le français dans le monde
REVUE DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES PROFESSEURS DE FRANÇAIS
N°403 janvier-février 2016
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UNE LANGUE,
FIPF
-
9 782090 370966
15 €
ISSN 0015-9395 9782090370966
N°403
janvier-février 2016 UNE LANGUE, DES VALEURS
DES VALEURS
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numéro 403
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tions complémentaires aux articles parus dans la revue, des prolongements pédagogiques au dossier… Téléchargez le PDF complet des derniers numéros de la revue.
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ÉPOQUE / SPORT
AU STADE DE LA CONCORDE ÉPOQUE
08. Portrait
Shumona Sinha, l’Inde de choc
10. Tourisme
Fiches pédagogiques ■ Les fiches pédagogiques en téléchargement : des démarches d’exploitation d’articles parus dans Le français dans le monde et produits en partenariat avec l’Alliance française de Paris - Île-de-France. Dans les pages de la revue, le pictogramme « Fiche pédagogique à télécharger » permet de repérer les articles exploités dans une fiche.
L’attraction du grand Nord
12. Tendance
L’automesure dépasse les bornes
13. Sport
Au stade de la concorde
14. Idées
« L’inde ou l’Afrique peuvent montrer une troisième voie »
15. Gastronomie
Le Grand Palais des partisans du goût
16. Littérature
Abonné(e) à la version numérique Tous les suppléments pédagogiques sont directement accessibles à partir de votre édition numérique de la revue : n
liquez sur le picto « fiche péC dagogique » sur les pages lors de la lecture pour télécharger la fiche d’expoitation de l’article en question.
L’école des loisirs : 50 ans de jouvence
18. Langue
n Rendez-vous directement sur les
pages « À écouter » et « À voir » : cliquez sur le nom des artistes ou des œuvres pour visionner les vidéos ou les bandes annonces des films.
« Ne pas se soumettre à la langue mondiale »
20. Métier des langues
Terminologue : créateur de mots
21. Mot à mot :
Dites-moi Professeur
n Cliquez sur les
liens ci-dessous pour télécharger les reportages audio et leur transcription.
MÉTIER
24. Réseaux
LES REPORTAGES AUDIO - Actualité : attentats du 13 novembre, le monde aux couleurs de la France - Patrimoine : le musée du Louvre - Santé : activité physique et santé - Environnement : le métro parisien et ses stations de lavage
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26. Français professionnel
Français médical : variété des publics, vitalité des demandes
DES FICHES PÉDAGODIQUES POUR EXPLOITER LES ARTICLES - Tourisme : L’attraction du grand Nord - Gastronomie : « Le Grand Palais des partisans du goût » - Poésie : Paris - Mnémo : Incroyable histoire « au restaurant de la conjugaison »
Photo de couverture : © Marine26 / Fotolia
DANS VOTRE ESPACE ABONNÉ SUR FDLM.ORG
28. Focus
Quelles transpositions méthodologiques en didactique du FLE ?
30. Expérience
Des activiités en pleine autonomie
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
Le français dans le monde sur Internet : http://www.fdlm.org
MÉMO
34. Manière de classe
60. À voir 62. À lire 60. À écouter
36. Zoom
INTERLUDES
Le français pour s’insérer Les Français ? Un peuple de râleurs Métiers du FLE : la logique gestionnaire à l’œuvre
38. Que dire, que faire ?
Utiliser des documents authentiques
40. Initiative
Jouer, de la récréation au projet pédagogique
42. Tribune
Les bienfaits de la classe hors les murs
44. Ressources
édito
06. Graphe Paris
22. Poésie
Jules Supervielle : « Paris »
Décliner les Lumières
46. En scène ! À vos ordres !
58. BD
Les Nœils : « Réflexions barbares »
48 DOSSIER
UNE LANGUE, DES VALEURS « Transmettre les valeurs reçues en héritage »...............................................50 Liberté(s) : Ici, c’est Paris..............................................................................52 Égalité(s) : L’égalité, mieux que la liberté ou la fraternité ?...........................54 Fraternité(s) : Les cours d’après....................................................................56
OUTILS 68. Jeux
73. Fiche pédagogique
69. Mnémo
75. Fiche pédagogique
70. Quiz
77. Fiche pédagogique
Des chiffres & des lettres « Au restaurant de la conjugaison » Connaissez-vous Paris ?
71. Test
Tous en métro !
Les Français ? Un peuple de râleurs Les parapluies de Cherbourg
L
es lieux comme les mots ont tous une portée symbolique. En frappant le boulevard Voltaire, l’artère entre la Nation et la République, des fauteurs de trouble auraient bien aimé couper les voies qui irriguent et relient notre cerveau, nos bras et nos jambes, nos reins et nos cœurs. Du coup, nous avons repris nos postes, avec l’application, la méthode et l’élégance de penser que nous ont enseignées les Lumières. Dans le dispositif, chacun a son rôle. Celui des professeur(e)s de français partout dans le monde n’est pas des moindres. Au-delà d’une orientation professionnelle, choisir d’enseigner la langue française est avant tout un engagement fort pour porter des valeurs que la République a voulu inscrire sur la façade de toutes ses écoles. Comme dans chaque numéro du Français dans le monde, vous trouverez dans les pages qui suivent quelques éléments de réflexion et de discussion, pour qu’en cours vous puissiez continuer à dire avec Rousseau, ici au sujet de notre langue, « si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre ». n Sébastien Langevin
© Stéphane Beaujean
32. FLE en France
Corps accords
Le français dans le monde, revue de la Fédération internationale des professeurs de français - www.fipf.org, éditée par CLE International – 9 bis, rue Abel–Hovelacque – 75013 Paris Tél. : 33 (0) 1 72 36 30 67 / Fax : 33 (0) 1 45 87 43 18 • Service abonnements : 33 (0) 1 40 94 22 22 / Fax : 33 (0) 1 40 94 22 32 • Directeur de la publication Jean-Pierre Cuq (FIPF) Rédacteur en chef Sébastien Langevin • Conseiller de la rédaction Jacques Pécheur • Secrétaire de rédaction Clément Balta • Relations commerciales Sophie Ferrand Conception graphique miz’enpage - www.mizenpage.com • Commission paritaire : 0417T81661. 55e année. Imprimé par Imprimeries de Champagne (52000) • Comité de rédaction Michel Boiron, Christophe Chaillot, Franck Desroches, Manuela Ferreira Pinto, Isabelle Gruca, Chantal Parpette, Gérard Ribot, Pascale de Schuyter Hualpa • Conseil d’orientation sous la présidence d’honneur de Mme Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie : Laurent Galissot (MAE), Jean-Pierre Cuq (FIPF), Franck Desroches (Alliance française), Raymond Gevaert (FIPF), Évelyne Pâquier (TV5Monde), Loïc Depecker (DGLFLF), Imma Tor (OIF), Nadine Prost (MEN), Fabienne Lallement (FIPF), Lidwien Van Dixhoorn (RFI), Jean-Luc Wollensack (CLE International).
