Inforevue 4/2015 Fr

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Crime scene investigators et cambriolages Délits de moeurs: face à la complexité

Mozart

et les pirates

042015

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MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE


INVESTIS D’UNE MISSION ESSENTIELLE

L’Inforevue est une publication de la Direction de la communication de la police fédérale

Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Françoise Forthomme, Renato Guion, Laziza Sadik et Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Jocelyn Balcaen, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers et Lavinia Wouters Dessins: Didier Castenholz, Emmanuelle Glibert, Benoit Goesaert Traductions: Service de traduction Direction de la communication Imprimerie: Goekint Graphics 059 51 43 43 Editeur responsable: Renato Guion - Avenue de la Couronne 145A 1050 Bruxelles Relations publiques et abonnement: Laurence Slachmuylders, Avenue de la Couronne 145A - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97 Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 euros Facture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automatiquement prolongé sauf résiliation deux mois avant son échéance. Tous droits réservés. Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands.

Cette dernière édition du magazine Inforevue vous propose de découvrir, comme à son habitude, toute une série d’articles intéressants. Plusieurs thèmes évoquant les activités de nombreux services de police y sont abordés, notamment l’approche des cambriolages dans les habitations, la lutte contre la fraude à la carte bancaire et le nouveau manuel relatif aux délits de mœurs. Un article est également consacré à la nouvelle formation de base que la dernière levée d’aspirants inspecteurs a entamée en octobre dernier. J’ai personnellement rendu visite à ces aspirants dans les écoles de police du Limbourg et du Hainaut, qui étaient les premiers à suivre cette formation revisitée. Cette année, nous avons commencé à mettre en œuvre le plan d’optimalisation de la police fédérale, ce qui a créé pas mal d’incertitudes dans les rangs des membres du personnel. Je suis fière de la loyauté dont ils ont fait preuve pendant cette période déstabilisante. Par ailleurs, je suis ravie d’avoir été élue membre du Comité exécutif d’Interpol car cette position va d’autant plus me permettre de souligner l’importance de la coopération internationale.

Vous lirez également dans ce numéro de l’Inforevue que le Roi a rendu visite aux unités spéciales de la police fédérale. Inutile de rappeler que l’année 2015 a été marquée par la lutte contre le terrorisme. Après les attentats effroyables de Paris, le niveau de menace terroriste a été élevé à son maximum à Bruxelles. Nous nous montrons extrêmement vigilants et mettons tout en oeuvre pour maintenir la menace sous contrôle. Tous ceux qui ont contribué, contribuent et contribueront encore à accomplir leur travail dans ces circonstances difficiles sont, quel que soit leur rôle, investis d’une mission essentielle. Je tiens par conséquent à remercier expressément nos policiers.

E-mail: cgc.editorial@police.belgium.eu ISSN: 1780-7638

Catherine De Bolle

Commissaire générale de la police fédérale

www.polimagery.be


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sommaire

FRAUDE INFORMATIQUE, BANCAIRE ET BLANCHIMENT A la pointe contre des pirates bancaires

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CAMÉRAS À ANVERS Un scénario mis en images par la police

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NOUVEAU MATÉRIEL Confort, vitesse et sécurité

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MOTOS ÉLECTRIQUES ”Très maniables et légères”

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FACE TO FACE La prévention contre les cambriolages dans les habitations porte-t-elle ses fruits ?

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MANUEL VIOLENCES SEXUELLES Toute histoire est à prendre au sérieux

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L’INVITÉ Jean-Michel Tubetti : Du ring de Bruxelles au bitume namurois

rubriques

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Un nouveau véhicule d’action et de contrôle

Radar...2 Radar...

Out of office...28

Historia...22

Les affaires en court...38

Experts...14 Les Experts...

avec...20 Une journée avec... Casus...23

Eurêka !...34

Le monde policier...36 Feedback...49

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R ADAR

“ 20000 L A POLICE EN CHIFFRES

Le Centre de crise a enregistré 20 000 appels après l’activation, le 21 novembre 2015, du numéro 1771. Cette ligne d’information a été ouverte pour les citoyens qui se posaient des questions suite à l’augmentation du niveau de menace terroriste.

QUOTE

Nous devons veiller à optimiser les plates-formes dont nous disposons : la banque de données SIS de Schengen, les données policières d'Europol et les informations judiciaires d'Interpol.” Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, à l’Echo, 1e décembre 2015.

L’ I N F O G R A P H I E

4e MARATHON DE CONTRÔLES VITESSE 16-17 novembre 2015

378 578 véhicules contrôlés 21 168 amendes 48 retraits de permis 184 policiers fédéraux et 434 policiers de 131 zones de police locale

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R ADAR

tweetwall @ZPNamur La Défense nous a confirmé que le “boum” entendu à #Namur vers 15h provenait d'un F16 franchissant le mur du son - test moteur

@PoliceMouscron

W E B WAT C H

BE-ALERT : SOYEZ ALERTÉ EN SITUATION D'URGENCE En situation d’urgence, une alerte rapide de la population est cruciale. Le Centre de crise du Service public fédéral Intérieur travaille à la modernisation des canaux d’alerte. BE-Alert est un nouvel outil d’alerte qui vise à avertir de matière plus rapide, plus claire et à informer au mieux la population directement concernée par une situation d’urgence. Il suffit de s'inscrire sur le site pour recevoir les alertes par sms, message vocal, mail ou fax. INFO http://be-alert.be/

Contrôle “roulage” hier en journée avec l'#ANPR

par la #policemouscron : 5 500 véhicules vérifiés http://buff.ly/1N3ywEq

@policecomines

“Impardonnable”, court-métrage aussi beau que glaçant sur les #violences faites aux #femmes http://bit.ly/1Mwerp3

@HELI_FEDPOLFED Nous avons un nouveau pilote. Ceci était son baptême ! Welkom, Renaud !

@AWSR_be

Une équipe au service des #victimesDeLaRoute

http://bit.ly/1kRtkqT #JournéeMondialeDuSouvenir

@PolFed_presse

Nous demandons avec insistance que la presse ne diffuse plus d'images en direct de l'intervention à Molenbeek. Pour la sécurité de tous !

@CrisiscenterBE

Suites des attentats à Paris – Menace grave pour tout

le pays et mesures spécifiques de sécurité renforcées http://centredecrise.be/fr/news/…

@PoliceCharleroi SUR LE VIF

Maria Gerez travaille à la police fédérale depuis 2012. Elle est chef de service de l'infrastructure à la Direction de la logistique. “Mon service gère le patrimoine infrastructurel de la police fédérale pour toute la Belgique”, précise cette jeune maman. “Une mission pas toujours simple, compte tenu du manque cruel de budget et de l'évolution constante des besoins ! C'est ainsi qu'il m'incombe de proposer des priorités en fonction de critères comme la sécurité du personnel, son bien-être ou les besoins primordiaux des entités ainsi que de réaliser le développement et le suivi des projets de construction et de rénovation”. Maria apprécie son travail très varié, pour elle chaque jour est une surprise !

Les militaires déjà en train de se mettre en place à

Charleroi ce lundi 23/11/15 en support de la police locale #PoliceCharleroi

@PNationale

[INFO] Diesel, malinois de 7 ans, chienne d'assaut du #RAID a été tuée par les terroristes dans l'opération en cours #SaintDenis

@INTERPOL_HQ

VIDEO : “Parle à quelqu'un de confiance” par le

Conseil de l'Europe https://youtu.be/ey7YxbFVpjc #EndChildSexAbuseDay

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© Lavinia Wouters

R A D A R F L A S H É

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Royal salut A la fin d’un spectacle, les acteurs reviennent saluer les spectateurs, sous une salve d’applaudissements. A la police aussi ! Après leur démonstration de force, d’habileté et d’efficacité, les membres des Unités spéciales, bien soutenus par le G16 de l’Appui aérien, se regroupent sur le toit d’un complexe policier pour saluer le Roi Philippe et les autorités venus en visite le 10 novembre dernier (lire aussi en page 47).


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R A D A R F L A S H É

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R ADAR GPS

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Le 24 novembre dernier, la zone de police Schelde-Leie a verbalisé 11 personnes qui ont traversé les voies de chemin de fer.

BUZZ

#LOLCATS Quand la twittosphère s’amuse ! Le 22 novembre, la police fédérale demandait aux médias de ne plus communiquer d’informations sur les actions antiterroristes en cours. Twitter ayant horreur du vide, un phènomène s’est développé : la publication de photos de chats, les #lolcats. Surfant sur la vague, le Desk Digital de la Direction de la communication répondit le lendemain par ce tweet : “Pour les chats qui nous ont aidés hier soir … Servez-vous !” Plusieurs dizaines de milliers de partages, de ‘like’ et de commentaires amusés plus tard, l’image avait fait le tour du monde, portant bien haut les couleurs de l’autodérision à la belge. Un coup dans le mille !

MONS INAUGURE Le vendredi 16 octobre 2015, la zone de Police Mons/Quévy a inauguré officiellement son commissariat central. Moderne, accueillant et sécurisé, ce bâtiment d’une surface d’environ 10 000m² compte neuf étages dont deux au sous-sol. Outre les services de la zone, il accueille une grande cafétéria et une salle d’entraînement. Quelque 300 membres du personnel y travaillent. Les quatre commissariats de proximité (Monscentre, Jemappes, Quévy et Havré) restent décentralisés.

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R ADAR GPS

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Une primeur à la police : depuis le mois de novembre, la zone de police MidLim dispose de deux quads de police, banalisés mais avec feux bleus et sirène ! Les quads sont utilisés dans des lieux difficiles d'accès.

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En un peu plus de deux mois, la zone de police de Namur a procédé à 14 arrestations (dont 11 mandats d'arrêt) dans le milieu de la drogue, avec saisie de près de 2 kg héroïne, 100 gr de cocaïne, 5 véhicules, et environ 7 000€.

UNE LIGNE CONTRE LA RADICALISATION Suite à l’augmentation du niveau de la menace terroriste, la zone de police Voorkempen (Brecht/ Malle/Zoersel/Schilde) a lancé un point de contact digital : meldpunt@politievoorkempen.be. Carolien Roofthooft : “Des informations sur les appels à la haine ou à la violence, des extraits vidéo ou images extrémistes sur des sites web ou les médias sociaux, voire à l’école : tout peut être signalé. Il est important de pouvoir agir à temps.” Pour une aide policière urgente, le 101 reste le numéro d’appel obligatoire.

people CATHERINE DE BOLLE La commissaire générale de la police fédérale Catherine De Bolle a été élue, le 5 novembre 2015 à Kigali (Rwanda), représentante européenne au sein du Comité exécutif d'Interpol. __ PATRICK STEVENS

Patrick Stevens, officier de liaison de la police fédérale pour les Etats-Unis, le Canada, le Mexique et les Bahamas, a été élu, le 28 octobre 2015, vice-président international de l’International Association of Chiefs of Police (IACP). __

DELFINE PERSOON Delfine Persoon (SPC Bruges) est à nouveau championne du monde des poids légers WBC ! Le 11 novembre, à Zwevezele, elle a battu aux points la Française Maiva Hamadouche.

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Des poupées russes : des souvenirs ramenés de chaque commission rogatoire dans les pays de l’Est. Un peu à l’image du dossier. Christian Pirard : ”A chaque fois que nous pensions avoir décortiqué un aspect du phénomène, un nouvel obstacle apparaissait.”

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A la pointe contre des pirates bancaires

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FR AU DE I N FOR M AT IQU E , B A NC A IR E E T BL A NCHI ME N T

Zoom sur une opération judiciaire à l’échelle européenne qui mobilise depuis 2008, la Federal Computer Crime Unit (FFCU) et l’Office central de la répression de la délinquance économique et financière organisée (OCDEFO) afin de démasquer des pirates bancaires. Le dossier COMPLI-K commence en Belgique pour aboutir, cinq ans plus tard, au dossier JIT MOZART. Une success story internationale où il est question de mules, de hackers et de poupées russes. Suivez le guide. TEXTE Laziza Sadik

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

DU HACKING AU BLANCHIMENT C’est en 2008, alors que la Belgique et l’Europe se trouvent au milieu d’une crise financière, que le phénomène se déclare. Plusieurs clients de différentes banques rapportent des faits inhabituels lorsqu’ils se connectent à leurs comptes bancaires via internet. Ce qui, au départ, sera présenté comme un incident technique, sera peu de temps après, identifié comme étant du hacking. Faits sporadiques au départ, les banques devront ensuite essuyer de véritables assauts informatiques bien orchestrés. Le dossier COMPLI-K est alors lancé en 2011. C’est au départ la Federal Computer Crime Unit (FCCU) qui, par le biais de deux réunions à Europol, est avisée du phénomène. Très vite, l’Office central de la répression de la délinquance économique et financière organisée (OCDEFO) comprend qu’il ne s’agit pas uniquement de fraude informatique, mais également bancaire. “Il s’agit clairement de vol d’argent par internet. Un virus infecte l’ordinateur lors de la connexion à une session d’E-ban-

king. Le virus transfère les données vers le hacker. Il est impossible pour le client de déceler l’intrusion car la page ne change pas et le délai reste identique”, déclare le commissaire judiciaire Christian Pirard, de l’OCDEFO. La transaction du hacker reste en effet invisible et ne s’affiche d’ailleurs pas directement dans les virements effectués. Le modus operandi s’adapte aux évolutions des banques dans la sécurisation de leurs transactions. Mohamed Azza, inspecteur principal spécialisé au FCCU : “Le Digipass ou boîtier électronique fourni par l’organisme bancaire pour se connecter reste fiable, c’est l’ordinateur du client qui est infecté par le virus et qui est la faille de sécurité.” Malgré les protections logicielles, certains malwares très sophistiqués s’installent. L’argent est ensuite débité du compte du client et envoyé vers le compte d’un premier intervenant, une ‘mule’ bancaire de premier niveau. Elle reçoit comme instruction de renvoyer l’argent en cash,

généralement à l’étranger vers un deuxième intervenant, la ‘mule’ de second niveau. Ce transfert se fait par l’intermédiaire de sociétés telles que Western Union ou MoneyGram. “C’est le seul moment où le criminel n’aura aucune prise sur l’argent et va dépendre du bon vouloir de la mule”, précise Christian Pirard. “Ce moyen de transfert rend le travail des enquêteurs très compliqué car ces organismes demandent très peu d’informations aux personnes qui transfèrent ou retirent l’argent, et le transfert est immédiat au-delà des frontières.” Ultime étape : la somme est finalement récupérée en liquide pour être remise à une personne désignée qui la fera ensuite remonter via d’autres canaux virtuels, vers le hacker. La boucle est bouclée.

