Le français dans le monde N°429 (extraits)

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REVUE DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES PROFESSEURS DE FRANÇAIS

N°429 juillet-août 2020

6 fiches pédagogiques avec ce numéro

#coronaFLE // DOSSIER //

R PONDRE L’URGENCE

// MÉTIER //

FIPF

Une vie de prof confiné au Maroc Réussir une classe virtuelle

// LANGUE //

Les mots de nos maux



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// MÉTIER //

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le français dans le monde

N°427 jANvIER-fÉvRIER 2020

// MÉTIER //

N°427 jANvIER-fÉvRIER 2020

le français dans le monde

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// MÉTIER //

6 fiches pédagogiques avec ce numéro

N°427 jANvIER-fÉvRIER 2020

6 fiches pédagogiques avec ce numéro

6 fiches pédagogiques avec ce numéro // ÉPOQUE //

// LANGUE //

Un tour du monde du français en quinze pays

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Un tour du monde du français en quinze pays

// MÉMO //

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numéro 429

10 Que vous soyez abonné(e) à la version numérique ou papier+ numérique

RÉGION

BRUXELLES, LE BON VIVRE AU CŒUR DE L’EUROPE ÉPOQUE

08. Portrait

Steven L. Kaplan : no pain, no gain

10. Région

Bruxelles, le bon vivre au cœur de l’Europe

Créez en quatre clics votre espace en ligne sur www.fdlm.org pour accéder aux suppléments pédagogiques

12. Tendance Vivre confiné

13. Sport

Du sport quand même ? Pour profiter de fiches pédagogiques, des documents sonores et de leur transcription ainsi que des suppléments en ligne, ne perdez pas une minute pour créer votre Espace abonné sur le site du Français dans le monde. Suppléments en ligne et PDF des numéros n L’espace « Suppléments en ligne » offre des prolongements aux articles parus dans la revue : l’accès aux clips des artistes présentés dans la rubrique « À écouter » et aux bandes-annonces des films de la rubrique « À voir », des informations complémentaires aux articles parus dans la revue, des prolongements pédagogiques au dossier… Téléchargez le PDF complet des numéros de la revue depuis 2016.

14. Idées

Fiches pédagogiques n Les fiches pédagogiques en téléchargement : des démarches d’exploitation d’articles parus dans Le français dans le monde. n Cliquez sur le picto « fiche pédagogique » sur les pages lors de la lecture pour télécharger la fiche d’exploitation de l’article en question. n Rendez-vous directement sur les pages « À écouter » et « À voir » : cliquez sur le nom des artistes ou des œuvres pour visionner les vidéos ou les bandes annonces des films. n Cliquez sur les liens ci-dessous pour télécharger les reportages audio et leur transcription.

Alexandre Gefen : « Les liens faibles sont essentiels en démocratie »

16. Culture

Culture numérique ou culture vivante ?

17. Évènement

Le virus de l’humour

LANGUE

18. Analyse

Des mots et des maux

20. Entretien

Jean Sellier : « Donner une vision moins élitiste de l’histoire des langues »

22. Politique linguistique

Luxembourg, un Babel sur Moselle ?

24. Étonnants francophones

Rendez-vous sur www.fdlm.org !

« Quelle expérience fantastique d’avoir travaillé avec Cesária Évora »

25. Mot à mot

Dites-moi professeur

DES FICHES PÉDAGOGIQUES POUR EXPLOITER LES ARTICLES - Question d’écritures : Oui, non, mais… - Mnémo : L’incroyable histoire des pronoms toniques

02

LES REPORTAGES AUDIO

MÉTIER

- #coronaFLE : Rêves de confinés - Culture : Psychoqueen, la nouvelle prodige du rap marocain - Tendance : La mode du body-painting - Expression : « Faire un pied de nez »

30. Vie de profs

28. Réseaux

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DANS VOTRE ESPACE ABONNÉ SUR FDLM.ORG

« Le confinement a bouleversé nos pratiques enseignantes »

32. Question d’écritures Oui, non, mais…

Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020


Le français dans le monde sur Internet : http://www.fdlm.org 34. Initiative

Test de placement en ligne : optimiser l’apprentissage

36. Expérience

« Que le spectacle commence ! »

46. Innovation

Réussir une classe virtuelle

48. Ressources

MÉMO

38. Focus

64. À écouter 66. À lire 70. À voir

40. Astuces de classe

INTERLUDES

Lexique : difficultés d’apprentissage et remédiation Comment favoriser la participation en classe virtuelle ?

06. Graphe

42. Tribune

26. Poésie

La continuité pédagogique dans les centres universitaires de FLE

44. Français professionnel

Français professionnel en situation de crise : Faire face à l’urgence

DOSSIER

#CORONAFLE : RÉPONDRE À L’URGENCE

Résister

72. Jeux

Voici le mois de mai où les fleurs volent au vent...

73. Mnémo

L’incroyable histoire des pronoms toniques

74. Quiz

À votre santé !

75. Test

Aux petits soins

Les diamants sont éternels

C

79. Fiche pédagogique

e numéro 429 du Français dans le monde aurait dû paraître il y a deux mois. Le confinement strict instauré en France le 17 mars à la suite de l’épidémie de Covid19 ne nous a pas permis d’assurer la bonne rédaction, édition et diffusion de votre revue en temps et en heure. Nous prions nos lectrices et lecteurs de nous excuser d’avoir ainsi, exceptionnellement, manqué notre habituel rendez-vous depuis… 1961. Né au mois de mai de cette année-là, Le français dans le monde a en effet entamé sa soixantième année de parution en mai 2020. Soixante années que cette revue accompagne fidèlement les professeurs de français partout dans le monde : soixante ans, en termes de mariage, ce sont des noces de diamant. Nous avons donc essayé de ciseler ce numéro au plus juste pour qu’il réponde à la fois à son rôle premier d’inspiration des enseignants de français pour leur cours et à l’urgent besoin de témoigner des multiples cas de figure apparus dans la profession lors de cette crise sanitaire inédite et mondiale. Les pages qui suivent mêlent ainsi nos rubriques habituelles et de nombreuses contributions qui tentent de refléter cette situation complexe. Un numéro à multiples facettes, comme un diamant. n

81. Fiche pédagogique

slangevin@fdlm.org

Fabienne Swiatly : « Elles sont au service »

50. En scène !

Chacun chez soi, mais tous ensemble !

62. BD

Les Nœils : « Confinés »

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« L’évident besoin de développer le distanciel » ................................54 Inventer pour continuer....................................................................56 Enseignement en confinement : un regard médical ..........................58 Professeurs de FLE… Et après ? .......................................................60

OUTILS

édito

77. Fiche pédagogique Rêves de confinés

Schtroumpfez vos émotions !

