En route vers un avenir circulaire: les réalisations & les défis
RAPPORT DE DURABILITÉ 2016-2017
LA FÉDÉRATION DES ENTREPRISES DE L’ECONOMIE CIRCULAIRE
Go4Circle - La fédération des entreprises de l’Economie Circulaire
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Colophon Go4Circle ___
L’asbl Go4Circle est la fédération professionnelle des entreprises de droit privé qui placent l’économie circulaire au cœur de leur fonctionnement. Elle représente quelque 220 entreprises actives dans le domaine de la gestion des déchets et de la production ou de l’utilisation de nouveaux matériaux. Ensemble, ces entreprises emploient près de 8000 personnes et génèrent un chiffre d’affaires annuel de 2,8 milliards d’euros.
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La Fédération des entreprises de l’Economie Circulaire Buro & Design Center Esplanade 1, boîte 87 BE–1020 Bruxelles Tél. +32 2 757 91 70 info@go4circle.be www.go4circle.be Ce document est une réalisation de Go4Circle asbl. Illustrations & design : VIZID Ce document a été imprimé sur du papier 100% recyclé et exempt de chlore.
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Editeur responsable : Werner Annaert Dit document is ook beschikbaar in het Nederlands. www.wolterskluwer.be
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Le secteur belge du recyclage et de la gestion des déchets est bien trop modeste L’Europe prend cela très au sérieux : elle veut absolument œuvrer en faveur d’une économie circulaire et, avec son package sur l’économie circulaire, la Commission européenne vient renforcer cette volonté. Il ne reste désormais qu’à attendre que cette volonté se traduise également en objectifs concrets, et voir de quelle manière les autorités de notre pays intégreront ces objectifs dans leur politique. Des chiffres ambitieux sont déjà évoqués çà et là, comme un taux de recyclage de 55% pour les emballages plastiques ménagers, ou encore de 65% pour les déchets d’appareils électriques et électroniques. Quoi qu’il en soit, le secteur belge du recyclage et de la gestion des déchets se tient prêt. En tant que pionnier du recyclage, nous avons pris une avance considérable. Le résultat ? Notre pays enregistre les meilleurs chiffres de recyclage de toute l’Union européenne, et nous recevons chaque année plus d’un million de tonnes de déchets de l’étranger pour que nos entreprises puissent leur assurer un recyclage de qualité. Il y a de quoi être fier ! Mais le sommes-nous réellement? Les nombreuses initiatives louables de nos membres ne font pas l’objet d’une attention suffisante. Et en tant que secteur, nous en sommes essentiellement responsables. En Belgique, on est modeste, c’est bien connu. Nous nous en targuons d’ailleurs souvent. Mais dans notre secteur, cela a clairement un effet négatif. Le monde extérieur ne voit pas à quel point notre secteur est novateur et durable. Alors que les ressourceries®, les entreprises de l’économie sociale et autres intercommunales font étalage, chacune séparément, de leurs réalisations, les
Notre pays enregistre les meilleurs chiffres de recyclage de toute l’Union européenne. Il y a de quoi être fier !
entreprises de droit privé actives dans le recyclage et la gestion des déchets préfèrent l’ombre à la lumière. Go4Circle veut inverser cette tendance, et a dès lors lancé quelques initiatives pour mettre en avant les innovations de nos membres. Nous nous y attelons notamment dans notre propre newsletter numérique, par le biais du magazine RecyclePro dont nous sommes co-créateurs, au travers de publications sur l’économie circulaire, sur l’emploi des personnes faiblement qualifiées dans notre secteur, mais aussi par de petits films mettant en lumière les différentes activités de nos membres, etc. Et bien sûr aussi par ce rapport de durabilité. Dans cette publication, nous présentons, d’une part, les efforts consentis par nos membres pour réaliser l’économie circulaire en Belgique et, d’autre part, le chemin qu’il reste encore à parcourir. Car pour chaque bon exemple généré par nos membres, il existe un mauvais exemple de produit qui arrive sur le marché sans être recyclable.
