Lettres exprimeo juillet 08

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Lettre Hebdomadaire n°141 Semaine n°31 du 29 juillet au 04 août 2008

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Edito Barack Obama : possible en France ? Avec sa récente tournée, le candidat démocrate touche au statut de «demi-Dieu». L’Europe et la France semblent tombées sous la séduction. Il paraît donc naturel de s’interroger sur le point de savoir si un «Barack Obama» serait possible en France ? Le phénomène Barack Obama n’a été possible aux Etats-Unis que grâce à quatre facteurs difficilement transposables en France. La première différence réside dans la conception même des partis politiques. Aux Etats-Unis, chaque parti est la structure garante de la bonne organisation de la compétition. Il ne devient un outil à la disposition du candidat qu’une fois celui-ci officiellement désigné. La culture de «bonne gestion d’un parti» veut que l’intérêt du parti conduise à la désignation du meilleur candidat. Le responsable du parti est dans une logique de «chairman» qui défend les intérêts du parti et non pas les intérêts d’un candidat. Cette culture est une différence

majeure entre les Etats-Unis et la France. Si le parti était acquis à la candidature d’un candidat, la compétition serait faussée. En France, le parti est acquis à la cause d’un candidat. La compétition est un signe extérieur de relations publiques bien davantage qu’une réelle compétition loyale se déroulant au sein d’un parti neutralisé dans l’attente de la désignation de son candidat. Par cette première différence, un profil «institutionnel» comme celui d’Hillary Clinton aurait pu compter sur un appareil politique cassant toute concurrence interne. La seconde différence réside dans la conduite même de la campagne. Une primaire Américaine est un retour aux racines. La clef invariable, c’est le candidat qui mouille la chemise en s’enfonçant dans le pays profond. La télé, Internet … ne changent pas cette réalité culturelle. Pour l’avoir méconnue, en 2007, Rudolph Giuliani a subi une cuisante défaite. Le statut d’ex-

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First Lady d’Hillary Clinton, avec le cortège de mesures de sécurité, l’a indiscutablement handicapée en la matière. Pendant ce parcours initiatique, il faut être au coin de la rue à serrer des mains, parler à un petit groupe. Obama et McCain sont de remarquables candidats en ce domaine. Là encore, bien que de dimension terriblement plus modeste, la politique Française connaît peu cette proximité. Jacques Chirac a probablement été le dernier candidat à sillonner la France dans chacune des circonscriptions et encore faut-il remonter à sa campagne législative de 1978 et à sa présidentielle de 1981. Les ca mpa gne s ul t éri eures o nt témoigné une moindre densité de présence sur le terrain. Cette présence sur le terrain permet de «labourer sans intermédiaire» et d’offrir l’impact direct de la diversité. Les médias sont alors une caisse de résonance. C’est ainsi que le courant Obama s’est créé. Le visionnage des reportages d’alors est très instructif. Les journalistes évoquaient le «tour de piste» avant la prochaine présidentielle de 2012, l’isolement, l’inexpérience … Editeur : Newday Directeur de publication : Jonathan BONZY SIREN : 479 561 243 Adresse : 127 rue Amelot 75 011 Paris

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faudrait créer un parti politique mais, là aussi, l’inégalité des moyens serait considérable entre le «candidat du parti classique» et les autres. En effet, le financement public transforme chaque parti en «trésor de guerre». La quatrième différence réside dans les critères du choix. Aux Etats-Unis, le choix c’est la personnalité du candidat. McCain porte l’histoire de l’Amérique qui combat, qui honore ses militaires. Obama c’est le héros moderne multiracial qui fascine par le glamour qui en résulte. C’est ce combat de caractères qui passionne. Il y a une inertie, une paresse voire même une réticence face au débat intellectuel. La présidentielle est un «débat d’hommes» où la coulisse de la campagne en apprend autant que le devant de la scène puisque l’enjeu c’est de connaître le tempérament. (prochain édito : un «Barack Obama» serait-il possible en France 02/02 ?

La troisième différence tient aux méthodes de financement et de marketing public. En France, tout est verrouillé alors qu’aux Etats-Unis presque tout est possible. L’absence de publicité politique à la télévision est un terrible goulet d’étranglement. En dehors d’émissions spécialisées ou des informations, aucune communication n’est possible. Aucun comité exploratoire ne permet de collecter des fonds. Il Lettre Hebdomadaire 141 - www.exprimeo.fr

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L’ouverture d’un site Internet (02/02) Une fois le site créé, la maintenance est-elle lourde ? Un enjeu clef : la qualité de la maintenance Cet t e m a i nt ena n ce dépen d directement de la fonction assignée au site Internet. S’il s’agit d’un site vitrine qui couvre l’exhaustivité d’informations en complément des supports classiques, la gestion repose sur des actualisations périodiques sur la base de séquences hebdomadaires. S’il s’agit d’un support à part entière veillant à respecter « l’esprit Internet », les enjeux de gestion sont différents. Il faut ouvrir des espaces de commentaires avec modérateur, c'est-à-dire un dispositif de filtrage et de validation des commentaires pour sécuriser le contenu des commentaires afin d’éviter des litiges d’insultes ou de diffamations notamment.

de 2004. Il est directeur de publication. Il est donc soumis au respect des textes sur la presse, au droit de réponse, au respect de la personne privée, au respect des droits d’auteur et autres obligations qui ont été élargies à Internet à partir du droit de la presse. Pour les forums de discussion, il est incontournable de respecter un dispositif de modération qui consiste à filtrer préalablement les messages pour éviter qu’ils soient diffamants ou outrageants. I n t er n e t e s t s o u m i s d a n s l’ensemble au régime des infractions par voie de presse. La Commune peut-elle ouvrir une plateforme de blogs de particuliers en annexe à son site ? Maîtriser les risques de la course à l’audience

Un régime précis de responsabilité

Beaucoup de moyens peuvent être mobilisés pour tenter de renforcer l’audience d’un site.

L’élu représentant la collectivité devient éditeur de service de communication au sens de la loi

Le régime de responsabilité s’étendrait aux rubriques annexes ouvertes à publication par le canal

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du site.

ο dépôt du nom de domaine,

Certes, le juge a considéré que dans le cas de blogs de particuliers le caractère bénévole pouvait impacter l’obligation de vérification des informations. Néanmoins, c’est prendre un risque élevé ou pour le moins alourdir le fonctionnement pour tenter de maîtriser les risques avant publication.

ο déclaration à la CNIL,

Dans un domaine encore à la recherche de ses équilibres, la recommandation du Forum des Droits sur Internet en date du 17 octobre 2006 dresse l’état des principales questions et des précautions utiles par domaine

ο bien évaluer les contraintes d’une maintenance de qualité,

Cette recommandation d’une quarantaine de pages contient la quasi-totalité des questions / réponses liées à la gestion d’un site Internet. Elle engage les Ministères qui ont participé à sa rédaction. Mais surtout, elle dégage des lignes directrices de comportements qui valident la «bonne foi» dans les cas éventuels les plus litigieux. Ce document est un véritable outil de travail incontournable.

ο rédaction charges,

d’un

ο respecter l es obligations formelles du routage,

ο s’imposer globalement les mêmes devoirs que ceux du droit de la presse. (prochain conseil technique : Le magazine municipal)

Sur le plan pratique, les étapes suivantes sont celles de la création d’un site ou d’un blog : de

des

ο choisir entre du «sur mesure», ou du « prêt à consommer » quant à l’architecture informatique,

La loi fixant les principes est la loi du 21 juin 2004 dite «loi pour la confiance dans l’économie numérique» (LCEN).

