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4.3. Nouvelle vision
III. Nouvelle vision
1. L’expérience sensorielle:
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« Toute création architecturale façonne les lieux. Toute architecture fabrique des conditions environnementales dont la richesse permet d’interroger de manière prospective les multiples dimensions de notre relation aux lieux. »
L’architecture dépasse la dimension physique et fonctionnelle de son établissement. En effet, c’est un élément omniprésent, faisant partie du quotidien de l’individu, se fusionnant dans la vie du passager comme l’usager, c’est toute une expérience là où on s’émerge, là où on vie affectant tout sens. Pour cela, l’espace demeure toute une perception sensorielle.
Il est indéniable que certaines œuvres architecturales peuvent être considérées comme des révélateurs de cette expérience par les outils avec lesquels ces espaces ont été conçus. En contemplant ces travaux, on peut dégager une palette sensorielle qui définit les concepts utilisés pour assurer une expérience en symbiose avec les sens de l’individu. (Bennaud)
a. La sensation atmosphérique :
En essayant de diminuer les limites visuelles au sein d’une œuvre architecturale, ce concept traduit la fluidité de l’espace et son outil afin d’exprimer la pureté du lieu grâce à des espaces ouverts en refusant toute intériorité architecturale créant ainsi une continuité
visuelle au sein du bâtiment ainsi avec sa connexion directe au
milieu extérieur. Prenons l’exemple du Learning Center à EPFL Lausanne en Suisse conçu par ce groupe d’architectes dénommé SANAA (Un groupement d’architectes japonais fondé en 1995 par Kazuyo Sejima né 29 Octobre 1956 et par Ryue Nishizama née en 7 Février 1966). Xavier Bonnaud, professeur à l’ENSA de Clermont Ferrand, Les univers sensoriels de
l’architecture, P.4
Figure 135 : illustration d'un espace sesoriel. source:http://blog.wanken.com
Figure 137 : Learning centre, EPFL Lausanne, Suisse, SANAA. source:iwan.com
Figure 136 : Learning center. source:www.region-duleman.ch
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Entre ‘‘sol modelé et voûte ondulante’’, on peut déambuler découvrant ainsi une continuité visuelle et créant une fluidité
spatiale provoquant une sensation de légèreté à l’âme de l’individu ainsi qu’une sorte de zénitude. (Bennaud)
b. Un sens de l’échelle, de mesure et de proportion :
Ce qui peut être un paramètre architectural primordial depuis toujours serait le sens de proportions et mesures. Soit en s’imposant par une monumentalité ou par créer un espace qui suit à la lettre l’échelle humaine, cet aspect crée pour l’individu une certaine ‘‘familiarité’’ avec le bâtiment auquel il fait face.
En effet, cette matière dimensionnelle est, de nos jours, utilisée avec toute puissance et ceci se reflète par l’architecture qui peut être décrite par ‘‘XXL’’ qui donne le caractère de développement pour le lieu là où elle existe et réside.
« Cette question de mesure (ou de démesure) est fondamentalement physique. Elle nous met en contact avec les contraintes structurelles sous-jacentes de l’espace tridimensionnel qui s’appliquent à tous les objets et organismes vivants »
Figure 138 : Cité des arts, bresil. source:www.archdaily.com
Figure 139 : Château cheval blanc winer. Source :www.archdaily.com
Figure 140. Philharmonie Luxembourg. sourceblog.wanken.com
Xavier Bonnaud, professeur à l’ENSA de Clermont Ferrand, Les univers sensoriels de
l’architecture, P.7
En outre, ce sens doit être un outil afin de créer un espace propice pour l’usager, qu’il soit d’une grande échelle ou le contraire, il doit projeter sur l’individu une sensation d’appartenance et de confort. Tel est l’exemple de l’architecte Français Christian de Portzamparc33 qu’avec ses projets, il cible surtout la recherche d’une ‘‘qualité de mesure ’’ afin d’offrir l’usager une expérience ‘‘une civilité de l’usage’’ ainsi qu’une ‘‘sensualité’’. (Bennaud)
33 Christian de Portzemparc architecte et urbaniste français né à Casablanca, Maroc en Mai 1994 et diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts en 1969.
