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OUVERTURES
Vers le monde hyperindustriel Notre problème n’est pas de sauver à toute force l’ industrie manufacturière . Il est encore moins de la protÊger des effets transformateurs de l’informatique ou de la concurrence fondÊe sur le service. Il s’agit au contraire de construire une base  hyperindustrielle  solide, capable de proposer au monde des ensembles de biens et de services compÊtitifs et, plus prÊcisÊment, de se situer aux articulations stratÊgiques des rÊseaux qui conçoivent et produisent ces ensembles. Telle est l’essence du monde hyperindustriel.
Si nous avons intitulĂŠ cet ouvrage, L’Industrie, notre avenir, c’est parce que nombreux sont ceux, dans notre pays – dans le grand public et malheureusement aussi parmi les ĂŠlites dirigeantes – qui pensent que l’industrie est chose du passĂŠ. C’est aussi parce que, de fait, la chute rapide des emplois manufacturiers et la baisse de notre compĂŠtitivitĂŠ crĂŠent un doute sur notre capacitĂŠ Ă garder des usines sur notre sol. Et ce doute semble d’autant plus Œ—•–‹Ď?‹¹ “—‡ǥ †‡’—‹• —Â?‡ †¹…‡Â?Â?‹‡ǥ Žƒ ”ƒÂ?…‡ •‡ †‹•–‹Â?‰—‡ ’ƒ” —Â?‡ ÇźÔœÂ†ÂąÂ•Â‹Â?†—•–”‹ƒŽ‹•ƒ–‹‘Â?ÔœÇ˝ ’ƒ”–‹…—Ž‹°”‡Â?‡Â?– Â?ÂƒÂ”Â“Â—ÂąÂ‡ ‡– …‘Â?–‹nue. Depuis 2010, le recul industriel français perdure, alors que, dans l’ensemble de l’Union europĂŠenne, l’emploi du secteur manufacturier est stabilisĂŠ, et la valeur ajoutĂŠe produite par ce secteur, Ă nouveau en hausse (Veugelers, 2013). Mon propos, dans cette partie introductive, ne sera pas toutefois de reprendre ce diagnostic morose, parfaitement posĂŠ par nombre de travaux rĂŠcents (Pisani-
‡””›ǥ Í´Í˛ÍłÍśÔœÇ˘ ‘Â?–ƒ‰Â?Âą et al.ÇĄ Í´Í˛ÍłÍśÔœÇ˘ ÂƒÂŽÂŽÂ‘Â‹Â•ÇĄ 2013). Avec Thierry Weil et tous ceux et celles qui ont prĂŠparĂŠ cette publication, nous souhaitons surtout prendre du recul, interroger les fausses ĂŠvidences (Ă commencer par celles portĂŠes par le vocabulaire), adopter une vision internationale et prospective. Une telle approche passe d’abord par le refus de deux images bien ƒÂ?…”¹‡•Ǥ ƒ ’”‡Â?‹°”‡ ‡•– …‡ŽŽ‡ †— ”‡Â?’Žƒ…‡Â?‡Â?– †‡ Žƒ •‘…‹¹–¹ ÇźÔœÂ‹Â?Â†Â—Â•Â–Â”Â‹Â‡ÂŽÂŽÂ‡ÔœÇ˝ ’ƒ” —Â?‡ •‘…‹¹–¹ ÇźÔœÂ’Â‘Â•Â–ÇŚÂ‹Â?Â†Â—Â•Â–Â”Â‹Â‡ÂŽÂŽÂ‡ÔœÇ˝Ç¤ ƒÂ?• …‡––‡ vision, le recul du secteur manufacturier serait une sorte d’Êvolution naturelle, les emplois de services, caractĂŠristiques de Žƒ •‘…‹¹–¹ †‹–‡ ÇźÔœÂ’Â‘Â•Â–ÇŚÂ‹Â?Â†Â—Â•Â–Â”Â‹Â‡ÂŽÂŽÂ‡ÔœÇ˝ÇĄ •—……¹dant aux emplois manufacturiers comme ceux-ci ont succĂŠdĂŠ aux emplois agricoles †ƒÂ?• އ• ’Šƒ•‡• ƒÂ?–¹”‹‡—”‡•Ǥ ‡––‡ –а•‡ Â?‡ rĂŠsiste pas Ă l’analyse, sauf Ă considĂŠrer “—‡ އ• •›•–°Â?‡• Â?ƒÂ?—ˆƒ…–—”‹‡”• Â†ÂąÂ˜Â‡ÂŽÂ‘Â’Â’ÂąÂ• ƒ— …‘—”• †— •‹°…އ †‡”Â?‹‡” …‘Â?•–‹–—‡Â?– l’alpha et l’omĂŠga de ce qu’on peut appeler ÇźÔœÂ‹Â?Â†Â—Â•Â–Â”Â‹Â‡ÔœÇ˝Ç¤ ƒ †‡—š‹°Â?‡ ‹Â?ƒ‰‡ “—‡ Œ‡ ’”‘-