ο délibération Municipale,

cahier

l’Assemblée

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Discours 265 L’artisanat «Nous considérons l’artisanat comme une des formes exemplaires de l’œuvre humaine». Cet éloge de l’artisanat, nous le devons à Simone de BEAUVOIR qui témoignait ainsi des valeurs héritées de la tradition ancestrale du compagnonnage. Elle célébrait aussi la beauté du métier que l’on exerce avec ses mains. Celui où l’on crée. Celui où l’on est pleinement responsable de son œuvre. Hier au cœur de notre société pour la transmission du savoir-faire, l’artisanat demeure aujourd’hui un secteur essentiel pour le développement de notre économie. A une époque, où tout va si vite, l’artisanat – qui d’ailleurs sait s’adapter – reste une « valeur sûre ». L’entreprise artisanale est une valeur d’avenir. Il est par conséquent indispensable de créer, dans notre pays, un environnement favorable au développement des métiers artisanaux. L’enjeu est de taille : il importe d’ouvrir les conditions pour une relance de ce secteur. L’artisanat peut offrir un cadre d’épanouissement à notre jeunesse parfois démunie au moment de franchir le pas dans la vie active. De tous temps, l’apprentissage a montré son efficacité et son rôle dans la formation aux métiers de l’entreprise. Toutefois, il ne bénéficie malheureusement plus, dans notre pays, de l’attrait qu’il connaît par exemple chez nos voisins allemands. Afin que l’artisanat dispose des moyens d’investir et de s’adapter, il importe d’augmenter les prêts bonifiés et conventionnés. Ces mesures doivent s’accompagner d’une réforme de la transmission d’entreprise destinée à encourager la fluidité et à favoriser le maintien d’activités artisanales et commerciales en milieu rural. Les artisans et les commerçants sont les acteurs principaux d’une économie locale. La crise économique que nous vivons appelle d’autres solutions, d’autres procédés qu’il faut créer et inventer. L’artisanat est au cœur des métiers d’avenir, secteur d’emplois de proximité répondant à une attente bien réelle de prestations éloignées des « petits boulots » trop souvent caricaturés et raillés. J’ai commencé mon intervention en évoquant une citation de Simone de Beauvoir. Je voudrai terminer en faisant appel à une formule dite de la sagesse populaire qui précise : «Dis-moi qui tu admires, je te dirai Lettre Hebdomadaire 141 www.exprimeo.fr

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qui tu es». Ceux qui choisissent une carrière dans l’artisanat ont un goût pour l’excellence. Pour découvrir ce que signifie réellement la notion d’excellence, et ainsi pour être capable de l’intégrer totalement, il nous faut nous interroger aujourd’hui, sur l’histoire de ce mot autant que sur l’usage qu’on en fait de nos jours. Excellence vient du latin «escellentia», du verbe «excellere» : sortir du lot, dépasser, l’emporter sur. Pendant de longues années, le français a utilisé le qualificatif «excellent» comme superlatif de «bon». Ainsi sont apparues deux lignes de sens pour «excellent». Une première qui est générale ; elle ne renvoie pas à une valeur ou une qualité particulière mais seulement à un niveau exceptionnel. La seconde concerne, elle, une qualité particulière – la bonté – qui n’est reconnue qu’aux personnes. Pendant des siècles, la qualité, la valeur des choses et des êtres humains a été la résistance au temps. Plus cette résistance était forte, plus la valeur des choses était grande. La capacité à durer était ainsi synonyme de qualité. Une qualité qui, d’ailleurs, se constituait avec les années, dans la durée ; le bon vin, le bon fromage étaient ceux qui étaient «faits». Les bois durcissaient au point de devenir aussi durs que le métal, soit en séchant lentement, soit, pour certaines espèces, en séjournant longtemps dans l’eau. L’ancienneté, loin d’être une tare, était alors un signe de valeur, de qualité. Ce qui ne résistait pas au temps, ce qui se gâtait, se dégradait rapidement était alors de mauvaise qualité. L’excellence appartenait avant tout à produire des objets durables. L’artisan qui prend son temps, qui fabrique des objets en petit nombre qui vont résister à l’usure, est ainsi devenu le symbole direct d’un art du travail. La maturation des choses, selon leurs rythmes propres, est la condition de leur perfection. Dans cette logique, l’excellence se définit comme une capacité permanente face au temps qui s’écoule. L’artisanat entretiendra toujours une relation étroite avec cette excellence qui a besoin de temps pour naître et s’affirmer.

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Discours 266 La mer L’écologie est née d’oppositions aux catastrophes supposées menacer la planète. En la matière, tout est en effet souvent conçu pour se préparer au pire entre des acteurs campant obligatoirement sur des positions diamétralement opposées. La réalité est souvent différente de ce scénario. Bien davantage, cette même réalité a démontré à maintes reprises que la dramatisation est parfois mauvaise conseillère. A l’issue de périodes mouvementées, le domaine de l’environnement a besoin de s’installer dans un rythme plus calme, moins passionnel. Cette évolution plus rationnelle rappelle qu’il s’agit désormais d’assurer prioritairement une meilleure prise en considération du qualitatif. Une croissance plus douce, plus responsable qui intègre en permanence la notion d’héritage pour les prochaines générations. Il y a dans la notion d’héritage une idée de pérennité qui change la logique et le bilan de certaines décisions. Notre temps paraît être celui de l’allongement de l’espérance de vie humaine individuelle mais en même temps le raccourcissement de l’espérance de vie collective menacée par des catastrophes écologiques majeures dont le réchauffement climatique. Les différentes lois qui sont intervenues en matière de gestion de l’eau ont souvent reposé sur des considérations éloignées de la réalité matérielle de la gestion de cette ressource naturelle. Ce faisant, ces dispositifs ont mis en évidence des considérations qui ne correspondent pas ou peu à la réalité du terrain. 1ère considération : le choix du « toujours prévu ». Pour bon nombre de textes, l’imprévisible ne doit pas exister. A l’opposé de cette considération, la nature (dont la météo) est faite d’imprévisible à moyen terme. Lettre Hebdomadaire 141 - www.exprimeo.fr

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2ème considération : le parti pris du « toujours long ». Plus les parties s’engagent dans un processus long, compliqué, plus les actions seraient de qualité. Or, chacun sait que désormais le temps est compté. 3ème considération : la préférence du « toujours pareil ». Si un dispositif se distingue des normes « générales», il porterait en lui une présomption de défauts. Ces trois considérations sont à l’opposé de la réalité des exigences du terrain. Les actions qui me semblent devoir être mises en œuvre de façon privilégiée doivent tendre vers 4 objectifs : •

protéger la ressource en eau,

reconnaître une vraie place au contrat,

responsabiliser de façon transparente tous les intervenants sans la moindre exception,

mobiliser tous les acteurs.

Le droit de l’eau repose sur des principes selon lesquels « l’eau fait partie du patrimoine commun de la nation ». Nous devons : •

mettre en œuvre une approche globalisée,

réaffirmer les conséquences concrètes de l’application du principe pollueur / payeur qui impose aux acteurs économiques d’intégrer les effets de leurs fautes sur les écosystèmes et ne plus faire supporter par tous les contribuables les conséquences de certaines fautes graves,

réaffirmer l’importance du principe de précaution pour éviter tant de préjudices en réalité irréparables.

C’est un nouveau droit de la mer qui est nécessaire dans les plus brefs délais.