Si la route menant à une Belgique circulaire est encore longue, nos membres fournissent par nature une contribution considérable en transformant, dans toute la mesure du possible, les déchets en matières premières, matériaux, produits et énergie. Nos membres peuvent être fiers de la masse colossale de nouvelles matières premières et de nouveaux combustibles qu’ils mettent à disposition, des nombreux emplois qu’ils offrent aux personnes ayant peu d’opportunités sur le marché du travail et de la valeur ajoutée qu’ils apportent à l’économie belge. L’économie circulaire que nous représentons devient un élément incontournable pour faire de la Belgique un pays durable. Et nous aimerions le montrer au monde extérieur.
Werner Annaert Directeur Général Asbl Go4Circle
TOP
Les “tops et les flops” de chaque maillon de l’économie circulaire Dans une économie circulaire, l’histoire ne s’arrête pas au moment où un produit devient un déchet. Ce modèle place le recyclage en son centre, permettant aux produits (et à leurs composants) d’être sans cesse valorisés : en tant que matière première, produit ou source d’énergie. Pour cela, il suffit de faire preuve de réflexion à différents moments de la phase de vie d’un produit. La Belgique regorge d’exemples circulaires de premier choix: des concepteurs de produits qui se soucient de l’éco-conception, des entreprises qui fabriquent des produits avec des matériaux recyclés, des initiatives favorisant la collecte sélective des différentes sortes de déchets, etc. Malheureusement, pour chacun de ces bons exemples, on retrouve de nombreux exemples de fiasco. On n’efface pas, d’un revers de la main, plus de 200 ans d’économie linéaire… Chaque année, ce sont donc encore des milliards de tonnes de nouveaux produits qui arrivent sur le marché, alors qu’ils ne sont pas recyclables, qu’ils ne contiennent pas de matériaux recyclés, qu’ils ne sont pas collectés sélectivement, etc.
P O FL
Les pages suivantes illustrent, pour chacun des maillons de l’économie circulaire, quelques belles réalisations mais aussi quelques défis. Autrement dit : les tops et les flops, à savoir les meilleurs et les pires exemples en termes de circularité. Les bons exemples doivent recevoir l’attention qu’ils méritent, les mauvais exemples doivent surtout permettre de sensibiliser et inviter à une politique des produits plus réfléchie. Tenir compte du fait que, tôt ou tard, tous ces produits devront être recyclés, devrait être une évidence. Si nécessaire, cette recyclabilité doit être prouvée à l’avance. Pour les produits ne pouvant y satisfaire, il ne peut y avoir d’avenir dans notre pays, lui qui est en tête depuis de nombreuses années en matière de recyclage...
DES TOITURES RÉCUPÉRABLES
DES PLANCHES EN PLASTIQUE POUR TERRASSE À « EFFET BOIS »
INSONORISER AVEC DES DÉCHETS DE PVC
Derbigum a développé une série de membranes, sous-couches et colles 100% recyclables et constituées de matières premières recyclées pour 25 à 30%. Par ailleurs, une fois arrivées en fin de vie, les membranes sont reprises en vue de leur recyclage.
Govaplast a développé un processus permettant de fabriquer des planches pour terrasse ayant l’apparence du bois mais constituées en réalité de plastique recyclé. Plus particulièrement de 100% de déchets de HDPE, LDPE et PP provenant principalement du secteur de l’emballage et de l’alimentation. Ces planches sont également 100% recyclables.
Au cours de ces 25 dernières années, Deceuninck a développé de nombreux produits et processus pour traiter le PVC recyclé. Cela a notamment débouché sur la production d’écrans antibruit se composant majoritairement de PVC-U recyclé et étant également recyclables à 100%.