DES CRIMINELS PERFORMANTS GRÂCE AU WEB Les criminels proposent ou recherchent des services sur des forums ou d’autres plateformes

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Christian Pirard et Mohamed Azza

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accessibles via le dark web1. Mise à disposition d’un virus, recherche d’un malware ou encore d’un intermédiaire (mule), tout se propose et se trouve. Le hacker conçoit des virus sur mesure et les adapte continuellement afin de briser les systèmes de sécurité bancaires. Les criminels utilisent les nouvelles technologies telles que Skype pour effectuer des appels vers les mules et ainsi leur transmettre leurs directives. Ce moyen permet de ne pas être immédiatement visible sur la liste des opérateurs quant aux coups de fil passés, et de rester anonyme par la suite. Une mule est, en général, une personne qui a besoin d’argent, comme un étudiant, une mère célibataire, un travailleur aux revenus insuffisants. Celle-ci n’est pas forcément au courant de l’aspect criminel de la transaction. Différentes méthodes de recrutement ont pu être identifiées. Les mules se laissent approcher via des sites de réseaux sociaux ou encore via de fausses offres d’emploi par mail. Christian Pirard : “Lorsque la mule est engagée, elle est contactée par téléphone et des informations précises lui sont directement communiquées

afin de retirer l’argent pour le renvoyer aussitôt. Sa réaction doit être très rapide afin que l’argent ne soit pas bloqué.” Une mule reste active et peut donc effectuer plusieurs transactions tant qu’elle n’est pas identifiée et que son compte n’est pas bloqué. Les transactions internationales sont plus lentes et des mules ont ainsi pu être identifiées en Belgique. “L’idéal pour les criminels était d’avoir un compte hacké et une mule au sein d’un même organisme financier. Le transfert était ainsi bien plus rapide”, confie Mohamed Azza.

et partir ! Il s’agit de toute une organisation. Ceux qui fabriquent le virus, ceux qui le vendent ou le recherchent via des forums de discussions. Ceux qui transfèrent une première fois l’argent, puis une deuxième fois et enfin ceux qui le réceptionnent.” Christian Pirard : “Nous avons dû organiser différentes commissions rogatoires dans plusieurs pays de l’Est. Les enquêteurs belges vont découvrir les sources du phénomène en Russie, en Pologne, en Ukraine ou encore au Kazakhstan. Nos officiers de liaisons en poste dans ces pays, ont un rôle primordial de coordination dans cette course contre la montre. Luc Versonnen qui exerçait DE COMPLI-K AU JIT MOZART : à ce moment-là la fonction en Pologne UN PHÉNOMÈNE DE GRANDE et en Ukraine, a d’ailleurs été un parAMPLEUR Au cours de l’enquête, il devient de tenaire extrêmement efficace et indisplus en plus clair que la Belgique pensable. Il a pu faciliter les contacts n’est pas le seul pays touché et que le sur le terrain auprès des bons partephénomène ne cesse de s’amplifier. Le naires, et nous permettre d’avancer modus operandi est en constante évo- dans les démarches envers les autorilution. A chaque adaptation du systés judiciaires et policières locales. tème, une amélioration de la méthode La collaboration entre l’OCDEFO et le de hacking est visible, comme l’exFCCU, mais aussi au niveau européen, plique Mohamed Azza : “Il ne s’agit pas fut un facteur-clé dans ce dossier. Le seulement d’entrer, prendre l’argent travail simultané sur le hacking et le


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blanchiment reste néanmoins la particularité de la Belgique. Cette approche fut d’ailleurs reconnue comme ‘best practice’ par EUROPOL et EUROJUST”. A la demande des Autrichiens, une nouvelle réunion Europol est organisée en 2013. Le dossier, qui est alors intégré au JIT MOZART, prend une autre ampleur. D’autres pays, comme le Royaume-Uni, la Finlande, la Norvège et par la suite les Pays-Bas, se rallient aux recherches. “La Belgique a pu apporter un réel appui et une stratégie d’enquête déterminante, grâce à son expertise forgée depuis 2008”, ajoute Christian Pirard.

La loi portant mesures d’optimalisation des services de police du 26 mars 2014 (Moniteur belge du 31 mars 2014) a notamment entraîné le réaménagement des compétences d’investigation des services centraux de la police judiciaire fédérale. Ces compétences se limitent à une liste d’infractions pour lesquelles une expertise de haut niveau est requise. Le dossier présenté dans cet article concerne une enquête lancée avant l’entrée en vigueur de la loi d’optimalisation. Sa lecture doit dès lors se faire en tenant compte de ce contexte. Par ailleurs, Europol et Eurojust considèrent le dossier en question comme une bonne pratique en matière d’ information led police (traitement du renseignement).

BILAN DES OPÉRATIONS JUDICIAIRES

Bien que toujours en cours, l’enquête a déjà mené, en Belgique et aux PaysBas, à l’interpellation de 57 mules de premier niveau et à deux condamnations pour hacking et plusieurs autres pour blanchiment. Les autorités polonaises ont pu interpeller sept mules de premier niveau, quatre de second niveau et deux recruteurs. La Lettonie, de son côté, a pu extrader vers la Finlande un suspect identifié par les enquêteurs belges. Une opération policière montée par Europol en Ukraine a également permis l’arrestation de sept personnes impliquées dans le blanchiment dont deux recruteurs de mules en rapport avec les hackings en Belgique. On a recensé, à ce jour, plus de 1 400 cas de hacking au préjudice de cinq grandes banques belges. Les pirates se sont attaqués à un montant total de plus de 4 500 000€ mais une grande partie de cette somme a pu être bloquée avant que l’argent ne quitte les banques belges. Les attaques provenaient de l’ex-URSS pour la plupart. Le montant qui n’a pas encore pu être récupéré est évalué à un peu plus de 500 000€. f

Le dark web (‘web sombre’), parfois confondu avec le deep web (‘web profond’), désigne les contenus du world wide web disponibles sur les darknets, des réseaux superposés (overlay networks) utilisant le réseau internet public mais auxquels on ne peut accéder qu’avec des logiciels, des configurations ou une autorisation spécifiques.

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CAMERAS À ANVERS

Un scénario mis en images À Anvers, la police dispose de 215 caméras de surveillance pour assurer la sécurité. Ces caméras produisent un énorme flux d’images. En outre, leur utilisation n’est pas exclusivement réservée aux services de police anversois. Il est donc essentiel de veiller à montrer au bon moment les images les plus pertinentes. TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

LANCEMENT DU SCÉNARIO CAMÉRAS : L’EURO 2000

LE POSTE DE COMMANDEMENT TÉLÉVISUEL : UNE DIFFUSION 24/7

Luc De Kock, le gestionnaire des caméras de la police locale d’Anvers : “Il y a 15 ans, les seize premières caméras étaient destinées à surveiller des hooligans. Mais ce seul objectif ne permettait pas un retour sur investissement suffisant. Une réflexion quant aux possibilités judiciaires et administratives a donc été menée : comment les caméras peuvent-elles contribuer à la sécurité, tant sur le plan préventif que répressif ? Aujourd’hui, nous disposons d’un système de caméras de haute qualité dont nous nous servons de manière très large et ciblée pour lutter contre la criminalité urbaine et les incivilités. Les images des caméras nous aident à rechercher des auteurs et à recueillir des preuves. Elles augmentent les chances d’intercepter des contrevenants, permettent de diriger nos équipes de polices, etc.”

Luc De Kock : “10 videowalls, comptant au total 80 écrans pour 215 caméras. Le poste de commandement télévisuel (Telecommandokamer TCK) est le centre nerveux de la régie des images. Nous surveillons les écrans en fonction des priorités et des événements. En même temps, le TCK est notre dispatching zonal à partir duquel nous dirigeons nos équipes et coordonnons nos actions. Nous accueillons aussi régulièrement des spectateurs occasionnels : des inspecteurs de quartier chargés du suivi des incivilités, des enquêteurs de la police judiciaire fédérale en charge d’un dossier, pour ne citer que ces exemples. En fait, toute personne ayant une ‘compétence de sanction’ est la bienvenue ici : policiers, fonctionnaires sanctionnateurs et magistrats.”

LA POLICE N’EST PAS LA SEULE À VOULOIR SURVEILLER CE QUI SE PASSE DANS L’ESPACE PUBLIC À L’AIDE DE CAMÉRAS

Luc De Kock : “Vous avez deux options : soit chacun fait son travail individuellement, mais cela donnerait lieu à une prolifération de caméras dans les rues, ce qui serait absurde car chaque caméra représente un investissement de 15 000 €. Soit vous développez un réseau géographique intégré sur la base d’une politique de vidéosurveillance cohérente permettant aux différents partenaires (police, De Lijn, SNCB, ...) de capter le flux d’images d’une seule et même caméra à différents endroits. Ainsi, ils se servent de ces images en fonction de leurs objectifs respectifs.”

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MANDAT : GESTIONNAIRE DE CAMÉRAS

En 2014, Luc De Kock s’est vu attribuer un mandat par l’administration communale en vue de coordonner la politique de vidéosurveillance pour l’ensemble de la ville ; une confirmation des choix stratégiques et de l’expertise acquise au sein de la police. “En tant que gestionnaire des caméras de la ville d’Anvers, mon rôle consiste à gérer au mieux l’enchevêtrement de caméras, de flux d’images et de connexions à fibres optiques. Cette tâche n’est pas simple, tant sur le plan technique qu’organisationnel.”


CE QUE NOUS RÉSERVE L’AVENIR

Luc De Kock : “Les Anversois soutiennent largement la vidéosurveillance. Il ressort d’enquêtes parmi la population que les caméras augmentent le sentiment de sécurité. La confiance en la police croît parallèlement. Ces deux éléments sont liés, car ce ne sont pas les caméras à proprement parler qui garantissent la sécurité, mais bien les policiers qui s’en servent. Les chiffres prouvent que cette confiance est justifiée. Chaque année, nos caméras enregistrent 4 000 incidents. Dans 1 700 cas (46 %), il s’agit d’un flagrant délit et dans 76 % de ceux-ci, nous parvenons à intercepter les auteurs. Ces chiffres en disent long! Ce succès dépend en grande partie de la qualité des images. Pour vous donner une idée : nous pouvons pour ainsi dire réaliser une ‘photo d’identité’ d’une personne sur la voie publique jusqu’à 50 mètres de distance. Une personne peut être clairement identifiée jusqu’à 100 mètres. Jusqu’à 200 mètres, on peut encore voire une personne tourner au coin d’une rue, par exemple.”

Peut-on encore faire mieux ? Luc De Kock : “Avec une offre provenant de 215 caméras, l’art consiste à montrer au bon moment les images les plus pertinentes sur le videowall. Entre parenthèses, nous pouvons aussi envoyer toutes les images vers un laptop ou une tablette. À l’avenir, nous disposerons de caméras intelligentes qui effectueront des ‘recherches’ sur la base d’une analyse du comportement d’individus ou de faits. L’intégration de le reconnaissance autmatique de plaques d’immatriculation (ANPR) dans les caméras de surveillance serait également une belle évolution. Le scénario n’est pas encore terminé !” f

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RÉSULTATS ENTHOUSIASMANTS

COLLABORATION ENTRE PARTENAIRES Quelques exemples illustrant la double utilisation de caméras : • Grâce à ses caméras installées dans la gare centrale, la SNCB surveille les voies et les quais. Ces mêmes caméras permettent à la police de prendre en flagrant délit un voleur de vélos la nuit.

• Le Centre de circulation se sert des caméras de l’Agentschap Wegen en Verkeer pour surveiller la densité de la circulation sur le ring d’Anvers ; la police s’en servira bientôt pour poursuivre virtuellement des auteurs en fuite.

Selon la fonctionnalité, l’usage de caméras est soumise à des conditions strictes. Dans le cadre de son rôle de surveillance, la police a l’obligation de signaler les caméras à la Commission de la protection de la vie privée. Elle a le droit de conserver les images pendant 30 jours.

Luc De Kock

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Pour surfer tranquille

Pour des achats en ligne sécurisés Olivier BOGAERT

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es fêtes approchent et parce que c’est devenu un réflexe, nous allons aussi utiliser les boutiques en ligne pour nos cadeaux. Une enquête récente de Test-Achats a démontré la fragilité de certaines d’entre elles en ce qui concerne la protection de nos données. L’occasion de vous donner quelques conseils lorsque vous visitez un magasin en ligne : - le https dans la barre d’adresse signale que les données entre votre ordinateur et le site sont cryptées. Un petit cadenas est également présent et vous devez veiller à ce qu’il soit toujours présent durant votre navigation ; - documentez-vous au sujet du site que vous visitez. Vous pouvez par exemple utiliser le site www.contrefacon.fr pour vérifier qu’il s’agit bien d’une plateforme fiable;

- au moment du paiement, assurez-vous que vous pouvez faire usage d’un système sécurisé comme, par exemple, votre carte de débit ou votre carte de crédit permettant les validations avec votre digipass. Le site www.safeinternetbanking.be vous donne également d’autres bons conseils.

Comment dire …

Do you need drugs ?

R

iche et varié, le vocabulaire de la drogue peut être source de confusion, notamment en français et en anglais. Désignant à l’origine un ingrédient servant à la teinture et aux préparations chimiques et pharmaceutiques, le terme drogue est devenu, dans le langage courant, synonyme de stupéfiant. En anglais, le mot drugs peut aussi bien désigner un médicament – un sens que drogue ne revêt plus en français – qu’un stupéfiant. Seul le contexte permettra de faire la différence : ne vous troublez donc pas de suite si votre interlocuteur anglophone déclare “I need drugs”. Peut-être veut-il simplement dire qu’il est malade et qu’une aspirine lui ferait le plus grand bien… Pour éviter tout malentendu, on peut bien sûr

employer le terme medicine pour médicament ou préciser illicit/illegal drugs pour parler de stupéfiants. Dans un registre plus soutenu, les anglophones utilisent également narcotics pour faire référence aux substances illicites dans leur ensemble, alors qu’en français, les narcotiques sont des substances qui provoquent un assoupissement. Notons cependant que l’on rencontre également le préfixe narco-, qui renvoie à la drogue dans des expressions telles que narcotrafiquant (gros trafiquant de drogue), narcodollars (argent issu du trafic de la drogue), etc. Bref, vous l’aurez compris, mieux vaut garder les idées claires lorsque l’on parle de drogue …

Olivier LOUYS 14


Sur la route

A quoi servent tous ces portiques avec caméras ?

LES EXPERTS

V

ous l’aurez sans doute remarqué, nos autoroutes se garnissent rapidement de nouveaux portiques équipés de caméras. S'agirait-il de nouveaux radars tronçon ? C’est la question qui nous revient par mail de la part d’internautes … Faisons le point. Actuellement, on trouve quatre types de portiques équipés de caméras :

- les plus anciens sont des portiques de comptages (comme sur la A8). Ces portiques ne concernent pas le grand public et n’ont pas d’effet sur la sécurité ; - il y a bien entendu quelques portiques de radars tronçons, bien connus de tous. De nouveaux doivent apparaître en 2016 tant au nord qu’au sud du pays, la presse ne manquera pas d’informer la population à ce sujet ... - ont fleuri aussi un peu partout les portiques du système Viapass, qui concernent exclusivement la prochaine taxe kilométrique concernant les poids lourds ;

Olivier QUISQUATER - et enfin, il y a les portiques pour le pesage dynamique des camions (neuf en Flandre, cinq en Wallonie). Ces portiques sont placés en amont d’une station de pesage statique. Ils sont conçus pour donner aux entités de terrain des informations sur le poids, mais également sur la vitesse, la hauteur, la longueur ou les dépassements interdits de ces poids lourds. Un bon outil complémentaire pour la police !

Allo le callcenter ?

Frapper à la bonne porte

0800 99 272 polsupport@police.belgium.eu

Françoise FORTHOMME

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e callcenter reçoit régulièrement des appels de citoyens qui tentent de joindre un service ou une direction particulière de la police judiciaire fédérale pour faire face à leur problème. Un exemple courant : un internaute souhaite signaler qu’il a été victime d’une arnaque informatique qui a bloqué son ordinateur. Il espère aussi obtenir des conseils pour récupérer l’usage de son matériel et a entendu parler de la Federal Computer Crime Unit (FCCU). Il s’adresse alors au callcenter en vue d’être mis en contact avec un policier expert en criminalité informatique.

Cet internaute doit toutefois frapper à une autre porte. Tout citoyen doit d’abord prendre contact avec la police locale où il aura la possibilité, le cas échéant, de porter plainte. La police locale pourra, elle, demander un appui à un service ou une direction particulière de la police judiciaire fédérale si elle l’estime nécessaire pour traiter le dossier.

