REVUE DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES PROFESSEURS DE FRANÇAIS
// MÉTIER //
Rapprocher lycéens bilingues et entreprises en Italie
N°407 septembre-octobre 2016
// ÉPOQUE //
En Tunisie, une équipe féminine de rugby
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CONGRÈS DE LIÈGE
TOUT FLE TOUT FLAMME
FIPF
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LES ÉCRIVAINS FRANCOPHONES,
TÉMOINS DE LEUR ÉPOQUE
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numéro 407
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tions complémentaires aux articles parus dans la revue, des prolongements pédagogiques au dossier… Téléchargez le PDF complet des derniers numéros de la revue. Fiches pédagogiques ■ Les fiches pédagogiques en téléchargement : des démarches d’exploitation d’articles parus dans Le français dans le monde et produits en partenariat avec l’Alliance française de Paris - Île-de-France. Dans les pages de la revue, le pictogramme « Fiche pédagogique à télécharger » permet de repérer les articles exploités dans une fiche.
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CONGRÈS DE LIÈGE
TOUT FLE TOUT FLAMME CONGRÈS DE LIÈGE
06. Tout FLE tout flamme 08. Congressime ! 10. La nouvelle équipe
ÉPOQUE
12. Portrait
Inna Modja, pétillante et engagée
14. Région
Montpellier : là où passé et avenir se mêlent sous le soleil
16. Tendance Tout en vrac
17. Sport
Abonné(e) à la version numérique Tous les suppléments pédagogiques sont directement accessibles à partir de votre édition numérique de la revue : n
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En Tunisie, la révolution ovale
18. Idées
« L’histoire, champ de la liberté, de l’innovation et de l’inventivité humaines »
20. Langue
Le français voyageur
22. Métiers des langues Traducteur technique
23. Mot à mot
Dites-moi Professeur
MÉTIER
26. Réseaux
DANS VOTRE ESPACE ABONNÉ SUR FDLM.ORG LES REPORTAGES AUDIO - Micro-trottoir : « ardent » - Environnement : vivre avec zéro déchet -L angue française : les nouveaux mots de l’édition 2017 du Petit Robert -P atrimoine : le nouveau musée Rodin
DES FICHES PÉDAGOGIQUES POUR EXPLOITER LES ARTICLES -P ortrait : Inna Modja, pétillante et engagée - Poésie : « Le bel été » d’Yves Bonnefoy -M némo : L’incroyable histoire des verbes pronominaux
28. Français professionnel
Nettoyage et nouvelles technologies : le grand dépoussiérage méthodologique ?
30. Manières de classe Faites/fête de la BD !
32. Initiative
Rapprocher lycéens bilingues et entreprises
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Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
Le français dans le monde sur Internet : http://www.fdlm.org
« Langue d’origine et langue de l’école : une coupure néfaste »
36. Tribune
MÉMO
60. À voir 62. À lire 66. À écouter
Étudiants de Master et apprenants de FLE : une expérience de tutorat
INTERLUDES
38. Que dire, que faire ?
Ardent
Gérer les niveaux de langue dans une même classe
40. Vie de prof
L’associatif au cœur du métier de professeur
42. Expérience
Des tranchées à la classe de français
44. Ressources
DOSSIER
24. Poésie
Yves Bonnefoy : « Le bel été »
46. En scène ! Au voleur !
58. BD
Les Noeils : Vous voyez ?
LES ÉCRIVAINS FRANCOPHONES, TÉMOINS DE LEUR ÉPOQUE
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« Le français appartient à tous ceux qui s’en revendiquent ».............................. 50 Des voix d’outre-monde.................................................................................... 52 Dany Laferrière, sauvé par les lettres................................................................. 54 Des pages d’histoires ......................................................................................... 56
OUTILS 68. Jeux
69. Mnémo
L’incroyable histoire des verbes pronominaux
68. Quiz
L’école en France
69. Test En classe
édito
04. Graphe
73. Fiche pédagogique La poésie des tranchées
75. Fiche pédagogique
« Entre les deux, mon cœur balance… »
77. Fiche pédagogique Faites/fête de la BD !
S’engager en français
C
omme certains se lancent en médecine ou d’autres entrent en religion, beaucoup de professeurs s’engagent en français. Plus qu’une orientation professionnelle, enseigner le français est souvent ressenti comme un réel choix de vie, avec ses idéaux, ses combats et ses sacrifices. Cet aspect militant au service de la langue française et de ce qu’elle signifie prend toute sa signification dans l’engagement associatif : le succès du congrès de la FIPF à Liège a démontré que la passion déborde des salles de cours et se nourrit des échanges avec les autres membres de la communauté mondiale des professeurs de français. C’est également en français que s’engagent nombre d’écrivains partout dans le monde. Pour défendre des opinions, dépeindre sans détour une réalité, témoigner avec force de conditions de vie, la langue française s’impose à des auteurs qui grâce à elle racontent le monde tel qu’ils le vivent. Ou tel qu’ils le rêvent. n Sébastien Langevin
© Stéphane Beaujean
34. Focus
Le français dans le monde, revue de la Fédération internationale des professeurs de français - www.fipf.org, éditée par CLE International – 9 bis, rue Abel–Hovelacque – 75013 Paris Tél. : 33 (0) 1 72 36 30 67 / Fax : 33 (0) 1 45 87 43 18 • Service abonnements : 33 (0) 1 40 94 22 22 / Fax : 33 (0) 1 40 94 22 32 • Directeur de la publication Jean-Pierre Cuq (FIPF) Rédacteur en chef Sébastien Langevin • Conseiller de la rédaction Jacques Pécheur • Secrétaire de rédaction Clément Balta • Relations commerciales Sophie Ferrand Conception graphique - réalisation miz’enpage - www.mizenpage.com • Commission paritaire : 0417T81661. 55e année. Imprimé par Imprimeries de Champagne (52000) • Comité de rédaction Michel Boiron, Christophe Chaillot, Franck Desroches, Manuela Ferreira Pinto, Isabelle Gruca, Chantal Parpette, Gérard Ribot • Conseil d’orientation sous la présidence d’honneur de Mme Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie : Jean-Marc Defays (FIPF), Loïc Depecker (DGLFLF), Franck Desroches (Alliance française), Cynthia Eid (FIPF), Youma Fall (OIF), Laurent Galissot (MAEDI), Stéphane Grivelet (FIPF), Évelyne Pâquier (TV5MONDE), Nadine Prost (MEN), Doina Spita (FIPF), Lidwien Van Dixhoorn (RFI), Jean-Luc Wollensack (CLE International).
Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
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CONGRÈS FIPF Le Forum où se sont déroulées les cérémonies d’ouverture et de clôture.
© Nicolas Latin
Jean-Pierre Cuq.
TOUT FLE TOUT FLAMME En faisant du français une « langue ardente », le XIVe congrès mondial de la FIPF, qui s’est tenu à Liège du 14 au 21 juillet, laissait présager un rassemblement incandescent. Pari tenu !
© Daniel Leroy
PAR SÉBASTIEN LANGEVIN
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L
iège, la « Cité ardente », n’a pas fait mentir son surnom : le congrès de la Fédération y a été chaud, très chaud… Chaude tout d’abord l’ambiance de cette réunion de la famille mondiale des professeurs de français. Plus de 1 500 congressistes de 104 pays se sont ainsi donné rendez-vous dans la capitale de la Wallonie pour de longues journées de formation à l’université et de belles soirées de fête, comme celle d’ouverture couronnée, 14 juillet oblige, par un somptueux feu d’artifice tiré sur la Meuse. Car tout a commencé le jour de la prise de la Bastille pour se terminer le jour de la fête nationale belge, le 21 juillet. 8 jours de congrès bien remplis, passionnants et vibrants de belles rencontres et d’échanges, même si pour certains il a été difficile de couvrir l’ensemble de ce marathon de l’enseignement du français.
Multitude de communications
Caniculaires, les températures pendant la seconde moitié de l’évè-
nement, le thermomètre affichant jusqu’à 38 °C dans certaines salles de cours. Les 2 964 litres d’eau distribués par les fontaines installées dans tous les coins de l’université ont permis aux participants de ne pas désarmer pour venir assister en nombre à la multitude de conférences, ateliers et communications. Certains orateurs, en revanche, ontils été rebutés par ces températures extrêmes ? Même si l’immense majorité des cessions a bien eu lieu, les intervenants ont encore été trop nombreux à faire défaut sans plus d’explication, laissant parfois des assistances désappointées et essoufflées d’avoir monté pour rien de nombreux escaliers. Les congrès a aussi soufflé le chaud et l’effroi lors de la cérémonie d’ouverture le 15 juillet. Quelques heures après l’attentat de Nice, impossible pour les congressistes de faire abstraction des cette terrible actualité. Les responsables associatifs et politiques qui se sont succédé sur la scène du Forum ont à cette funeste occasion tenu à rappeler la valeur
Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
© Nicolas Latin
Tirage au sort du quiz TV5MONDE – Le français dans le monde organisé dans le cadre du congrès.
Délégation des professeurs tunisiens qui accueilleront dans quatre ans le prochain congrès de la FIPF, à Nabeul.
et les valeurs de la langue française et de son enseignement. Au-delà de la formation linguistique des élèves, des motivations scolaires, professionnelles ou économiques des apprenants, c’est bien à un ensemble de références universelles que renvoie la langue française. Une certaine idée du vivre-ensemble dont les profs de français sont les ambassadeurs au quotidien.
Relève et défis
DR
Chaleureux, enfin, le passage de relais des instances dirigeantes de la FIPF. Après deux mandats de pré-
sident de la Fédération, Jean-Pierre Cuq a passé la main à Jean-Marc Defays, qui pour l’occasion affichait un nœud papillon digne de son prédécesseur lors de la cérémonie de clôture du congrès. La secrétaire générale Fabienne Lallement a de son côté confié sa charge à son successeur, Stéphane Grivelet. Toujours lors de la cérémonie de clôture, le président du comité d’organisation, Jean-Marie Klinkenberg, a souligné l’un des défis qui attendent la communauté mondiale des enseignants de français : en 2020, il devrait manquer près de 180 000 professeurs de français, en particulier en Afrique, là où se joue une bonne partie de l’avenir de la francophonie de demain. C’est justement en 2020 que le continent africain accueillera le prochain congrès mondial de la FIPF, à Nabeul, en Tunisie. Là aussi, des températures et des retrouvailles qui promettent d’être chaudes. n
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Les ouvrages sont disponibles en librairie Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
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Photos de la page 12 : © Daniel Leroy
CONGRÈS FIPF
CONGRESSIME ! Plat principal du congrès, le programme des communications, conférences et autres ateliers était particulièrement riche et fourni. Revue de détail du menu. PAR JACQUES PÉCHEUR
I
l fallait être solidement équipé pour s’attaquer au programme du Congrès, un programme (aux normes de l’orthographe modernisée par l’arrêté de 1990) comme un bottin, lourd d’un bon kilo, dense de ses 292 pages, riche de 497 communications, 99 ateliers, 14 conférences semiplénières, 16 tables rondes, auxquels il faut ajouter la conférence inaugurale de Pierre Mertens et la table ronde « témoignage » finale animée par Bernard Magnier… En apparence un maquis, mais un maquis ordonné autour de 9 thèmes qui constituaient autant de voies d’accès pour ne pas se perdre : le français pour les jeunes, le français par les jeunes ; l’enseignement du français entre tradition et innovation ; le français langue des sciences et langue de scolarisation ; le français à l’ère du numérique ; le français
Les auteurs Velibor Colic, Samir Marzouki, Marzena Sowa et Mahmoud Chokrollahi (de g. à d.), autour de Bernard Magnier, animateur de la table ronde finale du congrès.
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pour et par la diversité et l’éducation plurilingue et interculturelle ; le français pour et par le plaisir, l’esthétique et l’épanouissement personnel ; le français pour et par le lien social : cohésion et convivialité ; le français pour et par une classe active et ouverte ; et enfin le français pour et par un enseignant performant. Neuf thèmes qui indiquaient à la fois le but (« pour ») et le moyen (« par ») pour y parvenir. Neuf thèmes qui recoupaient largement les préoccupations, les problématiques et les stratégies du moment. Les préoccupations : la conquête des publics, ces jeunes en particulier, insaisissables, hyperconnectés et si convoités ; le statut de l’enseignant aujourd’hui, à l’heure du numérique, des enseignements hybrides, de la pédagogie inversée, d’une nouvelle distribution et d’un nouveau partage des savoirs. Les problématiques autour de la finalité des enseignements : professionnelle ; sociale ; d’intégration ;
esthétique. Les stratégies : parier sur l’innovation mais ne pas renier la tradition ; parier sur une classe ouverte ; répondre à la diversité ; prendre en compte l’altérité, ne pas perdre de vue le plaisir.
