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Étude de cas : Les Thermes de Vals
1. Reference : les thermes de Vals
Présentation du projet
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Pour Peter Zumthor, la qualité architecturale d’un bâtiment dépend des sensations ressenties : « faire l’expérience de l’architecture, c’est toucher, voir, entendre, sentir son corps ».
En effet, le projet des Thermes de Vals, c’est la projection physique de la conception sensorielle de Zumthor, projetant ses concepts, cette œuvre offre une expérience émotionnelle et sensorielle affectant le bien-être de l’usager et mettant sa perception sensorielle comme priorité prouvant ainsi que l’Homme est en symbiose avec son environnement architectural.
Contexte
En 1986, la commune de Vals a pris la décision de concevoir un établissement thermal dans le but de créer un édifice à caractère
touristique et attirer une base clientèle.
En fait, les membres de la commission élue par la commune du nouveau projet n’ont pas d’idée préconçue de la morphologie ou la fonction de l’édifice prévu. Pour cela, ils ont confié la conception du nouvel établissement à Peter Zumthor. Ce dernier a accepté de concevoir ce projet avec plaisir en ayant l’idée de projeter sa philosophie architecturale avec la chance
Architectes: Peter Zumthor, Marc Loeliger, Thomas Durisch, Rainer Weitschies
Emplacement : Graubunden, Switzerland
Année du projet : 1996
d’expérimenter au biais de cette œuvre. Suite à son inauguration, l’édifice fut classé comme étant un monument historique.
Grâce à ce projet architectural, Zumthor a réussi de traduire sa théorie de « 9 points de l’architecture » évoqués dans son ouvrage de Atmosphères. (LALONDE, 2012)
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Le corps de l’architecture
Le concepteur a conçu le projet afin qu’il soit enfoncé à moitié au fond de la pente, avec un toit végétalisé plat, le projet s’immerge dans son environnement naturel immédiat avec toute fluidité créant une sorte d’harmonie entre l’architectural et le naturel avec un simple geste pour repérer la présence du projet.
Avec une façade sobre, conçu avec une alternance équilibrée entre le plein et le vide, le projet se divise en quinze volumes minimalistes.
En effet, ces volumes accentuent divers aspects : la roche contre la peau du projet, la vue contre autres sens ainsi que la variation des températures selon l’environnement.
Au passage à l’intérieur des thermes, un ensemble de pièces sont décrites comme caressant le corps au lieu de rivaliser avec lui, permettant ainsi au corps de ‘‘se détendre’’. En fait, avec une forme calme et silencieuse, une célébration d’une première expérience de baignade, de nettoyage et de détente ait lieu. Il faut notamment noter qu’avec l’absence de toute technologie moderne, la pierre demeure le centre d’intérêt dans ce projet, exaspérant ainsi son potentiel.
La lumière à composer avec
Le mouvement de l’extérieur vers l’intérieur est accompagné par une progression de forte à basse lumière de jour.
En effet, la perception visuelle est grisée tandis que la structure simpliste offre des débouchés expérimentaux pour les autres sens. Dans une multitude de séquences dans le projet, la lumière est utilisée afin d’accentuer la matérialité, le contraste entre les surfaces lisses et rugueuses de la pierre, la réflexion sur la surface des eaux créant ainsi une ambiance de zénitude adéquate.
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L’harmonie des matériaux et la variation de température
L’expérience immersive commence vraiment une fois les vêtements enlevés, créant un contraste saisissant entre la douceur de la peau entourée par le motif de la roche en couches. En fait, la peau nue, en contact avec la pierre chaude, les pieds tapant sur le quartzite humide stimulent le sens du toucher pour l’usager.
De plus, les enveloppes d’eau douce et stimulante au fur et à mesure que l’on se déplace du bassin principal réglé à 32°C au ‘‘bassin d’incendie’’ réglé à 42°C arrivant au ‘‘Pool de glace’’ réglé à 14°C créent un passage harmonieux d’un espace à un autre.
Ce qui accentue de plus cette expérience sensorielle, c’est peutêtre le passage entre les espaces tels que le passage d’une piscine couverte à un portail en verre en piscine extérieure en passant par la grotte exposant ainsi la peau à l’air frais des Alpes. De cette manière, le corps se connecte directement avec le matériau et l’environnement.
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Le son de l’espace
L’architecte est également attentif au son, en le mettant comme un axe principal au sein d’un volume dénommé ‘‘pierre de sondage’’. En fait, des bancs permettant aux visiteurs de s’asseoir dans l’obscurité pendant que les mélodies de Fritz Hauser résonnent au biais des hauts parleurs camouflés dans l’espace. Cette expérience se contraste avec un autre volume où les sons sont abstraits se résumant dans la résonance des murs caverneux.
Chaque mouvement provoqué au milieu de l’espace s’amplifie en se dégénérant par passage aux petits volumes périphériques à une grande cavité de la piscine principale.
Entre sérénite et séduction
D’un bloc à un autre, un parcours, volontairement créé, prend lieu. Chaque expérience au milieu du projet (espace moitié pierre, moitié eau), passe par une alternance entre austérité et la sensualité, entre l’immobilité des lignes parallèles et le balancement des courbes de l’eau et du reflet, entre le gris monochrome et le jeu de lumière.
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La tension entre intérieur et extérieur
La façade est tournée vers la montagne et percée de larges ouvertures, des fenêtres et des terrasses, et on remarque l’absence totale des portes.
L’espace des thermes s’organise autour de deux bassins de forme irrégulière : l’un est le centre et cœur du bâti, et l’autre en plein air d’où le bassin extérieur semble creusé dans la montagne. Le passage de l’un à l’autre, permet aux usagers de passer d’un espace ouvert à un espace clos, plus intime avec une ambiances lumineuse claire obscure et des contre-jours.
Les paliers d’intimité
Dans chaque bloc, l’architecte a créé un effet de surprise. D’abord par un volume intime et réservé qui se contraste avec l’aspect massive de l’extérieur, et aussi à travers l’usage des couleurs dans les parois. L’utilisation des blocs de 5 mètres d’hauteur, a permis l’architecte de créer un paysage de falaise et de faille hors l’échelle humaine.
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Source : www.archdaily.com
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