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Ça s'est passé un 29 mai... / It happened on May 29

GRAND PRIX DE MONACO Ça s'est passé un 29 mai...

IT HAPPENED ON MAY 29...

1960 I 18e Grand Prix de Monaco Stirling Moss, une première

pour Lotus

Comme 3 mois plus tôt en Argentine, pour la manche inaugurale du Championnat du Monde 1960, Stirling Moss réalise à Monaco la pole position, avec une seconde d’avance sur le deuxième, Jack Brabham. A la différence cette fois-ci que le Britannique a délaissé sa Cooper T51 pour une Lotus 18, une F1 à moteur arrière qu’il a réclamée à son patron-mécène, Rob Walker. Pourtant, le dimanche au moment du départ du 18e Grand Prix de Monaco, celui que l’on appellera plus tard le “Champion sans Couronne” jusqu’à sa mort le 12 avril 2020, ne parvient pas à s’envoler et voit rapidement Joakim Bonnier et Jack Brabham le doubler. Resté au contact, Stirling Moss doit attendre le 17e tour pour reprendre les rênes de la course. Ultra-favori au volant de cette Lotus 18 qui semble convenir à son pilotage, le Vice-Champion du Monde 1958 est pourtant surpris par la pluie : la piste devient très piégeuse pour sa monoplace, délicate à piloter dans ces conditions, ce qui l’oblige à lever le pied. Jack Brabham ne se fait pas prier pour s’envoler. L’Australien, en confiance notamment grâce à sa victoire à Monaco en 1959, part pourtant à la faute au niveau de Saint-Dévote. Reparti, il sera finalement disqualifié pour s’être fait pousser au redémarrage. Un problème de bougie vient un temps inquiéter Stirling Moss dans sa quête d’une seconde victoire à Monaco. Après un rapide passage au stand, il double Joakim Bonnier pour ne plus jamais lâcher la tête. Il offre ainsi la première victoire en Championnat du Monde à Lotus. Malheureux, le Suédois au volant de sa BRM P48 termine très loin, à 17 tours du vainqueur, la faute à une suspension cassée. Pour monter sur la deuxième marche du podium, Bruce McLaren a remporté une âpre bataille face à Graham Hill, contraint à l’abandon, et Phil Hill, troisième. Sur les 16 monoplaces ayant pris le départ, seules 6 parviennent à rallier l’arrivée : 4 en état de marche, Joakim Bonnier, cinquième à 17 tours, et Richie Ginther, qui a dû pousser sa Ferrari jusqu'à la ligne d'arrivée pour se classer, malgré ses 30 tours de retard. Stirling Moss parviendra à remporter une troisième fois le Grand Prix de Monaco, l’année suivante, avant de prendre sa retraite en 1962, forcée en partie par son grave accident survenu à Goodwood, sans jamais parvenir à décrocher de titre mondial.

Stirling Moss, a first for Lotus

As earlier in the year in Argentina, for the inaugural round of the 1960 World Championship, Stirling Moss took pole position in Monaco, one second ahead of second-placed Jack Brabham. But this time the Briton switched his Cooper T51 for a Lotus 18, a rear-engined F1 that he requested to his boss, Rob Walker. However, on Sunday at the start of the 18th Monaco Grand Prix, the man who would later be described as "the greatest driver never to win the World Championship" didn’t take a good start and was soon overtaken by Jo Bonnier and Jack Brabham. Stirling Moss had to wait until the 17th lap to take over the reins of the race. This Lotus 18 seemed to suit his driving style but the 1958 Vice-Champion was then surprised by the rain: the track became very tricky for his single-seater, which was difficult to drive in these conditions, forcing him to slow down. Jack Brabham didn’t need to be asked twice to pass him. The Australian, the winner in Monaco the previous year, then made a mistake at Sainte-Dévote. Even if he could continue the race, he was disqualified after the finish for having received outside help. A spark plug problem worried Stirling Moss for a moment in his quest for a second win in Monaco. After a quick pit stop, he overtook Jo Bonnier and never let go of the lead. Eventually, he offered Lotus its first ever win in the World Championship. At the wheel of his BRM P48, Bonnier finished 17 laps from the winner due to a broken suspension. To climb on the second step of the podium, Bruce McLaren won a tough battle against Graham Hill, then forced to retire, and Phil Hill, third. Of the 16 single-seaters that started, only six managed to finish the race: four in working order, Bonnier 5th and 17 laps behind, and Richie Ginther 6th after pushing his Ferrari to the finish line in order to be classified, despite being 30 laps behind. Stirling Moss then managed to win the Monaco Grand Prix for a third time, the following year, before retiring in 1962, due to his serious accident at Goodwood. He died on April 12, 2020.