Eco-conception Conception du produit en vue de sa réparation ultérieure, de son démantèlement et de son recyclage Les chances de l’économie circulaire se trouvent en grande partie dans les mains des concepteurs de produits. Ce sont eux qui déterminent, de par la conception d’un produit, sa durée de vie et ses possibilités de réparation et de recyclage. L’économie
circulaire ne pourra s’épanouir que s’ils appliquent massivement les principes de l’éco-conception. Si de plus en plus d’entreprises incluent la circularité dans la conception de leurs produits, il reste encore une grande marge d’amélioration.
DES EMBALLAGES DE BOISSONS NON RÉFLÉCHIS
DES SMARTPHONES PAS SI INTELLIGENTS
DES MACHINES À LAVER IRRÉPARABLES
Des exemples d’emballages de boissons qui glissent entre les mailles du filet du recyclage, il y en a une multitude. Dans le recyclage du verre, les bouteilles noires sont considérées comme de la pierre et non comme du verre en raison de leur couleur. Les bouteilles en plastique de couleurs exotiques sont bel et bien recyclables, mais ne sont pas recyclées parce que la demande de ces couleurs est trop faible.
De nos jours, de nombreux smartphones ne sont pas conçus pour être réparés: on ne sait tout simplement pas les ouvrir. Pas même pour remplacer la batterie. Le recyclage se voit lui aussi entravé, puisque les smartphones sont verrouillés à l’aide de vis spéciales et de colle, ce qui complique leur démantèlement.
L’erreur la plus fréquente de certaines machines à laver est un problème au niveau du composant LNK. Coût de réparation : aux alentours de 1,50€. Il est malheureusement impossible de remplacer ce composant dans différentes marques, parce que le producteur a fixé tous les composants électroniques dans un gel.
DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION BASÉS SUR DES DÉCHETS MÉTALLIQUES ET DU CO2
DE LA PEINTURE À BASE DE RÉSIDUS DE PEINTURE
DES PLAQUES DE GYPSE EN CONTINU
Orbix et VITO ont développé une technique de carbonatation destinée à lier les scories métalliques (produit résiduel de la production d’acier) avec du CO2 au lieu du ciment pour en faire des carbstones faisant office de briques, de dalles... Le résultat ? Moins de rejet de CO2 dans l’air et moins d’utilisation de matières premières.
La peinture a, elle aussi, vu l’émergence de ses variantes circulaires. Renewi produit par exemple de la peinture dans laquelle les substances pétrochimiques et les matières premières primaires ont été remplacées par des alternatives recyclées provenant de résidus de peinture collectés sélectivement.
New West Gypsum Recycling Belgique a été la première entreprise au monde à réussir à fabriquer des granulés de gypse recyclé de 1,6 à 4 mm, alors que la moyenne du secteur est de 14 mm. Cela lui permet de répondre parfaitement aux souhaits des producteurs de plaques de gypse.
Production De nouveaux produits contenant des matériaux recyclés Au fil du temps, un nombre sans cesse croissant d’entreprises utilisent des matériaux recyclés dans leurs produits. Ces matériaux présentent en effet de nombreux avantages, allant des économies en termes de coûts de matières premières à une efficacité énergétique au niveau de la production. Pourtant, la proportion de matériaux recyclés dans
les milliards de tonnes de produits atterrissant chaque année sur le marché, reste limitée. Les autorités peuvent jouer un rôle dans ce domaine, mais n’osent (pour l’instant) pas prendre de décision concernant le contenu recyclé. Espérons que les bons exemples inspireront d’autres entreprises à opérer ce changement de leur propre initiative.
SACS POUBELLES NON RECYCLÉS
CINTRES EN PLASTIQUE ET EN MÉTAL
TUYAUX DE CHAUFFAGE EN PLASTIQUE
La plupart des sacs poubelles présents sur le marché ne sont pas circulaires. Ils sont encore trop souvent fabriqués à base de matériaux vierges, alors qu’il existe déjà des sacs poubelles composés à 100% de plastiques recyclés.
Les cintres pour vêtements composés uniquement de plastique sont parfaitement recyclables. Et pourtant, on continue de produire des cintres qui, outre le plastique, contiennent aussi du métal, ce qui les rend non recyclables: il est en effet difficile de séparer correctement le métal et le plastique.
