Inforevue 3/2016 Fr

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bure au de depot de br ux el l es x / p 409212 / Gér aldi ne B om al av enu e de la Cou r onne 145A 1050 b ruxelles

Les défibrillateurs sauvent des vies Un guichet électronique à la zone Vlas

Plan canal ensemble contre le radicalisme

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t r im est r iel / ju il l et aoû t sept em br e 2016

MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE


UNE SOLUTION GLOBALE POUR LA ZONE DU CANAL

L’Inforevue est une publication de la Direction de la communication de la police fédérale

Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Céline Delande, Nicolas Mangon, Katrien Ottevaere et Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Ruben Accou, Jocelyn Balcaen, Christian Berteaux, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers et Lavinia Wouters Dessins: Didier Castenholz, Emmanuelle Glibert, Benoit Goesaert Traductions: Service de traduction Direction de la communication Imprimerie: Goekint Graphics 059 51 43 43

Suite aux attentats de Paris en novembre 2015, il était devenu évident pour tous qu’il fallait apporter une solution globale à la situation sécuritaire de la zone du canal, dont fait partie Molenbeek. En tant que Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, j’ai donc pris l’initiative de mettre les différents acteurs autour de la table pour développer une approche intégrale et intégrée. Prévention, administration, police et justice doivent travailler en coordination et concertation. Pour la police, il s’agissait particulièrement de travailler sur l’approche ciblée des Foreign Terrorist Fighters (FTF’s), les phénomènes de criminalité soutenant le terrorisme au sens large (armes, drogues, falsification de documents) l’économie illégale soutenant le terrorisme, ainsi que les phénomène de radicalisation au sens large (mosquées, asbl, …). Ce plan a été élaboré avec les cinq zones de police (quatre à Bruxelles et celle de VilvordeMachelen) concernées par le Plan canal.

Relations publiques et abonnement: Laurence Slachmuylders, Avenue de la Couronne 145A - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97

Six mois plus tard, nous venons de procéder à l’évaluation de la première phase du plan (Molenbeek et Vilvorde, avec un renfort de 70 policiers fédéraux). Grâce à la collaboration entre la police locale et fédérale, après six mois, les résultats sont là : 57 actions, plus de 5000 logements ont été contrôlés, etc. Grâce aux actions proactives, la constatation de faits liés aux armes, aux stupéfiants, etc. a augmenté de 86,2 % par rapport à l’année dernière pour la même période.

Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 euros Facture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automatiquement prolongé sauf résiliation deux mois avant son échéance. Tous droits réservés.

Félicitations à tous ceux qui y contribué. Le travail n’est pas encore fini mais ces résultats doivent nous encourager à poursuivre dans notre engagement pour la sécurité de nos citoyens.

Editeur responsable: Géraldine Bomal - Avenue de la Couronne 145A - 1050 Bruxelles

Sur le terrain, on remarque une meilleure collaboration entre les différents piliers du Plan canal et au sein de la police intégrée, et c’est aussi un résultat important.

Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands. E-mail: Gestion Abonnements: cgc@police.belgium.eu

Rédaction: cgc.product@police.belgium.eu

Jan Jambon

ISSN: 1780-7638

Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur

www.polimagery.be

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sommaire

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ZONE DE POLICE VLAS 3.D Un guichet électronique pour prendre rendez-vous

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PLAN CANAL Le radicalisme pris à bras-le-corps

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NOUVEAU MONDE DU TRAVAIL Skype Entreprise au sein de la police intégrée, bientôt une réalité ?

SCANNER MOBILE À RAYONS X Des spécialistes en action

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FACE TO FACE Des défibrillateurs dans les véhicules d’intervention

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SÉCURITÉ & PARTENARIAT Les contrôles de De Lijn et de la police sur une même ligne

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L’INVITÉE Karima: “Ma thérapie ? Continuer à travailler !”

rubriques

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Un nouveau véhicule pour les unités spéciales

Radar...2

Une journée avec...30

Les Experts...22

Feedback...49

Historia...18 Casus...19

Out of office...36

Le monde policier...38

Les affaires en court...40

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R ADAR

L A POLICE EN CHIFFRES

1379

Cet été, 1379 enfants se sont égarés à la côte. Une grande partie d’entre eux a vite été retrouvée grâce aux 750 000 brassards de sécurité distribués gratuitement (lire aussi en page 46)

Si les autorités peuvent savoir quelles machines sont contaminées, il ne nous est pas permis de rechercher sans raison qui possède l’ordinateur. Dans notre pays, seule la Justice est autorisée à interpeller les fournisseurs d’accès à Internet pour savoir qui se cache derrière les adresses ip." Miguel De Bruycker, directeur du Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB) dans De Standaard, 9 septembre 2016

L’ I N F O G R A P H I E

3 juin - 29 août > nombre de tests réalisés < (en moyenne 3640/jour)

police locale

80%

police fédérale

20%

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conducteurs

3,1%

96,9%

0,5‰ < x > 0,8‰ 0,8‰ < x

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Retraits de permis:

2,1%

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R ADAR

tweetwall @policecomines Quand on joue à Pokémon Go, il ne faut pas ignorer le monde réel, sinon, il peut y avoir de très graves conséquences

@policefederale W E B WAT C H

TAKE THE INTERNET BACK Saviez-vous que 68 % des Belges n’ont pas un comportement sûr sur le web ? Ils font ainsi le jeu des cybercriminels. Et vous ? Si vous testiez vos pratiques en la matière ? Le site www.safeonweb.be vous propose de répondre à cinq questions sur les antivirus, les mises à jour de vos programmes, la sauvegarde régulière de vos données (backups), les mots de passe et le phénomène du phishing. Vous pourrez comparer vos résultats à ceux d’autres Belges et contribuer à diminuer le nombre d’imprudents sur internet. Cette campagne, baptisée Take the internet back et menée par la Cyber Security Coalition, débute le 10 octobre 2016. A vos clics, prêts ? Partez ! INFO www.safeonweb.be

Vivez le défilé national à travers les yeux de notre drone @HELI_FEDPOLFED

@zp3vallees

Au soleil, un animal enfermé dans une voiture peut mourir en moins de dix minutes. Si vous apercevez un animal... http://fb.me/2Eb3JibxG

@PoliceCharleroi

Une arnaque refait surface : la technique des cornicheurs. Attention aux personnes âgées! https://www.facebook.com/policedecharleroi/ …

@PolicedeLiege #XVaoût Attention à vos oreilles, c’est la fête en Outremeuse, le traditionnel tir de campes aura lieu aujourd'hui à 18h !

@BelPoliceEvent

Ce week-end nous essayons de vous guider vers le #BelgianGP de Spa-Francorchamps en toute sécurité. Suivez nos conseils mobilité & sécurité

@ZPNamur

SUR LE VIF

Kenzy Van Keerbergen (27) s’est familiarisé avec de nombreux aspects du travail de policier : d’abord à l’école de police, puis à la police des chemins de fer de la police fédérale et actuellement, dans la zone de police de Malines/Willebroek. "Après avoir passé quelque temps à l’intervention, je suis passé dans l’équipe des nuisances de quartier. Je participe aussi à la plateforme des écoles. La diversité de mes rôles me permet de nouer des contacts avec des jeunes et donc de réfléchir à des solutions. Cela m’apporte beaucoup de satisfaction. C’est un job passionnant et varié qui me fait vivre des expériences positives, mais aussi plus négatives. Mon travail a indubitablement changé mon regard sur la vie."

Bruit explosion à #Namur - intervention service déminage - La Défense - neutralisation explosifs 2ème Guerre - #Citadelle

@ZPLesseLhomme

Surfons tranquille: Les écrans perturbateurs du sommeil de nos enfants

GendarmerieNationale

#CoopérationTransfrontalière avec nos camarades belges de @PoliceMonsquevy pour renforcer les contrôles #Sécurité

@INTERPOL_HQ

Remembering the victims of 9/11 and all who have been killed in terrorist attacks around the world

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© Christian Berteaux

R A D A R F L A S H É

Attention, ça mouille ! Il faisait chaud, en ce 21 juillet, au Village policier. Quoi de plus rafraîchissant qu’une démonstration de l’arroseuse ?

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MISE EN GARDE CONTRE LES DANGERS DE POKÉMON GO

conducteur de poids lourd sous influence de speed est intercepté à Zelzate le 25 juillet par la police de la route de Flandre orientale.

La police locale anversoise a lancé, mi-juillet, un appel à la prudence lors de l'utilisation du jeu de réalité Pokémon Go qui permet aux joueurs d'attraper des créatures virtuelles avec son smartphone. Etant donné que les personnages peuvent se cacher dans des endroits incongrus comme des ronds-points ou des voies de chemin de fer, la chasse aux Pokémon n'est pas sans risque. "Faites toujours bien attention, aussi aux autres utilisateurs, et respectez le code de la route. Les joueurs n'ont d'yeux que pour leur écran, et sont tellement captivés par le jeu qu'ils ne font plus attention au trafic. Il y a aussi des criminels qui se servent du jeu pour attirer des victimes et les voler".

MILLE SABORDS ! Cela n’arrive pas souvent mais mi-juillet, la police de la navigation de Flandre orientale a intercepté un capitaine ivre aux commandes de son bateau. Celui-ci s’est vu infliger une interdiction de naviguer de six heures. Le capitaine Haddock en question avait déjà été pris l’an passé pour des faits similaires sur le Photo: Inforevue 01/2015 même bateau.

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personnes recherchées sont interpellées début septembre par la ZP Mouscron lors d’un contrôle routier.

UN FILM FAIT MAISON Deux inspecteurs de la police locale de Grimbergen, Kurt De Meuter et Stefaan Borremans ont tourné avec l’aide d’un ami, Steven Sterk, un film de promotion sur leur zone de police. Ils avaient déjà une expérience dans le domaine, mais en tant que figurants : "Nous assurons la mise en scène, filmons et jouons dans ce film, une vraie déclaration d’amour à notre job." Le résultat ? Pas un film d’entreprise ennuyeux mais un film d’action qui met en lumière toutes les facettes du travail policier : recherche, intervention, proximité, etc. Bref, une campagne de recrutement locale qui a tout pour séduire ! https://youtu.be/ITIwhXqLw5A

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NO COMMENT

BUZZ

MOLENBEEK A L’AVANT-PLAN La chaîne commerciale flamande VIER a diffusé à partir de la fin août un documentaire en sept épisodes sur la zone de police Bruxelles-Ouest. Niveau 4 a suivi toutes les divisions du corps de police de Molenbeek. Tant la brigade Anti-Banditisme (BAB), le service d’intervention, la cellule radicalisme, la brigade canine que le service circulation ont été filmés. Cette série a pour objectif de corriger l’image négative de la police de Molenbeek auprès de certains citoyens et décideurs. Des policiers qui ont participé à cette série témoignent également dans notre dossier sur le Plan canal (lire en page 10).

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collègues luxembourgeois, français, allemands et néerlandais ont renforcé le dispositif policier du Grand Prix de Formule 1 de Spa-Francorchamps.

"Une image vaut mieux qu’un long discours". Si la formule peut paraître éculée, elle n’en reste pas moins vraie. Fort de ce principe, le Desk Audiovisual de la Direction de la communication de la police fédérale développe désormais des capsules vidéo sans commentaires, à l’instar de CNN ou d’Euronews. Ces NO COMMENT reprennent des images tournées sur les lieux de missions policières quotidiennes ou d’événements. "Notre objectif est de diffuser au minimum une capsule par semaine", explique Grégory Taildeman, membre du Desk Audiovisual. Les NO COMMENT sont diffusés sur les médias sociaux de la police fédérale via son canal Youtube : http://bit.ly/2a9xQg2.

people OLIVIER LIBOIS Le Directeur général de la police administrative de la police fédérale deviendra dans les prochaines semaines chef de corps de la police locale de Namur. __ MICHAËL JONNIAUX

Le commissaire divisionnaire Michaël Jonniaux quitte la police fédérale de la route et devient chef de corps de la zone de police Montgomery (Etterbeek/Woluwe-SaintLambert/Woluwe-Saint-Pierre) __

PIERRE MATON Le commissaire divisionnaire Pierre Matton a été désigné chef de corps de la zone de police Botte du Hainaut (Beaumont / Chimay, Froidchapelle / Momignies / Sivry-Rance) 7

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ZONE DE POLICE VLAS 3.D

Un guichet électronique pour prendre rendez-vous Depuis le mois de mars dernier, les habitants de Courtrai, Kuurne et Lendelede qui souhaitent effectuer une déclaration ou déposer une plainte peuvent prendre rendez-vous avec la police locale par Internet. Le digiloket a pour but de faire gagner du temps, à la fois au client et aux membres de la zone de police, en diminuant les temps d’attente et en constituant au préalable un dossier en ligne. Inforevue a pris rendez-vous (par Internet, évidemment) avec la zone de police Vlas pour en apprendre plus de vive voix. TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

COURTRAI – Personne ne fait une déclaration à la police par plaisir. Cela signifie en effet que l’on a été victime ou témoin d’un délit. Pourtant, il peut être utile d’investir dans une offensive de charme pour faciliter la tâche aux citoyens lorsqu’ils ont un délit à signaler ou une déclaration à effectuer. Ils sont souvent peu enclins à le faire, ce qui maintient toute une partie de la criminalité sous le radar de la police. Qu’est-ce qui dissuade certains de signaler un fait ? L’idée que cela ne servira à rien… ou simplement le manque de temps…

GAIN DE TEMPS

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“Le gain de temps et l’efficience sont les maîtres-mots de notre guichet en ligne pour prendre rendezvous”, confie le chef de corps Rino Defoor. “Faire attendre deux heures quelqu’un qui a perdu son portefeuille car nous avons beaucoup de travail à ce moment, voilà qui ne témoigne pas vraiment d’un souci du client. Nous pouvons éviter cela en propo-

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sant un rendez-vous. De plus, lors de la prise du rendez-vous, le déclarant peut immédiatement taper l’objet de sa visite ou la relation des faits. Les informations sont alors intégralement reprises dans le dossier. Plus besoin de recopier ! Cela permet également un gain de temps substantiel.” Il est possible de prendre rendez-vous via le site web www.pzvlas.be, ou en utilisant la nouvelle application Digiloket PZ Vlas. “J’estime que nous devons utiliser cette possibilité”, poursuit Rino Defoor. “Regardez autour de vous : qui ne possède pas de smartphone ? Aujourd’hui, l’utilisation du smartphone est devenue un réflexe naturel, surtout chez les plus jeunes générations.” Le guichet électronique de la zone de police Vlas permet de faire une sélection parmi quarante types de déclarations. D’après Piet De Vulder, “une fonctionnalité intéressante du digiloket est que le citoyen sait direc-

www.pzvlas.be L’application Digiloket PZ Vlas est disponible pour Apple et Android.

tement de quoi il doit se munir pour se rendre à la police. Il arrive en effet régulièrement qu’une personne vienne effectuer une déclaration mais oublie chez elle les documents ou les informations nécessaires, ce qui l’oblige à revenir. Autre avantage : le rendezvous préalable nous permet de savoir directement à qui nous avons affaire. Dans le contexte actuel, cela n’est pas négligeable.”

La procédure en ligne est réservée aux déclarations ou plaintes non urgentes telles qu’une perte de carte d’identité, un vol de portefeuille ou un vol dans un véhicule. Si quelqu’un a besoin de la police en urgence, il doit

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“Je suis convaincu de la nécessité de miser sur le digital, aujourd’hui et demain. L’innovation digitale et la communication sans fil constituent deux pierres angulaires de ma vision, dont tout le reste découle : la collaboration, le travail mobile, le partage d’informations, la politique d’intervention coordonnée avec le Service d'information et de communication de l'arrondissement (SICAD) de Flandre occidentale et, bientôt, le projet d’un nouveau bâtiment pour notre corps. Mais l’innovation n’est pas une fin en soi. L’objectif demeure de rendre l’organisation plus performante et d’améliorer le service au citoyen.”