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NOU V E AU M AT ÉR I EL

Confort, vitesse et sécurité La police fédérale de la route a étendu son parc automobile avec l’acquisition de quatorze BMW 328i. En choisissant ce type de voiture, le groupe de travail n’a pas fait les choses à la légère. La sécurité des membres du personnel prime. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen


MEILLEUR CHOIX

“Le critère primordial est la sécurité de notre personnel”, poursuit Christophe Brück. “Vient ensuite le confort : les membres de la police de la route sont souvent assis dans leur véhicule durant des heures. C’est leur deuxième bureau. Le coffre a également fait l’objet de toutes les attentions. Il doit être suffisamment volumineux pour y ranger cônes, lampes de signalisation, etc. Le nombre de chevaux a, lui aussi, son importance : nos collègues doivent pouvoir exécuter leurs missions de manière rapide et sûre. Le dernier critère est le prix, qui est extrêmement compétitif car l’acquisition des véhicules a lieu via le marché cadre de la police intégrée.”

Cette BMW de 245 chevaux est-elle une ‘bombe’ ? “Tous les membres du personnel qui conduisent ce type de voiture ont suivi et réussi une formation spécifique”, souligne le commissaire. “Durant celleci, ils apprennent à piloter la voiture de manière sûre et dans toutes les circonstances (trafic, météo…). Par exemple, une poursuite ne doit pas être lancée à n’importe quel prix : les policiers tiennent compte de tous les paramètres de façon à toujours privilégier leur sécurité et celle des autres usagers. Qui plus est, durant une poursuite, d’autres moyens peuvent être mis en œuvre, comme l’installation d’un barrage routier ou l’intervention d’un hélicoptère de la police.”

Deux des quatorze nouvelles BMW ont déjà été livrées à la police de la route du Brabant. Vous avez déjà pu les découvrir en primeur lors du défilé du 21 juillet. Cinq véhicules seront encore livrés cette année, tandis que les sept autres le seront en 2016. Ils sont équipés des dernières technologies (voir encadré) et d’éléments de signalisation réflecteurs de classe 31. Ces derniers servent à accroître la visibilité dans l’obscurité et à distance éloignée. f 1

Voir Inforevue 4/2014.

inforevue 042015

BRUXELLES – Précisons-le d’emblée : ces berlines rutilantes, avec leur striping, leurs rampes lumineuses et leurs équipements de contrôle et de communication complets ne passent pas inaperçues ! Le commissaire Christophe Brück, de la Direction de la police de la route (DAH), nous donne un mot d’explication : “Diverses entités de la police fédérale de la route possèdent toujours des Audi A4 et d’anciens modèles de Volvo S60, en nombre limité. Ces véhicules parcourent chaque année des dizaines de milliers de kilomètres et il est donc tout à fait normal qu’ils soient remplacés au bout de quatre à cinq ans. L’acquisition de nouveaux véhicules d’action et de contrôle (VAC) était de toute façon prévue. Un groupe de travail a été mis en place et est arrivé à la conclusion que la BMW 328i constituait le modèle le plus adéquat.”


N O U V E AU M AT É R I E L

“PRATIQUE, LE CAR KIT !”

DONNÉES TECHNIQUES

L’inspecteur Alex Van Moorleghem (poste de circulation d’Auderghem): “À titre personnel, je suis très satisfait de ce véhicule et de ses caractéristiques techniques, en particulier de la puissance du moteur et de la très performante boîte de vitesses automatique. Dommage que le pack M, qui prévoit notamment une suspension encore plus sportive, n’est pas disponible. Par ailleurs, le car kit est un système très bien pensé grâce auquel la radio portable intégrée dans son support devient la radio du véhicule. La police de la route peut enfin à nouveau disposer d’un véhicule adapté à ses besoins.”

Moteur essence, boîte de vitesses automatique à 8 rapports, 245 chevaux, injection directe, double turbo intercooler, vitesse maximale : 250 km/h, accélération de 0 à 100 km/h en 6,1 secondes, émissions de CO2 : 149 g/km, cylindrée : 1997 cc, ESP, ABS, 8 airbags, air conditionné, système antipatinage ...

TABLETTES Depuis 2012, la Direction de la police de la route (DAH) investit davantage dans les moyens informatiques. Chaque poste de circulation – il y en a 26 au total – dispose à l’heure actuelle d’une tablette. Une deuxième viendra s’ajouter à la fin de l’année. Et des tablettes supplémentaires sont prévues pour la Cellule patrouille et surveillance (CPS), qui exécute principalement des missions judiciaires. Christophe Brück : “Auparavant, chaque collègue avait en poche son UGA2 personnel, mais ce n’est plus le cas actuellement. Pourtant, ces informations sont bien utiles sur le terrain. C’est la raison pour laquelle la DAH a investi dans des tablettes avec abonnement Internet 3G data. En collaboration avec le Centrex circulation routière, nous avons installé sur chaque tablette une série de documents, applications et sites web utiles. Par exemple : un lien vers le Guide d’Intervention terrain (GIT), un guide de contrôle d’arrimage des charges, un guide sur le transport des déchets, le code de circulation UGA, une app ADR, le catalogue des amendes, une check-list pour le contrôle des taxis, le site de l’IBSR, le site Juridat avec la législation belge, le Moniteur belge, etc.“.

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2

Recueil de textes de lois en matière de circulation routière et du code de la route.


“Très maniables et légères”

inforevue 042015

MOTOS ÉLECTRIQUES

néanmoins pas avant que les motards n’aient suivi les formations ad hoc. L’aspect écologique, mais aussi l’aspect économique de ce type de véhicule ont motivé notre décision d’achat : pas de gaz d’échappement, pas de nuisances sonores et aucun frais d’entretien. Le prix d’achat d’une Zero équivaut à celui d’une moto classique de 1200 cc fonctionnant à l’essence. Cependant, avec une moto à essence, vous débourserez 800 euros de carburant tous les 10 000 kilomètres, alors que pour une même distance, vous ne paierez que 100 euros d’électricité avec une Zero. Le critère de la durabilité a également été considéré comme important.”

AUTONOMIE

La police de la route de la zone Rupel est la première à disposer, depuis octobre, de deux motos électriques de la marque américaine Zero. Ces motos comportent de nombreux avantages. Elles permettent, par exemple, à la police de se rendre dans des endroits problématiques, en toute discrétion. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

BOOM – Depuis octobre, deux motos électriques sillonnent la zone de police Rupel (Boom/Hemiksem/Niel/Rumst/ Schelle). “Pour le moment, elles ne sortent que pour des interventions

de police non urgentes, dans le cadre du travail de quartier”, commente le commissaire Peter Van Den Abbeele. “À terme, elles seront utilisées lors d’actions de grande ampleur, mais

La Zero a une autonomie d’environ 233 kilomètres en ville. Ensuite, la batterie doit être rechargée pendant deux heures. “Nous avons l’intention d’acheter un système qui permet de recharger la batterie en seulement une heure”, poursuit le commissaire. “La moto atteint 100 km/h en trois secondes, avec une vitesse de pointe d’environ 165 km/h, ce qui est plus que suffisant pour notre zone de police. Pas besoin de passer les vitesses avec ce type de moto, le conducteur a donc la main gauche libre et en plus, comme le moteur est silencieux, parler avec les gens ne pose aucun problème.” Au début, le personnel s’est montré quelque peu réticent. “Je n’achèterais pas ce modèle de moto pour moi”, nous confie l’inspectrise Claudia Clement, une des deux (pour le moment) collègues qui utilisent la Zero. “Je n’ai pas le sentiment de rouler avec une vraie moto, parce que je n’entends pas le moteur et que je ne dois pas passer les vitesses. Par contre, pour le travail, je trouve que c’est une très bonne idée, surtout parce que le modèle est très maniable et léger (198 kg, ndlr). Avec la Zero, nous pouvons nous rendre dans des lieux difficilement accessibles et parfois synonymes de nuisances, comme les digues, les sentiers et les chemins de halage. De plus, personne ne nous entend arriver, ce qui peut s’avérer avantageux.” Et si les motards veulent quand même annoncer leur venue, les motos électriques sont pourvues d’un équipement de police complet, tout comme leurs ‘grandes sœurs’ … f

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Chaque descente débute toujours selon un même schéma : la relation des faits par la victime du cambriolage.

Eclairer à la lampe pour rendre les traces visibles.

Chaque relevé de trace doit être 'métrique'. Les cambrioleurs n'y ont pas été de main morte : il y a des traces de chaussures sur une porte-fenêtre.

Une trace de chaussure identique sur le rebord d'une petite fenêtre latérale.

Examiner les traces avec les collègues chargés de l'enquête.


Bart Kerremans

ENQUÊTEUR/SPÉCIALISTE DES CONSTATATIONS TECHNIQUES PROFESSION :

Mois d’hiver … Le matin du 3 novembre, nous rencontrons Bart Kerremans dans les bâtiments de l’ancienne caserne de gendarmerie de Malines qui abritent pour l’instant la recherche locale. “Aujourd’hui, une équipe se rend dans un restaurant situé sur la Vismarkt à Malines, car il a été cambriolé cette nuit pour la deuxième fois en peu de temps. Le week-end passé, les cambrioleurs ne se sont apparemment pas manifestés. Pendant les mois d’hiver, propices aux cambriolages en raison de l’obscurité, nous descendons sur les lieux de faits en moyenne quinze fois par semaine. Ce nombre est très variable et oscille entre cinq et vingt. Depuis peu, nous collaborons en outre avec la zone de police KleinBrabant, avec pour conséquence que nous intervenons à tour de rôle sur nos territoires respectifs.” La lumière du jour, un choix judicieux, mais pas toujours … L’obscurité est l’alliée des cambrioleurs. Ils agissent souvent au crépuscule ou la nuit. Par contre, les spécialistes des constatations techniques préfèrent entrer en piste pendant la journée. “Cela signifie-t-il que nous ne sommes jamais tirés du lit ? Non, mais il est plus efficace de prélever des traces à la lumière du jour. Revoir les victimes le lendemain des faits peut par ailleurs se révéler intéressant. Une personne se souvient plus fréquemment d’un détail important après coup. Ou des voisins nous interpellent quand ils nous voient pour nous faire part d’informations précieuses. Quoi qu’il en soit, le service rendu au citoyen est notre priorité. Nous analysons toujours s’il est raisonnable de préserver des traces pendant des heures. Je veux dire par là que si des victimes ne peuvent pas dormir dans leur chambre parce qu’elle est parsemée d’éclats de verre, je sacrifie sans problème une nuit de repos. Autre exemple : vous pouvez difficilement demander à un boulanger de ne toucher à rien et de ne pas cuire de pain pendant la nuit…”

Vertigineux … Vismarkt. Arrivé sur les lieux, Bart agit selon le scénario établi. Il laisse le restaurateur raconter ce qui s’est passé. Ensuite, il fait le tour du bâtiment pour comprendre comment les cambrioleurs s’y sont pris. Une ruelle étroite et en cul-de-sac longe le restaurant. Les malfaiteurs sont passés par cette ruelle, sont montés sur le toit plat à l’arrière pour atterrir sur une petite plateforme au niveau du grenier. Là, ils ont forcé une porte-fenêtre pour entrer. Enfin, il retourne à l’intérieur pour y chercher des traces. Muni de tout l’attirail photographique et du CSI, Bart grimpe le vertigineux escalier en colimaçon qui mène au grenier.

Chaque trace est importante … À l’étage, Bart éclaire le sol en stratifié. “On doit toujours commencer une recherche de traces en étant ouvert d’esprit, mais je pense qu’ici, nous pouvons surtout chercher des traces de chaussures.” L’espoir de trouver une empreinte digitale se consume en effet quand Bart découvre une empreinte de gant. Il prend un pinceau et poudre plusieurs traces de chaussures qui apparaissent sur le sol mais aussi sur la porte. “Chaque trace laissée par un auteur est intéressante et c’est pourquoi nous les traitons toutes

IDENTITY KIT L’inspecteur principal Bart Kerremans est crime scene investigator (CSI) pour les cambriolages dans la zone de police Malines/Willebroek. “Dans le jargon local, cette fonction est appelée spécialiste des constatations techniques”, nuancet-il. “En fait, je suis enquêteur, mais depuis 2010, je m’occupe de la recherche et de prélèvement de traces dans le cadre de cambriolages dans les habitations et dans les voitures. La recherche de traces est une spécialisation dans une spécialisation. Rendre des traces visibles, ou comme on dit ‘poudrer’, est un métier. Il faut aimer le faire et avoir une patience infinie. Ce métier ne correspond pas au travail policier classique qui frappe l’imagination des jeunes ; pas question donc de sirènes hurlantes, de poursuites de truands ou de filatures. Ce que j’aime dans mon travail, c’est la recherche de petites choses, de détails qui peuvent faire la différence.”

UNE JOURNEE AVEC

minutieusement. Le relevé doit d’ailleurs être ‘métrique’, sinon, la trace n’a pas de valeur.” Bart se met au travail en utilisant une règle graduée, un statif et un appareil photo. Résultat de la récolte ? Les traces de chaussures confirment que les faits ont été commis par deux cambrioleurs et une des traces laisse apparaître clairement un motif à chevrons.

Chevrons et restaurants … Entretemps, l’équipe d’intervention qui a fait les premières constatations ce matin est revenue sur les lieux. L’enquête de voisinage et l’analyse rapide des images vidéos – les caméras fleurissent un peu partout dans les rues du cœur de ville de Malines – révèlent qu’il s’agit bel et bien d’un duo de malfaiteurs qui n’en sont pas à leur coup d’essai. Cette même nuit, ils ont également pénétré dans un restaurant attenant en passant par une petite fenêtre latérale juste derrière le coin. “Ils n’y sont pas allés de main morte”, dit Bart quand il découvre la fenêtre enfoncée. Sur le rebord trône une trace de chaussure montrant un motif… à chevrons. Après la technique, place à la science … Chaque semelle a des caractéristiques typiques uniques. En les comparant, on peut établir un lien irréfutable avec une chaussure ou en écarter tout à fait l’existence. “Il s’agit d’une analyse scientifique”, explique Bart. “Notre travail se limite aux constatations techniques. Les collègues du labo de la police fédérale viennent chercher les traces. Ils les analysent et les insèrent dans une base de données. En cas de hit, je passe l’info aux policiers qui recherchent les auteurs. Quoi qu’il en soit, les enquêteurs et les collègues de l’intervention reçoivent toujours un feedback de notre recherche de traces.”

Épilogue. Un des cambrioleurs a été reconnu sur les images de vidéosurveillance. Quelques jours plus tard, le duo a été pris en flagrant délit. Un des deux individus portait des chaussures présentant des motifs à chevrons.

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HISTORIA

Le roi des perceurs de coffres-forts a vécu à Bruxelles Les affaires criminelles les plus connues dans le monde ne se sont pas déroulées en Belgique. Par contre, notre pays a parfois été indirectement concerné par certaines d’entre elles. Un exemple nous ramène au milieu du XIXe siècle, une époque où, écrit le criminaliste Harry

Soderman, “les perfectionnements de la construction des coffres n’étaient plus à la hauteur

des fortunes qu’ils avaient à abriter”. Ceci pour le plus grand bonheur des criminels bien sûr, dont Maximilien Shinburn, principal alias d’un cambrioleur actif dans le nord-est américain entre 1860 et 1908.

