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MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE
SOFiA montre le chemin Coyote futé : bien plus qu’un avertisseur de radars
Tous ensemble contre la criminalité environnementale
MOST WANTED ? MOST APPRECIATED !
L’Inforevue est une publication de la Direction de la communication de la police fédérale
Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Nicolas Mangon, Gwenaëlle Maziers et Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Ruben Accou, Jocelyn Balcaen, Christian Berteaux, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers et Lavinia Wouters Dessins: Ruben Accou, Didier Castenholz, Emmanuelle Glibert, Benoit Goesaert Traductions: Service de traduction Direction de la communication Imprimerie: Goekint Graphics 059 51 43 43 Editeur responsable: Géraldine Bomal - Avenue de la Couronne 145A - 1050 Bruxelles Relations publiques et abonnement: Laurence Slachmuylders, Avenue de la Couronne 145A - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97 Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 euros Facture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automatiquement prolongé sauf résiliation deux mois avant son échéance. Tous droits réservés. Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands. E-mail: Gestion Abonnements: cgc@police.belgium.eu
Rédaction: cgc.product@police.belgium.eu
Le vendredi 4 novembre fut un jour faste pour la police, mais à marquer d’une pierre noire pour les criminels les plus recherchés de notre pays. Pour l’un d’entre eux, la journée fut carrément pourrie ! J’ai eu l’honneur de mettre en ligne, par un simple clic, la liste Most Wanted belge du Fugitive Active Search Team, mieux connu sous le nom de FAST. Cette liste permet à la population d’aider la police à dépister les criminels condamnés en vue de leur arrestation. Ce fut une première pour notre pays et un véritable tournant dans le domaine de l’exécution des peines. La recherche active de criminels n’est pas seulement une priorité pour la justice et la police ; elle contribue aussi au sentiment de sécurité de nos concitoyens. L’opinion publique, et spécialement les victimes de délits graves, trouvent particulièrement injuste que des criminels échappent à leur peine.
La mise en ligne de cette liste Belgium’s Most Wanted nous permet à tous d’apporter notre contribution à l’exécution effective des peines. C’est en unissant nos forces que nous lutterons efficacement contre la criminalité. Le crime ne peut jamais payer ! Je tiens en outre, par le biais d’un projet de loi spécifique relatif aux méthodes (particulières) de recherche, à résoudre une question juridique qui se pose depuis longtemps dans le cadre de la recherche de condamnés en fuite. En effet, une grande partie de ces méthodes de recherche peuvent uniquement être appliquées dans le cadre de la recherche de crimes et de délits. Devenir fugitif n’est, en effet, pas un acte punissable en soi. Il est impossible d’expliquer à des victimes de délits que la justice et la police peuvent avoir recours à une multitude de méthodes de recherche afin d’arrêter des suspects, mais qu’une fois que ces derniers ont été condamnés par un tribunal, il n’est plus possible d’utiliser ces mêmes méthodes (particulières) de recherche pour les mettre sous les verrous. Une telle contradiction est incompréhensible pour la population !
En tant que Ministre de la Justice, je m’engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour éliminer ce vice juridique en présentant un projet de loi au parlement en 2017. Mon initiative vise, in fine, à mettre un terme à cette aberration légale.
Ce message positif est pour moi l’occasion de réitérer tout mon soutien à toutes les personnes impliquées dans la recherche de criminels. J’apprécie tout particulièrement le dévouement et la motivation dont font preuve tous ces acteurs. Merci pour votre engagement professionnel ou, autrement dit : most appreciated !
ISSN: 1780-7638
www.polimagery.be
Koen Geens
Ministre de la Justice
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8 FRAUDE AU DOMICILE SOFiA montre le chemin
sommaire
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COOPÉRATION POLICIÈRE INTERNATIONALE Passer la frontière sans soucis en 30 secondes
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PLAN NATIONAL DE SÉCURITÉ Des conteneurs à déchets, des millions d’euros et … des tortues
FACE TO FACE Mini submersible pour recherches subaquatiques
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PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ Coyote futé VLAAMS VERKEERSCENTRUM Un copilote invisible
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L’INVITÉE Christel: “Les jeunes doivent devenir les acteurs de leur propre prévention”
rubriques
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Christel croque la vie à pleines dents.
Radar...2
Out of office...30
Historia...18
Feedback...49
Les Experts...14
Une journée avec...16 Casus...19
Le monde policier...36
Les affaires en court...38
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R ADAR
“
L A POLICE EN CHIFFRES
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QUOTE
Contrairement aux reproches qu'on lui a adressés, la police de Molenbeek fait un sacré boulot"
8 personnes blessées sur 10 dans un accident de la route ne s'en remettent jamais complètement, selon l'étude européenne My Life After The Crash, initiée par l'Institut belge pour la sécurité routière.
Éric Goens, journaliste, auteur de la série de reportages télévisés Niveau 4, Le Soir Magazine, 16 novembre 2016
BIKERS
L’ I N F O G R A P H I E
DE LA ZP BRUXELLES-CAPITALES/IXELLES OCTOBRE 2016
2316 conducteurs contrôlés dont
334 à l’arrêt ou en stationnement sur un trottoir
qui n’ont pas respecté le piétonnier
1434
305
à l’arrêt ou en stationnement sur une piste cyclable
ce
x
MIVB
sur ou près d’un passage pour piétons
STIB
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2
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amendes > conduite sur le site propre de trams et de bus
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R ADAR
tweetwall @ZPLesseLhomme Votre enfant connait-il le numéro d'urgence 112 ? Montrez-lui ce petit film. Ça peut sauver des vies ! https://youtu.be/Y5ghC4GsFpE
@policefederale
Avez-vous des informations sur l'un de ces 20 fugitifs? N'hésitez pas à nous contacter! http://www.mostwanted.policefederale.be #MostWanted W E B WAT C H
CONTRE L'EXTORSION PAR PIRATAGE L'Office européen des polices Europol, la police néerlandaise et des entreprises de cybersécurité ont lancé un site internet destiné à combattre une montée de l'extorsion par piratage informatique. L'initiative No more ransom ("Plus de rançon") est un nouveau portail en ligne "destiné à informer le public des dangers de l'extorsion par piratage et à aider les victimes à retrouver leurs données dans devoir payer de rançon aux cybercriminels". Outre des conseils pour éviter la prise en otage de leurs données, le site offre également aux utilisateurs 160 000 clés de déblocage de données en cas d'infection d'un appareil. INFO www.nomoreransom.org
@ERIPGIP Voilà le texte de loi SALDUZ + qui sera publié à la fin de semaine prochaine. pdf.lu/9oH6
@PolicedeLiege
#mobilité Fêtes de Wallonie ! Retrouvez toutes les mesures de circulation notre site http://policeliege.be/pdf/travaux.pdf
@policecomines
Cette semaine nous vous conscientisons sur les risques liés aux smartphones @Europol #mobilemalware
@zp3vallees LE BON USAGE DES CLIGNOTANTS Aujourd'hui, un petit rappel de l'usage des clignotants trop souvent oubliés...... http://fb.me/4793Wy4eS
@PoliceMouscron
Contrôle de la #policemouscron en frontière hier avec la police française à #Mouscron et #Herseaux avec @PoliceNat59 http://buff.ly/2g1EG9K SUR LE VIF
Martijn Camps (27 ans) entame sa formation policière en juillet 2007. Un an plus tard, il entre en fonction dans le service d’intervention de la zone de police de Tervueren et s’occupe plus particulièrement de la circulation. En juillet de cette année, il devient inspecteur principal. "Actuellement, mon plus grand défi est la fusion entre la zone de police de Tervueren et celle de Dijleland prévue pour le 1er janvier 2017. Elle implique de collaborer avec davantage de collègues, d’intervenir sur un territoire plus étendu et donc plus souvent. Nous allons en outre déménager et un nouveau chef de service sera désigné. La nouvelle zone de police portera le nom de ‘VODI’, une contraction du nom des deux rivières qui traversent la zone, à avoir la Voer et la Dyle."
@ZP5327
SENIOR FOCUS Vous trouverez ci-dessous le questionnaire "Senior Focus", il vous est donc possible de l'imprimer... http://fb.me/1vF55y9Xf
@Jobpol_F 27 sept.
Avez-vous lu le témoignage de notre collègue de Gand @GentseFlikken ? http://fr.metrotime. be/2016/09/26/must-read/i- …-my-job-travailler-ala-police/ @metrobelgique
@HELI_FEDPOLFED
#Saviezvous que DAFA effectue environ 1500 missions par an, ce qui représente plus ou moins 2400 heures de vol? #rago
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© Christian Berteaux
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En blocs ! Comme vous le lirez en page 45, la Direction de la logistique peut mettre à disposition des entités de terrain de lourds blocs New Jersey pour empêcher le passage de véhicules piégés vers un lieu sécurisé. Et pour amener ces obstacles sur place, il faut les charger ! Pas de problème, la Direction sécurité publique (DGA/DAS) dispose du matériel adéquat.
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membres présumés d’une bande de dealers de drogue sont interpellés à Linkeroever le 1er décembre par la recherche locale d’Anvers.
LE DRONE EN ZONE FRONTALIÈRE Le drone de l’’appui aérien (voir Inforevue 01/2016) a été engagé fin octobre dernier, en appui de la ZP Westkust, lors de l’opération Medusa-bis le long la frontière francobelge. L’objectif était de détecter d’éventuels réfugiés qui tenteraient de passer en Belgique suite au démantèlement de la ‘Jungle de Calais’ par les autorités françaises.
VISITE MINISTÉRIELLE Le 10 novembre 2016, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon a rendu une visite de travail à la Direction sécurité publique (DGA/DAS) au complexe de Witte de Haelen. Différentes démonstrations (arrestation, refoulement, arroseuse…) ont permis de donner au ministre une image réaliste de la manière dont cette direction opère en matière de gestion négociée de l’espace public.
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véhicules sont contrôlés au cours d’une action dans l’arrondissement de Malines le 25 novembre. 2 permis de conduire sont retirés.
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BUZZ
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DÉLITS DE FUITE EN BELGIQUE : LES CHIFFRES CONCRETS Le 28 novembre, une vidéo étonnante, qui devrait nous faire réfléchir, a été mise en ligne sur le site www.deredactie.be concernant le nombre de délits de fuite en Belgique. Pour la visionner : http://deredactie.be/ cm/vrtnieuws/videozone/nieuws/binnenland/1.2830527
cars de supporters du club de Saint-Trond sont soumis à un contrôle routier le 26 novembre. Des chiens drogue découvrent des stupéfiants. KIJK UIT
DE 90 À 70 KM/H Le 26 novembre, l’émission hebdomadaire de sécurité routière Kijk Uit a consacré une émission à l’application de la limitation de vitesse de 70 km/h sur les routes flamandes situées en dehors des agglomérations, à partir du 1e janvier 2017. La limitation de vitesse générale de 90 km/h sur les routes situées en dehors des agglomérations est entrée en vigueur en 1971 et n’a pas été modifiée depuis. Par contre, l’aménagement du territoire a énormément changé en Flandre et c’est la raison pour laquelle la limite de 70 km/h était déjà d’application sur de nombreuses chaussées situées en dehors des agglomérations. La Flandre entend ainsi améliorer la sécurité routière et, par la même occasion, réduire le nombre de panneaux de signalisation le long des routes.
people UNE BOÎTE À IDÉES En voilà une idée ! Ou plutôt, une boîte à idées … La zone Nivelles/Genappe lance une initiative originale, la boîte à idées. Le principe est simple : les citoyens font part de leurs problèmes d’insécurité et proposent des actions pour y remédier. Une boîte a été installée dans chaque commissariat de la zone et, ère digitale oblige, les idées peuvent aussi être envoyées par mail à info@votrepolice.be. Premières mesures concrètes ? Le placement de radars sur une voie rapide. Un conducteur sur cinq avait le pied trop lourd !
DOMINIQUE DE BRAUWERE Le commissaire divisionnaire Dominique De Brauwere deviendra le 1e mars prochain chef de corps de la zone de police du Val d’Escaut (Celles, Estaimpuis, Mont-del'Enclus, Pecq). __ DELFINE PERSOON
Delfine Persoon (SPC) a conservé son titre de championne du monde de boxe WBC des poids légers.
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FR AUDE AU DOMICILE
SOFiA montre le chemin La fraude au domicile constitue rarement un but en soi. Dans la plupart des cas, les personnes qui feignent avoir élu domicile quelque part visent à obtenir des allocations plus élevées, à tromper le fisc ou à échapper au contrôle de créanciers ou des services de police (concernant ce dernier point, la constatation de résidence constitue par ailleurs l’un des fers de lance du Plan canal contre le radicalisme violent et le terrorisme). Ramener les constatations de résidence à un mal nécessaire parmi les missions des agents de quartier serait toutefois injuste. “Il s’agit en fait d’une matière complexe”, souligne la commissaire Delphine Schelpe. “Pour moi, la fraude au domicile, avec tout ce qu’elle implique, notamment en matière d’approche policière, représentait en tout cas un grand point d’interrogation.” C’est ainsi que SOFiA a vu le jour et que, dans la foulée, un vade-mecum a été publié ! TEXTE Stefan Debroux
PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
• Delphine Schelpe • Commissaire • Cheffe de service appui opérationnel & management • Police locale de Brakel/Horebeke/Maarkedal/Zwalm
”L’AUDACE PAIE, TOUT COMME L’ENTRAIDE” "Lorsque, lors d’une réunion portant sur la notion d’arsenal administratif, j’ai demandé s’il existait un vade-mecum consacré à la fraude au domicile – ce qui n’était pas le cas –, j’ai immédiatement été bombardée cheffe du projet SOFiA1. Après quelques recherches, nous nous sommes rapidement retouvés face à une longue liste de questions, huit pages au total ! J’ai alors été frapper à la porte de l’auditorat du travail de Gand, en quête de quelques conseils. Et leur disponibilité à mon égard fut grande ! Cet intérêt et cet engagement ont incontestablement constitué un facteur déterminant dans la réussite du projet. En ce qui me concerne, la morale de l’histoire est la suivante : l’audace paie, au même titre que la coopération. Quand vous ne savez pas par où commencer un projet, il ne faut pas avoir peur de l’admettre et de chercher de l’aide. En cas de réponse positive, quelque chose de beau peut alors voir le jour, comme ce fut le cas avec SOFiA."
LE VADE-MECUM FRAUDE AU DOMICILE Le vade-mecum Fraude au domicile est le fruit du travail d’équipe des participants au projet issus de différentes zones de police de Flandre orientale (Alost, Berlare/Zele, Brakel, Maldegem, Meetjesland-Centrum et Renaix) et la DCA de Flandre orientale. La commissaire Delphine Schelpe, cheffe du projet SOFiA : "Le vade-mecum devait être un guide utile et facile à utiliser pour les policiers confrontés à des cas de fraude au domicile et qui appréhendent l’entrelacs des procédures. Parce que cette matière évolue, le vade-mecum n’est pas définitif ; nous continuerons à le mettre à jour. Nous souhaitons également aider et encourager les policiers à collaborer davantage avec les services d’inspection, en particulier l’auditorat du travail. Notre autre préoccupation principale est de partager nos connaissances et notre expertise avec un maximum de collègues, dans ou en dehors de la province de Flandre orientale. Nous tablons sur le principe de la tache d’huile. Le vade-mecum formera également la base d’une formation continuée consacrée à la fraude au domicile."
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“DES FEUX CLIGNOTANTS POUR GUIDER L’AGENT DE QUARTIER DANS LE DÉSERT” "Enquêter sur le lieu de résidence réel d’une personne fait partie des attributions de l’inspecteur de quartier. Il s’agit d’une mission légale de police administrative. Sur la base de son avis motivé, la commune effectuera les adaptations nécessaires au registre de la population (par exemple : un enregistrement ou une radiation). Dans le vade-mecum, nous donnons des conseils aux agents de quartier sur la manière de justifier le fait qu’une personne réside ou non à une adresse donnée. C’est ce que nous appelons les ‘feux clignotants’. Où les enfants vont-ils à l’école ? Les poubelles sont-elles sorties ? Le jardin est-il entretenu ? Le vade-mecum comporte également une feuille de route et une série de modèles et fiches que la zone de police peut utiliser lors de son enquête administrative. Enfin, la ‘charnière’ entre police administrative et police judiciaire y est également longuement évoquée. Il s’agit d’une ligne de démarcation étroite au sujet de laquelle la législation et la justice ne sont pas toujours à même d’apporter une réponse définitive, notamment concernant la consultation de ‘sources ouvertes’ telles que Facebook."