Le bouillonnement de l’échange
Pour témoigner de ces préoccupations, problématiques et stratégies, ce Congrès mondial qui avait mis en place différentes modalités de prises de paroles (communications, tables rondes, conférences) a pu compter sur l’extrême diversité des origines géographique et culturelle des congressistes, de leurs conditions d’enseignement, pour illustrer cette langue ardente, ardente du désir de dire et de se dire, ardente dans la proposition, ardente enfin dans le bouillonnement de l’échange et dans la mobilisation de ceux qui ont vocation à l’illustrer et en premier lieu à l’enseigner. n
Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
LE LIVRE BLANC DÉVOILÉ cise de la situation de la langue française et de son enseignement, des programmes de formation qui répondent aux besoins et aux attentes des apprenants. Les associations de professeurs français se mobilisent pour décrypter les contextes sociolinguistiques et politiques propres à leur métier. Il s’agit, pour chaque commission régionale ou thématique, d’élaborer à l’aide d’un questionnaire une analyse de la situation de la langue française et des conditions de son enseignement, en y intégrant particulièrement les dispositifs de formation initiale et continue. Les résultats de ces questionnaires ont été peu à peu mis en ligne sur la plateforme de la FIPF entre 2014 et début 2016. Grâce à cet outil, les résultats peuvent être mis à jour à
Jean-Pierre Cuq (FIPF), Fabienne Lallement (FIPF) et Alexandre Wolff (Observatoire de la langue française) présentent le Livre blanc à Liège.
tout moment par les associations et constituent ainsi une base de données importante, régulièrement actualisée et à la disposition des enseignants et des chercheurs en éducation et en francophonie. Présenté pour la première fois à Liège, ce Livre blanc permettra d’aider les associations à mieux définir leurs priorités d’action, mais aussi les décideurs des politiques linguistiques en leur montrant la perception que les enseignants de français ont de leur métier. n DR
F
orte de 186 associations et 80 000 membres, la Fédération internationale des professeurs de français met à contribution cette importante communauté présente dans 140 pays pour élaborer un document de référence sur l’enseignement de la langue française dans le monde. Ce Livre blanc, nommé « Enseigner le français dans le monde » est le fruit d’une recherche menée depuis trois ans en partenariat avec l’Observateur de la langue française de l’OIF. En tant que langue d’enseignement, le français s’enrichit des langues nationales et constitue le socle sur lequel se construit la réussite des élèves. Dans des environnements nationaux aussi divers, il est important d’avoir une connaissance pré-
Télécharger le Livre blanc : http://fipf.org/projets/livre_blanc
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40 000 citations, 2 500 auteurs classiques et contemporains, à retrouver dans la nouvelle édition 2016.
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CONGRÈS FIPF
© Nicolas Latin
« LES PROFESSEURS, FORCE DE FRAPPE DE LA FIPF »
Élu président de la Fédération internationale des professeurs de français le dernier jour du congrès qui s’est tenu dans sa ville, Jean-Marc Defays trace les grandes lignes des actions qu’il souhaite mener lors des quatre années de son mandat. PROPOS RECUEILLIS PAR SÉBASTIEN LANGEVIN
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Quelles sont vos convictions concernant l’avenir du grand réseau que représente la FIPF ? Dans le prolongement des efforts de l’équipe précédente, il convient de développer et de stimuler le réseau des associations et des professeurs de français, la véritable force de frappe et raison d’être de la FIPF. Un réseau où l’interactivité, l’enrichissement, la solidarité doivent s’organiser de manière multilatérale sur tous les plans, tant pédagogique que stratégique. Le sort de la francophonie dans le monde dépend en effet de l’association de ses forces vives, du partenariat, de la confraternité, de la solidarité. Ce sont probablement les enseignants en premier lieu qui peuvent en faire et en donner la preuve au travers de la FIPF qui, en tant que fédération, se nourrit autant de leurs initiative qu’elle y contribue. Comment pourrait évoluer la Fédération dans les années à venir selon vous ? Comme elle n’a cessé de le faire, la FIPF doit continuer à s’adapter
aux nouvelles conjonctures, revoir sans cesse ses priorités, se fixer de nouveaux objectifs, rechercher de nouvelles ressources, recourir à de nouvelles stratégies, créer de nouvelles synergies. Plus que jamais, c’est en se montrant flexible, modulable, précis que la Fédération sera plus performante. Il faudra peutêtre limiter certaines activités et se
« Il faut un enseignement du français accessible, dynamique, compétent et crédible dans le monde » concentrer sur d’autres. Sans pour autant, bien sûr, tempérer notre militantisme auprès des apprenants, des enseignants, des associatifs, des administratifs, des politiques, des diplomates, à qui il faut rappeler sans relâche que sans un enseignement du français accessible, dynamique, compétent, crédible dans le monde, il y aura peu d’espoir à terme pour la francophonie et contre une uniformisation stérilisante.
Vous avez été l’un des initiateurs du congrès qui se termine à Liège aujourd’hui : quel premier bilan tirez-vous ? Pour tout ce qui était fixé comme objectifs, en termes scientifique, logistique ou culturel : c’est de l’avis de tous un succès ! Et nous sommes parvenus bien au-delà de nos ambitions concernant l’ambiance et la convivialité. L’évènement a également été une vraie réussite en termes de participation avec près de 1 600 congressistes sur place. Ce congrès a commencé sur une note solennelle, au lendemain de l’attentat de Nice : nous avons pu confirmer notre solidarité et nos valeurs. Nous allons nous appuyer sur les acquis de ce congrès pour construire l’avenir de la FIPF : à partir du Livre blanc notamment, nous souhaitons profiter de l’héritage de l’équipe sortante à qui j’adresse tous mes compliments. Je donne rendez-vous à tous les professeurs de français au tout début de l’année 2017 pour la présentation du plan stratégique de la nouvelle équipe. n
Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
LES NOUVELLES TÊTES DU RÉSEAU régionale, Doina Spita est désormais maître de conférence à l’Université de Iasi, après avoir enseigné dans le secondaire, aussi bien dans le public que dans le privé. Actuellement professeure à l’Université de
Montréal, Cynthia Eid a parcouru le monde éducatif francophone dans les établissements primaires et secondaires, jusqu’à l’université. Le d’Artagnan qui complète cette nouvelle équipe a été nommé et
De gauche à droite : Cynthia Eid, Jean-Marc Defays, Doina Spita et Stéphane Grivelet.