2011 I 69e Grand Prix de Monaco

Vettel au sommet de son art

Sebastian Vettel arrive à Monaco en leader du Championnat, après avoir gagné 5 des 6 premières courses de la saison et avoir réalisé 5 pole positions. Incontesté et incontestable, l’Allemand ne laisse pas d’espoir à ses adversaires, à commencer par son coéquipier, Mark Webber, et Lewis Hamilton. Le samedi, le Champion du Monde en titre explose la concurrence en bouclant les 3,342 kilomètres du tracé en 1:13.556. Les qualifications sont marquées cette année-là par l’accident de Sergio Pérez en sortie du tunnel, le contraignant à renoncer à prendre part au 69e Grand Prix de Monaco. Le dimanche, au moment de l’extinction des feux, le poleman parvient à conserver sa position de départ. Parti pour ne pas être inquiété, Sebastian Vettel doit finalement revoir sa stratégie lorsque Jenson Button, deuxième, plonge dans les stands pour changer de pneus. Les coéquipiers Red Bull l’imitent un tour plus tard, mais les mécaniciens ne sont pas prêts : les pilotes perdent beaucoup de temps et pourraient bien voir la course leur filer entre les doigts. Comme souvent à Monaco, un incident vient redistribuer les cartes : après avoir été harponné au niveau de l’épingle du Fairmont par Lewis Hamilton, Felipe Massa perd le contrôle de sa Ferrari à la sortie du tunnel, obligeant l’intervention de la voiture de sécurité. Au même moment, Michael Schumacher s’immobilise en piste. La course reprendra, avant d’être interrompue par drapeau rouge, à la suite du crash de Vitaly Petrov, entraîné par la Toro Rosso de Jaime Alguersuari dans le rail à la piscine. Après 20 minutes d’attente, la course reprend pour 6 tours alors que Sebastian Vettel a été autorisé à changer ses pneus, chaussés au 16e tour. “La voiture de sécurité nous a aidés mais ce n'était pas une balade de faire 60 tours avec le même train de pneus, notre estimation ne permettait pas ça”, commentera-t-il au terme du Grand Prix. Dans ces dernières boucles, Lewis Hamilton fera une deuxième victime : Pastor Maldonado. Après son drive-through pour son accrochage avec Massa, le Britannique sera pénalisé de 20 secondes après la course. Cette sixième manche de la saison a permis à Sebastien Vettel d’obtenir sa 15e victoire en carrière et de franchir la barre des 500 points inscrits en Championnat du Monde. En 2011, à l’issue des 19 Grands Prix de l’année, l’Allemand a mené la RB7, conçue par Adrian Newey, au titre. Son second consécutif et le deuxième de ses 4 en 4 ans.

Vettel at the top of his game

Sebastian Vettel arrived in Monaco as the Championship leader, having won 5 of the first 6 races of the season and having achieved 5 pole positions. Undisputed and indisputable, the German left no hope to his opponents, starting with his teammate, Mark Webber, and Lewis Hamilton. On Saturday, the reigning World Champion completed the 3.342 kilometres of the track in 1:13.556. Qualifying was marked that year by Sergio Pérez's accident at the tunnel exit, forcing him to give up taking part in the 69th Monaco Grand Prix. On Sunday, when the lights went out, the poleman managed to keep his starting position. Nothing should have worried Vettel but he had to revise his strategy when Jenson Button, second, dived into the pits to change tires. The Red Bull teammates imitated him a lap later, but the mechanics were not ready: both drivers lost a lot of time, which could have cost them the race. As often in Monaco, an incident can easily be a game-changer: after being harpooned at the Fairmont hairpin by Hamilton, Felipe Massa lost control of his Ferrari at the tunnel exit, forcing the intervention of the safety car. At the same time, Michael Schumacher stopped on the track. The race resumed, before being interrupted by a red flag, following the crash of Vitaly Petrov, dragged by the Toro Rosso of Jaime Alguersuari in the barriers at the swimming pool. The race resumed after 20 minutes of waiting, for 6 laps only. During the break, Vettel was allowed to change the tires that he had used since lap 16. "The safety car helped us but it wasn't easy to complete 60 laps with the same set of tyres, our estimate did not allow that," he commented at the end of the Grand Prix. In these last laps, Hamilton made a second victim: Pastor Maldonado. Already penalised with a drive-through for his collision with Massa, the Briton got a 20-second penalty after the race. This 6th round of the season allowed Vettel to get his 15th career win and to reach 500 points scored in the World Championship. In 2011, at the end of a 19-Grand Prix season, the German led the RB7 designed by Adrian Newey to the title. His second in a row and the second of four in four years.