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RINO DEFOOR CHEF DE CORPS

PIET DE VULDER INNOVATOR ICT “Pour mettre sur pied ce guichet électronique, nous avons à nouveau opté pour un partenariat public/privé avec un développeur de logiciels. Cela ne nous empêche pas de coordonner au mieux nos projets d’innovation avec la stratégie ICT de la police fédérale. Nous restons dans ce cadre, tout en plaçant nos propres accents. C’est précisément ce rôle de précurseurs qui rend le défi passionnant.”

toujours former le 101. L’application contient cependant un ‘bouton d’appel d’urgence’ bien pratique pour contacter le 101.

CHANGEMENT

Le lancement du guichet en ligne ne signifie en rien que la zone de police va désormais être moins accessible. Il reste possible d’effectuer une déclaration ou de déposer une plainte sans rendez-vous durant les heures d’ouverture. Cependant, les personnes ayant pris un rendez-vous ont priorité. Cela doit devenir un argument pour encourager les citoyens à utiliser le digiloket. “Actuellement, le rapport entre les déclarations faites en utilisant le digilo-

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ket et les déclarations ‘libres’ n’a rien de révolutionnaire”, observe Piet. “Entre mars et juillet, nous avons recensé 77 rendez-vous pris par Internet. Au cours de la même période nous avons enregistré plus de 2 000 déclarations ‘libres’. Il faut évidemment mettre ces chiffres en perspective parce que pour l’instant, nous n’offrons cette possibilité de prendre rendez-vous par Internet que deux jours fixes par semaine et durant une plage horaire limitée. Au niveau organisationnel et en termes de promotion, nous allons devoir passer à la vitesse supérieure.” “En fait, l’important est d’intégrer le changement”, conclut Rino Defoor.

“Notre défi consiste à susciter l’adhésion : convaincre le public de l’avantage et leur faire comprendre et ressentir le ‘plus’ que cela peut leur apporter. Au final, l’innovation doit ‘décomplexer’ les choses pour tout un chacun : pour nous, simplifier l’organisation et pour le citoyen, réduire les pertes de temps et améliorer le service.” f 1

Le nombre exact de ‘non-déclarations’ reste dif�icile à estimer. Il s’agit d’un dark number. Une enquête du Ministère néerlandais de la Justice et de la Sécurité révèle notamment que la propension à effectuer une déclaration a diminué de 20 % entre 2005 et 2014. Et d’après le Moniteur de sécurité belge de 2008, seuls 38 % des délits sont déclarés. Pour les délits à caractère sexuel, le pourcentage passe même sous les 10 %, et s’élève environ à 80 % pour les cambriolages dans des habitations…

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PLAN CANAL

Le radicalisme pris à bras-le-corps Le 5 février 2016, le Ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, présentait officiellement son Plan de lutte contre la radicalisation violente et le terrorisme. Il prône une approche englobant les différents phénomènes criminels liés ou soutenant le terrorisme. Il s’agit d’un plan ambitieux pour lequel les deux niveaux de la police intégrée sont amenés à travailler main dans la main. L’un des axes forts de ce plan porte sur une zone située le long du canal Bruxelles-Charleroi. Le Plan canal concerne les communes de Saint-Gilles, Anderlecht, Molenbeek, Koekelberg, Laeken, Saint-Josse, Schaerbeek et Vilvorde. Plusieurs mois après cette décision, où en est la mise en place de ce plan ? Avec quels objectifs et moyens ? Eclairages. TEXTES Stefan Debroux, Benoît Dupuis et Saskia Van Puyvelde PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen, Christian Berteaux, Karolien Snyers et Lavinia Wouters

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MOLENBEEK-SAINT-JEAN – “Vous êtes arrivés sains et saufs jusqu’ici ?” Johan De Becker, le chef de corps de la zone de police de Bruxelles-Ouest (Molenbeek-Saint-Jean/Koekelberg/ Jette/Ganshoren/Berchem-SainteAgathe) sourit de la boutade. Depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, Molenbeek est dans l’œil du cyclone. Pas étonnant, donc, que l’élaboration et la coordination du Plan canal soient assurées par cette zone de police et la Direction de coordination et d’appui (DCA) de la police fédérale de Bruxelles.

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LE PLAN CANAL, CE N’EST DONC PAS UNE STRUCTURE PERMANENTE ? Johan de Becker : “Non, il unit les forces de différents acteurs dans divers domaines : l’administratif, le préventif, le judiciaire et le policier. Polices fédérale et locales, nous travaillions déjà beaucoup ensemble, ainsi qu’entre les six zones de la Région de Bruxelles-Capitale. Mais pour ce plan, nous dépassons les limites de l’arrondissement judiciaire puisque deux parquets sont concernés, tout comme les services de huit

administrations communales. Il s’agit donc d’une véritable approche intégrale, intégrée et multidisciplinaire.” Le commissaire Cédric Smeets (DCA Bruxelles) : “A l’origine de ce Plan canal, on trouve deux constats. Le premier est que les terroristes de Paris étaient avant tout de petits délinquants. Lorsqu’on superpose les cartes de la précarisation, de la petite criminalité et de la radicalisation, on se retrouve sur la même zone. Différentes causes ont donc mené à la radicalisation de ces individus. Le deuxième constat, découlant du

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PL AN CANAL

LE PLAN CANAL, C’EST QUOI ? Il s’agit d’un plan de lutte intégré (police locale, police fédérale) et intégral (associant d’autres partenaires comme les services communaux, les parquets …) de lutte contre la radicalisation violente dans huit communes situées le long du canal Bruxelles-Charleroi : Anderlecht, Molenbeek, Koekelberg, Laeken, Saint-Josse, Schaerbeek et Vilvorde. Cinq zones de police sont donc impliquées : Bruxelles-Midi, Bruxelles-Ouest, BruxellesCapitale-Ixelles, Bruxelles-Nord et Vilvorde-Machelen. La police fédérale assume déjà un rôle très actif dans la lutte contre le terrorisme. Les enquêteurs des polices judiciaires fédérales y travaillent d’arrache-pied depuis plusieurs mois. Les contrôles aux frontières et des voies de communication exigent également un grand engagement des entités de première ligne de la police fédérale. Dans le cadre du Plan Canal, le Ministre de l’Intérieur a demandé à la police fédérale d’apporter son appui premier, est que la réponse ne peut se limiter aux seuls volets policiers et judiciaires. Il fallait quitter les sentiers battus, oser quelque chose de nouveau, orienté vers le résultat.”

CONCRÈTEMENT, COMMENT S’OPÈRE LE SUIVI ?

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Johan De Becker : “Le point de départ est la liste consolidée des Foreign Terrorist Fighters (FTF) de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM). Il est impossible pour la police et les services de renseignement de surveiller tous les FTF 24h/24 mais grâce à l’approche multidisciplinaire, une série d’acteurs peut assurer un meilleur suivi. Dans le domaine administratif, par exemple, les fonctionnaires de l’administration communale sont compétents pour véri�ier de nombreux éléments : logement, domiciliation, voisinage, regroupement familial … Au niveau socio-économique, le contrôle des asbl peut livrer des données intéressantes. Sur le plan judiciaire, le parquet nous garantit par ailleurs que toute infraction commise par un FTF est traitée en priorité. Une multitude d’acteurs du plan est ainsi amenée à travailler sur les mêmes personnes à risques.” Cédric Smeets : “Suivre les phénomènes de soutien au terrorisme

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par la mise à disposition de membres du personnel en affectation temporaire (DPP/ATA) qui ont intégré provisoirement les corps d’intervention (CIK) de Bruxelles et de Hal-Vilvorde pour venir en appui aux zones de police locale. Le Plan canal a été élaboré selon quatre axes : l’approche multidisciplinaire des targets (les personnes à risques), l’approche des phénomènes de criminalité soutenant le terrorisme (le tra�ic de stupé�iants, d’armes et les documents faux et falsi�iés), l’approche de l’économie illégale et l’approche du phénomène de radicalisation. Il englobe donc des aspects préventifs et administratifs (à charge des administrations communales et de la Région de Bruxelles-Capitale), policiers et judiciaires via les parquets de Bruxelles et de Hal-Vilvorde. Précisons également que ce plan n’a pas pour objectif de stigmatiser la population de la zone concernée.

est tout aussi important. Beaucoup d’individus qui se sont radicalisés ont débuté leur parcours dans les stupé�iants. Le tra�ic d’armes alimente le risque de passage à l’acte. Quant aux faux documents, ils permettent aux FTF de contourner les obstacles. En agissant sur ces �ilières, on réduit les risques. Tout le monde se parle désormais. Il faut voir le Plan canal comme une sorte de laboratoire d’une nou-

velle méthode de travail.” Johan De Becker : “Le pro�il de ceux qui sont passés à l’acte est quasiment identique. Ils ont commencé à 12 ou 13 ans par de la petite criminalité. Ils ont fréquenté les mêmes écoles, les mêmes quartiers. La réaction ne fut pas assez ef�icace. A 18 ans, c’était le premier contact avec la prison.” Cédric Smeets : “On voit la proximité des acteurs entre eux, notamment via

IL FAUT VOIR LE PLAN CANAL COMME UNE SORTE DE LABORATOIRE D’UNE NOUVELLE MÉTHODE DE TRAVAIL. Cédric Smeets, Caroline Vervaet et Johan De Becker.

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des fratries. C’est le phénomène de la tache d’huile. C’est, par ailleurs, un milieu très dif�icile à in�iltrer pour les services de police et de renseignement. D’où l’importance du travail socio-préventif, sur le substrat. Le Plan canal le permet désormais et livrera des résultats.”

EN TERMES POLICIERS, LE PLAN CANAL EXIGE DES MOYENS ET DES RENFORTS. CE QUI NE SE PASSE PAS TOUJOURS SANS GRINCEMENTS DE DENTS … Johan De Becker : “Ma zone souffre d’un dé�icit de 125 personnes sur un cadre organique de 1010. Demander un appui pour mener le plan à bien était inévitable. 70 membres de la police fédérale sont donc prévus en renfort : 50 pour ma zone, 20 pour celle de Vilvorde-Machelen. Nous leur avons notamment dispensé une formation d’une semaine et mis, au début, un mentor à disposition.” Cédric Smeets : “Nous en sommes conscients et remercions les entités qui fournissent régulièrement du renfort. Ce problème se résoudra dans les mois qui viennent avec les recrutements attendus. Mais vu la gravité de la situation, personne ne peut dire que la zone du canal n’était pas une priorité … Il fallait agir. Cela dit, le lien entre le local et le fédéral ne se limite pas à l’apport de personnel. Les opérations FIPA, organisées par le directeur coordinateur, engagent également du personnel des corps d’intervention et de la police des chemins de fer (SPC), ce qui est logique vu qu’on vise aussi la sécurisation du métro. Par ailleurs, autrefois, les zones de police venaient chercher l’information, le ‘savoir’ à la police fédérale. Mais aujourd’hui, cela va dans les deux sens. Nous écoutons les spécialistes locaux. Lorsque je préside une Task Force locale radicalisme, je vois des experts qui discutent entre eux. En�in, n’oublions pas celles et ceux pour qui nous travaillons, les citoyens. Partons du postulat que la population voit un intérêt à la réussite du Plan canal.” f

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Valentine Wouters, inspecteur

au CIK Liège et détachée pour une durée indéterminée à la ZP BruxellesOuest : “Le 5 février, j’ai appris que je commençais à travailler dans la zone de police Bruxelles-Ouest dès le 10 février. J’ignorais dans quel commissariat j’allais me retrouver et quelles seraient mes missions. J’ai eu l’impression que je n’étais qu’un pion qu’on déplaçait d’un claquement de doigts. Cette décision ne me plaisait pas du tout. Entre-temps, je me suis bien intégrée et je n’ai plus envie de partir (rires). Bruxelles-Ouest est vraiment une chouette zone où l’on vit chaque jour de nouvelles expériences. Celui qui prend des initiatives et veut travailler est soutenu par ses chefs. Les collègues sont toujours prêts à vous aider. Dans ‘mon’ quartier molenbeekois, je suis confrontée à de nombreux aspects du travail policier : séjour illégal, fraude sociale, drogue … et j’en apprends tous les jours. Je participe également à des contrôles de circulation ainsi qu’à toutes sortes d’actions et d’opérations. Je me sens utile ici et je parviens petit à petit à établir de bons contacts avec la population. Les gens sont sympas et si vous les respectez, ils vous respectent aussi. L’image que l’on a de Molenbeek ne correspond pas à la réalité. Je mets environ une heure pour me rendre à mon travail, mais j’y vais avec plaisir. Si j’habitais plus près, je demanderais une mobilité pour cette zone de police.”

L’ IMAGE QUE L’ON A DE MOLENBEEK NE CORRESPOND PAS À LA RÉALITÉ.

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PL AN CANAL

Stefan De Proft,

commissaire & chef de service du CIA - SICAD Hal-Vilvorde : “Pour nous, gestionnaires d’informations au CIA, le Plan canal a modifié, ou plutôt élargi, nos priorités ; au-delà de l’attention que nous accordons traditionnellement aux cambriolages, nous nous préoccupons aussi du trafic d’armes, des stupéfiants, des faux documents et de tout ce que l’on appelle l’underground economy. L’idée sous-jacente est que ces phénomènes peuvent être liés à des suspects et/ou des faits terroristes. L’argent de la drogue peut, par exemple, servir à financer des activités terroristes. De même, en retraçant l’origine des armes et des munitions, les enquêteurs peuvent parvenir à identifier les différents maillons d’un réseau. Comment procédons-nous concrètement ? En fait, c’est du business as usual : nous examinons chaque jour le flux des procès-verbaux et toutes sortes de messages d’information. Nous les analysons en accordant une attention particulière aux quatre phénomènes précités : existe-t-il des liens ? Pouvonsnous mettre en évidence des tendances ? Certains noms se retrouvent-ils également dans d’autres enquêtes ? Nous établissons ensuite une représentation cartographique de ces tendances et mettons les résultats à la disposition des enquêteurs. Je les communique également au sein de la Task Force locale. En effet, il s’agit de la plate-forme toute indiquée pour échanger des informations dans les dossiers de radicalisme et d’extrémisme avec des représentants de la police, de la justice et des services de sécurité.

EN FAIT, C’EST DU BUSINESS AS USUAL, AVEC UNE ATTENTION PARTICULIÈRE POUR QUELQUES PHÉNOMÈNES.

Aurélie Roosen, consultante au Legal Office du

Single Point Operational Contact de la Direction de la coopération policière internationale (CGI-SPOC) : “Le Plan canal fut pour nous une opportunité d’améliorer la cohérence entre les signalements nationaux et internationaux. Dans la plupart des cas, les individus concernés par la radicalisation et le terrorisme sont signalés aux deux niveaux. Mais il arrivait que les signalements émis par les zones de police ne soient pas assez clairs. Ce n’est pas une matière facile et nous devions reprendre contact pour corriger ou compléter certains éléments. Nous avons donc développé de nouveaux formulaires de signalement international, plus lisibles, pré-remplis, afin de tendre vers une uniformisation des signalements. En collaboration avec la Direction de l’information policière et des moyens ICT (DRI), ces nouveaux outils ont été mis à disposition sur Portal et dans les applications opérationnelles Feedis et ISLP en juin. Nous constatons avec satisfaction que cela porte ses fruits, ces formulaires sont bien utilisés. Un deuxième point important est la mise à disposition du programme FIND, qui permet aux enquêteurs d'accéder directement aux données d'Interpol concernant les personnes à rechercher. La mise en œuvre était lancée avant le Plan canal, mais celui-ci a accéléré les choses. Enfin, CGI-SPOC est désormais plus systématiquement invité aux formations relatives aux signalements, afin d’y intégrer la dimension internationale. Avec le Plan canal, une belle dynamique s’est mise en marche.”

LES SIGNALEMENTS INTERNATIONAUX NE SONT PAS UNE MATIÈRE FACILE.

En outre, le Plan canal a eu pour nous un effet bénéfique : il a permis d’obtenir (enfin) le renfort de cinq inspecteurs. L’étape suivante sera d’investir dans l’ICT, car nous avons besoin d’outils meilleurs et plus performants pour réaliser des analyses (cartographiques).”

