Inforevue 4/2014 Fr

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MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE

Alloo, Proximité la policeen demilieu la route? hospitalier Tracer les objets volésSALDUZ ? Connaissez-vous PLUS ? C’est possible !

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“ENSEMBLE POUR UNE SOCIÉTÉ PLUS SÛRE”

L’Inforevue est une publication de la Direction des relations internes (DSI) de la police fédérale

Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Renato Guion, Gwendoline Hendrick, Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Jocelyn Balcaen, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers, Cécile Tonneau, Lavinia Wouters Dessins: Didier Castenholz , Benoit Goesaert Traductions: Service de traduction Direction de la communication Imprimerie: Goekint Graphics 059 51 43 43 Editeur responsable: Renato Guion - Avenue de la Couronne 145A 1050 Bruxelles Relations publiques et abonnement: Laurence Slachmuylders, Avenue de la Couronne 145A - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97 Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 euros Facture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automatiquement prolongé sauf résiliation deux mois avant son échéance. Tous droits réservés. Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands. Teamware: _DGS/INFOREVUE E-mail: inforevue@police.be ISSN: 1780-7638

Améliorer la sécurité de notre société fait partie des bases du travail policier. Pour réaliser cet objectif, nous mettons en place une approche intégrale et intégrée. En tant qu’autorité fédérale, une telle approche s’envisage de préférence avec l’ensemble des partenaires concernés ; notre politique s’applique ainsi à tous les niveaux. De cette manière, chaque problématique est abordée sous un maximum d’angles avec toute l’expertise nécessaire.

Un bel exemple pratique de l’implication de l’ensemble des maillons de la chaîne de sécurité est l’organisation de nos États généraux annuels ‘Vols dans les habitations’. Cette conférence, qui s’est tenue cette année le 24 novembre, était axée sur le rassemblement de l’ensemble des partenaires des secteurs public et privé. Une large base de collaboration a ainsi été créée, plus particulièrement en vue d’une nouvelle approche des vols résidentiels. À l’issue de la première journée de conférence, un plan d’action concret pour l’année à venir voyait le jour. De nouveau, la problématique est envisagée de manière très large. Ainsi, une série de nouvelles technologies et de moyens facilitant ou empêchant ce type d’effraction sont actuellement à l’étude. Les États généraux annuels nous ont également offert l’opportunité de présenter à l’ensemble des parties prenantes notre approche intégrale en général, et plus singulièrement nos priorités en matière de vols, et par la même occasion de les mettre à l’ordre du jour. Ensemble, avec tous les partenaires publics et privés, nous mettrons tout en œuvre pour parvenir à des résultats. L’objectif final de cette collaboration est l’accumulation d’expertise, l’amélioration de la qualité et, partant, de l’efficacité des actions de prévention des phénomènes criminels. Le présent numéro d’Inforevue évoque la journée d’action nationale 1 jour sans du 11 décembre 2014. 1 jour sans est une forme ultime de collaboration intégrale entre différents niveaux à l’échelon national. Il s’agit d’une collaboration entre l’État, les provinces, les villes et communes, ainsi que la police fédérale et locale et, bien entendu, les citoyens, qui ont aussi un rôle à jouer dans la lutte contre les cambriolages. Vu l’intérêt suscité par cette journée d’action et tout le travail intégré et intégral de préparation, j’ai directement voulu intégrer ce projet, qui vise à informer et en même temps encourager le citoyen à entreprendre lui-même des actions. Ensemble, nous menons ainsi le combat, de préférence durant plus d’une journée, contre les vols dans les habitations.

Philip Willekens www.polimagery.be

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Directeur général Sécurité et Prévention SPF Intérieur

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sommaire

LUK ALLOO À LA POLICE DE LA ROUTE “Des êtres de chair et de sang” TASK FORCE ZONALE LIÉGEOISE Volé mais (peut-être) pas perdu CAMBRIOLAGES RÉSIDENTIELS Un jour sans !

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TEAM PICKPOCKETS “Un jeu du chat et de la souris”

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SÉCURITÉ Une visibilité de grande classe

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INFRASTRUCTURES La Boraine centralise

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FACE TO FACE Agrandissement d’échelle à la police locale : simple tendance ou absolue nécessité ? FORMATION EN TECHNIQUES D’AUDITION Faire parler le non-verbal POLICE ADMINISTRATIVE Protection optimalisée

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L’INVITÉE “L’orgueil précède la chute”

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COMPORTEMENTS DÉVIANTS L’intuition, un art qu’on peut améliorer

rubriques

34 L’Invitée

Radar...2

Eurêka !...22

Casus...19

Feedback...53

Historia...7

Out of office...13

Le monde policier...40

Les affaires en court...42

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“ 250000 L A POLICE EN CHIFFRES

QUOTE

Quand la société a besoin de nous, on répond présent.”

Durant la campagne Bob de cette fin d’année, qui s’étale du 28 novembre 2014 au 26 janvier 2015, la police souhaite réaliser un minimum de 250 000 contrôles pour lutter contre la conduite sous influence. En Belgique, un accident corporel sur huit est dû à l’alcool.

Philip Pirard, chef de corps de la ZP Hazodi, sur l’engagement de policiers supplémentaires sur le terrain pour assurer la sécurité en cas de délestage électrique. (Het Laatste Nieuws, 2/12/2014)

BIB

SURFONS TRANQUILLE 2.0 ! La toile, tout le monde y est ! Mais qui connaît vraiment les dangers ? En vous aidant à trouver le bon mot de passe, à bien choisir votre antivirus, à acquérir les bons réflexes derrière le clavier, Surfons tranquille vous permet de profiter de ce formidable outil en toute sécurité. En trois grands chapitres (Astuces, Réseaux sociaux et Arnaques), cette nouvelle version vous fait découvrir les bons conseils pour configurer vos outils numériques, les bonnes pratiques en matière d’usage des réseaux sociaux et de nombreux trucs pour déjouer les pièges tendus par les acteurs malveillants qui sévissent sur le net. Sous une forme simple et compréhensible, vous découvrirez comment vous pouvez désormais surfer tranquille sur votre ordinateur, smartphone ou tablette.

INFO Surfons tranquille 2.0 ! / BOGAERT Olivier. - Bruxelles : Racine-RTBF, 2014. 221 p.

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tweetwall @PolicedeLiege Bonjour Twitter ! #monpremierTweet

@PoliceMouscron

Nous sommes dorénavant sur twitter !

Attention : PAS d'appels d'urgence via ce canal !

@zp3vallees W E B WAT C H

TURN BACK CRIME Turn Back Crime est une campagne de sensibilisation d’Interpol destinée à conscientiser le grand public à l’impact et à la portée du crime organisé. Initialement, cette campagne était axée sur la lutte contre le commerce illégal de produits de contrefaçon. L’objectif est à présent d’élargir la campagne à d’autres phénomènes criminels. Le site Internet propose notamment une vidéo montrant comment le commerce de produits contrefaits sert à financer d’autres activités criminelles. Il s’agit, par la même occasion, d’un avertissement : soyez conscients de l’existence de circuits illégaux et ne contribuez pas au financement de la criminalité !

Vous êtes à présent 1600 à nous suivre, merci de votre fidélité ! La sécurité c'est l'affaire de tous ! http://fb.me/2d0fs7tok @ZPLesseLhomme

Formation "tireurs fous" AMOK initiée par la zone L&L avec 4 autres zones voisines : belle collaboration ! voir

http://www.matele.be/actu-du-30-10-2014 … @PolFed_presse

Résultats du 2e marathon de la vitesse : sensibi-

liser pour réduire le nombre de victimes de la

route. + de détails : http://www.polfed-fedpol.be/ presse/presse_detail_fr.php?recordID2=2471 … @PoliceMonsquevy

INFO www.turnbackcrime.com

La police sensibilise les étudiants à

l'#homophobie. #UMons http://buff.ly/1wIuSUo @police_temoin

#Feedback l'homme amnésique retrouvé à Liège SUR LE VIF

le 08/11 est identifié. Merci pour votre collaboration pls-RT

@ZPNamur

Laurence Fontaine est inspectrice à la zone de police des 3 Vallées depuis quelques mois seulement. Elle a commencé sa carrière il y a un peu plus de 10 ans, en intervention tout d’abord et en quartier ensuite, au sein de la zone de police de Charleroi. Affectée à présent au service proximité de Viroinval, Laurence apprécie le contact avec les habitants de son quartier. Elle joue un rôle d’interface entre sa population et les services de police et contribue, en outre, à la quiétude de son secteur en jouant régulièrement un rôle de médiatrice, notamment dans les conflits de voisinage.

Sentiment d’insécurité à la Gare de #Namur, la

police se veut rassurante https://www.facebook. com/polnam.be/posts/907956499233067 … @policecomines

#1JOURSANS - 10 astuces pour citoyens, le voisinage et les associations

http://www.policelocale.be/5318/nouvelles… @INTERPOL_HQ

Celebrating 100 years of International #Police

Cooperation at the 2014 #INTERPOLGA here in

#Monaco.… http://instagram.com/p/u-SkIejsfv/

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Que le grand cric me croque ! Les photographes de votre magazine ont suivi une patrouille de la police locale de Bruxelles-Capitale/Ixelles sur ses différents terrains d'action. Parmi ceux-ci, des couloirs sombres et couverts de graffitis. Un endroit glauque qui a pourtant permis de réaliser cette image cocasse d'une policière allant se faire croquer… par un tag !

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PLAYMOBIL ET SENSIBILISATION Dans le Brabant flamand, une campagne contre la violence domestique est menée en cette fin d'année 2014. L’inspectrice principale Nancy Bosch, membre de la zone de police Bodukap (Bonheiden/Duffel/Sint-KatelijneWaver/Putte) a développé un concept original : avec un IPad, une lampe de bureau et les jouets Playmobil de sa fille âgée de huit ans, elle a créé un petit film de sensibilisation. Les personnages Playmobil incitent à oser signaler les faits de violence domestique. Le film Er was eens een modaal gezin (Il était une fois une famille comme les autres) peut être visionné sur le canal Youtube de la zone de police Bodukap : http://youtu.be/J1QmRvvnHlY.

DES CHEVAUX SUR LE RING Dans la nuit du 18 au 19 novembre, trois chevaux décident de prendre la poudre d’escampette et s’échappent de leur prairie. Leur escapade ne reste pas longtemps inaperçue et est signalée sur le Ring de Bruxelles à hauteur de Braine-le-Comte. La police fédérale réussit à les intercepter sur l’autoroute avant de les héberger pour une nuit dans les écuries de la police à cheval à Etterbeek. Moralité : les propriétaires de chevaux doivent vérifier régulièrement l’état de leurs clôtures, tant dans l’intérêt de la sécurité des chevaux que de celui des usagers de la route.

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ENSEMBLE Belle synergie entre les policiers des zones Lesse et Lhomme, Haute-Meuse, Houille-Semois, Flowal et Hermeton et Heure qui, depuis plusieurs semaines, s'entraînent ensemble à affronter une situation AMOK (tireur fou). La première partie se déroule dans l’ancien site de la RTT à Lessive. Quant à l'exercice de mise en situation – jour 2 – il a lieu à l'ancien lycée d'Etat, à Gedinne. Ces formations s'étaleront jusqu'en janvier. Dès 2015, le projet AMOK va entrer dans une deuxième phase : un module préventif de détection des risques figure au programme de formation de plusieurs écoles de police. Plus d'infos à ce sujet dans le prochain Inforevue.

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Réalisée par le Musée de la police intégrée, la rubrique Historia nous fait découvrir ou nous remémorer un événement, un personnage, une pièce d’équipement ou une unité des anciens corps de police.

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HISTORIA

VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE BEURRE A L’EAU ? TEXTE Benoît Mihail - Musée de la police intégrée

BRUXELLES – Dans la Belgique occupée par les Allemands à partir d’octobre 1914, la vie se réorganise rapidement en fonction d’une situation nouvelle dans laquelle la police va jouer un rôle important. Pénurie (l’économie est exsangue) et rationnement (les meilleurs biens vont à l’armée ennemie) sont monnaie courante, ainsi qu’il ressort de la lecture des procès-verbaux de l’époque. Le musée a la chance – grâce à un don de la zone de police Uccle/WatermaelBoitsfort/Auderghem – d’en posséder une collection pour la police communale d’Uccle à partir de 1916.

Les abus les plus fréquents concernent la falsification des denrées. “J’ai acheté de la fécule de pommes de terre … après la livraison, j’ai constaté qu’elle était falsifiée et contenait du sable”, se plaint un acheteur. Le beurre, en particulier, est gonflé d’eau afin d’en augmenter indûment le prix. Naturellement, chaque personne interpellée dans ces conditions n’est jamais au courant : “elle ne connaît pas le paysan” [‘ze kent de boer niet’] explique une brave revendeuse à un agent le 2 avril 1916.

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Du fait de la vie chère, les vols sont innombrables, à domicile (un homme accuse son beau-fils de lui avoir volé un jambon caché dans sa chambre à coucher !) et même dans les champs. Car il ne s’agit pas seulement de nourrir les gens : la police intercepte des voleurs de champignons ou de trèfles, pour les lapins domestiques. Peu avant la fin de la guerre, un policier raconte l’agression qu’il a subie de la part d’un tel chapardeur : “voulant l’arrêter pour lui demander son identité, il m’a porté sur le corps et les jambes plusieurs coups d’un bâton muni d’une grosse boule en plomb … Ce n’est que grâce à la présence de mon chien que j’ai pu me dégager et lui enlever les trèfles …” Plutôt que de voler de la nourriture, certains filous plus malins (ou doués de leurs mains) préfèrent falsifier les bons de rationnement. Pour confondre l’un d’entre eux, le Comité de secours et d’alimentation, qui distribue les bons, fait couper sans prévenir un coin de toutes les nouvelles fiches. A noter que les gens ne volent pas que pour manger. Les hivers sont froids, et pour se chauffer, certains s’emparent illégalement du bois dans la forêt : une nuit de juillet 1916, des ‘agents

temporaires’ – de simples citoyens recrutés pour combler le manque de policiers – surprennent deux individus en train de scier un arbre dans la forêt de Soignes. Parfois, les voleurs s’attaquent aux billes de chemin de fer, du côté de la gare d’Uccle-Stalle. Parce que le métal est réservé à des fins militaires (même les chaudrons ont été confisqués par les Allemands), il devient également une matière prisée des voleurs. “Au W.C. et dans la salle de bains, les tuyaux en plomb ont été arrachés”, déclare le propriétaire d’une villa en 1917 ; l’agent lui annonce la venue d’un expert du parquet pour procéder au relevé d’empreintes. Bien entendu, la présence des Allemands pose également nombre de problèmes, que nous aborderons dans le prochain numéro.

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De gauche Ă droite : Wim, Stefaan, Yann et Griet.

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“Des êtres de chair et de sang”

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LUK ALLOO À LA POLICE DE LA ROUTE

De septembre à novembre 2014, soit pendant douze semaines, la Flandre a pu suivre l’émission télévisée Alloo bij de wegpolitie (Alloo à la police de la route) sur la chaîne VTM. Grâce à ces reportages, les téléspectateurs, qui étaient parfois 800 000 devant leur petit écran, ont dû revoir l’image qu’ils avaient de la police de la route. C’est également le cas du journaliste et animateur Luk Alloo, qui pensait qu’il aurait à faire à une bande de cow-boys obsédés par la circulation routière. Mais tentons donc d’en savoir davantage avec quatre membres de la police de la route d’Anvers. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

ANVERS – Autour de la table, nous faisons la connaissance des inspecteurs Griet Van Mieghem, Yann Cools et Wim Briers, ainsi que de l’inspecteur principal Stefaan De Beuckelaer, de la police de la route d’Anvers (WPR). Leurs aventures ont été filmées pendant plusieurs mois par la chaîne privée flamande. “Apparemment, Luk Alloo voulait d’abord faire un sujet sur la police fédérale, mais celui-ci a évolué vers un reportage sur la police de la route”, explique Griet. “Via le Service presse de la police fédérale (rebaptisé Direction de la communication, ndlr), le commissaire divisionnaire Wim Redig et le commissaire Reiner Smets nous ont demandé qui souhaitait participer à l’émission. Au départ, il n’y avait que huit candidats mais d’autres, comme ces quelques collègues du poste de circulation de Brecht, ont très vite pris le train en marche.” Et Stefan de poursuivre : “Certains étaient assez réticents, car Luk Alloo est une figure plutôt controversée. Mais le choix de chacun a été respecté et c’est sur cette base que les émissions ont été enregistrées. Les duos que nous formons (ils patrouillent toujours en binôme, ndlr) évoluent, tout comme Luk Alloo, qui ne voit plus la police de la route de la même façon. À présent, il boucle même sa ceinture de sécurité à l’arrière…”

DU RESPECT

Les quatre caméras et les microphones installés sur la poitrine des policiers participants n’ont rien raté de leurs

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services de huit heures. “Au début, on n’est pas à l’aise, puis on finit par oublier la présence de cet équipement”, poursuit Yann. “Il y a par ailleurs eu une concertation préalable avec le parquet. Ainsi, il a été décidé que les images devaient d’abord être transmises à notre commandement et au Service presse de la police fédérale. Ils ont fait un travail très rigoureux, et VTM a adapté les montages lorsque cela était nécessaire, comme convenu. Il fallait notamment permettre au téléspectateur de suivre une intervention dans son intégralité.” Il a même été tenu compte des éventuelles réactions négatives sur les réseaux sociaux. Pendant les émissions, une collaboratrice de la WPR Anvers rendait compte en direct des nombreux tweets postés sur le compte Twitter @Wegpolitie_ ANT. Résultat des courses ? Le téléspectateur fait désormais preuve de plus de respect pour le travail de ces policiers. “Il est certain que ce programme a fait connaître notre travail, et la police fédérale en général, sous un jour positif. Les gens nous perçoivent à présent tout à fait différemment. Ils ont pu voir par eux-mêmes que notre travail, c’est aussi de la sensibilisation, et pas uniquement de la répression. Nous devons être de tous les métiers et, parfois, prendre en quelques secondes des décisions qui peuvent avoir de lourdes conséquences”, explique Wim. “Les gens sont étonnés d’apprendre tout ce que nous faisons”, ajoute Yann. “C’est vrai que le plus souvent, nous interve-

nons lorsqu’il y a un accident ou que certaines personnes commettent des délits, mais les gens ont vu maintenant par eux-mêmes que nous sommes également des êtres de chair et de sang.”

