bure au de depot de br ux elles x / p 409212 / r enato g ui on av enu e de la Cou r onne 145A 1050 bruxelles
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t r im est r iel / av r il m ai ju in 2015
MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE
Drogues : un modèle d’enquête APP vs traite des êtres humains
Womenpol:
20 ans et 50 nuances de bleu
“DAVANTAGE DE FEMMES, POUR UNE MEILLEURE POLICE”
L’Inforevue est une publication de la Direction de la communication de la police fédérale
Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Françoise Forthomme, Renato Guion, Océane Picalausa, Laziza Sadik et Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Ruben Accou, Jocelyn Balcaen, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers et Lavinia Wouters Dessins: Ruben Accou, Didier Castenholz, Emmanuelle Glibert, Benoit Goesaert Traductions: Service de traduction Direction de la communication Imprimerie: Fedopress Editeur responsable: Renato Guion - Avenue de la Couronne 145A 1050 Bruxelles Relations publiques et abonnement: Laurence Slachmuylders, Avenue de la Couronne 145A - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97 Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 euros Facture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automatiquement prolongé sauf résiliation deux mois avant son échéance. Tous droits réservés. Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands. Teamware: _DGS/INFOREVUE E-mail: inforevue@police.be ISSN: 1780-7638
En 2015, vingt ans après la création de WOMENPOL, les femmes à la police ne sont plus une exception. Nous connaissons plusieurs cheffes de corps très charismatiques, jusqu’au commissaire général qui est aujourd’hui une femme. Tant mieux pour les policières concernées, mais aussi pour la société dans son ensemble. La réforme des polices qui a suivi l’affaire Dutroux a coïncidé avec l’avènement du modèle de la fonction de police orientée vers la communauté. Outre la lutte contre la criminalité et le maintien de l’ordre, des notions telles que le service au citoyen, la proximité, les partenariats, etc. sont apparues, dans un monde marqué par la diversité et en évolution constante. La composition de la police se devait de suivre ces changements. Un pas important pour l’intégration des femmes au sein de la police.
J’ai déjà eu l’occasion d’observer de près à quel point des agents de police féminins peuvent apporter une plue-value au citoyen. Je ne suis moi-même pas policière (il y a vingt ans, j’ai réussi la procédure de sélection de la gendarmerie mais j’ai été recalée, car j’étais trop petite d’un centimètre, c’était un peu avant que la taille limite soit revue à la baisse pour permettre d’atteindre les quotas) mais j’occupe depuis vingt ans diverses fonctions en lien avec les droits des victimes, et en particulier des femmes et des enfants en situation de précarité. Tout au long de ma carrière, j’ai été amenée à collaborer avec la police. Dans cette position, j’ai pu observer que, face à des enfants en fugue ou des victimes de traite des êtres humains ou d’exploitation sexuelle, les policières font preuve d’une profonde empathie, mais également d’un grand professionnalisme et d’une énergie à toute épreuve. Le fait que les victimes aient à présent le choix de s’entretenir avec un agent féminin ou masculin constitue une évolution importante et positive. En effet, chaque affaire, chaque demande d’aide est spécifique et la présence de femmes à la police permet d’y apporter une réponse plus adéquate. Loin de moi l’idée de prétendre que les policières n’ont une plus-value que face aux côtés plus ‘doux’ du travail. On attend également d’elles qu’elles interviennent sur le plan répressif. Dans des dossiers très graves de traite des êtres humains, par exemple, j’ai pu constater que les femmes n’ont absolument pas à pâlir de leur travail répressif. Par conséquent, les hommes n’ont plus le monopole du recours à la force, ce qui s’avère bénéfique pour l’ensemble de la société. Chaque aspect du travail policier, chaque infraction ou demande d’aide est spécifique. La mixité fait que nous disposons au sein de la police de qualités et d’aptitudes particulières qui sont largement complémentaires. Reconnaître que les femmes apportent quelque chose à l’organisation policière contribue à l’efficacité de la lutte contre la criminalité et du maintien de l’ordre, ainsi qu’à l’accessibilité pour le citoyen et à l’excellence dans la fonction de police. La diversité est indispensable pour effectuer un travail policier de qualité !
www.polimagery.be
Heidi De Pauw
Chief Executive Officer (CEO) de Child Focus
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sommaire
COOPÉRATION POLICIÈRE INTERNATIONALE Un homme en mission, au Niger DÉMANTÈLEMENT D’UN RÉSEAU DE TRAFIQUANTS DE DROGUE Une collaboration payante contre le crime
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557,818
16
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POLICE FÉDÉRALE DE LA ROUTE Les accidents mortels sur autoroutes en baisse
824,581
1054,886
1364,54
24
FACE TO FACE Les nouvelles formes d’organisation du travail
26
10
CALENDRIER D’IMMEUBLE Décourager la traite des êtres humains
773,706
1456,703
1243,490
STRESSTEAM A la découverte du bien-être 2008
2009
2010
2011
2012
EQUIPEMENT DE FONCTION SPÉCIFIQUE Printemps pluvieux, cavalier heureux
30
2013
2014
34
L’INVITÉE “La diversité est inscrite dans mes gènes” LA POLICE ET L’OFFICE DES ÉTRANGERS Gaudi, pour ne plus disparaître du radar
38
rubriques
30 Riding in the rain
Radar...2
Historia...32
Une journée avec...22
Les affaires en court...42
Les Experts...14
Out of office...18 Eurêka !...28
Casus...33
Le monde policier...40 Feedback...49
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RAD AR
L A POLICE EN CHIFFRES
71 753
En 2014, 71 753 cambriolages ont été signalés à la police, selon le SPF Intérieur. L'année précédente, ce chiffre s'élevait à 75 123.
“
QUOTE
Messi ne nous intéresse pas, on est là pour les pickpockets” L’inspecteur principal Jill Liberloo est le chef du team AGIL, une équipe de douze membres de la police fédérale des chemins de fer de Bruxelles, spécialisée depuis plus de vingt ans dans la lutte contre les voleurs à la tire. A l’invitation de la police allemande, Jill s’est rendu, accompagné de deux collègues, à Berlin pour la finale de la Ligue des Champions, afin de surveiller les pickpockets qui sévissent autour du stade olympique. Het Laatste Nieuws ‒ 6 juni 2015
BIB
LE TRAFIC ILLICITE DE BIENS CULTURELS, FACE MÉCONNUE DE LA CRIMINALITÉ De quelle manière les services de police se structurent-ils afin de lutter contre le vol d'oeuvres d'art ? Quelle est la situation en Belgique, en France ou encore au Canada ? Quel est le rôle d'Interpol dans ce domaine ? Comment les objets circulent-ils à travers les frontières et quelle est l'action des douaniers en la matière ? Quelle est l'influence des normes juridiques internationales sur le droit belge ? INFO Le trafic illicite de biens culturels, face méconnue de la criminalité : regards de quelques spécialistes / MASSY, Laurence, Auteur ; SMITS, Marcel, Auteur. Bruxelles : Politeia, [s.d.]. - 187 p.
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RAD A R
tweetwall @PolFed_presse Vous avez payé une amende sans communication
structurée (ou avec une faute) ? Voyez ici comment faire : http://www.police.be/fed/fr/questio…
@Womenpol
Fête des mères : Aline, 28 ans, mère de famille et commissaire de Police à @zpz_polbru http://www.rtbf.be/video/detail_g … W E B WAT C H
2014 EN CLICS Si vous cliquez sur la date du 4 septembre, vous découvrirez les résultats d’une opération de contrôle vitesse aux abords des chantiers. Et le 20 octobre ? Quelque 700 membres des unités fédérales provenant des complexes Couronne et Géruzet emménageaient au Polis Center, dans le centre de Bruxelles. Le rapport annuel 2014 de la police fédérale est en ligne sous une forme originale, un calendrier. Découvrez tous les événements qui ont marqué l’année 2014 de la police fédérale sur www.rapportannuel.policefederale.be.
#20ansWomenpol #50NuancesDeBleu
@ZPNamur
L'hélicoptère dans le ciel de Namur ? Il nous assiste pour le rallye de Wallonie @HELI_FEDPOLFED
@ZPLesseLhomme
Retrouvez-nous dorénavant sur Facebook ! Conseils de prévention, campagnes de sécurité routière, infostrafic,... http://fb.me/7cqz2l31A
@PoliceMouscron
8 policiers de #Mouscron iront courir pour la bonne cause aux 20 km de Bruxelles ce dimanche http://buff.ly/1PSy8dt #20kmbru
@zp3vallees INFO www.rapportannuel.policefederale.be
Notre zone se dote d'un nouveau site Internet !
La société bouge, évolue… La communication doit suivre... http://fb.me/7tpfUPPfi
@HELI_FEDPOLFED
En route vers la mer pour un exercice avec la police de SUR LE VIF
C’est à l’approche de la cinquantaine que Dominique Hustin s’est engagée dans une fonction administrative à la police. Depuis huit ans, elle accomplit des tâches de secrétariat au sein de la zone de police Semois et Lesse. Si la gestion du courrier occupe le plus clair de son temps, Dominique ne s’en plaint pas car elle apprécie l’ambiance agréable dans laquelle elle peut exercer son travail. Avec ses collègues opérationnels et du cadre administratif et logistique, elle a vraiment l’impression de former une grande famille !
la navigation.
@sureteduquebec Plus de 2 000 opérations réalisées pour contrer les distractions au volant. #TextesTUEauvolant http://ow.ly/L5G22
@Gendarmerie
#JournéeDeLEurope Petit clin d'oeil à nos
voisins européens avec qui nous travaillons #CoopérationTransfrontalière
@INTERPOL_HQ
#alerte : 2,4-dinitrophénol (DNP) substance illicite & potentiellement mortelle utilisée comme produit de régime/aide à la prise de muscle
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© Lavinia Wouters
R A D A R F L A S H É
Miroir, miroir… Le team prostitution de la police locale d’Anvers n’est jamais loin des travailleuses du sexe du Schipperskwartier de la cité portuaire. Grâce à une nouvelle application digitale, le team peut effectuer des contrôles mobiles et rapides afin de lutter contre la prostitution forcée et le trafic des êtres humains. Les numéros d’appels d’urgence sont affichés sur toutes les cloisons des maisons closes. A lire aussi en pages 16-17.
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R A D A R F L A S H É
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R A D A R G P S
WHATSAPP A KALMTHOUT La zone de police Grens a utilisé pour la première fois l’application WhatsApp pour gérer l’ordre public durant une fête locale à Kalmthout. WhatsApp permet d’envoyer des messages, photos, petits films et du son. "Un gain de temps !", selon le commissaire Patrick De Smet. "Par l’envoi d’une seule photo, tout le monde est au courant d’une situation."
SYLVA CONTRE LE CYBERHARCELEMENT A la zone de police AMOW (Asse-Merchtem-OpwijkWemmel), la lutte contre le cyberharcèlement a un visage : celui de l’inspectrice Sylva Polfliet. Elle s’est créé un profil Facebook spécifique pour cette mission : “Les jeunes peuvent m’envoyer des messages privés via ce profil, nous les analysons et nous les aiguillons vers les instances les plus appropriées pour trouver une solution à leur problème.”
CAMERAS PARLANTES Un papier jeté à terre… Un individu qui se soulage contre un mur… Le contrevenant risque d’être surpris par un invisible rappel à l’ordre! Depuis le début de cette année, cinq caméras parlantes sont en service à Charleroi. Un policier peut interpeller directement les auteurs d’incivilités grâce à un hautparleur installé en dessous de la caméra.
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70
policiers de la ZP Charleroi ont emménagé dans un nouveau poste de police de proximité du secteur nord (Gosselies, Jumet et Lodelinsart).
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R A D AR G P S
300
Plus de 300 policiers locaux et fédéraux ont été engagés quotidiennement pour assurer la sécurité de la commémoration des 200 ans de la bataille de WATERLOO.
BUZZ
LE POLICIER DANSANT Image sympa que celle de ce policier bruxellois se laissant entraîner par le rythme de la musique africaine dans le quartier Matonge. La vidéo de ces pas de danse tourne sur les réseaux sociaux et a connu un joli succès avec 9 000 partages, 3 200 "j’aime" et 342 000 vues en un week-end. INFO https://www.youtube.com/ watch?v=McYMihXnliw
people OLIVIER LOZET Olivier Lozet est, depuis début février, le nouveau directeur coordinateur du Brabant wallon. Il dirigeait jusque-là le Détachement de la police fédérale au SHAPE. __
ESCORTE ROYALE CHERCHE CAVALIERS Vous êtes policier et cavalier ? L’Escorte royale à cheval lance un appel à la participation à ses missions de cavaliers extérieurs à la Direction de sécurité publique. Attention : une sélection quant aux aptitudes à la pratique de l’équitation sera effectuée.
DELFINE PERSOON A Berne, le 25 avril, Delfine Persoon (SPC Bruges) a conservé son titre mondial WBC de boxe en battant la Suissesse Nicole Boss par KO technique au 9e round. __ MARC SNELS Chef de corps de la zone de police Noorderkempen durant 14 ans, Marc Snels est devenu directeur des ressources humaines de la zone de police d’Anvers. Celle-ci compte pas moins de 2 665 membres du personnel.
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COOPÉR AT ION POL IC I ÈR E I N T ER N AT ION A L E
Un homme en mission, au Niger Saviez-vous que la police belge est présente … au Niger ? Le commissaire Filip De Ceuninck y dirige la mission civile EUCAP Sahel Niger. Fin mars, Inforevue a pu l’interviewer alors qu’il effectuait une visite éclair de 48 heures dans notre pays. TEXTE Stefan Debroux
PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
Comment un Belge se retrouve-t-il à la tête d’une mission au Niger ? Filip De Ceuninck : “La police belge prend part à des missions civiles organisées par l’Union européenne (UE) [voir encadré]. EUCAP Sahel Niger est une opération à laquelle participent une douzaine de pays de l’UE. Initialement, lors de son lancement en 2012, j’étais simplement membre de la mission. En 2014, je suis devenu chef de mission, normalement pour une période de deux ans. Cette promotion m’a contraint à prendre congé (temporairement !) de la police fédérale.”
