Carnet de référence #3
Assemble Studio
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Carnet de référence #3 Assemble Studio
07. Ettalali Fatim-Zohra Tham Maïlys
Assemble Studio, Analyse de Yardhouse Londres
Présentation de l’agence Composé de 18 architectes, tous âgés moins de 30 ans, rassemblant artistes architectes et philosophes, le studio Assemble, fondé en 2010 à Londres, a choisi de mener main dans la main ses projets avec la communauté locale de leur lieu d’intervention. Art, design et architecture se mêlent librement pour tenter de mettre des images sur les visions des habitants. En effet, environ les deux tiers du groupe sont architectes, et le tiers restant a une autre formation. On compte parmi les membres du collectif des personnes ayant étudié la philosophie, d’autres la littérature anglaise, ou encore l’histoire. Cela contribue par conséquent à la richesse du groupe parce qu’ils apportent tous un arsenal de compétences lié à la formation de base de chacun, en répondant également aux problématiques sociales. La fondation du collectif s’est faite au début par des personnes qui travaillaient pour le compte de quelqu’un. Chacun avait un emploi, donc le premier projet était un activité à temps partiel. En effet, Assemble a commencé à travailler de manière informelle en 2009, gratuitement. En 2010, il a fait son 07. Fatim-Zohra Ettalali & Mailys Tham
1er projet « Le Cineroleum » dans le quartier moderne de Farringdon. Environ 200 amis, bénévoles et passants y ont été impliqués. Il s’agit d’une station d’essence au centre de Londres que le collectif a transformé en une salle de Cinéma à partir de matériaux recyclés et avec l’aide des passants. Le projet a eu un grand succès auprès des locaux. Le collectif a par la suite souhaité faire le deuxième projet durant leur temps libre. Certains ont pris des vacances pour consacrer tout leur temps au projet, toujours dans le cadre du bénovolat. Cependant, la taille des projets suivants nécessitaient un travail plus formel pour continuer, ce qui a conduit à la formation du Studio Assemble. Aujourd’hui, Assemble est une structure hiérarchique interdisciplinaire qui travaille pour la commande d’organismes publics, de communautés locales. Mais les membres initient également eux-mêmes des actions pour apprendre de nouvelles compétences. Assemble a également obtenu une reconnaissance particulière avec une nomination pour le Meilleur prix d’art contemporain britannique, le « Turner Prize » en 2015 pour ses projets en collaboration avec les habitants du quartier de « Granby Four Streets » à Liverpool, qui visent à redonner vie à cette zone défavorisée, abandonnée par les pouvoirs publics.
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Stratification historique
© http://assemblestudio.co.uk/
Le Cineroleum
Atelier SugarHouse
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le cine
© http://assemblestudio.co.uk/
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Problématique L’étude présente sur Assemble Studio a pour finalité de comprendre comment la construction est intégrée dans la conception, ainsi que de connaître le mode de fonctionnement de ce collectif à travers le projet « Yardhouse ».