• Pascal Vincke • Conseiller stratégique • Direction de coordination et d’appui de Flandre orientale
• Patricia Vandewalle & Jordy Haverbeke • Agent de quartier & inspecteur intervention • Police locale de Meetjesland-Centrum
“LA FRAUDE AU DOMICILE, TREMPLIN VERS L’AVANTAGE PATRIMONIAL” "Si vous vous posez la question de savoir ce qui pousse une personne à commettre de la fraude au domicile, la réponse est toute trouvée : pour l’argent. L’utilisation d’un domicile fictif a pour but de tirer un avantage patrimonial. La fraude aux allocations est un grand classique : une personne isolée avec quatre enfants touche des allocations de chômage plus élevées que l’un des membres d’un couple de cohabitants légaux. Sur base annuelle, cette fraude sociale se chiffre en millions. D’autres délits qui, lorsqu’ils sont combinés à une fraude au domicile, rapportent également des avantages financiers sont la mise en location de logements insalubres (marchands de sommeil), les infractions en matière d’aménagement du territoire, la fraude fiscale – à Knokke, par exemple, les habitants ne paient pas la moindre taxe communale, cela peut en attirer certains – et l’insolvabilité frauduleuse. Lorsqu’un délit est suspecté, une procédure judiciaire est lancée. Cela signifie que nous pouvons utiliser tout un arsenal de possibilités : constatations, perquisitions avec le consentement des habitants, enquête de voisinage, etc. En définitive, démontrer l’existence d’un domicile fictif est toujours une question de faits. Et lorsque nous y parvenons, l’affaire connaît toujours une suite, soit via l’auditorat du travail (compétent en matière de fraude aux allocations), soit via la parquet (pour les autres délits). C’est également l’un des mérites de SOFiA." SOFiA est l’acronyme de Sign (quels sont les signes de la présence éventuelle d’une fraude au domicile ?), Observation (que peut faire la police ?), Fraud investigation (le cœur du sujet, l’objet de l’enquête policière...), Adjust (... pour faire cesser la fraude).
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COOPÉR AT ION POL ICIÈR E I N T ER NAT IONA LE
Passer la frontière sans soucis en 30 secondes Environ 400 policiers belges et 120 de leur homologues néerlandais suivent une formation en matière de coopération policière transfrontalière. Il s'agit d'une nécessité car en raison du manque de connaissances de l'arsenal légal, beaucoup d'incertitudes subsistent quant aux possibilités d'intervention chez nos voisins au-delà de la frontière. TEXTE Stefan Debroux
PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
MALDEGEM – Entre la mer du Nord et l'embouchure de l'Escaut, cinq zones de police de Flandre orientale et la zone de police de Flandre occidentale Damme/KnokkeHeist jouxtent les Pays-Bas. Dans cette région frontalière, la zone de police Meetjesland-Centrum est dirigée par la commissaire divisionnaire Antoinette Vanden Bossche : “Nos policiers sont très régulièrement confrontés à des problèmes frontaliers : un cambrioleur ou l'auteur d'un délit de fuite qui prend la poudre d'escampette en direction des Pays-Bas. Ou inversement : un passeur de drogue traversant la frontière alors qu'il est poursuivi par une patrouille néerlandaise. La criminalité ne s'arrête pas à la frontière, bien au contraire. Les auteurs espèrent en tirer profit. Mais le traité Benelux de 2004 a réglé ce problème. Nous sommes à présent en mesure et autorisés à intervenir au-delà de la frontière. Cependant, les acteurs de terrain ont encore trop peu de connaissances en la matière.”
LEVER LES INCERTITUDES
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Yasmine Vanavermaete, la cheffe de corps de la zone de police Maldegem, se rallie aux propos de sa collègue : “Ce manque de connaissances par rapport à ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas est une source d'incertitudes. De plus, les méthodes de travail néerlandaises diffèrent des nôtres. Je pense notamment aux techniques d'intervention – l'usage d'une arme à feu, par exemple, fait l'objet d'une tout autre réglementation que la nôtre –, mais aussi à la communication radio. En raison de ces différences et nuances, une intervention commune ou au-delà de la frontière n'est pas si évidente. C'est pourquoi nous en sommes arrivés à conclure qu'il y avait un besoin de formation supplémentaire. Afin de la concrétiser, nous nous sommes adressés à la Direction de la coopération policière internationale de la police fédérale (CGI).”
Petit retour en 2014. En partenariat avec la Nederlandse Politieacademie et sous la houlette du groupe de travail Benelux Formations communes, CGI a développé un programme. Au terme de quelques sessions de test, une formation train the trainer de trois jours est lancée fin 2015 à Paulo, l'académie de police de Flandre orientale, pour les futurs formateurs. Bart D’hooge, qui a dirigé les travaux pour CGI en collaboration avec Simon Verdegem : “Nous avons insisté pour que chaque cours soit dispensé par des acteurs de terrain, un Belge et un Néerlandais, et non par des juristes, par exemple. Nous voulions éviter une formation ex-cathedra. En effet, la prise en compte de la pratique quotidienne est un facteur de succès pour toute formation. En outre, la formation s’adresse à un public mixte. En regroupant aussi bien des policiers belges que néerlandais dans une salle de cours, nous entendons stimuler la synergie transfrontalière. Ils doivent finalement aussi pouvoir se coordonner sur le terrain.” “Grâce à ce cours, les policiers de première ligne de la région frontalière sauront, en cas d'intervention non planifiée, dans quelles circonstances ils peuvent traverser la frontière, quelle procédure radio ils doivent appliquer et de quelles compétences ils disposent dans l'autre pays”, explique Steven De Smedt de la zone de police AssenedeEvergem. Ce dernier est un des formateurs, tout comme Alberique De Caluwe de la police nationale néerlandaise. “Nous avons les mêmes besoins que nos collègues belges. Que peut-on faire ou ne pas faire dans une situation donnée ? Est-ce que je peux engager la pousuite d’individus au-delà de la frontière ? Est-ce que je peux bloquer un véhicule et procéder à la fouille de celui-ci ? Est-ce que je peux recourir à la violence en cas de menace ? Nous abordons
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toutes ces questions pratiques. Les cas de figure traités, que nous confrontons à la législation, sont typiques et constituent la force de cette formation.”
DILUTION DES CONNAISSANCES
La réglementation internationale évolue sans cesse. Le traité de police Benelux de 2004 constitue actuellement la base de la coopération policière transfrontalière. Grâce à ce traité, les fonctionnaires de police du Benelux peuvent poursuivre, contrôler et observer des suspects dans les trois pays. Mais la matière évolue et de nouvelles règles peuvent être d'application dans le futur. Selon Steven De Smedt, c'est précisément cet aspect qui souligne la nécessité de cette formation : “Il est difficile pour des nonexperts de suivre ces évolutions. Le risque de dilution des connaissances est important. On ne peut pas s’attendre à ce que des inspecteurs d’intervention se plongent de leur propre initiative dans les textes de loi pour rester à jour. Bref, ce cours aura de toute façon une plus-value à l'avenir.” f
• Bart D’hooge • Commissaire • Direction de la coopération policière internationale (CGI) et président du groupe de travail Benelux Senningen (formations communes)
”Extension à toutes les régions frontalières”
“Cette initiative n'est pas encore prête de s'achever, bien au contraire. Nous organiserons bientôt une nouvelle session train the trainer en vue de mettre à jour la formation Zonder zorgen de grens over en y intégrant de nouveaux cas pratiques. Nous surveillons également la réglementation, car une actualisation du traité de police Benelux de 2004 est en cours de préparation. Enfin, nous avons finalisé la préparation visant à étendre la formation aux régions frontalières limbourgeoises et anversoises.”
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COMMANDITAIRES
• Yasmine Vanavermaete • Chef de corps • Zone de police Maldegem
”Une franche réussite” “La formation Zonder zorgen de grens over nous concerne tous. De part et d'autre de la frontière, de nombreuses personnes se sentent impliquées et motivées parce que tout le monde est bien conscient de la nécessité de cette formation. Et le résultat le prouve : les évaluations du cours par les participants sont très positives : enrichissant, orienté vers la pratique et agréable. En résumé, une franche réussite.”
FORMATEURS
• Steven De Smedt • Commissaire – Chef du service Intervention Zone de police Assenede-Evergem
”La collaboration commence par des rencontres” “Dans cette région, tout le monde se connaît. Il y a toujours bien une réunion, un projet ou une opération commune qui réunit des collègues. Du moins, en Belgique. Au nord, au-delà de la frontière, tout s'arrête. Même si cette frontière est fictive. Il m'arrive parfois de devoir insister auprès de membres du pilier administratif pour qu'ils contactent un collègue néerlandais ; les enquêteurs ont plus tendance à le faire. Les rencontres ont pourtant toute leur utilité, certainement lorsqu'il s'agit de comprendre la répartition des rôles de l’autre côté de la frontière. Le rôle d'un agent de quartier aux Pays-Bas, par exemple, est totalement différent de celui que nous connaissons en Belgique. Les grades sont également différents. Aux Pays-Bas, un inspecteur est l’équivalent d’un officier chez nous. C'est pourquoi ce cours Zonder zorgen de grens over’ a également pour objectif d'apprendre à se connaître.”
• Antoinette Vanden Bossche • Chef de corps • Zone de police MeetjeslandCentrum
”Une initiative dépassant la marge de manœuvre stratégique” “Les policiers doivent être familiarisés avec toutes sortes de matières. Ils doivent disposer de beaucoup de savoir-faire et de connaissances. Lorsque l'on y ajoute la dimension de la coopération internationale, ils seront vite enclins à considérer ce cours comme ‘une matière supplémentaire’. Mais cette initiative n'a pas juste pour vocation de combler la marge de manœuvre stratégique1 ; elle ne s'arrête pas là. L'enthousiasme et la volonté de collaborer ne manquent certainement pas.” 1
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Le temps restant après la planification des tâches de base.
• Alberique De Caluwe • Inspecteur – Expert opérationnel internationalisation et nuisances liées à la drogue • Team Zeeuws-Vlaanderen/Unité Zeeland-West-Brabant/Police nationale néerlandaise
”L'ignorance est un frein” “Est-ce que je peux communiquer à un collègue belge qui est le titulaire de cette plaque d’immatriculation ? Nous pensons trop souvent que ce n'est pas autorisé. Par crainte de commettre une erreur de procédure ou par ignorance. Dans ce cours, les participants apprennent à établir le lien entre leur pratique quotidienne et la législation. Même si elles sont similaires dans l’esprit, nous ne devons pas perdre de vue que les lois diffèrent d'un pays à l'autre, y compris entre pays voisins.”
PARTICIPANTS
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”Est-ce que j'agis correctement ?” Kim Demesmaecker : “On apprend énormément de choses au cours de cette formation, surtout au sujet du cadre légal réglementant les compétences. On apprend ce que l'on peut faire, à quel moment et comment procéder. C'est tout le mérite de cette formule, qui comporte un bon équilibre entre la théorie et la pratique.”
EST-CE QUE JE PEUX… ?
Jan Roesbeke : “J'en retiens que l'on conserve les limites de sa • Kim Demesmaecker • Jan Roesbeke propre législation au-delà de la • Brigadier – Agent de quartier Terneuzen • Inspecteur et assistant aux victimes frontière. En d'autres termes, ce • Team Zeeuws-Vlaanderen/Unité • Zone de police Assenede-Evergem que peut faire un collègue néerZeeland-West-Brabant/Police nationale landais en fonction de sa réglenéerlandaise mentation, ne vaut pas nécessairement pour nous lorsque nous intervenons aux Pays-Bas (et vice versa). Prenons l'exemple du recours à une arme à feu. Contrairement à la législation belge, le législateur néerlandais a décrit plus en détail la manière dont les policiers peuvent se servir de leur arme à feu. Aux Pays-Bas, dès que vous posez la main sur la crosse de votre arme, vous recourez déjà à la violence. En Belgique, il n'en est pas question tant que vous laissez l'arme dans sa gaine. En outre, la législation néerlandaise autorise un policier à tirer, dans certaines circonstances, dans les jambes d'un auteur d'un délit grave prenant la fuite. Notre législation ne décrit pas un tel cas de figure. Mais cela ne signifie pas que nous pouvons invoquer les règles néerlandaises lorsque nous intervenons sur un incident au-delà de la frontière.”
Quelques informations pratiques pour les collègues belges opérant dans la région frontalière avec les Pays-Bas. Est-ce que je peux poursuivre un individu sur le territoire néerlandais ? Oui, pour autant que le délit constaté soit passible d’une peine de prison de 12 mois minimum. Dans ce cas, est-ce que je peux utiliser le gyrophare et la sirène ? Oui. Est-ce que je peux procéder à la fouille d’une voiture sur le territoire néerlandais si je soupçonne que de la drogue y a été dissimulée ? Non, mais vous pouvez saisir la drogue que vous voyez.
Est-ce que je peux retenir une personne par la contrainte et l’arrêter sur le territoire néerlandais ? Oui et non, Vous pouvez immobiliser un suspect, au besoin en le menottant, mais vous ne pouvez pas l’arrêter. Dès l’arrivée des collègues néerlandais sur les lieux, vous remettez le suspect entre leurs mains et ils procéderont alors à son arrestation. Est-ce que je peux interpeller un individu sur le territoire néerlandais et l’emmener en Belgique ? Non. Dans ce cas, vous devez respecter la procédure d’extradition.
Est-ce que je peux fouiller une personne sur le territoire néerlandais ? Oui, mais uniquement une fouille de sécurité superficielle.
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Sur la route
Visible et prévisible
O
n dit toujours qu’il faut être visible sur la route. C’est 100 % vrai. Mais il faut aussi être prévisible. Et ça, c’est souvent oublié. Pour un conducteur, cela commence avec le fait d’avertir convenablement de ses intentions via les clignoteurs, ou, ‘si possible’, par un mouvement du bras pour les cyclistes. Le code de la route ajoute que l’avertissement doit se faire ‘suffisamment à temps’. Trop d’usagers commencent malheureusement leur mouvement ou leur manœuvre en même temps qu’ils l’annoncent, ou un trop bref instant auparavant. Dans un cas comme dans l’autre, ça ne sert pas à grand-chose. Profitons-en pour rappeler que clignoter vaut aussi pour les véhicules de police, puisque nous recevons régulièrement des remarques de citoyens qui, se trouvant derrière un véhicule de service, ont constaté l’oubli, parfois répétitif, de l’usage des clignoteurs de la part du conducteur … A ce stade, il faut aussi rappeler qu’annoncer ses intentions n’est pas un passe-droit. Ainsi, quand on n’a pas la priorité, on ne l’a pas davantage en annonçant ses intentions
Olivier QUISQUATER L’exemple typique est l’accès à une autoroute, où certains, une fois qu’ils ont mis leurs clignoteurs, pensent qu’on DOIT les laisser s’insérer. Enfin, être prévisible, c’est aussi avoir un comportement sur la voie publique qui est celui qu’on attend de vous. Quand un piéton entame une traversée à deux mètres d’un passage pour piétons, quand un motard remonte à contresens une file de voiture, quand un cycliste brûle un feu rouge, etc., ce sont là autant de comportements qui pourront surprendre les autres usagers ...
Allo, le Contactcenter ?
Ne confondez pas SSGPI et SSDGPI !
0800 99 272 federal.contactcenter@police.belgium.eu
Pascal COLLARD
C
haque jour, le Contactcenter reçoit de nombreux appels de membres du personnel qui pensent contacter l’ASBL SSDGPI, c’est-à-dire le Service social de la police intégrée. Ces appels erronés démontrent qu’un certain nombre de collègues confondent les compétences de l’ASBL SSDGPI avec celles du SSGPI, qui est le Secrétariat social de la police intégrée.
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Pour résumer : • tout ce qui a rapport avec l’aide sociale individuelle (par ex : assistantes sociales, conseils juridiques, …) et collective (par ex : chèques cinéma, abonnements téléphoniques, parcs d’attraction, …) concerne le SSDGPI (tél. : 02 290 33 33) ; • tout ce qui touche au traitement, aux allocations et indemnités concerne le SSGPI (accessible par tél. pour la police fédérale via le 0800 99 272, pour la police locale : via le service du personnel de la zone de police concernée).
Comment dire …
Trafic et traite des êtres humains : attention aux faux amis !
L
e trafic d’êtres humains, notamment de migrants, est un sujet brûlant d’actualité. Si cette problématique peut être étroitement liée à la traite des êtres humains, il faut toutefois veiller à bien distinguer ces deux phénomènes et à ne pas s’embrouiller en les traduisant. En simplifiant, on peut définir le ‘trafic d’êtres humains’ comme le fait d’aider, de quelque manière que ce soit, un non-ressortissant de l’UE à entrer, transiter ou séjourner sur le territoire d’un État membre de l’UE en violation de la législation de cet État, et ce afin d’obtenir un avantage patrimonial. Pour parler de cette infraction en néerlandais et en anglais, on emploie respectivement les termes mensensmokkel et human smuggling. Ceux et celles qui s’en rendent coupables sont des
Olivier LOUYS
LES EXPERTS
mensensmokkelaars et des human smugglers. Forme d’esclavage moderne, la ‘traite des êtres humains’ désigne quant à elle le fait de recruter, d’héberger … une personne en recourant à la contrainte ou à d’autres moyens afin de l’exploiter, notamment à des fins sexuelles ou de travail forcé. Si le néerlandais mensenhandel ne pose pas problème a priori, l’anglais peut être source de confusion puisque dans cette langue, ‘traite des êtres humains’ se dit human trafficking (ou trafficking in human beings) ! Vous l’aurez compris, il s’agit là d’un faux ami. La ressemblance qu’il présente avec le terme français ‘trafic’ ne doit donc pas nous induire en erreur. Les personnes qui se livrent à la traite des êtres humains sont des human traffickers. En néerlandais, on emploie mensenhandelaars.
Pour surfer tranquille
Me suis-je fait avoir ?