DR
C
omme les trois mousquetaires, ils seront quatre à diriger la FIPF. L’assemblée générale de la FIPF, qui s’est tenue le 21 juillet à Liège, a tout d’abord élu trois nouveaux responsables à sa tête. Succédant à Jean-Pierre Cuq, Jean-Marc Defays a reçu mandat pour présider pendant les 4 ans à venir à la destinée de la Fédération internationale des professeurs de français. L’universitaire liégeois aura donc la responsabilité de représenter la FIPF et de prendre les grandes décisions pour les 80 000 membres de ce réseau. Deux vice-présidentes seront là pour l’épauler dans cette lourde tâche. Bien connue pour son parcours professionnel et associatif en Roumanie et dans sa commission
entrera officiellement dans ses fonctions de secrétaire générale de la FIPF au mois de septembre 2016 : Stéphane Grivelet prend le relais de Fabienne Lallement à ce poste stratégique. Véritable cheville ouvrière de la Fédération qui veille à la bonne marche des opérations au quotidien, le secrétaire général se doit, notamment, d’avoir une solide connaissance des arcanes administratives de l’enseignement du français. Universitaire des Antilles à l’origine, Stéphane Grivelet a ainsi travaillé pour le ministère français des Affaires étrangères en Australie et en Slovaquie, au Vietnam et au Canada pour l’Agence universitaire de la francophonie. Un pour tous, tous pour une… Fédération ! n S. L.
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ÉPOQUE | IDÉES
« L’HISTOIRE, CHAMP DE LA LIBERTÉ, DE L’INNOVATION ET DE L’INVENTIVITÉ HUMAINES »
PROPOS RECUEILLIS PAR ALICE TILLIER
Rémi Brague est professeur émérite de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
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Vous évoquez dans votre livre une situation de crise de la mémoire historique. Qu’est-ce qui caractérise notre rapport à l’histoire à l’heure actuelle, et notamment pour les jeunes ? Rémi Brague : Pour les jeunes, une immense ignorance et un quasi total manque d’intérêt, il me semble. Cela peut venir de la façon dont on enseigne l’histoire dans les collèges et lycées, par série de flashs sur des civilisations ou des époques qu’on ne se soucie pas trop de classer dans un ordre où elles se succèdent, ou plutôt dont on est censé l’enseigner, car, heureusement, bien des professeurs s’écartent des directives officielles… Chez les gens qui lisent, le rapport à
DR
Quelle place accordet-on encore à l’histoire, dans un contexte de scepticisme et de valorisation croissante des sciences et de la nature ? Entretien avec Rémi Brague, historien des idées.
l’histoire est ambivalent. D’un côté, on aime « les histoires », les récits qui nous transportent vers des temps éloignés pour y faire une sorte de tourisme chronologique. De l’autre, avec notre manie de se focaliser sur « les heures les plus sombres de notre histoire », se pencher sur celles-ci mène à une haine de soi pénible, et en tout cas paralysante. Pour paraphraser le titre de l’ouvrage, quel serait le sens de l’histoire ? Ce titre accrocheur n’est pas de moi, mais il me faut l’assumer. On parlait jadis du « sens de l’Histoire », « h » majuscule, pour désigner l’idée selon laquelle la série des évènements serait orientée vers un but positif, un progrès donc. Les monstrueuses régressions du xxe siècle, la Shoah, le Holodomor (famine ukrainienne orchestrée par le pouvoir soviétique en 1932-33, ndlr), etc., ont obligé les gens intelligents à en rabattre… Outre les difficultés philosophiques de la notion, bien mises en lumière par Raymond Aron dans sa thèse de 1938. Quant à la science historique, l’histoire avec un « h » minuscule, elle raconte, elle décrit,
« Aucune culture n’a été moins centrée sur elle-même que l’Europe. Le reproche d’ “eurocentrisme” repose sur une confusion » elle constitue un savoir. Et aucun savoir brut ne peut fournir du sens. À ce point que je me demande si la notion de « conscience historique » est solide… Elle désigne aussi bien l’impression de relativité universelle que celle d’être l’aboutissement d’une tradition. Vous dites que « la culture européenne n’est pas tout à fait normale » dans son rapport au passé. Qu’entendez-vous par là ? Quelque chose de simple, que je répète depuis 1992 avec mon Europe, la voie romaine : la culture européenne n’a pas son centre en elle-même, elle est, au sens propre, « excentrique ». Elle a ses références en dehors d’elle-même : au MoyenOrient avec le christianisme et son frère aîné le judaïsme, en Grèce
Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
© tostphoto – Fotolia.com
avec la philosophie. Une culture « normale » se fonde sur elle-même, sur son propre passé, évidemment enjolivé, voire carrément fictif, sur ses propres textes classiques, etc. Ainsi la Chine, l’Islam, la Grèce même. Aucune culture n’a été moins centrée sur elle-même que l’Europe. Le reproche d’« eurocentrisme » repose sur une confusion. L’histoire semble aujourd’hui parfois passer au second plan par rapport à la nature… Certains chercheurs voudraient
réduire l’humain à du naturel. Pensez à l’usage idéologique des recherches sur le cerveau. La « nature » en question n’est pas la Mère créatrice et bienveillante des Anciens, ou encore le « doux guide » de Montaigne. C’est plutôt la nature des Modernes, le domaine à dominer (calembour étymologique), la mine à exploiter. Réduire l’humain à un « naturel » de ce genre, c’est le rendre contrôlable. Et ramener l’histoire, champ de la liberté, de l’innovation et de l’inventivité humaines, à la portion congrue.
