Belle enquête en Equateur
RAC :
en route pour le bâtiment phare
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Une équipe ‘traces’ contre les cambriolages
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MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE
VIOLENCE ENVERS LA POLICE OU UPPERCUT POUR TOUTE LA COMMUNAUTÉ?
L’Inforevue est une publication de la Direction des relations internes (DSI) de la police fédérale
Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Renato Guion, Gwendoline Hendrick, Aline Jacobs, Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Ruben Accou, Jocelyn Balcaen, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers, Lavinia Wouters Dessins: Didier Castenholz , Ruben Accou Traductions: Service traduction du DSEK Service de communication interne Imprimerie: Goekint Graphics 059 51 43 43 Editeur responsable: Eric Cobut - rue Fritz Toussaint 8 1050 Bruxelles Relations publiques et abonnement: Laurence Slachmuylders, rue Fritz Toussaint, 8 - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97 Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 euros Facture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automatiquement prolongé sauf avis contraire avant le quatrième numéro. Tous droits réservés. Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands. Teamware: _DGS/INFOREVUE E-mail: inforevue@police.be ISSN: 1780-7638 La rubrique ‘Bib’ est réalisée par le Centre de documentation et de connaissances policières (DGS/DSEK).
www.polimagery.be
Gardiens de la sécurité, les hommes et les femmes de la police se battent au quotidien pour défendre les intérêts de nos citoyens. Pas question de détourner le regard, même pas pendant leur temps libre. Le travail policier est une vocation et mérite donc notre plus grand respect ! Ces dernières années, d’aucuns ont l’impression que la violence vis-à-vis des représentants de l’autorité, et notamment à l’égard des fonctionnaires de police, ne cesse de croître. De ce fait, l’appareil de l’Etat est entièrement remis en cause, ou pour le dire à l’aide d’une métaphore : “Si même les flics se voient essuyer des coups, toutes les certitudes sont devenues des sables mouvants.”
C’est précisément à cette question que la circulaire CP 1 du 27 mai 2003 concernant le community policing se donne comme vocation de remédier. En effet, dans l’esprit de la philosophie du community policing, les policiers devraient justement être plus proches du citoyen. Mais est-ce une réalité pour tout le monde ? Ou cette approche – trop soft selon certains – n’est-elle pas justement de nature à générer encore plus de violence envers la police ?
Aujourd’hui, l’image de la police est celle de gardiens de l’ordre costauds et suréquipés : arme (matraque), spray au poivre, menottes, gilet pare-balles en combinaison avec quelques bottines robustes et une body cam … Mon expérience m’incline à penser que la course aux armements s’explique par un sentiment subjectif d’insécurité vécu par les acteurs du terrain. En effet, les opposants à cette fameuse philosophie selon laquelle la police est ‘votre amie’, sont unanimes à dire que cette théorie a pour effet d’ébranler l’autorité des forces de l’ordre et donc, qu’une telle forme d’autoprotection se justifie. Or, cette affirmation, dénuée de tout fondement, n’entraîne pas forcément une diminution de la violence provoquée par une instrumentalisation poussée de la police. Les partisans du cop on the beat ne croient pas à la seule surenchère de moyens et craignent que des mesures individuelles ne suffiront pas pour apporter une réponse à la problématique de la violence. C’est même le contraire : lorsque l’accent est mis sur le policier en tant que tel, cela aurait pour effet pervers qu’il se culpabiliserait – et ainsi l’ensemble de l’organisation policière – comme s’il était insuffisamment formé ou équipé. A n’en pas douter, ce ne seront pas uniquement des ‘instruments’ mais avant tout la communication et l’entraînement qui pourront endiguer l’agression croissante. En outre, tous les acteurs de la chaîne de sécurité devront être amenés à collaborer et non pas à se contrecarrer. Il convient par ailleurs que la justice pose un geste fort qui ne consiste pas seulement à infliger mais également à faire exécuter des peines plus lourdes suite à des actes de violence envers des fonctionnaires de police. Une politique du sérieux qui sévit contre des auteurs de délits et leur fait comprendre que la violence vis-à-vis de nos policiers n’est en aucun cas tolérable ! Ce sont surtout ces éléments-là qui marqueront la différence.
Jean-Marie Van Branteghem
Directeur général de la Direction générale de l’appui et de la gestion
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sommaire
ASSASSINÉ À L’ÉTRANGER Justice est finalement faite
8 BANDES CRIMINELLES DE MOTARDS Trouble-fêtes
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RECRUTEMENT ET SÉLECTION Moralité et enquête irréprochables !
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LOGISTIQUE People, Planet, Profit …
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BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL Quand le policier devient victime… CAMBRIOLAGES DANS LES HABITATIONS À 100 pour cent sur les traces
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FACE TO FACE Les patrouilles unipersonnelles ont-elles un avenir ? INFRASTRUCTURE Un bâtiment phare
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DIVERSITÉ “Le handicap fait peur”
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DISPARITIONS DE SENIORS Polices, parquets et institutions s’unissent
rubriques
14 Aide aux victimes
Radar...2
Eurêka !...32
Out of office...21
Feedback...53
Historia...7 Casus...11
Le monde policier...38
Les affaires en court...40
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66 L A POLICE EN CHIFFRES
2466
En 2012, 2 466 suspects ont pu être identifiés grâce à la comparaison de leurs empreintes digitales ou palmaires avec des traces prélevées sur les lieux d'un délit. Cela représente une hausse de 12 % par rapport à l’année précédente.
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QUOTE
On a tendance à dire que deux spotters sont aussi efficaces que 40 policiers en uniforme” Jo Vanhecke, chef de la cellule football du SPF Intérieur, La Capitale, 4 novembre 2013
BIB
E-RÉPUTATION : MÉTHODES ET OUTILS POUR LES INDIVIDUS ET LES ENTREPRISES Des millions de tweets, de statuts, de vidéos ou d'articles de blogs décident quotidiennement de la réussite d'un produit ou d'un projet. Facebook et Twitter font et défont les réputations et même les gouvernements dans certaines régions du monde. Bienvenue dans l'ère de l'e-réputation qu'on peut définir ainsi : l'e-réputation est l'influence que produisent les informations disponibles sur Internet sur la perception des personnes, des marques et des produits. Une e-réputation ne se contrôle pas : elle se bâtit, s'enrichit et évolue en permanence en fonction des contenus qui sont créés et partagés par les internautes. Ce livre privilégie une approche pragmatique et concrète afin de fournir des recommandations immédiatement applicables à votre vie personnelle comme à votre organisation. Sa lecture vous permettra de faire les bons choix d'outils et de sélectionner les plateformes les mieux adaptées pour développer votre e-réputation. INFO E-réputation : méthodes et outils pour les individus et les entreprises [texte imprimé] / GUIGOU, Albéric, Auteur; MALLET, Gaël, Auteur; ROSSI, Matthieu, Auteur. - Nantes : Editions ENI, 2012. - 257 p. 21 cm.
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R ADAR
tweetwall @Polsupport_F 11 octobre: journée internationale du Coming Out #diversité #rainbowcops pic.twitter.com/ OSojUSeT0L
@ZPOrneThyle
W E B WAT C H
Conseils de prévention contre les cambriolages http://fb.me/1HQwxqVEj
@ZPNamur
POLNEWS, LA WEB-TV Le service de communication interne de la police fédérale diffuse des reportages audiovisuels baptisés Polnews. D’une durée de deux à cinq minutes, ils portent sur les activités et métiers de la police intégrée. Ils peuvent être visionnés via les canaux suivants : - le compte Youtube de la police fédérale, Fedpol Belgium; - le compte Twitter @Polsupport_F ; - la page Facebook Polsupport. INFO https://www.facebook.com/groups/polsupportfr/
Accident d'avion à Gelbressée - Un registre de condoléances ouvert à la Maison des Citoyens http://www.ville.namur.be/news.asp?idLayout=55 &cid=3495&lcid=124 … …
@policecomines
#RGP #comineswarneton Chiens réputés dangereux http://zp5318.tumblr.com/post/64195513242/ rgp-art-111-chiens-reputes-dangereux …
@Jobpol_F
Savez-vous qu'il existe des événements, où toutes les #informations pour devenir #policier sont données ? Info: http://bit.ly/FR_events
@PoliceMonsquevy
Merci @lesoir pour ce bel article "Facebook, polices wallonnes à la traîne" mettant bien en valeur notre travail faisant figure d'exception!
@HELI_FEDPOLFED
SUR LE VIF
Agé de 64 ans, l'inspecteur Jean-Luc Frank, de la zone de police Arlon/ Attert/Habbay/Martelange, vit ses derniers mois sous l'uniforme. C'est réellement par amour du métier qu'il a décidé de prolonger sa carrière. Son rôle d'agent de proximité, il l'exerce toujours avec grande motivation, convaincu de l'importance de cette fonctionnalité dans l'organisation policière. "On ne fait pas de la police seul !", souligne l'inspecteur Frank "Chaque policier est un maillon d'une vaste chaîne qui peut être redoutable d'efficacité. Vous devez pouvoir compter sur le professionnalisme de vos collègues tout comme eux sur le vôtre".
SCRAMBLE : Pont-à-Celles : Auteur arrêté par les équipes sur indications de RAGO G16. #goodjob
@PoliceMariemont
Code de la route: le principe de la tirette bientôt obligatoire http://fb.me/2T2rV3whv
@reseaufrancopol
Visionnez le reportage de la Police fédérale belge sur le 3e congrès international http://bit. ly/1eJxCZu
@presse_polfed
La police judiciaire fédérale de Bruxelles démantèle une bande de voleurs albanaise. http:// www.polfed-fedpol.be/presse/presse_detail_ fr.php?recordID2=2398 …
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R A D A R F L A S H É
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R A D A R F L A S H É
Europol, septembre 2014 Cette belle photo de motards de la police fédérale de la route d’Anvers illustrera le mois de septembre dans le calendrier 2014 d’Europol, le bureau européen de police. Elle a été prise par notre photographe Lavinia Wouters qui place, pour la seconde fois, une de ses images dans ce calendrier à l’issue d’un concours très prisé. Félicitations à elle ! Vous pouvez consulter toute la série de photos sur www.polimagery.be.
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R A D A R G P S
SUSPECTS ARRÊTÉS GRÂCE AUX PLP Le 30 octobre vers 13h20, un citoyen vigilant remarque dans sa rue, à Kalmthout, deux suspects qui s’enfoncent dans les bois et en ressortent avec un sac à dos. A 14h10, les deux individus sont signalés dans une autre rue de la localité. Les partenariats locaux de prévention (PLP) sont alertés et la police envoie sur place une patrouille qui intercepte les deux suspects. Les policiers se rendent alors dans les bois et y découvrent un abri, dans lequel ils trouvent une couette, un marteau et un tournevis. La couette correspond à la description d’une couette volée. Plusieurs vols peuvent être reliés aux auteurs. La collaboration entre les citoyens, les PLP et la police livre des résultats !
ORDRE PUBLIC DANS L’EUREGIO-MEUSERHIN Le 27 novembre 2013, plus de 500 policiers belges, allemands et néerlandais se réunissent à Düren (Allemagne) pour s’exercer à gérer ensemble différents cas de troubles de l’ordre public. Pour la police belge, on compte 160 participants issus de plusieurs corps : zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles, corps d’intervention de Hasselt, de Asse, de Namur, de Liège et de Luxembourg qui se rassemblent à Eupen avant de partir pour l’Allemagne.
FRANCOPOL EN RÉGION MONTOISE
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Du 15 au 17 octobre, 170 personnes provenant de 19 pays assistent à Hornu et Jemappes au 3e Congrès international de Francopol, sur le thème Le travail de police orienté vers la communauté : utopie ou réalité ? Les participants concluent que la police de proximité est une manière d'être, une culture mais que ses définitions et applications sont fortement liées au contexte et varient d’un pays à l’autre. Le difficile équilibre entre le rôle social du policier et sa fonction de garant de l’application des lois est souligné, tout comme l’importance du partenariat avec les autres acteurs de la société. Plus d’infos sur www.francopol.org.
FIPA IBSR DANS LE NAMUROIS Du 21 octobre au 26 octobre, la police intégrée de l'arrondissement judicaire de Namur organise la seconde FIPA IBSR de l'année. La vitesse de 38 594 automobilistes est contrôlée. Au total, 3 % d'entre eux sont en vitesse excessive et donc en infraction. Ceci représente 1 168 perceptions immédiates et/ou procès verbaux ordinaires.
Réalisée par le Musée de la police intégrée, la rubrique Historia nous fait découvrir ou nous remémorer un événement, un personnage, une pièce d’équipement ou une unité des anciens corps de police.
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HISTORIA
LETTRES DE SON MOULIN TEXTE Benoît Mihail - Musée de la police intégrée
BRUXELLES – Avoir un ou plusieurs ancêtres dans la police ou la gendarmerie est souvent perçu comme un fait remarquable, sinon un honneur et les familles concernées prennent soin d’en entretenir la mémoire. Fille et petite fille de gendarme, Simone Velle ne déroge pas à la règle. Elle a tout d’abord veillé à remettre au musée les souvenirs les plus marquants les concernant, notamment un magnifique portrait de son père réalisé par le peintre Maxime van de Woestijne, fils de l’écrivain Karel. Rien n’est plus précieux pour un musée que le don d’un objet personnalisé, qui permet de faire revivre la personne dans son époque. Aujourd’hui, Madame Velle poursuit cet hommage en publiant à compte d’auteur un livre évoquant le dernier grand amour de son père : le sauvetage du moulin d’Argenteuil. Né à la brigade de Jezus-Eik, Raymond Velle embrasse lui-même la carrière de gendarme et participe, dans les années 1930, à l’essor de la future brigade de surveillance et de recherche (BSR) dans les locaux de
la rue de Louvain à Bruxelles. C’est à cette époque que l’adjudant fait office de garde rapproché du roi Léopold III et de la reine Astrid – photographiés ci-contre sur le tarmac de l’aéroport d’Evere, rasé il y a peu pour faire place au nouveau siège de l’OTAN.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, ses activités de résistant l’amènent à faire la connaissance du comte Paul de Launoit et il quitte la gendarmerie en 1945, lorsque ce dernier lui propose d’entrer à son service comme régisseur de ses domaines d’Argenteuil et Saint-Hubert. Le premier site, sur l’actuelle commune de Lasne-Ohain, abritait déjà la chapelle musicale Reine Elisabeth. Raymond Velle y ajoute une ferme modèle, inspirée par un voyage aux Etats-Unis, puis le fameux moulin.
Construit à Vollezelle en 1767, celui-ci avait été déplacé au XIXe siècle à La Hulpe, où le régisseur le découvre et convainc son employeur d’en financer le déplacement et la restauration. D’où le titre Itinéraire d’un Moulin-voyageur donné à son livre par Simone Velle …
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A S S A S S I N É À L’ É T R A N G E R
Justice est finalement faite Un jeune Belge qui rêvait de parcourir l’Amérique latine à vélo durant deux ans a vu son aventure tourner au cauchemar. Il a été détroussé et assassiné en Équateur. Bien que l’identité des deux auteurs soit connue, leur crime était resté impuni. Jusqu’au jour où le Parquet fédéral a pris l’affaire en main et l’a confiée à deux enquêteurs belges. TEXTE Saskia Van Puyvelde
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PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters & PJF Anvers
ANVERS – Nous sommes en juillet 2003. L’Anversois Joeri Lema voyage à travers l’Amérique latine. En Équateur, il fait la connaissance d’une famille de paysans dans un petit hameau de la région de La Manà, à environ 200 kilomètres de la capitale Quito. Son vélo de grande valeur, ses Traveller Cheques, son lecteur de CD portable et son amitié avec la fille de la famille vont être à l’origine de sa mort. Le 20 juillet, il est dépouillé de tous ses effets, poignardé et jeté dans la rivière par le fiancé de la fille, aidé par son frère. Un témoin âgé de douze ans assiste à la scène et identifie les auteurs. La police locale ne consent toutefois aucun effort pour les mettre sous les verrous. “L’enquête sur le meurtre crapuleux dont a été victime Joeri Lema était prédestinée à faire long feu”, explique le commissaire Peter Clement de la police judiciaire fédérale (PJF) d’Anvers, “mais la désignation du procureur fédéral Johan Delmulle a changé la donne en 2010. Ce dernier trouvait inacceptable que les auteurs du meurtre de Joeri courent toujours. Il a commencé à faire pression sur les autorités équatoriennes.” Et comme l’a déclaré le
procureur fédéral à l’occasion d’un reportage diffusé dans l’émission Koppen en janvier 2012 et intitulé Vermoord in het buitenland (Assassiné à l’étranger), la présence physique des Belges a donné un nouvel élan à l’enquête sur place.