C’
est souvent la question que l’on se pose lorsque l’on voit ces informations qui circulent dans les médias et sur les réseaux sociaux et qui nous informent que les serveurs hébergeant un site ou un service, dont nous faisons usage, a été hacké par des pirates informatiques. Lorsque nous voulons profiter d’un service en ligne, nous devons ouvrir un compte, fournir des données personnelles et créer un identifiant et un mot de passe. Et l’on sait que ces données ne sont pas toujours très bien protégées. L’occasion de signaler l’initiative de ce spécialiste en sécurité informatique du groupe Microsoft qui a développé un site, www.haveibeenpwned.com, grâce auquel vous allez pouvoir vérifier si votre adresse mail, souvent utilisée comme identifiant, a été récupérée lors d’une des attaques que nous évoquions. Si la réponse est positive, il vous faudra de toute urgence modifier votre mot de passe. La base de données du site est régulièrement
Olivier BOGAERT mise à jour et vous pouvez communiquer votre ou vos adresses mail de référence. Ce qui vous permettra d’être informé si, à l’avenir, elles apparaissent dans des bases de données mises en ligne par des pirates après une attaque. Et, rassurez-vous, le gestionnaire du site garantit que l’adresse mail que vous allez tester ne sera ni stockée, ni communiquée à d’autres services.
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Hanne sonne à la porte au petit matin. Pendant qu’elle remplit les documents, elle jette un œil à la ronde pour vérifier que le nouveau locataire habite effectivement sur place.
Pendant une demi-heure, Hanne aide les enfants à traverser. Elle cherche une solution à une querelle de voisinage.
Il faut en moyenne trois minutes à un cambrioleur pour entrer dans une habitation.
De bonnes habitudes peuvent dissuader les cambrioleurs potentiels.
Hanne Dierickx
INSPECTEUR DE QUARTIER/ CONSEILLER EN PRÉVENTION
PROFESSION :
Nous suivons Hanne en ce mardi ordinaire. Elle prend son service au bureau, sur la place de Tervuren. “La zone de police de Tervuren est divisée en cinq quartiers”, dit-elle. “Chaque quartier compte environ 4 400 habitants. Je passe en moyenne cinq heures par jour dans ‘mon’ quartier, Duisburg, un quartier très rural avec une mentalité qui est vraiment restée villageoise.” Hanne se met en chemin à travers la Druivenstreek. Elle se rend d’abord à deux adresses pour constater si les nouveaux habitants y vivent effectivement. Elle trouve porte close à la première, mais le locataire est présent à la seconde. Elle se présente brièvement et explique à l’intéressé les démarches qu’il lui reste à accomplir pour régler administrativement son inscription. Comme il est encore un peu trop tôt pour se rendre à l’entrée de l’école, Hanne parcourt les voies de communication de Tervuren pour rechercher d’éventuels véhicules mal stationnés et gênant la circulation. Nous traversons également de nouveaux lotissements. Selon elle, les vols dans des containers de chantier y sont monnaie courante.
Hanne se poste à la seule école que compte la localité de Duisburg, un petit établissement avec un intense trafic de passage. Durant une demi-heure, elle arrête les véhicules à hauteur du passage pour piétons pour permettre aux enfants (la plupart à vélo et munis de gilets fluo) de traverser en toute sécurité. Elle bénéficie de l’appui d’un surveillant habilité. Hanne se rend chez une dame en conflit avec l’un de ses voisins, qui possède un bouleau qui a atteint une hauteur dangereuse. En chemin, elle s’arrête car un camion bloque toute la largeur du trottoir. “Cette situation met les piétons en danger de mort”, nous explique-t-elle. “Le camion peut très bien stationner sur la chaussée pour charger et décharger.” Dans un quartier résidentiel paisible, Hanne arrive chez la dame et sonne à la porte. En cas de grand vent, celle-ci craint de voir le grand arbre de son voisin s’effondrer sur sa maison. “Je n’arrive pas à joindre le voisin”, nous dit Hanne. “Soit il n’est jamais chez lui, soit il refuse de m’ouvrir. Si je parviens à entrer en dialogue avec lui sans qu’il se montre disposé à changer la situation, les choses en restent là pour la police. Comme il s’agit
UN JOUR AVEC
IDENTITY KIT Cela fait environ quatre ans qu’Hanne Dierickx (32) est inspecteur de quartier à la zone de police de Tervuren. Après avoir entamé sa formation de base en 2002, elle travaille au service intervention de la zone de police de Bruxelles-Ouest. De 2010 à 2012, elle fait partie du service intervention de sa zone actuelle. Trois fois par mois, elle s’occupe également de la prévention des vols. L’attrait de cette fonction tient avant tout au contact social dans le quartier.
d’une affaire civile, je propose à madame une médiation entre voisins. Si cela ne s’avère pas efficace, l’affaire devra être portée devant le juge de paix.” Le moment est venu de prodiguer des conseils de prévention des vols. “Les gens ont le choix”, reconnaît Hanne. “Soit ils demandent des conseils au préalable, soit ils attendent d’être victimes d’un vol. En fait, l’idéal est d’y penser dès la construction, mais souvent, les gens n’ont pas le temps ou pas l’envie. En fonction du type de bien, les conseils de prévention prennent entre 30 et 45 minutes. Dans le cas présent, il s’agit d’une maison mitoyenne, cela va donc plus vite.” Hanne examine tout l’abord l’extérieur de l’habitation. Elle repère d’emblée les fenêtres ouvertes au premier étage. La serrure de la porte d’entrée n’est pas mauvaise mais pourrait certainement être plus solide. Elle relève que la grille placée devant une petite fenêtre est une très bonne idée. Hanne fait ensuite le tour du propriétaire avec l’occupante. La porte et les fenêtres à l’arrière, la terrasse, le toit plat de la véranda : rien n’échappe au contrôle. Hanne distille de nombreux conseils, qu’elle détaille ensuite à l’aide d’une brochure. Elle constitue également une check-list destinée à l’occupante. “Il faut en moyenne trois minutes à un cambrioleur pour parvenir à rentrer. Si cela prend plus de temps, il y a de fortes chances qu’il abandonne. À nous de faire en sorte de prolonger au maximum ces trois minutes. Les bonnes habitudes que l’on prend, comme fermer les portes et les fenêtres quand on part, sont précisément ce qui permet de retenir les cambrioleurs. Lorsqu’une alarme se déclenche, il est trop tard, car ils sont déjà rentrés.” Dans l’après-midi, Hanne a du travail de bureau au programme. “Cela fait partie du boulot, hélas”, conclut-elle.
Saskia Van Puyvelde
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HISTORIA
Confidences privées d’un gendarme en 14-18 Dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, les éditions Studium Generale publient le journal inédit du gendarme Hector Souffriau (1887-1975). Originaire d’Aaigem (Flandre orientale), celui-ci écrit en français, mais l’éditeur a choisi de traduire le texte et de proposer une version bilingue, donc accessible à tous. La lecture en vaut vraiment la peine, car l’auteur restitue un témoignage poignant sur trois aspects essentiels de la Grande Guerre : la surprise de l’invasion allemande, les frustrations des héros du front et les difficultés du métier de gendarme.
Installé tout près des lignes, il découvre les principales innovations technologiques : ballons captifs, hydravions, mines, zeppelins, gaz asphyxiants, … A Oostvleteren, il assiste au renforcement des tranchées provisoires avec du béton armé. Excessif, pense-t-il – il ne réalise pas que la guerre de position ne fait que commencer. Fasciné par les duels aériens ou les lumières des bombardements nocturnes, il n’est pas moins attentif aux horreurs quotidiennes. “On enterre journellement de dix à douze soldats à Zuidcoote”, écrit-il en 1915. Ses rares congés l’amènent à
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visiter Paris et le nord de la France. Il dénonce souvent le peu de reconnaissance de la société civile pour les militaires, alors que la guerre concerne tout le monde. Une famille de réfugiés croisés dans le train suscite pourtant sa pitié, lui qui a “vu tant de scènes d’horreur et tant de jeunesses fauchées par la mort sans sourciller.”
Hector ne s’étend pas outre mesure sur son activité professionnelle. Maréchal des logis à cheval de 2e classe, il ne reçoit d’ailleurs pas de missions très remarquables : escorte des soldats vers les tranchées, surveillance des écuries, patrouille sur les plages le dimanche … La haine des soldats face au gendarme est une réflexion qui revient très souvent : “suffit qu’un seul commence pour que tous gueulent. Même les bourgeois font tout haut des réflexions désobligeantes.” Il se plaint aussi de la désorganisation du corps et du peu d’implication des officiers, qui renforce encore l’amertume du gendarme. En juillet 1918, il “prend la ferme résolution” de quitter “à la première occasion”, “ce fameux corps qu’on appelle d’élite.” Il y restera pourtant jusqu’à sa pension. Il y a bien d’autres anecdotes intéressantes dans cet ouvrage. Citons pour
© Ruben Accou
L
a mobilisation est à peine proclamée qu’Hector et ses collègues essuient les tirs de soldats peu expérimentés qui les prennent pour des Allemands. Le sentiment de désorganisation le poursuit durant toute la période terrible d’août-octobre 1914. Il se fait l’écho du désarroi des populations, évoque les massacres (notamment à Hofstade le 25 août) et certains combats épiques dans lesquels il est impliqué, en particulier l’attaque du fort de Walem les 28 et 29 septembre. Son rythme de travail ralentit fin octobre, après la stabilisation du front de l’Yser, mais le style reste télégraphique jusque février 1915.
terminer sa relation privilégiée avec son cheval Jules, qui partage son quotidien depuis 1914 jusqu’aux derniers mois de la guerre, lorsque les nécessités de service entraînent l’affectation de sa monture à un autre gendarme. “Pauvre Jules, que de souvenirs m’attachent à toi. Nous fûmes de vrais camarades dans la bonne et mauvaise fortune. C’est une grande attache qui se rompt et le métier de gendarme me devient odieux.” f
Benoît Mihail
Élargissement du champ d’application de Salduz
CASUS
Dans le cadre du récent élargissement du champ d’application de la loi Salduz, il est intéressant d’en expliquer brièvement les principales adaptations.
C
hangement des catégories de personnes auditionnées :
> Cat I : personne à qui aucune infraction n’est imputée (victime, témoin, personne lésée …). > Cat II : ‘suspect’ non privé de liberté d’une infraction NON punissable d’une peine d’emprisonnement. > Cat II : ‘suspect’ non privé de liberté d’une infraction punissable d’une peine d’emprisonnement. > Cat IV : ‘suspect’ privé de liberté.
Assistance de l’avocat
Le suspect qui est entendu dans le cadre d’une information ou d’une instruction a le droit d’être assisté par un avocat (concertation confidentielle préalable et assistance pendant l’audition) pendant TOUTES les auditions de la phase préliminaire du procès pénal. La victime et le témoin disposent aussi de cette faculté même si le droit d’assistance n’est pas prévu explicitement dans la loi du 21/11/2016. Les auditions qui auraient lieu après la délivrance du mandat d’arrêt sont aussi concernées par cette assistance (procédure idem catégorie IV). Cette assistance est organisée soit à l’initiative de la personne entendue (victime, témoin, suspect en catégories II et III) soit par la police (catégorie IV et cas des mineurs) via l’application web Salduz.
Notification des faits
Lors de chaque audition, il convient d’informer tant le suspect que l’avocat (de manière succincte) des faits. Cela n’implique toutefois pas que l’avocat a le droit de consulter le dossier. Les faits
doivent être communiqués avant la concertation confidentielle.
Rôle actif de l’avocat
L’avocat peut dorénavant prendre place aux côtés de l’intéressé. Durant l’audition, il vérifiera si les droits de la personne auditionnée sont respectés et si la personne en question n’est pas traitée de manière injuste. Il peut faire consigner sur la feuille d’audition toute violation ou remarque éventuelle et est libre de formuler des suggestions concernant des actes d’information supplémentaires ou une audition particulière.
L’avocat peut intervenir pour informer son client de ses droits, mais il doit avant tout faire preuve de retenue. Il doit en outre être attentif à ne pas gêner l’audition ou à ne pas répondre à la place de la personne auditionnée. L’avocat ne peut s’opposer à ce qu’une question soit posée.
Droit à la présence de l’avocat AUSSI lors de :
> confrontations multiples (line-up : l’avocat assiste) ; > confrontations (elles sont considérées comme des auditions) ; > reconstitutions sur les lieux du délit.
Contact avec une tierce personne
Cette prise de contact avec une tierce personne (et plus ‘une personne de confiance’) est réalisée par l’enquêteur via les moyens de communication les plus adéquats. Il est possible de reporter cette information par décision motivée du procureur
du Roi ou du juge d’instruction dans l’un des deux motifs impérieux suivants : > la nécessité urgente de prévenir une atteinte grave à la vie, à la liberté ou à l’intégrité physique d’une personne ; > la nécessité urgente de prévenir une situation dans laquelle la procédure pénale peut être sérieusement compromise.
Droit à la traduction du mandat d’arrêt
L’inculpé qui ne comprend pas la langue de la procédure a le droit de demander une traduction des passages pertinents du mandat dans une langue qu’il comprend pour lui permettre d’avoir connaissance des faits qui lui sont reprochés et de se défendre de manière effective, sauf si une traduction orale a été fournie à l’inculpé. La demande doit être déposée au greffe du tribunal de première instance, à peine de déchéance, dans les trois jours de la délivrance du mandat d’arrêt. La traduction est fournie dans un délai raisonnable. Si une traduction orale a été fournie à l’inculpé, mention en est faite dans le mandat d’arrêt. f
Marie-Noëlle Donneaux, Elien Verstappen & Sophie Magerotte
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PL A N NAT IONA L DE SÉC U R I T É
Des conteneurs à déchets, des millions d’euros et … des tortues • L’an dernier à l’article de la mort, aujourd’hui à nouveau bien vivant. • Le Service central environnement de la police fédérale existe depuis 21 ans. • La criminalité environnementale n’a jamais cessé d’être une priorité dans les plans nationaux de sécurité. TEXTE Stefan Debroux
PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
Frans Geysels, vous dirigez le Service central environnement depuis sa création en 1995. Le commissaire divisionnaire Frans Geysels : “Quand il s’est avéré que la criminalité environnementale prenait de plus en plus d’ampleur, la gendarmerie a commencé, en 1991, à se poser la question de savoir s’il fallait entreprendre des démarches dans ce domaine. C’est alors que j’ai reçu la mission de constituer un dossier de programme. Revenait-il à la gendarmerie de s’en charger ? Si oui, que pouvions-nous faire ? Cette réflexion s’est poursuivie jusqu’en 1995 pour aboutir à la décision d’investir le minimum minimorum. Quoi qu’il en soit, notre service est sorti de terre et les phénomènes sur lesquels nous concentrions nos efforts à l’époque sont toujours d’actualité aujourd’hui, à savoir le trafic de déchets, le commerce illégal d’espèces animales et végétales protégées, le trafic de feux d’artifice et de substances radioactives.”
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Il a été question que le Service central environnement disparaisse après 20 ans d’existence. La criminalité environnementale ne cadrerait plus dans un service de police spécialisé … “La criminalité environnementale est l’affaire de chaque service de police. Elle peut prendre différentes formes.
D’un côté, vous avez les infractions ‘visibles’ comme les dépôts clandestins, la pollution et la négligence envers les animaux. Ce type de faits peut être ponctuellement traité par un service de la police locale ; les auteurs sont souvent des particuliers. De l’autre côté, vous avez la criminalité environnementale organisée et grave, souvent à dimension internationale, telle que le trafic de déchets. C’est ce que l’on appelle la ‘criminalité quérable’ : si on ne la cherche pas, on ne la trouve pas. En fait, le trafic de déchets est en partie de la ‘fraude documentaire’. Pour autant qu’il se fasse dans les règles, le dépôt de déchets ou le recyclage n’est pas un crime en soi. Et c’est là que le bât blesse : une société peut retirer un avantage financier en contournant les règles du jeu. Les autorités stimulent le traitement des déchets par le biais de subsides et parallèlement, elles punissent les pollueurs en prélevant des taxes. Ces systèmes financiers de récompenses et de punitions diffèrent d’un pays à l’autre, voire d’une région à l’autre. Les sociétés de gestion de déchets peuvent donc épargner de l’argent ou en gagner plus en transportant les déchets par delà les frontières. Dans ce cas, ils doivent néanmoins modifier les documents originaux ou en compléter de nouveaux pour le même flux
de déchets. Cette manœuvre constitue donc un faux en écriture et/ou usage de faux documents, ce qu’ils oublient commodément. Alors que nous étions confrontés à un dossier de fraude illustrant cette manœuvre, nous avons calculé le gain acquis illégalement : sur une période de trois ans, les fraudeurs avaient accumulé 2,8 millions d’euros. C’est un montant considérable, même pour une société internationale. Il est impossible pour des services d’inspection de poursuivre de telles infractions de droit commun ; ce rôle revient à la police. Mais pour y parvenir, la police doit pouvoir s’y retrouver dans les méandres des réglementations internationales. En tant que service central, notre plus-value est ici indéniable. Ne dites donc pas trop vite qu’un service central environnement est superflu.”