Le Niger est un pays relativement stable. Pourquoi cette mission ?
“Cette stabilité, toute relative, est menacée. Au nord du Niger se trouve la Libye où, depuis la chute de Kadhafi, le chaos et la violence règnent en maître. À l’est, au Mali, une guerre civile fait rage dans les territoires du nord sous l’impulsion de milices terroristes, issues notamment d’Al-Qaïda. Et enfin, au sud du Niger, au Nigeria, le groupe terroriste Boko Haram dicte sa loi dans le nord du pays. Depuis peu, Boko Haram a fait allégeance au califat de l’État islamique (EI), ce qui accroît encore la menace terroriste. Afin d’éviter que la situation dans la région du Sahel ne dégénère complètement, il importe que le Niger puisse préserver son statut de facteur de stabilité. À cet effet, la mission EUCAP Sahel veut apporter sa pierre à l’édifice, en l’occurrence en optimalisant et en renforçant la police, l’armée et la justice.”
Cette mission est donc profitable au Niger. Mais quel est l’intérêt pour la Belgique, à plus forte raison pour la police belge ?
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“Tout d’abord, je trouve qu’il est important de souligner que nous ne sommes pas présents de notre propre initiative, mais à la demande des autori-
tés locales ! Les autorités nigériennes sont très conscientes de leur rôle dans la région et se montrent ouvertes à toute collaboration. Les problèmes et la menace touchant le Sahel peuvent avoir des répercussions sur notre propre sécurité. Nous, Européens, partons du principe qu’il vaut mieux améliorer la situation sur place plutôt que d’y réagir ici. Quels sont les éléments qui font que les régions d’Afrique deviennent des foyers du radicalisme ? Les personnes démunies de tout et sans aucune perspective sont plus facilement influençables. Boko Haram et d’autres milices recrutent grâce à leur argent et leurs kalachnikovs. En tant que pouvoir public, notre devoir est de nous y opposer. En cela, nous soutenons le Niger. Qui plus est, on ne peut pas réduire les problèmes du Sahel à la menace terroriste. Il existe pas mal de phénomènes reliant l’Europe au Niger et, par extension, à l’Afrique occidentale. Le Niger est un pays de transit pour le trafic d’armes et de véhicules volés. C’est aussi une plaque tournante pour le trafic d’êtres humains. Saviez-vous qu’environ 65 % des réfugiés arrivés sur Lampedusa ont transité par le Niger ?”
En quoi consiste concrètement la mission ?
“Notre mission est avant tout une mission de formation. Cela signifie que nous, experts européens, sommes appelés au Niger pour y former les policiers locaux, essentiellement selon le principe ‘train-thetrainer’. Les domaines abordés sont variés, de la recherche forensique à la manière de gérer une manifestation de masse, en passant par la surveillance des frontières. Naturellement, nous souhaitons que nos investissements sur place soient durables. Une mission est par définition limitée dans le temps. Lorsque nous nous en allons, quelque chose doit subsister.
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Nous sommes également attentifs à la coopération mutuelle entre la police et les corps d’armée nigériens, soutenus par la France. Nous sommes par ailleurs responsables de coordonner au Niger l’ensemble des initiatives internationales de lutte contre le terrorisme.”
Qu’en est-il de votre propre sécurité sur place ? Devez-vous redoubler de vigilance ?
“La région du Sahel a le statut de ‘high risk environment’. En tant qu’Occidental, vous représentez en outre une cible facile. Avec le temps, je me suis habitué aux escortes. Et en dehors de la capitale Niamey, je porte toujours un gilet pare-balles. Comme tous les membres de missions envoyés par la police fédérale, j’ai suivi la formation HEAT afin de savoir quoi faire en cas de contrôle à un checkpoint ou lors d’une prise d’otages... Nous ne pouvons en aucun cas nous laisser guider par la peur. L’Afrique est un continent passionnant. Les Nigériens sont des personnes amicales, tolérantes et avec qui il est agréable de collaborer.” f
Filip De Ceuninck
LA BELGIQUE ENVOIE SES POLICIERS
BRUXELLES – Depuis 2003, l’Union européenne mène une politique de sécurité et de défense communautaire. ”Le mot ‘communautaire’ fait référence aux efforts attendus de la part de tous les États membres de l’UE dans la lutte contre le terrorisme, contre les conflits régionaux tels que les guerres civiles et contre le crime organisé”, indique le commissaire divisionnaire Peter De Buysscher, directeur de la coopération policière internationale (CGI). ”Ces efforts se traduisent dans les chiffres. L’UE détermine notamment le nombre de policiers mis à disposition par chaque pays pour des missions civiles. Initialement, la police belge devait en fournir 130 chaque année ! Heureusement, ce chiffre a entre-temps été ramené à 33. Cela signifie donc que chaque année, la police locale et fédérale lance des appels en interne et organise des épreuves de sélection afin de trouver suffisamment de candidats pour ces missions.” Peter De Buysscher a lui-même déjà pris part à des missions civiles, notamment au Congo. ”Qu’il s’agisse du Congo, de l’Afghanistan ou du Burundi, une constante s’impose à moi : afin d’optimaliser correctement la police dans ces pays, la condition fondamentale est de veiller à ce que le métier de policier soit perçu comme une profession estimable. Les policiers doivent également être rémunérés en temps et en heure. Ce n’est qu’à partir de là que l’on peut commencer à construire quelque chose.”
Peter De Buysscher
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De haut en bas : Mark Toonen, Patrick Willocx, Fabrice Vandemalle, Michel Dellaert et Marc Van Coillie.
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DÉMANTÈLEMENT D’UN RÉSEAU DE TR AFIQUANTS DE DROGUE
Une collaboration payante contre le crime Début mars, la police judiciaire fédérale de Flandre orientale, en collaboration avec 13 zones de police locale et la police nationale néerlandaise, a démantelé un réseau de trafiquants de drogue belgo-néerlandais. La clé de ce succès ? L’enthousiasme et le zèle des enquêteurs. TEXTE Stefan Debroux
PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
TERMONDE – Les choses ont commencé à bouger en mars 2014. “Un nom – Piet1 – et un numéro de GSM ont alors fait surface. Ce nom apparaissait au demeurant dans plusieurs PV concernant des faits de drogue”, explique Fabrice Vandemalle, qui était en charge de ce dossier à la police judiciaire fédérale (PJF) de Flandre orientale. “Après quelques investigations, nous avons découvert que ce Piet était le pivot de l’affaire. Depuis Roosendaal (Pays-Bas), il approvisionnait en cannabis, à grande échelle et dans d’importantes quantités, des dizaines de clients en Belgique. Il recourait pour ce faire aux services d’un passeur belge. On ne peut pas dire qu’ils nous aient mis des bâtons dans les roues. Ils parlaient ouvertement de leur trafic au téléphone ; il nous suffisait d’écouter pour en prendre toute la mesure. Vu qu’ils étaient de l’autre côté de la frontière, il est probable qu’ils se sentaient intouchables.”
UN SAUF-CONDUIT POUR LES CRIMINELS ?
“Il serait vraiment regrettable que la frontière soit un sauf-conduit pour les criminels. Nous avons saisi à deux mains l’occasion qui nous a
été donnée par nos collègues belges. D’ailleurs, 80 à 90 pour cent du travail d’enquête avait déjà été fait ; nous n’avions plus qu’à en récolter les fruits !”, nous confie Mark Toonen, de l’unité néerlandaise Zeeland WestBrabant. Dans cette affaire, la police et la justice ont décidé de mener deux enquêtes parallèles : les Néerlandais se sont centrés sur Piet, le fournisseur. Les enquêteurs fédéraux belges se sont quant eux occupés du passeur. “Nous avons évité les demandes d’entraide judiciaire pour ne pas perdre de temps. Chacun a dirigé son enquête. Cette flexibilité, cette latitude pour planifier et cette disposition à collaborer, ce sont les beaux côtés de cette enquête.”
UN ENTHOUSIASME CONTAGIEUX
Et puis, il y avait aussi les clients, par ailleurs dealers. “Il aurait été dommage de ne s’intéresser qu’au fournisseur et au passeur, sans même inquiéter tous ces clients au niveau local”, explique Marc Van Coillie, responsable de la section drogue de la PJF Flandre orientale. ”Mais nous ne possédons pas suffisamment de personnel pour nous intéresser de si
près à la base d’un réseau pyramidal comme celui-là. C’est pourquoi nous nous sommes assis autour d’une table avec treize zones de police. Nous leur avons expliqué ce que nous savions déjà, quelles étaient nos attentes et ce qu’elles avaient à gagner. Tout le monde a pris le train en marche !” Et à quoi l’enquête a-t-elle abouti ? Patrick Willocx, coordinateur ‘ops’ de la PJF de Flandre orientale, nous en dit davantage : “Début mars 2015, nous avons organisé une action conjointe avec les services de police locale et la police néerlandaise. Nous avons arrêté une quarantaine de personnes, dont le fournisseur et le passeur ; 23 de ces personnes ont été placées sous mandat d’arrêt. Nous avons également saisi 16 kilos de cannabis, du speed, de l’ecstasy, une somme de 150 000 euros, une multitude de produits de luxe et six voitures. Bref, un beau coup de filet ! L’enquête se poursuit à présent avec l’audition des suspects et l’analyse du patrimoine illégal. Il appartiendra ensuite aux magistrats du parquet d’exploiter au mieux la procédure judiciaire.” f Piet est un nom d’emprunt.
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D émantèlement d ’ un réseau de trafiquants de drogue
• Marc Van Coillie • Commissaire • Responsable de la section drogue • Police judiciaire fédérale de Flandre orientale
”L’UNION FAIT LA FORCE” “Cette enquête illustre bien comment on peut, grâce à une collaboration positive, lutter judicieusement contre la ‘moyenne criminalité’. En effet, abstraction faite du fournisseur, tous ces petits trafics de drogue – ce que nous appelons la ‘moyenne criminalité’ – sont d’une ampleur tout juste insuffisante pour la police judiciaire fédérale, mais un rien trop importante pour le service de recherche d’une petite zone de police. La solution réside dans une situation ‘win-win’. Cela nous a permis de nous attaquer à toute la chaîne, en ce compris la ‘moyenne criminalité’. Sinon, il y a un risque que cette dernière échappe à toute poursuite.”
• Michel Dellaert • Inspecteur principal • Chef d’équipe recherche • Police locale de Lokeren
”UN EFFET BOULE DE NEIGE” “L’opportunité que nous ont donnée nos collègues de la PJF de Flandre orientale d’apporter notre contribution à cette affaire a pris une tournure plus que positive. Le travail d’enquête que nous avons effectué sur le client local de leur ‘client’ à eux nous a permis de débusquer d’autres trafics. La mobilisation a donc été générale chez nous. Finalement, au terme d’une enquête intensive, nous sommes parvenus à arrêter cinq dealers et à démanteler ainsi un important réseau.”
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• Fabrice Vandemalle • Inspecteur principal • Enquêteur drogue • Police judiciaire fédérale de Flandre orientale
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D émantèlement d ’ un réseau de trafiquants de drogue
”DE L’HERBE À L’ODEUR DE FRAISE” “Une caractéristique frappante du cannabis qui a été saisi est son odeur de fruit. De fraise, pour être précis. Nous avons fait analyser l’herbe par un labo. L’analyse a montré que l’herbe n’avait pas été imbibée de gelée à la fraise ou d’une autre substance similaire. Il s’agit en fait d’une plante hybride : ce cannabis est issu d’un croisement avec une autre plante, la fraise en l’occurrence. C’est sans doute un truc pour tromper les policiers en cas de contrôle. L’odeur de fraise domine celle du cannabis, si puissante et typique. C’est une astuce de trafiquant. Quant à savoir si les chiens renifleurs tomberaient dans le panneau, rien n’est moins sûr.”
• Mark Toonen • Chef d’équipe ‘Ondermijningsteam’ • Unité Zeeland West-Brabant • Police nationale néerlandaise
”IL N’Y A PAS QUE LA POLICE QUI DOIT ÊTRE DE LA PARTIE !” “Nous nous concentrons sur la criminalité grave et organisée, en l’occurrence le trafic de chanvre, la production de drogues synthétiques et les bandes criminelles de motards. La confiscation des biens criminels constitue le fil rouge de notre approche. Et s’il y a des instances qui sont mieux placées pour frapper les criminels là où ça fait mal – le portefeuille –, alors nous les associons à notre action. C’est ce que nous avons fait dans cette affaire. Le suspect principal brassait des millions chaque année. Il ‘gérait’ également des machines à sous. Nous en avons informé l’inspection des impôts et l’autorité des jeux de hasard à La Haye. C’est notre façon de voir les choses : il n’y a pas que la police qui doit être de la partie !”
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Allo le callcenter ?
0800 99 272 polsupport@police.belgium.eu
L’avant-, le pendantet l’après-optimalisation © illustrations : Emmanuelle Glibert
Françoise FORTHOMME
L’
optimalisation de la police fédérale pourrait susciter quelques interrogations de la part des membres du personnel. Des mesures d’accompagnement social sont prévues et, notamment, la mise en place du guichet social (02 642 79 61 ou guichetsocial@police.belgium.eu) pour orienter les demandes en matière psychosociale des membres du personnel vers le service adéquat. Parallèlement à cet aspect psychosocial des demandes, le callcenter Polsupport assure l’appui pour les questions
statutaires comme par exemple les demandes concernant la procédure de mise en place du personnel (TO3) et les conséquences des éventuelles réaffectations et/ou mobilités. Il est naturel que les membres du personnel se posent des questions sur les opportunités et autres changements que l’optimalisation pourrait entraîner dans leur carrière. Pour obtenir des réponses, ils peuvent s’adresser à leur hiérarchie, consulter la documentation et les FAQ relatives à l’optimalisation sur Pol Info > Polsupport > Personnel > Gestion du personnel > Optimalisation > Mise en place du personnel ou contacter le callcenter Polsupport.
Comment dire …
“Pardon ? Un ‘sac de voleurs’ ?”