GARE AUX COUPS DE MACHETTE
C’est ainsi qu’à l’automne 2011, soit huit ans après les faits, une commission rogatoire composée de deux enquêteurs de la PJF d’Anvers, le commissaire Peter Clement et l’inspecteur principal Rob Sanders, ainsi que d’un magistrat fédéral, Marianne Cappelle, se rend en Équateur. “Notre objectif”, poursuit l’inspecteur principal Rob Sanders“, consistait en premier lieu à rechercher et à arrêter les assassins. Ensuite, il nous fallait faire en sorte que, si l’affaire ne livrait pas de résultat en Équateur, les auteurs soient traduits devant la cour d’assises. En effet, l’article 12 modifié du titre préliminaire du Code d’instruction criminelle prévoit que les auteurs de meurtres, de prises d’otages et d’enlèvements commis sur des victimes belges ne demeurent
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pas impunis et peuvent être poursuivis dans notre pays. Ils sont donc susceptibles de purger leur peine en Belgique. Nous avons non seulement pu consulter le dossier de police, mais avons également obtenu l’autorisation de poser des actes d’instruction. Nous avons, par exemple, interrogé des témoins, procédé à des auditions et demandé des perquisitions ainsi qu’une enquête bancaire. Nous avons appris que le frère et co-auteur du suspect, Francisco Cajas, avait entretemps perdu la vie lors d’un tremblement de terre.”
Peter Clement (à gauche) et Rob Sanders
Les enquêteurs belges auditionnent également le témoin capital, un garçon âgé de douze ans à l’époque, qui avait assisté aux faits. Ayant fait l’objet de menaces, celui-ci n’habite à présent plus dans sa région natale et jouit d’une protection en tant que témoin. “L’auteur a rapidement été localisé”, explique le commissaire Clement. “Après trois jours seulement, nous avions rejoint le quartier général provincial de la police à Latacunga, où le colonel local a pris des engagements qui ont mené à l’arrestation du suspect. Le déroulement de l’assaut
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A ssassiné à l ’ étranger
sés de quitter les lieux, car notre vie nocturne fut préparé avec les unités Les enquêteurs sont retournés en spéciales. Un interprète nous a aidés à était en danger”, ajoute Peter Clement. Équateur en juillet dernier. Lors nous comprendre mutuellement.” du procès, le commissaire Clement a témoigné devant le tribunal. Il a ET FINALEMENT entrepris un troisième voyage afin “L’arrestation d’Alfredo Cajas ne En à peine trois jours, l’auteur du d’être présent lors de la procédure fut pas évidente”, se souvient Rob meurtre de Joeri Lema est incarcéré. d’appel du procès. “Le principal susSanders. “La pénombre était totale L’affaire doit être examinée par le pect a écopé au final d’une peine de car les rues, pour autant que l’on tribunal en décembre de la même 16 ans de prison”, conclut le commispuisse parler de rues, sont dépourannée mais le juge d’instruction, un saire. Il s’agit d’une peine globalement vues d’éclairage public. Comme incompétent d’après les enquêteurs clémente car en Équateur, le meurtre l’infrastructure routière est en cours anversois, commet une erreur : une pour faciliter le vol est puni de 24 ans de développement, les travaux sont inversion de nom dans le dossier, ce de prison. Cette affaire est exceptionomniprésents. Pour se rendre à qui vaut à Cajas d’être libéré. nelle car c’est la première fois qu’une l’endroit où se cachait le suspect, dans condamnation effective est prononcée la montagne, il fallait en permanence Le dossier n’avance ensuite plus vraiprendre garde à ne pas tomber dans ment. Impossible de retrouver la trace sur la base de l’article 12 modifié, qui le ravin. De plus, il n’est pas évident de l’auteur. Un procès devrait avoir lieu ouvre cette possibilité. Peter Clement a déjà de nombreuses commissions pour un groupe de quarante policiers devant les assises, mais cela s’avère rogatoires à son actif. “C’est l’un des de faire irruption dans un hameau difficile vu l’absence de l’accusé. “Au dossiers les plus intéressants de aussi petit. Tout fut sens dessus desdépart, le juge d’instruction ne vouma carrière... et nous avons pu faire sous en moins de temps qu’il n’en faut lait pas coopérer”, poursuit le comaboutir l’affaire juste avant qu’elle ne pour le dire ! Nous avons dû faire face missaire Clement, “mais la pression soit frappée de prescription.” à une résistance farouche, avant tout diplomatique l’a fait changer d’avis. de la part de la mère de l’auteur, qui Finalement, Alfredo Cajas, qui vivait voulait s’en prendre à nous à l’aide Pour la mère de Joeri Lema, le fait que caché dans un petit village de l’est de d’une machette.” Après une négocile meurtrier de son fils se trouve final’Équateur, fut à nouveau arrêté en ation qui semble durer des siècles, lement derrière les barreaux revêt avril 2013. Il n’y avait plus de temps à comme le montrent des images vidéo perdre. En droit équatorien, le délai de une grande importance. Justice est filmées par les enquêteurs, les unités prescription dans une affaire de meur- faite, même s’il a fallu attendre … f spéciales emmènent Cajas menotté. tre est de dix ans, les faits auraient “Nous nous sommes ensuite empresdonc été prescrits en juillet 2013.”
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Dans cette rubrique, le Service juridique de la police fédérale débat de questions ou de procédures juridiques traitant de pratiques policières courantes. Il s’agit cette fois de l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 30 octobre 2013 relatif à la compatibilité/l’incompatibilité entre la fouille au corps systématique de détenus et le respect des droits de l’homme fondamentaux dont chacun dispose.
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A S SC AA SSS I NU É À S L’ÉT R ANGER
FOUILLE SYSTEMATIQUE ET DROITS DE L’HOMME: COMPATIBLES? TEXTE DGS/DSJ/AJO
La loi du 1er juillet 20131 insère dans la loi de principes du 12 janvier 2005 concernant l'administration pénitentiaire ainsi que le statut juridique des détenus, la possibilité de procéder à une fouille au corps systématique des détenus. Avant cette modification, une fouille au corps était uniquement autorisée si l’on estimait qu’il y avait des indices individualisés que la fouille des vêtements ne suffisait pas à contrôler si l’intéressé était en possession de substances ou d’objets dangereux ou interdits, et ce après que le directeur de l’établissement pénitentiaire en ait pris la décision. La nouvelle disposition autorise désormais également une fouille au corps systématique des détenus à leur entrée dans la prison, préalablement au placement dans une cellule sécurisée ou à l'enfermement dans une cellule de punition ainsi qu’après la visite de leurs parents et alliés en ligne directe, leur tuteur, leur conjoint ou partenaire cohabitant légal ou de fait, leurs frères et sœurs, leurs tantes et oncles, si cette visite n’a pas eu lieu dans un local pourvu d’une paroi transparente séparant les visiteurs des détenus, et à condition que cela soit conforme aux directives en vigueur dans la prison. Ces fouilles systématiques peuvent résulter en l’obligation pour le détenu de se déshabiller complètement afin
d'inspecter de l'extérieur le corps et les ouvertures et cavités du corps. La fouille au corps peut uniquement avoir lieu dans un espace fermé en l’absence d’autres détenus. Elle doit être exécutée par au moins deux membres du personnel du même sexe que le détenu soumis à la fouille, mandatés à cet effet par le directeur.
ou depuis et vers le tribunal et lors de la consultation d’un dossier pénal3.
En faisant référence à la jurisprudence de la CEDH4 et à l’avis émis par la section de législation du Conseil d’État concernant la disposition attaquée, la Cour constitutionnelle s’est prononcée comme suit : "une fouille au corps peut, dans certaines La Cour constitutionnelle a été amecirconstances, s’avérer nécessaire a�in née à se prononcer sur un recours de maintenir l’ordre et la sécurité en en suspension introduit contre la prison et de prévenir les infractions, nouvelle disposition autorisant cette à savoir lorsque le comportement du fouille au corps systématique. Le détenu l’impose. En prévoyant toutefois requérant invoque la violation des une fouille au corps systématique (…), articles 10 (le principe d’égalité), 11 la disposition attaquée va au-delà de (le principe de non discrimination) et ce qui est strictement nécessaire pour 22 (le respect de la vie privée et fami- réaliser le but poursuivi. En effet, il ne liale) de la constitution, lus conjoinpeut être considéré que chacune de ces tement avec entre autres les articles situations, dans le chef de chaque déte3 (interdiction d’un traitement inhunu, donne lieu à un risque accru pour main/dégradant) et 8 (droit à la prola sécurité ou l’ordre dans la prison." tection de la vie privée) de la CEDH2 En outre, la Cour a jugé que la disposition attaquée, qui sans justification parce qu’il estime que la disposition précise tenant au comportement du attaquée implique que, dans les cas précités, l’on procèdera toujours à une détenu, prévoit une fouille systématique, "semble porter une atteinte fouille au corps même si la nécessité discriminatoire à l’interdiction de traide celle-ci n’a pas été démontrée. tement dégradant". Par conséquent, la Cour a estimé qu’il est bel et bien Les travaux préparatoires de la loi du 1er juillet 2013 précisent toutefois qu’il question d’une violation des droits ne sera pas procédé à une fouille s’il n’y fondamentaux et suspend la disposia pas eu de contact avec des personnes tion attaquée. externes aux établissements péniten1 BS M.B., 6 septembre 2013. 2 tiaires. Les cas suivants sont notamConvention européenne des droits de l’homme. 3 Doc. Parl., Chambre, 2012-2013, DOC ment cités en guise d’illustration : le 53-2744/004, p. 23. 4 transfèrement vers une autre prison Cour européenne des droits de l’homme.
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RECRUTEMENT ET SÉLECTION
Moralité et enquête irréprochables ! Chaque année, de nombreux candidats tentent de décrocher un emploi à la police. Pour cela, ils doivent réussir différents tests au cours du processus de sélection et montrer patte blanche lors de l’enquête de moralité. Cette dernière étape a d’ailleurs fait l’objet d’un important travail de standardisation. Un formulaire électronique harmonisé sera tout prochainement mis à disposition des zones de police. TEXTES Gwendoline Hendrick PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
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BRUXELLES – L’enquête de moralité fait partie intégrante du processus de sélection et intervient vers la fin de celui-ci. Il ne s’agit pas d’une ‘simple formalité’ mais bien d’une étape essentielle qui permet de déterminer si le candidat ne présente pas de risque pour l’organisation. Or, la façon de mener cette enquête de moralité n’est pas toujours jugée ‘irréprochable’. Le rapport du Conseil fédéral de police portant sur les 10 ans de la réforme des polices recommandait d’ailleurs, parmi bien d’autres points, de mieux gérer l’enquête relative à l’appréciation de la conduite des candidats. Consciente que des améliorations étaient possibles, la Direction du recrutement et de la sélection (DSR) de la police fédérale a pris le taureau par les cornes et a décidé de lancer un plan d’action. Différentes mesures ont ainsi été prises et un vaste projet de standardisation de l’enquête moralité a vu le jour. “Nous étions en effet arrivés à la conclusion que l’appréciation de la bonne moralité du candidat devait être menée plus sérieusement”,
d’étude, grade visé, antécédents judiciaires …) mais aussi les éléments contenus dans l’enquête comme les sources consultées, l’auteur du rapport, son grade, sa fonction, le lieu où le policier a rencontré le candidat … Toutes ces informations ont permis de formuler une série de recommandations destinées à la fois aux zones de police mais aussi à la cellule ‘moralité’ de DSR. Les données récoltées dans le cadre des dossiers de 2012 ont ensuite fait l’objet d’un traitesouligne Frank Moons, commissaire ment statistique à l’aide d’un logiciel divisionnaire au sein de la Direction spécialisé. Ces statistiques ont été du recrutement et de la sélection. particulièrement utiles pour poser certains constats et en tirer plusieurs enseignements. “Si l’on sait, par exem2 000 DOSSIERS ANALYSÉS La première étape du projet consistait ple, qu’environ 60 % des candidats ont à analyser en profondeur les rapports été vus au commissariat et non à leur domicile, c’est-à-dire dans leur envid’enquête effectués par les zones de ronnement, on peut penser qu’il y a police. De nombreux points ont été là une opportunité perdue”, explique examinés et l’analyse a été affinée au Frank Moons. “Par ailleurs, si les polifil du temps. Au total, la DSR a ‘disséciers qui effectuent les enquêtes de qué’ pas moins de 2000 dossiers réamoralité sont plutôt des gens appartelisés en 2010, 2011 et 2012. Les donnant au service proximité, il convient nées ainsi collectées concernaient le de se demander si ces derniers ont candidat (tranche d’âge, sexe, niveau
bien accès à toutes les informations utiles à l’enquête …”, ajoute-t-il.
UN TRAITEMENT UNIQUE
Le travail d’analyse de la DSR a permis de mettre en lumière un manque d’uniformité lors de la réalisation des enquêtes de moralité. “Nous devons dès lors mieux décrire nos attentes en la matière”, indique Frank Moons. La direction a donc planché sur l’élaboration d’un formulaire électronique standard destiné à aider les policiers. Vingt-six polices locales ont été associées au projet en tant que zones pilotes. Au sein de la zone de police d’Anvers, le chef de corps a même complètement revu son flux d’information et désigné des personnes dédiées à la réalisation des enquêtes de moralité. Grâce à ce document électronique, tous les candidats bénéficieront à l’avenir d’un même traitement. Il ne sera en effet pas possible de terminer le rapport sans avoir complété les champs obligatoires. Le formulaire en question sera disponible grâce à un logiciel accessible via le réseau Hilde. Des tests
de faisabilité doivent cependant encore être réalisés par la Direction de la télématique (DST) de la police fédérale.
UNE VISION COMMUNE
La création du logiciel permettant d’administrer l’enquête de moralité constitue une première étape, comme le précise Frank Moons. “L’amélioration et la standardisation des enquêtes de moralité doivent également reposer sur une vision commune. Au-delà du logiciel, certaines questions méritent en effet d’obtenir des réponses claires. Jusqu’où doit-on aller afin de mesurer la bonne conduite d’un candidat par exemple ?” La rédaction d’une vision, précisant ce genre de choses, est d’ores et déjà en cours. Une fois disponible, elle permettra aux enquêteurs de disposer d’un cadre de référence clair, basé sur l’application de critères identiques pour tous les candidats. Bref, la bonne conduite de l’enquête déterminera, de façon fiable, la bonne conduite du candidat ! f
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LE RÔLE IMPORTANT DES AGENTS DE QUARTIER JODOIGNE - La zone de police Brabant wallon Est (Hélécine/ Jodoigne/ Orp-Jauche/Perwez/Ramillies) est l’une des vingt-six zones de police pilotes du projet d’harmonisation de l’enquête de moralité. Depuis plusieurs mois, elle utilise en effet le formulaire développé par la DSR dans le cadre de l’évaluation de la bonne conduite du candidat. Au sein de la zone, c’est le service proximité qui gère cette matière, et, plus particulièrement, son responsable, le commissaire Serge Strale. “Lorsque nous recevons une demande émanant de la DSR, nous procédons d’abord aux premières vérifications dans l’ISLP (Integrated system for local police). J’envoie ensuite une note interne aux agents de quartier afin qu’ils effectuent une enquête approfondie au niveau du voisinage. Ils sont, en principe, les mieux placés pour ce genre de mission, même s’il n’est évidemment pas possible de connaître tous les habitants”, explique le commissaire. “Depuis le mois de mars, période à laquelle j’ai repris la matière, nous avons traité une trentaine de dossiers”, précise-t-il. Après avoir reçu le compte rendu des agents de quartier, Serge Strale rencontre alors les candidats durant environ une heure. “Je vérifie la concordance des informations en ma possession. Nous avons cependant peu de moyens de contrôle concernant le parcours scolaire et professionnel. De manière générale, nous sommes surtout attentifs aux antécédents du candidat. Est-il connu de nos services ou de ceux d’autres zones de police ? Quelles sont ses fréquentations ? ...” A l’issue de l’entretien, le policier complète le rapport, lequel sera ensuite soumis à la signature du chef de corps avant d’être envoyé vers la Direction du recrutement et de la sélection.
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Quand le policier devient victime … Bien que passionnant, le métier de policier n’est pas sans danger. L’exercice de cet emploi comporte en effet certains risques. Les policiers peuvent être confrontés à des événements difficiles voire traumatisants, être victimes d’accidents du travail ou encore de violences. Cet article fait le point sur l’aide aux victimes policières, une matière vaste qui implique de nombreux intervenants dont le stressteam de la police fédérale qui célèbre cette année ses vingt ans d’existence. TEXTE Gwendoline Hendrick PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
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BRUXELLES/ANDENNE – Dans le cadre de leur travail, les policiers sont fréquemment amenés à rencontrer des victimes, qu’il s’agisse de victimes d’accidents de la route, de violences conjugales, d’agressions ou encore de vols, par exemple. Mais que faire lorsque le policier est lui-même victime d’un accident du travail, éprouve des difficultés professionnelles ou a subi des violences dans le cadre de ses fonctions ? La réponse n’est pas simple car elle est intimement liée à l’histoire de chacun. Mais différents services sont susceptibles d’intervenir dans ce genre de situation. On pense bien entendu à la Direction
du service interne de prévention et de protection au travail (DSW), au Service médical (DSDM), au Service social de la police intégrée (SSDGPI), à la Direction des relations internes (DSIR) … Le stressteam de la police fédérale, un de ces acteurs essentiels en matière d’aide aux membres du personnel, bénéficie de vingt ans d’expérience dans ce domaine. “Le service a vu le jour en août 1993. Sa création fait suite à une réflexion de l’Etatmajor de l’époque qui s’était aperçu que rien n’existait pour venir en aide aux membres du personnel victimes d’accidents ou de faits graves durant l’exercice de leur fonction”, explique
DU GRAIN DE SABLE À LA CATASTROPHE NATIONALE
Les missions du stressteam concernent principalement ce qui a une influence sur la sphère professionnelle. “L’origine ou l’impact du
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Corinne Vandenberghe, psychologue et responsable du stressteam. Frank Cerpentier avec d’autres collègues décidèrent alors d’engager une psychologue. Ils constatèrent cependant qu’une intervenante ne suffisait pas et deux assistantes sociales furent également recrutées afin d’aider les policiers dans leurs démarches administratives. Le service s’est ensuite étoffé au fil des ans. Quelques années plus tard, le Service social (SSDGPI) fut créé et reprit à son compte les matières touchant, entre autres, à la vie privée et aux aspects financiers des membres du personnel. A l’heure actuelle, le stressteam regroupe seize collaborateurs dont deux assistantes.