Quel est ou quel a été le changement le plus marquant au cours de ces 20 années ? “Sans hésitation, la professionnalisation au sein de la police, de la justice et des administrations environnementales. Cette évolution a augmenté notre force de frappe et les chances de réussite des enquêtes. Auparavant, les enquêtes relatives au trafic de déchets étaient menées avec beaucoup de bonne volonté, mais cela tournait souvent au fiasco parce que la réglementation n’était pas …
inforevue 042016
”Nous avons besoin d'experts pour profiter au maximum de l'arsenal législatif permettant de lutter contre la criminalité environnementale.” Frans Geysels • • • •
Commissaire divisionnaire Chef de service Environnement Direction de la criminalité organisée (DJSOC - Serious Organised Crime) Police judiciaire fédérale
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P lan national de sécurité
TRAFIC DE DÉCHETS À DILBEEK DILBEEK – Le 6 décembre, un petit régiment de services de police et d’inspection a mené une action de contrôle d’envergure dans une société de textiles et deux commerces de vente de voitures suspectés d’infractions à l’environnement, export illégal et travail au noir. La police locale de Dilbeek était à l’initiative de ce contrôle. Le commissaire divisionnaire et chef de corps Arnoud Vermoesen nous en dit plus : “Ces derniers temps, nous constatons que les activités économiques qui se tournent sensiblement vers le trafic de déchets sur notre territoire sont en augmentation. Il s’agit d’une conséquence perverse du Plan canal. Depuis que l’on lutte contre l’économie illégale de manière ciblée et coordonnée dans la zone du canal – parce qu’un lien peut être établi avec le financement du terrorisme – les trafiquants et les individus véreux déplacent leurs activités en dehors de Bruxelles. Il était grand temps d’envoyer un signal clair.” Ce signal a finalement été donné. L’action de contrôle a mis en lumière du travail au noir, du trafic de déchets mais aussi des infractions sociales, financières et environnementales. “La force de cette action se situe dans la collaboration entre les services spécialisés. Tous les partenaires ont pu faire les constatations nécessaires dans leur champ d’action : l’inspection du travail pour le travail au noir, l’Office des étrangers pour le séjour illégal, l’OVAM et autres services environnementaux pour les infractions environnementales, la douane pour l’exportation illégale, etc. En tant que service de police locale, nous intervenons en appui. C’est également le cas du parquet d’Hal-Vilvorde et de plusieurs services de la police fédérale, tels que le Service central environnement, l’appui canin et le corps d’intervention. En intervenant ensemble et en même temps, notre action a plus d’impact et se révèle plus efficace. À l’avenir, je veux organiser encore plus d’actions de contrôle communes pour lutter contre ce type d’activités illégales”, conclut le chef de corps, satisfait.
> Des piles d'objets de seconde main mélangées à des déchets destinés à l'exportation vers l’Afrique. Le chien pisteur se révèle bien utile lors de l’opération.
Visite dans une ‘entreprise de chiffons’ : le trafic de textile est un business lucratif.
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…
adéquate et l’expertise, insuffisante. Les avocats d’une société soupçonnée de fraude pouvaient balayer nos dossiers d’un revers de la main. Pour mener ces dossiers à bien, nous avons donc besoin d’experts et de magistrats spécialisés pour profiter au maximum de l’arsenal législatif. La professionnalisation implique également la nécessité d’une approche multidisciplinaire de la criminalité environnementale. La police travaille de concert avec la douane, les services d’inspection, les magistrats et les juges spécialisés en environnement. Impossible de s’en sortir seul.” Un pays peut-il s’en sortir seul ? “Le trafic de déchets et le commerce illégal d’espèces animales et végétales protégées ont un caractère international évident. Ils ne connaissent pas de frontières, bien au contraire. La criminalité environnementale en tant que business se nourrit justement “d’opportunités transfrontalières”, ce qui rend la coopération policière internationale incontournable. Je peux affirmer que ces vingt dernières années, nous sommes parvenus à profiler la Belgique et à la placer sur la carte de la lutte contre la criminalité environnementale, notamment grâce à notre engagement au sein d’Europol et Interpol. L’événement phare est sans conteste le projet Augias que nous avions mené en collaboration avec la Hongrie, lors de la Présidence belge de l’Union européenne en 2010. Nous avions réussi à mobiliser des services de police européens dans la lutte contre la fraude aux déchets.”
quelque temps, nous avons découvert un trafic de rapaces constituant une infraction pénale au traité CITES1, entre autres. Ce type de trafic génère de grosses sommes d’argent ; dans cette affaire, le gain illégalement acquis s’élevait à 700 000 euros. En outre, la souffrance animale et les dégâts causés aux biotopes naturels ne sont pas à négliger. Il y a vingt ans, le commerce illégal d’animaux était puni d’une peine maximale de trois mois. Aujourd’hui, les trafiquants en prennent pour cinq ans. C’est quand même une preuve que notre société prend ce type de criminalité au sérieux, non ?” La criminalité environnementale connaît-elle de nouvelles tendances ? “Nous constatons que l’industrie alimentaire séduit de plus en plus les réseaux criminels. La fraude alimentaire est un phénomène lucratif qui est en plus difficilement détectable ; c’est un marché légal. Il s’agit, tout comme pour la fraude relative aux déchets, de ‘criminalité quérable’ et d’une forme de ‘fraude documentaire’ : magouilles avec des certificats d’origine, des étiquettes, etc. Mais ici, c’est la santé publique qui est en jeu. Pourtant, les commentaires sont légion dans ce cadre aussi : Que les services d’inspection s’en chargent ! Si un meurtre au couteau est bien l’affaire de la police, pourquoi l’empoisonnement organisé de la population ne le serait-il pas ?”
Pour conclure, une petite question sur les écomessages déchets (EMD), un de vos fers de lance. Quelle est la valeur ajoutée, pour les enquêteurs, de cet énième formulaire à remplir ? La criminalité environnementale était déjà un des points d’attention “En fait, plusieurs éléments apportent du premier plan national de sécuune plus-value substantielle. Le rédacrité et c’est toujours le cas dans le teur de l’écomessage note les informaseptième PNS. Pourtant, il apparaît tions sur la base des documents qui que cette matière est souvent traitée accompagnent le chargement. Il peut en parent pauvre. Avez-vous cette également copier ces documents et/ impression ? ou prendre le chargement en photo. “Cette perception des choses est en Même avec une connaissance limitée de effet un problème persistant dans le la législation, ce type de contrôle peut monde policier. Nous n’allons quand s’avérer efficace, car nous échangeons même pas nous occuper de tortues !?, l’écomessage avec l’administration envise permettent de dire certains. Il y a ronnementale compétente. Nous com-
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P lan national de sécurité
muniquons au policier qui a complété l’EMD les infractions révélées après coup grâce à cette méthode, en lui demandant de rédiger un procès-verbal. Le nombre d’infractions constatées sur la base d’un écomessage varie depuis des années entre 12,5 et 15 pour cent. Le contrôle des transports de déchets et la rédaction d’un EMD gardent donc tout leur sens. Par ailleurs, nous utilisons les EMD pour procéder à une analyse stratégique des transports de déchets en Belgique. Nous cartographions également les sociétés et les comportements à risque lors des transports de déchets. Il est beaucoup plus fréquent que les enquêteurs en tirent profit dans un dossier déchets. Vous souvenez-vous de la crise de la dioxine en 1999 ? Cette substance toxique s’est retrouvée dans la chaîne alimentaire via des aliments pour bétail contenant de la graisse issue de déchets d’origine non animale. Au départ, le fondeur de graisse impliqué niait farouchement qu’il incorporait de la graisse non animale dans son fourrage. Il en référait à son registre dans lequel figuraient tous les transports entrants et sortants : rien ne le liait à la ‘source polluante’, à savoir une société wallonne de traitement des déchets. Eh bien, entre 1996 et 1999, les transports en provenance et à destination du fondeur de graisse ont été contrôlés un trentaine de fois par un service de police. L’EMD a été complété à chaque fois : d’où provient la graisse, qui la transporte et à quelle destination. Qu’en est-il ressorti ? Dans 50 % des cas, les constatations des policiers ne correspondaient pas au registre des déchets de l’intéressé, ce qui signifiait qu’il mentait. Grâce à l’utilisation des EMD, on a pu prouver irréfutablement le lien entre le fondeur de graisse et la société wallonne. Selon moi, c’est une histoire qui illustre parfaitement la valeur ajoutée de l’EMD pour les enquêteurs et, par extension, l’instruction judiciaire, l’environnement en général et la santé publique.” f CITES réglemente le commerce international de la faune et de la flore protégées.
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Mini submersible pour recherches subaquatiques
Koen ANCKAERT INSPECTEUR PRINCIPAL ÉQUIPE D’APPUI TECHNIQUE (TST) DE LA POLICE DE LA NAVIGATION “
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I
l y a quelques années, suite à l’acquisition d’un side scan sonar, la police de la navigation a investi dans des moyens supplémentaires afin de faciliter les recherches subaquatiques. L’objectif était de compléter l’offre du Side Scan Sonar. Celui-ci permet de détecter très rapidement des objets, mais pas de les identifier. L’achat d’un Remotely Operated Vehicle (ROV) devait apporter la solution. La prise d’images subaquatiques en temps réel nous fournit plus rapidement un état de la situation sous l’eau.
Après de nombreux tests, nous avons acquis un appareil qui devrait être bien utile dans les eaux de notre pays. L’appareil en question est équipé de : - 4 hélices (permettant de se mouvoir en avant et en arrière, de haut en bas et de droite à gauche) ; - un système de sonar pour détecter d’éventuels objets ; - un éclairage pour chaque caméra ; - deux caméras à l’avant (images en couleur et en noir et blanc) dont une directionnelle, ainsi qu’une caméra à l’arrière ; - un bras hydraulique pour la récupération d’objets de petite taille ; - une unité de commande centrale, fournissant des informations sur la profondeur, la direction de la navigation, ainsi qu’un outil de mesure des distances. Poursuivre le développement de cet appareil en lui ajoutant des dispositifs techniques est pour nous un défi.
Il ne remplace en rien un plongeur, même s’il offre parfois certaines solutions. Nous parlons en connaissance de cause : en matière de recherches, l’eau n’est pas toujours notre élément de prédilection. Certainement pas en Belgique. Le courant et la visibilité nous sont rarement favorables.
Entre-temps, la police locale, plus particulièrement la zone de police MidLim, a souhaité se spécialiser dans les recherches subaquatiques sur son territoire. Après la mise en œuvre de leur drone, le défi qui les attend est encore plus grand. Leur ROV, développé en gestion propre, a été présenté à la presse il y a quelque temps. Avec un budget restreint, MidLim a conçu un prototype qui, à l’époque, était toujours en phase de test. Nous espérons pouvoir partager nos expériences avec les membres de la zone MidLim. Des adaptations sont possibles, tant sur l’appareil de la zone MidLim que sur celui de SPN TST, qui permettront d’en accroître l’utilisation. Tout cela nous tient en alerte et nous pousse à relever le défi qui consiste à chercher sans cesse des moyens qui faciliteront les recherches spécialisées en milieu aquatique. Améliorer ensemble les moyens actuellement disponibles sur le marché doit mener à davantage d’efficacité et de facilité d’utilisation. Et à une situation win-win. Le défi est de taille, pour les deux parties.” f
Le R0V ou Remotely Operated Underwater Vehicle est un mini submersible pouvant être piloté à distance, depuis la berge. Il
permet de prendre des images sous l’eau qui peuvent être visionnées en temps réel sur la terre ferme. La police de la naviga-
tion (SPN) possède ce type d’ appareil, tout comme la zone de police MidLim. Mais qu’est-ce qui pousse un service de police à investir dans des technologies subaquatiques ? Si pour l’un, c’est l’évidence même, la question laisse, pour l’autre, beaucoup
FACE TO FACE
plus dubitatif. Ou pas ?
Frank MULLENERS CHEF DE CORPS, ZONE DE POLICE MIDLIM (GENK/HOUTHALEN-HELCHTEREN/OPGLABBEEK/AS/ZUTENDAAL) “
L
a zone de police MidLim est une région parsemée de cours d’eau, canaux et étangs. Il est parfois intéressant de jeter un coup d’œil sous l’eau – je pense essentiellement aux cas de disparition – ne serait-ce que pour pouvoir exclure certaines pistes. Partant de ce point de vue, nous nous sommes lancés avec quelques partenaires externes afin de trouver un appareil répondant à nos besoins.
À quoi sert notre ROV ? À effectuer des recherches ciblées, par exemple à l’endroit où des traces de freinage conduisent dans le canal. L’objectif n’est pas de marcher sur les platesbandes de la police de la navigation ou de la protection civile. Leurs moyens sont du reste beaucoup plus sophistiqués. Notre ROV n’est pas conçu pour passer le canal au peigne fin. Il n’empêche que les images subaquatiques sont très claires, même à 10 mètres de profondeur, là où les plongeurs ont la vue troublée. Par conséquent, l’intervention rapide de notre ROV peut apporter une plus-value avant la mise en branle de tout l’arsenal des pompiers et de la protection civile.
INNOVER POUR OPTIMALISER
Je suis convaincu que nous devons en permanence être à la recherche de nouveautés nous permettant d’optimaliser notre fonctionnement. En 2011, nous étions le premier service de police de Belgique, peut-être même d’Europe, à utiliser un drone. Un drone à la police locale ? Cela en a fait ricaner plus
d’un. Cinq ans plus tard, une vision a été élaborée quant à l’utilisation de drones à la police intégrée. Ceux-ci font partie de l’offre d’appui de la police fédérale. J’ose l’affirmer : plus on expérimente de choses, plus les autres ont à y gagner.
LA FLEXIBILITÉ EST UN ATOUT
À la zone de police MidLim, nous disposons d’un service de Research & Development. C’est nécessaire – du moins pour une zone de notre ampleur – si l’on souhaite miser sur l’innovation pour améliorer le fonctionnement. Développer des technologies innovantes en gestion propre offre divers avantages. Nous ne sommes pas liés à des accords ; les formalités administratives sont moins nombreuses. Et nous pouvons mettre en œuvre notre ROV ou notre drone quand et où nous l’estimons nécessaire, sans devoir solliciter quiconque. Une telle flexibilité est assurément un atout. L’inconvénient est que nous devons assumer nous-mêmes les investissements. Je tiens à souligner qu’il n’est pas question ici d’un investissement de 10 000 euros. L’acquisition doit être utile, certes, mais également se justifier d’un point de vue budgétaire. Le prix du ROV n’excède par exemple pas les 1 500 euros, ce qui est relativement bon marché. Il requiert par contre un investissement en personnel (capable de manoeuvrer l’appareil). Moyennant quelques formations et entraînements, cela n’a toutefois rien d’insurmontable. Enfin, notre choix en faveur de l’innovation en gestion propre n’exclut en rien tout futur partenariat.” f
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PA R T E N A R I AT PU BL IC-PR I V É
Coyote futé Prenez une entité de police fédérale, la police de la route de Namur ; des services de la Région wallonne (Perex, SPW) et une société privée, Coyote. Faites-les travailler ensemble à l’amélioration de la sécurité routière et vous obtenez un beau partenariat au profit des usagers de la route. Application concrète toute récente : un système d’alerte en cas de conducteur fantôme. Ou quand un gyrophare… vert se met à tourner. “Même s’il ne sauvait qu’une seule vie, ça en vaut la peine !” TEXTE Benoît Dupuis
PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
DAUSSOULX – Si l’on vous dit ‘Coyote’, vous répondrez sans doute… ‘avertisseur de radars’. Pas faux, sauf que depuis son arrivée sur le marché belge en 2009, cette société et les services offerts à ses abonnés ont fortement évolué. “93 % des infos envoyées par nos utilisateurs concernent ce que nous appelons des ‘perturbations qualifiées’ sur les routes : rétrécissements, accidents, bouchons, conditions climatiques dangereuses, chaussées déformées, travaux, véhicules sur la bande d’arrêt d’urgence et véhicules à contre-sens”, explique Vincent Hebert, General Manager pour le Benelux. “La communauté Coyote, c’est désormais plus d’un million d’utilisateurs en Belgique. Notre but, c’est d’informer les usagers et d’assurer ainsi leur sécurité. Quand la communauté Coyote ralentit, c’est l’ensemble du trafic qui en fait autant.”
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Cela fait maintenant près de trois ans que cette société collabore avec la police fédérale de la route de Namur et Perex, le centre de trafic de la Région wallonne. Celui-ci assure la surveillance 24h/24 et l’exploitation de toutes les informations routières relatives aux autoroutes et routes assimilées en Wallonie. Elles sont récoltées sur base des appels reçus
centres d’information et de communication de la police. Une équipe de six policiers fédéraux – ‘Perex police’ – travaille par ailleurs au Centre Perex.
INFO POLICE ? CRÉDIBILITÉ !
Le protocole conclu entre la Région wallonne et Coyote Systems Benelux vise à échanger des informations par les gestionnaires trafic de la RTBF à titre gratuit entre les services de l’administration wallonne en charge et des infos opérationnelles transmises par le Service Public de Wallonie de la gestion des routes et la commu(gestionnaire de ces routes et des pan- nauté Coyote, au bénéfice de tous les usagers et pas uniquement de leurs neaux d’affichage dynamiques) et les
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UN VRAI WIN-WIN ? abonnés. Présente au centre Perex, la police participe également à cet échange d’informations.
“Il s’agit d’un partenariat pour améliorer la sécurité routière”, déclare le commissaire Jean-Michel Tubetti, de la police de la route (WPR) de Namur. “Il faut vivre avec son temps. Lorsque nous disposons d’une information routière importante, Perex police l’encode aussi dans le système Coyote.”