Il existe des produits qui, bien que contenant des matériaux recyclables, ne sont pas recyclables en soi. Les tuyaux de chauffage pour le chauffage par le sol, par exemple. Ils se composent de différentes couches de plastiques impossibles à séparer les unes des autres. Les matériaux recyclables sont donc perdus.
RÉUTILISATION DE VIEUX ÉLECTROS
LES CARTOUCHES D’ENCRE VIDES NE SONT PAS DES DÉCHETS
LA CAISSE PLIABLE RECYCLÉE ENCOURAGE LA RÉUTILISATION
Les vieux ordinateurs fixes ou portables, les GSM et les électros sont recyclables, mais dans certains cas encore (ré)utilisables. Des entreprises comme Out of Use par exemple examinent d’abord, pour tous les matériaux livrés, la possibilité de réutilisation avant de penser au recyclage.
Grâce à des entreprises comme Recyca, les cartouches d’encre vides ne se perdent plus. Depuis sa fondation en 2001, cette entreprise collecte des cartouches d’encre et de toner vides auprès des entreprises, administrations locales, écoles et associations en vue de leur réutilisation.
Le recyclage peut stimuler les possibilités de réutilisation. L’entreprise SUEZ a développé une caisse pliable en plastique sur base des matériaux d’emballages ménagers triés par l’entreprise. L’entreprise de recyclage de polymères QCP transforme ces emballages en éléments de construction pour ces caisses, grâce auxquelles les familles peuvent faire leurs courses de façon durable.
Utilisation Le secteur du recyclage et de la gestion des déchets stimule la réutilisation Dans une économie circulaire, il n’y a plus de place pour les produits jetables. L’objectif est d’utiliser les produits le plus longtemps possible. Les produits n’entrent en ligne de compte pour le recyclage que s’ils ne sont plus réutilisables ni réparables. C’est également l’avis du
secteur du recyclage et de la gestion des déchets en Belgique. Notre secteur regorge d’exemples d’entreprises qui examinent d’abord minutieusement les déchets collectés à la recherche de possibilités de réutilisation avant de les destiner au recyclage.
SAC DE COURSES EN PLASTIQUE
GOBELETS À CAFÉ JETABLES
OBSOLESCENCE TECHNIQUE
Du Rwanda à la Belgique: les sacs jetables en plastique sont bannis de plus en plus. Mais dans la plupart des cas, il s’agit de sacs en plastique spécifiques, extrêmement fins et non dégradables, alors qu’il existe des alternatives réutilisables aussi pour les autres sacs.
A Vienne, chaque jour, ce sont 300 000 gobelets à café jetables qui viennent s’ajouter au tas de déchets. Pourtant, une large offre de jolis gobelets à café lavables, réutilisables et souvent recyclables s’est entre-temps développée.
Des appareils électroniques qui tombent en panne juste après la période de garantie ? Des imprimantes qui, après un certain nombre de pages imprimées, n’impriment soudain plus rien ? Il existe malheureusement différents exemples de produits dont la durée de vie est très limitée.
UN SAC MAUVE POUR LE P + MC Dans le sac mauve, on retrouve en plus des déchets PMC traditionnels, des plastiques durs (pots de yaourt, barquettes de beurre et barquettes pour légumes) et des plastiques souples (films et sacs). Les premiers projets-test en 2016 ont démontré une augmentation de la collecte sélective et une diminution de la quantité de déchets résiduels. Des sacs roses sont également utilisés, pour la collecte séparée de plastiques complémentaires.
UNE DÉMOLITION SÉLECTIVE
UNE BIOBOX CIRCULAIRE
Sur les gros chantiers de rénovation et de démolition, les déchets de démolition sont de plus en plus souvent conservés séparément en vue d’une collecte sélective. Ce qui est important, c’est que le démantèlement soit fait avec précaution et efficacité, pour s’assurer que les différentes fractions soient de bonne qualité.