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
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ÉPOQUE | portrait Dans les rues foisonnantes de Calcutta...
SHUMONA SINHA Elle s’est fait connaître avec le percutant Assommons les pauvres !, qui témoignait de l’âpre réalité d’une interprète de demandeurs d’asile indo-pakistanais. C’est cette fois sa vision personnelle de Calcutta que la romancière et traductrice Shumona Sinha livre à ses lecteurs, en français dans le texte.
PAR BERNARD MAGNIER
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L’INDE DE CHOC À la fin, en écartant la cendre avec un bâton, on me montre une fleur, fanée, crispée, couleur chair. On me dit que c’est le nombril de mon père. Il ne s’agit pas de la cueillir, il faut la laisser dans la cendre, avec sa petite tige et sa corolle biscornue... » Dès les premières lignes de son roman, explicitement titré Calcutta, Shumona Sinha nous emporte à l’est de l’Inde, là où elle est née, en 1973, dans cette métropole de l’État du Bengale souvent considérée comme la capitale culturelle et dont elle a plaisir à rappeler qu’elle est la ville natale de Rabindranath Tagore. En
empruntant les pas de Trisha, son double à peine masqué, Shumona Sinha, à l’occasion du décès de son père, retourne sur les traces de son enfance, elle qui vit en France depuis le début du siècle et qui a désormais choisi d’écrire en français.
FLE de Bengale
C’est en effet à Calcutta que Shumona Sinha s’est initiée à la lecture, à l’écriture et aux langues. Fille d’un militant de gauche, elle y écrit en bengali ses premiers poèmes – militants pour certains d’entre eux – et y reçoit le prix du meilleur jeune poète du Bengale en 1990. Elle y découvre aussi la langue française, fait rare et
non négligeable dans un pays où la colonisation britannique a laissé de nombreuses traces, parmi lesquelles une abondante et talentueuse littérature d’expression anglaise. Sa passion pour la langue française la conduit en 2001 vers Paris où elle poursuit des études de lettres et où elle demeure encore aujourd’hui. Parler plusieurs langues et écrire dans deux d’entre elles n’est d’ailleurs pas à ses yeux exceptionnel, tant dans son pays natal – et pour peu qu’on appartienne à la classe moyenne, celle qui a accès à l’éducation… – parler trois langues (une langue maternelle, l’hindi et l’anglais) est très courant. En ajouter
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
une quatrième n’est donc pas un exploit et c’est avec les écrivains que la jeune Shumona découvre la langue française et, au-delà de celle-ci, la littérature et la culture françaises. Ainsi, en Inde, est-elle déjà « imbibée par l’Occident »…
Prose poétique
À Paris, après avoir échoué à terminer un premier roman dans sa langue maternelle, Shumona Sinha décide d’écrire en français car, pour elle, écrire en bengali signifie avoir sur ses épaules (singulièrement de femme) tout le poids de la tradition indienne. En revanche, la langue française lui permet de dire certaines choses indicibles dans sa langue première et de bénéficier de l’héritage historique littéraire auquel elle souhaite appartenir. « La langue française a changé ma façon de penser » affirme-t-elle, en avouant que son amour de celle-ci l’a conduite à l’apprécier dans toutes ses rudesses et difficultés, les contraintes devenant même une source d’amusement. Dès 2008, elle publie un premier roman, Fenêtre sur l’abîme, puis Assommons les pauvres !, en 2011. Salué par la critique, ce livre la révèle à un plus large public. Empruntant son titre à l’un des Petits poèmes en prose de Baudelaire, Assommons les pauvres ! est un récit inspiré par son expérience d’interprète des demandeurs d’asile issus de la zone indo-pakistanaise auprès des instances françaises. Elle y est confrontée à la misère et à ses conséquences parfois traumatisantes, ainsi lorsque les exilés se voient contraints d’inventer des histoires, douloureuses et circonstanciées, afin d’apitoyer leurs interlocuteurs. Face à cette brutalité, l’héroïne de son livre finit par craquer… Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
Signe indien
Outre ce retour en pays d’enfance, Calcutta est aussi l’occasion d’une plongée au cœur de l’histoire contemporaine du Bengale, cette région singulière dans le paysage politique indien. Un livre qui témoigne de cette tâche qu’elle s’est assignée : donner à voir son pays d’origine aux lecteurs francophones en leur offrant d’autres images que celles qui sont sempiternellement véhiculées, mêlant misère et Bollywood, poussière et Taj Mahal… Aujourd’hui, Shumona Sinha est à la confluence des cultures indienne et française, par sa naissance et par sa vie parisienne, mais aussi par son travail de passeur entre les langues. Parallèlement à l’écriture de son œuvre personnelle, la romancière mène en effet un remarquable travail de traduction des poètes français (Yves Bonnefoy, Michel Deguy, André Velter, etc.) en bengali, et elle a réuni, avec son ex-mari le poète Lionel Ray, une anthologie de poètes bengalis, Tout est chemins.
Ainsi, Shumona Sinha revendique volontiers appartenir à la « patrie de la langue française », se situant « à la frontière des choses », là où est, selon elle, « le lieu de la création ». « Je ne suis pas française, ne le serai jamais et ne cherche pas à le devenir », dit-elle, et il ne semble pas qu’elle vive son éloignement – le mot paraît plus juste que celui d’exil – dans la douleur. Bien au contraire, ses livres offrent un métissage épanoui et elle se révèle un excellent guide pour nous mener vers les arcanes complexes de la société indienne, livrés dans la trame d’une langue française aux accents du monde. n
SHUMONA SINHA EN 6 DATES
1973 : Naissance à Calcutta (Inde) 2001 : S’installe en France 2007 : Tout est chemins (anthologie de poètes bengalis) avec Lyonel Ray, Le Temps des cerises 2008 : 1er roman, Fenêtre sur l’abîme (Éditions de la Différence) 2011 : Assommons les pauvres ! (Éditions de l’Olivier) 2014 : Calcutta (Éditions de l’Olivier)
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© Patrice Normand / Radiokafka / Shutterstock.com
Shumona Sinha revendique volontiers appartenir à la « patrie de la langue française », se situant « à la frontière des choses », là où réside « le lieu de la création »
Shumona, elle, a quitté ce travail d’interprète et opté pour l’enseignement. Elle n’en poursuit pas moins son activité d’écrivain avec Calcutta, ce « cahier d’un retour au natal » publié en 2014 et dicté par une certaine nostalgie de l’Inde.
ÉPOQUE | GASTRONOMIE Les chefs de Taste of Paris : Pierre Sang Boyer, Juan Arbelaez, Nicolas Beaumann, Stéphanie Le Quellec, Alain Ducasse, Guy Savoy, Frédéric Anton, Thierry Marx, Thibault Sombardier, Kei Kobayashi, Rioju Teshima, Rafael Gomes, Sébastien Gravé et Hervé Rodriguez.
DES PARTISANS DU GOÛT De grands chefs prônant une restauration artisanale et d’inspiration plurielle multiplient labels et événements pour désacraliser et partager le bien-manger et la gastronomie : petit précis de « bistronomie ».