Des collaboratrices du stressteam
problème doit être de nature professionnelle”, précise la psychologue, “même si l’on ne peut pas complètement faire fi de la vie privée, l’homme est un tout”. Le service est composé de psychologues et d’assistant(e)s sociaux (sociales) qui apportent un soutien aux ‘patients’ même si la prise en charge de ces derniers est assez différente. Les
psychologues réalisent des thérapies à court, moyen et, plus rarement, long termes et effectuent des supervisions d’équipes dont les missions sont potentiellement difficiles (le Disaster victim identi�ication - DVI - par exemple). Les assistant(e)s sociaux (sociales) apportent un soutien émotionnel mais ne mènent pas de thérapie. Le champ
UNE ENQUÊTE SUR LA VIOLENCE CONTRE LES POLICIERS Fin août 2012, les organisations syndicales déposaient un préavis de grève à la suite de plusieurs faits de violence à l’égard de policiers. Peu de temps après, une rencontre entre la ministre de l’Intérieur, la police fédérale, la Commission permanente de la police locale (CPPL) et des représentants syndicaux aboutit à la création de plusieurs groupes de travail consacrés à la problématique. L’un de ces groupes, dirigé par Jean-Marie Van Branteghem, directeur général de l’appui et de la gestion (DGS), a été dédié plus particulièrement à l’analyse du phénomène. Les données dont disposait l’organisation étaient cependant insuffisantes et ne permettaient dès lors pas de réaliser une image correcte et complète de la problématique. Afin d’obtenir une vue de l’étendue et du contexte de la violence envers la police, la réalisation d’une enquête a été recommandée. Celle-ci visait à déterminer dans quelle mesure les collaborateurs interrogés ont été confrontés à des agressions ou des faits de violence. En parallèle, le groupe de travail plancha également sur la création d’un système uniforme et informatique d’enregistrement des faits de violence à l’égard des policiers (projet MISI : melding van incidenten - signalement des incidents). 5 000 collaborateurs (personnel opérationnel et civil) ont été sollicités pour participer à l’enquête. Celle-ci a atteint un taux de réponse de 46 %. Ce chiffre élevé témoigne de l’implication importante des collaborateurs par rapport à cette problématique. Le questionnaire, portant sur la violence liée à la profession, s’intéressait à trois formes d’agressions : les agressions verbales, les agressions physiques et les menaces ou les intimidations. 70,9 % des personnes interrogées ont été confrontées à une forme de violence dans les 12 mois précédant la réalisation de l’enquête ; 70,2 % ont été victimes d’agressions verbales, 47,5 % de menaces ou d’intimidations et 35,2 % d’agressions physiques. Le rapport d’enquête a été remis à la ministre de l’Intérieur. Après validation, une communication plus détaillée concernant les résultats vous sera présentée. Plus d’information auprès de Katrien Van Altert et Isabel Verwee (DGS/APP).
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LES ACCIDENTS EN CHIFFRE
En 2012, 716 accidents du travail avec arrêt ont été recensés au sein de la police fédérale. Pour cette même année, l’effectif total (police fédérale) s’élevait à 15 567 collaborateurs (+2,3 % par rapport à 2011). On remarque une augmentation des accidents du travail. Entre 2011 et 2012, le taux de fréquence est ainsi passé de 28,1 à 30,1 accidents par million d’heures prestées. Le nombre de journées d’incapacité temporaire a, quant à lui, diminué de 0,8 % passant de 22 515 en 2011 à 22 335 en 2012. Le rapport annuel Accidentabilité au travail à la police fédérale est disponible sur cd-rom sur simple demande auprès de la section Safety-AT de la Direction du service interne de prévention et de protection au travail (DSW).
d’action du service est par ailleurs très vaste comme le souligne Corinne : “cela peut aller de petites choses à une catastrophe nationale. Nous intervenons en effet lors de situations de crise et d’urgence comme ce fut le cas à Buizingen ou encore Ghislenghien”.
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Concrètement, tout le monde peut faire appel au service. Mais si ce n’est pas l’intéressé qui effectue la démarche, le stressteam doit pouvoir communiquer l’identité de la personne à l’origine de la demande : le médecin du travail, le médecin
curatif, une assistante sociale au niveau des directions de coordination, un responsable hiérarchique, un collègue … “La majorité des gens que nous suivons ont un travail éprouvant, des relations compliquées avec leurs collègues ou leur hiérarchie. En cette période de crise, d’incertitude et de réorganisation, nous recevons par ailleurs beaucoup plus de demandes. Nous voyons également beaucoup de membres du personnel en burn-out”, ajoute notre interlocutrice.
“ON PASSE À AUTRE CHOSE”
Le stressteam travaille également au profit des zones de police locale. Cette assistance est gratuite dans le cadre des situations de crise et d’urgence. Pour les autres missions, une convention payante est établie. Corinne Vandenberghe : “nous intervenons à la demande des polices locales mais il nous arrive aussi, dans des cas graves, de proposer d’emblée notre aide. Par ailleurs, plusieurs (grandes) zones de police possèdent leur propre ‘stressteam’. Pour les autres, le ser-
vice de prévention externe peut être sollicité.” Il y a peu, le stressteam est intervenu au sein de la zone de police Des Arches (Andenne/Assesse/ Fernelmont/Gesves/Ohey) dont une des équipes d’intervention a été la première présente sur les lieux du crash aérien de Gelbressée, survenu le 19 octobre dernier. L’inspecteur principal Fabrice Hanozet et son collègue étaient en patrouille lorsqu’ils furent interpelés par un riverain qui avait aperçu un avion en difficulté. Très vite, ils rejoignirent les lieux de l’accident. “Il y avait déjà des gens venus aider ou des curieux”, explique-t-il. Les policiers mettent alors en place un périmètre d’exclusion, isolent les témoins et essayent d’obtenir un maximum d’informations. “Sur le moment, même si la situation n’est pas belle à voir, on pense en termes ‘policiers’, on ne s’implique pas émotionnellement mais on songe surtout à ce que l’on doit faire”, explique l’inspecteur principal. Peu après l’arrivée des deux policiers, une deuxième équipe, dont faisait partie l’inspec-
teur Frédéric Libois, arrive sur place et fait évacuer les gens du champ. Sur les lieux quelques instants plus tard, la zone de police de Namur1 prendra le relais de la gestion de l’événement. Ce n’est que le lendemain que les deux policiers accusent le coup. “En ce qui me concerne, c’est lorsque j’ai fait le lien entre les photos parues dans la presse et les corps”, précise Frédéric Libois. Ce dernier a eu l’occasion de participer au débriefing collectif organisé par une psychologue du stressteam à la demande de la zone. “Cette discussion a permis à chacun de partager son ressenti par rapport à l’événement. Il existe une très forte cohésion entre les collègues, ce qui a aussi facilité le dialogue”, précise-t-il. Fabrice Hanozet n’a pas participé au débriefing du stressteam : “je n’étais pas présent mais je ne ressens pas le besoin absolu de parler avec un spécialiste. L’incident est clos, on passe à autre chose. C’est une forme de protection”. Il souligne cependant l’importance de disposer d’un bon climat de travail et d’une base solide
(famille, amis …) de manière générale. “Les conflits et la douleur font partie de notre quotidien. Il faut dès lors pouvoir compter sur des bonnes relations à la maison et au boulot. La hiérarchie a également un rôle important à jouer afin de favoriser un environnement de travail propice”, conclut-il. f 1
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L’accident d’avion a eu lieu sur le territoire de la zone de police de Namur.
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Karlien Lefebvre (Ă gauche) et Paul Van den Brande
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C A MBR IOL AGE S DA N S L E S H A BI TAT ION S
À 100 % sur les traces Un partenariat unique a vu le jour au mois de septembre entre la police locale d’Anvers et le laboratoire de police technique et scientifique de la police judiciaire fédérale d’Anvers. Huit policiers locaux ont rejoint le laboratoire. Cette équipe ‘traces’ veillera à ce qu’une recherche de traces soit désormais effectuée lors de chaque cambriolage dans une habitation. TEXTES Stefan Debroux
PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
ANVERS – Procéder à une recherche
de traces lors de chaque cambriolage commis dans la métropole anversoise n’est pas une sinécure. 5 000 faits de ce type ou tentatives ont en moyenne été commis par an ces dernières années, un chiffre énorme. “La capacité actuelle de notre effectif ne nous permet pas de descendre sur les lieux à chaque fois”, explique la commissaire Karlien Lefebvre, chef de service du laboratoire de police technique et scientifique de la police judiciaire fédérale (PJF) d’Anvers. “Nous ne pouvons pas faire de miracles. Notre core business ne comprend pas uniquement les cambriolages. Par ailleurs, la zone de police d’Anvers n’est pas notre seul client au sein de l’arrondissement d’Anvers. Nous atteignons donc au final un taux d’intervention de 28 pour cent pour les cambriolages commis sur le territoire de la ville d’Anvers.” Le phénomène des cambriolages figure toutefois parmi les principales priorités des autorités communales anversoises, qui souhaiteraient voir monter le taux d’intervention à 100 pour cent. Pour combler les 72 pour cent restants, une équipe de huit personnes est venue renforcer les rangs
le fait dans les plus brefs délais, sept jours sur sept, mais toujours durant la journée ! En effet, qui dit obscurité dit également risque de manquer certains éléments, comme des traces de pas autour d’une habitation. Les nouvelles recrues connaissaient déjà les aspects technopréventifs et À LA LUMIÈRE DU JOUR la façon dont raisonnent les cambrioL’inspecteur principal Paul Van den Brande se montre enthousiaste face leurs. Les experts du laboratoire se au nouveau tournant pris dans sa car- sont chargés de leur transmettre le rière. “Jusqu’il y a peu, je travaillais savoir-faire nécessaire au prélèvedans le domaine de la technoprévenment et au traitement des différentes tion à la police locale, tout comme sortes de traces. Karlien Lefebvre : mes sept autres collègues de l’équipe “Ils ont été plongés dans toute la théo‘traces’. Je donnais des conseils aux rie relative à la photographie et aux citoyens sur la façon de sécuriser au différents procédés. Les techniques mieux leur habitation ou appartement de prélèvement, de traitement et contre l’effraction. Cette expérience d’enregistrement des traces varient. tombe à point nommé car pour trouIl y a, par exemple, la poudre permetver des traces, il faut savoir comment tant de révéler les traces de doigts ou s’y prennent les cambrioleurs.” d’oreilles (rappelons au passage que Pour Karlien Lefebvre, cette aptitude les empreintes digitales restent le à repérer les détails constitue égalemoyen le plus efficace pour identifier ment un avantage. “Précédemment, des auteurs), le gel gélatineux de coul’équipe d’intervention qui effectuait leur noire que l’on utilise pour préleles premières constatations sur le lieu ver des traces de pas, les techniques du délit jugeait elle-même de l’opporspécifiques pour préserver des traces tunité ou non d’appeler le laboratoire. ADN et les différentes banques de Ce filtre est désormais levé. À présent, données qu’il faut parfois croiser pour l’équipe ‘traces’ se rend d’office sur les enregistrer tel ou tel type de traces, lieux pour examiner la situation. Elle etc.” “Le stage m’a semblé au moins
du laboratoire. Ces policiers de la zone de police d’Anvers s’occuperont à temps plein de l’ensemble du processus de prélèvement et de traitement des traces, y compris la rédaction du procès-verbal.
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RECHERCHE DE TRACES : QUI FAIT QUOI ?
tout aussi enrichissant,” complète Paul Van den Brande. "Les collègues du labo nous ont fait découvrir sur le terrain les différentes facettes de la descente et du prélèvement des traces. C’était très instructif et motivant.”
TAUX D’ÉLUCIDATION
Généralement, le taux d’élucidation des cambriolages est plutôt faible. Anvers ne fait pas exception. “D’après mes estimations, nos analyses débouchent sur un ‘hit’ dans 10 pour cent des cas”, confirme Karlien Lefebvre. “Dans un certain sens, l’équipe ‘traces’ va également contribuer à augmenter le taux d’élucidation.”
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L’intérêt de la recherche de traces ne fait aucun doute. Il est nécessaire de recueillir des preuves matérielles. Mais ce prélèvement de traces ne constitue qu’un maillon de la chaîne. D’autres domaines sont l’analyse stratégique, la vigilance dans le travail de quartier, la recherche, la coopération transfrontalière avec des partenaires policiers, la conclusion judiciaire d’une enquête… De plus, il n’est pas
ANVERS – Avant la création de l’équipe ‘traces’, la recherche de traces était l’apanage du laboratoire. La commissaire Karlien Lefebvre, chef de service du laboratoire : “En plus des cambriolages, d’autres délits requièrent également une recherche de traces. Nous sommes quotidiennement confrontés à deux ou trois décès suspects, sans compter les viols et autres dossiers de mœurs, les délits de fuites, incendies volontaires, affaires de stupéfiants, car-jackings, home-jackings… Bref : de nombreux dossiers dans le cadre desquels il est fait appel à notre expertise technique et scientifique et qui présentent un degré de gravité plus élevé qu’un cambriolage. Comme nous ne disposons pas du don d’ubiquité, nous devons faire des choix. C’est une question de priorités.” Pour permettre une recherche de traces systématique en cas de cambriolage sans faire exploser la charge de travail du labo, certaines zones de police optent pour d’autres solutions que la création d’une équipe ‘traces’ locale au sein du laboratoire de la police fédérale. Les zones de Turnhout et de Malines travaillent par exemple avec des ‘constatateurs techniques’. Il s’agit de membres du personnel des services locaux d’intervention et de recherche qui ont été spécialement formés au prélèvement de traces. “Je souhaite préciser que notre intention n’est nullement de rechigner ou de nous débarrasser de certains dossiers”, conclut Karlien Lefebvre. “Au contraire ! J’estime important que nous continuions à réaliser ces quelque 28 pour cent de recherches de traces en cas de cambriolage. Car dans notre métier aussi, rien de tel qu’un entraînement régulier.”
rare que les cambriolages soient l’œuvre d’auteurs itinérants, ce qui complique l’enquête.
Au-delà de la situation win-win que représente cet apport de personnel au laboratoire, tant au bénéfice de la
police locale que de la police fédérale, l’objectif des 100 pour cent constitue également un signal fort envers la population, c’est-à-dire envers les victimes des cambriolages, qui pourraient autrement avoir l’impression que la police ne fait rien pour elles. f
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OUT OF OFFICE
Dans la rubrique Out of Office, nous quittons la sphère professionnelle pour vous présenter la passion, le hobby ou une activité originale d’un membre du personnel.
^ PRETE A EN DECOUDRE Que les trublions de la gare de Bruges réfléchissent à deux fois avant de jouer avec les pieds de Delfine Persoon. Car mieux vaut mettre des gants (de boxe) face à celle qui est numéro deux au classement mondial de cette discipline. Et ce, même si elle n’a évidemment pas le droit de recourir à sa technique ailleurs que sur un ring. TEXTE Saskia Van Puyvelde
PHOTOGRAPHIE Lommee
BRUGES – Rien dans son apparence n’indique qu’elle pratique la boxe, hormis peut-être son nez légèrement de travers. “C’est un souvenir du seul combat perdu sur les 28 que j’ai livrés”, nous explique en riant Delfine Persoon, 28 ans, inspectrice à la police des chemins de fer (SPC). “Mais mon entraîneur a vite redressé ce qui était plié”. Cette régente en éducation physique et ancienne judoka a découvert la boxe en 2007 durant sa formation à la police. “J’avais besoin d’un nouveau défi et d’un sport qui fasse la part belle à la discipline et au respect”. Depuis lors, Delfine a été championne de sa catégorie (poids légers) chez les élites (les ‘professionnels’) dans trois fédérations de boxe (EBU, IBF et WIBF) et a décroché une deuxième place mondiale. Elle a aussi été championne d’Europe à deux reprises et défendu trois fois son titre mondial. C’est d’ailleurs ce qu’elle a à nouveau fait le 13 décembre. Faute de concurrentes dans sa catégorie au niveau national, Delfine ne peut affronter que des adversaires étrangères.