I
l y a quelque temps, mes collègues traducteurs et moi-même avons été confrontés au terme néerlandais dieventas. Littéralement, un ‘sac de voleurs’ … Mais qu’entend-on exactement par-là ? Dans le dictionnaire traductif Van Dale, point de traduction mais … une explication ! Dieventas : sac garni de feuilles d’aluminium évitant la détection par les portiques antivols dans les magasins. Voici donc un bel exemple de néologisme sans réel équivalent dans notre langue … Vérifications faites, il s’agit d’un sac utilisé par les voleurs à l’étalage afin de camoufler les articles qu’ils subti-
lisent, des vêtements par exemple, et de ressortir en toute tranquillité du magasin. Une technique redoutable, puisque l’aluminium dont ils tapissent le sac au préalable rend les macarons de sécurité des marchandises indétectables par les portiques. Très bien, me direz-vous, mais qu’en est-il de la traduction ? Eh bien, si le contexte est suffisamment clair, nous vous suggérons ‘sac doublé d’aluminium’. Dans le cas contraire, n’hésitez pas à recourir à une description plus détaillée. N’oublions en effet pas que ce qui compte au-delà d’un mot, c’est l’idée qu’on cherche à transmettre …
Olivier LOUYS 14
Sur la route
LES EXPERTS
Quelques arrêts dérangeants …
R
égulièrement, des photos de véhicules de police garés sur des places pour personnes handicapées circulent sur le web. A cette occasion, la police est la risée, pour ne pas dire plus, de la population, qui ne comprend pas que les policiers ne se montrent pas plus courtois ! Certes, le policier bien formé en roulage sait que l’arrêt sur ce genre de place est autorisé. On peut donc, en principe, légalement s’y garer le temps de déposer une convocation par exemple. Mais est-ce opportun de le faire ? Pour le citoyen lambda, la réponse est NON, dès lors que l’on représente la loi et l’ordre. Dans ce domaine, nous ne pouvons donc que recommander à tous les collègues de faire un
Olivier QUISQUATER effort pour aller se garer ailleurs, il y va de la réputation de la police.
Et si on est en mission urgente et qu’on n’a pas eu le temps de trouver un meilleur emplacement ? La moindre des choses est alors de le signaler en utilisant les feux bleus. Cela permettra au moins au citoyen d’apprécier correctement la situation …
Pour surfer tranquille
Quelques conseils pour les vacances
N Olivier BOGAERT
ous serons nombreux à emporter un ordinateur portable ou une tablette sur notre lieu de vacances. Une fois arrivé sur place, le premier conseil sera d’éviter de se connecter à des réseaux Wi-Fi non protégés. Dans votre hôtel ou club de vacances, si ce service vous est proposé, demandez un identifiant et un mot de passe et même si ce service est payant, vous ne devez pas hésiter; un réseau sécurisé est toujours préférable. Si vous avez opté pour un point WI-FI, après chaque utilisation, prenez aussi la peine de nettoyer le cache de votre navigateur internet. Une option que vous trouverez dans l’onglet de paramétrage de ce dernier. Ce conseil est également valable si vous utilisez des ordinateurs mis à votre disposition sur votre lieu de séjour. Enfin, si vous êtes un utilisateur régulier des réseaux sociaux, ne tentez pas les cambrioleurs. Inutile d’encombrer votre mur d’informations sur votre séjour avec dates de départ et d’arrivée, par exemple. Et puis, rappelez ces principes à vos enfants et ados qui sont souvent plus enthousiastes à partager des infos.
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CALENDRIER D’IMMEUBLE
Décourager la traite des êtres humains Depuis peu, l’équipe ‘prostitution’ de la police d’Anvers peut voir en temps réel qui travaille dans le Schipperskwartier (le quartier chaud d’Anvers) et avec quelles prostituées elle n’a pas encore établi de contact. À cet effet, elle dispose d’une nouvelle application numérique, mise au point après une année de tests. Son objectif est de décourager la traite des êtres humains. TEXTE Saskia Van Puyvelde
PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
ANVERS – Le Schipperskwartier anversois compte quelque 300 vitrines, louées à des ‘travailleuses du sexe’ pour une période d’environ 12 heures. La prostitution y est tolérée aux conditions imposées par la ville d’Anvers, le parquet et la police. L’une de ces conditions est l’utilisation obligatoire du ‘calendrier d’immeuble’, qui a été introduit le 1er mai de l’année dernière et est à présent pleinement opérationnel.
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À la tête du team ‘prostitution’ depuis 2011, Kristof De Busser a obtenu le renfort de Linda Bresseleers le 1e mai dernier. En plus de ces deux inspecteurs principaux, l’équipe compte huit inspecteurs, qui seront rejoints par sept autres dans le courant de l’année.
RAPIDE ET MOBILE
“Cette initiative implique les deux parties”, nous explique le chef d’équipe. “Tant le propriétaire de l’immeuble que la police y prennent part. Le propriétaire de l’immeuble est obligé d’inscrire les travailleuses du sexe dans notre système, qui sert à la fois d’outil d’enregistrement et d’agenda numérique. Le propriétaire ne dispose évidemment que d’un accès limité et ne peut pas voir les photos dont nous disposons, par exemple. Il doit nous fournir le nom, la date de naissance, le numéro de passeport et la nationalité de chacune. De cette façon, nous savons immédiatement qui est nouveau et qui n’a pas encore fait l’objet d’un enregistrement. Nous nous rendons chaque jour sur place pour un contrôle. Le premier contact est très important : les prostituées doivent appendre à nous connaître et savoir que nous sommes là pour elles. Au cours d’un entretien, nous leur demandons comment elles
sont arrivées à Anvers, d’où elles viennent, etc. Grâce à une tablette, nous pouvons rapidement contrôler et introduire sur place les données nécessaires pour chaque immeuble de prostitution. Nous en prenons éventuellement aussi une photo. Ces données sont enregistrées dans notre banque de données administrative et sont ensuite encodées dans la Banque de données nationale générale (BNG) via un rapport d’information. Nous considérons toutes les filles comme des victimes potentielles de la traite des êtres humains, même si elles n’en sont souvent pas conscientes.”
ACCÈS À UNE ASSISTANCE
“Lorsque des filles prennent une raclée de leur prétendu petit ami, par exemple, elles commencent généralement à comprendre qu’il y a un problème et viennent alors frapper à notre porte ou à celle d’organisations de prise en charge médicale ou psychosociale”, poursuit Kristof De Busser. “Elles peuvent en outre prendre contact avec des assistants, dont les coordonnées sont disponibles dans tous les immeubles. Sur la voie publique se trouvent des caméras qui sont reliées directement aux services de police, et chaque immeuble doit en outre être équipé de ‘boutons de
inforevue 022015
Le premier contact est très important : les prostituées doivent appendre à nous connaître et savoir que nous sommes là pour elles
panique’ pouvant être utilisés en cas d’urgence et activant un éclairage et un signal sonore dans le bâtiment…”
“L’objectif principal de cette nouvelle application est de décourager la prostitution forcée et la traite des êtres humains, ainsi que de permettre aux victimes d’obtenir plus facilement de l’aide. Cette dernière démarche ne peut aboutir que si nous avons établi une relation de confiance avec le travailleur du sexe et les parties prenantes ; c’est le fil rouge de notre travail.” La police et la ville d’Anvers ne veulent pas de travailleuses du sexe mineures ou sans documents de séjour valables. “Le calendrier d’immeuble nous permet de constater rapidement les infractions”, conclut le chef d’équipe. “Nous sommes immédiatement avertis de la présence d’une personne mineure. Nous détectons aussi rapidement les glissements vers d’autres activités telles que la prostitution de rue ou les sex-clubs.”
La ville d’Anvers applique une politique de tolérance en matière de prostitution; les travailleuses du sexe doivent se conformer aux dispositions locales. À Gand, où l’on examine actuellement les aspects techniques de cette application numérique, d’autres accords sont en vigueur. Une zone de police bruxelloise a également marqué son intérêt pour ce système. f
Kristof De Busser et Johan Degreef
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Š Jos Balcaen
Dominique Soffers et Christian Decobecq
Du plomb pour
OUT OF OFFICE
Waterloo 2015 8 000 soldats de plomb, d’une hauteur de 1,5 cm et entièrement peints à la main, positionnés avec précision sur une maquette de 16 m2 reproduisant le champ de bataille de Waterloo, le
18 juin 1815. Cette magnifique reconstitution a exigé cinq ans de travail, ou plutôt de passion, de Dominique Soffers et Christian Decobecq, de la Direction générale de la police judiciaire.
Une œuvre tellement réussie qu’elle a été exposée au pied de la célèbre Butte durant les festivités du bicentenaire de la bataille.
“
D
epuis l’enfance, je peins des figurines de plomb que j’associe à une période de l’histoire : l’Antiquité, le Moyen-Age, les deux guerres mondiales, etc. Lorsque j’ai fait la connaissance de Christian, notre passion en commun a explosé et nous sommes lancés le défi de reconstituer la célèbre bataille du 18 juin 2015”, raconte Dominique Soffers. “De la passion de la figurine est née celle de l’Histoire. Quand je peignais un personnage, je me demandais: que faisait-il là-bas, a-t-il gagné la bataille et pourquoi était-il là ? De là m’est venu l’intérêt pour les batailles et notamment celle de Waterloo !”, ajoute Christian Decobecq (DGJ/DJT/DVI).
Le défi est de taille ! La diversité des troupes, régiments et uniformes colorés mais aussi la topographie des lieux et le déroulement des combats nécessitent alors de nombreuses recherches historiques : “Nous avons beaucoup voyagé, visité des lieux importants comme les Musées des Invalides à Paris,celui à Bruxelles et le Musée royal de Londres. De multiples ouvrages et récits ont été lus, analysés et discutés avec divers experts. La Bataille de Waterloo est en effet emblématique et il subsiste, aujourd’hui encore, bien des avis contradictoires.”
16 000 heures
Les petits soldats proviennent pour la plupart d’Angleterre. La mise en peinture d’une figurine exige environ deux heures de travail minutieux en plusieurs étapes : limer les imperfections, savonner pour dégraisser, poser une couche de fond unicolore,
mettre en couleurs (en moyenne, dix par pièce), éclaircir, vernir et poser sur un socle. Faites le compte, pour Waterloo, nos deux artistes ont consacré quelque 16 000 heures à cette œuvre. Lorsque vous observez ces soldats de plomb agrandis par le biais d’une photo projetée sur écran, la précision du trait et le souci du détail impressionnent : “Nous avons des pinceaux ne comptant qu’un seul poil, pour peindre les pupilles des soldats, par exemple. Pour la maquette, nous nous sommes attachés à reproduire le plus fidèlement possible la topographie du terrain d’époque, en respectant ses perspectives ainsi que les bâtiments existants comme Hougoumont, la Haie Sainte, la Papelotte, la Belle-Alliance. Les détails cartographiques ont été reproduits avec minutie et sont le fruit de fréquentes visites et prises de mesures sur le terrain actuel”, ajoute Dominique. Mais à l’heure du multimédia, les maquettes – aussi belles soient-elles – ont-elles encore la cote ? “Mais oui !”, s’enthousiasme l’artiste. “Nous avons exposé notre diorama au centre des visiteurs de Waterloo en 2012 et au musée Wellington en 2013. L’engouement du public nous a motivés à poursuivre et à terminer l’ensemble pour le bicentenaire. Vous savez, je suis persuadé que les écoles militaires forment encore les officiers avec des maquettes car on peut y simuler les différentes phases d’une bataille.” Une telle reconstitution n’est pas faite pour dormir au fond de caisses ou dans un grenier. Dominique et Christian sont donc demandeurs de lieux d’exposition. A bon(s) entendeur(s)… f
Benoît Dupuis
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POLICE FÉDÉR ALE DE LA ROUTE
Les accidents mortels sur autoroutes en baisse La police fédérale de la route (DGA/DAH) a présenté, le 26 mai dernier, ses statistiques d’activités pour l’année 2014. Elles révèlent que 100 personnes ont été tuées sur les autoroutes et routes assimilées1 en 2014, un nombre historiquement bas, même si chaque personne décédée sur la route est bien évidemment une victime de trop. L’évolution positive de ces dernières années relative au nombre de victimes décédées suite à un accident sur autoroute se poursuit. Retour en infographie sur les données marquantes. TEXTE DAH et Service presse
INFOGRAPHIE Emmanuelle Glibert
150 ET 578BLESSÉS u. 139LE541 u. 130 676 u. TUÉS SUR TERRAIN D'ACTION DE LA POLICE DE LA ROUTE
2011
2012
4 099 3 743 3 666 3 403 2013
Accident avec lésions corporelles
155 776 u. 2011
2012
2013
2014 1 125
2014
570 584 484
Blessés graves
4 714 4 933 4 856 4 687
131 118 107 100 Blessés légers
Tués
HEURES PASSÉES SUR LE TERRAIN LORS D’ACTIONS DE CONTRÔLE
150 578 h
139 541 h
130 676 h
155 776 h
19,2% augmentation de 2013 à 2014
2011 1
20
2012
2013
2014
Chaussées composées de minimum deux bandes de circulation dans chaque sens de circulation, les deux sens de circulation étant séparés par une berme centrale.
125 250
270 875
263 268
258 414
250 702
inforevue 022015
245 175 155 582
NOMBRE D’INFRACTIONS POUR EXCÈS DE VITESSE
773 706 2008557 818 2009 2010
2008
2009
1 054 886
824 581 2011
2012
2010
1 456 703
1 243 490 2013
2011
1 364 549
2014
2012
2013
2014
Les moyens de contrôle mis à disposition depuis 2009 ont fortement augmenté : radars fixes, radars-tronçon, radars semi-mobiles le long des et sur les chantiers…
ALCOOTESTS RÉALISÉS 245 175 125 250
270 875
263 268
258 414
155 582 773 706
557 818 2008
102%
2009
2010
1 054 886
824 581
2011
2012
250 702
1 243 490
2013
1 456 703
1 364%549 entre 2008 et 2014
2014
S’arrêter, c’est souffler ! La grande augmentation depuis 2010 s’explique surtout par l’introduction d’une directive interne demandant aux membres du personnel de contrôler tout conducteur avec lequel ils entrent en contact .
