UN SAMEDI 'PAYSAGE'A PARIS: VISITE DU CHANTIER DU PARC DU TRAPEZE / DECOUVERTE DU PARC DU CHEMIN DE L ILE
GENIE URBAIN ET RURAL MARS 2009
EULALIE BAUDET 3A
Ce dossier est une compilation de tout ce que j’ai pu voir, apprendre et penser durant cette journée visite à Paris. Entre projet en cours et projet réalisé, la journée s’est avouée très instructive.
LE COURS DE L ILE SEGUIN Le site des anciens terrains Renault à Boulogne-Billancourt est en train d’être reconquit par des logements et bureaux. Ce nouveau complexe est organisé de part et d’autre d’un parc: LE COURS DE L’ÎLE SEGUIN. Ouvert sur la Seine, ce futur parc de 7 ha a pour vocation d’accueillir les Boulonnais, les visiteurs français ou non...
PARC DU TRAPÈZE Une véritable promenade urbaine plantée, mettant en valeur un quartier nouveau où viennent se réunir développement durable, mixité urbaine et qualité architecturale, que nous avons visité lors de sa réalisation.
>>>du AUTOUR PARC autour parc du DU Trapeze...
Ile Seguin
L’île Seguin est l’ancien site de l’usine Renault. Sur cette île qui va être construite, un des projets est de joindre tous les bâtiments les uns aux autres, depuis l’extérieur, via une coursive métallique. Nous voyons donc ci-dessous, un prototype mis en place pour l’occasion et pour une meilleure perception de ce que le projet pourrait rendre. (ce projet serait avorté)
Ce pont a été acheminé par voie fluviale en trois tronçons (deux de 80m et un de 60 m). Construit en Belgique, une fois sur place, il a été assemblé puis posé sur les piles déjà construites. Il existe une contrainte de charges des piles sur la résistance du parking sous-terrain qui existe en dessous.
Les gros éléments en acier ci-contre sont des poutres de butonnages. Elles sont utilisées provisoirement lors de la phase fondations d’un bâtiment, le temps de créer la dalle. Le béton est injecté sans creuser au centre. Le butonnage est là pour maintenir au fur et à mesure que l’on creuse pour les bâtiments de génie civile et les parkings. Une fois la dalle posée, les poutre sont enlevées. Cette ancienne entrée principale du site Renault va être conservée. Démontée puis repositionnée, elle s’élèvera sur la grande esplanade où passera le TRAM.
Ces gardecorps reposent sur des éléments béton coulés en place. Ils seront disposés sur les terrasses, avec deux types de finitions différentes: béton sablé (a) et béton désactivé (b).
ZONE D ECHANTILLONS DU PARC DU TRAPEZE
Deux sortes de murs vont être mis en place dans le parc, des murs préfabriqués et des murs coulés sur place (textures et couleurs différentes). Afin de les uniformiser, ils vont être recouverts d’un lazure. Sur des murs à défauts (non utilisés), des lazures ont été passés pour tester les couleurs. Les premiers lazures (c) ont été refusés, tandis que les deuxièmes (d), plus mats, ont été acceptés.
côté voirie
côté parc
Ce couvre-chef servira de gardecorps autour du projet (en contrebat, la ZAC inondable).
a
b
c d
emplacement complexe d’étanchéité
Ces éléments préfabriqués béton seront installés dans le bassin pour cacher le complexe d’étanchéité.
Les trottoirs de la ZAC, ainsi que les terrasses dans leur prolongement seront en béton désactivé de même granulat et de même teinte. Le béton est coulé en place puis désactivé; le résultat dépend du type de désactivation (désactivation (e) plus importante que la (f)) et du granulat du béton.
Les revêtements de sol seront en enverpack pratiquement partout (sauf passerelle et continuité). Ce matériau devient aussi rigide que du béton en séchant (15 jours sans pluie), avec un agrégat qui se détache à la surface (effet stabilisé). Différentes teintes et granulométries sont proposées, pour l’instant les enverpack 1 et 2 ont été retenus.