“ET LUK, IL N’EST PAS LÀ ?”

Selon Peter De Waele, porte-parole de la police fédérale, la commissaire générale a autorisé la participation à cette émission “parce que l’image de la police de la route est trop répressive. Ses interventions sont presque toujours associées à la répression de l’ivresse au volant ou de la vitesse. C’était donc là une jolie façon de casser cette image.” Toujours selon Peter De Waele, les gens téléphonent à présent pour demander comment il faut s’y prendre pour intégrer la police de la route, alors qu’il faut bien sûr toujours suivre la formation de base dans un premier temps. Les images restent dans les mémoires : on reconnaît et on s’adresse aux quatre motards partout où ils vont. Ils avaient d’ailleurs un peu négligé l’impact de l’émission. Et Griet de conclure : “Je viens encore d’avoir droit à un pouce levé à la station-service, mais on m’a aussi accablée de critiques sur les réseaux sociaux. On n’est bien sûr pas préparé à ça, c’est dur à encaisser. Mais quoi qu’il en soit, c’était une très chouette expérience de pouvoir faire mieux connaître les vraies facettes de notre métier, a fortiori lorsque vous êtes une femme et que vous faites, il faut bien le reconnaître, un ‘travail d’homme’ comme celui-là.” f

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TA SK FORCE ZONA LE LIÉGEOISE

Volé

mais (peut-être)

pas perdu

La Task force zonale de la police locale de Liège a mis en place une procédure visant à tracer à distance certains objets volés. Pour retrouver des ordinateurs portables, smartphones ou encore tablettes dérobés, nul besoin d’être un expert en informatique. Quelques connaissances de base et un peu de chance peuvent suffire. TEXTE Gwendoline Hendrick

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

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LIEGE – La Task force zonale (TFZ) est un service qui fait partie de la Direction des relations avec les quartiers et du budget de la police locale de Liège. Elle se consacre, entre autres, à la lutte contre les nuisances urbaines telles que la détention et le trafic de stupéfiants, par exemple. Ce service a désormais une nouvelle corde à son arc puisqu’il a mis sur pied une procédure permettant de tracer à distance des objets volés. “Face à la recrudescence des cambriolages, plusieurs axes de travail, à la fois préventifs et répressifs, ont été mis en œuvre au sein de la zone. Par ses activités, la Task force zonale a acquis une expérience en matière de vols d’objets. L’idée a donc été d’étendre cela aux cambriolages”, explique le commissaire Paul Carral Vazquez, responsable de la TFZ. Concrètement, le service passe en revue les procèsverbaux de vol contenus dans l’ISLP1, vérifie si du matériel multimédia figure parmi les objets dérobés et recontacte les victimes. Car, dans certains cas, un objet volé peut livrer de précieuses informations. Le formulaire standard de constat de vol a d’ailleurs été adapté et prévoit un volet consacré au matériel multimédia. “En pratique, il est possible de tracer tout ce qui se connecte à un réseau”, indique l’inspecteur

principal Xavier Doutrepont. “C’est le cas des GSM (smartphones et iPhones), des tablettes, ordinateurs, consoles Playstation (à partir de la version 3), et appareils Coyote”, précise-t-il. Pour chacun de ces objets, la procédure diffère mais, de manière générale, en disposant de certaines informations liées à l’appareil, il est possible d’en retrouver la trace. “Prenons l’exemple d’un smartphone ou d’une tablette Android. Ceux-ci sont souvent liés à une compte Google et/ou Gmail à partir desquels il est possible de localiser l’appareil (via le wi-fi, la 3G2 ou encore l’antenne GPS qui se trouve dans l’appareil). Il suffit pour cela de se connecter à un site internet avec l’adresse mail et le mot de passe (liés au compte Google ou Gmail) de la victime. Il sera alors possible de consulter sur une carte la localisation

EN PRATIQUE, IL EST POSSIBLE DE TRACER TOUT CE QUI SE CONNECTE À UN RÉSEAU

de l’appareil par jour et par heure”, poursuit l’inspecteur principal.

Outre certains logiciels d’antivol, plusieurs antivirus payants permettent également de localiser les produits auxquels ils sont liés. Lorsque l’antivirus se connecte sur le réseau, il envoie un code d’activation au serveur afin d’être identifié. L’adresse IP3 utilisée pour la connexion est alors enregistrée. Sur base d’un réquisitoire, la société qui commercialise l’antivirus

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TA S K F OR C E Z O N A L E L I É G E O I S E

pourra fournir cette information qui permettra ensuite d’identifier le fournisseur d’accès (VOO, Belgacom…) et enfin le nom de l’abonné.

800 PIÈCES SAISIES

La procédure, lancée en janvier 2014, comporte cependant quelques limites. D’abord, les victimes ne connaissent pas toujours les informations demandées dans le but de localiser leur(s) appareil(s). Ensuite, la géolocalisation n’est parfois pas suffisamment précise. Elle renseigne un lieu mais si celuici abrite un immeuble de 15 étages, autant chercher une aiguille dans une meule de foin ! Et enfin, la procédure ne fonctionne pas si l’objet est reconfiguré car les anciennes données sont, en principe, effacées. Néanmoins, le

‘traçage’ des objets reste utile et peut même aboutir à d’impressionnants résultats. C’est ainsi que des ordinateurs volés à Liège et à Bruxelles ont mené la Task force zonale jusqu’à un magasin de Liège où 800 pièces ont été saisies. Une centaine d’affaires de vol ont ainsi pu être élucidées, dont quarante pour lesquelles aucune plainte n’avait été déposée. “Dans certains cas, il s’agissait même de cambriolages qui n’avaient jamais été signalés à la police ! ”, soulignent nos interlocuteurs. De nombreux préjudiciés ont ainsi pu récupérer leur(s) bien(s). Dans le cadre d’un autre dossier, une victime avait retrouvé son PC sur un site internet de vente de seconde main. “Dans un premier temps, l’information n’avait mené à rien mais en nous intéressant

de plus près au profil du vendeur, nous avions remarqué que, sur deux mois de temps, celui-ci avait revendu pas mal d’ordinateurs”, se souvient Xavier Doutrepont. Le dossier avait alors été mis à l’instruction et de nombreux objets avaient été retrouvés au domicile du receleur. L’enquête avait finalement mené les policiers vers une bande de voleurs déjà suivie par la police judiciaire fédérale de Liège. Au total, près de 2000 biens volés ainsi que de fausses factures avaient été retrouvés. “Avec cette approche, nous attaquons le problème à l’envers, c’est-à-dire par l’autre bout de la chaine, en partant des objets”, résume Paul Carral Vazquez. La Task force zonale et le plan de prévention de la Ville prévoient par ailleurs de réaliser différents supports de communication (prospectus, autocollants…) afin de sensibiliser les citoyens à l’importance de connaître certaines informations comme l’adresse mail et le mot de passe qui ont servi à prendre un compte Google Play (produits Android) ou iCloud (produits Apple). Enfin, la procédure appliquée par la Task force zonale a également été présentée aux zones de police voisines via la Concertation régionale d’arrondissement (CRA) et a aussi porté ses fruits de manière ponctuelle dans le cadre de quelques dossiers. f 1 2 3

Integrated system for local police. 3e génération de normes de téléphonie mobile. Numéro d’identification attribué aux appareils connectés à un réseau informatique via internet.

EN PRATIQUE… Xavier Doutrepont

L’inspecteur principal Xavier Doutrepont a réalisé une synthèse de la marche à suivre pour les objets volés identifiables. Un document indique, par objet, les informations à rechercher, la procédure pour les obtenir ainsi qu’une (ou plusieurs) personne(s) de contact. Task force zonale 04/340 97 72.

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Dans la rubrique Out of Office Office, nous quittons la sphère professionnelle pour vous présenter la passion, le hobby ou une activité originale d’un membre du personnel.

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OUT OF OFFICE

358 KM, SEUL DANS LE DESERT Pour les amateurs de courses, l’Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB) représente une épreuve ‘mythique’. Ce parcours, Alain Delhez l’a terminé avant de s’attaquer, il y a deux ans, à un autre défi extrême : la ‘Trans 333’. Le principe ? Parcourir 333 kilomètres en quasi totale autonomie dans le désert marocain du Sahara. Retour sur une incroyable expérience. TEXTE Gwendoline Hendrick

PHOTOGRAPHIE Alain Delhez

LIEGE – “Je trouve qu’on ne valorise pas suffisamment le sport et les sportifs au sein de la police”, explique d’emblée le commissaire Alain Delhez, de la police judiciaire fédérale de Liège. Cet homme de 47 ans est plus qu’un ‘simple’ joggeur et pourrait même être assimilé à un athlète de haut niveau. Ses performances sportives sont d’autant plus impressionnantes lorsque l’on connaît son parcours. En 1997, Alain est victime d’un grave accident et les médecins sont pessimistes quant à sa capacité de pouvoir remarcher un jour. Il est hospitalisé et opéré à plusieurs reprises. Mais un professeur, “à qui je dois beaucoup”, lui redonne de l’espoir. “Durant mon hospitalisation, j’ai vu des images de l’Utra Trail du Mont Blanc à la télévision et je me suis dit : je veux faire cette course”, se souvient-il. Résultat : en 2001, l’homme se remet au jogging et, dès 2004, il participe à la course OlneSpa-Olne. Après avoir, entre-temps, foulé le Mont Blanc (UTMB) et pris part à l’Ultra de Jordanie, Alain Delhez se place, en 2012, sur la ligne de départ de la ‘Trans 333’. Les 333 kilomètres de course dans le Sahara sont effectués sans balisage et en totale autonomie, exception faite de l’eau que les participants peuvent se procurer aux points de contrôle, tous les 25 kilomètres environ. En plus de gérer l’effort physique et son alimentation, il faut également s’hydrater

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très régulièrement et se soigner car les pieds sont évidemment mis à rude épreuve. Bref, rien ne doit être laissé au hasard ; le sac à dos et son contenu sont les plus légers possibles, inutile de s’encombrer de grammes superflus ! “La Trans 333 a nécessité une préparation de six mois au niveau de l’entraînement (jusqu’à dix séances par semaine) mais aussi de l’alimentation. Durant cette période, j’ai eu la chance d’être très bien entouré et coaché par des professionnels qui sont devenus des amis”, raconte le joggeur de l’extrême. Au total, celui-ci aura parcouru non pas 333 mais bien 358 kilomètres, le ‘détour’ étant dû à une erreur d’orientation. Avec une moyenne de 5 kilomètres à l’heure, il rejoint donc la ligne d’arrivée après 72 heures d’efforts physiques et en ayant ‘dormi’ deux fois une demiheure !

CONFIANCE ET LUCIDITÉ

“Le paramètre le plus important dans ce genre de course, c’est le mental. Il faut rester lucide, avoir confiance. Par ailleurs, l’orientation est également très importante”, indique le policier. Il ajoute : “On doit analyser le terrain pour s’aider. Il faut, par exemple, éviter de marcher des heures sur des cailloux et tenter de retrouver une piste le plus rapidement possible”. Au grand dam de son épouse, Alain Delhez souhaite participer à nouveau à ce genre de course en 2015. “Une fois que l’on a goûté à cette aventure, on ne peut plus en sortir ! ”, conclut-il.

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C AMBRIOL AGES RÉSIDENTIELS

1 jour sans ! La première journée nationale d’action contre les cambriolages résidentiels a été organisée en Belgique le 11 décembre dernier. La campagne 1 jour sans, orchestrée par la police et les pouvoirs publics, s’articulait autour d’un objectif symbolique ambitieux : une journée entière sans un seul cambriolage. Sur le fond, cette initiative vise à sensibiliser à tout moment les citoyens au rôle préventif qu’ils peuvent eux-mêmes jouer dans la lutte contre les cambriolages. En d’autres termes : les décideurs politiques souhaitent éveiller la vigilance et faire réfléchir les gens à ce qu’ils peuvent faire pour contribuer à la sécurité de leur maison, rue ou quartier. TEXTE Stefan Debroux

ILLUSTRATIONS Emmanuelle Glibert

LE SAVIEZ-VOUS ? • Dans notre pays, 200 cambriolages en moyenne sont commis chaque jour dans des maisons ou des appartements. Sur une année, le compteur s’élève ainsi à plus de 75 000 cambriolages. Un nombre qui, hélas, ne fait qu’augmenter... • Pour la société, le coût des cambriolages est considérable : chaque année, nous payons collectivement plus de 350 millions d’euros. Cela équivaut à une moyenne de 4 670 euros par cambriolage. Ce montant comprend tant le préjudice que le coût de l’intervention de la police et de la justice. • Traditionnellement, le nombre de cambriolages augmente durant les mois d’hiver, surtout le soir, en raison de l’obscurité. Récemment, un glissement a été observé vers les mois d’avril à juillet, période au cours de laquelle les cambrioleurs frappent surtout le vendredi et samedi soir. • Les bijoux, l’argent et le matériel électronique (ordinateurs portables, tablettes, etc.) sont le butin le plus convoité par les cambrioleurs. • L’idée de la campagne 1 jour sans vient des Pays-Bas. Une initiative citoyenne en ce sens y a été organisée pour la première fois le 11 décembre de l’année dernière. Le succès fut au rendez-vous, car la police a constaté en plusieurs endroits une nette diminution du nombre de cambriolages.

WWW.1JOURSANS.BE La campagne 1 jour sans repose principalement sur le site web, ouvert à des informations émanant des services de police ! Le site www.1joursans.be propose bien plus que des conseils de prévention classiques. Il s’agit d’une plate-forme qui rassemble l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre les cambriolages résidentiels. Outre les services de police, les citoyens et les entreprises peuvent également y partager des initiatives de prévention et de sécurité. Le site offre également la possibilité de télécharger l’application 1 jour sans, un outil pratique pour enregistrer et photographier préventivement ses objets de valeurs.

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EN FONCTION À LA POLICE : LE CONSEILLER EN TECHNOPRÉVENTION “Personne n’a envie d’être cambriolé. Pourtant, la plupart de nos concitoyens attendent qu’un cambriolage soit commis chez eux ou chez des proches pour commencer à se soucier de technoprévention. Ma devise est Mieux vaut prévenir que guérir. Tout un chacun peut faire appel à moi gratuitement pour évaluer le degré de sécurité de son habitation face au risque de cambriolage. Je donne des conseils et des avis quand c’est nécessaire ou possible. Quelques classiques : Votre haie doit-elle vraiment être haute au point d’empêcher toute vue, donc tout contrôle social, sur votre maison ? Comment placer efficacement une serrure ? Quid de la conformité d’une installation d’alarme ? Comme je le répète constamment, la prévention ne coûte pas forcément des fortunes.”

LE VOISIN, VOTRE MEILLEUR 'CHIEN DE GARDE' Il est le cauchemar de tout cambrioleur et l’allié de la police : le voisin attentif. C’est aussi lui qui relève votre courrier ou gare sa voiture dans votre allée quand vous partez en vacances. Pour souligner l’importance du contrôle social dans la lutte contre les cambriolages, www.1joursans.be vous invite à partager des initiatives qui favorisent la cohésion sociale dans une rue ou un quartier, par exemple une promenade de sécurité. La vigilance citoyenne peut également prendre la forme d’un partenariat local de prévention1, en abrégé un PLP . Pour en savoir plus, deux pistes : l’agent de quartier ou www.besafe.be.

UNE LARGE GAMME D’ACTIVITÉS Entre les conseils de prévention et l’assistance aux victimes, les missions de la police dans la lutte contre les cambriolages résidentiels sont très variées : le prélèvement de traces par le laboratoire de la police technique et scientifique, les patrouilles et les interventions d’urgence et, naturellement, l’enquête sur les auteurs. Mais il est difficile d’enquêter sans flagrant délit ou sans disposer d’éléments tels qu’un numéro de plaque (qui peut être noté par le voisin attentif !). De plus, une telle enquête s’apparente parfois à un puzzle géant dont certaines pièces se situent à l’étranger. Il faut savoir que ces cambriolages sont régulièrement l’œuvre de groupes d’auteurs itinérants (étrangers)2 qui tentent d’agir sans être démasqués. Morale de l’histoire : si vous remarquez quelque chose de suspect chez vos voisins, n’hésitez pas à appeler le 101 ou le 112.

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Lire également à ce sujet Une coopération entre les citoyens et la police dans l’Inforevue 3/2011. Lire également à ce sujet Les bandes itinérantes de cambrioleurs dans le collimateur d’EMPACT dans le Lead@Pol 3/2013.