NI FRITES NI ALCOOL
Delfine s’entraîne quotidiennement. En semaine, elle fait habituellement le matin à la SPC. “Heureusement, mes responsables
tiennent compte de ma carrière de boxeuse et j’ai la possibilité d’économiser mes heures supplémentaires et mes congés pour intensifier mes entraînements, par exemple en préparation d’un championnat. Durant le week-end, je travaille généralement le soir, ce qui permet à mes collègues qui ont des enfants de disposer de leur après-midi.” Pour Delfine, il n’est pas toujours aisé de combiner cette activité avec le travail, d’autant plus qu’elle s’occupe également de l’administration de son club, dont l’organisation des combats. “Mais la boxe me procure une immense satisfaction, ainsi que du repos et de la détente.” À l’approche d’une rencontre, il lui arrive de se priver de frites pendant un mois. Pas question non plus de boire de l’alcool, car son foie et le reste de son corps doivent être au top pour encaisser les coups. “C’est un sport difficile, techniquement et tactiquement. Il faut toujours garder à l’esprit que le but est de prendre le moins de coups possible, pas d’en donner un maximum. Sur le plan physique, la boxe est le sport le plus exigeant que j’aie pratiqué : on se trouve en permanence ‘dans le rouge’.” Pour en savoir davantage sur Delfine (photos, résultats des matches, etc.), vous pouvez surfer sur www.boxingdelfine.be.
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B A NDES CR IMINELLES DE MOTAR DS
Trouble-fêtes
Bien que les tristement célèbres ‘clubs de motards 1 %’ (Hells Angels, Outlaws, Bandidos, etc.), qualifiés familièrement de bandes criminelles de motards ou outlaw bikers, se mettent fréquemment hors la loi, ils ne sont pas illégaux pour autant. Il est par contre possible d’interdire leurs activités dans le domaine public. Ainsi, l’été dernier, quelques bourgmestres de la région frontalière belgonéerlandaise ont opposé une fin de non-recevoir au chapter de Lanaken des Hells Angels, qui souhaitait organiser un rassemblement de motards. TEXTE Stefan Debroux
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ILLUSTRATION Ruben Accou
HASSELT – Les bandes de motards sont organisées en ‘chapitres’ (ou chapters en anglais). Depuis toujours, les chapitres limbourgeois des Hells Angels et des Outlaws sont à couteaux tirés. Leurs locaux, notamment ceux de Lanaken et Maasmechelen, étant éloignés de quelques encablures à peine, ces bandes rivales se livrent une véritable lutte territoriale. “En mai 2011, les choses ont dégénéré : trois membres et sympathisants des Outlaws ont été assassinés lors de l’ouverture d’une centrale de pneus dans le zoning industriel de Maasmechelen”, raconte un commissaire de la zone de police
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Lanaken/Maasmechelen. “Depuis lors, des bagarres qui s’apparentent grandement à des règlements de compte éclatent régulièrement. Il est évident que les autorités locales préféreraient être débarrassées de ces bandes de motards. Mais interdire purement et simplement un club est impossible. Les bourgmestres se tournent alors vers des politiques de dissuasion, comme l’interdiction d’événements tels que les rassemblements de motards ou runs, lancée l’été dernier. Vu le contexte, la crainte d’une escalade de la violence était réelle.”
PAS D’ARBITRAIRE
L’interdiction – une mesure administrative basée sur la loi communale – des rassemblements de Hells Angels n’a pas été lancée à la légère. Les décideurs ont présenté une multitude d’arguments pour démontrer qu’il ne s’agissait pas d’une atteinte gratuite à la liberté d’association : menace fondée sur les incidents du passé, risques de troubles graves de l’ordre public (notamment les nuisances sonores au sein de zones résidentielles), embarras de circulation créés par les motards (lors d’un rassemblement, des centaines de bikers peuvent répondre présents), non respect du code de la route, etc. En outre, en cas de confrontation entre bandes rivales, la police serait dans l’impossibilité d’intervenir en nombre suffisant. Bref, les initiateurs de cette mesure se sont préservés de la moindre faille sur le plan juridique, sachant que les clubs de motards sont capables d’engager des avocats à prix d’or. Que fait un club de motards lorsqu’il se voit essuyer un refus dans une commune ? Il part à la recherche d’un autre endroit … “L’interdiction prononcée à Lanaken et Maasmechelen devait trouver un prolongement ailleurs. Cela n’a en effet aucun sens d’interdire un événement d’un côté de la frontière s’il peut être autorisé cinq kilomètres plus loin. C’est alors un emplâtre sur une jambe de bois”, dixit la commissaire Ruth Houben
QUE FAIT UN CLUB DE MOTARDS LORSQU’IL SE VOIT ESSUYER UN REFUS DANS UNE COMMUNE ? IL PART À LA RECHERCHE D’UN AUTRE ENDROIT … en Allemagne et en Belgique et se mêle résolument à la lutte territoriale. Les services de police observent avec défiance l’évolution des chapitres et clubs de soutien des clubs 1 %, qui poussent comme des champignons dans la région frontalière. Cette problématique fait également l’objet d’un suivi dans le cadre de l’accord de coopération NeBeDeAgPol1 ainsi qu’au sein du réseau Euregio du Ministère public, mis sur pied par les ministres de la Justice de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, de Belgique et des Pays-Bas. Les pays limitrophes sont très actifs dans la lutte contre les bandes criminelles de motards. En Belgique, le Parquet fédéral les tient également à l’œil. Au niveau policier, le service Highsider de la police judiciaire fédérale assure la coordination nationale et internationale en matière de suivi des bandes criminelles de motards, tant sur le plan administratif que judiciaire. Pour ce faire, Highsider colTHINK GLOBAL, ACT LOCAL Les nerfs sont à vif, et pas uniquement labore étroitement avec la Direction dans le Limbourg. Le monde des outlaw de la police administrative (DAO). En bikers est en ébullition ! Il n’y a pas si d’autres termes, Highsider centralongtemps, en Allemagne, une guerre lise les informations sur les bandes de gangs opposant Hells Angels et Ban- de motards et offre un appui aux autorités et services de police locaux didos a coûté la vie à onze personnes. confrontés à un club ou un rassembleChapters et clubs de soutien des Hells Angels et Bandidos ont été interdits à ment de motards sur leur territoire. Aix-la-Chapelle et à Cologne. Toutefois, Néanmoins, l’interdiction de tels évéla police et les autorités de Rhénanienements reste du ressort des autorités du-Nord-Westphalie craignent que les locales. Si ces dernières ne sont pas tensions se ravivent. Le désir d’expan- sur la même longueur d’onde, les rassion de Satudarah, un club de motards semblements et autres runs peuvent 1 % composé de membres d’origine très bien être organisés ailleurs. f néerlandaise, moluquoise et surinamaise, n’est pas étranger à cette situa- 1 NeBeDeAgPol: Niederländisch – Belgisch – Deutsche Arbeitsgemeinschaft der Polizei. tion. Satudarah tente de s’implanter de la police fédérale. Cette dernière est responsable de la collaboration policière internationale en matière de police administrative, au niveau de la Direction de coordination et d’appui (DCA) de Hasselt/Tongres. “Lorsque nous avons eu vent des projets des Hells Angels de Lanaken d’organiser un rassemblement avec leurs homologues néerlandais, nous avons pris contact avec les autorités et services de police aux Pays-Bas. Tout s’est particulièrement bien déroulé. Les bikers ont fait chou blanc chez nos voisins également. En outre, si l’idée leur était venue de passer outre l’interdiction, une amende de 15 000 euros les attendait ! Cet exemple de collaboration policière internationale montre qu’il est possible d’aller à l’encontre du déplacement du problème grâce à une harmonisation de la politique et une communication claire.”
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LOGISTIQUE
People, Planet, Profit … Les DGS Project Awards ont récemment récompensé quatre projets novateurs et porteurs de changements dans les catégories ‘innovation’, ‘orientation client’, ‘responsabilité sociétale de l’entreprise’ et prix du jury. La réforme du matériel électrique défectueux via Recupel a permis à Fernand Kinwani Matumona, chef du service magasin et distribution de la Direction de l’appui logistique (DSL), d’emporter ce 3e Award. Simple et concret, son projet a séduit par le gain considérable que sa mise en œuvre représente pour la police fédérale et notre environnement. TEXTE Gwenaëlle Maziers PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
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BRUXELLES – S’il vient d’être récompensé par un prix, le projet Recupel n’est pas neuf. Les premières réflexions datent de 2010. “A l’époque, nous étions confrontés à la problématique de l’évacuation de matériel déclassé et réformé, invendable par le Finshop (ancien bureau des Domaines). Nous souhaitions aussi anticiper une pratique bientôt obligatoire pour les entreprises et trier davantage ces déchets pour ne pas tout verser dans le conteneur à déchets divers dont la collecte nous est facturée au poids. La ferraille était déjà rachetée par des ferrailleurs et les anciennes tenues incinérées par Bruxelles-Propreté. Pour le matériel électrique et électronique, un accord de
collaboration a été conclu avec Brussels Recycling Metal (B.R.MET.), dans le cadre de Recupel, qui récupère le matériel défectueux et verse en contrepartie à la police fédérale un montant proportionnel au poids de matériel rendu”, résume Fernand Kinwani. Le gain financier ne constitue pourtant pas la motivation première du projet, entré depuis 2012 en routine. C’est au niveau de l’impact écologique et environnemental que se situe la réelle plus-value de l’initiative. En matière écologique d’abord, B.R.MET. traite les appareils usagers et les dépollue, notamment en séparant et éliminant les composants dangereux. L’espace de travail s’en trouve aussi libéré.
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Fernand Kinwani Matumona
L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL DE NOTRE COMPLEXE RESTE SAIN
Fernand Kinwani explique : “Lorsque nous devions stocker le matériel, nous ne disposions pas toujours des hangars en bon état et les pièces avaient souvent commencé à se dégrader avant même que nous puissions les évacuer. A présent, le matériel à destination de Recupel est rapidement collecté et stocké à Uccle. Dès qu’un camion peut être rempli avec ce matériel, c’est-à-dire quasi mensuellement, l’évacuation est effectuée. L’environnement de travail de notre complexe reste donc sain et en facilitant la récolte rapide du matériel défectueux au sein des unités, celles-ci se débarrassent de leurs encombrants et gardent des locaux plus dégagés, plus propres et plus propices au travail.”
2 À 3 TONNES PAR MOIS C’est via les tournées habituelles du service de distribution que DSL collecte les déchets triés par les unités (papier, cartouches, toners, piles, outillage, équipements divers, …), y compris le matériel électrique défectueux traité dans le cadre de Recupel . Toutefois, les évacuations de gros volumes doivent être signalées à DSL qui prévoira alors un convoyeur, voire une mission spécifique, pour assurer leur enlèvement. A Uccle, l’atelier maintenance vérifie les pièces remises et les enlève directement de la dotation de l’unité concernée. Cette procédure de ramassage et la rapidité de l’encodage per-
mettent donc d’avoir une meilleure idée de l’état du patrimoine réellement opérationnel. De deux à trois tonnes d’appareils irréparables sont évacuées mensuellement, sans qu’aucun investissement particulier n’ait été consenti et en restant dans le cadre du fonctionnement habituel du service de distribution. Si on ajoute à cela une responsabilisation du personnel en matière environnementale et de gestion du patrimoine, le projet avait effectivement toutes ses chances d’emporter un Award ! f
La liste complète du matériel électrique et électronique concerné peut être consultée sur www.recupel.be.
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Les patrouilles unipersonnelles ont-elles un avenir ? Une journée d’étude a récemment été organisée concernant la possibilité et/ou l’opportunité d’organiser des patrouilles unipersonnelles au sein de la fonctionnalité de base intervention/aide d’urgence. De telles patrouilles constituent-elles une solution en ces temps d’optimisation et d’application du principe ‘faire plus avec moins de moyens’, ou les arguments contre l’instauration d’un tel dispositif l’emportent-ils ? PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
“Je suis partisan d’un tel système. Mais avant de nous pencher plus avant sur les patrouilles unipersonnelles, il me semble utile d’évoquer le service que l’on attend des équipes d’intervention. Généralement, la mission prioritaire d’une équipe d’intervention est de répondre de manière adéquate à tout appel nécessitant une présence policière dans les plus brefs délais. En dehors des interventions urgentes, les équipes d’intervention donnent également la suite voulue aux demandes d’intervention non urgentes. Il ressort d’une étude récente que la fonctionnalité intervention représente en moyenne 42 % des activités d’une zone de police. Il s’agit là d’une capacité considérable ! Sous l’angle de l’optimalisation (du moins du point de vue des dirigeants), il va de soi qu’une telle capacité doit être mise en œuvre de la manière la plus efficiente possible. Eu égard à la situation financière actuelle, la possibilité d’organiser des patrouilles unipersonnelles est assurément alléchante. Un renforcement de l’efficience (entre autres, raccourcissement des délais d’intervention, augmentation du nombre de patrouilles, visibilité/ couverture du territoire accrue) avec moins de moyens constitue en effet une opportunité que l’on ne peut pas se permettre de négliger en tant que dirigeant. Dans le secteur du gardiennage privé, les agents munis de l’équipement nécessaire [système de communication avec une centrale d’appel, une alarme (silencieuse) (en cas de chute) et un système de
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localisation] peuvent tout à fait patrouiller seuls et cette façon de procéder est même ancrée dans la loi. La police ne peut dès lors que rêver d’un tel système. Ou serait-ce aller vite en besogne ? À l’heure actuelle, les patrouilles unipersonnelles sont rares dans le paysage policier belge. Les opposants avancent principalement le problème de sécurité, mais est-ce un argument valable ? Certaines contrées belges ne sont pas plus violentes que celles des États-Unis, où cela fait longtemps que des patrouilles unipersonnelles sont mobilisées en fonction du nombre d’appels et de la gravité de ceux-ci. À bien y penser, on réalise vite que les patrouilles et interventions assurées par une seule personne sont plus fréquentes qu’il n’y paraît. Pensons par exemple aux motards, aux maîtres-chiens, aux inspecteurs de quartier, aux policiers chargés de la circulation et de l’assistance aux huissiers de justice... Selon moi, il faut se poser la question suivante : moyennant le respect des conditions nécessaires (étude scientifique, dispatching fonctionnant correctement, formation, législation...), la sécurité ne peut-elle pas être suffisamment garantie pour recourir systématiquement à des modalités de mise en œuvre hybrides ? Cette problématique, comme toutes les autres du reste, est relativement complexe et doit être examinée avec le pragmatisme et la concertation nécessaires. On ne peut toutefois plus se permettre de faire abstraction de cette question. Au cours des prochains mois et des prochaines années, les responsables politiques à différents niveaux devront oser ouvrir le débat sur une introduction nuancée des patrouilles unipersonnelles.” f
COMMISSAIRE DIVISIONNAIRE - CHEF DE CORPS DE LA ZONE DE POLICE VOORKEMPEN (BRECHT/MALLE/SCHILDE/ZOERSEL)
Dans la rubrique Face to face, deux membres de la police intégrée expriment leur opinion personnelle sur une thématique donnée. Ces avis peuvent être concordants, divergents ou complémentaires.
"Ma première réaction est ‘Rien de neuf sous le soleil’. Diverses entités de première ligne de la Direction générale de la police administrative (DGA) appliquent en effet déjà ce principe depuis plusieurs années dans les fonctionnalités de base que sont le travail de quartier, l’accompagnement des victimes et la circulation. Il y a même des initiatives au sein de l’intervention. Les maîtreschiens de patrouille dans les gares, par exemple. Les coordinateurs en matière d’intervention fonctionnent également en solo. Les constatations de vols, vols d’essence (faire le plein sans payer), déprédations et accidents de la route avec dégâts matériels sont, en outre, déjà traités dans certains cas par un seul policier. Les équipes unipersonnelles sont donc devenues, depuis un certain temps déjà, une réalité quotidienne. Mais il est vrai que l’idée refait surface dans le cadre de l’optimalisation : faire autant ou plus avec des moyens équivalents ou moindres. Quels sont les arguments contre cette option ? Cela se fait au détriment de la sécurité ; la réalité sur le terrain est trop complexe ; le personnel est réticent (cadre culturel) ; les constatations perdent en qualité (on ne peut, en même temps, prendre une déposition et observer la personne) ; nous ne sommes pas formés pour. Quels sont les possibles arguments en faveur de ces patrouilles unipersonnelles ? La police est plus visible ; il y a plus d’interaction avec le citoyen ; le coût en personnel diminue (même en cas d’engagement supplémentaire d’une équipe). On se trouve donc sur le fil du rasoir. Ma conviction est que l’on a tout à gagner à instaurer les patrouilles unipersonnelles dans une politique
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d’intervention performante et de qualité. Mais il y a des conditions secondaires. Il doit ainsi être clairement établi à quel type de questionnement ces patrouilles doivent répondre. S’agit-il d’augmenter la visibilité (cf. plan national de sécurité), d’obtenir de meilleurs délais d’intervention (accord gouvernemental), de limiter les capacités (et donc les déficits financiers), d’une combinaison de ces possibilités ou, encore, d’autres raisons ?
Nous devons aborder la faisabilité (de l’extension) de ces patrouilles unipersonnelles de différents points de vue : opérationnel, logistique mais aussi humain. Les questions importantes sont : pour quels terrains d’actions voulons-nous ces patrouilles, pour quels types d’appels, quels sont les délais d’intervention et d’attente espérés, de quel équipement doit disposer le policier en solo, quel appui technologique pouvons-nous lui offrir, quelle formation est nécessaire, quels sont les résultats des analyses de risques, quel est l’impact sur la satisfaction au travail, etc?