Plusieurs entreprises de recyclage et de gestion des déchets proposent des solutions pour la collecte sélective des déchets et emballages alimentaires auprès des cuisines industrielles, collectivités ou restaurants. Les déchets alimentaires sont traités dans une installation de biométhanisation où est générée de l’électricité verte, tandis que les emballages sont transformés en granulés.
Collecte sélective
La collecte des déchets, toujours plus écologique
Un tri à la source pour un recyclage maximal Il arrive un moment où les produits et matériaux ne sont plus (ré)utilisables. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient perdus, bien au contraire! Grâce au recyclage, ils peuvent espérer une seconde vie. Du moins, s’ils sont collectés sélectivement. Car la pure-
té de l’approvisionnement est cruciale si l’on veut pouvoir recycler (efficacement). C’est la raison pour laquelle nous plaidons, en Belgique, pour une collecte sélective et à la source d’autant de matériaux que possible. Même s’il reste, ici encore, de nombreux défis…
Les entreprises de recyclage et de gestion des déchets sont de plus en plus nombreuses à investir dans la mobilité durable. La quantité de déchets transportés par voie fluviale ne cesse de progresser, et de plus en plus d’entreprises de recyclage et de gestion des déchets utilisent des camions fonctionnant à l’électricité ou au gaz naturel. C’est parfaitement possible avec la technologie actuelle. La collecte des déchets ménagers, par exemple, s’effectue lors de tournées au kilométrage limité. L’autonomie actuellement limitée des camions électriques (90 km) ou roulant au CNG (200 km) ne constitue donc pas un problème trop important et permet aux entreprises d’investir.
UNE SOLUTION POUR L’AMIANTE
LE VERRE ISSU DES BÂTIMENTS
PAS DE COLLECTE À GRANDE ÉCHELLE DES DÉCHETS BIOLOGIQUES
L’amiante a été produit pendant de nombreuses années, et utilisé dans une foule d’applications. Aujourd’hui, en raison des coûts élevés de traitement, ce flux de déchets est souvent mélangé illégalement à d’autres déchets. Des contrôles efficaces sont donc plus que nécessaires!
En Belgique, le pourcentage de recyclage du verre d’emballage atteint presque les 100%. Et pourtant, il y a encore un potentiel inexploité, celui du verre plat. On estime à quelque 50 000 tonnes par an la quantité de déchets de verre recyclables qui se perd en raison de l’absence de démontage sélectif des châssis sur les grands chantiers de démolition et rénovation.
A l’heure d’aujourd’hui, il n’existe pas encore de collecte sélective des déchets biologiques des bouchers, boulangers, de l’Horeca… C’est au producteur des déchets de regarder ce qui est le plus pratique pour lui. Les déchets atterrissent par conséquent bien souvent avec les déchets résiduels. C’est dommage, car ces déchets peuvent parfaitement être biométhanisés voire compostés, et être transformés en énergie et amendements naturels.
LE TRI DES PLASTIQUES NOIRS
EXTRAIRE LES DERNIERS RÉSIDUS DES DÉCHETS DE DÉCHETS
VALORISER LES SABLES TAMISÉS DE TRI
Pendant longtemps, les installations de tri optique ont été incapables de reconnaître les plastiques noirs. C’est désormais de l’histoire ancienne grâce à BULK.ID. Ce constructeur de machines est parvenu à développer une installation de tri capable de récupérer aussi bien les plastiques colorés que les plastiques noirs depuis le contenu d’un sac PMC.
Valomet utilise un procédé unique en Europe visant à extraire et dissocier au départ des mâchefers (les résidus subsistant après l’incinération de déchets) les concentrés de métaux ferreux et non-ferreux. Ces fines particules métalliques sont à nouveau utilisées par les trieurs et les transformateurs.
Tous les gravats de construction ne sont pas encore collectés sélectivement. C’est dans l’optique de récupérer des fractions précieuses au départ de ce flux de déchets que des entreprises comme Bioterra disposent d’une installation de lavage pour nettoyer les sables extraits des gravats jusqu’à l’obtention de sable de construction certifié.