4 4 3
3 e f 2
1
2
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PARTIE OUEST DU PARC DU TRAPEZE (A)
Autour du parc aucun seuil de bâtiment ne se trouvera en dessous de 31,55 m; cette côte CASIER est imposée par le PPRi (d’après la crue centenale de la Seine).En contrepartie, le parc est creusé pour que la Seine puisse y entrer lors de ses grandes crues. Ce parc comprendra seulement deux bâtiments: un restaurant et le local du gardien. Il est destiné à un rôle important pour la gestion des eaux de ce quartier. Les eaux ‘claires’ y sont conduites grâce à un réseau à ciel ouvert (A), afin de servir à l’arrosage et
En dessous de la future avenue qui traverse le parc jusqu’à la Seine se trouve un ouvrage béton préfabriqué. Cet ouvrage servira à récupérer les eaux pluviales chargées, sur la partie ouest du parc. Il est relié à un décanteur qui les nettoie et les renvoie vers la Seine. Deux canalisations percent le mur de soutènement en guise de trop-plein, l’eau se déversera alors dans le parc.
(B)
de participer à son animation. Puis elles sont rejetées dans la Seine. Les eaux pluviales ‘chargées’ sont également traitées sur le site, par une installation enterrée (B), puis rejetées dans la Seine après dépollution. Ces principes participent à une démarche de développement durable développée sur le site et améliorent la qualité du milieu.
i
Les eaux pluviales ‘claires’ du quartier sont acheminées dans un second ouvrage via des noues. Ces eaux sont intégrées dans le parc puis réutilisées (arrosage...) afin de limiter la consommation d’eau potable. Cet ouvrage peut stocker 250 m3 d’eau; il comprend une étanchéité bitumeuse à l’intérieur, trois trop-pleins pour le déversement de l’eau dans le bassin du parc (g), plus des trop-pleins de sécurité pour un déversement plus rapide. Il contient également deux trapes: une d’entrée et une de sortie, et un système de ventilation (obligatoire) (h).
j
k
(h)
Les parois extérieures de cet ouvrage de stockage présentent plusieurs curiosités. On peut observer les joints inérants à deux panneaux de coffrage (i) et des trous pour les sorties de l’arrosage (j). Ces panneaux présentent également quelques défauts: des aspérités apparaissent sur le béton coulé (k). Certaines sont génantes esthétiquement, et les bulles de trop grande taille peuvent mettre en péril l’ouvrage: l’eau de pluie peut s’infiltrer, le gêle peut les faire pêter et le ferraillage devenir apparent.
(g)
Le bassin est creusé selon deux pentes différentes: 1/6 pour la sécurité du public au bord (l), et 1/3 plus à l’intérieur (m). En cas de crues, l’eau arrive par dessus (pluies, ruissellement..) et par dessous l’étanchéité du bassin (remontée de la nappe). L’eau qui remonte est chassée en dehors par un chemin de drainage. Le fond du bassin est recouvert d’une couche drainante de 20 cm pour éviter les montées de pression et d’eau trop importantes. La couche drainante recouvre un géotextile et des drains qui acheminent l’eau jusqu’aux fossés. La couche drainante chasse, les drains sont plus efficaces quand la nappe redescend. L’entreprise a proposé du béton concassé recyclé au lieu de la grave 20-40 pour la couche drainant. Seulement, il s’avère que dans cette couche drainante on retrouve du féraillage, de la grave fine et de la matière organique. Il y a alors risque de colmatage et de formation de bulles d’air lors de la décomposition de la matière organique. La CCTP a refusé la reception de ce matériau et l’entreprise doit tout enlever et remplacer.
l m
Afin de faire rentrer l’espace civile dans le parc et de répondre au Programme Espaces Loisirs et Jeux, une terrasse est prévue (avec terrain de pétanque), en extension de la voirie. Deux mises en oeuvre différentes composeront cette terrasse en portafo: la partie inférieure sera un mur coulé en place, et la partie supérieure un coffrage dalle. Un ferraillage pour la reprise du bétonnage est mis en place pour solidariser la dalle.