(prochains discours : L’eau, le tourisme)

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Etats-Unis : les électorats Américains Chacun s’accorde à reconnaître que l’opinion publique Française est de plus en plus segmentée. L’impact géographique est de plus en plus fort. Le Sud a une sociologie et un comportement électoral différents du Nord. Face à cette réalité, que dire d’un Etat fédéral considérablement plus grand, diversifié, exposé à des cultures diverses. L’Amérique décide selon des schémas qui ont fait l’objet d’études très précises. Il existe un clivage réel entre les Républicains et les Démocrates. Les Républicains attendent un leader fort. Leur principal critère est l’examen de la force morale de son tempérament. Pour les Démocrates, c’est la capacité de jugement qui compte. La sécurité nationale est la première priorité pour les Républicains tandis qu’elle est largement devancée par l’économie pour les Démocrates. Pour ces derniers, les questions sociales arrivent même devant la sécurité nationale. Bien entendu, géographiquement, l’Amérique des rivages est plus ouverte que l’Amérique profonde. Mais surtout, il résulte que : •

l’électeur Américain ne vote pas quand il ne connaît pas le candidat.

Ces données portaient en elles les scores des primaires dès l’instant que les candidats ne s’attaquaient pas à la modification de certains traits de leur image de marque.

Ainsi, chez les Républicains : •

Giuliani rassurait sur la question de tempérament apparaissait trop « libéral », Lettre Hebdomadaire 141 - www.exprimeo.fr

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Huckabee n’était pas assez connu,

Mitt Romney, en dépit d’efforts considérables, en janvier 2008, n’était toujours pas connu par 40 % des Américains,

Seul McCain réunissait les trois données majeures chez les Républicains : être connu, être doté d’un tempérament fort, rassurer en matière de sécurité. Il a tenu face à tous les vents contraires et attendu l’élimination des autres concurrents.

Chez les Démocrates, en janvier 2008 : •

John Edwards était connu mais son profil restait un mystère,

Hillary Clinton était connue, perçue comme compétente mais 50 % des Démocrates doutaient de sa sincérité. Hillary Clinton est progressivement devenue une caricature de la politicienne froide et calculatrice,

Barack Obama était jugé comme commettant des erreurs sur le terrorisme mais parvenait à installer une communication émotionnelle accélérant sa notoriété et sa bonne image de marque.

La campagne est d’abord une chorégraphie électorale calibrée pour devenir un feuilleton quotidien avec ses rebondissements et ses temps forts. Dans la dernière ligne droite, il s’agit d’identifier l’enjeu du vote et d’être la «bonne réponse à cet enjeu». Depuis 2001, les Américains élisent d’abord un «commandant en chef» qui assure leur sécurité. C’est cet enjeu qui a emporté la candidature de Kerry en 2004 alors même qu’il est allé jusqu’à compter près de 15 points d’avance dans l’immédiate foulée de la Convention de Boston. En 2000, la mode était aux «nouveaux démocrates» : gouverner comme les Républicains mais avec une émotion compatissante en plus. Si le climat 2008 reste le même que celui de 2004, John McCain peut terminer sur un finish prometteur face à Barack Obama bénéficiant d’un crédit de considération mais pas assez de confiance pour de multiples facteurs qui troublent encore ... (prochain carnet : La Convention de Denver)

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Presse Les faits majeurs de la semaine n°30 Le point commun Barack Obama et John McCain ont au moins un point commun et apparent de surcroît : le bracelet. L’un et l’autre portent en effet un bracelet en mémoire d’un Sgt Ryan David Jopek (20 ans), décédé le 2 août 2006. Ryan Jopek était à deux semaines de retourner à «la maison». Il s’est porté volontaire pour une mission et a été tué par l’explosion d’une bombe. Obama et McCain portent ce bracelet en attachant des symboles différents à ce geste. Pour McCain, c’est le bracelet de Matthew Stanley également décédé.

Bernard Tapie à la une L’arbitrage s’installe en fait politique national. François Bayrou, Eva Joly, Jean Peyrelevade, François Hollande … font de ce dossier le témoin d’une détérioration de la «morale d’Etat».

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Au secours de l’immobilier Le Congrès Américain a adopté un plan de sauvetage de l’immobilier dans le cadre d’une large union politique. Plusieurs centaines de milliards de dollars sont mobilisés.

La voix qui évite la crise McCain sort l’artillerie lourde Le candidat Républicain critique très sévèrement la décision de Barack Obama d’annuler une visite aux soldats Américains blessés basés en Allemagne. Il lui reproche de préférer les fastes des palais des dirigeants européens aux «héros américains blessés». Sans être une gaffe, ce choix du candidat démocrate peut être difficile à porter dans les prochaines semaines.

Une voix de moins et c’était une crise de plus. Le blocage de la réforme institutionnelle aurait placé le Président et le Gouvernement en position délicate. Il y a assez de sujets difficiles pour ne pas ajouter un échec éloigné des préoccupations quotidiennes.

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Lettre Hebdomadaire n°140 Semaine n°30 du 22 au 28 juillet 2008

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Edito Jacques Chirac La victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle 2007 n’était-elle pas d’abord la défaite de Jacques Chirac qu’il avait contesté méthodiquement pendant cinq longues années ? Jacques Chirac incarnait alors «l’ancien pouvoir». Le pouvoir qui avait permis avril 2002 avec l’accession du Front National au second tour de la présidentielle, preuve d’une crise politique profonde. Cet ancien pouvoir qui ne règle rien. D’ailleurs en 2007, tous les facteurs de la crise de 2002 étaient encore là. La crise des partis politiques persistait. Rien n’avait été fait pour tenter de surmonter le discrédit généralisé qui éloignait d’eux bon nombre de citoyens et qui favorisait un abstentionnisme à un niveau record. L ’ i m ag e de « mo n a r c h i e républicaine» s’était accentuée aggravant d’autant le sentiment que les élites politiques étaient totalement coupées des réalités de la vie quotidienne.

Le Parlement avait continué sa «descente aux enfers», coincé entre l’Europe et des collectivités locales toujours plus puissantes. Deux autres phénomènes avaient même émergé depuis 2002. Le Conseil Constitutionnel était apparu comme le seul vrai arbitre des débats de société au détriment des pouvoirs politiques habituels. La loi et l’institution judiciaire étaient désormais en crise ouverte avec une commission Outreau battant les records d’audience lors des retransmissions publiques de ses auditions parlementaires. Le tableau général s’était donc encore noirci depuis avril 2002. Ce constat semblait être d’abord le fruit de l’inaction qui traduisait un désarroi sans précédent. Le pouvoir politique paraissait totalement décontenancé face à cette réalité qui lui échappait irrémédiablement. Le mécano politique paraissait composé de pièces détachées

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désormais impossibles à remettre La percée hier de Nicolas Sarkozy en ordre. était le témoin des échecs de Jacques Chirac. La percée Les commentateurs dissertaient aujourd’hui de Jacques Chirac est sur ce Pouvoir dégageant le le témoin des échecs de Nicolas sentiment d’un «bateau ivre» dont Sarkozy. le seul souci de l’équipage était de reporter l’échéance du naufrage. La première était un signe d’espoir. La seconde est un La condamnation la p l u s marqueur de regret. implacable du second mandat de Jacques Chirac résidait dans Les Français ne sont pas prêts à l’impertinence et la fronde vivre cette «nouvelle République» permanentes opposées par les agressive, souvent choquante qui, siens à la tête de son ex-parti et à de surcroît, ne donne pas le l’intérieur même de s o n sentiment de régler réellement les Gouvernement. Ce Président âgé vieux maux, hier dénoncés, ne comprenant plus son époque a u j o u r d ’ h u i t o u j o u r s a u s s i était le «dernier de l’ancien présents, voire même davantage. siècle». Après son départ, on allait voir le mouvement, la réforme, la Celui qui avait conduit en 1986 modernité. Une « n o u v e l l e u ne camp agn e in ti t ul ée République» allait naître tournant «vivement demain» pleine le dos à la monarchie d’antan. d’optimisme et de joie de vivre avait été marginalisé 20 ans Douze mois plus tard, le plus tard sur le même thème représentant de cet «ancien avant de connaître une pouvoir» monte sur le podium embellie qui ressemble fort à des trois personnalités les plus un «vivement hier» ... populaires aux yeux des Français. Et pourtant, pendant (prochain édito : un «Barack Obama» serait-il possible en ces douze mois, à l’exception France ? d’une brève séquence consacrée au lancement de sa fondation au contenu concret peu connu de l’opinion publique, cet ancien Président avait fait parler de lui par des audiences à répétition auprès de juges chargés de solder sa période pré-présidentielle… Il n’y a rien qui puisse objectivement booster une popularité. La raison de cette « résurrection » est donc à trouver ailleurs. Elle réside dans la déception portée par son successeur.