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Dimitri Van Liefferinge,

recherche locale/cellule radicalisme, police locale de BruxellesOuest : “Avant les événements du 13 novembre 2015, les dossiers de radicalisme (violent) et la collecte d'informations constituaient l'essentiel du travail judiciaire de notre cellule. Le terrorisme constitue en effet une matière fédérale. Les attentats de Paris et le Plan canal lancé dans la foulée ont marqué un tournant pour notre team, dont les rangs se sont étoffés pour atteindre à présent dix membres. À la demande du parquet fédéral, nous menons également des enquêtes sur certains dossiers au niveau local, une tâche qui relevait autrefois de la compétence exclusive de la police judiciaire fédérale. Pour toutes les informations en matière d'extrémisme, de radicalisme et de terrorisme, la cellule radicalisme constitue le Single Point Of Contact (SPOC) de la zone. En bref, notre cellule est responsable de l'exécution de l'ensemble des enquêtes judiciaires dans ces domaines, ainsi que du suivi des personnes figurant sur la liste de l'OCAM. S'agissant de ces personnes, la cellule radicalisme est chargée, de concert avec la Task Force locale, d'accomplir les missions suivantes1 : • la première visite des lieux en cas de nouveau nom sur la liste de l'OCAM ; • l'élaboration de fiches internes concernant ces personnes ; • la réalisation d'une analyse des risques par rapport à ces personnes et à leur entourage direct ; • l'organisation d'un suivi continu sur mesure par les différents services ; • la visite des lieux subséquente ; • la coordination de l'approche multidisciplinaire en concertation avec des partenaires internes et externes.

CELA IMPLIQUE AU QUOTIDIEN UNE MULTITUDE DE MAILS ET UNE KYRIELLE DE DOSSIERS SUPPLÉMENTAIRES ...

Enfin, tous les services opérationnels sont tenus d'acter officiellement les informations dont ils disposent concernant des personnes liées à l'extrémisme violent, au radicalisme et au terrorisme, ainsi que d'éventuels signes de tels phénomènes, et de les communiquer à la cellule radicalisme via le CILIK2. Concrètement, cela implique au quotidien une multitude de mails et une kyrielle de dossiers supplémentaires ...“ 1

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La ‘communication de service 10’ du 2 mai 2016 fixe les directives pratiques pour le suivi concret des FTF attribués à la zone de la police locale et le suivi des personnes contrôlées sur le territoire. Carrefour d'information local – lokaal informatiekruispunt

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PL AN CANAL

Laurence Coppieters est commissaire divisionnaire et responsable du pilier Territorialité à la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles. Elle dirige le volet administratif du Plan canal : “Notre objectif est de rendre plus performantes et plus pragmatiques les différentes pratiques et méthodologies qui existent dans l’approche administrative du radicalisme. En d’autres termes : le Plan canal fait office de levier pour renforcer la collaboration et le professionnalisme. Prenez l’exemple des domiciles : pour lutter contre le radicalisme et le terrorisme, il est crucial de savoir précisément qui habite à quel endroit. L’inspecteur de quartier a donc un rôle important à jouer lors des visites à domicile effectuées préalablement à l’inscription (ou à la radiation) d’une personne au registre de la population. Il nous faut toutefois admettre que ces visites n’ont pas toujours lieu avec la même méticulosité. D’aucuns considèrent que ce n’est qu’une formalité administrative … Pas du tout, c’est très important ! Il faut tenir compte du phénomène du ‘compartimentage’, c’est-à-dire le fait que des marchands de sommeil divisent un appartement en plusieurs chambres, ce qui favorise l’anonymat. Pour s’attaquer à ces situations de manière uniforme et avec fermeté, et pour briser cette logique de ‘travail en routine’, nous avons formulé des recommandations à l’usage des autorités et rédigé des scénarios destinés aux policiers. En ce sens, le Plan canal représente également une opportunité de moderniser notre arsenal légal. Le Plan canal prouve une fois de plus que la fonction d’inspecteur de quartier est tout sauf une voie de sortie confortable pour ceux qui approchent de la retraite. C’est précisément l’une des fonctions les plus exigeantes au sein de notre organisation. Les mesures pouvant être prises dans la lutte contre le radicalisme en disent long à ce sujet. On attend en effet d’un inspecteur de quartier qu’il établisse des contacts et serve de source d’information ou d’interlocuteur pour les enquêteurs ; il doit maîtriser un large éventail de règles et de lois … Notre défi est d’armer au mieux les inspecteurs de quartier pour qu’ils puissent assumer ces multiples rôles.”

PLUS DE ‘TRAVAIL EN ROUTINE’, MAIS BIEN UNE APPROCHE RÉFLÉCHIE ET UNIFORME.

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Alain De Proft, chef de service appui opérationnel et coor-

dinateur du Plan canal pour la police judiciaire fédérale (PJF) de Bruxelles : “La PJF de Bruxelles concourt à plusieurs objectifs du volet policier du plan. L’effort principal est fourni au niveau de la lutte contre les phénomènes soutenant le terrorisme, en l’occurrence la drogue, les armes et les faux documents. Nous avons mis sur pied différents projets afin de stimuler notre approche – guidée par l’information – en matière d’enquêtes. Le but n’est pas de reprendre des tâches de la recherche locale : le respect de la répartition actuelle des tâches reste au cœur de notre travail. La PJF s’occupe des segments plus complexes, supralocaux et internationaux de la criminalité. Pour chacun de ces trois phénomènes (drogue, armes et faux documents), nous avons créé une plate-forme de coordination, à laquelle participent, outre les deux parquets et les PJF de Bruxelles et de HalVilvorde, les services centraux DJSOC et OCRF3, la police des chemins de fer, la douane et les cinq zones de police concernées, en ce compris la zone de police de Vilvorde. Les partenariats que nous nouons avec d’autres services de la police fédérale, la police locale et des partenaires externes doivent nous permettre de créer davantage de synergies et, par conséquent, de renforcer sensiblement l’impact de nos opérations sur le terrain. Divers projets visent à accélérer la collecte d’informations relatives aux infractions et aux suspects. Plusieurs enquêtes proactives ont été ouvertes dans cette perspective. La PJF de Bruxelles fournit par ailleurs un appui spécialisé aux zones de police afin de contribuer au suivi multidisciplinaire des Foreign Terrorist Fighters. Enfin, le projet BELFI a été intégré dans le Plan canal. Ce projet a été mis sur pied il y a deux ans au niveau de la Cour d’appel de Bruxelles afin, d’une part, de mettre un terme au paiement d’allocations indues aux individus partis combattre en Syrie et, dans la mesure du possible, de les récupérer, et, d’autre part, de contrôler sur le terrain les personnes morales impliquées dans la problématique des FTF – des asbl pour la plupart –, en collaboration avec l’ONEM, l’Inspection sociale et d’autres partenaires externes. Les activités du team BELFI seront renforcées de manière visible. Nous devons également relever de beaux défis en termes de formation et de transfert de connaissances.

LA COLLECTE D’INFORMATIONS RELATIVES AUX INFRACTIONS ET AUX SUSPECTS S’EST ACCÉLÉRÉE.

Le commissaire Philippe Dedieu

(zone de police BruxellesCapitale/Ixelles) fait partie des auteurs du volet administratif du Plan canal : “L’un des mérites du Plan canal est de favoriser la concertation et la collaboration. Prenons l’exemple des asbl douteuses. Nous savons que certaines sont des foyers où pullulent les idées radicales. S’il est difficile de lutter contre des idées, on peut en revanche combattre le travail au noir et promouvoir la sécurité antiincendie. Lorsque nous avons une ASBL en ligne de mire, nous nous arrangeons avec les services d’inspection anti-fraude sociale, des finances, de la santé publique, etc. afin d’intervenir de façon simultanée et coordonnée. C’est cet ‘arsenal administratif’ qui nous permet de toucher les asbl dans leur illégalité. Le Plan canal a jeté des ponts et fait sauter des cloisons. Il a boosté l’ ‘approche intégrale et intégrée’ dont il est si souvent question.”

LE PLAN CANAL A JETÉ DES PONTS ET FAIT SAUTER DES CLOISONS.

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En plus de contribuer à ces objectifs spécifiques dans le cadre du Plan canal, la PJF de Bruxelles demeure bien entendu un acteur important pour ce qui est des enquêtes dans le domaine du terrorisme.”

Direction de la lutte contre la criminalité grave et organisée (DJSOC) – Office central de la répression des faux (OCRF).

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Tarik Yahyioui, chef de service de la cellule admi-

nistrative/recherche locale (zone de police Vilvorde/ Machelen) : “En 2013, lorsqu’une mère s’adressait à la police parce qu’elle craignait que son fils se prépare à partir en Syrie, elle s’entendait répondre qu’il était ”assez grand pour voyager où bon lui semble”. À présent, nous réagissons à de telles situations de manière multidisciplinaire et en concertation avec nos partenaires. Notre approche administrative ‘continue’ des personnes susceptibles de partir combattre en Syrie ou qui en reviennent est mise en avant par le Plan canal comme une bonne pratique. Depuis 2014 déjà, nous travaillons en étroite collaboration avec toute une série d’acteurs du monde associatif, du VDAB4 aux centres PMS, des services sociaux et de prévention, etc. Nous avons des réunions mensuelles lors desquelles nous discutons de chaque ‘cas’ individuellement et examinons s’il y a lieu d’entreprendre quelque chose. Nous privilégions un travail sur mesure. Le plus facile serait d’ouvrir d’office tous les registres, de la prévention à la répression, mais l’on risquerait alors de tomber dans un excès de mesures, qui ne serait pas forcément efficace. Nous misons de préférence sur le dialogue et le travail en réseau, en examinant chaque détail et en suscitant la confiance, tant des jeunes que de leur famille. C’est parfois délicat. J’ai souvent l’impression qu’ils attendent toujours d’avoir raison, en pensant ‘je savais que je ne pouvais pas te faire confiance’. Le Plan canal n’a donc pas transformé notre core business. Nous récoltons en priorité des informations sur les personnes figurant sur la liste de l’OCAM, nous enrichissons ces informations, les actualisons et les faisons circuler vers nos partenaires. Sur ce point, le Plan canal s’avère effectivement bénéfique : la circulation s’est accélérée et nous connaissons mieux nos interlocuteurs, que ce soit dans d’autres services de police ou au sein de l’appareil judiciaire, etc. Un autre effet positif est le renforcement de notre équipe (qui compte désormais cinq membres) et de notre zone de police. Les ‘équipes terro’ que le Plan canal nous permet de déployer améliorent la présence policière dans les rues, pas pour pratiquer le tout au répressif vis-à-vis de la population mais pour rétablir le contact, le lien avec les habitants de Vilvorde. Ainsi qu’avec la communauté musulmane, car celle-ci est également touchée par la peur et l’insécurité. Le fossé qui s’est creusé à cause de la méfiance doit disparaître. C’est comme lors d’un marathon : il faut beaucoup d’endurance pour gagner.”

NOUS PRIVILÉGIONS UN TRAVAIL SUR MESURE : LE DIALOGUE ET LE PARTENARIAT POUR GAGNER LA CONFIANCE.

Griet De Doncker,

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PL AN CANAL

assistante sociale (Zone de police Vilvorde/ Machelen) : “Tous les mardis soirs, je me rends sur le terrain. Avec Malika, membre du service d’intégration sociale de la ville de Vilvorde, j’effectue des visites au domicile des mineurs susceptibles de partir combattre5, dont il arrive que les frères aient été ou soient eux-mêmes en Syrie. Le motif de la visite peut par exemple être des propos tenus à l’école. Nous allons alors voir et écouter leurs sources de préoccupation et de frustration. Au départ, j’ai perçu de la méfiance. Même si je ne suis pas policière, ils savent ce que je représente. Mais cette réticence s’apaise au fur et à mesure. Je ne me suis d’ailleurs jamais sentie en insécurité lors d’une visite à domicile. Ces visites facilitent considérablement le contact. Nous travaillons de la sorte depuis un certain temps. En fait, nous avons débuté en 2013 pour aider les parents qui voyaient leur enfant partir en Syrie malgré eux. C’était pour nous une manière de les reconnaître en tant que victimes. Le fait de chercher régulièrement le contact finit par créer un lien de confiance. C’est ainsi que nous arrivons à capter des informations … Le travail est parfois difficile ou frustrant mais il est en tout cas passionnant.”

LES VISITES À DOMICILE FACILITENT CONSIDÉRABLEMENT LE CONTACT.

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Service flamand de l'emploi. Les personnes susceptibles de partir peuvent également figurer sur la liste OCAM des Foreign Terrorist Fighters.

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Historia

HISTORIA

Silence, on tue ! Un thème important de l’histoire policière belge du XXe siècle est la répartition des missions entre la gendarmerie et la police judiciaire. Un autre est l’amélioration du niveau d’instruction des enquêteurs en matière de techniques d’investigation. On peut mettre au croisement de ces deux thèmes l’expérience jusque-là inédite du film Qui a tué Madame Catoux ?, présenté à Mons il y a précisément 60 ans.

C

e n’est pas un film policier comme un autre : certes, l’action se passe dans une petite localité rurale ; un meurtre est commis ; des suspects émergent … Mais le but n’est pas d’y croire : il n’y a aucun acteur professionnel et l’intrigue est diluée par de longues explications sur les méthodes à mettre en pratique pour faire une perquisition, mener un interrogatoire, etc. Bref, le film n’est pas destiné à sortir en salle, mais à être présenté dans les écoles de police, accompagné d’une conférence. A l’origine, l’idée émerge au sein de l’Ecole de gendarmerie. Malgré tout, l’œuvre reste un bel exemple de collaboration entre services de sécurité. Les techniciens appartiennent au service cinématographique de l’armée. La production et la réalisation revient aux gendarmes, en particulier le capitaine André Jacquemin, sur base d’un scénario proposé par René Lechat, le commissaire en chef de la police judiciaire de Mons, puis soigneusement relu et décortiqué par les spécialistes judiciaires de la gendarmerie, en particulier le major Postal. Eminent pédagogue, Lechat a conçu le récit comme une synthèse des émotions les plus souvent impliquées dans les crimes ‘entre gens ordinaires’.

L’héroïne (qui s’appelait Coton dans le premier scénario) a un neveu paresseux qui lui soutire de l’argent (luimême vit avec une petite pin-up lassée de ses dépenses). Elle a par ailleurs deux amants, dont un homme marié.

Au final, le spectateur en retire l’impression d’un paysage policier bien structuré avec une collaboration efficace entre la police de proximité (une brigade de gendarmerie) et les enquêteurs spécialisés. Dans sa correspondance, Lechat rappelle souvent que la PJ ne peut arriver assez vite sur une scène de crime dans une localité éloignée des villes, et que le rôle de la gendarmerie ou de la police communale est par conséquent crucial.

le clou : " N’oublions pas qu’il n’y a pas 5% de membre de la gendarmerie qui sont susceptibles de les prendre correctement et qu’il se passera bien des années avant qu’il en soit autrement " .

Il utilise encore moins de pincettes avec ses collègues du parquet, écrivant par exemple dans un brouillon de discours introductif qu’il a été forcé de donner à la gendarmerie un rôle plus flatteur, " tout en restant toutefois dans les limites de la vraisemblance ". Cela n’en diminue pas moins le mérite d’un des plus grands policiers belges du XXe siècle, auteur de manuels toujours cités. f

Benoît Mihail

Certaines lettres n’en illustrent pas moins les difficultés et malentendus liés à cette répartition des tâches qui ne supporte pas toujours l’épreuve de la réalité. Lechat demande par exemple à Jacquemin de ne pas garder un passage en voix off expliquant que la gendarmerie peut prendre les empreintes, et d’y substituer une phrase indiquant que c’est le spécialiste du laboratoire de police scientifique qui s’en charge. Il enfonce

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L’affaire Bouyid, une véritable gifle ?

CASUS

Le Service juridique de la police fédérale passe à la loupe les

arrêts rendus par la Cour européenne des Droits de l’Homme, en espèce l’affaire Bouyid1.

L

es faits

Les frères Saïd et Mohamed Bouyid se plaignaient d’avoir reçu des coups au visage durant leur interrogatoire dans un bureau de police. Ils étayaient leur accusation par un certificat médical attestant qu’ils présentaient des blessures pouvant résulter de coups. Les agents de police concernés niaient toutefois avoir usé de violence envers Saïd ou Mohamed. N’obtenant pas satisfaction devant les tribunaux belges, les frères décidèrent de porter l’affaire devant la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH).