NOMBRES EN2010 2014 2008 D'ALCOOTESTS 2009
Contrôles routine
+
Contrôles ciblés
2011
Contrôles après un accident avec dégâts matériels
142 255
84 100
19 667
1,9 %
2,3 %
4,4 %
2012
2013
2014
Contrôles après un accident avec lésions corporelles
Conducteurs s'apprêtant à conduire
TOTAL
4 401
279
250 702
6,5 %
2,4 %
9,7 %
Pourcentage de conducteurs controlés en ‘alerte’ ou ‘positif’
MICHAËL JONNIAUX, DIRECTEUR DAH : " C'est avec énormément de satisfaction que nous constatons à nouveau une diminution du nombre de tués sur notre terrain d'action. Une politique de contrôle sans cesse renforcée et dynamisée couplée à la motivation de nos policiers sont certainement deux éléments importants qui nous ont permis d'atteindre ces résultats. "
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© Jos Balcaen
07:10
Vérification matinale
10:30
Rester calme !
11:00
Communiquer, la clé du succès
12:00
Direction le bureau du chef de chantier
13:00
Le tour du propriétaire
15:00
Rendez-vous avec le comité de direction
Patrice Degobert
IDENTITY KIT-
DIRECTEUR DE L’APPUI NON OPÉRATIONNEL FONCTION :
Fin avril, la zone de police de Mons-Quevy a déménagé dans son nouveau commissariat, boulevard Sainctelette. Le commissaire divisionnaire Patrice Degobert a été chargé d’une manoeuvre impliquant le transfert de près de 400 policiers et de tout leur matériel. En quelques jours le nouveau bâtiment devait être investi et à nouveau totalement opérationnel. Un challenge pas gagné d’avance au vu du nombre de grains de sable qui peuvent perturber le bon déroulement d’opérations pourtant minutieusement préparées depuis des mois.
07:10
Patrice Degobert ouvre son portable et constate quelque 130 messages en attente de réponse. “La plupart concernent le déménagement et demandent donc un traitement rapide. La communication est essentielle dans pareille opération, il faut que chacun sache ce qu’on attend de lui".
UN JOUR AVEC...
10:30
Assailli de questions à chaque fois qu’il croise un collaborateur, Patrice Degobert a du mal à rejoindre la salle de réunion improvisée où l’attendent ses chefs de services. La tension est palpable, mais c’est très calmement qu’il tente de trouver une solution à la masse de problèmes qui se présentent à lui. “Il faut hiérarchiser et relativiser les contrariétés en tentant de conserver le cap, car ordre et contre-ordre riment avec désordre !"
11:00
Stéphanie Coupez, la chargée de communication de la zone est sur la brèche. Pas facile de communiquer quand ordinateurs et téléphones ne sont pas encore fonctionnels partout. Les messages feront donc l’objet d’affichettes placées aux endroits stratégiques.
12.00
Les travaux sont pratiquement terminés, mais il reste encore des finitions de dernière minute, importantes d’un point de vue sécurité. Ici, c’est un dispositif de fermeture manuelle et rapide de la porte d’accueil en cas d’urgence qui doit être choisi.
13.00
Avant de quitter le nouveau commissariat pour rejoindre les anciens bureaux des rues du Rossignol et de la Croix-Rouge, Patrice descend quelques étages par les escaliers de secours – les ascenseurs sont laissés à la disposition des déménageurs, afin de leur laisser le libre accès pour le matériel à transporter – pour se rendre au service informatique afin de vérifier si tour se passe comme prévu.
14.00
Dans les anciens bâtiments de la zone de police Mons-Quévy, une page se tourne. C’est le branlebas de combat : des caisses de dossiers, des archives et du mobilier sont en attente de déménagement dans les couloirs et les bureaux. Pour Patrice, c’est aussi l’occasion de discuter avec les déménageurs qui ont pris un peu de retard sur le planning prévu…
15.00
Poursuite de cette journée de course entre les anciens et le nouveau bâtiment. Le commissaire divisionnaire a rendez-vous avec le chef de corps, Marc Garin et les différents directeurs de la zone pour une réunion qui n’est pas centrée sur le déménagement mais qui l’abordera largement.
17.00
Il faut à présent faire le bilan, voir les postes qui ont pris du retard et examiner les problèmes qui ont surgi. “C’est la conduite de la bataille”, conclut placidement le divisionnaire.
En chiffres… • 8 jours de déménagement • 1 500 caisses
• 1 600 pièces de mobilier
• 12 déménageurs professionnels Océane Picalausa
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© Jos Balcaen
Les nouvelles formes d’organisation du travail
Bernard DE MAERTELAERE COMMISSAIRE – COORDINATEUR DGR/COORDINATION
L
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a question portant sur les nouvelles formes d’organisation du travail ne se résume pas à être pour ou contre. Elles sont une réalité. Elles présentent d’ailleurs de nombreux avantages tant pour les employeurs (réduction de l’absentéisme et des retards,…) que pour les employés (conciliation travail-vie privée…). Et elles présentent aussi certains inconvénients qui génèrent des risques dont on peut se demander s’ils peuvent aujourd’hui être maîtrisés par notre organisation dans le cadre de ses missions.
Mon propos est donc d’évaluer la capacité pour une organisation comme la nôtre, à son stade actuel de développement, de s’adapter à ces nouvelles formes d’organisation du travail. Elles posent en effet de nombreux défis qui méritent une réflexion plus fondamentale qu’une mise en place empiri-
que par simple mimétisme avec ce qui se fait dans d’autres organisations. D’abord, le télétravail (qu’il s’agisse de travailler à domicile, dans des bureaux satellites ou de manière totalement mobile) peut entraîner des conséquences négatives sur la cohésion du groupe parce qu’il limite ou modifie les contacts entre collaborateurs. Cela peut avoir un impact négatif sur la culture d’entreprise. Il ne faut pas non plus négliger les questions de sécurité, notamment sur le plan informatique. Dans le même ordre d’idées, de nombreuses ressources (documentation, dossiers,…) restent encore matérielles et il n’est pas (encore) possible d’y accéder virtuellement. De plus, ces formes de travail ne conviennent pas à tout le monde et elles peuvent générer chez certains,
un certain nombre de difficultés liées au caractère trop flou des frontières entre vie professionnelle et vie privée. Enfin, et de manière sans doute plus fondamentale, les formes de contrôle du travail par les employeurs sont très différentes dans ces nouvelles formes d’organisation et elles reposent essentiellement sur une relation de confiance forte et un management par objectif qui n’est pas encore complètement intégré dans la culture de notre organisation. La mise en place de ces nouvelles formes de travail ne peut donc s’envisager qu’au travers d’une véritable stratégie d’entreprise. Aucune organisation ne fera toutefois l’économie de ce débat.” f
Le travail à domicile, l’office sharing ou encore le coworking, ces nouvelles méthodes de travail (NWow: New Way/World of
Work) sont une réalité pour notre organisation. De nombreuses directions encouragent ou du moins facilitent le télétravail. Plusieurs directions de coordination aménagent leurs espaces afin d’y créer un open office. Quels sont les principes et les
règles à mettre en place afin de rendre ces méthodes performantes ? Quels en sont les avantages et les inconvénients? Quels
FACE TO FACE
sont les impacts sur l’employeur et l’employé ? Autant de questions qui permettent de mieux appréhender ce concept
© Lavinia Wouters
Chris DRIESKENS COMMISSAIRE DIVISIONNAIRE – DIRECTION DE COORDINATION ET D’APPUI – FLANDRE ORIENTALE
C
ela fait maintenant quelques années, qu’à l’invitation du regretté Jean-Marie Van Branteghem, j’ai pu participer à un séminaire stratégique sur l’avenir de notre ICT. L’un des orateurs du jour était Frank Van Massenhove, du SPF Sécurité sociale. Il nous a expliqué qu’autrefois, il disposait sur son lieu de travail du plus beau, du plus grand bureau, rempli de tonnes de papiers, mais qu’il était aussi le moins utilisé. Mais c’était ‘autrefois’. En tant que directeur coordinateur, j’étais dans la même situation. A l’automne 2012, inspiré par cette expérience, j’ai vidé et transformé mon bureau pour en faire le premier open office de la police fédérale. Ce fut l’une des meilleures décisions de ma carrière. En tant que ‘sans bureau’, je suis régulièrement parti à la recherche de lieux de travail libres. J’ai ainsi
rencontré plus intensément mes collaborateurs. J’ai pu voir de plus près leur travail et j’étais beaucoup mieux au courant de leurs problèmes et préoccupations… Je perdais moins de temps en déplacements et je pouvais faire mon boulot administratif en tout temps et en tout lieu. Mon sac à dos (avec pc) est devenu mon bureau et grâce à nos outils informatiques, j’ai pu travailler partout : à Bruxelles, dans le train, à la maison, auprès de collègues au bureau.
L’initiative a fait tache d’huile à Audenarde. Lentement, mais sûrement, à l’exception de celle renfermant les dossiers personnels, toutes les armoires furent vidées et évacuées. Les bureaux furent transformés en open spaces. Chacun a néanmoins reçu une petite armoire pour ranger des dossiers professionnels ou des objets personnels, conformément à la philo-
sophie du clean desk. La flexibilité et la productivité des collaborateurs sont allées crescendo : certainement lorsqu’on a pu, de temps en temps, travailler une journée à la maison.
Il y a sans doute des points d’attention à ne pas perdre de vue lorsqu’on souhaite organiser ce mode de travail flexible : matériel IT et connexions internet, des espaces de travail agréables dotés d’un mobilier adapté et bien éclairés, etc. Mais le travail flexible peut nous aider à avancer plus rapidement que des discussions sur ‘le lieu habituel de travail’. Pour moi, chacun peut avoir le choix, pour autant que nous veillions, de manière régulière et organisée, à rapprocher les gens afin d’entretenir les contacts sociaux. Une organisation du travail flexible est, sans conteste, la plus efficiente et la plus effective.” f Coordination : Laziza Sadik
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STRESSTEAM
A la découverte du bien-être En 2014, une équipe de trois psychologues du stressteam de la police fédérale a développé la version francophone du 'Parcours bien-être' pour répondre à une demande insistante des membres du personnel. La version néerlandophone sera prochainement finalisée. Cette formation est organisée en trois demi-jours sous forme de six initiations à des techniques de bien-être. TEXTE Françoise Forthomme
PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
De gauche à droite: Sandra De Coninck, Vania Ramirez-Carrasco et Valérie Vanderhofstadt
inforevue 022015
BRUXELLES – Installés sur des tapis, dans une salle ou un dojo, allongés ou assis, les participants peuvent partir à la découverte du bien-être. Le premier demi-jour commence par une petite introduction pour faire connaissance, annoncer le déroulement et installer la confiance chez les participants afin de les mettre plus à l’aise. Deux initiations sont organisées par demi-jours et un débriefing général conclut la dernière séance. Sandra De Coninck, à l’origine du projet, insiste sur le fait que “ce sont des initiations, le but n’est pas de faire un cours sur des techniques de bien-être, c’est un parcours découverte, pour donner envie.”
"LA RESPIRATION : FONDAMENTAL POUR DÉSTRESSER" Valérie Baeten est membre du secrétariat de l’Académie nationale de police (ANPA) : "J’ai suivi le parcours bien-être en mars 2015. J’ai appris l’existence de cette formation par une collègue et j’aimais bien l’idée de découvrir six méthodes différentes. Mon chef ne s’est absolument pas opposé à ma participation, il s’est lui-même inscrit au module ! C’est une expérience très positive, le concept permet de tester les techniques et de voir lesquelles me correspondent et celles qui ne sont pas pour moi. Personnellement, j’ai moins accroché au yoga, par contre, les techniques d’hypno-relaxation et de respiration me sont plus adaptées. Quand je me retrouve dans une situation stressante, je repense aux techniques, notamment, de respiration et ça m’aide beaucoup. Je suivrais volontiers ce type de séances si des sessions d’une heure ou deux étaient organisées de manière régulière. Je recommande cette formation de manière générale, et particulièrement pour des collègues qui vivent des situations plus difficiles et stressantes ou qui ont des caractères plus nerveux. Le parcours bienêtre peut vraiment aider chacun de nous dans son fonctionnement quotidien."
La première initiation est le yoga, associé à des techniques de respiration EFT (Emotional Freedom Techniques). Après des exercices de respiration et des échauffements, les participants découvrent quelques postures et principes de méditation et de relaxation du yoga. Suivent deux formes de relaxation : d’abord, l’hypno-relaxation qui, comme son nom l’indique, est une technique de relaxation basée sur les principes de l’hypnose. Les participants se laissent emporter dans une histoire en écoutant la voix de la psychologue. La seconde initiation à la relaxation est fondée sur la méthode Jacobson qui consiste à contracter les parties du corps l’une après l’autre. La séance suivante est consacrée à la cohérence cardiaque. Son but est de changer le métabolisme afin de réguler l’hormone du stress. Sandra De Coninck explique le déroulement : “on pense à une courbe sinusoïdale, on visualise une boule qui monte et qui descend à un rythme régulier en même temps que la respiration ; le rythme cardiaque se calque sur le rythme de la respiration.” Les deux dernières initiations sont des techniques de méditation. La méditation mindfullness – ou médiation de la pleine conscience – se focalise sur l’utilisation des différents sens de perception. Et pour terminer leur parcours bien-être, les participants expérimentent un modèle de méditation formelle – c’est-à-dire accompagnée, qui se base sur la concentration – ainsi qu’un exemple de méditation informelle, qui ne suit pas un schéma prédéfini. Les membres de la police fédérale qui souhaitent suivre cette formation 'Parcours bien-être' peuvent s’adresser au secrétariat du stressteam (02 642 78 81 ou 02 642 79 64) pour connaître les dates et les disponibilités des prochaines sessions. f
Valérie Baeten
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“Témoin en première ligne” Dans la presse : le tribunal correctionnel de Louvain a condamné un homme de
49 ans à une peine de prison effective pour avoir abusé à plusieurs reprises de la
fille de sa compagne, âgée de douze ans. Sa maman se montrant incrédule face à la
situation, la jeune victime a tout enregistré sur son iPhone. Ces enregistrements ont permis de confondre l’auteur des faits.