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L’ouverture d’un site Internet Pour une collectivité publique, la création d’un site Internet passe par des étapes incontournables. 1) Une délibération de l’Assemblée Municipale La première étape est celle de la décision de création qui passe par une délibération de l’assemblée municipale car c’est la création d’un service public. 2) Le dépôt du nom de domaine Le nom de domaine est l’adresse Internet. La loi du 9 juillet 2004 et celle du 8 février 2007 ont renforcé la protection des noms des organismes publics. Le nom d’une collectivité l oc a le p e u t u n i q u e m e n t êt re enregistré en .fr. Les Communes peuvent enregistrer leurs noms de domaine de trois façons : • www.mairie-nomdelacommune.fr • www.ville-nomdelacommune.fr • www.nomdelacommune.fr S’il y a litige, le tribunal de grande instance est compétent. Ce litige peut naître au sujet de tout autre nom de domaine créant la confusion. L 2004-669 du 9 juillet 2004 Décret 2007-162 du 8 février 2007 3) La déclaration à la CNIL La troisième étape est la déclaration à la CNIL. Dès lors qu’il y a traitement de données personnelles

(par exemple associations et adresses), un formulaire de déclaration doit être transmis à la CNIL. C’est un formulaire simplifié d’ailleurs téléchargeable en ligne à partir du site Internet de la CNIL. Le numéro de déclaration doit figurer sur le site. 4) Quels sont les arbitrages majeurs pour la création technique d’un site ? Identifier la valeur ajoutée du site Dans le « bouquet » des supports de communication, le site Internet est une composante parmi les autres. Concrètement, pour la création matérielle d’un site Internet ou d’un blog, il y a deux hypothèses pratiques : •

soit recourir à un prestataire qui va réaliser une architecture technique directement adaptée aux besoins,

soit recourir à un format général offert à chacun sur le marché à l’exemple de la formule typepad.

Le recours à un prestataire pour construire une architecture technique sur mesure se situe dans le cadre général classique des marchés publics. Dans

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(réalisation en interne ou externalisation), la qualité du rendu technique dépendra de la qualité de la définition des objectifs à atteindre. L’exemple de cahier des charges cidessous permet d’identifier les arbitrages à rendre. Un exemple de cahier des charges pour du « sur mesure » La cible : préciser le public prioritaire que le site souhaite atteindre. Cet arbitrage conditionnera l’aspect général du site, son graphisme voire ses animations. Contexte : décrire les caractéristiques fondamentales des informations majeures qui doivent figurer sur le site. Quel type de site : il faut définir ce qui est attendu du site. Les principaux arbitrages sont les suivants : * s’agit-il d’un site placé dans une logique de communication (sitevitrine), * s’agit-il d’un site placé dans une logique d’informations pratiques (siteservices), * s’agit-il d’un site qui doit comprendre des produits donnant lieu à paiement (ex : boutique de produits d’une collectivité : coupe-vent, porte clefs…), * s’agit-il d’un site qui accueille des opérations de partenariats avec d’autres sites ?

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la « barre de navigation » du site. Doivent donc être précisées les fonctionnalités du site: un forum, un agenda, des listes de discussions, des bases de données consultables en ligne… L’image : quelle image la collectivité entend-elle donner par l’intermédiaire de son site : jeune, moderne et dynamique / institutionnelle, sérieuse et sobre / décalée, ludique …(ces arbitrages dépendent directement de la décision sur la cible). Périodicité et types de mises à jour : définir la façon dont les contenus sont mis en ligne et surtout le degré d’actualisation de l’information pour qu’elle vive et conserve une utilité incontestable.

(prochain conseil technique : L’ouverture d’un site Internet 02)

L’enjeu, c’est de hiérarchiser les vocations du site car chaque vocation entraîne des conséquences pratiques et déterminera, selon cette hiérarchie, la répartition des rubriques. Rubriquage : il s'agit de l'architecture de l’information : définir les grandes rubriques et sous rubriques qui structureront le contenu du site. C’est

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Discours 263 Les femmes et la vie publique Il y a plus de trente ans, l’année 1975 était déclarée «année internationale de la Femme ». Cette décision se situait dans la lignée du jeune secrétariat d’Etat à la Condition Féminine installé l’année précédente par Valéry Giscard d’Estaing alors Président de la République Française. A l’époque une radio périphérique avait consacré de nombreux passages publicitaires à 23 évènements soigneusement choisis qui relataient le combat des femmes à travers l’histoire et marquaient les étapes de ce que l’on nommait alors « la libération de la femme » et que je préfère qualifier, pour ma part, de « marche pour l’égalité des chances et des droits entre les femmes et les hommes ». Parmi ces 23 évènements figuraient de très célèbres repères et d’autres beaucoup moins connus et beaucoup plus surprenants. Ainsi, l’année 1940 était-elle mise en relief pour une raison qui peut paraître bien futile à nos yeux d’aujourd’hui, mais qui donne le ton juste de l’atmosphère régnant en pleine guerre. Cette année-là, la Grande-Bretagne mobilisait les femmes dans l’industrie pour pallier le vide laissé par le départ des hommes pour les différents fronts et Churchill leur donnait l’autorisation officielle d’adopter la tenue vestimentaire qui convient pour une telle activité et de porter l’attribut masculin par excellence : le pantalon ! Bien entendu étaient également notées d’autres dates plus solennelles et plus directement importantes pour le statut public et la vie quotidienne des femmes : • la loi de 1884 rétablissant le divorce aboli depuis 1816 et déclarant que l’adultère de l’homme ou de la femme serait frappé de la même sanction, • l’ordonnance de 1944 prévoyant le vote des femmes, vote qui interviendra effectivement pour la première fois le 29 mars 1945 à l’occasion d’élections municipales, • et puis également, l’année 1950 où les docteurs LAMAZE, VELLAY et MERSILLE mettent au point l’accouchement sans douleur. Plus de 30 ans après cette «année internationale de la femme» où en sommes-nous réellement ? Ce qui est sûr, c’est que vivre au féminin constitue toujours, quoique le vocabulaire ait un peu changé, un véritable sujet de conversation et l’occasion de nombreux débats d’ailleurs toujours aussi passionnés. S’il reste encore beaucoup à faire, ces 30 années ont déjà consacré des changements majeurs.