D

ébarqué à New York sans le sou, ce jeune homme d’origine germanique (‘The Dutchman’, le Hollandais, sera l’un de ses innombrables surnoms) tombe rapidement dans le crime. Après avoir percé un premier coffre à Boston, il en fait une spécialité au point de devenir la bête noire des banquiers américains. Très créatif, il innove en se servant d’un disque calibré en papier pour découvrir la combinaison, ou tout simplement en recourant à la nitroglycérine pour faire exploser la porte. Mais il est surtout un ‘fitter’, c’est-à-dire qu’il se plaît à fabriquer des modèles en cire des serrures pour obtenir de fausses clés. Pour mieux connaître son nouveau ‘métier’, il se fait même engager par une firme fabriquant des coffres, dont il provoquera in fine la faillite ! Arrêté et évadé à plusieurs reprises, il fuit en Europe où il s’installe en Allemagne puis en Belgique sous le nom de Baron Shindle. Il achète un château, un titre de noblesse et tente de se racheter une crédibilité

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en investissant dans une fabrique de soie. Mais sa passion du jeu et son train de vie dispendieux attirent l’attention de la fameuse agence de détectives privés Pinkerton, qui le dénonce aux autorités belges. C’est la fin de sa carrière d’homme d’affaires respectable. Ruiné, il retombe dans le crime et est surpris en flagrant délit lors d’une tentative de cambriolage à la Banque provinciale de Verviers en 1883. Après quelques années dans les prisons belges, il quitte notre pays pour l’Angleterre puis l’Amérique où il reprend sa carrière de truand, avant de prendre sa retraite en 1908. L’évolution de la technologie pour sécuriser les coffres, ainsi que sa grande notoriété, ont rendu son activité trop difficile à mener. Max Shinburn

négocie avec Pinkerton à qui il fournit un rapport complet sur ses techniques de vol, en échange d’une place dans un home pour criminels repentis à Boston, où il meurt indigent en 1916. f

Benoît Mihail


Circulaires relatives aux contrôles renforcés

CASUS

Deux nouvelles circulaires ministérielles (OOP 43 et OOP 44) règlent de la

possibilité d’effectuer des contrôles d’identité renforcés. Le présent casus revient sur le contenu précis de ces circulaires et sur les circonstances dans lesquelles pareils contrôles peuvent être réalisés.

P

ar le biais de deux circulaires récentes1, le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur recourt à la possibilité2 de prescrire des contrôles d’identité renforcés. Cette possibilité supplémentaire implique – afin de garantir le respect des principes de proportionnalité, de subsidiarité et d’opportunité – que cette mesure soit motivée de manière circonstanciée et que son exécution réponde à des critères objectifs, que nous vous détaillons ci-dessous.

CIRCULAIRE OOP 43

L’acte de violence commis à bord du Thalys effectuant la liaison Amsterdam-Paris le 21 août 2015, d’une part, et le niveau de menace recommandant une vigilance particulière (principalement dans les aéroports Schengen et les trains et gares internationaux), d’autre part, constituent la motivation circonstanciée des nouvelles hypothèses dans lesquelles des contrôles d’identité peuvent avoir lieu. Seuls les policiers appartenant à la police des chemins de fer (SPC), à la police aéronautique (LPA) et à la police de la navigation (SPN) sont compétents à effectuer des contrôles d’identité dans le cadre de cette circulaire. Ils peuvent contrôler

toutes les personnes se trouvant dans les infrastructures, bâtiments et moyens de transport des chemins de fer, des métros, des aéroports et des ports. Concernant les modalités de mise en œuvre, la circulaire précise que les contrôles doivent se dérouler “ de manière régulière et variée dans le temps et dans l’espace”. La possibilité d’effectuer ces contrôles d’identité est toutefois limitée dans le temps, plus précisément jusqu’à nouvel ordre émanant du ministre de l’Intérieur. En outre, étant donné que les lieux susmentionnés sont considérés comme des “ lieux où l’ordre public est menacé, au sens de l’article 28, § 1er, 4° LFP ”, les fonctionnaires de police de la SPC, LPA et SPN sont autorisés à procéder à une fouille de sécurité de toutes les personnes qui accèdent à ces infrastructures.

CIRCULAIRE OOP 44

Cette circulaire a vu le jour en réaction à l’affluence exceptionnelle de demandeurs d’asile sur le territoire national, combinée à l’absence de contrôle aux frontières de ces personnes, d’une part, et de la nécessité de maintenir la sécurité publique et de renforcer la lutte contre les Foreign Terrorists Fighters et contre la traite et le trafic des êtres humains, d’autre part. Cette mesure

vise les demandeurs d’asile qui se présentent dans les locaux de l’Office des étrangers (OE). Jusqu’à nouvel ordre émanant du ministre de l’Intérieur, tous les fonctionnaires de police de la police fédérale sont autorisés à procéder à ces contrôles d’identité. Afin de faciliter ces contrôles d’identité, le ministre a demandé à l’OE de transmettre aux services de police les données d’identification (nom, prénom, empreintes digitales) dont il dispose. Dans l’optique de rationaliser le travail policier et d’éviter les contrôles inutiles, la police fédérale est chargée d’informer la police locale des contrôles d’identité déjà effectués et, le cas échéant, du résultat de ceux-ci. f

Valérie Keuterickx dgs.dsj.ajo@police.belgium.eu

1

Il s’agit concrètement de la circulaire ministérielle OOP 43 du 3 septembre 2015 et de la circulaire ministérielle OOP 44 du 23 octobre 2015, publiées respectivement au Moniteur belge le 10 septembre 2015 et le 3 novembre 2015. OOP 43 est relative aux contrôles renforcés sur la base des articles 28 et 34 de la loi sur la fonction de police. OOP 44 est relative aux contrôles renforcés sur la base de l’article 34 de la loi sur la fonction de police. Suite à une erreur matérielle, cette circulaire a fait l’objet d’une deuxième publication au Moniteur belge en date du 2 décembre 2015.

2

La base légale des contrôles d’identité se trouve à l’article 34, § 1 et 2 de la LFP ; la possibilité d’étendre cette base se trouve au § 3 de ce même article.

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La prévention contre les cambriolages dans les habitations porte-t-elle ses fruits ?

Armand TOSSINGS INSPECTEUR PRINCIPAL – DIRIGEANT DU SERVICE PRÉVENTION – POLICE LOCALE LIÈGE “

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D

ans la lutte contre le cambriolage, la prévention a pris une place importante. Auparavant, la prévention policière équivalait à la présence sur le terrain. Dans les années 90, certains précurseurs (dont la police de Liège) développaient une nouvelle stratégie. Il s’agissait de conseiller le citoyen pour qu’il protège au mieux son habitation. La technoprévention était née. Encouragée et encadrée par le Ministère de l’Intérieur, elle s’est rapidement développée. Il y a maintenant, dans toutes les zones de police, des conseillers en prévention vol (CPV). Face au cambriolage, la technoprévention apporte un élément majeur : elle implique le citoyen qui devient acteur de la sécurité. Encore faut-il qu’il soit bien conseillé. C’est le rôle du CPV qui, en plus de sa formation spécifique, a l’avantage de connaître

les techniques utilisées par les cambrioleurs. Ses conseils se répartiront en différentes mesures de protection abordées graduellement ; les mesures organisationnelles, mécaniques et électroniques. La technoprévention est-elle efficace ? Je réponds simplement ‘oui’ avec un argument de poids : en 2014, sur l’ensemble des faits, nous avons eu à Liège 37,4 % de tentatives ! Cela signifie que souvent le voleur échoue face aux dispositifs de sécurité. Nous devons donc convaincre le citoyen d’adopter des mesures préventives. S’il est assez facile de se rendre chez les victimes de cambriolage, encore sous le coup de l’émotion, il est plus compliqué d’aller chez les non victimes. Les gens pensent que ‘cela n’arrive qu’aux autres’. Même si nos conseils sont gratuits et qu’ils n’engagent à rien, on nous appelle difficilement.

A Liège, les inspecteurs de quartier sont nos ambassadeurs. Ils proposent nos services, par exemple lors des changements de domicile. Les comités de quartier et clubs de seniors sont aussi nos partenaires. Le secteur de la construction nous intéresse également. Ainsi, nous sommes présents au Salon de l’Habitat. Nous avons aussi développé le projet Architechno. Nous rencontrons, dans leur école, les futurs architectes et les incitons à intégrer la sécurité cambriolage à leurs travaux. Ce projet a remporté le concours Dammage Protection Ethias Prévention Awards. La prévention est aussi sociale et solidaire. Notre zone vient d’ailleurs de développer son premier P.L.P et ce 13 novembre, elle était partenaire de l’action nationale 1 jour sans. Enfin, ne l’oublions pas, la prévention c’est aussi un très bon outil de proximité…” f


Depuis de longues années, les cambriolages dans les habitations constituent un problème pour les citoyens, mais aussi pour

les policiers qui tentent de lutter de manière cohérente contre ce phénomène. De nombreux projets et actions sont pourtant

développés dans ce domaine. La lutte contre les cambriolages dans les habitations a fait l’objet d’une étude et celle-ci a mis en exergue les questions principales suivantes : quel(les) actions et projets sont en cours dans ce cadre ? Quelles sont les initia-

FACE TO FACE

tives efficaces et couronnées de succès ? Lesquelles ne fonctionnent pas et ne remportent aucun succès ? Et pourquoi ?

Isabel VERWEE CONSEILLÈRE EN POLITIQUE - COMMISSARIAT-GÉNÉRAL - POLICE FÉDÉRALE “

I

l est clair que la prévention porte ses fruits, mais des efforts sont également fournis dans d’autres domaines. Lors du constat d’un cambriolage dans une habitation, il est extrêmement important de rédiger un p.-v. de qualité. Cela requiert du savoir-faire, de l’expérience (par exemple, pour reconnaître des traces) et du temps. La légèreté des sanctions prévues ainsi que le caractère routinier d’un cambriolage (le énième cas consécutif) sont souvent à l’origine d’une certaine démotivation des premiers constatants, ce qui peut affecter la qualité du p.-v. Cela requiert une attention permanente. Les actions ou les contrôles ciblés de personnes ou de véhicules, la mobilisation d’équipes spécifiques dans un quartier ou visant des (groupes d’) auteurs en particulier, le bleu dans les rues ou les patrouilles font partie du fonctionnement régulier dans presque toutes les entités questionnées. Néanmoins, certaines d’entre elles

ont affirmé ne pas avoir le temps ni la capacité d’investir dans ce domaine. En général, de telles actions ciblées sont basées sur des informations et peuvent être ancrées tant au niveau local que fédéral. La préférence est donnée à des actions locales parce que les actions supralocales souffrent d’un certain nombre de problèmes tels qu’un retour sur investissement insuffisant, trop peu d’engagement des autorités locales qui ne souhaitent pas investir dans des actions supralocales ... ce qui ne résulte finalement qu’en une collaboration restreinte. L’effet de telles actions est en général difficile à mesurer mais est cependant perçu comme efficace. À court terme, on observe surtout un effet dissuasif. En matière de recherches, l’accent est mis sur les indices récoltés au cours de l’enquête, notamment les traces. Certaines zones ont ainsi créé une équipe locale afin de procéder elles-mêmes et rapidement au prélèvement des tra-

ces à la suite d’un cambriolage dans une habitation. Une telle équipe garantit à toute victime d’un cambriolage qu’une recherche de traces sera effectuée. Les traces prélevées sont analysées dans le laboratoire de la PJF. Le prélèvement de ces traces permet d’en trouver davantage et de reprendre contact avec les citoyens en quelque sorte, ce qui contribue à la perception que le cambriolage en question est pris au sérieux. Certains groupes d’auteurs se caractérisent par leur très grand professionnalisme. Tant la collaboration avec d’autres services (nationaux et internationaux) qu’une approche administrative plus accentuée s’imposent. Bien que des efforts sont fournis ci et là, le recel demeure un problème dans le domaine de la recherche. En résumé, la lutte contre les cambriolages dans les habitations ne pourra porter ses fruits que si l’on continue à investir simultanément dans tous les domaines possibles !” f

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MANUEL VIOLENCES SEXUELLES

Toute histoire est à prendre au sérieux “On constate que la qualité de certaines enquêtes menées dans le cadre de délits de moeurs laisse parfois à désirer. La problématique est en tout cas complexe, car il est rare de disposer de preuves irréfutables. Mais s’occuper correctement d’une victime, procéder à son audition sans provoquer une seconde victimisation n’est pas donné à tout le monde.” La commissaire Karen Plasschaert a coordonné la rédaction du Manuel relatif aux délits de mœurs, qui décrit l’ensemble des étapes à parcourir, le cas échéant, par la police lors d’une enquête. “Il s’agit d’un outil offrant un fil conducteur pour ce type d’enquêtes, un aide-mémoire qui peut faire toute la différence.” TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

LOUVAIN – Commençons par quelques chiffres. En 2014, les services de police ont enregistré pas moins de 2 882 viols et 1 362 attentats à la pudeur avec violences ou menaces. “Cependant”, nuance Karen Plasschaert, “nous estimons que seulement 6 % des victimes de sexe féminin se présentent à la police ou prennent contact avec un avocat. Et chez les victimes masculines, le pourcentage est encore moins élevé. On a donc affaire à un dark number particulièrement important. Entrer dans un commissariat et raconter à un inconnu – même si ce dernier porte un uniforme – que l’on a été agressé(e) sexuellement requiert un effort énorme. C’est une épreuve très difficile. Pour bien s’en rendre compte, nous proposons toujours un exercice intime lors de la formation : racontez à votre voisin les détails de votre dernière expérience sexuelle [elle sourit]. Les gens lèvent les yeux au ciel, ricanent, hésitent énormément… mais ont beaucoup de mal à répondre …”

PAROLE CONTRE PAROLE

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De nombreuses victimes n’osent ou ne veulent pas franchir le pas parce

qu’elles ont honte ou se sentent coupables. Et lorsqu’elles parviennent malgré tout à rassembler tout leur courage, les choses sont encore loin d’être gagnées. Karen : “Lors d’une audition, nous attendons que la victime s’exprime sans détours : la déposition doit être cohérente, sinon ça ne va pas. Mais l’exercice est périlleux, surtout en cas de viol. Ce n’est pas parce qu’une victime se contredit, omet de dire certaines choses ou grossit le trait qu’on peut en déduire qu’elle ment. Cela peut s’expliquer par des pertes de mémoire ou par l’impact émotionnel des faits. Peut-être la victime a-t-elle été hypnotisée par la peur au moment des faits… Même si, en tant qu’enquêteur, on peut douter de la crédibilité d’une déclaration, il faut toujours garder à l’esprit que toutes les histoires, aussi absurdes puissent-elles paraître, sont susceptibles d’être vraies.” Ne dispose-t-on pas toujours de preuves pour corroborer un récit ? Karen dément : “On ne peut hélas pas comparer un délit de mœurs avec des faits de criminalité financière, où tout peut être démontré noir

sur blanc. Certes, il existe un kit de prélèvement de traces spécialement dédié aux agressions sexuelles, mais lorsqu’un trop long laps de temps s’est écoulé entre les faits et la déposition, il perd toute son utilité. Qui plus est, certaines traces sont parfois littéralement nettoyées : les victimes se sentent salies et veulent prendre une douche ou un bain le plus vite possible. Et même lorsque l’on retrouve l’une ou l’autre trace de sperme, l’auteur peut toujours évoquer le consentement mutuel. Ou encore donner sa version de l’histoire : “nous avions tous les deux bu un verre, puis un autre … et elle ne m’a jamais dit non …”. Les faits de mœurs se résument alors souvent à la parole de l’un contre celle de l’autre : la version de la victime contre celle de l’auteur. D’où l’importance de faire preuve de finesse lors de l’audition d’une victime de faits de mœurs. Et oui, les risques de faux témoignage existent bel et bien. C’est alors également à l’enquêteur de creuser et de déterminer s’il s’agit d’un adultère, d’une vengeance ou d’un autre mobile. Même chose lorsqu’une plainte est retirée soudainement. Cela cache quelque chose.”