Arrêt rendu par la Chambre ordinaire le 21 novembre 2013

Le 21 novembre 2013, la Chambre ordinaire de la CEDH a estimé à l’unanimité que les faits étaient suffisamment établis mais qu’il n’y avait pas de violation de l’interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants tels que visés à l’article 3 de la CEDH2. Elle considéra que le seuil minimal de l’article n’avait pas été franchi étant donné

que les gifles n’avaient pas eu d’effets permanents et étaient à considérer dans un contexte de tensions entre la famille des requérants et la police.

Arrêt rendu en appel par la Grande chambre le 28 septembre 2015

L’appel a rejeté l’arrêt rendu à l’unanimité par la Chambre ordinaire. Le 28 septembre 2015, la Grande chambre a statué par 14 voix contre 3 qu’il y avait bel et bien eu violation de l’article 3 de la CEDH. Le certificat médical révèle effectivement que les plaignants avaient subi des blessures qui furent réputées avoir été subies durant leurs détention au bureau de police. Les policiers n’étant pas en mesure de réfuter leurs allégations, la Cour a considéré que ce sont eux qui avaient porté les coups. De plus, les coups ont été qualifiés par la Cour de traitement dégradant, étant donné l’atteinte à la dignité humaine. Les personnes en détention se trouvent en effet dans une position vulnérable, ce qui oblige les autorités à les protéger. D’après la Cour, le comportement

prétendument irrespectueux des frères ne peut justifier le recours à la violence physique. Enfin, la Cour a considéré à l’unanimité qu’il y avait également violation de l’article 3 de la CEDH sur le volet procédural, en raison de l’inefficacité de l’enquête menée en Belgique et de la longueur des délais (quatre et cinq ans) dans une matière qui exige un traitement rapide par les autorités. f

Alain Liners,

DGR.Jur.AJO@police.belgium.eu

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2

CEDH, le 28 septembre 2015, n° 23380/09, Bouyid/Belgique. Art. 3 de la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales (CEDH) du 4 novembre 1950 : “Interdiction de la torture – Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants”.

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N O U V E AU M O N D E D U T R AVA I L

Skype Entreprise au sein de la police intégrée, bientôt une réalité ?

L’implémentation progressive du nouveau monde du travail dans une organisation passe par l’arrivée de nouveaux outils de communication, qui même s’ils peuvent parfois sembler incongrus de prime abord à certains collaborateurs, vont a contrario directement en séduire d’autres. L’éternelle question de l’adaptabilité au changement … TEXTE Céline Delande

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

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BRUXELLES – Bien que résolument dans l’air du temps, recourir aux outils modernes dépasse largement la volonté de suivre un effet de mode. Introduire pas à pas leur utilisation – et, qui sait, par après leur généralisation – relève davantage du souhait d’inscrire la police intégrée dans un nouvel élan et lui permettre une approche du travail en adéquation avec nos modes de vie.

Partons de l’exemple de Skype. Qui n’en a jamais entendu parler ? Qui d’ailleurs n’y a d’ailleurs jamais eu recours ? Une minorité probablement … Skype Entreprise en est tout simplement une transposition au monde professionnel. Cette plateforme collaborative permet, en toute sécurité, la communication (one to one, one to many, many to many), l’échange et le partage (simultanés ou non) d’informations et de documents.

QUELS GRANDS ATOUTS ?

Vous le pressentez, Skype Entreprise offrira à lui seul un éventail de possibilités qui s’inscrivent fondamentalement dans l’optique du nouveau monde du travail.

Quelques illustrations dans cet article vous laissent entrevoir l’un ou l’autre exemple d’applications concrètes pour nous, notamment la connexion à distance de plusieurs (groupes d’) intervenants localisés dans des lieux différents qui participent à une réunion en ligne.

Qu’ils soient dirigeants, enquêteurs, ou encore membres de réseaux divers (par ex. administratifs, communica-

Vincent Moreau, General Product Manager à la Direction de l'information policière et des moyens ICT (DRI), nous en dresse un petit aperçu : "Cet outil intègre la messagerie instantanée, les appels vidéo, le partage et la collaboration en une seule application, sans oublier l’aspect sécurité. En effet Skype Entreprise garantit la sécurité et le contrôle des conversations par des méthodes puissantes de chiffrement et d'authentification. Entièrement compatible avec la suite Office, il propose différents services ‘en ligne’ comme entre autres : • savoir quand une personne est disponible, absente ou en réunion ; • envoyer un message instantané ; • organiser une réunion Skype ; • partager votre Bureau ou un programme dans une réunion Skype ; • passer et recevoir des appels audio et vidéo."

teurs, financiers, gestionnaires fonctionnels/techniques …), les utilisateurs pourraient communiquer en conversation privée ou multi-utilisateurs.

De même, lors d’événements sur le terrain ou en cas d’incidents voire en situation de crise, différents intervenants des zones de police ou des entités fédérales (comme des membres des DirCo’s, Sicad’s, PJF …) pourraient également se connecter rapidement, partager et échanger des infos instantanées … Tout ceci génère bien évidemment un ‘Return on investment’ grâce au gain de temps et d’énergie (économie dans les déplacements : ‘people’, ‘planet’, ‘profit’).

Que vous fassiez partie des plus sceptiques ou des convaincus, ce petit exposé sur quelques fonctionnalités transposables aux réalités de terrain aura sans nul doute permis d’illustrer quelque peu la plus-value indéniable que ces outils pourront apporter à l'avenir dans l’exécution des missions opérationnelles, d’appui ou de gestion. f

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Pour surfer tranquille

Nos enfants et les outils informatiques Olivier BOGAERT

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a rentrée scolaire nous donne l’occasion de vous parler de cette étude de la Mutualité Chrétienne qui a effectué un sondage auprès de 2300 de ses membres à propos, notamment, de l’usage que font les enfants des outils informatiques. Il en ressort que 25 % des enfants des familles ayant participé, utilisent une tablette ou un ordinateur dans la demi-heure qui précède le moment d’aller au lit. Ce chiffre est de 15 % pour la tranche d’âge des 1 à 3 ans et il monte même à 30 % pour les enfants en âge d’aller à l’école maternelle. Le problème, c’est que ces écrans diffusent une lumière bleue qui perturbe notre cerveau. Cette lumière est également présente dans les fréquences de la lumière naturelle auxquelles il va réagir pour faire la différence entre le jour et la nuit. Ce qui va permettre de générer la production de la mélatonine, l’hormone du sommeil, qui nous donne

envie d’aller nous coucher. Mais pour les enfants exposés à ces écrans, cela devient beaucoup plus compliqué. Ils ne sont pas fatigués et s’endormir devient donc plus difficile. L’étude en conclut qu’en plus de limiter l’usage de ces outils en soirée, nous devons revenir à un rituel plus classique que les parents ont sans doute connu. Comme, par exemple, raconter une histoire. Cette méthode favoriserait davantage le bon sommeil et elle offre en plus à papa ou maman un moment d’intimité et de quiétude. Une manière idéale de clôturer la journée, même pour des enfants plus âgés.

Comment dire …

Vous avez bien dit… ‘rapportage’ ?

A

u rayon des mots néerlandais donnant du fil à retordre aux traducteurs, rapportage ou son synonyme rapportering, qui désigne le fait de ‘faire rapport à quelqu’un’, occupe une place de choix. En français, certains n’hésitent pas à employer… ‘rapportage’, du moins dans des textes à caractère administratif. Sous leur plume, de wet voorziet in een jaarlijkse rapportering aan de minister devient ‘la loi prévoit un rapportage annuel au ministre’. L’utilisation de rapportage dans ce sens peut faire froncer les sourcils. Le mot figure bel et bien dans le Robert et le Larousse, mais la seule acception qui y est attestée est celle, familière, de ‘cafardage’, c.-à-d. l’action de dénoncer, de cafter, une réalité bien connue des écoliers…

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Des alternatives sont toutefois possibles : nous pouvons décrire le concept par un groupe de plusieurs mots (une figure appelée périphrase), privilégiant ainsi la clarté à la concision. Notre phrase deviendrait la loi prévoit la

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remise (ou la présentation) d’un rapport annuel au ministre. Ce même principe à l’esprit, on pourrait traduire voorschriften inzake rapportage par des ‘exigences en matière d’élaboration de rapports ou encore het tijdstip van rapportage van de leden over hun ervaringen par ‘la date à laquelle les membres rendent compte de leurs expériences’. Une autre piste consiste à utiliser le terme anglais reporting : een verplichting tot rapportage deviendrait une obligation de reporting. Notons que si elle a le mérite d’être brève, cette formule risque de heurter les détracteurs des anglicismes...

En résumé, l’absence d’un réel équivalent français pour rapportering nécessite une certaine flexibilité. Si vous disposez de suffisamment de place, la périphrase constituera peutêtre la solution la plus judicieuse, car la plus intelligible. Dans le cas contraire, pourquoi ne pas opter pour rapportage ou reporting, puisqu’ils sont attestés par l’usage ?

Olivier LOUYS

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Sur la route

Les sens uniques limités

LES EXPERTS

D

epuis 2012, un gestionnaire de voirie peut autoriser les cyclistes, et éventuellement les cyclomotoristes, à remonter à contresens certains sens uniques. Une fois la signalisation ad hoc placée, on appelle cela un sens unique limité (SUL). Tous les sens uniques ne peuvent devenir un SUL. Il faut que la vitesse maximale autorisée ne dépasse pas 50 km/h, que la largeur libre de la chaussée soit d’au moins 3 mètres (mais on peut les ouvrir aussi à partir de 2,6 m), et qu’il n’y ait pas de raison de sécurité impérative qui s’y oppose.

La mesure a fait à l’époque grincer des dents plus d’un automobiliste (et d’un gestionnaire de voirie !). Elle n’a pourtant pas donné lieu à un afflux d’accidents en raison d’une série d’avantages qui se sont révélés plus importants que les inconvénients. Pour le cycliste, à côté du gain de temps et d’énergie, remonter à contresens lui donne en effet divers avantages en termes de sécurité : le cycliste a un meilleur contact visuel avec l’automobiliste. Celui-ci est assis du côté du croisement et peut mieux évaluer l’espace nécessaire pour croiser le cycliste, l’ouverture intempestive des portières

Olivier QUISQUATER est moins dangereuse pour le cycliste qui remonte un SUL à contresens. Les risques principaux se situent en fait aux accès et sorties des SUL. C’est là que cyclistes et autres usagers doivent être prudents, d’autant plus qu’à de nombreux endroits, le cycliste bénéficie de la priorité pour sortir du SUL. Une priorité dont il doit profiter avec modération s’il ne veut pas surprendre les automobilistes ! Dernier point important : sans signalisation adaptée, pas de SUL ! Ce point est visiblement perdu de vue par de trop nombreux cyclistes qui semblent penser que tous les sens uniques leur sont désormais accessibles dans les deux sens !

Allo le contactcenter ? 0800 99 272 federal.contactcenter@police.belgium.eu

Pension de retraite pour raisons médicales Pascal COLLARD

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a législation prévoyant qu’après 365 jours de maladie (hors accident – sur le chemin - du travail et maladie professionnelle), un membre du personnel, ayant atteint l’âge de 60 ans (officiers et membres du cadre administratif et logistique) ou 58 ans (autres cadres), était mis à la retraite d’office, a été modifiée.

En effet, la loi du 27 juin 2016 adapte à la hausse la condition d’âge.

Il s’agira dorénavant et pour l’ensemble des membres du personnel : • de 62 ans depuis le 1e juillet 2016 ; • de 62,5 ans au 1e janvier 2017 ;

• de 63 ans à partir du 1e janvier 2018.

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SC A N N ER MOBI L E À R AYON S X

Des spécialistes en action L’équipe d’appui technique (TST) de la police de la navigation (SPN) a vu le jour il y a onze ans déjà. Au début, elle concentrait principalement son action sur l’immigration illégale. Le grand scanner à rayons X était alors souvent utilisé dans les terminaux des ports de Zeebruges et d’Ostende. L’arrivée du scanner mobile à rayons X a permis d’examiner de plus petits espaces. Avec succès. TEXTE Saskia Van Puyvelde

Koen Anckaert

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

ZEEBRUGES – Depuis le 1er janvier 2013, la TST a étendu son champ d’action. Outre l’immigration illégale et les fouilles dans le cadre des missions de la police de la navigation, souvent effectuées en collaboration avec la Cellule des personnes disparues, l’équipe prête également assistance lors de perquisitions, de fouilles sur des bateaux ; autrement dit, pour toutes les fouilles particulières dont se chargeait auparavant l’unité technique (NTSU) de la Direction des unités spéciales. La TST dispose par conséquent d’un matériel spécifique. "Le scanner mobile à rayons X a été livré l’année dernière en octobre", déclare Koen Anckaert, chef de service. "L’appareil comprend trois éléments : un écran détecteur, une source de production de rayons X et un PC. Il nous permet de scanner de plus petites zones ou de plus petits objets sans devoir les ouvrir ou les déplacer, notamment des sièges et des portières de voitures, des murs, des armoires, des frigos, des boîtes, des sacs, etc. L’image qui apparaît à l’écran mesure 40 cm sur 30. Il est également possible de visionner

des petits coins d’un véhicule qui servent de cachette. En mars dernier, la team drogues de la recherche locale de la zone de police de Gand a fait appel à la TST après avoir immobilisé une voiture immatriculée en Espagne, car elle la soupçonnait de transporter de la drogue. Le chien drogue avait senti quelque chose mais la fouille du véhicule ne donnait rien. L’utilisation du scanner mobile à rayons X a permis de localiser précisément la cachette et de trouver 15 kilos de hasch à différents endroits du châssis."

SE PROTÉGER AVANT TOUT

"La manipulation de l’appareil nécessite d’y être familiarisé", poursuit Koen Anckaert. "De plus, il faut suivre certaines consignes et respecter un périmètre de sécurité, car le franchir peut s’avérer dangereux. La source et l’écran détecteur doivent être distants de 80 cm maximum pour que l’image soit nette sur le PC. Nous disposons également d’un dosimètre qui mesure la quantité de rayons ionisants dans l’air. Les trois parties de l’appa-

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L’ARRIVÉE DU SCANNER MOBILE À RAYONS X A PERMIS D’EXAMINER DE PLUS PETITS ESPACES. AVEC SUCCÈS. reil sont faciles à utiliser. Un signal se déclenche lorsque le scanning démarre et qu’il y a donc un rayonnement. Les trois parties fonctionnent sans fil et le résultat s’affiche rapidement sur le PC. Le logiciel est lui aussi très simple à utiliser : il permet de travailler des images, de mesurer des distances et de placer des annota-

tions, de délimiter des zones, de colorier des parties, d’obtenir des images en 3D, etc."