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Cette passerelle a été pensée comme un élément intru qui entre dans le parc. On peut déjà voir son coffrage, elle va être coulée d’un seul tenant (des essais de coulage ayant été faits au préalable).
Ce chantier m’a permis de comprendre la mise en oeuvre de certains ouvrages, de certaines installations, de lire et comprendre un projet autrement que sur un plan, de pouvoir marcher dans un lieu où la réalité de la conception prend forme et de voir les dessous d’un chantier. Cette visite ma réellement fait prendre conscience qu’un projet sans suivi après le dessin c’est un projet avorté. Si nous voulons obtenir le résultat escompté, un projet de qualité et durable il est important de suivre chaque étape de sa réalisation afin de ne pas avoir un rendu différent de notre attente, de celle du client et de celle du public. Chaque petit détail compte et fait la qualité d’un lieu. De même que chaque petit détail doit être fixé à l’avance, lors du travail en bureau, pour ne pas avoir de mauvaise surprise à la fin.
LE PROJET SEINE-ARCHE
parc du Chemin de l’Ile
Le projet Seine-Arche prolonge l’axe historique structurant du développement de Paris vers l’Ouest sur 3 km. Ainsi, l’Arche de la Défense est reliée à la Seine. La ZAC Seine-Arche a été créée en 2001. On retrouve différents enjeux pour ce projet comme la restauration des continuités urbaines, la valorisation des berges de la Seine, la favorisation de la mixité fonctionnelle et sociale... parmi tant d’autres. On a donc commencé à voir apparaître de nombreux bureaux, logements et activités/équipements de tous genres. Le plan de référence retenu pour ce projet s’appelle ‘les terrasses de Nanterre’. Il se décline sur 17 terrasses reliant la Seine à l’Arche. Les terrasses sont conçues comme de vastes espaces publics, construites sur la partie ensoleillée, et accueillant successivement promenade piétonne, pelouse et large noue. Trois grands secteurs ont été définis afin de fédérer l’identité des quartiers traversés par le projet: les terrasses de l’Arche, les terrasses de l’Université et Arche les terrasses de la Seine avec le quartier du Chemin de de la Défense l’Ile.
Vue de l’Arche vers la Seine
LE PARC DU CHEMIN DE L ILE A NANTERRE
www.nanterre.fr
Le parc du Chemin de l’Ile (a) a été inauguré en 2006, il se trouve à l’extrémité de l’axe du projet Seine-Arche, en frottement avec la Seine. Il s’intègre dans un schéma plus global qui doit aboutir à 39 km de promenade le long de la Seine, s’appuyant sur la mise en valeur et la gestion durable du fleuve et de ses berges.D’une superficie de 14,5 hectares, ce parc semble raconter une histoire autour de l’eau. En effet, l’eau tient le premier rôle dans cet espace paysagé durable, avec une réelle mise en scène de son recyclage naturel. Cet espace ludique est agrémenté d’espaces de jeux, de lieux de promenades et de loisirs. Dans un deuxième temps, le parc pourrait s’étendre atteignant 38 ha.
parc du Chemin de l’Ile
Le site qui accueille le parc du Chemin de l’île est marqué par une proximité de grandes infrastructures (autoroute A14, ligne de RER) et un quartier déjà bien encré (immeubles et maisons).
Un talus provisoir de terre déblayée offre une vue globale sur la première partie du parc et ses jardins filtrants. L’oeil peut commencer à se promener au dessus de l’eau, qui est l’actrice principale de ce parc.
L’eau est pompée dans la Seine afin d’être dépolluée et utilisée pour l’arrosage. Le pompage se fait grâce à un vis d’Archimède qui achemine l’eau vers un dédale de bassins.