De nombreuses réponses à ces questions sont à trouver dans une enquête menée à l’étranger. Il s’agit maintenant de continuer à investiguer dans cette matière en Belgique, d’expérimenter ces patrouilles unipersonnelles et, surtout, d’échanger les expériences entre services qui ont déjà fait oeuvre de pionniers ! “The one-man patrol car is but a single issue. It is not in itself the ‘open sesame’ to the many problems nor is it intended to imply that its adoption is feasable under all curcomstances” Frank Day – Journal of Criminal Law and Criminology, 1956." f
KRISTOF DE PAUW
COMMISSAIRE DIVISIONNAIRE - DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE LA POLICE FÉDÉRALE DE LA ROUTE
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INFR ASTRUCTURE
Un bâtiment phare RAC : le plus grand dossier d’infrastructure de la police fédérale de ces 20 dernières années et trois lettres qui alimentent régulièrement les conversations du personnel des directions centrales de la police fédérale. Attendu ou redouté, le déménagement vers l’ancienne Cité administrative de l’Etat deviendra bientôt une réalité concrète avec une réception provisoire des lieux à la mi-décembre et les premiers déménagements du personnel au printemps 2014. De nombreuses incertitudes subsistent encore, notamment quant aux délais, au déroulement exact du déménagement ou au temps qu’il faudra aux 2 300 nouveaux occupants pour prendre pleinement possession de leur nouvel environnement de travail. Plusieurs choses sont toutefois clairement établies. Paul Deblaere, directeur de l’infrastructure et de l’équipement (DSM), et Christelle Cugnon, chef de la Task force RAC, nous les résument. TEXTE Gwenaëlle Maziers PHOTOGRAPHIE Jos balcaen
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6 BONNES RAISONS Ebauché en 2008, le déménagement vers l’ancienne Cité administrative de l’Etat (RAC) au centre-ville de Bruxelles a poursuivi une série d’objectifs précis. Comme l’explique Paul Deblaere, “nous souhaitions d’abord réduire les frais liés à l’entretien des infrastructures existantes et mettre un terme à certains loyers de bâtiments qui n’étaient plus aux normes. Les constructions récentes offrent également des performances énergétiques nettement améliorées qui favorisent les économies d’énergie et par conséquent financières. La localisation lointaine des complexes Ixelles-Etterbeek par rapport aux grands axes de communication a également motivé la recherche d’un complexe plus facilement accessible aux membres du personnel, clients et partenaires, et qui favorise l’utilisation des transports en commun.”
En outre, la sécurité des infrastructures policières, un souci de fonctionnalité opérationnelle, de bonne collaboration entre services ainsi que le bien-être du personnel ont soustendu la recherche d’un complexe qui satisfasse à toutes les exigences. Un appel d’offre général contenant des critères techniques et opérationnels a donc été publié en 2010 pour aboutir au choix du complexe qui répondait le mieux aux exigences du cahier de charges : l’ancienne Cité administrative de l’Etat.
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I nfrastructure
RASSEMBLEMENT IMMINENT
LE PROJET DES PREMIÈRES
• Premier bâtiment complètement conforme aux normes internationales pour les techniques implantées (chauffage, ventilation et air conditionné) et certifié BREEAM very good en termes de performances énergétiques. • Premier projet qui intègre en même temps les aspects infrastructure et sécurité dans un concept global.
Paul Deblaere et Christelle Cugnon
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© Japers-Eyers
La portée exacte du projet a été réajustée à plusieurs reprises pour aboutir aujourd’hui au déménagement et au rassemblement du directeur et des directions centrales de la police judiciaire fédérale, de la PJF et de la Direction de coordination et d’appui (DCA) de Bruxelles, de la Direction de la coopération policière internationale (CGI), de la Direction de l’information policière opérationnelle (CGO), de la Direction des opérations de police administrative (DAO), d’une partie du pool chauffeur et des services du Commissariat général. Christelle Cugnon précise : “Les services concernés ont été, dès le départ, impliqués dans la définition de leurs besoins. Après avoir été invités à visiter les lieux, c’est à eux qu’il appartient de préparer leur déménagement afin d’être prêts lorsqu’ils recevront notre signal.” Une firme privée spécialisée, désignée au terme d’une procédure de marché public, prendra le déménagement en charge.
• Première utilisation du principe de la task force (organisation temporaire créée pour exécuter une tâche donnée) pour gérer le dossier.
EN PRATIQUE ET EN CHIFFRES • Un accès aisé en transports en commun via les gares de chemins de fer ‘Centrale’ et ‘Nord’ et les stations de métro ‘Centrale’ et ‘Botanique’, ainsi qu'en voiture par la petite ceinture de Bruxelles. • Un bâtiment à l’accueil principal (rue Royale) ouvert 24/24 et 7/7 avec scanning des visiteurs et des bagages et entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite. • Une surface de 47 776 m² nets. • Une façade avec vitres réfléchissantes. • Un revêtement de sol en polyamide facile d’entretien, qui retient la poussière et présente un bon confort acoustique. • Un espace vert à proximité, le jardin géométrique de René Pechère, en
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I nfrastructure
UN NOUVEAU NOM RAC, ‘Cité administrative de l’Etat’ (en néerlandais : Rijkadministratief Centrum) n’est certainement pas l’appellation la plus adéquate et représentative pour un bâtiment ‘phare’ de la police fédérale. Un appel à votre créativité est lancé pour trouver un nom original et professionnel pour ce nouveau complexe. Un bâtiment crucial pour la police, ses partenaires et les citoyens mérite une dénomination plus appropriée. Envie de participer ? Envoyez-nous vos suggestions avant le 31 janvier 2014 à l’adresse dsi.dsic@police.belgium.eu ou via la page Facebook Polsupport.
cours de rénovation à l’identique. • Un bâtiment subdivisé en zones de sécurité – public, semi-public, police, privé-police et sensible qui s’articulent entre elles et limitent les possibilités de circulation du public ou des personnes arrêtées dans des zones circonscrites. • Toutes les particularités des services de police (laboratoire, salles, de sport, d’audition, Salduz, cellule, locaux d’écoute, Point de contact national) intégrées dans un seul bâtiment, à l’exception des unités spéciales. • Une gestion intégrée et dynamique des infrastructures et espaces communs par un facility manager. • Un auditoire de 200 places. • Une zone de salles de réunion commune.
• Un local pour la vidéo-conférence. • Une salle de presse et une salle de conférence. • Une salle de cours informatisée. • Un local de concertation syndicale et une salle de réunion syndicale. • Une infirmerie et un local pour un médecin. • Un local pour la pause allaitement. • Un restaurant avec plats chauds et froids géré par le Service horeca. • Un stand de tir • Une salle de sport et un dojo (pour les sports de défense). • Un parking voiture de 657 places et un grand parking à vélos. f
Un jury composé des membres du Comité de direction de la police fédérale et de la Task force retiendront, dans un premier temps, les noms les plus adaptés aux caractéristiques du complexe (référence au caractère policier, au regroupement des services de police, à l’accessibilité du public, à la sécurité, au développement durable, au centre-ville de Bruxelles …). Par ailleurs, le critère du bilinguisme entrera également en ligne de compte. Dans un deuxième temps, les organisateurs reviendront vers vous pour élire votre coup de cœur parmi les appellations retenues par le jury. Le vainqueur sera mis à l’honneur et invité personnellement comme V.I.P lors de l’inauguration officielle du bâtiment. Nous ferons encore appel à votre implication dans ce vaste projet ainsi que pour les autres déménagements futurs. G.B
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EURÊKA!
De nos jours, le travail de la police technique et scientifique fait partie intégrante de l’instruction judiciaire. Bien que muettes, les traces matérielles sont souvent les seuls témoins d’un délit. Elles peuvent se révéler prépondérantes dans la recherche d’indices et de preuves. L’arsenal des possibilités dans lequel les enquêteurs et les experts peuvent puiser constitue la source d’inspiration de cette rubrique. Dans Eurêka !, nous soulevons un coin du voile.
.. BLEU COCAINE Inforevue vous emmène, pour cette édition, à la découverte d’une technique simple, rapide et efficace d’identification, ou plutôt ‘d’orientation’, de la cocaïne : le test de Scott. Direction le local d’analyse des stupéfiants du laboratoire de police technique et scientifique de la police judiciaire fédérale (PJF) de Charleroi pour une démonstration avec le commissaire Stéphane Decamps, nouveau chef du labo depuis le 1e septembre 2012. TEXTE Benoît Dupuis PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
CHARLEROI – La cocaïne présente la forme d’une fine poudre blanche, cristalline et inodore. Extraite des feuilles de cocaïer, elle est consommée par le nez, ‘snifée’ en ligne mais peut aussi être injectée par intraveineuse, ou fumée essentiellement sous forme de crack. Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, 1,413 milliards de lignes de cocaïne sont consommées chaque année dans le monde. En Belgique, en 2012, la police fédérale a arrêté 279 personnes suspectées d’importation ou d’exportation de cocaïne1.
Pour une enquêteur, saisir de la ‘poudre blanche’ n’est pas forcément synonyme de saisie de cocaïne. Comment l’identifier ? Les laboratoires de police technique et scientifique peuvent, pour cela, procéder au test de Scott.
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“Il s’agit d’un test d’orientation colorimétrique”, narre le commissaire Stéphane Decamps. “L’enquêteur nous donne un produit qu’il suppose être de la cocaïne. Nous mélangeons un échantillon de ce produit dans une éprouvette avec un réactif, qui est le thiocyanate de cobalt. S’il s’agit de cocaïne, le mélange prend instantanément une coloration bleu clair. Il s’agit donc d’un test facile à réaliser et très rapide : en cinq minutes, nous pouvons déterminer qu’il existe une forte probabilité qu’il s’agit bel et bien de cocaïne.” Les termes ‘orientation’ et ‘probabilité’ nous font-ils penser, à tort, que cette technique ne livre pas de certitude absolue ? “Non, vous avez raison”, répond Stéphane Decamps. “Pour une confirmation, il faut que le produit
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Il y place ensuite un peu d’eau distillée et deux à trois gouttes de thiocyanate de cobalt. Le laborantin met le produit saisi dans l’éprouvette.
soit analysé jusqu’au niveau de la molécule par un laboratoire privé. Mais nous disposons également d’un test de confirmation en laboratoire : la chromatographie sur couche mince ou CCM. Le produit migre sur une plaque de verre recouverte de gel de silice mélangé à du plâtre. On compare cette migration à des produits de référence (cocaïne pure, produits de coupe). L’analyse de la hauteur de migration des différents produits et des ‘spots’ de ces produits révélés par lampes UV nous donne une certitude. Ceci permet notamment d’éliminer les faux positifs comme la lidocaïne, un produit anesthésiant qu’on retrouve par exemple dans les bonbons pour la gorge. Et on peut encore appliquer le test colorimétrique de Scott sur la plaque après la migration, afin de confirmer par la couleur bleue la substance analysée.”
Le laborantin mélange le tout. Si le mélange se colore instantanément de bleu, il s’agit très vraisemblablement de cocaïne. En cinq minutes, le test de Scott est réalisé.
Depuis 2010, le laboratoire de police technique et scientifique de la PJF de Charleroi a effectué 63 analyses de stupéfiants selon différentes techniques et ce, malgré un déficit de personnel (12 opérateurs crimes formés au lieu des 17 prévus au tableau organique). 1
Source : rapport annuel 2012 de la police fédérale.
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DIVERSITÉ
“Le handicap fait peur” ‘Handicap Welcome police’ est le nom d’un groupe de travail créé par la Communauté de pratique Diversité (CoP Diversity) de la police intégrée. Il mène des actions concrètes et vise à favoriser l’intégration des collaborateurs avec un handicap. De son côté, la police fédérale à cheval a récemment procédé à l’engagement de deux personnes handicapées. L’une d’entre elles a accepté de partager son expérience. TEXTE Gwendoline Hendrick PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
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BRUXELLES – Depuis le mois de juillet 2012, Stephen Vanham travaille à la police fédérale à cheval. “J’ai débuté en tant que bénévole. Après quelques mois, j’ai tenté ma chance et j’ai demandé au chef de service, Benoît Van Houtte, d’envisager une autre solution me concernant. C’est ainsi que j’ai obtenu un contrat de remplacement”, se souvient-il. En tant que membre CALog1, Stephen s’occupe principalement de la gestion du bâtiment et du suivi des chevaux (point de vue médical, travail journalier ...) à l’aide d’un programme informatique. Cet homme de 32 ans est lui-même un amateur de chevaux et monte régulièrement son équidé. “C’est un ancien cavalier de la police à cheval qui m’a d’ailleurs appris à le faire”, ajoute-t-il. Evidemment, il reconnaît qu’il n’est pas toujours simple de ‘faire son trou’. Plutôt que de parler de handicap, il préfère évoquer un mauvais démarrage dans la vie. Le trentenaire est atteint d’infirmité motrice cérébrale (IMC) : il présente une déficience motrice consécutive à une atteinte cérébrale qui s’est produite durant la période périnatale. “Chacun a sa croix à porter : pour moi, c’est celle-là. Pendant des années, j’en ai voulu à la Terre entière d’avoir un problème physique. Je marche de travers, un peu comme la tour de Pise. Je suis également plus vite fatigué que les autres … Mais aujourd’hui, je vois les choses autre-
ment”, confie Stephen. Son engagement, il le considère comme une chance. Il se dit également bien entouré : “mes collègues et mon patron essaient de me faciliter la vie. Mais c’est sûr que ce n’est pas facile tous les jours, ni pour moi, ni pour eux qui peuvent ne pas comprendre ma façon de fonctionner. Cependant, le fait d’avoir un boulot m’apporte beaucoup. Je suis à présent arrivé à une sorte d’apaisement. J'espère, peut-être, ouvrir la voie à d’autres personnes et également contribuer à une certaine ouverture d’esprit au sein de l’organisation.”
LA COMPÉTENCE PRIME
Pour Stephen Vanham, le handicap fait encore peur aujourd’hui. “On vit dans un monde tel que si vous n’êtes pas le meilleur, vous êtes mis de côté”. Cependant, les choses évoluent tout doucement. Preuve en est, un groupe de travail intitulé ‘Handicap Welcome police’ a vu le jour en 2011. L’objectif est, entre autres, de favoriser l’intégration des personnes présentant un handicap au sein de l’organisation. Ce groupe, issu de la Communauté de pratique Diversité (CoP Diversity), compte une dizaine de membres dont certains présentent un handicap. Teresa Oger est conseillère au Service égalité et diversité de la police fédérale et également membre du groupe. “Lorsque l’on parle de personnes handicapées, beaucoup de
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gens s’imaginent tout de suite quelqu’un en chaise roulante ou qui présente un problème mental. Mais un handicap peut aussi être faible et peu visible”, soulignet-elle. “Au sein du groupe, nous réfléchissons actuellement au développement d’une méthodologie à appliquer à la sélection et au recrutement. Des procédures particulières existent déjà au niveau des administrations fédérales (via le Selor2) mais pas encore à la police qui organise elle-même le recrutement”. D’après notre interlocutrice, la sélection doit être adaptée aux personnes handicapées : le but n’est pas de les favoriser mais bien d’offrir une chance identique à tous. “L’idée est un peu de ‘banaliser’ le handicap car ce sont les compétences qui doivent primer. Si l’on recrute des malvoyants pour effectuer des écoutes téléphoniques, par exemple, ce n’est pas en raison de leur handicap mais parce qu’ils possèdent des aptitudes particulières pour réaliser ce travail”, insiste-t-elle. Enfin, le groupe ‘Handicap Welcome’ mène aussi une série d’actions concrètes. On lui doit, notamment, des campagnes de sensibilisation ou la création de places de parking adaptées dans certains complexes bruxellois qui en étaient jusque-là dépourvus. Bien qu’élémentaires, ces actions sont pourtant essentielles pour améliorer le quotidien des moins valides. f Cadre administratif et logistique. Le bureau de sélection de l’administration fédérale.
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UN QUOTA DE 3 % La fonction publique, qui se veut être le reflet de la société, s’est fixé un quota réservé au recrutement de personnes handicapées. L’arrêté royal du 6 décembre 2012 (qui modifie l’arrêté royal du 6 octobre 2005) en précise les modalités d’application. Ainsi, chaque service public fédéral (y compris la police fédérale) est tenu de mettre au travail des personnes handicapées à concurrence de 3 % de son effectif. Le personnel opérationnel des services de police n’est cependant pas concerné par cette mesure. Seuls les membres du cadre administratif et logistique sont pris en compte pour le calcul de l’effectif. La Commission d’accompagnement pour le recrutement de personnes avec un handicap dans la fonction publique fédérale (CARPH) est chargée d’évaluer les efforts réalisés par les organisations pour atteindre cet objectif ; elle encadre également celles-ci dans leurs démarches. @ www.fedweb.belgium.be > A propos de l’organisation fédérale >Mission, vision, valeurs > L’emploi des personnes avec un handicap.