2016 I 74e Grand Prix de Monaco

Victoire #44 pour Lewis Hamilton

L’image a dû hanter Daniel Ricciardo durant de longues semaines. Un arrêt aux stands interminable, lui impuissant dans sa monoplace et ses mécaniciens courant dans tous les sens pour amener un nouveau train de pneumatiques. Voilà comment s’est jouée la victoire lors du 74e Grand Prix de Monaco. La 6e manche du Championnat du Monde de F1 a lieu alors que la tension entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg est à son paroxysme. 2 semaines plus tôt en Espagne, les deux coéquipiers chez Mercedes, qui n’entretiennent qu’une relation professionnelle, se sont rentrés dedans provoquant la colère noire de leur patron, Toto Wolff. On pense alors que Nico Rosberg, vainqueur lors des 4 premières manches de la saison, a pris l’ascendant psychologique sur son rival, lui qui reste sur 3 victoires en autant de courses à Monaco, “chez” lui. Que nenni ! En piste, le Champion du Monde en titre bat l’Allemand lors de chacune des séances d’essais libres. Pourtant au moment des qualifications, Nico Rosberg parvient à devancer le Britannique, troisième, mais les Mercedes s’inclinent finalement devant Daniel Ricciardo qui décroche la première pole de sa carrière. L’Australien s’était montré très compétitif lors des essais libres et a su tirer la quintessence de sa Red Bull à moteur Renault pour sécuriser cette position que l’on sait déterminante en Principauté. Le dimanche, la pluie est venue s’inviter à la fête pour le plus grand bonheur des pilotes qui savent que ces conditions peuvent redistribuer les cartes. Charlie Whiting le regretté directeur de course fait le choix d’un départ derrière la voiture de sécurité avant que la course ne soit véritablement lancée au 8e tour. A ce moment, la piste commence à sécher et certains pilotes ont déjà troqué leurs gommes pluie pour des intermédiaires, mais Jolyon Palmer perd le contrôle de sa monoplace et part dans le décor pour terminer sa course à Sainte-Dévote. Daniel Ricciardo parvient rapidement à creuser l’écart avec ses poursuivants alors que Nico Rosberg laisse passer Lewis Hamilton sur une consigne d’équipe. L’Australien décide de s’arrêter au 23e tour pour chausser des intermédiaires alors que le pilote Mercedes fait lui le choix de poursuivre afin de passer directement aux pneus slicks plus tard dans la course. Ce sera chose faite au 31e tour. Le Britannique est imité par tous les pilotes, y compris Daniel Ricciardo mais coup de théâtre ! Les mécaniciens ne sont pas prêts pour l’accueillir et le natif de Perth reste immobilisé aux stands durant plus de 14 secondes ! Du pain béni pour Lewis Hamilton qui n’en demandait pas tant pour reprendre le commandement. Sur les 40 derniers tours, le Britannique, bien qu’attaqué par la Red Bull, ne sera plus vraiment inquiété et franchira la ligne d’arrivée en premier avec 7 secondes d’avance, décrochant ainsi sa 44e victoire en carrière.

Victory #44 for Lewis Hamilton

The memory must have haunted Daniel Ricciardo for weeks. An endless pit stop, him being powerless in his single-seater and his mechanics running in all directions to bring in a new set of tires. This is how the victory in the 74th Monaco Grand Prix was decided. The 6th round of the F1 World Championship took place as the tension between Lewis Hamilton and Nico Rosberg was at its peak. Two weeks earlier in Spain, the Mercedes teammates, and former friends, bumped into each other at the start, making their boss, Toto Wolff, very angry and allowing Max Verstappen to claim his first ever F1 win. At the time the general feeling was that Rosberg, after winning the first 4 rounds of the season and three times in a row in Monaco, "at home", had built a psychological advantage over his rival. Absolutely not! On track, the reigning World Champion beat the German in each of the free practice sessions. However, during qualifying, Rosberg managed to get ahead of the Briton, third, but the Mercedes finally bowed to Daniel Ricciardo who achieved his first career pole. The Australian had been very competitive during free practice and was able to get the best from his Renault-powered Red Bull to secure this position which we know is often crucial in the Principality. On Sunday, the rain came to the delight of the drivers who know that these conditions can be a game-changer. Race director Charlie Whiting opted to launch the start behind the safety car before the race really got underway on lap 8. At this point, the track began to dry out and some drivers had already swapped their wet tires for intermediate ones, but Jolyon Palmer lost control of his Renault and his race stopped at Sainte-Dévote. Ricciardo quickly managed to widen the gap with his pursuers while Rosberg let Hamilton pass following a team instruction. The Red Bull driver decided to stop on lap 23 to put on intermediates while the Briton made the choice to continue, in order to switch directly to slick tires later in the race, which happened on lap 31. Hamilton was then imitated by all drivers, including Ricciardo, but a dramatic turn of events took place! The mechanics were not ready to welcome him and the Aussie stayed in the pits for more than 14 seconds! A godsend for Hamilton who did not ask so much to take the lead. Over the last 40 laps, the reigning World Champion, although attacked by the Red Bull, had nothing to worry about and crossed the finish line first with a 7-second lead, for his 44th career win.

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