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TEAM PICKPOCKETS

“Un jeu du chat et de la souris” L’année dernière, le team pickpockets de la police des chemins de fer a pris en flagrant délit 134 voleurs à la tire dans les transports publics bruxellois. Pas moins de 71 d’entre eux ont été maintenus en détention et emprisonnés. Le team fait du bon travail, si bien que ses membres sont même parfois appelés à intervenir à l’étranger. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

ILLUSTRATION Benoit Goesaert

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Souvent, ce sont les même 'clients' qui sont à pied d'oeuvre.

BRUXELLES – Depuis 2007, l’inspecteur principal Jill Liberloo dirige le team pickpockets de la police des chemins de fer, fort à l’heure actuelle de douze membres. La Belgique est l’un des rares pays d’Europe à pouvoir compter sur une équipe spécialisée à temps plein. “Chaque jour, nous organisons une patrouille composée d’au moins trois hommes en civil. Les transports en commun bruxellois, principalement le métro, constituent notre terrain d’action. Notre core business est le suivant : prendre les pickpockets et autres voleurs de bagages en flagrant délit. À cela viennent encore s’ajouter d’autres missions à la requête d’autres services locaux ou fédéraux. Nous sommes, par exemple, sollicités pour effectuer des observations dans le cadre du terrorisme ou en tant qu’équipes d’information lors de grandes manifestations.”

DÉTOURNER L’ATTENTION DES VICTIMES

“Le fait que nos patrouilles soient composées d’au moins trois hommes n’est pas sans raison”, poursuit l’inspecteur principal Liberloo. “Deux collègues peuvent se charger de l’auteur pendant que le troisième s’occupe de la victime. La méthodologie des auteurs est toujours la même : détourner l’attention de la victime ou se coller à elle. Ils sont entraînés à ce que la victime ne se rende compte de rien. Souvent, les victimes n’arrivent même pas à croire ce qui leur arrive. C’est surtout le cas des Asiatiques, qui s’enfuient en croyant que nous sommes de faux agents ou que nous faisons

partie du complot. Les personnes qui se trouvent sur notre terrain d’action peuvent être réparties en quatre groupes. Tout d’abord, le groupe des navetteurs : ceux-ci connaissent leur itinéraire par cœur et ne doivent plus chercher leur chemin. Ensuite, le groupe des sans-abris. En troisième lieu, on retrouve les touristes et autres voyageurs, qui sont parfois à la recherche du bon quai. Et enfin, il y a nos ‘amis’. Une seule chose les intéresse : le butin. Il suffit d’observer une fois leur manière de tout passer au scanner avec leurs yeux, pour ne plus l’oublier. Leur regard en dit long. Ils sont à l’affût d’un GSM traînant sur une table, d’un ordinateur por-

table posé par terre … Il est du reste incroyable de voir à quel point les gens peuvent être nonchalants.”

10 000 EUROS PAR MOIS

La gare du Midi, à Bruxelles, est parfois appelée ‘la banque’. “Tout simplement parce qu’il y transite tous les jours d’énormes quantités d’argent (noir), de bijoux, de diamants…”, poursuit Jill Liberloo. “Si, par exemple, des revendeurs malhonnêtes de voitures souhaitant emmener leur argent noir à l’étranger par le train sont victimes d’un vol, ils n’iront pas porter plainte. Notre groupe cible le sait pertinemment bien. Les produits Apple sont également particulièrement intéres-

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TEAM PICKPOCKETS

Jill Liberloo

LA MÉTHODOLOGIE DES AUTEURS EST TOUJOURS LA MÊME : DÉTOURNER L’ATTENTION DE LA VICTIME OU SE COLLER À ELLE

sants : ordinateurs portables, smartphones, tablettes… Il y a souvent tout un business autour de ces produits. La mémoire de ces objets volés est nettoyée, puis les produits sont souvent envoyés à l’étranger pour y être directement revendus. Nous venons d’ailleurs de coincer une bande de voleurs d’Europe de l’Est en possession de 54 iPhones. Ils emmènent ces smartphones dans un Apple Store en Allemagne, affirment qu’ils ne fonctionnent plus et rentrent bonnement

et simplement chez eux avec des neufs ! Et avec une facture !” “Les pickpockets professionnels gagnent au moins 10 000 euros en un mois, mais cet argent est dépensé tout aussi rapidement. Lorsque cela devient un peu trop risqué pour eux ici, ils n’hésitent pas à déplacer leur terrain d’action, en France par exemple. Ils ne risquent toutefois pas des peines très lourdes et, une fois sortis de prison, leur petit jeu recommence. Il arrive que certains ‘clients’

OKTOBERFEST À MUNICH : 47 PICKPOCKETS ÉPINGLÉS Pour la septième année d’affilée, le team pickpockets a été appelé en renfort à l’occasion de l’Oktoberfest de Munich. Sur trois semaines, pas moins de 6,4 millions de visiteurs éclusent quelques 7 millions de litres de bière. La plus grande fête populaire au monde ne laisse pas les voleurs à la tire indifférents ! "La plupart des visiteurs se promènent avec beaucoup d’argent liquide et, bien entendu, leur smartphone en poche. En Allemagne, un iPhone ne coûte qu’un euro à l’achat d’un abonnement, ce qui est intéressant", souligne Jill Liberloo. "L’événement attire de nombreux étrangers, qui sont naturellement souvent ivres et ont donc tendance à baisser la garde. Au total, 47 voleurs à la tire ont été pris en flagrant délit, dont 21 par les quatre policiers belges et les 26 autres par les 600 agents allemands, aidés par des policiers d’autres nationalités. Les Allemands ont été impressionnés par nos prestations. Ce qui fait évidemment plaisir."

fidèles viennent spontanément nous trouver. C’est vraiment un jeu du chat et de la souris ; parfois ce sont les voleurs qui gagnent, parfois c’est la police.”

“LA CERISE SUR LE GÂTEAU”

“Quiconque rejoint notre team doit apprendre à observer d’une autre manière qu’avec un uniforme sur le dos”, conclut Jill Liberloo. “Beaucoup veulent directement faire leurs preuves, mais il faut au moins six mois pour apprendre le métier. Il faut pouvoir se fondre dans la masse, être aussi discret qu’une souris. Pouvoir identifier un voleur, le suivre, le voir à l’œuvre avant de l’arrêter procure vraiment une grande satisfaction. Et lorsque l’on peut faire plaisir à une victime, c’est la cerise sur le gâteau.” Nous en avons été témoins : un jeune homme a reconnu sur photo un auteur de 13 ans (!) qui avait volé l’iPhone de sa copine. f

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T EA AM C S PUI CSK P O C K E T S

Dans cette rubrique, le Service juridique de la police fédérale débat de questions ou de procédures juridiques traitant de pratiques policières courantes.

DRESSER P-V OU... NE PAS DRESSER P-V ? TEXTE Marie-Agnès Langouche - DGR/JUR/AJO

Les procès-verbaux rédigés en matière de circulation routière font, en principe, foi jusqu’à preuve du contraire. En principe … car certaines circonstances sont de nature à leur ôter toute force probante, et à réduire la valeur de leur contenu au titre de simple renseignement. C’est notamment le cas lorsque le juge estime que le verbalisant était, ne fut-ce que partiellement, impliqué dans les faits constatés.

LES FAITS

Sur le chemin du travail, un policier est témoin du comportement inadapté d’un conducteur à l’égard d’un autre usager de la route : le conducteur ‘colle’ le véhicule qui le précède, en effectuant des appels de phares l’incitant à rouler plus vite. Le policier est ensuite luimême dépassé ‘dangereusement ’ par ce même conducteur, l’obligeant à freiner brusquement. A un feu rouge, le policier interpelle le conducteur en cause, lui fait part de sa conduite dangereuse et l’informe qu’il relève sa plaque d’immatriculation afin de dresser un procèsverbal. Selon le prévenu, le policier aurait donné un coup à son véhicule. Suite à cette altercation, le prévenu décide de suivre le policier et utilise son GSM afin de le photographier. Le policier arrête une seconde fois le véhicule du prévenu afin de l’interroger sur l’utilisation de son GSM. Le prévenu indique qu’il a pris une photo du véhicule du policier afin de porter plainte. Ayant refusé de présenter sa carte d’identité, le prévenu est finalement identifié au moyen de son permis de conduire. Le prévenu est poursuivi devant le tribunal de police pour utilisation d’un téléphone portable au volant, avoir provoqué un conducteur à circuler à une vitesse excessive et ne

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pas avoir obtempéré immédiatement aux injonctions d’un agent qualifié.

LA DÉCISION DU TRIBUNAL

Le 23 octobre 2014, le tribunal de police de Bruxelles a acquitté le prévenu des trois préventions. Le juge a relevé que l’agent verbalisant a fait part d’une mise en danger de sa personne, suivie de deux interpellations ayant donné lieu à des altercations. Par ailleurs, les photos mentionnées par les parties n’ayant pas été versées au dossier, un doute persiste quant à l’utilisation du GSM au volant et quant au fait, contesté par le prévenu, que le policier portait son uniforme. Ces circonstances ont amené le juge à considérer que “l’impartialité de l’agent souffre d’une mise en doute et celui-ci aurait dû s’abstenir de s’engager personnellement dans le traitement de l’affaire ; il lui appartenait de porter plainte comme n’importe quel justiciable”. Par conséquent, le procès-verbal dressé n’a valeur que de simple renseignement, tandis que les dénégations persistantes du prévenu et les incertitudes qui demeurent à l’examen du dossier font subsister un doute qui doit profiter au prévenu.

LA DOCTRINE DU POLICIER IMPLIQUÉ PERSONNELLEMENT

La doctrine a défini le verbalisant concerné par les faits comme étant le rédacteur d’un procès-verbal qui n’intervient pas en qualité d’observateur indépendant, mais qui est luimême impliqué ou joue un rôle dans l’infraction qu’il constate. Il s’agit d’une question de fait, appréciée in concreto et souverainement par le juge du fond. In casu, la circonstance qu’au moins une des infractions ait été commise

à l’égard du verbalisant (le dépassement dangereux, l’utilisation du GSM au volant et les deux altercations qui y sont liées) suffit à considérer que le policier était 'impliqué', et par conséquent à mettre en doute l’impartialité du verbalisant. Si le policier verbalisant s’était contenté de dresser un procèsverbal concernant le premier comportement constaté à l’égard de l’autre usager de la route (‘coller ’ le véhicule qui le précède et inciter à une vitesse excessive), la force probante de son procès-verbal n’aurait sans doute pas été remise en cause. En matière de circulation routière, le défaut d’objectivité d’un procès-verbal en raison de l’implication du verbalisant entraîne la perte de sa valeur probante particulière : le procès-verbal ne fait plus foi jusqu’à preuve du contraire, et n’a donc valeur que de simple renseignement. Le défaut d’impartialité constaté par le juge, éventuellement combiné au fait que le prévenu conteste les faits, est de nature à créer un doute suffisant au bénéfice du contrevenant.

Afin d’éviter une telle issue, il est conseillé, d’une part, de relater les faits dans le procès-verbal de la manière la plus objective qui soit, et d’autre part, de s’abstenir de dresser un procès-verbal lorsqu’il existe le moindre soupçon qu’on soit partie prenante, en quelque qualité que ce soit, aux faits constatés. En pareille situation, il est indiqué de faire acter les faits par un collègue, qui dressera un procès-verbal soit de constatation des faits (s’il était témoin des faits), soit de déclaration ou de plainte du policier impliqué, de la même façon qu’il recueille les déclarations ou la plainte d’un citoyen.

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Une visibilité de grande classe

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SÉCURITÉ

En attendant le renouvellement du marché-cadre qui pourrait proposer cette possibilité aux entités qui le souhaitent, une vingtaine de véhicules de la police de la route (WPR) ont été équipés d’éléments de signalisation rétro réfléchissante à haute visibilité. Leur apposition permet d’augmenter la sécurité du personnel en intervention sur la voie publique, en rendant leur véhicule visible et identifiable de loin de nuit comme de jour. TEXTE Gwenaëlle Maziers et Jos Balcaen

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

BRUXELLES – Pour assurer une sécurité maximale du personnel, principalement de la police de la route et de celle des chemins de fer, les spécialistes du bureau technique du Centre de service d’Uccle se sont penchés sur la manière d’augmenter la visibilité des véhicules d’intervention, principalement la nuit et à grande distance. Sans entrer dans les détails, il existe différentes classes de produits réfléchissants, dont l’efficacité et le coût vont croissants. Le striping apposé actuellement sur les véhicules d’intervention est de

classe 1. Il rend la voiture plus visible la nuit, mais à une distance relativement limitée.

chocs et/ou recouvert d’un puzzle d’éléments réfléchissants de classe 3.”

“Toutes les possibilités seront offertes aux clients”, souligne Laurent Totaro consultant technique au centre de service. “Les unités pourront ainsi demander des pare-chocs soit peints de couleur orange fluorescent, soit protégés d’un film réfléchissant orange, de classe 1, qui sera étiré sur le pare-

Les ‘cigares’ latéraux destinés à matérialiser les contours d’un véhicule passeront aussi prochainement en classe 3.

Les éléments de classe 3 récemment apposés sur les pare-chocs sont beaucoup plus efficaces puisqu’ils peuvent être vus jusqu’à plus de 150 mètres.

“Que les choses soient bien claires”, insiste notre expert, “la classe 3 n’offre une réelle plus-value que pour une visibilité nocturne à longue, voire très longue distance.”

Manifestement rien n’est laissé au hasard quand on parle de la sécurité du personnel en intervention. f

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EURÊKA! De nos jours, le travail de la police technique et scientifique fait partie intégrante de l’instruction judiciaire. Bien que muettes, les traces matérielles sont souvent les seuls témoins d’un délit. Elles peuvent se révéler prépondérantes dans la recherche d’indices et de preuves. L’arsenal des possibilités dans lequel les enquêteurs et les experts peuvent puiser constitue la source d’inspiration de cette rubrique. Dans Eurêka !, nous soulevons un coin du voile.

LES MOUCHARDS DES SCENES DE CRIME L’entomologie, c’est-à-dire l’étude des insectes, peut s’avérer fort utile lorsqu’il s’agit d’estimer la date d’un décès. Ce domaine particulier de la biologie présente donc un réel intérêt pour le travail d’enquête. En quelques années, l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) a déjà acquis une belle expérience en la matière avec pas moins de 160 cas analysés. L’expert judiciaire Luc Bourguignon, spécialiste en microtraces et en entomologie, nous explique comment faire parler les insectes ! TEXTE Gwendoline Hendrick

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PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen et INCC

BRUXELLES – Encore assez méconnue, l’entomologie représente l’un des domaines d’expertise de l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) depuis une dizaine d’années. Certaines espèces d’insectes sont capables de détecter très rapidement la présence d’un cadavre. Si elles jugent que la situation leur est favorable, les mouches vont pondre sur un corps ou sur de la viande en décomposition. Les larves de ces insectes sont nécrophages et vont donc se nourrir de ce substrat. Dans la pratique, les choses sont un peu plus complexes, comme nous l’expose l’expert judiciaire Luc Bourguignon, spécialisé en microtraces et entomologie. “L’idée sous-jacente à l’utilisation des insectes est d’arriver à déterminer, avec plus ou moins de précisions, le moment de la ponte sur un cadavre et d’estimer ensuite la date de la mort”. Et pour y parvenir, plusieurs étapes sont nécessaires. Luc Bourguignon nous les détaille au travers d’un dossier concernant le suicide d’un jeune homme. “Le corps d’un homme est retrouvé un vendredi en fin d’après-midi sous un préau, derrière sa maison. Les experts de l’INCC (ou à défaut les membres des laboratoires de police technique et scientifique) descendent sur les lieux afin d’effectuer des prélèvements d’échantillons suffisamment représentatifs des différentes espèces présentes (quelques centaines de larves)”. Diverses observations sont également réalisées sur la scène de crime et un enregistreur de température

y est laissé durant une semaine. “Sur place, notre tâche consiste à rechercher les larves les plus vieilles, soit celles qui correspondent au premier jour de ponte”, indique l’expert. Les larves récoltées sont ensuite élevées dans des incubateurs qui reproduisent leur environnement (jour/ nuit). Pour ne pas perturber leur développement, les larves ne peuvent pas être trop dépaysées ni ‘stressées’. Une fois devenues adultes, les mouches sont capturées, comptabilisées et identifiées. Chaque espèce présente en effet un développement différent qu’il convient de connaître pour déterminer la date de ponte. Sur base de l’enregistreur et des données de l’Institut royal météorologique (IRM), un profil de température est déterminé avant et à partir de l’élevage. Par ailleurs, d’autres paramètres ont également une influence comme l’accessibilité du cadavre (était-il emballé ou non…), sa situation (se trouvait-il à l’intérieur ou à l’extérieur)… “La compilation de toutes ces informations via des fonctions mathématiques permet d’évaluer la date de la mort à laquelle on attribue un intervalle de confiance.”

DEUX DATES POUR UN DÉCÈS

Dans l’affaire dont il est question, le médecin légiste fait remonter la mort du jeune homme au jeudi matin. Mais les calculs effectués avec l’espèce L. sericata situent les premières pontes au mercredi, ce que semble confirmer

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Les yeux, les narines et la bouche sont couverts d’œufs et de jeunes larves.

Des kits de prélèvements entomologiques permettent aux experts d’effectuer ces relevés un peu particuliers.