Quelle place est justement conférée à l’homme, à l’humain, dans nos sociétés ? Une place paradoxale. Celle d’un souverain absolu, qui ne tolère aucune instance au-dessus de lui, Nature ou Dieu. Mais aussi celle d’un sujet qui doute de soi, qui ne sait plus très bien si, et si oui, en quoi, il se distingue des autres êtres vivants. Et qui est de moins en moins sûr qu’il puisse et doive les dominer. Ce roi doute de sa propre légitimité et a de plus en plus l’impression de n’être guère plus qu’un tyran. n
COMPTE RENDU À l’origine de cet ouvrage d’entretiens mené par le philosophe italien Giulio Brotti, une réflexion sur « l’esprit de notre temps », marqué par un scepticisme diffus sur l’histoire humaine qui n’aurait rien à nous enseigner. Il a interrogé Rémi Brague, historien des idées et auteur notamment de Qui est le Dieu des chrétiens ? et Le Règne de l’homme. En abordant successivement en quatre grands chapitres les questions de la crise actuelle de la mémoire historique, des grandes religions et de leur rapport au passé, de la révolution scientifique des xviexviie siècles et notamment la fin du géocentrisme, pour finir par celle de l’humanisme, l’ouvrage propose une analyse d’une histoire qui reste toujours ouverte, même si les lectures rétrospectives peuvent donner l’illusion du contraire. Histoire des idées et temps présent se font écho dans un ouvrage qui nous plonge dans les textes de la Bible et du Coran, de Bergson et de Kant, d’Averroès et de Platon. « On peut chercher l’inspiration dans certaines tentatives du passé qui ont tourné court, mais qui vaudraient la peine d’être reprises – bien entendu, sans céder à la tentation d’un impossible retour au passé. » n
EXTRAIT
« Nous aimons [l’histoire] dans la mesure où elle nous fait faire une sorte de tourisme chronologique ; nous l’aimons également comme réservoir de “diversités culturelles” : nous pouvons ainsi nous bercer de l’agréable illusion que n’importe quelle pratique ou conduite est, non seulement possible de fait (ce qui est vrai), mais grosse d’avenir (ce qui n’est absolument pas vrai). Par exemple : les
pratiques sexuelles et, en particulier, les règles du mariage, varient selon les époques et les peuples. On pourrait en tirer l’idée qu’elles sont toutes valables. Mais, en raisonnant ainsi, on oublie de se demander pourquoi les peuples qui pratiquent, par exemple, la polygamie ou la polyandrie, n’ont pas pu accéder à la modernité technologique et politique. N’y aurait-il pas quelque lien entre
la conception de la personne (de la femme surtout) sous-jacente à certains comportements en matière de sexualité et une tendance à la stagnation culturelle ? Mais, d’un autre côté, nous voulons nous éloigner de l’histoire dans la mesure où nous trouvons en elle des “traditions” que nous serions tenus de respecter, et dont, au contraire, nous voulons plutôt nous libérer. » n
Rémi Brague, Où va l’histoire ? Entretiens avec Giulio Brotti, Éditions Salvator, 2016, p. 23-24.
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MÉTIER | MANIÈRES DE CLASSE
« MANIÈRES DE CLASSE », une rubrique qui inaugure un voyage dans le monde de la formation des enseignants. Dans chaque livraison du Français dans le monde, elle présente une situation d’enseignement sur laquelle réfléchir et qui se présente comme suit : 1. La tâche : on définit une tâche complexe, qui est décomposée en sous-tâches, en fonction des compétences à acquérir. 2. Les objectifs : on part d’un objectif actionnel, en fonction de la tâche prévue, pour donner ensuite des exemples d’objectifs d’apprentissage liés aux soustâches établies dans la démarche méthodologique envisagée. 3. Les obstacles : on essaie d’identifier les difficultés d’ordre général qui peuvent surgir dans les différentes étapes conçues pour parvenir à la réalisation de la tâche. 4. Les conditions de réussite : on prend en considération ce qui est indispensable, utile ou souhaitable pour définir les conditions de réussite minimales de la tâche envisagée. 5. L’évaluation de la mise en place : on explique quelle est la démarche prévue et on indique les instruments d’évaluation/ autoévaluation possibles dont des exemples concrets sont fournis sur la Fiche « activités » en ligne. Sur Internet, une fiche « Activités » réunit les activités que l’enseignant peut proposer à la classe pour mettre en place le projet, sans négliger des activités d’autoformation à l’usage de l’enseignant même.
FICHE D’ACTIVITÉS DISPONIBLE EN PAGES 77-78
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FAITES/FÊTE DE LA BD !
L
e Neuvième Art est présent en classe de langue depuis belle lurette. De simple outil pédagogique dont on exploite le caractère hybride, dû au mélange de texte et dessin, pour faire « parler et écrire », à document authentique dont on analyse les caractéristiques graphique, linguistique et culturelle, l’utilisation de la BD francophone a suivi les changements qui ont eu lieu au fil des ans dans la didactique du FLE. De Tintin aux Schtroumpfs, du sempiternel Astérix à Titeuf, des planches de Brétécher à celles de Sattouf, le monde de la BD est une ressource à ne pas négliger.
• Le texte est accompagné d’images qui en facilitent la compréhension. • La BD peut être un excellent support pour aborder la culture du pays dont on étudie la langue. • Les objectifs • Ils concernent non seulement la production mais aussi la réception. • Cela signifie savoir identifier ce qui fait d’une BD un message « pluricodé », à savoir : • graphismes (caractères spéciaux, bulles et vignettes) ; • différents types de dessin pour
La tâche
Réaliser « une journée en classe de FLE » sous forme de BD. Contextualisation : Pour stimuler la motivation des élèves, parfois assez dispersés, l’enseignant d’une classe de FLE (adolescents de niveau A2 en milieu institutionnel avec 200 heures de cours à leur actif) propose la réalisation d’une BD « Une journée en classe de FLE » sachant bien que l’utilisation de ce moyen présente des avantages indéniables : • C’est un type de texte que la plupart des élèves lisent volontiers dans leur temps libre. • Les BD sont des documents authentiques qui peuvent être courts dans le cas des planches ou des vignettes et qui permettent de travailler des registres de langue différents.