Tout le matériel de la TST est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il suffit d’envoyer un mail à Koen Anckaert ou à la TST, ou de les contacter par téléphone. f

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Des défibrillateurs dans les véhicules d’intervention

Jürgen DHAENE CHEF DE CORPS DE LA ZONE DE POLICE D’ALOST

A “

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partir de 2017, tous les véhicules d’intervention de la police locale d’Alost seront équipés de défibrillateurs externes automatiques (DEA). Il s’agit d’appareils portatifs et simples d’utilisation permettant d’administrer un choc électrique en cas de trouble extrêmement grave du rythme cardiaque. Le DEA analyse le rythme cardiaque de la victime et détermine automatiquement si une décharge électrique peut lui venir en aide. Selon les estimations, 10 000 personnes décèdent d’un arrêt cardiaque chaque année en Belgique. L’utilisation d’un DEA dans les six minutes suivant l’apparition de ces troubles augmente de manière considérable les chances de survie. Le fait d’équiper les véhicules d’intervention de la police de ces dispositifs s’inscrit dans la mission d’assistance dont

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s’acquitte la police 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. L’utilisation d’un DEA constitue non pas un acte médical, mais une assistance dans des situations d’urgence avant l’arrivée des services de secours. Dès lors que dans la pratique, la police arrive souvent en premier sur les lieux, le recours à un tel dispositif permet de gagner de précieuses minutes, qui peuvent sauver des vies. L’utilisation de cet appareil, que nous achetons par le biais du marché public de la ville d’Alost, fera partie de la formation et de l’entraînement axés sur l’administration des premiers soins et la réanimation que suivent tous les fonctionnaires de police dans le cadre de la maîtrise de la violence. Cette initiative s’inscrit dans le projet de la ville d’Alost Aalst, hartveilige stad (Alost, la ville des cœurs tran-

quilles). La ville compte sur son territoire douze DEA, accessibles aux citoyens 24 heures sur 24. Des appareils sont également disponibles dans 21 bâtiments de la ville et accessibles pendant les heures d’ouverture de ceux-ci, dont deux dans le bureau de police. L’administration communale entend installer d’autres DEA afin de mieux couvrir encore son territoire : 23 appareils supplémentaires seront installés en automne et encore 18 autres en 2018. Ces initiatives sont le fruit d’un groupe de travail réunissant des représentants de la ville, des deux hôpitaux d’Alost, de la section locale de la Croix-Rouge, de la Hogeschool Odisee, de la zone de secours ZuidOost, du SPF Santé publique et du Service fédéral de planification d’urgence du Gouverneur de Flandre orientale.” f

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De plus en plus de zones de police et d’entités de la police fédérale installent des défibrillateurs dans les véhicules d’intervention. Les inspecteurs chargés des interventions se voient-ils dès lors confier une nouvelle casquette, celle de secouriste ? Ou cela coule-t-il de source ?

FACE TO FACE

Roland THIÉBAULT ZONE DE POLICE DE BRUXELLES-NORD, DÉTACHÉ À L’ACADÉMIE NATIONALE DE POLICE

L

a zone de police de BruxellesNord a lancé le projet défibrillateurs en 2011. Nous avons alors reçu 21 appareils, offerts par une asbl partenaire. Ces défibrillateurs analysent eux-mêmes la nécessité de délivrer ou non un choc électrique et le personnel suit les instructions qu’ils délivrent. Nous les avons répartis dans les véhicules d’intervention et les commissariats de notre zone.

A la demande du chef de corps de l’époque, le regretté David Yansenne, les membres du personnel des services d’intervention et d’accueil, soit environ 500 personnes, ont été formés à l’utilisation du défibrillateur, ce qui nous a également permis une remise à niveau en matière de réanimation cardio-respiratoire. Cette initiative a sauvé des vies, en moyenne dans 50 % des cas. Et lorsque cela n’a pas suffi à ramener

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la victime à la vie, il nous est arrivé de recevoir les remerciements de proches, convaincus que nous avions tout tenté lors de notre intervention. A l’initiative du professeur Pierre Mols, chef du service des urgences de l’hôpital Saint-Pierre, nous sommes rapidement passés à une seconde phase, celle de la géolocalisation des véhicules d’intervention équipés d’un défibrillateur, comme cela existe dans d’autres pays européens. Dès l’appel d’urgence arrivé au centre 100, l’opérateur, s’il soupçonne un problème d’origine cardiaque, informe notre dispatching qui peut libérer la voiture la plus proche du lieu des faits et l’envoyer sur place. Ainsi, le temps d’intervention moyen est de deux minutes alors qu’il est de huit minutes pour une ambulance en milieu urbain. Lorsqu’on sait qu’une minute qui passe représente 10 % de chances de survie en moins…

Une question éthique s’est toutefois posée et a interrompu le projet durant trois ans. L’intervention policière ne met-elle pas en danger le secret médical ? Des consultations avec nos différents partenaires, l’Ordre des médecins, le SPF Santé publique ont eu lieu. Le problème a été tranché : dans ce type d’intervention, nos policiers ne font qu’accomplir un geste de secourisme, comme tout citoyen qui pourrait être amené à en poser un face à une personne victime d’un malaise cardiaque. Le projet va donc reprendre et j’en suis heureux. C’est un véritable service à la population. En outre, cela valorise le personnel de la police. Au sein de la zone Bruxelles-Nord, les policiers intervenus ont été faits ‘Chevaliers du cœur’ par notre asbl partenaire et ils sont mis à l’honneur à la réception de nouvel an. Pour eux, croyez-moi, cette forme de reconnaissance est motivante.” f

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S É C U R I T É & PA R T E N A R I AT

Les contrôles de De Lijn et de la police sur une même ligne Depuis 2009, les contrôleurs de De Lijn portent le statut d’agents de sécurité habilités. Ils peuvent, dans certaines situations, recourir à des moyens de contrainte (légère). Même si certains l’ignorent, les agents de sécurité sont, au même titre que la police, dépositaires d’une autorité et disposent de compétences bien délimitées. Mais qui dit ‘autorité’ dit aussi ‘acceptation’, ce qui ne va pas toujours de soi, y compris entre partenaires ! Souvent, les problèmes trouvent leur origine dans un manque d’information ou de compréhension mutuelle. Pour y remédier, nous nous sommes rendus à Asse, où la société De Lijn et la zone de police AMOW ont conclu un protocole pour organiser leur collaboration. TEXTE Stefan Debroux

PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

ASSE– Beaucoup se représentent les contrôleurs de De Lijn comme des traqueurs de fraudeurs et autres resquilleurs. Mais ces agents de sécurité ont un éventail de missions bien plus large : ils sont chargés d’un contrôle interne sur la qualité du service, assurent une présence préventive dans les bus et les gares afin d’éviter les nuisances, jouent le rôle de manager de crise en cas d’incident, prennent en charge les victimes et assurent le retour du service à la normale. Ils vont parfois jusqu’à ‘patrouiller’ avec la police …

Policier et contrôleur : deux dépositaires d'autorité avec des compétences bien définies.

SÉPARATION DES POUVOIRS

Koen Luppens

Inspecteur principal Zone de police AMOW (Asse/Merchtem/Opwijk/Wemmel)

“J’observe que c’est l’inconnu qui fait peur. Les policiers qui ignorent tout des compétences des contrôleurs de De Lijn ont parfois tendance à adopter une attitude dédaigneuse. Ce manque de respect s’efface dès qu’ils sont mieux informés ou apprennent à connaître les contrôleurs. C’est pourquoi je suis favorable à des partenariats avec De Lijn ou Securail et considère que la collaboration avec ces services de sécurité devrait faire partie de la formation de base des aspirants inspecteurs.”

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“Lorsque nous mettons sur pied des actions communes, nous respectons la séparation des pouvoirs”, explique Marc Van den Steen, contrôleur. “Le contrôle des titres de transport est notre prérogative exclusive. Mais nous pouvons également contrôler l’identité d’une personne ou, en cas de flagrant délit, la retenir jusqu’à l’arrivée de la police, au besoin durant deux heures ! Il y a toujours dans nos compétences une ligne que nous ne franchissons pas. En tout cas, dès qu’il est question d’un délit ou d’une situation qui risque de dégénérer, nous en référons à la police.”

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“Les contrôleurs de De Lijn sont plus sévères”, affirme de manière laconique l’inspecteur principal Koen Luppens (au grand étonnement de l’auteur de ces lignes). “Les amendes administratives infligées par De Lijn ne sont pas négligeables. C’est surtout en cas de récidive qu’elles sont assez salées, ce qui peut s’avérer douloureux.” Une personne commettant une incivilité (endommager un abribus, bloquer les portes, fumer dans le bus, importuner le chauffeur …) peut être sanctionnée d’une amende administrative par un contrôleur. L’usage intempestif de la sonnette d’arrêt ou d’alarme est, par exemple, passible d’une amende de 107 euros.

Koen voit également un autre avantage dans cette ‘force de frappe’ des contrôleurs : “Je me souviens de l’expérience d’une zone de police bruxelloise, touchée par le fléau du stationnement sur les bandes réservées aux bus. Ces interventions faisaient perdre beaucoup de temps à la police. Le fait de donner aux contrôleurs la compétence de verbaliser directement les contrevenants a donc été plus que bienvenu.”

PROTOCOLE

Le protocole entre De Lijn et la zone de police AMOW existe depuis 2010 et n’est pas près de s’arrêter. Marc Van den Steen : “Ce protocole forme le cadre qui nous permet d’organiser régulièrement des actions communes. Un deuxième avantage est qu’une réunion a lieu tous les trois mois afin de discuter des points importants ou problématiques et d’organiser au besoin des actions coordonnées. D’autres exemples de collaborations réalisées dans le cadre de ce protocole sont la diffusion d’avis de recherche et le partage d’images de caméras.” “Le protocole est très précieux pour organiser notre travail”, conclut Koen Luppens. “Il permet d’éviter un enlisement de notre collaboration et de maintenir vivante la dynamique. Enfin, ce protocole engage toutes les parties, y compris les autorités politiques. Raison de plus pour démontrer que la collaboration porte ses fruits.” f

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Marc Van den Steen

Chef d’équipe ‘Controle & Interventie regio Grimbergen’ De Lijn Brabant flamand

“Les contrôleurs de De Lijn ont spécifiquement suivi la formation d’agent de gardiennage et d’agent de sécurité dans le domaine des transports en commun. Nous pouvons dès lors exercer un pouvoir et utiliser la contrainte. De Lijn a renoncé au spray au poivre et aux menottes, car ces moyens ne correspondaient pas à notre vision du contact avec le client. Le statut d’agent de sécurité a par ailleurs des effets contraignants pour nous-mêmes : nous sommes tenus de déclarer (à la police) les délits que nous constatons. Disposer d’une compétence oblige à rendre des comptes. Le Comité P et les contrôleurs de l’Intérieur ne sont d’ailleurs pas tendres avec ceux qui ne respectent pas scrupuleusement leurs obligations, par exemple celle de porter son badge de manière visible.”

LE SAVIEZ-VOUS ?

Un contrôleur peut-il obliger un resquilleur à présenter sa carte d’identité ? Oui. Et en cas de refus, il avisera la police. Celle-ci a le droit de lui communiquer l’identité du resquilleur. Il est donc tout à fait inutile de refuser de donner son identité au contrôleur. Un contrôleur a-t-il le droit de fouiller les poches de ma veste, de mon pantalon ou mon sac à dos ? Oui, un contrôleur a le droit de procéder à une fouille superficielle d’une personne du même sexe, pour autant qu’il y ait un motif (par exemple, un vol, des déprédations, etc.). Le contrôleur peut-il m’expulser du bus ? Oui, le contrôleur a le droit d’ordonner à quelqu’un de quitter le bus. Son rôle est de lutter contre les incivilités et de normaliser une situation. Est-ce que je risque une amende si je jette l’emballage de ma friandise sur le sol de l’abribus ? Oui, le contrôleur peut vous infliger une amende de 107 euros. En cas de récidive, il peut vous en coûter jusqu’à 400 euros. Un chauffeur de bus peut-il m’infliger une amende si je suis stationné en infraction devant un arrêt de bus ou sur une bande réservée aux bus ? Non, mais il peut appeler un contrôleur qui a le pouvoir de dresser un procès-verbal pour ce genre d’infractions de roulage. Toutefois, le contrôleur n’est pas compétent pour régler la circulation.

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Tous les acteurs concernés préparent ensemble la visite royale. Les derniers détails sont réglés juste avant l’arrivée des souverains.

Le Roi descend du véhicule. La commune de Libin accueille le couple royal

Des vivats fusent de partout ‘vive le roi et vive la reine!’

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Après le bain de foule, le Roi et la Reine reprennent le chemin du retour.

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Luc De Witte

PROTECTEUR DE LA FAMILLE ROYALE

PROFESSION :

Nous avons accompagné Luc De Witte dans son travail durant deux jours. Le lundi 25 juillet avait lieu la préparation de l’événement du 13 septembre 2016. “ En septembre 2013, le Roi et la Reine ont débuté leurs ‘joyeuses entrées’ dans chacun des chefs-lieux de province ”, explique Luc De Witte. “ Ils effectuent à présent des visites dans les arrondissements, en mettant l’accent sur le social et l’économique. Cette visite se clôturera par une promenade festive, également appelée ‘bain de foule’, au cours de laquelle le couple royal rencontrera la population. ”

IDENTITY KIT Le commissaire divisionnaire Luc De Witte exerce depuis trois ans la fonction de chef de service au DPPR (Détachement de sécurité auprès du palais royal), l’une des composantes de la Direction de la protection (DAP) de la police fédérale1 . Il y dirige 186 membres du personnel, chargés d’assurer, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la protection et la sécurité de la famille royale et des domaines royaux. C’est à Luc De Witte qu’il incombe de préparer minutieusement les visites officielles du Roi et/ou de la Reine afin d’en garantir la sécurité. Il accompagne par ailleurs les souverains lors des visites d’État.

UN JOUR AVEC

1) Auberge du Vivier, Habay-la-Neuve

Ce site abrite à la fois un centre d’accueil pour de jeunes enfants et une maison de repos.

25/7 – La réunion de coordination de chaque visite officielle du Roi et/ou de la Reine repose invariablement sur trois éléments : le protocole, la presse et la communication, et la sécurité. Les deux premiers sont pris en charge par les membres du personnel du Palais royal, plus particulièrement par le service du protocole, organisateur de l’événement. L’aspect ‘sécurité’ incombe à la police, en l’occurrence le commissaire divisionnaire De Witte. Le protocole précise à quelle activité le Roi et la Reine participeront dans le centre, insistant sur leur volonté d’être proche des gens et de faire véritablement quelque chose avec eux. Une fois l’aspect ‘presse et communication’ réglé, Luc De Witte entre en scène afin de préparer de façon optimale la sécurité de l’événement. Le commissaire divisionnaire demande ainsi que des mesures de sécurité spécifiques soient prises aux moments importants de la visite, notamment :

– qu’il soit accompagné en permanence d’une personne qui connaît le bâtiment et en possède toutes les clés ; – que seules les personnes travaillant habituellement dans le bâtiment soient présentes le 13 septembre ;

– que l’on prévoie un local pouvant servir de safe place ou de lieu où le souverain peut s’isoler afin de téléphoner ; – que la police locale s’occupe des alentours du site, etc. (Le DPPR est normalement responsable du périmètre intérieur, et la police locale du périmètre extérieur.)

Après la réunion, tous les acteurs inspectent le centre en respectant l’ordre chronologique du scénario prévu. La visite est préparée jusque dans les moindres détails, depuis l’arrivée jusqu’au départ du couple royal, à l’intérieur comme à l’extérieur. Rien n’est laissé au hasard. 13/9 –9 heures : Luc De Witte dirige l’équipe ‘advance’ : quelques policiers se rendent sur place à l’avance afin de s’assurer que la sécurité y est optimale. L’intérieur et l’extérieur du bâtiment sont contrôlés, l’emplacement des barrières nadar est quelque peu modifié et les écoliers vêtus de noir, jaune et rouge arrivent. Le grand moment approche ; les enfants chantent en guettant impatiemment l’arrivée du couple royal. 1

Lire également Quand le client est roi dans l’Inforevue 4/2006, pp. 8-11

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13/9 – 9 heures 50 : conduite par un policier, la voiture du Roi et de la Reine pénètre dans le domaine, escortée par des motards du DPPR. Elle est suivie par l’équipe de sécurité constituée de gardes du corps. Dès que le couple royal entre dans le bâtiment, Luc De Witte et son équipe se rendent au Galaxia pour y effectuer là aussi les contrôles ad hoc.

2) Galaxia (centre d’entreprises dédié aux applications spatiales), Libin La dimension économique de la visite royale se concrétise à Galaxia. Dans le patio du centre d’entreprises, le couple royal reçoit des explications et discute avec les nouveaux entrepreneurs. Vers 12h15, le Roi et la Reine quittent les lieux.

3) Maison communale de Libin

À la maison communale de Libin a lieu une rencontre avec les autorités locales, suivie d’une réception à laquelle participent également des jeunes gens récompensés par la Province (‘Godefroid Jeune’), que le souverain a tenu à rencontrer personnellement. À l’issue de la réception, le couple royal rencontre la population dans un magnifique cadre verdoyant.