Sébastien Langevin

La course aux verbes

83. Fiche pédagogique

Région : Bruxelles, le bon vivre au cœur de l’Europe

Le français dans le monde, revue de la Fédération internationale des professeurs de français - www.fipf.org, éditée par CLE International – 92, avenue de France – 75013 Paris – Tél. : +33 (0) 1 72 36 30 67 Fax : +33 (0) 1 45 87 43 18 • Service abonnements : +33 (0) 1 40 94 22 22 / Fax : +33 (0) 1 40 94 22 32 • Directeur de la publication Jean-Marc Defays (FIPF) • Rédacteur en chef Sébastien Langevin Conseiller de la rédaction Jacques Pécheur • Secrétaire général de la rédaction Clément Balta cbalta@fdlm.org • Relations commerciales Sophie Ferrand sferrand@fdlm.org • Conception graphique réalisation miz’enpage - www.mizenpage.com Commission paritaire : 0422T81661. 60e année. Imprimé par Estimprim (93210) • Comité de rédaction Michel Boiron, Célestine Bianchetti, Franck Desroches, Juliette Salabert, Isabelle Gruca, Chantal Parpette, Gérard Ribot. Conseil d’orientation sous la présidence d’honneur de Mme Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de la Francophonie : Jean-Marc Defays (FIPF), Paul de Sinety (DGLFLF), Franck Desroches (Alliance française), Cynthia Eid (FIPF), Alexandre Wolff (OIF), Dominique Depriester (MEAE), Marc Boisson (FIPF), Évelyne Pâquier (TV5Monde), Nadine Prost (MEN), Doina Spita (FIPF), Lidwien Van Dixhoorn (RFI), Jean-Luc Wollensack (CLE International).

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ÉPOQUE | TENDANCES Un mot d’ordre : restez chez vous. Il a fallu tout réinventer : le travail, l’école, les loisirs, le rapport à l’autre et aux autres. Retour d’expériences. PAR JEAN-JACQUES PAUBEL

VIVRE CONFINÉ Q uelles images, pour ne pas parler de mots, resteront de cette expérience proprement inédite du confinement ? Celles du télétravail : la multitude convertie instamment à l’utilisation des logiciels de réunion à distance Team, Zoom ou Skype, ouvrant du même coup la fenêtre de son ordinateur sur son intimité. On les découvre, ces travailleurs à domicile, installés à leur bureau, sur une table de cuisine ou assis en tailleur dans un fauteuil, selon l’espace dont ils disposent. Cette épreuve du confinement aura marqué un tournant dans la façon dont les gens travaillent, à tel point que les gourous de Microsoft prédisent que « nous ne reviendrons jamais en arrière ». D’autres images, aussi, liées à l’épreuve du couple confiné que les médias ont passé beaucoup de temps à ausculter. L’obligation de cohabiter 24 heures sur 24, quand

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on avait l’habitude de ne se voir que quelques heures par jour. Et chacun de négocier l’occupation de l’espace et la répartition des tâches ménagères, de gérer les temps de loisirs, partagés ou non, d’alerter sur les écarts de conduite, les risques de sortie de route. Avec la menace planante d’une vague de divorces, une fois le déconfinement prononcé…

Le défi de l’apprentissage à la maison

Garder la forme aura été un autre impératif dicté par ce confinement pandémique. Entre exemples à suivre de grandes figures sportives et prescriptions diététiciennes visant à résister à l’appel du frigo et à ce grignotage qui aide à tromper le temps. Mais ce sont surtout pour les parents qu’« il y a eu du sport ». Obligés de devenir des apprentis enseignants imposant l’ordre scolaire à la maison. Immense défi : 12 millions d’élèves qui doivent

suivre leur scolarité à domicile et un apprentissage qui prend des noms de logiciels ou de plateformes d’accompagnement. Avec pour certains des épreuves à passer à distance. Comment réviser ? Comment trouver aussi du ludique dans cet éducatif nouvelle version ? Et c’est parti pour des jeux individuels, genre « Petit bac », « Pictionnary » et « cadavre exquis », ou des jeux par équipe façon « Time’s up ». Vaincre l’espace mais aussi résister au temps. D’un côté, il y a ce huis clos qu’il faut rendre supportable aux enfants par des jeux à organiser, improviser, redécouvrir. Mot d’ordre familial : détendre l’atmosphère et éviter que chacun se replie sur son écran. De l’autre, ce sont les épreuves de lenteur, comme le tricot ou le puzzle, qui s’accordent à un temps perçu comme immobile. Qui aurait dit que tous ces loisirs chronophages seraient ressortis du placard, pour qui entend donner une valeur au temps ?

Dépoussiérés aussi, les livres de recettes ou ces fiches de cuisine soigneusement classées et archivées qui ont participé de cette redécouverte du « fait maison ». Preuve en est, la farine et la levure ont été les deux produits alimentaires les plus vendus ! Autre fait maison et cousu main : les fameux masques en tissu que chacun s’est mis à fabriquer, le temps d’un atelier de couture improvisé. Résultat : l’imagination et le sens de l’esthétique sont venus valoriser l’aspect pratique et contraint. Fleuris, écologiques, tahitiens, acidulés, romantiques, les masques ont donné, si l’on peut dire, un nouveau visage à la rue. Une manière de s’échapper, de transgresser la claustration. S’échapper ou se retrouver, être affairé ou désœuvré, une chose semble être restée constamment essentielle durant cette ère de confinement : garder la notion du temps, manière de rester dans l’air du temps. n

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ÉPOQUE | SPORT

Alors que les grandes compétitions sportives ont toutes été annulées ou reportées, la pandémie de Covid-19 a aussi mis aux prises le quidam confiné avec le besoin de dépense physique. Ou quand le sport se livre aussi à domicile. PAR CLÉMENT BALTA

DU SPORT QUAND MÊME ?

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imbledon, la Ligue des champions de football, les courses de F1 ? Annulés. Le Tour de France et Roland-Garros ? Reportés en septembre – si tout va bien. Et reportés à l’année prochaine, les deux plus grands évènements sportifs qui devaient se tenir au cœur de l’été : l’Euro de foot et les Jeux Olympiques de Tokyo. Le sport professionnel a lui aussi été frappé de plein fouet par la pandémie, avec de graves répercussions pour les clubs et les compétiteurs. Pour le sportif amateur et l’amateur sportif, la peine se joue sur un autre registre mais elle a été double : fini l’adrénaline du direct, le sport ayant soudain déserté les écrans ; fini la dopamine de son activité préférée. Fermeture des stades, des courts, des salles. Le vulgum pecus soudain au statu quo. Et l’anima sana in corpore sano, alors ? Le confinement allait bouleverser le rapport à l’âme et au corps : pour être sain, il allait

falloir opter pour une vie de moine. Mais de moine guerrier. Sans se laisser abattre.