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DI S PA R I T ION S DE S E N IOR S
Police, parquets et institutions s’unissent Le 24 octobre, la zone de police de Nivelles-Genappe a signé un protocole avec le parquet, la Cellule personnes disparues de la police fédérale et les institutions de soins de l’entité. Celui-ci détermine d’importantes modalités de coopération lors de disparitions de seniors atteints de démence. L’idée n’est pas neuve et a déjà fait ses preuves en Flandre. La police locale de Nivelles est cependant la première à s’inscrire dans cette démarche. D’autres zones francophones lui ont d’ores et déjà emboîté le pas … TEXTE Gwendoline Hendrick PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters & Jos Balcaen
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NIVELLES/BRUXELLES – Les disparitions de personnes âgées démentes ou ‘égarées’ font souvent partie de ces dossiers considérés comme ‘inquiétants’. Un état de santé fragile, des conditions météorologiques défavorables sont autant d’éléments de nature à accroître encore la vulnérabilité de ces victimes. “On pourrait comparer ces disparitions à celles d’enfants en bas âge : ils n’ont pas de gsm, n’utilisent pas de carte de crédit …”, explique le commissaire David Rimaux de la Cellule personnes disparues de la police fédérale. “Par contre, si la présence en rue d’un jeune enfant seul alertera rapidement les passants, ce ne sera pas forcément le cas pour une personne âgée démente”, ajoute-t-il. En cas de disparition, une collaboration efficace entre la police et les institutions de soins (maisons de repos, hôpitaux, centres de jour …) est essentielle. La zone de police Hekla (Aartselaar/Edegem/ Hove/Kontich/Lint), située dans la province d’Anvers, était déjà parvenue à cette conclusion. Dès 2006, et en collaboration avec la Cellule personnes disparues, elle a initié un projet pilote en la matière1. Depuis, de nombreuses zones de police du nord du pays y ont adhéré et poursuivent le même objectif : contribuer à optimaliser les premières heures suivant la disparition. Jusqu’il y a peu, aucun accord ne formalisait une telle coopération au niveau francophone. “Nous avons dès lors été mandatés par le Parquet général de Liège pour développer le projet en Wallonie. Le
parquet de Nivelles a été le premier à nous contacter. La zone de police de Nivelles-Genappe, qui avait récemment connu une disparition de ce type, a dès lors été choisie.”
DÉLAI : 20 MINUTES
Le 24 octobre dernier, la zone de police de Nivelles-Genappe, six institutions de soins, la Cellule personnes disparues ainsi que le parquet du procureur du roi de Nivelles ont signé un protocole de collaboration (voir photo ci-dessus). Une intervention rapide et efficace, une attitude proactive du personnel soignant et des services de police sont attendues afin de garantir un retour rapide de la personne disparue, saine et sauve. Ainsi, les établissements s’engagent à compléter une fiche signalétique pour chaque résident. On y trouve des informations personnelles et indications pratiques concernant le patient (port de lunette, prise de médicaments) mais aussi une photo de celui-ci. Consigner toutes les informations disponibles à l’avance, permet de gagner du temps lors d’une disparition. Seuls les éléments non prévisibles (événement particulier, vêtements portés, dernier endroit où la personne a été vue …) devront alors être ajoutés. Dans un délai maximum de 20 minutes après la constatation de la disparition, la maison de repos (ou l’hôpital …) est tenue de compléter la fiche ‘recherche de personnes disparues’ et d’avertir la police, laquelle s’engage à envoyer une équipe le plus rapidement possible sur place. Toutes ces consignes, ainsi
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que les premières actions à entreprendre, sont détaillées dans une brochure destinée aux institutions de soins et développée par la Cellule personnes disparues et ses partenaires. Par ailleurs, durant les rencontres avec les établissements, la Cellule distille certains conseils et recommandations. Placer une caméra aux différents accès du bâtiment peut s’avérer bien utile, par exemple. Les images pourront, notamment, indiquer le moment où la personne a franchi le seuil de la résidence, la façon dont elle était vêtue …
Enfin, si Nivelles a ouvert le bal, d’autres zones de police lui ont emboîté le pas ou s’apprêtent à le faire. Ainsi, la zone de police de Namur a également signé le protocole le 11 décembre dernier et d’autres polices locales de l’arrondissement suivront. A terme, le projet devrait s’étendre à toutes les provinces du sud du pays. f Lisez à ce sujet l’article Vermist@HEKLA. Déboussolé dans l’Inforevue 01/2011 pp. 4-6.
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CE QUE L’EXPÉRIENCE NOUS APPREND … Différents enseignements ressortent des nombreux dossiers gérés par la Cellule personnes disparues : - dans 65 % des cas, les seniors disparus sont retrouvés dans l’établissement ; - entre 2010 et 2012, 426 personnes âgées ou démentes ont disparu en Belgique. Parmi celles-ci, 24 ont été retrouvées mortes ; - la plupart du temps, les seniors sont retrouvés dans un rayon de deux kilomètres par rapport au dernier endroit où ils ont été vus. Ils se trouvent souvent devant un obstacle (un fossé, une barrière …) ; - le passé de la personne disparue peut fournir de précieuses indications sur la voie à suivre : un ancien domicile, un cimetière où des proches sont enterrés … Les familles de disparus sont les mieux placées pour communiquer ce genre d’informations. C’est la raison pour laquelle celles-ci doivent être également très vite averties en cas de disparition.
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D I S LPA E RMI O TN I ODNESPD OEL ISCEINE IRO R S
VÄ R M D Ö
LA POLICE SE DÉPLACE POUR CHASSER DES ÉLANS IVRES
Ils étaient prêts à en découdre avec un habitant. La police suédoise de Värmdö, une ville tranquille de la région de Stockholm, a dû intervenir pour chasser des élans... ivres. Ces cervidés s’enivrent avec des pommes fermentées en fin d’été et en automne et peuvent se montrer agressifs. “Cinq élans ivres se montrent menaçants envers un résident qui ne peut rentrer dans sa maison. Les élans restent sur place et mangent des pommes fermentées”, écrit dans un rapport la police de Värmdö. “La police qui se rend sur place pour aller voir les élans constate que ces derniers ont été prévenus de l’arrivée de la police et ont eu la présence d’esprit de quitter les lieux”, ajoute-t-elle, avec une pointe d’humour. Les forces de l’ordre conseillent au propriétaire de “se débarrasser de tous les fruits tombés à terre. Les élans pourraient chercher l’ivresse ailleurs”.
UNE RETRAITE POUR LES CHIENS NOT TINGHAMSHIRE POLICIERS La police d’une ville britannique a jugé que ses chiens policiers méritaient une retraite, au même titre que n’importe quel agent. Ils toucheront donc une retraite de 1 800 euros sur trois ans. C’est la ville de Nottinghamshire - et sa police locale - qui a eu cette idée inédite, raconte la BBC. Le commissaire Paddy Tipping a annoncé que les chiens retraités de la police locale bénéficieront chacun d’une pension de 1 500 livres, soit 1 800 euros. Cette somme couvrira leur alimentation et leurs frais vétérinaires sur trois ans. La mesure est entrée en vigueur en décembre. Pourquoi un chien policier n’aurait-il pas droit à des avantages, au vu des multiples services rendus à la communauté ? C’est la question que pose le commissaire Paddy Tipping. “Tous les membres de nos équipes de police touchent des retraites décentes, et je pense qu’il est important que les chiens bénéficient aussi de certains avantages”, explique-t-il au Telegraph. “Ces chiens travaillent très dur pour la police et ils accomplissent un travail aussi important que n’importe quel agent.” C’est pour le financement de ces retraites que le bât blesse. Si la police a eu cette bonne idée, ce sera bien au contribuable britannique de payer! Au total, 39 000 livres (46 500 euros) sont prévus pour les 26 chiens policiers. Sur cet effectif, neuf chiens devraient donc pouvoir prendre leur retraite au cours des trois prochaines années.
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CANNES
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PUNIS POUR AVOIR TROP VERBALISÉ
Deux policiers cannois ont été contraints de changer de poste après avoir donné un peu trop de contraventions à quelques mois des élections. ‘Verbalisator’, voici le surnom donné à ces policiers cannois qui viennent d’être mutés en interne par le maire de la ville. Une mutation qui fait d’ores et déjà polémique, rapporte le journal régional Var-Matin. “Deux agents à qui l’on reprochait une verbalisation excessive ont été recadrés. L’un d’eux est reparti à son poste initial à l’accueil téléphonique”, confie le président national du syndicat selon lequel il s’agit là d’une politique électoraliste. “Des consignes claires ont été données par le maire et la direction de la police municipale pour un certain assouplissement des relevés d’infractions”, déplore-t-il. “Nous voyons bien que les élections municipales pointent le bout de leur nez. La police municipale ne doit pas servir les intérêts particuliers, elle doit servir les citoyens !”.
SEOUL
POLICE TOURISTIQUE ET GANGNAM STYLE
La Corée du Sud a dévoilé sa nouvelle police de protection des touristes, composée d’agents vêtus façon Gangnam Style, dont plusieurs se sont pliés à une chorégraphie au son du tube mondial du chanteur sud-coréen Psy. Une centaine d’agents de police, hommes et femmes, composent cette première équipe, destinée à éviter aux touristes d’être victimes d’arnaques, dans la capitale Séoul. Vêtus d’un blazer violet, dessiné par le styliste de Psy, des lunettes de soleil sur le nez, plusieurs ont esquissé quelques pas de la célèbre ‘danse du cavalier’ popularisée par Psy dans son clip Gangnam Style, devenu la vidéo la plus regardée sur YouTube avec 1,8 milliard de vues. Les agents ont été choisis pour leurs compétences linguistiques. Les touristes qui “pensent avoir été grugés par un chauffeur de taxi ou des vendeurs de snacks dans la rue peuvent venir vers nous pour que nous les aidions à régler leurs difficultés”, a expliqué Park Jae-Hyoung, qui ne porte pas d’armes, comme tous les agents de cette force spéciale. “La police des touristes n’a pas été créée en raison de problèmes de sécurité dans ce pays”, a tenu à préciser Lee Charm, président de l’Office du tourisme de Corée. “Vous êtes les messagers prouvant que ce pays est très sûr”, a-t-il lancé aux nouveaux policiers. La Corée du Sud n’est pas un des grands pays touristiques d’Asie, mais le nombre de visiteurs étrangers a dépassé pour la première fois les 10 millions en 2012.
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AFFAIRES EN COURT
2 0 A N S D E L ’A P P U I A É R I E N
S É M I N A I R E S T R AT É G I Q U E
UN VENT
NOUVEAU f © Lavinia Wouters
Plus de
35 000 visiteurs ! f
MELSBROEK – Le Service appui aérien (DAFA) de la police fédérale a célébré ses 20 ans d’existence les samedi 21 et dimanche 22 septembre derniers1. Pas moins de 35 000 à 40 000 visiteurs ont pu profiter des nombreuses activités et démonstrations organisées tant par la police que par la Force aérienne qui fêtait, quant à elle, le 65e anniversaire du 15e Wing et les 40 ans du C-130. DAFA a présenté des démonstrations d’hélicoptères (cargo sling, bambi bucket, unités spéciales, etc.) et la Force aérienne de sauts en parachute et de C-130. Ce fut un spectacle impressionnant. Des avions et hélicoptères belges et étrangers étaient également exposés dans les hangars et sur le tarmac et les nombreux stands et animations (impossibles à énumérer) ont contribué à faire de ces portes ouvertes un franc succès. Les plus chanceux ont remporté un baptême de l’air en C-130 mais les visiteurs pouvaient également prendre place dans un F-16 ou un simulateur de vol, histoire de ‘décoller’ quelque peu eux aussi … N’hésitez pas à visiter le site www.airsupportunit.be. Vous y retrouverez entre autres les deux reportages vidéos (Polnews) réalisés à l’occasion de ces journées portes ouvertes et pourrez également y suivre les tweets de DAFA (@HELI_FEDPOLFED).
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Pour en savoir davantage sur le 20e anniversaire de DAFA, lisez Les yeux de nos clients dans Inforevue 032013, p. 16-19.
© Lavinia Wouters
BRUXELLES – Depuis le 1er juillet 2013, Laurent Coucke est le nouveau directeur de la Direction de la police technique et scientifique (DJT). Il était auparavant chef du labo à la police judiciaire fédérale de Bruxelles.
C’est avec les membres de son staff de direction ainsi qu’avec les chefs de service de la DJT qu’il a organisé un séminaire stratégique les 19 et 20 septembre derniers à Sint-Jezus-Eik : “ce séminaire stratégique était d’une grande importance pour moi et s’inscrit dans ma volonté d’impliquer l’ensemble des services dans la stratégie de la DJT. Le but de ces deux journées de séminaire était donc, entre autres, de collecter des éléments en vue de définir ensemble la vision et la stratégie de la direction”. Réfléchir de manière collective aux enjeux futurs de la police technique et scientifique et fournir des éléments au directeur pour lui permettre de rédiger sa lettre de mission étaient également essentiels. Mais, pour Laurent Coucke, “il faut aussi et surtout mentionner l’aspect humain. En effet, ces deux journées passées en dehors de notre lieu habituel de travail m’ont permis de faire plus ample connaissance avec les collègues (et vice versa) et, je l’espère, d’initier une nouvelle dynamique au sein de la DJT” Outre le fait d’avoir été accompagnés par deux facilitateurs de choix, à savoir Ronny Decuyper le premier jour et Patricia Scharff le second, les participants au séminaire ont également pu bénéficier de l’intervention de Luc Cap ainsi que d’un professeur externe en la personne de François Burhin. Le directeur général a.i. de la police judiciaire fédérale, François Farcy nous a également fait le grand plaisir de passer un moment avec nous en soirée. Les données, informations et idées recueillies au cours de ce séminaire stratégique sont maintenant analysées par la direction qui s’est engagée à rendre compte de manière régulière de l’état d’avancement de ses ‘travaux d’analyse’. La vision de la Direction de la police technique et scientifique sera d’ailleurs rédigée d’ici la fin de l’année 2013. Astrid Kaisin DJT
inforevue 042013
AFFAIRES EN COURT
PORTES OUVERTES À L A WPR
‘Weg van de snelweg’
Futurs conducteurs et grand public
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WILRIJK – C’est sous un soleil radieux que la police fédérale de la route (WPR) d’Anvers a ouvert ses portes au grand public le 15 septembre dernier. L’initiative a manifestement été appréciée par les visiteurs, venus en nombre pour l’occasion. “Avec le thème ‘Weg van de snelweg’, notre journée portes ouvertes avait trois objectifs”, explique le commissaire Reiner Smets, de la police de la route d’Anvers. “En premier lieu, nous souhaitions faire connaître notre service, en accordant évidemment une attention particulière à la sécurité routière. Notre deuxième but était de présenter des partenaires avec qui nous coopérons étroitement au quotidien. Troisièmement, c’est lors de cette journée que nous avons inauguré notre compte Twitter, grâce auquel nous voulons interagir et dialoguer avec les usagers et toutes les personnes intéressées (@Wegpolitie_ANT). Deux temps forts étaient prévus”, poursuit-il. “Nous avons procédé au largage de carcasses de voitures depuis une grue afin de simuler un accident et de sensibiliser le public au port de la ceinture : une première à 10 mètres (= 50 km/h) et une seconde à 32 mètres (= 90 km/h). Nous avons également simulé un important accident de la circulation pour montrer aux spectateurs comment interviennent les différents services de secours, depuis l’arrivée sur les lieux jusqu’au dégagement de la chaussée.” De nombreux stands étaient présents : le recrutement, l’IBSR, notre parc automobile, les services de dépannage FAST, la protection civile, le service d’assistance aux victimes, etc. Quelque 900 visiteurs ont eu l’occasion de les découvrir. La ministre de la Justice Annemie Turtelboom a profité de sa visite pour présenter à la presse le nouveau catalogue des amendes en matière de transports exceptionnels. La WPR compte organiser chaque année une journée portes ouvertes dans deux provinces.
PERULWEZ – Les vendredi 20 et samedi 21 septembre 2013, le poste de circulation de Péruwelz de la police fédérale de la route a ouvert ses portes aux futurs conducteurs et au grand public. Le vendredi était consacré aux quelque 500 élèves des classes de 5e et 6e de la région qui sont des conducteurs en devenir. Par petits groupes, ils ont été sensibilisés aux dangers de la conduite sous influence de l’alcool ou de la drogue ainsi qu’à ceux de la vitesse excessive. La prévention reste plus que nécessaire car le défi n’est pas gagné, comme en témoigne Valentin (14 ans) : “Prendre le volant en ayant bu un jour ? Honnêtement, je ne peux pas l’exclure.” “Certains sont intéressés par nos stands et les messages qu’on y diffuse, d’autres moins, cela dépend des groupes”, admet le commissaire Lionel Deleu, chef de poste. Le samedi 21 septembre 2013 était consacré au grand public avec un static show, une voiture tonneau, un crash test, une piste d’habileté et des simulateurs pour voitures et motos. Vous pouvez consulter sur internet un reportage Polnews1 consacré à ces portes ouvertes. B.D 1
Voir la rubrique Webwatch en page 3.
@Wegpolitie_ANT
© Lavinia Wouters
© Jos Balcaen
S.V.P.