“Les délits de mœurs sont des actes barbares exploitant la sexualité sous sa forme la plus primitive et perverse. Ces actes de violence physique et morale réduisent la victime à un instrument, à un objet sexuel. Le corps de l’autre est bafoué, détruit. Les conséquences peuvent être épouvantables : perte d’identité, honte et sentiment de culpabilité, atteinte à l’image de soi et à celle des autres… Parfois, ces actes vont de pair avec une perte de liens sociaux. Les délits de mœurs peuvent briser une personne. Pour la victime, il y a toujours un avant et un après.” Joëlle Milquet, ancienne ministre de l’Intérieur et de l’Égalité des chances, lors d’un colloque au Sénat le 8 mars 2013 (Journée internationale des femmes).

L’ENQUÊTEUR IDÉAL “Le profil de l’enquêteur idéal spécialisé dans les délits de mœurs ? Je pense qu’il n’existe pas. Certains feraient en tout cas mieux de ne pas s’occuper d’interroger des auteurs de faits de mœurs. Je connais plusieurs collègues qui seraient tellement dégoûtés par l’attitude d’un violeur qu’ils auraient envie de le gifler. Si le suspect perçoit ce signal, il va se renfermer complètement, c’est garanti. Tout l’art est de se montrer compréhensif, y compris vis-à-vis d’un suspect. Ce qui ne veut pas du tout dire que l’on approuve ses actes. Il faut être à l’écoute et ouvert d’esprit. C’est la meilleure attitude pour que la personne en face de vous, qu’elle soit victime ou auteur, se livre.” f

La commissaire Karen Plasschaert est aujourd’hui officier de liaison auprès du gouverneur du Brabant flamand. Son expertise en matière de délits de mœurs s’est construite au cours des vingt dernières années, d’abord comme enquêteur de la police judiciaire fédérale, puis comme membre de la Cellule violence contre les personnes qui fournit un appui à des enquêtes de mœurs, notamment par le biais de l’utilisation de la banque de données d’expertise ViCLAS.

Vous souhaitez plus d’informations sur le Manuel relatif aux Het Handboek Zedenmisdrijven ? Adressez-vous is beschikbaar au service des op sciences Portal > … comdélits de mœurs portementales de la police judiciaire fédérale (via le CRC). Als verlengstuk op dit handboek bestaat er een opleiding voor het onthaal (volwassen) de slachtoffers van zedenmisdrijven. Het is Dans levan prolongement ce manuel, il existe une formation immers vorm(adultes) van eerstelijnsopvang aan minidédiéebelangrijk à l’accueildat desdeze victimes de délits de mœurs. Il male kwaliteitsnormen est en effet importantvoldoet. que cette forme d’accueil de première ligne satisfasse à des normes de qualité minimales.

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Devid Camerlynck

Š Lavinia Wouters


Et le meilleur

photographe amateur d’Europe est ...

OUT OF OFFICE

… Devid Camerlynck, commissaire divisionnaire et directeur de la police fédérale de Flandre occiden-

tale. Son cliché psychédélique Stairway to heaven lui a permis de décrocher la timbale dans la catégorie ‘architecture’ du concours de photos international Our World is Beautiful, organisé par le géant de la photographie CEWE. Par le biais de ce concours, CEWE souhaite mettre en avant les photographes amateurs talentueux. Objectif réussi ! Interviews dans la presse, reportage télévisé : l’intérêt des

médias pour Devid ne faiblit pas. “Je suppose qu’ils sont étonnés de voir un officier de police faisant preuve de créativité”, plaisante-t-il.

B

RUGES/POPERINGE – “Les concours de photo, ce n’est pourtant pas mon truc”, précise Devid. “La plupart du temps, ils s’apparentent à des sondages de popularité comptabilisant le plus grand nombre de ‘likes’. En revanche, pour ce concours international, il fallait tâcher de convaincre un jury professionnel. Cela m’a semblé un beau défi. Mais je n’aurais jamais osé imaginer que j’allais émerger parmi quelque 11 800 photographes amateurs et plus de 94 000 clichés.”

C’est en immortalisant l’escalier aux tulipes de la Queen’s House de Londres que notre Ouest-flandrien a damé le pion à la concurrence dans la catégorie ‘architecture’. Le jury a été impressionné par l’éclairage particulier et le travail de prespective. “Cette photo a été prise il y a deux ans lors d’une excursion familiale à Londres. J’étais alors à la recherche de lieux originaux pour un parcours-promenade photographique avec le club de photo de Poperinge. Un escalier en colimaçon du calibre de la Queen’s House ne se trouve habituellement que dans les phares. J’ai voulu créer une atmosphère de rêverie, immaculée, où l’on se sent comme aspiré par la lumière. Avec une vitesse d’obturation très lente et sans statif – j’ai dû m’allonger sur le dos pour avoir un angle suffisamment large –, cela n’a pas été une sinécure ! Mais le résultat est manifestement à la hauteur !”

L’heure bleue

Devid ne photographie pas que des œuvres architecturales. “J’aime prendre en photo des paysages, des activités sportives et des concerts, mais mon dada a toujours été la macrophotographie: des close-ups de petits animaux et de minuscules insectes. Un objectif macro vous permet de distinguer des détails invisibles ou presque à l’œil nu.” Immortalisée et encadrée sur le mur derrière Devid, une araignée arlequin nous fixe de ses yeux noirs et globuleux. “Une araignée ne doit pas nécessairement être exotique pour être spectaculaire. J’ai trouvé cette petite arlequin dans

mon abri de jardin. C’est ce qui me ravit le plus dans la photographie : il faut faire preuve d’une patience infinie. Pour un passionné de nature comme moi, c’est l’idéal ! Pour photographier une libellule sur l’eau, il faut savoir à quelle heure du matin elle apparaît. D’un côté, on est soumis aux lois de la nature et, de l’autre, on espère que la luminosité sera idéale. Dans le jargon, on parle d’‘heure dorée’ ou ‘heure bleue’, qui correspondent respectivement à une heure avant le lever du soleil et une heure après son coucher. Ce sont des moments-clés pour le photographe, afin de profiter de la plus belle lumière naturelle.”

Pure passion

“Faire de mon hobby mon métier ? Plutôt pas !”, rigole notre photographe amateur. “Non, la photo est pour moi une véritable passion, un hobby que je pratique lorsque j’en ai envie. En fait, je n’ai été happé par le virus de la photo que depuis 2007, grâce à mon collègue Peter Ryngaert, spécialisé dans la photographie sous-marine ! C’est à lui que j’ai acheté mon premier appareil numérique. Deux mois plus tard, j’investissais déjà dans un appareil plus performant et dans des objectifs plus spécifiques. J’ai appris par essais et erreurs, en examinant des photos, en me demandant comment obtenir tel ou tel effet et en faisant mes propres expériences. Je pense qu’à l’ère de la photographie numérique, le post-traitement doit aussi entrer en ligne de compte. Nul besoin de recourir aux trucages de Photoshop; un programme tel que Lightroom, qui permet notamment de travailler l’intensité des couleurs et la netteté, me paraît déjà excellent. Lorsqu’un cuisinier oublie d’assaisonner un plat, il doit pouvoir rectifier le tir, non? J’ai acquis depuis peu une GoPro. Je me réjouis déjà de prendre des photos en pleine action lors de mes sorties en VTT et en rafting. C’est aussi de la photo!”

Vous pouvez admirer le travail de Devid Camerlynck, notamment Stairway to heaven, sur son site www.devid.be. f Stefan Debroux

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L’ I N V I T É

Du ring de Bruxelles au bitume namurois Saviez-vous qu'un combi de police n'impressionne pas les fous du volant. Du moins sur autoroute … Des campagnes chocs à la gestion des incidents, de la mentalité des automobiliste au Go for Zero, le commissaire Jean-Michel Tubetti, futur chef de la WPR Namur, nous livre ses impressions de policier de la route. “Le nombre de contestations est en hausse et la parole du policier est de plus en plus mise en doute.” TEXTE Benoît Dupuis

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

BRUXELLES – La carrière de JeanMichel Tubetti est placée sous le signe de l'envie d'avancer. Un peu comme sur la route, en somme. Il est, depuis 2012, ‘officier opération' au sein de la police de la route (WPR) Brabant et dirigera prochainement la WPR Namur.

Entré à la gendarmerie en 1993, il débute sa carrière comme maréchal des logis au sein du 5e Groupe mobile avant de rejoindre l'école des sousofficiers d'élite. Son diplôme de gradé en poche, il travaille ensuite successivement à la brigade de Bruxelles puis à celle de Binche, jusqu'en 1999, année où il devient formateur pour la police de la route. Durant huit ans, il enseigne les législations routières spécialisées (transport rémunéré de choses et de personnes, immatriculation,…) et la conduite moto.

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En 2008, il intègre, comme aspirant, l'Ecole nationale des officiers. Un an plus tard, le nouveau commissaire effectue un bref détachement au Service central traite des êtres humains de la police judiciaire fédérale, avant de retrouver la police de la route où il officiera durant trois ans

comme chef de service du personnel (GRH). Bientôt, il quittera le ring de Bruxelles pour le bitume namurois.

souvent provoqué par les autres. Et donc, beaucoup sont partisans de contrôles de vitesse et d'alcoolémie renforcés. Mais lorsqu'ils sont pris en infraction, ils mettent tout en œuvre Le grand défi des policiers de la pour échapper à l'amende. Le nombre route, aujourd'hui, quel est-il ? de contestations est en hausse et la “Il s'agit d'assurer sa propre sécurité parole du policier est de plus en plus et celle des autres usagers ! J'aspire à ce qu'un jour, les collègues de la police mise en doute. Nous devons donc apporter de plus en plus de preuves ! de la route n'aient plus d'accidents Cela dit, la peur du policier existe avec lésions corporelles à constater encore et nous le remarquons … en et plus de mauvaises nouvelles à annoncer aux familles. De plus, dans le fonction du véhicule avec lequel nous circulons. A 120 km/h sur autoroute, contexte actuel, ils doivent aussi être en combi, les fous du volant nous attentifs lors de leurs contrôles car dépassent sans crainte. Par contre, les criminels empruntent les réseaux à 115 km/h, en moto ou en voiture autoroutiers pour se déplacer.” rapide, les conducteurs se tiennent à En matière de sécurité des usagers, carreau. C'est flagrant !” le Go for Zero, utopie ou réalité ? “Utopie, j'ai bien peur qu'on n'y arrive Avez-vous le sentiment que les camjamais. Mais en tout cas, nous devons pagnes sécurité routière atteignent et allons tout faire pour nous en leurs objectifs ? approcher.” “Tout dépend du type de campagne. Je suis partisan de campagnes marLa mentalité des automobilistes, quantes, sans pour autant être trash. évolue-t-elle ? Et si oui, dans le bon Des images ‘choc' vont provoquer sens ? davantage de débats et de réflexions, “Tous, ou presque, sont conscients que et si grâce à cela, on sensibilise un ou la route représente un danger et qu'ils deux conducteurs, c'est gagné ! Mais peuvent être confrontés à un accident, un simple affichage de messages sans


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L’ I N V I T É

OPUS CITATUM “Les portes de l'avenir sont ouvertes à ceux qui savent les pousser.” Coluche

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PERSON OF INTEREST Vous êtes l'heureux papa de quatre enfants. Quand ils commenceront à conduire, quel message leur adresserez-vous ? “Faites attention à vous ! Et observez bien les autres. Conduire est votre responsabilité, soyez-en conscients.”

recherche ni originalité n'apporte pas de plus-value. Et il faut les cibler sur les vrais problèmes. Que constatonsnous lors des accidents sur le ring ? Hormis ceux causés par une vitesse excessive ou inadaptée, ou la conduite sous influence, ils sont souvent provoqués par la distraction : on téléphone, on envoie des sms, on se maquille… Mais au final, un petit accrochage est synonyme de grands embarras. Et dans notre société hyper-connectée, je crains que le phénomène s'amplifie. En Grande-Bretagne, ils ont récemment diffusé un clip montrant trois jeunes filles et un bébé en voiture, avec la conductrice qui envoie des sms. Le véhicule se déporte et c'est le choc frontal. Le plan suivant montre le bébé décédé à l'arrière. C'est, pour moi, aller trop loin. Je me serais limité à l’auto qui change de trajectoire.”

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La sanction marche donc mieux que la prévention ? “De mon point de vue, oui, sans pour autant affirmer que la prévention ne sert à rien. Les messages préventifs atteignent une partie des usagers de la route, ce qui permet de recadrer certaines choses. Mais la sanction financière ne suffit pas nécessairement non plus. Une amende de 110 €, pour usage du GSM au volant par exemple, ne représente pas grand-chose pour certains. Ce serait bien plus dissuasif

La priorité du pompier est d'éteindre l'incendie ; celle du policier, de sécuriser les lieux et d'établir le constat; celle du dépanneur, d'embarquer la carcasse du véhicule le plus vite possible et celle du responsable de la Régie des La gestion des incidents sur autoroutes de vérifier l'état du revêtement. route : bien ou peut mieux faire ? L'idéal est de se rassembler autour du “Il est possible de faire mieux au capot d'une voiture et de se concerter niveau de la coordination des moyens sur l'ordre des priorités. Car il y a mis en œuvre sur les lieux d'un inciaussi la question de la responsabilité. dent et ce, afin de gagner du temps. Lorsqu'un camion est couché sur le Lors des gros accidents, le réflexe qui flanc et obstrue les trois bandes de cirperdure, pour chaque service, est de culation, mon réflexe de policier de la rester dans sa sphère de compétence. Prenons l'exemple d'un véhicule en feu. route, soucieux de la fluidité du trafic, si nous pouvions également saisir l’appareil – sans la carte SIM –, le téléphone étant l’objet qui a servi à commettre l’infraction.”

LE TRADUCTEUR Comment interprétez-vous les citations suivantes ? • “J'ai consacré ma vie entière à l'automobile, ce triomphe de la liberté pour l'homme.”(Enzo Ferrari) : “Je mettrais une majuscule à Homme. Un sentiment de liberté, oui, mais aussi parfois d'invulnérabilité. Et c'est quand l'Homme se croit surhomme que survient le danger.”

• “Il est des regards à la tentation desquels personne ne résiste ; par exemple le regard sur un accident de la circulation ou sur une lettre d'amour qui appartient à l'autre.” (Milan Kundera) : “Belle citation et tellement vraie. Nous constatons ce phénomène de curiosité malsaine sur les lieux d'accidents et c'est une cause de danger. Il s'agit d'une attitude déplacée, encore plus quand on en prend des photos à l'aide de smartphones pour les diffuser sur les médias sociaux.” • “Conduire une moto est sans aucun doute la sensation la plus intense qu'une machine puisse provoquer.” (Paul Peczon) : “En tant que fan de moto, je ne peux que confirmer, mais les sensations intenses ne se limitent pas à la machine. D'autres facteurs, comme les paysages, y contribuent.”


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• Le taux d'alcoolémie à zéro : “Pour ! Quand on conduit, on ne boit pas.” • Récompenser les bons automobilistes : “Plutôt contre. Il y a des normes à respecter, et aucune récompense ne doit être couplée à cela. Mais je respecte la stratégie de chacun.”

• Installer un radar à la demande des habitants d'un lieu : “Pour, car c'est une réponse à une attente des citoyens. A charge pour les demandeurs de ne pas eux-mêmes se faire flasher, ce qui n'est pas rare ! Et à condition de donner du feedback sur les résultats.” • Le permis à points : “Mitigé. Il a fait ses preuves en France mais n'empêche pas quelqu'un, qui a perdu son permis, de prendre le volant. Cette sanction doit donc s'accompagner, selon moi, d'une saisie du véhicule quand le quota de points est dépassé.”

• Les drones à usage policier : “Pour. Ils feront gagner du temps, en photogrammétrie2 notamment.”