Au labo : Peter exerce depuis 1999 la fonction d’ingénieur industriel en électronique au sein du service audio/vidéo/robot de la Direction centrale de la police technique et scientifique de la police fédérale. D’ordinaire, son travail consiste
essentiellement à filtrer des enregistrements sonores mais de temps à autre, il doit également analyser l’authenticité de certains enregistrements, c’est-à-dire véri-
fier si ceux-ci n’ont pas été manipulés ou montés. Il n’a pas connaissance des faits
concernés et peut ainsi se concentrer en toute objectivité sur sa tâche, qu’il qualifie lui-même de travail de geek. Nous le rencontrons dans le studio insonorisé où sévit son ouïe affûtée.
V
isualiser les sons
Peter : “J’ai reçu les premiers enregistrements en septembre 2013, et deux autres ont suivi quelques mois plus tard. Il m’a été demandé de vérifier si les six enregistrements avaient été manipulés ou montés. Dans les affaires de mœurs, les suspects ont tendance à nier tout en bloc et ma mission consiste donc à éprouver l’authenticité du matériel. Mon travail se déroule généralement en deux phases. Dans un premier temps, je me contente d’écouter, d’appréhender l’enregistrement. Je me fais une idée du niveau de qualité, je m’habitue aux timbres et aux voix des intervenants et je répertorie les events, c’est-à-dire les anomalies que je remarque à l’audition. Un enregistrement fournit une mine d’informations, surtout s’il présente un niveau de qualité élevé. Dans une seconde phase, j’écoute l’enregistrement en détail, plusieurs fois de suite. J’obtiens également une représentation visuelle du son à l’écran, avec les variations d’amplitude et le spectrogramme. Celui-ci permet de visualiser le son en trois dimensions. Je dispose alors de tous les éléments nécessaires pour procéder à l’analyse. Concrètement :
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1) Je vérifie la continuité. Les enregistrements authentiques ne comportent pas d’interruptions.
2) Je contrôle le contenu des échanges. Sont-ils cohérents ?
3) Je retrace le déroulement des enregistrements. Par exemple, si quelqu’un se déplace, cela doit être perceptible ; le déroulement doit être logique. 4) Je me concentre sur les échanges. Quelle est la sonorité des voix ? Et l’acoustique ? Si une voix change soudainement, il doit y avoir une explication plausible.
5) Je vérifie les bruits de fond. Leur succession estelle logique ? Songez par exemple au bruit d’une voiture qui passe : s’il s’interrompt subitement, sans qu’on ne l’entende s’éloigner, cela peut indiquer qu’il y a eu manipulation.
EUREKA
© Lavinia Wouters
Grâce à la bonne qualité des fichiers MP4-audio enregistrés à l’aide d’iPhones, l’absence de manipulation ou de traitement des enregistrements peut être établie de manière absolue pour tous ces aspects. Les six fichiers sont donc authentiques. Dans cette affaire, les deux derniers sont particulièrement éprouvants psychologiquement. L’enregistrement est d’une telle qualité que je suis témoin en première ligne, jusqu’à entendre le moindre détail. La distance entre la scène et moi est si ténue que j’ai l’impression d’y assister vraiment. On sent la tension s’installer, les faits se préparer. J’ai parfaitement ressenti l’atmosphère glaciale qui suit les faits ainsi que la manipulation de l’auteur ;
c’est vraiment comme si j’étais moi-même présent. Il faut toutefois prendre du recul par rapport au dossier et examiner les enregistrements en toute objectivité. J’ai travaillé durant trois semaines à temps plein sur ce dossier. Celui-ci ne comportait pas beaucoup de défis sur le plan technique. En tant qu’ingénieur, les choses sont bien plus intéressantes quand on constate bel et bien une manipulation. Mais le fait que le juge accepte mon rapport et le déclare probant constitue pour moi une réelle source de satisfaction.” f
Saskia Van Puyvelde
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EQUIPEMENT DE FONCTION SPÉCIFIQUE
Printemps pluvieux, cavalier heureux
1
6
Certains l’ont peut-être déjà étrenné au vu du printemps mitigé propre à la Belgique : le premier manteau cavalier de l’ère police intégrée ! Cette pièce est conçue pour protéger le cavalier en cas de mauvaises conditions météorologiques, aussi bien pour des patrouilles habituelles que pour la conduite des opérations de maintien et rétablissement de l’ordre public. Voici les fonctionnalités d’un manteau très attendu. TEXTES Gwenaëlle Maziers
PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
6
Boucles de jambes ajustables sur la partie avant de la jupe.
inforevue 022015
3
1
Tissu à couches multifonctionnel léger qui garantit au cavalier la liberté de mouvement et le confort nécessaires à l’exercice de sa fonction et le protège de la pluie, du vent, du feu, de la chaleur, des salissures et de certains liquides chimiques. Propriétés du tissu résistantes à un grand nombre de lavages.
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Doubles bandes rétro réfléchissantes (poitrine, bas des manches et bas de la jupe) et marquages police rétro réfléchissants (pan avant gauche, manche droite et dos).
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Système Molle: système d’attache modulable qui permet de fixer des accessoires sur l’équipement. Situé ici sur la poitrine à gauche, il permet d’accrocher le porte-radio.
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Deux poches poitrine, deux poches extérieures imperméables et deux poches Napoléon.
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2 5
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Pièce triangulaire de protection de l’entrejambe qui couvre l’avant de la selle et évite que le séant du cavalier puisse être mouillé.
HISTORIA
Défenseur de l’ordre et de la beauté Pratiquer les beaux-arts pour se changer les idées après une longue journée d’un travail pénible : combien de policiers ne l’ont pas fait et ne le font pas encore ? Dans le cas de Jacques Emile
Biesemans (1919-1996), officier de police à Watermael-Boitsfort et peintre amateur, le loisir a
presque fini par devenir un deuxième métier. Il a notamment réalisé des fresques monumentales pour la VUB après son installation en face des casernes d’Etterbeek.
L'
homme a toujours eu une âme d’artiste. Lorsqu’il débute comme auxiliaire de police en 1941, il ne compte d’ailleurs pas faire carrière dans un métier dont il ignore tout : “Pour moi, c’était juste une autorité qui interdit et qui punit”, écrit-il dans ses mémoires inédites. Le travail s’étend jusqu’à 64 heures par semaine, sans jour de repos. Il restera pourtant 35 ans dans la police communale, participant activement aux bouleversements considérables que va connaître l’institution.
A ses débuts, le corps de police de Watermael-Boitsfort est modeste, rudimentaire même, mais la commune elle-même n’a pas encore l’allure d’une ville. La vie en communauté y a un autre sens. Si le docteur téléphone au poste en pleine nuit pour expliquer qu’une vieille dame a besoin de médicaments, les agents partent tout de suite les lui apporter. Dans le “Coin du balai” en lisière de Forêt de Soignes, où Biesemans est un temps agent de quartier, certains habitants habitués à s’appeler par des surnoms ignorent leur propre nom de famille … Puis Jacques-Emile gravit les échelons jusqu’à devenir commissaire adjoint
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en 1957, un chef respecté de ses hommes et apprécié du bourgmestre.
Le soir, il écrit, joue de la musique et surtout, il peint. “Comment, à ce moment, l’imaginer avec un képi et un uniforme ?”, raconte son fils ! Le thème de la police est pratiquement absent de sa peinture. Exception faite d’une œuvre de jeunesse réalisée peu de temps après son entrée au sein du corps : une bande dessinée inachevée qui s’intitule Suske, agent de police (Suske étant le diminutif bruxellois de François, son autre prénom). Ce témoignage d’époque nous montre, sur un ton humoristique, à quel point l’auteur aime les gens et les lieux. Mais il révèle aussi un tempérament malicieux voire irrévérencieux, notamment à l’égard de la hiérarchie policière qui ne brille pas toujours,
à l’époque, par son professionnalisme et son efficacité ! En collaboration avec son fils Samuel Biesemans, le musée réfléchit à une mise en valeur de cette œuvre, en guise d’hommage à tous les artistes qui sommeillent sous leur uniforme bleu … f
Benoît Mihail
Emile Biesemans (au milieu) avec la jeep et deux collègues de Watermael-Boitsfort vers 1946
Extrait de la bande dessinée inédite dessinée en 1943 par Emile Biesemans
© illustration: Benoit Goesaert
Motif d’une fouille de véhicule (suite)
CASUS
La police découvre une quantité considérable de stupéfiants dans une
camionnette blanche. En octobre 2014, le tribunal correctionnel de Gand rend un jugement disculpant les deux prévenus. Le juge a estimé que
le motif du contrôle et de la fouille, à savoir “information policière très
concrète et actuelle”, était insuffisant. La Cour d’appel s’est penchée sur ce dossier le 24 mars dernier.
C
ontexte
Le jugement rendu le 13 octobre 2014 par le tribunal correctionnel de Gand faisait état d’une fouille de véhicule basée sur une “information policière très concrète et actuelle”. D’après le tribunal de première instance, cette mention dans le procèsverbal ne suffisait pas pour justifier une fouille du véhicule. De plus, le tribunal a estimé que l’explication de la mention dans le procès-verbal était incomplète et manquait de transparence, ce qui ne lui permettait pas de remplir sa mission de contrôle judiciaire a posteriori. La fouille et les éléments de preuve en découlant n’ont pas résisté à l’épreuve de l’article 32 du TPCicr1 (test Antigone). Les deux prévenus ont été acquittés2.
Appel
La Cour d’appel de Gand (arrêt rendu le 24 mars 2015) ne partage pas l’avis du premier juge quant à l’irrégularité de l’interception et de la fouille du véhicule dans le cadre des missions de police judiciaire.
En vertu de l’article 15 de la LFP3, les services de police ont pour mission de rechercher les infractions, d’en rassembler les preuves et d’en donner connaissance aux autorités compétentes. Les
services de police qui prennent connaissance d’une infraction dans l’exercice de leurs fonctions sont par conséquent habilités à poser des actes d’enquête (p. ex. : fouille d’un véhicule en application de l’art. 29 de la LFP) sans en aviser préalablement ou immédiatement le procureur du Roi.
Par ailleurs, l’article 6 de la CEDH4 (droit à la défense et droit à un procès équitable) n’empêche nullement de considérer certains éléments d’information comme des ‘renseignements’ permettant d’orienter l’enquête dans une certaine direction : si ces renseignements (en ce compris les renseignements anonymes) n’ont pas de valeur probante particulière, ils peuvent néanmoins être considérés comme des motifs raisonnables de supposer l’existence d’une infraction, sur laquelle il y a lieu d’enquêter
La Cour d’appel fait en outre référence à jurisprudence de la Cour constitutionnelle. Cette dernière considère que le droit de prendre connaissance de tous les éléments de preuve de la partie poursuivante n’est pas absolu. Dans certains cas, il peut être nécessaire de ne pas divulguer certains éléments de preuve en vue de préserver les droits fondamentaux d’une autre personne ou de
garantir l’intérêt général. Il faut toutefois s’assurer que la récolte des preuves n’a pas été entachée d’irrégularité.
En l’occurrence, les appelants n’ont pas établi valablement que les preuves avaient été obtenues irrégulièrement. La Cour d’appel estime que le procès- verbal en question ne doit pas être considéré comme une ‘preuve’, mais bien comme un ‘renseignement’ qui permet d’ouvrir une enquête. Par conséquent, les fonctionnaires de police pouvaient procéder à la fouille du véhicule en vertu de l’article 29 de la LFP, dans la mesure où ils disposaient de motifs raisonnables de croire que le véhicule avait été utilisé pour commettre une infraction. La Cour d’appel estime donc que la fouille a été effectuée de manière légitime et que les éléments de preuve en découlant ont également été obtenus de manière légitime. La Cour condamne les deux prévenus pour les faits commis. f
Valeriya Perevoznyk – DGR/JUR/AJO
Titre préliminaire du Code d’instruction criminelle Pour consulter l’analyse complète de ce jugement, voir Inforevue 1/2015 3 Loi sur la fonction de police 4 Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales 1 2
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L’ I N V I T É E
“La diversité est inscrite dans mes gènes” Gwen Merckx est un exemple d’assertivité. Elle impose le respect, respire la confiance en soi et l’efficacité. On peut dire que cette straffe madam (femme de caractère) sait ce qu’elle veut. Elle se confie à nous en toute franchise sur sa carrière, ses choix et son avenir. TEXTE Saskia Van Puyvelde PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
BOOM – “En fait, c’est par accident que je suis arrivée à la police”, déclare sans préambule la chef de corps. “J’ai toujours voulu aider les gens, je rêvais d’être médecin. C’est mon professeur de français à l’École des cadets1 qui m’a poussée à embrasser la carrière d’officier de gendarmerie. Il estimait que j’avais le bon profil.”
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rie. J’ai été énormément soutenue et ai eu le désir de m’engager moi-même.”