Approche du collectif La démarche d’Assemble s’inscrit dans une culture architecturale alternative en Grande-Bretagne. Leurs actions directes, sans artifices au centre-ville, des détails précis et un savoir-faire artisanal, de nouveaux modèles de coopération : une jeune génération d’architectes britanniques teste un éventail d’architectures dans un marché immobilier complétement distordu et dans un contexte de profonde crise économique. Des studios comme Assemble allient une curiosité en matière de recherche dans la conception et de méthodes de construction. La construction est engagée dès les prémices de l’esquisse. En effet, une des caractéristiques que partage cette nouvelle architecture est de se développer à partir d’expérimentations et d’adaptations de matériaux de constructions souvent bon marché et familiers plutôt que de faire des recherches informatiques à ce sujet. Ce qui est toujours recherché, c’est l’action directe, car ils ont le besoin de contrôler la forme architecturale à travers une relation pratique à sa fabrication et y retrouver le concept 07. Fatim-Zohra Ettalali & Mailys Tham
d’artisanat. Il est intéressant de voir qu’ils ne tracent jamais de plan, puisque celuici change constamment. Ils privilégient en effet l’experimentation sur terrain avec les citoyens. Ils déclarent ainsi : « Si vous voulez vraiment comprendre quelque chose, essayez de la changer! »1 Selon le témoignage de Maria Lisogorskay, l’une des fondatrices du studio : « Peut-être est-ce aussi une réaction au fait qu’il est tellement différent de pratiquer. Personnellement, quand j’étais étudiante et que nous devions faire des détails techniques d’élement constructif et d’autres choses qu’on apprend à l’école, je trouvais cela tout à fait ennuyeux, c’était tellement abstrait et je me sentais tout à fait éloignée de toutes les choses conceptuelles liées. Par contre, maintenant, en pratique, ce n’est pas pareil, je trouve que c’est vraiment passionnant de creuser dans le détails, on peut voir comment les choses se déroulent, tester des choses, de façon concrète ». 2
1 Interview Assemble 28/10/2015, Wessie du toit http://wessiedutoit.com/interview-assemble-architects/ 2 Maria Lisogorskay : Text and interview de John O’Reilly. http://www.buildingcentre.co.uk/news/ assemble-interview-assembling-the-practice-of-architecture
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Le studio s’oppose à l’approche très directive de l’aménagement des autorités. Ils sont contre l’idée répandue dans la société que la créativité est l’apanage de peu de gens. Beaucoup se croient obligés de vivre dans la culture de ces rares créatifs ou au contact de ce qu’ils ont créé. Assemble adopte l’approche du « Bottom up » impliquant les habitants du territoire concerné, et leur donnant un sentiment de pouvoir. Les membres d’Assemble sont ainsi prêts à écouter les gens. Le projet peut se faire dans la rue, par la communauté, dans un espace restreint pour un bon résultat. Grâce à leur approche ouverte, collaborative, projet par projet, Assemble a transformé un manque d’expérience en leur plus grand atout et a donné aux gens un nouveau degré de participation à la conception et la construction des espaces qu’ils utiliseront. Ce que propose Assemble n’est pas tant de rebâtir par-dessus les décombres et encore moins éradiquer le bâti actuel, quand bien même celui-ci serait délabré. Mais plutôt d’intervenir tout de suite, dans un esprit de groupe avec tout ce qui tombe sous la main, compensant l’absence de moyens une grande créativité. Assemble rassemble les matériaux, les processus et les personnes autour de chaque projet. Le plan est créé lorsqu’il est 5
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matérialisé. Il cherche des « valeurs sociales réelles », mais surtout son travail assemble le « social » différemment à chaque fois - il pose la question de ce que le « social » pourrait être à un âge où les signes traditionnels d’architecture du social changent. Il est à noter qu’Assemble n’a pas de hiérarchie dans sa structure, mais la liberté de la prise de décision conjointe est compensée par le soutien émotionnel et la qualité des idées. « C’est probablement une chose qui est absente dans la plupart des cabinet d’architecture, l’idée que tout le monde a une contribution », explique Edgerley l’un des fondateurs d’Assemble.3 Assemble est très déterminé de garder sa structure diversifiée, car elle constitue sa force. C’est d’autant plus le cas qu’il s’est installé dans des projets dans le domaine public où la compréhension des besoins des communautés est essentielle. Les premiers travaux d’Assemble ont continué sur le thème de l’utilisation de matériaux peu coûteux pour évoquer des designs surprenants dans des espaces urbains difficiles. Beaucoup étaient temporaires, mais en plus de leur espace de travail Stratford, ils ont un espace de travail appelé de Yardhouse que l’on présentera par la suite. 3 Interview Assemble 28/10/2015, Wessie du toit http://wessiedutoit.com/interview-assemble-architects/
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Situation de yardhouse par rapport à Sugarhouse l’atelier d’Assemble et Workshop East
© David Grandorge 07. Fatim-Zohra Ettalali & Mailys Tham
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Analyse de Yardhouse Situation Situé à Stratford, à l’est de Londres, Yardhouse est un nouvel espace de travaux pratiques à côté de workshop East et Sugarhouse qui est l’Atelier où est installé Assemble studio actuellement. Il s’agit d’espaces évenementiels, d’ateliers ouverts au public, lieux de manifestation. Les trois projets construits côte à côte reflètent une aspiration de créer un environnement de travail sociable et collaboratif, fournissant un moyen précieux pour les praticiens créatifs d’élargir leur cadre de référence, d’acquérir de nouvelles compétences et de travailler avec d’autres personnes. L’intervention a été financé conjointement par Assemble et la London Legacy Development Corporation.