« Home run »

Nous évoquions la devise latine reprise à son compte par une célèbre marque de chaussures : justement, Asics a mené une vaste enquête auprès de 14 000 adeptes de la course à pied dans 12 pays, publiée début juin. Même prêchant pour leur paroisse, 40 % des Français interrogés ont déclaré faire plus d’exercice qu’avant la Covid-19. Durant le confinement, leur 60 minutes de sortie quotidienne tolérée « dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile » ont été largement consacrées à « l’activité physique individuelle des personnes », pour citer l’attestation de déplacement dérogatoire. Et quoi de plus évident, les établissements sportifs étant clos, que de courir ? À tel point que la Mairie de Paris, par exemple, a dû mettre le holà et n’autoriser les courses (à

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pied, et non alimentaires) qu’à des horaires stricts, le matin et le soir. Mais l’étude montre bien la nécessité de cette dépense physique : 70 % estiment que celle-ci les aide à mieux affronter une situation difficile. Un bien-être, corporel et mental, d’autant plus essentiel que parallèlement la population française, d’après un sondage Ifop, aurait pris 2,5 kg en étant confinés. Une prise de poids relative, mais qui justifiait le message des autorités envers le sport-santé, notamment auprès des télétravailleurs, des parents ou des personnes âgées, mot-dièse à la clé : #RestezChezVous, #BougezChezVous. Ou hashtag avec le #StayAtHomeChallenge, un défi lancé sur Instagram qui prenait des tours plus ou moins sportifs, comme dribbler avec un rouleau de papier toilettes. Possiblement, vous avez même pu courir pour tenter d’en avoir à la supérette avant qu’elle ne soit dévalisée, voire vous battre pour : l’attrape-PQ, un sport complet.

Les entraîneurs sportifs ont aussi dû s’adapter et proposer des cours virtuels. Les tutos d’exercices physiques ont fleuri sur la Toile. Les applis de remise en forme ont été téléchargées par millions. Le réseau Gymlib pour la santé et le bien-être des salariés (France, Belgique et Luxembourg) a publié une infographie sur les « 10 chiffres clés sur la pratique sportive en confinement ». Résultat : 6 personnes sur 10 avaient une activité physique journalière, mais de moins de 30 minutes en moyenne. Marche et course à pied, fitness, musculation (le néologisme « coronabdo » ayant fait son effet…) mais aussi yoga sont le quinté gagnant des activités physiques pratiquées. Certains médias ont aussi pu prédire un autre baby-boom né de cette promiscuité imposée chez les couples. Ou quand le sport d’appartement se prolonge en chambre… Premières statistiques de cette future génération « coronials » dans un peu moins de neuf mois. n

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DES MAUX ET DES MOTS Si toute situation inédite crée son propre vocabulaire, que dire de la crise sanitaire qui aura vu proliférer tout un lexique adapté à l’épidémie de coronavirus ? Tour d’horizon et décryptage par le linguiste LouisJean Calvet. PAR LOUIS-JEAN CALVET

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oute situation particulière, toute période marquante, qu’elle soit sociale ou politique, génère son vocabulaire. Ainsi, en 1877, Paul Lafargue, le gendre de Karl Marx, publiait un article sur La langue française avant et après la Révolution, dans lequel il donnait de longues listes de mots créés pendant la Révolution française qui n’existaient pas dans les dictionnaires et dont beaucoup sont encore aujourd’hui utilisés quotidiennement.

Une inflation lexicale

Les mois que la France, comme bien d’autres pays, vient de vivre ont été vécus comme dans une bulle, avec un avant et un après, une bulle sanitaire mais aussi une bulle linguistique. Les Français ont été bom-

Des mois de confinement vécus comme une bulle, une bulle sanitaire mais aussi une bulle linguistique bardés par une véritable inflation lexicale et néologique. Tout a commencé par un mot que personne ne connaissait et qu’on avait d’ailleurs du mal à mémoriser, coronavirus, construit à partir d’une racine latine pour désigner un virus en forme de couronne. Il a pourtant très vite été accepté, sans doute parce qu’il se retrouve dans toutes les langues romanes mais aussi en allemand (krone), en anglais (crown) et même en russe (korona), et peut-être aussi

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LANGUE | ANALYSE

parce qu’il rappelait à certains le nom d’une marque de bière. Et dès la mi-mars 2020, les médias ont consacré plus de la moitié de leurs pages ou de leur temps d’antenne à ce coronavirus, que tout le monde connaît désormais. Coronavirus qui va très vite contaminer (sans doute de façon très provisoire) le lexique français : coronadettes pour les dettes que les États sont amenés à contracter, coronapéro pour les apéros entre amis – d’un balcon à l’autre, par vidéo ou, pour les solitaires, devant un miroir –, coronabonds pour les emprunts à l’échelle européenne que proposent de lancer neuf pays de la zone euro, etc. Puis nous avons adopté une autre appellation, le Covid-19 (l’Académie française est même intervenue pour décréter qu’il nous fallait dire la Covid-19, puisqu’il

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s’agissait du nom d’une maladie : disease en anglais, Covid étant l’abréviation de COronaVIrus Disease). Le 16 mars apparaissait dans le discours du président français Emmanuel Macron, puis les jours suivants dans la bouche de tous les ministres, le terme de guerre, guerre contre un « ennemi invisible ». Mais il n’y avait pas que la guerre : le vocabulaire va s’enrichir de nouveaux termes, de nouvelles expressions. Prenons les plus fréquents. Les gestes barrière tout d’abord : rester chez soi, se laver les mains, ne pas serrer celle de autres, tousser dans son coude, garder ses distances… Ce qui a mené à une autre formule, la distanciation sociale, le fait de se tenir à au moins un mètre des autres. Mais pourquoi pas distance de sécurité, distance physique ou distance minimum ? Cette « distanciation sociale » avait quelques connotations sociales, au vrai sens du terme. Le confinement n’est pas tout à fait le même vu d’un appartement de 100 m2 ou d’une résidence secondaire entourée d’un jardin, et vu d’un deux-pièces où se serrent parents et enfants, voire d’un hôtel dans lequel s’entassent des sans-abri ou des migrants, d’une tente où ils vivent. Enfin, vint l’anglais cluster, très employé par les médecins, puis par tout le monde alors que le mot français foyer aurait très bien fait l’affaire. Puis apparurent, fin mars, la chloroquine (qui très vite introduisit également dans notre lexique la formule essai randomisé) et le confinement, que tout le monde adopta. Après le confinement est venu le déconfinement puis, sur le mode « si vous n’êtes pas sages vous retournerez au piquet », on nous menaça d’un éventuel reconfinement (mot qui, comme déconfinement d’ailleurs, est obstinément refusé par mon correcteur orthographique !) Mais la métaphore la plus filée sera celle du combat. Macron, dans le discours que nous avons évoqué, avait répété six fois « nous sommes en guerre » et le paradigme s’est très