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c. L’immersion dans un environnement vivant :
Ce qui demeure dans les mesures de l’ordinaire, c’est le développement urbain et croissant vivant ainsi dans un cadre quasi artificiel menant à une connexion faible voire inexistante entre l’être et la nature alors que ce lien fut instinctif et thérapeutique à une certaine dimension stimulant toute sens au corps de l’individu. (Bennaud)
Figure 141: illustration de la relation espace/nature. source: www.medium.com
En fait, cet enjeu fut le défi de plusieurs architectes mais ce qui peut être considéré comme œuvre fondatrice de l’architecture qui met la connexion avec la nature un concept fondamental, c’est la villa Mairea d’Alvar Aalto34 (1938). Avec la multitude de textures et matériaux utilisés, les formes tantôt organiques et irrégulières, tantôt cartésiennes et ses matières, elle crée toute une expérience sensorielle. Villa Mairea, Alvar Aalto
« Ces éléments donnent aux constructions d’Alvar Aalto une sorte d’évidence accueillante, sans doute par sa prise en compte du caractère charnel de l’homme et de toutes les capacités de sensation et de perception qui en émerge »
Cette sensibilité vis-à-vis le lien de l’architecture avec son milieu naturel est opté aujourd’hui par plusieurs concepteurs, ne seraitce l’exemple du parc Grin Grin de Toyo Ito conçu dans l’île artificiel de la baie de Hakata à Fukuoka au Japon une des concrétisations les plus intéressantes, avec sa forme, ce projet se met en symbiose avec les cycles de nature qui l’entoure.
d. La lumière comme matériau de construction :
Un élément qui fait partie intégrante de notre cycle de vie comme être humain et c’est la lumière, un tel élément considérant comme un stimulant du bien-être mental. Xavier Bonnaud, professeur à l’ENSA de Clermont Ferrand, Les univers sensoriels de
l’architecture, P.7
Figure 142: Parc Grin Grin, Toyo Ito. source:www.flickr.com
Figure 143: ambiance lumineuse. source:www.mesostudio.com
« La lumière visible contribue à stimuler la production de la sérotonine, neurotransmetteur de l’organisme ».
34 Hugo Alvar Henrik Aalto est un architecte, dessinateur, urbaniste et designer finlandais, né 8 Février 1898 et décédé en 11 Mai 1976, un adepte de l’architecture organique
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Donc la lumière peut même être considérée comme un antidépresseur naturel donc pourquoi ne pas tirer profit de cet avantage en l’intégrant dans la conception architecturale ?
En effet, la manipulation d’un tel matériau est d’une importance majeure, car il doit être bien étudié. Par exemple, la lumière directe est nocive à long terme du coup, il est préférable de projeter une lumière filtrée ou bien tamisée. (Salem, 2018)
L’architecte espagnol Campo Baeza35 peut être considéré un des concepteurs pionniers qui prennent la lumière naturelle comme un élément majeur dans leurs œuvres.
Ce fait se reflète essentiellement aux pavillons qu’il a conçus, qui sont le pavillon de l’Espagne dans l’exposition universelle à
Figure 144: Porta Milano. source:www.campobaeza.com
Figure 145: Pavillon d'espagne. source:www.campobaeza.com
Figure 146: illustration de liberté. source:www.pinterest.com
Milan en 2015 et le pavillon de Porta Milano en 2009. Ces deux édifices peuvent être décrit comme ‘poreux’ car grâce à ces pores, justement, la lumière fut filtrée avec une direction bien précise et étudiée créant une ambiance au sein du pavillon qui permet au visiteur de vivre l’espace de la manière la plus naturelle possible.
Ces œuvres prouvent que la lumière naturelle est, effectivement, un matériau à part entière qui doit être utilisé afin de concevoir un espace propice à l’usager. (Salem, 2018)
e. La navigation libre de l’usager
« Les personnes accomplissent différentes tâches et ont des besoins différents : parfois être seul, parfois avec d'autres. Une gamme d'espaces offrant différentes choses fonctionne le mieux. Tout se résume à l’adéquation homme-environnement. »
En fait, l’Homme est un être de choix, avec différentes attitudes et un état d’esprit propre à soi, du coup, offrir un milieu flexible là où il peu déambuler avec fluidité, un milieu qui peut répondre
35 Alberto Campo Baeza,né en 14 Octobre 1946 architecte espagnol, professeur principal de Design à l’Ecole d’Architecture de Madrir, ETSAM depuis 1986
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à ses besoins immédiats est la réponse la plus propice pour garantir, à une limite, une commodité à l’usager.