Et, en production, il faudra savoir utiliser : • les vignettes (ou cases), conteneurs des dessins et des textes, • les différents types de bulles (ou flèches) et les caractères spéciaux qui servent à exprimer la parole, les pensées et les émotions/sensations des personnages, • les cartouches pour la contextualisation spatiale et temporelle du récit. Le tout à partir d’une compétence linguistique qui puisse consentir une utilisation adéquate : • des formes dialogiques inhérentes aux situations envisagées ; • des formes verbales indispensables pour le récit : présent de narration dans notre cas ou alternance classique présent/passé composé/imparfait ; • des formes linguistiques qui traduisent les onomatopées les plus courantes ; • de quelques tics du langage « jeune » qui pourraient faire l’affaire.
Les obstacles
les personnages : réaliste (des Pieds Nickelés à Corto Maltese) ou humoristique, voire satirique (des personnages de Goscinny à ceux de Wolinski) ; • différence des textes de la BD (dialogues dans les bulles, récit dans les cartouches) ; • marques culturelles de la BD francophone.
Ne pas pouvoir reconstruire le sens d’une BD parce qu’on ne comprend pas certains implicites culturels, voilà le problème majeur qui peut se présenter devant une vignette ou une planche. On peut difficilement s’amuser des jeux de mots concernant l’onomastique et la toponymie d’Astérix si on ne perçoit pas, par exemple, la généralisation des désinences en -ix pour les Gaulois comme Obélix ou Idéfix à partir du modèle « Vercingétorix », de celles en -is pour les Égyptiens comme Numérobis
Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
PAR PAOLA BERTOCCHINI ET EDVIGE COSTANZO
De la BD universelle comme Astérix ou Lucky Luke, à la BD moderne comme Titeuf ou Esther (ci-contre), la bande dessinée est un support pédagogique varié et souvent populaire auprès des apprenants.
ou Tournevis à partir d’« Aménophis », ou si on ne voit pas derrière Babaorum et Petibonum le jeu de mots « baba au rhum » et « petit bonhomme ». Et la petite Esther de Sattouf qui inclut dans sa présentation, à chaque planche, sa classe d’appartenance « CM1, CM2 » a besoin de lecteurs qui sachent décoder le système scolaire français, sans oublier les onomatopées qui montrent déjà, par exemple, chats, chiens et coqs s’exprimer différemment d’une culture à l’autre… Mais la langue aussi peut présenter des difficultés. Pour en rester à Es-
ther et à son langage « jeune », côté lexique il faut savoir décoder les « ouech ? = quoi ? », « c’est chelou = c’est bizarre », « il est vénère = il est énervé » ou des énoncés comme « on est en mode fin de semaine » où « en mode », indiquant normalement un type de fonctionnement d’un ordinateur, est utilisé pour désigner une attitude. Et à côté de cela tous les traits de l’oralité que la BD reproduit grâce à son statut d’écrit « oralisé » : les « y a pas » et « faut que » de rigueur se mêlent aux « vazi = vas-y », aux « chais pas = je ne sais pas », aux « keskya = qu’est-ce qu’il y a », autant d’ex-
BIBLIOGRAPHIE • Baron-Carvais A., 2007, La Bande dessinée, Paris, PUF, coll. Que sais-je ? • Peeters B., 1993, La Bande dessinée, Dominos, Flammarion • Runge A., Sword J., 1987, La BD, la bande dessinée satirique dans la classe de Français langue étrangère, Paris, CLE International, coll. Techniques de classe • Schneider J., 2001, Lecture d’images ; clés pour la BD, Accès éditions • Thierry Groensteen, 2008, La Bande dessinée, mode d’emploi, Impressions Nouvelles Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
pressions qu’il faut apprendre à reconnaître sinon à reproduire.
Les conditions de réussite
Pour réaliser la tâche il faut prévoir plusieurs séances qui prennent en compte : • des tâches basées sur la comparaison entre BD du pays d’origine de l’apprenant et BD francophone pour en dégager les traits culturels typiques avec des activités de repérage des indices culturels ; • d es tâches d’apprentissage qui comprennent des activités de grammaire de reconnaissance sur la langue et le lexique de la BD ; • des activités qui permettent de distinguer, dans un récit écrit à traduire en BD, ce qui fera l’objet de dessins, de bulles ou de symboles ; • d es tâches de production pour développer des compétences spécifiques (jeux de rôles à transformer en BD…). Et naturellement c’est à l’enseignant, dans son rôle de facilitateur/médiateur, de créer les condi-
tions de travail qui encouragent les apprenants à explorer, à analyser le monde de la BD pour s’approprier les moyens élémentaires qui leur permettront de « faire de la BD ». L’organisation en petits groupes sera prioritaire, surtout en phase de production où, pour préparer une planche « journée en classe de FLE », chaque groupe peut être appelé à travailler sur une ou deux vignettes…
L’évaluation de la mise en place
Un cahier de bord tenu par l’enseignant et par les groupes d’apprenants pourra être organisé autour des éléments suivants : • intérêt du sujet, • cohérence du plan de travail proposé, • clarté des consignes, • pertinences des tâches par rapport aux objectifs déclarés, • gradation adéquate des difficultés rencontrées, • importance donnée à la qualité esthétique du travail réalisé, etc. n
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EN SCÈNE !
INTERLUDE |
Si vous souhaitez publier une vidéo de votre mise en scène sur theatre-fle.blogspot.com, envoyez un courriel à adrien-payet@hotmail.com
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AU VOLEUR ! Dans chaque numéro du Français dans le monde, retrouvez une saynète écrite pour les apprenants de français adultes et adolescents. PAR ADRIEN PAYET
HARPAGON (dans L’Avare de Molière) : « Au voleur ! Au voleur ! À l’as-
sassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin… (Il se prend lui-même le bras.) Ah ! C’est moi. Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! Mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! On m’a privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde : sans toi, il m’est impossible de vivre. » Harpagon sort et le jeune de cité entre en courant. LE JEUNE DE CITÉ : Hé, toi là !!! (Il
AVANT DE COMMENCER Particularité lexicale : les registres de langue Niveau : B2 Distribution : 5 comédiens Contexte : Les personnages arrivent les uns après les autres puis sortent de scène à la fin de leur monologue.
sort de scène puis revient.) Comme je suis trop vénère on m’a chouravé mon Samsung ! Le bâtard qu’a fait ça, si je le retrouve, sur la vie de ma mère, j’l’attrape et je l’fracrasse ! C’est trop la loose, maintenant j’dois aller voir les condés, j’avais toute ma vie dans ce portable ! Je peux même plus appeler ma meuf. Et mes darons, ils vont me tuer si je rentre pas avec ce soir ! J’ai trop le seum ! Je te jure, une journée sans mon phone ça va être un bad trip ! Le jeune de cité sort et entre le BCBG. LE BCBG : Saperlipopette, une
personne mal intentionnée m’a subtilisé mon sac avec tout ce qu’il contenait à l’intérieur. (Au public.)