La troisième et dernière halte du couple royal – le ‘bain de foule’ qui suit la visite – constitue le principal défi de Luc De Witte. Le public devrait y venir en nombre, et les écoliers de la région seront également de la fête. Les mesures de sécurité sont quelque peu élargies. Ainsi, le service d’urgence de l’hôpital le plus proche doit être averti de la visite royale. “ Pour le cas où… ” L’événement s’est déroulé sans incident et conformément à ce qui était prévu, même si des petites adaptations ont dû être apportées aux trois endroits. C’est précisément la raison pour laquelle l’équipe ‘advance’ se rend toujours au préalable sur place le jour de l’événement et que tout est préparé jusque dans les moindres détails. “ 80% du travail est fait si tout a été préparé convenablement ”, conclut Luc De Witte.

Saskia Van Puyvelde

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L’ I N V I T É E Dans cette rubrique, Inforevue invite un membre du personnel de la police à un entretien portant sur des thèmes liés tant à sa fonction qu'au monde policier au sens large.

“Ma thérapie ? Continuer à travailler !” L'aéroport de Zaventem est en quelque sorte la deuxième demeure de notre invitée. En tant que coordinatrice de l'assistance aux victimes, Karima Douch s'occupe des personnes ayant besoin d'assistance à l'aéroport. “Cela peut paraître étrange, mais j'aime mon travail. Venir en aide aux gens est source de satisfaction et de motivation.” Mais les attentats du 22 mars l'ont profondément touchée. “Travailler à l'aéroport, ce ne sera plus jamais la même chose.” TEXTE Saskia Van Puyvelde

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PHOTOGRAPHIE Christian Berteaux

BRUXELLES – Quelque 400 membres de la police aéronautique (LPA) de la police fédérale travaillent à l'aéroport national. Ils sont répartis en trois piliers : la fonction de police, le contrôle frontalier et le commandement. La fonction de police consiste à effectuer des interventions et à assurer l'accueil ; il s'agit en quelque sorte de la ‘police locale’ de l'aéroport. Le contrôle frontalier consiste, quant à lui, à contrôler les frontières (ça ne s'invente pas). Expulsions, faux passeports et immigration font également partie du quotidien des policiers fédéraux en charge de ce pilier. La direction se compose du service du personnel, du dispatching, des encodeurs ... Karima Douch (38 ans) travaille depuis novembre 1999 dans la section fonction de police. À ses débuts, elle traitait les PV et établissait le planning du service. Elle dresse à présent le planning des quelque 110 membres de la section fonction de police, qui se compose des membres du personnel en charge de l'intervention et de l'accueil, ainsi que du groupe d'agents de police. Karima s'occupe également de la logistique (radios, véhicules, armes ...) en tant que back-up. Il y a trois ans environ, elle est devenue coordinatrice de l'assistance aux victimes.

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L'assistance aux victimes à l'aéroport : en quoi cela consiste-t-il ? “Un père divorcé souhaite, par exemple, prendre l'avion avec son fils, mais il s'avère qu'il ne peut pas quitter le pays. Pendant son audition, je m'occupe de l'enfant. Il se peut également qu'une dame soit victime d'un viol à l'étranger et souhaite bénéficier d'une assistance lors de son arrivée en Belgique. Notre intervention se limite à l'accueil de première ligne et nous aiguillons les victimes vers d'autres services. Ma tâche peut également consister à accueillir la famille d'une personne décédée à l'étranger lors de l'arrivée de sa dépouille. Nous tentons de rendre la situation la moins désagréable possible pour ces personnes en s'occupant de démarches simples

telles que le retrait des bagages. L'aéroport est également le théâtre de vols, d'agressions... C'est une véritable ville. Outre les voyageurs en déplacement professionnel et les vacanciers, quelque 60 sans-abris de tous âges et de tous horizons ‘vivent’ ici. Nous tentons de les aider du mieux que nous pouvons, mais ils ne veulent pas quitter cet endroit ! Et on peut les comprendre : il règne ici une délicieuse fraîcheur en été et une agréable chaleur en hiver. L'aéroport est propre, permet un accès à l'eau courante et aux WC, et les prémunit des agressions ou des vols qu'ils peuvent subir dans la capitale. Ils récupèrent volontiers tout ce dont les passagers se débarrassent en raison du surpoids de leur valise : nourriture, boissons, vêtements ... S'ils

OPUS CITATUM Carpe Diem. “C'est banal, j'en suis consciente, mais c'est plus vrai que

jamais ! Il faut tenter de tirer satisfaction de tout ce que l'on fait et de profiter de tous nos moments libres ! Lorsqu'il y a des discussions, par exemple, je ne m'énerve plus. Dans ces cas-là, je me dis que ça passera.”

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L’ I N V I T É E

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L’ I N V I T É E

VERY IRRITATING QUESTION La police aéronautique est-elle prête à faire face à un nouvel attentat ? “Nous avons appris énormément de ces événements et pourrons réagir plus rapidement en cas de nouvel attentat. Nous savons maintenant qui sont nos partenaires. Et ils me connaissent aussi à présent. Bien qu'il soit impossible de sécuriser à 100 % l'aéroport, il sera bien plus difficile pour les terroristes potentiels de frapper à nouveau ...”

et j'ai couru immédiatement en direction du bâtiment de l'aéroport. Les blessés accouraient vers moi. C'était le chaos total. Dans un tel moment, on improvise : nous avons pris soin des blessés légers dans nos bureaux et Votre travail vous poursuit-il avons amené les blessés graves vers le parfois jusqu'à la maison ? “Lorsque des enfants sont impliqués, je bâtiment des services d'incendie. Des suis beaucoup plus profondément tou- victimes étaient également accueillies à l'hôtel Sheraton. Dans nos bureaux, chée. La plupart du temps, je parviens il y avait des blessés à tous les étages. à laisser le travail au pas de la porte, Tout le monde s'activait et apportait mais c'est beaucoup plus difficile lorsqu'il s'agit d'enfants. Il y a quelques son aide comme il pouvait en faisant temps, nous avons été confrontés à une des pansements, en soignant les blessures ... Les gens étaient en état de situation délicate, une dame sans-abri choc et allaient dans tous les sens, d'un avec un bébé de trois mois. Il a fallu étage à l'autre, voulaient récupérer rapidement trouver une solution d'acleur bagage ... C'était un gigantesque cueil pour la maman et son bambin. Je chaos. J'ai vu des enfants avec un pied suis très motivée par mon travail et je à moitié mutilé ; des scènes épouvanfais preuve d'une grande flexibilité. Je tables. On venait en aide au premier ne suis pas du genre à guetter l'heure. Il m'arrive de rentrer épuisée à la mai- qui se jetait dans nos bras, mais en fait, son, simplement parce que j'ai travaillé tout le monde avait besoin d'aide à ce trop longtemps. Je veux être disponible moment-là. Heureusement, un infirpour les gens ; ils peuvent me contacter mier de la Brussels Airport Company (BAC) triait les blessés. Pour nous, il ne jour et nuit. Je vais toujours de l'avant semblait y avoir que des blessés graves. et ne baisse jamais les bras. En fait, L'arrivée des ambulanciers nous a mon travail, c'est mon hobby.” semblé particulièrement longue. Puis, nous avons entendu qu'un de nos collèLe 22 mars 2016 a-t-il été le jour le gues1 faisait partie des blessés … Nous plus dif�icile de votre carrière ? devions faire mille choses en même “On peut dire que ça a été une période difficile, oui. On peut suivre des forma- temps : vérifier qui était de service ce tions, élaborer des plans catastrophe ... jour-là, qui était venu travailler spontanément pour prêter main-forte, qui Mais le jour où une telle chose se proétait occupé à patrouiller dans l'aéroduit, on ne sait pas ce qui nous arrive. Personne n'est préparé à ça. Ce jour-là, port à ce moment-là, vérifier dans quel hôpital Ben avait été transféré ... Notre juste avant d'entrer dans mon bureau, j'ai entendu une détonation effroyable. collègue Ine a également été blessée Des travaux étant en cours à l'aéroport, mais ne voulait pas quitter les lieux. Elle s'est occupée des blessés jusqu'à ce j'ai cru qu'une grue s'était effondrée. qu'elle doive elle-même être emportée À la deuxième explosion, j'ai tout de en ambulance. Une fois toutes les vicsuite compris que quelque chose de grave se passait. J'ai tout laissé en plan times évacuées de notre bureau, nous se comportent bien, nous n'avons pas de raison de les faire sortir. Souvent, on ne réalise même pas qu'il s'agit de sans-abris ...”

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sommes allés prêter main-forte dans l'hôtel Sheraton. La nuit fut très courte. Le lendemain, l'aéroport ressemblait à une ville fantôme, le silence en était assourdissant. Voir l'aéroport dans cet état était particulièrement éprouvant, mais nous devions y retourner, notamment avec les membres du labo. Nous avons rangé les bagages, mis de côté les objets de valeur ... De nombreux collègues se sont focalisés sur leur tâche en tentant de faire abstraction de leurs émotions. Ne pas s'arrêter : a posteriori, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. J'ai travaillé 18 jours d'affilée, avec très peu de moments de repos à la maison. En fait, ça a été ma thérapie. Avec l'ensemble de nos partenaires tels que les hôpitaux, Brussels Airport Company, différents services et assistants sociaux de la police locale et de la police fédérale, ainsi que le team DVI, nous avons tenté de trouver une solution pour retrouver le propriétaire de chaque bagage (plusieurs milliers de valises). Ce travail n'est d'ailleurs pas totalement fini. Nous avons également collaboré de manière fructueuse avec le parquet, qui nous a été d'une aide précieuse. Vous n'imaginez pas tout ce que les gens peuvent mettre dans leur valise : des TV, du poisson, de la viande ... Ni ce que certains veulent absolument récupérer, une boîte de biscuits par exemple ! Dans de tels

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• Création d'un team ‘antiterroriste’ à l'aéroport : “Pour. Je suis à la fois curieuse et sceptique. J'ai en effet lu dans le journal (Het Laatste Nieuws, 5 septembre 2016) que dans quelques mois, une équipe policière spéciale entrerait en fonction à Brussels Airport. Cette équipe est censée intervenir rapidement en cas de situation particulièrement suspecte et intercepter des terroristes. Malheureusement, nous attendons toujours les 70 membres du personnel supplémentaires qui nous ont été promis. Ils sont nécessaires au fonctionnement de nos propres services. Nous attendons également du matériel et des moyens … Mais bien entendu, ce serait une bonne chose que cette équipe travaille également à l'aéroport.” • Plus de sociétés privées pour renforcer la sécurité à l'aéroport : “Contre. Depuis les attentats, des personnes supplémentaires ont été engagées, mais ça ne facilite pas le travail à l'aéroport. Certaines sociétés pensent avoir les mêmes compétences que la police ...” moments, on rencontre tellement de gens différents. C'est incroyable les choses pour lesquelles certaines personnes peuvent se tracasser. Tout le monde a effectué un travail fantastique et tout a été réglé facilement.” L'aéroport est-il un lieu de travail dangereux ? “Non, ce n'est pas un endroit plus dangereux qu'un autre. Je ne me pose pas vraiment la question, même si je me surprends parfois à avoir peur. Je suis devenue nettement plus vigilante. J'ai toujours été observatrice mais depuis le 22 mars, je ne tournerai, par exemple, plus jamais le dos à des personnes ou à une porte dans un restaurant. Dans les lieux très fréquentés, je resterai toujours sur le côté afin de pouvoir fuir rapidement si nécessaire. L'aéroport est ma deuxième demeure. L'expérience que mes collègues et moimême avons vécue a créé un lien. Et depuis lors, ce lien s'est fortement renforcé : nous sommes unis par un véritable sentiment de groupe. Nous nous entraidons et nous encourageons. Tout le monde a travaillé d'arrache-pied et a soutenu ses collègues, y compris nos supérieurs ... C'est une grande source de motivation. Les actions de solidarité vis-à-vis de Ben sont extraordinaires ! Je souhaite profiter de l'occasion pour remercier chacun pour son dévoue-

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ment. Tant les collègues que la direction ont donné le meilleur d'eux-mêmes en ces temps difficiles. C'est incroyable à quel point des événements négatifs peuvent déboucher sur des choses aussi positives ...” f

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Ben Bergen a été gravement blessé lors des attentats perpétrés à l'aéroport. Il a écrit un mot de remerciement dans l'Inforevue (voir la page 45).

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• Plus de bleu dans les rues, moins de kaki : “Contre. Les militaires nous sont toujours d'une grande aide car ils prêtent assistance aux équipes. Les citoyens se sont habitués aux militaires, mais nous savons que cela ne va pas durer. Le jour des attentats, nous étions contents qu'ils soient là. Pour certaines victimes, leur présence a été une question de vie ou de mort. Les militaires sont entraînés à des situations de guerre et disposent d'un matériel spécifique tel qu'un tourniquet, un garrot permettant de stopper de très graves hémorragies.”

L’ I N V I T É E

POUR OU CONTRE

LE TRADUCTEUR Que signi�ie cette citation pour vous ? Tu peux faire ce que je ne peux pas faire. Je peux faire ce que tu ne peux pas faire. Ensemble, nous pouvons faire de grandes choses. (Mère Teresa) : “Nous avons besoin les uns des autres. C'est tout à fait le cas à l'aéroport. Ici, la police fédérale dépend fortement de ses partenaires externes pour la prise de décisions communes.”

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© Ronny De Pesseroy

Dany Arcay, à gauche sur la photo.

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Une grande

OUT OF OFFICE

satisfaction Dany Arcay est féru de plongée. Un de ses amis s’était retrouvé hémiplégique après un

infarctus cérébral. Au terme d’une longue revalidation, il lui a demandé s’il voulait bien

aller plonger avec lui. Dany n’a pas hésité un instant, a suivi un cours et s’est affilié à un club de plongée qui accompagne des personnes handicapées.

B

RUXELLES – “J’ai toujours été comme un poisson dans l’eau”, confie l’ancien militaire de la Marine Dany Arcay (54 ans). Il travaille à l’accueil des Jardins de la Couronne et des complexes Couronne, Géruzet et de Witte de Haelen (Direction de la logistique de la police fédérale). “Cela fait 25 ans que je suis assistant-instructeur (moniteur) au club de plongée De Otters à Schoten. Pour décrocher mon brevet d’ ‘accompagnateur d’un plongeur handicapé’, je me suis tourné vers le club ‘Handi Divers, Wet Wheels’. À travers la Fédération belge de recherches et d’activités sousmarines (FEBRAS) et Nelos (la ligue flamande), elle est membre de la Confédération mondiale des activités subaquatiques (CMAS). Ces organisations offrent aux personnes handicapées la possibilité de pratiquer la plongée et d’obtenir, grâce à des entraînements adaptés et à des conditions spécifiques, un brevet reconnu internationalement. L’organisation compte de nombreuses commissions. Nelos dispose notamment d’une commission médicale, qui détermine si une personne handicapée est ou non autorisée à plonger. Ces ‘wet wheelers’ (surnom donné aux plongeurs porteurs d’un handicap physique) sont répartis en quatre niveaux différents : A, B, C et D. C’est en fonction de leur niveau que l’on détermine le nombre d’accompagnateurs dont ils ont besoin. Par exemple, Michel (l’ami en question) doit plonger avec deux accompagnateurs. Environ une fois par semaine, généralement le jeudi soir, je plonge avec les ‘Handi Divers’ d’Anvers, un club spécialement créé pour les plongeurs handicapés. Nos affiliés sont des patients souffrant de sclérose en plaques, de paralysie, portant une prothèse… mais pas de personnes handicapées mentales, étant donné le risque trop important.”