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AFFAIRES EN COURT
CO OPÉ R AT ION I N T E R N AT ION A L E
UN AXE GERMANO-BELGE POUR LA GESTION CIVILE DE CRISE f
BRUXELLES/BRULH – Du 7 au 18 octobre derniers, la Direction de la formation de la police fédérale (DGS/DSE) a organisé en parfaite collaboration avec la Direction de la coopération policière internationale (CGI) ce qui peut être considéré comme une grande première en Europe : un Basic Generic Training Course commun, au profit de policiers allemands et belges susceptibles d’être déployés dans des missions de gestion civile de crise (CCM/SSR1), que ce soit sous l’égide des Nation Unies ou de l’Union européenne. La première semaine fut organisée par la Belgique et la seconde par l’Allemagne (LAFP Bruhl).
Au travers de travaux de groupe et autres présentations, nos onze participants (cinq Belges et six Allemands), encadrés par quatre formateurs, ont donc découvert des concepts aussi variés que la structure de l’Union européenne, les différents mandats des missions, la coopération avec les autres acteurs présents sur le terrain (ONG, armée, …), la vie en mission ou encore les principes de sélection. Pour un plus grand réalisme de la formation, les participants ont également pris part à
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Vu la satisfaction générale à l’issue de cette première expérience, de nouvelles sessions sont prévues avec, peutêtre, un élargissement du concept à d’autres pays voisins. Alain Ruelle DSE 1
Civilian Crisis Management/Security Sector Reform
© CEPOL
Cette approche commune a permis à nos deux pays de bénéficier de leur expérience mutuelle, de se confronter à des modes culturels différents mais aussi de favoriser une coopération interpersonnelle dans le respect de la diversité, éléments fondamentaux pour le succès de telles missions.
une journée Mine Awareness, pilotée par l’armée à Jambes, et à deux jours de mise en situation en Allemagne.
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AFFAIRES EN COURT
NOUVEL HÔTEL DE POLICE À ARLON
ZP HAU T E-MEUSE
MODERNITÉ ET PROXIMITÉ f © Jos Balcaen
Le parcours d’une plainte au travers d’une vidéo f DINANT – Le 25 septembre, la zone de police Haute-Meuse (Anhée/Dinant/Hastière/ Onhaye/Yvoir) a présenté, à Onhaye, un court métrage intitulé ‘Victime - Mode d’emploi. Approche policière, judiciaire et psychosociale’.
ARLON – Opérationnel depuis fin mars, le nouvel hôtel de police d’Arlon a été officiellement inauguré le 20 septembre dernier. Cet événement a eu lieu en présence de la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet, du chef de corps Joseph Haan mais aussi des bourgmestres des quatre communes (Arlon/ Attert/Habay/Martelange) que compte la zone de police.
Les services de police qui le souhaitent peuvent se procurer le DVD en envoyant une demande à l’adresse suivante : coordination.dinant@gmail.com. G.H. © ZP Haute-Meuse
Le nouveau bâtiment, situé rue Joseph Netzer, abrite désormais les services interventions, proximité et le service local de recherche anciennement installés dans les locaux de la police fédérale, rue de Neufchâteau à Arlon. L’accueil de la zone de police ainsi que sa direction ont, par ailleurs, quitté la rue Paul Reuter pour rejoindre les nouvelles installations. Au total, plus d’une centaine de membres du personnel sont rassemblés dans ce nouvel hôtel de police moderne, lumineux et sécurisé. Les locaux ont en effet été rénovés et adaptés afin de pouvoir abriter un commissariat équipé de vitres pare-balles, de coffres pour les armes, d’entrées sécurisées, de locaux d’auditions (dont certains équipés de caméras), de cellules, d’une salle de sport pour les formations en maitrise de la violence, etc. Bref, toutes les conditions sont réunies afin d’accueillir correctement les citoyens et collaborateurs de la zone de police.
En 2011, le chef de corps, Bernard Dehon, avait en effet eu l’idée de réaliser un support destiné à mieux visualiser le travail de la police et du service d’assistance policière aux victimes. Ce projet a donc abouti à la réalisation d’un court métrage qui présente le cheminement d’une plainte. Il a, par ailleurs, bénéficié de la collaboration de la télévision locale Ma télé et du soutien financier du Gouverneur de la province de Namur. “Ce documentaire de 32 minutes illustre clairement ce que l’on pourrait expliquer durant plusieurs heures”, souligne Sylvie Robert, assistante sociale au service d’assistance policière aux victimes. “La vidéo illustre la collaboration des trois services de base (l'assistance, l'accueil et l'aide aux victimes) et vise aussi à faire comprendre les limites d’action de la police et de la justice”, ajoute-t-elle. Plusieurs professionnels (juge, policiers, assistante sociale …) ont été mis à contribution et ont accepté de jouer leur propre rôle. Des acteurs d’une troupe de théâtre de la région (Walhérois) ont, quant à eux, revêtu le costume des deux victimes et de l’auteur.
G.H.
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© ZP Boraine
AFFAIRES EN COURT
ZONE BORAINE
5 policiers au Québec f BAUDOUR – Depuis plusieurs années, la zone de police boraine accueille des aspirants policiers venus du Canada. L’idée d’effectuer un voyage vers leur pays afin d’étudier leurs pratiques avait déjà traversé l’esprit de nombreux policiers. Le chef de corps a pris l’initiative de faire de cette idée une réalité. Du 12 au 20 septembre 2013, cinq policiers borains ont séjourné au sein de la Citadelle de Québec, devenue aujourd’hui un lieu de tourisme, mais également une caserne militaire. Ils ont été accueillis par la police de Québec de manière très professionnelle et sympathique. Les collègues québécois ont tenu à leur faire découvrir l’ensemble des services, notamment en les emmenant sur le terrain. “Nous y avons constaté une forte relation de proximité entre le citoyen et le policier. La population voue un vrai respect aux représentants de l’ordre”, déclare l’inspecteur principal Didier Moulin. L'inspecteur Magalie Lourme était aussi du voyage : “à Québec, le policier n’hésite pas à
frapper aux portes pour discuter avec les gens des soucis du quotidien.” Les cinq policiers sont revenus le 20 septembre 2013 les bagages chargés d’idées novatrices et de bonnes pratiques. Evidemment, tout n’est pas applicable en Europe, la mentalité n’étant pas la même, et les retombées de la crise financière différentes selon les régions. Plusieurs réflexions sont actuellement en cours au sein de la police boraine. Notamment l’acquisition de gadgets qui seront utilisés lors de campagnes de prévention ou certaines modifications organisationnelles afin d’améliorer les méthodes de communication interne. Une vingtaine d’idées ont été présentées à la direction. Une étude de faisabilité est actuellement en cours. De cinq à dix d’entre elles seront retenues pour être mises en oeuvre au sein de la zone. Un projet de collaboration plus régulière a été proposé aux responsables de la police canadienne. “Ma volonté et celle du chef de corps de la police de Québec est de signer une charte de partenariat et d’échanges de policiers”, conclut Marcel Staelen, chef de corps de la police boraine. B.D. avec ZP boraine
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AFFAIRES EN COURT
RECHERCHE A XÉE SUR LE BUTIN
Porsche Cayenne confisquée f © Ruben Accou
GAND – La quatrième journée thématique de la police judiciaire fédérale de Gand, organisée en collaboration avec la Oost-Vlaamse politieacademie (OPAC), était placée sous le signe de ‘la recherche axée sur le butin’. Les 20 et 21 novembre 2013, une dizaine d’experts ont donné – à l’aide d’un casus concret comme fil rouge – une image complète de la manière de ‘dépouiller’ des criminels dans différentes formes de criminalité. Ils ont attiré l’attention sur la détection et la confiscation, dès le stade de l’enquête, des avantages matériels acquis. “Le but de cette journée thématique était”, selon le directeur judiciaire ad interim Patrick Willocx, “de sensibiliser à cette approche les services de recherche de l’arrondissement, locaux et fédéraux, et surtout des entités qui ne traitent pas des délits financiers. La recherche axée sur le butin a été reprise par le gouvernement fédéral, en tant que vision et stratégie en matière de recherche et d’approche des réseaux criminels, comme une priorité inscrite dans le plan national de sécurité 2012-2015. Il s’agit, en outre, d’une des trois grandes priorités de la police judiciaire fédérale de Gand qui sont abordées par projet.”
La loi offre des possibilités Les participants ont été plongés dans le monde – visible et moins visible – de la criminalité financière. Ils ont découvert la manière dont les informateurs sont recrutés et gérés dans le but d’obtenir des informations sur les activités criminelles à caractère financier. Le travail du ‘plukteam’1, une équipe spécialisée en recherche axée sur le butin, leur a également été présenté. Ils ont appris à connaître le travail de la Cellule de traitement des informations financières (CTIF), qui occupe une position cruciale dans la bataille contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, ainsi que la politique publique en matière de lutte contre la fraude. Le magistrat de référence a détaillé, entre autres, les possibilités prévues par la loi pour faire saisir des véhicules, des comptes en banque, des biens (im) mobiliers … et a impressionné l’assistance lors de la présentation d’une image photographique du patrimoine d’un suspect. La dimension internationale a également été abordée avec le conférencier de l’Organe central pour la saisie et la confiscation (OCSC) qui fait office de bureau belge pour le recouvrement des avoirs patrimoniaux. Chaque
Etat membre de l’Union européenne doit en avoir mis un sur pied. L’OCSC est aussi membre du réseau CARIN (Camden Asset Recovery Inter-Agency Network), un réseau mondial d’experts en matière de saisie et de confiscation. Par la suite, ont été discutés l’élargissement de l’accord à l’amiable qui peut être proposé par le Ministère public à l’auteur d’un délit, et la loi Una Via, qui prévoit la possibilité de maintenir une concertation opérationnelle entre le parquet, la police et l’administration fiscale. Enfin, l’exécution de l’enquête pénale a été analysée. A la fin de la journée, le tableau était complet et les différentes possibilités de la recherche axée sur le butin avaient été clarifiées. Les montants faramineux qui sont en jeu demeurent néanmoins. Ainsi, la recette de la fraude présentée comme casus lors de ces journées s’élève à plus ou moins 1 000 000 euros par an … www.fgpgent.be. S.V.P. Lisez aussi l'article Des recherches axées sur le butin à Anvers. Le plukteam flaire l'argent dans l'Inforevue 03/2009, pp 24-26.
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AFFAIRES EN COURT
CO OPÉ R AT ION I N T E R N AT ION A L E
Action days contre les vols de métaux f P OL IC E S DE L A N AV IG AT ION
Assemblée internationale en Belgique f BRUXELLES – Tous les quatre ans, les services de police de la navigation des Etats traversés par le Rhin partagent leurs points de vue et expériences de terrain avec la Commission centrale pour la navigation du Rhin. La réglementation relative à la navigation sur le Rhin est élaborée sous les auspices de cette organisation. Début novembre, la police fédérale a réuni, pour la première fois, cette assemblée dans les bâtiments du Secrétariat général Benelux à Bruxelles. Tout comme les délégations allemande, française, néerlandaise et suisse, la police de la navigation belge (SPN) a pu y donner ses avis quant aux règles nautiques, sociales et techniques en vigueur pour la navigation intérieure. Des cas pratiques ont également été abordés, tels que l’importance des personnes qui sont en stand-by à bord, les problèmes de communication dus à une connaissance insuffisante des langues de certains membres d’équipage ou, encore, le contrôle des temps de repos.
Le fait que le pouvoir législatif soit disposé à écouter le pouvoir exécutif ne peut déboucher que sur une meilleure réglementation et une sécurité accrue sur nos voies navigables intérieures. Tine Claus SPN
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L'action européenne, menée en collaboration avec les services de la douane, ainsi que les services d'inspection sociale et environnementale, a été un véritable succès. En tout, 58 361 personnes et 50 489 véhicules ont été contrôlés. Plus de 7 400 ferrailleurs ont reçu une petite visite. Au total, la police a constaté 207 vols. 266 voleurs de métaux ont été arrêtés. Il s'agissait principalement de Roumains, de Bulgares et de Marocains. Les services de police et d'inspection européens ont en outre saisi 30 véhicules, ainsi qu'une quantité de métal (essentiellement du cuivre et du fer) d'une valeur de 388 244 euros. Enfin, fait singulier en Belgique : au cours des quatre jours ayant suivi les action days, aucun vol de métal n'a été signalé sur le réseau ferroviaire. S.D.
© Lavinia Wouters
Un point de discussion important fut de savoir si les bateaux de police doivent disposer d’un système d’identification automatique. D’un point de vue policier, l’unanimité a prévalu pour défendre le point de vue selon lequel il n’est pas souhaitable que le citoyen puisse vérifier, à tout moment, la position d’un bateau de police, qu’il s’agisse de l’historique de cette position ou de celle en temps réel.
BRUXELLES – À la fin du mois de mai 2013, des action days contre les vols de métaux ont eu lieu simultanément dans dix-huit pays européens. Ces actions ont été coordonnées par le team EMPACT du Service central de lutte contre les vols organisés de la police judiciaire fédérale (PJF/DJB). L'acronyme EMPACT désigne la European Multidisciplinary Platform Against Criminal Threats. “L'accent était mis sur les groupes d'auteurs itinérants responsables, entre autres, d'un grand nombre de vols de métaux sur des chantiers, le réseau ferroviaire... ”, déclare le commissaire Ken Weckhuysen. “L'objectif de ces actions transfrontalières était d'arrêter les auteurs en flagrant délit (des ‘hotspots’ avaient été préalablement établis), de détecter les transports de métaux volés et de mettre en lumière des circuits de recel. Bref, donner du fil à retordre à l'ensemble des personnes se livrant aux vols de métaux.”
PA R T N E R S H I P D A Y 2 0 1 3 © Jos Balcaen
LE POINT SUR LES VOLS À MAIN ARMÉE
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AFFAIRES EN COURT
f BRUXELLES – Ce 14 novembre, était organisée l’édition 2013 du ‘Partnership Day VMA’. Mis en œuvre tous les trois ans sur base d’un protocole d’accord fédéral, cet événement réunit au sein d’un même forum les acteurs de la sécurité, intéressés par le phénomène des vols à main armée (VMA). Ces acteurs émanent de plusieurs secteurs différents : les banques (et leur fédération Febelfin) ainsi que la Banque nationale (BNB), BPost, la grande distribution (et sa fédération COMEOS), le monde de la magistrature et bien entendu la police tant locale que fédérale. L’hôte du jour, la banque KBC, a accueilli les organisateurs et participants dans les magnifiques installations de son siège central à Bruxelles. Un programme varié avait été composé afin de répondre aux attentes de tous. En résumé, ont fait l’objet d’une présentation : • les tendances (chiffrées) du phénomène pour les six premiers mois de l’année 2013 ;
• les résultats du Parquet général de Gand, pilote pour le phénomène VMA sur le territoire belge ;
• un panorama des démarches liégeoises (arrondissementale, zonale et communale) en matière de partenariat soutenues par un parquet très à l’écoute des besoins civils et policiers. Ces démarches constituent sans nul doute une bonne pratique et une référence dont pourraient s’inspirer d’autres arrondissements ;
• le dynamisme des secteurs privés face aux défis actuels en matière de sécurité ;
• les défis de la police fédérale notamment en matière de trafic d’armes ;
• et enfin, une large présentation de la gestion des agissements suspects ponctuée d’une démonstration sur les valises intelligentes. A proximité de l’enceinte des débats, tout un décorum ‘vols à main armée’ avait été installé, grâce à la collaboration avec le Service relations publiques et protocole (CGPR) et le Groupe d’intervention spécialisée (GIS) de la police fédérale ainsi que le Service d’enlèvement et de destruction des engins explosifs (SEDEE), métamorphosant les deux patios de la banque par le biais d’images d’archives policières, d’une exposition d’armes, d’un véhicule ‘stripé’ servant aux escortes de transports de fonds, de matériel de vidéosurveillance, etc. Le Service vols à main armée (DJB/VMA) remercie les partenaires et les 150 participants qui ont fait de ce jour un succès très motivant pour tous. Cette initiative démontre une nouvelle fois la nécessité de l’élan partenarial et la réalité de la ‘chaîne’ dont chaque maillon œuvre à son niveau pour garantir le maintien de la sécurité et de la qualité de vie sociétale. Vincent Vanderkelen/Vincent Body (DJB/VMA)
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AFFAIRES EN COURT
S E N S I B I L I S AT ION
“Les compétences dépassent le handicap” f BRUXELLES – C’est dans le cadre de la journée de la diversité de l’administration fédérale du 3 décembre 2013 que le Service égalité et diversité de la police fédérale (DSID) a décidé d’organiser un événement au sein du complexe Géruzet. Une initiative lancée avec le soutien du groupe de travail 'Handicap Welcome'1. Le résultat : l’organisation d’un tournoi de mini-foot entre des équipes mixtes, composées d’aspirants inspecteurs, d’aspirants inspecteurs principaux et des membres de l’asbl Special Olympics, donc entre personnes valides et personnes à mobilité réduite. Les futurs inspecteurs étaient issus des écoles de police de Namur, de Jurbise, d’Asse (PIVO), de Gand (OPAC) et d’Anvers (VESTA). Plus d’une centaine de personnes y ont participé, parmi lesquels 35 aspirants et 28 athlètes. D’autres activités étaient proposées comme la diffusion du film Les compétences dépassent le handicap mettant en avant l’intégration de personnes handicapées dans certains services de la police. “Le but est de sensibiliser et d’informer le personnel de police”, a déclaré Eric Cobut, directeur des relations internes, lors du discours d’ouverture de la journée. Comme l’explique Nazarino Bin, conseiller en gestion du Service médical
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et membre actif de Handicap Welcome, “une telle initiative poursuit un objectif aussi sur le long terme : l’association voudrait rééditer cette expérience mais en diversifiant les sports proposés ou encore, en faisant participer toutes les écoles de police du pays.” Pour Stephen Vanham, une des premières personnes handicapées engagées à la police à cheval et participant à cette journée : “C’est une bonne chose car cela
pourrait faciliter l’intégration de personnes handicapées qui seront recrutées à l’avenir. Ce genre d’initiative est une sorte de piqûre de rappel : les personnes handicapées existent. Cela permet d’ouvrir des portes, notamment à la police où les mentalités évoluent.” Une initiative originale qui fait réfléchir. Aline Jacobs 1
Lire aussi en page 34.