L’ASBL Womenpol fête cette année ses 20 ans d’existence2. Que ressentez-vous, vous qui êtes le visage de ce réseau ? “Je vous arrête tout de suite : je ne suis pas le visage du réseau et ne souhaite pas l’être ! Toutes les femmes sont les visages du réseau. J’entends jouer Elle débuta sa formation de gendarme un rôle moteur, inciter les femmes à l’École royale militaire à l’âge de 18 ans, avant d’aller effectuer une licence à s’imposer, à oser s’affirmer. Elles doivent pouvoir demander conseil, être en sciences criminologiques à Gand. Elle suivit ensuite durant environ deux accompagnées, établir des réseaux, etc. pour accéder à la fonction de leur ans les cours de l’École des officiers de l’École royale de gendarmerie, dont rêve au sein de la police. Les femmes elle usa les bancs aux côtés de l'actuelle ont souvent besoin d’un petit coup de pouce motivant.” commissaire générale Catherine De Bolle. Après cela, elle décrocha encore Womenpol plaide pour ‘50 nuances une licence en sciences politiques de bleu’ et plus encore. Sommes(VUB) ainsi qu’un master en markenous encore loin du compte en ting et communication. “Vu le peu matière de diversité ? de femmes officiers de gendarmerie, “Absolument. La diversité ne concerne je n’avais pas vraiment de modèle; pas uniquement la mixité hommes/ c’est ainsi que j’ai rejoint le réseau femmes. Il s’agit également de rassemWomenpol” (Gwen Merckx préside depuis 1997 l’ASBL Womenpol, le bler plusieurs compétences, talents, réseau belge des femmes policières). personnalités, âges, etc. La culture “Il y avait déjà des femmes occupant un d’organisation de la police demeure poste de direction au sein de l’ancienne une pierre d’achoppement et présente un décalage par rapport à la rapidité police communale et de la police judiciaire, mais pas encore à la gendarme- des changements au sein de la société.
À titre d’exemple, le recrutement et la sélection reposent sur un certain profil : le profil moyen d’une personne se conformant scrupuleusement aux règles … Mais cela ne correspond pas assez à l’évolution permanente de la société. À mes yeux, on ne peut assurer un bon service que si l’on est soi-même suffisamment imprégné par la diversité. Faut-il que les personnes s’adaptent au système ou est-ce l’inverse ? À la zone de police Rupel (Boom/ Hemiksem/Niel/Rumst/Schelle), notre organigramme a déjà connu de nombreuses modifications : il s’adapte aux personnes et non l’inverse, c’est l’humain qui doit primer. Si un collègue souhaite changer de fonction, nous examinons ensemble la situation pour trouver une solution. J’essaye en permanence d’avoir la bonne personne au bon endroit, pour que chacun vienne chaque jour travailler avec passion. À la zone Rupel, il est capital d’œuvrer ‘ensemble’ à la sécurité. Des partenaires tels que le service de prévention, la société de logements sociaux ou les travailleurs de rue sont parfaitement en mesure de capter certains signaux. Par exemple, Fouad Belkacem3 habitait à deux pas d’ici mais ne parvenait pas à répandre ses idées dans notre zone ; sa mayonnaise ne prenait pas ici !”
inforevue 022015
“Nous devons renforcer la diversité, rechercher ‘50 nuances de bleu’, et bien plus encore.”
L’ I N V I T É E
OPUS CITATUM
LE TRADUCTEUR “En matière de leadership, ma croyance et ma conviction reposent sur ma vision : travailler pour et avec les gens. Il s’agit d’un pilier de base d’une organisation policière. À cet égard, j’accorde une grande importance à des valeurs fondamentales telles que l’intégrité et le respect de la diversité. Je les prône constamment, que ce soit dans ma vie professionnelle ou personnelle.”
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SOUS LA MOYENNE EUROPÉENNE En 1994, on comptait 36 policières pour 1000 policiers. Ces 20 dernières années, ce nombre a augmenté pour atteindre 190 pour 1000, ce qui place toujours la Belgique sous la moyenne européenne. Le cadre de base, le plus nombreux de la police, compte 23 % de femmes. La présence féminine est nettement moindre parmi les dirigeants : à peine 12 % du cadre moyen et 9,7 % du cadre des officiers. La police intégrée compte 220 fonctions à mandat. Seules dix femmes s’y sont hissées, et en occupent donc 4,5 %. Sept zones de police locale ont actuellement un chef de corps féminin. Vous êtes devenue chef de corps à 32 ans (alors que vous étiez enceinte) et avez beaucoup d’ambition. Que vous réserve l’avenir ? “Je n’en ai pas la moindre idée. J’aime la police locale et suis une bonne manager. J’ai besoin de voir les progrès et les résultats, et de recevoir du feedback rapidement. La police locale le permet, dans la mesure où nous sommes proches des autorités et de la population. On peut dire qu’il existe ici un retour sur investissement immédiat. Nous pouvons répondre rapidement aux besoins locaux, avec une forte réactivité. L’autorité locale investit dans la sécurité et peut ajouter certains accents. J’ai bataillé ferme pour faire de cette zone un corps moderne
et professionnel où la bureaucratie n’a pas droit de cité et j’en suis fière. Je dirige la zone Rupel depuis neuf ans, c’est le poste où je suis restée le plus longtemps. Même si mon travail de gestionnaire de changement est à présent accompli, je reste, car je suis heureuse ici. J’aimerais encore relever de nombreux défis pour la police, mais l’avenir me dira sous quelle forme. Je saisis les opportunités quand elles se présentent. Cependant, si je retourne un jour travailler à Bruxelles, cela devra être avec chauffeur (rires), car je déteste conduire et me contente de suivre la voiture qui me précède, question de concentration. Alors, je peux me retrouver n’importe où …”
PERSON OF INTEREST Ses années d’expérience en matière de GRH, de gestion du changement et des organisations, de communication, de marketing, etc. constituent ses principaux atouts en tant que chef de corps. Sa carrière diversifiée, la présidence de Womenpol et ses nombreux engagements professionnels lui ont appris à travailler avec de nombreuses personnes aux personnalités très variées et elle s’est constituée un réseau très étendu au niveau belge et européen. Sur son blog (www.gwenmerckx.be), il est indiqué qu’outre sa fonction de chef de corps, elle exerce une activité indépendante à titre complémentaire en tant que Life and Development-coach.
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Vous êtes gold commander4 quand Tomorrowland, le meilleur festival de dance du monde, s’installe au domaine De Schorre à Boom5. Après TomorrowWorld à Atlanta, la première édition de Tomorrowland Brazil a eu lieu les 1er, 2 et 3 mai de cette année. Êtes-vous connue dans le monde entier ? “Oui, grâce à ce festival, notre zone de police figure désormais sur la carte du monde. En 2013, lors d’une réunion Pearls in Policing à Amsterdam, j’ai rencontré les principaux dirigeants policiers de la planète (Australie, Canada, Inde …) – tous des hommes d’ailleurs – et j’ai été frappée de constater que tous, sans aucune exception, connaissaient Boom grâce au festival Tomorrowland.” Elle nous livre alors directement sa définition d’une straffe madam. “C’est une femme qui a une bonne nature et défend de manière positive ce en quoi elle croit, tout en restant humble.” f www.womenpol.be / www.politiezonerupel.be / #50TintenBlauw L’École royale des cadets était un établissement secondaire militaire préparatoire à l’École royale militaire (l’université de la Défense). L’École des cadets a fermé ses portes en 1991. 2 Voir également l’article en page 42. 3 Dirigeant de l'organisation de Sharia4Belgium 4 Dans le jargon policier, le gold commander est le responsable final d’un événement. 5 Voir également Un Efteling pour adultes dans l’Inforevue 02/2014, p.8-10. 1
“Tout comme présider aux destinées de Womenpol, participer à ces examens était pour moi un devoir. J’ai été jugée apte et les appréciations étaient très positives, je ne parlerais donc pas de déception. Mes proches étaient d’accord et m’auraient certainement soutenue, mais ils ne sont finalement pas fâchés de ma deuxième place.”
POUR/CONTRE • Les fusions de zones de police : “Pour. Les zones de police actuelles pourraient très bien avoir une taille supérieure, mais sans dépasser la juste mesure. Nous devons rester des bateaux à voile maniables et capables de changer facilement de cap à l’intérieur du cadre fixé au niveau belge. Il est idéal de pouvoir se réunir à huit autour de la table. La fonction de police orientée vers la communauté nous impose de garder un lien avec le terrain : lors d’un briefing, tout le monde doit savoir de quoi l’on parle. Le pouvoir et les budgets doivent dépendre du niveau le plus bas possible.” • Le modèle d’une police intégrée : “Pour. Je suis fermement opposée à un modèle policier national comme aux Pays-Bas.”
• Le système actuel de formation à la police : “Contre. Par le passé, il m’est arrivé de ne pas suivre une formation pour pouvoir être présente lors des premiers pas de ma fille. Je rêve d’un système de formation ‘à la carte’, où les policiers pourraient décider eux-mêmes à quel moment ils souhaitent suivre ou poursuivre telle ou telle formation. Cela correspond également à la vision de l’apprentissage tout au long de la vie.”
• Les quotas de femmes : “En principe, je suis contre. C’est d’ailleurs également le point de vue de Womenpol. Mais il fut un temps où c’était le seul moyen de promouvoir la présence féminine. Dans ‘ma’ zone de police, le cadre opérationnel compte 33 % de policières compétentes et professionnelles, et cela fonctionne à merveille.”
• Les médias sociaux : “Je suis pour la présence sur les médias sociaux. La zone de police et moi-même y sommes bien représentées. La fonction de police orientée vers la communauté ne se conçoit plus sans des médias sociaux tels que Facebook et Twitter. Notre zone utilise les médias sociaux depuis mai 2011. C’est également cette année-là que nous avons pour la première fois utilisé ce canal pour gérer l’ordre public lors de Tomorrowland. C’était avant le drame du Pukkelpop.”
inforevue 022015
Vous étiez à deux doigts de devenir chef de corps de la zone de police d’Anvers. Êtes-vous déçue d’avoir été devancée par Serge Muyters ?
L’ I N V I T É E
VERY IRRITATING QUESTION
• Faire des heures supplémentaires : “Absolument contre. Dans ma zone, nous avons un objectif de 0 heures supplémentaires. Je souhaite que les gens atteignent un équilibre entre leur travail et leur vie privée. On ne peut fournir un travail policier de qualité que si on se sent bien également dans sa vie privée.” • L’augmentation de l’âge de la retraite : “Pour. J’estime qu’il est normal de travailler plus longtemps. C’est même un devoir. La pension avant 60 ans n’est plus justifiable de nos jours, sauf pour raisons de santé évidemment. Toutefois, nier la pénibilité de notre métier est une erreur. Il s’agit effectivement d’un métier pénible, à la fois sur le plan physique et psychologique. Nous sommes fréquemment en contact avec le côté sombre de la société, la violence (verbale) augmente et chaque policier ou policière doit désormais forcer le respect. De nombreux fonctionnaires de police sont plus rapidement envahis par un sentiment de ras-le-bol.”
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L A P O L I C E E T L’ O F F I C E D E S É T R A N G E R S
Gaudi, pour ne plus disparaître du radar L’Office des étrangers (OE) est un partenaire incontournable dans l’ensemble des tâches policières liées à la législation en matière d’immigration. L’OE et la police coopèrent non seulement aux points de passage frontaliers où les services de police contrôlent les documents d’identité et de voyage, mais aussi ‘dans la rue’. Récemment, le projet pilote Gaudi a permis un rapprochement considérable entre les deux institutions. TEXTE Stefan Debroux, Benoit Dupuis
PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
BRUXELLES – “Lorsque l’Office des étrangers disposait encore d’une section judiciaire, nous collaborions déjà avec les services de police dans le cadre de contrôles de documents d’identité et de voyage”, déclare Johan Foets, directeur de la section Contrôles et interceptions de l’OE et, par conséquent, un partenaire de choix pour la police. “Cette forme de coopération est à présent moins fréquente. Le téléphone, les e-mails, les banques de données en ligne, tels sont nos principaux terrains d’action. Si nous nous rendons sur le terrain,
la présence de la police est toujours souhaitable car les interceptions physiques sont dangereuses. La perspective d’être enfermé dans un centre fermé en attendant d’être expulsé du pays peut provoquer une résistance violente. Quoi qu’il en soit, collaborer avec la police est devenu plus facile. Avant, la coopération était parfois plus laborieuse. À présent, les policiers nous demandent de formuler des avis ou de participer à des actions. Le projet Gaudi a incontestablement redynamisé les liens de coopération.”
”DANS LA RUE DÈS LE LENDEMAIN” Luc Poppe Commissaire / Zone de police de Charleroi / Chef de poste du Secteur centre
“Nous avons pris part à une opération Gaudi pour la première fois le 20 mai dernier. 43 policiers de notre zone avaient été mobilisés et 15 illégaux ont été interpellés. Nous avons organisé cette opération dans le cadre de la problématique des personnes en séjour illégal qui troublent l’ordre public et/ou qui commettent des infractions en centre-ville. La majorité d’entre eux ont reçu un ordre de quitter le territoire (OQT) mais deux ont aussi été transférés vers un centre fermé. Ceux qui reçoivent un OQT sont généralement vite de retour. Il n’est pas rare qu’ils comptent une quinzaine d’OQT à leur passif. Malgré l’OQT, on retrouve souvent ces illégaux dans la rue dès le lendemain. Depuis notre première opération, nous engagons quotidiennement un gradé et 4 inspecteurs tous les jours contre les phénomènes de mendicité, prostitution et séjour illégal.”
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STATISTIQUES CRIMINELLES Lutter simultanément contre la criminalité et l’illégalité, tel est l’objectif du projet Gaudi. Les chiffres de la criminalité1 montrent qu'une partie des vols ‘simples’ (entre autres, les vols à la tire et à l’étalage) sont commis par des étrangers sans document de séjour valable ou des ‘délinquants en séjour irrégulier’. Du moins, pour autant que l'auteur ait pu être identifié. Le projet Gaudi, mené par la police et l’OE, vise principalement le premier groupe de personnes précité. “Je comprends parfaitement la frustration pouvant être éprouvée par un policier qui arrête pour la énième fois un pickpocket d'origine étrangère qui ne dispose pas d’un document de séjour valable, qui recourt à toutes sortes d’astuces pour garder son identité secrète, qui a peutêtre déjà reçu une kyrielle d’ordres de quitter le territoire mais qui réapparaît à chaque fois... Le projet Gaudi tend précisément à mettre un terme à ce genre de situations.”