Scénario de mise en oeuvre La Yardhouse a été conçue à l’origine pour expérimenter sur une parcelle des postes vacants de courte durée qui pouvaient être utilisés comme lieux de travail collectif. Le bâtiment est un prototype temporaire fait pour être démonté et remonté sur d’autres sites. La commande n’est pas parvenue d’un client, mais plutôt d’Assemble , qui a eu l’idée de créer cette maquette géante devant leur atelier Sugarhouse. Pour ce faire, Assemble a préparé dans l’atelier SugarHouse qui est leur propre espace de travail tout le matériel pour commencer la construction de Yardhouse, ils 7
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installèrent les tables de travail à l’extérieur à l’aide des habitants. Le collectif investit dans la recherche de configuration spatiale tandis que les artisans s’occupent du montage de la structure. Assemble a eu l’intention de dégager la structure et ensuite de venir la couvrir par une tole ondulée sans se préoccuper des questions d’isolation thermique et accoustique car le projet était temporaire. Il était plus question de développer un savoir faire que d’y habiter. De plus, il était destiné à accueillir une activité bruyante et dynamique, et non à conférer un environnement de travail silencieux.
Plan La Yardhouse est aménagée comme une simple structure modulaire à 2 étages, occupant une figure carrée de 12m x 12m avec une surface de plancher interne totale de 250m2. Les allées latérales servent d’espaces de studio privés - décomposés par le cadre structurel en seize parcelles de studio de 12 m2 également uniformes. Les espaces sont fournis sans cloisons, mais les locataires sont libres d’adapter leur espace en fonction de leur pratique, en combinant des unités adjacentes ou en enfermant leur espace pour plus de privatisation. L’espace central, à double hauteur, sert de zone de circulation et de travail communale. La structure principale est formée d’un cadre de bois robuste en forme de grange avec un revêtement isolant Kingspan.
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Plan RDC
Plan 1er étage
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Processus de mise en oeuvre
Jour 2
Jour 1
Jour 3
Jour 4 © domusweb.it
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Jour 5
Projet finaisé © domusweb.it
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Façade L’élévation face à Sugarhouse Yard est considérée comme sa façade principale et est revêtue de carreaux de béton décoratifs fabriqués à la main sur place. La façade reflète la la sobriété et la finesse d’Assemble de fabriquer le matériaux. Quant à la façade laterale qui donne sur Workshop East, elle est en tole ondulée. Tout l’intérêt est porté sur la facade en carreaux, notamment le choix des tuiles colorées faites à la main. Du fait que la coque principale était bon marché et standard avec des revêtements pré-fabiques, l’intention du collectif était de faire quelque chose de décoratif et ensuite de découvrir une nouvelle fabrique du matériaux. Selon les dires de Lewis Jones, membre du collectif: « Il y avait un livre sur la fabrication de carreaux des années 1960 et nous l’avons utilisé comme point de départ, puis l’avons développé. Aussi, je pense que nous nous éconimisons, et une fois que nous estimons que c’est cool, ça devient une technique mieux dire une culture de faire ».1
1 Interview par CCA avec Jane Hall and Lewis Jones https://www.youtube.com/watch?v=Ef4uvR0u-WA 11
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© David Grandorge
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Façade principale
Façade latérale
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© David Grandorge Espace central de YardHouse
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© David Grandorge
Vues d’’ambiance interieure de YardHouse
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Coupe longitudinale sur escalier
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Extrait d’une interview