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Premier changement : la reconnaissance du statut professionnel des femmes. Longtemps, le dilemme entre la vocation familiale et l’activité professionnelle a caché la réalité de la situation, une réalité simple mais difficile à accepter : un pays ne peut pas être hémiplégique. Pour cela, un pays doit éviter deux ruptures : • la première concerne le clivage classique entre droite et gauche ; • la seconde vise une séparation plus voilée entre univers masculin et monde féminin. Pour bien travailler et réussir à relever les défis que lui impose le temps, une collectivité a besoin de tous les siens, qu’ils soient hommes ou femmes, de droite ou de gauche, nationaux ou étrangers…. Second changement profond : l’ouverture aux femmes de tous les domaines professionnels sans exception. Les femmes sont désormais assurées que l’avenir ne leur est interdit dans aucun domaine. Et pourtant, il leur aura fallu attendre 1974 pour voir, par exemple, la première femme admise à l’inspection des finances ou au collège de France. Toutes ces «premières» ne doivent pas faire oublier l’essentiel. Le succès de quelques femmes ne constitue pas la promotion de l’ensemble des femmes. Car cette promotion suppose, bien sûr, de nombreuses victoires-symboles mais aussi et surtout beaucoup d’autres éléments dont l’évolution indispensable vers la stricte égalité de rémunération entre hommes et femmes dans le cadre de responsabilités professionnelles identiques. Parmi ceux-là, il en est un qui revêt une importance particulière : il est nécessaire qu’une femme puisse être femme et mère, mais aussi citoyenne, salariée, responsable associative… Bref, femme, mère et actrice à part entière des vies publiques et professionnelles. Pour cela, il nous faudra gérer le temps différemment. Le temps de travail bien évidemment ; le temps choisi grâce à une souplesse encore favorisée et facilitée. Troisième «victoire» majeure : l’évolution vers des responsabilités publiques majeures. Ce troisième changement est incontestable tout en veillant à ce que des réussites individuelles ne cachent pas les progrès collectifs qui restent encore à réaliser. Les récentes victoires d’Angela Merkel en Allemagne ou de Ellen Johnson Sirleaf à la Présidence du Libéria ne doivent pas faire oublier une sous représentation globale incontestable. Notre vie publique doit s’enrichir de la plus grande diversité de profils d’élus. Il ne s’agit pas d’évoluer vers des candidatures de casting. Il s’agit de garantir que les instances publiques de décision sont co mposées de tout es les catégories qui constituent notre communauté. Cette forme de représentativité renforcera la participation civique et la qualité des décisions rendues. J’espère que les prochaines échéances électorales marqueront le progrès nécessaire en la matière.

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Discours 264 L’agriculture (02/02) Ces évolutions sont les meilleurs moyens d’assurer dans de bonnes conditions le passage de l’ère de la quantité à l’ère de la qualité. Les consommateurs attendent à juste titre une assurance absolue quant à la qualité de la nourriture consommée. Des abus gravissimes ont aiguisé leur vigilance et leur esprit critique. La traçabilité des produits s’est inscrite de façon durable dans le comportement des consommateurs. Leur attente est considérable quant à la qualité des produits. Ils n’accepteront pas de jouer avec la santé. La sécurité alimentaire est une priorité absolue. C’est non seulement un impératif de bonne organisation collective sanitaire. C’est surtout la première étape de la considération élémentaire en faveur du consommateur. Ce défi de qualité et de confiance est une formidable chance pour notre agriculture. Elle retrouve son sens premier. C’est la réhabilitation d’un métier : nourrir sainement. Ainsi, elle a retrouvé un terrain d’intérêts communs entre les consommateurs et les agriculteurs. La société de consommation que les agriculteurs ont pu redouter compte maintenant des consommateurs qui sont, eux aussi, entrés en résistance contre des pratiques de masse qui se retournent contre la qualité donc contre les consommateurs. Le remplissage du chariot obéit à des règles de plus en plus rationnelles. Chacun a intégré que consommer doit reposer sur la sélectivité notamment pour toujours mieux respecter la santé et l’environnement. Sous cette forme, c’est le retour de chacun aux vraies valeurs de la terre. Dans ce contexte, notre agriculture, garante de cette qualité et sécurité alimentaires, retrouve des atouts majeurs pour aborder ce nouveau Lettre Hebdomadaire 140 - www.exprimeo.fr

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siècle de façon conquérante. La seconde moitié du XX ème siècle a été marquée de nombreuses évolutions majeures dont la quasi-disparition d’une classe sociale dont beaucoup de Français sont issus : les agriculteurs. Dans les seules 20 dernières années de ce siècle, le nombre des exploitations agricoles a chuté de 60 %. Les petites exploitations ont été encore plus exposées. Leur nombre a été divisé par 7 ! Derrière ces chiffres, que de drames. Des drames individuels parce que exploitation est une tragédie humaine.

chaque

disparition

d’une

Mais aussi un drame collectif parce que c’est collectivement la perte de nos racines. C’est la fin d’une France rurale qui a fait l’histoire de notre pays. Un dernier chiffre montre l’ampleur des défis qui nous attendent. 70 % des agriculteurs qui vont partir à la retraite dans les prochaines années n’ont pas de successeurs à ce jour. Deux professions qui faisaient le tissu de proximité de notre pays sont aujourd’hui confrontées à des défis considérables : • les agriculteurs, • les artisans. 67 % des Français se disent proches des agriculteurs. Nous avons un immense chantier devant nous qui est celui de la reconnaissance d’une profession désormais trop souvent oubliée. Il y a quelques années, un Salon de l’Agriculture titrait «comment les vaches font-elles du lait ?». C’était une question inconcevable il y deux ou trois décennies tant la réponse était évidente pour chacun. L’existence même de cette question prouve l’immensité de l’oubli pour les nouvelles générations. Ce respect et cette considération sont un vrai enjeu collectif d’avenir.

(prochains discours : L’artisanat, la mer)

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Etats-Unis : Bobby Jindal Pour bien saisir les conditions de l’éventuel choix de Bobby Jindal dans le ticket républicain 2008, il importe d’avoir à l’esprit deux données propres à la vie politique américaine : •

une campagne vend d’abord des images. Les concepts et les chiffres doivent se transformer en images avant d’être intégrés et acceptés par l’opinion,

ces images portent d’abord des valeurs. La valeur primordiale est celle du « demain meilleur ». La présidentielle est bâtie sur une allégorie virile et sportive qui tourne autour de 4 valeurs : puissance, prospérité, patriotisme et leadership.

Jusqu’à ce jour, la campagne d’Obama respecte ces principes de façon très professionnelle donc efficace. Dans le choix du ticket, McCain doit frapper fort pour reconquérir de la curiosité et combler son déficit en matière d’images dont tout particulièrement en matière d’image de jeunesse. C’est dans ce cadre là que Bobby Jindal représente un atout de poids. Il est l’actuel Gouverneur de Louisiane. Mais surtout, il est âgé de 37 ans. Il est le premier Indo-Américain à diriger un Etat Américain. Son parcours permet de «contrebalancer» celui de Barack Obama. Il a pris ses fonctions de Gouverneur le 14 janvier 2008 dans des circonstances marquées par les suites de l’ouragan Katrina. Seulement, dans ce parcours, Bobby Jindal s’est marqué dans l’aile très conservatrice du parti Républicain. Il est opposé à l’avortement et même à certaines techniques de contraception qu’il assimile à des techniques d’avortement. C’est ce côté très conservateur qu’il risque de payer au prix le plus élevé par l’exclusion du ticket. Lettre Hebdomadaire 140 - www.exprimeo.fr