Ce qui frappe le plus, dans ce bombardement néologique, c’est qu’il s’agit d’un discours qui se développe à l’ombre du pouvoir ou qui est créé par le pouvoir vite mis à produire. On a parlé ensuite de bataille contre le virus, de le vaincre, on a présenté les éboueurs comme les soldats du quotidien, les infirmières et les infirmiers sont devenus des héros, en première ligne contre un ennemi invisible. Puis cette contagion belliciste s’est élargie : on a utilisé le terme réservistes pour désigner les membres du corps médical retraités (médecins, infirmiers) qui revenaient aider leurs collègues. La réserve désigne dans l’armée les militaires que l’on garde disponibles à l’arrière, pour les envoyer au front lorsqu’on en aura besoin, on parle aussi d’officiers de réserve, ceux qui ne sont pas destinés à servir sous les drapeaux, sauf ponctuellement, en cas de besoin. Le corps médical était ainsi militarisé. Et, pour finir, à la mi-mai, la porte-parole du gouvernement annonçait qu’on allait réactiver une « médaille de l’engagement face aux épidémies », que le 1er janvier 2021 la promotion de l’ordre national du Mérite et de la Légion d’honneur comprendrait « une part importante de personnes ayant contribué à la lutte contre le virus » et que le 14 juillet serait « une occasion supplémentaire de manifester l’hommage et la reconnaissance de la nation à tous ceux qui se sont engagés dans la lutte contre le Covid19 ». La boucle métaphorique était ainsi bouclée et l’on décorerait les combattants.

Une logique de pouvoir

Ce qui frappe le plus, dans cette inflation néologique, ce bombardement lexical, c’est qu’il s’agissait d’un vocabulaire encratique comme disait Barthes, un discours qui se dé-

Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020

veloppe à l’ombre du pouvoir ou qui est créé par le pouvoir. Face à lui, nous sommes en situation d’infériorité. Le vieux schéma de la communication, auquel se raccrochent encore certains linguistes, avec un émetteur et un récepteur ayant un code en commun et grâce à lui encodant des messages d’un côté, les décodant de l’autre, ne fonctionne pas ou montre ses limites. L’émetteur et le récepteur ne sont pas à égalité. Le discours encratique parle de charges sociales et nous n’avons pas beaucoup de pouvoir pour dire qu’il s’agit en fait de cotisations sociales. Il parle de plan social alors qu’il s’agit de mettre des travailleurs au chômage. Parfois nous hésitons à comprendre, nous nous interrogeons puis nous interprétons, comme pour distanciation sociale (« Ah oui ! distance physique »). Le signifiant n’est pas consubstantiel au signifié, la construction du sens est un fait social. Nous interprétons, donc, en fonction du contexte, et parfois nous adoptons, nous répétons, nous diffusons ce discours. Face à ceux qui s’apparentent parfois à des propriétaires de la langue, il existe des lieux de contre-pouvoir, Et le plus bel exemple est sans doute celui des dessins de presse. Par exemple, sur une du Monde, un dessin de Plantu montrant Macron en costume militaire lançant dans un micro à l’ancienne « Les confinés parlent aux confinés », clin d’œil à la fois à l’appel du 18 juin de De Gaulle et à l’annonce de Radio Londres, « les Français parlent aux Français ». Ou encore, dans Le Canard enchaîné, ce titre, sur toute la une, constituant une bonne définition du confinement, « Pour s’en sortir, il faut s’enfermer ». Bref, le coronavirus, qui met la communauté scientifique en émoi, intéresse aussi les linguistes… n Pour en savoir plus Le journal de confinement de L.-J. Calvet, sur son site : http://louis-jean.calvet. pagesperso-orange.fr/accueil.htm

CORONABÉCÉDAIRE Petit florilège du néologisme viral, ou l’amour des mots au temps du corona(virus). Coronials, corona boomers : le confinement aura-t-il généré un pic des naissances, donnant lieu à cette nouvelle génération dont le nom est déjà tout trouvé… Covidiot : définit un individu qui ne suit pas les règles liées au confinement ou adopte un comportement égoïste et irresponsable. Grovid, graduvid, coronabdo, immobésité : inventés par les lecteurs-internautes du quotidien Le Monde, ces néologismes traduisent bien la nécessité ou l’absence d’exercice physique née avec l’obligation de rester chez soi. Lundimanche : ou quand les jours de confinement finissent par se ressembler les uns les autres. Quaranthaine : quand l’amour du cloître a ses limites que le confinement ne connaît pas… Zoombar : avec le confinement les applications de visioconférence ont eu le vent en poupe, Zoom en tête, pour faire des « coronapéro ». Dans le même registre a surgi Skypéro ou le vodkafone. Il est déjà prévu que plusieurs mots ou expressions pourraient faire leur entrée dans les dictionnaires en 2021. Citons par exemple : présentiel, distanciel, distanciation sociale, déconfinement, geste barrière, quatorzaine… Ceci étant, Henri Goursau, déjà auteur d’une cinquantenaire de dictionnaire, a mis en ligne gratuitement un « DiCovid » ou dictionnaire du Covid-19, qui a recensé les presque 250 mots qui ont fleuri durant l’épidémie : https:// dicovid19.com/ n

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MÉTIER | VIE DE PROFS « Chez moi, durant le confinement, en “classe virtuelle” »

Jeune professeur de français au collège public marocain et à l’Institut français d’Agadir, Lahoucine Ait Sagh est également doctorant en didactique du français. Il raconte son expérience du confinement, un vécu qu’ont connu et connaissent encore de nombreux professeurs. PAR LAHOUCINE AIT SAGH

« LE CONFINEMENT A BOULEVERSÉ

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ersonne n’était prêt ! Personne n’avait prévu l’arrivée d’une telle p a n d é m i e . Co m m e partout dans le monde, confinement oblige, le Maroc est passé à l’enseignement à distance. Il n’était plus question d’intégrer les outils numériques dans un dispositif hybride, mais de changer radicalement de pratiques pédagogiques. J’étais obligé de garder le contact avec mes apprenants. Mes collègues de français et moi, nous avons ouvert un groupe sur Facebook pour publier des contenus. Néanmoins, il n’y avait pas assez d’interaction : les élèves n’étaient pas initiés, ni habitués à ce mode d’enseignement. J’ai alors créé des groupes WhatsApp pour interagir, répondre aux questions et être plus proche d’eux. Les élèves ont été ponctuels, assidus et responsables. Mon seul objectif était d’être disponible pour eux, de les accompagner et de les aider à surmonter leurs difficultés et à être forts dans ces circonstances

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si particulières. Le confinement a bouleversé nos habitudes, en particulier nos pratiques enseignantes. Même si j’ai été initié à l’enseignement à distance, à la scénarisation pédagogique et à l’utilisation des plateformes, j’ai eu des difficultés à transposer cela à ma nouvelle classe virtuelle.