V
PAR CHRISTOPHE RIEDEL
ade retro, satanas ! Fuyez, industriels agroalimentaires fournissant des préparations toutes faites au restaurant ! Sous la verrière du Grand Palais, pour sa seconde édition dans la capitale française (du 11 au 14 février 2016), le festival FICHE PÉDAGOGIQUE téléchargeable sur WWW.FDLM.ORG
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A2
Taste of Paris « met en valeur le patrimoine culinaire artisanal face à l’industrialisation de la restauration et la standardisation des goûts. Entre défense des traditions culinaires régionales et soutien à toutes les innovations gourmandes qui contribuent à positionner la France comme territoire d’excellence de la gastronomie et de l’art de vivre. » Ainsi parle Alain Ducasse, l’un des plus fameux chefs français, à la tête d’un groupe de 25 adresses, de la tour Eiffel à Hong Kong ou Dubaï. Le « Festival des chefs » auquel il participe met les bouchées doubles : une centaine de producteurs et d’artisans, sélectionnés par le Collège culinaire de France, présente la crème de leurs produits. Illustration avec Stéphane Jego, qui a intégré le cercle des cofondateurs dudit Collège en 2015. Son bistrot parisien, L’Ami Jean, est devenu le 1 000e établissement affilié « Restaurant de qualité » : « Je veux défendre une certaine idée de la cuisine française.
On peut faire de la cuisine de terroir et de la haute gastronomie sans étiquette ni paillettes, mais pas sans les producteurs artisans qui nous accompagnent au quotidien. Il est de notre responsabilité de les faire vivre, non survivre ! »
La sauce prend bien
Les dix-huit Chefs parisiens ne cachent pas leur joie en faisant pencher la table. Normal : 24 000 festivaliers viendront goûter une soixantaine de leurs créations et plats « signatures » au Grand Palais, participer aux ateliers et performances, découvrir les produits des producteurs artisans… Avec des figures historiques de la haute cuisine : Alain Ducasse donc, Guy Savoy, Thierry Marx et Frédéric Anton (tous deux membres du jury de « Top Chef »). Ainsi que des étoiles montantes de la bistronomie parfois popularisées par les émissions télé justement. Parmi eux, le souriant et précis Pierre Sang
© Fred Stucin
LE GRAND PALAIS
Boyer, coréen d’origine, auvergnat d’adoption et de cœur : « Je cuisine à l’instinct, à l’envie, selon ma double tradition culinaire. Sans en faire trop non plus ! Avec des producteurs artisans proches de Paris. D’autres produits viennent de mes voyages en Corée. » Ses deux restaurants de l’Est parisien, L’Oberkampf et Le Gambey (à deux pas des lieux des attentats du 13 novembre), savent jouer de l’effet de surprise – pas de menu – comme des contrastes entre textures et saveurs. Autre chef devenu fameux pour ses inspirations cosmopolites, Akrame Benallal, franco-tunisien doublement étoilé au guide Michelin, passé d’un à dix restaurants en six ans, affirme : « Je laisse du sentiment dans chacun de mes plats. » Du cœur pour l’un, du sentiment pour l’autre : l’essentiel est dans l’assiette. n POUR EN SAVOIR PLUS http://paris.tastefestivals.com
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
ÉPOQUE | LITTÉRATURE Avec L’école des loisirs, la littérature jeunesse fête un demi-siècle de création, de découvertes et de plaisirs de lecture, un demi-siècle au service des parents et des enseignants pour donner aux enfants accès aux plus beaux textes. PAR NATACHA CALVET
A
u deuxième étage du musée des Arts décoratifs de Paris, à deux pas du Louvre, s’ouvre la Galerie des jouets. Habituée à recevoir des visiteurs en culottes courtes et leurs parents ou aïeuls nostalgiques, elle se pare jusqu’au 7 février des couleurs de L’école des loisirs. S’y exposent des dessins originaux qui ont la faveur des plus grands ainsi que des vitrines colorées et animées qui font la joie des plus petits. Une joie vivante, vibrante et bruyante qui tient plus de la cour de récré que du musée. Les bambins se pressent pour voir
apparaître les visages des Trois Brigands sous leurs chapeaux, ou faire se balancer Blaise, le poussin individualiste de Claude Ponti. Ils retrouvent ceux avec lesquels ils ont ri, frémi et grandi. Plus que de simples personnages, ces héros sont devenus de véritables compagnons de route. Ici, le loup de Mario Ramos. Là, le Croquebisous. L’observateur attentif verra aussi quelques adultes attendris devant un original de Maurice Sendak, une madeleine de Proust dans l’univers des Maximonstres. Au milieu des exclamations, on perçoit des murmures. Passages
UN SECTEUR MOTEUR Fêté chaque année en novembre au Salon de la littérature et de la presse jeunesse de Montreuil, près de Paris, le marché des livres pour la jeunesse ne cesse de croître, confortant son statut de secteur le plus dynamique de l’édition française. Le segment des livres jeunesse est devenu, après la littérature générale, le deuxième du marché du livre en France avec 25 % du total des ventes, soit 80 millions de livres entre novembre 2014 et octobre 2015. n
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
entiers récités par des enfants dévoreurs de livres, lectures improvisées des albums mis à disposition. Une triple complicité s’affirme : enfant, adulte et livre, la trilogie de tous les possibles.
Prendre de la hauteur
Ouvrir les possibles en littérature n’est pas donné à tout le monde. Si la réputation de L’école des loisirs n’est plus à faire, si les éducateurs piochent volontiers dans son catalogue, c’est le fruit d’un travail exigeant et de longue haleine. Publier Otto, autobiographie d’un ours en peluche ou Caca boudin, c’est imposer une certaine vision de l’enfance. À travers ces œuvres vraies, belles, transgressives, où les images aussi bien que les mots tissent la trame du récit, l’éditeur a fait le choix historique de la littérature pour tous : aux récits bien troussés, la valeur n’attend pas le nombre des années.
POUR EN SAVOIR PLUS www.lesartsdecoratifs.fr
Depuis, de nombreux autres lui ont emboîté le pas. Il aura néanmoins fallu du temps et de l’énergie pour que « les ouvrages pour la jeunesse » soient élevés au rang de littérature. Une lutte pour la reconnaissance loin d’être achevée. Pour autant, les lecteurs, eux, ne s’y sont pas trompés et plébiscitent la maison d’édition qui brille depuis toujours par ses auteurs, étrangers (Lionni, Sendak, Ungerer) ou hexagonaux (Solotareff, de Monfreid, Corentin, Desplechin). On ne compte plus les pointures éditées par L’école des loisirs. Des auteurs pour les petits comme pour les grands, puisque l’éducation aux belles lettres commence au berceau et ne s’arrête pas au lycée. Des écrivains à la fois d’excellence et populaires, car plus qu’aucun autre média la littérature de jeunesse répond à un idéal d’universalité. n
© Agnès Dahan
L’ÉCOLE DES LOISIRS 50 ANS DE JOUVENCE
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MÉTIER | ZOOM
MÉTIERS DU FLE
LA LOGIQUE GESTIONNAIRE À L’ŒUVRE Les métiers du FLE évoluent. On observe ces dernières années un virage concernant les compétences demandées aux acteurs de la diffusion du FLE dans le monde. Ce virage touche tout le monde. Pourquoi et comment cela se manifeste-t-il ?