Après une succession de différents stades larvaires, les mouches vont bientôt éclore des pupes.

Les larves recueillies sont élevées dans un incubateur reproduisant les mêmes conditions que sur la scène du crime.

Les mouches adultes sont comptabilisées et identi�iées par espèces.

Luc Bourguignon arrive, en quelque sorte, à faire parler les mouches !

une fine étude des conditions climatiques cette semainelà. En réalité, la blessure par balle que l’homme s’inflige n’est pas immédiatement létale mais le laisse inconscient. Durant la nuit du mardi au mercredi, la pluie éloigne les insectes (l’humidité ne leur est pas favorable) qui préfèrent attendre le ciel dégagé du lendemain pour pondre sur la victime à l’agonie. L’homme décède alors le jeudi et sa température corporelle commence à chuter. “En réalité, le légiste avait raison et nous aussi”, souligne notre interlocuteur. Cet exemple illustre parfaitement le développement d’une myiase1 et fournit de précieuses informations

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quant à la chronologie des événements démontrant ainsi tout l’intérêt de l’entomologie … Pour aller plus loin : CHARABIDZE D. – GOSSELIN M., Insectes, cadavres et scènes de crime, Principes et applications de l’entomologie médico-légale, De Boeck, (uniquement en français). 1

Une myiase est une infestation parasitaire du corps d’un individu par des larves de diptères, qui se nourrissent des tissus de la victime vivante.

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> Avec un coefficient K (plus il est bas, plus la perte d’énergie est faible) de 23, ce bâtiment est perfomant au niveau énergétique : bonne isolation, système de cogénération pour l’électricité et l’eau chaude, éclairage LED géré par détecteurs de présence, etc.

INFR ASTRUCTURES

La Boraine centralise

TEXTE Benoît Dupuis

1

Le dispatching police et celui de vidéosurveillance sont regroupés en un même local.

>

Le 3 octobre 2014, le nouvel hôtel de police de la zone boraine (Boussu/Colfontaine/Frameries/ Quaregnon/Saint-Ghislain), érigé à Colfontaine, a été officiellement inauguré. Depuis juin dernier, 230 des 310 membres du personnel de la zone y sont installés. Ce bâtiment, d’une superficie de 6500 m2, regroupe tous les services spécialisés et le bureau de proximité de Colfontaine. “De dix bâtiments, nous passons à six. Ce magnifique édifice nous permet entre autres de centraliser nos différentes fonctionnalités et donc d’optimaliser la communication et l’échange d’information entre les différents services”, déclare le chef de corps Marcel Staelen. Visite en images1.

> L’immeuble, de 108 mètres sur 60 mètres et de trois étages, a été construit sur base d’un ancien bâtiment d’une société de téléphonie sur un terrain de 2,28 hectares. Il est situé le long de la route axiale du Borinage, ce qui favorise la rapidité d’intervention des services. Les communes de Boussu, Frameries, Quaregnon et Saint-Ghislain gardent leur service de proximité dans leurs locaux d’origine.

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

Visionnez aussi le reportage Polnews sur le sujet : http://youtu.be/bBBJv2YNA3A ou www.youtube.com ou entrez ‘ZP Boraine - Inauguration du nouvel hôtel de police à Colfontaine’ dans le moteur de recherches.

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> Marcel Staelen, chef de corps : “Les avantages pour le citoyen sont une centralisation des services spécialisés, une facilité d’accès et un grand parking pour se garer.” > >

> L’édifice compte quatre salles de réunion de dimensions différentes. Chacune d’entre elles porte le nom d’une célébrité belge : Georges Simenon, Jacques Brel, Victor Horta et René Magritte.

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n-

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La nouvelle infrastructure compte 22 cellules, dont 1 collective, 4 pour mineurs et 1 pour claustrophobe.

Le bien-être du personnel a été soigné, notamment par le choix de couleurs vives et agréables, comme ici à la cafétéria. Chaque service bénéficie d’un code couleur permettant de l’identifier au premier regard. Les couleurs simplifient la recherche des services par les visiteurs. Ils sont informés à l’accueil de la couleur attribuée au service demandé.

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I N FFX R AX A CX SE T XTR XOU XC F XT AXU CXE RES

Dans la rubrique Face to face, deux membres de la police intégrée expriment leur opinion personnelle sur une thématique donnée. Ces avis peuvent être concordants, divergents ou complémentaires.

Fusions à la police locale : tendance ou nécessité ? “Quand on évoque la fusion de zones de police, on pense souvent à économie d'échelle, qualité de service accru, augmentation de la capacité d'action, ... L'agrandissement d'échelle ne serait-il pas plutôt une réponse simple à un problème plus complexe qui répondrait plus à une vision qu'à un réel besoin ? Pour devenir réalité, la fusion de zones doit avant tout être l'émanation d'une volonté politique. Sans cette volonté, les autorités locales quand bien même certaines se désintéressent des matières policières - n'y verraient qu'une diminution de leur légitimité, de leur pouvoir ce qui irait à l'encontre d'une autonomie locale forte qui leur est chère. Derrière cela, se cachent aussi d'autres réalités ayant trait au financement ou au recrutement au sein de la police locale. Les enjeux sont nombreux et les conséquences importantes ... J'en veux pour preuve le relatif flop de la fusion volontaire de zones lancée en 2009 qui n'a finalement vu que deux zones (Maasmechelen et Lanaken) fusionner ... La fusion de zones serait probablement plus facile - d'un point de vue policier - pour des zones monocommunales où le pouvoir de l’autorité administrative sur ‘sa’ police serait dissipé et ‘partagé’ avec un Collège de police. Disséquons brièvement quelques clichés souvent évoqués en matière de fusions ... 1/ Les économies. Vu la conjoncture économique et les décisions gouvernementales, la réduction des coûts et les solutions innovantes sont des leitmotive permanents mais soyons réalistes, aucune réelle économie ne serait réalisable à court terme suite à une fusion. Les contraintes en personnel, en logistique, en ICT seraient telles qu'elles ne pourraient compenser la rationalisation des processus primaires ou d'appui. 2/ L'agrandissement d'échelle. Les polices locales dépendent d'une multitude d'acteurs et

d'autorités situés à divers niveaux; ces derniers impactent directement notre fonctionnement et il faut donc en tenir compte. Dès lors, que fait-on avec les zones frontalières, enclavées ou aux confins d'une limite provinciale ou régionale ? Que faire si seule une partie d'une zone veut fusionner ou si les communes constituant la zone actuelle veulent chacune rejoindre d'autres zones voisines ? 3/ L'efficacité accrue. Envisager la fusion c'est aussi établir des choix: centralisation versus décentralisation? Spécialisation ou polyvalence ? Selon l'optique retenue, les conséquences se feraient indéniablement ressentir sur l'ancrage local, sur les délais d'intervention, sur l'affectation du personnel, le charroi, sur la connaissance approfondie du terrain et de ses habitants, .... Pourrait-on via ce biais atteindre la police de proximité et la police de qualité tant recherchées ? La sécurité et les citoyens seraient-ils vraiment gagnants ? Il n'y a finalement qu'en mathématiques que ‘moins par moins donne plus’ ! Ne nions cependant pas l'évidence, une fusion aurait aussi bon nombre d'avantages: une cohérence accrue via une unicité de politique ou de stratégie, une concentration des forces disponibles avec toute la souplesse y liée, une uniformisation des processus de travail, ...

Au sein de ma zone de police (ZP 3 Vallées), il n'est actuellement pas question de fusion, les autorités excluant cette éventualité. Dès lors, afin de faire face aux difficultés budgétaires croissantes, avec mes homologues des zones voisines, nous avons pris le pli d'augmenter nos synergies: RGPA commun, protocoles divers et variés, achats en commun, ... Ce mode de fonctionnement associatif permet tant la réalisation d'économies appréciables que l'obtention d'une réponse opérationnelle adaptée aux circonstances, le tout en préservant l'identité et l’indépendance de chaque zone. f

VIRGINIE WUILMART

CHEF DE CORPS DE LA ZONE DE POLICE 3 VALLÉES 20 26

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En raison d’une grandeur d’échelle limitée et donc d’un nombre restreint de collaborateurs, de nombreux corps de police locale éprouvent actuellement de plus en plus de difficultés à offrir une fonction de police de base de qualité à la population. La multiplicité des tâches, les attentes de la société, le futur impact de Salduz-plus ou encore le contexte budgétaire précaire ne simplifient en rien cette situation. La solution réside-t-elle, par analogie avec l’agrandissement d’échelle réalisé dans les secteurs de la justice et des services d’incendie, dans une fusion des zones de police ? “Pour l’heure, les zones de police de St-Gillis-Waas/Stekene et de Beveren remplissent les sept fonctionnalités de base chacune de leur côté, sur leur propre terrain d’action. Des équipes d’intervention communes actives dans une seule zone seraient toutefois plus efficaces que des équipes séparées agissant dans deux zones de moindre importance. La capacité d’intervention n’est donc pour l’instant pas exploitée à fond. Par ailleurs, chaque zone de police est en charge de tous les services d’appui et fonctions spécialisées (recherche, assistance aux victimes, RH, logistique, OPJ/OPA, armes, etc.). Bref, le personnel et les moyens des deux zones ne sont pas utilisés de manière optimale. Il reste donc de la marge pour améliorer la qualité de la fonction de police.

Après une étude préparatoire de trois ans, les bourgmestres de Beveren, Sint-GillisWaas et Stekene ont décidé de procéder à la fusion de leurs zones de police dès le 1e janvier 2015. Deux principes fondamentaux doivent être respectés : conserver absolument les points forts des corps de police actuels et exploiter au maximum les avantages de l’agrandissement d’échelle. L’objectif principal étant d’offrir un meilleur service à la population. En termes policiers, il s’agira de proposer ‘plus de bleu, de meilleure qualité et pour un coût équivalent’. Proposer ‘plus de bleu’ peut se concrétiser en multipliant les possibilités d’accueil. Le fait de disposer d’un plus grand nombre d’équipes d’intervention augmente la flexibilité et l’efficacité lors de la mise en œuvre de ces équipes dans un contexte d’aide urgente. Davantage d’équipes d’intervention réduit également leurs temps

ÉES

de parcours et donc les temps d’attente pour les citoyens faisant appel à elles. En outre, la fusion permet une organisation plus efficace de certaines missions d’appui, libérant davantage de policiers et permettant par conséquent ‘plus de bleu en rue’.

Le fait d’apprendre les uns des autres induit automatiquement une meilleure présence policière en rue. Le meilleur des deux corps de police actuels doit prendre en charge la future organisation. L’amélioration de la qualité passe également par l’harmonisation et l’optimalisation des processus de travail. Grâce au nombre plus élevé de collaborateurs au sein du corps, investir davantage dans des tâches spécialisées (circulation, appui canin, criminalité informatique …) sera plus aisé. Le but de cette spécialisation approfondie est bien entendu d’encore améliorer le service rendu à la population.

D’un point de vue social, il est absolument nécessaire que la fusion n’engendre aucun surcoût. En procédant à une mise en œuvre plus efficace et efficiente des moyens et du personnel, cet objectif est parfaitement réalisable.

Parce que chaque trajet de changement repose sur une assise interne, nous avons cherché, dès la préparation du projet, à impliquer au maximum l’ensemble des collaborateurs des deux zones de police. Dans notre charte de valeurs, tant le citoyen que les principes d’équivalence, de transparence et de complémentarité occupent une place centrale.” f

LEO MARES

CHEF DE CORPS DE LA ZONE DE POLICE DE BEVEREN

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F O R M AT I O N E N T E C H N I Q U E S D ’A U D I T I O N

Faire parler le non-verbal Le contenu des formations portant sur les techniques d’audition est en cours d’adaptation au sein de l’Académie de police de Namur. Au travers notamment de jeux de rôles guidés par des experts, les apprenants recevront désormais des outils leur permettant de détecter les potentielles incohérences entre le langage verbal et non verbal d’une personne au cours d’une entrevue policière. Plutôt que de s’intéresser essentiellement aux faits comme par le passé, le policier doit à présent se focaliser davantage sur les motivations de l’auteur. TEXTE Gwendoline Hendrick

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NAMUR – Obtenir des aveux durant un interrogatoire, est-ce encore un objectif réaliste ? A cet égard, le contexte législatif actuel ne facilite pas toujours la tâche des enquêteurs. L’arrivée de la loi Salduz (et, prochainement, la transposition de la directive européenne ‘Salduz plus’1) concernant le droit des suspects à l’assistance d’un avocat a encore com-

plexifié les choses. Comment, dès lors, préparer correctement les (futurs) policiers à la tenue d’un entretien avec un suspect ? C’est cette question que le commissaire Raymond Drisket, directeur de l’Académie de police de Namur, s’est posée. Par ailleurs, une réflexion menée plus largement l’a poussé à revisiter les objectifs pédagogiques de la formation afin de mieux coller aux réalités et exigences actuelles. Il accorde également une grande importance à la diversification des chargés de cours, notamment via l’intervention de partenaires externes (magistrats, psychologues, sociologues …). Charlotte Catananti, de formations juridique et psychologique, diplômée d’une école française en techniques policières interviendra d’ailleurs dans le cadre des différentes formations concernant les techniques d’audition. Cette consultante en sécurité et profileuse ainsi que le commissaire Drisket lèvent le voile sur le contenu et la philosophie de ces formations qui commenceront début 2015.

Les (futurs) policiers vont être formés à la ‘détection de mensonges’. S’agit-il d’une nouvelle formation ?

Raymond Drisket : “Il ne s’agit pas d’une nouvelle formation mais bien de l’adaptation du contenu de formations existantes portant sur les techniques d’audition. A l’heure actuelle, les (futurs) agents de police reçoivent un cours de 14 heures visant à prendre la déclaration d’une personne. Le cursus des aspirants inspecteurs prévoit également 14 heures pour le recueil et l’audition d’une personne. Un module de 32 heures portant sur l’audition circonstanciée est également mis en place durant la formation des inspecteurs principaux. Et enfin, il existe une formation continuée de 16 heures en techniques d’audition pour

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les intervenants de première ligne. Le but aujourd’hui n’est pas de donner un cours de synergologie2 mais bien de doter les (aspirants) policiers d’outils leur permettant de détecter dans le langage non verbal et verbal un certain nombre de cohérences et d’incohérences. Dans le cadre des cours que je viens de citer, les agents et les inspecteurs recevront respectivement quatre heures sur la matière. Huit heures y seront consacrées durant la formation des inspecteurs principaux ainsi qu’à l’occasion de la formation continuée sur les techniques d’audition.”

Comment se dérouleront ces sessions ?

RD : “Les étudiants participeront à une série d’exercices pratiques. L’Académie de police de Namur a fait appel à plusieurs spécialistes, comme Charlotte Catananti, qui viendront renforcer l’équipe enseignante. Des jeux de rôles seront organisés avec le concours d’acteurs professionnels ou semi-professionnels dont des policiers faisant du théâtre durant leur temps libre par exemple. Deux de nos formateurs ont également suivi un cours de maquillage afin de rendre les acteurs, et donc l’exercice, les plus crédibles possibles.”

Quels sont les éléments qui vont permettre aux policiers de bien diriger l’interrogatoire d’un suspect ? RD : “Dorénavant, on préfère parler d’entrevue policière plutôt que d’interrogatoire. L’entrevue dirigée doit être basée sur la psychologie de la relation. On va s’intéresser à la personne que l’on a face à soi et l’amener à parler d’elle. L’objectif est de quitter l’approche qui s’intéresse aux faits pour aller vers l’identification des motivations. On va chercher à obtenir non pas les aveux mais bien les aveux circonstanciés que seul l’auteur peut

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connaître. Cette approche relève du bon sens, elle n’a rien de révolutionnaire. Il s’agit néanmoins d’une révolution culturelle car il faut sortir les gens du carcan de la ‘théorie des aveux’.”

Vous avez suivi la formation ETaC3 (Evaluating Truthfulness and Credibility) qui vise à développer les capacités à reconnaître les émotions des autres comme base pour déterminer le degré de vérité et de crédibilité de leurs propos. En quoi cela consiste-t-il ?