Éviter la démotivation

Par conséquent, j’ai commencé à simplifier les cours, d’autant plus que j’enseigne à des classes suivies d’un examen normalisé régional en fin d’année. J’ai mené de longues recherches sur des sites dédiés au partage des ressources numériques. Le cours à distance est différent, j’ai alors préparé des schémas, des tableaux synthétiques, des dessins, des vidéos, des images pour faciliter la tâche aux apprenants. Le but était d’éviter la démotivation et l’abandon, causés par des supports trop longs et condensés à lire. Je me mettais à leur place avant de planifier toute activité. En guise d’appui et de consolidation des acquis, je propo-

« Mon seul objectif était d’être disponible pour mes élèves, de les accompagner, de les aider à surmonter leurs difficultés et à être forts dans ces circonstances » sais des exercices sur leur manuel ou interactifs sur des sites. Prenons l’exemple d’une séance avec mes élèves de 3e année. Nous avons d’abord fixé un horaire qui convienne à tous, 17 heures, car certains apprenants n’ont ni ordinateur ni portable pour se connecter et doivent attendre le retour du père ou du frère aîné, s’il accepte de céder son téléphone pour une heure. Nous avons choisi WhatsApp car se connecter à Microsoft Teams demande une connexion à haut débit, ce que mes élèves et moi n’avons pas ! Je leur envoyais un support à lire attentivement (un dialogue à quatre répliques entre deux personnages), suivi d’un mes-

sage vocal, pour mettre en route l’activité, la situer dans la progression, les objectifs, les étapes ainsi que les modalités de travail. Je posais des questions générales concernant la définition de la situation de communication, pour arriver à repérer le fait de langue étudié (la subordonnée de condition), dégager les composantes de la phrase complexe, les subordonnants, les modes utilisés, à travers des questions/réponses et un cheminement progressif. Je donnais du temps pour obtenir une large participation avant de valider la réponse. Si les élèves avaient des questions, j’expliquais par des messages vocaux jusqu’à ce qu’ils comprennent. Des exercices d’application (deux au maximum, et d’autres à faire après le cours) suivaient, pour s’assurer de la bonne compréhension du fait de langue étudié et son réemploi dans d’autres situations. Pour consolider l’ensemble, je leur proposais des liens et des vidéos à regarder pour aller plus loin.

Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020


« Capture d’écran de mon groupe WhatsApp avec mes étudiants »

« Intervention lors de la 5e édition du colloque du REMADDIF, à Agadir, en novembre dernier. »

NOS PRATIQUES ENSEIGNANTES » Les remerciements des parents

Pour la production écrite et dans le cadre du projet d’écriture déjà entamé en classe, nous avons procédé autrement. Je publiais la consigne, avec des précisions claires, en fixant un délai d’envoi des rédactions, sur papier et photographiées ou tapées directement. Je lisais chacune d’elles, je notais mes remarques puis les renvoyais sur le groupe WhatsApp. À la fin, nous choisissions une production, trace écrite à transcrire ensuite sur le cahier. Peu à peu les cours à distance prenaient leur place dans le quotidien des élèves, parfois épuisés par le confinement, l’éloignement et le manque de leurs camarades et de leurs professeurs. Pendant le ramadan, nous avons été obligés de modifier l’horaire, puisque la plupart participaient aux différentes tâches ménagères, en nous retrouvant à 16 heures. La majorité des élèves utilisaient les téléphones portables de leurs parents. J’ai reçu des messages de remerciements et de gratitude de cer-

tains d’entre eux, qui avaient saisi l’ampleur et la difficulté d’être un enseignant en passant cette période confinés avec leurs enfants. Cela m’a poussé à fournir plus d’efforts pour honorer ma mission, même dans les pires des conditions. Pendant ce confinement, le contact avec les enseignants et l’administration était maintenu et particulièrement entre collègues de français grâce aux réseaux sociaux. Nous étions amenés tout le temps à collaborer et à unifier nos actions didactiques, surtout pour les classes terminales, en tenant de respecter la même progression, d’échanger des idées, des ressources et des expériences réussies durant cette expérience inédite pour nous.

Enseignant et étudiant

J’ai toujours eu la volonté de partager mon amour et mon savoir linguistique et culturel avec des élèves. Devenir enseignant de français était un rêve d’enfance, que je dois aussi à mes propres profs de français qui ont su cultiver en moi cet amour de la langue

Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020

« Je suis persuadé que les langues sont un médium incontournable pour aborder l’altérité, la culture, la différence, la tolérance, l’ouverture... » de Molière. Au Maroc, elle est une clé pour l’avenir personnel et professionnel. Aujourd’hui, je fais une thèse en didactique du FLE (je travaille sur les interactions verbales). Étant boursier du REMADDIF (Réseau des masters et doctorats en didactique du FLE), j’ai d’ailleurs obtenu une bourse à l’université d’Aix Marseille et j’ai pu découvrir les cultures françaises de près. C’était en quelque sorte la concrétisation de certains savoirs théoriques et la remise en question des représentations et des stéréotypes. Après 8 ans d’enseignement, je suis persuadé que les langues sont un médium incontournable pour aborder l’altérité, la culture, la différence, la tolérance, l’ouverture… Bref, les valeurs humanistes.

Ma deuxième casquette d’étudiant thésard a créé une empathie à l’égard de mes apprenants. Je me mettais à leur place avant d’agir ou de planifier une action pédagogique. Car j’étais moi-même dans l’obligation de poursuivre mon travail de recherche à distance, de suivre des webinaires, des MOOC. Je devais aussi maintenir le contact avec mes deux directeurs de thèse, M. Adil ElMadhi et Mme Fatima Chnane-Davin. J’ai vécu l’angoisse et la fatigue de rester assis et concentré devant mon écran, prenant des notes, voulant comprendre tout ce qui se disait. Cela demande beaucoup d’énergie, de volonté et de patience. J’ai ainsi mieux compris les plaintes des élèves et des enseignants face à ces nouvelles pratiques. Le débat suscité par l’enseignement à distance à l’ère de la pandémie Covid-19 m’a donné l’idée de réaliser une étude scientifique sur la résistance au changement de la part des enseignants marocains, et d’en comprendre les causes, pour les prendre en considération à l’avenir dans la mise en œuvre de telles pratiques. n

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MÉTIER | ASTUCES DE CLASSE La crise sanitaire a provoqué un bouleversement des pratiques enseignantes. Nous avons dû d’un jour à l’autre prendre en main des outils nouveaux, changer nos habitudes et nous adapter à cette nouvelle modalité d’enseignement. Après une première phase de tâtonnement, nous avons pris des repères et développé des stratégies pour rendre nos classes en ligne plus dynamiques et interactives. La question de la participation des apprenants a été centrale dans les préoccupations des enseignants ces derniers mois. En effet, nous nous sommes vite rendu compte que les activités de groupe et les techniques d’animation de classe usuelles ne pouvaient pas s’appliquer tel quel dans un cours en ligne. Nous en avons donc testé et découvert d’autres, rendues notamment possibles par le biais d’outils en ligne accessibles gratuitement et largement partagés dans les webinaires et réseaux sociaux. Ces outils ainsi que ces nouvelles démarches ont parfois permis d’impliquer davantage les apprenants. Voici quelques exemples d’activités et outils concrets, partagés par notre communauté de lecteurs.