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En effet, toute présidentielle américaine se joue au centre. Le bon candidat est celui qui est capable d’aller chercher dans l’autre camp sans démobiliser le sien. Or Jindal est désormais perçu comme un ultra. Ce profil est difficile à assumer lors d’une présidentielle serrée tant les médias focalisent la campagne sur les déclarations trop clivantes qui font imploser les équilibres délicats. La campagne McCain contre Obama rappelle la bataille d’images de Reagan contre Mondale. Le Parti républicain veut cliver sur un choix entre deux options fondamentalement différentes. McCain incarnerait l’Amérique patriotique qui ne « s’agenouille » devant personne pour reprendre la récente déclaration du Colonel de réserve Bud Day qui anime des réseaux de vétérans pro-McCain. C’est si proche des déclarations pro-Reagan qui dénonçaient en Mondale celui qui amènerait l’Amérique «à implorer à genoux la protection des tyrans» (déclaration de G. Bush senior en septembre 1984). Cet axe stratégique a du poids dans l’Amérique profonde au point que McCain a résisté de façon surprenante à une période récente qui aurait pu l’anéantir en raison de déclarations stupéfiantes de certains de ses conseillers. Le ticket ne doit pas comprendre un «idéologue» qui concentre les tirs sur des sujets de nature à « divertir » face à l’enjeu majeur. Pour ces raisons, il parait désormais peu probable que Jindal fasse partie du ticket. Le camp McCain a lâché le nom ces dernières semaines et la presse s’est déchaînée. L’âge de McCain va amplifier l’analyse déjà très poussée sur l’autre membre du ticket appelé à assumer d’éventuelles responsabilités majeures en cas de maladie du président notamment. La «campagne en paquet» conçue par les stratèges du Parti Républicain semble passée à un autre profil. Il faudra à Bobby Jindal laisser passer du temps pour modérer certaines positions et il est probable qu’une primaire républicaine devrait le voir concourir. (prochain carnet : Les électorats Américains)

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Presse Les faits majeurs de la semaine n°29 Obama travaille sa stature La tournée internationale d’Obama vise à conforter sa stature internationale. Le camp McCain en attend une gaffe majeure. C’est peu probable tant le candidat démocrate est désormais entouré par d’éminents conseillers. Evan Bayh semble prendre un poids croissant le plaçant en bonne position pour le ticket. L’électorat féminin se reporte désormais fortement sur Obama sans avoir besoin, semble-t-il, d’un message fort par une présence féminine dans le ticket présidentiel. Les résultats par Etat donnent toujours des scores serrés. L’élection est loin d’être jouée.

Al Gore et la «survie» Al Gore revient dans le débat présidentiel. Il donne des chiffres et des exemples sur les conséquences du réchauffement climatique qui montrent une dramatique accélération. Les dates d’alertes les plus pessimistes devraient être atteintes plus vite que prévu.

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Bayrou monte au créneau Le leader du Modem d énonce «l’affairisation» croissante qui sévit. L’arbitrage Tapie et les conditions de négociation des votes pour la réforme institutionnelle ouvrent le tir.

McCain en Reagan bis Ségolène Royal à la peine La candidate socialiste ne parvient pas à être aimée des Français. Alors que sa côte de popularité est très basse, Nicolas Sarkozy la devance toujours dans les sondages.

Le candidat républicain va jouer à fond la carte de la sagesse populaire. Son camp est persuadé que l’enjeu sera celui de la confiance. Toute la vie de McCain plaide en sa faveur sur ce thème, selon ses équipes qui vont capitaliser son parcours personnel.

C’est le coefficient de sympathie qui fait défaut chez cette femme qui apparaît trop «psycho rigide». L’absence de leader incontesté plombe l’opposition cantonnée aux fonctions locales.

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Lettre Hebdomadaire n°139 Semaine n°28 du 08 au 21 juillet 2008

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Edito Les sénatoriales US 2008 La présidentielle de novembre 2008 écrase le renouvellement sénatorial. A la lecture de cette élection et de la candidature Obama, les médias concluent à l’Amérique qui change. Il est donc intéressant de regarder avec soin l’autre scrutin majeur : les élections sénatoriales.

conditions souvent larges. Dans tous les sondages à ce jour publiés et sur des bases dégageant une marge de sécurité, il y a deux scrutins avec des changements : la Virginie avec la probable victoire de Mark Warner et le Colorado avec celle de Mark Udall (D).

Cette situation politique appelle Depuis 15 jours, les sondages trois commentaires majeurs : significatifs commencent à tomber Etat par Etat. 1) la présidentielle a été dominée par un micro-climat Qu’indiquent-ils ? marqué par le rejet de Bush et par le clivage sur le retour • Alaska : avantage à T. des Clinton. Les votes des Stevens (R) Sénateur sortant, primaires ont été très • Iowa : avantage à T. Harkin ponctuels et ne méritent pas (D) Sénateur sortant, encore des leçons à caractère • Kansas : avantage à P. général et durable. Roberts (R) Sénateur sortant, • Michigan : avantage à C. 2) l e contexte politique Levin (D) Sénateur sortant, américain demeure d’une • Minnesota : avantage à N. terrible continuité. Les médias Coleman (R) Sénateur et les «rivages» (cotes Est et sortant, Ouest) créent ou amplifient • Mississipi, New Jersey, North des modes qui ne sont pas Carolina, Texas … : dans tous nécessairement celles de ces Etats le Sénateur sortant l’Amérique profonde. a l’avantage dans des Lettre Hebdomadaire 139 - www.exprimeo.fr

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La course à la notoriété précède toute candidature crédible. L’acquisition de cette notoriété coûte tellement cher que l’avantage «mécanique» au sortant devient considérable. On devrait d’ailleurs parler de l’avantage «aux sortants» car la course sénatoriale devient de plus en plus la compétition entre un Sénateur sortant et une autre personnalité déjà dotée d’un mandat important (ancien Gouverneur, Congressman ….).

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routages, porte à porte,

… L’équipe de campagne est donc d’abord une logistique à réseaux : • une logistique pour récupérer des informations pour sensibiliser un réseau, • une logistique pour battre la campagne. Cette logistique se rapproche beau coup de l’organisation commerciale d’une structure privée (voir notre carnet page 9).

Dans tous ces cas, on est loin d’une Amérique nouvelle qui porterait le «changement du nouveau millénaire». Obama est aussi d’abord une formidable Faire campagne, c’est d’abord mécanique de levée de fonds et de quadrillage du terrain dans les réunir une logistique efficace : moindres recoins. Pour l’instant, • réseaux, la bataille est celle de la • fichiers segmentés, logistique. Après, il sera peut• adresses mails, • moyens humains d e être temps pour une bataille campagne, d’idées ? • collaborateurs compétents, • ... Derrière ce sentiment de continuité politique, il y a d’abord des contraintes techniques.

Editeur : Newday Directeur de publication : Jonathan BONZY SIREN : 479 561 243 Adresse : 127 rue Amelot 75 011 Paris

L’électorat qui fera la différence est de plus en plus flottant, voire plus simplement éloigné des considérations partisanes.