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Le policier de la route du futur, comment le voyez-vous ? “Je voudrais le voir… en nombre, encore plus présent sur la route et visible. Avec, à sa disposition, du matériel en corrélation avec les technologies existantes1. Bientôt, environ un quart du personnel de la police fédérale de la route partira à la retraite. Nous aurons donc besoin de renouveau et de sang neuf.” f

PRO/CONTRA

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serait de faire venir un bulldozer pour pousser le véhicule sur la bande d'arrêt d'urgence, et dégager le plus vite possible une ou deux voies de circulation. Mais cela occasionnerait encore davantage de dégâts au poids lourd, au détriment de son propriétaire. Il nous incombe donc de trouver le meilleur compromis entre les intérêts de chacun et la libre circulation des personnes. C'est la tâche de l'officier de police administrative qui se rend sur les lieux de ce genre d'incident. Il communique avec les partenaires pour trouver la meilleure solution, mais il subsiste une zone grise : aucun texte de loi ne détermine qui doit prendre le leadership pour gérer l'incident. La concertation entre acteurs est donc d'une importance capitale.”

• Les quotas de PV3: “Contre. La police est chargée de procéder aux constatations. Il revient au ministère public de décider de la suite donnée aux infractions constatées.”

Lire aussi l'article en pages 16-18.

Technique qui permet de faire des mesures à partir de photos prises de haut, par exemple à l’aide d’une perche, ou aériennes. Nombre minimal ou maximal de procès-verbaux, par exemple en matière de vitesse excessive, à atteindre par les services de police sur une période donnée.

VERY IRRITATING QUESTION Quand on fait l'essentiel de sa carrière dans le domaine de la circulation, n'a-t-on �inalement pas l'impression de ‘tourner en rond' ? “Non ! Il serait simpliste d'affirmer que ce créneau se limite à constater des accidents et à dresser des PV. A la police fédérale de la route, nous faisons du judiciaire, de la gestion des ressources humaines, de la communication, de l'ICT, etc. Et n'oublions que sur notre territoire de compétence, nous remplissons les sept fonctionnalités de base de la police : proximité, accueil, assistance policière aux victimes, intervention, ordre public, recherche et enquêtes, et, bien sûr, la circulation.”

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A chaque trace, son outil La Cellule outils de l’Unité centrale de la Direction de la police technique et scientifique (DJT) : déjà entendu parler ? Ce n’est effectivement pas l’expertise la plus

connue de la Direction générale de la police judiciaire fédérale (DGJ). Et pourtant, le service enregistre annuellement plus de 2000 relevés de traces d’outils. Il permet

de faire le lien entre de nombreux dossiers liés à une effraction. Si le phénomène du banditisme est à l’origine de la plupart des demandes d’analyse de traces d’outils, la cellule peut également fournir un précieux appui pour l’élucidation de certains crimes.

A

mélie Secret, membre de la Cellule outils depuis 2011, explique : “Dans une affaire de meurtre où l’arme était vraisemblablement un marteau, nous avons été appelés en appui pour déterminer – à partir de l’analyse de la blessure – quel marteau pouvait avoir servi afin de restreindre les outils à faire analyser.”

Après quelques années au labo de Charleroi, Amélie a rejoint l’Unité centrale (UCE) de DJT où elle s’est spécialisée dans l’analyse et la comparaison des traces laissées par les outils. Actuellement, deux autres collègues sont spécialisés dans le même domaine mais la cellule outils travaille en synergie – notamment pour les rôles de garde – avec l’ensemble de l’UCE et, plus particulièrement, avec deux autres domaines d’expertise qui utilisent la même base de données : les traces de chaussures et d’oreilles. Amélie met l’accent sur l’importance de la collaboration entre les cellules : “la connexion que nous établissons, par exemple, entre des affaires liées à l’utilisation d’un outil identique pour casser des cylindres de porte et des affaires liées par des traces d’oreilles, permet d’attribuer plus de faits à un auteur ou un groupe d’auteurs. Il n’est pas rare que nous établissions un lien entre une dizaine d’affaires différentes et parfois plus. Les conséquences seront différentes pour les personnes suspectées …”

Un travail de pro’

Amélie décrit le processus classique de son travail: “Les demandes arrivent des différents labos des enti-

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tés déconcentrées de la police judiciaire fédérale. Par exemple, je reçois un cylindre de porte, je vais l’encoder dans la base de données centrale des traces (SDB) avec une référence qui ne va plus le quitter, je vais réaliser un moulage de ce cylindre qui sera conservé dans notre service. Ce moulage sera ensuite photographié pour la base de données. Si on dispose d’une empreinte de référence, on va faire la comparaison au macroscope.”

Le service utilise aussi un toolscan 3D qui permet de visualiser la pièce en relief et sous tous les angles, sans passer par l’étape du moulage. Dans tous les cas, le protocole qui conduit aux conclusions est très strict: “On donne une ‘première opinion’ qui est encodée. Ensuite, un second opérateur va émettre la ‘seconde opinion’ sans avoir connaissance de la première. Si les deux opinions ne sont pas identiques, un troisième opérateur donne aussi son avis avant d’ouvrir un débat entre les opérateurs pour se mettre d’accord sur le niveau final de conclusion de la comparaison.” L’opérateur va effectuer la recherche de traces identiques dans la base de données SDB à partir d’une trace ou d’une empreinte de référence d’un outil.

Après la comparaison entre les deux traces ou s’il n’y a pas de trace de référence, l’opérateur va effectuer la recherche de traces identiques dans la base de données SDB. Cette opération peut parfois prendre plusieurs jours car la recherche n’est pas automatique.


EUREKA

Chaque trace doit en effet être comparée dans sa globalité. Il est très difficile de catégoriser une trace en lui appliquant des critères objectifs qui vont l’exclure de recherches ultérieures. L’usure de l’outil due à son utilisation répétée doit aussi être prise en compte. Un même outil ne va pas laisser la même trace à six mois

d’intervalle car il a servi et s’est abîmé entretemps. Et pourtant les membres de la cellule seront, dans certains cas, capables de le reconnaître formellement. C’est ça, le travail d’experts ! f

Françoise Forthomme

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AMERIQUE BOULDER COUNTY

Chouette alors !

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Alors que des membres des forces de l'ordre se rendaient en voiture sur le site d'un campement illégal, ils ont été surpris de croiser sur leur chemin une petite chouette, une Nyctale, un oiseau habituellement nocturne, au beau milieu de la route. Comme le montre une vidéo mise en ligne sur le web, ces policiers ont décidé de s'arrêter pour ‘discuter’ avec le jeune animal. À leur surprise, ce dernier n'a pas bougé et semblait même avoir été particulièrement intrigué par cette présence humaine. “Après quelques regards inquisiteurs (de part et d'autre), il s'est envolé tranquillement”, a précisé précise la police en légende du clip visionné près de 200 000 fois.

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WASHINGTON

Alors on danse

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Régler un conflit avec quelques pas de danse ... C'est la méthode originale qu'une policière de Washington a utilisée pour mettre fin à une bagarre entre des adolescents. Alors que la confiance de la population envers la police a atteint son taux le plus bas aux EtatsUnis en 22 ans, cette scène pourrait redorer le blason des policiers. Cette policière a été appelée, le 26 octobre dernier, pour calmer une dispute entre des groupes de jeunes. Une adolescente présente sur les lieux, Aaliya Taylor s'est approchée de l'agent, son portable à la main diffusant l'un des hits de l'été, Watch Me (Whip/Nae Nae). Cette dernière n'a pas hésité à défier la jeune fille de 17 ans dans une battle de danse amusant. Ni son gilet pare-balles, ni ses lourdes chaussures et autres éléments de son équipement n'auront eu raison de son groove. “Au lieu que cela tourne à l'affrontement, elle a renversé la situation pour en faire quelque chose d'amusant. Je n'avais jamais pensé que les policiers puissent être aussi cool. Il y a des bons policiers”, a raconté Aaliya Taylor au quotidien américain au Washington Post. Cette initiative singulière a été également saluée par le président Barack Obama qui y a vu un bel exemple de “police de quartier”.


inforevue 032015

MONDE POLICIER

EUROPE

ASIE

REZE

IZMIR ---------------------------------

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Un contre-la-montre

Moins d’une heure pour sauver une vie ! Dans la nuit du 23 au 24 octobre 2015, à 4h49, le médecin régulateur des dons d'organes du CHU de Nantes appelle la gendarmerie pour une mission urgente : retrouver une patiente originaire de la Montagne en attente d’une greffe cardiaque. Il vient d’obtenir un greffon de cœur et ne parvient pas à joindre sa patiente qui a déménagé.

En 45 minutes, une patrouille du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Rezé parvient à la contacter. Comment ? Par la bonne vieille et classique enquête de voisinage. Les gendarmes vont frapper aux volets de ses anciens voisins, qui leur précisent sa nouvelle adresse. Le tour est joué et la greffe a pu être réalisée à temps ...

Intervention au poil

Un djihadiste français, de retour de Syrie et souffrant de calvitie, a été arrêté sur le sol turc après avoir subi ... une transplantation de cheveux. Selon l'agence de presse turque Dogan, un djihadiste français, soupçonné d'appartenir à l’État islamique (EI), a été identifié à son arrivée sur le sol turc. Pris en filature par la police, les forces de l'ordre ont eu la surprise de le voir entrer dans un salon de beauté d'Izmir et d'en ressortir avec ... des cheveux ! Souffrant de calvitie, il a expliqué aux enquêteurs vouloir “présenter mieux”. Il devait subir, dans les semaines à venir, une intervention chirurgicale dans cet établissement de soins esthétiques. Selon les autorités, l’individu était parti de Syrie avec l'intention de commettre un attentat sur le sol turc.

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AFFAIRES EN COURT

Du sport dans l'Inforevue, c'est désormais un must ! De brefs comptes-rendus d’événements organisés par la Fédération sportive de la police belge (FSPB) sont publiés, d’une part parce

SPORT

que le sport est bon pour la santé et, d’autre part, parce que la FSPB ne compte pas moins de 3000 membres !

Nous vous recommandons également de consulter, sur Portal, le magazine de la FSPB, Infosport, qui fait peau neuve, avec l’appui de la Direction de la communication de la police fédérale.

Tennis

Championnat d’Europe

Championnat de Belgique de double

G

EEL – Le 11 septembre dernier avait lieu le Championnat de Belgique de double au TC Ten Bruul. Pas moins de 27 équipes se sont disputées le titre de champion ! Une météo agréable et une organisation au top ont fait de cette journée une belle réussite. Le duo Schouterden-Snoeckx a pris la première place, suivi des équipes Van Kets-Van Laer et Haverbeke-Verschueren. Les collègues de la zone de police Bocholt ont posé leur candidature pour organiser l’édition 2016. La Commission technique les en remercie déjà et leur souhaite un beau succès.

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M

ILAN – Du 12 au 19 septembre de cette année, Kirsten Langmak (zone de police Heusden-Zolder) et Dave Sels (zone de police Bodukap) ont défendu les couleurs belges au championnat d’Europe à Milan (Italie). Nos deux représentants se sont bien défendus dans une compétition au niveau très relevé. Dave a atteint le 4e tour alors que Kirsten était éliminée au 2e tour. Les résultats complets peuvent être consultés sur www.bpsbtennis.be. Chez les hommes, le Roumain Craciun TeodorDacian a remporté le tournoi, alors que chez les dames, l’Autrichienne Melanie Klaffner s’est parée d’or. Félicitations à nos deux athlètes !


PA OFLFI A TIR E EISN EDNE CKOI U JK R ETR

SUCCESS STORY

Grâce à la diffusion d'images Le 2 octobre 2015, à la demande de la recherche locale de la zone de police MEWI

(Mechelen/Willebroek) et avec l'aval du parquet d'Anvers, section Malines, la police

fédérale a diffusé les images de vidéosurveillance de deux individus ayant détroussé

un homme sur la voie publique dans le centre de Malines. Moins de deux semaines plus tard, un suspect a pu être interpellé.

M

ALINES – Le mardi 11 août 2015, vers 22h00, un homme âgé de 66 ans, originaire de Zemst, se prépare à monter dans sa voiture stationnée dans la Oude Brusselsestraat. Alors qu'il dépose une serviette et quelques affaires dans son coffre, deux individus viennent à sa rencontre. L'un d'eux s'empare sans scrupule de la serviette dans le coffre. Le propriétaire tente de réagir, mais reçoit un coup de poing en plein visage. Le pauvre homme s'écroule et perd conscience pendant un moment. L'agresseur violent maîtrise ensuite la victime et la contraint à remettre la clé de sa voiture. Heureusement, un automobiliste s'engage dans la rue à cet

instant et les auteurs prennent la fuite. Personne n'a été témoin de la scène.

Élucidation rapide

Le parquet d'Anvers, section Malines, ordonne à la section de recherches de la zone de police MEWI de mener l'enquête. Les enquêteurs recueillent toutes les images de vidéosurveillance possibles. Le 2 octobre 2015, le service OAR-Média (opsporingsberichten/avis de recherche) de la police judiciaire fédérale (DGJ/DJO)1 diffuse un crime clip présentant le déroulement chronologique des faits ainsi que des images des deux auteurs. Peu après cette diffusion, entre autres sur la chaîne de télévision régionale RTV, plusieurs indices communiqués via

DJO/permanence (0800 30 300) permettent l’identification d'un des auteurs. Entretemps, le parquet de Malines a requis un juge d'instruction, qui ordonne l'interpellation du suspect le 15 octobre 2015. Ce dernier passe très vite aux aveux. Les enquêteurs n'ont ensuite eu aucun mal à localiser le second suspect. Cet individu est actuellement déjà emprisonné car il est suspecté d'avoir commis d'autres faits. Les enquêteurs examinent à présent si ce duo résidant à Willebroek a encore d'autres faits à se reprocher. Tom Peeters/Saskia Van Puyvelde

1

Lisez également FAROEK devient hebdomadaire dans Inforevue 3/2015, p. 22-23.

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A F F A I R E S E N C O U R T

PRÉVENTION CAMBRIOL AGES

1 jour sans f … dans les Ardennes brabançonnes GREZ-DOICEAU – Nathalie Denis, inspectrice de la zone de police Ardennes brabançonnes, a réalisé avec un collègue un tour d’inspection des serrures de portes d’entrée dans les rues de GrezDoiceau. Leur rôle était de sensibiliser les riverains à la lutte contre les cambriolages. Selon Nathalie Denis : “Ils se sont sentis en sécurité et étaient ravis que l'on se préoccupe de leur habitation et de leur quartier.”

© Jos Balcaen

Le coordinateur du Partenariat local de prévention (PLP), Yves Civilia, était aussi présent en tant que membre du comité de pilotage pour l’action 1 jour sans. Il a tenu un stand d’explication et de prévention des cambriolages au sein du PLP Saint-Corneille : “Notre PLP a été créé dans le but d'accroître le sentiment de sécurité, de renforcer la cohésion au sein du quartier”. Ce stand a rencontré un certain succès puisque plus de 50 visiteurs y sont passés. Les riverains ont bien accueilli l’initiative et ont été conscientisés par la distribution de flyers, de conseils et de brochures. Aurore Bertoud

200 par jour En 2014, les services de police ont enregistré pas moins de 71 753 cambriolages sur l’ensemble du territoire, soit plus de 200 par jour. À elles seules, les enquêtes et la répression ne permettent pas à la police de faire face à cette problématique. La prévention et la sensibilisation sont également indispensables. L’objectif de l’initiative 1 jour sans consiste à inciter les citoyens à réfléchir aux mesures qu’ils peuvent prendre pour sécuriser leur habitation, leur rue ou leur quartier. En effet, même si une victime n’est jamais responsable d’un vol, ce dernier n’est pas non plus inévitable ! Quelques mesures techno-préventives et de bons réflexes peuvent suffire à garder les cambrioleurs à l’écart. Vous trouverez un aperçu des diverses initiatives menées dans le cadre de la journée nationale sur le site www.1joursans.be.