L
PAR BENJAMIN BENOIT
a scène qui suit pourrait se passer dans un Institut français en Europe du Nord comme dans un centre de FLE en Chine ou une Alliance française au Mexique lors de la réunion de coordination en début d’année avec l’équipe pédagogique. Rien ne semble changer, mais plus rien n’est comme avant. En présence du personnel enseignant et entouré de ses responsables du marketing des cours, des partenariats et des levées de fonds (fund raising), du secrétariat des cours, du site Internet et du logiciel des cours, le directeur du centre définit la stratégie globale de l’école de langue et utilise pour ce faire une matrice SWOT(1) appuyée par une batterie d’indicateurs. Il cède la parole à son adjoint, le directeur des cours, qui évoque les progressions et diminutions d’apprenants dans les groupes, ce qui conduit à restructurer la grille des cours. Il explique que toute l’équipe doit se mobiliser pour que chaque cours dépasse le seuil de rentabilité, que le chiffre d’affaires de l’an dernier est en progression de 3 % sur l’année précédente et que cela doit continuer ainsi car jamais les subventions n’ont été aussi faibles. Puis, le responsable du site Internet présente avec le TBI le logiciel des cours. Une fiche électronique
est ouverte pour chaque élève, elle permet le suivi des présences, l’édition des factures, la délivrance des attestations de suivi de cours et facilite les opérations marketing d’« e-mailing ». Les enseignants peuvent se connecter à distance pour assurer, dans le cadre de la démarche qualité, un suivi individualisé des apprenants et échanger questions et documents pédagogiques sur le forum en ligne. Enfin, le directeur reprend la parole. Il explique qu’un système d’incitations va être mis en place à destination des professeurs de français selon les résultats du « reporting » dans le tableau de bord du contrôle de gestion. Certains enseignants apparaissent perplexes et disent que leur métier a bien changé ces dernières années, puisqu’ils passent presque davantage de temps absorbés par des tâches de « gestion » au lieu de se concentrer sur leur cœur de métier : l’enseignement-apprentissage du FLE. C’est que les professeurs de FLE vivent de plus en plus la logique gestionnaire à l’œuvre ; cette pleine implication fait partie d’une démarche dite de modernisation.
La « managérialisation » en marche : la nouvelle gestion publique
La crise attire l’attention des différents agents économiques et s’est portée de façon croissante sur les questions financières et gestionnaires, au travers des prismes « efficacité » (atteindre les objectifs fixés) et « efficience » (en mobilisant le moins de ressources possible). Aussi éloignée que cela pourrait sembler du FLE au premier abord, cette vision économique a non seulement gagné les entreprises privées (dont les centres de formation au FLE, par exemple) mais s’est également imposée à l’administration publique. La mise en œuvre en 2006 de la loi organique sur les lois de finance (LOLF, voir encadré) de
Benjamin Benoit, ancien attaché de coopération pour le français au Vietnam et en Finlande, est professeur agrégé en économie et gestion et enseigne en master 2 FLE à Perpignan et à Paris.
© Sondem – Fotolia.com
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Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
2001, le lancement de la révision générale des résultats que de moyens. Ainsi, le MAEDI a-t-il politiques publiques (RGPP) en 2007, puis la créé un service de contrôle de gestion et pilomodernisation de l’action publique (MAP) de- tage de la performance pour accompagner la puis 2012, ont imprimé de profondes modifica- mise en place de la LOLF. tions sur l’administration publique et les façons De façon concomitante, les nouveaux agents de travailler. Le réseau culturel du ministère partant en poste à l’étranger bénéficient de fordes Affaires étrangères et du développement mations de plus en plus poussées en gestion. international (MAEDI) – avec 155 services de Par exemple, des experts en FLE et de futurs coopération culturelle, l’Institut Français lancé directeurs d’Alliances françaises, qui n’ont que en 2011, 200 espaces CampusFrance et plus de rarement suivi des formations initiales de type 800 Alliances françaises, sans compter les ré- école de commerce, prennent part à des stages seaux d’écoles françaises à de marketing des cours ou l’étranger – s’est lancé dans de levée de fonds en sorte un processus de modernisa- Certains enseignants sont de favoriser leur recherche tion et de réorganisation. Il perplexes, absorbés par de financements externes, doit assurer, sur un secteur des tâches de « gestion » tel le mécénat d’entreprise. très concurrentiel comme Un autre élément révélateur au lieu de se concentrer réside dans les savoirs requis celui des langues étrangères, l’action culturelle et l’anima- sur leur cœur de métier... des fiches de poste : tel ACPF tion avec un budget serré de devra maîtriser « le markel’ordre de 100 millions d’euros, de plus en plus ting », « la gestion de projets », « la recherche de contraint puisque les crédits culturels ont baissé financements », « la gestion budgétaire » ou end’un quart sur la période 2007-2013(2). core « la gestion administrative et financière », et tel chargé de mission pédagogique ou directeur La professionnalisation adjoint d’Alliance française doit faire preuve de des acteurs du FLE « capacité d’analyse avérée dans les domaines Directement impliqués par le renouveau des administratifs et financiers » et de « maîtrise des pratiques de gestion publique, ces agents outils de gestion ». comme les attachés de coopération pour le fran- Dans cet esprit, il faut plus que jamais de solides çais (ACPF) ou directeurs des cours mettent compétences en FLE. En outre, une « valeur en œuvre leurs projets selon des contraintes ajoutée » des professeurs de FLE peut résider fortes, tant internes (stratégie dans le pays va- dans leurs connaissances en gestion. On aura en lidée par l’ambassadeur, objectifs assignés et effet toujours besoin d’une expertise dans le docritères d’évaluation, positionnement au sein maine pour la diffusion du français, mais celle-ci du service culturel, moyens alloués et budget) doit être complétée par des savoirs propres à faqu’externes (situation de la langue française ciliter la gestion de projets, dont l’évaluation fait dans le pays d’accueil, niveau de concurrence dorénavant l’objet d’une attention forte. n des autres coopérations, qualité des relations La matrice SWOT, acronyme formé par les mots anglais forces, faiblesses, opentre la France et le pays d’accueil). Ils agissent 1.portunités et menaces (FFOM en français), est un outil d’analyse stratégique. dans un cadre structuré qui développe des serVoir le rapport de la Cour des comptes Le réseau culturel de la France à vices gestionnaires pour accompagner la mise 2.l’étranger du 17 octobre 2013 et Duvernois L. (2012). Projet de loi de finances pour en place des projets dans une logique plutôt de 2013 : Action extérieure de l’État. Avis n° 152 (2012-2013), Paris, Sénat (p. 7).
