sont suffisantes pour pouvoir les relever. Et ces forces sont accompagnées sur le terrain, dans leurs projets, par une équipe formidable, impliquée et compétente qui est celle du BCI. Alors bonne route à toutes et tous sur les chemins de l’intégration. Fanny Spichiger 1er juillet 2021

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Graphisme : mashka.ch Illustrations : @goodstudio/shutterstock, adaptées par mashka.ch


Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI) Rue du Valentin 10, 1014 Lausanne T 021 316 49 59 I info.integration@vd.ch I www.vd.ch/integration © 7e édition, août 2021


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