(prochain édito : Jacques Chirac)

Il importe donc de parvenir à le contacter puis à l’intéresser ; ce qui est loin d’être gagné. C’est dans cette conquête de l’indécis que se joue le résultat. Pour y parvenir, cela demande un déploiement de moyens considérables : • phoning, Lettre Hebdomadaire 139 - www.exprimeo.fr

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Le plan de communication (02/02) Le plan de communication est un résumé documenté de la stratégie de communication. Cette étape de clarification n’est pas un «mal nécessaire». C’est une tâche exigeante qui permet d’identifier et de structurer dans le détail chacune des étapes concrètes de la communication. Ce travail aide à systématiser l’approche. Un bon plan de communication d o i t r e sp ect er 4 q ua l i t és majeures : • le plan est-il simple ? • le plan est-il réaliste ? • le plan est-il complet ? • le plan s’inscrit-il dans un calendrier cohérent avec les autres actions ? Confidentialité Le plan fait partie intégrante du contrat de vos actions principales. Le contenu détaillé ne doit donc êtr e part a gé q u’av e c des personnes capables de respecter ce critère de confidentialité. La planification est une tâche dynamique. Elle doit vivre à l’épreuve des faits et de

l’actualité. L’adaptation pragmatique du plan est donc non seulement autorisée mais incontournable. Clarté La structure de votre plan doit être claire et logique pour permettre d’obtenir une vue d’ensemble et de trouver les informations importantes. Concision Dégagez les idées «fortes» pour répondre aux questions complexes. Utilisez des phrases concises. Objectivité Evitez les descriptions trop démonstratives. Il est conseillé de ne pas aborder les faiblesses sans mentionner les mesures visant à les améliorer, qu’elles soient déjà mises en œuvre ou planifiées.

Facile à lire Chaque étape doit être datée.

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L’une des raisons d’être du Une fiche synthétique par plan de communication c’est proposition doit être élaborée. d’assurer cette bonne gestion du temps. Ces fiches doivent contenir l’essentiel de chaque proposition, les chiffres significatifs, les Comme toutes les autres tâches formules percutantes. d’une campagne de communication, un repérage Cette démarche c’est la raison précis des temps forts du d’être du plan de communication. calendrier de communication doit être établi dès l’origine pour Une fois ce travail effectué, mettre en œuvre une réelle l’ensemble de la campagne de maîtrise cohérente du temps. communication est alors «mis en perspective». Pour mettre en œuvre une approche cohérente, des repères La campagne de communication doivent être identifiés puis peut être lancée dans un cadre rigoureusement renseignés au fur sécurisé. et à mesure de la mise en œuvre de la campagne pour établir le rapport entre le prévu et le (prochain conseil technique : réalisé. L’ouverture d’un site Internet)

Pour atteindre ses objectifs, une campagne de communication doit comprendre des propositions concrètes de façon à ne pas donner l’image de «coups publicitaires gadgets». Pour que ces propositions concrètes soient efficaces, il faut agir avec méthode en : • fixant l’ordre des priorités ; • arrêtant les cibles ; • démultipliant concrètement les axes stratégiques. Les actions doivent être organisées autour de quatre ou cinq actions pratiques prioritaires. Ces actions doivent reposer sur des exemples concrets, vécus, empruntés à la vie de tous les jours.

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Discours 261 Les violences urbaines Dans notre vie collective comme dans les relations individuelles, chaque présence de la violence doit d’abord susciter honte et tristesse. La violence ne produit que des victimes. D’abord immédiatement celles qui subissent des actes qui sont des atteintes graves et inacceptables à leur intégrité physique, morale ou à aux biens matériels qui sont les leurs. Les auteurs de ces actes sont aussi à terme des victimes car cette forme d’agissements souille leur existence. Ils s’apercevront très vite que la violence n’a jamais rien accompli. La violence n’a jamais rien créé. Elle n’a jamais rien résolu. Chaque fois qu’une vie est prise par autrui suite à un acte de violence, il faut avoir conscience de l’immensité des dégâts ainsi produits. C’est cette immensité là qui nous impose de ne jamais tolérer l’installation de la violence dans les relations humaines. En réagissant ainsi et ce, dès l’origine, c’est la seule façon de ne pas engager une spirale infernale où la violence engendre la répression, la répression engendre la revanche. La revanche engendre une nouvelle escalade de violence, puis de répression…. Cette spirale est d’abord la négation de l’esprit de l’être humain en refusant de reconnaître autrui, en refusant de lui donner la chance d’être respecté comme père, frère, proche ; qualités que nous avons tous sans la moindre exception. Ces qualités là sont aussi celles des hommes et des femmes chargés de faire respecter l’ordre qui ont des conjoints, des enfants, des proches inquiets pour eux à chaque minute dans de telles circonstances. Il est tout aussi exact que l’exclusion d’un être humain du parcours professionnel, que des maisons sans chaleur, que des équipements collectifs sans moyen sont également d’autres formes de destruction de cet esprit de l’être humain. C’est une forme redoutable dès l’instant que l’on refuse de donner la Lettre Hebdomadaire 139 www.exprimeo.fr

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chance en tant qu’être humain de vivre parmi les autres êtres humains à part entière. Pour éviter ces formes d’exclusions qui donnent naissance à la violence, il n’y a pas de remède simple. Ce qui est sûr, c’est que chacun sait d’abord ce qu’il faut éviter. Quand vous exprimez à un individu qu’il peut détester son frère, quand vous acceptez qu’un individu puisse avoir peur de sa couleur ou de sa croyance, quand vous acceptez que la force puisse régner dans des quartiers de non droit …: vous acceptez que des êtres humains se regardent progressivement en étrangers pire, en ennemis. C’est cet état d’esprit qu’il faut chasser. Notre vie sur cette planète est trop courte pour accepter de tels contresens. Aucun avenir ne peut être bâti sur le malheur d’autrui. Aucun progrès ne peut être construit sur la haine de l’autre. Il nous faut retrouver cette foi commune. Cela dépasse donc très largement des améliorations matérielles certes nécessaires mais pas suffisantes. Cette foi, c’est la notion de but commun vers lequel toute une communauté doit tendre. Une communauté où chacun se regarde d’abord en équipier et non pas en concurrent, en frère et non pas en étranger. Cet état d’esprit refuse les boucs émissaires. Il refuse également les analyses de conspiration. Il constate et doit proclamer des évidences incontestables. L’individu isolé qui jette un projectile d’un étage dans la nuit ne peut pas devenir un héros. C’est d’abord un lâche qui se réfugie dans l’anonymat pour comm ettre un gest e inacceptable de violence. Une foule incontrôlable qui se déchaîne contre des véhicules, c’est d’abord des cris de folie. Ce n’est jamais une expression de raison. De tels évènements sont des circonstances d’échec pour la politique. La loi mais surtout le cœur doivent reprendre leur place c'est-à-dire la première place. Lettre Hebdomadaire 139 - www.exprimeo.fr

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Discours 262 L’agriculture (01/02) Pour parler de l’avenir de l’agriculture, donc des agriculteurs, il est de coutume d’utiliser des formules enflammées pour tantôt célébrer leur fonction vitale tantôt les cantonner à un métier quasi dépassé symbole de la «vieille France». Il me parait préférable de commencer par quelques chiffres qui parlent davantage que tous les autres mots. En 1960, il y avait près de 2 millions d’exploitations agricoles. Aujourd’hui, elles sont moins de 600 000. 36 % de ces exploitations ont une surface inférieure à 10 hectares pour seulement 11 % qui s’étendent sur plus de 100 hectares. Le rapprochement de ces chiffres parle plus qu’un long discours sur la révolution connue par notre agriculture dans les dernières décennies. Aucune profession n’a traversé en 30 ans une telle mutation qui d’ailleurs est loin d’avoir pris fin. Est-il encore possible de parler d’un «pétrole vert» qui resterait la première matière première de notre pays ? Une matière qui demeurerait vitale pour notre économie comme pour l’équilibre social de la France. Au fil des années, les agriculteurs ont vu surgir des handicaps de plus en plus nombreux. Aux difficultés structurelles – exode et vieillissement de leur population – se sont greffés des problèmes conjoncturels qui ont pour noms : excédents, surproductions, stagnation de la demande, nouvelles concurrences, négociations commerciales avec la grande distribution… Ces difficultés s’accompagnent souvent d’épreuves réelles. Plus que jamais, il est de notre devoir de faire mentir Voltaire lorsqu’il écrivait : «on a trouvé, en bonne politique, le secret de faire mourir de faim ceux qui, en cultivant la terre, font vivre les autres». L’enjeu est en effet important. L’agriculture est un pan important de notre économie au même titre que les autres, pas davantage mais pas moins. Il n’y a pas un avenir réservé à la recherche qui symboliserait le progrès et un archaïsme qu’incarnerait l’agriculture, symbole du passé. Lettre Hebdomadaire 139 - www.exprimeo.fr