“Pour nos abonnés, recevoir une ‘Info police’, c’est un gage de crédibilité et de fiabilité de l’information”, ajoute Vincent Hebert. “A notre niveau, les clients de Coyote qui nous envoient des informations sont classés en trois catégories. Les ‘trois étoiles’ sont ceux qui ne se trompent jamais ; les ‘deux étoiles’ commettent parfois une erreur et les éléments transmis par les ‘une étoile’ doivent vraiment être recoupés.”
Au final, toutes les informations transitent donc par Perex, ce qui facilite la vérification de l’information et la prise de décisions et mesures entre tous les partenaires.
LE GYROPHARE VERT
Un volet, plus récent, de cette collaboration concerne l’avertissement en cas d’automobilistes roulant à contresens, les ‘conducteurs fantômes’. La police fédérale en recense entre 350 et 400 chaque année sur nos autoroutes. En Wallonie, les accidents de ce type occasionnent en moyenne 3 morts par an, ce qui représente environ 4 % des victimes sur autoroutes ou 1 % de l'ensemble des victimes, tous réseaux confondus. La police de la route de Namur et la firme ont travaillé main dans la main pour mettre au point le système d’alerte des utilisateurs de Coyote. Des tests grandeur nature ont été réalisés sur le terrain. Coyote Systems Benelux met ainsi à disposition de Police Perex un boîtier d’avertissement doté d’un gyrophare vert, et un pc portable indiquant la géolo-
Communiquer l’emplacement de radars au sein d’une communauté, cela peut aussi être perçu comme un ‘sabotage’ du travail des sections techniques qui procèdent aux contrôles. La collaboration avec Coyote est-elle bien perçue en interne à la WPR Namur ? "Oui, pour autant qu’on l’explique bien", sourit le commissaire Tubetti. "Nos radaristes ne sont guère favorables à cela, mais d’un autre côté, une meilleure signalisation des incidents fait ralentir les automobilistes, ce qui contribue à la sécurité des intervenants, dont nos policiers. Signalons qu’aujourd’hui, les radios et même les GPS signalent aussi les emplacements de radars..."
Vincent Hebert et Jean-Michel Tubetti au centre Perex.
"Attention, avertir une communauté d’usagers de l’emplacement d’un flash n’est pas illégal. Ce qui l’est, ce sont les détecteurs de radars, c’est différent. Signaler les radars mobiles comme les radars fixes doit être pris comme de la prévention dans le but de faire ralentir les conducteurs dans les zones à risques", ajoute Vincent Hebert. Lors des attentats du 22 mars 2016, la police fédérale a demandé à Coyote de ne pas signaler les endroits de contrôles routiers, afin d’éviter que d’éventuels auteurs en fuite puissent passer entre les mailles du filet. La requête fut acceptée et aucun dispositif policier ne fut dévoilé par la communauté Coyote.
calisation de l’automobiliste qui lance l’alerte et de la zone supposée dans laquelle roule le conducteur fantôme. “Le point de départ, c’est un bouton d’alerte sur le boîtier ou l’App Coyote”, détaille Vincent Hebert. “Immédiatement, notre centrale recontacte l’abonné pour vérifier l’information. Il peut en effet arriver qu’une fausse manœuvre envoie le
signal. C’est alors une perte de temps pour tout le monde.” A Perex, dès confirmation de l’alerte, la prise en charge est simultanée : messages d’avertissements à la radio, via les panneaux d’affichage dynamiques et intervention de la police de la route. “Même s’il ne sauvait qu’une seule vie, ce système en vaut la peine !”, concluent en chœur les différents partenaires. f
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VLAAMS VERKEERSCENTRUM
Un copilote invisible “Le Vlaams Verkeerscentrum nous signale un accident sur l’A12, à hauteur d’Anvers-Nord en direction de Bergen-op-Zoom.” Vous ne savez pas qui est à l’origine de ces informations ? Lisez donc ce qui suit ! Nous avons rencontré, dans le quartier de la gare centrale d’Anvers, les hommes et les femmes qui transmettent en temps réel toutes les informations utiles concernant le réseau routier flamand. Tous sont animés par la même préoccupation : garantir une circulation fluide et sûre. TEXTE Saskia Van Puyvelde
PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
Kris Verlinden (à gauche) et Peter Bruyninckx.
par les 4 300 boucles de comptage (doubles) insérées dans la chaussée, notamment à chaque entrée ou sortie d’autoroute ainsi que sur les voies principales reliant ces entrées et sorties. Ces dispositifs comptent non seulement les véhicules qui passent à cet endroit, mais ils nous indiquent également de quel type de véhicule il s’agit (voiture ou camion) et à quelle vitesse il roule. Les cartes routières sur nos écrans deviennent rouges lorsque les boucles détectent un problème. Nous pouvons ainsi prendre contact avec le Centre de communication et d’information (CIC) afin qu’il envoie éventuellement une équipe sur place. Enfin, nous effectuons le suivi des messages réceptionnés par le CIC et auxquels la police doit donner suite.”
UNE GRANDE USINE
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ANVERS – Vingt-quatre heures par jour, sept jours sur sept, les opérateurs du Vlaams Verkeerscentrum (VVC) surveillent l’ensemble du réseau routier flamand. Chaque jour, tels des copilotes invisibles, ils guident les usagers de la route à travers la circulation, épaulés par un détachement de la police de la route (WPR) d’Anvers. Depuis juillet 2012, opérateurs du VVC et policiers de la WPR travaillent ensemble sur la Kievitplein à Anvers. “En fait, nous sommes des invités ici”, explique l’inspecteur principal et chef de section Kris Verlinden. “Notre détachement se compose de huit policiers opérationnels. Ils travaillent par rotation : un ou deux d’entre eux sont toujours sur la brèche. Dans la salle de contrôle, nous monitorons la circulation en temps réel. Nous surveillons les images captées par les 1 100 caméras présentes sur l’ensemble des autoroutes flamandes. La moitié d’entre elles sont intelligentes : elles peuvent détecter les incidents automatiquement et requérir l’attention de l’opérateur. Par ailleurs, nous récoltons les données transmises
“Nos opérateurs et la police de la route se complètent parfaitement”, poursuit Peter Bruyninckx, le porte-parole du Vlaams Verkeerscentrum. “La gestion du trafic, entendez par là le fait de prendre des mesures pour rendre la circulation fluide et sûre, incombe à notre personnel, les opérateurs du VVC. Ils interviennent en cas de problème et, grâce à la signalisation routière dynamique, ils peuvent par exemple ouvrir une bande d’arrêt d’urgence pendant les heures de pointe ou soustraire une bande à la circulation (en allumant une croix rouge au-dessus de la bande). La gestion policière est la responsabilité de la police de la route.” “En effet”, explique Kris Verlinden. “Notre tâche principale consiste à analyser les situations affectant le trafic. Grâce aux images enregistrées par les caméras, nous pouvons par exemple déterminer les circonstances précises d’un accident, démêler le vrai du faux dans les déclarations des parties impliquées, etc. De manière générale, ce sont les membres de la WPR qui viennent nous trouver pour nous demander des images, mais nos collègues de la police
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Les opérateurs et les policiers collaborent étroitement.
judiciaire fédérale et de la police locale nous sollicitent également. Par ailleurs, des magistrats de parquets nous demandent régulièrement des images afin de prendre des décisions de manière plus rapide et probante. Notez que les caméras le long des autoroutes sont des caméras dédiées à la circulation routière. Leur fonction est de filmer les flux de trafic, ce ne sont pas des caméras ANPR1 ! Nous ne pouvons donc pas lire les numéros de plaque. Les images nocturnes sont également difficiles à analyser. En moyenne, nous conservons les images pendant sept jours mais, souvent, nous flairons les problèmes et décidons dès le départ de garder certaines images de côté. Il va sans dire que seuls les policiers peuvent demander des images ; le but n’est pas de permettre aux chaînes de télévision de diffuser des images d’accidents en direct …” Les incidents et les embarras de circulation sur l’autoroute sont immédiatement communiqués au public depuis la salle de contrôle. Peter Bruyninckx : “Nous travaillons en étroite collaboration avec les chaînes de radio, publiques et privées. Une collaboratrice de Joe FM et Qmusic s’installe ici tous les jours pendant les heures de pointe du matin et du soir. Nous nous occupons également des sites web www.verkeerscentrum.be et www.wegeninfo.be. Géré par la police fédérale, ce dernier est le fruit d’une collaboration entre le VVC et le centre Perex2, le pendant wallon
du VVC. Les opérateurs du VVC gèrent par ailleurs les panneaux à messages variables placés au-dessus ou le long des autoroutes, afin de signaler en temps réel les files, les chantiers, les accidents, les itinéraires alternatifs, etc. Enfin, nous diffusons des informations actualisées sur le trafic via Twitter (@verkeerscentrum) et les GPS.” Et le porte-parole de conclure : “On pourrait comparer le VVC à une grande usine de production d’informations sur le trafic. Ces informations, nous (l’autorité flamande) les exploitons également pour nos rapports annuels, des études de la mobilité, etc. Nous participons par ailleurs à la planification de grands chantiers routiers en réalisant des études pour évaluer les embarras de circulation que généreront ces travaux.” En quittant les lieux, nous entendons encore qu’une tente (!) entrave la circulation sur le ring d’Anvers. Immédiatement, les opérateurs font pivoter les caméras et identifient la zone concernée en zoomant. Presque aussitôt, ils font apparaître une croix rouge au-dessus de la bande de circulation entravée afin de permettre aux usagers de rouler en toute sécurité. f 1 2
ANPR = Automatic Number Plate Recognition (reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation). Voir également la page 26 dans cet Inforevue.
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30 © Jos Balcaen
Quand Didier
OUT OF OFFICE
raconte Pol Un retour sur le personnage de Pol, qui dit au revoir à Inforevue après quatorze ans de bons et loyaux services1. Et qui peut mieux parler de cette sacrée mascotte que celui
qui l’a créée ? Casten, alias Didier Castenholz (ZP Liège), nous retrace l’évolution de son personnage, “une sorte de pierre brute au cœur tendre”.
L
IEGE – Didier Castenholz a suivi durant trois ans, en 1985, les cours d’illustration en bandes dessinées de l’école Saint-Luc de Liège. Malgré quelques belles réalisations, dont l’une publiée en 1993 avec François Walthéry, dessinateur entre autres de Natacha, il ne peut vivre complètement du 9e art. En 1991, il entre donc à la gendarmerie par motivation avant tout, alors qu’un album sur La Convention des Droits de l’enfant, vient d’être primé par les Nations Unies. Cette réussite lui vaut l’honneur d’être reçu par le Secrétaire général de l’époque de l’ONU, Boutros Boutros-Ghali. Son talent, il le mettra au service de la gendarmerie dès 1993, puis de la police après la réforme. En 2002, lors du lancement de l’Inforevue nouvelle mouture, il propose les tribulations d’un petit policier. L’aventure commençait … “Lorsque j’ai créé Pol, j’ai souhaité lui donner un physique particulier. Je me suis inspiré de l’inspecteur Clouseau, du film La Panthère rose, en forçant sur la moustache pour le rendre comique. J’avais auparavant vu un balayeur de rue, à Liège, qui m’a aussi donné des idées. Pol est donc la synthèse de ces personnages, et non une caricature de l’un ou l’autre collègue comme certains ont pu le croire … Pour le nom, j’en cherchais un qui convenait aux trois langues nationales, et puis, Pol, c’est l’abréviation de Police-Politie-Polizei !” “Comment mon personnage a-t-il évolué ? Pol, c’est un peu moi ! Râleur, bougon, anguleux, introverti, perfectionniste et un peu solitaire même si j’aime le travail en équipe. C’est une sorte de pierre brute au cœur tendre, mais il s’est assagi avec les années. Son trait s’est adouci au fil des ans. Quand je revois mes premières planches, je trouve qu’il avait un nez plus long, plus pointu (rires) ! Il a évolué graphiquement. Comme d’autres personnages de BD, il vit dans un petit monde. C’est en somme un microcosme, une caricature de la vie de famille bien rangée. Il a une épouse et un gosse qui fait les quatre cents coups,
même si on ne les a pas souvent vus. J’ai aussi profité de ces planches pour envoyer l’un ou l’autre clin d’œil à certains collègues, en apposant leur nom sur une plaque de rue ou de voiture, voire une pierre tombale … Pour certains, c’était même devenu un petit jeu. A chaque parution, ils se cherchaient dans le dessin. Les collègues m’en parlaient beaucoup et grâce à Pol, j’ai été amené à illustrer pas mal de brochures, d’affiches, de cartes de voeux pour les services de police. Mais j’ai toujours refusé un usage commercial de mes dessins. Des reproches ? Oui, c’est arrivé … Essentiellement de dames travaillant à la police, qui ont estimé que je ne donnais pas toujours une belle image de la femme. Je réfute la moindre intention sexiste. J’ai d’ailleurs toujours répondu aux plaignantes avec humour.”
”Pensionné, pas mort”
“Lorsque nous sommes passés aux Enigmes de Pol, pour renforcer l’interactivité avec le lectorat, la difficulté fut de résumer une enquête en une page. Mais j’ai trouvé la démarche agréable, bien qu’il n’ait pas toujours été facile de pondre une intrigue … Mon but était de diversifier au maximum les enquêtes. Pour cela aussi, j’ai reçu beaucoup de mails de collègues qui me demandaient si leur réponse était bonne. Je répondais laconiquement, oui ou non, avec un ‘hahaha’ en guise de conclusion !” “L’avenir de Pol ? Il est pensionné, pas mort ! Lorsque j’ai appris le changement d’orientation de l’Inforevue pour sa couverture arrière, j’en ai eu les larmes aux yeux. Cela dit, je respecte cette décision et j’ai souhaité un départ serein, zen, à la Lucky Luke. Il part vers de nouveaux horizons. Pol peut continuer à vivre dans la vie civile. Je reste disponible si on a besoin de moi. Au moins douze ans, jusqu’à ma propre pension …” (rires) f
Benoît Dupuis
1
Lire aussi en pages 49 et 50.
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L’ I N V I T É E Dans cette rubrique, Inforevue invite un membre du personnel de la police à un entretien portant sur des thèmes liés tant à sa fonction qu'au monde policier au sens large.
“Les jeunes doivent devenir les acteurs de leur propre prévention” Pour ce dernier numéro de l’année, mettons le cap sur la Cité ardente afin d’y rencontrer notre invitée du jour. En cette fraîche après-midi d’octobre, Liège s’est déjà parée de ses plus belles couleurs automnales, tandis que quelques vives clameurs et doux parfums de lacquemants et autres croustillons nous parviennent de la foire toute proche. C’est toutefois à l’Hôtel de police de la ville que nous attend l’inspectrice principale Christel Vandenbergh, qui y officie en tant que responsable de la Cellule prévention toxicomanie. Mais c’est avant tout une personne pourvue de nombreuses cordes à son arc et au parcours de vie pour le moins singulier que nous vous invitons à découvrir… TEXTE Nicolas Mangon
PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters
LIÈGE – Après les présentations d’usage, Christel (41 ans) nous annonce d’emblée la couleur : “La nuit a été courte ! J’étais en service de maintien de l’ordre hier soir (le Standard de Liège affrontait le club grec du Panathinaikos en coupe d’Europe, ndlr) et je n’ai pas beaucoup dormi, à peine quelques heures…” Car si la prévention de la toxicomanie et des assuétudes en général constitue sa fonction principale, cette criminologue de formation a aussi pour volonté de diversifier ses tâches en gardant un lien tangible avec le terrain.
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Un service d’ordre fait-il vraiment partie des attributions d’un responsable de la prévention de la toxicomanie ? “Pas tout à fait, non. J’ai récemment suivi la formation ‘Commandant de peloton’, qui est ouverte depuis peu aux inspecteurs principaux. Bien que je sois passionnée par mon travail de prévention, je cherche également à me ‘déspécialiser’, à sortir de ma zone de confort, à développer d'autres secteurs du métier et à garder le contact avec le terrain. Grâce à cette formation, je
suis amenée, en tant qu’adjointe de commandant de peloton ou de cheffe de section, à gérer des équipes lors de manifestations, matches de football… Il s’agit d’un travail délicat et éprouvant, notamment physiquement (Christel nous montre les nouvelles et imposantes ‘armures’ acquises par la zone de Liège, ndlr), mais aussi très intéressant. La boucle décisionnelle est courte, il n’y a pas à tergiverser. C’est ce que j’aime.” Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre parcours à la police ? “J’y suis entrée en 2001, juste après
la réforme. En 2003, j’ai rejoint la zone de police de Malmedy, où, déjà, j’ai cherché à être la plus polyvalente possible. Travail de quartier, intervention, conseillère en technoprévention… J’ai ensuite intégré le service d’aide aux victimes, où je m’occupais principalement des cas de violence intrafamiliale. J’ai également occupé la fonction d’enquêteur TAM (technique d’audition de mineurs, ndlr). Après ma formation de gradée en 2010, j’ai rejoint la zone de police de Liège. Liège étant une grande ville, cela m’a permis de m’aguerrir, de m’élargir quelque
LE TRADUCTEUR Que signi�ie cette citation pour vous ?
Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les plus rapides, mais par ceux qui n’abandonnent jamais (Hassan II) : �On est tous, un jour ou l’autre, amenés à mener un combat, pas spécialement contre la maladie. D’autres luttes peuvent nous affecter, nous diminuer. Il faut dès lors se mettre dans la peau d’un guerrier et réunir tous les moyens, persévérer malgré les coups, pour se relever ensuite encore plus fort. Car toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose, même celles que nous perdons.”
L’ I N V I T É E
“Il n’est jamais trop tard pour se �ixer un nouveau but, jamais trop tard pour rêver d’un nouveau rêve…” “Les rêves sont renouvelables, peu importe notre âge ou notre condition. Il existe toujours des possibilités inexplorées en nous et de nouvelles merveilles qui attendent de voir le jour.”
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OPUS CITATUM
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L’ I N V I T É E tout le monde connaît au moins une personne dans son entourage qui est concernée par l’un de ces problèmes Après l’annonce de votre cancer et de votre longue indispod’addiction. Donc, généralement, j’ai nibilité, avez-vous pu béné�icier du soutien nécessaire de vos face à moi un public attentif. Je comcollègues et de la hiérarchie ? mence par leur demander la représen“Oui, je dois dire que j’ai eu de la chance. Mes collègues et mes supérieurs tation qu’ils ont du produit, sans en m’ont apporté énormément de soutien. Pas seulement des collègues dire trop, mais suffisamment pour les proches, j’ai également reçu des encouragements de toute la zone, conscientiser. J’essaie d’aller chercher et même d’autres zones ! Cela m’a beaucoup aidée.” les jeunes au fond d’eux-mêmes, pour qu’ils fassent ensuite des liens avec ce qu’ils connaissent. Et je tâche de les mettre en confiance, c’est très imporpeu les épaules et d’acquérir une autre ressées reprennent alors contact avec tant. Bien sûr, je leur fais également un rappel des lois en vigueur et leur vision des choses, moi qui venais d’une nous. Je dispense deux types de formations, l’une à destination des élèves explique l’aspect physiologique des zone plus calme à la campagne…” (de 4e et 5e secondaire) et l’autre pour choses, le fonctionnement du cerveau, les professeurs et éducateurs. J’utilise le rôle de la dopamine (molécule qui, Depuis quand exercez-vous votre lorsqu’elle est libérée par le cerveau, pour ces derniers tout un arsenal fonction actuelle ? procure une sensation de plaisir) et la didactique (Christel a préparé pour “En 2010, j’ai été amenée à remplacer notion de descente, de ‘down’ lorsque notre visite une série impressionnante la personne en charge de la Cellule le cerveau cesse d’en produire. Je leur d’échantillons de produits stupéfiants, prévention toxicomanie, qui partait à propose également des solutions, en ustensiles de consommation, etc. la retraite. J’ai toujours été intéressée leur disant ce qu’il faut faire pour s’en ndlr). En revanche, je ne montre pas par ce domaine. Avant de me lancer sortir lorsqu’on est confronté à un ces échantillons aux élèves, juste dans mes nouvelles fonctions, j’ai été problème d’addiction. En général, c’est quelques images. Il faut être prudent bien coachée par mon prédécesseur et avec eux, ne pas risquer de les inciter à ce moment-là que le silence s’insj’ai pu compter sur l’aide de plusieurs talle dans la classe… Mon approche services, dont DJP Drogues et l’Institut à consommer. J’adapte mon discours est également basée sur des petits en fonction des connaissances de national de criminalistique et de critravaux de groupe autour de trois la classe. Certaines écoles sont très minologie (INCC), mais aussi de zones thèmes (alcool, cannabis et ecstasy), preneuses. D’autres le sont beaucoup limitrophes de Maastricht qui, par la suivis par un brainstorming. Faire force des choses, sont particulièrement moins ; elles craignent d’être stigparticiper les jeunes est très impormatisées ou ne comprennent tout touchées par le phénomène. Certaines tant à mes yeux ; ils doivent devenir personnes issues du monde médical ou simplement pas notre démarche. En moyenne, je touche environ un millier les acteurs de leur propre prévention ! académique m’ont également aidée à Il est déjà arrivé, dans une école répud’élèves par an.” élaborer de nouveaux cours et à adoptée ‘difficile’, que des jeunes viennent ter de nouvelles approches.” me serrer la main et me remercier Les élèves sont-ils réceptifs ? spontanément à la fin de la séance ! Je Accueillir une policière dans leur En quoi ce travail consiste-t-il ? trouve cela génial !” “Il consiste essentiellement à dispen- classe doit tout de même susciter ser des informations sur la prévention une certaine mé�iance chez cerVous faites preuve d’énormément tains, non ? des assuétudes en général auprès d’enthousiasme ! D’où vous vient “Précisons tout d’abord qu’aucun de différents publics cibles, princicette belle énergie ? membre du corps professoral n’est palement les élèves du secondaire. “J’adore mon métier, mais je vois présent lors de mon intervention en Je donne également des conférences aussi les choses d’une manière radiclasse, tout ce qui se dit reste donc à leurs professeurs, ainsi qu’à des calement différente depuis quelques entre les jeunes et moi. Ensuite, médecins et infirmiers urgentistes. années. En 2013, je suis en effet parmon approche n’est absolument pas En 2017, la Cellule et la Brigade judivenue à vaincre un cancer. Depuis, ma moralisatrice. Mon but est de faire ciaire se chargeront de sensibiliser à vie a pris un tournant à 180° ! (Début passer un message, de fournir des nouveau le corps opérationnel. Mon 2012, Christel s’est vu diagnostiquer informations concrètes et percuterrain de ‘jeu’, c’est l’ensemble de la un cancer du sein sous une forme très tantes en évoquant le problème de la zone de police de Liège.” agressive, nécessitant un traitement toxicomanie, mais aussi de toutes les dépendances possibles et imaginables particulièrement lourd, ndlr). Je suis Vous vous rendez donc dans des (à l’alcool, aux jeux de hasard, au sexe, montée sur le ring pour gagner le écoles ? combat le plus difficile de ma vie “En effet. Nous travaillons sur la base au tabac, aux jeux vidéo, etc.), car le d’une offre de service. Les écoles inté- mécanisme reste le même. Forcément, et beaucoup de choses ont changé
VERY IRRITATING QUESTION
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En évoquant le sport et la lutte contre la maladie, savez-vous que la police a pris part pour la première fois au Relais pour la Vie Entreprises, une initiative de la Fondation contre le cancer ? “Oui, j’étais bien entendu présente. Cette journée au stade Roi Baudouin fut une belle réussite. D’autres policiers sont concernés et en plein combat. Leur montrer qu’on est là pour les soutenir
est essentiel. C’est aussi l’occasion de sensibiliser un maximum de monde et de faire des rencontres intéressantes, sans aucune distinction de grade. J’ai découvert le Relais en 2012 à Verviers, c’est d’ailleurs là qu’un autre déclic s’est produit pour moi… ”
inforevue 042016
Pouvez-vous nous en parler ? “Bien sûr. Il faut savoir que ce combat a été long et difficile, j’ai été exempte durant 15 mois. J’ai subi au total 6 chimios et 33 séances de radiothérapie, ce qui est costaud. Une fois en rémission, j’ai repris le travail en douceur, à mi-temps. Mais j’étais très fatiguée, j’éprouvais énormément de difficultés à me concentrer. Cet inconfort de fatigue a duré trois ans. J’ai vraiment dû apprendre à apprivoiser cette fatigue. Et pour la contrecarrer, je me suis investie dans le sport. C’est ma dopamine à moi (rires) ! J’ai commencé à courir. Au début, lors de mon premier jogging, j’ai eu beaucoup de mal à boucler la distance prévue de 3 km. Depuis, j’ai fait pas mal de chemin, je viens de terminer le trail des Hautes Fagnes (une course de 18 km en pleine nature impliquant des dénivelés importants, ndlr) ainsi qu’un raid par
équipes mixtes où il faut enchaîner kayak (3 km), course à pied (7,5 km) et VTT (25 km). Au-delà de la performance sportive, c’est le dépassement de soi et le renforcement du mental qui m’intéresse. J’ai vraiment envie de tester mes limites, de découvrir jusqu’où je suis capable d’aller. Ainsi, moi qui détestais l’eau, je viens de me mettre à la natation afin de découvrir de nouvelles sensations. Le sport m’apporte beaucoup de bien-être et diminue de moitié le risque de récidive, une motivation supplémentaire !”
L’ I N V I T É E
depuis lors. J’ai adopté une toute nouvelle philosophie de vie.”
C’est-à-dire ? “C’est là que j’ai pris la décision de monter sur scène et d’assouvir ma passion pour la chanson. Comme je vous l’ai dit, j’ai pris un virage à 180° et j’ai décidé de ne plus rien me refuser. J’ai désormais beaucoup plus d’assurance. S’ils sont réalisables, je tente de vivre mes rêves. Et la musique a toujours été une passion. Une fois guérie, j’ai donc attaqué des cours de guitare pendant un an. Comme cela se passait bien, on m’a demandé de faire un petit showcase avec des reprises d’Amy Macdonald ou de Tracy Chapman, entre autres, et depuis, je fais régulièrement de petites ou plus grandes scènes pour me faire plaisir et, surtout, pour le partage avec le public (Christel a également composé une chanson dédiée à toutes les personnes qui luttent contre la maladie et a sorti un CD single, dont elle reverse la moitié des bénéfices à la Fondation contre le cancer via le Relais pour la Vie. Son nom de scène est Christel NEWLIFE, ndlr). Grâce à la maladie (et non pas à cause d’elle), j’essaie à présent de faire ce que j’ai envie de faire et de profiter de la vie à chaque instant !” f
POUR OU CONTRE • La dépénalisation du cannabis : “Je suis contre. Contre le fait de rendre accessible un produit qui peut vous rendre prisonnier. Car le cannabis n’est certainement pas à prendre à la légère, les gens ne se rendent pas compte des risques qu’il peut engendrer. Ainsi, fumer un joint pour la première fois peut être suffisant pour déclencher toute une série de troubles, comme la schizophrénie, la paranoïa, certaines angoisses… Le cannabis reste un produit illicite qu’il convient de ne surtout pas banaliser. Les plantes sont du reste de plus en plus fortes. Certaines contiennent jusqu’à 10 à 12 % de THC (la molécule active principale du cannabis), contre 2 à 3 % dans les années 60. Elles peuvent donc avoir un impact sérieux en termes de dépendance.”
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AMERIQUE
EUROPE
BOSTON ------------------------------
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Glaciale proximité
La police de Boston compte désormais un nouveau véhicule dans sa flotte et il est plutôt inhabituel : un camion de crème glacée, destiné à dégeler les relations entre policiers et population. Le ‘ice-cream truck ’, d’une valeur de 89 000 dollars, est décoré de ballons ; Il porte les couleurs - bleu et blanc - et l’insigne de la police locale et annonce en grosses lettres bleues ‘Glace gratuite’. “Si vous m’aviez dit il y a trente ans que le commissariat de police de Boston aurait un camion-glacier intégré à sa force de patrouille ... je vous aurais dit que vous avez perdu la tête”, a commenté William Evans, responsable de la police de la ville. Ce camion fait partie intégrante du programme de police de proximité lancé en 2010 à destination des enfants. Dans le cadre de cette initiative, plus de 120 000 pots de glace vanille-chocolat ont déjà été distribués gratuitement aux gourmands.
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La police néerlandaise adopte des aigles pour capturer les drones
La police néerlandaise aura désormais recours à des aigles si elle doit intercepter un drone survolant une zone lui étant interdite. “C'est une solution low-tech pour un problème high-tech ”, a affirmé Dennis Janus, un porte-parole de la police avant une démonstration sur le terrain d'une académie de police dans le sud du pays. Les animaux seront appelés à la rescousse quand les drones poseront un danger pour la population, lors d'un événement particulier, comme une visite d'Etat, ou s'ils volent trop près d'un aéroport. La série de tests, visant à déterminer la meilleure manière d'intercepter les drones, avait débuté en 2015 et s’est avérée concluante. “Aucun des aigles n'a été blessé mais les drones, eux, n'ont pas survécu”, assure sourire en coin M. Janus, réfutant les accusations de maltraitance des animaux exprimées par certains experts en début d'année. “Les aigles voient les drones comme des proies et l’interceptent en vol avant d'aller se poser là où ils se sentent en sécurité, le drone toujours entre leurs serres.”
inforevue 032015
MONDE POLICIER
AFRIQUE
ASIE
KAMPALA
NOCHCHIYAGAMA -----------------------
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”En bonne forme physique”
Un officier de police, Dennis Ojobole, a sorti un single posté sur les réseaux sociaux pour magnifier la police ougandaise, a indiqué Bbc Afrique. Dans les paroles du clip vidéo publié sur YouTube, l’auteur estime que “la police ougandaise d’aujourd’hui est différente de celle du passé – passant d’une police coloniale à une police professionnelle.” Dennis Ojobole qui est membre de l’orchestre de Jazz de la police chante le refrain “police, nous sommes en bonne forme physique”. Ce titre a été publié alors que les Ougandais doutent de plus en plus de la capacité des forces de l’ordre à les protéger. Un scepticisme renforcé par la brutalité notée lors des récentes manifestations d’opposants. Il s’y ajoute que les vols et les cambriolages de maison sont devenus monnaie courante dans certains quartiers de la capitale Kampala.
Un drôle de croco
Un crocodile long de deux mètres a fait irruption dans une station de police au Sri Lanka et s’y est installé pour la nuit, obligeant ses occupants à évacuer les lieux jusqu’à sa capture. Le reptile s'est introduit par une porte arrière de la station de police de Nochchiyagama, à 190 kilomètres au nord de Colombo. “Policiers et policières ont évacué le bâtiment ” au moment de l'intrusion de ce visiteur particulier qui y est resté la nuit “ jusqu'à ce que des spécialistes de la faune l'emmènent ce matin”, a précisé la police. Personne n'a été blessé. Les habitants de la région sont habitués à des attaques d'éléphants contre des villages dans des endroits reculés mais une telle intrusion de crocodile est très rare, a expliqué un autre responsable.
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POLITIE IN DE KIJKER
SPORT
Schieten
Eerste podium voor Olivier Hannon
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LERMONT-SUR-OISE – Olivier Hannon van het Nationaal Schietcentrum (NSC) van de Nationale Politieacademie (ANPA) is op het podium geÍindigd tijdens een internationale schietwedstrijd 300 m Rifle Prone in het Franse Clermont-sur-Oise. Daarbij worden in 60 minuten tijd al liggend 60 schoten op een afstand van 300 m afgevuurd met een grendelgeweer, waarvan de mikorganen bestaan uit een ronde diopter en korrel.
Olivier pakte de derde plaats met een score van 587/600 en werd alleen geklopt door de Fransman Michel Goberville met 590/600 en de Zwitser Marcel Ackermann met 591/600. Olivier maakt sinds 2014 deel uit van de Belgische nationale ploeg in deze discipline, maar dit is zijn eerste podium. "Na de zilveren medaille van Lionel Cox op de Olympische Spelen van Londen in 2012 en twee Belgische titels in het schieten met ordonnantiegeweer heb ik mezelf de uitdaging opgelegd om te promoveren naar de internationale schietcompetitie in 2013", vertelt Olivier. Zijn goede resultaten leverden hem zijn eerste nationale selectie op tijdens de open
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kampioenschappen van Frankrijk in 2014. Sindsdien zet hij de ene glansprestatie na de andere neer in verschillende schietdisciplines. "Mijn passie is een meerwaarde voor het Nationaal Schietcentrum. De erkenning die we door competities in de schietwereld krijgen, bewijst dat we een hoge kwaliteit nastreven. Het NSC wordt door zijn partners steeds meer gewaardeerd om zijn technische bekwaamheid op het gebied van wapens. Die resultaten hebben een directe weerslag op de kwaliteit en de geloofwaardigheid van onze opleidingen", besluit Olivier.
POLITIE IN DE KIJKER
SUCCESS STORY
Belgium’s Most Wanted Amper een paar uur nadat de website www.mostwanted.federalepolitie.be online ging, kreeg de politie een gouden
tip en werd al één van de twintig voortvluchtige criminelen bij de kraag gevat. De 42-jarige Marc De Block had zichzelf ook in de media gezien en stond op het punt naar Frankrijk te reizen. Commissaris Martin Van Steenbrugge van het Fugitive Active Search Team (FAST) van de federale politie blikt met ons terug op deze speciale dag.
O
nder grote persbelangstelling lanceerde het FAST op vrijdag 4 november 2016 rond 10 uur een website met de meest gezochte veroordeelde misdadigers. 20 foto’s, namen en gegevens van voortvluchtige terroristen, moordenaars, verkrachters en andere criminelen werden zo verspreid onder het grote publiek. De tips lieten niet lang op zich wachten. “Om de twee minuten kwamen er mails binnen met anonieme tips”, verklaart commissaris Van Steenbrugge van het FAST. “We verdronken er bijna in. Rond 14.15 uur kwam een mail binnen die onmiddellijk onze aandacht trok. Er stonden slechts twee zinnen in. We namen telefonisch contact op met de tipgever, die uiteindelijk nog geloofwaardiger bleek dan zijn mail deed vermoeden. De man gaf ons het vermoedelijke adres van de gezochte crimineel in Dilbeek, waarop wij drie mensen ter plaatse stuurden. Het onderzoek toonde aan dat het adres niet klopte, maar dat de man wel vlakbij zat. Rond 17 uur troffen we op straat iemand aan die Marc De Block kende en wist waar hij woonde. Wij zijn met onze observatie gestart. Toen de gezochte man de lichten in zijn woning aanstak, kon iemand van het FAST hem zelfs door de gordijnen heen herkennen. Om 17.30 uur wilden we het huis binnendringen, maar we hadden wel eerst een bevel tot gevangenneming nodig. Uiteindelijk kregen we
via mail het akkoord van de magistrate. We contacteerden de permanentieofficier van de politiezone Dilbeek, die twee ploegen ter plaatse stuurde. Ook het FAST liet nog twee collega’s afzakken.”