Maria Lisogorskayas par John O’Reilly; News and Knowledge
Quelles sont les premières étapes de la mise en oeuvre d’un projet fait collectivement sans s’appuyer sur un plan? L’espace d’Assemble reflète une dynamique plus large de l’architecte en tant que générateur de réseaux. Le réseau peut commencer par la collecte ou la construction de matériaux pour construire l’espace, ou les pratiques requises pour les réaliser, ou les pratiques conçues dans l’utilisation des espaces. Ainsi, l’atelier Granby que nous avons construit vend des objets créés par des populations locales et l’argent est recyclé dans Granby. Il s’agit de travailler avec tout ce qui est à portée de main - les gens et les choses et le plan est restitué après construction. Le plus important pour nous, c’est d’être à l’écoute des gens et non pas figé l’usage par un plan. Votre travail avec les matériaux semble être assez ouvert et spéculatif. Après avoir vu votre atelier et toutes sortes de choses que vous faites, comme les poignées de porte, ces « choses » se sentaient « inventées » pour ainsi dire. Quelle est votre relation avec les matériaux?
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Cela ne veut pas dire qu’ils fabriquent de nouveaux matériaux, mais plutôt qu’ils inventent une approche en fonction de la situation budgétaire. Les gens apprécient que cela soit un moyen vraiment efficace d’améliorer quelque chose, surtout lorsque vous ne pouvez pas faire de grands gestes d’architecture, vous pouvez faire une différence ailleurs. A travers les projets ils ont appris que c’est une façon très intéressante de faire. Donc, à l’instar de l’atelier de Granby, il existe une sorte de philosophie à propos des processus peu coûteux et accessibles et faciles à apprendre aux gens. Il s’agit aussi de leur donner un élément d’humanité, de sorte à ce que l’on puisse penser que chaque chose est différente selon celui qui l’a réalisé. En quoi votre projet ne se limite pas à un assemblage d’élements et traite des questions architecturales? Le travail d’Assemble ne concerne pas que la pratique de l’assemblage. Il s’agit de réinventer les composants de l’environnement bâti, en donnant à ces composants une manière différente de s’engager avec le monde et de le remodeler. Assemble utilise l’architecture et l’environnement construit pour réimaginer les matériaux, les espaces et les pratiques qui pourraient faire une nouvelle vision du « social ».
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Dans le cadre de l’échange par mail avec le studio Assemble, nous avons eu des documents et des liens internet qui leur sont propres et sur lesquels nous nous sommes basées pour la rédaction de l’étude présente, Néanmoins certaines questions nous interpellent et demeurent sans réponse. En l’occurence, le questionnaire suivant a été envoyé à Assemble studio : - How do you succeed in integrating construction into conception? How do you manage both of them at the same time ? - How do you develop your technical training? Do you introduce artisans? If yes, in which way do they get invoved to the project?
BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES - http://assemblestudio.co.uk - Magazine WERK, bauen+wohnen p.39. Texte original : www.wbw. ch - Assemble I nformation Pack 2016.pdf (échangé par mail avec le collectif) - Interview de Jane Hall and Lewis Jones d’Assemble par CCA https://www.youtube. com/watch?v=Ef4uvR0u-WA Yardhouse : -Yardhouse, Assemble http://www.archdaily.com/ -Exclusive Assemble interview: reassembling Architecture 21/11/2015 http:// www.buildingcentre.co.uk
- How do you begin the project? In other terms, is the project an answer to the customers’ demand ? Or are you the ones at the starting of the project? How is your ‘studio’ (or agency or group or collective) working ? - How are people from diverse background as literature, theater, taking part of the project?
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