E

n début de cours, j’aime réviser avec mes élèves le vocabulaire de la session antérieure de façon ludique et active, par des tours de parole aléatoires grâce au lancer d’une balle. Cette balle, pendant cette période de confinement et de cours à distance, je l’ai remplacée par un tirage au sort sous forme de roulette. J’ai recours aux outils : www.online-stopwatch.com/random-name-pickers/name-picker-wheel/?r=dice ou https://wheeldecide.com/. Je rentre, l’un après l’autre, les prénoms de mes élèves et je partage avec eux le lien dans le chat pour que l’élève qui a la parole puisse nommer au hasard le camarade suivant. L’avantage de ces outils en ligne est que l’on peut éliminer le prénom rentré pour s’assurer que chaque élève participe à l’activité proposée. Un autre outil très complet qui contient notamment l’option « random name » (nom aléatoire) est https://classroomscreen.com Élise Fayard, Espagne

J

e propose un « carnet de lecture » collaboratif en ligne : lecture, débat, remue-méninges où ce sont les élèves qui dirigent et animent chaque séance. Cette activité a besoin d´un travail d´enquête littéraire préalable ainsi que la préparation d´un petit questionnaire sur la lecture et un exercice sur le lexique de l´extrait. Je demande parfois de réaliser et présenter une vidéo devant les copains de classe, sur les contenus de la séquence littéraire à étudier. Ana Maria Cerdán Remón, Espagne

COMMENT FORMEZ-VOUS GRO COMMENT FAVORISER LADES PARTICI

R

ien de tel que d’être en chair et en os devant son public, parmi ses étudiant(e)s ! Je vous le concède. Mais comme tous mes collègues, je me suis plongé dans le monde virtuel. Au début j’ai failli me noyer. Heureusement, les formateurs/formatrices, les spécialistes du domaine m’ont jeté plusieurs bouées de sauvetage. L’utilisation de Kahoot! a ajouté une dimension ludopédagogique à mes cours en ligne. Lever la main, croiser les bras, montrer le pouce, c’est-à-dire y incorporer de simples gestes a chassé l’élément sédentaire, voire monotone. Deepak Dingrani, Inde

P

our enregistrer des productions ou interactions orales. Je recommande vivement l’outil Anchor. Il permet de créer des podcasts et d’introduire plusieurs voix. C’est donc une excellente option pour favoriser le travail collaboratif, maintenir le contact des élèves entre eux pour réduire la distance imposée par le confinement. Les jeux sont aussi d’excellentes solutions pour la production/interaction orale : un simple jeu du pendu ou un jeu de devinettes sont des options faciles et efficaces. LearningApps.org, Wooclap ou Genially permettent de créer une énorme variété d’activités. Brigitte Lima, Portugal

L

a pandémie auquel le monde est confronté n’a pas mis fin à ma passion pour l’enseignement du français. Bien au contraire, j’ai maintenant une vraie joie à utiliser des outils en ligne comme Prezi vidéo avec mes étudiants pour leur faire créer des vidéos et des textes de leur choix en ligne. Je propose des activités qui favorisent l’interactivité en temps réel entre moi et les apprenants et les apprenants entre eux, tout comme dans une classe traditionnelle. Je crée des groupes virtuels, ils travaillent ensemble, puis chaque groupe présente son projet ou son travail au reste. Mes étudiants ont aussi trouvé une vraie joie d’apprendre le français en participant à ce genre d’activités. Teresa Atieno Otieno, Kenya

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Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020


O

uf ! J’étais stressée avec ce passage du face-à-face au virtuel… Je me faisais du souci pour les travaux collectifs, mais avec le partage de la classe en petits groupes que propose Zoom, j’ai pu mettre en place des projets collaboratifs, C’est très agréable ! J’aime le chat sur Zoom car il permet aux plus timides de s’exprimer. Kahoot! est de devenu le roi de la classe, les étudiants demandent toujours davantage. C’est simple, excitant et un outil pratique pour évaluer et renforcer de manière ludique les contenus. À la fin de la classe, ils ont le choix entre partir ou rester pour réviser les contenus. Avec Kahoot! personne ne veut partir, c’est dingue !

V

oici quelques idées d’activités que je vous partage pour faire participer vos apprenants : Préparez 3 ou 4 conseils utiles en cette période de coronavirus. Vous les donnerez à vos camarades au prochain cours en ligne. Utilisez l’expression de l’obligation (Il faut que + subjonctif ou il faut + infinitif). Pour la production orale : racontez une journée type du confinement à vos camarades au prochain cours. Utilisez le présent de l’indicatif et des indicateurs de temps pour indiquer la chronologie.

Rosa Elena, Équateur

J

e trouve que l’enseignement à distance a aussi ses avantages. Moi je profite du fait que l’on est tous à la maison pour faire participer les apprenants et les rendre actifs lors du cours. Je fais des jeux de vocabulaire en utilisant les vrais objets que l’on a à portée de main et qui ne sont pas toujours faciles à emporter à l’école : des jouets, des aliments, des posters etc. Par exemple, je leur propose d’aller chercher le plus vite possible un objet et de le présenter en premier devant la webcam, puis de le nommer, le décrire, dire dans quelle pièce de la maison il se trouvait, etc. Cela fait participer les apprenants et leur permet un peu de courir et se défouler !

Melkhir Ayad, Algérie

D

epuis le passage des cours de présentiel à distanciel, j’adore utiliser Padlet avec mes apprenants du second degré supérieur pour nos activités synchrones d’expression écrite. J’ouvre un mur virtuel, dont je partage l’adresse avec la classe pendant le cours en visioconférence et je demande aux élèves d’y écrire des arguments liés à un sujet donné. Ils doivent ensuite les classer, y ajouter des connecteurs, puis rédiger une courte introduction et une conclusion. Ceci leur permet de participer tous en même temps ou en petits groupes sur le même support, de partager des idées et de recevoir des retours oraux ou écrits immédiats de ma part. Valérie David-McGonnell, Irlande