Achter slot en grendel
“Om 18.12 uur kwam onze man met twee valiezen naar buiten gestapt, waarop we hem onmiddellijk hebben gearresteerd”, nog volgens de commissaris. “In de auto richting gevangenis van Sint-Gillis verklaarde hij dat hij zichzelf in de media had gezien en dat hij op het punt stond naar Frankrijk te vluchten. We waren er dus net op tijd bij.” In de media stond te lezen dat de gezochte man in 2010 in Bergen tot zeven jaar veroordeeld werd voor drughandel, maar dat hij al jaren ondergedoken leefde in Dilbeek. “We waren uiteraard heel tevreden met deze snelle aanhouding. Het lijkt zeer ongeloofwaardig om dezelfde dag nog iemand te klissen en sommigen durven beweren dat het in scène is gezet, maar zo is het gegaan. Ik feliciteer mijn mensen omdat ze een warme tip niet koud lieten worden en dat ze heel de dag zijn blijven doorgaan. Wegens de persconferentie van ‘s morgens hadden we zelfs onze stropdas nog aan op het terrein!
Het spreekt voor zich dat dit succes enorm motiverend werkt voor de 9 leden van het team”, besluit hij.
Een tweede succes liet niet lang op zich wachten: op 23 november is de voortvluchtige Gabriel Fodderie in het Nederlandse Almere aangehouden, dankzij de intensieve samenwerking van de FAST-teams uit beide landen.
Fodderie moet nog een gevangenisstraf uitzitten van 15 jaar voor doodslag en een gewelddadige homejacking in Haaltert. Naast deze Belgium’s Most Wanted zit het FAST ook achter de lancering eerder dit jaar van de website www.eumostwanted.eu door het European Network of Fugitive Active Search Teams (ENFAST).
S.V.P.
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P O L I T I E I N D E K I J K E R
LEVENSLOOP
Politie loopt 24 uur tegen kanker f
© Christian Bertaux
In het Brusselse Koning Boudewijnstadion liepen of stapten 124 collega’s van de federale en de lokale politie 24 uur lang tegen kanker. Van zaterdag 17 september om 15 uur tot zondag 18 september om 15 uur gaven ze het beste van zichzelf voor het goede doel. BRUSSEL - Waar 's ochtends tijdens het opbouwen van de stand zich nog donkere wolken verzamelden boven het Koning Boudewijnstadion, straalde de zon reeds hartelijk bij het weerklinken van de eerste trommelslagen tijdens de openingsceremonie. De 24 uur was van start gegaan. Met 124 overbrugden de collega's van de federale en lokale politie de 24 uur van zaterdag 17 september 15 uur tot zondag 18 september 15 uur. Ze liepen in het T-shirt van Ben Bergen1 (United we stand). Zo steunden ze twee goede doelen in één keer (met bijzondere dank aan de Algemene directie van het middelenbeheer en de informatie!). Ook de commissaris-generaal liep even mee om het team te steunen. Terwijl de teamleden op de piste liepen/wandelden, viel er ook naast het veld heel wat te beleven. De kinderen (en volwassenen) konden naar hartenlust hun energie kwijt op de diverse springkastelen (van het klassieke springkasteel tot ‘extreme demolition’, ‘kicker géant’, ...). Er waren ook talrijke volksspelen en men kon zich creatief uiten tijdens de diverse workshops. 1
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Ook tijdens de nacht diende de sfeer niet aan gezelligheid in te boeten. Mede dankzij Kirsten, Valentina, Ruben, Carlo, Johan, Joelle, Lucas, Steven, Laurent, Piet, Eddy, Annelies, Pierre, Gwenaëlle, Nicolas T., Maud, Arnaud, Alain, Patrick, Nicolas G., Lionel en Francis werden ook de nachtelijke uurtjes doorsparteld. Naast de geweldige prestaties van alle teamleden, lijkt het mij nog even gepast om de politiezone Germinalt, de aspiranten van Jurbise, Piet Van Hoylandt, Laurent Godeaux en Nicolas Titeca in de kijker te zetten voor hun uitzonderlijke prestaties. De politiezone Germinalt overbrugde zelf de 24 uur met haar miniteam; de aspiranten van de politieschool van Jurbise waren de enigen van alle scholen die gehoor hebben gegeven aan de oproep tot kandidaten en stelden zich gedurende de volledige 24 uur ter beschikking voor het opvullen van de moeilijke uren. Piet Van Hoylandt legde gedurende de nacht niet alleen een afstand af van 25 kilometer, maar voorzag de teamleden tevens van overheerlijke cake, taart, gehaktballen, tomaten
Collega Ben Bergen raakte zwaargewond tijdens de aanslagen op onze nationale luchthaven.
en komkommers voor het versterken van de innerlijke mens. Laurent liep maar liefst 10 uur aan een stuk, van middernacht tot zondagochtend, en Nicolas kwam vlug even zelf een paar toertjes lopen alvorens zijn shift te beginnen. Bedankt allemaal, jullie waren geweldig! Het was een prachtige, supergezellige, intense levensloop. We hopen dan ook dat iedereen zich massaal zal inschrijven voor de volgende editie! Op naar de Levensloop 2017. Jana Mouton
inforevue 042016
POLITIE IN DE KIJKER
GOEDE PR AKTIJKEN
Boeiende uitwisseling met Hongarije f
BRUSSEL - Om de kwaliteit en het niveau van de verkeersopleidingen van de Nationale Politieacademie (ANPA) te behouden en te blijven verbeteren, hebben 7 opleiders van het departement verkeer – autobeheersing het initiatief genomen om deel te nemen aan een interessant uitwisselingsproject met Hongarije. In 2015 hebben de opleiders autobeheersing van het departement wegverkeer bij ANPA twee weken lang een gespecialiseerde opleiding autobeheersing op maat gegeven aan de chauffeurs van de ambassade van Hongarije. “Dit was de aanzet tot de opstart van een uitwisselingsprogramma tussen onze eenheid en onze Hongaarse collega’s”, vertelt hoofdinspecteur Peter Francois. “Met veel enthousiasme werd in maart 2016 eerst een werkbezoek gepland in België voor de Hongaarse delegatie. Daarna was het de beurt aan de opleiders van ANPA: wij zijn van 17 tot 25 juli 2016 naar Hongarije getrokken. Hongarije heeft ook een eenheid specialisten in rijvaardigheid,
die het hele jaar door de rijopleidingen verzorgen voor de Hongaarse speciale eenheden en wegpolitie, een equivalent dus van onze eenheid. Ze werken in dezelfde lijn als wij, maar blijkbaar volgens andere didactische principes en met verschillend materiaal en andere infrastructuur. Op bepaalde vlakken zijn er echter grote verschillen. Men kan globaal stellen dat de Hongaarse politie in de vorming rijvaardigheid beschikt over een zeer goede en aangepaste infrastructuur en moderne middelen omtrent voertuigen. Anderzijds staat de algemene knowhow omtrent rijvaardigheid van onze Belgische opleiders op een hoger niveau. Beide politiediensten hebben dit uitwisselingsproject als een meerwaarde ervaren en iedereen heeft bijgeleerd
in verschillende aspecten van de job. We hopen dit mooie project verder te kunnen zetten.” Van het hele uitwisselingsproject is een verslag opgemaakt; wie dit in detail wil lezen kan contact opnemen met de opleiders.
S.V.P./ANPA - Departement Vorming Wegverkeer
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POLITIE IN DE KIJKER
EUROPEAN POLICE COLLEGE
CEPOL neemt radicalisering onder de loep f Het European Police College (CEPOL) heeft in september een opleidingsweek georganiseerd in België met als onderwerp ‘Radicalisation: Opportunities for Prevention’. Na de aanslagen in Parijs en Brussel werd het thema ‘gewelddadige radicalisering’ weer onder de aandacht gebracht, nadat het eerder al aan bod kwam naar aanleiding van de (jonge) moslims die vanuit België naar Syrië en Irak vertrokken om zich aan te sluiten bij de strijders van de Islamitische Staat (IS). De CEPOL opleidingsweek werd plechtig geopend door de heer Gilles de Kerchove, coördinator voor terrorismebestrijding van de EU, de heer Paul Van Tigchelt, directeur van het Orgaan voor de Coördinatie en Analyse van de Dreiging (OCAD) en Catherine De Bolle, commissaris-generaal van de federale politie. Elkeen legde sterk de nadruk op de nood aan internationale samenwerking en opleiding in de strijd tegen radicalisering en terreur. Ondanks het verhoogde terreurniveau werd deze opleidingsweek bijgewoond door vertegenwoordigers uit 23 landen van de Europese Unie en Zwitserland. Tijdens deze vierdaagse praktijkgerichte opleiding werd het probleem van ‘radicalisering’ vanuit verschillende richtingen benaderd voor en door een verscheidenheid aan actoren werkzaam op dit vlak. Zo kwamen initiatieven aan bod als RAN, CoPPRa en CEAPIRE; werd het probleem belicht vanuit een historisch (Holocaust-museum) en lokaal oogpunt (Vilvoorde); werden er praktische oefeningen en interventies gedaan; werd de rol van islamleiders besproken; werden initiatieven toegelicht in de schoolomgeving en het gevangeniswezen om te besluiten met een lezing over polarisering. Het is duidelijk dat de dreiging die uitgaat van het radicalisme een multidisciplinaire aanpak vraagt, van een signaalfunctie voor een beginnende radicalisering tot een deradicalisering van terugkerende strijders. Minister van Binnenlandse Zaken Jan Jambon sloot de week af en zette het belang van de internationale aanpak van terreurdaden en radicalisering nogmaals in de verf.
© CEPOL
Alain Ruelle
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T HEMADAG
Experten over de aanpak van radicalisering en terrorisme f Op 18 en 25 november 2016 organiseerde de dienst DJSOC/Terro van de federale gerechtelijke politie zijn themadagen 'terro'. Daar waar vorig jaar de omzendbrieven over de Foreign Terrorist Fighters op hun praktische haalbaarheid werden besproken, lag de klemtoon dit jaar op de integrale en geïntegreerde benadering van de problematiek van geradicaliseerde individuen en Foreign Terrorist Fighters (FTF). Het diensthoofd van DJSOC/Terro, hoofdcommissaris Johan Geentjens (foto), leidde de themadagen in. Hij lichtte de nieuwe structuur, de doelstellingen en de ondersteunende opdrachten van de dienst toe. De FOD Binnenlandse Zaken gaf een kort overzicht van de maatregelen van de regering, voornamelijk over de werking van de diverse task forces (nationaal en lokaal), de informatie-uitwisseling met de lokale integrale veiligheidscellen (LIVC), het gedeeld beroepsgeheim en de mogelijke
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POLITIE IN DE KIJKER
© Regis Kalut
GEWELDBEHEERSING
FBI traint Belgische experten geweldbeheersing f GERAARDSBERGEN/QUANTICO – Hoe moet je als politieman/vrouw reageren als iemand met een geweer staat te zwaaien en burgers onder vuur neemt? Dat staat op het menu van de training Active Shooting van het FBI. Agenten van de Amerikaanse politiedienst FBI waren vier dagen lang te gast in Geraardsbergen. Ze toonden er een zeventigtal enthousiaste Belgische politieagenten hoe ze een schutter kunnen overmeesteren wanneer die het vuur opent in de massa. In tijden van terreurdreiging kan zo’n training van buitenlandse experts interessante extra inzichten bieden.
Luc Van Der Taelen en Johan Geentjens
Hoe kwam de FBI in Geraardsbergen terecht? Hoofdcommissaris Jurgen De Landsheer, korpschef van de politiezone Geraardsbergen/Lierde: “Door de nauwe samenwerking tussen de vertegenwoordigers van de FBI in België en onze vzw FBI NAA Belgium kregen we het aanbod om deze infosessie te organiseren. Het Koninklijk Atheneum Geraardsbergen is reeds enkele jaren onze partner in het kader van de AMOK-opleiding. We hebben hen dan ook betrokken bij de organisatie van dit exclusieve evenement. Dankzij de samenwerking met alle partners – school, FBI, PZ Geraardsbergen/Lierde en onze vzw FBI NAA – werd het een groot succes!”
© PZ Geraardsbergen
maatregelen (standaard en op maat). Tijdens haar uiteenzetting over de strategische sturing van deze maatregelen, richtte het OCAD (Orgaan voor de Coördinatie en Analyse van de Dreiging) zich op de wijzigingen aan het plan R, de werkgroep FTF, de opvolging van de FTF's en de problemen die zich vandaag stellen met de LIVC's, gelet op de grote diversiteit en de verschillende finaliteiten en dynamieken op lokaal vlak. Vervolgens benadrukten het Federaal parket, de Veiligheid van de Staat (VSSE) en de Algemene Dienst Inlichtingen en Veiligheid (ADIV) hun ondersteunende rol aan voornoemde platformen, alsook hun rol in de coördinatie van en bijdrage aan federale terrodossiers in hun hoedanigheid van 'technisch expert'. De uiteenzettingen van de deradicaliseringsambtenaren bij de lokale bestuurlijke overheden (steden en gemeenten) verduidelijkten het belang van een transparante communicatie gebaseerd op wederzijds vertrouwen, als een absolute vereiste in de samenwerking tussen de LIVC en de lokale politie. Medewerkers van de dienst DJSOC/Terro vervolledigden de presentaties met de nieuwe nota over de seiningen, bomb scene management en het nationale meldpunt 'precursoren'. Ten slotte rondden ADIV, VSSE en DJSOC/Terro de dag gezamenlijk af met een presentatie over de huidige veiligheidssituatie in Syrië en Irak en de mogelijke impact op ons land.
De Belgische agenten die de opleiding kregen, geven zelf allemaal les in geweldbeheersing. De bedoeling is dat ze verworven kennis meenemen in hun opleidingen. “Ze hebben andere methoden en over iedere methode is wel iets te zeggen”, zegt Tommy Van Damme van de politiezone Het Houtsche die deelnam aan de opleiding. “Er zijn voor- en nadelen en het is aan ons om mee te pikken wat voor ons belangrijk kan zijn.”
Een Active Shooting training door Amerikaanse agenten in een school in Geraardsbergen.
FBI Graduates Bijna jaarlijks nemen Belgische politiemensen deel aan een 10 weken durende opleiding in de FBI Academy te Quantico, Virginia. De graduates (afgestudeerden) van deze opleiding aan de FBI National Academy hebben zich in België verenigd in de vzw FBI NAA (National Academy Associates) European Chapter Belgium. Politiemensen die interesse tonen of meer informatie wensen, kunnen terecht bij de voorzitter van de vzw FBI NAA: Jurgen De Landsheer, tel. 0496 53 70 09.
Luc Van Der Taelen
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POLITIE IN DE KIJKER
R E N A U LT T W I Z Y
Groene en handige vierwieler f WATERMAAL-BOSVOORDE – Iets meer dan een jaar geleden kocht de politiezone Ukkel/ Watermaal-Bosvoorde/Oudergem twee elektrische Renault Twizy’s aan. Ondertussen zijn deze mini-autootjes een vaste waarde geworden in het straatbeeld van verschillende wijken. Ze hebben veel succes, niet alleen bij de bevolking, maar zeker ook bij de wijkinspecteurs die soms een halfuur vroeger met hun dienst beginnen om toch al de sleutel op zak te steken …
© Jos Balcaen
“Onze korpschef, Michel Deraemaeker, is altijd al vernieuwend, vooruitziend geweest. Hij investeerde sterk in groene mobiliteit en kocht voor de politiezone een reeks elektrische vervoermiddelen aan van hoogwaardige kwaliteit: twee Renault Twizy’s, zes fietsen en tien scooters.” Aan het woord is hoofdinspecteur JeanJacques Prijs, mede-diensthoofd van de wijkwerking in de Tritomasstraat. Hij heeft 16 wijkinspecteurs onder zich, van wie er vier graag met de Twizy rondtoeren. “Eén Twizy rijdt rond op het grondgebied van Ukkel, de tweede op het grondgebied van Oudergem en Watermaal-Bosvoorde. Dagelijks is de Twizy de baan op voor opdrachten in de wijk. Het autootje heeft een autonomie van 50 à 70 kilometer (naargelang het seizoen), wat ruim voldoende is voor onze opdrachten, die zich toch meestal slechts in één wijk afspelen. We parkeren hem ergens en gaan dan te voet op
ronde. Per dag rijden we er gemiddeld 20 kilometer mee, wat ons toelaat hem om de twee à drie dagen in de stekker te steken. Opladen duurt een drietal uurtjes.”