Tri
Les ouvriers restent essentiels pour un recyclage de qualité
Investir pour approfondir le tri des matériaux A l’issue de la collecte sélective, les centres de tri vont approfondir le tri des matériaux collectés. Des ouvriers spécialement formés à cette fin et des installations de tri spécifiquement conçues à cet effet vont enlever ce que l’on appelle les contaminants, démanteler les produits jusqu’au niveau du matériau
PNEUS RUN-FLAT Si les pneus Run Flat sont pratiques lorsque l’on a une crevaison, du point de vue circulaire, ils sont davantage un problème qu’une solution. La présence de la matière de charge et le fait qu’il soit difficile de les distinguer des autres pneus à l’œil nu perturbent le recyclage des pneus usés.
ou du composant et poursuivre la séparation des flux de déchets collectés sur la base de la couleur, du matériau ou d’autres critères, etc. Des innovations ont permis au secteur d’encore améliorer son tri. Mais certaines tendances et certains matériaux continuent de poser problème.
Il existe de nombreux types d’installations de tri capables de séparer différents flux de déchets. Mais une intervention manuelle est toujours nécessaire pour reconnaître les différents types de métaux parmi la ferraille, pour extraire les contaminants des déchets PMC collectés ou encore pour trier correctement le textile, en tenant compte des préférences de mode spécifiques du client. Seule l’intervention manuelle des travailleurs formés sur le terrain permet un tri aussi approfondi que possible des flux de déchets. Et cela est nécessaire pour arriver au plus haut degré de qualité du recyclage.
COLLECTE COMMUNE DU GYPSE ET DU BÉTON CELLULAIRE Les déchets de gypse et de béton cellulaire sont encore trop souvent collectés conjointement. Dans la mesure où ces deux matériaux sont blancs et difficiles à différencier, il n’est plus possible de les séparer et de les recycler.
EMBALLAGES DE BONBONS Les biscuits, chips et autres friandises sont souvent recouverts d’un emballage doré ou argenté. En raison de leur couleur, ces emballages se retrouvent avec les résidus métalliques dans les centres de tri, alors qu’ils sont parfaitement recyclables en tant que plastiques.
LES HUILES ET LES GRAISSES SONT AUSSI RECYCLABLES En Belgique, les graisses et huiles de friture sont collectées séparément en vue d’un traitement ultérieur. En 2016, 98% des graisses et huiles collectées ont été transformés en biodiesel. Les huiles lubrifiantes font également l’objet d’une collecte séparée. Elles sont principalement transformées en de « nouvelles » huiles lubrifiantes.
DES BLOCS DE PALETTES AU DÉPART DE DÉCHETS DE BOIS G-Bloc produit des blocs de palettes basés sur 100% de déchets de bois de post-consommation. Cela offre une solution utile aux déchets de bois et évite l’utilisation de bois massif précieux pour les palettes.
AMENDEMENTS NATURELS À BASE DE DÉCHETS ORGANIQUES Les déchets organo-biologiques sont transformés en compost, digestat (substitut naturel aux engrais chimiques) et en électricité verte. En 2016, l’industrie du compostage et de la biométhanisation a produit plus de 275 000 tonnes de compost et plus d’1,3 million de tonnes de digestat en guise d’alternatives aux engrais chimiques. Le secteur a en outre généré suffisamment d’énergie pour approvisionner 270 000 ménages en électricité.
Recyclage Offrir une seconde vie à chaque matériau La Belgique fait partie de l’élite internationale dans le domaine du recyclage. Nos taux de recyclage sont, de loin, les plus élevés d’Europe, et nous recevons de plus en plus de déchets de l’étranger pour les recycler. Par ailleurs, nos entreprises re-
cherchent et mettent sur pied de plus en plus de possibilités d’application pour leurs matériaux recyclés. Mais il faut encore chercher des solutions pour accorder une nouvelle destination utile aux produits actuellement non recyclables.