Ana León, Cuba

UPES ETEN DES BINÔMES EN CLASSE  PATION CLASSE VIRTUELLE ?? À RETENIR Ces témoignages montrent combien les contraintes stimulent bel et bien la créativité. 1re contrainte, la difficulté pour les publics notamment enfants et adolescents de se concentrer longtemps devant un écran. La proposition d’Ana casse la limite spatiale de la caméra et leur permet de se défouler tout en travaillant le vocabulaire. 2e contrainte : la gestion de la parole en ligne. La balle en mousse devenue roulette virtuelle est ici une pratique dynamique très intéressante proposée par Élise. La même roulette sert

aussi à lancer des défis ou choisir des tâches à réaliser. 3e contrainte : l’éloignement physique. Les projets collaboratifs comme le propose Brigitte avec l’outil Anchor pour créer un podcast à plusieurs permettent d’effacer le sentiment d’isolement. 4e contrainte, les ressources à créer ou adapter. Les outils ludiques comme Kahoot! pour les quiz ou encore Genially, Wooclap et LearningApps permettent de créer des ressources favorisant les interactions. Enfin, la possibilité de créer des petits groupes

dans certains logiciels de vidéoconférence (tel Zoom) permet de mettre en place un travail en équipe comme le note Maria Elena mais aussi de faciliter la pédagogie différenciée. Retrouver nos apprenants en chair et en os sera un grand bonheur après cette longue phase d’éloignement. Personnellement, je pense que cette expérience forcée de l’enseignement à distance aura enrichi nos pratiques et notre boîte à outils pour une participation optimale de nos apprenants de retour en classe. n

JE PARTICIPE ! Rejoignez FACEBOOK/LeFDLM www.fdlm.org

Notre chroniqueur Adrien Payet propose depuis le début de la crise des webinaires gratuits et des formations sur les pratiques de l’enseignement à distance. Plus d’infos sur www.fle-adrienpayet.com

P

our faire participer mes élèves et les rendre actifs, j’utilise l’application mobile WhatsApp. Ils sont déjà habitués à son fonctionnement et je m’en sers pour la mise en place d’activités collaboratives et coopératives. On peut écrire une histoire collaborative, faire des défis photographiques, partager des chansons ou vidéos, écrire des commentaires et appréciations, etc. Isabelle Garrin, France

RUBRIQUE ANIMÉE PAR ADRIEN PAYET www.fle-adrienpayet.com Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020

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DOSSIER |

Jamais une catastrophe n’avait ainsi immobilisé des populations entières, dans toutes leurs activités, dans tous les pays du monde. Comme bien d’autres secteurs, l’apprentissage du français a été durement touché. Premiers retours sur une crise qui n’a pas fini de frapper.

#coronaFLE

R PONDRE L’URGENCE

P

arfois du jour au lendemain, les établis­ sements scolaires ont dû fermer leurs portes. Élèves, enseignants, personnels administratifs : chacun doit rester chez soi. Même si certains pays n’ont pas décrété de ­confinement complet, les déplacements sont limités, les interactions sociales encadrées. Nous revenons largement dans ce dossier sur les solutions trouvées pour assurer la fameuse « continuité pédagogique » en ­matière d’enseignement du français. ­Principale planche de salut : les solutions numériques de commu­ nication. Encore faut-il posséder le matériel, ­maîtriser les outils et disposer d’une bonne connexion internet pour faire cours en ligne. Les réponses ont été multi­

Même dans des coins reculés, beaucoup ont des téléphones portables. Cette situation extrême a révélé une grande créativité. 52

ples et inventives dans le réseau culturel des Alliances françaises et des Instituts français. Avec un impératif : répondre à l’urgence. De nouveaux acteurs indépen­ dants se révèlent également, pour qui il faut se faire une place dans ce qu’il faut bien appeler le « marché » du français langue étrangère. De plus, enseigner, ­apprendre, encadrer à distance a de ­nombreuses ­implications psychologiques, voire physiologiques : nous avons ainsi solliciter l’avis d’un médecin sur ces enjeux sanitaires peu abordés. La page de l’épidémie est loin d’être tournée et ses conséquences se dévoilent peu à peu. Une chose demeure certaine : l’enseigne­ ment du français a définitivement basculé dans l’ère du numérique, au moins pour partie. n

Enseignants, apprenants, parents : toute la communauté éducative a souffert des périodes de confinement.

Beaucoup d’apprenants n’ont pas hésité à s’inscrire aux cours en ligne : ils voulaient conserver le lien social. Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020


RETROUVEZ LA FICHE PÉDAGOGIQUE RFI EN PAGES 77-78 ET LE REPORTAGE AUDIO SUR WWW.FDLM.ORG

Nous avons eu des instructions à 23 heures le dimanche soir pour arrêter nos activités dès le lendemain matin… Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020

Animer des classes virtuelles pour maintenir une offre de cours.

On a vu émerger de nouveaux acteurs porteurs d’autres réponses. 53


OUTILS | QUIZ

PAGE RÉALISÉE PAR ALICJA KRAWCZYK

À VOTRE SANTÉ ! I. LES FRANÇAIS ET LEURS DÉCOUVERTES DANS LE DOMAINE DE LA SANTÉ. ASSOCIEZ LE NOM À L’INVENTION CORRESPONDANTE. 1. Louis Pasteur (physicien, chimiste) a. la médecine humanitaire 2. Albert Schweitzer (médecin, musicien, pasteur) b. l’auscultation médicale et le premier stéthoscope 3. Stéphane Tarnier (médecin, obstétricien) c. la couveuse pour les enfants prématurés 4. René Laennec (médecin, professeur, inventeur) d. le vaccin contre la rage e. la pasteurisation II. LE SERVICE SANITAIRE EN FRANCE DE NOS JOURS. LISEZ LES QUESTIONS ET CHOISISSEZ LA/LES RÉPONSE(S) CORRECTE(S). 1. Quel service les Français appellent-ils le plus souvent en cas de besoin d’aide médicale urgente, pour sauver la vie de gens et d’animaux, pour lutter contre les incendies ou encore pour intervenir lors de différentes catastrophes naturelles ? a. les pompiers b. les médecins c. la gendarmerie 2. Quel document permet aux Français de bénéficier du remboursement de frais médicaux dans leur pays ? a. une pièce d’identité b. une carte vitale c. un acte de naissance 3. Quel est l’acronyme utilisé pour désigner le service de soins médicaux, appelé en cas d’urgence, en France ? a. SAMU b. SMIC c. SÉCU 4. Quels médecins spécialistes un Français adulte (de plus de 25 ans) peut-il consulter directement, sans passer par son médecin traitant ? a. un dermatologue b. un gynécologue c. un ophtalmologue d. un oto-rhino-laryngologiste (ORL) e. un stomatologue f. un psychiatre

IV. SERIEZ-VOUS UN BON SECOURISTE EN FRANCE ? RÉPONDEZ AUX QUESTIONS CI-DESSOUS POUR TESTER VOS COMPÉTENCES ET VOS CONNAISSANCES DANS CE DOMAINE. 1. Associez les numéros utilisés en France pour contacter les services d’urgence suivants : Les pompiers ◦ ◦ 112 L’urgence médicale ◦ ◦ 114 La police ◦ ◦ 15 Le numéro d’appel européen des services de secours ◦ ◦ 17 Le numéro de SMS d’urgence ◦ ◦ 18 2. Quels gestes pouvez-vous accomplir sans risque pour secourir la victime d’un accident/un blessé, avant l’arrivée des secours ? a. leur donner à boire b. les couvrir c. les déplacer d. les rassurer e. leur donner à manger f. compresser une plaie qui saigne fort à l’aide d’un tissu propre g. leur donner des médicaments

III. COMPLÉTEZ LE TEXTE SUIVANT AVEC LES MOTS SUIVANTS : PATIENT, SPÉCIALISTE, OBLIGATOIRE, MUTUELLE, ASSURANCE MALADIE, TRAITANT, GÉNÉRALISTE. Chaque assuré en France, doit déclarer son médecin _________ qui coordonne l’ensemble des soins reçus par son _________ et qui oriente ce dernier vers un médecin_________. Dans la majorité des cas, le choix des Français est porté sur un médecin _________. Cette démarche est nécessaire pour que l’_________ rembourse intégralement les soins de santé, pour la partie _________. Pour tout ce qui est complémentaire, les Français peuvent demander une assurance maladie complémentaire soit auprès d’une assurance, soit auprès d’une _________ de santé.