Lors d’une action Gaudi, l’OE veille à garantir une place disponible dans l’un des centres fermés (les cinq centres fermés, qui comptent quelque 480 places, sont presque toujours bondés) en vue de l’éloignement immédiat de cette catégorie de délinquants vers
inforevue 022015
leur pays d’origine ou, conformément aux accords de Dublin, vers l’État membre de l’Union européenne (UE) dans lequel ils ont introduit leur première demande d’asile. “La disponibilité d’une place dans un centre fermé constitue l’une des conditions pour lancer la procédure d’éloignement”, déclare Johan Foets. “La possibilité d’éloigner le voleur est également d’une importance cruciale. Pour les ressortissants d’États membres de l’UE, la barre est placée haut : il faut avoir de sérieux faits à son actif pour être expulsé. Depuis peu, l’échange d’informations avec les services de police concernant les antécédents criminels d’une personne s’est considérablement amélioré. Connaître les ‘états de service’ d’une personne nous apporte une plus-value, a fortiori depuis que l’approche des délinquants illégaux constitue l’une des priorités fixées par nos décideurs politiques.”
EMPREINTES DIGITALES
Autre problème qui se pose parfois, selon Johan Foets : l’identification d’un délinquant en séjour illégal. “Les intéressés ne se montrent pas toujours coopératifs. Il est en outre de bon ton d’affirmer que l’on provient d’une zone
de conflit, telle que la Palestine, pour éviter un retour forcé. Pour y voir clair, on recourt autant que possible aux empreintes digitales. La coopération avec certains pays tels que le Maroc se déroule d’ailleurs particulièrement bien. Les empreintes digitales peuvent également être vérifiées au niveau international, par le biais d’Eurodac. Le conseil que je donnerais aux policiers en cas d’arrestation d’une personne refusant de révéler son identité ou ne disposant pas d’un document de séjour valable serait donc
le suivant : prélevez les empreintes digitales et cochez la case ‘OE’ lors de l’enregistrement. Les détails font la différence!” f 1
Banque de données nationale générale
”LE PROJET GAUDI FACILITE LA COLLABORATION AVEC L’OE” Carla Scarlata Commissaire / Zone de police de Bruxelles-Ouest / Directrice de la section Molenbeek-Saint-Jean
“Au départ, le projet Gaudi visait les voleurs à la tire. Dans notre zone de police, le public cible a été étendu aux dealers de rue. L’avantage du projet Gaudi et du renforcement de la coopération avec l’Office des étrangers est que nous pouvons réagir plus rapidement, entre autres pour ce qui est du transfert d’illégaux vers un centre fermé. En fait, nous appliquons quotidiennement le modèle ‘Gaudi’ dans notre fonctionnement régulier, par exemple lorsque nous sommes confrontés à des personnes en séjour illégal causant des troubles dans les transports en commun, ou, plus récemment, lorsque nous avons arrêté trois voleurs ne possédant pas de document de voyage valable. Ça ne se limite donc pas à des actions ponctuelles.”
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AMERIQUE
AFRIQUE
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Aux Etats-Unis, certaines voies sont réservées aux véhicules occupés par au minimum deux passagers. Si vous roulez seul, vous n’avez donc pas le droit de les emprunter.
La sécurité routière envisage d’inculper de ‘tentative de suicide’ les piétons qui ne respecteraient pas le code de la route au Kenya, pour juguler la hausse des accidents. “Nous envisageons des peines plus sévères pour les piétons qui traversent en dehors de clous, et notamment de les inculper pour tentative de suicide”, affirme Francis Meja, le chef de la sécurité routière. La tentative de suicide est illégale au Kenya et peut valoir jusqu’à deux ans de prison et/ou une amende. Ces déclarations interviennent alors que la police a noté une hausse annuelle de 10 % des accidents de la route, dont la moitié implique des piétons.
Un passager peu ordinaire
Un jeune conducteur a eu une idée ingénieuse afin de circuler sur cette voie spéciale : il a tout simplement découpé un portrait dessinant la tête d’un personnage d’une publicité vantant les mérites d’une marque de bière à la télévision, pour le placer sur le siège passager. Il l’a ensuite habillé d’une chemise pour donner une illusion presque parfaite. Cependant, pas assez pour tromper le policier qui lui a collé une amende de 124 dollars, non sans saluer son originalité.
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Tentative de suicide pour les piétons indisciplinés
MONDE POLICIER
EUROPE
ASIE
REYKJAVIK �����������������������������
DELHI ���������������������������������
Connu pour être un pays avec l’un des taux de criminalité les plus bas du monde, l’Islande, qui compte une population de 330 000 habitants, n’a connu qu’un seul homicide volontaire en 2013, année durant laquelle la police islandaise a aussi ouvert le feu et abattu un homme pour la première fois de son histoire.
Le gouvernement indien a adopté une mesure qui réserve aux femmes un tiers des postes de la police de Delhi, afin de favoriser la lutte contre les violences envers les femmes dans la ville indienne. Suite à une série des mesures prises pour renforcer la législation contre les crimes sexuels, le cabinet, présidé par le Premier ministre, Narendra Modi, a approuvé le fait de réserver 33 % des postes à des femmes qui seront directement recrutées sur tout le territoire de la République de l’Inde.
La police la plus cool du monde ?
La police de Reykjavik est aujourd’hui la police la plus cool du monde. Il suffit de jeter un œil à ses photos publiées sur les réseaux sociaux, et notamment sur son compte Instagram (@logreglan). Des policiers de la capitale islandaise posent déguisés avec des enfants, nourrissent les canards, dessinent et font même des bonhommes de neige…
33 % de femmes policières
Les sept territoires, dont Delhi, qui sont dirigés partiellement ou totalement par le gouvernement national devront appliquer cette nouvelle mesure qui concerne les recrutements de policiers, de grade d’agent à sous-inspecteur.
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AFFAIRES EN COURT
WOMENPOL FÊTE SES 20 ANS
VISITES MINISTÉRIELLES
50 nuances de bleu
Des moyens pour les unités spéciales
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f © Jos Balcaen
BRUXELLES – Le 5 mars 2015, le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, Jan Jambon, et le Ministre de la Justice, Koen Geens, ont rendu visite aux unités spéciales de la police fédérale qui ont, notamment, exécuté les actions antiterroristes menées à la mi-janvier à Verviers et ailleurs dans le pays. Lors d’une démonstration d’intervention1, Jan Jambon a pu constater l’efficacité des unités spéciales et s’est montré impressionné par le calme et la maîtrise dont ses membres font preuve dans des situations extrêmement dangereuses. Le 23 avril, le Ministre de l’Intérieur s’est à nouveau rendu aux unités spéciales, cette fois en compagnie du Premier Ministre, Charles Michel, pour y annoncer des bonnes nouvelles issues du conclave budgétaire de fin mars 2015 : l’engagement de cinquante policiers supplémentaires et un budget de 15 millions d’euros, dont 12,5 millions seront consacrés à l'achat de nouveau matériel et 2,5 millions dévolus à la rénovation des bâtiments abritant les unités spéciales. O.P./B.D. Gwen Merckx
Consultez le clip réalisé à cette occasion via https://youtu.be/tNp5N6Ztads.
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© Ruben Accou
BRUXELLES – Le Réseau des femmes policières belges (asbl Womenpol) fête son 20e anniversaire cette année. Celui-ci a organisé le 21 avril dernier une séance académique à l’hôtel de ville de Bruxelles. Pour sa présidente, Gwen Merckx, cet événement devait être un moment fort. L’ancienne ministre Miet Smet a eu l’honneur de s’adresser en premier aux participants réunis pour l’occasion dans la salle gothique. C’est grâce à elle que nous avons aujourd’hui droit au congé parental et que la taille minimale requise pour pouvoir intégrer les services de police a été revue à la baisse. La seconde oratrice était Heidi De Pauw, CEO de Child Focus (voir aussi Edito, p. 1). Ensuite, nous avons pu écouter Anita Hazenberg, qui s’est exprimée en anglais. Selon elle, “l’avenir appartient aux femmes”. La présidente, Gwen Merckx, a prononcé le mot de la fin. Vous pouvez lire son interview à la page 34, dans la rubrique ‘L’Invitée’. Les participants ont en outre eu droit à quelques notes de musique. Nous avons consacré un Polnews à cet événement pour vous en dresser un bel aperçu (https://youtu.be/ uIjK3c6eDTQ). S.V.P.
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LE CIC BRUXELLES A DIX ANS
POLICE FÉDÉR ALE
1 160 appels d’urgence toutes les 24 heures
Les corps d’intervention fêtent leur 10e anniversaire
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BRUXELLES – Le Centre d’information et de communication (CIC) de Bruxelles a fêté ses dix ans d’existence au début du mois de mai. Pour célébrer l’événement, une réception a été organisée le 30 avril. L’arrêté royal du 26 juin 2002 prévoit qu’il y ait un CIC dans chaque province, ainsi que dans l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale. À Bruxelles comme dans de nombreux autres CIC, une petite équipe de pionniers a préparé le lancement des activités dès 2002, avant de s’étoffer progressivement. Le CIC est entré dans sa première phase ‘opérationnelle’ le 2 mai 2005, en reprenant le dispatching de la police de la route (WPR) du Brabant et en fournissant un appui à de nombreux services de la police fédérale établis à Bruxelles. Depuis lors, le CIC a en outre joué un rôle important dans le flux d’informations entre les deux niveaux de la police intégrée à Bruxelles ainsi qu’avec les autres provinces.
ZEDELGEM – Le lundi 11 mai 2015, les corps d’intervention (CIK) de Flandre occidentale et orientale ont organisé une journée d’entraînement commune à l’occasion de leur dixième anniversaire. Au programme, entre autres : la mise en pratique d’ateliers et de scénarios de modes d’action, par exemple avec l’arroseuse. Cette journée d’entraînement s’est déroulée à plusieurs endroits : sur les terrains de la WestVlaamse politieschool (WPS) et du domaine militaire de Lombardsijde. Cet exercice était en même temps l’occasion pour les aspirants inspecteurs de la WPS de se familiariser avec l’organisation et l’ensemble des tâches d’un peloton à pied. Pour couronner le tout, les participants ont pu profiter de la présence de la cuisine mobile de l’asbl SSDGPI. Cet événement leur a aussi permis de se rencontrer dans une ambiance décontractée.
Depuis le 4 décembre 2007, le CIC a également repris la gestion de la centrale d’appels d’urgence 101 à Bruxelles. Il figure à la deuxième place du top 3 des CIC traitant le plus grand nombre d’appels : 422 942 appels d’urgence en 2014, ce qui représente environ 1 160 appels d’urgence toutes les 24 heures, et ce, sept jours sur sept. Le CIC prépare actuellement une évolution supplémentaire : la reprise du dispatching de la police des chemins de fer (SPC) de Bruxelles à partir du 1er octobre 2015. L’intégration avec le carrefour d’information d’arrondissement (CIA) de Bruxelles est également en cours de préparation, en vue de constituer le nouveau service SICAD BRU1.
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AFFAIRES EN COURT
© CIK
Dieter Peers
S.V.P. Service d’information et de communication de l’arrondissement/ Communicatie- en informatiedienst van het arrondissement.
© Lavinia Wouters
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Herman Baeyens - CIC Bruxelles
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AFFAIRES EN COURT
CAMBRIOL AGES
MONS
Police et citoyens
ENSEMBLE
© ZP Kastze
© Jos Balcaen
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Le commissaire Willem-Jan de Koning de la police nationale a évoqué l'approche des cambriolages aux Pays-Bas.
Le CEPOL au Doudou f MONS – Une délégation du Collège européen de police (CEPOL) s’est rendue à Mons, fin mai dernier, durant les célèbres festivités du Doudou. Pendant cinq jours, vingt-six hauts responsables de polices européennes ont échangé leurs bonnes pratiques lors de ce séminaire dont le thème était Urban Security Challenges. Et quoi de mieux qu’une grande fête populaire pour découvrir de bonnes rapporte Marc Garin, chef de pratiques en matière de gestion de corps. Quelque 250 000 personnes l’espace public ? fréquentent l'événement montois Selon le commissaire divisionnaire chaque année. “Nos collègues ont Patrice Degobert : “ce qui est inté- ainsi pu observer les mesures ressant pour eux, c’est la proximité prises en matière, notamment, de dimensions de terrasses, d'interentre la population et les services diction de vente d'alcool à plus de police qui sont alors dans une de 15 degrés, de délimitation des mission d’encadrement d’un jeu zones de musique, de gestion de dont les règles sont connues par la foule lors de la Ducasse rituelle tous.” dimanche, etc. Nos collègues ont Les collègues européens ont été aussi analysé notre technique de particulièrement impressionnés community policing : nous sommes par la place de la police au cœur en effet proches de la population. des festivités : “Comment tous ces Notre engagement préparatoire gens se retrouvent-ils dans cette avec tous les services de santé, de ‘chorégraphie’ si bien huilée ? C’est sécurité, de la ville de Mons, existe très étonnant”, s’interrogeait un de longue date, ce qui n'est pastoupolicier français. jours le cas dans d'autres pays.” “Nous avons pu montrer à nos collègues européens les différents B.D (avec Belga) outils mis en place pour gérer les foules à la Ducasse de Mons”,
“Ce qui est intéressant, c’est la proximité entre la population et les services de police.”