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Notre avenir dépend de la recherche comme de l’agriculture. Je prends ces deux exemples parce que dernièrement un leader européen a jugé bon d’opposer ces deux activités. Loin de les opposer, il est d’ailleurs assez étonnant de constater que leurs enjeux sont parfois très rapprochés. Citons trois exemples pratiques. La concertation est attendue et elle est nécessaire pour les deux domaines. Cette concertation doit permettre d’engager une réflexion commune, de prendre ponctuellement les mesures de solidarité nationale et de s’atteler aux problèmes graves du revenu des catégories concernées. Ce dialogue est seul garant de la mise en œuvre d’une politique d’une grande flexibilité capable de s’adapter à l’extrême diversité des situations rencontrées tant au niveau géographique qu’au niveau des domaines d’interventions. Second exemple, la fonction de l’Etat qui se doit d’être le grand organisateur de ce dialogue et le principal régulateur des actions conduites. Enfin, dernier défi commun, dans ces deux domaines apparemment pourtant aussi éloignés, l’avenir passe par l’Europe. Cet effort national doit s’accompagner d’une grande vigilance vis à vis de la politique européenne. Il n’y a donc pas matière à opposer un pôle d’activité à un autre. Il est certain que pour permettre aux agriculteurs d’épouser le nouveau siècle, il faut répondre à des défis spécifiques à l’agriculture dont les efforts de formation, dont l’éclosion d’une agriculture toujours plus ouverte aux défis technologiques. Ces évolutions sont les meilleurs moyens d’assurer dans de bonnes conditions le passage de l’ère de la quantité à l’ère de la qualité. Les consommateurs attendent à juste titre une assurance absolue quant à la qualité de la nourriture consommée. Des abus gravissimes ont aiguisé leur vigilance et leur esprit critique.

(prochains discours : Les femmes et la vie publique, L’agriculture 02)

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Etats-Unis : être candidat au Sénat Une autre façon de faire campagne est en train de naître. La propagande politique d’hier est en passe de mourir. La perte d’influence des partis accélère ce mouvement. Il n’est plus question de reprendre un prêt à penser qui s’impose mais d’abord de parvenir à attirer les électeurs. Pour les attirer, il faut les identifier, chercher à les toucher et surtout voir comment les intéresser. C’est un formidable nouveau défi. Le monolithisme mental qui régnait est fini. Il faut cibler. Les généralisations sont mortes. Le message doit être taillé sur mesure pour un public qui n’est pas nécessairement réceptif. Dans ce nouveau contexte, l’organisation de campagne devient déterminante. Tout l’art réside dans la capacité à faire naître un réseau, le faire vivre, puis le motiver pour qu’il soit un relais efficace pendant la campagne. Dans ce contexte hyper-informé, le premier enjeu vise à identifier les enjeux qui sont capables d’attirer l’attention. Une fois cette étape franchie, l’enjeu devient de la logistique. Comment ficher les cibles, récupérer les informations les concernant : adresses, mails … Puis, il faut bâtir le plan de communication qui repose sur deux caractéristiques : • un bouquet de supports complémentaires tous mis à contribution : courriers, phoning, mails, visites à domicile, • une répétition des messages à la limite de ce qui pourrait passer pour un risque de saturation. Chaque structure efficace de campagne comprend au moins les éléments suivants : Lettre Hebdomadaire 139 - www.exprimeo.fr

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la «war room» qui est le lieu stratégique de centralisation de tous les éléments dont les données et les matériels, une permanence plus légère que par le passé. Le coût de la location de bureaux a tellement augmenté que le travail à domicile gagne du terrain. Une conférence téléphonique hebdomadaire permet de cadrer les travaux avec un rôle plus important accordé aux prévisions, l’utilisation de méthodes pour amuser, surprendre, gagner en interactivité, des messages ciblés avec des engagements datés sur le quotidien, un candidat qui est disponible pour rencontrer le plus possible les citoyens.

Hier la campagne était axée sur un «votez pour moi». Aujourd’hui, toute la qualité de la campagne consiste à faire naître un «votez pour vous» plaçant le candidat comme outil de ce succès de chacun. C’est un changement fondamental dans l’esprit comme dans le détail d’une campagne. Comme les électeurs sont de plus en plus éclatés avec des centres d’intérêts divers, les candidats doivent être au centre d’une polyvalence la plus large possible. Ce n’est pas exact de dire que les élections sont le règne du web. Internet s’inscrit dans le paysage comme un support à part entière. Mais tous les autres supports jouent un rôle décisif. La première tâche aujourd’hui consiste à mettre au point les fichiers. Comme les Etats-Unis ne connaissent pas les restrictions légales de la France, les fichiers commerciaux sont achetables et fournissent des bases de données très intéressantes. La véritable première campagne électronique reste à venir. Lors des prochaines élections dites du «mid term» (2010), on devrait se rapprocher de l’utilisation la plus performante du web. Aux Etats-Unis, il y aurait aujourd’hui plus de 200 millions d’adresses mails. L’enjeu devient celui du croisement des fichiers. La prochaine bataille sera électronique avec un tel potentiel. (prochain carnet : Bobby Jindal)

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Presse Les faits majeurs de la semaine n°27 Ticket McCain– Jindal ? Et si McCain acceptait la surenchère en matière de métissage et de jeunesse ? Alors, son partenaire dans le ticket 2008 pourrait être Bobby Jindal (photo ci-dessus et page 12). A 37 ans, ce Gouverneur de la Louisiane est une étoile montante du Parti Républicain. Il a mené une campagne sur la rigueur morale. Ses déclarations sur des crimes sexuels ont malheureusement dégagé une image un peu «extrême» qui l’handicape maintenant. Il est certain qu’il a un charisme terrible et peut constituer un joker redoutable.

Harper se distingue de Bush L’impopularité du Président Américain rend pénible sa fin de mandat car il devient de bon ton de se démarquer de lui dès à présent. C’est ce que vient de faire Harper dans des termes sévères avant le G8 lui imputant l’immobilisme sur des dossiers clefs.

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Royal veut être l’anti-Sarkozy Persuadée que le rejet de Sarkozy est profond, durable, la leader socialiste ne laissera passer aucune occasion pour s’imposer comme l’anti-Sarkozy n°1. Ses propos de Québec l’illustrent.

Obama corrige les tirs François Bayrou et 2012 Le leader du Modem est-il toujours dans la course pour la présidentielle 2012 ? Des observateurs de plus en plus nombreux concluent à une marginalisation handicapante. Le Modem est devenu un club de pensées regroupant des sensibilités très diverses dont il est craindre que l’unité soit éprouvée par l’adoption d’un programme cohérent. Le tissu local s’étiole. Bayrou ne sort-il pas progressivement de 2012 ?

Le candidat démocrate prend soin de modérer ses positions sur l’Irak, sur le patriotisme et sur la foi qui vont occuper une place prioritaire dans la dernière ligne droite de la présidentielle. Il apparaît désormais très présidentiable sur ces sujets.

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