Traditionnellement, c’est celui qui conçoit l’espace qui guide l’usager dans son espace créé créant une sorte de scénario de promenade linéaire. Néanmoins, en jouant sur l’ouverture, la transparence et la fluidité de la circulation au sein de l’espace architecturale, des scénarii multiples se créent afin de permettre à l’usager de choisir son propre chemin ou bien sa propre manière d’utiliser l’espace pour ses propres besoins mettant ainsi le gré de l’Homme en premier lieu.
Cette volonté se concrétise essentiellement
dans des espaces publiques tel est l’exemple du projet de WA/The Miller Partnership36 dans le cadre du concours de AIA (Amarican Institute of Architects) de l’année 2016.
Ce projet, qui s’agit de la rénovation de la librairie publique de Renton, a comme objectif de remettre en valeur cette bibliothèque qui prenait la forme d’un pont en créant un déambulatoire pour la circulation des usagers, en jouant sur l’ouverture vers l’extérieur avec de grandes ouvertures grâce à la suppression du surplomb et en créant un espace ouvert avec l’abolissement de tout contrainte intérieur comme les combles donnant ainsi à l’usager la liberté de naviguer au centre de l’espace et même à la circulation autour de l’espace lui-même. (Bennaud) How architecture uses space, light and material to affect your mood, Kashmira Gander
Figure 147: Liberté visuelle. Source :www.pinterest.com
Figure 148 : espace degagé, learning center
Finalement, afin de créer un espace qui répond à tout besoin, à tout type d’usager, il faut créer un espace qui offre à l’individu la liberté de choisir comment percevoir l’espace.
36 Stephen et Jane Miller, leur agence est fondée en 2012.
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f. Le sens de concrétude :
Cet aspect peut être l’ensemble des éléments qui précèdent constituant ainsi une expérience sensorielle englobante.
En effet, l’utilisation des matériaux, des textures, de la lumière ainsi que la fusion avec l’environnement immédiat créent une sorte de ‘‘physicalité’’ pour l’œuvre architecturale ou urbaine menant ainsi au sens de concrétude. (Bennaud)
« (…) quatre obèses hilares à la terrasse d’un café dans les faubourgs de Naples, la grande rue de Brionne, dans l’Eure, deux jours avant Noël, vers six heures du soir, la fraîcheur d’une galerie couverte dans le souk de Sfax, un minuscule barrage en travers d’un loch écossais, une route en lacet près de Corvoll’Orgueilleux… Et avec eux, irréductible, immédiat et tangible, le sentiment de la concrétude du monde : quelque chose de clair, de plus proche de nous : le monde, non plus comme un parcours sans cesse à refaire, non pas comme une course sans fin, un défi sans cesse à relever, non pas comme le seul prétexte d’une accumulation désespérante, ni comme illusion d’une conquête… …mais comme retrouvaille d’un sens, perception d’une écriture terrestre, d’une géographie dont nous avons oublié que nous sommes les auteurs » Georges Perec, Espèce de l’espace, P.156
L’architecture qui prend cet aspect en mesure serait l’architecture suisse et plus spécifiquement, l’architecte Peter Zumthor37 qui prend l’expérience sensorielle comme l’objectif essentiel de toute architecture et ceci se reflète dans ses œuvres architecturales. Par
une variation de matériaux, passant d’un bois sec à un béton dense, par l’alternance entre la transparence et l’opacité et même pas la fusion des matériaux utilisés avec l’environnement qui entoure l’œuvre, cet architecte exaspère tout outil afin de garantir
Figure 149: exemple d'un espace sensoriel. source:www.wanken.com
37 Peter Zumthor, né à Bâle le 26 Avril 1943 est un architecte suisse et un lauréat du prix Pritzker 2009.
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une expérience qui cible chaque sens humain. Pour cela, on va procéder à l’étude de l’approche de ce concepteur vis-à-vis les sens et comment ceci se prouve par des exemples de ses travaux.
2. La conception sensorielle selon Zumthor :
« Afin de concevoir des bâtiments avec une connexion sensuelle à la vie, il faut penser d’une façon qui va au-delà de la forme et de la construction »
Les sens sont le moyen avec lesquels l’être humain perçoit ce qui l’entoure sur toute échelle, ceci dit, la connexion entre l’individu et l’architecture dépasse la dimension perceptuelle vu que tout édifice génère et stimule des sensations.