LE POINT SUR LA LOLF La loi organique relative aux lois de finances en date du 1er août 2001 avait été accueillie comme un événement majeur dans le droit budgétaire français car elle a mis fin au cadre de l’ordonnance de 1959 et a permis d’ouvrir le chantier de la modernisation budgétaire et comptable, qui
est l’un des principaux axes de la réforme de l’État. Mise en œuvre à partir de 2006, elle a réformé en profondeur la construction et le suivi du budget de l’État désormais présenté par grandes politiques publiques (par exemple la mission « Action extérieure de l’État » avec le programme Diplomatie culturelle et d’influence).
Elle doit permettre de répondre à différentes questions : les objectifs de la politique publique sont-ils atteints ? Le sont-ils au meilleur coût ? La LOLF procure davantage de pouvoir au Parlement dans le vote et le contrôle du budget de l’État, ce qui doit contribuer à l’exercice d’une meilleure démocratie. n
EN SAVOIR PLUS : www.performance-publique.budget.gouv.fr Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
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MÉTIER | TRIBUNE L’ADCUEFE entend alterner pédagogie de classe avec apprentissage en milieu extérieur, afin de rendre l’enseignement du français plus ouvert et plus ludique, dans une visée d’autonomie et d’intégration progressives des apprenants, et ce quel que soit leur niveau. PAR DOMINIQUE ABRY ET JEAN-YVES PETITGIRARD
Rallye (sortie en équipe) pédagogique « dans les rues de Grenoble ».
LES BIENFAITS DES CLASSES
L
’ouverture de l’école sur le milieu environnant n’est pas une nouveauté en soi. Nombreux sont les enseignants qui, en milieu francophone, organisent des activités hors de la classe : excursions, visites de musées ou d’entreprises, rencontres avec des professionnels, enquêtes, etc. Mais dans la plupart des cas, ces activités constituent une dimension facultative, une valeur ponctuelle ajoutée beaucoup plus qu’un élément véritablement constitutif de l’enseignement et de l’apprentissage. Dans de nombreux centres de FLE de l’Association des directeurs des centres universitaires d’études françaises pour étrangers (ADCUEFE), nous tentons d’aller plus loin en pla-
Dominique Abry et Jean-Yves Petitgirard sont enseignants-chercheurs à l’université Stendhal Grenoble 3 et membres de l’ADCUEFE – Campus FLE.
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çant les apprenants alternativement dans deux lieux d’apprentissage, la classe et le milieu extérieur, celui-ci sous deux formules : soit avec l’enseignant et le groupe classe, soit dans une visée de quête en autonomie ou par petits groupes de 2 ou 3 personnes. Ces classes hors les murs concernent tous les niveaux du CECR et même les apprenants débutants.
Préparation en amont
Dans un premier temps, il convient d’organiser l’apprentissage autour de tâches définies par l’enseignant à partir d’une feuille de route comportant des questions nécessaires au bon déroulement de l’enquête ainsi que les démarches permettant aux étudiants de mieux recueillir les données : par exemple, observation des plaques, des publicités, des enseignes, des directions, repérage d’énoncés entendus dans les magasins, dans la rue… La préparation des enquêtes se fait en classe. Chaque tâche est présentée soigneusement par l’enseignant qui lit les consignes et les questions de la feuille de route avec les apprenants et s’assure que tout est bien compris. Il rappelle et
précise les outils linguistiques utiles pour mener l’enquête à bien, comme l’intérêt d’emporter un dictionnaire bilingue. Ce sera le meilleur outil pour comprendre rapidement certains mots inconnus, comme les légumes sur un marché. Il demande aux apprenants de noter systématiquement les mots ou énoncés nouveaux, oraux ou écrits, rencontrés. Il est important de faire comprendre aux apprenants que ces tâches extérieures ne sont pas simplement une visite touristique de la ville, mais qu’elles représentent une véritable tâche d’apprentissage comme celles réalisées en classe. Elles vont amener les apprenants à entendre le français tel qu’on le parle dans la rue. Ils pourront repérer les phonèmes qu’ils distinguent difficilement parce qu’ils sont inexistants dans leur langue et surtout ils s’habitueront à des voix variées avec des intonations expressives déroutantes au début et des phénomènes de prosodie liés à la rapidité du discours (chute du « e », « ne », « il », assourdissement des consonnes « ch ais pas ») Les apprenants comprennent que ces tâches extérieures sont l’étape
la plus autonome de leur apprentissage, celle au cours de laquelle toutes les initiatives sont les bienvenues. Plus ils rapportent d’informations et de traces de leurs activités extérieures, mieux c’est. Ces traces peuvent être très variées : photos, enregistrements, schémas, plans, objets divers… L’enseignant fixe avec les apprenants la date à laquelle les résultats doivent être rapportés et précise comment se déroulera le compte rendu : présentation orale, constitution de panneaux, production écrite, etc. Ces précisions aideront les apprenants à organiser leur collecte d’informations et à préparer le retour en classe. Certaines enquêtes nécessitent des contacts préalables. Cela suppose que l’enseignant ait organisé des rendez-vous, mais la plupart des enquêtes se déroulant dans des
Ces tâches extérieures sont l’étape la plus autonome de l’apprentissage, où toutes les initiatives sont les bienvenues
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
DEUX EXEMPLES DE TÂCHES POUR LE NIVEAU A (RÉALISÉES AU CUEF DE L’UNIVERSITÉ STENDHAL GRENOBLE 3) TABLEAU À REMPLIR :
«DANS LES RUES DE GRENOBLE » Choisissez une rue de Grenoble. Regardez 3 commerces : boulangerie, pharmacie, magasins de vêtements, banque, restaurants, etc. Quels sont les horaires d’ouverture et de fermeture ? Nom Nom Nom du magasin 1 du magasin 2 du magasin 3 Horaire d’ouverture Horaire de fermeture
Quels sont les produits vendus ? Citez-en 3 au minimum Nom Nom Nom du magasin 1 du magasin 2 du magasin 3 Produits
À L’ILCF DE L’UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LYON Les Nuits de Fourvière 1 Quelles sont les dates de ce festival ? 2 Où se passent les spectacles ? 3 Combien de spectacles sont présentés ? 4 Quels types de spectacles je peux voir ? 5 Comment je peux y aller ?
HORS LES MURS lieux publics, cela ne demande pas d’intervention particulière de la part de l’enseignant.