Quelqu’un aurait-il l’amabilité de me prêter son cellulaire afin d’appeler ma tendre épouse ? Je suis bien malheureusement privé de moyen de communication et je dois l’avertir au plus vite de ce drame… Qu’est-ce qu’il y avait dans mon sac ? Essaie de te souvenir Barnabé… Oh mon dieu… mon enveloppe ! Cet énergumène m’a dérobé un mois de salaire honorablement gagné ! C’est une catastrophe ! Je suis horriblement affamé et je n’ai plus un centime en poche ! Si la police le rattrape il va s’en mordre les doigts, le malotru. Le BCBG sort et entre le poète. Il écrit une lettre. LE POÈTE :
Mon amour, je dois te conter une triste aventure. Au petit matin en sortant de ma voiture, Un homme a volé mon bien le plus précieux, Un portrait de toi, avec tes si beaux yeux. Sur le moment j’ai cru que mon cœur allait lâcher, Mais l’impérieuse envie de te voir m’a fait ressusciter. Comment osa-t-il l’odieux, m’of fusquer ainsi ; J’ose à peine te dire la peine que j’ai ressentie. Certains ne voient en toi qu’un simple billet, De l’argent à dépenser pour des futilités, Moi j’aime ta texture, ta couleur, ton odeur, Car je connais le goût de l’effort et de la sueur. Les lumières s’éteignent puis se rallument. Nous sommes dans la salle d’attente d’un commissariat. Le BCBG, le
Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
EXPLOITATION
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PÉDAGOGIQUE
jeune de cité et le poète sont assis. Harpagon entre, les autres l’observent. LE BCBG : Cet homme vêtu de mar-
ron ne serait-il pas Harpagon ? ! LE JEUNE DE CITÉ : Oh, le bouffon ! Il est trop chelou ! LE POÈTE :
Soit je vis dans un cauchemar, soit cet homme, c’est l’Avare ! HARPAGON : Qu’ont-ils à me regarder ainsi, ces voleurs ? ! Ne savent-ils pas que l’on m’a déjà tout dérobé ? Molière ne l’a-t-il pas écrit clairement ? N’a-t-on pas joué mon histoire assez souvent ?! Un policier passe. HARPAGON : Je vous en prie, ar-
rêtez le coquin qui m’a dérobé. Faites-le avouer, qu’il me rende mon argent, mon trésor, ma raison d’être ! LE POLICIER : Monsieur, retournez dans le dix-septième, un collègue devrait s’occuper de vous. HARPAGON : Le dix-septième quoi ? LE JEUNE DE CITÉ (à Harpagon) :
Le dix-septième siècle, bouffon ! (Au policier.) Eh m’sieu ! Zyva ! Y’a un crevard qui m’a chourave mon Samsung. Si vous pouvez vous grouiller, faut qu’j’me tire là, j’suis pressé ! LE POLICIER : Oh petit, tu me parles pas comme ça, d’accord ! LE BCBG : Monsieur le policier, je souhaite exprimer mon mécontentement suite à un fâcheux incident qui… LE POLICIER (imite le BCBG) : Écoutez très cher monsieur, merci de patienter, j’aurais bientôt la joie et le plaisir de vous recevoir dans mon bureau… Le jeune de cité rigole. LE BCBG (en aparté) : Ne serait-il
pas en train de se payer ma tête, par hasard ? LE POÈTE :
Pourriez-vous prendre ma déposition ? J’ai un grand respect pour votre administration. Je dirai tout ce que je sais et même
Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
plus encore, Si grâce à mes efforts vous retrou vez mon or ! Le policier soupire. LE POLICIER (en aparté avant de sortir) : Je vous jure, il faut de tout
pour faire un monde ! n LEXIQUE
Dérobé = volé. Vénère = énervé (en verlan). Chourave/é = volé. Fracasser = frapper. C’est trop la loose = ce n’est pas de chance. Condés = les policiers. Meuf = femme (en verlan). Darons = parents. Avoir le seum = avoir la rage (être très en colère). Un bad trip = un mauvais moment. Saperlipopette = « eh bien ça alors ! ». Énergumène = personne étrange. Malotru = personne mal élevée ; Chelou = bizarre (louche en verlan). Zyva = Vas-y (en verlan). Crevard = Démuni, sans ressource. Se grouiller = se dépêcher. Se tirer = partir. Se payer la tête de quelqu’un = se moquer de lui. n
1. Faire comprendre le texte La première partie reproduit une situation sous la forme d’un exercice de style. Proposer une première lecture individuelle du texte. Cacher certaines notes pour demander aux apprenants de faire des hypothèses sur la signification des mots annotés. S’assurer de la compréhension générale des apprenants (par exemple : « Qu’a-t-on volé à qui ? »), puis les faire lire à voix haute en leur demandant de bien mettre le ton dès les premières lignes. 2. Travailler les aspects langagiers Les types de langage : Demander aux apprenants d’identifier puis de classer les différents registres de langue dans le texte. Harpagon parle un langage utilisé au xviie siècle, le BCBG parle avec un langage soutenu actuel, le jeune de cité parle un langage familier (avec notamment des mots d’argot), le poète parle et écrit en faisant des rimes mais utilise un langage courant. 3. Faire réagir Demander aux apprenants quel registre de langue ils préfèrent et lequel leur semble le plus difficile à comprendre. Inviter les apprenants à lire sur Internet du lexique des registres familiers et de l’argot. 4. Mettre en scène Le jeu d’acteur : Demander aux apprenants de s’impliquer dans leur interprétation, quitte à surjouer les personnages pour provoquer un effet comique. Les décors et accessoires : Les apprenants cherchent des costumes et accessoires pour leur personnage. Prévoir quelques chaises et une table basse pour la salle d’attente. n
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OUTILS | JEUX
PAR HAYDÉE SILVA
C’EST LA RENTRÉE ! OBSERVEZ ATTENTIVEMENT L’IMAGE. PRENEZ LE TEMPS DE MÉMORISER LE MAXIMUM D’ÉLÉMENTS. CACHEZ ENSUITE L’IMAGE POUR RÉPONDRE AUX QUESTIONS QUI VOUS SONT POSÉES.