être menée par deux personnes. La première qui pose les questions et se concentre sur le contenu des réponses et la seconde qui se focalise sur le langage non verbal et corporel. Une Charlotte Catananti : “En réalité, cela mise en commun est ensuite réalisée. L’idée est alors d’analyser dans quelle va plus loin que la détection de menmesure le non-verbal coïncide ou songes. Cette technique reposant sur non avec le contenu des propos. Mais l’analyse des émotions se concentre avant toute chose, il est important sur les cinq canaux de la communid’établir la base-line de l’individu cation que sont le contenu, le style (suspect, témoin …), c’est-à-dire sa verbal, les expressions faciales, le langage corporel et la voix. Au niveau carte d’identité comportementale. des expressions faciales, on va s’inté- Par exemple, cette personne a-t-elle resser notamment aux micro-expres- des tics, des particularités dont il faut tenir compte ? Il convient de ‘tester’ sions basées sur les sept émotions les émotions de la personne que l’on universelles (peur, joie, colère, trisa face à soi. Ce n’est qu’après cela que tesse, mépris, surprise, dégoût). Ces manifestations des émotions sont très l’on pourra aborder un sujet en particulier, toujours en essayant d’alterner brèves (environ un 1/5e de seconde) les questions psycho-émotionnelles et ne peuvent pas être contrôlées.” (exemple : qu’avez-vous ressenti ?) et les questions cognitives (exemples : Durant l’entrevue, comment où étiez-vous hier à 16 heures ?) afin de faire pour analyser à la fois ce qui se dit mais aussi ce que l’on créer un ‘télescopage’ entre ce que la personne pense et ce qu’elle ressent et voit ? CC : “Se concentrer simultanément sur ainsi observer ce qu’il se passe. L’idée est d’appliquer le modèle de l’entonces cinq canaux n’est pas évident et demande d’être formé et de pratiquer. noir, c’est-à-dire de partir du général pour aller vers le plus spécifique. Il est donc évident que des auditions Cela peut prendre du temps mais ce vidéo-filmées peuvent dès lors s’avétype d’entretien peut être réalisé en rer intéressantes. Idéalement (mais plusieurs fois.” pas impérativement), l’entrevue doit

Quels sont les écueils de cette approche ? CC : “Il existe certains profils avec lesquels cette approche est plus difficilement applicable. Je pense, par exemple, aux psychopathes qui ne ressentent pas d’émotion ou encore aux mythomanes bien qu’ils ne soient pas infaillibles. Par ailleurs, il faut aussi prendre en compte l’aspect multiculturel car certains états peuvent provenir de la culture, d’où l’importance de bien connaître le cadre de référence de son interlocuteur.”

RD : “Il y a énormément de concepts à prendre en considération dans le cadre d’une entrevue policière et je pense qu’il faudra évoluer dans le domaine. A côté des enquêteurs ‘classiques’, on pourrait très bien imaginer, par exemple, un profil d’enquêteur breveté, spécialisé en audition, qui serait sollicité dans le cadre de dossiers particuliers.” f

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Lire à ce sujet l’article De la loi à la pratique. Salduz PLUS : la suite dans l’Inforevue 03/2014, pp 8-10. La synergologie est une discipline visant à appréhender l’esprit humain par l’analyse du langage corporel. La formation ETaC est un modèle déposé développé par le Docteur Paul Ekman et enseigné uniquement par des formateurs reconnus par ce dernier.

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POL ICE A DMI NIS T R AT I V E

Protection optimalisée Ne parlez plus du Service intervention spécialisée (GIS), et encore moins de la Réserve générale. Depuis le 1er octobre 2014, la nouvelle structure de la police fédérale est en place. Les compétences d’appui spécialisé de l’ex-GIS en matière de gestion négociée de l’espace public incombent désormais à la Direction de sécurité publique (DAS). Quant aux missions de protection, c’est maintenant le core business de la Direction de protection (DAP). Entretien avec le directeur de cette nouvelle entité, le commissaire divisionnaire Jean-Hubert Nicolay. TEXTE Benoît Dupuis

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BRUXELLES – Forte de 620 collaborateurs, la DAP, nouvelle Direction de protection émargeant à la Direction générale de la police administrative (DGA), se compose d’une unité centrale de protection des biens et des personnes et de deux unités déconcentrées, le Détachement SHAPE et le Détachement Palais royal (DPPR). L’unité centrale assure les escortes des transports de biens et valeurs – argent, or, art, nucléaire, transports de la Banque nationale de Belgique –, le transfert de détenus dangereux1, la protection VIP et des personnes menacées, la protection de témoins et les missions VAG2. Les deux unités déconcentrées continuent d’assurer, pour leur part, leurs missions traditionnelles: la police spécialisée sur les domaines du SHAPE et la protection du SACEUR, commandant des forces alliées en Europe, le général Philip Breedlove, pour le Détachement SHAPE3; la protection de membres de la famille royale et des domaines royaux pour le Détachement Palais royal.

Jean-Hubert Nicolay, le défi de cette optimalisation n’est-il pas davantage structurel que culturel ? “Il s’agit avant tout d’établir une structure cohérente pour nos partenaires en rassemblant l’ensemble des missions de protection de la police fédérale au sein d’une même direction, mais aussi de garder un fil rouge au travers des différentes cultures des entités qui la composent. Le bienêtre de nos membres du personnel est également l’une de nos attentions majeures pour mener à bien cette intégration.”

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Le signe distinctif de DAP se veut fédérateur des trois entités qui la composent: l’unité centrale, le SHAPE et DPPR. Le bouclier a été choisi en tant que symbole de protection. La couronne symbolise le travail sur l’ensemble du royaume, ainsi que la protection de la famille royale. Il a aussi été conçu de façon à ressembler à un hibou lorsque sa taille est réduite. Le hibou est le symbole d’Athena, la déesse protectrice par excellence. Il associe les qualités de sagesse, vigilance, discrétion et connaissance, qualités essentielles pour un membre de la DAP. Pour des raisons de reconnaissance internationale, les deux détachements conserveront également leur logo actuel. La devise, Viribus Omnium Conjunctis, a également été choisie dans un esprit fédérateur de l’ensemble des missions de protection de la police fédérale. Elle signifie ‘Toutes les forces unies’.

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L’accord de gouvernement prévoit que la police fédérale reprenne intégralement les missions de protection dévolues à la Sûreté de l’Etat. Où en est-on ? “Nous sommes en attente d’une décision politique formelle. Il est question de reprendre l’ensemble de leurs missions de protection, mais aussi d’intégrer environ 80 personnes qui effectuent actuellement ces missions ainsi que l’entièreté des moyens y afférant. Cela constituerait un défi majeur tant sur le plan opérationnel - car ces futurs collègues n’ont pas reçu de formation policière - que statutaire, culturel, logistique, stratégique et budgétaire. En concertation avec les organisations syndicales, nous verrons comment mener à bien ce projet.” Chaque année, le Centre de crise s’occupe de plusieurs milliers de dossiers de visites de personnalités. La protection VIP, qu’est-ce que cela représente en nombre de missions policières par an ? “En tant que capitale de l’Europe et siège de nombreuses institutions internationales, la Belgique draine effectivement de très nombreuses visites de VIP. Ce type de missions comporte quatre niveaux. Le premier est purement protocolaire et nous ne sommes actuellement pas impliqués. Le niveau 2 – correspondant à une menace plus élevée que la normale - représente environ 1/3 de nos missions annuelles. Le dispositif compte de deux à plusieurs policiers et on n’y

engage en principe pas de véhicule blindé. C’est le cas, par contre, pour le niveau 3 – menace concrète envers la personne - qui représente le solde de nos missions. Le niveau 4, de dangerosité extrême, est plus rare.” Comment va s’opérer la répartition des missions avec la Direction des unités spéciales (CGSU) ? “L’ensemble des missions de transfèrement de détenus dangereux, de protection VIP et personnes menacées y compris celles exécutées par les unités spéciales seront dorénavant exécutées par la DAP, sauf exceptions déterminées par la Direction des opérations de police administrative (DAO) ou la Direction centrale des opérations de police judiciaire (DJO). Parmi les exceptions, on trouve les escortes ou transfèrements qui nécessiteront des moyens dont seule dispose la CGSU ou pour lesquels plusieurs services des unités spéciales seront engagés, et ce en vertu du principe ‘unité de terrain unité de commandement’.” “Nous travaillons, par ailleurs, en synergie pour la mise en œuvre de la circulaire ministérielle GPI 81, relative à l’assistance spéciale aux polices locales. Elle poursuit deux finalités. D’abord, l’établissement d’une liste cohérente de missions sur base des compétences de chacun. Ensuite, le développement d’une offre de formation pour les zones de police qui disposent ou souhaitent créer une unité d’assistance spéciale à l’intervention.

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DAP est une direction d’appui spécialisé. Intégrer ses rangs nécessitera-t-il donc systématiquement l’obtention de brevets spécifiques ? Pour les deux unités déconcen“Oui, des tests d’entrée exigeants trées, DPPR et le Détachement SHAPE, l’optimalisation entraîne-t- seront organisés à la mobilité et un brevet spécifique sera requis pour elle des bouleversements ? chaque mission de protection. Les “Je travaille main dans la main avec épreuves et formations seront organiles chefs de détachements respectifs. sées en interne. La DAP doit être une Nous partageons une vision intégrée unité où le membre du personnel peut de notre job. Il n’y a pas de changements majeurs au niveau des missions, développer ses compétences tout en répondant adéquatement aux besoins mais il est évident que nous allons évolutifs de nos partenaires et clients. désormais viser davantage de synerNotre volonté est que cette nouvelle gies opérationnelles en matière de protection de personnes. Les renforts direction offre à nos membres du personnel ce dont ils ont besoin pour mutuels seront plus faciles à organileur épanouissement professionnel, ser. Par ailleurs, nous allons égaleleur bien-être et qu’elle suscite fierté ment instaurer un certain nombre de d’appartenance dans toutes ses comsynergies en matière d’appui. posantes.” f Un exemple, la centralisation et l’uniformisation des processus de sélection, de recrutement et de for1 Voir aussi Inforevue 2/2013, Une attention de tous les instants, pp. 13-15 mation en matière de protection de 2 VAG: Vaardigheden Aanhoudingen in Groepsverband– personnes, de la gestion des comCompétences Arrestations en Groupe. Il s’agit de perquisitions renforcées effectuées en collaboration pétences, de la coordination des avec la police judiciaire fédérale. ressources, ainsi que des dossiers de 3 Voir aussi Inforevue 4/2012, Police fédérale auprès du SHAPE. L’éducation à la loi belge, pp. 30-33. développement organisationnels et stratégiques.” L’objectif étant d’uniformiser les façons de travailler.”

“MON MESSAGE…“ Aux membres du personnel de DAP: “Cette nouvelle direction représente de nouveaux défis à relever ensemble qui nous permettront de consolider notre expérience en protection et d’évoluer en tant que spécialistes. Chaque membre a son rôle à jouer dans la construction de cette nouvelle entité qui, j’en suis certain, apportera nombre de belles opportunités pour chacun d’entre vous.” Aux anciens membres du GIS passés à la DAS: “Merci pour le travail effectué ensemble au sein du GIS. Je vous souhaite une belle carrière remplies de défis et ma porte vous reste toujours ouverte.” A nos partenaires et clients: “La continuité du service est totalement assurée. Toutes les équipes d’appui spécialisé en gestion négociée de l’espace public (arroseuses, teams preuves, lock-on, etc…) sont opérationnelles au sein de la Direction de sécurité publique. Notre offre d’appui en protection spécialisée le reste également au sein de la Direction de protection.”

© Jos Balcaen

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L’ I N V I T É E Dans cette rubrique, Inforevue accueille un membre de la police pour une discussion à bâtons rompus sur des thèmes d’actualité, tant en rapport avec ses fonctions qu’avec le monde policier au sens large.

“L’orgueil précède la chute” Notre invitée, qui n’a pas encore 40 ans, est commissaire divisionnaire et directeur des opérations à la zone de police d’Ostende. Elle n’a pas froid aux yeux, elle l’a déjà prouvé. La police, un monde d’hommes ? “Il y a dix ans, c’était peut-être encore le cas.” Entretien avec Hannelore Hochepied, qui a trouvé le job de sa vie à la mer. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

OSTENDE – Il y a 15 ans, Hannelore Hochepied se trouvait encore derrière les bancs de l’École royale de gendarmerie. Jeune officier, elle a ensuite pris la direction de la DAR, l’ancienne Réserve générale, pour y occuper le poste de commandant de peloton. En juillet 2001, elle devient chef de section adjoint de la division néerlandophone de l’Ecole fédérale avant d’embrasser, à peine deux années plus tard, les fonctions de chef de service de l’immigration et de chef de section adjoint du contrôle frontalier au sein de notre aéroport national. En 2007, elle quitte la police fédérale pour la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles, où elle exerce d’abord la fonction d’officier territorial puis, deux ans plus tard, d’officier au sein de la Direction générale opérationnelle. Ayant entretemps acquis son brevet de direction, celle que l’on appelle désormais “commissaire divisionnaire” n’a pas pour autant pris la grosse tête.

En 2012, une Task Force Gender a été mise en place à la police sur la base du constat que trop peu de femmes occupaient des fonctions à haute responsabilité. Les femmes doivent-elles être aidées à gravir les échelons ? “Si vous faites allusion au fait d’évoluer dans sa carrière, je dirais oui, mais il en va de même pour les hommes. Tout dirigeant doit être orienté, coaché et accompagné afin d’être prêt à prendre davantage de responsabilités et à développer ses connaissances et son expérience. Chacun peut ainsi évoluer et, si la volonté est là, faire évoluer sa carrière. L’approche indivi-

duelle est importante et les moments d’évaluation doivent être axés sur cet aspect, plutôt que sur un aspect exclusivement correcteur. Les femmes qui veulent vraiment y arriver y parviendront ! Le nombre de femmes à la police est beaucoup plus élevé qu’auparavant. Durant ma formation d’officier (en 1999, ndlr) nous étions quatre femmes pour quarante hommes. Les chiffres sont à présent très différents et la proportion de femmes sur les bancs des écoles de police tourne aux alentours des 50 %. Petit à petit, ces femmes graviront les échelons jusqu’au sommet, pour autant qu’elles le veuillent, bien entendu. Selon moi, la police n’est pas, ou plutôt n’est plus

OPUS CITATUM "Il n’est jamais trop tard pour devenir ce que l’on aurait pu être." George Eliot

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VERY IRRITATING QUESTION Un poste particulièrement intéressant s’offre à vous dans la capitale. Êtes-vous prête à revenir un jour travailler à Bruxelles ? “Non, pas en tant que navetteuse depuis Ostende. Il existe une multitude de jobs intéressants à Bruxelles et je me remémore toujours positivement cette période de ma vie. Mais faire la navette a un impact non négligeable sur la santé. Je passais à l’époque quatre heures par jour dans les trajets. À présent que je vis et travaille à Ostende, je dispose de plus de temps et d’énergie pour d’autres choses. On ne s’en passe pas si facilement.”

un monde d’hommes, même si, en tant que femme, il faut faire davantage ses preuves. Je ne pense pas non plus que les femmes doivent être représentées partout, mais elles doivent avoir l’opportunité de l’être, sans préjugés. L’approche féminine est peut-être différente de celle des hommes. Tant que l’objectif fixé est atteint, je ne vois pas où est le problème.”

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En tant que directeur des opérations, vous développez, avec le chef de corps, la politique opérationnelle de la zone de police. Agents de quartier, membres des services d’intervention et de recherche… certains pensent peut-être déjà à leur pension. “La réalité est que nous devrons tous travailler plus longtemps. Le monde politique affirme qu’il faudra trouver des fonctions pour les policiers plus âgés. Cela ne s’annonce pas facile. Quelles fonctions va-t-on attribuer à ces personnes ? Leur demander d’occuper plus longtemps une fonction sur le terrain requérant beaucoup de flexibilité est tout sauf évident, tandis que de nombreux postes de bureau sont, depuis quelques années, confiés à du personnel civil (CALog). Je suis certaine que chaque zone de police est déjà en train d’examiner la manière de faire face à ce problème. C’est un

tement, mais pour le moment les besoins de la police locale en matière d’appui sont plus élevés que ce que la police fédérale peut offrir. Les corps de police locale sont de plus en plus confrontés à des mesures d’économie drastiques, ce qui complique même l’exécution de certaines tâches. Hélas, le constat est le même à la police fédérale, qui réduit de plus en plus certaines fonctions spécialisées, comme le labo. Tout cela se passe malheureusement à notre détriment, mais aussi La police locale obtient-elle tout surtout au détriment des victimes. Un l’appui nécessaire de ses collègues du fédéral ? Local et fédéral se com- autre exemple est la zone grise située entre les services de recherche locaux plètent-ils bien ? et fédéraux : certains dossiers sont “Ils sont complémentaires et ont la trop complexes pour le niveau local, ferme volonté de collaborer étroiénorme point d’interrogation. Les services vont devoir s’armer contre la démotivation de leurs membres et les burnouts. On se pose déjà la question de savoir s’il faudra adapter les entraînements GPI à l’âge. C’est compréhensible, mais dans la rue, chaque policier est, quel que soit son âge, confronté à la même réalité. Le mot d’ordre est de différencier les missions.”

PERSON OF INTEREST Pourquoi s’agit-il du job de votre vie ? “Ma fonction est vraiment passionnante car elle me permet de toucher un peu à tout : nouvelle loi sur les sanctions administratives communales, ANPR (reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation), regard sur les nouvelles technologies et outils informatiques, évaluation des aspects budgétaires, etc., soit un large éventail d’aspects tant stratégiques qu’opérationnels de la profession. Pouvoir se forger une opinion sur tous ces sujets demande bien sûr un énorme travail de lecture. Je suis heureusement soutenue par des collaborateurs qui connaissent la musique.”

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mais ne sont pas non plus tout à fait du ressort de la police fédérale. Des dossiers de délits financiers sont en partie transférés vers la police locale alors que, dans l’esprit de la réforme, ils devraient plutôt être confiés à des spécialistes fédéraux. C’est un cassetête constant ! Les gens ne sont plus remplacés non plus, alors que le travail reste le même. En outre, l’éventail des tâches de la police locale s’est nettement agrandi ces dernières années. Ni la police locale, ni la police fédérale ne sont responsables ; il s’agit d’une réalité avec laquelle nous allons devoir apprendre à vivre.”

• Le permis à points : “Pour, car c’est un système transparent – et, espérons-le, démocratique – axé sur la récompense. Son inconvénient est d’être un système ‘aveugle’ tenant insuffisamment compte des circonstances. En outre, les chauffeurs professionnels seront davantage visés, alors que certaines catégories ne seront jamais touchées. Les citoyens devraient bien accueillir ce système.”