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AFFAIRES EN COURT
O U V E R T U R E D ’ U N B U R E AU S AT E L L I T E
Le télétravail poursuit sa marche f
© Jos Balcaen
travail reliés à Portal et d’un ordinateur connecté à internet. Deux téléphones, une imprimante, un scanner, un fax ainsi qu’une photocopieuse sont également mis à disposition des utilisateurs. Une offre de service détaillée a été rédigée ainsi qu’un guide d’accueil qui précise toutes les modalités pratiques (accès, parking, horaires …).
MARCHE-EN-FAMENNE – Après Audenarde et la zone de police de Wavre, la Direction de coordination et d’appui (DCA) de Marche-en-Famenne ouvre un bureau satellite pouvant accueillir deux personnes. “Le bâtiment à côté du nôtre était occupé auparavant par la zone de police qui, par manque de place, employait plusieurs de nos bureaux. En déménageant, celle-ci a donc libéré des espaces de travail. Notre directeur a alors listé les locaux disponibles et demandé aux membres du personnel de réfléchir à leur affectation”, explique Laurence Brilot, responsable du secrétariat de direction et de la gestion du personnel. “Mon mari, également membre de la police fédérale, m’avait parlé du concept de bureau satellite. Après analyse, il restait un local qui pouvait être aménagé sans empiéter sur les besoins d’autres services. J’ai donc soumis l’idée d’ouvrir un bureau satellite au directeur coordinateur qui m’a laissé carte blanche pour la mise en œuvre”, ajoute-t-elle. Laurence Brilot a bénéficié de la collaboration de différents services de la police fédérale et a effectué les démarches nécessaires afin d’équiper le bureau. Celui-ci est pourvu de deux postes de
“Dans un rayon de 35 kilomètres autour de la DCA, nous avons recensé 1800 membres du personnel (opérationnel et CALog de la police intégrée) potentiellement intéressés par cette offre de télétravail”, précise la gestionnaire du projet. “Il s’agit, par exemple, de collaborateurs résidant en province du Luxembourg et occupant un emploi à Bruxelles, de femmes enceintes qui pourraient venir travailler temporairement chez nous, de personnes qui souhaitent poursuivre le travail après une réunion dans nos locaux …” L’utilisation du bureau satellite peut également être envisagée en cas de chutes de neige ou de grèves des trains. Enfin, la pratique du travail à distance doit reposer sur la notion de confiance. “Nous intervenons en tant qu’accueillant”, souligne Laurence, “mais nous ne sommes pas là pour effectuer un quelconque contrôle des utilisateurs”. La DCA prévoit d’évaluer cette offre de service et n’exclut pas, à terme, d’augmenter les capacités d’accueil du bureau … En pratique Bureau satellite de Marche Rue Notre Dame de Grâces, 105 A 6900 Marche-en-Famenne Accessible sur réservation de 8 à 17 heures. Un badge d’accès sera remis à l’utilisateur. Accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Vaste parking. Infos et réservations : 084 34 07 04. G.H.
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GENRE
Une charte pour l’égalité entre femmes et hommes
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AFFAIRES EN COURT
f © Lavinia Wouters
PRÉVENTION BRUXELLES – Le 8 novembre 2013, la commissaire générale de la police fédérale, Catherine De Bolle, a signé conjointement avec un certain nombre de chefs de corps de la police locale, la ‘Charte pour l’égalité entre femmes et hommes, l’égalité des chances et la diversité’. Elle est destinée au niveau managérial de la police. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de la Ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des chances, Joëlle Milquet, ainsi que des représentantes de Womenpol. Cette charte résulte de la circulaire du 19 juillet 2013 sur la promotion de l’égalité des chances entre les femmes et les hommes au sein des services de police. Elle constitue aussi une des actions du plan d’actions Gender élaboré par la Task Force Gender de la police intégrée1. Une autre charte, élaborée pour l’ensemble des membres du personnel, sera signée prochainement. En mars 2013, la police intégrée comptait en son sein moins d’un tiers de femmes. 53,69 % d’entres elles émargeaient au cadre opérationnel. Mais les femmes ne constituent que 9 % des officiers. Tout au sommet de la hiérarchie, on ne dénombre que 3 % de femmes commissaires divisionnaires. En outre, 117 zones de police (sur 195) n’ont toujours pas de cadres officiers féminins. B.D.
Ensemble contre le cyberharcèlement f BRUXELLES – A l’heure où un jeune sur trois se dit victime de cyber-harcèlement, le Cabinet pour l’égalité des chances, la police fédérale ainsi que Child Focus et l’Institut supérieur de formation sociale et de communication (ISFSC) ont lancé, le 29 novembre 2013, une importante campagne contre le cyber-harcèlement. Son nom : Stop Cyberhate ! Cette campagne repose sur quatre clips vidéo réalisés par les étudiants de l’IFSFC, une application smartphone ainsi qu’un site internet, www.stopcyberhate.be. Le but est d’aider les victimes de ce type de harcèlement, lié notamment au développement des réseaux sociaux. “C'est une belle opération de sensibilisation, de prévention, de collaboration entre services, et ce avec le talent de nos jeunes”, a déclaré Joëlle Milquet, ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des chances. N’hésitez pas à relayer cette campagne au maximum ! Aline Jacobs
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Voir Inforevue 01/2012, pp. 42-43.
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Les graduates du FBI à Bruxelles
SPORT
Championnat de Belgique DE VTT f
© Lavinia Wouters
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BRUXELLES – Les vingt diplômés belges de la National Academy du FBI américain, qu’on appelle les graduates, ont organisé un congrès policier international à la fin du mois d’octobre. C’était la deuxième fois en 31 ans, après l’édition de 1992, que la police belge avait l’honneur d’organiser cette Retraining Session sur le sol européen. Autour du thème Policing Major Cities in a Mobile and Diverse World, des orateurs issus du monde académique et de la magistrature ont partagé leur vision de la politique des grandes villes et de son impact sur la police. Le public comprenait 150 participants venus de 24 pays et de trois continents. Au-delà du programme professionnel du congrès, une telle Retraining Session offre de multiples opportunités de networking, favorisant les contacts internationaux entre services de police. Par ailleurs, les policiers peuvent faire appel aux graduates pour des questions spécifiques à dimension internationale pour lesquelles ils ne trouvent pas de réponse à travers le modèle de choix de canal international habituel. Durant ce congrès, une délégation américano-européenne emmenée par le président du European Chapter, le commissaire divisionnaire Joos Duchi (chef de corps de la zone de police de Middelkerke), a rendu une visite de travail à Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, pour lui présenter les objectifs de l’organisation. À en croire la note de satisfaction générale de 97%, cette organisation fut un grand succès. Signalons enfin que, pour les policiers intéressés par cette formation du FBI, une réserve de recrutement est en cours de constitution. Dirk Callebaut PJF Asse – Administrateur de l’ASBL FBI NAA BEL
KASTERLEE – Le 20 septembre 2013, 150 sportifs de la police ont répondu présents à Lichtaart à l’occasion du championnat de Belgique de VTT pour services de police. L’événement s’est déroulé sur le site du Floreal Kempen. L’inspecteur principal Danny Thys, de la zone de police Regio Turnhout a veillé, avec l’aide de vingcinq volontaires, à une organisation sans faille : “C’est la première fois que le championnat de Belgique se déroule ici. Elaborer un itinéraire dans cet environnement boisé au dénivelé impressionnant n’est guère difficile. Le sous-sol sablonneux et les passages parsemés de racines d’arbres ont fait de ce parcours un beau défi à relever. La météo de ces derniers jours l’a, par ailleurs, rendu extrêmement rapide !” Au total, les participants devaient parcourir six tours d’environ quatre kilomètres. Les plus forts ont rejoint la ligne d’arrivée en mois d’une heure. Ceux qui y participaient en vertu de l’esprit olympique ont pris un peu plus de temps. Et le grand vainqueur fut, de toute façon, l’esprit d’équipe ! Les résultats complets, photos et reportage vidéo peuvent être consultés sur : http://bkmtb.politieregioturnhout.be/ Résultat – de 40 ans 1. Niels Beelen (ZP Beringen) 2. Yoeri Coopman (ZP Gand) 3. Jo Lemmens (ZP Neteland) Résultat + de 40 ans 1. Yve Neefs (ZP Geel/ Laakdal/Meerhout)
2. Filip Van Hecke (Police de la navigation Gand)
3. Wim Meir (POSA Anvers)
Résultat Dames 1. Caroline Van Peteghem (ZP Gand) 2. Kelly Greefs (ZP Regio Turnhout)
3. Veerle De Wolf (Police judiciaire fédérale)
S.D.
Ronald Comers (FBI), Douglas Muldoon (président du FBI NAA international), le ‘président européen’ Herman Van Rompuy, Joos Duchi (président du European Chapter) et Philippe Beneux (graduate belge).
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AFFAIRES EN COURT
CONCOURS
BONNE ANNÉE 2014 !
D9173 en prison f
QUESTIONS pour nos champions f
BRUXELLES – Le calendrier de l’année nouvelle est, comme chaque année, offert à nos abonnés. Et voici la solution de l’enquête de Pol publiée dans le dernier numéro. Tous les détenus portant dans leur numéro de matricule une lettre impaire étaient libérés, ceux avec les lettres paires étant maintenus en détention. Donc, Q1014 pouvait être libéré, mais pas D9173 ! Voici les heureux gagnants : • un porte-documents en cuir : Jacques Graff ; • un bol à soupe : Jacques Delhaye, André Vincke, Tim Vervaet, Johan Van Langeraert ;
BRUXELLES – Avez-vous gardé les trois autres numéros d’Inforevue parus en 2013 ? Ils pourraient se révéler bien utiles pour vous aider, vous les abonnés, à répondre aux questions de notre concours annuel. Cette année encore, de beaux prix sont à remporter : des montres, des porte-documents en cuir, des bols à soupe, des vestes fluo, des carnets de jeux sur le monde de la police, etc. Question 1 : Dans quel pays s’est déroulée l’enquête du dossier LEMA de la police judiciaire fédérale d’Anvers ? Question 2 : Combien valait un kilo d’or en 2012 ? Question 3 : Replacez ces photos dans leur contexte et ditesnous à quelles occasions elles ont été prises.
• un recueil de nouvelles policières : Michel Putmans, Vincent Amand, Charles Reuliaux, Aristide Denis, Thierry Maurer ; • un carnet de jeux : Céline De Coninck, Frank Iacopucci, Hubert Van Massenhove, Joke Coppesmette, Jeroen Somers, Joël Delbart, Georges Ladry, Luc Baetens, Els Packolet, Jacques Dengis ; • une magnette et des crayons de couleur : Elga Boom, Marc Parlier, Dominique Laloo, Eric Laloo et Pierre Maurer. Notre enquêteur sollicite à nouveau votre attention pour résoudre l’énigme. Envoyez vos réponses pour le lundi 27 janvier 2014 au plus tard, soit par mail à inforevue@police.be, soit par courrier à Concours Inforevue, DGS/ DSI, rue Fritz Toussaint 8 à 1050 Bruxelles. Bonne chance ! Nous vous souhaitons une très heureuse année 2014 !
Question 4 : Quelle zone de police fait appel à des volontaires, dont des handicapés, pour diverses tâches ? Question 5 : Dans quelle ville belge a été signé un accord franco-belge de coopération transfrontalière en matière de police et douane ? Question 6 : Qu’est-ce que le projet CIRCAMP ? Trente lecteurs ayant répondu correctement aux questions seront tirés au sort et remporteront un des lots proposés. Les réponses doivent être envoyées pour le lundi 27 janvier 2014 au plus tard et ce, à l’adresse suivante : Jeux concours Inforevue 2013 DGS/DSI Rue Fritz Toussaint 8 1050 Bruxelles Mentionnez clairement vos nom, prénom, adresse et numéro d’abonné. Bonne chance à vous toutes et tous. La rédaction
La rédaction
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F E E D B AC K
inforevue 042013
AFFAIRES EN COURT
Investir dans l’ANPR en vaut-il la peine ?
Un retour sur les éditions précédentes d’Inforevue.
Nominés et primés La couverture de l’Inforevue 4/2012 s’est vu décerner, le 28 novembre dernier, le Grand Prix de la meilleure cover par l’Association belge de la communication interne (ABCI). Inforevue �igurait également parmi les nominés pour le titre de meilleur magazine de l’année et s’est classé 3e, devant les publications de sociétés telles que Coca Cola, AG Insurance, Electrabel, Audi, etc. Inforevue a aussi �ini sur le podium dans la catégorie de la meilleure photo avec celle publiée en page 40 de l’Inforevue 03/2012. Notons que la stratégie de communication interne de la police fédérale s’est aussi classée dans le top 3 du Prix de la meilleure stratégie et que le clip relatif à l’usage des médias sociaux a décroché la deuxième place du meilleur produit de communication audiovisuelle. Au total, la police était donc nominée dans cinq des sept catégories de Grands Prix de l’ABCI.
1 prix
Début octobre, la région frontalière CourtraiYpres-Tournai a été pour la première fois couverte par un réseau ANPR (reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation) �ixe et mobile. L’objectif était de marquer le coup contre la criminalité transfrontalière. A l’initiative de la zone de police Gavers, les caméras étaient reliées à une plate-forme informatique intelligente grâce à laquelle de l’information orientée vers les auteurs était envoyée en temps réel sur le terrain (lisez à ce sujet le Face to Face de l’Inforevue 3/2013). Un tel système augmente naturellement les possibilités d’interpellations. Le réseau se composait de 10 caméras ANPR disposées sur les principaux axes d’entrée en venant de France. Au total, 73 policiers/policières ont participé à cette action. En trois heures, 6 835 véhicules ont été contrôlés, avec une quarantaine de ‘hits’ (résultats positifs).
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042012
MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE
oV Ve eR Rl lA As st tp pR Re eV Ve en nt t ii e e ii n n R Ro on ns se e o
TIJDSCHRIFT VAN DE GEÎNTEGREERDE POLITIE
Le succès des ‘crime clips’
Shapiens et policiers fédéraux
oVeRlAstpReVentie in Ronse
JOres voor respect op straat
L’enquête Fanchini et ses dollars
Matonge,
chaud et chaleureux
Meilleure cover
IR04_Cover-FR.indd 1
13/12/12 14:07
Overlast door jongeren counteren en als het maar even kan voorkomen. Hoe? Met meer informele sociale controle, een gesprek met de ouders en een strakker sociaal weefsel. Jongeren en ouders voor respect op straat, dat is waar Jores voor staat.
3e place
TeksT Stefan Debroux
fOTOgrafie Ruben Accou
J o n g er e
Po litie
n co a ch
Trois nouveaux LO’s Dans l’Inforevue 02/2013, le commissaire divisionnaire Peter De Buysscher et le commissaire Dirk Beersmans, de la Direction de la coopération policière internationale (CGI), ont présenté la réforme du réseau des of�iciers de liaison (LO). Nous écrivions que les postes en Espagne, au Brésil, en Turquie et en Russie avaient été déclarés vacants. Entretemps, les noms de trois LO’s sont connus : Kurt Boudry est en place au Brésil depuis début novembre. Francis Hortelan devient LO en Espagne et Sébastien Joris LO en Turquie. Ils sont en cours d’installation et seront complètement opérationnels à partir de janvier 2014.
Ronald Comers (FBI), Douglas Muldoon (voorzitter FBI NAA internationaal), Europees President Herman
ie entRompuy, Prev Van Joos Duchi (voorzitter European Chapter) en Philippe Beneux (Belgische graduate).
Meilleure photo jores VersUs oVerLAst
roNse – Hangjongeren met een dreigende attitude, luid spelende kinderen die over tuinmuren klimmen om hun bal te recuperen, beschadigingen in het straatbeeld… Overlast is een rekbaar begrip, afhankelijk van plaats, tijdstip en wie over wie klaagt. Hoe komt het dat mensen het gedrag van jongeren als storend ervaren? Of omgekeerd: waarom tonen jongeren niet meer respect voor hun omgeving? “Uit
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