Enkel voordelen “Wie met de Twizy wil rijden, heeft geen speciale opleiding nodig”, lacht Jean-Jacques. “Na een uitleg van een tiental minuutjes kan je de baan op, als je je gordel om doet uiteraard. Hij haalt een snelheid van 45 km/h en is dus niet geschikt voor interventies. Deze vierwieler biedt slechts één zitplaats en beschikt over een (toch wel grote) koffer. Het is zeer makkelijk parkeren met de Twizy en het is een zeer zichtbaar en leuk autootje. Enkel de striping verraadt dat het om een politievoertuig gaat. Voor het contact met de bevolking is hij ideaal: mensen komen spontaan op je af. Nadelen zijn er niet”, besluit hij. “Al is de prijs wel hoog, zo’n 7 000 euro. Terwijl we een jaar geleden eerder sceptisch tegenover deze aankoop stonden, hopen we nu dat er in de toekomst nog eentje bijkomt voor de wijkwerking.” De Renault Twizy van de politiezone Ukkel/WatermaalBosvoorde/Oudergem reed mee in het defilé op 21 juli en kende een groot succes. Ook de politiezone MidLim (As/ Genk/Houthalen-Helchteren/Opglabbeek/Zutendaal) heeft er een. S.V.P.
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POLITIE IN DE KIJKER
© Christian Berteaux
NVP 2016-2019
Samen, naar de kern van de zaak : kick-off ! f © Lavinia Wouters
OR DE H A N DH AV I N G
Logistieke steun van 75 ton f
BRUSSEL - 19 oktober 2016. De nacht is al gevallen over het Schumanplein wanneer de Directie van de logistiek begint aan de fysieke beveiliging van de Europese top. Zes uur later zijn op tien punten van de veiligheidsperimeter in totaal een zestigtal New Jersey-blokken verrezen. Die 75 ton beton moet verhinderen dat een bomauto de zone binnendringt waar de Europese beleidsmakers – potentiële doelwitten – twee dagen lang samenkomen. In 2016 heeft de Directie van de logistiek (DRL) tijdens tien Europese toppen gezorgd voor het plaatsen en weghalen van New Jersey-blokken. Deze blokken, opgeslagen in het complex de Witte de Haelen, worden door ervaren personeel geplaatst door middel van een kraanwagen. Ze kunnen ook dienen voor de bescherming van de directe omgeving van gevoelige gebouwen zoals de ambtswoning van de premier, het gebouw van het Crisiscentrum en dat van het federaal parket. Op vraag van de politiezone Brussel-Hoofdstad/Elsene heeft DRL meerdere blokken voorzien van een reflecterende markering van klasse 3 om de versperringen beter zichtbaar te maken in het donker.
G. M.
BRUSSEL – Het is zover! Op 13 oktober 2016 werd het startschot voor de inwerkingtreding van het nationaal veiligheidsplan (NVP) 2016-2019 gegeven. Op het menu van deze kick-off: een informatie- en uitwisselingssessie met een reeks presentaties. Zo’n 125 collega’s - directeurs, programma- of projectverantwoordelijken en beleidsadviseurs - kwamen samen in het Polis Center (het voormalige RAC). Tijdens die halve infodag kwamen heel wat thema’s aan bod: het ontstaansproces van het NVP, de veiligheidsfenomenen of -clusters, de vertaling van het NVP op het niveau van het arrondissement, de overeenstemming met de zonale veiligheidsplannen, de bijdrage van de lokale politie, de communicatie, de opvolging van de uitvoering enz. Een van de centrale vragen had betrekking op de middelen en de beschikbare capaciteit om tien clusters en zeven transversale fenomenen op te volgen: “Die vragen kunnen geen voorwendsel zijn om het goede verloop van het NVP te belemmeren. Laten we eerder de mogelijkheden die het NVP ons biedt op het vlak van samenwerking, partnerschappen tussen schakels van eenzelfde keten en optimalisatie van onze processen benutten”, verklaarde Paul Putteman (foto rechtsonder), directeur-generaal van het middelenbeheer en de informatie (DGR). Commissaris-generaal Catherine De Bolle preciseerde bovendien: “Ik begrijp dat dit geen evidente opdracht is. Ik engageer mij om u hier verder en blijvend in te ondersteunen door de middelen, die nodig zijn voor de realisatie van het NVP, te bespreken met onze bevoegde overheden. Het is een gedeelde verantwoordelijkheid. Samen gaan we naar de kern van de zaak.” U vindt alle informatie over het NVP op: www.politie.be/fed/nl/ over-ons/geintegreerde-politie/ nationaal-veiligheidsplan. B.D.
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P O L I T I E I N D E K I J K E R
EERBETOON
E-LEGAL
Emile Biesemans: politieman, schilder en Brussels dichter
Stilte, we filmen! f
f © Jos Balcaen
© Jos Balcaen
BRUSSEL – Op 17 oktober jl. vond in het politiemuseum (voortaan Forum genoemd) de vernissage plaats van de tijdelijke tentoonstelling over Emile Biesemans. Zijn zoon Sam Biesemans (foto) zette in een boeiende lezing zijn levenswerk uiteen en benadrukte zijn geloof in de menselijke waarden. In zijn vrije tijd schilderde hij alles wat hij zag, gaande van de straten van Watermaal-Bosvoorde, waar hij leefde, tot de Bretoense stranden. Zijn gedichten gaan over het volkse Brusselse leven en zijn humoristisch stripverhaal brengt het werk van een jonge naïeve politieman in beeld - een weerspiegeling van zijn eigen ervaringen. In aanwezigheid van een delegatie van de lokale politie huldigde de burgemeester van Watermaal-Bosvoorde, de eregast van de avond, de vitrine van de kunstenaar in. Een paar dagen later, op 20 oktober, heropende de tentoonstelling haar deuren in het kader van de jaarlijkse Nocturne, een project van de Brusselse Museumraad. Sam Biesemans gaf opnieuw zijn lezingen voor het groot publiek. Voor de kleinsten waren tekenactiviteiten voorzien. Dit soort van thematische tentoonstellingen, met uiteenzettingen door deskundigen, workshops, opleidingen enz., vormen binnenkort de kern voor de activiteiten van het Forum. Het gaat over een nieuw, meer dynamisch concept, dat als doel heeft een ontmoetings- en ontdekkingsplaats te zijn van de politie. Vooralsnog zal het ondergebracht worden in de huidige lokalen van het museum.
B.M.
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BRUSSEL – De fictiereeks e-Legal (To Do Productions) is een nieuwe politiereeks die in 2017 te zien zal zijn op de RTBF. Ze kaart het thema cybercriminaliteit aan, via de anekdotes van een jonge advocate die zich specialiseerde in dit zeer hedendaagse fenomeen. Aangezien de federale en lokale politie er eveneens mee geconfronteerd worden, kregen de scenaristen enkele adviezen van onze experten, meer specifiek van Olivier Bogaert van de Regional Computer Crime Unit in Brussel. Uitzonderlijk werd een grote steun verleend voor een episode waarbij de heldin een inspecteur bij de wegpolitie is. Omdat ze het slachtoffer geworden is van een afpersing via een sextape, neemt ze de advocate onder de arm, die haar moet helpen in het herstellen van haar waardigheid. Op 26 oktober jl. werd de openingsscène gefilmd in de lokalen van de verkeerspost in Anderlecht. Dit evenement, dat aan de kijkers een waarheidsgetrouw beeld van de federale politie zal tonen, werd mogelijk gemaakt dankzij de vruchtbare samenwerking tussen de Directie van de wegpolitie (DAH), de Directie van de logistiek (DRL) en de Directie van de communicatie (CGC).
B.M.
inforevue 042016
POLITIE IN DE KIJKER
MISDAADVERHALEN
Hoofdinspecteur schrijft roman voor het goede doel
OPENDEURDAGEN
Hoge opkomst bij de wegpolitie Oost-Vlaanderen f
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ZOMERGEM – Twee jaar geleden legde de zestigjarige hoofdinspecteur Ronny Van Rompuy uit Zomergem zijn kepie neer en trok de deur van de politiezone LoWaZoNe achter zich dicht. Maar de hoofdinspecteur op rust bleef bedrijvig in de politiewereld. In de fictieve politiewereld welteverstaan, als romanschrijver. Recent stelde hij zijn debuutroman voor: De kasteelmoord. “De verhalen in mijn roman zijn fictief, maar ik baseer me wel op moordzaken die ik in de loop van mijn carrière zelf heb meegemaakt. En neen, niet op dé kasteelmoord die momenteel de krantenkoppen haalt. Ik wilde ook een realistische blik achter de schermen van het echte politiewerk tonen, met al zijn administratieve geplogenheden en procedures. Want ik erger mij enorm aan politieseries en -boeken waar elke misdaad met een vingerknip opgelost wordt; zo werkt het niet", zegt Ronny. De debuutroman van Ronny Van Rompuy wordt uitgegeven door Houtekiet. De volledige opbrengst gaat naar de stichting Hachiko, het centrum voor de opleiding van assistentiehonden in Merelbeke. Hachiko – de naam van een hondenras – staat voor Honden Africhtings Centrum voor Hulp aan Invaliden door middel van Kleine Opdrachten. “Ik wilde mij op een of andere manier inzetten voor dit goede doel”, besluit de voormalige hoofdinspecteur-meteen-passie-voor-honden die al aan zijn tweede roman is begonnen. Mogelijks haalt het auteursdebuut van Ronny Van Rompuy een nominatie voor de Knack Hercule Poirotprijs editie 2017 binnen. Die bekroont jaarlijks het beste Vlaamse misdaadverhaal.
S.D.
Op 24 en 25 september organiseerde de wegpolitie Oost-Vlaanderen (WPR) opendeurdagen in de verkeerspost Gentbrugge en op de terreinen van het Agentschap Wegen en Verkeer (AWV). Met geanimeerde en interactieve standen werden de activiteiten van de wegpolitie en de technische sectie toegelicht. Uiteraard werden bij deze gelegenheid de ‘killers’ in het verkeer (alcohol, snelheid en gordel) uitvoerig onder de aandacht gebracht. Een ruim opgezette static show met oude en nieuwe WPRvoertuigen en signalisatiemateriaal van de wegpolitie is een klassieker die ook hier niet mocht ontbreken. Een aantal van onze bevoorrechte partners, AWV en diverse takeldiensten, waren prominent aanwezig met een imposant voertuigenpark. De douane bracht o.a. een infostand over vervalsingen die door het publiek fel werd gesmaakt. Zij waren bovendien aanwezig met een ANPR- en scanvoertuig evenals met een motorfiets. Naast demonstraties van de Directie hondensteun, een drone van de luchtsteun en een uitzonderlijk transport, behoorden een crashtest, een tuimelwagen en een reactietest op een motorfiets tot de mogelijkheden. Collega’s van de lokale politie demonstreerden hun preventiemateriaal inzake verkeer. De allerkleinsten hadden de keuze uit een springkasteel, een activiteitenparcours of zelfs een echte schietoefening. De hoge opkomst, de reacties van het publiek evenals de media-aandacht maken dat we mogen terugkijken op een zeer geslaagde editie van onze opendeurdagen. Ook de collega’s van de WPR Oost-Vlaanderen zagen dat het goed was.
Hans Coorevits, Danny Debersaques en Kristiaan Popelier
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P O L I T I E I N D E K I J K E R
DE WEDSTRIJDEN
Op tijd in 2017 f BRUSSEL – Wilt u de feesten wat langer laten duren door nog een of ander geschenk in de wacht te slepen? Dat kan heel gemakkelijk door deel te nemen aan onze traditionele jaarlijkse wedstrijd. De eerste twee prijzen zijn een horloge. Maar er zijn nog andere mooie geschenken. Zoals de vorige jaren stellen wij u voor om het jaar 2016 van Inforevue opnieuw te overlopen. De antwoorden op de vragen vindt u in dit nummer en in de drie vorige edities.
U neemt de uitdaging aan? Go for it! 1. Naar aanleiding van welke feiten heeft de firma Coyote aan haar abonnees gevraagd om de controleplaatsen van de politie niet aan te geven? 2. Welke technologische vernieuwing kreeg een groot artikel in Inforevue en heeft ook voor de eerste keer deelgenomen aan het defilé van 21 juli? 3. Plaats deze afbeeldingen in hun context en zeg ons tijdens welke gelegenheid ze werden gemaakt. 4. Hoeveel bedraagt het percentage Belgen dat op internet onveilig surfgedrag vertoont? 5. Welke politiezone heeft dit jaar een elektronisch loket geopend? 6. Wie zei: "Je moet communiceren of anderen doen het met de verkeerde informatie?" Uw antwoorden dienen ons uiterlijk op maandag 6 februari 2017 te bereiken: • per mail op: cgc@police.belgium.eu • of per post op het volgende adres: Wedstrijd Inforevue 2016 Federale politie Directie van de communicatie (CGC) Kroonlaan 145A 1050 Brussel Vermeld duidelijk uw naam, voornaam, adres en abonneenummer. Veel succes! H E T L A AT S T E R A A D S E L VA N P O L ? Het allerlaatste onderzoek van Pol bracht ons bij een burenconflict. De tennisbal werd wel degelijk door de klager gegooid om zijn buur ten onrechte te beschuldigen. De glasscherven zijn buiten het huis gevonden, wat doet vermoeden dat de tennisbal van binnenuit werd gegooid.
We wensen u
De hierna vermelde ‘onderzoekers’ slepen weldra volgende prijzen in de wacht: • een horloge: Aristide Denis, Séverine Doppagne, Shirley Vilette, Albert Servais, Gwendoline Goret, Jacques Dengis, Hervé Biesmans, Joke Coppesmette en Frank Iacopucci; • een fotokader: Jean-Paul Vandeville, Joël Delbart, Gersende Delcourt en Pieter-Jan Depuydt; • een radio: Pierre Maurer; • een balpen: Jacques Boutet, René Van Houtte en Patrick Luyckx; • een zaklamp: Etienne Adam; • een A4-map: Michel Dupont en Pieter Verreydt; • een A5-map: Constant De Herdt; • een fluovest: Mario Perin.
zeer aangename feesten en een mooi 2017! 48
De redactie
Een terugblik op vorige edities van Inforevue.
Tweemaal prijs voor Lavinia!
Tot ziens Pol, dankjewel Didier!
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Bravo aan onze fotografe Lavinia Wouters! Ze heeft de eerste én de tweede prijs van de jaarlijkse fotowedstrijd van Europol in de wacht gesleept. Dit jaar namen 112 fotografen deel met in totaal 350 inzendingen. Met de eerste foto brengt ze de samenwerking tussen de politie en het leger in beeld voor de beveiliging van de nationale luchthaven van Zaventem, meer bepaald tijdens de heropening van de luchthaven na de aanslagen van 22 maart. Foto nummer twee was er eentje van een Europese oefening op het vlak van slachtofferidentificatie (DVI) op 15 december 2015 in Ranst (zie Inforevue 01-2016, p. 4). Europol publiceert beide foto’s in zijn kalender voor 2017.
De telefoon van Louise f
Half oktober kende De telefoon van Louise, een campagne tegen cyberpesten (zie Inforevue 02-2016, p. 44) een tweede leven in de media. De campagne, waaraan de federale politie en enkele politiezones deelnamen, bleef niet onopgemerkt in het buitenland. Weldra springt ook Groot-Brittannië op de kar.
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F E E D BAC K
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Op de slotpagina van deze Inforevue leest u hoe onze mascotte Pol met pensioen gaat. Na 14 jaar trouwe dienst verlaat hij ons magazine. De Directie van de communicatie (CGC) wil het tijdschrift laten evolueren en werkt aan een facelift die in de lente van 2017 concreet vorm zal krijgen. Onze wegen scheiden dan wel, maar we blikken met plezier en dankbaarheid terug op al die mooie jaren van samenwerking met hoofdinspecteur Didier Castenholz (PZ Luik) alias Casten, de tekenaar en spirituele vader van Pol. Dankjewel, Didier, voor je talent, je creativiteit, je beschikbaarheid en je snelle hand wanneer de onverbiddelijke deadline in zicht kwam. Het is dan wel een au revoir, maar nog geen afscheid. Casten en CGC werken samen aan een album met De belevenissen van Pol. Ook de onderzoeken van Pol, waaraan vele speurneuzen onder jullie hebben meegeholpen, krijgen er een plaatsje in, evenals andere prachtige tekeningen van onze artiest. Nog een beetje geduld voor dit collector’s item van de drukpers rolt.
AED-toestellen in politiecombi's f
In de rubriek ‘Face to face’ (Inforevue 03-2016) getuigen twee politiemensen over de zin van het plaatsen van een Automatische Externe Defibrillator (AED) in interventievoertuigen. Ook andere politiezones kozen daarvoor, zoals de politiezone Limburg Regio Hoofdstad waar 15 combi’s met een AED werden uitgerust. Alle politiemensen kregen er een opleiding die verzorgd werd door Hogeschool PXL, in samenwerking met het Jessa Ziekenhuis. Tijdens die opleiding van 2 uur leerden ze basistechnieken aan om slachtoffers met een hart- en ademhalingsstilstand op een veilige manier te benaderen en de reanimatie op te starten. "In de toekomst gaan we systematisch AED-toestellen bijkopen om er ook in al onze politiekantoren één te hangen," zegt korpschef Philip Pirard. "Daarnaast gaan we bekijken om in een latere fase ook ons burgerpersoneel op te leiden.” – communicatie@politielrh.be
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