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STEENOKKERZEEL – Le mercredi 20 mai, la zone de police KASTZE (Kampenhout/Steenokkerzeel/Zemst) a organisé un séminaire pratique sur le thème des cambriolages dans les maisons. Les 210 participants, les membres de 53 zones de police, de la police fédérale, les coordinateurs des partenariats locaux de prévention (PLP) et les magistrats des parquets ont évalué positivement le séminaire car il proposait de nombreuses recommandations concrètes et des bonnes pratiques. Comment peut-on s’attaquer à la problématique des cambriolages dans les maisons de manière intégrale ? En combinant une approche basée sur la résolution de problèmes, l’Intelligence led policing et la participation des citoyens. Le modèle SARA (Scanning-Analyse-Response-Assessment) est un outil permettant d’appliquer l’approche basée sur la résolution de problèmes. Des analystes se penchent en permanence sur les véritables causes des cambriolages. Quelles en sont les causes au niveau de l’environnement, des victimes, du fonctionnement de la police et des auteurs ? Pour répondre à ces questions et obtenir une analyse approfondie de ce phénomène, un scanning environnemental présentant toute une série de données s’impose. L’Intelligence led policing fait référence à une orientation ‘intelligente’ de la capacité policière vers les lieux, les moments et les objets les plus pertinents, mais aussi vers les auteurs et les victimes potentiels. Grâce à cette méthode, la police doit pouvoir réagir très rapidement et augmenter considérablement les chances d’arrêter les malfaiteurs. Nous ne réalisons parfois pas suffisamment à quel point le citoyen peut jouer un rôle déterminant. 80 % des cambriolages sont résolus quand le flagrant délit est signalé. Quand on sait qu’une étude scientifique (Van Bardewijk, J.C., 2007) démontre que seule une personne sur neuf signale immédiatement le délit dont elle est témoin, on se rend compte que ce n’est pas encore gagné. Pour promouvoir le signalement des flagrants délits, la première chose à faire est d’entretenir les contacts au quotidien et permettre ainsi aux collaborateurs motivés de convaincre le citoyen que c’est ensemble que nous pourrons faire la différence ! Filip Van Steenbergen
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AFFAIRES EN COURT
D U O - DAY
Au-delà du handicap f
SHAPE
BRUXELLES – Le Duo-Day s’appuie sur un concept simple : une entreprise ouvre ses portes, lors d’une journée, à une personne porteuse d’un handicap. Le 26 mars dernier, divers services de la police fédérale ont accueilli avec enthousiasme trois personnes motivées, atteintes de la maladie de Crohn, de surdité ou d’une déficience mentale.
Make a Wish
© SHAPE
Esmeralda et Rabea ont passé cette journée au complexe des Jardins de la Couronne, respectivement à la Direction de la communication et au Service diversité de la police fédérale. Tout au long de leur journée, elles ont travaillé sur divers projets. Esmeralda a contribué à la rédaction d’un article et a utilisé Photoshop pour travailler sur la modification de photos (photo ci-dessous). Rabea, parfaite bilingue, a notamment réalisé un compte-rendu de sa visite aux Midis de la prévention, organisés une fois par mois et qui abordent des sujets en rapport avec la prévention et la protection au travail.
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© Jos Balcaen
CASTEAU – Le Détachement SHAPE de la police fédérale fait désormais partie de la Direction protection de la Direction générale de la police administrative (DGA)1. Et comme le disent ses membres : “La Protection passe aussi par l'aide aux personnes”. C’est ainsi que les 22 et 23 mai derniers, le personnel de cette entité a participé à l’événement Make a Wish organisé au SHAPE. En compagnie des militaires belges, et au milieu des 27 nations représentatives des l’OTAN, ils ont contribué par l’achat de tee-shirts, la tenue d’un stand (vente de gaufres) et une course de relais de 24 heures à récolter des fonds destinés à réaliser le rêve de trois enfants du SHAPE frappés par une maladie grave. Le succès était encore au rendez-vous cette année. La recette finale n’est pas encore connue mais se compte déjà en milliers d’euros. Détachemement SHAPE
La police de la route d’Anvers a, pour sa part, reçu Nicolas, qui malgré une déficience mentale, était très motivé et intéressé par tout ce qu’on lui a proposé.
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Voir Inforevue 4/2014, pp. 31-33
Les zones de police d’Anvers et Mira (Anzegem/Avelgem/Spiere-Helkijn/Waregem/Zwevegem) ont également accueilli trois personnes atteintes d’un handicap à l’occasion de ce Duo-Day. Océane Picalausa
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AFFAIRES EN COURT
Z E N N E VA L L E I
L A POLICE MI SE À L’HONNEUR
Porte-parole de l’année f
Un nouveau bâtiment pour une nouvelle zone de police f
Lors des travaux de réaménagement, la prestance et les éléments du bâtiment original ont été respectés. Les grandes baies vitrées sont omniprésentes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’immeuble. Un espace complètement ouvert et exposé aux regards a ainsi été créé. L’ouverture a également été privilégiée pour l’aménagement de l’espace d’accueil. Les citoyens peuvent s’y rendre pour faire des déclarations, poser des questions, déposer plainte, etc., mais s’il s’agit d’affaires plus délicates devant être traitées en toute discrétion, des espaces de discussion isolés et un local réservé aux victimes ont été prévus.
info@polleeuw.be
© PZ ©Zennevallei PZ Zennevallei
Le bâtiment est organisé en trois zones : un espace public, une zone réservée aux personnes arrêtées et un espace de travail. Un complexe de cellules hautement sécurisé a été construit à l’écart des autres espaces, dans une aile spécifiquement dédiée aux suspects et aux personnes arrêtées. Des espaces de concertation sont également prévus pour répondre à la législation Salduz et faire valoir le droit d’être assisté par un avocat. Tous les locaux d’audition sont pourvus de caméras de surveillance.
© PZ Anvers
LEEUW-SAINT-PIERRE – Le 8 mai 2015, le bâtiment de la police construit sur le site Brabantpoort a officiellement ouvert ses portes. Actuellement, il abrite encore les services de la police locale de LeeuwSaint-Pierre, mais à partir du 1e janvier 2016, la nouvelle zone de police Zennevallei verra le jour suite à la fusion des zones de police de Beersel, Hal et Leeuw-Saint-Pierre. L’immeuble deviendra alors le siège administratif de la nouvelle entité.
ANVERS – Le 29 avril 2015, Fons Bastiaenssens, l’un des trois porte-parole de la police locale d’Anvers, a été élu ‘porte-parole de l’année’ à l’occasion de la Nuit du porte-parole. Cette distinction est décernée à l’initiative de l’association de communication publique Kortom et de l’association flamande des journalistes (VVJ). Riche d’une carrière de 37 ans à la police, Fons Bastiaenssens incarne la police locale d’Anvers depuis environ 16 ans. Le commissaire raccrochera d’ailleurs définitivement le képi cette année. Son chef de corps, Serge Muyters, nous confie : “Cela fait tellement longtemps que Fons est l’un des visages et l’une des voix de notre corps qu’on ne prend plus vraiment la mesure de ses qualités. Nous ne sommes donc pas surpris de le voir coiffer ainsi les lauriers. J’ose affirmer, au nom de tous les collègues, que nous sommes fiers de Fons et que ce prix récompense la qualité vers laquelle nous tendons à tous les échelons de notre organisation.” Pour finir, laissons la parole au lauréat : “Derrière un porte-parole, il y a une équipe. Je suis à l’avantplan mais suis pleinement conscient que c’est le travail d’équipe au sein du service communication qui permet de s’illustrer individuellement. Je ne vous cache pas que cette distinction me fait énormément plaisir. Je considère cet honneur rendu par des journalistes et des spécialistes comme l’un des moments les plus forts de ma carrière.” Police locale d’Anvers
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AFFAIRES EN COURT
PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
DGA
Les gendarmes sur le front de l’Yser
Des élèves en visite f
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© Lavinia Wouters
BRUXELLES – Le quatrième reportage audiovisuel consacré au travail, aux actions et actes d’héroïsme de policiers et gendarmes belges durant la Première Guerre mondiale vient d’être diffusé. Cette série s’inscrit dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre. Cet épisode porte sur le travail des gendarmes sur le front de l’Yser. Après l'avancée des Allemands sur le territoire national, la bataille de l'Yser (du 17 au 30 octobre 1914) débouche sur une guerre de position. Après l'ouverture des écluses, les troupes belges, françaises et britanniques font face à l'envahisseur. Derrière la ligne de front, les gendarmes assurent des tâches de sécurisation de la zone, de police militaire, d'escortes de détenus ... Des missions qui les rendent peu populaires aux yeux des soldats et pour lesquelles ils paieront aussi un lourd tribut. Reconstitutions, interviews d’historiens, cartes, images d’époque, dessins, animations et bruitages rendent ces récits les plus vivants possibles.
BRUXELLES – Le 20 mai dernier, vingt-trois élèves de 7e qualification, section ‘les métiers de la sécurité’, de l'Institut La Providence à Ciney ont rendu visite à la Direction générale de la police administrative (DGA), au complexe de Witte de Haelen.
© Ruben Accou
“Notre objectif était de donner un aperçu des métiers diversifiés qui existent au sein de la police intégrée, dont la police fédérale, et plus spécifiquement ceux liés aux missions spécialisées de notre direction générale”, explique Geneviève Chau, chargée de communication de la DGA. Au programme figuraient plusieurs exposés sur les entités et missions de la DGA ainsi que des démonstrations et un static show de véhicules.
• la page Facebook Polsupport.
Selon Vanessa Rosier, professeur à l’Institut la Providence : “La journée a été un succès, tous les élèves ont apprécié la visite, même s’ils auraient aimé voir plus de démonstrations concrètes et entendre davantage de témoignages du vécu des policiers. De mon point de vue d'enseignante, il y avait une bonne répartition théorie-pratique. Je trouve que les exposés théoriques étaient très intéressants et il n'y avait rien de superflu, toutes les infos étaient nécessaires.”
B.D.
Parmi ces élèves, l’un passe actuellement les examens d’admission pour entrer la police. D’autres devraient, selon leurs dires, lui emboîter le pas dès que possible.
Envie de visionner ces Polnews historiques ? Rendez-vous sur : • le canal Youtube FedPol Belgium (entrez Polnews, les gendarmes sur le front de l’Yser dans le moteur de recherches)
B.D.
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AFFAIRES EN COURT
ANNIVERSAIRE
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LES ÉNIGMES DE POL
Le mensonge d’Huberty
ANS
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de protection blindée
© Lavinia Wouters
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Avez-vous résolu l’énigme que vous présentait Pol en mars dernier ? Le menteur était bien évidemment le romancier Alan Huberty. Comment s’effondrer ‘lourdement’ sur un bureau sans en faire tomber les piles de pièces de monnaie entassées dessus ? Sept abonnés nous ont envoyé la bonne réponse. Deux d’entre eux recevront un portfolio de format A4, les cinq autres un portfolio A5. Prêt(e)s pour une nouvelle enquête ? Envoyez votre réponse pour le lundi 10 août 2015 au plus tard, soit par mail à inforevue@ police.be, soit par courrier à l’adresse Inforevue, les énigmes de Pol, Direction de la communication, Avenue de la Couronne, 145A à 1050 Bruxelles. Mentionnez vos nom, prénom, adresse et numéro d’abonné. Bonne chance !
ETTERBEEK – Le 30 avril 2015, la Direction protection (DGA/DAP) de la police fédérale a organisé un évènement célébrant 30 ans de partenariat avec la Banque nationale de Belgique. En 1985, celle-ci mettait à disposition de la gendarmerie le premier véhicule blindé pour effectuer la protection de ses transports de fonds. Il s’agissait d’une Mercedes 500 SEL. Cet anniversaire était l’occasion pour le commissaire divisionnaire JeanHubert Nicolay, directeur de la DAP, de mettre à l’honneur l’excellent travail des policiers qui effectuent ces missions, mais également des collègues de la Banque Nationale qui les accompagnent sur la route à chaque mission. Pour recevoir les invités, quel meilleur lieu que le Musée de la police intégrée ? Les conservateurs ont pu, pour l’occasion, mettre en avant certaines pièces de grande valeur historique, tels que des véhicules d'époque. Virginie Hendryckx DAP
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La rédaction
i n f o r e v u e 0 21 2 0 1 52
A nniversaire
F E E D B AC K Un retour sur les éditions précédentes d’Inforevue.
Volontaires à la police : des maillons indispensables
Dans l’Inforevue 3/2013, nous avions expliqué pourquoi et comment la zone de police Regio Rhode & Schelde fait appel à des volontaires. Entretemps, de nombreuses autres zones de police peuvent compter sur l’appui de volontaires. La zone Het Houtsche (Beernem-Oostkamp-Zedelgem) en compte désormais pas moins de 16. “Ils s’occupent essentiellement de la prévention des cambriolages et de la sensibilisation dans les quartiers. En outre, ils nous aident pour graver les vélos”, explique le chef de corps Eddy Van Daele. La majeure partie des volontaires sont pensionnés. “Ils ont suivi la même formation que les agents de police. Ils passeront également dans les écoles pour y donner des exposés.”
La police de la navigation aussi sur les plages Cet été, la police de la navigation (SPN) entend bien ne pas se limiter aux contrôles annoncés dans le cadre des Journées de la sécurité en mer, du 15 juin au 15 septembre. Le commissaire Patrick Helsmoortel de la police de la navigation : “Nous abandonnons ces actions ciblées au profit de contrôles non annoncés, à plus petite échelle. Cette approche s’appliquera également aux contrôles alcool des surfeurs et des plaisanciers. À cet effet, nous demanderons à des inspecteurs d’assurer le rôle de policiers des plages. L’objectif n’est certainement pas de terroriser les vacanciers ni les adeptes de sports nautiques, mais bien de faire respecter, en mer comme sur les voies navigables, les mêmes règles que sur la voie publique”, comme vous avez pu le lire dans l’Inforevue 1/2015.
Les Casus font débat
Le coin du lecteur Envie de réagir à un article ou de donner un avis ? Envoyez nous un courriel à inforevue@police.be. Dans chaque édition du magazine, nous publions un courrier de lecteur.
“Je lis toujours la rubrique Casus avec beaucoup d’attention. On y explique les conséquences de nos interventions quotidiennes sur le plan policier et juridique. En tant que fonctionnaires de police, nous ne savons pas toujours comment il convient d’interpréter certaines dispositions légales et quelles en sont les conséquences. Au bureau, les cas expliqués ont régulièrement donné lieu à des discussions enrichissantes entre collègues.” Rachid El Majdoub [Police aéronautique Bruxelles-National]
UN PETIT EXTRA
Revoici le calendrier scolaire L’été frappe à la porte et vous prendrez peut-être bientôt la route des vacances, en toute sécurité bien entendu. Mais avez-vous déjà planifié vos prochaines escapades ? Si pas, le calendrier scolaire 2015-2016 pourra certainement vous y aider ! Nos abonnés le trouveront inséré dans ce magazine. Rendez-vous en septembre prochain. Salutations estivales. La rédaction
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