• L’apprentissage en alternance : “Oui, mais il y a un ‘mais’. C’est un excellent moyen pour tester les aptitudes professionnelles du candidat et lui faire acquérir de l’expérience. Mais c’est toutefois une grande responsabilité pour les corps et cela demandera énormément de capacité pour tout mettre en place. Ce serait dommage de passer à côté de l’objectif initial à cause de cela.”

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• Un quota de femmes à la police : “Absolument contre. Cela peut nuire à l’objectivité des évaluations et faire naître des frustrations tant pour l’employeur que pour le collaborateur. Ce n’est en tout cas pas une bonne base de départ pour une relation de confiance.”

L’ I N V I T É E

POUR OU CONTRE

• La zone de police d’Ostende sur les médias sociaux : “Nous sommes pour le moment en train de revoir notre politique de communication. Nous y intégrerons certainement les médias sociaux à l’avenir, mais les choses se feront progressivement, avec des balises claires en matière d’objectifs et de contenu concret. Une fois qu’un tel projet est sur les rails, on suscite en effet des attentes auprès de la population, auxquelles il faut pouvoir continuellement répondre. J’y suis donc favorable, pour autant que notre organisation adopte une approche méthodique alliant continuité et haut degré de professionnalisme.”

LE TRADUCTEUR “Depuis octobre 2013, j’occupe la fonction de directeur des opérations à la zone de police d’Ostende, qui compte environ 340 membres du personnel. Lors de mes six premiers mois, j’ai effectué une analyse SWOT1. Cette analyse a donné lieu à une vision, que nous souhaitons transmettre aux différentes sections, et selon laquelle la police de quartier, les services d’intervention, les services de recherche et le service de coordination seront amenés à travailler de manière davantage guidée par l’information, proactive et territoriale. Les différents services doivent pouvoir être complémentaires. Le partage des connaissances revêt également une grande importance. Mon rôle est de coordonner les sections et d’examiner avec les chefs de section comment se montrer encore plus efficaces dans notre travail, a fortiori en cette période d’économies. Il faut constamment trouver un équilibre entre travail opérationnel et considérations budgétaires.” 1

Une analyse SWOT vise à identifier les principaux points forts et points faibles d’une organisation ou d’un produit, ainsi que les principaux dangers et opportunités. SWOT est l’acronyme de Strengths, Weaknesses, Opportunities et Threats.

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COMPORTEMENTS DÉVIANTS

L’intuition, un art qu’on peut améliorer Observer, interpréter et intervenir lorsqu’on est confronté à des comportements ‘déviants’ : tel est l’enjeu d’une formation mise en place actuellement sous l’impulsion du Service central terrorisme de la police judiciaire fédérale. Les entités qui ont l’honneur de servir de cobayes dans ce cadre sont la police des chemins de fer à la gare de Bruxelles-Midi et la police aéronautique dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles-National. TEXTE Stefan Debroux

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PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

BRUXELLES – Nous sommes le 30 mai 1972. Le vol 132 d’Air France en provenance de Rome vient d’atterrir à l’aéroport international de Lod à Tel-Aviv (rebaptisé ‘aéroport de Ben Gourion’). Les services de sécurité israéliens sont sur le qui-vive en raison de la menace terroriste émanant de groupuscules palestiniens, dont le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). La situation est simple : toute personne à l’apparence palestinienne est suspecte. Ce n’est pas le cas d’un trio de passagers japonais. Se fondant dans la masse, ceux-ci se dirigent vers le tapis roulant des bagages et, de ce qui ressemble à des étuis à violon, sortent des mitrailleuses et des grenades à main, tirant ensuite au hasard sur la foule dans le hall d’arrivée et sur le tarmac. Bilan ? Vingt-six morts et quatre-vingt blessés. Et un changement radical de mentalité parmi les services de sécurité israéliens. En effet, ceux-ci ont été pris complètement au dépourvu par cet attentat, dont il s’avérera qu’il a été commis par trois membres de l’Armée rouge japonaise communiste, que le FPLP ‘recrutait’ occasionnellement. Cet acte de terreur a changé à jamais la conception de la sécurité en Israël et fait prendre conscience aux autorités que n’importe qui, quelle que soit sa nationalité, peut constituer une menace.

“On peut en effet parler d’un changement de mentalité au sein des services de sécurité israéliens, qui ont délaissé profilage ethnique (ethnic profiling) pour le profilage comportemental (behavioural profiling)”, explique le commissaire Bart Cappaert, du Service central terrorisme. “Il en a également résulté un nouveau programme de formation visant à détecter les comportements déviants et à y réagir de façon adéquate. Les services de police néerlandais ont repris cette technique et l’ont adaptée à leur réalité. Ces dernières années, elle a été adoptée par toutes les composantes de l’appareil policier néerlandais. À titre d’exemple, pour le sommet nucléaire organisé au début de cette année, pratiquement tous les agents mobilisés avaient reçu une formation de ‘spotter’, un concept mieux connu des spécialistes internationaux sous le nom ‘BDO’ (Behavioural Detection Officer). Un tel événement se caractérise en effet non seulement par un risque accru d’attentat, mais aussi par le fait que des actions subversives ‘plutôt inoffensives’ peuvent réellement y semer la pagaille. Tout l’art consiste finalement à détecter rapidement les comportements déviants afin d’éviter ce genre de situation.”

SIGNAUX NON VERBAUX ET ASSERTIVITÉ Après la police néerlandaise, c’est au tour de la police belge de s’ouvrir à ce type de formation. “La police locale d’Anvers s’est lancée en premier dans l’aventure. Nous avons, quant à nous, choisi de débuter avec deux entités frontalières, en l’occurrence SPC Bruxelles-Midi et LPA BruxellesNational”, explique Bart Cappaert. “Le raisonnement au départ a été de se dire que ces lieux présentaient une certaine vulnérabilité au terrorisme et à l’extrémisme. Ils constituent en effet des cibles potentielles, mais ils sont également des lieux de passage pour les auteurs. Mais la large applicabilité de cette technique nous a rapidement permis de cibler d’autres phénomènes, tels que le vol à la tire, le trafic de drogue et les étrangers sans documents de séjour. Nous avons pu ainsi évaluer assez vite l’efficacité de la formation – et le bilan est positif.”

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Qu’est-ce qu’un comportement déviant ? “Cela dépend de l’environnement, du moment, du lieu, des personnes qui y sont présentes ... Les navetteurs, par exemple, ont un comportement typique : ils sont pressés, ont les yeux rivés sur l’horloge ou le panneau d’information et marchent en ligne droite d’un point a vers un point b. Un pickpocket1, en revanche, se comporte différemment”, explique le commissaire. “L’objectif de la formation est de permettre aux participants d’avoir encore davantage conscience de tous ces signaux verbaux et non verbaux. En fait, ce n’est rien de révolutionnaire : regarder autour de soi et poser des questions, c’est ce que font de nombreux policiers. Mais certains ont plus d’intuition que d’autres et sont dès lors plus réceptifs à des signaux non verbaux subtils, révélateurs de stress ou d’un comportement anormal. C’est un art qui s’exerce. On peut aller plus loin et lancer soi-même des ‘stimuli’ afin de faire sortir le suspect de sa coquille.

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On peut par exemple s’adresser à quelqu’un de manière assertive. Celui ou celle qui a quelque chose à cacher s’emmêlera à coup sûr les pinceaux au jeu des questions ouvertes et fermées !

Affûter les aptitudes communicationnelles : voilà également un objectif de la formation.” f 1

Voir aussi l'article Un jeu du chat et de la souris, en p.16.

RETOUR SUR INVESTISSEMENT ?

La formation Observer, interpréter et intervenir lorsqu’on est confronté à des comportements déviants s’adresse en principe à tous les policiers. Bart Cappaert : “Je tiens en effet à souligner que cette formation est utile non seulement pour les policiers associés à la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme ou le radicalisme violent (dont la problématique du retour au pays des individus partis combattre en Syrie), mais aussi pour la fonction de police au sens le plus large du terme. Les comportements déviants peuvent survenir dans toutes les situations : ils sont propres aux hooligans, aux voleurs à la tire, aux activistes et, en réalité, à tous ceux qui ‘mijotent quelque chose’. Mais je comprends la réticence des dirigeants à inscrire leurs collaborateurs à une formation de trois jours dont le retour sur investissement n’est pas rapidement tangible. Il est vrai que la méthode de travail que nous prônons dans ce cas est très intensive en termes de capacité. Et le résultat n’est mesurable qu’à long (ou moyen) terme. La force de cette formation réside en effet dans l’effet préventif. Le but est d’éviter que des personnes aux intentions criminelles ne passent à l’action.”

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C O MLPEO R MTOENMDEENPTOS LDI C É IVEI R ANTS

ABBOTSFORD

UNE PANCARTE ‘INTERDIT AUX POLICIERS’

Un Canadien poursuivi pour trafic de drogue a demandé à la Cour Suprême de déterminer si une affiche “Interdit aux policiers” apposée sur son commerce aurait dû lui éviter d’être interpellé à l’intérieur de son magasin. L’homme vendait tout le nécessaire pour la consommation de cannabis dans un magasin d’articles en tout genre à Abbotsford en Colombie-Britannique (ouest). La pancarte “Interdit aux policiers” bien en vue sur la porte de son commerce, il avait également fait parvenir une lettre au chef de la police locale pour lui indiquer qu’aucun agent n’était autorisé à y entrer. Malgré ces avertissements, des policiers en civil se sont rendus à la petite échoppe et ont demandé à acheter du cannabis. Une fois la transaction effectuée, les policiers ont alors arrêté le commerçant qui a été formellement accusé de trafic de drogue. En première instance, le tribunal a refusé d’admettre les éléments de preuve “au motif qu’ils résultaient d’une perquisition ayant violé les droits” inscrits dans la Charte canadienne des droits et libertés, selon un document publié par la Cour suprême. L’individu avait alors été acquitté des accusations de trafic et de possession de marijuana. La Cour d’appel a toutefois renversé ce jugement et ordonné la tenue d’un nouveau procès au motif que le commerçant “ne pouvait pas avoir d’attente raisonnable en matière de vie privée à l’égard des locaux commerciaux” simplement avec cette pancarte. Face à ce revers, l’homme a décidé de porter l’affaire devant la plus haute juridiction qui doit décider de s’en saisir ou non.

WINSFORD

^

UN PONEY FUGITIF SE REND À LA POLICE

Qu’avait-il à se reprocher ? Le lundi 6 octobre, un poney a débarqué dans le commissariat de Winsford, une petite ville de l’Ouest de l’Angleterre. Cette scène insolite a été filmée par les caméras de surveillance des locaux de la police du comté de Cheshire. Sur la vidéo, on voit l’animal passer les portes du commissariat au pas, sous les yeux ébahis du policier. “Nous sommes restés scotchés devant une telle visite, qui est devenue l’événement de la matinée”, a réagi Peter Crowcroft, l’intendant du commissariat, cité par ABC News. L’animal a ensuite été ramené chez lui, dans une ferme non loin de là. Après une courte enquête, les policiers ont finalement compris que l’animal s’était enfui de son champ. C’est sans doute la culpabilité qui l’a amené à se rendre au commissariat.

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C O MLPEO R MTOENMDEENPTOS LDI C É IVEI R ANTS

ALENÇON

Point de référence BRUXELLES 12:00

S E AT T L E

RECHERCHÉ PAR LA POLICE, IL ANNONCE SES OBSÈQUES DANS LA PRESSE

Un multirécidiviste de 26 ans a annoncé dans la presse ses propres obsèques pour tenter d’échapper à la police qui le recherche, trompant ainsi sa grand-mère qui a cru à la supercherie. “Sa mère, son père, ses frères, sa soeur et l’ensemble de la famille vous font part du décès de Cédric L. survenu le jeudi 11 septembre à l’âge de 26 ans. La cérémonie sera célébrée mardi 16 septembre à 10h30 en l’église Christ Roi de Courteille, Alençon”, a fait publier avec son nom complet le jeune dans les pages obsèques du journal Ouest-France. La police, qui le recherchait pour une condamnation à 5 ans pour escroquerie, s’est rendue aux fausses obsèques, pour n’y trouver ni défunt ni cérémonie, a indiqué le parquet d’Alençon. En revanche, la grand-mère du jeune homme, qui n’était pas au courant du subterfuge, était présente. Le parquet a eu confirmation depuis que le jeune homme était bien vivant.

PRIS DE REMORDS, LE BRAQUEUR SE LAISSE ARRÊTER

Un voleur pris de remords après avoir cambriolé une banque dans l’Etat de Washington a finalement décidé de se laisser arrêter par la police en attendant sagement devant l’établissement. Le braqueur âgé de 64 ans est entré dans une succursale de la Banner Bank à Bellingham et a remis au guichetier une note exigeant qu’on lui donne de l’argent liquide, déclare dans un communiqué la police de la ville. Mais, au lieu de s’enfuir avec l’argent, Richard Gorton s’est attardé près de la banque où la police l’a arrêté. “Il a reconnu devant les agents de police avoir commis ce vol et a dit avoir été pris de remords aussitôt après être sorti de la banque”, dit la police.

ALBI

UN POLICIER QUI JOUAIT AU VOLEUR

Un membre de la police nationale qui faisait une démonstration de vol à l’arraché en plein centre d’Albi, lors des journées de la sécurité intérieure, s’est fait plaquer au sol et menotter par un gendarme aidé de militaires. L’incident s’est produit durant les journées de la sécurité intérieure dans le Tarn, au village sécurité installé sur la place du Vigan à Albi. “Notre maître-chien de l’équipe cynophile de Gaillac, venu sur place pour une démonstration, a entendu “Au voleur” !”, a raconté le lieutenant-colonel Laurens, officier prévention-partenariat de la gendarmerie du Tarn, présent sur les lieux. “Le gendarme a vu un homme qui partait en courant. Il l’a alors suivi, lui a fait un balayage des pieds, un plaquage et l’a menotté”, a-t-il poursuivi. Le commandant de police Frédéric Becel, chef d’état-major, également témoin de la confusion, a indiqué que “le policier, un jeune adjoint de sécurité âgé de 20 ans était en civil, avec une casquette sur la tête. Quand il a simulé le vol à l’arraché, j’ai vu le gendarme courir derrière lui, puis un papi, puis les militaires du 8e RPIMa présents sur les stands qui ont bloqué le passage à notre policier qui a été plaqué au sol”, a poursuivi le commandant Becel. “Une fois qu’il a vu qu’il s’agissait d’un policier, il était très gêné”, a indiqué le lieutenant-colonel Laurens. “Le gendarme s’est par la suite excusé”, a précisé le commandant Becel.

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AFFAIRES EN COURT

POLICE FÉDÉR ALE DE FL ANDRE O CC I DE N TA L E

La Grande Guerre au cœur de l’intégration

ZONE DE POLICE ORNE AUMEHAIGNE

‘Sauvons la vie de nos enfants’

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"Nous avons choisi d’organiser ce moment d’intégration en lien avec la commémoration de la Première Guerre mondiale", confie Klaas Castelyn, co-organisateur. "En effet, la police a elle aussi joué un rôle durant cette guerre. Nous avons pu reconstituer une partie de ce rôle à l’aide de photos anciennes, de documents iconographiques et de toutes sortes de pièces issues de collections privées, du musée de l’aviation de Wevelgem, du service de déminage SEDEE, etc. Il est également intéressant d’illustrer quelques évolutions marquantes entre la période de la guerre et l’époque actuelle." Enfin, la police fédérale de Flandre occidentale s’est engagée dans le projet artistique international Coming World Remember Me. Ce projet a pour but de créer une statuette d’argile pour chacune des 600 000 victimes décédées en Belgique durant la Première Guerre mondiale. Plus de 200 policiers de Flandre occidentale ont parrainé une telle statuette et ont ainsi contribué à entretenir le souvenir de la violence absurde qui s’est déchaînée au cours de la guerre des tranchées. www.comingworldrememberme.be S.D.

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© Ville de Gembloux

BRUGES – Le 1er avril 2014, les frontières des arrondissements judiciaires ont été profondément redessinées. En Flandre occidentale par exemple, les arrondissements de Furnes, Ypres, Courtrai et Bruges ont fusionné pour former un seul arrondissement judiciaire correspondant au territoire de la province. La structure des directions déconcentrées de la police fédérale a connu la même évolution : les PJF et les DCA de Furnes, Ypres, Courtrai et Bruges ont fusionné le 1e juin pour former la police fédérale de Flandre occidentale. "Nous avons donc recherché une belle opportunité pour réunir l’ensemble des collègues des différents sites et apprendre à mieux se connaître dans une ambiance détendue. L’idée nous est ainsi venue d’organiser un moment d’intégration autour de la Première Guerre mondiale, un thème en plein dans l’actualité", explique Annick Vandenbroecke, organisatrice de la journée. "La semaine du 22 septembre, les collègues de Flandre occidentale ont tous été invités à visiter l’exposition présentée au Refuge (bâtiment de la police fédérale à Bruges, ndlr). L’initiative a rencontré un grand succès.