TUBES DE DENTIFRICE NON RECYCLABLES
BESOIN DE SOLUTIONS POUR LES LANGES
LE PULL POLAIRE
Les tubes de dentifrice sont composés d’aluminium et/ou de plastique. Si ces deux matériaux sont chacun parfaitement recyclables, ils sont difficiles à séparer au sein de ces tubes. Soumis à la détection métallique, le tube dans son intégralité se retrouve avec les résidus.
Le recyclage des langes n’est pas rentable: les différentes initiatives à petite échelle réalisées par le passé ont à chaque fois échoué. Il est pourtant indispensable d’avoir des initiatives à grande échelle, puisque les langes représentent plus de 5% des déchets résiduels.
La matière polaire est l’une des nombreuses applications du PET recyclé, mais certainement pas la meilleure. La matière polaire est en effet l’une des principales sources de libération des micro-plastiques dans les eaux usées. D’autres solutions, comme la réutilisation du PET pour la production de nouvelles bouteilles en PET, sont donc nécessaires.
CO-PROCESSING
RÉCUPÉRATION ÉNERGÉTIQUE
ENHANCED LANDFILL MINING
Plusieurs membres convertissent les déchets non recyclables en Solid Recovered Fuels (SRF). Les déchets sont valorisés à 100%; d’une part, il y a la chaleur qui se libère lors de l’incinération et, d’autre part, les cendres qui subsistent après incinération, et qui sont utilisées comme matière première pour le ciment ou la chaux.
Si les déchets ne sont pas recyclables, ils peuvent être convertis en énergie de différentes manières : par le biais de l’incinération ou de la biométhanisation. La nouvelle centrale de biovapeur de Bionerga à Beringen transformera quelque 200 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés en chaleur, qui sera acheminée vers des entreprises environnantes par le biais d’un réseau de chaleur devant encore être aménagé.
Les produits qui ne sont pas encore recyclables aujourd’hui, le seront peut-être bien demain. En les conservant en centre d’enfouissement technique (CET), ils ne se perdront pas et pourront servir, à terme, de matières premières pour de nouveaux produits. Par ailleurs, les gaz qui se développent dans les CET peuvent être convertis en énergie.
Traitement final Convertir les déchets non recyclables en énergie et matériaux Même les déchets non recyclables sont valorisés en Belgique. Chaque année, ce sont entre 15 et 30% des déchets qui sont transformés en énergie, tandis que 5 à 10% des déchets sont stockés en centres d’enfouissement tech-
FEUX ILLÉGAUX Certaines entreprises et certains particuliers continuent toujours d’incinérer eux-mêmes leurs déchets. Non seulement c’est dangereux et mauvais pour la santé, mais en plus ce n’est pas efficace puisque les déchets ne peuvent plus être valorisés en tant que matière première ou combustible.
nique (CET) pour l’avenir. Car à mesure que la technologie évolue, les CET peuvent se targuer de devenir les mines de matières premières du futur. Dans une économie circulaire, le traitement final démontre donc aussi son utilité.
DÉCHETS SAUVAGES ET DÉPÔTS CLANDESTINS En Wallonie, une étude est en cours pour estimer le cout total des déchets et dépôts sauvages. Une première estimation est de 10 à 20 €/an/ habitant. La campagne de nettoyage du printemps de 2017, organisée par BEWAPP, a en tout cas permis de collecter 247 tonnes de déchets sauvages (dont 30% de PMC) sur près de 6500 km de routes. Plus que jamais, la propreté publique devient une priorité. Les déchets et les dépôts sauvages alimentent en effet une image négative, laissant sous-entendre que la gestion des déchets n’est pas encore optimale.
UN TRAITEMENT PEU ONÉREUX En Belgique, il existe de nombreuses possibilités d’assurer un traitement correct et efficace des déchets. Mais cela a un prix. Un manque de contrôles permet à certaines entreprises – qui ne traitent pas correctement leurs déchets - de glisser entre les mailles du filet.
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