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© Ruben Accou

La deuxième journée d’action nationale 1 jour sans s’est déroulée le vendredi 13 novembre 2015. Un jour sans cambriolages dans les habitations, bien entendu.

…au labo de Flandre orientale GAND – La police judiciaire fédérale (PJF) de Flandre orientale a adhéré à cette initiative et a organisé une session d’information pour les victimes de cambriolages de la province. Les habitants ayant été récemment victimes d’un cambriolage ont été invités au labo de la PJF de Flandre orientale à Gand. Il leur a été expliqué comment sont exploitées toutes les traces découvertes et prélevées dans leurs habitations. Après un cambriolage, les victimes n’ont pas seulement un sentiment d’insécurité accru, mais aussi souvent de nombreuses questions : Les voleurs ont-il été appréhendés ? A-t-on déjà retrouvé mes objets volés ? A-t-on au moins découvert des traces ? L’initiative de la PJF de Flandre orientale visait à démystifier tout cela. L’initiateur de cette session d’information est le commissaire divisionnaire Patrick Willocx : “Nous tenions à montrer au public comment nous exploitons ces traces. Voilà ce que nous faisons de l’empreinte dactyloscopique retrouvée sur l’armoire de votre cuisine. C’est ainsi que nous comparons l’empreinte de chaussure prélevée sur votre terrasse. Et voici les possibilités d’exploitation de la canette de Coca-Cola ouverte par le cambrioleur. Nous soulignons ainsi en même temps l’importance de la préservation de traces éventuelles.” S.D.


A F F A I R E S E N C O U R T

ZUIDDAG

AU MUSÉE

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L’inspecteur principal Patrick Verheijen a permis à Matteo de vivre une journée dans la peau d’un policier de la LPA : “Naturellement, nous ne l’avons pas vraiment mis au travail. Lorsqu’on opte pour la police dans le cadre du Zuiddag, on se doute qu’on ne pourra pas vraiment participer à ses activités. Mais Matteo a pu assister aux contrôles frontaliers, voir comment nous vérifions l’authenticité de documents. Il a également pu visiter l’aéroport, la tour de contrôle et les installations des pompiers. Nous lui avons expliqué la sécurité des lieux, les contrôles frontaliers dans le contexte national, Schengen, etc. Ce jeune garçon a trouvé tout cela super intéressant et a beaucoup appris. Il a montré un grand intérêt pour le travail policier. A l’issue de son année scolaire, il choisira probablement entre un job à la police ou chez les pompiers, un milieu qu’il connaît bien puisque son père y travaille.” S.V.P.

ETTERBEEK – Le jeudi 1e octobre 2015, aux environs de 17h00, un étonnant évènement a eu lieu au musée de la police de Bruxelles. Les visiteurs ont eu la surprise de découvrir sur le sol le dessin d’un corps marqué à la craie : celui du conservateur du musée, assassiné la veille. Que s’était-il passé ? Qui avait commis ce crime ? Tout ceci était fictif, bien entendu. C’était une Murderparty. Les enfants comme les parents ont pu expérimenter, durant une soirée, les techniques de la police scientifique pour résoudre, par des moyens ludiques et amusants, un assassinat inventé de toute pièce. Les membres de la Direction de la police technique et scientifique (DJT) ont demandé l’aide des visiteurs présents pour mener l’enquête et élucider cette affaire. Par le biais d’auditions de témoins et d’interrogatoires de suspects, par les indices récoltés aux différents ateliers prévus, les visiteurs ont pu remonter jusqu’au meurtrier. Tout cela a été possible grâce aux bénévoles de différentes directions de la police fédérale. Ils ont donné de leur personne pour jouer le rôle des suspects et pour l’encadrement du musée. Pour ce qui est de l’organisation pratique, c’est la collaboration de l’asbl du Musée (HIPOL) avec la Direction de la communication (CGC) qui a permis la bonne organisation de la soirée. Cette nocturne a remporté un grand succès. Plus de 230 personnes étaient là pour découvrir le monde de la police par cette activité qui sortait de l’ordinaire. Aurore Bertoud

© Jos Balcaen

DEURNE – Matteo Coppens, élève de rhéto en sciences sociales et techniques du Collège Saint-Anne d’Anvers, est venu, le jeudi 22 octobre dernier, renforcer la police aéronautique (LPA) de Deurne. Cette initiative s’est déroulée dans le cadre du Zuiddag (www.zuiddag.be), une asbl qui collecte chaque année des dons pour une bonne oeuvre. Cette année, chacun des 10 000 autres écoliers flamands participant à l’action s’est fait sponsoriser à hauteur de 50 euros. La somme récoltée sera investie au Nicaragua, auprès des jeunes fermiers qui travaillent dans les plantations de cacao.

VISITE

Du réconfort pour Stavros f

© Jos Balcaen

Qui a tué le conservateur ?

© Lavinia Wouters

Une journée à la police aéronautique

ETTERBEEK – Le 5 octobre dernier, Anne Barzin, échevine déléguée aux compétences mayorales de la Ville de Namur, et le commissaire divisionnaire Manu Leleux, directeur des opérations de la zone de police namuroise, ont rendu visite à l’inspectrice Angélique Collet à Bruxelles. Fin septembre dernier, cette dernière était en service avec son cheval dans la capitale wallonne, en marge des Fêtes de Wallonie, lorsqu’elle a été renversée par un automobiliste ivre. Heureusement, plus de peur que de mal, seul Stavros, la monture d’Angélique, a été légèrement blessé. “On a pourtant frôlé le drame”, souligne l’inspectrice. “Pareille collision aurait pu briser les membres de mon cheval auquel je tiens énormément. Cela fait plus de dix ans que nous patrouillons ensemble et je compte bien lui offrir une confortable retraite chez moi lorsqu’il sera prochainement réformé.” En attendant, Stavros a reçu quelques belles friandises offertes par la sympathique délégation namuroise. J.B.

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AFFAIRES EN COURT

COLLOQUE

EXPO WOMENPOL

L’art par et pour les femmes policières f

PARCOURS

de femmes

RANST – A l’occasion de son 20e anniversaire, l’asbl Womenpol a organisé, en collaboration avec le Campus Vesta, une exposition artistique. Du 15 octobre au 27 novembre 2015, seize artistes ont exposé pas moins de trentequatre œuvres. Deux d’entre eux seront prochainement primés.

f NAMUR – Afin de marquer les 20 ans de Womenpol, l’aile francophone de l’Association des femmes policières belges s’est réunie le 23 octobre 2015 pour une journée de travail à l’Académie de police de Namur. Un groupe éclectique s’était réuni pour discuter du sujet du jour Parcours de femmes : obstacles et opportunités, et ce, en collaboration avec le Centre d’études sur la police.

L’après-midi fut consacrée aux témoignages. La journée s’est terminée en discussion très animée et sur une note positive : oser, encore et toujours, et pourquoi pas, reprendre cette ‘discussion’ dans d’autres lieux, sous d’autres auspices, afin de faire avancer les choses, pour les femmes sans doute, mais aussi pour tous les membres du personnel de la police intégrée.

Deux prix seront prochainement décernés : le prix du public et le prix du jury pour l’œuvre la plus originale. A lire dans ces colonnes, certainement, dans une prochaine édition !

S.V.P.

Cécile Rigot

© Jos Balcaen

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www.polimagery.be

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https ://www.youtube.com/watch?v=b6Q8qsn6n6Y

© Lavinia Wouters

La matinée, académique, fut inaugurée par l’échevine de la cohésion sociale, du logement, de l’urbanisme et de l’égalité des chances de la ville de Namur Stéphanie Scailquin, immédiatement suivie par Dominique Van Ryckeghem, nouvelle chef de cabinet du directeur général des ressources et de l’information (DGR). Après une brève présentation du réseau de Womenpol par Cynthia Vermeire, officier de liaison auprès du SAT Intérieur, professeurs et chercheurs universitaires ont ensuite retracé les prémices de l’arrivée des femmes dans notre profession et parlé des perspectives d’avenir.

Sculptures, peintures, bijoux… la diversité artistique était au rendez-vous ! Les visiteurs pouvaient, à tous les étages du campus, découvrir les talents et la créativité – tant masculine que féminine - des membres de la police. Aucune restriction n’était imposée aux participantes. Leurs homologues masculins, par contre, devaient présenter une œuvre relative à la femme à la police.


© Jos Balcaen

N O U V E AU B ÂT I M E N T P O U R L A S PN

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A F F A I R E S E N C O U R T

Un soulagement f

Un édifice tout neuf, particulièrement lumineux et spacieux, fonctionnel et adapté aux besoins de la police de la navigation. Les membres du personnel ont dû l’attendre longtemps, mais le résultat est là. Tout bénéfice pour leur bien-être.

ZEEBRUGES – Le mardi 29 septembre 2015 a eu lieu l’inauguration officielle des nouveaux bureaux de la police de la navigation (SPN) à Zeebruges, en présence de quelques autorités. La commissaire générale Catherine De Bolle a, comme elle le dit elle-même, tissé un lien particulier avec la SPN, elle qui fut jadis chargée de la transposition de l’ancienne police maritime dans la structure de la gendarmerie. Eu égard au trafic croissant des personnes et des biens dans le port maritime en pleine expansion et aux nouveaux défis qui attendent la SPN, ce nouveau bâtiment est loin d’être un luxe superflu.

Inspiré par un navire En 2012, la Régie des Bâtiments, en sa qualité de maître d’ouvrage, lançait le début des travaux. L’ancien complexe a été complètement rasé pour laisser la place à un nouveau bâtiment, compact et fonctionnel. L’emplacement demeure idéal : à proximité d’une artère très fréquentée et juste en face du scanner fixe des services de douane. Le site dispose également d’une vue sur l’infrastructure du port et son activité économique. Le bâtiment allie fonctionnalité, durabilité et esthétique. Un lien discret avec le caractère maritime des utilisateurs du bâtiment est perceptible : la façade est composée d’une plateforme d’observation munie de hublots, d’une configuration en mâts et d’un volume ovale qui surplombe le toit. Le bâtiment, qui comporte deux étages, est simple et sobre, dans un style résolument minimaliste. L’atrium central procure lumière et espace dans le complexe.

technique (TST)1 ont emménagé dans le bâtiment en avril de cette année. Ils disposent désormais de quelque 1 800 m² de surface de bureaux, 1 500 m² d’espace logistique, de trois cellules individuelles et d’une grande cellule commune. On trouve également une zone accessible au public offrant 35 emplacements de parking, un garage souterrain, un garage spécialement réservé à un scanner mobile et des navires de service, un abri pour vélos et motos, un chenil, et bien d’autres choses encore. Si vous passez par Zeebruges, ne manquez pas d’y admirer ce bâtiment flambant neuf, situé au n°1 de la Veerbootstraat. S.V. P. Lire également la rubrique Une journée avec dans l’Inforevue 3/2015, p. 28-29.

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La centaine de membres du personnel, membres de la SPN et de l’équipe d’appui

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AFFAIRES EN COURT

MÉMENTO ÉLECTRONIQUE

COL L A B OR AT ION I N T E R N AT ION A L E

Rassembler les informations, tout un programme ! f

Une impulsion pour la coopération belgo-néerlandaise f

GEMBLOUX – Festivités à venir, procès verbaux, notifications du bourgmestre, notes des institutions fédérales ou encore planning du personnel, autant d’informations qu’il faut gérer, manipuler et diffuser au quotidien. C’est au départ de cette constatation que le commissaire Yves Hougardy de la zone de police Orneau-Mehaigne (Eghezée-Gembloux-La Bruyère) décide de chercher une solution. La première tentative au moyen d’un document Word s’avère peu pratique et c’est avec l’aide du gestionnaire technique de la zone qu’une solution plus professionnelle et efficace sera trouvée grâce au programme gratuit Joomla. Avec l’accord de la direction de l’informatique et avec l’aide de Marc Borry, conseiller à la coordination auprès de la Direction du personnel (DRP) de la police fédérale, le mémento électronique est intégré à l’intranet local. Il est adapté à l’utilisation et aux besoins de la zone. Le mémento électronique se présente sous la forme d’un mini site. En sélectionnant le programme, le collaborateur arrive sur une page d’accueil. Ce programme se compose de plusieurs rubriques en fonction des nécessités de la zone de police. La

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fonction agenda reprend l’ensemble des activités prévues sur le territoire de la zone. Le planning permet une vue globale sur les horaires, les congés et les occupations du personnel. “Cette rubrique se met à jour à chaque heure. Elle s’est avérée très utile pour le collaborateur en charge de l’accueil”, précise le commissaire Yves Hougardy. Chaque information, sélectionnée chaque semaine par le comité de direction, est résumée en maximum deux lignes avec un lien vers une annexe au format pdf. Les avis importants s’affichent comme un écran de veille, ce qui permet une prise de connaissance plus rapide (ex : avis de recherche). Le programme est accessible à tous les membres du personnel, hormis la rubrique des ‘archives procès verbaux’ qui est limitée aux personnes concernées. “Le programme se révèle être très utile. Celui-ci demande, cependant, une manipulation régulière et une attention particulière. Ce qui n’est pas toujours possible, est l’investissement en temps qu’exige la mise à jour de l’information, d’où l’importance de dater tous les ajouts” confie Yves Hougardy. L.S.

WILRIJK – Le 17 septembre dernier, une importante réunion s’est tenue à Wilrijk dans le cadre de la collaboration policière régionale transfrontalière entre la Belgique et les Pays-Bas. La commissaire générale de la police fédérale (CG), Catherine De Bolle, et le chef de l’unité de police Zeeland/ West-Brabant, Hans Vissers, ont réaffirmé la nécessité d’une bonne collaboration. La CG a notamment mis l’accent sur l’image de la criminalité qui exige une collaboration transfrontalière intense : “Celle-ci ne requiert pas seulement un cadre légal adapté, mais aussi des structures de concertation efficaces. Elles existent au travers de fora comme la Concertation des pays Benelux et la Concertation Benelux stratégique. Cette concertation au ‘top niveau’ se déroule dans une ambiance constructive mais n’est pas le lieu de discussion le plus indiqué pour élaborer des accords concrets, opérationnels, sur la collaboration dans la région frontalière. Cela doit se faire par une concertation directe entre les services concernés au sein de la région frontalière même. Et c’est cette coopération entre voisins que nous voulons encourager”.


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AFFAIRES EN COURT

F OR M AT ION DE B A S E

© Jos Balcaen

© Lavinia Wouters

L’avenir, c’est maintenant f

Pour sa part, Hans Vissers a abordé ses ambitions : “Ce serait bien, afin de collaborer de manière plus structurelle, de disposer d’un centre d’information en temps réel, d’effectuer ensemble des contrôles et d’assurer une surveillance commune sur le terrain. Connaître nos organisations respectives, mais aussi se connaître individuellement, sont d’une importance cruciale pour le renforcement de la collaboration. Mon appel a pour objectif de penser en termes de besoins et d’aborder la problématique dans l’intention de la résoudre. Ne raisonnez pas en termes d’obstacles, mais bien d’opportunités. Bien de l’eau coulera encore sous les ponts avant que nous ayons pu tout réaliser. Toutefois, le tempo est en bonne partie déterminé par la conviction que nous y mettons, par notre engagement, en d’autres termes par la mesure dans laquelle nous sommes enclins à accepter les autres sur notre terrain d’action.” Un certain nombre de concertations transfrontalières sont déjà d’application, d’autres les suivront rapidement. Des accords ont par ailleurs été pris afin de mener actions concrètes dans des domaines prioritaires communs.