A1 Le cartable est rose, avec du bleu et du jaune.
B1 En quelle matière est faite la règle qui se trouve
1.
1.
Vrai ou faux ? 2. La jeune fille a les yeux noirs. Vrai ou faux ? 3. Où se trouve la trousse ? En bas à droite ou en bas à gauche ? 4. De quelle couleur est le crayon en bas à gauche ? 5. Combien de livres y a-t-il sous le lapin ?
1.
Blanche, à carreaux ou à rayures ? 2. Combien de livres sont-ils posés à la verticale ? 3. Combien de stylos à capuchon voit-on ? 4. La jeune fille porte-elle une frange ? 5. On voit les deux sourcils de la jeune fille. Vrai ou faux ?
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des mèches. Vrai ou faux ?
3. Combien voit-on de boucles d’oreilles ? 4. Où se trouve le rapporteur ? 5. Combien de bouts de doigts voit-on ?
B2 Le décolleté de la jeune fille laisse voir son 1.
épaule. Vrai ou faux ?
2. Le cartable a une anse rouge. Vrai ou faux ? 3. De quelle couleur sont les fermoirs du car-
table ?
4. Le livre marron de gauche porte un signet.
Vrai ou faux ?
5. Où se trouve le livre bleu à nerfs dorés ?
SOLUTIONS A1. 1. Vrai. 2. Faux. 3. En bas à droite. 4. Vert. 5. Trois. A2. 1. À rayures. 2. Un seul. 3. Deux. 4. Oui. 5. Faux. B1. 1. En bois. 2. Vrai. 3. Une. 4. En bas, à gauche du pot à crayons. 5. Trois. B2. 1. Vrai. 2. Faux. 3. Marron. 4. Vrai. 5. En bas à droite, sous la patte du lapin.
A2 Quel type de feuille voit-on sur le porte-bloc ?
dans le pot à crayons ?
2. La jeune fille porte les cheveux détachés et avec
Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
PAR ADRIEN PAYET – ILLUSTRATION : CARLOS BRIBIÁN LUNA
OUTILS | MNÉMO ASTUCES MNÉMOTECHNIQUES Les verbes pronominaux réfléchis permettent aux sujets d’agir sur eux-mêmes. Par exemple dans la phrase : Sarah se maquille, « Sarah maquille Sarah ». Les autres types sont « réciproques » ou « passifs ».
L’INCROYABLE HISTOIRE
DES VERBES PRONOMINAUX Les sujets sont des artistes, ils aiment parler d’eux-mêmes ! Mais avant la création des verbes pronominaux, les sujets étaient obligés de parler des autres parce que les pronoms réfléchis n’existaient pas encore… — C’est injuste, j’aimerais parler de moi, mais c’est impossible ! dit Je au fameux magicien Abracadabra. — Je peux vous aider si vous voulez, répond le magicien. Rendez-vous dans une heure sur la place centrale. Une heure plus tard, tous les sujets sont sur la place. Il y a Je, Tu, Il, Elle, On, Nous, Vous et bien sûr Ils et Elles au pluriel. Le magicien est là aussi. Il dit une formule magique et un magnifique objet apparaît. — C’est un miroir magique, dit le magicien. — Waouh ! s’écrient les sujets. — Vous pouvez vous placer devant un par un. Avec ce miroir, nous allons créer des pronoms réfléchis. Je se place en premier devant l’objet et tout le monde voit les lettres « me » apparaître comme par magie dans le miroir. — C’est formidable, je me vois ! dit Je. Tu se place à son tour devant le miroir et voit apparaître « te ». Les sujets sont impatients, ils veulent tous découvrir leur pronom réfléchi et se poussent pour arriver en premier ! Il, Elle, On et Ils et Elles au pluriel s’avancent et se retrouvent en même temps devant le miroir. Sur la vitre, on voit se dessiner le pronom « se ». Le français dans le monde | n° 407 | septembre-octobre 2016
Nous est un pronom qui aime beaucoup son image. Il demande au magicien : — S’il vous plaît, Abracadabra, j’aimerais que mon pronom réfléchi soit exactement comme moi. Quand il est face au miroir, Nous voit écrit « Nous » dans le miroir et s’exclame : — Parfait ! Nous nous ressemblons comme deux gouttes d’eau ! Vous fait la même chose et se retrouve face au pronom réfléchi « Vous ». — Merci Abracadabra ! Je suis le plus heureux des sujets, dit Vous. —Hé, vous, les sujets ! Vous êtes des égoïstes ! Personne ne nous a demandé si on était d’accord ! s’écrie un verbe. — Oui, devenir pronominal ce n’est pas anodin ! répond un autre. — Moi je veux bien m’aimer…, dit le verbe Aimer. — Peut-être, mais moi je ne veux pas me haïr ! dit le verbe Haïr. — Et moi je ne veux pas me frapper ! dit le verbe Frapper. — C’est moi que tu frappes ou que tu hais, car c’est moi le sujet. Toi tu n’es que le verbe… — Oui, et ce n’est pas obligatoire, dit un autre sujet. Tu pourras continuer à te conjuguer normalement. — Et cela va permettre de créer de nouveaux verbes qui ne fonctionnent que lorsqu’ils sont pronominaux, comme « se réfugier», « s’exclamer » ou « se méfier ». — Voilà une bien belle invention ! Je suis sûr que nos amis les humains vont les utiliser tous les jours ! n
Les verbes pronominaux sont les verbes qui se conjuguent avec un pronom réfléchi de la même personne que le sujet. Par exemple : « Elle se regarde dans le miroir. » Attention, dans la phrase « Elle nous regarde dans le miroir », regarder n’est pas pronominal. Les pronoms réfléchis sont me (pour Je), te (pour Tu), se (pour Il, Elle, On, Ils et Elles car ils se sont poussés devant le miroir), nous (pour Nous) et vous (pour Vous, car Nous et Vous ont fait une demande spéciale au magicien !).
Certains verbes ne s’emploient qu’à la forme pronominale. Exemples : se réfugier, s’exclamer, se méfier.
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Le français dans le monde | n° 404 | mars-avril 2016