La perception sensorielle peut être réfléchie par le moindre détail existant qu’il soit un matériau, une texture ou même l’aspect de dimension. En effet, Steven Holl pense que « Chaque expérience touchante de l’architecture est multisensorielle ; les qualités de la matière, l’espace et l’échelle sont mesurés à parts égales par l’oreille, le nez, la peau, la langue, le squelette et les muscles. L’architecture sollicite sept domaines de l’expérience sensorielle qui interagissent et influent les autres. »
Figure 150: tableau sensoriel. source:www.dezeen.com
Steven Holl, Architecture spoken, P.30, 1992,
Peter Zumthor accentue sur cette approche par sa théorie de la conception sensorielle. Commençant par les simples actes qui influencent nos sens quotidiennement et créent dans notre esprit un répertoire sensoriel en stimulant la mémoire tels que l’odeur de la cuisine, la toucher de la poignée de la porte où même le craquement du plancher sous nos pieds. C’est cet ensemble de sensations qui crée l’atmosphère d’un espace architectural.
Ceci s’étale avec le fait que Zumthor identifie deux types de sens, qui sont, les sens internes et externes et les deux fonctionnent simultanément. (Assala, 2016). Les sens externes sont le moyen avec on interagit concrètement avec l’espace architectural : la vue, le goût, le toucher, l’odorat et l’ouïe.
Figure 151: espace interieur selon Zumthor. source:www.dezeen.com
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Quant aux sens internes, ils sont relativement subjectifs. Etant en connexion directe avec la sensibilité personnelle, ils sont la source de tout jugement et toute perception architecturale. Ils sont essentiellement : la mémoire, l’imagination, la culture, le mouvement et la kinesthésie vu que la mise en action du corps humain influence directement son rapport avec l’architecture.
Ces deux volets sensoriels font que l’expérience spatiale soit spécifique à l’individu et différente d’une personne à une autre donc ‘‘l’espace est vécu différemment pour chaque individu’’.
Ceci incite à créer un espace propice pour le bien-être de l’usager, vu que l’espace architectural doit avoir la capacité d’émouvoir l’individu dans sa quête quotidienne de sens. (Assala, 2016)
Pour mettre en exergue cette conception sensorielle, Zumthor a recours à définir son architecture comme enveloppe et corps grâce à un ensemble d’outils qui se résument dans l’harmonie des matériaux, le travail sur le détail permettant de créer un parcours sensoriel au sein de l’espace et la manipulation des sons.
Le pavillon Suisse de l’exposition universelle à Hangouver en 2000 est considéré comme une application directe à la théorie de cet architecte.
L’espace a été conçu dans le but de créer tout un spectacle sensoriel à expérimenter par les visiteurs suivant un parcours séquentiel qui touche tous les sens externes de l’individu provoquant ainsi ses sens internes. En optant pour l’empilement comme un moyen de construction simpliste, Zumthor essaye avec cet assemblage de 45 000 pièces de bois sans l’utilisation de colle, de créer un labyrinthe séquentiel avec une architecture décrite minimaliste.
Figure 152: Suisse sound pavillon. source:www.dezeen.com
Figure 153: Suisse sound pavillon. source:www.dezeen.com
En outre, l’utilisation de la résonance dans cet espace demeure un moyen de perception. En effet, le pavillon est conçu comme
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‘‘ un instrument de musique poreux qui diffuse la musique conçue spécialement pour l’occasion avec ses 18 notes qui se répètent’’.
Par ailleurs, en consacrant 3 bars culinaires au sein du pavillon pour représenter la cuisine Suisse a ciblé les sens de l’odorat et du goût.
En fait, en absence de tout guide dans ce labyrinthe, on se laisse aller dans un parcours qui stimule en nous les sens qu’on suive tout au long de cette expérience architecturale.
Peter Zumthor, au biais de cette œuvre, a arrivé à traduire ces idéologies pour la conception sensorielle en créant un espace qui enveloppe le corps et l’âme de l’individu grâce à une harmonie de matériaux, l’expérience sensoriel et les expériences qui génèrent les espaces développés.
Figure 154: Harmonie de matériaux. source:www.dezeen.com
Une autre œuvre de Peter Zumthor à noter, c’est la gallérie Serpentine à London. (Assala, 2016)
Figure 155: Facade, coupe, plan sensoriels. source:www.dezeen.com
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Pour ce projet, le concepteur a opté le principe du jardin japonais dénommé « Hortucus Conclusus » qui est, essentiellement, une chambre de contemplation. Ayant la volonté de créer un espace qui, en le visitant, on s’isole, avec tous nos sens, de ce qui nous entoure de trafique, de nuisance sonore et tout l’encombrement urbain de la ville de London.