GEMBLOUX – Le 17 novembre dernier, la ville de Gembloux a reçu le label ‘SAVE’ remis par l’association Parents d’enfants victimes de la route (PEFV). L’asbl reconnaît ainsi le travail et les importants investissements consentis par la Ville pour la protection des usagers faibles. Ce label ‘Sauvons la vie de nos enfants’ salue également l’implication de la zone de police Orneau-Mehaigne (Eghezée/Gembloux/La Bruyère). Celle-ci a des contacts réguliers avec l’asbl PEFV et accorde une attention particulière à la protection des usagers faibles dans toutes les actions qu’elle mène tant au niveau préventif que répressif. La police participe aussi à une Commission circulation routière qui réunit différents acteurs communaux et experts et aborde les questions liées à la mobilité. "Nous y donnons des avis concernant cette problématique des usagers faibles", indique le commissaire divisionnaire Claude Bottamedi, chef de corps. "Par ailleurs, nous avons créé, en interne, un petit programme qui, sur base des informations contenues dans l’ISLP1, permet de visualiser directement via Google Street View les lieux identifiés comme points noirs en matière de sécurité routière", ajoute-t-il. Ces données visuelles, beaucoup plus parlantes qu’un simple plan, sont également mises à disposition de l’administration communale.

© Polnews CAVC © CGOT

Soulignons enfin que Gembloux est la première ville wallonne ayant reçu le label ‘SAVE’.

G.H. 1

Integrated system for local police.

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AFFAIRES EN COURT

CONFÉRENCE

Sus au blanchiment !

ENFAST en Belgique f

f © Lavinia Wouters

BRUXELLES – Du 16 au 18 septembre 2014, 70 experts européens se sont réunis à Bruxelles pour une conférence ENFAST. Ces experts font partie des équipes nationales qui recherchent et arrêtent les criminels déjà condamnés. Depuis 1999, la police fédérale dispose d’une équipe spécialisée, le FAST (Fugitive Asset Search Team) qui se consacre exclusivement à la poursuite et l’arrestation des fugitifs criminels recherchés au niveau international. Lors de cette conférence, les dossiers encours ont fait l’objet de discussions et les nouvelles technologies et bonnes pratiques ont été échangées. La Belgique est pionnière en la matière puisque le réseau ENFAST a été créé en 2010 par le FAST belge dans le cadre de la Présidence belge de l’Union européenne. Depuis, les fugitifs au sein de l'Union européenne sont activement recherchés par les équipes FAST qui, via leur point de contact, sont accessibles en permanence. Depuis sa création, pas moins de 450 criminels recherchés au niveau international ont été arrêtés.

BRUXELLES – Les 24 et 25 septembre 2014, notre capitale a servi de cadre à la conférence annuelle du réseau AMON (Anti-Money Laundering Operational Network), dont la Belgique assure la présidence jusqu’à la fin de cette année.

Après plus de quatre ans à la tête du projet ENFAST, la Belgique a passé le flambeau au FAST allemand, qui continuera de développer à son tour la plateforme et le réseau. B.D.

Ce réseau, créé en 2012 à Prague, est dédié à l’échange d’informations en matière de blanchiment d’argent. Organisé de manière informelle, il n’a pas pour vocation de se substituer aux canaux et processus officiels tels que Europol ou Interpol. Toutefois, en mettant en contact des experts en matière de blanchiment (essentiellement au sein de l’Europe), le réseau AMON vise à renforcer l’efficacité des efforts fournis par ces derniers. L’objectif premier du réseau est de faciliter l’échange d’informations et d’expertise afin de détecter, démanteler et poursuivre les pratiques organisées de blanchiment.

© Lavinia Wouters

Réunissant une centaine de participants, dont un grand nombre de membres de la police fédérale, la conférence de Bruxelles avait pour thème les nouvelles technologies et leurs dangers en matière de blanchiment d’argent. Les participants ont également eu l’occasion de prendre part à différents ateliers sur ce thème. Après la Belgique, l’Espagne reprendra la présidence du projet AMON pour 2015.

Nicolas Mangon

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AFFAIRES EN COURT

PORTES OUVERTES À LIÈGE

‘ ZWA AN TJE SDAGEN’ AU LIMBOURG

L’envers du décor

Vif succès

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f

AWANS – Les 3 et 4 octobre derniers, le poste de circulation d’Awans a accueilli de nombreux visiteurs dans le cadre de la première édition des portes ouvertes de la police fédérale de la route (WPR) de Liège. La journée du vendredi était consacrée aux enfants des écoles de la région tandis que le samedi visait un public plus familial. De nombreuses activités étaient proposées comme des démonstrations d’habileté à la conduite de la moto, l’illustration du travail des maîtres-chiens avec lesquels collabore parfois la police de la route… A côté de la piste de circulation, de la voiture tonneau et de l’exposition de véhicules actuels et anciens, les visiteurs avaient également le loisir d’en apprendre plus sur la sécurité routière, la législation concernant le transport de marchandise et les missions quotidiennes de la WPR au travers de différents stands. Enfin, de nombreuses personnes ont pu obtenir un souvenir de leur visite après avoir pris la pose sur une des motos des policiers de la route.

HASSELT – Les 19 et 20 septembre 2014, la police de la route du Limbourg, en collaboration avec l’agence en charge des routes et du trafic (Agentschap Wegen en Verkeer Limburg), a ouvert ses portes au grand public. Cet événement, qui n’avait plus eu lieu depuis près de 15 ans, s’inscrivait dans le cadre des ‘Zwaantjesdagen1’. “Avec environ 2400 visiteurs, ces journées ont remporté un vif succès”, indique le commissaire Stefan Tuerlinckx, chef de service de la police de la route du Limbourg. “J’ai vraiment été agréablement surpris par la bonne volonté et la créativité des collaborateurs. Les activités pratiques ont attiré beaucoup de gens: la prise d’empreintes, le stand de tir, le simulateur de conduite moto, les démonstrations de chiens-drogues, la démonstration avec un ‘poteau déformable’2, le parcours avec des lunettes qui simulent l'état d’ébriété, les photos sur une des motos de la police, la voiture-tonneau, un quiz circulation, l’éthylotest ou le test drogue, etc.”. A côté de ces activités, de nombreux stands fournissaient des informations au sujet de l’alcool, des drogues, … . Etaient également présents divers stands portant sur le recrutement, le transport lourd, les accidents de la route, un coin ‘nostalgie’ et bien d’autres choses encore. “L’année prochaine, ce sera le tour de deux autres provinces”, conclut le commissaire Tuerlinckx, “nous ouvrirons à nouveau nos portes, en principe, dans quatre ans.” S.V.P.

G.H.

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En néerlandais, ‘zwaantjes’ est le surnom donné aux motards de la police de la route. En cas de collision, ce poteau se glisse en dessous du véhicule. © Ruben Accou (foto's 3 & 4)

C U LT U R E

Le Chat à Géruzet f ETTERBEEK – Une fresque du célèbre Chat, du dessinateur Philippe Geluck, a été inaugurée le 27 septembre dans le quartier de La Chasse, à Etterbeek. La Fresque du Chat est constituée de vingtquatre panneaux d'environ trois mètres de haut et six mètres de long et s'étend sur une longueur de 140 mètres. Selon

l’auteur, il s’agit de "la plus longue du monde" ! Elle a été réalisée le long du mur d’enceinte du complexe Géruzet de la police fédérale, situé à l'angle de la chaussée de Wavre et du boulevard Général Jacques. Son principal objectif est de renforcer l'attractivité du quartier de la Chasse.

Faisant partie intégrante de la vie locale, la police ne voulait pas manquer d’être épinglée par le Chat. Elle est donc représentée par deux scènes humoristiques, l’une en français, l’autre en néerlandais. B.D.

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AFFAIRES EN COURT

C H A M PION N AT DE BE L G I Q U E DE V T T

Des policiers tout terrain f

© ZP Hamme/Waasmunster

HAMME – Les championnats de Belgique de VTT pour services de police ont eu lieu le 19 septembre 2014. Une centaine de policiers se sont affrontés pour remporter le maillot tant convoité et la médaille d’or de champion en jeu dans chacune des quatre catégories. L’organisation de cette édition était orchestrée en duo par les zones de police de Sint-Niklaas et Hamme/Waasmunster, sous les auspices de la Fédération sportive de la police belge. Les initiateurs, Marc Vanacker et Tom De Beer avaient concocté un parcours rapide. Le pont Mira et les bosquets environnants dans la région de Hamme (Flandre orientale) ont formé le décor de cette course qui promettait un rythme soutenu. La sélection ne se faisait pas vraiment dans les côtes (le parcours ne présentait que quelques rares grimpettes) mais plutôt dans les passages techniques, notamment les nombreux virages en épingle à cheveux. D’autres difficultés résidaient dans les inévitables racines piégeuses qui jalonnaient les tronçons boisés, et dans quelques descentes périlleuses. Chez les moins de quarante ans, la lutte pour le titre a pratiquement consisté en un bis repetita de l’année dernière. Dès le départ, Niels Beelen s’est envolé loin devant ses concurrents ; il a magistralement achevé le parcours en solo. Dans la tranche d’âge supérieure (40 – 50 ans), la course a été extrêmement disputée jusqu’au finish. Filip Van Hecke a finalement une nouvelle fois coiffé les lauriers. Le co-organisateur Marc Vanacker termina à la quatrième place, manquant de justesse une médaille. Résultats et photos : http://bk-mtb-politie2014.weebly.com/info.html

PODIUM DES CHAMPIONNATS DE BELGIQUE DE VTT 2014 Messieurs, - de 40 ans 1. Niels Beelen, ZP Beringen/Ham/ Tessenderlo 2. Jurgen Willems, ZP Bruxelles Capitale/Ixelles 3. Yoeri Coopman, ZP Gent Messieurs, 40-50 ans 1. Filip Van Hecke, ZP Sint-Niklaas 2. Yve Neefs, ZP Geel/Laakdal/Meerhout 3. Dirk Beulens, ZP Herko Messieurs, + de 50 ans 1. Patrick Van der Aerschot, ZP Mechelen 2. Peter Danneels, CGSU 3. Johan Vantomme, ZP Arro Ieper Dames 1. Kelly Greefs, ZP Regio Turnhout 2. Veerle De Wolf, PJF/DJF 3. Elke Frix, ZP Herko

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AFFAIRES EN COURT

CO OPÉ R AT ION I N T E R N AT ION A L E

CONFÉRENCE

La police de la route polonaise en visite

RAIPOL FÊTE

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BRUXELLES – Au début du mois d’octobre, une délégation de la police polonaise a effectué une visite de travail en Belgique. Cinq membres sur six appartenaient à la police de la route. C’est le commissaire divisionnaire Koen Ricour, de la police fédérale de la route, qui leur a servi de guide : "Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet Leonardo Da Vinci de l’Union européenne, qui encourage les autorités à organiser des visites dans les autres États membres ou des formations communes. Nous avons proposé à nos collègues polonais un programme varié qui comprenait des visites de travail, non seulement à la police de la route mais également dans d’autres services de police." En Pologne, les objectifs en matière de sécurité routière sont les mêmes qu’en Belgique : réduire le nombre de victimes de la route. La Pologne souscrit à l’objectif de l’UE de diminuer de moitié le nombre de tués sur les routes. À l’heure actuelle, ce pays déplore chaque année 3 500 tués pour 38 millions d’habitants. "Pour nous aussi, l’alcool et la vitesse sont des priorités", nous confie Maria Pawlikowska de la police de la route polonaise. "Tout comme en Belgique, nous procédons systématiquement à un contrôle alcool lorsque nous stoppons quelqu’un, mais je retiens surtout les différences. Par exemple en matière de prévention : en Belgique, la police s’occupe directement de prévention, même auprès des enfants dans les écoles ! C’est pour nous une découverte dont nous pourrions certainement nous inspirer. Une autre différence marquante concerne l’équipement. Le matériel de la police de la route belge est d’un niveau tout différent du nôtre. En revanche, nous disposons de lunettes laser pour les contrôles de vitesse. Elles présentent l’avantage d’être faciles à utiliser mais ont dans le même temps l’inconvénient de ne pas prendre d’office une photo de l’excès de vitesse. Cela donne hélas souvent lieu à des discussions avec les contrevenants. Même si la combinaison de la vitesse et de l’alcool demeure problématique sur les routes polonaises, j’observe une évolution des mentalités vers une meilleure conscience de la sécurité routière. C’est ce que révèle par exemple la nette progression du port de la ceinture ces dernières années."

BRUXELLES – La 32e conférence de Raipol, réseau qui rassemble les polices des chemins de fer de dix-sept pays européens, s’est déroulée à Bruxelles les 26 et 27 novembre derniers. Raipol a célébré, à cette occasion, son dixième anniversaire. Le programme de la conférence était particulièrement riche et varié avec des exposés sur la cybercriminalité dans un environnement ferroviaire, la lutte contre le terrorisme, l’immigration illégale, les déplacements de supporters lors de l’Euro 2016 de football ou encore les mesures liées à l’épidémie du virus Ebola, etc.

"Ce type de réunion a lieu deux fois par an, et c’est pour nous l’occasion de se connaître, d’échanger des bonnes pratiques et d’aborder ensemble des problèmes similaires en matière des sécurité sur le rail", explique le commissaire divisionnaire Pascal Wautelet, directeur de la SPC. "Railpol est une organisation performante et moderne qui apporte une réelle plus-value à la police des chemins de fer (SPC). Un exemple concret : l’organisation d’exercices baptisés ‘Railex’ au cours desquels travaillent ensemble des équipes des différents pays qui partagent leurs expériences et leur matériel." Plus d’informations sur www.railpol.eu. La galerie photos de cette conférence est disponible sur www.polimagery.be. Vous pouvez également consulter le reportage Polnews consacré à cet événement sur le canal Youtube de la police fédérale. © Jos Balcaen

© Koen Ricour

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SES DIX ANS

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AFFAIRES EN COURT

PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

© Lavinia Wouters

Commémorations f … à Edemolen Le 7 octobre a été commémoré, à Nazareth, le combat d’Edemolen qui vit un siècle plus tôt les gendarmes du peloton cycliste du capitaine Frémault et des volontaires affronter les Allemands du groupe bavarois von Tannstein. Presque tous les combattants belges furent tués, blessés ou faits prisonniers mais ce haut fait d’arme entrava l’avancée allemande et facilita la retraite belge vers l’Yser. La cérémonie d’hommage s’est déroulée en présence des hautes autorités policières, mais aussi – et c’est exceptionnel – de cavaliers de l’Escorte royale. … à Bruxelles Le 14 novembre a eu lieu à Bruxelles, à la Colonne du Congrès, la commémoration nationale des anciens gendarmes et policiers tombés au champ d’honneur ou tués par l’ennemi durant la guerre 14-18. Organisé par le Fonds de solidarité sociale (FSSPol), en coordination avec La Défense,

l’événement a rassemblé des associations de policiers, et d’anciens policiers et gendarmes. La police y avait délégué cinq membres du corps des trompettes à cheval, trois membres à pied de la police à cheval pour assurer la garde d’honneur de l’étendard de la police fédérale, un peloton à pied de la police fédérale et deux pelotons de l’ERIP. Six motards de la police fédérale de la route du Brabant étaient également présents. Claude Fontaine, directeur général de la police judiciaire (DGJ), et Jean-Marie Brabant, président de la Commission permanente de la police locale, représentaient la police intégrée. Discours, dépôts de fleurs, ravivage de la flamme et signatures du Livre d’or ont fait de cette commémoration un moment particulièrement émouvant. Les galeries photos de ces événements sont disponibles sur www.polimagery.be. B.D.

© Jos Balcaen

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AFFAIRES EN COURT

UNE ASBL

SÉMINAIRE

Mort, rites funéraires et traditions f

Hipol est sur les rails f BRUXELLES – L’association sans but lucratif Entité d’appui à la gestion du musée ainsi que de certaines activités particulières de la police intégrée, en abrégé Hipol, a vu le jour en septembre dernier. "La création d’Hipol va nous permettre de prendre différentes initiatives", déclare Alain Martens, administrateur et initiateur du projet. "Je pense que cette asbl a toutes ses raisons d’être, car elle va permettre de mener des projets difficiles à réaliser au sein de la police et dans le contexte budgétaire actuel. Le musée pourra travailler avec des bénévoles dans un cadre juridique adéquat, rechercher des subsides, louer ses véhicules et ses uniformes (exemple : pour des fictions), vendre des objets promotionnels, etc. Cette asbl pourra en outre aider à la gestion du centre de conférence à Etterbeek, ou encore contribuer à l’organisation ponctuelle de certaines activités particulières." Le musée de la police intégrée dispose en effet de riches collections, qui ne demandent qu’à être mises en valeur. Mais cela nécessite des investissements à tous les niveaux. Le charroi, par exemple, fort de nombreux véhicules de l’ex-gendarmerie et de l’ex-police communale, doit être non seulement rénové, mais aussi et surtout préservé dans de bonnes conditions. Il en va de même de l’ensemble des richesses historiques accumulées au fil du temps. A l’instar de ce qu’a pu réaliser l’armée avec son musée au Cinquantenaire, l’histoire des services de police mérite de recevoir l’attention et la visibilité qu’elle mérite. Et cette nouvelle asbl pourra, sans nul doute, y contribuer de façon concrète.