3. Est-il dangereux d’utiliser un défibrillateur automatique si on n’est pas sûr que l’état de la victime le nécessite ? a. oui b. non

SOLUTIONS

5. Quand est-ce qu’on met quelqu’un en PLS ? a. quand la personne est inconsciente mais elle respire normalement b. quand la personne est inconsciente et elle respire anormalement c. quand la personne est inconsciente et elle ne respire pas.

I. 1-d, e ; 2-a ; 3-c ; 4-b ; II. 1-a ; 2-b ; 3-a ; 4-b, c, e ; III. traitant, patient, spécialiste, généraliste, l’assurance maladie, obligatoire, mutuelle ; IV. 1. les pompiers - 18 ; l’urgence médicale - 15 ; la police - 17 ; le numéro d’appel européen des services de secours - 112 ; le numéro de SMS d’urgence - 114 ; 2- b, d, f ; 3-b ; 4-a ; 5-a, b.

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4. Qu’est-ce que la position latérale de sécurité (PLS) ? Elle consiste à placer une personne, dans l’attente des secours : a. sur un côté gauche ou droit b. sur le dos c. à plat ventre

Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020


OUTILS | TEST

PAGE RÉALISÉE PAR ALICJA KRAWCZYK

AUX PETITS SOINS I. TROUVEZ LA SOLUTION DE CE RÉBUS POUR DÉCOUVRIR UN PROVERBE FRANÇAIS ET LE SUJET DE NOTRE TEST.

IV. LISEZ LES DÉFINITIONS SUIVANTES ET COMPLÉTEZ LES MOTS AVEC LES LETTRES QUI MANQUENT. a. Prescrite par un médecin, elle vous permet d’acheter des médicaments ou de faire des analyses supplémentaires : _ R D _ _ _ A _ C _ b. Nous le mettons sur une plaie, pour la protéger contre une infection : _ A _ S _ M _ _ _ c. Un instrument médical qui sert à ausculter un patient, à écouter sa respiration, les battements de son cœur : _ _ _ _ H O _ _ O P _ d. Le service d’hôpital qui prend en charge les blessés et les malades amenés par les services de secours : _ R _ _ N C _ _

II. ASSOCIEZ LES ÉLÉMENTS SUIVANTS POUR OBTENIR DES PHRASES LOGIQUES ET GRAMMATICALEMENT CORRECTES : a. pied 1. Je ne peux pas parler ni avaler. J’ai mal… A. à la 2. Tu ne peux pas lire ? Tu as mal… B. au b. dents 3. Elle n’a pas d’appétit. Elle a mal… C. aux c. gorge 4. Tu ne peux pas écrire ? Tu as mal… D. à l’ d. yeux 5. Vous ne pouvez pas marcher ? Vous avez mal… e. main 6. Je ne peux rien mâcher. J’ai mal… f. oreille 7. Baissez la musique, s’il vous plaît ! Marc a mal… g. ventre III. CLASSEZ LES MOTS CI-DESSOUS DANS LE TABLEAU SELON LES CATÉGORIES SUIVANTES Médecins

Symptômes

Maladies

Médicaments

Centres de soins médicaux

cabinet infirmier, ORL, pneumonie, hôpital, bronchite, sirop, clinique, courbatures, ophtalmologue, généraliste, grippe, toux, fièvre, dentiste, douleur, gélule, paludisme, nausées, pédiatre, pilule, comprimé, dispensaire, radiologue, rhume, chirurgien, angine, frissons, pastille, diarrhée, gynécologue, varicelle, éruption cutanée, dermatologue, difficultés respiratoires, pommade

e. Un petit objet jetable, en plastique qui, muni d’une aiguille, sert à faire des injections ou à prélever du sang : _ _ _ I N _ U _ f. Vous devez la passer pour voir si votre jambe n’est pas cassée : _ A _ I _

V. METTEZ LES VERBES ENTRE PARENTHÈSES AU TEMPS ET AU MODE QUI CONVIENNENT. a. Fabien était allé à l’hôpital parce qu’il (se casser) la jambe et qu’il (avoir) très mal. b. Ma grand-mère (se couper) en tranchant des légumes ; elle (se blesser) au doigt. c. Tu (attraper) froid. Ce n’est pas très grave mais il faut que tu (rester) à la maison et que tu (prendre) des médicaments. d. Si tu (vouloir) être en forme, (faire) attention à ton alimentation et (bouger) régulièrement ! e. Hier, malgré le froid, Nathalie (ne pas mettre) son manteau. Aujourd’hui, elle tousse et éternue. Elle (ne pas tomber) malade, si elle (suivre) les conseils de sa mère.

SOLUTIONS I. key [ki], étang, bonnet, sang, thé, Est, n(r)iche, sang, le ch(s)at, b(v)oire : «Qui est en bonne santé, est riche sans le savoir» ; II. 1-A-c ; 2-C-d ; 3-B-g ; 4-A-e ; 5-B-a ; 6-C-b ; 7-D-f ; III. Médecins : ORL, ophtalmologue, généraliste, dentiste, pédiatre, radiologue, chirurgien, gynécologue, dermatologue. Symptômes : courbatures, toux, douleur, fièvre, nausées, rhume, frissons, diarrhée, éruption cutanée, difficultés respiratoires. Maladies : pneumonie, bronchite, grippe, angine, varicelle, paludisme. Médicaments : sirop, gélule, pilule, comprimé, pastille, pommade. Centres de soins médicaux : cabinet infirmier, hôpital, clinique, dispensaire. IV. a) une ordonnance ; b) un pansement ; c) un stéthoscope ; d) les urgences ; e) une seringue ; f) une radio ; V. a) s’était cassé, avait ; b) s’est coupée, s’est blessée ; c) as attrapé, restes, prennes ; d) veux, fais, bouge ; e) n’a pas mis, ne serait pas tombée, avait suivi Le français dans le monde | n° 429 | juillet-août 2020

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