Diversité des exercices et activités de la feuille de route
L’enseignant propose aux élèves une feuille de route qui comportera des exercices et des activités variés. Ils vont de simples relevés linguistiques à une production orale ou écrite. • Le QCM, exercice très guidé, les éléments de réponse attendus sans passer par une production des étudiants. Pour les apprenants très faibles en français, il permet d’apporter le vocabulaire nécessaire à la compréhension. Le QCM oriente le choix vers la réponse correcte et élimine toutes les autres. • Le vrai/faux avec justification présente la même caractéristique que le QCM. L’apprenant intervient davantage dans la mesure où il doit fournir la bonne réponse si la proposition est fausse. • L’exercice à trous fait porter l’attention sur des éléments linguistiques particuliers. Un élément doit être ajouté dans un texte écrit. Il prépare l’apprenant à ce qu’il va devoir
trouver. Il fait davantage appel à la compréhension du contexte. • Le tableau à remplir permet de regrouper et classer certaines données trouvées sur place. • Le dessin à réaliser ou la photo est un support qui permettra à l’apprenant de présenter et décrire plus facilement ce qu’il a vu dans son exposé ou son panneau. • La question semi-ouverte appelle une réponse limitée ; la question ouverte, quant à elle, permet une plus grande liberté dans les réponses à fournir. Elles seront plus ou moins nourries, selon le lieu visité. • L’exposé construit à partir des notes prises lors de l’enquête. Il permet à l’apprenant de structurer sa pensée, de mettre en œuvre les règles du discours en français, et de développer sa fluidité verbale. Il peut aussi exprimer les différences culturelles avec son propre pays. • La production écrite vise l’appropriation du lexique et de la morphosyntaxe ainsi que la cohérence textuelle. Les textes sont affichés sur des panneaux et ils suscitent aussi la créativité de l’apprenant et son esprit critique.
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
Retour d’enquêtes, partage d’expériences et évaluation
Il est primordial de trouver un moyen efficace de communiquer les données rapportées à l’ensemble du groupe. Cela peut se faire de diverses manières : •présentation orale devant tout le groupe classe, •échanges en petits groupes, pour s’informer dans le cas d’enquêtes différentes, pour comparer les données recueillies dans le cas d’enquêtes similaires, •élaboration de panneaux qui sont ensuite affichés et commentés par leurs auteurs. L’enseignant doit circuler entre les groupes tout au long de leur élaboration. Il aide les apprenants en corrigeant leurs erreurs ou en proposant de nouvelles formulations. •affichage des textes rédigés qui ont été préalablement ramassés, corrigés et rendus par l’enseignant aux apprenants, une réécriture a parfois été nécessaire. Selon les cas, certaines de ces modalités peuvent se combiner. Ces partages d’expériences intègrent une réflexion interculturelle riche et indispensable
Des partages d’expériences avec une réflexion interculturelle riche et indispensable pour le savoir-être en France pour leur savoir-être en France. Les échanges d’informations entre apprenants dynamisent la classe et créent une cohésion dans le groupe. Les enquêtes permettent enfin d’évaluer à la fois la production orale et écrite du retour d’enquête, ce qui donne une valeur supplémentaire à cet apprentissage en alternance entre la classe et le milieu. Les réponses aux enquêtes de satisfaction de ces classes hors les murs remplis par les étudiants sont très positives. Les apprenants ont le sentiment grâce à elles d’avoir progressé en français et de se sentir mieux intégrés dans ce nouveau lieu de vie où ils vont rester pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. n POUR EN SAVOIR PLUS www.campus-fle.fr
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EN SCÈNE !
INTERLUDE |
Si vous souhaitez publier une vidéo de votre mise en scène sur theatre-fle.blogspot.com, envoyez un courriel à adrien-payet@hotmail.com
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À VOS ORDRES ! Dans chaque numéro du Français dans le monde, retrouvez une saynète écrite pour les apprenants de français adultes et adolescents.
LE PRÉSIDENT : Bonjour, Mon-
sieur le directeur. Le directeur : Allô, bonjour, Monsieur le président. LE PRÉSIDENT : Envoyez-moi immédiatement la lettre avec les résultats, c’est urgent ! LE DIRECTEUR : Bien Monsieur, c’est noté.
PAR ADRIEN PAYET
Le président sort. Le directeur pose le téléphone l’air contrarié puis appelle sa secrétaire. Elle entre très fatiguée et s’assoit derrière le bureau. LE DIRECTEUR : Madame Martin ! LA FEMME : Oui, Monsieur le di-
recteur.
LE DIRECTEUR : Prenez un stylo et
écrivez.
LA FEMME : J’écris quoi ? LE DIRECTEUR : Mais la lettre,
AVANT DE COMMENCER -P articularité grammaticale : l’impératif. - Distribution : 7 comédiens. Le directeur est devant un bureau côté jardin(1). Le président est assis sur un fauteuil confortable côté cour(1) et appelle le directeur.
voyons, la lettre !!! LA FEMME : La lettre ? LE DIRECTEUR : Mais oui, la lettre au président ! Réveillez-vous, Madame Martin !!! LA FEMME (elle baille) : Je suis réveillée. LE DIRECTEUR : Non, vous êtes endormie… Allez, au travail ! Tenez-vous droite sur votre chaise et écrivez. (Il dicte.) « Cher président… nous sommes heureux de vous annoncer les résultats… » LA FEMME : S’il vous plaît, pas si vite. LE DIRECTEUR : Dépêchez-vous, on n’a pas toute la journée ! LA FEMME (en aparté) : Je rêve d’un bon café…
LE DIRECTEUR : Qu’est-ce que vous avez écrit ? LA FEMME : Cher président… LE DIRECTEUR : Mais non, mais non !!! Donnez-moi ce stylo, je vais l’écrire tout seul, cette lettre !!! Rentrez chez vous. Vous êtes renvoyée(2) ! LA FEMME (en aparté) : Voilà une bonne nouvelle. Je déteste qu’on me donne des ordres !
La femme sort et rentre chez elle. Son mari (le père de famille) est là. LE PÈRE DE FAMILLE : Tu n’es pas
au travail, chérie ? LA FEMME : Non. Le directeur m’a renvoyée. LE PÈRE DE FAMILLE : C’est terrible ça… LA FEMME : Je suis fatiguée ! Aidemoi. Accroche mon manteau, pose mon sac, retire mes chaussures, enlève mon chapeau, apporte-moi une chaise. L’homme fait les actions demandées. LE PÈRE DE FAMILLE : Parle. Que
s’est-il passé au travail ? LA FEMME : Écoute, je suis épuisée, là. Fais-moi vite un café, ajoute deux sucres. Le mari fait le café. LA FEMME : Bah !!! Goûte ça, il est
horrible ton café. Recommence !
Le mari fait une seconde fois le café.
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
EXPLOITATION
PÉDAGOGIQUE 1. Faire comprendre le texte Demander aux apprenants de lire le titre, d’observer l’image puis de faire des hypothèses sur le sens de l’expression « à vos ordres ! ». Proposer une première lecture individuelle du texte. Travailler si nécessaire sur les mots incompris puis faire lire le texte à voix haute. Demander aux apprenants de bien mettre le ton.
© Jeanette Dietl - Fotolia.com
2. Travailler les aspects langagiers L’impératif : Demander aux apprenants d’identifier quel temps de la conjugaison est le plus utilisé (= l’impératif présent) puis d’expliquer sa présence dans le texte.
LA FEMME : Mais c’est dégueu-
lasse !!! Va-t’en, je vais faire ce café toute seule. LE PÈRE DE FAMILLE (en aparté) : Voilà une bonne nouvelle. Je déteste recevoir des ordres. Le père de famille sort. Il se dirige vers la chambre de l’adolescent. LE PÈRE DE FAMILLE : Tu n’es pas
au collège ?