L’eau va ensuite traverser 7 types de bassins disposés en cascade. Les premiers bassins sont plantés de végétaux qui absorbent charges organiques et germes (quenouilles, roseaux, prêles, iris...); les derniers bassins sont ornés de plantes oxygénantes pour de meilleures conditions de stockage de l’eau (faux lotus, glycérie aquatique, nymphéas...). L’eau épurée est ensuite utilisée pour l’arrosage du parc, des jardins ouvriers à proximité et pour l’alimentation d’une ancienne rivière réaménagée en divers habitats écologiques (frayères, vasières...). Ainsi, tout au long de son parcours, le promeneur est guidé par le fil de l’eau, il entretient un lien étroit avec elle, suivant son évolution: au niveau des bassins, marchant au dessus d’elle et à travers la végétation qui la dépollue; une fois épurée, la longeant tel un petit ruisseau. Cette promenade nous plonge réellement au coeur du développement durable, dans un parc où l’eau et son paysage fait oublier la ville autour.
ET SI JE DEVAIS CHANGER QUELQUE CHOSE... Ce parc offre des points de vue magnifique, le promeneur navigue au milieu de l’eau. Je trouve cependant que la première vision que nous avons de cet endroit n’est pas à la hauteur du reste du parc. L’entrée est très importante, c’est le point de rencontre entre le promeneur et le parc, les premières impressions naissent à ce moment. C’est aussi l’endroit qui va inviter un simple passant à entrer à l’intérieur. Je trouve donc que la confrontation avec l’angle du premier bassin est brutale à l’entrée. Ce mur gris, de plus d’1,5 m de hauteur, est massif et n’offre pas un échantillon de ce qui peu être vu par la suite. Les bassins sont cachés, on devine seulement quelques pointes de roseaux. Certes, il est possible que la curiosité de découvrir ce qu’il y a par la suite attire certaines personnes, mais cela n’a pas marché avec moi. Bien sûr j’ai poursuivi ma promenade, mais sans désir particulier au début. C’est en montant sur la butte de terre que j’ai découvert ce que cachait vraiment ces murs. En prenant de la hauteur un magnifique panorama s’ouvre à nous, tel un résumé de ce qu’on peut voir, un dessin d’ensemble liant le paysage en contrebas: les bassins s’imbriquent, encadrés par une promenade plantée qui s’ouvre et longe le fil de la Seine.
Afin d’inviter et d’allécher le promeneur, il faudrait que l’angle du bassin à proximité de l’entrée s’ouvre, donnant un aperçu de la suite de la visite au promeneur. Cela peut se faire soit par un changement de forme de l’angle, ou par un changement de matériau. Une paroi transparente ne boucherait pas la vue et donnerait à offrir plus qu’un mur gris. Question pratique, il est peu sûr que ce soit une bonne solution. Il est peu probable que l’on voit à travers cette paroi transparente. Le premier bassin est celui où l’eau est la plus polluée, la moins transparente donc. Et puis, le temps passant, il n’est pas sûr que cette installation soit très durable. Mais l’idée est là, ouvrir le bassin au niveau de l’angle, donner à voir.
L’autre moyen d’offrir à voir dès l’entrée est de surélever le promeneur. Dominant, la vue des bassins se déroule devant lui comme lors de notre montée sur le talus de terre. Il est prévu de retirer ce talus (terre de remblais, parc qui pourrait se prolonger de l’autre côté...). Mais pourquoi ne pas proposer un passage surélevé à l’entrée, comme un ponton ou un petit relief. Le promeneur aurait ainsi une vue d’ensemble sur le parc avant de s’y promener. A la hauteur ou au dessus de l’eau, un point de vue tout nouveau serait offert, encore différent que les passerelles sur les bassins.
L’eau a été un thème majeure de cette journée. Les deux lieux visités traitent clairement de cet élément: en prenant en compte ses caprice et sécurisant un quartier, en l’épurant pour la réutiliser pour l’arrosage... Ces projets sont bien dans le courant du développement durable. La visite du chantier m’a également permis de prendre conscience de l’importance du suivi d’un chantier pour obtenir un projet de qualité, semblable à celui dessiné.