WAVRE – Saviez-vous que l’incinération est permise depuis 1963 par la religion catholique mais n’est pas admise au sein de l’Eglise orthodoxe ? Ou que dans l’Islam, le corps d’un défunt doit être enterré le plus vite possible ? Ce ne sont que quelques exemples issus de l’enrichissant séminaire sur la mort et les rites funéraires au travers des religions, organisé le 16 octobre dernier, par les services de police locaux et fédéraux du Brabant wallon au palais provincial à Wavre. Policiers, membres de services d’assistance aux victimes, magistrats : plus d’une centaine de personnes y ont assisté. Diverses personnalités des cultes catholique, orthodoxe, protestant, juif, musulman, mais aussi de la laïcité ont présenté les rites et coutumes entourant un décès. La conclusion principale de cette journée est que les principes humanistes transcendent les confessions."Annoncer un décès à un musulman ne diffère pas de la communication d’une triste nouvelle à d’autres citoyens. Ce qui importe, c’est de respecter la personne humaine, le deuil des proches. Le rite musulman ne débute qu’après que les autorités judiciaires aient terminé leur travail", explique Salah Echallaoui, inspecteur de cours de religion islamique à la Fédération Wallonie/Bruxelles. "Le but de cette journée était d’engranger un maximum d’informations pour, à terme, confectionner un outil à l’usage direct des policiers sur le terrain qui sont confrontés un jour ou l’autre à l’annonce d’une mauvaise nouvelle à une famille endeuillée…", déclare Maurice Levêque, chef de corps de la zone de police d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. "Les orateurs ont envoyé une série de données au comité d’organisation que nous allons insérer dans des fiches de synthèse. Nous réalisons également, avec le centre audiovisuel de la police fédérale, un DVD qui servira de support didactique aux formateurs en la matière." B.D

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AFFAIRES EN COURT

ACTE D’HÉROÏSME

VIOLENCE CONTRE LES POLICIERS

Médaille du courage et du dévouement

L A MASCOT TE D’UNE ZONE DE POLICE

POLY ©ZP Genk

©Photo JVK © Jos Balcaen

f

Un badge qui appelle au respect f BLANKENBERGE – Le 4 novembre 2014, l’inspecteur Stijn Keysabyl (30) de la zone de police locale de Blankenberge/Zuienkerke s’est vu décerner, dans les murs de l’hôtel de ville, une médaille pour acte de courage et de dévouement. Il y a presque un an et demi, le 13 juin 2013, l’inspecteur a sauvé une dame de la noyade. Cette dernière, partiellement paralysée, avait sauté ce matin-là dans l’eau glacée depuis la jetée de Blankenberge. L’inspecteur n’avait pas hésité à sauter à son tour pour rejoindre la malheureuse à la nage. Il était parvenu à la maintenir hors de l’eau en s’agrippant à l’un des poteaux de soutien de la jetée. Après l’intervention des secouristes bénévoles de Blankenberge, la dame avait ensuite été emmenée à l’hôpital. Souffrant d’hypothermie et de quelques écorchures, Stijn Keysabyl avait lui aussi dû passer quelques heures aux urgences. S.D.

GENK – Le mercredi 29 octobre 2014, un simple et banal contrôle routier dégénère en agression contre deux inspecteurs de la zone de police MidLim (Genk/As/Opglabbeek/ Zutendaal/Houthalen-Helchteren). Frank Mulleners, chef de corps : “Nous sommes choqués par l’inacceptable violence dont nos deux collègues ont été victimes. Deux individus s’en sont pris à eux avec sauvagerie et c’est lourdement blessés que les policiers sont arrivés à l’hôpital. Ces faits de violence, hors de proportion, devraient être sévèrement condamnés par toutes les autorités. La légitimité de l’Etat de droit est mise à mal lorsque les représentants de l’ordre ne sont plus respectés dans l’exercice de leurs fonctions.”

Action symbolique En réaction à ce cas de violence insensée – afin de soutenir les collègues concernés et leur famille dans ces moments difficiles mais aussi pour sensibiliser les autorités et les citoyens à cette problématique–, la zone de police a entrepris une action symbolique. Durant une semaine, les membres du personnel de MidLim ont porté un badge qui appelle au respect. Kris Croonen: “De nombreuses autres zones de police ont marqué leur intérêt. Mais nous n’avions prévu qu’un tirage limité et nous n’avons donc pas pu répondre à l’importante demande. Le badge est une création propre mais qui est simple à réaliser soi-même. Les services de police intéressés peuvent prendre contact avec nous. Ils recevront ainsi l’illustration et les instructions pour réaliser eux-mêmes les badges.”

f GEEL – Fin octobre, la zone de police Geel/Laakdal/Meerhout (GLM) a présenté à la population sa mascotte Poly. Depuis lors, cette dame de 31 ans est visible sur les sachets à pain et ce n’est qu’un début. Jos Delarbre, inspecteur à la zone de police GLM : “Poly devait paraître fière et enjouée. L’objectif est qu’elle communique avec les habitants de diverses manières : via Facebook, Twitter, via notre site internet … elle figurera également sur les gadgets. A l’avenir, on la verra aussi de plus en plus dans le paysage urbain pour toutes sortes de conseils de prévention concernant le vol, la drogue et la sécurité routière. Nous voulions, au travers de ce personnage de bande dessinée, donner une impulsion supplémentaire à notre communication avec la population et particulièrement avec les enfants et les adolescents. Nous cherchions une idée innovante afin que notre information atteigne vraiment les gens. D’après le boulanger, Poly est déjà un ‘attrape l’œil’ qui est vraiment lu.” L’idée des sachets à pain n’est pas vraiment neuve mais on ne voit pas souvent de mascotte pour la police locale. C’est un ancien collègue de l’inspecteur Delarbre, appartenant à la zone de police Lier, qui a créé le personnage de Poly sur papier. “Nos collègues fédéraux ont Pol. Qui sait, quelque chose pourrait naître entre lui et Poly”, conclut Jos. S.V.P.

Kris.Croonen@midlim.be

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AFFAIRES EN COURT

PRÉVENTION ET PROXIMITÉ

Des zones de police présentent une brochure interactive commune

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Dix ans de coopération policière Benelux f

f DEINZE/DE PINTE – Les zones de police Schelde-Leie et Deinze/Zulte ont joint leurs efforts pour optimiser leurs services aux nouveaux habitants et présentent leur toute nouvelle brochure d'information : Wijkwijzer. "Nous voulions en finir avec les dépliants administratifs sans couleurs", déclare Benny Van Wabeke, chef de corps de Deinze/Zulte. "La nouvelle brochure est attrayante et peut être lue facilement par tout un chacun, quel que soit son âge. Avec cette brochure, nous souhaitons mettre à disposition des habitants un livret contenant une multitude de conseils de prévention, d'informations sur la zone et de formulaires pratiques."

WijkWijzer Deinze - Zulte

BEWAARGIDS BOORDEVOL PRAKTISCHE VEILIGHEIDSTIPS

Les dirigeants de police Catherine De Bolle (BE), Hans Vissers (NL) et Romain Nettgen (LU) ont pris la parole à l'occasion du 10e anniversaire de la coopération policière entre les trois pays partenaires. Après une rétrospective positive sur la collaboration de longue date, ils souhaitent continuer à affronter ensemble les défis transfrontaliers actuels pour œuvrer au maximum à la sécurité des citoyens. Ces dernières années, le Traité Benelux de coopération policière transfrontalière a servi de plateforme pour l'élaboration d'une base légale concernant l'échange d'informations et la coopération opérationnelle. Depuis 2004, les policiers des pays Benelux peuvent ainsi, dans les trois pays, poursuivre des suspects, effectuer des contrôles d'identité, escorter des groupes ou des individus et fouiller différents lieux pour garantir l'ordre public et la sécurité. Au cours des dix dernières années, la coopération entre les services de police s'est traduite par divers résultats concrets. Des centaines de contrôles et d'exercices conjoints, le déploiement régulier de patrouilles mixtes, l’octroi fréquent d’assistance pour les grandes manifestations sportives ou les sommets européens, entre autres, et de nombreuses formations communes témoignent de l’aisance et de la flexibilité avec lesquelles les trois partenaires coopèrent. De même, des projets communs récents fonctionnent très bien, tel que le recours aux officiers de liaisons partenaires à l'étranger ou l'échange entre la Belgique et les Pays-Bas de listes de plaques et de véhicules volés.

ontdek de vele digitale extra’s & download de Layar App!

Pour lutter encore mieux contre la criminalité transfrontalière sur le terrain, les chefs de police souhaitent accroître davantage la concertation opérationnelle et la collaboration dans les zones frontalières.

De politie, altijd dichtbij Veilig onderweg? Doe de check! BIN-coördinator: “Extra ogen in onze wijk!” Laat je fiets niet aan z’n slot over!

UW WIJKPolitiezone IS ONZE ZORG! Deinze-Zulte

BRUXELLES – À l’occasion d'un séminaire sur le 10e anniversaire du Traité Benelux Police, sous présidence néerlandaise de l'Union Benelux, les chefs de police de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg ont exprimé, le 19 novembre, le souhait d'intensifier et d'étendre la coopération opérationnelle existante sur le terrain.

Srt Benelux 1

Vous souhaitez en savoir plus sur Wijkwijzer ?

© Jos Balcaen

Les deux zones ont en outre opté pour l'interactivité, et ce, de deux manières. Premièrement, la brochure vise à stimuler les contacts entre les inspecteurs de quartier et les habitants. Wijkwijzer sera en effet remise par les agents de proximité aux nouveaux habitants. Deuxièmement, l'intégration d'une application (app) Layar dans ce concept permet aux habitants de communiquer avec (le site web de) la zone de police par le biais de leur smartphone. Bref, cette brochure élargit l'éventail des moyens de communication.

www.politiedeinzezulte.be www.lokalepolitie.be/5419 (Schelde-Leie) S.D.

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INTERVENTION D’URGENCE SUR MAQUET TE

Gérer la catastrophe

3D

© Jos Balcaen

en

f

BAUFFE – Le 30 septembre dernier, la caserne des pompiers de Chièvres a été le théâtre d’une expérience peu banale. Les participants, issus de différents services de secours (service médical d’urgence, service d’incendie, service de police), ont en effet dû intervenir dans le cadre d’une catastrophe ferroviaire. Heureusement, il s’agissait là d’un exercice multidisciplinaire d’intervention d’urgence organisé au départ d’une maquette. Au fil de l’exercice et suivant leur fonction, les acteurs géraient les moyens humains et matériels mis à leur disposition et cela dans le but de tester les procédures d’intervention d’urgence et les réflexes de chacun. De son côté, la police devait déployer et organiser des équipes sur le terrain et maintenir un périmètre de sécurité. Trois inspecteurs principaux de la zone de police de La Mazerine (La Hulpe/Lasne/Rixensart) formés à la planification d’urgence étaient mobilisés dans ce cadre tandis qu’un quatrième policier observait le déroulement de l’exercice. Leur présence n’était d’ailleurs pas anodine comme l’explique Didier Sorgeloos, co-organisateur de l’exercice et responsable du département de police administrative de La Mazerine : "un objectif stratégique relatif à la planification d'urgence figure dans notre plan zonal de sécurité 2014-2017. Notre volonté est de préparer au mieux le personnel à faire face à une situation d’urgence et contribuer ainsi à en limiter les conséquences". Cet exercice sur maquette est le fruit d’une collaboration entre les pompiers, le service médical d’urgence et la police, le tout initié et coordonné au niveau de la Régie provinciale Hainaut sécurité. Constituée de différents panneaux modulables, la maquette peut matérialiser de nombreuses situations (incident dans une entreprise Seveso, explosion dans une école…) et permet aux parti-

"L'objectif est de se préparer à faire face à une situation d'urgence"

cipants de s’entraîner à l’intervention d’urgence, à moindre coût. Après ce premier test, le concept doit à présent être affiné et sera ensuite proposé à d’autres ‘acteurs’ de terrain.

Le reportage audiovisuel (Polnews) consacré à ce sujet est visible à l’adresse: http://youtu.be/Su31hnpZU7o?list=PL9 PV2B4b5wOfdStye6YMaYft66KQrk_Nk G.H.

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COM M U N IC AT ION

CONCOURS

Un prix et trois accessits

TROIS MONTRES en jeu

f BRUXELLES – Le 17 octobre dernier, l’Association belge de la communication interne a attribué à la police fédérale le Grand prix 2014 de la meilleure stratégie de communication interne. Le dossier de candidature portait sur la description de l'approche stratégique qui soustend la communication interne de la police fédérale en matière de diversité et d'égalité des chances. Le président du jury, Philippe Crêteur, a explicité les critères qui l’ont amené à décerner ce prix : "Nous avons apprécié le professionalisme de la démarche suivie : clarté, reproductibilité, bonne identification des différentes étapes de la stratégie de communication – objectifs, publics cibles, messages, supports." Outre ce prix, la Direction de la communication était aussi nominée dans trois catégories : le reportage vidéo Polnews sur le projet Dossin pour le meilleur produit audiovisuel ; Inforevue pour le meilleur magazine d'entreprise et la photo de la rubrique ‘Flashé’ de l’Inforevue 03/2013 pour la meilleure illustration.

f BRUXELLES – Inforevue peut déposer quelques cadeaux au pied du sapin : trois montres, treize portfolio's A5 et quatorze porte-GSM de bureau. Pour tenter de gagner l’un de ces beaux prix, il faut être abonné au magazine et répondre correctement aux questions suivantes :

Question 1 : Lors de la Coupe du monde de football au Brésil, sept spotters ont accompagné les supporters belges. De quelle zone de police provient la seule femme de cette équipe de spotters ? Question 2 : Où se donne la formation Holocauste, police et Droits de l’Homme ? Question 3 : Replacez ces photos dans leur contexte et dites-nous à quelles occasions elles ont été prises

B.D Question 4 : Dans la nuit du 24 au 25 août 1914, un zeppelin allemand bombarde une grande ville belge. Un policier communal y laisse la vie. Quelle est celle ville frappée par les Allemands ? Question 5 : Quel est le coût social moyen d’un cambriolage ? Question 6 : Dans la nouvelle formation de base d’inspecteur, comment s’appelle le livre de bord que doit compléter l’aspirant tout au long de son cycle de formation ? Un coup de pouce ? Toutes les réponses figurent dans les éditions 2014 du magazine. Les réponses doivent être envoyées pour le lundi 2 février 2015 au plus tard et ce, à l’adresse suivante : Jeux concours Inforevue 2014 Direction de la communication Avenue de la Couronne, 145A 1050 Bruxelles Mentionnez clairement vos nom, prénom, adresse et numéro d’abonné. Bonne chance ! Nous vous souhaitons d’ores et déjà de très heureuses fêtes et une bonne année 2015. La rédaction

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F E E D B AC K Un retour sur les éditions précédentes d’Inforevue.

© PolFed_presse

L’ÉNIGME DE POL

Le ticket de Blade Runner Avez-vous pu résoudre l’énigme de Pol ? Le coupable du vol de la caisse du cinéma (Inforevue 03/2014) n’était autre que Stéphane Rahier, trahi par le morceau de ticket qu’il a négligemment laissé tomber de sa manche … Le ‘DE’ apparent sur ce petit bout de ticket indiquait le �ilm que le voleur était allé voir, Blade Runner.

Pascal Wautelet, Delfine Persoon et Catherine De Bolle

Del�ine, à nouveau ! Le 11 novembre 2014, l’inspecteur Del�ine Persoon, de la police des chemins de fer (SPC) a défendu avec succès son titre de championne du monde WBC. Elle a battu l’Australienne Diana Prazak au neuvième round par KO technique. La commissaire générale, Catherine De Bolle, et le directeur de la SPC, Pascal Wautelet, étaient présents à Zwevezele et ont donc pu la féliciter immédiatement. Del�ine est championne du monde de boxe dans les catégories WBC, WIBF, WIBA et IBF. Vous pouvez consulter les images de son combat sur www.boxingdel�ine.be. Félicitations !

Trente-trois abonnés ont répondu correctement. Ils remportent l’un des prix suivants : • un portfolio en cuir : Tim De Vleesschouwer et Mario Perin ; • une clé USB : Thomas Bauwens, Jean Dursin et Joke Sarazyn ; • un bol à soupe : Dominique Delusinne et Robert Linsingh ; • une tasse MUG : Raymond Poekes et Bertrand Pierre ; • un bloc-notes de bureau : Constant De Herdt et Claude Lambert ; • une souris en peluches : Jeroen Coenegrachts et Helga Boom ; • un gilet �luorescent : Pierre Maurer, Bauduin Solheid, Daniel Coulon, Pierre Auglustaine, Jacques Dengis et Mohamed Kamal Bakali ; • un livret de jeu : Thierry Maurer et Patrick Luycx ; • 1 kit bloc-notes/bic/crayons de couleur/magnette : Jacques Boutet, Eric Laloo, Johan Van Langeraert, Maurice Genon, Dominique Laloo, David Peirlinck, Eugène Dehut, Jeroen Somers, Frank Iacopucci, Xavier Duyck, Michel Dupont et Marc Vandenbussche.

Prêt(e)s pour l’énigme suivante ? Pol cherche à trouver ce qu’un petit voleur s’apprêtait à dérober : de la mayonnaise, du whisky ou des cigarettes ? Envoyez votre réponse pour le lundi 2 février 2015 au plus tard et ce, à l’adresse suivante : Jeux concours Inforevue Les énigmes de Pol Direction de la communication Avenue de la Couronne, 145A 1050 Bruxelles Mentionnez vos nom, prénom, adresse et numéro d’abonné. Bonne chance !

Ronald Comers (FBI), Douglas Muldoon (voorzitter FBI NAA internationaal), Europees President Herman Van Rompuy, Joos Duchi (voorzitter European Chapter) en Philippe Beneux (Belgische graduate).

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