L’ADOLESCENT : Non, j’ai pas cours. LE PÈRE DE FAMILLE : Qu’est-ce
que tu fais ?
L’ADOLESCENT : J’écoute de la
musique.
LE PÈRE DE FAMILLE : Ce n’est
pas comme ça que tu vas avoir ton bac(3) ! L’ADOLESCENT (Il n’entend pas à cause de la musique) : Quoi ? LE PÈRE DE FAMILLE : Fais des efforts… L’ADOLESCENT : Quoi ? LE PÈRE DE FAMILLE : TRAVAILLE, BOSSE, RÉVISE !!!
L’ADOLESCENT : Crie pas, je t’en-
tends.
LA PETITE FILLE : Chipie, viens,
Le père sort. La petite sœur entre dans la chambre de l’adolescent.
on va se promener. Arrête de sauter. (Elle lui met la laisse.) Voilà, c’est bon. Allez, Chipie, avance… Arrête ! Stop ! Tu vas trop vite !!! Viens, avance. Allez, marche. Tu veux jouer ? (Elle lance un os en jouet.) Attrape l’os.
L’ADOLESCENT : Léa, sors, c’est
Le chien sort.
LA PETITE FILLE : Joue avec moi
LA PETITE FILLE : Chipie. Tu es où ? LE CHIEN (en aparté avec l’os de-
LE PÈRE DE FAMILLE : Allez, fais
quelque chose ! Ne reste pas là à ne rien faire !!!
ma chambre !!! s’il te plaît…
L’ADOLESCENT : Mais qu’est-ce
que vous avez tous ? ! J’écoute de la musique, laissez-moi tranquille ! LA PETITE FILLE : Mais je veux jouer avec toi… L’ADOLESCENT : Sors le chien. Va jouer avec lui. LA PETITE FILLE : Bon d’accord. Et après, tu joues avec moi ? L’ADOLESCENT : Après on verra. Sors d’abord le chien. La petite fille sort le chien (côté cour), mais il ne veut pas obéir.
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
vant lui) : Wouaf, ils sont bizarres les humains. Pourquoi ils donnent autant d’ordres ? Allez l’os, fais couic-couic. Mais pourquoi tu ne fais pas couic-couic !!! T’es mon os, mon os à moi. Fais couic-couic. Tu es un os. Tu ne vas pas me dire que tu détestes les ordres, toi aussi !!! n 1. Le côté cour est le côté droit de la scène du point de vue du public. Le côté jardin est le côté gauche. 2. Renvoyer = licencier quelqu’un, lui retirer son emploi. 3. Bac = baccalauréat, diplôme de la fin du secondaire en France.
Le vocabulaire : Demander aux apprenants de trouver : - un antonyme de « réveillée » ; - un synonyme de « fatiguée » ; - deux synonymes de « travailler ». 3. Faire réagir Demander aux apprenants de trouver le point commun entre les personnages. Les questionner sur leurs relations avec l’autorité : a) Qui donne des ordres dans leur entourage ? b) Quels ordres acceptent-ils facilement ou difficilement ? c) Quelles tournures permettent de rendre les ordres plus agréables ? Demander aux apprenants de réécrire un dialogue du texte d’une manière plus gentille et polie. 4. Mettre en scène Le jeu d’acteur : Ne pas hésiter à parler très fort et faire des gestes amples pour exprimer la colère ou l’énervement. Éviter les gestes parasites (piétinement, mains dans les poches, etc.) Mise en espace : Deux options s’offrent à vous : 1) Les personnages entrent et sortent sur scène quand c’est leur tour. Par exemple faire sortir le président côté cour pour faire entrer le père de famille. 2) Tous les personnages sont sur scène dès le début. Dans ce cas, les personnages qui ne parlent pas encore ne doivent pas bouger. n
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DOSSIER |
❝ ❞❝ « On peut mettre l’accent sur un sentiment de fraternité, tout en travaillant sur l’interculturel : interroger les religions par exemple, ce qu’on en sait, ce qu’elles disent, ce que leurs textes peuvent avoir de commun. » Samir Marzouki, professeur de littérature française tunisien (page 56-57)
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« En 1789, oser affirmer que "les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits", c’était mettre fin à un état d’injustice, c’était un combat pour que la république voit le jour. »
❞
L’égalité, mieux que la liberté ou la fraternité ? (pages 54-55)
UNE LANGUE Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
LIBERTÉ(S) - ÉGALITÉ(S) - FRATERNITÉ(S)
❝❞❝ « C’est la première fois que je rencontre autant d’immigrés venus de partout, sans constater trop de discriminations. Pour moi, cette égalité est liée à l’histoire de la France. » Fabiola, péruvienne installée à Paris (pages 52-53)
« Dans l’imaginaire collectif, la France, Paris en particulier, est attachée aux arts, à la culture, à la littérature, et aux Révolutions » Jérôme Clément (pages 50-51)
L
❞
a France en général et Paris en particulier, ce sont encore les « étrangers » qui en parlent le mieux, tant on a pu avoir l’impression, en habitant en France, que de nombreux Français se sont assoupis sur leurs lauriers, individuellement et collectivement. Il est pourtant dans chaque recoin du monde des femmes et des hommes qui se plaisent à enseigner la langue française, ses cultures et ses valeurs de vie. Car enseigner le français n’est pas la même chose qu’enseigner l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol ou le portugais, même si de nombreux enseignants, en vrais professionnels de l’interculturel, changent de langue quand ils changent de cours. Ce dossier revient sur les fondamentaux portés par notre langue, en essayant d’illustrer en quelques lignes ce je ne sais quoi qui pourrait se définir comme « le Génie français ». « Notre Génie est une pensée qui croit en sa justesse, partagée par un peuple qui rêve de la diffuser au reste du monde par sa culture et par ses sciences », écrit Jean-Baptiste Vallet, auteur du tout récent Le Génie français n’est pas mort. Notre Génie regarde le cœur de Paris du haut de la colonne de Juillet, place de la Bastille : c’est le Génie de la Liberté, la tête dans les étoiles mais les fesses à l’air… n S. L.
DES VALEURS Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
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OUTILS | fiche
par Eugène Melnik (Ukraine)
Niveau : A2/B1, jeunes et adultes Objectifs : n réviser le vocabulaire concernant le physique, les apparences n réviser l’emploi du passé composé et de l’imparfait n apprendre à s’exprimer par écrit
matériel : n photocopies des textes issus du quotidien Métro n plan du métro parisien n court-métrage Gratte-papier (08’ 05”) : https://youtu.be/nmJWjV7fKg0
Tous en métro ! L’adage « Métro, boulot, dodo » est connu de tous les habitants des grandes villes françaises, et le temps qu’on passe sous terre constitue une partie importante de la vie des citadins. On prend le métro pour se déplacer en ville tout en lisant, en observant les gens, en réfléchissant et… en faisant des rencontres qui peuvent nous faire chavirer d’émotion.
discussion préalable Y a-t-il le métro dans votre ville ? Le prenez-vous souvent ? Y passez-vous beaucoup de temps ? Que font les passagers, comment se comportent-ils ? Qu’aimez-vous faire dans le métro? Y parlez-vous à vos voisin(e)s inconnu(e)s ? Vous est-il arrivé d’y faire des rencontres extraordinaires ?
messages des passagers Les textes ci-dessous sont tirés du journal Métro. Lisez ces messages et commentez-les.