Cet espace, étant un jardin de contemplation au milieu du jardin urbain qui l’entoure se focalise prioritairement à la relation de l’Homme avec son environnement immédiat y inclus l’architectural. (Assala, 2016)
Avec une entrée discrète et un ensemble de passages qui mènent éventuellement à l’espace vert qui fait le centre du pavillon, l’architecte offre au visiteur une expérience de détachement de toute sensation de malaise ou bien de nuisance en contemplant les composantes du jardin floral se connectant ainsi avec l’architecture là où il est à l’instant.
Figure 157: La biophilie, le sensoriel. source:www.dezeen.com
En conclusion, l’idéologie Peter Zumthor se projette dans le fait que, l’architecture, selon lui, est une réflexion d’une idée, d’une image marquante ou même d’une sensation qui arrive à concrétiser un ensemble d’ambiances et des atmosphères spécifiques stimulant intensément les sens humains L’architecture pour Peter Zumthor ne cherche pas à ‘‘projeter l’idée’’ mais plutôt à ‘‘être’’ l’idée.
Figure 156: integration naturelle dans l'intérieur. source:www.dezeen.com
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Figure 158: la conception architectural. Source :auteur
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3. Un espace propice la sociabilité
La sociabilité a été représentée dans précédemment comme étant un caractère fondamental qui favorise le bien-être. Dans le titre présent, elle sera transposée à l‘échelle spatiale pensant à des dispositions qui créent un cadre d’échange et de rencontre mais tout en assurant l’intimité de l’individu. (Encourager les liens sociaux sans les imposer).
En effet, penser à des espaces ; hauts, dégagés et dédiés aux rassemblements ; encourage l’interaction des usagers. Créer une convergence à l’intérieur aboutit notamment à un espace de rencontre, ainsi on dégage la perception des milieux centraux (espaces en commun). Un des facteurs qui incite les visiteurs à s’asseoir ensemble est aménager l’espace en rapprochant ses usagers, tel qu’il a été cité dans la partie du « mobilier urbain propice la sociabilité ». On en cite par exemple créer une seule table à manger dans le restaurent pour que les hommes mangent ensemble.
4. Design actif
L’intégration de l’activité physique dans les milieux urbains reste un acte important pour améliorer le bien-être dans tous ses dimensions. De même, pour l’organisation spatiale, l’architecte peut prendre des choix favorisant cet effort à l’intérieur.
Le centre de recherche pour le design actif de New York nous cite des critères dont la présence favorise le concept spatial :
- Améliorer la qualité visuelle de l’espace, la complexité avec l’homogénéité et l’esthétique - S’approprier l’espace, être à l’aise - Un espace sûr, qui va avec les notions de sécurité - Offre un cadre animé et unique
Ces critères se rassemble avec les notions de bien-être urbain, mais se diffère au niveau de la concrétisation.
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Une des premières stratégies utilisées dans le centre de recherche pour le design actif de New York est l’amélioration de la qualité des escaliers dans l’espace afin d’inviter les usagers à en profiter. Dans ce sens il faut éviter l’utilisation des ascenseurs et des escaliers mécaniques mais créer un escalier central, tel celui de la Via Verde.
Le projet de l’école d’architecture Cooper Union à New York, élaboré par Morphosis Architect38, montre une conception basée sur la mise en valeur de son escalier tout
en éloignant l’ascenseur. Ainsi, le visiteur prend l’escalier spontanément comme étant une solution évidente pour monter. Ces proportions résultent un changement de vocation des escaliers, depuis un moyen de transition vers un lieu de sociabilité, les étudiants se rencontre dans ce nouveau gradin.
Figure 159 : Ecole d’architecture Cooper Union. Source :www.archdaily.com
L’utilisation des corridors est une stratégie qui s’intègre dans le même concept. En effet, le corridor permet à la fois la transition d’un espace à un autre mais aussi un lieu de rencontre aboutissant à un « design actif ».
Éloigner les bâtiments des places parkings est une autre manière qui favorise l’activité à l’intérieur car elle donne de l’opportunité aux utilisateurs de se déplacer ainsi interagir.
Le concept « design actif » s’associe aux concepts d’intégration de l’activité sportive dans les espaces urbains.
38 Une agence interdisciplinaire basée entre Los Angelos et New York fondée par Thom Mayne, un architecte américain du XXI ème siècle.
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