”Sortir du fauteuil roulant” “Nous leur donnons cours pour les habituer à l’apesanteur, par exemple, nous réalisons plusieurs exercices, comme vider son masque sous l’eau, se stabiliser, etc. Ils apprennent à fonctionner au mieux de manière autonome (sans fauteuil roulant) et cela leur procure une grande satisfaction. Les personnes en fauteuil roulant ne demandent qu’à en sortir ; elles y sont déjà tellement. Le travail s’avère parfois ardu, tant pour l’accompagnateur en surface, généralement le partenaire, que pour celui qui est sous l’eau. Pour moi, c’est chaque fois un nouveau défi que d’essayer de nouvelles choses, comme porter la bouteille de plongée sur le ventre plutôt que sur le dos en cas de problèmes de stabilité. Durant les mois d’été, nous plongeons en plein air, en fonction de la température. Certains paralytiques ont parfois une mauvaise circulation sanguine et sont donc plus sensibles au froid. Pourquoi cette activité ? Je plonge depuis tellement longtemps et y ai trouvé tellement de plaisir. En juin de cette année, je suis encore allé plonger à El Gouna en Égypte. J’ai également fait de la plongée aux Maldives, sur épave en France, en Indonésie et à Bali. Bali est par ailleurs la destination la plus belle : j’ai vraiment été conquis. C’est justement la raison pour laquelle je veux faire quelque chose en retour pour ceux qui vivent avec un handicap. Cela me procure aussi une grande satisfaction. Il est frappant de voir ce que certains arrivent à faire, à quel point ils sont positifs face à l’existence. Pourquoi vit-on avec tant de pression ? En aidant ces personnes, je vois les choses autrement. J’apprends à relativiser. Tant que je pourrai, je continuerai !” Pour en savoir plus, surfez sur www.wet-wheels.be ou www.nelos.be f

Saskia Van Puyvelde

sur la photo.

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AMERIQUE SAINT-ANTHONY

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EUROPE UTØYA

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Ponch, de la fiction à la réalité

Le policier s’inflige un PV

Ponch parcourait les autoroutes californiennes en tant que membre de la California Highway Patrol sur sa moto dans la série Chips dans les années 80. Aujourd’hui, c’est à son interprète de revêtir l’uniforme : Erik Estrada est un véritable officier (de réserve) de St Anthony, dans l’Idaho. Il sera chargé de la surveillance des prédateurs sexuels sur Internet pour les 3 500 habitants de la petite ville. Une cause qui tient à cœur au nouveau policier et ancien acteur puisqu’il est déjà le porte-parole de l’association Safe Surfin’Foundation dont la mission est justement de protéger les mineurs des pervers du Web.

Nul n'est censé ignorer la loi, surtout pas ceux chargés de la faire respecter : photographié sur un bateau sans gilet de sauvetage, un policier norvégien a fait amende honorable en s'auto-administrant une contravention. Arne Stavnes était apparu dans les pages du journal Verdens Gang (VG) aux commandes d'un horsbord patrouillant les eaux autour d'Utøya. La photo avait provoqué quelques commentaires sarcastiques de lecteurs agacés par l'absence de gilet de sauvetage, pourtant obligatoire en Norvège sur les embarcations de moins de 8 mètres. L'intègre policier a battu sa coulpe et publié une photo de la contredanse de 500 couronnes (53 euros) qu'il s'est lui-même infligé.

Sur son compte Twitter, le comédien a officialisé la nouvelle en postant une photo de lui en tenue officielle à côté d’une célèbre Harley Davidson. "C’est un honneur pour moi et mon coéquipier Daryl Williams d’être désormais au service de la police de Saint-Anthony", a-t-il écrit.

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MONDE POLICIER

ASIE BANGKOK

OCEANIE ------------------------------

HUMPTY DOO ---------------------------

Pour traquer les joueurs de Pokemon au volant

Le feu aux plants de cannabis

La ville de Bangkok a mis sur pied une équipe de police spéciale afin de traquer les personnes jouant à Pokemon Go au volant. Une cellule formée de cinquante policiers équipés d'appareils photo prend des clichés des personnes prises en flagrant délit sur la route. Les chasseurs de Pokemon encourent une amende de 1 000 baht ou 28 dollars. Le commissaire de police de Bangkok, Sanit Mahathavorn, a affirmé que le nombre d'accidents de la route avait augmenté ces dernières semaines, probablement à cause de l'application Pokemon Go.

Un Australien en colère a contacté la police pour rapporter que son père avait mis le feu à ses plants de cannabis. La police a reçu un appel du fils outré. Son père avait apparemment arraché ses plants de cannabis avant d'y mettre le feu. "Le fils était indigné et enragé", a rapporté l'agent Louise Jorgensen aux médias locaux. Le père, résidant dans la ville isolée de Humpty Doo dans le Territoire du Nord, affirme avoir fait partir en fumée les plantes illicites à la suite d'une nouvelle dispute avec son fils. Ce dernier a pour sa part expliqué avoir alerté la police car il était certain que mettre le feu à des plantes était un crime plus important que la possession de drogues. "Il lui a été demandé s'il était conscient que la possession de cannabis était illégale et qu'il pouvait être poursuivi. Il semble que la destruction de ces plants était bien pire à ses yeux que la possession", a expliqué Mme Jorgensen, qui a précisé qu'aucune charge n'allait être retenue à l'encontre du père ou du fils, les preuves ayant été détruites.

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AFFAIRES EN COURT

Le championnat de Belgique de tennis de table s’est déroulé le 3 juin dernier à Blegny, en province de Liège. Une soixantaine de participants ont répondu à l’appel pour participer

SPORT

à ce championnat dans la très belle salle de Jean-Michel Saive.

Championnat de Belgique de tennis de table

BLEGNY – Le tableau des matches a été concocté par le maître en la matière, Wally Guérits, et toutes les séries étaient représentées. La série B comptait quatre participants. C’est sans trop de difficulté que Stéphane Janssens a conservé le titre de champion de Belgique décroché l’an passé. Frédéric Mathieu a obtenu la médaille d’argent et David Ladangh, celle de bronze. Ils étaient onze en Série C. Cette année Philippe Heck, collègue de Stéphane à la zone de police de Ciney, s’est emparé du titre national après avoir dû batailler ferme ! Pour l’emporter, plusieurs matches en trois sets ont en effet été nécessaires. L’argent fut pour Michael Renesson et le bronze pour Julien Matues. Douze pongistes ont pris part à la série D. Le titre est revenu à Jean Heylen, l’argent à Patrick Wachter, déjà sacré l’an dernier, et le bronze à Thierry Van Bogaert, en net progrès au regard de l’année passée. Elie Allard a terminé cette année au pied du podium. En série E, la chasse aux médailles s’est jouée entre huit participants. L’or et le titre sont revenus à Dominique Depas, l’argent à Benoit Gilles et le bronze à Dominique Carlier. Dans la série des ‘non classés’, douze sportifs ont bataillé ferme. Johan Wonnink s’est finalement imposé devant François Du Plessis et Christophe Goffin. On n’a malheureusement dénombré que quatre participantes à ce championnat. En Série D, Ilse Temmerman s’est adjugée l’or, Bianca Debats, l’argent et Sylvie Carlier, le bronze. Dans la Série ‘non classées’, une seule participante, Evi Vandenberghen, qui a forcément remporté la médaille d’or. Précisons toutefois qu’elle méritait de se trouver en série D !

Jacques Winderickx

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PA OFLFI A TIR E EISN EDNE CKOI U JK R ETR

SUCCESS STORY

"Un tout grand merci pour votre collaboration" Les citoyens peuvent se montrer incontestablement utiles pour retrouver des personnes

disparues. Cela s’est con�irmé une fois encore cet été. Deux sexagénaires ont été retrouvés grâce à la précieuse intervention de téléspectateurs et de lecteurs attentifs. FOREST – Le 22 juillet, Jean Paul P., un homme seul de 68 ans originaire de Forest, disparaît. Ce jour-là, il sort son chien Basile dans les environs du parc Duden et ne retourne pas chez lui. Ses enfants ne découvrent que le lendemain que leur père n’a pas passé la nuit dans sa maison.

Il est fait appel à la police dans les deux cas et le parquet demande de diffuser un avis de recherche. Le service des avis de recherche, la Cellule personnes disparues et la famille rédigent ensemble un texte et y ajoutent des photos récentes. Les avis de recherche de Jean-Paul et d’Olga sont rapidement mis en ligne sur le site de la police. Ils sont également envoyés aux chaînes de télévision nationales et régionales, à l’agence de presse Belga et à tous les abonnés. Les photos de Jean-Paul (et Basile) et d’Olga sont publiées en outre sur Twitter et Facebook.

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En ce qui concerne Olga, c’est un ouvrier communal qui l’a aperçue dans le parc et qui a prévenu la police. La dame était assise depuis deux jours sur un banc du parc, sous un arbre. Elle était couverte de piqûres de moustiques.

Site web police : www.police.be – Avis de recherche Twitter : @politie_témoin Facebook : Belgian Federal Police S’abonner gratuitement : http://www.police.be/fed/fr/questions/ avis-de-recherche/avis-de-recherchedans-votre-boite-mail Conseils utiles Téléphoner gratuitement : 0800 30300 E-mail: avisderecherche@police.belgium.eu

S.V.P.

Illustration : Benoit Goesaert

ESSEN – Le 25 juillet, Olga G., âgée de 61 ans et originaire de Essen, se trouvent à l’hôpital AZ Klina à Brasschaat en compagnie de son mari. Peu avant 16 heures, Olga confie son sac à main à son mari, puis s’engage dans le couloir. Son mari pense qu’elle se rend aux toilettes, mais en fait, elle quitte l’hôpital sans que personne ne la remarque.

Dans le cas de Jean-Paul, la première diffusion à la télé, après le journal de 19h30 de la RTBF, a fait mouche immédiatement. Deux téléspectateurs l’avaient vu ce jour-là dans la Forêt de Soignes, à environ 10 kilomètres de Forest. Il était pieds nus dans la drève des Bonniers, assis par terre avec son chien à ses côtés. Le call-taker de DJO/permanence a immédiatement transmis la précieuse information aux enquêteurs sur le terrain. Après avoir dormi deux nuits dehors, Jean-Paul et son chien ont été retrouvés sains et saufs.

L’histoire se termine par un happy end pour les deux sexagénaires, grâce à la collaboration des citoyens. Suivez les avis de recherche en temps réel et contribuez à retrouver les personnes disparues :

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AFFAIRES EN COURT

F Ê T E N AT ION A L E

Avez-vous vu le drone ? f BRUXELLES – Le niveau de menace terroriste n’a pas eu raison de la fête nationale. Même si l’affluence de spectateurs et visiteurs était en baisse, le défilé et le Village policier, installé sur la place Poelaert, ont bien eu lieu et en toute sécurité. Le thème de cette année était l’innovation. Au sol ou … dans les airs !

© Christian Berteaux

B.D.

Bienvenue au Village policier ! Un événement qui demande des semaines de préparation ! Que celles et ceux qui y ont contribué soient remerciés pour leur travail, leur présence et leur disponibilité.

Tôt le matin, cavaliers et palefreniers de l'Escorte royale à cheval sont à pied d'oeuvre. La journée s'annonce longue mais belle ...

Le jeu organisé sur le Village emmenait petits et grands à la recherche d’informations sur les différents stands.

La diversité à l’honneur. Après le défilé, le Ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, a visité le Village policier. Il s’est notamment attardé sur le stand de l’asbl Rainbow Cops.

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inforevue 032016

AFFAIRES EN COURT

Avant le départ pour le défilé, les autorités ont passé les troupes en revue.

Il l’a fait ! Une première au défilé, le passage du drone de la Direction appui aérien de la police fédérale. Avec un ralentissement à hauteur de la tribune royale. D’année en année, le succès populaire de l’Escorte royale ne faiblit pas. Elle a fait son entrée sur la Place des Palais sous les applaudissements.

Les aspirants ont défilé parfaitement, sous la direction du commissaire Freddy Tarara, de l’Académie nationale de police. Belle démonstration d’équilibre, sur les pavés de la Place des Palais, des quatre conducteurs de Segways de la zone de police Bruxelles-Capitale/ Ixelles !

Plus d’images ? Nous vous les avions présentés dans l’Inforevue 01/2016, les voici au défilé : les quads de la zone de police MidLim.

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www.polimagery.be

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Reportages NO COMMENT sur http://bit.ly/2a9xQg2

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AFFAIRES EN COURT

D A C H P R E N D D E L ’A M P L E U R

UNITÉS SPÉCIALES

Et voici

Les chiens détecteurs d’explosifs : une nécessité

ARÈS !

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© Lavinia Wouters

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© Christian Bertaux

BRUXELLES – Il était l’une des nouveautés présentées lors du défilé de la fête nationale. Arès est le nouveau véhicule de la Direction des unités spéciales (DSU). Baptisé du nom du dieu grec de la guerre, il a été construit par une firme française sur base d'une conception interne à l'unité. Plus polyvalent que les anciens modèles Camlock, âgés de seize ans, il est muni d'un moteur puissant lui permettant d'atteindre des vitesses supérieures à celles de la plupart des blindés existants. Arès résiste à des tirs d'armes de guerre et est équipé d'un système de protection nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC). Il est également doté d'une structure d'assaut permettant de franchir certains obstacles et d'atteindre des étages supérieurs. Ce bijou technologique peut être engagé dans la lutte contre le terrorisme, les prises d’otages, les Forts Chabrol, le transfert de détenus dangereux et la protection de VIP. Il peut aussi faire office de poste médical avancé. B.D.

BRUXELLES – Grâce à une adaptation de la loi, la Direction de l’appui canin de la police fédérale (DACH) est devenue l’unique centre de formation du pays pouvant certifier la formation des chiens détecteurs d’explosifs. Cela concerne les chiens formés pour la police, mais aussi pour les sociétés privées de gardiennage. À l’avenir, ces dernières pourraient d’ailleurs étendre leurs compétences à d’autres secteurs que celui de la navigation aérienne. En outre, le nombre de chiens détecteurs d’explosifs à DACH a triplé. "Après les attentats du 22 mars à Maelbeek et à Zaventem, on a constaté que les chiens détecteurs d’explosifs des sociétés privées de gardiennage n’étaient pas en mesure de détecter le TATP", déclare le commissaire divisionnaire Rony Vandaele, directeur de DACH. Le TATP est l’explosif que les terroristes kamikazes ont utilisé à Bruxelles. "Ces chiens étaient en plus uniquement engagés dans le secteur de la navigation aérienne. Entre-temps, ce problème a été résolu et, à la demande du SPF Intérieur, nous avons formé près de 90 chiens appartenant à des sociétés privées de gardiennage. L’éventualité d’étendre leurs compétences a également été mise sur la table. Avant les attentats commis en mars, nous disposions à DACH de neuf chiens détecteurs d’explosifs pour six maîtres-chiens. Depuis lors, nous avons recruté plusieurs équipes supplémentaires. Il y a aussi 11 postes vacants pour lesquels pas moins de 130 personnes ont posé leur candidature … À terme, 19 équipes (maître plus chien) seront opérationnelles. Un maître-chien peut s’occuper d’un seul ou de plusieurs chien(s)." S.V.P.