JURBISE – Le mardi 29 septembre 2015, les textes avalisant le nouveau programme de la formation de base ‘inspecteur de police’1 ont été publiés au Moniteur belge. La première promotion qui bénéficie de ce nouveau programme a fait sa rentrée dans les écoles de police le 1e octobre 2015. Afin de marquer son soutien aux aspirants, la commissaire générale de la police fédérale, Catherine De Bolle, s’est rendue le 16 octobre dernier à l’Académie provinciale de police de la province de Hainaut. Elle était accompagnée de Marc Garin, chef de corps de la zone de police Mons/Quévy et vice-président de la Commission permanente de la police locale. “Beaucoup pensent pouvoir devenir policiers mais peu sont appelés à entamer la formation de base. Cela signifie donc qu’ils étaient les meilleurs dans les procédures de sélection. Leur témoigner notre confiance est très important car ils représentent l’avenir de la police”, a déclaré la commissaire générale. “Dans ma vision idéale, le policier du futur doit être très créatif, flexible, développer ses talents et chercher des solutions aux problèmes qui se posent car le monde change tout le temps. Il doit garder à l’esprit le travail en équipe, être solidaire avec les autres policiers ainsi qu’avec la société. L’évolution de cette dernière, les nombreux développements technologiques et les phénomènes auxquels nous sommes confrontés exigent un grand investissement personnel.”

Plus d’images ? 7

www.polimagery.be

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https://www.youtube.com/ watch?v=9ghFXJHP4sM

B.D. 1

Voir Inforevue 03/2014, pp. 28-31

S.D.

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AFFAIRES EN COURT

PORTES OUVERTES

UNE VIE SAUVÉE

LA PANNE – L’été dernier, lors d’une action intégrée contre le trafic d’êtres humains, l’inspecteur principal Thibault Schelfhout, de la police judiciaire fédérale de Flandre occidentale, a sauvé la vie d’un des trafiquants. Après une longue poursuite, ce dernier a voulu traverser à la nage un canal. Il y a presque laissé la vie.

Record d’affluence à Wavre f

“THANK YOU sir”

© Lavinia Wouters

Il a entre autres été possible d’embarquer à bord d’un véhicule de police, de s’asseoir au volant d’une impressionnante arroseuse de la police fédérale, de se familiariser avec la police à cheval, mais également de s’informer sur ce qui est autorisé en matière de nouveaux animaux de compagnie (NAC), d’armes qui sont en vente libre sur le territoire belge ou encore de visiter les cellules du commissariat.

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Plus spectaculaire : les différentes techniques d’intervention, notamment avec l’aide de chiens-policiers, ou encore les crashtests et la célèbre voiture-tonneau ont ébahi petits et grands. Pour les plus jeunes, une série d’activités étaient également prévues, comme des parcours de sécurité routière, des balades en poney ou des châteaux gonflables. Enfin, au rayon des nouveautés, soulignons la présence du service des Douanes et accises, de la police des chemins de fer, de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) et de la Banque nationale qui a présenté le nouveau billet de 20 € et les différentes manières de repérer un faux billet. 860 tours en véhicule tonneaux, 297 crash test, 2 527 photos avec la mascotte et 6 314 entrées, les chiffres en disent long sur ce beau succès ! J.B.

© Jos Balcaen

Le 28 juillet 2015, l’enquêteur Thibault Schelfhout prend part à une grande action intégrée contre le trafic d’êtres humains. “Nous étions sur les talons de plusieurs de ces runners et nous essayions de coincer leur véhicule. Dans ce jeu du chat et de la souris avec les services de police, leur voiture a finalement embouti la berme centrale de l’autoroute. Une personne s’est enfuie à pied, et je l’ai poursuivie à travers les bois. Arrivé au canal, l’individu ôta son pantalon et ses chaussures et se mit à nager, très lentement, vers l’autre berge. Au haut talus qui faisait office de berge, il essaya de sortir de l’eau mais sans succès. Sa tête s’enfonçait de plus en plus souvent sous les flots. J’ai alors enlevé mon gilet pare-balles, mon ceinturon et je me suis mis à nager dans sa direction. Malgré la hauteur de la berge, j’ai réussi à le sortir du canal. Ses premiers mots furent “Thank you sir”. Lors de l’audition qui s’en suivit, il nia tout… Ce que je retiens de ce sauvetage, c’est que certains me demandent pourquoi j’ai sauvé cet homme. D’autres disent ‘chapeau’, mais ne l’auraient pas fait. Il était quand même en train de se noyer ! Je ne me considère cependant pas comme un héros, j’ai simplement fait mon boulot." S.V.P.

WAVRE – Avec plus de 6 000 visiteurs en deux jours, la zone de police de Wavre peut affirmer que la quatrième édition de ses journées portes ouvertes, qui se sont déroulées les 12 et 13 septembre derniers, a été un réel succès. Près de 80 activités destinées à briser la barrière entre le citoyen et les policiers ont été proposées aux nombreux visiteurs.


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AFFAIRES EN COURT

V I S I T E R OYA L E

INVITÉ spécial f BRUXELLES – L’actualité récente démontre plus que jamais la nécessité de disposer d’unités spéciales bien formées, entraînées et équipées pour faire face, notamment, à la menace terroriste. C’est dans ce contexte que Sa Majesté le Roi Philippe a rendu, le 10 novembre dernier, une visite à la Direction des unités spéciales (DGJ/DSU) de la police fédérale. Il était accompagné des ministres de la Justice et de l’Intérieur, Jan Jambon et Koen Geens, qui étaient en ‘terrain connu’ puisqu’ils étaient déjà venus au complexe de Witte de Haelen, le 5 mars dernier, pour annoncer un renforcement des moyens alloués1.

© Lavinia Wouters

Dans son discours, le directeur des unités spéciales, Roland Pacolet, a évoqué les menaces et défis qui se présentent à son unité : “La menace terroriste est une réalité, mais nous constatons également dans les dossiers de criminalité grave une évidente agressivité des suspects sur lesquels nous travaillons. Cette agressivité est d’un autre ordre et nécessite que nous soyons toujours bien préparés. L’internationalisation du monde criminel est évidente et les activités de réseaux criminels étrangers constituent une donnée quasi-quotidienne de notre fonctionnement. Enfin, il y a la forte évolution technologique et la rapidité de ses développements.” Face à ces défis, les moyens supplémentaires ne seront pas superflus. Outre l’achat de nouveau matériel et la rénovation des infrastructures, 45 emplois seront bientôt ouverts à la Direction des unités spéciales. Démonstration à l’appui, le souverain a pu constater l’efficacité et la maîtrise des membres de DSU, bien secondés par un hélicoptère de l’appui aérien. B.D

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https://www.youtube.com/ watch?v=FoIgX1HEIKw

Voir Inforevue 02/2015, pp. 42.

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AFFAIRES EN COURT

LES CONCOURS

De beaux prix à gagner ! f BRUXELLES – Avez-vous conservé les dernières éditions du magazine Inforevue ? Celles de 2015, par exemple, vous aideront à participer à notre concours annuel puisque vous y trouverez les réponses aux questions ci-dessous. De beaux prix sont en jeu : deux montres, des clés USB, des portfolios, des porte-cartes de visite ainsi que des couvertures de survie et des stylos. Le défi vous tente ? Alors, à vos archives ! Question 1 : En vingt années d’existence, combien de dossiers la Cellule personnes disparues a-t-elle traités ? Question 2 : Quelle zone de police a créé une page Facebook gérée par une inspectrice pour lutter contre le cyberharcèlement ? Question 3 : Replacez ces images dans leur contexte et dites nous à quelles occasions elles ont été prises ? Question 4 : Quelle asbl liée à la police a célébré, en 2015, son 20e anniversaire ? Question 5 : Dans l’enquête COMPLI-K, au départ de quels pays agissaient les hackers ? Question 6 : Depuis le 1e mai 2014, une nouvelle législation relative à la navigation sous influence est en vigueur. Est-elle d’application en mer, dans les eaux territoriales belges?

Et l’énigme de Pol ? La dernière enquête ne nécessitait pas un flair aussi aiguisé que celui du commissaire Maigret. Le batelier qui pêchait en zone interdite était celui à bord du canot à moteur, vu la vitesse du leurre qui a failli arracher la moustache de Pol. Parmi la cinquantaine de bonnes réponses, une main innocente a tiré les noms de vingt-cinq ‘enquêteurs’ qui vont bientôt recevoir les prix suivants : • Une montre : Maurice Genon et Séverine Doppagne • Un porte-gsm : Isabelle Capiau, Etienne Delbecque, Michel Dupont, Joël Delbart, Hubert Demarbaix et Claude Lambert • Un portfolio A4 : Patrick Luyckx, Albert Servais et Robert Linsingh • Un portfolio A5 : Steve Hausmanne, Pascal Kirchner et Pierre Maurer • Un porte-cartes de visite : Marc Vandendriessche, Michel Smal, Georges Ladry, Thierry Maurer, Jacques Boutet et Guy Dubois. • Une clé USB : Frank Iacopucci • Un kit de soins : Constant De Herdt et Merel Heerwegh • Une couverture de survie : Luc Coussement et Jeroen Somers

Dans l’énigme suivante (en page 50), notre mascotte détecte une anomalie dans une photo. Et vous, l’avezvous trouvée ? Tant pour le concours annuel que pour l’énigme de Pol, envoyez-nous vos réponses pour le lundi 1e février 2016 au plus tard : • soit par mail à cgc@police.belgium.eu • soit par courrier à l’adresse suivante : Jeux concours Inforevue 2015 Police fédérale Direction de la communication (CGC) Avenue de la Couronne, 145A 1050 Bruxelles Mentionnez clairement vos nom, prénom, adresse et numéro d’abonné. Bonne chance ! La rédaction

Nous vous souhaitons de très heureuses fêtes et

une bonne année 2016.

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UNEUS aussi !

F E E D B AC K

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UNEUS

Travail policier de A à Z

Un retour sur les éditions précédentes d’Inforevue.

Afin d’améliorer la qualité de vie sur l’axe Bethléem-Parvis-Square Jacques Franck, le projet UNEUS (UNion pour un Environnement Urbain Sécurisé) a été lancé en juillet 2012 à Saint-Gilles. Cette commune bruxelloise souhaitait ainsi poser un geste fort en matière de sécurité, de concert avec la zone de police Midi (Anderlecht/Saint-Gilles/Forest), entre autres. Le projet UNEUS a porté ses fruits et devrait être élargi cette année aux communes d'Anderlecht et de Forest. TEXTE Saskia Van Puyvelde

PHOTOGRAPHIE Ruben Accou

SAINT-GILLES – Vols avec violence, bandes urbaines, trafic de drogue … “Il y avait en effet un problème de sécurité dans les environs de la Place de Bethléem”, déclare le commissaire Filip Bombaert. “Nous avons constaté que le modèle policier classique ne permettait pas de résoudre les problèmes auxquels la population était en proie. La commune de Saint-Gilles, qui est à l'origine du projet UNEUS, a créé un comité de pilotage réunissant la commune, le parquet de Bruxelles, le directeur coordinateur administratif (DirCo) de Bruxelles et la zone de police Midi. Ce comité s'est penché sur la question de savoir comment améliorer la qualité de vie dans ce secteur. La population a également été consultée. En fait, le projet UNEUS dépasse largement le cadre policier. Afin de pouvoir contribuer autant que possible au projet dans le respect de la philosophie en vigueur, le ‘Koban UNEUS’ a été créé au sein de la zone de police le 1er juillet 2012.” Le terme ‘Koban’ renvoie au modèle japonais de la police de proximité. Si son terrain d'action est très limité sur le plan géographique, un Koban garantit une présence policière dans la rue. Le Koban UNEUS recouvre

toutefois plus de la moitié du territoire de la commune de Saint-Gilles.

Continuité “Notre zone de police est le théâtre d'un grand nombre d'événements et compte une multitude de services d'ordre, si bien qu'il y a toujours une raison pour ne pas assurer la continuité et annuler certaines actions”, poursuit le commissaire.” La charge de travail est colossale. Les horaires d'UNEUS permettent justement cette continuité : il y a une présence policière sept jours sur sept. Ces horaires sont adaptés de manière flexible lorsque, par exemple, les terrasses sont bondées jusqu'à trois heures du matin en été. UNEUS compte trois équipes de huit inspecteurs et un inspecteur principal chargé de l'encadrement. Ces effectifs permettent d'assurer cette continuité, qui est cruciale pour les résultats à long terme. La commune a financé l'engagement de huit inspecteurs supplémentaires et un glissement interne permet de compléter les effectifs d'UNEUS. Les inspecteurs du service d'intervention et de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) travaillent également pour UNEUS,

dont la mission est d'agir au niveau des différents facteurs influençant la sécurité générale par le biais des quatre modes d'action : l'information, la prévention, la répression et les poursuites. Nous nous chargeons de l'approche dans son intégralité, du travail de A à Z. Tous les membres d'UNEUS se sont portés volontaires et se montrent très positifs vis-à-vis du projet. Ces personnes devaient avoir de l'expérience, être ouvertes à l'innovation et être en mesure de réaliser des tâches judiciaires.”

Rapidité de réaction Les missions d'UNEUS sont clairement définies. Selon les missions à accomplir, les membres d'UNEUS travaillent en uniforme ou en tenue civile. Le commissaire Bombaert : “Nous entretenons le contact avec les citoyens, travaillons de manière proactive, détectons les situations problématiques et faisons sortir des auteurs potentiels de l'anonymat.”

UNEUS assure les missions générales de protection et de prévention, ainsi que les interventions, dans le cadre des vols avec violence. Nous nous

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Photo primée Le 27 octobre, l'Association belge de la communication interne a décerné à Inforevue le prix de la meilleure illustration 2014-2015 pour la photo de la commissaire divisionnaire Hannelore Hochepied (ZP Ostende), Invitée de l'Inforevue 04/2014, en pp. 3437. Elle a été prise par notre photographe Lavinia Wouters. Ce cliché a été choisi par le jury pour son originalité, son côté décalé, surprenant, sa mise en scène et son côté rayonnant. Il s'est imposée face à la concurrence d’images d'autres finalistes : Solvay, Infrabel, la SNCB et l'Intercommunale ISoSL.

Alloo poursuit sa route Au 2e semestre 2015, VTM a diffusé le programme Alloo à la police locale. Au fil d’une dizaine d’émissions, le journaliste et animateur Luk Alloo a accompagné des agents de quartier, des patrouilles judiciaires, des services d’aide aux victimes, des équipes d’intervention des provinces d’Anvers, de Flandre orientale et de Flandre occidentale. Dans le courant de l’année 2016, une deuxième série d’Alloo à la police de la route (voir Inforevue 4/2014) sera diffusée, en collaboration avec la police fédérale de la route d’Anvers qui souhaite mettre l’accent sur le weigh in motion1 et les comportements asociaux.

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Dans l’Inforevue 1/2015, nous vous avons présenté le projet UNEUS de la zone de police Midi (Anderlecht/Saint-Gilles/ Forest). Ce projet a démarré en juillet 2012 avec, entre autres, la commune de Saint-Gilles. UNEUS signifie UNion pour un Environnement Urbain Sécurisé et a pour objectif d’améliorer la qualité de vie sur l’axe Bethléem-Parvis-Square Jacques Frank. L’approche développée a rapidement porté ses fruits. Cette année, UNEUS a reçu le prix David Yansenne, décerné à un service de police qui excelle en matière de mise en oeuvre d’une politique de police de proximité. David Yansenne, ancien chef de corps de la zone de police de Bruxelles-Nord, est décédé en 2013 dans un accident de voile. Il croyait fortement en une police entretenant des contacts étroits avec les communautés locales.

En cadeau pour nos fidèles abonnés

Le téléspectateurs pourront à nouveau tweeter pendant les émissions. Les enregistrements auront lieu durant cet hiver car Luk Alloo souhaite porter à l’écran une autre saison. @Wegpolitie_ANT

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Ce système permet d’effectuer, de manière automatisée, une présélection de véhicules potentiellement en surcharge en pesant tous les véhicules qui passent par un point donné.

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