Station Pigalle @ O.L., Paris Vous étiez en cravate, avec une chemise blanche et des lunettes discrètes. Vous teniez dans votre main gauche un dossier marron orangé… Ce lundi 1er septembre, station Pigalle, ligne 12, nous avons partagé le wagon du milieu, direction Mairie d’Issy. Vous souvenez-vous de la fille à la chemise fleurie ? Celle qui vous a longuement fixé du regard ? Je suis descendue à Concorde, et ma chemise fleurie voudrait faire connaissance avec votre singulière cravate. Ce jour-là, il était 15 heures. Sachez, monsieur l’inconnu, que je vais être à cette station lundi 8 septembre, à la même heure… L’inconnue de l’été @ IM, Paris Je t’ai croisée le 21 juin, vers minuit, dans le métro, ligne 4, entre Montparnasse et Réaumur – jupe verte, haut rose, veste en jean, sac noir – et, depuis, je n’arrête pas de penser à toi. Tu étais assise en face de moi ; je n’ai pas pu t’aborder, mais j’espère que tu as lu dans mon regard… Écris-moi : linconnudumetro@voila.fr. Princesse @ Jarod, Paris J’espère retrouver celle qui a fait vibrer mon cœur. Il était 22 h 45, ce mardi 22 septembre. Elle se tenait debout, pieds nus, ses chaussures à talons dans la main droite. Elle avait mal aux pieds. Jolie brune au sourire éclatant, je lui ai proposé, une fois arrivés au terminus de la ligne 10 (gare d’Austerlitz), de la porter jusqu’en haut des marches. Elle m’a dit: « Avec mes 45 kilos, je vais vous faire mal », et je lui ai répondu : « Vous avez mal aux pieds, alors laissez-moi vous porter. » Sans hésiter, elle a dit oui. C’est bien la première fois que je croise dans le métro une si jolie princesse, et je ne sais même pas comment elle s’appelle ! Mademoiselle, si vous vous reconnaissez, veuillez prendre contact avec moi sur jarodsteward@yahoo.fr, je souhaite vous revoir bientôt. Barbès @ Gaël, Paris Depuis samedi, je me mords les doigts… J’étais dans le métro, ligne 4, je t’ai trouvée charmante. Nous avons échangé quelques regards puis je suis descendu à Barbès et, surprise, nous nous sommes retrouvés dans le même fast-food, nous avons alors échangé quelques banalités… Nous sommes partis ensemble et au moment de se quitter je t’ai juste souhaité une bonne soirée (quel idiot !). S’il te plaît, contactemoi (je vais ranger ma timidité). Je vais être de toute façon au même endroit à la même heure samedi prochain : gael.gael@orange.fr.
Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
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Pour commencer, répondez aux questions : Quels sont la raison et le but de chaque message ? Qui écrit le message ? Quelle est et comment est la personne à laquelle on s’adresse ? Pourquoi les personnes n’ont-elles pas fait connaissance ? Quelles sont la date et l’heure de la rencontre ? Quelles sont la ligne et la station de métro ? Que demande l’expéditrice (expéditeur) à l’élu(e) de son cœur ?
court-métrage Regardez le court-métrage Gratte-papier de Guillaume Martinez, puis répondez aux questions ci-dessous : 1. À quelle station le jeune homme monte-t-il en voiture ? Trouvez cette station sur le plan du métro. Quelle ligne est-ce ? 2. Comment est le jeune homme? Décrivez son visage, ce qu’il porte. À votre avis, que fait-il dans la vie ? 3. Qui est assis à côté de lui ? En face de lui ? Décrivez ses voisins (la dame âgée, le gros monsieur). Que font-ils ? 4. Comment est la jeune fille ? Que porte-t-elle ? Faites son portrait. Le jeune homme ne voit pas son visage ; pourquoi finit-il par vouloir l’aborder ? Comment la regarde-t-on (le gros monsieur, le jeune homme en costume) ? Pourquoi le jeune homme décide-t-il de lui « parler » de cette façon bizarre ? Comment y réagit-elle ? À quelle station descend-elle ? Avant de partir, la jeune fille donne son numéro de téléphone au jeune homme. Comment change son humeur ? 5. Les protagonistes du court-métrage n’ont rien écrit, mais ils ont « gratté » du papier avec leurs crayon (jeune homme) et stylo (jeune fille) en soulignant les mots dans leurs livres. Voici le texte de leur « conversation » : — Les regard autour son sur vous. Je ne peut voir votre visage mais les regard parle. — Il ne disent rien sur vous. — Hélas. Je était le centre avant que tu ne viens. — Rassure-toi. Je va partir. — Non. Bouger pas. Le stress gronde dehors. Ici s’assied c’est mieux. Le ciel étoilé vaste, clair et paisible. C’est une magnifique nuit. Seule sur le toit de son immeuble, Eda est installée sur une chaise longue. Des notes de piano cristallines percent dans la nuit… — Je par. Les règles de grammaire et d’orthographe n’y sont pas respectées. Corrigez les fautes.
à vous ! 1. Un jeune homme a perdu le numéro de téléphone d’une jeune fille. Pour la retrouver, il publie une annonce dans Métro. Quel texte pourrait-il rédiger ? Écrivez-le en prenant comme modèle les messages des lecteurs ci-dessus. Voici quelques phrases qui pourraient vous aider à finir votre lettre : a) J’espère que tu me feras un signe. b) J’ai hésité à te retenir, je le regrette à en mourir. c) Je t’en prie, manifeste-toi, écris au journal. 2. La jeune fille a perdu espoir que le jeune homme l’appelle. Pour le contacter, elle s’adresse elle aussi à Métro. Rédigez le texte de son message. 3. Vous est-il déjà arrivé de vouloir connaître un(e) inconnu(e) dans le métro ? Décrivez la rencontre la plus inoubliable. Si vous pouviez écrire à un journal pour retrouver la personne que vous voulez revoir, quel texte rédigeriez-vous ?
solutions Court-métrage — Les regards autour sont sur vous. Je ne peux pas voir votre visage mais les regards (en) parlent. — Ils ne disent rien sur vous. — Hélas. J’étais le centre avant que tu ne viennes. — Rassure-toi. Je vais partir. — Non. Ne bouge pas. (...) Être assis ici, c’est mieux. Le ciel étoilé est vaste, clair et paisible. (…) — Je pars.
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Le français dans le monde | n° 403 | janvier-février 2016
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Le français dans le monde | n° 402 | novembre-décembre 2015