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AFFAIRES EN COURT

AT TA Q U E À C H A R L E R O I

LE COURAGE

© ZP Charleroi

d’Hakima et Corinne f CHARLEROI – "Nos collègues ont réagi avec professionnalisme et ont évité un carnage", assure David Quinaux, porte-parole de la police locale de Charleroi. Il était environ 16h00, le 6 août dernier, lorsque deux policières de faction devant l’hôtel de police de Charleroi ont été attaquées à la machette par un terroriste. Hakima et Corinne ont subi de graves blessures à la tête mais ont néanmoins réussi, avec l’aide d’une troisième policière, à neutraliser l’agresseur. Hakima et Corinne ont, depuis lors, subi de nombreuses opérations. Elles sont aujourd’hui rentrées chez elles avec, selon David Quinaux, "un moral d’acier", malgré les opérations de chirurgie esthétique qu’elles devront encore subir. Cette attaque a suscité une vive émotion et une vague de solidarité au sein de la police. Dans les jours qui ont suivi, des délégations de zones bruxelloises et hainuyères sont venues à Charleroi rendre hommage aux collègues blessées. Le 9 août, le Roi Philippe et la Reine Mathilde se sont également rendu sur les lieux afin de rencontrer les autorités locales et le personnel de police présent le jour du drame. L’équipe d’Inforevue souhaite à Hakima et Corinne beaucoup de courage dans l’épreuve qu’elles traversent et un prompt rétablissement. La rédaction

UNITED WE STAND, PLUS QUE JAMAIS! BRUXELLES – La vente de t-shirts au profit de notre collègue Ben Bergen a dépassé toutes les attentes, comme le confirme l’un des organisateurs de l’action, Thierry Meinguet : "Nous visions le chiffre de 1000 t-shirts vendus (15 000 euros), nous l'avons bien dépassé avec, à ce jour, un peu plus de 18 000 euros récoltés. Nous devrions faire un premier versement à Ben prochainement. Nous pensions cesser l’action en septembre, mais ce ne sera pas le cas dans l’immédiat. Après l'attaque sur nos collègues de Charleroi, et vu que le chiffre de 15 000 euros était atteint, j'ai demandé à tous les points de contact si ceux-ci marquaient leur accord pour que le surplus puisse servir d'aide à nos collègues carolos. La réponse fut positive. De l'argent est donc disponible pour Hakima et Corinne. La campagne se poursuit actuellement au profit, de manière générale, des collègues touchés par les attentats. Nous épuiserons les stocks et l'action ne prendra fin que lorsque nous aurons tout vendu." © Christian Bertaux

Un grand merci "Par ce message, ma famille, ma compagne et moi-même souhaitons remercier tout le monde pour les nombreux témoignages de soutien qui nous ont été adressés à la suite des attentats du 22 mars 2016. Ils ont été d’un grand réconfort pour moi et pour mon entourage direct. Par ailleurs, je tiens à remercier tous ceux qui ont participé au grand mouvement de solidarité et aux nombreuses actions organisées après les attentats. Je pense particulièrement à Maxim et aux collègues de la zone de police d’Anvers et leurs équipes qui ont développé et distribué les badges devenus des symboles dans notre petit monde des services de sécurité. Un tout grand merci à tous pour vos marques de soutien manifestées pendant cette période difficile." Ben Bergen

Ben Bergen, en visite au village policier le 21 juillet dernier.

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AFFAIRES EN COURT

© Jos Balcaen

DES PHOTOS POUR RETROUVER LES ENFANTS PERDUS

Un moyen rapide et efficace proposé par les sauveteurs f

À Blankenberge, vous pouvez désormais voir surgir à tout moment la photo d’un enfant disparu sur les écrans des sept maisonnettes de plage. Une innovation que l’on doit au service de sauvetage et dont les premiers résultats sont apparemment prometteurs.

BLANKENBERGE – La plage de Blankenberge abrite sept maisonnettes, disséminées sur plus deux kilomètres. À l’intérieur de celles-ci, on trouve notamment des écrans de télévision grâce auxquels les touristes peuvent s’informer sur divers événements, la météo, les bracelets d’identification ‘Pat le pirate’ ou ‘Maya l’abeille’ à enfiler au poignet des enfants qui jouent sur la plage… "Chaque année, près de 350 enfants se perdent sur la plage", nous confie Tom Cocle, chef du service de sauvetage de Blankenberge. "Cette année, nous avons lancé un nouveau projet. Lorsqu’un enfant manque encore à l’appel au bout de 45 minutes, nous demandons une photo récente aux parents. Après l’avoir retravaillée, nous l’affichons sur les sept écrans. Les autres messages d’information ne sont alors plus diffusés. La photo de l’enfant est visible sur une distance de plus de deux kilomètres : cela rend les

recherches plus rapides et efficaces. Une image est beaucoup plus parlante qu’un signalement classique. Si les recherches basées sur la photo ne donnent rien au bout d’une heure et demie, nous lançons la procédure ‘naufragé’. L’intervention de la police (de la navigation) et de l’hélicoptère fait alors tout de suite grimper l’addition."

Démonstration Nous assistons à une démonstration, heureusement purement fictive. Grâce au WiFi, nous envoyons une photo à une adresse mail dédiée. L’image est alors retravaillée par les sauveteurs, qui lui joignent un mot d’explication, comme ‘disparu’, ainsi que le nom et l’âge de l’enfant. Toutes ces opérations sont effectuées à l’aide d’un smartphone et du WiFi : après quelques minutes seulement, la photo est diffusée sur les sept écrans. "Les avantages

sont évidents", conclut Tom Cocle. "Les gens sur la plage voient la photo directement et savent tout de suite de quel enfant il s’agit. Ceux qui le souhaitent peuvent participer aux recherches. Lorsque leur enfant se perd, certains parents réagissent de manière très émotionnelle. Grâce à cette procédure, ils comprennent directement que nous agissons. Enfin, l’usage du smartphone permet d’intervenir n’importe où." Deux semaines après le lancement du projet, les écrans avaient déjà été utilisés à trois reprises. À chaque fois, les parents avaient retrouvé leur enfant en moins de dix minutes. L’avenir nous dira si d’autres communes de la côte prendront le train en marche. S.V.P.

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AFFAIRES EN COURT

FRANCORCHAMPS

Un ‘Grand Prix’ chaud, chaud,

chaud ! f

judiciaire fédérale de Liège, l’appui aérien, la police à cheval ou encore les corps d’intervention de Wallonie et de Bruxelles. Cette année encore, la police belge a profité du concours de collègues luxembourgeois, français, allemands et néerlandais. Bernard Goffin : "Grâce aux collègues étrangers, nous pouvons assurer un accueil et une assistance de qualité aux spectateurs étrangers venus assister à cette manifestation internationale". Et, niveau 3 de la menace oblige, le dispositif policier a également bénéficié de renforts de la Défense. Une première pour Francorchamps. Tout comme l’était également la mise en œuvre d’un bouclier de caméras ANPR installé sur les voies d’approche au circuit et l’engagement de teams BDO (Behavior detection officer) mêlés incognito dans la masse des spectateurs du Grand Prix.

Behavior detection officer et bouclier de caméras ANPR

"Coupez votre GPS"

C’est la Direction de coordination et d’appui de Liège qui a été chargée du service d’ordre en étroite collaboration avec la zone de police de StavelotMalmedy. Jean-Marc Demelenne, Gold commander du service d’ordre et Bernard Goffin, chef de corps, étaient très heureux de l’appui fourni par de nombreuses zones de police, ainsi que par la police de la route et la police

La mobilité reste sans conteste un des principaux défis pour les responsables de la sécurité. Le commissaire Martel, responsable du dispositif circulation n’a pas chômé : "Les spectateurs sont obnubilés par leur GPS alors que les itinéraires mis en place les envoient dans d’autres

directions. C’est pourquoi nous avons dû régulièrement lancer via les réseaux sociaux et le nouveau compte Twitter @ BelPoliceEvent ce message en quatre langues : Coupez vos GPS et suivez les indications des forces de l’ordre". On suppose qu’il a été entendu puisqu’au final, tout s’est déroulé sans incident majeur. Le service d’ordre s’est terminé le dimanche peu après 19 heures alors que le dispositif de mobilité était complètement levé à 21 heures. Renato Guion © Renato Guion

SPA – L’organisation du Grand Prix de Formule 1 à Spa-Francorchamps constitue une des manifestations majeures pour les services de sécurité belges. Cette année encore, le ‘Grand Prix’ a drainé de très nombreux spectateurs. On estime à quelque 200 000 les personnes présentes sur le circuit durant le week-end des 26, 27 et 28 août. Afin d’assurer la sécurité de cet événement, les polices locale et fédérale ont mis en œuvre un dispositif intégré et renforcé. C’était l’occasion pour la commissaire générale Catherine De Bolle et les directeurs généraux Claude Fontaine et Paul Putteman de venir rendre visite aux membres du personnel engagés sur le terrain en ce dimanche caniculaire pour non seulement constater de visu la parfaite organisation du service d’ordre, mais aussi pour leur témoigner leur soutien en cette période difficile.

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AFFAIRES EN COURT

LES CONCOURS

ABUS SEXUELS D’ENFANTS SUR INTERNET

Le phénomène de sextortion dans la ligne de mire f

Le voleur aux mains pleines ! f BRUXELLES – Avez-vous résolu la dernière énigme de Pol ? Ce Monsieur Morgenthal se moquait bien de notre policier car comment sauter du deuxième étage avec deux grands tableaux en main ? Cela ressemble fort à une escroquerie à l’assurance. Voici la liste des fins limiers qui ont tenu le même raisonnement que Pol. Ils remportent : • une montre : Jeroen Somers • un cadre-photos : David Demaude, Hervé Biesmans, Jacques Dengis, Constant De Herdt et Sam Vanbellinghen ; • une radio : Jan Dekleck, Jörgen Driessen et Michel Dupont ; • un stylo Parker : Marc Van Horen et Pierre Maurer ; • un bic ‘Jumbo Metal’ : Jacques Boutet, Pieter Verreydt, Aristide Denis, Luc Baetens et Patrick Luyckx ; • un porte-cartes de visite : Jean-François Cheramy, Tine Vrijders, Joël Delbart et François Van Bruystegem.

Aiderez-vous notre mascotte à résoudre sa prochaine enquête sur un conflit de voisinage ? Si oui, Envoyez-nous votre réponse pour le 4 novembre au plus tard : • soit par mail à cgc@police.belgium.eu ; • soit par courrier à Concours Inforevue, Police fédérale, Direction de la communication, avenue de la Couronne 145A, 1050 Bruxelles. N’oubliez pas de mentionner votre numéro d’abonné. Bonne chance ! La rédaction

Cadeau pour nos abonnés :

le poster -conseils pour les appels d’urgence.

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BRUXELLES – La police judiciaire fédérale (PJF/ DJSOC) et le Collège européen de police (CEPOL) unissent leurs forces dans la lutte contre les abus sexuels commis en ligne sur des enfants, et plus particulièrement le phénomène de sextortion. Pas moins de 42 policiers issus de 28 pays ont suivi une formation mise sur pied par le CEPOL et DJSOC. Des experts policiers internationaux et des représentants de Child Focus et Western Union ont échangé leur expertise. En matière d’abus sexuels d’enfants sur Internet, le phénomène de sextortion constitue une ‘nouvelle menace’. Le procédé est le suivant : un inconnu séduit un mineur et le persuade de prendre des photos à connotation sexuelle et de les lui envoyer. L’inconnu les utilise alors pour contraindre le mineur à réaliser davantage de clichés (osés) ou pour l’obliger à payer pour éviter que les photos en question soient publiées sur les médias sociaux. À l’instar des abus sexuels sur mineurs via le live streaming (un client paie pour voir un mineur abusé sexuellement en live), le phénomène de sextortion fait partie cette année des points d’attention d’EMPACT (European Multidisciplinary Platform Against Criminal Threats), un projet européen auquel participe la police fédérale. La mise en commun des possibilités didactiques et organisationnelles du CEPOL et du savoirfaire des services de police tels que DJSOC offre d’excellentes opportunités de formation aux collaborateurs prenant part à la lutte contre ces phénomènes criminels.

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Un retour sur les éditions précédentes d’Inforevue.

Police et Ligue Alzheimer

Spotters belges à l’Euro en France : bilan

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Suite à la parution de l’article sur le projet Senior Focus (Inforevue 02/2016), la Ligue Alzheimer et la Cellule personnes disparues nous signalent l’existence d’un protocole Disparition Seniors au domicile, un outil préventif en cas de disparition d’une personne atteinte de démence. L’objectif du projet est de gagner du temps et agir avec davantage de professionnalisme dans cette situation. Comment ? En récoltant préalablement, dans une fiche identitaire, les informations nécessaires à la police pour débuter rapidement les recherches. Cette fiche, remplie par les proches, devra être placée dans une boîte au frigo du domicile de la personne. Un autocollant aux couleurs du projet sera collé sur la boîte afin qu’elle soit facilement repérée par les premiers intervenants. Une soixantaine de zones de police francophones ont déjà signé un protocole pour les institutions. Mais ce nouvel outil est prévu pour les personnes vivant à domicile. Le 12 mai 2016, la ZP Stavelot-Malmédy a été la première à adhérer. Qui suivra ? L’appel est lancé. Il vous suffit de contacter le commissaire David Rimaux, à DJO/Cellule personnes disparues, ou la Ligue Alzheimer au 04 229 58 10 projet@alzheimer.be

Malgré l’enthousiasme de ses nombreux supporters, l’Euro fut une déception pour notre équipe nationale. Les fans de nos Diables se sont-ils pour autant mal comportés ? Nous avons posé la question à Guy Theyskens, responsable du Point national d’information football (DGA/ DAO) et membre de la délégation policière belge en France pendant l’Euro (voir l’Inforevue 2/2016) : “Quelque 80 000 Belges ont officiellement acheté un billet pour assister à un match de l’Euro 2016 – pas nécessairement un match des Diables rouges. Des milliers de Belges se sont en outre rendus en France sans billet afin d’y profiter de l’ambiance. Les supporters se sont comportés de manière plutôt exemplaire, restant ainsi fidèles à leur réputation de gens qui aiment faire la fête. Le bilan ? 41 Belges ont été interpellés en France pendant l’Euro, essentiellement dans des villes où les Belges ne jouaient pas à ce moment-là, comme à Lens pour le match Tchéquie-Croatie ! Les infractions dont nos compatriotes se sont rendus coupables sont variées : ivresse sur la voie publique, détention de petites quantités de drogue, vente de billets sur le marché noir et usage ou détention de moyens pyrotechniques. La violence est restée exceptionnelle : 6 Belges ont été arrêtés pour des faits de violence, insulte à un agent ou provocation. L’un d’entre eux a comparu quelques jours plus tard devant le juge : il a écopé d’une peine d’emprisonnement de 6 mois avec sursis et d’une amende de 1 000 euros pour avoir blessé un policier en lui lançant un pot fumigène à la tête. D’une manière générale, la collaboration avec les services de police français s’est déroulée sans difficulté. Donc, dans l’ensemble, c’était une expérience positive pour nous.”

Journées d’action pour plus de sécurité en mer du Nord f Durant les mois d’été, la police de la navigation et le SPF Mobilité ont organisé dix journées d’action axées sur la sécurité en mer du Nord (lire également : C’est la fête quand Bob navigue, Inforevue 1/2015). “Au total, 197 contrôles ont été effectués à bord de bateaux de plaisance. Le nombre d’infractions constatées dans ce cadre s’élève à 35, soit un peu moins de 20 %”, explique le gouverneur Carl Decaluwé. “Cela ne signifie pas que 20 % des quelque 5 000 bateaux de plaisance ne sont pas en règle. Aucune des infractions constatées n’avait un impact direct sur la navigabilité des bateaux. Par ailleurs, il faut souligner qu’aucun problème d’alcool n’a été constaté.”

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Un PLP pour lutter contre le trafic d’êtres humains dans tous les ports f Le trafic d’êtres humains à destination de la Grande-Bretagne n’a rien perdu de son intensité, loin s’en faut (voir l’Inforevue 1/2016, Haro sur runners). Pour lutter contre le trafic d’êtres les runners humains, la police de la navigation a décidé de mettre en place, avec l’appui du gouverneur de Flandre occidentale, un partenariat local de prévention pour tous les ports. “La police ne dispose pas de suffisamment de personnel pour être présente partout en même temps. Lorsque nous intensifions nos contrôles dans un endroit précis, les trafiquants déplacent tout simplement leur terrain d’action. Il faut donc impliquer le plus grand nombre de partenaires possible et faire circuler rapidement l’information”, explique Kenneth Coigné, de la police de la navigation de Nieuport. Europol est également passé à l’action en créant l’European Migrant Smuggling Centre (EMSC) au mois de février. Rien que cette année, le centre a déjà identifié plus de 7 000 trafiquants suspects. Lotje van der Made, chef des opérations de l’EMCS, nous en dit davantage : “Au plus tôt et au mieux les services de police collaborent, au plus efficace sera la lutte contre les trafiquants d’êtres humains. Arrêter ici et là un chauffeur ou une petite main ne sert pas à grand-chose : ils sont remplacés dès le lendemain. Les États membres doivent unir leurs efforts afin de se pencher sur les itinéraires empruntés pour le trafic. C’est pourquoi Ronald Comers (FBI), Douglas Muldoon (voorzitter FBI NAA internationaal), Europees President Herman l’échange deJoos renseignements entre Chapter) États membres joue(Belgische un rôlegraduate). essentiel.” Van Rompuy, Duchi (voorzitter European en Philippe Beneux

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